Cours de Droit Commercial
Cours de Droit Commercial
Cours de Droit Commercial
COURS DE DROIT
COMMERCIAL
SEMESTRE 3 DROIT
PRIVE
INTRODUCTION
Alors que l’économie est la science d’observation des
phénomènes du monde des richesses (modes de production et de
circulation des richesses), le droit est la discipline qui le réglemente.
Le droit est directement lié aux sciences économiques, car les
activités économiques ne peuvent s’exercer dans le désordre, il faut
qu’elles soient réglementées. Le droit va établir des règles qui vont
régir les activités économiques. Il sera au service des économistes
puisqu’il va réglementer tout ce qui concerne la production et la
circulation des richesses.
Ce qui nous interesse directement de ces règles, ce sont celles
qui concernent la production et la circulation des richesses, les
règles qui régissent le monde économique, celui de la spéculation,
de la recherche du profit. L’ensemble de ces règles forme le droit
commercial.
Qu’est ce que le droit commercial ? Quelles sont ses
particularités ? Quelles sont ses sources ? Et quelles en sont les
juridictions compétentes ?
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B.O. n° 4418, du 3 octobre 1996, pp. 568-634.
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Dahir 25/12/1992 portant promulgation de la loi 9/88 relative aux obligations
comptables des commerçants (B.O. n° 4183 du 30/12/1992, p.623).
3
Dahir portant loi 1/93 du 6/7/1993 relatif à l’exercice de l’activité des établissements
de crédit et de leur contrôle, appelée « loi bancaire » (B.O. n°4210 du 7/7/1993,
p.333).
4
Dahir portant loi n° 1-93-211 du 21 septembre 1993 relatif à la Bourse des valeurs
(B.O. n° 4223 du 6/10/1993, p. 513).
5
La loi cadre n° 18/95 formant charte de l’investissement, dahir du 8/11/1995 (B.O. n°
4336 du 6/12/1995).
6
Ddahir n° 1-96-124 du 30 août 1996 portant promulgation de la loi 17/95 relative aux
sociétés anonymes (B.O. n° 4422, du 17 octobre 1996, pp. 661-704).
7
Dahir n° 1-97-49 du 13 février 1997 portant promulgation de la loi 5/96 sur la société
en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par
actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation (B.O. n° 4478
du 1er mai 1997, p. 482).
8
Dahir n° 1-97-65 du 12 février 1997 portant promulgation de la loi 53/95 instituant des
juridictions de commerce (B.O. 15 mai 1997, n° 4482, p. 520).
9
Loi n° 06-99 promulguée par Dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000, Bulletin Officiel n°
4810 du Jeudi 6 Juillet 2000.
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Loi n°17-97 promulguée par Dahir N° 1-00-19 du 15 Février 2000.
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2/ Le D.O.C. :
Le D.O.C. est notre code civil (Dahir formant code des
obligations et contrats également du 12 août 1913).
En tant que code de droit privé marocain, le D.O.C. constitue
ce qu'on appelle le droit commun. Par conséquent, en cas de lacune
des règles commerciales, ce sont ses règles qui s’appliquent.
À ce propos, le nouveau code de commerce stipule dans son
article 2 : « il est statué en matière commerciale, conformément aux
lois, coutumes et usages du commerce ou au droit civil, dans la
mesure où il ne contredit pas les principes fondamentaux du droit
commercial ». Même les lois relatives aux sociétés renvoient à
l'application des règles du DOC lorsqu'elles ne sont pas
contradictoires avec elles.
B- LES SOURCES INTERNATIONALES
Il s’agit des conventions internationales qui constituent une
source fondamentale du droit commercial.
Ces conventions peuvent être bilatérales se limitant à régler
certaines questions entre deux États signataires ou entre un État et
un groupement économique régional (par exemple l’accord
d’association entre le Maroc et la CE).
Il existe aussi des conventions internationales, par
exemple les traités internationaux ratifiés par le Maroc tels que ceux
sur les transports maritimes, ferroviaire, routier et aérien ; les
accords du GATT ; les conventions internationales portant lois
uniformes (les conventions de Genève du 7 juin 1930 sur la lettre de
change et le billet à ordre et du 19 mars 1931 sur le chèque).
Le droit commercial n’a pas que des sources écrites, il en a
d’autres importantes, mêmes non écrites.
