Le Rohellec Marie Dispensatrice Des Graces Divines - 8810628
Le Rohellec Marie Dispensatrice Des Graces Divines - 8810628
Le Rohellec Marie Dispensatrice Des Graces Divines - 8810628
LE ROHELLEC
Prêtre de la Congrégation du S. Esprit et de l’immaculé Cœur de Marie
Professeur au Séminaire français de Rome
MARIE
DISPENSATRICE DES GRACES DIVINES
StlN*. RUE B O N A P A R T E ,
PARIS (VI »)
Biblio!èque Saint Libère
http://www.liberius.net
© Bibliothèque Saint Libère 2008.
Toute reproduction à but non lucratif est autorisée.
MARIE
DISPENSATRICE DES GRACES DIVINES
Cum permia&u Supertorum.
IMPRIMATUR
Romae,
f .
Joseph PALIOA, aroh Philipp.
Vices ger.
(Sigillum Vicariatus Urbis).
AVA NT-PROPOS
Rome, en la fête du
C œur très pur de la Sainte Vierge ,
2Q août , 1925 .
J. ROHELEEC.
INTRODUCTION
1 .. Acta
Acta apost. Sedis. 1914, p. 108.
, x8, p. 183.
2
.
19
.
3. I<éON XIII. Encyclique A djuirictm populi Acta Eeonis XIII, Tome xv,
p 303 ut qua tacranunit redcmptionis kumana pairandi administra fucrat »,
•
DANS L'ACQUISITION DES GRACES
*7
de la définition de r Immaculée-Conception : « I oin
^
de nous évidemment la pensée d'attribuer à la Mère
de Dieu le pouvoir de produire la grâce surnaturelle :
ce pouvoir n'appartient qu'à Dieu seul Mais, parce .
qu’elle l’emporte sur toutes les créatures par sa sain-
teté et par l'intimité de son union avec le Christ, et
qu'elle a été associée par le Christ à l'œuvre de la
rédemption des hommes, la Vierge a mérité, comme
on dit, d'un mérite de convenance tout ce que le Christ
a mérité par un mérite de condignité, et Dieu l'a
établie la dispensatrice de ses grâces »1.
-
Comment la Vierge bénie est elle devenue médiatrice
entre Dieu et les hommes, par quels actes a-t-elle
coopéré à l'expiation du péché et à l'acquisition du
trésor des biens surnaturels ? Suarez 8 et les autres
théologiens nous répondent qu'elle y a concouru
principalement de trois manières : en méritant à titre
de .convenance la maternité divine ; en prononçant
son fiat et en donnant ainsi son consentement volon-
taire à l'incarnation du Verbe ; en offrant le Sauveur
Jésus pour le salut du monde, d 'abord le jour de la
présentation au temple, puis au moment de la con-
sommation sanglante sur le Calvaire, et en s'offrant
elle-même comme victime de propitiation avec son
divin Fils.
Iyéon XIII 3, expliquant les mystères du Rosaire,
i. Patet itaque abesse profecto plurimum ut nos Deiparæ supematuialis
.
glatis efficiendæ vim tribuamus, quæ Del unius est Ea tamen, quoniam
universis sanctitate præstat coniunctioneque cum Christo, atque a Christo
.
asdta in humanæ saljtis opus, de congruo, ut alunt promeret quod Christus
d* condipno promeruit, estque princeps largiendarum giatiarum mlniâtra » .
.
Acta Pii X Tome I, p. 154 seq . .
..
a SUARXZ. De Mysteriis vitae Christ*, Disp. z 8, sect 4 ; Disp 33
, . .
. .
3 Encyclique Jucunda semper 8 sept 1894 Acta Leonis XIII, tome XIV,
.
.
p. 307 (traduction du P Terrien) La mire de» hommes 1" vol.
.
Marie dispensatrice 2
i8 ROLE DE MARIE
CHAPITRE I
Exposé de la Doctrine
. . r
1. S. EPHREM. |Precat . ad Dei Genitricem, Opé ra ( Assemani ) , t. IV ,
a . PETR. DAMIAN. Serm. 45 , in Nativ . B . V . M . PL- CXI IV col . 740.
540.
2Ô ROLE DE MARIE
* *
-
N’avons nous pas suffisamment démontré notre
thèse ? Non, il faut aller encore plus loin. Une vérité
DANS L’APPLICATION DES GRACES 27
2?
Marie ?
*cq.
.
2 I*éON
Cf . —
XIII, Adjutricem poturti . Act'i I*eonis ZQI, Tome XV, p. 303,
aussi Actes de Lion X I I I , Bonne Presse.
