Stratégie Nationale de Développement SND30 - Fench
Stratégie Nationale de Développement SND30 - Fench
Stratégie Nationale de Développement SND30 - Fench
SND30
Janvier 2020
i
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ou de ses ayants cause est illicite.
ISBN: 978-9956-26-085-0
ii
SOMMAIRE
____________________________________________
PREFACE
________________________________________________
Avec l’adoption de la présente Stratégie faire de l’émergence une cause nationale en
Nationale de Développement-Cameroun 2030 déclarant : «l’objectif de l’émergence doit être
(SND30), le pays dispose désormais d’un érigé en grande cause nationale qui mobilise
nouveau cadre de référence pour son action de l’ensemble de nos concitoyens afin de faire du
développement au cours de la prochaine Cameroun un pays moderne et socialement
décennie. Elle articule les engagements internes avancé ».
et internationaux du pays au plan économique,
social et environnemental. Le cap étant de porter le pays au rang des
Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) en 2035,
La Stratégie Nationale de Développement- les stratégies sectorielles ont été articulées
Cameroun 2030 s’appuie sur les leçons de la autour du développement des industries et
mise en œuvre du Document de Stratégie pour services en cohérence avec le Plan Directeur
la Croissance et l’Emploi (DSCE) dont elle prend d’Industrialisation (PDI). Dans cette logique, le
le relais jusqu’en 2030, dans la perspective de développement industriel est considéré
l’accomplissement des objectifs de la Vision comme le point focal des enjeux économiques
2035 qui ambitionne de faire du Cameroun à moyen et long terme du pays.
« un pays émergent, démocratique et uni dans
sa diversité ». La présente stratégie retrace donc les lignes
directrices devant orienter les efforts de
La SND30 est le fruit d’un large processus développement pour l’atteinte des objectifs
consultatif avec notamment l’implication et la fixés dans la Vision 2035. Elle est l’expression
participation des différents acteurs de d’un appel renouvelé à la mobilisation des filles
développement et des populations à la base. et fils de ce pays, de l’intérieur et de la
Elle prend également en compte les diaspora, pour s’inscrire positivement en faveur
recommandations du Grand Dialogue National de cette dynamique de construction nationale, à
(GDN) convoqué par le Chef de l’Etat, et auquel laquelle le Président de la République, Son
les différentes composantes de la communauté Excellence Paul BIYA convie tous ses
nationale ont activement pris part. Ceci, dans compatriotes. Aussi, les Partenaires au
une volonté partagée de recherche de solutions Développement trouveront à travers cette
définitives aux différentes crises qui secouent le stratégie, une base référentielle claire pour
pays en particulier dans les Régions du Nord- l’alignement et l’harmonisation de leurs efforts
Ouest et du Sud-Ouest. conjugués aux côtés du Cameroun.
PRIME MINISTER,
HEAD OF GOVERNMENT
1
RESUME EXECUTIF
________________________________________________
Pour son développement économique et social, 1. REVUE DES POLITIQUES DE
le Cameroun s’est doté en 2009 d’une Vision de DEVELOPPEMENT
développement à long terme, qui ambitionne de
faire du Cameroun « un pays émergent, 1.1. Evaluation globale du DSCE
démocratique et uni dans sa diversité à La revue des politiques de développement
l’horizon 2035 ». Cette Vision volontariste a réalisée au titre des travaux de planification
comme objectifs spécifiques : (i) d’atteindre une post-DSCE a mis en évidence la résilience de
croissance économique proche de deux chiffres ; l’économie camerounaise à générer une
(ii) d’atteindre le seuil de 25% comme part de dynamique positive de croissance, dans un
production manufacturière dans le PIB ; (iii) de environnement interne et externe pourtant
réduire la pauvreté en ramenant son incidence défavorable. Pour autant, la situation du sous-
à moins de 10 % en 2035 ; (iv) de consolider le emploi s’est davantage dégradée et le taux de
processus démocratique et de renforcer l’unité pauvreté monétaire n’a que très faiblement
nationale dans le respect de la diversité qui reculé.
caractérise le pays. La première phase de mise
en œuvre de cette Vision a été opérationnalisée a. SITUATION MACROECONOMIQUE
par le Document de Stratégie pour la Croissance Croissance économique. L’évaluation du DSCE
et l’Emploi (DSCE) qui constituait ainsi le cadre met notamment en exergue l’importance des
de référence pour la période 2010-2019. aménagements planifiés au titre de la première
génération des grands projets (Complexe
Le DSCE arrivant à terme au 31 décembre industrialo portuaire de Kribi, Barrage de Lom
2019, la présente stratégie constitue, le Pangar, Barrage Hydroélectrique de
nouveau cadre de référence pour la période Memve’ele, Barrage de Mekin, Deuxième pont
2020-2030. Le contexte de son élaboration est sur le Wouri, etc.), qui auront renforcé
marqué, par la mise en œuvre d’un programme substantiellement le parc infrastructurel du pays
économique et financier avec le FMI au titre de aux plans portuaire, énergétique et routier
la Facilité Elargie de Crédit (FEC), notamment. En outre, la mise en œuvre du DSCE
consécutivement à la fluctuation défavorable aura permis un relèvement substantiel du sentier
des cours des matières premières dont le de croissance de 3% sous la période du DSRP à
pétrole. Le pays est aussi marqué par la crise 4,6% sous la période 2010-2018. Cette
sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du croissance moyenne qui a néanmoins été en
Sud-Ouest à la suite de problèmes socio- retrait de 0,8 point par rapport à la cible de
politiques, d’une part, et dans la région de 5,5% fixé dans le DSCE, témoigne tout de même
l’Extrême-Nord victime des exactions de la secte de la résilience de l’économie camerounaise
terroriste Boko-Haram. face aux différents chocs économiques et
sécuritaires. En ce qui concerne le taux
Sur le plan méthodologique, la SND30 est le d’inflation, il est resté maitrisé autour de 2% en
fruit, d’une combinaison d’exercices techniques moyenne par an, en-dessous du seuil de
(évaluation du DSCE, relecture des stratégies convergence CEMAC de 3 %.
sectorielles, travaux prospectifs, rencontres
sectorielles de planifications, etc.) faisant appels Evolution sectorielle du PIB. La structure
aux experts et responsables sectoriels des globale de la répartition du PIB par secteur n’a
administrations et à de nombreuses rencontres pas évolué dans le sens souhaité. En effet, la
consultatives (population à la base, part du secteur primaire, qui était de 26,8% et
parlementaires, secteur privé, universitaires et qui devait passer à 33,2% s’est plutôt
chercheurs, Partenaires Techniques et Financiers, effondrée. Dans le même temps, le secteur
certaines commissions telles la CNPBM et la secondaire qui représentait 33% en 2010 a
CNDHL, etc.). également connu une importante baisse pour se
situer à 28,2% en 2018. Par contre, le secteur
2 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Cameroun figure parmi les pays les moins bien difficultés de paiement des prestataires ; (xiv) la
notés en matière de gouvernance. Selon le corruption ; (xv) l’absence d’esprit patriotique, ;
Doing Business par exemple, le Cameroun était (xvi) le favoritisme et la mauvaise gouvernance
classé 167ème sur 190 pays en 2019, après en général ; (xvii) les problèmes sécuritaires ;
avoir occupé le rang de 158ème sur 189 pays en (xviii) la faible implication des populations
2015. De ce point de vue, les préoccupations locales notamment des jeunes et des femmes
relatives au climat des affaires méritent une dans le choix, la mise en œuvre et le suivi des
attention plus soutenue. projets de développement, etc.
Africaine vient renforcer cette opportunité d’industrialisation, qui constitue donc le centre
d’accès à un marché beaucoup plus vaste. d’intérêt de la présente stratégie nationale.
Menaces. La persistance de la crise dans les Les objectifs globaux poursuivis par la SND30
Régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, sont : (i) mettre en place les conditions
pourrait gravement compromettre les ambitions favorables à la croissance économique et
de développement du pays. En effet, la paix est l’accumulation de la richesse nationale et veiller
une condition préalable et indispensable aux à obtenir les modifications structurelles
aspirations d’émergence du peuple. D’où la indispensables pour l’industrialisation du pays ;
nécessité de mettre un terme à cette crise. Au- (ii) améliorer les conditions de vie des
delà, il faudra éradiquer les exactions de la populations et leur accès aux services sociaux de
secte terroriste BOKO HARAM sur le territoire base en assurant une réduction significative de
camerounais et œuvrer en faveur de la paix et la pauvreté et du sous-emploi; (ii) renforcer les
de la sécurité dans le golfe de Guinée, et dans mesures d’adaptation et d’atténuation des
la sous-région. Au plan économique, le pays doit effets des changements climatiques et la gestion
renforcer davantage sa résilience vis-à-vis des environnementale pour garantir une croissance
fluctuations des prix des matières premières et économique et un développement social durable
des conséquences négatives des crises et inclusif ; et (iv) améliorer la gouvernance pour
économiques et financières internationales. renforcer la performance de l’action publique
en vue de l’atteinte des objectifs de
développement.
2. ORIENTATIONS GENERALES ET
OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT 2030 2.3. Piliers et Considérations clés
Pour atteindre les objectifs sus-évoqués, le
2.1. Orientations fondamentales Gouvernement va s’appuyer sur quatre (04)
La SND30 repose sur trois (03) orientations principaux piliers à savoir : (i) la transformation
fondamentales, à savoir : (i) un mix entre structurelle de l’économie nationale ; (ii) le
import/substitution et promotion des développement du Capital Humain et du bien-
exportations en s’appuyant sur les avantages être ; (iii) la promotion de l’emploi et de
comparatifs de l’économie nationale ; (ii) un Etat l’insertion économique ; (iv) la gouvernance, la
stratège et pragmatique qui met en place les décentralisation et la gestion stratégique de
facilités pour l’émergence du secteur privé l’Etat.
comme principal moteur de la croissance
économique et réalise des interventions ciblées Pour la mise en route de la SND30, des
dans des secteurs hautement stratégiques ; (iii) considérations clés ont été définis, il s’agit : (i) de
une articulation entre planification indicative et porter avant 2025, la part des ressources
planification impérative combinant le format transférées aux Collectivités Territoriales
assez contraignant de la planification Décentralisées à au moins 15% du budget de
quinquennale et celui indicatif de la planification l’Etat ; (ii) de porter avant 2025 à au moins 60%
stratégique. la part de la commande publique en biens et
services ; (iii) d’achever tous les projets en cours
2.2. Vision 2035 et objectifs et finaliser toutes les modalités de mise en
Pour maintenir le cap d’émergence à l’horizon service complet des infrastructures issues des
2035, la SND30 ambitionne de procéder à la grands projets de 1ère génération ; (iv) de
transformation structurelle de l’économie en privilégier dans la réalisation des grands
opérant des changements fondamentaux dans projets, les approches en Project-Finance et
les structures économiques et sociales afin de Partenariat Public-Privé ; (v) de finaliser la
favoriser un développement endogène, inclusif réforme foncière ; (vi) promouvoir l’émergence
tout en préservant les chances des générations et le soutien des champions nationaux ; (vi) de
futures. Le cap étant de faire du pays, un donner priorité à la maintenance des
Nouveau Pays Industrialisé. A cet effet, les équipements et infrastructures existants.
efforts seront articulés autour de la stratégie
6 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
des Sociétés Coopératives de Développement, déficits et gaps enregistrés dans ce domaine, les
de mettre en place un système de financement interventions du Gouvernement seront
adéquat de l’agriculture et développer des principalement orientées vers la construction,
nouveaux modes de financement adaptés à l’entretien ou la réhabilitation des infrastructures
l’agriculture comme le warrantage. de transport routier, ferroviaire, maritime,
fluvial, lacustre, et aérien. Ainsi, les actions
3.3. Développement des infrastructures prioritaires porteront sur : (i) le renforcement des
productives programmes d’entretien et de réhabilitation des
Pour rester sur le sentier de l’émergence à infrastructures ; (ii) l’extension et la densification
l’horizon 2035, les gaps relevés en matière des infrastructures et des réseaux de transport
d’infrastructure, dans le cadre de la mise en routier, ferroviaire, fluvial, maritime et aérien ;
œuvre du DSCE, devront être comblés tout en et (iii) le renforcement de la gouvernance du
visant les cibles de la Vision. Plus spécifiquement, secteur. Le développement de ces
il sera question : (i) de finaliser prioritairement infrastructures devra permettre d’assurer le
la mise en œuvre des grands projets de désenclavement des bassins industriels,
première génération ; (ii) d’assurer la l’approvisionnement des usines en matières
fonctionnalité optimale des infrastructures premières (particulièrement d’origine minière),
existantes ; (iii) de réhabiliter les installations l’écoulement des productions vers les marchés
publiques détruites ou rendues obsolètes du fait intérieurs et extérieurs, ainsi que le transport des
de leur inutilisation ; (iv) de rationaliser la mise personnes. Il s’agira concrètement de bitumer au
en route de nouveau projets en respectant les moins 6 000 km de routes (avec une priorité
normes de préparation des projets ; (v) de pour les 4 800 km de routes nationales encore
formuler les projets de manière intégrée pour en terre), de densifier, avec l’appui de
optimiser leur impact sur l’économie ; (vi) de partenaires privés, à 5 500 Km le linéaire du
systématiser la contre-expertise pour réseau ferroviaire à l’horizon 2030, avec la
l’évaluation des coûts des infrastructures construction de 1 500 km de chemin de fer
majeures ; (vii) de mettre en place un référentiel supplémentaires, de poursuivre la mise en œuvre
de coût ; et (viii) de renforcer le processus de du schéma directeur portuaire avec notamment
priorisation et de sélection des projets. Les la construction du port en eau profonde de
actions à entreprendre porteront ainsi sur les Limbé et la construction des terminaux
axes suivants : l’énergie, le transport, les spécialisés du port de Kribi, de construire un
télécommunications, l’eau et l’assainissement, la nouveau terminal à l’aéroport international de
modernisation urbaine et la gestion domaniale Douala avec une nouvelle piste d’atterrissage et
et foncière. de procéder à la mise à niveau de l’aéroport
international de Garoua.
Infrastructures énergétiques. L’objectif est de
porter la capacité installée de production Infrastructures de télécommunication.
d’électricité à 5000Mw d’ici 2030. Pour ce L’objectif est de faciliter l’accès des TIC au plus
faire, le Gouvernement poursuivra sa politique grand nombre en assurant un espace numérique
de développement d’un mix énergétique basé performant et sécurisé avec un indice d’accès
sur : (i) l’énergie hydroélectrique ; l’énergie moyen supérieur à 0,4. Plus spécifiquement, il
photovoltaïque ; (iii) l’énergie thermique à base s’agira de développer un écosystème numérique
du gaz ; et (iv) l’énergie issue de la biomasse. de dernière génération à travers le
S’agissant spécifiquement de l’énergie parachèvement des travaux de pose de fibres
hydroélectrique, le Gouvernement poursuivra le optiques notamment le projet National
développement des ouvrages de production à Broadband Network II, le projet de mise en
travers la réalisation des projets en privilégiant Réseau National des Télécommunications
l’approche des Partenariats Public-Privé et des d’Urgence (RNTU) et le projet Central African
productions indépendantes d’électricité. Backbone ainsi que la poursuite du déploiement
du réseau hinterland de fibre optique pour
Infrastructures de transports. Afin d’améliorer permettre le raccordement des usagers à
le niveau de service de transport suivant les l’infrastructure déjà réalisée et de protéger les
normes indiquées et en vue de résorber les transactions de données.
10 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
civisme ; (iii) le renforcement du système éducatif qualité dans les FOSA ; (v) renforcer
à travers une meilleure gestion du personnel du l’accessibilité géographique aux soins de santé ;
système éducatif, un transfert complet des (vi) disposer de personnels de santé qualifiés et
ressources dans le cadre de la décentralisation motivés ; et (vii) améliorer la gouvernance
et la promotion des investissements privés dans sanitaire.
le secteur de l’éducation et de la formation.
Par ailleurs, trois (03) principes fondamentaux
S’agissant spécifiquement de la formation vont guider les interventions du Gouvernement,
professionnelle, le Gouvernement entend mettre notamment : l’amélioration de la gouvernance
en place un programme certifiant de formation du système de santé, le renforcement du plateau
de masse et de renforcement des capacités des technique des hôpitaux centraux et de
travailleurs du secteur informel (Train my référence, la valorisation du potentiel
generation). thérapeutique local.
Intensité de Main d’Œuvre (HIMO), y compris les Régulation du marché du travail. Dans ce
projets bénéficiant de financements extérieurs. domaine, le Gouvernement entend : (i) accroitre
la transparence du marché de l’emploi, afin de
Productivité agricole, emploi et revenu en faciliter la rencontre qualitative entre l’offre et
milieu rural. Afin de capitaliser au mieux les la demande d’emploi, en densifiant notamment
retombées escomptées de l’accroissement de la l’implantation des organismes privés de
productivité et de la production agricoles, le placement ; et (ii) réformer le Fonds National
Gouvernement se donne pour objectif d’aider à pour l’Emploi (FNE), de manière à recentrer ses
la création de société coopératives de activités sur l’observation du marché de l’emploi,
développement dans toutes les communes du l’intermédiation entre l’offre et la demande
pays et d’en faire des instruments privilégiés d’emploi et l’orientation des formations
d’implication des conseils municipaux élus dans professionnelles (définition des métiers et des
le développement économique et social de leurs curricula de formation associés).
communes.
à l’inclusion des minorités et des personnes projets ayant une rentabilité économique
handicapées au sein de la fonction publique. avérée. Par ailleurs, le Gouvernement entend
veiller à un meilleur suivi de la dette intérieure.
La lutte contre la corruption et les détournements
des derniers publics sera également poursuivie, 6.5. Aménagement du territoire
à travers l’intensification de la prévention des Dans le cadre de la mise en œuvre de la SND30,
atteintes à la fortune publique, la réduction de le Gouvernement, de concert, avec les CTD
la manipulation des liquidités, la mise en place prendront toutes les mesures qui garantissent
d’un dispositif efficace d’alerte en matière de l’équité spatiale et les équilibres régionaux et
corruption et de détournements des fonds locaux, tout en tenant compte d'une part, de la
publics, la systématisation de la redevabilité nécessité de gérer efficacement les mouvements
dans la gestion des affaires publiques et la migratoires et d'autre part, de créer des
prévention des conflits d’intérêts. conditions propices au développement des
activités économiques. Plus spécifiquement, il
6.4. Gouvernance économique et financière sera question de poursuivre l'élaboration des
Pour relever la gouvernance économique, les schémas régionaux d'aménagement du territoire
autorités vont prendre des mesures vigoureuses. ; de promouvoir le développement des villes
Ces mesures portent sur : (i) la modernisation de secondaires de l’armature urbaine régionale
la gestion des finances publiques ; (ii) pour les faire émerger en tant que pôles
l’amélioration de la gestion de la dette ; (iii) la d’équilibre régionaux ; de faire des zones
rationalisation de la gestion des établissements frontalières des véritables pôles de
et entreprises publics ; (iv) l’amélioration du développement économique ; et de veiller au
climat des affaires ; (v) le renforcement de la respect des normes d'aménagement du
coopération et du partenariat au territoire.
développement ; (vi) la contribution de la
diaspora au développement ; (vii) la régulation 6.6. Promotion du bilinguisme, du
et la surveillance de l’espace économique multiculturalisme et de la citoyenneté
national. Pour renforcer l’unité nationale et consolider le
processus démocratique, le Gouvernement
Plus spécifiquement, il s’agira entre autres : (i) entend mener des actions visant : la promotion
de renforcer les mécanismes de promotion de du bilinguisme, du multiculturalisme ; le
l’investissement ; (ii) de privilégier les approches développement d’une culture de synthèse et ; la
« Project-Finance » ; (iii) d’impliquer davantage réappropriation de la citoyenneté et du
la diaspora camerounaise dans le financement patriotisme. De façon précise, il s’agira de : (i)
du développement national ; (iv) de créer une former obligatoirement aux deux langues
centrale de risques ou un fonds de garantie pour officielles tous les camerounais dès le primaire ;
permettre un meilleur accès des PME aux crédits (ii) favoriser l’apprentissage et la maitrise des
; (v) de promouvoir l’utilisation des produits cultures par les citoyens ; (iii) assurer la
locaux, notamment par le biais de la commande représentation équitable de tous les segments
publique et le label « Made in Cameroon » ; (vi) de la société dans la vie nationale ; (iv) mener
de favoriser les réformes du secteur bancaire en des actions visant la sauvegarde de l’identité
vue d’alléger les procédures et conditionnalités nationale notamment à travers la promotion du
d’obtention des crédits. patrimoine culturel national et la poursuite de
l’introduction des arts et des langues nationales
En outre, le contrôle de l’endettement constituant dans les programmes scolaires ; (iv) susciter la
un point important de la stabilité économique du mobilisation des principaux acteurs sociaux et
pays à long terme. A cet effet, le Gouvernement leur adhésion pour une vision de développement
mènera une politique d’endettement prudente partagée ; et (v) promouvoir les valeurs
assise sur une stratégie d’endettement cohérente républicaines, en l’occurrence le patriotisme, la
avec le cadre macroéconomique et les objectifs solidarité et la méritocratie.
budgétaires à moyen terme. Dans cette optique,
l’Etat va davantage s’orienter vers des prêts
concessionnels pour financer en priorité les
RESUME EXECUTIF 17
INTRODUCTION
_________________________________________________
PREMIERE PARTIE :
REVUE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT,
ORIENTATIONS ET OBJECTIFS DE LA STRATEGIE
26
CHAPITRE 1
REVUE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT
________________________________________________
14. Le Document de Stratégie pour la Croissance l’horizon 2035 ». dans cette logique, le
et l’Emploi (DSCE) a été élaboré dans un Cameroun devra parvenir au cap de Nouveau
contexte national post-point d’achèvement de Pays Industrialisé à l’horizon de son émergence.
l’initiative PPTE, caractérisé par un afflux En vue de formuler la stratégie pour
important de ressources publiques libérées à la l’opérationnalisation de la deuxième phase de
faveur du pays, grâce à l’annulation d’une la Vision, il a été nécessaire de procéder à une
grande partie de la dette extérieure. Par revue des politiques de développement menées
ailleurs, l’environnement international était au cours de la première phase. Cette évaluation
également marqué par une hausse des prix de a ensuite alimenté toute la dynamique
certains biens de consommation courante de consultative du processus de préparation de la
masse, couplée à une crise financière mondiale. présente stratégie.
