Affirmation Communication

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DialogUnil 1

L’affirmation de soi et la communication

1. La démarche d’affirmation de soi

La démarche d’affirmation de soi s’étaye sur plusieurs considérations. D’abord sur le fait que
l’image de soi, l’estime de soi, le sentiment de sa personnalité ne sont pas des données
intangibles mais se construisent et se maintiennent à travers la communication avec autrui.
Une part importante de cette communication est sous-tendue par une recherche de
reconnaissance – en grande partie inconsciente – où nous avons besoin des autres pour
confirmer ce que nous sommes ou ce que nous voulons être.

De cette perspective en découle une autre : c’est que nous pouvons agir sur le sentiment de
soi, sur les représentations que nous nous faisons de nous-mêmes et que cette action passe
par une modification de notre communication à autrui.

La démarche d’affirmation de soi (en anglais assertivness traduit par assertivité), qui s’est
développée aux Etats-Unis dans les années 60, prend appui à la fois sur le courant de la
psychologie phénoménologique et existentielle (A. Maslow, J.-P. Sartre, C. Rogers, T.
Gordon, R. Laing…) et sur les approches systémiques, transactionnelle, comportementale et
cognitive (P. Watzlawick, E. Berne, A. Bandura, A.T. Beck…).

Elle se fixe comme but d’aider chacun à exprimer sa personnalité et à communiquer


efficacement en sachant défendre son point de vue, ses objectifs, ses opinions et ses
sentiments, tout en prenant en compte ceux d’autrui.

Nous verrons dans ce sens quelles sont les conditions d’une bonne communication, ce qui
peut la perturber au niveau personnel et comment développer des attitudes adaptées
d’affirmation de soi dans la relation aux autres.

2. Les conditions d’une bonne communication

C’est le psychologue Carl Rogers qui s’est efforcé de déterminer, à partir de l’expérience, les
conditions d’une communication satisfaisante. Il en a dégagé l’élément central dans la notion
de congruence. La congruence, c’est la correspondance la plus étroite possible entre ce que
l’on ressent (l’expérience intérieure), ce que l’on pense et ce que l’on exprime (exemple : je
ressens de la peine, j’ai conscience que les propos de mon interlocuteur m’ont blessé, je le
lui communique).

Rogers a pu établir une sorte de principe fondamental de la communication


interpersonnelle : « Plus la congruence de l’expérience, de la conscience et de la
communication de la part d’un individu est grande, plus la relation entraînera : une tendance
à la communication réciproque avec une congruence accrue ; une tendance à une
compréhension mutuelle plus exacte des communications ; un ajustement et un
fonctionnement psychologique accrus chez tous les deux ; une satisfaction mutuelle dans
leurs rapports. Inversement, plus la non-congruence communiquée de l’expérience avec la
conscience est grande, plus la relation entraînera :

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 2

! des communications ultérieures possédant les mêmes caractéristiques


! une désintégration de la compréhension exacte
! un ajustement et un fonctionnement psychologique moins adéquats chez tous les deux
! un mécontentement mutuel dans les rapports ». ( C.Rogers, Le développement de la
personne, Paris, Bordas, 1968, p.243).

3. Ce qui perturbe la communication interpersonnelle

A. Les mécanismes de défense

Ce qui provoque la non-congruence, et donc perturbe à un niveau psychologique la


communication, c’est surtout, du côté du sujet, l’intervention de mécanismes de
défense. Ces mécanismes peuvent intervenir à plusieurs niveaux :

♦ Le refoulement. Intervenant d’abord entre l’expérience intérieure (le vécu émotionnel


et affectif) et la prise de conscience, le mécanisme fondamental est ici le
refoulement, sur lequel la psychanalyse s’est particulièrement penchée (le sujet
chasse de sa conscience des pulsions, des sentiments, des représentations qui le
perturbent). C’est une sorte de fuite de la réalité intérieure, un barrage entre la
conscience et la vie affective et pulsionnelle.

♦ L’inhibition et la déformation de l’expression. Le barrage et la censure peuvent se


faire aussi entre ce que la personne éprouve et pense et ce qu’elle dit. Il s’agit alors
de défenses au niveau de l’expression qui peuvent prendre deux formes
principales : l’inhibition (le sujet garde pour lui ce qu’il n’ose exprimer) ou la
déformation (le sujet modifie ses sentiments ou ses pensées pour les rendre plus
acceptables pour autrui en minimisant ses sentiments et opinions, en rendant le
message confus ou ambigu, en disant autre chose que ce qu’il pense…).

