L.A 10 Guillaume Apollinaire, Alcools, La Loreley
L.A 10 Guillaume Apollinaire, Alcools, La Loreley
L.A 10 Guillaume Apollinaire, Alcools, La Loreley
Contextualisation :
-Biographie de l’auteur : Guillaume Apollinaire (voir fiche)
-Présentation de l’œuvre : Apollinaire vécu pendant une période de stabilité, les richesses de la
France augmente, les techniques évoluent, le courant d’optimisme se met en place, c’est la naissance
d’un monde moderne. En 1879 : apparition de l’électricité, célébré à plusieurs reprises. Air de
l’automobile, le cinéma, le décor urbain se modifie. Il y a une véritable fascination des artistes
(Monnaie : gare St Lazard) ET dans Alcools « Zone » propose une description de ce nouveau décor. En
peinture les artistes se demandent comment représenter un monde réel qui se transforme sans
cesse. Double orientation en peinture, art académique qui demeure et l’émergence de l’art abstrait
(cubisme) tel que Picasso. Apollinaire à chercher un lien entre la poésie et la peinture > Calligrammes
Ce recueil marque l’idée d’un changement, une rupture avec la versification traditionnelle, c’est une
alliance entre la tradition et la nouveauté :
-Ponctuation : Pas de signe de ponctuation, c’est lui-même qui inaugure cette pratique qui sera
reprise par des contemporains comme Prévert, Aragon et Eluard. La suppression de cette dernière
c’est effectué au moment de l’impression. D’abord pour marquer une différence entre la prose et la
poésie et pour laisser la liberté au lecteur d’interpréter lui-même le poème et d’apporter plusieurs
sens et pour finir pour imposer son propre avis/sens au poème sans utiliser les signes traditionnels.
-Métrique : Poème de longueur différente ; « chantre » vers et « la chanson du mal Aimé » 15
pages. Apollinaire refuse la monotonie à la lecture de ses poèmes et voulait par ses contrastes
surprendre le lecteur. + Le vers libre dans de nombreux poèmes ; nouveauté mais traditionnels avec
l’Alexandrin. L’octosyllabe souvent présent comme dans la poésie française. Vers de 7 pieds dans
« Clotilde » qui marque un rythme sautillant, illégal et mime une danse du Nord, La Maclotte. Vers de
4 pieds « hôtels », vers court qui symbolise le caractère éphémère de la réalité de la vie. + Strophe
traditionnels, quatrains, quintile, distique, mais certaines irrégulières qui viennent rompre avec la
monotonie et pour montrer les aléas de l’amour.
-Thèmes : Très varié, il mêle le subjectif et l’objectif et le lyrique et le prosaïque. + Monde moderne
(tour Eiffel, gare, cité industriel, électricité…). + Poésie du quotidien (action, esprit novateur…) >
Nouveau. + Mélancolie. + Passage du temps. + Passions et souffrances amoureuses. + Figure du
poète > Traditionnels
-Titre : Référence littéral à l’Alcool, l’ivresse « zone », brasserie, auberge, vignes (Rhin)
« Vendémiaire » ; images concrètes. Image poétique, l’état d’esprit est comparé à un élément de
l’ivresse « Mon verre c’est briser comme un éclat de rire » ; « Mon verre est plein d’un verre
trembleur comme une flamme ». L’alcool évoque aussi une manière littérale de la soif ainsi qu’une
manière métamorphique : synonyme de curiosité et d’enthousiasme. Le titre a été trouvé en Octobre
1912. Avant il avait songé à « EAU DE VIE » mais il lui semblait moins modernes et « Alcools » lui
parait plus concret et réel.
I/ Un récit légendaire.
Poème composé à la manière d’un Lied : Poème germanique chanté par une voix et accompagné
d’un instrument. Texte composé de rimes suivis, schéma de rime régulier. Suite de 19 distiques. Cela
montre une certaine facilité de raconter une histoire (Comme Brentano). Il y a des Alexandrins.
Dans ce poème la longueur est variable, beaucoup d’Alexandrin et 14 syllabes aux 2 premiers vers. Le
fait d’avoir des longueurs variables donne au texte une prononciation proche de la prose/simplicité
du texte.
Anaphore de « mon cœur me fait si mal » ; répétition de « faites-moi donc mourir » de « pierreries »
de « flammes » de « chevaliers » de « Lore » ; apostrophe ô incantatoire « Loreley » v5.11.37.
Impératif « jeter… » - Comme des refrains, chanson. C’est tel un poème chanté.
Le mot « Loreley » fait partie de la culture Allemande. Référence au « Rhin » v33.36, « fleuve » v29,
« a Bacharach » - ville
« Sorcière » - mythe, conte, Brentano : « Evêque » v3, « beau château » v28, « chevaliers »
v21.27.32, « magicien » v6, « sorcellerie ».
Eléments de résolution « Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle »
1) Un portrait physique
La Loreley se signale par une grande beauté (blason : éloge d’une partie du corps féminin) ;
particulièrement ses cheveux (blond ; déroulés ; de soleil) et ses yeux
Nom : Loreley, « Lore » v23 abréviation du prénom qui renvoi à la couleur du métal et sa splendeur.
Yeux (maudits v3-conotation négative) « yeux » v5.9.26 (comparaison) v38 et v23 « tremblants »
Les yeux ont un pouvoir maléfique, mis en valeur par l’idée d’éclat, de lumière qui attire, fascine et
qui amène vers le mal. L’éclat est marqué par les matériaux « pierreries » ; « maudits » v7- pouvoir
maléfique.
Métaphore v9 évoque le mal et la passion « Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries » ;
v23 « tremblants » -tristesse, personnification, envoyé au couvent. V26 « La Loreley les implorait et
ses yeux brillaient comme des astres » comparaison qui renvoi à la beauté et l’attirance ; v38 « Elle se
penche alors et tombe dans le Rhin » signe de mort car plonge et meurt.
On a donc à la fois une description méliorative mais qui amène à un pouvoir maléfique.
2) La malédiction de la Loreley
V12 participe passé « tu m’as ensorcelé » écho au v1 « sorcière » - coté péjoratif, maléfique. Ici c’est
l’évêque qui parle, donc le pouvoir maléfique de la Loreley n’est pas chrétien, il corrompt l’Eglise.
« Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri » - lien entre le regard et la mort
V2 hyperbole « mourir d’amour », pouvoir illimité de la Loreley, elle est capable de corrompre
« tous les hommes » (généralité)
« Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège » - seul Dieu peut convaincre se pouvoir
« mourir » - pouvoir maléfique
Elle a même réussi à corrompre les chevaliers au « Les chevaliers criaient Loreley Loreley » - les
chevaliers corrompu la laissent partir.
Elle a même corrompu son amant, il y a une ambiguïté au v34-35 « Et mon amant s'y tient il m'a vue
il m'appelle ; Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient »
-Il y a plusieurs occurrence du verbe mourir, elle connait son destin v17-18
Ce que la Loreley obtient est la tentation ultime, son dernier vœux «v27-29 ; au v34 elle est éprise de
son image car elle croit reconnaitre dans le fleuve celui qu’elle aime le plus (allitération en m) mais
en réaliter c’est son visage qu’elle voit et cette erreur fatal la conduit comme Narcisse à se noyer
pour avoir trop aimer son propre reflet « Belle Loreley », les derniers vers font référence au deux
parties du couvent. Allitération en « L » : liquide du fleuve, mais le seul élément qui différencie le
mythe c’est sa folie, sa froideur…