EMSI 3Ã GC 21 - 22 - Copie
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E M S I - RABAT
3ème année GC Semestre 1
Chakib EL OUFIR
Docteur d'Etat en droit
Professeur à l' Université Mohammed V - Rabat
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
- Agdal
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EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
Qu’est ce que le droit des affaires que les juristes appellent droit
commercial ? Quelles sont ses particularités ? Quelles sont ses sources ?
I - DEFINITION ET PARTICULARITES
C’est un droit qui fait partie du droit privé qui régit les opérations de
production et de circulation des richesses effectuées par les commerçants soit
dans leurs relations entre eux, soit dans leurs rapports avec leurs clients.
Vu la nature du monde des affaires, le droit commercial se distingue du
droit civil tantôt par un certain formalisme, tantôt par une certaine souplesse.
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2/ Le D.O.C. :
Le D.O.C. est notre code civil (Dahir formant code des obligations et
contrats également du 12 août 1913).
En tant que code de droit privé marocain, le D.O.C. constitue ce qu'on
appelle le droit commun. Par conséquent, en cas de lacune du code de
commerce, ce sont ses règles qui s’appliquent.
À ce propos, le nouveau code de commerce stipule dans son article 2 : « il
est statué en matière commerciale, conformément aux lois, coutumes et usages
du commerce ou au droit civil, dans la mesure où il ne contredit pas les principes
fondamentaux du droit commercial ».
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- B.O. n° 4418, du 3 octobre 1996, pp. 568-634.
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a – Les usages commerciaux
Bien que le droit commercial soit codifié, les usages commerciaux
continuent d’en constituer une source fondamentale ; car la législation, avec sa
lenteur, est incapable de suivre l’évolution rapide du monde des affaires.
Les usages sont des règles générales non écrites issues de pratiques
professionnelles constantes et tacitement acceptées par les commerçants à
l’occasion des négociations ou de l’exécution de leurs opérations commerciales.
Ce sont les pratiques qui créent des règles par la force de l’habitude
professionnelle.
b - La jurisprudence
La jurisprudence, comme dans d'autres matières, joue son rôle d'interprète
de la loi et des contrats conclus entre les commerçants.
Mais en plus, en droit commercial, elle a une fonction très importante dans
la mesure où c'est la jurisprudence qui fixe les usages auxquels se réfèrent les
commerçants ; de la sorte, elle renforce leur qualité de source de droit
commercial. Par conséquent, elle constitue elle – même une source importante
de la matière commerciale.
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B - LA FOURNITURE
C’est le contrat par lequel le fournisseur s’engage, moyennant un prix, à
délivrer des produits qu’il se procure (achète) préalablement aux livraisons ou à
effectuer des services à ses clients, de manière périodique ou continue.
Par «produits» il faut entendre les denrées et les marchandises (produits
alimentaires ou industriels) mais il faut inclure aussi la distribution d'eau, d’électricité
et du gaz nouvellement commercialisée.
Les services dont il est question ici sont ceux qui sont fournis de manière
périodique et régulière ; exemples : les services en matière de postes et
télécommunications, les services d’entretien et de réparations des appareils,
machines, véhicules…
a - Le courtage
C’est l’activité par laquelle une personne (le courtier) met deux personnes en
relation en vue de la conclusion d’un contrat.
Par conséquent, le courtier n’intervient d’aucune manière dans le contrat
conclu entre les personnes qu’il rapproche.
2
Par contre, la location des immeubles reste civile.
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b - La commission
Le contrat de commission est une variété de mandat en vertu duquel le
commissionnaire s’engage à réaliser des opérations tels que des achats ou des
ventes pour le compte du commettant, mais en son nom personnel.
À la différence du simple mandataire qui traite au nom de son mandant, le
commissionnaire contracte avec les tiers en son nom personnel. Les tiers (les
cocontractants) ne connaissent que le commissionnaire.
Dans la pratique, les commissionnaires sont désignés par des dénominations
techniques suivant leurs domaines de spécialisation : les intermédiaires de la bourse
(ou agents de change en France), les commissionnaires de transport, les transitaires
de douane, les mandataires des halles, etc.
a - La banque
D’après la loi bancaire, les principales activités bancaires sont :
- la réception de fonds du public ;
- la distribution de crédits ;
- et la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur
gestion.
Quant aux activités bancaires connexes, ce sont par exemple :
- les opérations de change;
- les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ;
- le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente des
valeurs mobilières ou de tout produit financier ;
- le leasing ou crédit –bail ;
- le conseil et l’assistance en matière de gestion financière, l’ingénierie
financière (ou engineering en anglais)3 et d’une manière générale, tous les services
destinés à faciliter la création et le développement des entreprises.
3
- L’ingénierie est l’ensemble des études qui permettent de déterminer, pour la réalisation d’un programme
d’investissement, les meilleures tendances et modalités de conception, les conditions de rentabilité optimales, les
matériels et les procédés les mieux adaptés.
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c - Le crédit
Le crédit consiste, d’après l’article 3 de la loi bancaire, en trois opérations,
qui doivent toutes être effectuées à titre onéreux 4 en vertu desquelles une
personne :
- met ou s'oblige de mettre des fonds à la disposition d'une autre personne,
à charge pour celle-ci de les rembourser, ce qui veut dire dans le langage bancaire
«les ouvertures de crédit» ;
- ou prend dans l'intérêt d'une autre personne toute sorte de garantie tel
que le cautionnement, c’est le cas de la CAISSE MAROCAINE DES MARCHES
(C.M.M) et de DAR AD-DAMANE.
d - L’assurance
Le code de 1996 considère commerciales les opérations d’assurances «à
primes fixes », c'est-à-dire les assurances du secteur commercial, pour les distinguer
des assurances mutuelles.
La mutuelle est une assurance à but non lucratif, qui regroupe un certain
nombre d’adhérents, appartenant généralement à une même catégorie
socioprofessionnelle, qui versent une prime variable en fonction des résultats de
l’exercice annuel. C’est-à-dire que, suivant la quantité et la gravité des sinistres
survenus au cours de l’exercice, les adhérents seront amenés soit à ajouter un
complément à la prime initiale, soit à recevoir une ristourne du reliquat des primes
après l’arrêt des comptes (il ne s’agit pas de bénéfices). En pratique les mutuelles
établissent aussi des montants fixes calculés en fonction de la loi de la statistique,
mais sans avoir à rechercher de profits comme le secteur commercial.
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- C’est une condition essentielle, car les prêts concédés à titre gratuit ne sont pas considérés du crédit.
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a – L'activité industrielle
Il s’agit de toute activité qui consiste à effectuer des travaux sur des biens
meubles ou immeubles.
Mais à la différence avec l'achat pour revente après transformation où il y a
achat de la matière première qui sera transformée pour être revendue, l'article 6
désigne par activités industrielles celles où les produits ou matières premières sont
fournis à l'industriel par ses clients à charges pour lui de les leur restituer après
transformation.
b - La location de meubles
En vertu de l’art 6 toute location des biens meubles est une activité
commerciale.
