Economie Des Transports S3

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Université Hassan I

Ecole National des Sciences


Appliquées de Berrechid

Module Economie des transports


Définition du Transport

Okar Chafik : Professeur logistique et qualité à EST de Berrechid


Docteur en Management de la chaîne logistique
Eléments du modules

Place et rôle des transports dans


l’économie
Transport et environnement
Choix d’infrastructure
Politique des transports

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Définition

Pour le dictionnaire, le transport est le « fait de


porter pour faire parvenir dans un autre lieu » Quant
à une marchandise, c’est une « chose mobilière
pouvant faire l’objet d’un commerce, d’un marché
». Transporter des marchandises, c’est ainsi
déplacer des choses destinées à être vendues et
achetées.
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Définition
Dans la pratique de la vie économique, le champ
couvert par le mot « transport » est plus restrictif que
dans le dictionnaire. Il est des choses que l’on déplace
sans que l’on dise qu’on les transporte : pour l’eau
courante, on parle de distribution et non de transport ;
pour les pièces qui vont d’une machine à l’autre dans
un atelier de mécanique, on parle de manutention.

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Définition
Le transport est définit comme : « la continuation du procès
de production dans le procès de circulation, et pour lui». Ce
qui signifie que, sous un certain angle, le transport est une
opération de production (ce point est fondamental) ; mais
que, simultanément, il se déroule hors du champ usuel de la
production. Le procès de transport (de circulation
physique) est inséré dans le procès de circulation
marchande et mis à son service.

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Définition

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Définition
La fabrication proprement dite ne se limite généralement
pas à une opération unique, accomplie en un lieu unique.
Elle est coupée en étapes successives qui, dans la division
du travail, relèvent souvent d’entreprises différentes.
Chaque étape est ainsi alimentée par l’achat de flux
d’approvisionnements, les intrants ou inputs.

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Définition
Il y a du transport à l’amont de la fabrication, et pas
seulement à l’aval. De fait, l’approvisionnement à l’amont
de l’acheteur constitue la distribution à l’aval du
fournisseur (les inputs des uns sont les outputs des autres),
et la filière productive alterne opérations de fabrication et
opérations de transport, auxquelles peuvent s’entremêler
des opérations de stockage.

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Définition

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Définition
À l’inverse, il est des cas où, même découpée en étapes
multiples situées dans des endroits différents, la fabrication
relève d’une seule firme. Les produits vont alors d’un
établissement de transformation au suivant à l’intérieur du
périmètre commercial de l’entreprise, de la même façon
qu’ils vont d’un atelier à l’autre dans le périmètre spatial
de l’usine, ou d’une machine à l’autre dans le périmètre de
l’atelier. Fondamentalement, un transport est toujours une
manutention à plus ou moins longue distance
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Définition
À l’inverse, il est des cas où, même découpée en étapes
multiples situées dans des endroits différents, la
fabrication relève d’une seule firme.
Les produits vont alors d’un établissement de
transformation au suivant à l’intérieur du périmètre
commercial de l’entreprise, de la même façon qu’ils vont
d’un atelier à l’autre dans le périmètre spatial de l’usine,
ou d’une machine à l’autre dans le périmètre de l’atelier.
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Définition

Fondamentalement, un transport est toujours une


manutention à plus ou moins longue distance.
On remarque du reste que les transports intersites, au sein
d’une même entreprise, sont souvent assurés par cette
entreprise elle-même, avec ses moyens propres.

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Définition

Dans ces conditions, non seulement le produit transporté


n’est pas mis sur le marché, mais son transport lui-même ne
relève pas du marché du transport. Pour autant, il relève des
régulations publiques, notamment pour l’usage de l’espace
public qu’est la route.

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Définition

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Transport et logistique de
retour
Le cycle économique ne se réduit pas à une filière linéaire
d’amont en aval, en prenant en compte :
• d’une part, la diversité des modes de distribution qui,
pour les biens durables du moins, ne se limitent pas à la
première vente, mais comprennent aussi des flux
permanents liés au service après-vente (maintenance,
modifications du produit pendant sa durée d’utilisation
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avec le « soutien logistique intégré ») ;
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Transport et logistique de
retour
• d’autre part, le fait que, depuis longtemps mais
d’une façon de plus en plus organisée et contrôlée,
la circulation des objets ne s’arrête pas à leur vente
ou à leur consommation (après celle-ci, les biens
durables usés ou obsolètes et les déchets sont
ramassés, triés puis détruits, recyclés ou réutilisés
selon les cas).
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Transport et logistique de
retour

Toute une logistique « de retour » vient boucler la

relation circulaire qui relie le monde de la

production à son environnement naturel.