B. Les déclencheurs

♦ Le danger. Ces mécanismes perturbateurs interviennent surtout lorsqu’une


personne ressent un danger dans la relation à autrui ; ce danger peut prendre
plusieurs formes : sentiment d’infériorité, timidité, peur du conflit, anxiété liée à
certaines situations de stress (qui varient suivant les personnes et peuvent être en
rapport avec l’agression, la sexualité, la demande ou le refus, la peur de l’échec ou
du rejet, etc.).

♦ L’apprentissage. Le sentiment de danger intervient comme un signal d’alarme qui


entraîne des réactions de défense. Ces réactions constituent des sortes de réflexes
conditionnés et découlent d’apprentissages qui, le plus souvent, se sont formés tout
au long de l’enfance. Ils peuvent avoir une certaine efficacité au niveau
psychologique mais sont souvent inadaptés car ils résultent moins de la réponse
réfléchie de l’Adulte que de la réaction émotionnelle de l’Enfant (en termes d’analyse
transactionnelle).

Christophe Cherpit – strategos.ch


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C. Le contexte

Si ces attitudes communicationnelles découlent bien d’une forme d’apprentissage, les


modèles comportementalistes utilisés pour en rendre compte sont parfois un peu
simplificateurs. Ils se servent souvent du schéma de base « stimulus – réponse » et
négligent les mécanismes psychiques qui interviennent entre ces deux éléments et,
notamment, les effets de contexte sur lesquels l’approche systémique a mis l’accent.

Sans entrer plus avant dans cette approche nous pouvons dire que les apprentissages
psycho-sociaux ne sont pas de simples automatismes, mais sont influencés par
l’environnement relationnel et affectif du sujet.

4. Les différentes attitudes communicationnelles

Dans une visée formative, on est amené à distinguer les attitudes qui paraissent adaptées
parce qu’elles favorisent un état intérieur et une communication satisfaisante, de celles qui
peuvent sembler inadaptées en raison des perturbations qu’elles introduisent dans la
relation. Il ne s’agit donc pas ici d’un point de vue moral ou normatif, mais d’une évaluation
en termes de satisfaction psychologique et d’efficacité relationnelle.

Pour récapituler et compléter ce que nous avons déjà amorcé avec l’étude des mécanismes
de défense, nous pouvons nous appuyer sur le modèle proposé par Henri Laborit, à partir
notamment de l’éthologie ou science des comportements animaux. (Henri Laborit, biologiste
français, inventeur des neuroleptiques. Auteur de nombreux ouvrages, dont L’agressivité
détournée, Paris, coll.10/18,1971 ; Eloge de la fuite, Paris, Gallimard, 1985).

Il montre que dans une situation de danger, l’animal a deux réponses : l’attaque ou la fuite.
Cependant, dans certains cas, il y a inhibition de l’action. L’attaque et la fuite sont des
réactions instinctuelles efficaces mais qui ne sont pas toujours socialement adaptées car
elles rompent la relation ou peuvent provoquer une agression en retour ; quant à l’inhibition,
nous avons vu aussi qu’elle empêche la communication.

A partir de la notion de jeu, en analyse transactionnelle, on peut dégager une autre catégorie
d’attitudes inadaptées : la manipulation qui est une forme de communication indirecte et
cachée (les objectifs visés sont dissimulés) par laquelle on cherche à contrôler et à
manœuvrer autrui. Ce type d’attitude peut sembler quelque fois efficace, mais finit par
engendrer la méfiance et le retrait chez l’interlocuteur.

Par contraste avec les attitudes inadaptées – l’attaque, la fuite, l’inhibition, la manipulation –
on regroupera sous l’étiquette d’affirmation de soi les attitudes permettant une satisfaction
mutuelle des interlocuteurs et une bonne communication.

A. L’attaque
Certaines personnes répondent préférentiellement par des attitudes agressives à des
situations de communication génératrices pour elles d’anxiété. Il s’agit souvent d’une
réponse à un sentiment d’insécurité ou de menace (prendre les devants avant que l’autre
ne vous attaque).

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 4

L’agressivité peut prendre plusieurs formes :


! l’attitude persécutrice (il faut bien que je me défende puisque tout le monde
m’attaque)
! l’esprit de contradiction (je vais leur montrer que j’ai raison
! l’attitude de révolte (il faut attaquer tout pouvoir sinon on se fait avoir)
! l’attitude rancunière (de toute façon c’est lui qui a commençé)
! l’intolérance (moi seul détient la vérité, les autres sont dans l’erreur)

L’agressivité peut être aussi une réaction


! à la timidité (il ne faut pas que je me laisse faire)
! à la peur
! à la frustration ou
! à la tension.