Le législateur de 1996 est resté muet sur les opérations de location des
immeubles. L’achat d’immeubles en vue de leur location demeure donc une activité
civile.
d - Le transport
La commercialité du transport se base sur le fait qu’il participe à la circulation
des richesses, qu’il s’agisse du transport des personnes ou des marchandises ; et
quel que soit le mode de transport : aérien, maritime, ferroviaire, terrestre…
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CHAPITRE II - LE COMMERÇANT
A – LA RÈGLE
La qualité de commerçant s’acquiert en définitif par l’exercice habituel ou
professionnel des activités commerciales, mais pour son propre compte. Autrement
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dit, la règle en la matière est la suivante : celui qui exerce des activités
commerciales, même s’il en fait sa profession habituelle, n’est pas un commerçant
tant qu’il le fait pour le compte d’autrui.
Le commerce suppose une indépendance totale dans l’exercice de la
profession. Il suppose aussi un certain risque : le commerçant peut faire des
bénéfices mais il peut aussi subir des pertes ; d’où la règle : tous ceux qui exercent
le commerce pour le compte d’une autre personne et ne subissent pas de risque ne
sont pas des commerçants.
Rentrent dans cette catégorie les employés, dans la mesure où ils sont
subordonnés à leurs employeurs par un contrat de travail et restent indifférents aux
risques du commerce, et les mandataires qui ne font que représenter leurs mandants
dans le commerce (exemples les représentants de commerce et les dirigeants des
sociétés commerciales).
B - LES EXCEPTIONS
Certaines personnes, bien qu’elles agissent pour le compte d’autrui, sont
considérées des commerçants alors qu’elles ne remplissent pas la condition
d’indépendance corrélative au risque.
a - Les commissionnaires
Nous avons déjà eu l’occasion de voir que le contrat de commission est une
sorte de mandat ; à ce titre, le commissionnaire ne devrait pas, en principe, être
considéré commerçant puisqu’il est un simple mandataire qui traite pour le compte
d’autrui, son commettant.
Nous avons vu aussi que le commissionnaire, à la différence du mandataire,
traite en son propre nom. Cependant, ce n’est pas pour cette raison que le
commissionnaire est un commerçant, mais parce qu’il exerce une activité
commerciale à part entière prévue par l’article 6-9° : la commission.
b - Les prête-noms
Le prête-nom est celui qui prête son nom dans des actes où le véritable
cocontractant ne peut ou ne veut pas voir figurer le sien.
C’est donc en apparence seulement que le prête-nom exerce le commerce,
c’est en apparence qu’il contracte avec les tiers en son nom et pour son compte
alors qu’en réalité, il le fait pour le compte d’autrui ; à ce titre, il ne devrait pas être
considéré commerçant.
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§ I - LA CAPACITE COMMERCIALE
a - Les incompatibilités
Le législateur estime, pour différentes raisons, que certaines professions sont
incompatibles avec l’exercice du commerce, il s’agit notamment des médecins, des
avocats, des adouls, des notaires, des fonctionnaires, etc.
b – Les interdictions
Au titre de cette restriction, le commerçant n’a pas le droit de postuler à
l’exercice de certaines activités commerciales :
- lorsque ces activités sont interdites par le législateur : par exemple
l’interdiction du commerce de la fausse monnaie, l’interdiction du commerce lié aux
jeux de hasard, l’interdiction du commerce des objets et images contraires aux
mœurs, le commerce des stupéfiants ;
- ou lorsque ces activités constituent un monopole de l’Etat : par exemple la
recherche du pétrole et du gaz, l’exploitation et le commerce des phosphates, le
transport ferroviaire, etc.
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- L’article 15 de la constitution dispose que le droit d’entreprendre demeure garanti.
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c – Les autorisations
Il s’agit de l’interdiction d’exercer certaines activités commerciales sans
autorisation préalable des autorités administratives.
En effet, dans certains cas, une autorisation administrative, sous forme
d’agrément ou de licence, est nécessaire avant l’ouverture du commerce ou
l’exercice de certaines activités commerciales, par exemple :
- la vente des boissons alcooliques,
- les activités cinématographiques (autorisation du C.C.M.),
- les agences de voyages (qui doivent être autorisées par le ministère du
tourisme),
- le transport public des personnes (soumis à des agréments du ministère du
transport), etc.6.
Dans d’autres cas l’existence de ces autorisations s’explique par des
exigences de la profession, par exemple l’ouverture d’une pharmacie nécessite
d’être titulaire d’un diplôme de pharmacien, etc.
Il faut ajouter que certaines activités ne peuvent être exercées que par des
personnes morales, par exemple les activités bancaires.
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Le R.C. a pour rôle de faire connaître les commerçants, son objectif est
d’organiser une publicité juridique (non commerciale) sur le commerçant ; il fournit
aux tiers, qui sont en relation avec le commerçant, des informations relatives à sa
situation juridique et à ses activités commerciales.
C’est pour cette raison que le code de commerce a fait du R.C. un document
public ; toute personne, en s'adressant au tribunal ou au registre central à
Casablanca, peut se faire délivrer une copie ou un extrait certifié des inscriptions qui
y sont portées ou un certificat attestant l’inexistence d’une inscription ou qu’une
inscription a été rayée.
Tout commerçant, personne physique ou morale a pour obligation de se faire
immatriculer au registre de commerce.
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simplement être rectifiées par d’autres écritures en sens inverse, autrement dit
procéder à la contre-passation.
2 - C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que l’article 8 dispose que le livre
journal et le livre d’inventaire sont cotés et paraphés sans frais par le greffier du
tribunal du siège de l’entreprise. Chaque livre reçoit un numéro répertorié par le
greffier sur un registre spécial.
3 - Par ailleurs, l’article 22 exige des commerçants de conserver leurs
documents comptables et leurs pièces justificatives pendant 10 ans. L’article 26 du
code de commerce les oblige, de son côté, de classer et conserver pendant 10 ans,
à partir de leur date, les originaux des correspondances reçues et les copies de
celles envoyées.
Comme les documents comptables servent de base à l’établissement des
déclarations fiscales, ils peuvent faire l’objet de vérification de la part des inspecteurs
des impôts. Aussi, lorsque ces documents ne respectent pas les normes prescrites
par la loi 9-88, l’article 23 de cette dernière laisse la faculté à l’administration des
impôts de les rejeter et d’établir une imposition forfaitaire. Elle peut même appliquer,
le cas échéant, des sanctions pécuniaires (majorations, indemnités de retard, etc.)
L’un des intérêts de la tenue de la comptabilité pour le commerçant, et non
des moins importants, est qu’elle peut lui servir de preuve à l’égard des autres
commerçants.
Par conséquent, en cas de litige entre commerçants à propos de leurs affaires
commerciales, chacun peut invoquer ses propres documents comptables pour faire
preuve contre l’autre, à condition qu’ils soient régulièrement tenus.