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Transport et logistique de
retour

Transport et cycle écologique

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Marchandises / Biens /
Produit / Fret

En toute rigueur, il conviendrait donc de suivre l’exemple des


langues anglo-saxonnes et de parler de transport de biens – ou
de transport de produits , car les biens ne sont pas offerts par
la nature, il faut au moins les extraire puis souvent les
transformer, c’est-à-dire toujours les produire.

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Marchandises / Biens /
Produit / Fret
Mais l’usage français est de parler de transport de
marchandises et, tout en sachant que le rôle du transport ne se
limite nullement au fonctionnement du marché et participe aussi
à la production, on s’y conformera.

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Fret

On peut chercher à échapper aux ambiguïtés du mot


marchandise en recourant au mot fret , mais celui-ci est
polysémique (un mot qui a plusieurs sens). D’origine
néerlandaise, ce mot désigne d’abord le prix d’un
transport.

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Fret

À Londres, le Baltic Exchange est la Bourse où l’on


cote des « frets » maritimes, des prix de transport : le
transport de pétrole brut entre le golfe Persique et
l’Europe, par exemple.

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Fret
Mais, par métonymies successives, « fret »
peut aussi signifier :
• la cargaison (le contenu pour le contenant) ;
• le prix de la location (l’effet pour la cause) ;
• le louage du véhicule lui-même, et non son
simple prix (le tout pour la partie).
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Fret

Une métonymie est une figure de style qui


remplace un concept par un autre avec lequel il est
en rapport par un lien logique sous-entendu : la
cause pour l'effet, le contenant pour le contenu,
l'artiste pour l'œuvre, la ville pour ses habitants, la
localisation pour l'institution qui y est installée…
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Fret

métonymie, nom féminin


Sens Figure par laquelle on désigne le
tout par la partie, le contenu par le contenant,
etc. (ex. : "boire un verre", pour désigner le
liquide contenu dans ce verre)
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Fret
« Fret » est un mot riche, puisqu’il met en scène
plusieurs des principaux acteurs du système de
transport : transporteur et chargeur (propriétaire de la
marchandise), mais également propriétaire-loueur et
locataire du véhicule, ce dernier pouvant être, selon les
cas, un chargeur ou un transporteur.
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Fret
Il ne faut pas s’effrayer de cette richesse de sens, qui ne
pose aucun problème dans la pratique. Quand un chargeur
estime que « les frets sont trop hauts », chacun comprend
qu’il parle des prix de transport, tandis que quand un
transporteur « manque de fret », c’est une cargaison et un
client qu’il recherche.

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Fret

La recherche du « fret de retour » est l’obsession justifiée


des transporteurs, car elle conditionne grandement leur
productivité globale, et donc leur compétitivité.

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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Pour appréhender l’essence du transport, il
convient d’en étudier le processus, l’«
épaisseur » matérielle et le déroulement. Le
déplacement des objets s’accomplit selon une
séquence d’opérations. Le transport est le
processus qui permet de vaincre l’espace
avec du temps.
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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT

La caractérisation du transport n’est pas une


question nouvelle et l’usage établi consiste à
le ranger parmi les services. Cette
désignation se réfère au caractère matériel
du transport et semble ainsi tirer sa force de
l’objectivité des sciences physiques.

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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Nous dirons pourquoi cette approche est, de notre point
de vue, erronée et, en entrant dans l’épaisseur du
processus du transport, nous montrerons qu’il s’agit
d’une activité industrielle. Nous montrerons ensuite
que c’est, en revanche, sous l’angle économique et
juridique – et donc historique et social – qu’une partie
du transport revêt effectivement les caractères d’un
service.
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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Il est opportun de reprendre d’abord – pour les
critiquer ensuite – les arguments qui présentent le
transport comme un service, au sens d’opération
immatérielle. Plutôt que de poser d’emblée une
définition abstraite des services (catégorie au
demeurant très hétérogène), on peut rappeler les
principales caractéristiques de « services » que l’on
attribue couramment aux activités de transport.
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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Celles-ci s’opposent aux activités « industrielles »,
c’est-à-dire aux activités productrices de biens
matériels. En effet, la production du transport ne
s’incarne pas dans un objet identifiable. Il n’existe
pas de produit-transport, alors que chacun
identifie sans peine les produits de la sidérurgie,
de la construction mécanique, de la boulangerie, etc

