Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique

I Evolution technologique des piles

Le nom de pile a été donné initialement à un empilement de rondelles d’un métal et d’un autre en contact grâce à
une solution ionique conduisant le courant (électrolyte).

bouton métallique (+)

tige en carbone
(cathode)
coque en zinc
(anode)
oxyde de manganèse

pâte de chlorure d’ammonium

(électrolyte)

dessous métallique (-)

pile de Volta pile Leclanché

1.1 Pile de Volta

En 1800, le physicien Volta invente la pile qui porte son nom. Elle est constituée d’un empilement de rondelles
de cuivre alternant avec des rondelles de zinc.
1.2 Pile Leclanché
En 1866, Georges Leclanché crée une pile cylindrique à l’origine des piles actuelles. Celles-ci sont peu
coûteuses mais ne délivrent pas une forte intensité. Les premières sont des piles zinc-carbone.
Elles sont améliorées par la suite. La borne (-) est formée de zinc en contact avec une solution gélifiée contenant
du chlorure de zinc et du chlorure d’ammonium. Cette solution contient des sels ioniques dissous d’où le nom de
pile saline. L’électrode (+) formée de graphite conducteur est entourée de dioxyde de manganèse et de carbone
en poudre.
La tension de ces piles est d’environ 1,5 V.
1.3 Pile alcaline
Une pile alcaline est une pile cylindrique dont l’électrode négative (anode) est constituée de poudre de zinc
tandis que l’électrode positive (cathode) de dioxyde de manganèse.
L’électrolyte est formé d’une solution gélifiée d’hydroxyde de potassium.
Sa durée de vie est plus importante que celle des piles salines et peut délivrer une intensité plus importante.
1.4 Pile à combustible

L’électricité est produite par l’oxydation à

l’anode d’un combustible réducteur en même
temps que la réduction à la cathode d’un
oxydant (dioxygène de l’air).
L’oxydation est accélérée en utilisant un
catalyseur (platine par exemple).
Il existe plusieurs types de piles à combustible :
dihydrogène, méthanol…

Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 1 

II Oxydants et réducteurs
Rappeler les définitions d’un oxydant, d’un réducteur, d’une réduction et d’une oxydation.

Un oxydant est une espèce chimique capable de capter un ou plusieurs électrons.

Un réducteur est une espèce chimique capable de céder un ou plusieurs électrons.
Une réduction est un gain d’électrons.
Une oxydation est une perte d’électrons.

Ecrire la demi-équation d’oxydation de Li et celle de réduction de Fe2+.

On donne : Li+ / Li et Fe2+ / Fe
+ -
Li = Li + e
Fe2+ + 2 e- = Fe

2.1 Couples oxydant / réducteur

Dans les couples ci-dessus écrits en italique, identifier les oxydants et les réducteurs.
Les oxydants sont Li+ et Fe2+
Les réducteurs sont Li et Fe

Pourquoi place-t-on un signe = dans les demi-équations électroniques au lieu d’une simple flèche ?
Les demi-équations peuvent être lues dans les deux sens suivant les conditions.
2.2 Réaction indépendante du milieu
Ecrire la demi-équation du couple I2 / I-.
I2 + 2e- = 2 I-
2.3 Réaction en milieu acide H+
Ecrire la demi-équation de réduction du couple Cr2 O 72  / Cr3+ en milieu acide.
Cr2O7 2- + 14 H+ + 6 e- = 2 Cr3+ + 7 H2O
2.4 Réaction en milieu basique HO-
Ecrire la demi-équation d’oxydation du couple MnO 4 / MnO2 en milieu basique.
MnO4-+ 2 H2O + 5 e- = MnO2+ 4 HO-