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Il existe actuellement 8 tribunaux de première instance de commerce: Agadir,
Marrakech, Meknes, Fes, Oujda, Tanger, Rabat et Casablanca.
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A – COMPOSITION
La cour d’appel de commerce comprend un premier président,
des présidents de chambres et des conseillers, un ministère public
composé d’un procureur général du roi et de ses substituts, un
greffe et un secrétariat du ministère public.
Elle tient ses audiences et rend ses arrêts par un président de
chambre et deux conseillers, assistés d’un greffier.
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(B.O. n° 5030 du 15/8/2002)
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Il existe actuellement trois cours d'appel de commerce: Casablanca, Fes et Agadir
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B – COMPÉTENCE
La cour d’appel de commerce connaît des appels contre les
jugements rendus par le tribunal de commerce.
L’appel doit être formé dans un délai de 15 jours à compter de
la date de la notification du jugement du tribunal de commerce.
Plan du cour :
Première partie : La matière du droit commerciale
Deuxième partie : Les instruments du commerce
PREMIÈRE PARTIE :
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- Exemples des mines : fer, cuivre et tous les métaux, phosphate, charbon, etc. Les
carrières sont de sable, de marbre, de pierres, d’ardoise, d’argile, etc.
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- Il ne peut s’agir bien entendu que des exploitations agricoles traditionnelles ; les
cultivateurs et les éleveurs traditionnels ne sont pas des commerçants même s’ils
achètent leurs produits comme les semences, les engrais ou les animaux qu’ils
revendent ; par contre, les exploitations agricoles modernes (d’agroalimentaire ou
d’élevage industriel) ne peuvent être exclues du domaine commercial.
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Par contre, la location des immeubles reste civile.
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- Certaines activités telles que la blanchisserie peuvent entrer dans cette catégorie.
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- Ce qui inclue aujourd’hui tous les petits artisans comme le coiffeur, le tailleur, le
plombier, l’électricien, le maçon ; actuellement même les chauffeurs de taxis
indépendants, qui étaient jadis assimilés aux artisans, n’échappent pas au droit
commercial.
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2 - La location de meubles
En vertu de l’art 6 - 1° et 2° toute location des biens meubles
corporels (voitures, machines, bijoux,…) ou incorporels (des films)
est une activité commerciale.
Le législateur de 1996 n'a pas commercialisé les opérations
de location des immeubles. L’achat d’immeubles en vue de leur
location demeure donc une activité civile.
3 - L’exploitation de locaux à usage public
Au sein de l’article 6 on dénombre quatre sortes de ces
établissements. Il s’agit de l’exploitation de salles de ventes aux
enchères publiques des marchandises, de magasins généraux, des
entrepôts publics, de l’organisation de spectacles publics (théâtre,
cinéma, salles de conférences et lieux des manifestations sportives
professionnelles).
Quant à l’industrie hôtelière (l’hôtellerie et la restauration), on
ne peut soutenir qu’il s’agit d’une activité civile.
4 - Le transport
La commercialité du transport se base sur le fait qu’il participe
à la circulation des richesses, qu’il s’agisse du transport des
personnes ou des marchandises et quel que soit le mode de
transport.
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- On peut encore citer les crédits que le commerçant contracte pour le
développement de son entreprise, les contrats d’assurance relatifs aux opérations
commerciales (les assurances contractées en vue de l’obtention de crédits bancaires,
les assurances relatives aux transports des marchandises ou du personnel), les
contrats d’assurance relatifs aux biens de l’entreprise (assurance incendie des
magasins, entrepôts), les contrats de travail conclus entre le commerçant et ses
employés, l’achat ou la location d’immeubles pour l’exercice du commerce, etc.
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Dahir du 30 novembre 2007 portant promulgation de la loi 53/05 relative à l'échange
électronique de données juridiques. B.O. 5584 du 6/12/2007, p. 1357
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b - Les prête-noms
Le prête-nom est celui qui prête son nom dans des actes où
le véritable cocontractant ne peut ou ne veut pas voir figurer le sien.
C’est donc en apparence seulement que le prête-nom exerce
le commerce, c’est en apparence qu’il contracte avec les tiers en
son nom et pour son compte alors qu’en réalité, il le fait pour le
compte d’autrui ; à ce titre, il ne devrait pas être considéré
commerçant.
Pourtant, vu l’importance accordée en droit commercial à la
théorie de l’apparence, le prête-nom est, sans hésitation, qualifié
commerçant.