L’agressivité provoque souvent en retour, des réponses agressives ou l’inhibition et le


retrait de l’interlocuteur. Elle peut, bien sûr, également entraîner aussi la soumission et,
dans ce cas, sembler une attitude efficace. Mais elle ne suscite pas souvent l’adhésion.

Elle s’accompagne généralement de sentiments négatifs : l’insécurité, la tension, la


colère, la rumination, la peur du rejet. Elle entraîne dans tous les cas un fort coût
énergétique et psychologique.

B. La fuite

Les réactions de fuite peuvent prendre plusieurs formes : c’est l’évitement de toutes les
situations qui posent problème (fuir la discussion, remettre à plus tard une démarche,
éviter les choix et prises de décision…). C’est encore une attitude de dépendance face à
des personnes par lesquelles on cherche à se faire prendre en charge (aidez-moi je suis
incapable). Le conformisme peut être aussi une forme de fuite de l’opinion ou du choix
personnels.

La fuite semble assez efficace psychologiquement puisqu’elle empêche de se confronter


aux situations perturbantes. Mais elle est très inefficace au niveau de la relation et de
l’action, puisque certaines questions ne sont jamais abordées et et résolues.

Elle est insatisfaisante dans la communication : la personne est jugée fuyante, on ne sait
pas ce qu’elle veut, on n’arrive jamais à aborder avec elle les problèmes de fond. La
communication est vide, ou confuse et brouillée.

La fuite est à l’origine de sentiments d’angoisse latente, d’insatisfaction, de frustration,


d’échec.

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 5

C. L’inhibition

La personne n’exprime pas ce qu’elle ressent, pense ou souhaite. Il en découle souvent


une attitude d’effacement et de dévalorisation de soi (je n’ai rien à dire ; ce que je pense
n’a aucun intérêt). L’inhibition sous-tend souvent une attitude de passivité : la personne
renonce à agir et laisse les autres le faire à sa place. Elle génère aussi des attitudes de
conformité et de soumission (je n’exprime pas mon point de vue car je suis d’accord avec
les autres).

Dans la relation, l’inhibition entraîne une absence de communication ou amène


l’interlocuteur à prendre une attitude dominante.

Les sentiments éprouvés sont fortement négatifs : la frustration, la dévalorisation, la


timidité et le malaise dans les relations sociales, la tension intérieure, un sentiment de ne
pas être reconnu, de se faire toujours avoir.

D. La manipulation

Il peut s’agir d’attitudes en partie conscientes et en parties inconscientes. Sur le versant


inconscient, Eric Berne, le fondateur de l’AT, a dressé un large répertoire des jeux visant
la manipulation de l’autre (Regarde ce que tu m’as fait faire ; oui…mais ; cette fois je te
tiens salaud, etc. ). (Eric Berne, Des jeux et des hommes, Paris, Stock, 1975).

Les attitudes manipulatrices sont nombreuses. Enumérons : se placer en victime ce qui


met l’autre en position de persécuteur ou de sauveur (ou se placer en sauveur…) ;
utiliser la séduction, le chantage affectif ; jouer sur la culpabilisation (je ne fais ça que
pour ton bien) ; flatter (Vous êtes indispensable) ; déstabiliser autrui (en visant ses failles
et ses points faibles)…

La manipulation peut être efficace un temps. Lorsqu’elle est perçue, elle provoque chez
l’autre la méfiance, la passivité soumise ou la révolte, le retrait ou des attitudes contre-
manipulatoires.

Elle suscite souvent chez celui qui manipule des sentiments de toute-puissance et de
contrôle d’autrui ; mais elle s’accompagne aussi de méfiance, de mépris, de peur d’être
soi-même manipulé, d’un manque d’authenticité dans les relations.

E. L’affirmation de soi

Si nous avons détaillé quelque peu les attitudes inadaptées, c’est que, pour une part,
l’affirmation de soi se définit par opposition à celles-ci. Elle évite la fuite, l’attaque, la
passivité, la manipulation.

Mais l’affirmation de soi se définit aussi positivement. Elle consiste à exposer son point
de vue, à défendre ses droits, à exprimer ses attentes et ses sentiments avec calme,
avec fermeté s’il le faut, mais sans agressivité. Elle implique aussi de prendre en compte
les points de vue, les droits, les attentes et les sentiments d’autrui.