2.5 Réaction d’oxydoréduction

L’an dernier en 1ère, on a introduit une plaque décapée en cuivre dans une solution de nitrate d’argent.
On a observé la formation d’un dépôt brillant d’argent sur la plaque de cuivre tandis que la solution devenait
lentement bleue montrant la présence d’ions cuivre Cu2+.
2.5.1 Précisez les réactifs.
Les réactifs sont Cu et Ag+

2.5.2 Ecrire la demi-équation d’oxydation puis celle de réduction.

Oxydation : Cu = Cu2+ + 2e-
Réduction : Ag+ + e- = Ag

2.5.3 En déduire alors l’équation d’oxydoréduction correspondante.

On donne : Cu2+ / Cu et Ag+ / Ag
Il faut multiplier la deuxième demi-équation par 2 :

Cu + 2 Ag+ Cu2+ + 2Ag

Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 2 

III Fonctionnement d’une pile
3.1 Transfert direct d’électrons

Zn
Si l’on plonge une lame métallique de zinc dans un bécher contenant une solution
d’ions cuivre Cu2+, la lame se couvre progressivement de cuivre métallique et la
solution se décolore. Deux couples interviennent :
Cu2+ / Cu et Zn2+ / Zn
La réaction d’oxydoréduction se produisant entre le zinc métallique et les ions
cuivre est :
Zn + Cu2+  Zn2+ + Cu
Un transfert d’électrons se produit directement entre le métal zinc et les ions

cuivre.
Cu2+

3.2 Constitution d’une pile de laboratoire

Cu Zn
pont salin Le transfert d’électrons s’effectue de manière indirecte dans
cette pile.
Celle-ci comporte :
- deux compartiments appelés demi-piles ;
- un pont salin permettant la circulation des ions entre les demi-
piles. Les ions présents dans le pont salin assurent la continuité
électrique entre les deux solutions, les électrons ne pouvant pas
passer directement. Cette pile met en jeu les couples :
 
Cu2+ Zn2+ Cu2+ / Cu et Zn2+ / Zn

3.3 Polarité d’une pile

pont salin
(K+ + Cl-)
Zn (-) Cu (+)
anode cathode I

Zn2+   Cu2+
e-

-U>0+

Si l’on connecte l’électrode de cuivre à la borne V (+) du voltmètre et l’électrode de zinc à la borne COM (-), on
mesure une tension positive.
Cette pile comporte deux demi-piles de couples : Cu2+ / Cu et Zn2+ / Zn.

Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 3 

L’oxydation s’effectue sur l’anode en zinc d’où sont issus les électrons : Zn = Zn2+ + 2 e-
La réduction se produit sur la cathode en cuivre qui reçoit les électrons : Cu2+ + 2 e- = Cu
La réaction globale se produisant dans la pile est donc : Zn + Cu2+  Zn2+ + Cu
Que peut-on donc observer sur la cathode ?
On observe un dépôt de cuivre sur du cuivre.

Expliquer alors, schémas à l’appui, le cheminement des ions K+ et Cl- du pont salin et leur utilité.
Ils permettent de conserver la neutralité électrique dans chaque compartiment de la pile.

K+ Cl-
+   -
…Argent … — — …Cuivre……
solution argentique   solution de cuivre

+ -

On plonge (schéma précédent) une lame de cuivre dans une solution argentique. On observe un dépôt d’argent
sur la lame de cuivre et la solution devient progressivement bleutée suivant :
2 Ag+ + Cu  2 Ag + Cu2+
Il ne se produit rien lorsqu’on place une lame d’argent dans une solution de cuivre.
On souhaite alors effectuer cette réaction au sein d’une pile afin d’alimenter une lampe.
1. Ecrire sur le schéma ci-dessus le nom de chaque lame métallique.
2. Quelle lame est la borne positive de la pile ?
Le multimètre indique une valeur positive donc sa borne com est reliée à la borne – de la pile. La borne positive
est donc la lame d’argent.
Négative ?
Donc la lame de cuivre.
Quelles réactions s’y produisent-elles ?
A la borne +, les ions argent sont réduits, il y a réduction.
A la borne -, le cuivre est oxydé, il y a oxydation.