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Il s’agit du mobilier commercial (les bureaux, les fauteuils, les chaises, les
comptoirs…), des marchandises (objets destinés à la vente) et du matériel et
l’outillage (les appareils et machines, les moyens de transport…)
Il faut noter cependant que ces éléments corporels n’ont pas toujours une
importance dans un F.C., par conséquent, bien que ces éléments corporels fassent
partie du F.C., l’acquéreur du F.C. peut parfaitement se passer du matériel, outillage
et mobiliers anciens.
Par ailleurs, il existe bien des F.C. qui n’ont pas de marchandises tels que les
fonds des courtiers et agents d’affaires…
Il reste que, ce sont les éléments incorporels qui confèrent son importance au
F.C.
Ce sont les éléments les plus divers du F.C. et les plus importants.
1 - La clientèle : La clientèle est la faculté de grouper les clients habituels au
commerce. C’est l’élément le plus important du F.C. ; d’ailleurs, en vertu de l’art. 80
du code de commerce, la clientèle est devenue un élément obligatoire du F.C. Ce
dernier ne peut exister sans la clientèle.
2 - Le nom commercial : C’est l’appellation empruntée par le commerçant
pour l’exercice de son commerce, exp. Établissement Ben Chekroun7, Garage El
Bahja… Le nom commercial doit être inscrit au registre de commerce lors de
l'immatriculation du commerçant personne physique ou société.
3 - L’enseigne : C’est un signe distinctif qui sert à individualiser un
établissement commercial : exp. la coquille de Shell, le petit homme de neige de
Michelin, Hôtel au Lion d’Or, 1000 chemises, Au Rabais, CTM…
4 - Les licences : L’art. 80 parle des licences, mais il s’agit aussi des
autorisations et des agréments. Elles sont accordées par les autorités
administratives concernées pour l’exploitation de certains F.C., suivant le domaine
d’activité : tourisme, transport, hôtellerie, restauration, cinéma, vidéo, boissons
alcooliques…
5 - Le droit au bail : Ce droit n’a d’intérêt que dans le cas où le commerçant
n’est pas propriétaire du local dans lequel il exerce son commerce. Il est désigné
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- Le nom patronymique est hors du commerce, c’est-à-dire ne peut être cédé.
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L'article 57 de la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie (B.O 5080 du 07/12/2006) impose
l'intervention d'un notaire en cas de cession d'une officine de pharmacie.
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1 - Le privilège du vendeur
Pour pouvoir bénéficier de ce privilège, le vendeur doit l’inscrire au RC. Le
vendeur doit, à peine de nullité, procéder à cette inscription dans les 15 jours de la
date de l’acte de vente.
L’inscription de ce privilège fera alors bénéficier le vendeur d’un droit de suite
et d’un droit de préférence (V. infra §4).
2 - L’action résolutoire
Au moment de l’inscription de son privilège 9, le vendeur peut, en plus et en
même temps, opter pour l’action résolutoire dans la perspective de récupérer son FC
dans le cas où il y verrait un intérêt. A défaut de paiement, elle lui permettra d’obtenir
l’effacement rétroactif du contrat de vente du FC pour inexécution par l’acquéreur de
son obligation de payer le prix.
9
- C'est-à-dire dans les 15 jours de l'acte.
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1 - La publicité
- Dépôt : Pour que les créanciers soient mis au courant de l’opération de
vente du FC, l’art. 83 du nouveau code impose tout d’abord, une fois l’acte de vente
enregistré, de déposer une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire de l’acte
sous seing privé dans les 15 jours de sa date au secrétariat-greffe du tribunal.
- Publication au RC : Ensuite, un extrait de cet acte doit être publié au RC.
- Publications au BO et journaux d’annonces légales. : Enfin, une double
publication doit être entreprise :
* Une première publication de tout l’extrait inscrit au RC est effectuée sans
délai par le secrétaire-greffier au BO et dans un journal d’annonces légales aux frais
des parties.
* Cette publication doit être renouvelée par l’acquéreur entre le 8 ème et le 15ème
jour après la première insertion.
- La sanction : Etant destinés aux créanciers, le défaut de dépôt et de
publicité a pour conséquence que la vente du FC leur est inopposable et l’acheteur
reste tenu des dettes du vendeur (Art. 89). La jurisprudence est claire à ce sujet, elle
considère que l’acquéreur du fonds « n’est pas libéré vis-à-vis des tiers créanciers. Il
demeure susceptible d’être actionné par les créanciers du vendeur »10. En outre, il
reste redevable même à l’égard de l’administration fiscale.
2 - L’opposition
Une fois la seconde publicité accomplie, les créanciers du vendeur, même si
leur dette n’est pas encore exigible, ont un délai de 15 jours pour former opposition
au tribunal.
Il ne s’agit pas d’une opposition à la vente du FC, mais au paiement de son
prix au vendeur. Par conséquent, le prix de vente doit rester consigné entre les
mains de l’acheteur pendant le délai de l’opposition et même après ce délai au cas
où des oppositions seraient formées; s’il passe outre cette consignation et paie
quand même le vendeur, il ne sera guère libéré vis-à-vis des tiers (Art . 89).
Afin de remédier à cette situation de blocage du prix de vente, l’art. 85 permet
au vendeur, après l’écoulement d’un délai de 10 jours de l’expiration du délai des
oppositions, de saisir en référé le président du tribunal afin de l’autoriser à percevoir
son prix à condition de verser à la caisse du tribunal une somme suffisante, fixée par
le président, pour désintéresser les créanciers opposants.
10
- Trib. Casablanca, 27 février 1937, G.T.M. 10/4/1937, p. 111.
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3 - La surenchère
Tout créancier, qui se rend compte que le prix de vente déclaré est insuffisant
pour désintéresser les créanciers opposants ou inscrits, a la possibilité de formuler
son désir d’acheter lui-même le FC en se déclarant surenchérisseur 11 et proposer de
payer le prix déclaré majoré d’un sixième du prix des éléments incorporels.
Lors de la surenchère, à défaut d’un plus fort enchérisseur, le fonds est
adjugé au créancier surenchérisseur du sixième.
11
- En réalité, cette procédure a pour objectif de lutter contre les pratiques de dissimulation du prix réel de
la vente.
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Le tireur
LABIAD
Titre solennel, la lettre de change n’est valable comme telle que si elle
contient un certain nombre de mentions obligatoires :
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- C’est le cas d’un commerçant qui veut se rendre à l’étranger pour conclure des opérations commerciales ; il va
fournir les fonds nécessaires à son banquier (en monnaie locale) contre lesquels il lui remet une lettre adressée à son
banquier correspondant dans le pays où le commerçant compte se rendre. Une fois sur place, ce dernier présente la
lettre à la banque destinataire pour se faire payer la somme mentionnée dans la monnaie de ce pays. D’où le nom de
lettre de change.
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- L'échéance,
- Le nom du tiré,
- Le lieu de paiement,
- et le nom du bénéficiaire.
Signalons que la domiciliation n'est qu'une mention facultative qui rend la
traite payable au domicile d’un tiers et qui permet de faire effectuer le paiement des
échéances d’un prêt, d’un achat à crédit ou même les factures périodiques par la
banque.
A défaut de contenir les mentions obligatoires, le titre est nul (article 160).