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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Le transport est le moyen de modifier la position des
objets dans l’espace et, de façon fatale (inévitable) car
l’opération n’est pas instantanée, dans le temps. Or,
l’espace ni le temps ne sont comme tels des biens ni
des marchandises, extérieurs aux objets et qui
pourraient s’y ajouter ou s’y appliquer, mais des
coordonnées dans lesquelles les objets et les processus
s’inscrivent. Le transport n’a pas de produit propre.
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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
L’explication (prétendue) en est fondamentale : le
transport ne modifie pas la marchandise à
laquelle il s’applique. Ni la composition physico-
chimique, ni la forme d’un produit ne sont altérées
après une opération de transport, ce qui n’est pas le
cas après des opérations industrielles telles que le
forgeage, la cuisson, le fraisage, etc.

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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
L’opération de transport apparaît d’ailleurs comme une
opération réversible, au même titre que les transactions
commerciales auxquelles elle est souvent associée : un
objet transporté de A en B pourra, sans modification de ses
propriétés initiales, retourner de B en A, tout comme il
pourra être vendu par X à Y puis revendu par Y à X (et
changer de propriétaire sans changer de propriétés).
D’ailleurs, les transporteurs sont inscrits au registre du
commerce…
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LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Le transport est donc une prestation qui s’applique, sans
les modifier, aux produits issus d’autres activités, seules
pleinement industrielles. Du reste, le transport ne peut
exister isolément, sans les produits des autres activités : la
circulation d’un véhicule vide engendre du trafic mais ne
produit pas de transport. Le transport n’existe qu’au
service des branches d’activité produisant, elles, des objets
matériels. De ce fait, on qualifie le transport d’activité
ancillaire (activité servante).
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30/04/2021 37
LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
Dès lors, ne produisant aucune marchandise
identifiable, le transport a les caractéristiques
fondamentales d’un service : il ne se stocke pas, il
ne se transporte pas. Il se consomme au moment et
à l’endroit mêmes où il est produit, sa production et
sa consommation sont simultanées, à proprement
parler confondues (fondues en un processus
unique).
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30/04/2021 38
LE PROCESSUS DE
TRANSPORT
En conclusion, ne s’incarnant dans aucun produit, le
transport est une activité improductive : il participe des
faux frais du capital, des dépenses additionnelles – mais
inévitables – liées à la circulation des marchandises, au
même titre que les dépenses de publicité, de comptabilité,
d’assurance, de gardiennage, etc. C’est un mal nécessaire et
il convient tout à la fois de s’assurer de son efficacité et de
réduire son coût.

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30/04/2021 39
Bien versus Service
parmi mille exemples, l’article « Services » du
Thesaurus de l’Encyclopedia Universalis (Paris, 1968)
: « Ce qui distingue les biens des services, c’est le fait
que les biens sont des objets physiques ayant un
volume et un poids et qui peuvent être accumulés dans
l’espace, alors que les services consistent en
mouvements qui se succèdent dans le temps. On peut
stocker des biens mais non des services ».
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30/04/2021 40
Le transport, activité
industrielle

Il convient maintenant de reprendre un à un


ces éléments, qui ne manquent pas de force,
selon trois types d’argumentation. Il faut
d’emblée souligner que certains de ces
éléments sont simplement erronés, ce qui
remet directement en cause le caractère de
service du transport couramment énoncé.
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30/04/2021 41
Le transport, activité
industrielle
Pour d’autres, qui contribueraient à caractériser le transport
comme un service, on peut constater leur bien-fondé mais
en observant que ces éléments s’appliqueraient aussi bien à
la plupart des activités que chacun s’accorde à classer
parmi les industries : ils perdent alors leur pertinence.
Enfin, d’autres affirmations relatives au caractère de
service du transport sont justes sur le fond mais erronées
dans leurs considérants.