30 ROLE DE MARIE
. S. CYRILLE D ALEXANDRIE,
1 Hom. Contra Nestorium. P. G., t. LXXVII,
eol. 991.
DANS L'APPLICATION DES GRACES 311
« les autres dans la promulgation de leurs décrets so-
« lennels, ont toujours imploré le nom de la divine
« Mère, et n’ont jamais manqué d’éprouver sa puis -
« sance et sa faveur.
« C’est pourquoi , avec autant de vérité que de
« magnificence , l ’Église et les Pères rendent gloire à
« Marie : Salut , ô bouche toujours é loquente des apôtres ,
« ô solide fondement de la foi , rempart iné branlable de
« l’ É glise 1 ; salut , ô vous , par qui nous avons é t é inscrits
« au nombre des citoyens de V É glise une , sainte , aposto-
« lique 2 ; salut , source merveilleuse d' où jaillissent les
« fleuves de la Sagesse divine , qui roulant les eaux très
« pures et trè s limpides de Vorthodoxie , refoulent le flot
a des erreurs 3. Ré jouissez - vous , parce que , seule , vous
« avez détruit toutes les hé ré sies dans le monde entier 4 ».
Cette part que la très Sainte Vierge a eue dans
l'expansion, les combats, les triomphes de la foi
catholique, manifeste avec évidence le plan divin à
son égard. Dieu l’a établie reine et protectrice de l’É-
glise. Elle est chargée de conserver intacte la Foi et
la Charité dans la société fondée par Notre-Seigneur
Jésus-Christ ; elle est chargée d’étendre à travers
tous les peuples et toutes les parties de l’univers le
royaume de Dieu . C'est par son entremise que les
grâces et les dons sanctificateurs de l’Esprit -Saint se
répandent sur l’Église et sur ses membres.
De la sorte, Marie participe dé jà à l’application
générale de toutes les grâces divines ; car si des
* *
Tels sont, en effet, les deux modes suivant lesquels
la Sainte Vierge participe à l'application des grâces
divines : par voie de médiation et par voie <¥ interces
sion.
-
Bien que ces deux voies se ressemblent beaucoup, il
existe entre elles une diff érence.
La médiation s'étend non seulement au présent et
à l’avenir, mais aussi au passé. Une grâce est due à
la médiation d 'un saint, lorsqu 'elle est accordée en
considération de ses mérites. Toutes les grâces qui
ont été distribuées depuis la faute originelle et qui
seront distribuées jusqu 'à la fin du monde, sont dues
à la médiation de Marie. C'est ainsi que saint Bernardin
de Sienne (et après lui saint Alphonse de Liguori) a
pu dire : « Toutes les miséricordes et les grâces reçues
DANS L’APPLICATION DES GRACES 355
par les pécheurs sous l'ancienne loi, ne leur sont
accordées qu 'à la considération de Marie ». Entendue
dans ce sens, la participation de la Vierge à la dis-
pensation des dons divins, dans la ligne de cause in-
strumentale et entièrement dépendante, n 'a aucune
limite, ni dans l'espace ni dans le temps.
1/ intercession est un mode plus spécial et plus res-
treint qui rentre dans la médiation. Elle suppose
évidemment l’existence de l'intercesseur, et c'est pour -
quoi elle ne vaut que pour le présent et l’avenir. De
cette manière, Marie n 'est distributrice des grâces
divines que pour les âmes du Nouveau Testament
Précisons encore, et, sans nous demander en quelle
mesure l'intervention de la Vierge a été nécessaire
pendant la durée de sa vie terrestre, disons que depuis
son Assomption et son couronnement au ciel, toutes
les grâces nous viennent par son intercession. Consi-
dérée pendant le temps postérieur à l'Assomption ,
l’intercession de Marie, dans un ordre secondaire et
subordonné, est aussi universelle que celle de J ésus :
elle s'étend à tous les hommes, à tous les lieux, elle
s'applique à tous les dons de la grâce sans exception.
Dans cet exposé, il s'agit principalement de la voie
d’intercession et de suffrage.
On dira, et l'objection a déjà été proposée maintes
fois : Marie ne peut intercéder actuellement pour
chacune des grâces conf érées aux hommes, si elle ne
connaît pas tous nos besoins, tous nos pieux désirs,
toutes nos prières. Une telle science est-elle possible ?
H suffira de répondre que les saints, dans le ciel,
reçoivent une science proportionnée à leur degré de
3^ ROLE DE MARIE
§ CONVENANCE THéOEOGIQUE .