§2 - L’ACCEPTATION
A - FORMES ET MODALITES
L’acceptation est l’engagement du tiré donné sur la lettre par signature de
payer son montant à l’échéance à la personne qui en sera le porteur légitime auquel
il ne pourra opposer aucune exception (par exemple défaut de provision,
compensation à l’égard du tireur ou d’un précédent porteur, etc.).
L’acceptation est exprimée par le mot «acceptée» et la signature du tiré au
recto, mais souvent elle résulte de sa simple signature.
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C – L’ENDOSSEMENT PIGNORATIF
On le reconnaît à la mention «valeur en garantie» ou «en gage» suivie de la
signature. Il permet de donner la lettre au porteur, à titre de gage, c’est-à-dire en
garantie de la créance. L’endossataire n’est que le possesseur du titre, il ne peut
l’endosser car il n’en a pas la propriété.
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- Rappelons que s’il est possible d’endosser une lettre de change au porteur, il est interdit de l’émettre au
porteur.
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D’un autre côté, selon l’article 172, l’endossataire peut exercer tous les droits
dérivant de la lettre de change, ce qui veut dire que si son débiteur (l’endosseur) ne
lui règle pas la dette à son terme, il peut présenter la lettre au tiré à l’échéance pour
se faire payer de sa créance.
A - L’OPPOSITION AU PAIEMENT
La loi interdit l’opposition, sauf dans trois cas : perte ou vol de la traite et la
situation de règlement judiciaire du porteur (article 189).
Il appartient au porteur ayant perdu le titre de faire opposition auprès du tiré
afin d’empêcher le paiement du titre à tout porteur illégitime : celui qui aura trouvé le
titre.
B - LE REFUS DE PAIEMENT
En cas de refus de paiement du tiré, le porteur peut exercer un recours contre
tous les signataires de la lettre de change tenus à en garantir le paiement (c’est le
principe de la solidarité). Il doit faire dresser un protêt faute de paiement.
Il s’agit d’un acte authentique dressé par un agent du greffe du tribunal qui
constate officiellement le refus de paiement et les motifs du refus.
§ 6 - LES RECOURS
Le porteur non payé doit présenter la lettre de change dans les délais légaux
et faire dresser à temps un protêt en cas de non-paiement.
À l’échéance, le porteur qui a présenté la traite et fait dresser protêt, peut
obtenir remboursement du montant de la lettre, des intérêts, des frais de protêt en
actionnant les signataires ou l’un d’eux devant le tribunal.
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Pour cela, il doit respecter les délais de prescription de l’action cambiaire qui
sont des délais très brefs fixés par le législateur et en dehors desquels aucune action
cambiaire ne peut plus être exercée ; on dit qu’elle est prescrite.
Ce sont des délais très brefs fixés par le législateur en dehors desquels
aucune action cambiaire ne peut plus être exercée ; on dit qu’elle est prescrite.
En matière de lettre de change :
- l’action cambiaire contre le tiré accepteur se prescrit par 3 ans à compter de
l’échéance,
- celle du porteur contre les endosseurs et contre le tireur par 1 an à dater du
protêt,
- enfin les actions des endosseurs entre eux et contre le tireur se prescrivent
par 6 mois à dater du jour du paiement de la lettre.
§ 1 - SPECIFICITES
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne, le souscripteur, s’engage
à payer à une certaine date une somme déterminée à une autre personne, le
bénéficiaire, ou à son ordre.
À la différence de la lettre de change, le billet à ordre met en rapport
seulement deux personnes : le souscripteur et le bénéficiaire. Le souscripteur est en
même temps tireur et tiré dans la mesure où il se donne l’ordre à lui-même de payer
le bénéficiaire à l’échéance. La spécificité du billet à ordre découle des
conséquences qui résultent de cette différence fondamentale.
Le billet à ordre est également un moyen de paiement et de crédit dont le
régime s’apparente à celui de la lettre de change, mais il est beaucoup moins utilisé
dans le commerce.
§ 2 - CONDITIONS DE VALIDITE
Elles sont pratiquement les mêmes que celles de la lettre de change, sauf
pour quelques originalités qu’il convient de signaler.
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Section 3 - LE CHÈQUE
Nous envisagerons d’abord, les aspects techniques, ensuite, les systèmes de
protection du chèque.
Le chèque est un effet par lequel le tireur dispose de ses fonds déposés
chez le tiré (qui est obligatoirement une banque), en effectuant des retraits à vue,
soit à l’ordre de lui-même, soit à l’ordre du bénéficiaire.
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- La clause non endossable ou non à ordre : Cette clause ne peut être utile
que lorsque le chèque est nominatif ; puisque le chèque au porteur ou à blanc est
transmissible par simple tradition.
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Comme il ne peut être payé qu’à une banque, le chèque barré a été conçu
pour éviter les risques de perte ou de vol des chèques ; mais l’effet de cette
technique reste limité puisqu’il est possible d’endosser le chèque barré au profit d’un
bénéficiaire de bonne foi.
Le barrement est général lorsqu'il ne comporte aucune mention entre les deux
barres, il est spécial, si le nom d'une banque y est mentionné.
- La certification : (le chèque certifié) Elle remplace l’acceptation en matière de
lettre de change. Comme le chèque est payable à vue, il n’a pas besoin d’être
accepté ; l’article 242 interdit expressément l’acceptation du chèque. La certification
est faite par la banque tirée qui porte au recto du chèque la mention «certifié» et sa
signature. Elle doit alors bloquer la provision correspondant au montant du chèque
au profit du porteur, mais seulement jusqu’au terme du délai de présentation qui est
de 20 jours suivant l’article 268 du nouveau code.
34
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
B - LA PROVISION DU CHÈQUE
La provision est une somme d’argent mise à la disposition du tireur chez le
tiré au moment de la création du chèque.
C - LA CIRCULATION DU CHÈQUE
Rappelons que le chèque au porteur ou à blanc se transmet par tradition. S’il
est nominatif, il est transmissible par endossement :
- soit par endossement translatif de propriété : dans ce cas l’endosseur
a le choix de l’endosser au porteur ou à blanc (auquel cas il peut circuler par
tradition).
- soit par endossement à titre de procuration, exactement comme pour
la lettre de change (en pratique, en cas de remise à l’encaissement par la banque).
Mais l’endossement du chèque ne peut jamais être fait en garantie (à titre
pignoratif).
35
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
A - LE SYSTEME CAMBIAIRE
a - La présentation au paiement
Elle peut se faire dès le jour de l’émission puisque le chèque est payable à
vue. Le porteur dispose néanmoins d’un certain délai pendant lequel il doit présenter
le chèque au paiement sous peine de perdre son droit au recours cambiaire.
Les délais sont actuellement de 20 jours de l’émission pour les chèques émis
au Maroc, et de 60 jours pour les chèques émis à l’étranger (article 268).
Après l’expiration du délai de présentation, s’il a provision, le tiré est tenu
quand même de payer (article 271) sous peine d’une amende de 5000 à 50 000 dhs
(article 319). Les peines étant délictuelles, la prescription d'une telle infraction est
donc délictuelle (5 ans).