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30/04/2021 42
Le transport, activité
industrielle
Avant d’entrer dans ce débat, et de « falsifier » les
arguments qui nous semblent erronés, on peut
s’interroger sur les enjeux de cette question. Examiner
la nature même du transport est sans doute un enjeu
intellectuel : peut-on comprendre et éventuellement
gérer le transport si l’on n’est pas conscient de son
caractère productif, c’est-à-dire de sa valeur ?

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30/04/2021 43
Le transport, activité
industrielle
C’est aussi un enjeu social et politique. Certains
transporteurs insistent sur le caractère industriel de
leur activité (comme, de façon symptomatique,
dans l’intitulé d’une ancienne organisation
professionnelle qui s’appelait la « Chambre des
loueurs et transporteurs industriels »).

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30/04/2021 44
Le transport, activité
industrielle
Ils expriment ainsi leur souci d’échapper à l’image
ancillaire de leur profession et de discuter d’égal à égal
avec leurs clients producteurs de biens matériels. Pour
l’État aussi, les mises au point sont utiles. Par exemple, la
Commission des comptes de transport de la Nation était
initialement chargée d’évaluer chaque année le coût social
total du transport pour l’économie nationale, même si elle
en mesure aujourd’hui la valeur ajoutée, la production.

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30/04/2021 45
Le transport, activité
industrielle
C’était considérer le transport comme une charge, sans
doute inévitable, plus que comme un élément de la
production de richesses. Dans la recherche d’une
régulation satisfaisante du marché, il n’est pas
indifférent de préciser si l’on recherche les conditions
de bon déroulement d’une activité productive
essentielle ou la réduction d’un fardeau inévitable…

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30/04/2021 46
Transporter c’est
transformer
Il faut réfuter d’abord une affirmation fondamentalement
erronée, celle qui fait du transport une activité immatérielle.
Loin d’être immatérielle, l’opération de transport modifie
les caractéristiques physiques des objets auxquels elle est
appliquée. En effet, les objets ne sont pas des entités
abstraites, ils n’ont d’existence que dans l’espace et le
temps (leurs coordonnées spatio-temporelles leur sont
indéfectiblement attachées).

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30/04/2021 47
Transporter c’est
transformer
Le déplacement d’un objet dans l’espace est donc
une modification de ses propriétés physiques au
même titre – bien que de façon différente – qu’une
modification de sa composition physico-chimique,
de sa forme, de sa température, etc. Transporter c’est
transformer.

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30/04/2021 48
Transporter c’est
transformer
Matériel par ses effets, le transport est aussi,
nécessairement, matériel par ses moyens. D’ailleurs, dans
le processus de transport lui-même, les effets (le
déplacement de la cargaison) ne sont pas dissociables des
moyens (le mouvement du véhicule).
Le matériel roulant, les engins de manutention, les
emballages, l’énergie, sans oublier le travail humain vivant,
sont autant d’éléments matériels indispensables à
l’accomplissement du transport.
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30/04/2021 49
Transporter c’est
transformer
Par la masse, la durée de vie et souvent
l’indivisibilité des moyens qu’il mobilise, le
transport s’inscrit même parmi les industries
lourdes, surtout si l’on y inclut les infrastructures,
équipement de production nécessaire mais, du fait
même de son poids capitalistique, souvent pris en
charge par la puissance publique.

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30/04/2021 50
Transporter c’est
transformer
Du reste, certaines productions de biens très « lourdes »
se réduisent pour l’essentiel à des opérations de
déplacement de matière dans l’espace : produire du
sable, du charbon, du pétrole brut, c’est les transporter
de leur gisement à leur lieu d’utilisation (finale ou
productive), sans guère modifier leurs propriétés
physico-chimiques ni morphologiques mais bien en
modifiant leurs coordonnées spatiales.
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30/04/2021 51
Transporter c’est
transformer
Fondamentalement, le transport ne se différencie pas de
ces opérations éminemment industrielles que sont les
opérations de manutention qui consistent bien à
déplacer des produits dans l’espace et qui animent les
chaînes de fabrication jusqu’à en être parfois l’axe
organisationnel central (le convoyeur de la chaîne
d’assemblage des grandes industries manufacturières).