Dans ces conditions, la stratégie de
développement a été bâtie dans une logique 17. Ce chapitre comprend une synthèse de : (i)
expansionniste de l’investissement public, pour l’évaluation générale du DSCE ; (ii) l’évaluation
doter l’économie nationale d’un ensemble qualitative issue des consultations
d’infrastructures économiques de base, participatives ; et (iii) l’analyse atouts-
permettant de faciliter l’accès aux facteurs de opportunités-défis-menaces, issue des travaux
production. L’idée était que le secteur privé prospectifs menés.
mettrait à profit ces infrastructures structurantes
pour son expansion en générant des emplois
formels décents, ce qui devait permettre de 1.1. EVALUATION GLOBALE DU DSCE
redistribuer des revenus et de réduire la
pauvreté, dans un environnement de 18. La revue des politiques de développement
gouvernance améliorée. réalisée au titre des travaux de planification
post-DSCE a mis en évidence la capacité de
15. Le DSCE a été construit autour de trois piliers, l’économie camerounaise à générer une
à savoir : une stratégie de croissance, une dynamique positive de croissance, dans un
stratégie d’emploi, et une stratégie de environnement interne et externe pourtant
gouvernance et de gestion stratégique de l’Etat. défavorable. Toutefois, la situation du sous-
Ce cadre de référence avait pour cibles : (i) la emploi s’est dégradée et le taux de pauvreté
réalisation d’un taux de croissance de 5,5% en monétaire n’a que très faiblement reculé.
moyenne annuelle sur la période de la
stratégie ; (ii) l’amélioration de la situation de a. CROISSANCE ET SITUATION
l’emploi en ramenant le taux de sous-emploi de MACROECONOMIQUE
75% en 2007 à moins de 50% en 2020 ; (iii) la
réduction de la pauvreté, pour ramener au 19. L’évaluation du DSCE met notamment en
terme de la période, le taux de pauvreté à exergue l’importance des aménagements
28,7%, contre 39,9% en 2007. Des planifiés au titre de la première génération des
considérations clés avaient également été grands projets (Complexe industrialo portuaire
identifiées comme orientations générales pour de Kribi, Barrage de Lom Pangar, Barrage
tenir le cap de la stratégie. Hydroélectrique de Memve’ele, Barrage de
Mekin, Deuxième pont sur le Wouri, etc.), qui
16. Du reste, il convient de souligner que le DSCE auront renforcé substantiellement le parc
ne constituait que la première phase de mise en infrastructurel du pays aux plans portuaire,
œuvre de la Vision adoptée en 2009, consistant énergétique et routier notamment. En outre, la
à faire du Cameroun « un pays émergent, mise en œuvre du DSCE aura permis un
démocratique et uni dans sa diversité à relèvement substantiel du sentier de croissance
PREMIERE PARTIE : CHAPITRE 1 - REVUES DES POLITIQUES … 27
de 3% sous la période du DSRP à 4,6% sous la prévisions du DSCE entre 2010 et 2015, du fait
période 2010-2018. Cette croissance moyenne notamment du démarrage et de la mise en
qui a néanmoins été en retrait de 0,8 point par œuvre de plusieurs projets structurants. A
rapport à la cible de 5,5% fixé dans le DSCE,
partir de 2016, un ralentissement de
témoigne tout de même de la résilience de
l’économie a été observé suite à la baisse des
l’économie camerounaise face aux différents
chocs économiques et sécuritaires. En ce qui cours des matières premières amorcée depuis
concerne le taux d’inflation, il est resté maitrisé 2014, notamment du pétrole, et aux chocs
autour de 2% en moyenne par an, en-dessous sécuritaires dans les Régions de l’Extrême-
du seuil de convergence CEMAC de 3 %. Nord, de l’Est, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
20. En analyse dynamique (Graphique 1), le
taux de croissance est resté proche des
21. Concernant le revenu par tête, le RNB/hab effet, la part du secteur primaire, qui était de
a connu une croissance régulière, amorcée 25,8% et qui devait passer à 33,2% s’est plutôt
depuis la période du DSRP et qui s’est poursuivie dégradée. Cette situation indique que non
jusqu’en 2015. Il a plus que doublé de 2003 à seulement les actions en faveur de l’agriculture
2014, en passant de 740$ à 1510$, avant de de 2ième génération et l’exploitation minière
connaître un léger déclin. Bien qu’ayant restent modestes, mais aussi que le dynamisme
enregistré une croissance annuelle moyenne de traditionnel du secteur connait un essoufflement.
5,2 % durant la période 2003-2017, le En parallèle, le secteur secondaire qui
RNB/hab demeure encore entre les seuils de représentait 33% en 2010 a également connu
1 006 $ - 3 955 $ (en valeur de 2017), plaçant une importante baisse pour se situer à 28,2% en
toujours le Cameroun dans la catégorie des 2018. Par contre, le secteur tertiaire prend des
pays à revenu intermédiaire de la tranche proportions de plus en plus importantes, passant
inférieure. de 41,2% à 57,1%. Au regard de ces résultats,
l’économie camerounaise est devenue au fil de
22. Au plan des évolutions sectorielles, la temps une « économie de services »
structure globale de la répartition du PIB par contrairement à la logique de transformation
secteur n’a pas évolué dans le sens souhaité. En structurelle par l’industrialisation.
28 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Graphique 2 : Evolution moyenne de la répartition du PIB par secteur d’activité entre 2003 et
2018
56,9
60,0
50,0 46,8
42,2 41,9 41,2
40,0 34,8 32,5 33 31,2
25,6 25,8 27,7
30,0 23,0 22,0
20,0 15,4
10,0
0,0
2003-2006 2007-2009 2010-2012 2013-2015 2016-2018
23. S’agissant des Finances Publiques, le DSCE service de la dette ont plutôt triplé, ce qui
prévoyait que malgré les perspectives à la explique un recours conséquent à des sources
baisse de la production pétrolière et l’entrée en externes de financement.
vigueur de l’APE avec l’Union Européenne, les
recettes pétrolières totales se maintiendraient 25. On note aussi que durant toute la période de
au-dessus de 15% du PIB à l’horizon 2020. Ce mise en œuvre du DSRP, le Solde Budgétaire
ratio s’est situé en moyenne annuelle à 16,1% Globale Base Engagement (SBGBE) hors dons
sur la période de revue. Le DSCE prévoyait aussi est resté excédentaire, alors qu’il est devenu
que le ratio des recettes non pétrolières sur le déficitaire pendant la période du DSCE. En
PIB devait croître et atteindre 13,1% en 2020. 2009, il ne représentait que 0,1% du PIB et a
Ce ratio se situait déjà au-dessus de la valeur augmenté progressivement pour atteindre sa
prévue en 2017, soit à 13,5%. On observe plus grande valeur en 2014, soit 3,2% du PIB.
cependant une baisse moyenne de 8,2 points de Cette dynamique s’explique d’une part, en
la part des recettes pétrolières dans les recettes raison de la hausse des dépenses de l’État pour
propres de l’Etat sur la période 2010-2017, les recrutements massifs dans la fonction
comparativement à la période de mise en publique dès les premières années de mise en
œuvre du DSRP. En effet, cette part a baissé de œuvre de la stratégie pour la croissance et
30,8 % à 22,6 % entre les deux périodes. l’emploi et de la priorité accordée à la
réalisation des grands projets. D’autre part, la
24. Les recettes propres sont croissantes sur la baisse des cours des matières premières,
période 2003-2018, allant de 1363,3 milliards notamment du pétrole en 2014, a entrainé la
de FCFA à plus du double en 2018 (environ 3 diminution des recettes par rapport aux
324 milliards FCFA). Cette dynamique est prévisions.
principalement portée par l’augmentation des
recettes non pétrolières, malgré la réduction des 26. Ainsi, après une longue période marquée
recettes pétrolières due à la baisse des cours par la réduction de la dette, consécutivement à
mondiaux du pétrole depuis 2014. Sur la même l’initiative PPTE, la période couverte par le
période, les dépenses hors dettes croissent DSCE, s’est traduite par une augmentation
continuellement, allant de 1 095,8 milliards progressive du stock de la dette publ que. Le
FCFA à plus du triple (4 654,5 milliards FCFA). ratio dette/PIB est ainsi passé de 16,3% en
Ainsi, de 2003 à 2018, les recettes propres de 2010 à 31,3% du PIB en 2017, puis à 36,8%
l’Etat ont doublé tandis que les dépenses hors en fin juillet 2019.
PREMIERE PARTIE : CHAPITRE 1 - REVUES DES POLITIQUES … 29
Graphique 3 : Evolution du ratio dette publique sur PIB entre 2006 et 2019 (%)
40,0 36,8*
36,0 33,1
31,3
32,0 27,5
28,0 24,7 25,5
22,6 23,3
24,0 21,4 19,9 20,8 20,3
20,0 16,1 16,3 17,3 16,9 16,0
16,0 11,7 13,2 13,4 13,1
9,9 9,0 8,9 9,6 10,2 10,9
12,0
8,0
4,0
0,0
27. Ce rythme d’endettement soutenu exige davantage de prudence, quoique les ratios de viabilité
de la dette publique du Cameroun demeurent en deçà des plafonds normatifs sur le plan multilatéral
(critère CEMAC) et sur le plan national (critères énoncés dans le DSCE). En effet, les ratios dette
publique (intérieure et extérieure) sur PIB 1 et dette extérieure sur PIB sont respectivement restés
inférieurs à 70% et 40%.
28. Pour ce qui est de l’équilibre extérieur, durant pratiquement toute la période du DSRP, la
balance commerciale était excédentaire. Depuis 2009, elle est devenue déficitaire et ce déficit s’est
davantage creusé durant la mise en œuvre du DSCE. Cette situation découle d’une part, de la crise
de 2008 survenue à la suite de la hausse des prix des produits de première nécessité entrainant ainsi
une baisse des taxes à l’importation de ceux-ci. D’autre part, elle pourrait s’expliquer par
l’importation massive des biens en capital pour la réalisation des projets structurants du DSCE
(barrages, ponts, port, autoroutes, etc.).
2,00 1,81
1,67
0,00
2,00
-3,80
4,00
-4,78
1 Taux d’endettement.
30 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
29. En ce qui concerne le secteur monétaire et très faibles sur la période. Deux (2) principaux
bancaire, les actifs financiers sont passés de indicateurs en sont révélateurs du faible
2 756 milliards de FCFA en 2009 à 5 958 développement du système monétaire : (i) la
milliards de FCFA en 2018. Les avoirs extérieurs masse monétaire en % du PIB est resté très faible
en devises sont restés confortables sur la en passant de 18,7% en 2009 à 23,5% du PIB
période en passant de 1 896 milliards de FCFA en 2018 ; ce taux est passé de 139,1% en 2009
(dont 1 368 milliards de FCFA en compte à 124% en 2018 pour la Malaisie et de 120%
d’opérations au Trésor français) en 2009 à 2 070 en 2009 à 124,3% en 2018 pour la Thaïlande ;
milliards de FCFA (dont 1 945 milliards de FCFA (ii) le crédit à l’économie en % du PIB est
en compte d’opérations au Trésor français) en également demeuré très faible (11,2% en 2009
2018. contre 15,9% du PIB en 2018). Cet indicateur
était de 111,6% en 2009 et 119,4% du PIB en
30. Globalement, le secteur monétaire 2018 pour la Malaisie et de 98,6% en 2009 et
camerounais affiche des performances de 111,7% en 2018 pour la Thaïlande.
développement et de financement de l’économie
60 55,7 56,8
50 44
39,9 37,5 39
40
30
20 12,2 8,9
10
0
Taux de pauvreté Taux de pauvreté rural Taux de pauvreté Indice de Gini
global urbain
2007 2014
61. Pour sa part, la CNPBM a indiqué que 63. Une conférence scientifique a été organisée
d’après de multiples évaluations, le Cameroun et a permis d’échanger avec la communauté
ne connaît pas un problème de vivre ensemble, universitaire et scientifique, sur les paradigmes
au vu du développement des rapports et cadres théoriques, mais aussi sur les grandes
intercommunautaires et de l’accélération de problématiques économiques, sociales et de
l’intégration nationale. Ainsi, le problème gouvernance du pays. Elle a également permis
viendrait plutôt de la répartition des avantages de recueillir les avis et suggestions des
et des infrastructures publiques entre les universitaires sur les stratégies et mesures
communautés et les localités. C’est cette structurelles à mener dans les divers domaines
répartition qui mérite d’être questionnée et du développement économique et social afin
véritablement adressée dans le cadre de la d’atteindre l’objectif de l’émergence. En plus des
stratégie nationale de développement. La aspects théoriques du développement
commission a aussi indiqué qu’à l’horizon de économique, les présentations et discussions
l’émergence, tout Camerounais devrait être menées lors de cette conférence ont porté entre
officiellement bilingue (anglais et français) et autres sur les thématiques relatives à : la
nationalement bilingue (2 langues nationales, compétitivité ; l’endettement ; le financement de
dont la langue de sa culture de naissance). l’économie ; la pauvreté et le développement du
monde rural ; le capital humain et la dynamique
démographique ; la gouvernance
PREMIERE PARTIE : CHAPITRE 1 - REVUES DES POLITIQUES … 37
institutionnelle ; et la décentralisation. A l’issue faciliter l’accès des agriculteurs au marché, aux
des travaux de cette conférence, il a été crédits, à la terre, à la formation et réduire les
recommandé : (i) de mener des politiques actives pertes post-récolte ; (iii) de réformer du système
pour la protection des branches vulnérables à de retraire afin qu’il soit un bonus pour le
l’implémentation des APE ainsi que le dividende démographique et la priorisation de
développement de nouveaux instruments la formation professionnelle ; et (iv) de définir
financiers adéquats aux besoins en capitaux du des priorités en matière de développement
secteur productif et redynamiser l’épargne du contrairement à l’approche du « big push » ainsi
système bancaire ; (ii) de restructurer les que la définition d’outils d’allocation équitable
producteurs autour de grandes coopératives des ressources aux CTD.
conformément à l’acte uniforme OHADA afin de
38 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
CHAPITRE 2 :
ORIENTATIONS GENERALES ET OBJECTIFS
DE DEVELOPPEMENT 2030
________________________________________________
73. La stratégie de mise en œuvre de la 2.1. ORIENTATIONS FONDAMENTALES
première phase de la Vision 2035 a reposé sur
l’augmentation substantielle du stock 76. Mix entre import/substitution et promotion
d’infrastructures pour faciliter l’accès aux des exportations. Pour la SND30, le
facteurs de productions et baisser leurs coûts, Gouvernement a opté pour la politique de
permettre aux entreprises d’accroître leurs substitution des importations et celle de
capacités de production et d’engendrer la promotion des exportations en s’appuyant sur
croissance. L’accent a donc été mis sur le capital les avantages comparatifs de l’économie
physique (réalisation des grands projets nationale. En effet, les consultations menées
structurants). jusqu’ici, suggèrent que les forces et les moyens
soient canalisés vers les solutions sectorielles et
74. La logique stratégique consistait à booster la industrielles développées localement pour
croissance économique par le biais induire une dynamique d’auto-renforcement de
d’investissements massifs. Elle était assise sur un la croissance à long terme, tout en mobilisant
portefeuille de grands projets industriels mieux l’utilisation de l’ingénierie combinant le
prometteurs, qui portaient notamment sur financement privé et l’aide au développement.
l’exploitation du fer, l’installation de nouvelles
alumineries, la liquéfaction du gaz, 77. Etat stratège et pragmatique. L’Etat mettra
l’exploitation du cobalt-nickel et du diamant, la en place les facilités pour l’émergence du
production d’engrais chimique, entre autres. secteur privé comme principal moteur de la
Toutefois, la réalisation de ces projets industriels croissance économique et réalisera des
était conditionnée par un certain nombre de interventions ciblées dans des secteurs
facilités comme l’énergie, les ports et les moyens hautement stratégiques, notamment via le levier
de transport. de la commande publique. Il sera question de
relancer l’économie nationale, à travers la mise
75. Mais, cette approche s’est avérée en place d’un système de transformation locale
moyennement efficace pour l’économie des matières premières soutenu par la
camerounaise qui a une forte propension à commande publique, pour satisfaire au mieux la
importer et qui subit comme tout pays ‘price- demande des agents économiques en biens et
taker’, les contre-coups d’une évolution souvent services par une offre locale de qualité et
défavorable des cours des produits primaires compétitive. En outre, il s’agira, en partenariat
d’exportation. Cette situation a privé l’économie avec le secteur privé, de renforcer la
de l’effet multiplicateur qu’elle aurait pu structuration des filières de production autour
attendre et contribué à creuser davantage la des « champions nationaux ».
balance commerciale et le déficit public. Elle a
en effet, conduit à une augmentation 78. Articulation entre planification indicative
particulièrement rapide du niveau et planification impérative. Sur le plan de sa
d’endettement, alors même que les devises conception et de l’approche de mise en œuvre,
s’amenuisaient. la présente stratégie nationale de
développement combine deux approches de
planification. C’est une combinaison entre le
format assez contraignant de la planification
quinquennale et celui indicatif de la planification
stratégique. Elle se rapproche des plans
42 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
quinquennaux, du point de vue de leur précision, revenu intermédiaire ; (iii) atteindre le stade de
de leur concision et de l’organisation de la mise Nouveau Pays Industrialisé ; et (iv) renforcer
en œuvre des projets et programmes concernés. l’unité nationale et consolider le processus
Cependant, elle se veut différente de ces démocratique.
derniers, qui étaient suffisamment exhaustifs
mais qui ne s’adaptaient pas rapidement aux 81. Pour maintenir le cap d’émergence à
mutations de l’environnement national et l’horizon 2035, la SND30 ambitionne de
international. procéder à la transformation structurelle de
l’économie en opérant des changements
fondamentaux dans les structures économiques
et sociales afin de favoriser un développement
2.2. PRINCIPES DIRECTEURS
endogène, inclusif tout en préservant les chances
des générations futures. Le cap étant de faire du
79. Les principes directeurs de la planification
pays, un Nouveau Pays Industrialisé, les
stratégique actuelle comprennent notamment la
efforts seront articulés autour de la stratégie
nécessité : (i) de maintenir stable le cadre
d’industrialisation, qui constitue donc le centre
macroéconomique ; (ii) d’une planification
d’intérêt de la présente stratégie nationale.
unique (qui articule clairement et sans ambigüité
la hiérarchie des divers outils de planification 82. A cet effet, elle met en perspective un cadre
sectorielle, thématique et spatiale) ; (iii) de d’objectifs stratégiques articulé avec des cibles
l’articulation de planification dans une logique comme suit :
de développement harmonieux, équilibré et - Mettre en place les conditions favorables
équitable du territoire ; (iv) de planifier l’action à la croissance économique et
de développement dans le cadre de la l’accumulation de la richesse nationale et
décentralisation ; (v) d’intégrer dans la veiller à obtenir les modifications
planification les exigences de rattrapage pour structurelles indispensables pour
les zones affectées par les crises sociales et l’industrialisation du pays. Il sera
sécuritaires ; (vi) d’intégrer les exigences d’unité question : (i) de porter le taux de croissance
dans la diversité et de l’amélioration du rapport annuel de 4,6% à 8,1% en moyenne sur la
entre l’Etat et les citoyens ; (vii) de renforcer la période 2020-2030 ; (ii) de porter la
gestion stratégique de l’Etat, et de créer des croissance du secteur secondaire (hors
conditions optimales pour que le secteur privé pétrole) à plus de 8% en moyenne ; (iii) de
prenne toute sa place et joue un rôle moteur ramener le déficit de la balance
dans l’économie ; (viii) de prendre en compte commerciale de 8,8% du PIB en 2018 à
dans la planification, les engagements moins de 3% en 2030. Cet objectif intègre
internationaux en matière de développement les ODD 8, 9, 11 et 12.
tout en les contextualisant et de veiller à
l’alignement effectif des interventions des - Améliorer les conditions de vie des
partenaires au développement sur les choix de populations et leur accès aux services
développement du pays. sociaux de base en assurant une
réduction significative de la pauvreté et
du sous-emploi. Comme cibles principales,
il s’agira : (i) de ramener le taux de
2.3. VISION 2035 ET OBJECTIFS pauvreté de 37,5% en 2014 à moins de
25% en 2030 ; (ii) de ramener le sous-
80. Les orientations de la présente stratégie emploi de 77% en 2014 à moins de 50%
nationale de développement qui couvre la en 2030 ; (iii) de porter l’Indice du Capital
deuxième décade 2020-2030 de la Vision Humain de 0,39 en 2018 à 0,55 et l’Indice
2035 s’articulent autour des objectifs formulés de Développement Humain de 0,52 en
dans ce cadre de référence. Cette Vision qui 2016 à 0,70 en 2030. La réalisation de cet
ambitionne de faire du Cameroun « un pays objectif contribue à l’atteinte des cibles des
émergent, démocratique et uni dans sa ODD 1 à 7 et l’ODD10.
diversité » intègre quatre objectifs généraux à
savoir : (i) réduire la pauvreté à un niveau - Renforcer les mesures d’adaptation et
socialement acceptable ; (ii) devenir un pays à d’atténuation des effets des changements
PREMIERE PARTIE : CHAPITRE 2 – ORIENTATIONS GENERALES … 43
DEUXIEME PARTIE :
PILIERS DE LA STRATEGIE
48
CHAPITRE 3
TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE
________________________________________________
88. La transformation structurelle de l’économie 91. Fort de ces constats, le Gouvernement entend
passe par une densification de l’industrie procéder à la transformation structurelle de
manufacturière ainsi que des secteurs des l’économie camerounaise en incitant, par des
services à haute productivité et un rattrapage mesures et des politiques volontaristes, à des
technologique, se traduisant par une hausse de changements fondamentaux dans les structures
la productivité dans l’agriculture et sa économiques et sociales, afin de favoriser un
modernisation, du fait de l’augmentation de la développement plus inclusif et durable sans
demande des produits agricoles. compromettre les chances des générations
futures. Pour y parvenir, il s’agira de : (i)
89. Cependant, le système de production de développer les industries manufacturières et
l’économie nationale est dominé par le secteur services ; (ii) développer la production et la
tertiaire qui a représenté 48,3% du PIB sur la productivité agricoles ; (iii) poursuivre la
période 2010-2018. Les exportations sont modernisation des infrastructures productives ;
constituées à 66% de matières premières ; (iv) renforcer l’intégration régionale et la
traduisant un faible niveau de transformation facilitation des échanges ; (v) dynamiser
qui ne permet pas de générer d’importantes davantage le secteur privé et faire émerger les
valeurs ajoutées et de tirer un meilleur profit des champignons nationaux ; (vi) intégrer
avantages comparatifs. De plus, la structure des davantage les préoccupations liées à
importations met en évidence une hausse des l’environnement et la protection de la nature ; et
biens de consommation finale dont la part dans (vii) renforcer le système financier national.
les importations est passée de 32% sur la
période 2000-2009 à 34% sur la période
2010-2017. Cette augmentation des 3.1. DÉVELOPPEMENT DES INDUSTRIES
importations sans contrepartie des exportations ET DES SERVICES
de valeur équivalente entraine un déficit de la
balance commerciale et donc une fuite des 92. En vue d’enclencher le développement
devises. En outre, la structure de l’emploi n’a pas industriel du pays, la première phase de la
enregistré de changements majeurs pendant les Vision a principalement porté sur la
deux dernières décennies, et demeure modernisation de l’appareil de production à
caractérisée par une concentration dans travers des investissements massifs dans les
l’agriculture de subsistance. infrastructures, notamment l’énergie, le
transport, les télécommunications et l’accès à
90. En définitive, la croissance du Cameroun l’eau. La mise en œuvre de ces politiques a
pendant cette période, quoi que significative, permis notamment de porter la part de
s’est caractérisée par une forte extraversion, ne l’industrie manufacturière dans le PIB de 8% en
permettant pas d’enclencher une véritable 2010 à 12,9% du PIB en 2016 dépassant ainsi
transformation structurelle de ses modes de la cible de 0,4 point. Cependant quelques
production en adéquation avec les dotations difficultés structurelles du secteur des industries
factorielles, notamment l’emploi, limitant ainsi les et services n’ont pas fondamentalement
gains de productivité liés à un meilleur changées. Les contraintes majeures concernent
développement des chaînes de valeur et les notamment : la faible compétitivité des
opportunités du marché international. En outre, entreprises (coût et qualité) ; l’insuffisance des
cette croissance s’est traduite par des fonds propres et des ressources managériales
déséquilibres, notamment le déficit structurel de liée à la nature principalement familiale de
la balance courante et une persistance du déficit l’actionnariat des entreprises ; la persistance et
budgétaire.