Si la provision est insuffisante, le tiré a désormais l’obligation de proposer au
porteur le paiement jusqu’à concurrence de la provision disponible ; dans ce cas, ce
dernier ne peut pas refuser ce paiement et doit délivrer une quittance au tiré et
mention de ce paiement partiel doit être faite sur le chèque (art. 273).
Il faut dire qu’actuellement dans la pratique, les banques refusent tout
paiement, même s’il ne s’agit que d’une insuffisance dérisoire. Et comme cette
obligation, à la différence de la précédente, est dépourvue de sanction, elle n'a pas
beaucoup de chance d'être appliquée.
b - Le protêt
A défaut de paiement, le porteur doit faire dresser protêt, comme en matière
de lettre de change, pour pouvoir exercer son recours cambiaire.
Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation ; et si celle-ci
a lieu le dernier jour du délai, il peut être établi le premier jour ouvrable suivant.
36
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
B - LE SYSTEME BANCAIRE
Ce système s’est désormais greffé sur le système pénal avant sa consécration
officielle par le législateur. Il est appliqué au Maroc depuis le 1 er juin 1990, date de la
mise en vigueur de la fameuse convention interbancaire du 29 novembre 1989. Les
différences techniques et répressives mises à part, l’esprit du code de 1996 ne se
distingue guère de celui de la convention interbancaire.
37
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
b - La réparation de l’incident
La loi permet au titulaire du compte qui reçoit l’injonction de retrouver la
faculté d’émission des chèques à condition de régulariser l’incident et de payer une
amende forfaitaire.
1 - La régularisation
Pour recouvrer sa faculté d’émission, le tireur a le choix entre deux procédés
de régularisation :
- soit la régularisation directe : c’est-à-dire le règlement du montant du chèque
impayé entre les mains du porteur, il doit alors présenter le chèque acquitté au tiré ;
- soit la régularisation indirecte : en constituant une provision suffisante et
disponible pour le règlement du chèque par les soins du tiré.
38
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
2 - L’amende forfaitaire
Après la régularisation, le tireur doit s’acquitter d’une amende forfaitaire dont
le taux dépend du nombre de répétition des incidents de paiement : (art. 314)
- à la 1ère injonction, le taux de l’amende est de 5 % du montant du chèque
impayé.
- à la 2nde injonction, ce taux est de 10 %.
- et, à partir de la 3ème injonction, il est de 20%.
Mais, la régularisation n’empêchera pas le tireur d’être poursuivi pénalement.
Néanmoins, pour assurer le respect de ce système bancaire, le législateur a
assujetti les banques à un véritable système de responsabilité.
C - LE SYSTEME PENAL
a - Les infractions en matière de chèque
1 - L’omission de constituer ou de maintenir la provision
Il s’agit de la fameuse émission de chèque sans provision qui est l’infraction la
plus courante en matière de chèque. Actuellement, la loi sanctionne celui qui a
seulement oublié de constituer la provision lorsqu'il a émis un chèque.
2 - L’opposition irrégulière
L’opposition est l’acte par lequel le tireur fait défense au tiré de payer un
chèque qu’il a émis.
Le code de commerce de 1996 permet de faire opposition au paiement du
chèque dans cinq cas : la perte et le vol du chèque, l’utilisation frauduleuse et la
falsification du chèque et la liquidation judiciaire du porteur du chèque. Par
39
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
conséquent, celui qui fait opposition en dehors des cas prévus par le législateur
encourt les mêmes peines de l’émission sans provision.
40
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
En vertu de l’article 982 «la société est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux
à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter».
Il se dégage de cet article que le contrat de société est soumis à trois
conditions de fond qui concernent les associés, les apports, le partage des
bénéfices.
A – LES ASSOCIES
S'agissant d'un contrat, les associés doivent d'abord remplir les conditions
relatives à la capacité avant de s'intéresser au nombre d'associés exigé par la loi.
a - La capacité
Il s’agit bien entendu de la capacité de s’obliger, à savoir l’aptitude à
contracter société.
Pour la souscription ou l'acquisition des parts ou actions de sociétés, les
mineurs incapables14 doivent être représentés par leur tuteur légal (père ou mère) ou,
après autorisation du juge, par leur tuteur testamentaire ou datif, puisque l'acte de
société est considéré par le D.O.C. comme un acte de disposition (art. 11 al. 2).
A l'âge de 16 ans, le mineur émancipé peut être actionnaire d'une SA ou d'une
commandite par actions, commanditaire dans une commandite simple, ou associé
d'une SARL.
Cependant, dans les sociétés de personnes qui nécessitent la qualité de
commerçant, l’entrée d’un mineur, même émancipé, est subordonnée aux conditions
spéciales du droit commercial. Le mineur ne peut donc être associé dans une société
en nom collectif, ou commandité dans une société en commandite simple ou par
actions que s'il est autorisé à faire le commerce.
b – Le nombre d'associés
Selon le principe posé par l'article 982 D.O.C. une société peut être constituée
au moins par deux associés.
14
Qui n'ont pas atteint l'âge de la majorité légale qui est actuellement de 18 années grégoriennes révolues.
41
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B – LES APPORTS
On distingue trois types d’apports.
42
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
Pour exister, une société doit remplir des conditions de forme particulières ;
elles sont identiques, à peu de chose près, pour toutes les sociétés.
A – LES STATUTS
C’est l’acte fondateur de la société ; il consiste dans la rédaction et la
signature des statuts.
En principe, en vertu de l’article 987 D.O.C., le contrat de société est
simplement consensuel, c'est-à-dire que seul le consentement des parties est
nécessaire pour constituer une société ; cependant, s'agissant des sociétés
commerciales, il est obligatoire que les statuts soient établis par écrit.
Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing privé ou d’acte
authentique. Ils contiennent des indications sur :
- l’identité de la société (forme, objet social, siège social, durée, capital social,
etc.),
- celle des associés apporteurs (nom, domicile, types d’apport, montant, etc.),
- ainsi que les règles de fonctionnement qui la régissent (gérance, tenue des
assemblées, partage des bénéfices, etc.).
43
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
quart de leur valeur nominale, mais il peut être prévu que la libération doit être
intégrale dès la souscription.
Sinon, s'agissant de la S.A., la libération des 3/4 restants doit intervenir en
une ou même en plusieurs fois suivant la décision du conseil d’administration ou du
directoire dans un délai qui ne peut dépasser 3 ans à compter de l’immatriculation de
la S.A. au RC.
Et pour la SARL, la libération du surplus peut intervenir en une ou plusieurs
fois sur décision du gérant dans un délai qui ne peut excéder 5 ans à compter de la
date d’immatriculation.
D - LA DECLARATION DE SOUSCRIPTION ET DE
VERSEMENT
44
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
Cette formalité ne concerne que les S.A. Lorsque le capital est intégralement
souscrit et les versements exigés sont effectués de manière régulière, les fondateurs
doivent établir une déclaration constatant ces opérations soit par acte notarié, soit
par acte sous seing privé ; dans ce dernier cas, l’acte doit être déposé au greffe du
tribunal du lieu du siège social15.