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 6

C’est savoir demander sans peur du refus, savoir dire non sans culpabilité, savoir gérer
les conflits quand c’est nécessaire, pouvoir formuler des critiques et les recevoir (mais
aussi des compliments), accepter d’être en désaccord avec autrui.

Comme le souligne Dominique Chalvin : « Ni hérisson, ni carpette, la personne assertive


(qui s’affirme) privilégie la responsabilité individuelle et se veut capable de maîtriser son
destin ; consciente, autonome, et spontanée, elle se sait capable de prendre en charge
son environnement personnel ». (D.Chalvin, L’affirmation de soi, Paris, ESF, 1980). Voilà
un concept qui n’est pas sans nous rappeler celui d’empowerment, plus en vogue
aujourd’hui…

L’affirmation de soi, en induisant une expression congruente, directe, transparente, où


les objectifs visés apparaissent clairement, où les sentiments manifestés sont
authentiques, a des chances de susciter chez les interlocuteurs une attitude similaire, et
de favoriser une bonne communication.

Certaines personnes sont spontanément assertives, d’autres plus ou moins facilement


selon les situations. C’est là que le travail en formation et en atelier coopératif peut être
utile : il conduit chacun à repérer dans quel cas l’affirmation de soi lui est possible et
dans quel cas elle lui est difficile. Dans ces dernières situations, chacun peut faire
l’expérience d’attitudes plus adaptées et vérifier leurs effets sur la communication
interpersonnelle.

5. Quelques situations spécifiques et quelques propositions de


communication constructive

L’expérience montre que ce sont souvent les mêmes types de situations qui posent
problème à un nombre important de personnes et sur lesquelles peut s’effectuer un travail de
prise de conscience, d’apprentissage et de changement.

A. Demander

Beaucoup de gens sont mal à l’aise lorsqu’ils ont à demander quelque chose (timidité,
peur du refus, peur d’être redevable…) ; ce malaise les amène souvent, soit à renoncer à
toute demande, soit à la faire de façon maladroite.

L’attitude affirmée peut, dans ce cas, s’exprimer selon le schéma suivant (qui n’est, bien
sûr, qu’un exemple) :

• Excuse préalable d’avoir à demander un service Excuse-moi de te déranger, d’avoir


à te demander ce service…).
• Formulation directe et précise de la demande (Pourrais-tu me prêter 1000 F jusqu`à
la fin du mois ? Je te les rembourserai dès que j’aurai touché mon salaire).
• Expression de ses sentiments (Ca me gène un peu de te demander ce service, mais
vraiment ça me dépannerait beaucoup).
• Anticipation du point de vue possible de l’autre (Je comprendrais très bien que ça ne
te soit pas possible et je ne t’en voudrai pas si tu ne peux pas le faire).
• Remerciements anticipés (Mais si tu peux le faire, je t’en serai très reconnaissant).

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 7

B. Refuser

Avoir à refuser quelque chose peut être aussi une attitude difficile pour de nombreuses
personnes (peur d’une réaction agressive, peut de ne pas être apprécié, peur du rejet…).

L’attitude affirmée peut être la suivante :

• Excuses anticipées de ne pouvoir répondre positivement (Tu m’as demandé si je


pouvais faire ce travail à ta place, ne m’en veux pas si je ne peux pas le faire).
• Expression précise et directe du refus (Mais vraiment c’est non).
• Explication claire des raisons du refus et expression des sentiments (C’est trop
souvent que tu as tendance à vouloir te décharger sur moi de certaines tâches ; ça
m’agace un peu malgré l’amitié que j’ai pour toi).
• Recherche éventuelle d’alternative (A tout hasard tu peux essayer de le demander à
Jacques qui est peut-être moins surchargé que moi).
• Attitude réparatrice (J’espère que tu ne m’en voudras pas de ma franchise et que ça
n’altérera pas notre relation).

Encore une fois, il ne s’agit que d’un exemple d’attitude assertive possible ; c’est à
chacun de trouver son style.

C. Critiquer et être critiqué

Faire une critique ou en recevoir une n’est pas nécessairement une position agréable.
Cela provoque facilement des attitudes agressives de part et d’autre, des justifications et
des réactions défensives.

Pour formuler une critique, l’attitude affirmée se rapproche de celle du refus.

• Demande d’autorisation à formuler une critique (Si tu me permets, j’aurai une critique
à t’adresser).
• Expression personnelle directe et précise de la critique (Je trouve vraiment que ton
dernier rapport n’est pas bon).
• Expression des sentiments et attitude réparatrice (Je suis vraiment désolé d’avoir à te
le dire, j’aimerais mieux pouvoir te faire des compliments, je ne sais ce qui s’est
passé, d’habitude ton travail me donne satisfaction…).