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 49
pratiques internationale des métiers d’ingénierie réviser la loi N° 98/013 du14 juillet 1998
et de construction ; (iii) bâtir une forte capacité relative à la concurrence ; (ii) transformer la
nationale de management de projets et Commission Nationale de la Concurrence en une
programmes industriels et infrastructurels en autorité indépendante avec des pouvoirs
alignant les curricula de formation dans ces renforcés ; (iii) moderniser les mécanismes de
métiers aux normes et bonnes pratiques contrôle et de répression des fraudes
internationales en vigueur dans ce domaine et à commerciales ; (iv) renforcer les capacités des
travers la création de l’ordre national des associations de droit des consommateurs et des
experts en management de projets ; (iv) créer structures en charge de leur encadrement ; (v)
les conditions favorisant le développement des développer l’infrastructure qualité notamment la
ordres nationaux des disciplines professionnelles normalisation, les règlements techniques (normes
critiques. rendues obligatoires), la métrologie ; et (vi)
reformer les circuits de commercialisation afin de
3.1.10. Développement des services non préserver les marges commerciales et les
financiers revenus des producteurs. Il sera aussi question :
(i) de poursuivre la mise en œuvre de la
118. Les services non financiers marchands Stratégie Nationale des Exportations ; (ii)
(transport, commerce, tourisme, art et culture, d’irradier le marché national, sous-régional et
sport, immobiliers et services liés à l’emploi) régional par les produits estampillés «Made in
jouent un rôle essentiel dans la mise en marché Cameroon» ; (iii) de développer le commerce
des produits industriels. Entre 2010-2018, ils ont électronique ; (iii) d’améliorer le système
représenté une part importante du PIB (48,3%) statistique du commerce extérieur afin de
mais l’analyse diagnostic spécifique de ce renforcer la veille commerciale ; et (iv) élaborer
secteur fait ressortir quelques difficultés qui une stratégie de défense commerciale. En outre,
empêchent son développement efficace. Il s’agit la politique des exportations sera renforcée à
notamment de: (i) la faible capacité à résorber travers la création et l’organisation de l’Agence
le déficit d’infrastructures qui limite l’offre des de Promotion des Exportations (APEX).
services de transport ; (ii) l’insuffisante
régulation du marché intérieur; (iii) la faible 121. Afin de promouvoir l’essor du
efficacité des politiques de développement du tourisme, le Gouvernement compte : (i) définir
tourisme, des arts et de la culture. Afin de tirer et organiser les priorités d’investissement (public
véritablement profit de l’économie de ce et privé) autour de deux ou trois produits
secteur, les autorités entendent promouvoir le touristiques phares ; (ii) se désengager
développement des services : (i) de transport ; progressivement de la gestion des
(ii) du commerce ; (iii) du tourisme ; (iv) des arts établissements hôteliers et prendre des mesures
et de la culture ; (v) de l’immobilier ; et (vi) ceux incitatives au développement des Partenariats
relatifs à l'emploi. Public-Privé dans les services touristiques,
artisanaux et culturels ; (iii) renforcer l’offre
119. Pour le développement des services de touristique notamment par la facilitation des
transport, le Gouvernement compte : (i) investissements hôteliers mais aussi par la
élaborer et mettre en œuvre un plan national de promotion des sites et évènements culturels ; (iv)
sécurité routière ; (ii) libéraliser le marché structurer les acteurs du secteur du tourisme ; (v)
national du transport aérien dans la perspective mettre en place un système d’information sur les
du marché unique du transport aérien africain ; produits touristiques ; (vi) développer
(iii) mettre en place une société de patrimoine l’éducation des populations à la culture
ferroviaire dans le cadre du programme de touristique ; (vii) veiller à l’application des
développement du réseau de chemin de fer ; (iv) normes dans les services hôteliers. L’objectif est
développer les services de transports urbains de de parvenir à 3 500 000 touristes par an, en
masse (Skytrains, Métro, tramway, etc.). diversifiant notamment l’offre touristique et en
promouvant le tourisme de luxe tels que le
120. En matière de commerce, afin de parcours de golf, les sports nautiques, etc.
garantir une concurrence saine et loyale sur le L’atteinte de cet objectif exige la mobilisation
marché intérieur, le Gouvernement entend : (i)
54 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
du secteur privé national et des investisseurs entreprises artisanales ; (iii) développer des
internationaux. mécanismes de commerce équitables pour les
produits artisanaux ; et (iv) mettre en place un
122. Dans le domaine des arts et de la mécanisme de financement adapté à l’artisanat.
culture, le Gouvernement entend développer
des industries culturelles créatives notamment à 125. Dans domaine du sport, le
travers la mise en place des plans de Gouvernement a entrepris depuis quelques
développement intégré des filières du années, le développement des infrastructures
patrimoine, du livre et de la presse, du cinéma, sportives pour les sports d’élite et de masse,
des média audio-visuels et interactifs, du design notamment à travers : (i) la réhabilitation de
et des services créatifs des arts, des arts visuels nombreuses infrastructures sportives à l’instar du
et de l’artisanat, des arts culinaires, des arts du stade omnisport et du stade militaire de
spectacle et les festivités. Plus spécifiquement il Yaoundé ; (ii) le lancement de plusieurs projets
s’agira : (i) de poursuivre l’inventaire du de structures d’encadrement en prélude à
patrimoine culturel et de le valoriser ; (ii) de l’organisation de la CAN 2021 telles que le
structurer les corporations et les métiers complexe sportif d’OLEMBE (Yaoundé), le
artistiques (musique, art plastique, complexe sportif de JAPOMA (Douala), le stade
photographie, etc.) ; (iii) de développer municipal de Bafoussam, etc.
l’industrie cinématographique ; (iv) d’intensifier
l’enseignement des arts dans les programmes 126. Soucieux d’une part de la rentabilité
scolaires par la réalisation des investissements financière de ces différentes infrastructures, et
conséquents ; (v) de créer sous la supervision des au regard des opportunités offertes par
CTD, les structures de formation et de promotion l’industrie du sport (confection des accessoires
des arts et de la culture (maisons de la culture, de sport), le Gouvernement entend mettre sur
conservatoires, etc.). pied une stratégie autour de l’économie du
sport. Il sera question de réorganiser le sport de
123. Le Gouvernement entend également masse et d’élite en vue de professionnaliser
accorder une attention particulière aux actions progressivement la pratique du sport dans les
suivantes pour le développement de ce secteur : domaines prometteurs, notamment le football.
(i) la modernisation du cadre réglementaire en Sur ce, le Gouvernement encouragera la
favorisant la promotion des normes ; (ii) promotion des activités culturelles et
l’amélioration de la compétitivité des entreprises l’organisation permanente des compétitions à
culturelles et de leurs produits ; (iii) le tous les niveaux (national, régional et communal)
développement de l’innovation dans toute la dans diverses disciplines. De plus, il encourage
chaine de valeur des filières ; (iv) la recherche les jeunes à se former davantage et à se
et le développement des nouveaux marchés à perfectionner dans les métiers de l’industrie
l’échelle locale, nationale, régionale et d’habillement et de la fabrication des
internationale notamment par la certification chaussures afin de produire massivement un
d’origine ; (v) l’amélioration des équipements et certain nombre d’accessoires sportifs (maillot,
infrastructures artistiques et culturelles ; (vi) le survêtement, tennis, godasse, ballon, etc.) pour
développement des différents maillons de la le marché local.
chaine de production de l’industrie, en
proposant des incitations fiscales et douanières. 127. S’agissant de l’immobilier, le
Gouvernement envisage : (i) d’accroître
124. Par ailleurs, afin de promouvoir un substantiellement l’offre publique et privée de
artisanat compétitif et performant qui contribue logement en lien avec le déficit estimé à plus
à l’amélioration des conditions de vie des d’un million de logements ; (ii) d’étendre et
artisans ainsi qu’au développement économique, accroître la disponibilité et l’accessibilité des
social et culturel, le Gouvernement ambitionne réserves foncières et des parcelles
de : (i) renforcer les capacités des artisans et aménagées notamment par l’aménagement
leurs organisations professionnelles ; (ii) mettre préalable des nouveaux quartiers urbains ; (iii)
en place un dispositif mutualiste de couverture de promouvoir le partenariat public privé dans
de risques encourus par les artisans et les la construction des logements par le secteur
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 55
privé ; (iv) de promouvoir les matériaux locaux Exploitations) et d’avoir multiplié les
permettant de réduire les coûts de réalisation programmes et projets dédiés au secteur en
des logements ; et (v) de réformer les entités l’absence d’un ciblage adéquat et d’une
publiques du secteur pour accroître leurs coordination insuffisante par les services
performances (Crédit Foncier, SIC, MAETUR). compétents. En effet, le secteur rural est
caractérisé par la prédominance des
128. En ce qui concerne les services liés à Exploitations Familiales Agricoles (EFA) dont les
l’emploi, en cohérence avec la stratégie capacités de production sont limitées par le
nationale de l’emploi, le Gouvernement entend : faible accès au crédit et aux intrants (engrais,
(i) réviser la réglementation de la branche semences améliorées, services vétérinaires de
d’activité qui concerne les services relatifs à qualité, technologie, etc..), l’utilisation des
l’emploi ; (ii) organiser la filière des services techniques rudimentaires et artisanales,
relatifs à l’emploi afin de faciliter le l’enclavement de certains bassins de production
développement des entreprises spécialisées conduisant à d’importantes pertes post-récolte,
(placement du personnel, recrutement, gestion ainsi que le vieillissement des populations
des ressources humaines, formation du rurales. Quant aux moyennes et grandes
personnel, etc.) ; (iii) développer des incitations exploitations, elles restent confrontées aux
relatives à l’emploi des jeunes ; (iv) restructurer difficultés d’accès aux grandes superficies, un
le Fonds National de l’Emploi (FNE) en vue de le faible lien aux entreprises et évoluent dans un
rendre plus efficace et plus professionnel. environnement des affaires non favorable
(sécurité foncière et contractuelle).
secteur agro-pastoral et notamment : (i) place de l’interprofession par filière ; (iii) mettre
accroître la productivité, la production et la en place un système d’informations sur le marché
compétitivité des produits agricoles (végétale, intérieur et à l’exportation (prix, normes à
sylvicole, animale et halieutique) ; (ii) faciliter l’exportation, critères de qualité, etc.) ; (iv) de
l’accès à la terre, aux équipements et renforcer le cadre de concertation impliquant
infrastructures de production ; (iii) structurer et tous les acteurs du secteur (Gouvernement,
renforcer les capacités des acteurs du secteur. société civile, secteur privé, partenaires
techniques et financiers, ONG et instituts de
134. Pour l’atteinte de ces objectifs, une recherche).
attention particulière sera accordée à certaines
filières prioritaires dont une partie servira 137. Pour ce qui est de l’accès aux intrants,
principalement au développement de l’agro- il s’agira :
industrie (riz, maïs, cacao/café, coton, sucre,
huile de palme, hévéa, banane-plantain, bois, - Pour la production végétale : (i) d’intensifier
lait, anacarde), qui sont sources de devises et et de valoriser les partenariats publics-
constituent des matières pour les agro-industries privés pour développer des systèmes
ainsi qu’aux produits vivriers (sorgho, manioc, industriels de pépinières à haut rendement ;
pomme de terre, poisson, miel) qui concourent à (ii) d’encourager les grandes et moyennes
la satisfaction de la demande des ménages en exploitations à développer leurs propres
produits alimentaires sur les marchés nationaux pépinières auxquelles auront accès les
et sous régionaux. En outre, le Gouvernement petits producteurs périphériques ; (iii) de
entend promouvoir le développement des réhabiliter le réseau de fermes de
produits agricoles de niches (Indication multiplication, de promotion et de diffusion
géographique tels que poivre de penja, miel du matériel végétal et aménager de
d’oku et produits de l’agriculture biologique) et nouveaux espaces de production de
une meilleure exploitation des produits forestiers semences de grande consommation ; (iv) de
non-ligneux. construire des usines de fabrication
d’engrais chimiques et autres produits de
3.2.1. Accroissement de la productivité, de la traitement ; et (v) d’intensifier en finançant
production et de la compétitivité des de manière adéquate la recherche agricole
produits agro-sylvo-pastoraux et menée par l’IRAD.
halieutiques
- Pour la production animale et halieutique :
135. L’accroissement de la productivité, de (i) veiller à la sélection des races animales
la production et de la compétitivité des produits et des espèces alevins productifs et adaptés
agro-sylvo-pastoraux et halieutiques va à l’environnement local ; (ii) produire et
s’appuyer sur : (i) la promotion d’une approche veiller à la bonne distribution des aliments
par filière structurée autour des chaines de (provendes) et des produits vétérinaires de
valeurs agropastorales et halieutiques, tout en qualité, permettant une croissance optimale
tenant compte des spécificités liées aux des espèces animales et halieutiques à un
différentes zones agro-écologiques ; (ii) le coût abordable pour le producteur local ;
soutien de l’accès aux intrants ; (iii) la promotion (iii) encourager des Partenariats Public-
des technologies les plus efficientes ; et (iv) la Privé pour la production industrielle et la
vulgarisation des résultats de la recherche. distribution des intrants nécessaires à la
production animale et halieutique (espèces
136. S’agissant de la promotion des animales, alevins, provende, etc.) ; et (iv)
chaines de valeurs agropastorales et développer la recherche sur les espèces
halieutiques, le Gouvernement entend : (i) animales et le protocole d’aliments.
encourager la constitution des moyennes et
grandes exploitations agricoles autour 138. En complément, les autorités entendent,
desquelles seront structurés les autres acteurs de de manière transversale : (i) veiller à l’assurance
la filière, en amont et en aval ; (ii) encourager et au contrôle qualité des intrants agricoles
la structuration des acteurs en vue de la mise en (semences, engrais, produits phytosanitaires,
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 57
produits vétérinaires, aliments pour bétail et anacarde). A cet effet, les autorités veilleront à
poissons, géniteurs améliorés, etc.) produits et la cohérence entre les interventions
commercialisés ; (ii) faciliter la création de d’aménagement, d’attribution et de mise en
réseaux de distribution ; (iii) contrôler la bonne valeur des terres.
application des règlementations en vigueur sur
les engrais, les pesticides, les produits 143. Pour l’accès aux équipements de
vétérinaires. production, le Gouvernement entend, dans le
domaine de l’agriculture et de la sylviculture : (i)
139. Concernant la promotion des veiller à la fonctionnalité des pools d’engins
technologies les plus efficientes et la régionaux ; (ii) faciliter la mise à la disposition
vulgarisation des résultats de la recherche, il des organisations des producteurs, des tracteurs,
s’agira de : (i) mettre en place un système du matériel de battage et de décorticage et de
d’information ayant notamment pour mission de tout autre matériel susceptible d’aider à
promouvoir les technologies les plus efficientes ; accroître la production ; (iii) réhabiliter et doter
(ii) favoriser l’entrée en relation contractuelle les fermes semencières notamment en chaînes de
des instituts de recherche et des acteurs de la conditionnement des semences et plants ; et (iv)
production à grande échelle des intrants mettre en place des unités de conservation, de
agricoles ; (iii) orienter prioritairement la stockage et de transformation des produits
recherche agricole sur les filières prioritaires ; agricoles.
(iv) assurer le financement public adéquat de la
recherche dans le secteur agricole. 144. Dans le domaine de la pêche et de
l’aquaculture, il s’agira d’améliorer les
3.2.2. Accès à la terre, aux équipements et équipements et infrastructures de production et
infrastructures de production de transformation, de conservation et de mise en
marché des produits halieutiques à travers : (i)
140. Dans la perspective de la mécanisation des appuis techniques et logistiques aux
agricole, le Gouvernement entend intensifier ses pêcheurs et aquaculteurs (filets de pêche,
actions : (i) d’accès à la terre ; (ii) d’accès aux barques, etc.) ; (ii) la dotation des
équipements de production ; et (iii) transformateurs des produits halieutiques en
d’amélioration des infrastructures de production matériels et équipements de séchage et de
en milieu rural. fumage de poissons ; (iii) la mise en place des
petites unités de froid et équipement des acteurs
141. En ce qui concerne l’accès à la terre, en caisse isothermes dans les zones à forte
le Gouvernement fera aboutir le processus de production halieutique ; (iv) l’aménagement des
réforme foncière dans le but de faciliter les centres d’alevinage et des parcelles aquacoles
investissements agricoles et industriels tout en dans les plans d’eau intérieurs et en mer pour
apportant aux promoteurs des projets, la leur mise à disposition aux privés ; (v)
sécurité juridique nécessaire à un retour l’aménagement des points de débarquement
d’investissement. Par ailleurs, le Gouvernement aménagés dans les principaux plan d’eaux et
entend élaborer le code rural, le code pastoral pêcheries ; (vi) le renforcement de la
et la loi d’orientation agro-sylvo-pastorales et surveillance afin de mieux gérer la ressource
halieutiques afin de mieux encadrer les activités halieutique dans la zone économique exclusive.
dans ledit secteur.
145. Dans le domaine de l’élevage, les
142. Le Gouvernement entend également autorités s’engagent à : (i) poursuivre la
procéder à l’aménagement des grands espaces construction des Stations d’Impulsion pour la
hydroagricoles, pastorales et aquacoles, qui Modernisation des Elevages (SIMEL) et les
seront attribués prioritairement aux grandes et rendre opérationnelles ; (ii) construire des pôles
moyennes exploitations, pour les filières de production, de transformation, de
agropastorales prioritaires retenues (riz, maïs, conservation et de stockage des produits
cacao/café, coton, canne à sucre, noix de d’élevage ; (ii) développer des réseaux de
palme, hévéa, banane plantain, bois, lait, laboratoires d’analyse et de fabrication des
bovine laitière, bovin viande, poisson, crevette, médicaments vétérinaires ; (iii) poursuivre la
58 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
construction des abattoirs, des aires d’abattage, 148. En ce qui concerne le renforcement des
des entrepôts frigorifiques et des parcs de capacités des acteurs, les actions de l’Etat
vaccination ; (iv) aménager des aires porteront sur : (i) la poursuite de la formation
d’hydraulique pastorale, des écloseries, des spécialisée dans les filières agricoles prioritaires
débarcadères, des centres de collecte et de dans les différents ordres d’enseignement ; (ii)
traitement de lait. l’amélioration de la fonctionnalité des centres de
vulgarisation chargés d’encadrer les
146. S’agissant de l’amélioration des producteurs tels que les postes agricoles, les
infrastructures d’accompagnement, le centres zootechniques et vétérinaires, et les
Gouvernement accompagnera les Collectivités centres régionaux de professionnalisation
Territoriales Décentralisées (CTD) dans agropastorales.
l’entretien, la réhabilitation et l’aménagement
des routes/pistes communales, l’aménagement
des réseaux d’irrigation, la construction des 3.3. DÉVELOPPEMENT DES
infrastructures de commercialisation et de INFRASTRUCTURES PRODUCTIVES
stockage, l’acquisition par les structures
d’encadrement (SEMRY, UNVDA, etc.), les 149. Conscient du rôle moteur des
technopoles et les CTD des engins adaptés aux infrastructures dans la facilitation des échanges
écosystèmes, l’amplification des actions et la promotion d’une croissance forte et
d’aménagement des espaces Hydro-Agricoles durable, le Gouvernement s’était engagé dans
(HA), des bas-fonds, des champs fourragers et le cadre de la mise en œuvre de la première
des couloirs de transhumance. Par ailleurs, le phase de la Vision à investir massivement dans
Gouvernement procédera à l’aménagement des les infrastructures afin de rendre l’économie
centres d'alevinage, des étangs piscicoles et des camerounaise compétitive. Il s’agissait
retenues d'eau à divers usages. notamment : (i) d’accroître la capacité de la
production d’énergie ; (ii) d’accroître le taux
3.2.3. Structuration et renforcement des d’accès à l’énergie électrique ; (iii) d’améliorer
capacités des acteurs l’accès à l’eau potable ; (iv) de développer
l’économie numérique ; (v) de maitriser le
147. Le Gouvernement envisage de développement des villes ; (vi) de développer
promouvoir : (i) la création sous l’impulsion des les infrastructures de transport.