F – LA PUBLICITE DE LA CONSTITUTION
Afin d’assurer une plus grande transparence de la vie des sociétés et de
protéger leurs partenaires commerciaux, des conditions de publicité ont été rendues
obligatoires.
Après le dépôt des statuts et autres pièces au tribunal, les fondateurs doivent
faire une demande d’immatriculation au registre du commerce qui permettra à la
société d’acquérir la personnalité morale.
Ensuite, dans les 30 jours de l'immatriculation de la société au registre du
commerce, les fondateurs doivent faire publier un extrait des statuts dans un journal
d’annonces légales et au bulletin officiel. Cet extrait doit mentionner les
renseignements essentiels sur la constitution de la nouvelle société (forme,
dénomination, siège social, durée, montant du capital, etc.) ; il doit également
contenir le numéro de l'immatriculation de la société au registre de commerce 16.
15
- On constatera que, contrairement à l’article 1 alinéa 9 de la loi de 1922, la DSV n’est plus obligatoirement
notariée.
16
Loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006 modifiant la loi 5/96, B.O. n° 5400, du 2 mars 2006 et loi
20/05 concernant la S.A.
45
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE
Comme toutes les personnes juridiques, les sociétés s’identifient par un nom ;
c’est la dénomination sociale, qui peut être choisie sans limitation de possibilités.
Certaines sociétés ont une raison sociale telles que les sociétés civiles. Il
s’agit d’une identification qui comprend tout ou partie des noms des associés suivis
de «et compagnie», exemple : société BENCHEKROUN, BENJELLOUN et
compagnie.
Actuellement les sociétés de personnes ne sont plus obligées d'adopter une
raison sociale ; quant aux autres sociétés commerciales, elles doivent,
obligatoirement, avoir une dénomination sociale.
A – AU NIVEAU NATIONAL
Le siège social, qui doit être mentionné dans les statuts, représente le
domicile de la société :
- il permet de la localiser pour accomplir certaines opérations
(correspondances, impôts, etc.),
- les actions en justice contre la société doivent être intentées devant le
tribunal de son siège social,
- il permet aussi de déterminer le lieu des formalités de dépôt et de publicité.
- il détermine en outre la nationalité de la société qui est celle du pays où se
situe son siège social. L’importance de la nationalité est considérable puisqu’elle
définit les lois applicables à la société (formation, fonctionnement, etc.).
46
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
§3 – LE PATRIMOINE
17
Alors qu'une filiale n'a pas de personnalité morale distincte de la société, une succursale est une annexe de
l'entreprise gérée par la société mais qui a une personnalité morale propre.
18
- Il ne faut pas confondre patrimoine social et capital social. Alors que le premier comprend et l’actif et le
passif de la société, le capital social représente le montant des apports effectués par les associés au profit de la
société, il peut être augmenté par de nouveaux apports ou par incorporation de réserves, il peut même parfois
être réduit.
47
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§ 3 – LA SARL
48
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- comme dans les sociétés de capitaux, les associés ne sont engagés que
jusqu’à concurrence de leurs apports ;
- comme dans les sociétés de personnes, les associés se connaissent (intuitu
personae) ;
- et les parts sociales ne sont pas négociables.
TABLEAU COMPARATIF DES CARACTERISTIQUES DES SOCIETES
COMMERCIALES
LES SOCIÉTÉS DE LES SOCIÉTÉS DE
PERSONNES LA SARL CAPITAUX
S.N.C. + SCS S.A + SCA
Intuitu personae Intuitu personae Les apports (capital)
Responsabilité illimitée Responsabilité limitée Responsabilité limitée
Parts sociales Parts sociables Actions
(non négociables) (non négociables) (négociables)
49
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A – LE CAPITAL ET LA RESPONSABILITÉ
Elle ne nécessite pas de capital minimal. Les apports peuvent être faits en
numéraire, en nature ou en industrie ; ils donnent droit à l’attribution de parts sociales
d’égale valeur choisie par les associés.
Toutefois, la responsabilité des associés constitue une contrepartie à la
faiblesse de ce capital ; en effet, ces derniers sont responsables indéfiniment et
solidairement des dettes de la société.
50
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
Sans stipulation des statuts, tous les associés sont gérants 19.
Si le gérant est associé, sa nomination requiert l’unanimité ; dans le cas
contraire, les statuts fixent librement les conditions de sa nomination.
Le gérant peut être une personne physique ou morale, dans ce dernier cas, la
personne morale doit désigner son représentant qui sera responsable de la même
manière que les personnes physiques.
Le gérant doit avoir la capacité de faire le commerce, qu'il soit associé ou
non ; mais n’est pas obligatoirement commerçant dans le cas où il ne ferait pas
partie de la société (il n'est dans ce cas que mandataire).
Il lui est possible de cumuler plusieurs mandats de gérant dans plusieurs
sociétés ; mais il lui est interdit d'exercer une activité similaire à celle de la société,
sauf s'il est autorisé par les associés.
Sa rémunération est fixée par les statuts ou par décision ultérieure des
associés.
19
Il faut par exemple mentionner dans les statuts que "la société sera dirigée par un ou deux ou trois…gérants
nommés par assemblée générale…" ; à défaut d'une disposition de ce genre, tous les associés seront considérés
des gérants.
51
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A- LES ASSOCIÉS
La société en commandite simple (ou société par intérêt) est une société de
personnes qui se caractérise par la coexistence de deux catégories d'associés :
des commandités qui ont le statut d'associés en nom collectif
et des commanditaires qui ne répondent des dettes sociales
qu'à concurrence du montant de leur apport et qui n'ont pas,
à ce titre, la qualité de commerçant (article 20 loi 5/96).
20
- Ce délai peut être prolongé par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé, une seule fois et
pour la même durée (article 3 alinéa 2).
21
- Il s’agit d’un acte dressé par un auxiliaire de justice (avocat, huissier de justice, etc.) en dehors de toute
procédure, c'est - à - dire avant toute action en justice.
52
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
§ 2 - LA GESTION DE LA SCS
CHAPITRE 3 – LA S A R L
Actuellement, elle est régie par les articles 44 à 87 de la loi 5/96.
La SARL est considérée comme une société hybride dans la mesure où elle
possède certaines caractéristiques des sociétés de personnes et d’autres des
sociétés de capitaux.
Depuis la loi 5/96, il est devenu possible de créer une SARL à «associé
unique».
22
Y compris la question relative au dépassement de l'objet social et des limites statutaires.
53
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE
Fixé par la loi 5/96 à 100 000 dhs, le capital minimum de la SARL a été réduit
à 10 000 dhs en 200623 "afin de lutter contre l’informel". Malgré la modicité de ce
capital, la loi 24-10 a estimé qu’il « constitue une barrière à l’entrée pour les
entrepreneurs qui souhaitent formaliser leur activité sous la forme sociétale », raison
pour laquelle elle a carrément supprimé le capital social. "Le capital de la société à
responsabilité limitée est librement fixé par les associés dans les statuts", prévoit le
nouvel art. 46.