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30/04/2021 52
Transporter c’est
transformer
Passant des considérations « naturelles » aux
considérations sociales, on observe qu’un objet n’a pas
la même utilité, la même valeur d’usage, selon qu’il
est ou non mis à la disposition de ses utilisateurs
potentiels. Il y a des pays où les excédents de certaines
régions agricoles ne peuvent, faute de moyens de
transport, alimenter des régions en famine.

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30/04/2021 53
Transporter c’est
transformer
Transformer un sac de blé en le transportant de sa
région de récolte à son lieu de consommation a
changé sa valeur d’usage, son « utilisabilité »
concrète. À proprement parler, s’agit-il toujours du
même sac de blé ?

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30/04/2021 54
Transporter c’est
transformer
Pour reprendre l’analogie – infondée ! – souvent
faite entre transport et commerce, on note que
l’échange marchand d’un bien s’opère par un simple
jeu d’écriture, sans modifier en rien ses caractères
physiques. Il n’en va pas de même du transport. Il
est vrai que l’échange s’accompagne souvent d’un
déplacement du bien échangé.

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30/04/2021 55
Transporter c’est
transformer
L’usage du bien dépend en effet de sa localisation et
l’acquéreur ne peut consommer la marchandise dont
il s’est rendu propriétaire que pour autant qu’elle lui
est concrètement disponible. Pour que l’échange
marchand puisse déboucher sur la consommation,
une ultime transformation du produit est alors
nécessaire.

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30/04/2021 56
Transporter c’est
transformer
Cette intervention n’est pas liée au changement de
propriétaire, mais à l’usage ultérieur que ce
changement autorise, et l’acheminement du bien du
lieu de sa fabrication (ou de son entreposage)
jusqu’au lieu de sa consommation est une opération
de transport, et non de commerce.

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30/04/2021 57
Transporter c’est
transformer
La confusion est, il est vrai, ancienne. Dès l’Antiquité,
les marchands furent les premiers transporteurs, tout
comme ils furent les premiers financiers, et toutes ces
activités se confondaient dans leur fonds de commerce.
Un tel amalgame n’est plus de mise aujourd’hui,
quand les distributeurs confient le transport à des sous-
traitants extérieurs et se concentrent sur leur métier
propre : l’achat et la vente.

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30/04/2021 58
Transporter c’est
transformer
De façon plus générale, on peut classer les opérations
techniques d’intervention sur des objets à des fins
économiques, c’est-à-dire les opérations de production, en
trois catégories :
• la fabrication (à quoi l’on assimile l’extraction pour les
matières premières, la culture pour les produits agricoles);
• le transport ;
• le stockage.

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30/04/2021 59
Transporter c’est
transformer
Toutes ces opérations se déroulent dans le temps. Ni la
fabrication, qui modifie la composition et/ou la forme des
objets, ni le transport, qui les déplace dans l’espace, ne sont
des opérations instantanées. Quant au stockage, sa fonction
consiste précisément à déplacer les objets dans le temps
tout en en préservant les qualités. Toutes sont des
opérations matérielles, qui requièrent de la main-d'œuvre,
des équipements, des consommations intermédiaires, des
savoir-faire, etc.
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30/04/2021 60
Transporter c’est
transformer
On verra en outre qu’elles ajoutent au produit une
valeur supplémentaire, modifient (augmentent) sa
valeur d’échange. Une filière de production peut se
décomposer en une suite d’opérations de transport, de
stockage et de fabrication. Il convient donc de souligner
que les opérations de production ne se limitent pas à la
seule fabrication (ou, ce qui revient au même, que la
fabrication n’est pas toute la production) !

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30/04/2021 61
Le transport, processus dans
le temps et dans l’espace
On peut maintenant examiner les caractéristiques qui,
évoquées à propos du transport pour le classer parmi les
services, s’appliquent aussi bien à des opérations réputées «
industrielles ». Ainsi, l’opération de transformation qu’est le
transport est incontestablement réversible (un produit
transporté de A en B le jour J peut être rapporté de B en A le
jour J+1), indépendamment de la pertinence économique
d’un tel retour en arrière.