CTD, dans les principaux bassins de production,
des Sociétés Coopératives de Développement 150. De façon générale, malgré la
regroupant des organisateurs des producteurs réalisation de plusieurs infrastructures au cours
(EFA, GIC et autres organisations) afin de des dix dernières années, d’importantes
faciliter l’accès des producteurs aux intrants, difficultés d’accès à ces infrastructures
d’améliorer la productivité agricole et le cadre demeurent. Cette situation découle de plusieurs
de vie des producteurs ; (ii) la finalisation de causes notamment : (i) la faible capacité de
l’arrimage de la loi nationale régissant le management des projets ; (ii) les lenteurs
secteur coopératif à l’acte uniforme OHADA sur constatées dans le processus de libération des
les sociétés coopératives ; (iii) la mise en place emprises et les modalités d’indemnisation et de
d’un système d’information sur l’agriculture et recasement ; (iii) l’absence des études
notamment les opportunités de marché, de préalables des projets d’infrastructure ; (iv) la
partenariat et de financement. En outre, le faible application des plans d’urbanisation des
autorités entendent mettre en place un système villes ; (v) la faible intégration multimodale des
de financement adéquat de l’agriculture et projets ; (vi) la faible de cohérence et
développer des nouveaux modes de l’insuffisance de coordination des interventions
financement adaptés à l’agriculture comme le dans les différents projets ; (vii) l’inefficacité du
warrantage, qui vise à réduire les problèmes système des marchés publics ; (viii) l’insuffisante
ponctuels des producteurs en mettant à leur valorisation de la sous-traitance ; et (ix) la
disposition, pour une petite partie de leur recherche inopérante dans le secteur.
production, des ressources financières et en 151. Pour rester sur le sentier de
stockant tout ou une partie de cette production. l’émergence à l’horizon 2035, les gaps relevés
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 59
devront être comblés tout en visant les cibles de Gouvernement entend porter à 5 000 Mw la
la Vision. Plus spécifiquement, il sera question : capacité d’énergie installée. Pour ce faire, il
(i) de finaliser prioritairement la mise en œuvre poursuivra sa politique de développement d’un
des grands projets de première génération ; (ii) mix énergétique basé sur : (i) l’énergie
d’assurer la fonctionnalité optimale des hydroélectrique ; l’énergie photovoltaïque ; (iii)
infrastructures existantes ; (iii) de réhabiliter les l’énergie thermique à base du gaz ; et (iv)
installations publiques détruites ou rendues l’énergie issue de la biomasse.
obsolètes du fait de leur inutilisation; (iv) de
rationaliser la mise en route de nouveaux projets 156. Concernant l’énergie hydroélectrique,
en respectant les normes de préparation des le Gouvernement poursuivra le développement
projets ; (v) de formuler les projets de manière des ouvrages de production à travers la
intégrée pour optimiser leur impact sur réalisation des projets en privilégiant l’approche
l’économie ; (vi) de systématiser la contre- des Partenariats Public-Privé et des Productions
expertise pour l’évaluation des coûts des Indépendantes d’Electricité (IPP) notamment la
infrastructures majeures ; (vii) de mettre en place construction des Barrages Hydroélectriques de :
un référentiel de coût ; et (viii) de renforcer le Nachtigal-Amont (420Mw) ; Bini à Warak
processus de priorisation et de sélection des (75Mw) ; Menchum (72Mw) ; Song-Ndong
projets. (270Mw) ; Grand-Eweng (1 800Mw) ; Katsina-
Ala (485Mw) ; Makaï (350Mw) ; Mouila-Mogue
152. Les principaux domaines concernés par
(420Mw) ; Kikot (450Mw) ; Ndjock (200Mw) ;
le développement des infrastructures sont :
Ngoila (84Mw) ; et Cholet (600Mw). Le
l’énergie, le transport, les télécommunications,
Gouvernement entend également réhabiliter
l’eau et l’assainissement, l’urbanisation et
certaines infrastructures hydroélectriques. Par
l’habitat.
ailleurs, il encouragera la construction de mini
centrales hydroélectriques dans les localités en
3.3.1. Infrastructures énergétiques
vue de satisfaire la demande des ménages
desdits localités. Une législation visant à stimuler
153. Durant la première phase de la Vision
l’investissement privé national dans la
2035, la capacité installée est passée de 933
construction des mini-centrales hydroélectriques
Mw à 1 650 Mw dégageant un gap de 1 350
et les centrales solaires sera adoptée afin de
Mw de capacité de production par rapport à la
porter l’accès à l’électricité à l’ensemble de la
cible de 3 000 Mw envisagée en 2020. Le taux
population d’ici 2030.
d’accès à l’électricité atteint 90% en milieu
urbain et seulement 20% en milieu rural.
157. Pour ce qui est de l’énergie
Toutefois, il faut relever la discontinuité du
photovoltaïque, dans le cadre de la poursuite
service d'électricité aux abonnés, en raison de
de l’amélioration du mix-énergie, le
nombreux délestages. Cette situation est
Gouvernement mettra en place une stratégie sur
redoublée par la vétusté des réseaux de
les énergies renouvelables avec des incitations
transport et de distribution qui occasionnent des
pour la vulgarisation et l’adoption du solaire
pertes d’environ 40% de l’énergie produite.
photovoltaïque. A cet effet, l’accent sera mis sur
le développement d’une capacité locale de
154. Parmi les raisons de ces insuffisances du
maintenance des équipements photovoltaïques
secteur figurent : (i) l’inadéquation globale entre
et progressivement l’appropriation de la
l'offre et la demande ; (ii) la vétusté des
technologie et la production du matériel
infrastructures de production, de transport et de
nécessaire.
distribution ; et (iii) le retard pris dans la
réalisation de nouveaux ouvrages de production
158. S’agissant du développement de
identifiés dans le Plan de Développement du
l’énergie thermique, le Gouvernement envisage
Secteur de l’Electricité (PDSE 2030).
réaliser les travaux d’extension de la Centrale
à Gaz de Kribi qui consistent à l’installation
155. Pour la période 2020-2030 et afin de
d’une capacité additionnelle de 114 Mw. Il
satisfaire la demande d’énergie de l'économie
continuera à développer la production du gaz
nationale et envisager des exportations
d’excédents vers les pays voisins, le
60 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
naturel liquéfié, ainsi que la livraison du gaz aux cependant noter que le programme de
industries. développement des infrastructures de transport
prévu dans le DSCE n’a pas été complètement
159. Pour ce qui est de l’énergie biomasse, mis en œuvre. Il a souffert de retards dans son
en raison de l’importance, de la diversité et de exécution, du fait de multiples causes.
la densité de son couvert forestier, ainsi que son
abondante végétation naturelle, le Cameroun 162. Pour la période 2020-2030, les
apparaît comme un grand réservoir d’énergie interventions en termes de construction,
biomasse. La demande nationale en énergie est d’entretien ou de réhabilitation des
actuellement couverte à 70% par l’énergie infrastructures de transport devront permettre
biomasse. A cette demande intérieure, il d’améliorer le niveau de service, suivant les
convient d’ajouter la forte demande mondiale normes indiquées, et résorber les déficits et gaps
en produits végétaux destinés à la enregistrés dans chacun des domaines suivant :
transformation en énergie biomasse, qui le transport routier, le transport ferroviaire, le
constitue une excellente opportunité pour les transport maritime, fluvial et lacustre, et le
exportations camerounaises de denrées- transport aérien. Un ensemble de réformes liées
énergie. Ainsi, le Gouvernement entend veiller à notamment à la gouvernance du secteur et à
la bonne utilisation de la biomasse et l’amélioration de la contribution du secteur privé
promouvoir la production des dérivées dans la construction des infrastructures de
énergétiques de la biomasse. transport sera mis en place. Par ailleurs, en
appui à ces différents modes de transports et à
160. Le Gouvernement envisage par ailleurs d’autres secteurs économiques, la modernisation
de moderniser les réseaux de transport par de la météorologie nationale fera l’objet d’une
l’opérationnalisation de la Société Nationale de attention particulière.
Transport d’Electricité (SONATREL). Plus
spécifiquement, il s’agira de réaliser plus de 163. Ainsi, le Gouvernement envisage de
460 Km de ligne de transport de 400 Kv et 4 développer des infrastructures de transport
postes de transformation ; de réhabiliter 3 assurant le désenclavement des bassins
postes de transformation et une vingtaine de industriels, l’approvisionnement des usines en
postes sources. Ce qui implique notamment la matières premières (particulièrement d’origine
construction des lignes : Ngaoundéré-Tibati (225 minière), l’écoulement des productions vers les
Kv) et Tibati-Ngaoundal (30 Kv) ; Bertoua- marchés intérieurs et extérieurs, ainsi que le
Garoua-Boulai-Meiganga-Ngaoundéré (225 transport des personnes. Toutes choses qui
Kv) ; Menchum-Bamenda (225 Kv) ; Memve’ele- réduiront les coûts des facteurs de production et
Kribi (225 Kv) ; Yaoundé-Abong-Mbang ; et amélioreront la compétitivité des entreprises
Nkongsamba-Bafoussam (225 Kv). La nationales, tout en renforçant l’attractivité du
modernisation du réseau de distribution pays. Les actions prioritaires porteront donc sur :
d’électricité par l’opérateur national fera (i) le renforcement des programmes d’entretien
également l’objet d’une attention particulière du et de réhabilitation des infrastructures ; (ii)
Gouvernement. l’extension et la densification des infrastructures
et des réseaux de transport routier, ferroviaire,
3.3.2. Infrastructures de transport fluvial, maritime et aérien ; et (iii) la gestion
domaniale et cadastrale.
161. Dans le cadre de la mise en œuvre du
DSCE, le Gouvernement avait prévu mettre 164. Infrastructures routières. S’agissant du
l’accent sur l’aménagement de nouvelles réseau routier national, qui constitue près de
infrastructures routières, portuaires et 85% de l’infrastructure de transport, le
ferroviaires qui accompagneraient les projets Gouvernement s’était fixé pour objectif de faire
prioritaires porteurs de croissance. Plusieurs passer la densité du réseau bitumé de 0,27
projets y relatifs ont effectivement été mis en km/1000 hbts en 2010 à 0,34 km/1000 hbts
œuvre et ont contribué fortement à renforcer la en 2020. Cet objectif consistait concrètement en
résilience du pays face aux multiples chocs la construction de 3 500 km de routes bitumées
internes et externes constatés. On peut et en la réhabilitation de 2000 km de routes
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 61
Tableau 2 : Répartition du réseau routier (en km) par catégories de routes et selon leur état en
2019
Catégorie de route Bitumée En terre Total
Routes Nationales 4 570 4 800 9 370
Routes Régionales 1 042 12 882 13 924
Routes Communales 1 562 96 568 98 130
Total 7 174 114 250 121 424
167. Cette faible qualité du réseau routier, construction des ponts métalliques, etc.); mais
évaluée à travers la faible densité du réseau aussi en lançant une nouvelle génération de
routier bitumé et à travers le mauvais état des projets autoroutiers (en Partenariat Public-Privé
routes eu égard à l’insuffisance de l’entretien et routiers (routes nationales, régionales et
routier, a un double impact. D’une part, elle communales) en accompagnement des priorités
alourdit le prix des transports, d’autre part, elle de développement agropastorales, industrielles
entraine la multiplication des accidents dont le et des services.
nombre moyen est évalué à plus de 3 200 par
an avec plus de 1 000 décès. 169. Le programme de maintenance du
réseau routier devra permettre, par l’entretien
168. Dans le cadre de la Stratégie permanent du réseau et par la réhabilitation de
Nationale de Développement-Cameroun 2030, plus de 3 000 km de routes bitumées, de
le Gouvernement entend porter la densité du conserver le bénéfice des investissements
réseau bitumé de 0,32 à 0,48Km pour 1000 routiers réalisés depuis le retour de la croissance
habitants. Il s’agira concrètement de bitumer au économique dans les années 90. La
moins 6 000 km de routes dans la période sous décentralisation sera ainsi mise à profit afin que
revue (avec une priorité pour les 4 800 km de les interventions soient décidées et réalisées au
routes nationales encore en terre), en plus près des constats faits sur le terrain.
parachevant les projets en cours (à l’instar de la
construction des routes Mengong – Sangmelima, 170. Un ensemble de mesures
Boucle du Dja (phase 2), Nkolessong-Nding et d’accompagnement va encadrer cet ambitieux
Nding-Mbgaba, Mbama-Messamena, programme de développement du réseau
Batchenga – Ntui – Yoko – Lena – Tibati, routier. Elles seront construites autour des
Sangmélima – Ouesso, Maroua – Mora et Mora priorités d’interventions suivantes : (i) la
– Dabanga – Kousseri, les projets du PLANUT, responsabilisation des CTD dans la l’entretien, la
l’autoroute Yaoundé-Douala phase1 ; la réhabilitation et la construction du réseau de leur
62 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
pays en fibre optique. Les actions menées ont d’investissement pour améliorer l’accès à l’eau
permis des avancées dont la construction de potable en milieu rural.
12 000 Km de fibres optique.
186. Pour ce qui est de l’assainissement, dont
183. Cependant, afin d’améliorer la situation est préoccupante aussi bien en milieu
l’accessibilité à l’internet haut débit par tous et urbain qu’en milieu rural, on assiste à une baisse
à moindre coût, le Gouvernement entend du niveau d’accès des populations à des
poursuivre le développement d’un écosystème installations sanitaires améliorées. En milieu
numérique de dernière génération et en faciliter urbain, le taux d’accès enregistré est de 58%
l’accès au plus grand nombre en assurant un alors qu’en milieu rural, ce taux est de 29%.
espace numérique performant et sécurisé, avec
un indice d’accès moyen supérieur à 0,4. Pour 187. L’objectif du Gouvernement est
cela, il s’agira : (i) d’achever les projets pour la d’atteindre un taux d’assainissement de 60% à
réalisation des travaux de pose de fibres l’horizon 2035. Pour y parvenir, les actions à
optiques dont notamment le projet National mener devront être orientées vers : (i) la
Broadband Network II, le projet de mise en réhabilitation des infrastructures existantes
Réseau National des Télécommunications réalisées dans leur très grande majorité depuis
d’Urgence (RNTU) et le projet Central African plus de 20 ans ainsi que la construction et la
Backbone ; (ii) de poursuivre le déploiement du consolidation des systèmes de traitement et de
réseau hinterland de fibre optique pour dépollution des eaux usées en milieu urbain ; (ii)
permettre le raccordement des usagers à l’extension des réseaux de drainage des eaux
l’infrastructure déjà réalisée et de protéger les de pluie dans les centres urbains ; (iii) la
transactions de données ; (iii) d’améliorer le construction et la réhabilitation des réseaux
cadre de régulation garantissant les conditions d'égouts en milieux urbain et périurbain ; et (iv)
d’une saine concurrence et l’ouverture du marché le contrôle régulier des installations des eaux
à de nouveaux acteurs du secteur ; (iv) de passer usées des industries installées en zone urbaine et
totalement de l’analogique au numérique ; et (v) particulièrement en zone rurale.
de développer des parcs numériques.
3.3.5. Modernisation urbaine
3.3.4. Infrastructures hydrauliques et
d’assainissement 188. Les objectifs fixés dans le DSCE pour
2020 ont principalement porté sur le rythme
184. Au cours de la première phase de la d’augmentation du taux d’urbanisation, la
Vision, l’objectif du Gouvernement a été de construction de voies bitumées et des logements
porter le taux d’accès à l’eau potable des sociaux. Plus concrètement, il s’agissait de
populations à 75%. Grâce aux actions menées réduire de moitié le pourcentage de la
dans le cadre de la mise en œuvre du DSCE, ce population urbaine qui n’a pas accès de façon
taux s’est significativement amélioré pour durable à un approvisionnement en eau
atteindre en moyenne 62% bien qu’il demeure potable, à l’électricité et aux TIC et de renforcer
en dessous de la cible. Cette situation s’explique l’industrie, le secteur privé, la gouvernance et les
d’abord par l’insuffisance des capacités de ressources humaines du sous-secteur urbain.
production installée et la vétusté du réseau de
distribution qui ne permet d’apporter qu’environ 189. La deuxième phase de la Vision
60% des eaux traitées vers les populations. envisage de mettre un accent particulier sur le
« secteur » urbain. Après la mise en œuvre du
185. Compte tenu de cette situation, les DSCE, le Cameroun reste confronté aux effets
autorités entendent : (i) enclencher le processus d’une urbanisation rapide et mal maîtrisée. En
de décentralisation de l’approvisionnement effet, plus de 50% de la population
public de l’eau potable ; (ii) créer un cadre camerounaise réside aujourd’hui en zone
favorable à l’installation des sociétés privées de urbaine. Par ailleurs, la majorité des industries
production et de distribution d’eau potable dans sont installées au centre ou à la périphérie des
les localités non couvertes dans le réseau public ; grandes villes. Or, les villes camerounaises
et (iii) mettre en place un programme n’offrent pas un cadre de vie approprié pour
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 65
196. Les axes stratégiques structurant ce plan de modernisation, mettra en place les
programme commun à l’ensemble des villes mesures d’accompagnement nécessaires,
porteront sur : (i) le développement des voies de notamment, un cadre incitatif à l’émergence des
contournement et pénétrantes ; (ii) la mobilité et sociétés immobilières industrielles au niveau
le système de transports inter modal (y compris national, un accès facilité à la propriété foncière
métro, tramway ou train) ; (iii) l’accès aux et immobilière, un cadre idoine à la mise en
logements ; (iv) l’aménagement de réseaux œuvre du programme dans un contexte de
d’assainissements compatibles aux impératifs décentralisation. Le financement de ce
d’émergence ; (v) l’amélioration de l’accès aux programme se fera dans le cadre des contrats
autres services sociaux (éducation, santé, eau, Plan Etat/Communes ou Etat/Régions, dans un
énergie y compris énergies renouvelables) ; (vi) cadre laissant la plus large place au partenariat
la promotion d’emplois décents ; (vii) public privé.
l’aménagement des zones industrielles et le
développement des services ; (viii) la 200. Ce plan sera applicable à toutes les
gouvernance et notamment le renforcement des communes du Cameroun et il sera mis sur pied un
instruments de planification et de mise en œuvre. kit d’infrastructures et d’équipement harmonisés,
au niveau des collectivités territoriales
197. La ville de Douala, à titre d’exemple, décentralisées. Ce kit définira le minimum et la
s’est dotée, des instruments de planification qualité des infrastructures et des équipements
urbaine qui constituent une véritable boussole requis dans une CTD selon sa taille et son
dont les objectifs dessinent en cette métropole, économie. Par ailleurs, le Gouvernement
un centre international d’affaires, une ville entend : (i) mettre en place un cadre incitatif à
portuaire et un hub aéroportuaire, un centre de l’émergence des sociétés immobilières
production industrielle et au final, une ville industrielles au niveau national ; (ii) faciliter
durable, résiliente et inclusive. l’accès à la propriété foncière et immobilière ;
(iii) veiller au respect des normes de construction
198. La ville de Yaoundé quant à elle se et à la formation de la jeunesse dans ce
donnerait le profil d’un centre politique sous domaine ; (v) promouvoir des programmes de
régional et régional, d’un centre administratif logements sociaux sur l’ensemble du territoire ;
digne d’une capitale politique, d’une ville (vi) entretenir, réhabiliter et développer des
agroindustrielle, d’une ville inclusive, résiliente et infrastructures urbaines ; et (vii) doter toutes les
ouverte au monde. municipalités d’outils de planification urbaine
(Plan Directeur d’Urbanisation, Plan
199. Le programme de Modernisation d’Occupation des Sols ou Plans Sommaires
Urbaine dessine ainsi pour chacune des grandes d’Urbanisation) et veiller au respect des
métropoles, autour de sa vision de prescriptions d’urbanisme qui y sont contenues.
développement, un ensemble d’opérations
portées par les axes stratégiques susmentionnés.
Le Gouvernement pour la bonne exécution de ce
67
Ainsi, dans le cadre de la seconde phase de la Vision 2035, le Gouvernement mettra un accent
particulier sur les grandes villes du pays en vue d’en faire des pôles de croissance économique
et des agglomérations urbaines modernes. A cet effet, un programme de modernisation urbaine
sera mis en œuvre sur la période 2020-2030 à travers :
Concernant particulièrement les villes de Douala et de Yaoundé, les axes d’intervention porteront
sur :
des opportunités et des incitations contenues principaux partenaires visés par la stratégie des
dans la législation foncière et domaniale. Le échanges commerciaux. Toutefois, les échanges
Gouvernement entend également : (i) finaliser la commerciaux à l’intérieur de la zone CEMAC se
réforme foncière domaniale ; (ii) poursuivre la sont dégradés entre 2007 et 2015. Concernant
mise en œuvre du programme de constitution les exportations, 14,3% des exportations
des réserves foncières et de création et étaient, en 2007, orientées vers le marché
d’aménagement des lotissements domaniaux ; CEMAC, (2ème demandeur des produits
(iii) alléger la procédure d’expropriation pour camerounais) contre seulement 7% en 2015, ce
cause d’utilité publique et les modalités qui met désormais la CEMAC au rang de 4ème
d’indemnisation à travers la réduction du demandeur des produits en provenance du
nombre d’étapes conduisant à la signature du Cameroun.
Décret d’indemnisation ; (iv) faciliter les
procédures d’acquisition foncière et 205. Cette faible performance du
d’indemnisation pour les projets Cameroun en matière d’intégration régionale
d’investissements publics ; (v) mettre en place s’expliquerait entre autre par :
une base de données fiables, cohérentes, et
- le faible degré d’intégration commerciale
pertinentes de la situation réelle du patrimoine
au niveau sous régional où le commerce au
immobilier de l’Etat notamment des terrains bâtis
sein des unions douanières de la CEMAC et
et non bâtis.
de la CEEAC représente en moyenne moins
de 4% du total des échanges commerciaux
de chaque état membre ;
3.4. INTÉGRATION RÉGIONALE ET
FACILITATION DES ECHANGES - la persistance et la prolifération des
pratiques anti-concurrentielles
3.4.1. Intégration régionale (contrebande, contrefaçon, dumping,
fraude douanière, spéculation, etc.) visant à
203. Dans le cadre de la mise en œuvre des créer la rareté des biens, le coût élevé du
politiques de développement sur la période transport et le manque de financement pour
2010-2019, la stratégie d’intégration régionale le commerce, ou encore l’incapacité des
du Cameroun était axée principalement sur : (i) entrepreneurs, par manque de savoir-faire,
le renforcement et la rationalisation des à pénétrer de nouveaux marchés ;
institutions et des mécanismes de convergence et - la faible performance des services
d’intégration (politique, économique et douaniers qui constituent une entrave
monétaire) en Afrique en commençant par majeure à la fluidité des échanges
l’Afrique Centrale (CEMAC, CEEAC) ; (ii) la régionaux et internationaux ;
suppression de toutes les entraves aux échanges
intra régionaux afin d’aboutir à un espace - la persistance des procédures manuelles et
économique unique et intégré ; (iii) la mise en des modalités de production de l’Attestation
place de politiques communes dans les de Vérification des Importations (AVI) ;
principaux domaines de la vie économique et
- la présence des coûts indirects liés aux
sociale pour éviter de créer des distorsions et
procédures douanières complexes ;
des déséquilibres préjudiciables à la cohésion
régionale ; et (iv) la concertation, voire la mise - la multiplicité des tracasseries des agents
en commun des moyens pour la défense des de sécurité portant atteinte à la facilité du
intérêts communs au plan international et la transit et échange des marchandises.
solidarité sous régionale.