Comme dans les sociétés de personnes, lorsqu'un capital est prévu, les
apports sont représentés par des parts sociales égales, dont le montant nominal était
fixé initialement à 100 dh, ensuite à 10 dh. La loi 24-10 prévoit seulement que le
capital social est divisé en parts sociales à valeur nominale égale, ce qui veut dire
qu’il appartiendra désormais aux associés de déterminer la valeur nominale.
Tout en supprimant le capital social, la loi 24-10 continue quand même à
interdire les apports en industrie dans la SARL (Art. 51 al. 3). Cependant, dans notre
système juridique si l'on interdit les apports en industrie dans une société, c'est à
cause de la responsabilité limitée des associés ; en plus du fait qu'ils ne sont ni
capitalisables ni saisissables.
Or, actuellement si la société est constituée sans aucun capital, les associés
n’y feront aucun apport, ni en nature ni en numéraire ni, bien sur en industrie, on se
demandera alors à quoi va se limiter leur responsabilité ?
Malgré l’interdiction des apports en industrie dans la S.A.R.L., la loi 5/96 a
quand même adopté une exception qui est d'ailleurs assorties d'un certain nombre
de conditions : l'apport en industrie ne peut être effectué dans la SARL que s'il est
lié à un apport en nature, par exemple lorsque l'apporteur apporte un fonds de
commerce à la société qui fait partie de l'activité de la société, il pourra continuer à le
gérer et l'on considérera cette gestion du fonds de commerce comme un apport en
industrie.
L’avantage de ce type de société consiste dans la responsabilité des associés
qui est limitée au montant de leurs apports. En cas de difficultés, leur patrimoine
personnel ne sera pas mis en cause comme dans les SNC.
23
Depuis la loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006, B.O. n° 5400 du 2 mars 2006.
54
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B – L'OBJET SOCIAL
Certaines activités sont interdites à la SARL, l'article 44 al. 2 de la loi dispose
à ce sujet que les sociétés notamment de banque, du crédit, de l’assurance, etc. ne
peuvent adopter la forme de la SARL. Cette dérogation au principe libéral s'explique
par une certaine crainte du législateur quant au crédit et à la solvabilité d'une telle
société.
§ 1 – LE GERANT
24
- On verra plus loin qu'il en est de même en ce qui concerne les SA pour le président du conseil
d'administration, le directeur général, les directeurs généraux délégués, le président et le vice-président du
conseil de surveillance ainsi que pour les membres du directoire.
25
- Cette possibilité de nommer un gérant étranger est très utile lorsque tous les associés sont des personnes
morales.
55
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Ils sont identiques à ceux des gérants de la SNC (v. art. 63).
Il existe toutefois une différence quant à l’engagement de la société vis-à-vis
des tiers. En effet, si pour la SNC la société est engagée dans la limite de l’objet
social, la SARL se trouve tenue de tous les actes de gestion du gérant même s’ils
dépassent l’objet social.
Les limites statutaires des pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers.
56
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26
C'est-à-dire que chaque associé dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu'il détient.
27
- B.O. n° 4422 du 17/10/1996, p. 661.
57
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Section 2 – LA GESTION DE LA SA
La nouvelle loi offre désormais un choix entre deux types de gestion de la SA :
un mode traditionnel avec un conseil d’administration et son président, et un type
28
V. introduction
29
La loi 20/05 a interdit de soumettre la négociabilité des actions cotées en bourse à l'agrément des
actionnaires (art.255).
58
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30
- C’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait un lien de subordination entre le salarié et la société et, suivant la
jurisprudence française, le contrat de travail doit être « sérieux et sincère ». Mais, comme le législateur n’a pas
exigé un délai minimum d’ancienneté du contrat de travail, rien n’interdit à l’intéressé de décrocher de la
société un contrat de travail juste avant sa nomination au poste d’administrateur.
59
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
son contrat de travail, autrement dit, il doit continuer à percevoir son salaire,
d’acquérir l’ancienneté.
Mais le nombre des administrateurs salariés de la société, en vertu d’un
contrat de travail, ne peut toutefois pas dépasser le 1/3 des membres du conseil
d’administration ; on remarquera cependant que la loi ne prévoit pas de sanction en
cas de dépassement ! Il y a lieu de penser que les nominations excédentaires
peuvent être frappées de nullité.
31
Surtout pour les sociétés qui ont plusieurs filiales.
32
En effet, certaines décisions importantes ne peuvent être prises par voie de visioconférence, telles que
l'élection du président du conseil d'administration ou du conseil de surveillance, la nomination du directeur
général et des directeurs généraux délégués ou du directoire ainsi que leur révocation, l'établissement du
rapport annuel de gestion.
33
- En cas de silence des statuts, stipule l'article 67dans sa nouvelle rédaction, la direction générale est assurée
par le président du conseil d'administration.
34
- Une fois le choix fait, le conseil d'administration doit en informer la prochaine assemblée générale et
procéder aux formalités de dépôt, de publicité et d'inscription au registre de commerce.
60
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2 - Pouvoirs
Le directeur général assume sous sa responsabilité la direction générale de la
société. Il la représente dans ses rapports avec les tiers.
Le directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir au
nom de la société. Il engage la société même pour les actes qui dépassent l’objet
social. Les limites statutaires ou celles fixées par le conseil d'administration sont
inopposables aux tiers.
L'étendue et la durée des pouvoirs des directeurs généraux délégués vis-à-
vis de la société sont déterminées par le conseil d'administration sur proposition du
directeur général. Mais à l'égard des tiers, ils disposent des mêmes pouvoirs que le
directeur général.
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A – LE DIRECTOIRE
a – Conditions
Le directoire ne peut comprendre plus de 5 membres appelés directeurs, 7 si
les actions de la société sont cotées à la bourse, mais lorsque le capital ne dépasse
pas 1 500 000 dh, les fonctions du directoire peuvent être exercées par un directeur
unique.
Ils sont nommés par le conseil de surveillance pour une durée de 4 ans à
défaut de dispositions statutaires (art. 81).
62
EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
c – Pouvoirs du directoire
Ils sont identiques à ceux du directeur général (étendue, dépassement de
l’objet social, engagement de la société, limitations statutaires).
La société est représentée par un président du directoire nommé et révoqué
en tant que tel par le conseil de surveillance.
63
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B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE
a – Conditions
Les mêmes règles gouvernent le conseil d'administration et le conseil de
surveillance en ce qui concerne la capacité, la rémunération, le nombre minimal et
maximal de conseillers (entre 3 et 12), les conditions de nomination, la durée de leur
mandat, la tenue des réunions…
Comme les administrateurs, les membres du conseil de surveillance peuvent
être révoqués à tout moment par l’assemblée générale ordinaire. Ils ont aussi le droit
de démissionner dans les mêmes conditions.