§ 3. L ENSEIGNEMENT DE LA TRADITION
CHRÉTIENNE.
i° Les Pères.
.
x . JOAN KUCHAIT, StTM . in S . Deip , Dormit , n° 32. P. G. CXX , col. 1109-
x i i i (tiad. du P. Terrien) .
. XCVI, col. 304.
2 In Coron. Virg . P. Io , t.
3. Strm. d$ Nat . Virg . —
P. Lat. t. XCLIV, col . 740.
52 ROLE DE MARIE
-
possible avec lui tout ce qu'il peut lui même, obtenez-
nous de lui que la plénitude de grâces méritée par vous
nous rende, un jour, participants de l’étemelle récom-
pense1 ».
Saint Bernard (f 1153) surtout mérite d’être cité
toutes les fois que l’on traite des privilèges de la
Vierge Marie, parce qu’il est un des plus grands doc-
teurs de la théologie mariale. Il faudrait reproduire
en entier son sermon de Aquceductu ; force est de
nous borner à de courts extraits : « Quelle est la source
de la vie sinon J ésus-Christ Not re-Seigneur. . ? Ea .
source s’est écoulée jusqu’à nous et ses eaux se sont
répandues sur nos places... Cette eau céleste descend
vers nous par un aqueduc mystérieux et l’aqueduc
est plein afin que tous reçoivent de la plénitude.
Vous avez compris dé jà quel est cet aqueduc dont
je parle, qui a reçu la plénitude de la source du cœur
du Père et nous la transmet. Vous savez à qui il a
été dit : Ave, plena gratia, salut, pleine de grâce••a
Tout ce qu’il y a en nous d’espérance, tout ce qu’il
y a de grâce, tout ce qu’il y a de salut nous vient
de celle qui s’élève vers le ciel, inondée de délices 2 a aa
2° Les Théologiens.
-
x. Sermon pour la Visitation. Œuvres. Paris. Albanel, 1839, t. II, p. 3 x0
3 x1.
S. Cf. p. 12.
3. 4* sermon pour la ffite de l’Annonciation.
DANS L’APPLICATION DES GRACES 57
du Père Éternel : il ferme et personne n’ouvre, il
ouvre et personne ne ferme. C’est son sang qui fait
inonder sur nous les grâces célestes. Et à quel autre
donnera-t-il plus de droit sur ce sang qu’à celle d 'où
il a tiré tout son sang 1 » ?
Ee Bienheureux Grignon de Montfort ( f 1716) s 'est
fait lardent propagateur de cette consolante doctrine.
Dans son admirable « Trait é de la vraie Dévotion à la
Sainte Vierge », il la donne comme le solide fondement
de notre culte et de notre amour filial pour la mère
de Dieu : « Dieu le Fils a communiqu é à sa Mère
tout ce qu’il a acquis par sa vie et sa mort , ses mérites
infinis et ses vertus admirables, et il l’a faite la
trésorière de tout ce que son Père lui a donné en
héritage ; c’est par elle qu 'il applique ses mérites à
ses membres, qu 'il communique ses vertus et distribue
ses grâces ; c'est son canal mystérieux, c’est son
aqueduc, par où il fait passer doucement et abondam-
ment ses miséricordes. Dieu le Saint -Esprit a
communiqué à sa fid èle épouse ses dons ineffables, et
il l’a choisie pour la dispensatrice de tout ce qu’il
possède : en sorte quelle distribue à qui elle veut ,
autant quelle veut, comme elle veut et quand elle
veut , tous ses dons et ses grâces, et il ne se donne
aucun don céleste aux hommes qui ne passe par ses
mains virginales. Car telle est la volonté de Dieu qui
a voulu que nous ayons tout en Marie ••• Voilà les
sentiments de l’Église et des Saints Pères 2 ».
.
1 BOSQUET, 2 • sennon pour le vendredi de la
. . .
lyebarcq. Œ uvres orat I, p 86
iM semaine de la Passion ,
. .
z GRIGNON DE MONTFORT Traité de la .
vraie Dévotion Cbap. I, ig # édition,
.
Oberthur, p. 14
58 ROLE DE MARIE
1. Acta LEONIS XIII , tome XI , p. 303 : « Ex quo non minus vere pto
prieque affirmare licet nihil prorsus de permagno illo omnis gratiæ Thesauro
-
quem attulit Dominus, siquidem gratia et veritas per Jesum Christum facta
est , nihil nobis, nisi per Mariam, Deo sic volente, impertiri : ut, quo modo
ad summum Patrem, nisi per Filium , nemo potest accedere, ita fere, nisi
per Matrem, accedere nemo possit ad Christum ».