206. Pour la période 2020-2030, la
204. Sur cette période, les échanges politique de développement du Cameroun
commerciaux été marqués par une s’inscrira dans une perspective de renforcement
diversification des partenaires commerciaux, de l’intégration régionale afin de stimuler la
une attention particulière était portée vers la croissance nationale, rendre plus efficace le
CEMAC, le Nigéria, les pays émergents, l’UE et cadre institutionnel des échanges régionaux,
les États-Unis d’Amérique (USA) qui sont les d’accroître les flux commerciaux et
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 69
209. Pour ce qui est de l’intensification des domaine de la production industrielle. Les
relations économiques avec certains pays de échanges avec ce pays devront couvrir toute la
la CEEAC, le Cameroun entend explorer toutes gamme des produits, partant des produits
les possibilités que lui offre la coopération primaires (pétrole), des produits alimentaires et
régionale pour adresser certaines industriels, aux services (fourniture d’énergie).
problématiques nationales, à l’instar du sous-
dimensionnement des marchés. Dans cette 211. Cette politique de développement des
optique, l’ambition du Gouvernement est de échanges commerciaux s’étendra, dans le cadre
promouvoir les relations commerciales dans la de la Zone de Libre-Echange Continentale
CEEAC dans le but d’accroître le volume des Africaine, à la sous-région Afrique de l’Ouest, à
échanges. l’Afrique Australe, à l’Afrique de l’Est et du Nord
avec éventuellement des objectifs spécifiques
210. En ce qui concerne la conquête des par région.
marchés à fort potentiel de développement,
dans la perspective de la diversification des 3.4.2. Facilitation des échanges
échanges commerciaux avec l’extérieur, le
Gouvernement se propose d’aller à la conquête 212. La facilitation des échanges joue un
des marchés à fort potentiel de développement. rôle capital dans le développement et le
Dans un premier temps, le Gouvernement renforcement de la compétitivité d'un pays. En
élaborera une stratégie efficace de permettant le commerce des biens de façon plus
développement des échanges avec le Nigéria, rapide et rentable, la facilitation des échanges
pays frontalier sur plus de 1000 km (avec 136 est considérée comme un élément crucial pour la
millions d’habitants) et qui dispose d’un certain croissance économique d’un pays. En effet, les
nombre d’atouts en matière de PME dans le nombreuses formalités administratives à
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 71
30 le nombre de banques à l’horizon 2030 ; (ii) boursier afin de réinvestir dans de nouvelles
s’assurer de l’application effective de la entreprises. Par ailleurs, il s’agira de mettre en
réglementation sur le service bancaire minimum place un cadre légal et règlementaire
garanti par l’ensemble des banques de détail. suffisamment attractif pour le développement
des institutions de capital-investissement privées
245. Etablissements de microfinance ou étrangères.
(EMF). L’inclusion financière sera fortement
favorisée par le maintien et la densification des 249. Banques de financement et
EMF. A cet effet, le Gouvernement veillera au d’investissement (BFI). Afin d’offrir des
développement de leurs activités dans toutes les solutions de financement des projets (project
Régions du Cameroun ainsi qu’à leur viabilité finance) et de financement structuré (structure
financière (un réseau de plus en plus vaste finance) aux entreprises, à l’Etat et aux CTD, le
d’agences) et au renforcement de leur Gouvernement veillera, en liaison avec la BEAC
supervision. Leur nombre pourrait ainsi passer et la COBAC, à réglementer les métiers de
de 500 en 2017 à 750 en 2030. banque de financement et d’investissement, en
les distinguant des banques de détails. Dans
246. Banques islamiques. Au regard de la cette optique, la promotion des champions
montée et du succès grandissant de la finance nationaux dans cette activité centrale du secteur
islamique au niveau mondial, tenant compte de bancaire est indispensable pour la dynamique
la forte communauté musulmane dans le pays et de la transformation structurelle de l’économie
en Afrique centrale, le Gouvernement va inciter nationale.
activement la BEAC et la COBAC à réglementer
la filière de la finance islamique pour diversifier 250. Institutions de crédit-bail. Le nombre
l’offre de financement de l’économie. d’institutions offrant les solutions de crédit-bail
reste encore très limité. Le Gouvernement entend
3.7.2. Développement du financement poursuivre la promotion de l’activité de crédit-
local des investissements et des bail pour accroître l’offre de ce type de
exportations financement à moyen et long terme. Ainsi,
l’accroissement du nombre des institutions
247. Le volume d’investissement nécessaire spécialisées dans le crédit-bail pourra
pour la transformation structurelle de l’économie s’appuyer sur le développement du concept de
requiert la disponibilité d’une offre substantielle la finance islamique.
et robuste de financements à long terme visant
à renforcer les fonds propres et quasi-fonds 251. Institutions de financement du
propres ou les prêts à long terme. A cet égard, développement (IFD). La filière des institutions
le Gouvernement facilitera la mise en place et de financement du développement reste encore
le développement des institutions ci-après : très limitée et embryonnaire. Ainsi, pour
accroître substantiellement l’offre de
248. Institutions de capital-investissement. financement des investissements et du
Le capital-investissement vise à renforcer les développement, le Gouvernement envisage : (i)
fonds propres et quasi-fonds propres des la mise en place effective de la Caisse de
entreprises y compris les services de conseil et Dépôts et Consignation (CDC) créée par décret
d’accompagnement. A cet égard, le n° 2011-105 du 15 avril 2011 ; (ii) promouvoir
Gouvernement va engager les mesures de le développement des assurances et leur apport
développement de cette filière par la dans le financement de l’économie.
transformation de la SNI en un fonds
d’investissement capable d’apporter des fonds 252. En outre, il s’agira de : (iii) réformer le
propres dans des entreprises en création Crédit Foncier du Cameroun (CFC) pour
(capital-risque) ou en expansion (capital de véritablement accompagner le développement
développement). Une fois le développement de de l’immobilier et du logement ; (iv) transformer
ces entreprises consolidées, la SNI devra la Banque Camerounaise des PME en une
obligatoirement en sortir et réaliser des plus- banque publique d’investissement ; (v) créer un
values par la cession de ses parts sur le marché fonds de garantie pour accompagner le
78 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
financement des PME et des projets porteurs ; projets en Partenariat Public-Privé obéissent à
(vi) mettre en place une Banque d’Import-Export un cadre unique concomitamment à la mise en
(EXIM BANK) ou une agence de crédit place d’un fonds de préparation des projets en
d’exportation ; (vii) réformer le Fonds PPP.
d’Equipement et d’Intervention Intercommunale
(FEICOM) pour en faire une véritable institution 256. Les financements par dettes. La levée
de financement du développement des CTD en des financements auprès des banques
cohérence avec la décentralisation ; et (viii) internationales et des PTF sera soutenue par le
créer une banque agricole dédiée au Gouvernement à travers plusieurs mesures
financement de la production et de la notamment : (i) l’actualisation et la diffusion des
compétitivité des exploitations agricoles. Par guides pratiques sur les modalités de
ailleurs, le Gouvernement étudiera la possibilité financement auprès des différents guichets de
de regrouper au sein d’une banque de financement des PTF ; (ii) la mise en place d’un
développement unique les différents guichets programme d’assistance à la mobilisation des
cités ci-dessus (PME, agriculture, habitat, fonds financements internationaux auprès des PTF par
de garantie, CTD). le secteur privé intégrant en particulier
l’exigence de la préparation des projets
253. Marchés financiers ou marchés bancables et des business plans crédibles ; (iii)
directs de capitaux. L’achèvement de la fusion la mise en place d’un programme de relèvement
des deux marchés financiers du Cameroun et de de l’ingénierie financière de l’Etat en vue d’une
l’Afrique Centrale offre une bonne base pour mobilisation adéquate des financement
accroître le financement des entreprises, des internationaux ; et (iv) l’élaboration et la mise en
Etats et des CTD. Dans ce cadre, le place d’une procédure de recherche, de
Gouvernement envisage : (i) de renforcer les négociation, de signature et de gestion des
mesures visant à rendre plus attractif le recours financements internationaux du Gouvernement
à la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique intégrant tous les aspects critiques notamment les
Centrale (BVMAC) ; (ii) d’introduire en bourse les clauses fiscales, douanières et de mise à
principales entreprises publiques ; et (iii) de disposition des fonds de contrepartie.
procéder à la cession en bourse des
participations de la SNI. 3.7.4. Développement du crédit
fournisseur
3.7.3. Renforcement du financement
régional et international des 257. Pour combler l’absence d’un cadre
investissements et des exportations légal et règlementaire favorisant le
développement du crédit inter entreprise, le
254. En complément au secteur financier Gouvernement s’engage à élaborer une loi sur
local, le renforcement des liens avec le secteur le crédit fournisseur régulant en particulier les
financier régional et international sera délais de paiement et prévoyant la mise en
recherché activement pour accroître le place d’un observatoire y relatif.
financement des investissements et des
exportations. Dans cette optique, les mesures 3.7.5. Mobilisation des financements de la
seront planifiées dans deux segments du diaspora et rapatriement des
système financier régional et international : (i) capitaux
les financements par fonds propres ; et (ii) les
financements par dettes. 258. S’agissant de la mobilisation des
financements de la diaspora, afin de mieux
255. Financements par fonds propres. En mobiliser l’épargne de la diaspora qui a atteint
dehors des actions menées par le Gouvernement environ 200 milliards de FCFA en 2018, le
pour attirer les IDE et conclure des lignes de Gouvernement veillera à : (i) faciliter la création
financements avec les partenaires bilatéraux et d’un ou de plusieurs fonds d’investissement axé
multilatéraux, le Gouvernement compte réviser sur la levée des fonds de la diaspora ; et (ii)
le cadre légal et réglementaire régissant les mettre en place des dispositions légales pour
Partenariats Public-Privé (PPP) afin que tous les sécuriser les fonds de la diaspora.
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 3 – TRANSFORMATION STRUCTURELLE … 79
60-64
50-54
40-44
30-34
20-24
10-14
0-4
20,0% 10,0% 0,0% 10,0% 20,0%
%Femmes %Hommes
L’enjeu pour les dix prochaines années est donc d’investir suffisamment et de manière efficiente
sur le développement humain de la jeunesse afin que la situation favorable à venir qui sera celle
d’un rapport de dépendance démographique plus faible coïncide avec une période ou le
rapport de dépendance économique est le plus élevé. Pour y parvenir, l’Etat s’engage à investir
sur le capital humain des jeunes générations afin de tirer le meilleur parti de la structure de sa
population qui sera favorable au dividende démographique d’ici 2030. L’amélioration des
compétences et de l’employabilité des personnes actuellement actives, mais sans réel potentiel
et exclu du marché du travail sera également un réel impératif. Le défi sera de porter le rapport
de dépendance économique en dessous de 240 pour 100 tel qu’observé dans certains pays
émergents. L’enjeu pour les pouvoirs publics sera donc d’exploiter au maximum l’opportunité
qu’offre le dividende démographique avant que les nombreuses cohortes actuellement aux
portes de la vie active ne sortent du marché du travail du fait de la vieillesse et constitue de
nouveau un fardeau pour la société.
garçons suivent, de manière égalitaire, un cycle cycle primaire et le premier cycle du secondaire
complet d’enseignement primaire gratuit et ouverts au plus grand nombre d’enfants de 6 à 15
secondaire à bas coût et de qualité, qui ans, et permettant de porter le niveau moyen
débouche sur un apprentissage véritablement d’instruction sur un sentier cohérent avec la Vision
utile. Les actions envisagées seront articulées 2035. ». Pour y parvenir, les autorités comptent :
autour de la correction des disparités (i) fixer l’organisation générale des scolarités,
géographiques, de l’amélioration de la (ii) définir les profils de scolarité ; (iii) réformer
politique du manuel scolaire et de la mise en les curricula ; (iv) réaménager les outils et
place de l’enseignement fondamental mécanismes de gestion des flux ; (v) définir
l’organisation de l’administration de
279. En ce qui concerne la correction des l’enseignement fondamental, (vi) déterminer le
disparités géographiques, le Gouvernement rythme d’expansion de l’enseignement
s’attellera à réduire les écarts, combler les fondamental ; et (vii) opérer des choix quant à
retards des localités et catégories sociales les la pédagogie, aux contenus et aux finalités.
moins nanties. Plus spécifiquement, il s’agira : (i)
de définir des normes de péréquation des 282. Par ailleurs, il sera question : (i) de
infrastructures et du personnel enseignant dans poursuivre l’implantation des Centres
les Régions et les communes avec un accent d’Orientation Scolaire, Universitaire et
particulier sur les Régions de l’Extrême-Nord, du Professionnelle (COSUP) dans les Régions non
Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; (ii) d’assurer un encore pourvues ; (ii) d’élaborer une carte
accès équitable des apprenants des deux sous- éducative de l’éducation extrascolaire et de
systèmes (francophone et anglophone) aux l’alphabétisation fonctionnelle pour résorber la
enseignements similaires, (iii) d’éliminer les faible visibilité de ce type d’éducation ; (iii) de
inégalités entre les sexes dans le domaine de promouvoir l’accès aux jeunes et adultes qui le
l’éducation et d’assurer l’égalité d’accès des désirent en matière d’alphabétisation et
Personnes Socialement Vulnérables (personnes d’éducation non formelle.
handicapées, minorités, enfants vulnérables etc.)
à tous les niveaux d’enseignement et de 4.2.2. Qualité, employabilité et
formation professionnelle ; (iv) de développer entreprenariabilité
l’enseignement préscolaire communautaire,
notamment en milieu rural. 283. La qualité du système d’éducation et
de formation, l’employabilité,
280. S’agissant de l’amélioration de la l’entreprenariabilité, les contenus et la qualité
politique du manuel scolaire, le Gouvernement de l’offre d’éducation ne sont pas toujours en
s’engage à assurer la disponibilité des manuels adéquation avec la demande du système
et à réduire les coûts d’accès aux manuels productif en termes de main d’œuvre et
scolaires. Pour ce faire, il entend : (i) promouvoir d’entrepreneurs ou créateurs d’entreprise. En
des manuels scolaires utilisables pendant au effet, il n’existe pas une définition du profil type
moins six (06) années consécutives ; (ii) du capital humain ou une priorisation en termes
promouvoir l’utilisation d’un seul manuel par de formation et de compétences qui répondent
matière et par classe au niveau national ; (iii) aux options et choix du développement
instaurer une politique de gratuité des manuels économique et industriel. Ainsi, pour pallier ces
scolaires pour les matières essentielles dans les manquements, un accent sera mis sur la
écoles primaires publiques. Le Gouvernement formation des formateurs, le renforcement du
entend aussi établir une réglementation et des patriotisme économique, l’offre de formation
procédures claires et rigoureuses afin d’assurer technique et professionnelle.
une bonne mise en œuvre de la politique de
distribution des manuels scolaires. 284. En ce qui concerne la formation des
formateurs, le Gouvernement envisage de
281. Quant à la mise en place de s’assurer de la prise en compte des valeurs
l’enseignement fondamental, le Gouvernement sociales (vivre ensemble, patriotisme,
a pris comme option de mettre en place « un bilinguisme, etc.) dans les programmes de
enseignement fondamental de qualité couvrant le formation sur toute l’étendue du territoire axée
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 4- DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN 85
sur les normes internationales. A cet effet, il de : (i) promouvoir l’accès égal des jeunes à un
s’agira d’assurer, de manière permanente, la enseignement technique et professionnel de
formation des formateurs qui seront par la suite qualité et à un coût abordable ; (ii) favoriser
déployés dans les localités. La mise en œuvre de l’augmentation considérable du nombre de
cette action consistera à offrir aux encadreurs, jeunes et d’adultes disposant des compétences,
des formations qui leur permettent, à leur tour, notamment techniques et professionnelles
de dispenser des programmes d’enseignements nécessaires à l’emploi décent et/ou à
bilingues, instructifs sur le patriotisme l’entrepreneuriat de qualité dans les métiers des
économique, valorisant le rôle civique et sous-secteurs moteurs de l’industrialisation
économique de l’entrepreneur ou du créateur (énergie, agro industries, forêt-bois, coton,
d’entreprise et plus orientés vers la formation textile, cuir etc.) ; (iii) renforcer l’utilisation des
technique et professionnelle en cohérence avec technologies de l’information et de la
les normes internationales de chaque domaine. communication à tous les niveaux
d’enseignement et de formation ; (iv) densifier la
285. Pour le renforcement du patriotisme, formation des formateurs dans l’Entreprenariat
le Gouvernement entend promouvoir et les Sciences et Technologies (ST) ; (iv) ouvrir
systématiquement les valeurs liées au vivre des classes spécialisées en vue de renforcer la
ensemble, à la citoyenneté et au patriotisme professionnalisation et la qualité des
économique, social, environnemental et politique enseignements aussi bien pour l’emploi que pour
d’ici 2030. En d’autres termes, il entend l’entreprise ; (v) mettre en place une plateforme
introduire dans les contenus et programmes de de révision des curricula de formation entre les
formation, des enseignements relatifs aux ministères en charge de l’éducation ; (vi)
valeurs sociales et économiques nécessaires au développer le système de valorisation des
renforcement de l’esprit patriotique et l’esprit acquis de l’expérience ; et (vii) adapter le cadre
d’entreprise chez les apprenants. De manière juridique qui régit le secteur aux nouvelles
spécifique, les autorités comptent : orientations.
- améliorer la pratique du bilinguisme dans
287. Quant à la formation professionnelle,
toutes les couches de la société par la
il s’agira de mener une politique ciblée sur le
création et la mise en œuvre des
métier et adéquate, de formation de courte
programmes scolaires spécifiques dès la
durée, centrée sur la certification des
maternelle ;
compétences conformes à la norme ISO 17024.
- renforcer le programme d’éducation civique A ce titre, le Gouvernement entend en cohérence
à tous les niveaux, en mettant l’emphase sur avec le plan de rattrapage et de
les valeurs éthiques, morales et développement technologique : (i) renforcer
patriotiques ; l’offre de formation initiale, continue et par voie
de l’apprentissage par une plus grande
- renforcer l’enseignement des langues implication des professionnels à la formation et
maternelles ; à la certification conforme à la norme ISO
- renforcer ou introduire les programmes sur 17024 ; (ii) mettre en place un cadre national
l’esprit d’entreprise, le rôle de de certification et de qualification ainsi d’une
l’entrepreneur dans la société et le agence d’accréditation des organismes de
patriotisme économique axé sur la priorité métrication ; (iii) développer la gouvernance
au « Made in Cameroon » dans la partenariale avec un renforcement du
consommation et l’investissement ; Partenariat Public-Privé ; (iv) développer des
incubateurs d’entreprises dans les établissements
- veiller à l’introduction suffisante dans les de formation professionnelle ; (v) adapter les
programmes scolaires, des réalités formations professionnelles aux atouts et
historiques, sociologiques, économiques et avantages spécifiques de chaque région ; (vi)
culturelles du Cameroun et de l’Afrique. spécialiser des institutions supérieures de
formation selon les zones agro-écologiques et
286. S’agissant de l’offre de formation dans les sous-secteurs moteurs de
technique et professionnelle, il sera question l’industrialisation du pays ; (vii) élaborer et
86 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Comme pour les organismes de certification des produits, des services et des systèmes de
management, cette norme internationale a été élaborée en vue de créer et de promouvoir une
référence acceptée à l'échelle internationale pour les organismes procédant à la certification de
personnes. La certification de personnes est un moyen d'assurer que la personne certifiée satisfait
aux exigences du dispositif professionnel particulier de certification. La confiance dans les
différents dispositifs particuliers de certification est obtenue au moyen d'un processus
d'évaluation et de réévaluation périodique de la compétence des personnes certifiées.
l’utilisation des protocoles de diagnostic et le 311. Par ailleurs, en vue de réduire les
respect des normes de prise en charge dépenses directes des ménages, en attendant la
hospitalière et communautaire des cas seront prise en charge de certaines pathologies par la
contrôlés de manière beaucoup plus stricte. CSU, il sera nécessaire de continuer à
L’accent sera également porté sur la promouvoir la gratuité ciblée ou la subvention
densification de l’offre des services pour soins de la demande de certaines populations, à
spécialisés, avec une attention particulière pour travers notamment le Chèque santé, les kits
la prise en charge notamment du handicap et de obstétricaux et les mutuelles de santé.
la santé mentale, des troubles du
développement, des grands brûlés, et des soins 312. Dans l’optique d’améliorer la
palliatifs et d’accompagnement. protection, l’équité, la disponibilité et
l’accessibilité des médicaments, le
4.3.4. Renforcement du système de santé Gouvernement entend mettre en place une
politique de développement et de promotion
308. Dans la perspective du renforcement des industries pharmaceutiques locales. Par
du système de santé, les autorités envisagent : (i) ailleurs, il sera question de : (i) mettre en place,
améliorer l’efficacité du système de santé en de manière ciblée et en liaison avec les CTD, un
mettant à profit la décentralisation ; (ii) mettre dispositif de distribution des médicaments
sur pied la Couverture Santé Universelle ; (iii) essentiels aux populations les plus vulnérables
promouvoir le développement d’une industrie des zones défavorisées ; (ii) mettre en œuvre un
pharmaceutique locale ; (iv) favoriser la plan de structuration du sous-secteur de la
performance hospitalière et la démarche médecine traditionnelle en vue de normer et de
qualité dans les FOSA ; (v) renforcer vulgariser les produits qui en sont issus ; et (iii)
l’accessibilité géographique aux soins de santé ; valoriser les résultats de la recherche et le
(vi) disposer de personnels de santé qualifiés et patrimoine thérapeutique national au sein de
motivés ; et (vii) améliorer la gouvernance l’industrie pharmaceutique.
sanitaire.