Face à une critique, l’attitude peut être la suivante :


• Ecouter calmement la critique.
• Reconnaître ce qui est justifié dans la critique (C’est vrai que ce rapport ne me
satisfaisait pas moi-même ; la plupart de tes critiques me semblent justifiées).
• Répondre aux critiques qui ne semblent pas justifiées et demander des explications
(En revanche, sur la fiabilité des données, je ne suis pas d’accord ; je crois avoir fait
ce que tu m’avais demandé ; est-ce exact ou t’ai-je mal compris).
• Proposer une solution et montrer que la critique a été entendue (Ecoute, je vais
reprendre ce rapport et le remanier d’ici mardi ; je te remercie pour tes critiques ; je
pense qu’elles vont m’aider à améliorer ce travail).

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 8

On pourra, à partir de ces quelques exemples, essayer de trouver les attitudes


inadaptées et les attitudes assertives pour faire et recevoir un compliment et pour
d’autres situations problématiques.

D. Gérer les conflits et négocier

Le conflit est nécessairement une situation de heurt et d’opposition entre des opinions,
des intérêts, des conceptions, des valeurs, des positions ou des logiques.

Une telle situation provoque très souvent des sentiments négatifs : tension, anxiété,
agressivité, insécurité, rancœur, blessures… Ceci explique que bien des personnes
préfèrent éviter les conflits et ont recours à des attitudes de fuite, d’inhibition ou de
manipulation, ou alors tombent dans l’attaque agressive.

Le conflit implique l’affirmation de ses positions personnelles, la critique et la réfutation


(mais donc aussi l’écoute et la prise en compte) des positions de l’autre ; la recherche de
solutions acceptables pour chacun (lorsque cela semble souhaitable ou nécessaire).

Pour une part, on retrouve des démarches déjà abordées dans le refus et la critique.

Quant à la négociation, elle suppose plusieurs étapes que nous pourrions résumer ainsi
(mais elle est souvent bien plus complexe…) :
• Expression et prise en compte des intérêts (motivations, attentes, désirs, goûts…) de
chaque partie.
• Recherche des options et solutions possibles
• Prise de décision.

Une fois la décision envisagée, il est important de s’assurer qu’elle est réalisable, d’en
mesurer les avantages et les inconvénients, de vérifier qu’elle est viable et écologique
(pour prendre un terme de la systémique), qu’elle suscite un minimum d’adhésion et
qu’on a envie de mettre de l’énergie à sa concrétisation.

Nous approfondirons et nous entraînerons la négociation lors du dernier module de


formation La coopération.

Voir l’excellent ouvrage de François Delivré, Le pouvoir de négocier, S’affronter sans


violence, Paris, Dunod, 2003.

6. Limites de la démarche d’affirmation de soi

La démarche d’affirmation de soi est très certainement une démarche utile pour un grand
nombre de personnes, tant au niveau du développement personnel qu’au niveau
professionnel. On peut en attendre une meilleure capacité à l’auto-observation, une
compréhension de ce qui entrave ou perturbe la communication avec autrui et une possibilité
de changement et d’évolution personnelle. Mais cette démarche vise surtout à identifier les
comportements possibles et les attitudes sous-jacentes.

Christophe Cherpit – strategos.ch


DialogUnil 9

C’est une démarche concrète, pragmatique et progressive qui permet d’inventorier les
objectifs souhaitables et de les travailler les uns après les autres.

Elle n’est pas cependant une démarche thérapeutique : il ne faut pas en attendre un
changement profond de la personnalité (objectif qu’elle ne se donne pas d’ailleurs).

Enfin, l’affirmation de soi ne peut régler tous les problèmes. Elle permet simplement de les
aborder, avec une chance raisonnable, pour ce qui conncerne la présentation de soi et la
communication interpersonnelle, de les résoudre.

Texte essentiellement tiré de l’ouvrage collectif La pédagogie en mouvement Guide des


méthodes… sous la direction d’E. Marc, Paris, Retz, 2001.

Voir aussi J.-M. Boisvert, M.Beaudry, S’affirmer et communiquer, Montréal, Ed. de l’Homme,
1979.

Et l’excellent ouvrage de François Delivré, Le pouvoir de négocier, S’affronter sans violence,


Paris, Dunod, 2003.

Christophe Cherpit – strategos.ch

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