DANS INAPPLICATION DES GRACES 733
fidèles ; ainsi l’ont compris et enseigné les vénérables
Pères de l’Église ; tous les peuples y ont adhéré
unanimement ; et, même si la tradition orale ou les
témoignages écrits se taisaient, il est une voix qui
jaillit de toute poitrine chrétienne et qui parle avec
la dernière éloquence ».
Dans l’Encyclique Jucunda semper, du 8 septembre
1894 lf Déon XIII expose ainsi l’efiicacité du Rosaire :
« Vient d 'abord, comme il convient , l'oraison domi-
nicale adressée au Père céleste ; après l’avoir invoqué
par de ferventes prières, notre voix suppliante , du
trône de la divine majesté, se retourne vers Marie,
conformément à cette loi de la miséricorde et de la
prière formulée par saint Bernardin de Sienne 2 :
Toute grâce accordée aux hommes arrive jusqu’à eux
par trois degrés parfaitement ordonnés : Dieu la
communique au Christ, du Christ elle passe à la
Vierge, et des mains de la Vierge elle descend jusqu’à
nous ». D’illustre Pontife écrit encore : « Dorsque nous
implorons le secours de Marie, le fondement sur lequel
s'appuie notre prière est la fonction de médiatrice
qu’elle exerce constamment auprès de Dieu, rendue
très agréable à ses yeux par sa dignité et ses mérites,
et s'élevant bien haut par sa puissance au-dessus de
tous les autres saints. » Et il termine sa lettre par
ces paroles : « Que Dieu, Vénérables Frères, qui nous
x. LEONIS XIII, Acta , tome XIV, p. 309, 316. Antecedit, ut equum est,
drtiwiwirn oratio ad Patron cœlestem : quo eximiia postulatiombus invocato, a
solio majestatls ejus vos supplex convertitur ad Marlaxn ; non aliâ nimirum
nisi hac de qua dldmus conciliationis et suppltcationis lege, a Santo Bernat -
dino Senensi ( 3 ) in hanc sententiam expressa : ornais gratta qu* huic sœculo
conumi n icatur, triplicem habet procession ; nam a Deo in Christian, a Christo
In Virglnem, a Vitgine in nos ordinatissime dispensatur
1:« ». (p. 309. )
.
3 Saint BERNARDIN DE SIENNE , Serm . VI, de Annunciaia 1, c 2.
74 ROLE DE MARIE
§ 5- ERREUR PROTESTANTE.
-
le ciel ouvert ; au dessous, la bête ou le serpent
écrasé : inimicltias ponam inter te et mulierem, et
semen tuum et semen ejus, ipsa conteret caput tuum 1 ».
Ainsi, dès cette première origine de la religion
chrétienne, Marie est mise en relief , elle est présentée
inséparable de son divin Fils. Et dans la suite des
âges, jusqu'au jour de l’accomplisse ment de la pro -
messe, elle est toujours proposée conjointement avec
lui à la foi et à l’espérance du genre humain. Ses
grandeurs sont prédites par les prophètes, et, dans
le lointain radieux, les traits ravissants de son visage
se précisent peu à peu. h'union mj^stérieuse dans sa
personne de la maternité et de la virginité est annoncée
longtemps à l ’avance : elle est le jardin fermé, la
porte par laquelle le Roi seul peut entrer ; elle est
préfigurée par les femmes les plus admirables de
l’Ancien Testament. Vers elle, en même temps que
vers Jésus, montent les soupirs des justes et les cris
d’angoisse des infortunés fils d ’Adam. Et ce n’est pas
en vain : car les grâces qui se répandirent sur les
âmes avant la naissance du Messie, furent accordées
en vue des mérites du Christ et secondairement en
vue des mérites de Marie et par sa médiation bien -
faisante.
Enfin le jour de l'accomplissement des promesses
est venu. Et la Vierge, donnant son consentement
au messager céleste, conçoit le Sauveur dans son âme
avant de le concevoir dans son sein. Elle sait déjà
par quel sacrifice sanglant sera racheté le monde
.
i Extrait d'un discours prononcé par son Éminence le Cardinal Billot
.
au Séminaire Français de Rome CX. Introd. à l’ouvrage du P. Bainvel « Marie
.
Mère de grftce »
DANS L'APPLICATION DES GRACES 855
coupable ; elle l’accepte et s’y associe dans le brisement
de son cœur maternel ; elle-même offre son Fils à
la justice de Dieu le Père. Elle l’accompagne dans ses
prédications à travers les bourgades de la Galilée.