313. Concernant la performance
309. En vue d’améliorer l’efficacité du hospitalière et la démarche qualité dans les
système de santé, le Gouvernement entend FOSA, le Gouvernement s’engage à : (i)
mettre à profit toutes les opportunités qu’offre introduire des contrats de performance
la décentralisation, en termes de gestion des hospitalière pour favoriser la qualité des soins
FOSA et du personnel de santé. A cet effet, les et l’autonomisation des FOSA ; (ii) instituer une
autorités comptent allouer aux CTD toutes les charte du malade indiquant les droits et devoirs
ressources nécessaires à l’exercice des du patient au sein des FOSA ; et (iii) systématiser
compétences qui leur sont dévolues en matière l’utilisation d’un dispositif uniforme de collecte
de santé. statistique dans les FOSA publiques et privées.
et de distribution d’eau potable au niveau éparse dans les domaines de la sécurité sociale,
communal ; (ii) réviser la loi N° 98/005 du 14 des transferts sociaux, de l’action sociale, de la
avril 1998 portant régime de l’eau ; (iii) promotion du genre, et de la communication
élaborer et mettre en place un plan de pour le développement social.
développement sectoriel à long terme et un
programme d’investissement conséquent en 325. Dans le but de renforcer la présence
appui aux CTD. En outre, il sera aussi question sociale de l’Etat et de promouvoir le bien-être
de suivre la satisfaction du service et la des populations notamment les plus vulnérables,
planification de l’extension du réseau d’eau le Gouvernement entend consolider les acquis et
potable selon l’évolution démographique et de élargir le champ de protection sociale au plus
développer les capacités techniques (notamment grand nombre. Ainsi, l’objectif est d’élargir la
pour la réalisation des petits réseaux d’eau couverture sociale des populations, en
potable) en mobilisant le secteur privé de façon particulier les plus vulnérables en intégrant
concurrentielle. progressivement l’ensemble des catégories
sociales jusqu’ici en marge du système, à
4.4.3. Accès à l’électricité travers : (i) la réduction des inégalités, privations
et exclusions sociales ; (ii) les mesures de
322. En 2016, le taux d’accès à l’électricité protection contre toutes les formes de
était de 62,1% pourtant l’objectif fixé était de vulnérabilité ; (iii) la cohésion et l’inclusion
70%. Cette faible performance peut s’expliquer sociales et la réalisation d’un développement
par : (i) l’insuffisance de production ; (ii) la durable, inclusif et pro-pauvre.
vétusté du réseau de distribution électrique ; (iii)
le mauvais entretien des infrastructures et 326. Plus spécifiquement en matière de
équipements ; (iv) les lenteurs des équipes de protection sociale, il s’agira : (i) de renforcer le
maintenance du réseau électrique ; etc. Tout cela rôle des CTD en matière de protection sociale ;
générant des coupures intempestives et un accès (ii) de renforcer le capital humain des
insuffisant au courant électrique. populations vulnérables en améliorant leur accès
aux services sociaux de base et en veillant à la
323. Dans le but de garantir l’accès de tous satisfaction de leurs besoins fondamentaux ; (iii)
à l’énergie électrique à un coût abordable, le d’élargir la protection sociale au plus grand
Gouvernement s’engage à : (i) électrifier les nombre avec entre autre la mise en place d’un
localités reculées à partir de l’énergie solaire plan national de transferts sociaux ; (iv)
et/ou des minis centrales hydroélectriques, en d’améliorer l’accès des groupes à vulnérabilités
facilitant à cet effet la mobilisation des spécifiques aux services d’action sociale. Pour
investisseurs privés nationaux par des atteindre ces objectifs, les autorités comptent
dispositions légales d’achat d’énergie ; (ii) articuler leurs interventions autour de cinq (05)
raccorder toutes les communes au réseau axes : (i) la sécurité sociale ; (ii) les transferts
électrique ; (iii) mettre en place un programme sociaux ; (iii) l’action sociale ; (iv) la promotion
de subvention aux branchements des ménages du genre et de l’équité ; et (v) la communication
défavorisés au réseau électrique ; (iv) pour le développement social.
augmenter la densité de desserte et la qualité
de service du réseau de distribution ; et (v) 4.5.1. Sécurité sociale
poursuivre les programmes d’électrification
rurale à travers l’extension des réseaux de 327. Jusqu’à présent, la sécurité sociale est
distribution interconnectés. le fait essentiel de la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS) pour les travailleurs
du secteur privé et le trésor public pour les
4.5. PROTECTION SOCIALE fonctionnaires et les contractuels
d’administration. Ces deux entités couvrent
324. Au Cameroun, le régime de protection exclusivement les travailleurs du secteur
sociale est encore embryonnaire. Malgré structuré, ce qui représente une proportion
l’existence d’un cadre juridique et institutionnel extrêmement faible. En outre son action
dédié, les interventions sont menées de manière apparaît limitée parce qu’elle ne s’intéresse
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 4- DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN 93
qu’à sept (07) champs sur les neuf (09) définis cash+) ; (ii) la mise en place d’un système
dans la Convention 102 de l’OIT, à savoir : la national de transferts sociaux ainsi que le
vieillesse, l'invalidité, le décès, les accidents du renforcement et l’expansion des mécanismes de
travail et maladies professionnelles, les soins transferts indirects concernant les mesures de
médicaux, les prestations familiales et la gratuité des services et des subventions ciblées
maternité. Toutefois, l’assurance volontaire au profit des pauvres ou vulnérables.
ouverte aux travailleurs du secteur informel
auprès de la CNPS a été apportée au dispositif 331. De manière spécifique, les actions
existant. Nonobstant cette mesure, le taux de porteront sur : (i) la distribution des manuels
couverture sociale demeure faible bien qu’étant scolaires aux élèves, en particulier ceux issus des
en hausse depuis 2009. En effet, ce taux est familles en situation de pauvreté chronique ; (ii)
passé de 10,1% en 2009 à 22% en 2018. la distribution gratuite de certains matériels de
santé notamment les moustiquaires imprégnées
328. Pour la SND30, les autorités entendent et les suppléments nutritifs ; (iii) l’amélioration du
porter le taux de couverture sociale de 22% ciblage des bénéficiaires afin que soient touchés
actuellement à plus de 50% d’ici 2030. A cet les groupes vulnérables ou les personnes
effet, l’action de l’Etat consistera à diversifier les nécessiteuses ; (iv) l’extension du champ matériel
dispositifs de sécurité sociale. Plus des transferts aux personnes âgées, enfants de
spécifiquement, il s’agira : (i) de dynamiser le moins de cinq ans, personnes vivant avec un
système d’assurance volontaire à travers sa handicap, etc. ; (v) le renforcement et l’extension
promotion et son élargissement aux personnes des programmes de cantines scolaires dans les
actuellement non couvertes (petits agriculteurs, écoles primaires notamment en milieu rural ; (vi)
éleveurs, travailleurs du secteur informel, etc.) ; l’extension progressive des transferts monétaires
(ii) d’étendre le champ d’application personnelle à tous les ménages en situation de pauvreté
et, matérielle du système formel de sécurité chronique ; et (vii) la systématisation de
sociale aux professions libérales ; (iii) l’approche HIMO dans le double objectif de
d’améliorer la gestion de la sécurité sociale au développer les infrastructures et de générer des
travers de la mise en place d’une Caisse revenus temporaires pour les ménages pauvres.
Nationale des Personnels de l’Etat (CNPE) ; et
(iv) de mettre en place la Couverture Santé 4.5.3. Action sociale
Universelle (CSU).
332. Le Cameroun s’est résolument engagé
4.5.2. Transferts sociaux depuis plusieurs décennies dans l’amélioration
des conditions de vie des populations, surtout
329. Dans le cadre de la mise en œuvre de des groupes vulnérables à savoir, les Orphelins
sa politique de protection sociale, le et Enfants Vulnérables (OEV), les femmes en
Gouvernement a engagé un nombre croissant de détresse, les jeunes désœuvrés, les personnes
programmes de transferts sociaux comprenant : âgées, les personnes handicapées, les personnes
(i) les transferts monétaires directs ; (ii) les autochtones et les personnes victimes des
transferts indirects ; (iii) les transferts en catastrophes et calamités naturelles ou d’origine
nature ; et (iv) les interventions d’urgence humaine. Malgré les efforts accomplis dans ce
humanitaire. Toutefois, ces programmes se domaine, la situation de certaines couches
caractérisent par une coordination insuffisante, vulnérables reste préoccupante à cause de
une faible cohérence d’ensemble et une absence l’augmentation vertigineuse des besoins de ces
d’exhaustivité sur toutes les populations populations, couplée à l’affaiblissement des
nécessiteuses. capacités de prise en charge sociale des couches
vulnérables.
330. Ainsi, dans le cadre de la poursuite de
ses actions de protection, le Gouvernement 333. Parmi les problèmes majeurs rencontrés
entend axer ces interventions sur : (i) la dans ce domaine, figurent : (i) l’insuffisance des
diversification, le renforcement, et l’extension ressources (humaines, matérielles et financières)
des programmes de transferts directs des structures de soutien et d’appui aux
(monétaires ou en nature suivant l’approche personnes vulnérables ; (ii) la persistance des
94 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
pratiques culturelles néfastes à l’endroit de femmes est de 19,3% en 2014. Ces écarts sont
certaines personnes vulnérables ; (iii) la encore plus élevés dans la vie politique où la
dissolution des solidarités inter générationnelles. proportion des femmes maires n’est que de 8%
à titre illustratif.
334. Pour pallier à ces difficultés, les
interventions porteront notamment sur : (i) 337. Pour la période 2020-2030, le
l’adoption et l’application effective des textes Gouvernement compte : (i) poursuivre sa
existants en matière de protection de l’enfance politique d’accès équitable des filles et des
(code de protection de l’enfant, code des garçons, des hommes et des femmes à
personnes et de la famille) ; (ii) le renforcement l’éducation, à la formation et à l’information ; (ii)
des programmes de soutien et d’appui aux renforcer les programmes conçus pour
jeunes ; (iii) la mise en place des mécanismes encourager l’entreprenariat féminin et des
d’appui à la prise en charge médicale des jeunes ; (iii) intensifier les concertations avec le
personnes âgées ; (iv) la mise en place des système bancaire pour ouvrir les crédits à cette
mesures favorisant l’établissement des frange de la population ; (iv) intensifier les
documents officiels (actes d’état civil, carte mesures de lutte contre les Violences Basées sur
d’identité, etc.) aux populations socialement le Genre (VBG) ; (iv) édicter des principes visant
vulnérables ou géographiquement éloignées à assurer une meilleure représentativité des
des services administratifs. femmes et des jeunes dans la vie publique et
politique ; et (v) poursuivre le renforcement du
335. Pour le cas spécifique de cadre institutionnel de promotion et de
l’autonomisation des PSV (femmes en détresse, protection des droits de la femme.
personnes handicapées, personnes déplacées,
refugiés, personnes âgées, peuples autochtones, 4.5.5. Communication pour le
etc.), l’Etat entend : (i) intensifier les actions de développement social
mise en place des structures d’accueil, de prise
en charge, de soutien, de réhabilitation et de 338. Pour promouvoir la communication pour
formation des PSV ; (ii) soutenir les actions des le développement social, le Gouvernement a
groupes associatifs œuvrant en faveur de ces mené plusieurs actions, parmi lesquelles : (i) le
personnes ; et (iii) veiller au respect de leurs développement d’un volet relatif à la
droits spécifiques. communication pour le développement social ;
(ii) la formation des ressources humaines de
4.5.4. Promotion du genre et de l’équité qualité disponibles pour la mobilisation sociale,
le plaidoyer et la communication de proximité ;
336. S’agissant de la promotion du genre, et (iii) la création des radios communautaires en
plusieurs actions ont été menées par le direction des personnes vulnérables. Cependant,
Gouvernement au cours de la mise en œuvre du le problème majeur de ce domaine est
DSCE. Il s’agit notamment : (i) de l’élaboration l’inefficience de la communication comme
du document de Politique Nationale du Genre catalyseur d’accompagnement du
(PNG) ; (ii) de l’intégration des problématiques développement de la protection sociale.
du genre dans les stratégies et budgets
ministériels ; (iii) de la création d’un grand 339. Pour la décennie 2020-2030, les
nombre de projets et de programmes de autorités comptent : (i) multiplier les centres de
promotion de la femme au niveau national et ressources et de traitement de l'information au
local ; (iv) de la réalisation des multiples activités niveau national, régional et local ; (ii)
visant la promotion des droits des femmes. promouvoir des échanges d'informations au
niveau des communautés ; (iii) poursuivre le
Malgré ces efforts, la problématique du genre
développement des mécanismes et outils de
reste préoccupante. En effet, si l’écart de communication de proximité notamment à
fréquentation du primaire s’est travers le développement des radio-
considérablement réduit (83,5% pour les filles et communautaires ; et (iv) promouvoir la
87,3% pour les garçons en 2014) des disparités production et la diffusion des informations sur la
persistent dans le domaine de l’emploi où l’écart protection sociale.
entre le sous-emploi des hommes et celui des
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 4- DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN 95
Dans le but d’identifier, d’analyser et de lever les contraintes liées à l’inadéquation entre la
croissance économique et les conditions de vie des populations, observées au cours de la période
de mise en œuvre du DSCE, le Gouvernement a commis un Rapport National sur le
Développement Humain (RNDH) pour le compte de l’année 2018 orienté vers la thématique:
« croissance inclusive, inégalités et exclusions ».
La recherche d’une croissance inclusive comprend l’identification de deux volets importants. D’une
part, les ingrédients de la croissance comme leviers de l’inclusion qui permettrait de toucher un
plus grand nombre de personnes pour stimuler la création d’emplois décents et réduire
subséquemment la pauvreté. D’autre part, des politiques sociales bien ciblées pour faire de la
mobilité sociale relative au capital humain un véritable levier d’une croissance soutenue et
spatialement inclusive.
Au Cameroun, le facteur spatial est une variable importante de l’exclusion. La pauvreté
monétaire est davantage un phénomène rural qu’urbain, en plus d’exhiber une variation
régionale importante. Ce phénomène d’inégalité spatiale s’observe aussi au niveau des accès
aux services de base comme la santé, l’éducation, l’énergie et les actifs de production, remettant
ainsi en question la justice sociale et l’équité sans lesquelles la cohésion sociale serait compromise.
Au de-là même de l’inefficacité des politiques publiques, leur insensibilité apparente aux
disparités régionales croissantes soulève des problématiques profondes en matière d’équité. La
dernière revue des dépenses publiques du Cameroun par la Banque Mondiale portant sur la
période allant de 2015 à 2017 fait aussi écho de cette insensibilité apparente lorsqu’elle
souligne par exemple que la répartition régionale du budget de la santé ne tient pas compte
des besoins des populations, de leur statut socioéconomique, du fardeau de la maladie ou du
contexte sécuritaire. Ce constat s’appuie sur les faits qui montrent que les Régions de l’Extrême-
Nord, du Littoral et du Nord ont reçus les plus faibles montants par habitant dans l’allocation
interrégionale du budget de santé au cours de cette période, bien que ces parties du pays soient
les plus pauvres, en plus d’être confrontées à des privations plus importantes dans le domaine
de la santé.
Ces observations sont aussi valables pour l’éducation où le manque d’équité dans la répartition
des ressources publiques est une source importante de fortes disparités régionales observées
dans les résultats scolaires.
Ainsi, dans la perspective de garantir une croissance inclusive et de réduire les inégalités et
exclusions, les recommandations suivantes sont formulées : (i) partager équitablement les gains
de la croissance ; (ii) améliorer les performances de l’administration publique ; (iii) promouvoir
la transformation du secteur agricole ; (iv) promouvoir des synergies entre l’agriculture et
l’industrie ; (v) promouvoir le développement d’un secteur privé dynamique pour combattre
l’informalisation des activités économiques ; (vi) approfondir la décentralisation du pouvoir
politique ; (vii) réduire les inégalités de genre et promouvoir l’éducation des filles ; (viii) améliorer
le système de protection sociale.
96 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
4 Selon l’OCDE, un système d’innovation est un réseau recherche publique, des associations
d’institutions publiques et privées qui par leurs professionnelles ou scientifiques, des organismes
activités et leurs interactions créent, accumulent et publics, parapublics ou privés ou encore des
transfert des connaissances, des compétences et organismes de la propriété intellectuelle.
des objets qui sont à l’origine de technologies et
de produits nouveaux. Ces institutions sont des
entreprises, des Universités, des organismes de
97
CHAPITRE 5
PROMOTION DE L’EMPLOI ET INSERTION ECONOMIQUE
_________________________________________________
343. La situation de l’emploi est caractérisée pourtant, ce secteur est appelé à être moteur de
par un sous-emploi dont le taux est passé de la croissance.
70,6% en 2010 à 77,0% en 2014, soit une
augmentation de 6,4 points, en décalage avec 344. Dans la stratégie de croissance et de
la trajectoire tracée dans le DSCE qui visait à le l’emploi, les objectifs du Gouvernement ont
ramener en dessous de 50% à l’horizon 2020. consisté à réduire de manière générale la
La prolifération du secteur informel représente portion du secteur informel dans l’activité
un des facteurs qui expliquent ce phénomène. En économique nationale. Le rapport ECAM-4
effet, il emploie environ 90% de la population apprécie dès lors le taux d’informalité au niveau
active occupée. Par ailleurs, les données de 88,6 % en 2014, soit une baisse de 1,9 point
indiquent que la part des emplois créés par le en quatre (04) ans tel que présenté dans le
secteur privé formel est en baisse, elle est graphique suivant.
passée de 4,8% en 2005 à 3,8% en 2010 ;
70
61,4
60
50
40
30
20
10
0
Cameroun Hommes Femmes Milieu urbain Milieu rural
CHAPITRE 6
GOUVERNANCE, DECENTRALISATION ET GESTION
STRATEGIQUE DE L’ETAT
_________________________________________________
367. L’atteinte des objectifs de l'amélioration de l'environnement des affaires ;
développement et la réussite des actions et (iii) l'amélioration de la participation des
envisagées dans le cadre de la présente citoyens à la gestion des affaires publiques.
stratégie dépendent, en grande partie, de la
qualité des règles, des institutions et des 371. A l’observation et nonobstant un grand
Hommes chargés de l’opérationnalisation des nombre de réformes conduites, les résultats
actions et réformes stratégiques. Ainsi, la obtenus demeurent mitigés, au regard de la
gouvernance est le socle sur lequel repose la place qu’occupe le Cameroun dans certains
transformation structurelle de l’économie classements internationaux. En effet, selon
camerounaise, le développement du capital l’indice Mo Ibrahim, le pays était classé 36ème
humain ainsi que l’amélioration de la situation de sur 54 en 2018. D’après le classement Doing
l’emploi. Business sur le climat des affaires, le Cameroun
occupait le 167ème rang sur 190 en 2019. De
368. S’agissant de la transformation manière générale, la situation en matière de
structurelle de l’économie, une bonne gouvernance semble n’avoir pas évolué
gouvernance améliore le climat des affaires et positivement, comme le prouve l’indice CPIA
favorise les investissements durables. Elle permet (Country Policy and Institutional Assessment) du
une compétition équitable entre les opérateurs pays dont le score a oscillé autour de 3,2 sur la
et induit un renforcement du civisme fiscal, en période 2010-2018.
même temps qu’elle encourage l’entreprenariat
et la prise de risque par les investisseurs 372. En conséquence, l’amélioration de la
nationaux et internationaux. gouvernance sera un enjeu crucial pour
l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.
369. En ce qui concerne le développement Dans ce sens et au vu des multiples défis
du capital humain, une gouvernance de qualité auxquels est confronté le pays, les conclusions du
favorise l’efficacité des systèmes éducatif et Grand Dialogue National, qui sont le reflet des
sanitaire dans le but de produire des ressources aspirations des camerounais, auront nourri la
humaines capables de s’insérer plus facilement formulation des bases de transformation du
dans la vie active, mues par l’esprit d’entreprise système de gouvernance actuel.
et d’innovation. En retour, une population
productive, imprégnée des valeurs civiques et 373. Ainsi, les réformes en matière de
patriotiques est un facteur d’amélioration de la gouvernance porteront sur : (i) la
gouvernance aux plans politique, administratif décentralisation et le développement local ; (ii)
et économique, à travers des citoyens le renforcement de l’Etat de droit et la sécurité
respectueux des institutions et des normes qui des personnes et des biens ; (iii) l’amélioration
régissent la vie en société, ayant la pleine du service public de l’Etat ; (iv) la gouvernance
maitrise de leurs libertés et devoirs, et économique et financière ; (v) l’aménagement du
participant aux charges publiques et à territoire ; et (vi) la promotion du bilinguisme, du
l’édification nationale. multiculturalisme et de la citoyenneté.
393. En vue d’améliorer l’exécution des migratoires ; (vii) assurer la sécurité maritime le
décisions de justice notamment dans les affaires long des côtes camerounaises ; et (viii) encadrer
commerciales et foncières, et en plus des mesures l’exercice des activités des comités de vigilance.
d’ordre judiciaire, une base de données des
condamnés violant le principe de l’autorité de la 397. Concernant le maintien de l’ordre, les
chose jugée sera rendue publique annuellement mesures consisteront à : (i) renforcer le dispositif
et communiquée aux banques et aux d’ordre et de sécurité publique ; (ii) encadrer et
ambassades des pays étrangers. développer les capacités opérationnelles des
polices municipales ; (iii) renforcer le dispositif
394. Il sera enfin question de lutter contre la préventif de police administrative ; et (iv)
surpopulation carcérale par la création et la intensifier la lutte contre la délinquance juvénile
construction de nouvelles prisons et la révision du et le phénomène de délinquance en bande.
mécanisme opérationnel de détention
provisoire. En outre, le système judiciaire devra 398. En parallèle, afin de pacifier les
renforcer l’effectivité de la réinsertion sociale rapports individuels et de réduire le désordre
des détenus et promouvoir des peines observé au sein de la société, les unités des
alternatives à la détention. forces de l’ordre devront, dans le strict respect
de la Loi, sanctionner sans relâche les atteintes
6.2.3 Intensification de la lutte contre quotidiennes aux libertés, les infractions de
l’insécurité, la criminalité et le routine et les comportements inciviques.
terrorisme
6.2.4 Prévention et gestion des crises
395. Le Cameroun fait face à des défis
sécuritaires exogènes et endogènes qui sont 399. Pour mitiger les effets dévastateurs des
susceptibles de contrarier sa marche vers crises sociales et des catastrophes de tout ordre,
l’émergence. Pour cette raison, l’intensification l’approche préventive sera consacrée. A cet
de la lutte contre l’insécurité, la criminalité et le effet, il sera mis en place des cadres
terrorisme est une condition indispensable à la d’expression citoyenne au sein des Conseils
mise en œuvre efficiente des politiques de Régionaux et Municipaux. Ces cadres prendront
développement. A cet effet, le Gouvernement la forme de sessions de dialogue sur divers sujets
entend inscrire les actions visant à moderniser les entre les élus et les représentants des citoyens
capacités opérationnelles des forces de sécurité (société civile, communautés religieuses, groupes
et de défense et leur montée en puissance dans de femmes et de jeunes, secteur privé, etc.).
le cadre d’une planification à long terme et Adossé sur les CTD, ce dispositif de proximité
d’une programmation pluriannuelle. Il sera devra permettre, d’une part, aux populations,
également question de renforcer le lien Armée- d’avoir à leur disposition un canal légal et
Nation, en veillant au comportement démocratique pour présenter régulièrement
irréprochable et professionnel des forces de leurs aspirations aux dirigeants, et d’autre part,
défense, pour s’assurer de la collaboration sans aux élus locaux, d’entretenir et de renforcer de
faille des populations et faciliter la conduite des manière permanente le lien avec les groupes
opérations sur le terrain. sociaux.
396. S’agissant de la lutte contre l’insécurité, 400. Pour autant, en cas de survenance
la criminalité et le terrorisme, les interventions d’une crise sociale, le dialogue inclusif entre tous
viseront à : (i) réduire nettement les flux les acteurs sera toujours privilégié pour trouver
financiers illicites et le trafic d’armes ; (ii) lutter une solution durable aux revendications
contre toutes les formes de criminalité légalement exprimées et éviter le
notamment la cybercriminalité ; (iii) lutter contre déclenchement d’éventuels cycles de violence.
le terrorisme et renforcer la coopération
internationale en la matière ; (iv) prévenir 401. La recrudescence des crises
l’endoctrinement et l’enrôlement des jeunes ; (v) humanitaires et des catastrophes naturelles et
lutter contre la contrebande et la criminalité industrielles exige le renforcement du système
transfrontalière ; (vi) maîtriser les flux de protection civile. Ainsi, le Gouvernement
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 6- GOUVERNANCE, DECENTRALISATION… 109
compte : (i) élaborer et mettre en œuvre une humanitaire et à favoriser la réinsertion des
stratégie de prévention et de gestion des personnes déplacées internes.
catastrophes ; (ii) renforcer le dispositif de
coordination et de gestion des crises et des 402. Par ailleurs, pour le retour de la paix
catastrophes au niveau national, régional et dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-
local ; et (iii) élaborer des programmes Ouest, le Gouvernement mettra en œuvre le
d’information et d’éducation de masse en statut spécial de ces deux Régions ainsi que le
matière de protection civile. En outre, les Plan de Relèvement, de Reconstruction et de
autorités s’engagent à renforcer la réponse Développement (PRRD) pour les deux Régions
ainsi que pour l’Extrême-Nord.