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- L’article 15 de la constitution dispose que le droit d’entreprendre demeure garanti.
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B - LES DÉCHÉANCES
Il s’agit d’une autre restriction à l’exercice du commerce qui
vise les commerçants ou les postulants au commerce, c’est-à-dire
les personnes qui ont fait l’objet de certaines condamnations
pénales (pour vol, escroquerie, abus de confiance, émission de
chèque sans provision, infractions fiscales ou douanières,
banqueroute, etc.) ou d’une liquidation judiciaire.
En outre, la déchéance commerciale emporte interdiction de
diriger, toute entreprise ayant une activité économique (art 711 code
de commerce).
Ces déchéances résultent de divers textes législatifs
spéciaux24 (ce sont des déchéances de plein droit) mais, dans
certains cas, elles doivent être prononcées par jugement.
C - LES INTERDICTIONS
Au titre de cette restriction, le commerçant n’a pas le droit de
postuler à l’exercice de certaines activités commerciales :
- lorsque ces activités sont interdites par le législateur : par
exemple l’interdiction du commerce de la fausse monnaie (art. 335
C.P.), l’interdiction du commerce lié aux jeux de hasard (art. 282
C.P.), l’interdiction du commerce des objets et images contraires aux
mœurs (art. 59 dahir 15/11/1958 formant code de la presse), le
commerce des stupéfiants ;
- ou lorsque ces activités constituent un monopole de l’Etat :
par exemple la recherche du pétrole et du gaz, l’exploitation et le
commerce des phosphates, le transport ferroviaire, etc.
24
- Par exemple la loi bancaire du 6/7/1993 (art 31), la profession d’agent d’affaires :
dahir du 12/1/1945, les agences de voyages : dahir portant loi du 8/10/1977, les
pharmaciens : dahir du 19/2/1960, les intermédiaires d’assurances : dahir portant loi
du 9/10/1977, etc.
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D - LES AUTORISATIONS
Dans certains cas, une autorisation administrative, sous forme
d’agrément ou de licence, est nécessaire avant l’ouverture du
commerce ou l’exercice de certaines activités commerciales, par
exemple :
- la vente des boissons alcooliques (qui est soumise, suivant
le cas, à une licence ou à une autorisation),
- les activités cinématographiques (notamment les clubs vidéo
soumis à une autorisation du C.C.M.),
- les agences de voyages (qui doivent être autorisées par le
ministère du tourisme),
- le transport public des personnes (soumis à des agréments
du ministère du transport), etc.
Dans d’autres cas l’existence de ces autorisations s’explique
par des exigences de la profession, par exemple l’ouverture d’une
pharmacie nécessite d’être titulaire d’un diplôme de pharmacien, les
banques et les sociétés d’assurances doivent être inscrites sur les
listes de ces professions, etc.
Il faut ajouter que certaines activités ne peuvent être exercées
que par des personnes morales, par exemple les activités
bancaires.
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- B.O. 30/12/1992, n° 4183 bis, p. 623.
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V. Introduction les juridictions de commerce.
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Dahir du 30 novembre 2007 portant promulgation de la loi 53/05 relative à l'échange
électronique de données juridiques. B.O. 5584 du 6/12/2007, p. 1357
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DEUXIÈME PARTIE :
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- Le nom patronymique est hors du commerce, c’est-à-dire ne peut être cédé.
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L'article 57 de la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie (B.O
5080 du 07/12/2006) impose l'intervention d'un notaire en cas de cession d'une officine
de pharmacie.
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- C'est-à-dire dans les 15 jours de l'acte.
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§ II - LE NANTISSEMENT DU FC
Le code de commerce réglemente le nantissement du FC
sans déposséder le commerçant qui continue de l’exploiter.
A - LES CONDITIONS
Tous les éléments du FC énumérés à l’art. 80 sont
susceptibles d’être compris dans le nantissement à l’exclusion des
marchandises, le législateur entend garder cet élément du fonds aux
créanciers ordinaires.
B – LES FORMALITES
Exactement comme pour l’acte de vente, le nantissement du
FC doit être dressé par un acte authentique ou sous seing privé et
déposé au tribunal dans lequel le fonds est inscrit dans les 15 jours
de sa date.
Ce dépôt sera suivi de l’inscription d’un extrait de l’acte au RC.