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30/04/2021 62
Le transport, processus dans
le temps et dans l’espace
Mais beaucoup d’opérations passant communément pour
industrielles sont également réversibles : si l’on ne peut
guère revenir du pain à la farine, on peut décaper un bois
verni, démonter une montre pour la rendre à son état
original de pièces détachées, remélanger les gaz que la
distillation a séparés, etc. Du reste, le retour en arrière n’est
jamais total : pour le transport, il est spatial, mais non
temporel (de J à J+1, un jour s’est irrémédiablement
écoulé).
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30/04/2021 63
Le transport, processus dans
le temps et dans l’espace
Restent la non-stockabilité et la non-transportabilité,
caractéristiques des activités de service. Si elles s’y
appliquent indiscutablement, concernent-elles
particulièrement le transport ? Au contraire, ces « propriétés
» évidentes caractérisent aussi bien toute activité
productive industrielle. Stocke-t-on et transporte-t-on de
la couture, de la cuisson ?

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30/04/2021 64
Le transport, processus dans
le temps et dans l’espace
On stocke et transporte les produits avant leur
transformation (le tissu, le pétrole, la farine) et après (la
chemise, l’essence, le pain), on stocke et transporte les
machines propres à cette transformation (la machine à
coudre, la raffinerie, le four de boulanger). Mais on ne
stocke pas le processus, l’acte de production lui-même (la
couture, le raffinage, la cuisson). Il en va ainsi du transport,
puisque c’est une production et non un produit.

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30/04/2021 65
Le transport, processus dans
le temps et dans l’espace
On stocke le fret avant, après, voire pendant son transport
(stocks roulants), on stocke les véhicules, mais on ne stocke
pas le transport. Et si le transport (non stockable) n’existe
pas indépendamment du fret (stockable), de manière
générale aucune action de transformation de la matière
n’existe en dehors du produit auquel elle est appliquée : pas
de couture sans tissu, de laminage sans lingot, de cuisson
sans pâte à pain, etc.

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30/04/2021 66
Le transport, industrie à
façon

Si l’on peut ainsi établir que le transport est


une opération industrielle parmi d’autres, la
question est posée des raisons de son
classement, par d’excellents esprits, parmi les
services. Contrairement à l’opinion commune,
l’explication n’est pas du côté des causes «
objectives », physiques et techniques.
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30/04/2021 67
Le transport, industrie à
façon

C’est du côté de l’économie et des rapports juridico-


commerciaux entre agents qu’il faut chercher
l’explication et la position finale à adopter. Le transport
n’a pas, dans l’absolu, un caractère de service. C’est
seulement dans le cadre particulier du transport
pour compte d’autrui que l’on observe une relation de
service associant plusieurs agents et présidant à la
production du transport.

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30/04/2021 68
Le transport, industrie à
façon

Travaillant pour le compte du chargeur, le


transporteur pour compte d’autrui fournit une
production et non un produit, il est donc bien
en position de service à l’égard de son client.

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30/04/2021 69
Le transport, industrie à
façon

Le transporteur est un industriel qui


transforme matériellement des objets dont il
n’est pas propriétaire et dont il ne fait pas
commerce, puisque la marchandise appartient
au chargeur avant, pendant et après le
transport. Le transporteur vend son process et
non le produit auquel il l’applique.
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30/04/2021 70
Le transport, industrie à
façon

Par analogie avec d’autres secteurs


économiques, tels que la confection,
l’imprimerie, etc., on peut caractériser le
transporteur comme un façonnier et le
chargeur comme son commanditaire.

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30/04/2021 71
Le transport, industrie à
façon

Cette posture, qui distingue entre la


disposition du produit et sa propriété, se
marque notamment sur la responsabilité des
divers agents à l’égard de la marchandise et
implique à la fois le développement de toute
une branche du droit et de toute une branche
de l’assurance.
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30/04/2021 72
Le transport, industrie à
façon

Le transporteur se voit confier des biens dont


il n’est pas propriétaire, à la différence d’un
industriel « ordinaire » qui peut connaître un
sinistre dans sa propre installation frappant
des produits lui appartenant. L’intérêt du
transporteur, dans le cas d’une avarie, ne
coïncide pas avec celui du chargeur.
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30/04/2021 73
Le transport, industrie à
façon

Les démarches juridiques, le contentieux et le


règlement des litiges font partie de l’activité
normale d’une entreprise de transport. L’assurance
est une composante indispensable du transport
terrestre, aérien et maritime, national et
international, soumis à bien des aléas et frappé de
nombreux accidents ou avaries à la marchandise.