- la relance des activités des agro-industries publiques (CDC, PAMOL, UNVDA, SEMRY,
SODECOTON, etc.) ;
- le renforcement de la résilience financière par le relèvement du secteur de la
microfinance.
Phase 3 : Le développement
Sur une période de dix (10) ans, (2020-2029), cette phase a pour but de placer définitivement
ces trois Régions sur la voie du développement et de l’émergence, par le biais de :
- la construction des infrastructures structurantes dans les domaines routiers, énergétique,
portuaire, aéroportuaire, ferroviaire et de voiries urbaines ;
- la poursuite d’une politique incitative à l’endroit des investissements privés dans lesdites
Régions.
La mise en œuvre de ces actions se fera à travers un dispositif institutionnel placé sous la
supervision générale du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et réunissant les représentants
des ministères et administrations publiques compétents, des collectivités territoriales
décentralisées, des partenaires au développement, du secteur privé, de la société civile, et des
autorités traditionnelles et religieuses.
6.2.5 Amélioration de la communication de la gestion des deniers publics. Pour ce qui est
institutionnelle et de l’accès à du pilotage de la performance,
l’information publique l’opérationnalisation des stratégies nationales et
sectorielles s’opère à travers des dispositifs
403. Pour faciliter l’accès des citoyens à PPBS et le contrôle de gestion, bien que des
l’information publique, les autorités entendent : insuffisances soient encore observées dans le
(i) améliorer le niveau de diffusion de mécanisme. En revanche, la gestion des
l’information sur la mise en œuvre des politiques ressources humaines dans toutes les
publiques ; (ii) améliorer les dispositifs et la administrations publiques s’est améliorée avec
performance des canaux étatiques de diffusion notamment, la déconcentration de la gestion de
des informations ; (iii) renforcer la certains actes de carrière et de la solde,
communication de proximité et intensifier les l’amélioration de l’accessibilité aux informations
communications digitales ; (iv) optimiser les sur les procédures administratives individuelles
mécanismes de gestion de la Communication et le toilettage du personnel de la fonction
Gouvernementale ; (v) mettre en place un publique.
dispositif de communication de crise ; (vi) créer
une base de données électronique des textes 405. En dépit de ces réalisations, des
juridiques ; et (vii) élaborer une charte problématiques importantes subsistent et
d’utilisation et de diffusion des documents. entravent l’efficacité de l’action publique. Pour
améliorer cet aspect fondamental de la
gouvernance, les autorités s’engagent à mener
6.3 AMELIORATION DU SERVICE des actions visant : (i) la modernisation de
PUBLIC DE L’ETAT l’administration publique ; (ii) l’optimisation du
fonctionnement de l’administration publique ; (iii)
404. L’amélioration du service public de l’amélioration de la gestion des ressources
l’Etat a fait l’objet d’une attention particulière du humaines de l’Etat ; et (iv) le renforcement de la
Gouvernement durant la dernière décennie. lutte contre la corruption, les détournements de
Parmi les principales réalisations, il faut noter fonds et les conflits d’intérêt.
l’introduction de la budgétisation par
programme et la mise sur pied d’un cadre
juridique et institutionnel visant à améliorer la
qualité de la dépense et à renforcer le contrôle
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 6- GOUVERNANCE, DECENTRALISATION… 111
6.3.1 Modernisation de l’administration équipements collectifs (eau, électricité,
publique téléphone) au sein des administrations publiques
afin de diminuer les gaspillages dans une
406. La faible efficacité de l’administration double perspective de maîtrise des charges
publique appelle la mise en œuvre d’une courantes et de protection de l’environnement.
réforme globale du système dans le cadre d’une De manière plus globale, des programmes de
nouvelle gestion stratégique. A cet effet, les maintenance des infrastructures réalisées par
autorités entendent, dans un premier temps, l’Etat seront mis sur pied pour assurer la
améliorer la structure de l’administration pérennité des investissements publics.
publique par la mise à jour permanente de la
stratégie générale des organisations afin d’en 410. S’agissant de la gestion stratégique de
accroître la performance. La modernisation de l’administration publique, le Gouvernement
l’administration publique se fera également par entend : (i) élaborer une loi pour encadrer
la digitalisation, la biométrie et l’archivage l’exercice de planification stratégique en vue de
numérique, ainsi que la dématérialisation des renforcer la coordination et la cohérence de
procédures. En outre, les actions du l’action publique ; (ii) créer des plateformes de
Gouvernement porteront sur : (i) la mise en place collaboration et d’échanges d’informations entre
d’un mécanisme d’étude préalable d’impact des les administrations du même secteur ; (iii)
lois et des décrets ; (ii) l’adoption d’une rationaliser les programmes et actions pour
démarche de réduction des coûts des biens et favoriser une meilleure cohérence des
services ; et (iii) la mise en place d’un mécanisme interventions publiques ; (iv) mettre en place un
de pérennisation du patrimoine de l’Etat. processus de revue sectorielle conjointe
associant toutes les parties prenantes ; et (v)
407. Pour éviter l’inflation normative et procéder à une délégation conséquente des
s’assurer de l’applicabilité des textes, l’Etat ressources des services centraux des ministères
procèdera d’abord à une vaste opération de vers les services déconcentrés pour renforcer les
simplification et de mise en cohérence des lois et capacités de ces structures.
procédures existantes. Par la suite, un
mécanisme d’étude d’évaluation préalable 411. En outre, il sera question de mettre en
d’impacts des lois et décrets sera introduit dans place un système d’évaluation rigoureux dans
le processus d’élaboration des normes. L’analyse les ministères, basé sur la performance avec des
de l’impact se fera aux plans juridique, règles et principes clairement établis. Les
économique et financier, social et administratif. résultats de cette évaluation seront utilisés
Par ailleurs, il sera question d’activer le comme critères dans l’allocation de certaines
processus de l’évaluation parlementaire des lois ressources budgétaires, notamment les primes
votées. de rendement.
408. En vue de réduire les coûts des biens et 412. Il s’agira également de répandre une
services dans l’administration et soutenir culture stratégique dans l’administration
l’économie nationale, le Gouvernement entend publique par l’instauration de normes de
orienter la commande publique en direction des management stratégique dans chaque secteur
opérateurs nationaux dans les domaines où d’activités. A cet effet, la déclinaison des feuilles
l’offre et l’expertise sont avérées. Dans la de route et des plans d’actions sous forme de
perspective de la maitrise de la dépense tableau de bord devra être systématisée. Par
publique et de l’harmonisation des spécifications ailleurs, l’accent sera mis sur le renforcement des
techniques des matériels, équipements et capacités des agents publics en matière de
mobiliers de bureau, la commande par le biais planification et de management stratégique. En
des centrales d’achat sera privilégiée. complément, le Gouvernement entend
systématiser la mise en place annuelle d’un
409. En outre, les autorités vont veiller à système de bourse de recherche dans chaque
l’allocation systématique de crédits annuels pour administration pour favoriser les innovations
l’entretien des bâtiments publics et à dans les différents secteurs.
l’instauration d’une charte sur l’utilisation des
112 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
6.4.2 Amélioration de la gestion de la dette 434. Dans cette logique, il sera notamment
question : (i) de renforcer la politique de
433. Dans le domaine de la gestion de la mobilisation des ressources propres et de
dette, la politique d’endettement et de gestion consolidation budgétaire ; (ii) d’accélérer la
de la dette publique vise à maintenir la viabilité mise en œuvre des mesures visant la réduction
de la dette et la soutenabilité des finances des SEND et privilégier dans l’avenir le recours
publiques. Cette politique s’appuie sur aux emprunts concessionnels ; (iii) de veiller au
l’adoption et la mise en œuvre effective des strict respect du processus de maturation de
stratégies d’endettement et de gestion de la projets d’investissement public ; et (iv) de
dette publique à moyen terme. poursuivre la mise en œuvre des mesures visant
la diversification des produits d’exportations et
116 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
la maitrise des importations, en vue d’accroître - par le recours aux PPP, pour les projets
les recettes d’exportations et les réserves d’infrastructures s’accommodant à ce mode
nécessaires pour garantir la viabilité de la de financement.
dette. Dans cette optique, les autorités
comptent mener des actions aux niveaux 437. Au niveau opérationnel, les autorités
institutionnel, stratégique et opérationnel. entendent mettre un accent d’une part, sur le
règlement du service de la dette à bonne date
435. Au niveau institutionnel, il s’agira de et l’apurement de tous les arriérés intérieurs
poursuivre la mise en application du règlement (reste à payer, dettes flottantes, dettes non
CEMAC, portant cadre de référence de la structurées, …) pendant la période, et d’autre
politique d’endettement public et de gestion de part, sur la mobilisation efficiente des ressources
la dette publique, notamment par : (i) la à travers une programmation optimale des
consolidation du rôle du CNDP ; (ii) une meilleure tirages extérieurs et des émissions de titres
définition et coordination des rôles et des publics.
missions des différents acteurs d’une part, ainsi
qu’une gestion cohérente, coordonnée et 6.4.3 Rationalisation de la gestion des
efficiente de la dette publique, d’autre part ; établissements et entreprises publics
et (iii) le renforcement des capacités des acteurs
intervenants dans la chaîne de gestion de la 438. Pour résorber le caractère déficitaire
dette publique et de la trésorerie de l’Etat. de la majorité des entreprises publiques, le
Gouvernement entend mener une politique
436. Au niveau stratégique, il sera question orientée vers : (i) la fixation des objectifs de
de poursuivre la recherche optimale des dividende ; (ii) la réduction progressive des
financements pour couvrir le financement de subventions aux entreprises à faible niveau de
l’Etat tout en optimisant les coûts et risques et, performance ; (iii) l’introduction dans le marché
promouvoir le développement du marché boursier des grandes entreprises publiques des
domestique, financier et monétaire. Ceci devrait secteurs industriels ; (iv) la privatisation de la
se faire : gestion des entreprises évoluant dans des
secteurs hautement concurrentiels ; et (v) la mise
- pour la dette extérieure par : (i) la en place de mesures d’accompagnement basées
mobilisation prioritaire des financements sur une meilleure exploitation du marché local.
concessionnels et le recours aux
financements non concessionnels en cas de 439. S’agissant des établissements publics,
non disponibilité des ressources pour renforcer leur performance et corréler les
concessionnelles, pour la réalisation des subventions allouées aux résultats attendus, la
projets dégageant des rentabilités priorité portera sur l’arrimage de leurs cadres
financières et socioéconomiques avérées ; et stratégique, programmatique et budgétaire aux
(ii) l’allocation optimale des ressources politiques publiques du Gouvernement dans le
d’emprunts aux projets et programmes secteur d’activités concerné. Il s’agira
bénéficiaires ; précisément : (i) d’assurer un meilleur ancrage
- pour la dette intérieure, à travers : (i) la des établissements publics aux stratégies et
mise en place d’une politique d’émission des programmes de leurs secteurs ; et (ii) d’assurer
titres publics prudente ; (ii) le une meilleure budgétisation des activités des
développement du marché secondaire afin établissements publics.
de construire la courbe de taux de
rendement, avec l’accompagnement de la 440. De manière générale, les autorités
BEAC, qui servira de référentiel aux envisagent : (i) de rationaliser la gestion du
emprunts domestiques ; (iii) la poursuite de portefeuille de l’Etat ; et (ii) d’introduire un
l’utilisation judicieuse des deux mécanismes dispositif d’évaluation triennale des dirigeants
de financement (adjudication et des établissements et des entreprises publics.
syndication) ; et (iv) le recours aux achats de
certaines catégories de dette, si nécessaire ;
DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE 6- GOUVERNANCE, DECENTRALISATION… 117
6.4.4 Amélioration du climat des affaires exportations et des PME ; (iii) la poursuite de
l’assainissement du climat des affaires et
441. Pour faire du secteur privé le principal l’amélioration de la compétitivité de l’économie
moteur du développement économique, l’accent à travers la mise à niveau de la zone industrielle
sera mis sur les mesures visant à améliorer de Douala. Ainsi, le secteur privé sera mieux
substantiellement le climat des affaires, en associé dans les choix et les orientations
particulier celles ayant un impact positif direct économiques pour une meilleure appropriation
sur l’investissement et l’entrepreneuriat. Il s’agira et une synergie indispensable pour atteindre les
notamment : (i) de prendre des mesures pour objectifs de la Vision de développement à long
tirer profit des atouts économiques du terme.
Cameroun, de son potentiel pour une meilleure
insertion dans le marché international ; (ii) de 6.4.5 Renforcement de la coopération et du
lutter contre toutes les entraves administratives, partenariat au développement
fiscalo-douanières et judiciaires au
développement des activités économiques ; (iii) 444. Dans le domaine de la coopération et
d’améliorer le dispositif des incitations à du partenariat au développement, il sera
l’investissement privé pour renforcer l’attractivité question de revoir, élargir et améliorer la nature
économique ; et (iv) d’alléger les coûts et les et la portée de la contribution des partenaires
procédures liées à la disponibilité foncière. Au extérieurs au processus de développement du
rang des mesures judiciaires s’inscrivent la mise Cameroun. La stratégie s’articulera autour de
en place des juridictions spécialisées, avec un trois axes : (i) l’amélioration de l’efficacité de
personnel aux capacités spécifiques renforcées l’aide et des relations de coopération au
notamment en matière du contentieux développement existantes ; (ii) la diversification
commercial et de la promotion des modes et le développement de nouvelles formes de
alternatifs de règlement des différends partenariat (coopération décentralisée,
commerciaux. commerce équitable, etc.), en intensifiant la
coopération Sud-Sud ; et (iii) la prise en compte
442. Il s’agira aussi : (i) d’améliorer la permanente des engagements pris au niveau
mobilisation de l’épargne nationale pour le international.
financement du secteur privé ; (ii) de lever les
principaux obstacles qui pèsent sur l’éclosion des 445. S’agissant des financements des
partenariats public-privé ; (iii) de promouvoir partenaires au développement, ils doivent être
l’utilisation des produits locaux, notamment par alignés sur la stratégie nationale de
le biais de la commande publique et le label développement pour la période en cours. Par
« Made in Cameroon » au niveau de la ailleurs, le Gouvernement renforcera les
production et la distribution des biens et services mécanismes de coordination du suivi de la mise
en accordant des facilités spécifiques aux en œuvre des conventions et accords de
producteurs locaux ; (iv) d’implémenter les coopération. En outre, il mettra en œuvre une
réformes du secteur bancaire en vue d’alléger procédure d’évaluation avant signature de toute
les procédures et conditionnalités et faciliter convention.
l’obtention des crédits ; et (v) d’accompagner les
champions nationaux. 6.4.6 Contribution de la diaspora au
développement et apport de la
443. L’efficacité des cadres de concertation diplomatie économique
entre l’Etat et le secteur privé sera renforcée par
le suivi de l’effectivité de la mise en œuvre de 446. Le Gouvernement compte davantage
leurs recommandations. Parmi les mesures s’appuyer sur la diaspora camerounaise pour
phares à mettre en œuvre, en relation avec le participer au financement des projets de
secteur privé figurent : (i) le renforcement de développement national. A cet effet, un cadre
l’accès à l’information ; (ii) l’amélioration de incitatif sera mis en place pour encourager les
l’accès au financement notamment à travers citoyens camerounais établis à l’étranger à
l’opérationnalisation d’un mécanisme de investir dans les domaines porteurs. La diaspora
financement des filières prioritaires des devra également contribuer à l’amélioration de
118 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
l’image de marque du Cameroun, tout comme les 450. Toutefois, dans cet environnement
canaux diplomatiques classiques qui devront compétitif et concurrentiel, les autorités
veiller à renforcer l’attractivité du pays et à entendent promouvoir les produits locaux dans
valoriser le « made in Cameroon » pour attirer les filières où le Cameroun dispose des
le maximum d’investissements directs étrangers. avantages comparatifs évidents, sans pour
autant remettre en cause les engagements
6.4.7 Régulation et surveillance de l’espace internationaux de l’Etat en matière d’équité et
économique national de non-discrimination commerciales.
TROISIEME PARTIE :
IMPLICATIONS MACROECONOMIQUES ET
DISPOSITIF DE PILOTAGE
122
CHAPITRE 7
CADRAGE MACROECONOMIQUE ET BUDGETAIRE
_________________________________________________
467. Ce chapitre analyse les implications sur sécuritaire dans les régions de l’Extrême-Nord,
les agrégats macroéconomiques de la mise en du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; (ii) les retards
œuvre de la SND30. Il met en relief l’incidence dans l’exécution des projets agricoles,
de la mise en œuvre des reformes globales et énergétiques et d’infrastructures ; (iii) les
sectorielles préconisées sur le profil de la conséquences d’un dérèglement climatique
croissance globale, la dynamique économique prononcé.
sectorielle, les niveaux d'investissement et le
financement de l'ensemble de l'économie.
7.1 SCENARIO DE REFERENCE
468. Cette analyse se décline en trois étapes
: (i) la simulation d'un scenario de base ou à 7.1.1 Principales hypothèses sur les leviers
politique inchangée ; (ii) la simulation d'une de la croissance
variante plus " volontariste " assise sur la Vision
avec pour finalité de faire du Cameroun un pays 7.1.1.1 Agriculture
émergent à l'horizon 2035 ; (iii) une analyse des
risques. 472. La stratégie Gouvernementale en
matière d’agriculture depuis 2010 vise à terme,
469. Simulation d'un scénario de base ou la modernisation de l'appareil productif,
scénario de référence. Ce scénario prend en l'amélioration de la sécurité alimentaire, le
compte les priorités du Gouvernement tout en développement de l’agro-industrie et la lutte
tenant compte des contraintes structurelles contre la vie chère. A cet effet, les actions
actuelles en matière de financement (ressources menées avaient pour objectifs : (i) de renforcer
internes et externes), d'absorption des budgets la production et la productivité avec un accent
et d'exécution physique des programmes et sur l’accroissement des rendements et des
projets dans les différents domaines ciblés. A surfaces exploitées notamment au niveau des
travers ce scénario, le taux de croissance moyen exploitations familiales ; (ii) de réduire les
annuel se situe autour de 5,6% sur la période pertes post-récoltes ; (iii) de développer les
2021-2030. filières porteuses de croissance; (iv) de
promouvoir la grande et la petite mécanisation
470. Simulation d'une variante " agricole ; (v) de renforcer la vulgarisation et le
volontariste " assise sur la Vision. Cette conseil agricole ; (vi) de développer l'offre
variante prend en compte les efforts d'intrants (engrais, semences, etc.) et de faciliter
supplémentaires que le Gouvernement devrait son accessibilité aux producteurs.
mettre en œuvre non seulement pour lever les
contraintes structurelles actuelles, mais 473. Agriculture vivrière. L’orientation
également pour assurer un meilleur suivi- majeure de cette deuxième phase de la Vision
évaluation en vue d’atteindre les objectifs de la est notamment de favoriser une accélération du
Vision. Ce scénario situe la croissance moyenne processus d’industrialisation avec un accent sur
annuelle autour de 8% sur la période 2021- l’approvisionnement en produits agricoles
2030. locaux. A cet effet, il apparaît qu’en face de la
demande traditionnelle en produits vivriers
471. Analyse des risques. Cette dernière émanant des ménages, une demande
analyse vise à mettre en exergue les supplémentaire devrait provenir des industries.
conséquences (en termes de perte de points de
croissance) de certains risques auxquels est 474. Face à cette situation, le Gouvernement
soumis le scénario Vision. Ces risques concernent a décidé d'accroître de manière substantielle et
notamment : (i) la persistance de la crise rapide l'offre des produits agricoles. A cet effet,
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 7- IMPLICATIONS MACROECONOMIQUE … 123
il est prévu l’amélioration de la production de (volaille, porc, petits ruminants, lapin, miel,
certaines spéculations prioritaires parmi espèces non conventionnelles, etc.) ; (ii)
lesquelles, le riz, le maïs, le sorgho, le soja, le l’accompagnement à la création des
manioc, la banane plantain, la pomme de terre. exploitations de moyenne et grande
Pour atteindre cet objectif, il est notamment importances pour l'élevage bovine susceptibles
envisagé : (i) l’opérationnalisation de la de rapporter des devises à l'exportation ; (iii) le
Politique Nationale de Semences Végétales développement de la production laitière ; (iv) la
(PNSV) adoptée en janvier 2018. Cette promotion de l’aquaculture ; (v) la structuration
politique vise à promouvoir l’émergence d’une des circuits de distribution et de
filière semencière privée économiquement commercialisation ; (vi) et la mise en place des
viable ; (ii) le désenclavement des bassins de infrastructures d’abattage et de conservation.
production ; (iii) l’aménagement des espaces Par ailleurs, l’optimisation des retenues d’eaux
agricoles ; (iv) la mise en place dans les des barrages hydroélectriques devrait
principaux bassins agricoles des équipements de renforcer la production locale de poissons. Ces
conservation et de conditionnement. Fort de ces différentes initiatives devraient permettre à
initiatives, la production de ce sous-secteur est moyen terme une réduction progressive des
projetée à 6% en moyenne annuelle sur la importations de poissons en les substituant par
période 2021-2030. un approvisionnement local.
Source : MINEPAT
administrations fiscales, malgré la poursuite du
497. Dans ce scénario, l’activité économique démantèlement tarifaire dans le cadre des APE.
devrait connaître une croissance annuelle A cet effet, le ratio des recettes non pétrolières
moyenne de 5,6% sur la période 2021-2030. sur le PIB devrait être porté à 14,8% en 2030
Cette évolution devrait être principalement contre 13,6% en 2019, soit une amélioration
soutenue par la dynamique non pétrolière. En d'environ 1,2 point. Par ailleurs, les efforts
effet, le PIB non pétrolier est projeté en seront poursuivis dans le sens de la
moyenne annuelle à 5,9% sur cette période, soit rationalisation des dépenses publiques. Le ratio
une hausse de 1,2 point par rapport la des dépenses totales sur le PIB devrait se
dynamique moyenne sur les dernières années. stabiliser à moyen terme autour de 17%. Ainsi,
Quant au PIB pétrolier, la dynamique envisagée le solde primaire hors pétrole devrait
est de -0,2% en moyenne annuelle sur progressivement s’améliorer sur l’ensemble de la
l’ensemble de la période. période passant de -3,8% en 2019 à - 1,9% du
PIB en 2030, soit un gain de 1,9 point. Quant-
498. En ce qui concerne les efforts de au solde global, il devrait également
mobilisation de recettes non pétrolières, un s’améliorer progressivement sur l’ensemble de la
effort particulier sera mené par les
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 7- IMPLICATIONS MACROECONOMIQUE … 127
Source : MINEPAT
130 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
515. Les avoirs extérieurs nets évolueront de façon régulière en fonction du profil des
exportations pétrolières, des biens issus des sous-secteurs agricoles et des industries, ainsi que des
importations de biens d'équipement liées à la mise en œuvre des projets d’investissements publics et
privés. Par ailleurs, il est attendu un accroissement continu du crédit à l'économie dont la dynamique
moyenne annuelle entre 2021 et 2030 serait de 8%. Parallèlement à la croissance du PIB, le ratio
de la masse monétaire au PIB devrait évoluer autour de 23,5% du PIB sur l’ensemble de la période.