Cette inscription du nantissement au RC doit, à peine de
nullité, être prise à la diligence du créancier gagiste dans les 15
jours de l’acte constitutif, autrement dit, à défaut de cette inscription,
le nantissement sera purement et simplement inopposable aux
autres créanciers du propriétaire du FC. Cette inscription conserve
le privilège pendant 5 ans et doit être renouvelée à l’expiration de ce
délai, sinon son effet prend fin et il est procédé à sa radiation d’office
par le greffier (Art. 137).
§ III - LES REGLES COMMUNES A LA VENTE ET AU
NANTISSEMENT DU FC
En dehors de l’action résolutoire qui est propre au vendeur du
FC, le législateur a institué des règles communes à la vente et au
nantissement qui ont pour effet de protéger les droits du vendeur et
du créancier nanti ; il s’agit en l’occurrence du droit de suite et du
droit de préférence.
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A - LE DROIT DE SUITE
En vertu du premier alinéa de l’art. 122 c.com. « les privilèges
du vendeur et du créancier gagiste suivent le fonds en quelques
mains qu’il passe ».
Il s’agit donc de ce droit qui permet aux créanciers privilégiés
inscrits et non payés de saisir le FC entre les mains de n’importe
quelle personne et à quelque titre que ce soit, qu’il s’agisse du
propriétaire ou d’un nouvel acquéreur en vue de le faire vendre aux
enchères publiques.
B - LE DROIT DE PRÉFÉRENCE
Ce droit permet aux créanciers privilégiés, suite à la vente du
FC aux enchères publiques, de se faire payer sur le prix de la vente
par priorité sur les autres créanciers.
§ IV - LA GERANCE LIBRE
La gérance libre (ou gérance location) permet au propriétaire
de donner la gérance du fonds à une personne en vertu d’un contrat
de location moyennant un loyer. Dans ce cas, le gérant locataire
bénéficie de la qualité de commerçant et assume seul les risques de
l’exploitation.
Ayant la qualité de commerçant, le gérant libre doit se faire
immatriculer au RC. Mais la publicité dont il est question ici a pour
objectif de faire connaître aux tiers que la propriété du fonds
n’appartient pas au gérant.
Pour ce faire, un extrait du contrat de gérance libre doit être
publié dans les 15 jours de sa date au BO et dans un journal
d’annonces légales, ensuite procéder aux formalités relatives au
RC. Il reste qu’il est dans l’intérêt du bailleur du fonds d’effectuer
ces publicités dans la mesure où il demeure responsable
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éléments du F.C. n’est qu’une union de fait ayant pour but commun
l’exploitation d’un commerce. Ce qui a pour conséquence que
chaque élément conserve sa propre caractéristique et peut être
cédé indépendamment des autres.
§2 - LA POSITION DU NOUVEAU CODE DE COMMERCE :
L’art. 79 du code de 1996 a finalement adopté une position
conforme à nos principes juridiques : le F.C. est désormais
légalement défini comme étant « un bien meuble incorporel
constitué par un ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice
d’une ou de plusieurs activités commerciales ».
A - LE F.C. EST UN BIEN MEUBLE :
En effet, le F.C. ne peut être considéré comme un bien
immeuble ; constitué de biens de nature mobilière, le F.C. ne peut
être qu’un bien meuble. L’intérêt en est que, du point de vue
juridique, le F.C. se distingue des règles qui régissent les
immeubles ; par exemple, en tant que meuble, le F.C. ne peut faire
l’objet d’une hypothèque mais d’un nantissement.
B - LE F.C. EST UN BIEN MEUBLE INCORPOREL :
C’est ce qui se dégage de la composition même du F.C. ; ce
dernier est en effet principalement composé d’éléments incorporels,
qui sont les plus importants dans un F.C. et notamment la clientèle 33.
Du fait que le F.C. soit considéré un meuble incorporel, il
résulte que la règle « en fait de meuble la possession vaut titre » ne
lui est pas applicable, car cette règle ne s’applique qu’aux meubles
de nature corporelle. Par conséquent, en cas de litige entre deux
acquéreurs successifs d’un F.C., la préférence est donnée à celui
dont le contrat d’acquisition est le premier en date et non à celui qui
a été mis en possession du F.C. le premier.
33
- Nous avons pu constater qu’un FC peut se passer de ses éléments corporels.