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30/04/2021 74
Le transport, industrie à
façon
On note enfin que les auteurs qui ont désigné
l’ensemble du transport comme un service, au point
d’y voir un caractère essentiel, ont implicitement
supposé que tout transport est assuré par un agent
économique particulier, le transporteur façonnier qui
vend sa prestation sur le marché du fret.

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30/04/2021 75
Le transport, industrie à
façon

Supposer que toute opération de transport fait l’objet


d’une transaction marchande, c’est laisser de côté la
grande masse des trafics assurés à l’intérieur des
firmes, pour leur propre compte, et qui ne passe pas par
le marché. C’est limiter l’activité de transport à la
seule production de la branche du transport.
Ignorant le transport produit à l’intérieur des autres
branches, c’est prendre la partie pour le tout.

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30/04/2021 76
Le transport, industrie à
façon
À la décharge de cet abus, on pourrait argumenter que le
transport hors marché n’échappe pas, implicitement du
moins, aux pratiques et aux prix de référence de celui-ci
(les chargeurs comparent régulièrement les avantages et
inconvénients du transport pour compte propre et pour
compte d’autrui et arbitrent selon leur situation particulière,
établissant ainsi une « contestabilité » du transport pour
compte propre, s’ils le pratiquent, par le marché du
transport).
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30/04/2021 77
Le transport, industrie à
façon

Les enquêtes statistiques permettront


d’apprécier la pertinence de cette hypothèse,
en précisant en quoi la nature des trafics
assurés en compte propre est comparable à
ceux du compte d’autrui (qui peuvent alors
leur être substitués) et en quoi elle demeure
profondément différente.
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30/04/2021 78
Comment gérer le processus
de transport ?
Les conséquences économiques et politiques
du fait que l’opération de transport est un
processus, qu’elle fournit une production et
non un produit, sont très lourdes.

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30/04/2021 79
Comment gérer le processus
de transport ?

Production et consommation du transport sont


confondues, on ne peut les disjoindre ni dans
l’espace ni dans le temps, comme c’est
généralement possible dans le cas des biens.
L’ajustement du système est donc particulièrement
ardu, puisque le transport doit être produit au
moment et au lieu mêmes où il est consommé.

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30/04/2021 80
Comment gérer le processus
de transport ?
Jouer de la flexibilité
Le réglage de la production et de la consommation du
transport s’effectue en temps réel et dans l’espace, avec les
difficultés techniques et organisationnelles afférentes. Par
exemple, si la consommation de transport est fluctuante (de
façon quotidienne, hebdomadaire, saisonnière ou plus
sporadique), on ne peut anticiper sur ses évolutions par la
constitution d’un stock (par exemple, produire l’hiver une
partie de ce qui sera consommé l’été suivant).
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30/04/2021 81
Comment gérer le processus
de transport ?
Jouer de la flexibilité
Ajustement de la production et de la consommation
dans le temps
Pour un bien durable, le moment de la production et celui
de la consommation peuvent être disjoints. Par le stockage
en période de surcapacité et le déstockage en période de
sous-capacité, le producteur arrive à satisfaire une demande
irrégulière au moyen d’une capacité de fabrication
stabilisée, « lissée » comme disent les industriels.
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30/04/2021 82
Comment gérer le processus
de transport ?

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30/04/2021 83
Comment gérer le processus
de transport ?
Jouer de la flexibilité
Les avantages de cet ajustement ex post entre production et
consommation, en termes d’engagement des hommes et des
machines, sont évidents et considérables. Les capacités
humaines et matérielles sont utilisées à plein, le régime de
production stabilisé permet la permanence de la main-
d'œuvre et l’accumulation des savoir-faire, les réglages fins
en termes de qualité et de productivité, etc.

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30/04/2021 84
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Rien de tel n’est possible avec le transport,
non stockable et non transportable.
L’ajustement de la production et de la
consommation doit s’opérer immédiatement,
hic et nunc (Ici et maintenant), dans le temps
et dans l’espace.
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30/04/2021 85
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Le lissage des capacités de production est
impossible, et il faut donc gérer comme tels
les pointes et les creux de trafic. Par nature, le
transport a dû depuis toujours assurer cette
propriété aujourd’hui associée aux techniques
de gestion les plus modernes : la flexibilité.
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30/04/2021 86
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Considérons un transporteur assurant le jour J
le transport d’une marchandise M d’un point A
à un point B au moyen de son véhicule V. Que
fait-il une fois arrivé en B ?