3. Compléter le schéma en indiquant les bornes + et – de la pile, le sens de circulation des électrons et le sens
conventionnel du courant.
Le sens conventionnel du + au – dans les cables électriques, le sens des électrons dans le sens inverse.

4. Donner les couples d’oxydoréduction de cette pile.

Ag+/Ag et Cu2+/Cu

Reprendre le schéma de la pile Leclanché du paragraphe I. Quel est le métal relié à la borne – de la pile ?
Le zinc
Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 4 
Celui relié à la borne + ?
Oxyde de manganèse

Où se produit l’oxydation ? Le zinc est oxydé (c’est l’enveloppe, c’est ce qui explique qu’une pile puisse couler
si l’enveloppe est consommée)

La réduction ?
L’oxyde de manganèse est réduit.

Ecrire la demi-équation électronique se produisant à la borne –

Zn = Zn2+ + 2 e-

puis celle s’effectuant en milieu acide à la borne + (MnO2 / MnO).

MnO2 + 2H+ + 2e- = MnO + H2O

En déduire l’équation d’oxydoréduction de cette pile.

Zn + MnO2 + 2H+  Zn2+ + MnO + H2O

3.4 Capacité d’une pile

La charge électrique Q est liée à l’intensité du courant électrique I délivrée et à la durée de fonctionnement t
par :
Q = I × t
Q en coulomb (C), I (A) et t (s)

Le Faraday F est la charge portée par une mole d’électrons soit 1 F = 9,65 . 104 C . mol-1.
La charge électrique Q liée à la quantité de matière n (e-) d’électrons ayant circulé dans le circuit électrique
vaut :
Q = n (e-) F
Q (C), n (e-) (mol) et F (C . mol-1)

Une pile saline débite un courant d’intensité 178 mA pendant 4,0 h. Calculer la charge débitée par la pile
pendant cette durée.
Q = I × t = 178 x 10-3 x 4,0 x 3600 = 2,6 x 103 C

Une pile fonctionne selon Zn + Cu2+  Zn2+ + Cu. Elle débite un courant de 15 mA dans un circuit électrique
pendant 5 h 30 min.
1. Calculer la charge Q ayant circulé.
Q = I × t = 15 x 10-3 x 5,5 x 3600 = 3,0 x 102 C

2. En déduire la quantité de matière d’électrons ayant circulé.

Une mole d’électrons transporte 9,65 x 104 C donc n = Q/F = 3,0 x 102 /(9,65 x 104) = 0,0031 mol

3. Etablir le tableau d’avancement littéral de cette réaction en faisant apparaître ni (Zn) et ni (Cu2+). Vous
ajouterez la colonne n (e-) (mol) que vous complèterez.

Zn Cu2+ Zn2+ Zn n(e-) échangés

2+
Etat initial ni (Zn) ni (Cu ) 0 0 0
En cours ni (Zn)-x ni (Cu2+)-x x x 2x
Etat final ni (Zn)-xmax ni (Cu2+)-xmax xmax xmax 2xmax
En effet, 2 mol d’électrons sont échangés lorsqu’une mole de Zn est consommée (Zn = Zn2+ + 2 e-)

4. Déduire xmax de 2. et 3.
2xmax = 0,0031 mol donc xmax = 0,0016 mol.
5. Quelle est la masse de zinc ayant disparu ?
On donne : M (Zn) = 65,4 g . mol-1
Le nombre de mole de Zn disparu est xmax donc ndisparu(Zn) = 0,0016 mol et m(Zn) = ndisparu(Zn) x M (Zn) =
0,0016 x 65.4 = 0,10 g

Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 5 

IV Accumulateurs
4.1 Fonctionnement
Les batteries d’accumulateurs (voitures, camions…) sont rechargeables contrairement aux piles.
Lorsqu’un accumulateur se décharge, de l’énergie chimique est transformée en énergie électrique et en énergie
thermique.
Lorsqu’on recharge un accumulateur à l’aide d’énergie électrique, on reforme de l’énergie chimique… et de
l’énergie thermique !