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- CHANIOT WALINE (M.), La transmission des clientèles civiles, Paris, LGDJ, 1994.
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- C’est le cas d’un commerçant qui veut se rendre à l’étranger pour conclure des
opérations commerciales ; il va fournir les fonds nécessaires à son banquier (en
monnaie locale) contre lesquels il lui remet une lettre adressée à son banquier
correspondant dans le pays où le commerçant compte se rendre. Une fois sur place,
ce dernier présente la lettre à la banque destinataire pour se faire payer la somme
mentionnée dans la monnaie de ce pays. D’où le nom de lettre de change.
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- La compensation est l’extinction réciproque de deux dettes.
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B – CONSEQUENCES DE L’ACCEPTATION
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B – LE REFUS DE PAIEMENT
En cas de refus de paiement du tiré, le porteur doit faire
dresser un protêt «faute de paiement».
C’est un acte authentique dressé par un agent du greffe du
tribunal qui constate officiellement le refus de paiement et les motifs
du refus.
Cependant, si la lettre porte la mention «retour sans frais» ou
«sans protêt», le porteur est dispensé de la procédure du protêt.
§ 7 – LES RECOURS
Il convient de distinguer le porteur diligent du porteur
négligent. Le premier est celui qui présente la lettre de change dans
les délais légaux et fait dresser à temps un protêt en cas de non-
paiement ; le second est celui qui n’a pas observé ces prescriptions.
A – LES RECOURS DU PORTEUR DILIGENT
À l’échéance, le porteur diligent, qui a présenté la traite et fait
dresser protêt, peut obtenir remboursement du montant de la lettre,
des intérêts, des frais de protêt et des avis en actionnant les
signataires ou l’un d’eux devant le tribunal ; le même droit de
recours appartient à tout signataire qui a remboursé le porteur ;
B – LES DECHEANCES DU PORTEUR NEGLIGENT
Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre
tous les signataires de la traite (article 206), sauf :
- contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à
son égard n’aura lieu que s’il justifie avoir constitué provision ;
- contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut
se dérober de son engagement sous prétexte de la négligence
du porteur ;
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a – La capacité
La capacité de faire des actes de commerce n’est requise que
lorsque l’acte est commercial.
Dans le cas contraire, si le mineur contracte une affaire civile
(et c’est là que le billet à ordre n’est pas commercial par sa forme),
le billet sera civil et le mineur devra seulement être émancipé, sans
avoir à être autorisé à faire le commerce. (Sa signature sur le billet à
ordre ne sera pas nulle puisqu’il s’agit d’un acte civil qui nécessite
seulement l’émancipation du mineur).
b – Absence de la notion de provision
En matière de billet à ordre, il ne peut être question de
provision qui est normalement une créance du tireur sur le tiré ;
alors que dans le billet à ordre le souscripteur cumule ces deux
qualités.
c – Absence de la notion d’acceptation
L’acceptation n’a pas de raison d’être en matière de billet à
ordre puisque le souscripteur, par sa signature à l’émission,
s’engage juridiquement à payer à l’échéance entre les mains du
bénéficiaire ou à son ordre ; c’est pourquoi l’article 237 précise que
«le souscripteur d’un billet à ordre s’engage de la même manière
que l’accepteur d’une lettre de change».
Section 3 – LE CHÈQUE
Nous envisagerons d’abord, les aspects techniques, ensuite,
les systèmes de protection du chèque.
§ 1 – LES ASPECTS TECHNIQUES
A – NATURE ET FONCTION DU CHÈQUE
Le chèque est un effet par lequel le tireur dispose de ses fonds
déposés chez le tiré (qui est obligatoirement une banque), en
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- Le chèque n’est pas novatoire (art 305 code 1996), c’est à dire que la remise d’un
chèque en paiement d’une dette ne remplace pas l’obligation qui lui a donné
naissance ; celle-ci subsiste avec toutes ses garanties jusqu’à ce que le chèque soit
payé.
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a – La présentation au paiement
Elle peut se faire dès le jour de l’émission puisque le chèque
est payable à vue. Le porteur dispose néanmoins d’un certain délai
pendant lequel il doit présenter le chèque au paiement sous peine
de perdre son droit au recours cambiaire.
Les délais sont actuellement de 20 jours de l’émission pour
les chèques émis au Maroc, et de 60 jours pour les chèques émis à
l’étranger (article 268).