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30/04/2021 87
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Le scénario optimal (1) consiste à trouver justement
en B une marchandise M’ d’une taille, d’un poids et
d’un conditionnement justement compatibles avec le
véhicule V, qu’il est justement opportun de faire
acheminer de B en A, justement le jour J + 1. Réunir
toutes ces conditions n’est pas toujours facile.

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30/04/2021 88
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Le scénario le plus défavorable (2) consiste à ne trouver
en B aucune marchandise à recharger, et donc à revenir
à vide au point de départ le jour J + 1 (le trajet de retour
est alors représenté par un trait en pointillé). Ce retour à
vide peut dans certains cas résulter du fait que le
véhicule est trop spécialisé pour recevoir autre chose
que le produit M.

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30/04/2021 89
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Entre les scénarios (1) et (2), la productivité du
transport, et par extension son coût, varie du simple
au double. L’enjeu économique du taux de
chargement des véhicules est donc crucial et l’on
comprend l’obsession des transporteurs, toujours à
la recherche d’un « fret de retour ».

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30/04/2021 90
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Dans cette perspective, le scénario (3) vise à réduire
à un niveau non nul, mais admissible, la part de
parcours à vide : dans cet exemple, en assurant le
jour J + 1 un transport de B en C, le jour J + 2 de C
en D, et en limitant le parcours à vide au trajet de D
en A le jour J + 3. Le taux de parcours à vide est
alors égal à : DA/(AB + BC + CD + DA)
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30/04/2021 10:30 91
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Une telle organisation plus complexe suppose
bien sûr une connaissance des besoins de
transport et une organisation plus élaborées,
qui passent souvent par l’intervention d’un
intermédiaire, un commissionnaire de
transport.
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30/04/2021 10:30 92
Comment gérer le processus
de transport ?

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30/04/2021 10:30 93
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Pour la partie du transport qui est régie par le
marché du fret, l’ajustement de l’offre et de la
demande pose des problèmes particulièrement aigus
et sollicite plusieurs professions spécialisées pour
en démultiplier les mécanismes. Les diverses sortes
d’auxiliaires de transport assurent l’intermédiation
entre prestataires et clients.
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30/04/2021 10:30 94
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Les loueurs de matériel (avec et sans personnel
de conduite), qui permettent d’établir une
distinction entre propriété et possession du capital,
offrent un degré supplémentaire de flexibilité pour
engager ou retirer des capacités de production selon
les fluctuations de la consommation.

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30/04/2021 10:30 95
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Enfin, chaque entreprise utilise toutes ses
ressources organisationnelles pour jouer de la
flexibilité de ses propres moyens tout en
s’efforçant, par une gestion rigoureuse, de
limiter les fluctuations elles-mêmes.

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30/04/2021 10:30 96
Comment gérer le processus
de transport ?

Jouer de la flexibilité
Cette flexibilité microéconomique et à court
terme ne résout pas pour autant tous les
problèmes d’ajustement de la capacité de
production et du volume de consommation du
transport.

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30/04/2021 10:30 97
Comment gérer le processus
de transport ?

Assurer une régulation macroéconomique


Cette difficulté à ajuster la capacité de
production du transport à son volume de
consommation se manifeste au niveau
macroéconomique, question dont l’État ne
peut se désintéresser.

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30/04/2021 10:30 98
Comment gérer le processus
de transport ?

Assurer une régulation macroéconomique


Le transport est en effet une activité qui
recoupe toutes les autres et, qu’il traite les
voyageurs ou les marchandises, son efficacité
ou son inefficacité affectent le développement
économique et social tout entier.

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30/04/2021 10:30 99
Comment gérer le processus
de transport ?
Assurer une régulation macroéconomique
Considéré dans sa globalité, le système de transport est en
effet pris entre deux menaces contraires :
1. dans une situation minimale (1), sa capacité peut
correspondre au plus petit volume instantané de
consommation de transport, voire à un niveau inférieur. Le
système de transport est alors pleinement utilisé, mais en
sous-capacité, et une part des marchandises à acheminer est
laissée de côté.
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30/04/2021 10:30 100

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