Elle monte avec lui sur le Calvaire, et joignant son
immolation à la sienne, elle coopère réellement, bien
que d’une façon subordonnée et dépendante, à satis -
faire pour les hommes coupables et à leur mériter
les grâces inépuisables de la vie surnaturelle. Main-
tenant , assise à la droite de Notre-Seigueur dans la
gloire bienheureuse, elle lui reste indissolublement
unie pour répandre les bienfaits divins sur les â mes
rachetées et pour travailler à son œuvre de sancti-
fication. Aucune grâce ne descend sur l’Église militante
qu'en passant par ses mains ; les âmes qui souffrent
dans le purgatoire ne reçoivent que par elle réconfort
et soulagement ; les saints, dans le ciel, reconnaissent
qu’ils doivent à son intercession la f élicité dont ils
jouissent, et sont ravis de joie en la voyant exaltée
au-dessus de toute créature : c’est par elle qu'ils
présentent à Dieu leurs suppliques en faveur des
pauvres humains. Ee Christ est notre Médiateur auprès
de Dieu ; Marie est notre médiatrice auprès du Média -
teur. Voilà l’échelle mystique par laquelle nous devons
monter jusqu 'au ciel.
Ainsi le principe unique de l’affranchissement du
monde, c’est J ésus avec Marie ou Marie unie à Jésus.
Ea religion chrétienne ne serait plus elle-même, elle
ne serait plus la religion qui nous relie à Dieu par les
liens de la miséricorde, si aux côtés du Christ n’appa-
raissait pas la Vierge, dont l'ineffable bonté tempère
86 ROLE DE MARIE
§ 6. CONCLUSION.
Marie est cause de salut pour tous, elle est prête à
secourir tous les rachetés ; les pécheurs les plus en-
durcis peuvent trouver en elle un asile tutélaire.
Cependant elle a ses privilégiés ; elle répand ses
bienfaits avec plus de libéralité sur ceux qui sont
ses fidèles serviteurs et qui se font une joie de propager
son culte. Si nous honorons Marie, si nous l'aimons
de toute la ferveur de notre âme, si nous la faisons
z. Cf . BILLOT. D* Verbo Incarnato, thèse XLI, p. 583.
2 . FIE X, Encyclique Ad Dùm ilium Uztissimum.
DANS L'APPLICATION DES GRACES 877
aimer autour de nous, elle se montrera pleinement
notre mère , et , nous obtenant d’abondantes gr âces
de sanctification et de progrès spirituel, elle nous
façonnera elle-même à l 'image de son Fils J ésus .
U jour est -il proche où la doctrine de « Marie
mè re de grâce et dispensatrice de toutes les faveurs
divines » sera érigée en dogme de foi ? ... Nous l 'igno-
rons. Il nous est cependant permis d 'espérer que cette
définition , jointe à celle de l' Assomption, viendra, à
l'heure fixée par l 'Esprit-Saint , ajouter un précieux
fleuron à la couronne de gloire que l'Église offre à
Marie. Un tel événement remplirait de joie le peuple
fidèle pour qui l ’axiome « tout par Marie » est depuis
longtemps une certitude ; il donnerait à la dévotion
envers Marie de nouveaux accroissements , et répon -
drait au dessein de Notre-Seigneur qui veut que sa
m ère soit honorée et aimée sans cesse davantage
jusqu ’à la fin des siècles.
TABLE DES MATIÈ RES
-
Avant propos
Introduction
. 5
7
Ir* PARTIE
grâces
. —. R ôle de Marie dans l'acquisition des
. Il
U
II* PARTIE —.
grâces
. Rô le de Marie dans l’application des
. . . .
. . 211
CHAPITRE i.— Exposé de la Doctrine . . 21
1
§1 .— Nature de la Médiation de Marie . . 23
§ 2. —
Étendue du rôle médiateur de Marie
1° Par rapport aux moyens gén éraux de salut
.
.
28
28
2° Par rapport à chaque grâce en particulier. 32
CHAPITRE ii. —
Démonstration de la Doctrine . . 39
§1
§2
.—
.—
Convenance théologique
Faits évangéliques
.
.
39
40
§3 .— L’enseignement de la tradition . . 43
1° Les Pè res . 444
2° Les Théologiens . . . . . 53
3° La Liturgie . 63
4° Les Souverains Pontifes . . 69
§4 .— Pourquoi Dieu a établi Marie dispensa
. .-
—
trice de toutes ses grâces 80
§5 . L’Erreur protestante . . 81
§6 .— Conclusion . . 86