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- V. arrêté du ministre de l'économie et des finances du 12 août 1998 fixant les
modalités d'acquittement de cette amende. (B.O. n° 4618 du 3/9/1998, p. 497). Suivant
ce texte, l'amende forfaitaire doit être acquittée par l'intéressé à la perception de son
choix au vu de l'injonction à lui faite par la banque tirée. Cette injonction tient lieu de
bulletin de versement, elle doit comporter un certain nombre de mentions notamment
le rang de l'injonction. Cette dernière doit être établie en double exemplaire dont
l'original est destiné à justifier la recette réalisée et le second exemplaire est remis à
l'intéressé après paiement pour justifier l'acquittement de l'amende auprès de la
banque.
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BIBLIOGRAPHIE
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A – DROIT MAROCAIN
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B – DROIT FRANCAIS
- GUYON (Y), Droit des affaires, T 1, Droit commercial général et sociétés, 6 ème
éd., Economica, 1990.
- HAMEL (J), LAGARDE (G), et JAUFFRET (A), Droit commercial, 2 ème éd., T
I, Volume I, Paris, Dalloz, 1980.
- de JUGLART (M) et IPPOLITO (B), Cours de droit commercial, Volume I,
9ème éd., Montchrestien, 1988.
- LE GALL (JP), Droit commercial, 12 ème éd. Paris, Dalloz, 1998, Coll.
Mémentos Dalloz.
- LUCAS (F.X), Droit commercial : actes de commerce, commerçant, fonds de
commerce, Paris, Montchrestien, 1998, Coll. Focus droit.
- MERCADAL (B) et MACQUERON (P), Le droit des affaires en France –
Principes et approche pratique du droit des affaires et des activités
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C – L’ENDOSSEMENT PIGNORATIF....................................................................................48
§ 5 – LE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE.....................................................48
A – L’ECHEANCE....................................................................................................................48
B – LA PRESENTATION AU PAIEMENT...............................................................................49
§ 6 – LES OBSTACLES AU PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE......................49
A – L’OPPOSITION AU PAIEMENT.......................................................................................49
B – LE REFUS DE PAIEMENT...............................................................................................50
§ 7 – LES RECOURS......................................................................................................50
A – LES RECOURS DU PORTEUR DILIGENT.....................................................................50
B – LES DECHEANCES DU PORTEUR NEGLIGENT..........................................................50
C – LES PRESCRIPTIONS DES RECOURS...........................................................................51
SECTION 2 – LE BILLET A ORDRE.......................................................................................51
§ 1 – SPECIFICITES......................................................................................................51
A – Définition............................................................................................................................51
B – Nature du billet à ordre.......................................................................................................52
C – Régime cambiaire...............................................................................................................52
§ 2 – CONDITIONS DE VALIDITE................................................................................53
A – LES CONDITIONS DE FORME.......................................................................................53
a – La dénomination «billet à ordre»...................................................................................53
b – La promesse pure et simple de payer.............................................................................53
B – LES CONDITIONS DE FOND..........................................................................................53
a – La capacité.....................................................................................................................54
b – Absence de la notion de provision.................................................................................54
c – Absence de la notion d’acceptation................................................................................54
SECTION 3 – LE CHÈQUE......................................................................................................54
§ 1 – LES ASPECTS TECHNIQUES..............................................................................54
A – NATURE ET FONCTION DU CHÈQUE..........................................................................54
B – LES CONDITIONS FORMELLES....................................................................................55
a – Les mentions obligatoires..............................................................................................55
Rabat Compte n° 395 125.................................................................................56
b – Les mentions facultatives..............................................................................................56
C – LA PROVISION DU CHÈQUE.........................................................................................57
a - Le contenu de la provision..............................................................................................57
b - Le moment de l’existence de la provision......................................................................58
E – LA CIRCULATION DU CHÈQUE....................................................................................58
§ 2 – LES SYSTEMES DE PROTECTION DU CHEQUE..............................................58
A – LE SYSTEME CAMBIAIRE.............................................................................................58
a – La présentation au paiement..........................................................................................58
b – Le protêt........................................................................................................................59
c – Les délais de prescription...............................................................................................59
d – Les recours cambiaires..................................................................................................60
B – LE SYSTEME BANCAIRE...............................................................................................61
a – Les obligations des banques...........................................................................................61
1 – Lors de l’ouverture des comptes..............................................................................61
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