Les membres du conseil de surveillance peuvent être des personnes morales,
à condition d'être représentées par une personne physique.
b – Pouvoirs
La fonction principale du conseil de surveillance réside dans le contrôle
permanent de la gestion de la société par le directoire (art. 104). Il peut, à toute
époque de l’année, demander communication et copie de tous les documents qu’il
juge utiles afin de les consulter ou de les vérifier.
Il reçoit un rapport trimestriel et des documents annuels (notamment l'état de
synthèse) du directoire et possède des pouvoirs spécifiques (autorisations spéciales,
nominations des membres du directoire, répartition des jetons de présence, etc.).
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EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
b – Déroulement
Les décisions sont prises à la majorité des voix (la moitié plus une). Tout
associé peut participer aux assemblées, mais quelque fois les statuts exigent un
minimum d’actions qui ne peut être supérieur à 10.
c – Attributions
Les attributions de l’assemblée générale ordinaire sont importantes. Elles
concernent notamment l’approbation des comptes, le partage des bénéfices, la
nomination et la révocation du conseil d'administration et du conseil de surveillance,
éventuellement la révocation du directoire, etc.
b - Quorum et majorité
Il est de la moitié des actions ayant droit de vote sur première convocation et
du quart sur deuxième convocation ; sinon, comme la loi ne permet pas de réduire ce
quorum, cette deuxième assemblée est reportée à une date qui ne peut dépasser les
deux mois de celle à laquelle elle avait été convoquée.
La majorité des deux tiers des voix dont disposent les actionnaires est
nécessaire pour prendre une décision.
65
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Enfin, comme pour les SARL, la responsabilité des associés est limitée aux
apports et ne devient effective qu’à la dissolution de la société.
A - LES ACTIONS
Ce sont des titres qui permettent à l’actionnaire d’être titulaire de droits
pécuniaires (dividendes, boni de liquidation) et non pécuniaires (droit de vote, de
communication, d’information, etc.).
B - LES OBLIGATIONS
Ce sont des titres négociables qui représentent une créance à long terme sur
la société et donnent droit à la perception d’intérêts (alors que les actionnaires ne
sont pas assurés de toucher un dividende annuel). La valeur nominale des
obligations ne peut être inférieure à 50 dh, et à 10 dh pour les sociétés dont les titres
sont cotés en bourse (art.292 al.2).
Leurs titulaires ne disposent pas du droit de vote.
Les sommes obtenues par la société au moyen de cette technique particulière
de crédit, lui permettent d’investir.
37
Rappelons que les statuts ne peuvent soumettre les actions cotées en bourse à l'agrément de la société.
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ANNEXE – L'auto-entrepreneur
La loi 114/1338 a instauré un nouveau statut des auto-entrepreneurs. Son
objectif est de lutter contre l'informel pour deux raisons: limiter la concurrence livrée
par l'informel et surtout élargir l'assiette fiscale.
Au sens de la loi, l'auto-entrepreneur est toute personne physique exerçant, à
titre individuel, une activité industrielle, commerciale ou artisanale, ou prestataire de
services, dont le chiffre d'affaires annuel encaissé ne dépasse pas :
• 500.000 dirhams pour les activités industrielles, commerciales et artisanales ;
• et 200.000 dirhams pour les prestations de services.
La liste des activités industrielles, commerciales et artisanales et la liste des
prestations de services sont fixées par voie réglementaire.
Plusieurs avantages sont associés à ce régime, notamment:
- du côté social, la population concernée devrait bénéficier d'une couverture
sociale;
- du point de vue formel, un allègement est prévu concernant la contrainte
de la domiciliation, puisque les auto-entrepreneurs peuvent exercer leurs
activités dans leur propre lieu de résidence ou dans un local partagé entre
plusieurs entreprises;
- sur le plan comptable, l'auto-entrepreneur est dispensé des lourdes
obligations comptables classiques, il est seulement tenu à une comptabilité
simplifiée de caisse, càd de tenir un registre des achats et des ventes qui
doit être visé par le responsable du service d'assiette du lieu de son
domicile fiscale39 ;
- sous l'angle fiscal, déjà la loi de finances de 2014, càd avant l'adoption du
projet de loi par le parlement, a prévu un taux de taxation très allégé (1%
38
- Dahir n°1-15-06 du 29 rabii II 143 6 (19 février 2015) portant promulgation de la loi n°
114-13 relative au statut de l'auto-entrepreneur. B.O. n° 6344 du 19 mars 2015.V. aussi le
décret n°2-15-257 du 10 avril 2015 fixant la composition et les modalités de fonctionnement
du conseil national de l'auto-entrepreneur; le décret n°2-15-258 du 10 avril 2015 pris en
application des articles 5, 6 et 8 de la loi n°114-13 relative au statut de l'auto-entrepreneur
fixant les modalités d'inscription au registre des auto-entrepreneurs et le décret n°2-15-263
du 10 avril 2015 relatif à l'exclusion des contribuables exerçant certaines professions,
activités et prestations de service du bénéfice du régime fiscal applicable à l'auto-
entrepreneur, B.O. n°6358 du 7/5/2015.
39
- V. la circulaire de la direction générale des impôts concernant le régime fiscal 2014 appliqué aux auto-
entrepreneurs, L'ECONOMISTE du 30 janvier 2014, P. 16
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40
- Il convient de noter que c'est un impôt libératoire de l'impôt sur le revenu.
41
V. L'ECONOMISTE du 23 janvier 2015, p.2
42
- 500.000 dirhams pour les activités industrielles, commerciales et artisanales et 200.000
dirhams pour les prestations de services.
43
- L'ECONOMISTE du 23 janvier 2015, p.2.
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I - DEFINITION ET PARTICULARITES.....................................................2
II - LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL........................................3
CHAPITRE 1 - LES ACTIVITES COMMERCIALES..........................................5
§ I - LA CAPACITE COMMERCIALE.......................................................12
§ II - LES RESTRICTIONS A LA LIBERTE DU COMMERCE................12
Section III - LES OBLIGATIONS DU COMMERCANT.................................13
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EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
§2 - L’ACCEPTATION..............................................................................23
§ 3 - LA CIRCULATION DE LA LETTRE DE CHANGE..........................25
§ 4 – LE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE...............................26
§ 5 - LES OBSTACLES AU PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE.26
§ 6 - LES RECOURS...............................................................................26
Section 2 - LE BILLET A ORDRE.................................................................27
§ 1 - SPECIFICITES................................................................................27
§ 2 - CONDITIONS DE VALIDITE...........................................................27
Section 3 - LE CHÈQUE...............................................................................29
§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE......................................................46
§2 – LE SIEGE SOCIAL ET LA NATIONALITE.......................................46
§3 – LE PATRIMOINE.............................................................................47
Section 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS DE DROIT PRIVE...........47
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EMSI 3è année GC Droit des affaires 2021/2022
Chapitre 3 – LA S A R L.................................................................................53
§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE...................................................54
§ 2 – CAPACITE ET OBJET SOCIAL.....................................................55
Section 2 – LA GESTION DE LA S.A.R.L....................................................55
§ 1 – LE GERANT....................................................................................55
§ 2 – POUVOIRS DES GERANTS..........................................................56
Section 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS..............................................56
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