4.2 Conditions optimales d’utilisation

La capacité de l’accumulateur est la charge électrique Q pouvant être fournie complètement chargé pendant un
cycle complet de décharge. Sa valeur est indiquée par le constructeur en ampère heure (A.h).
Exprimer 1,0 A.h en coulomb (C).
Q = I × t = 1,0 x 3600 = 3600 C

Il est possible d’associer plusieurs accumulateurs en série afin d’augmenter la tension aux bornes.
Ainsi 6 accumulateurs au plomb, de 2,25 V chacun, en série formeront une tension de 13 V.

La batterie d’une voiture est un accumulateur au plomb constitué de deux électrodes en plomb Pb dont l’une est
recouverte de dioxyde de plomb PbO2. L’ensemble est immergé dans une solution concentrée d’acide sulfurique
2 H+ + SO 24  . Lorsque la voiture démarre, l’accumulateur fonctionne comme une pile.
1. On simplifie l’étude en considérant que les couples mis en jeu sont :
Pb2+ / Pb et PbO2 / Pb2+
Ecrire les demi-équations électroniques associées.
Pb → Pb2+ + 2 e-
PbO2 + 4 H+ + 2 e- → Pb2+ + 2 H2O
2. L’accumulateur est schématisé ci-dessous. Flécher les sens de circulation des porteurs de charge dans les fils
et dans la solution d’acide sulfurique.

e-
R I

électrode au plomb —— —— électrode de plomb recouverte de PbO2


solution d’acide sulfurique
2 H+ + SO 24 
 

3. Justifier que l’équation de la réaction modélisant la transformation chimique qui a lieu lors du démarrage de la
voiture peut s’écrire :
Pb + PbO2 + 4 H+  2 Pb2+ + 2 H2O
Il suffit d’ajouter les deux demi équations de la question 2.

4. La batterie comporte l’information 90 Ah. Déterminer sa capacité de charge disponible en coulomb (C) puis la
variation de masse de l’électrode recouverte de PbO2 si la batterie se décharge complètement.
Q = 90 x 3600 = 3,2 x 105 C
On rappelle la définition du Faraday : 1 F = 9,65 . 104 C . mol-1. Donc F = Q/n(e-) donc n(e-) = Q/F =
3,2 x 105 /9,65 . 104 = 3,4 mol
3,4 mol d’électrons sont échangés. D’après la demi équation en question 1., 2 moles d’électrons sont échangés
pour une mole de PbO2 donc n(PbO2) = n(e-)/2 = 1,7 mol
Et m (PbO2) = n(PbO2)x M (PbO2)= 1,7 x 239 = 4,0 x 102 g.

5. Lorsque la voiture roule, la batterie se recharge grâce à l’alternateur associé à un système de redressement du
courant qui permet l’alimentation de la batterie en courant continu.
Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 6 
En déduire, sur le schéma ci-dessous, le sens de circulation du courant, l’électrode oxydée et celle réduite.
accumulateur au plomb

générateur

électrode au plomb —— —— électrode de plomb recouverte de PbO2


solution d’acide sulfurique
2 H+ + SO 24 

Il suffit d’inverser le schéma de la décharge.

6. Sachant que les mêmes couples interviennent lors du démarrage de la voiture ou lorsqu’elle roule, écrire
l’équation de la réaction modélisant la transformation chimique qui a lieu lors de la recharge de la batterie.
Il suffit d’inverser l’équation :
2 Pb2+ + 2 H2O  Pb + PbO2 + 4 H+

On donne : M (PbO2) = 239 g . mol-1

Chapitre 10 Transformation chimique et transfert d’énergie sous forme électrique 7