Source : MINEPAT
10,0
5,0
0,0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Source : MINEPAT
524. La deuxième phase qui porte sur la annuel du scénario Vision est projeté à 7,7 % sur
période 2023 - 2025, est celle où les effets de cette période, en hausse de 2,3 points par
la mise en œuvre de la stratégie commencent à rapport au scénario de base. La troisième phase
être appréciables. Le taux de croissance moyen qui s’étend de 2026 à 2030 est celle sur
132 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
laquelle il est envisagé une croissance soutenue administrations fiscales, afin de pouvoir soutenir
de l’ordre de 9,3 % en moyenne annuelle. Elle le programme de dépense du Gouvernement. A
devrait notamment connaître un développement cet effet, le ratio des recettes non pétrolières sur
accru de du tissu industriel ainsi que le PIB devrait être porté de 13,6% en 2019 à
l’aboutissement et la mise en exploitation 16,6% en 2030 contre 14,8% dans le scénario
optimale de plusieurs projets aussi bien privés de base, soit une amélioration d'environ 1,8
que publics. point. Par ailleurs, les efforts devront être
poursuivis dans le sens de la rationalisation des
525. Tout comme dans le scénario de base, dépenses courantes et l’affectation des marges
la dynamique économique resterait sur budgétaires au financement des dépenses en
l’ensemble de la période principalement capital sur ressources propres. Le ratio des
soutenue par la dynamique non pétrolière. Le dépenses totales sur le PIB devrait d’abord se
PIB non pétrolier est projeté en moyenne stabiliser à moyen terme autour de 17% et à
annuelle à 8,2%. Quant au PIB pétrolier, il long terme autour de 18,9%. Toutefois, le solde
devrait être moins dynamique sur l’ensemble de primaire hors pétrole devrait rester en
la période. Le taux de croissance moyen annuel amélioration sur l’ensemble de la période
est projeté à 0,8%. passant de -3,8% en 2019 à - 1,9% du PIB en
526. En ce qui concerne la mobilisation de moyenne à l’horizon. Quant au solde global, il
recettes non pétrolières, un effort devrait également rester en nette amélioration
supplémentaire sera également sollicité des sur l’ensemble de la période en se situant en
moyenne autour de -1,5% du PIB.
10,0
5,0
0,0
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
- 5,0
- 10,0
Source : MINEPAT
527. L'analyse des évolutions sectorielles du PIB du scénario Vision met notamment en exergue
les développements attendus dans le processus d’industrialisation implémenté dans cette stratégie.
528. Ainsi, le secteur primaire devrait connaître une croissance moyenne annuelle de 7,9%, soit
2,2 points au-dessus de celle du scénario de base. Cette évolution sera tirée principalement par la
bonne tenue de l’agriculture dont la croissance moyenne est projetée à 8,5% en hausse de 2,6 point
par rapport au scénario de base. En effet, ce sous-secteur devrait enregistrer une dynamique
favorable nécessaire pour adresser aussi bien la demande additionnelle émanant des industries que
celle provenant des ménages. Ce gap se justifiera par des efforts beaucoup plus soutenus en matière
de modernisation de l'appareil de production à travers le développement d'une agriculture plus
intensive dans les filières à fort potentiel de croissance, l’amélioration des rendements avec un accent
sur un meilleur approvisionnement en intrants (semences à haut rendement, engrais, pesticides,…).
L'évolution du secteur primaire sera également soutenue par les bonnes performances des branches
élevage et pêche. Les taux de croissance moyens projetés dans ces branches sur la période 2021-
2030 sont respectivement de 7,4% et 6,1%, contre 5,5% et 4,1% dans le scénario de base.
dans le scénario de base. Cette performance devrait être beaucoup plus importante que dans
sera due notamment au développement des le scénario de base. Elle devrait se situer autour
industries de transformation des produits du de 11,4% en moyenne annuelle entre 2021 et
terroir (banane plantain, sucre, huile de palme, 2030 contre 7,6% dans le scénario de base.
maïs, soja, cacao, coton, etc.). Les autres Cette évolution sera principalement portée par
industries manufacturières devraient bénéficier l’investissement privé dont la croissance sur la
du développement des industries du bois, de période est estimée à près de 12%. En
fabrication des meubles, des matériaux de pourcentage du PIB, l’investissement global
construction et de l'intensification de la devrait se situer autour de 25,2% en 2025 et
transformation du cuir, de la métallurgie de continuer graduellement sa progression pour
base, etc. Ceci permettra de réaliser un taux de s’établir en 2030 à près de 29%, soit une hausse
croissance moyen de 6,4% sur la période 2021- de près de 4 points par rapport au niveau
2030 contre 4,7% dans le scénario de base. postulé dans le scénario de référence. Cette
Dans le secteur des BTP, la mise en œuvre des évolution du taux d’investissement traduit le fait
grands projets d'infrastructures dans les secteurs que la réalisation des objectifs de la Vision
du transport, de l'énergie et l'aménagement des nécessitera un niveau beaucoup plus important
routes contribueront à une accélération de la que dans le scénario de référence.
croissance de ce secteur. L'écart entre les deux
profils de croissance sera nettement perceptible 533. La dynamique de la consommation
dès 2024. On observera ainsi sur la période devrait se situer en moyenne annuelle autour de
2021-2030, un taux de croissance moyen de 6,3%. Elle restera portée par la consommation
11,8% contre 7,9% dans le scénario de base. privée dont la croissance moyenne est projetée
à 6,5%.
531. Le secteur tertiaire enregistrera un taux
de croissance annuel moyen de 8,3% contre 534. En ce qui concerne la demande
5,9% dans le scénario de base. Cette extérieure, elle devrait enregistrer une
performance sera principalement le fait des dégradation plus importante sur les premières
évolutions dans les branches du commerce, de la années de la mise en œuvre de la stratégie
banque et organismes financiers, de l’hôtellerie passant de -3,8% du PIB en 2019 à -5,4% à
et restauration et celles des transports, entrepôts l’horizon 2025. A partir de 2026, cette
et communications. Dans le domaine touristique, demande devrait progressivement s’améliorer
une attention particulière sera accordée à la pour s’établir autour de -3,3% en 2030, en
valorisation du vaste potentiel national. Aussi, la liaison avec le développement du secteur
réhabilitation et l'extension du réseau routier manufacturier et l’aboutissement de la politique
national, le désenclavement des bassins de d’import substitution. Les parts dans le PIB des
production ainsi que la mise en service des exportations hors pétrole devraient également
nouvelles lignes de chemin de fer devraient connaître une amélioration progressive afin de
permettre de soutenir la dynamique de l’activité se situer à près de 17% en 2030 contre 14,7%
dans les transports. De même, le développement en 2021.
de l’économie numérique ainsi que le
renforcement de la mise en service totale de la
fibre optique devraient favoriser un
développement rapide des services de
télécommunications.
Source : MINEPAT
Recettes totales et dons 16,4 16,4 15,3 15,1 14,7 15,5 16,1 16,8 17,1 17,3 17,4 17,6 17,7
Recettes totales 16,0 16,0 14,8 14,7 14,3 15,2 15,8 16,5 16,8 17,0 17,1 17,3 17,4
Recettes pétrolières 2,3 2,3 1,9 1,5 1,0 1,2 1,1 1,0 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8
Recettes non pétrolières 13,7 13,6 13,0 13,2 13,2 14,0 14,7 15,5 15,8 16,0 16,3 16,4 16,6
Recettes fiscales 12,8 12,8 12,1 12,3 12,4 13,0 13,7 14,3 14,7 14,9 15,0 15,2 15,4
Recettes non fiscales 0,9 0,8 0,9 0,9 0,9 1,0 1,1 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2
Recettes non pétrolières/PIB non pétrolier 14,3 14,2 13,5 13,7 13,6 14,4 15,1 15,8 16,2 16,4 16,6 16,7 16,9
Source : MINEPAT
536. S’agissant des dépenses, les actions du
Gouvernement viseront toujours à assurer le 537. La rationalisation des dépenses
développement des infrastructures productives courantes devrait permettre de les stabiliser
et l’accompagnement du processus autour de 11% du PIB en moyenne sur la
d’industrialisation, tout en garantissant la période 2021-2030. Quant aux dépenses en
soutenabilité des finances publiques. A cet effet, capital, elles devraient s’inscrire dans une
le cadre budgétaire restera ancré sur une tendance haussière en pourcentage du PIB,
réduction graduelle du déficit budgétaire passant de 6,3% du PIB en 2020 à 7,6% en
global, afin de se stabiliser autour de 1,5% du 2030. Cette progression des dépenses en
PIB sur la période 2021-2030. capital traduit la volonté du Gouvernement de
136 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
financer prioritairement le développement des courantes. La part des dépenses en capital dans
infrastructures à partir des gains enregistrés au les dépenses totales passerait de 36,0% en
niveau de la mobilisation des recettes non 2020 à près de 40% en 2030.
pétrolières et de la rationalisation des dépenses
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6 -0,6 -0,6
-0,7 -0,7 -0,7
-0,8 -0,8
-1
Source : MINEPAT
138 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
-1 -0,9
-1,1
-1,2
-1,5 -1,4
-1,5
-1,6
-1,7
-1,8
-2
Source : MINEPAT
7.3.3. Retard dans l'exécution des projets devrait enregistrer un recul de 0,9 point en
du secteur de l'énergie moyenne annuelle sur la période 2021-2030
par rapport au scénario Vision. Ce recul serait
554. L’approvisionnement en énergie notamment induit par la baisse de la demande
électrique reste un levier important pour le issue des industries en produits agricoles. Dans
développement d’un tissu industriel et le secteur secondaire, une croissance moins forte
l'expansion des activités du secteur privé. Dans de l’offre énergétique devrait également
le scénario Vision, l’amélioration de l’offre entrainer une dynamique moins favorable des
énergétique occupe un rôle essentiel. Par industries manufacturières, ainsi que celle des
conséquent, le non-respect du calendrier BTP. Le recul de la croissance dans le secteur
énergétique pourrait mettre en péril les secondaire est estimé à près de 0,9 point en
perspectives de développement global et moyenne annuelle par rapport au scénario
sectoriel envisagées. Vision. Dans le secteur tertiaire, le recul de
l’activité enregistré se situe à -1,1 point en
555. Dans cette simulation, il est mis en relief moyenne annuelle sur la période considérée, en
les effets d'une croissance moins forte de l'offre relation avec les contreperformances
d'énergie postulée sur la période 2021-2030. enregistrées dans les branches commerce,
A cet effet, il est considéré une croissance transport, restaurant et hôtel, ainsi que les
moyenne annuelle de 5,5% de l’offre d’énergie banques et organismes financiers.
électrique en retrait de près de 2 points par
rapport à l’évolution moyenne arrêtée dans le 557. Sur la dynamique économique globale,
scénario Vision. le taux de croissance moyen annuel du PIB sur la
période 2021-2030 devrait se situer autour de
556. Il ressort des analyses des évolutions 7% contre 8% dans le scénario Vision, en recul
sectorielles du PIB que cette évolution de l’offre de 1 point. Sur l’ensemble de la période, la
d’énergie devrait générer des conséquences en perte cumulée de croissance est estimée à près
termes de contreperformance dans plusieurs de 10 points.
branches d’activités. Ainsi, le secteur primaire
0 0 0 0
-0,5
-0,8
-1 -1
-1,2 -1,3
-1,5 -1,4 -1,4 -1,5 -1,5
-2
Source : MINEPAT
140 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Graphique 15 : Impact d'un retard dans la mise en œuvre des projets d’infrastructures
0 0 0
-0,2
-0,5
-1 -1
-1,2 -1,3 -1,3 -1,3
-1,5 -1,4 -1,5 -1,4
-2
Source : MINEPAT
560. La simulation implémentée pour illustrer dans les branches commerce, transport,
lesdits retards porte sur une dynamique moins restaurant et hôtel, ainsi les banques et
favorable de la banche BTP sur l’ensemble de organismes financiers.
la période considérée par rapport au scénario
Vision. A cet effet, il est postulé que la 562. Sur la dynamique économique globale,
dynamique de croissance de la branche des BTP le taux de croissance moyen du PIB sur la
restera sur la tendance moyenne de 7,9% période 2021-2030 devrait se situer autour de
enregistrée dans le scénario de base sur la 6,9% contre 8% dans le scénario Vision, soit un
période 2021-2030 contre 11,8% initialement recul de 1,1%. Cette incidence est davantage
programmée dans le scénario Vision. perceptible sur la période 2022-2030. La perte
cumulée est de 10,7 points sur l’ensemble de
561. Cette situation aura pour conséquence cette période et essentiellement imputable à la
de générer des contreperformances sur dynamique économique non pétrolière.
l’ensemble des secteurs d’activités. En effet, dans
le secteur primaire la dynamique de croissance 7.3.5. Impact d’un dérèglement climatique
moyenne annuelle sur la période 2021-2030 prononcé
devrait s’inscrire en recul de 0,7 point par 563. Bien que le Cameroun contribue très
rapport à celle enregistrée dans le scénario faiblement à l’émission des gaz à effet de serre,
Vision. Dans le secteur secondaire, le recul les effets des changements climatiques y sont
devrait être estimé à -1,7 point en moyenne perceptibles. Certaines études de la Banque
annuelle, en liaison avec les contreperformances Mondiale sur le Cameroun ont notamment mis en
notamment enregistrées par les industries et les exergue les liens entre le dérèglement
BTP. Dans le secteur tertiaire, le recul de climatique, les inondations, l’assèchement des
l’activité devrait se situer à -0,9 point en points d’eaux et la perturbation des calendriers
moyenne annuelle par rapport au scénario agricoles dans plusieurs régions.
Vision, en relation avec les baisses conjuguées
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 7- IMPLICATIONS MACROECONOMIQUE … 141
564. Ces conséquences se traduisent branches les plus exposées, à savoir l’agriculture
notamment par la baisse de la productivité vivrière et l’élevage. A cet effet, les dynamiques
agricole et pastorale, l’accroissement des pertes économiques de ces branches sont considérées
post-récoltes et des coûts de main-d'œuvre, les dans cette simulation respectivement à 7% et
catastrophes naturelles et la dégradation des 6,5% en moyenne sur la période 2021-2030
infrastructures routières, la survenance des contre 8,5% et 8% dans le scénario Vision.
situations d’insécurité alimentaire notamment
dans les Régions septentrionales, les épidémies 568. Ces évolutions devraient générer des
notamment de choléra. Ces situations ont parfois impacts négatifs sur les principaux secteurs
pour conséquence un accroissement des d’activités. Toutefois, cet impact serait plus
dépenses publiques et parfois des importations important dans le secteur primaire que dans les
pour compenser la perte de production. deux autres. En effet, le secteur primaire
pourrait enregistrer un recul de 1,1 point par la
565. Dans le cadre de l’étude5 réalisée par dynamique moyenne annuelle postulée dans le
la Banque Mondiale en 2017, il est relevé les scénario Vision sur la période 2021-2030.
risques en termes de perte de point de Quant-aux secteurs secondaire et tertiaire, ils
croissance dans la branche agricole dans un pourraient respectivement enregistrer sur la
scénario à fort réchauffement qui oscille entre - même période des reculs de 0,2 et 0,4 point, en
1% et -3%. liaison avec les contreperformances que
devraient connaître les industries, les BTP et les
566. Afin d’apprécier les effets, d’un principaux services commerce, transport,
changement climatique prononcé sur l’atteinte restaurant et hôtel.
des objectifs de la Vision, il a été mis en relief
569. Sur la dynamique économique globale,
les effets conjugués d'une croissance moins forte
le taux de croissance moyen du PIB sur la
des productions vivrière et d’élevage.
période 2021-2030 devrait se situer autour de
7,5% contre 8% dans le scénario Vision, soit un
567. Ainsi, la simulation postulée porte sur un
recul de 0,5 point. De manière cumulée, la perte
recul de 1,5 point sur les taux de croissance
de points de croissance est estimée à 5 points
moyens annuels envisagés (sur la période 2021-
sur l’ensemble de cette période.
2030) dans le scénario Vision et dans les
0 0 0
-0,2
-0,3 -0,3
-0,4 -0,4 -0,4
-0,5
-0,6 -0,6
-0,7 -0,7 -0,7
-0,8
Source : MINEPAT
570. Le profil ci-dessus décrit l’évolution de 572. En ce qui concerne le domaine social,
la structure des allocations budgétaires l’objectif demeure l’amélioration durable des
envisagées sur la période 2020-2030, en conditions de vie de toutes les couches de la
conformité avec les priorités sectorielles définies population. A cet effet, les défis concernent : (i)
dans la stratégie. Ce profil traduit les la réduction de la pauvreté, des inégalités et du
orientations stratégiques du Gouvernement pour sous-emploi ; (ii) l’amélioration de l’accès des
répondre aux besoins de financement des populations à une éducation et une santé de
programmes sectoriels sous la contrainte des qualité nécessaire pour renforcer le capital
ressources budgétaires. humain, ainsi que la protection sociale pour
toutes les catégories de la population. Ainsi, le
571. Au niveau sectoriel, le domaine social profil budgétaire devrait s’inscrire en nette
et celui de la production devront respectivement augmentation passant de 20,3% en 2019 à
connaître une amélioration progressive d’année 29% en 2030. Ce profil est notamment porté
en année, en cohérence avec les objectifs de par le renforcement substantiel des dotations
croissance inclusive poursuivis par le budgétaires en faveur des sous-secteurs de
Gouvernement, ainsi que d’accompagnement du l’éducation et de la santé.
tissu productif à la création de richesse.
Secteur Social 20,3 21,5 21,9 21,8 22,8 23,7 25,3 26,3 28,0 28,6 29,1 29,8
Education 13,2 14,7 14,8 14,7 15,4 16,3 17,3 18,2 19,4 20,2 20,7 20,8
Santé 4,0 4,4 4,6 4,7 4,9 5,0 5,4 5,5 5,6 5,8 6,1 6,4
Développement Social
0,8 0,8 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 1,0
et Emploi
Culture, sports et loisirs 2,3 1,6 1,6 1,5 1,6 1,5 1,6 1,7 2,0 1,7 1,4 1,6
Secteur Production 20,0 23,3 21,6 22,8 22,8 23,0 23,6 24,2 23,8 24,6 25,2 25,6
Rural 2,7 3,2 3,4 3,8 4,0 4,3 4,6 4,8 5,2 5,5 6,0 6,5
Industries et services 0,8 0,8 1,5 1,6 1,8 1,9 2,0 2,2 2,3 2,5 2,7 3,0
Infrastructures 16,5 19,3 16,6 17,3 17,0 16,9 17,0 17,2 16,4 16,6 16,5 16,2
Secteur gouvernance 15,2 16,4 16,4 16,5 16,4 16,3 15,1 14,4 14,0 13,6 13,4 13,3
Administrations
4,1 4,4 4,5 4,7 4,7 4,7 4,8 4,7 4,6 4,6 4,6 4,5
générales et financières
Défense et Sécurité 6,7 7,3 7,2 7,2 7,1 7,0 7,1 6,7 6,4 6,1 5,9 5,9
Souveraineté et
4,4 4,6 4,7 4,7 4,7 4,6 3,2 3,0 3,0 2,9 2,9 2,9
Gouvernance
Total Ministères 55,5 61,2 59,9 61,1 62,1 63,0 64,0 64,9 65,9 66,8 67,8 68,7
Chapitres communs 20,1 18,9 18,6 18,1 17,6 17,1 16,6 16,1 15,6 15,1 14,6 14,1
Dépenses hors dette 75,6 80,1 78,5 79,2 79,7 80,1 80,6 81,0 81,5 81,9 82,4 82,8
Service de dette 24,4 19,9 21,5 20,8 20,4 19,9 19,5 19,0 18,6 18,1 17,7 17,2
Dépense totale 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Source : MINEPAT
573. Pour ce qui est du domaine de la au renforcement de l’appareil productif ; (ii) le
production, les défis importants concernent : (i) développement du sous-secteur rural. Le profil
la mise en service des projets d’infrastructures des dotations budgétaires devraient passer de
afin que ces derniers contribuent efficacement 20% en 2019 à 25,6% en 2030. Cette
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 7- IMPLICATIONS MACROECONOMIQUE … 143
évolution devrait s’inscrire en faveur des sous- 7.5 IMPACT DE LA CROISSANCE SUR
secteurs rural et industries et services, en liaison LES OBJECTIFS DE
avec les priorités accordées à ces sous-secteurs
DÉVELOPPEMENT
dans le cadre de la SND30. la part des
infrastructures devrait rester quasi-stable en
575. A la suite de l’élaboration des deux
cohérence avec l’orientation de la stratégie qui
principaux scenarii du cadrage
consiste à privilégier les financements en PPP
macroéconomique et budgétaire, des
dans la réalisation des grands projets
simulations ont été effectuées pour évaluer les
d’investissement public.
incidences des différents profils de croissance et
574. S’agissant du domaine de la des choix budgétaires sur l’évolution à moyen
terme de la pauvreté et de certains indicateurs
gouvernance, les défis dans ce domaine sont liés
de développement. Il s’agit notamment de
à la défense et sécurité, à la gouvernance et à
l’évolution du taux de pauvreté monétaire et
la souveraineté. Dans ce domaine, la part de
celle de certains indicateurs relatifs à
l’administration générale devrait rester
quasiment stable, tandis que celle de la défense l’éducation et à la santé. Une simulation sur les
emplois générés du fait de la mise en œuvre de
et sécurité devrait progressivement diminuer
ces différents scenarii a également été réalisée.
avec l’hypothèse d’une réduction desdites
dépenses induite par la fin de la crise sécuritaire
dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-
Ouest.
ENCADRE 14: Méthodologie de projection des indicateurs de développement
La pauvreté monétaire
L’estimation est basée sur la méthode de Ravallion et Huppi (1991) qui calcule le taux
d’accroissement du taux de pauvreté dû à la croissance. Son hypothèse principale est que la
distribution des revenus (c) dans une région à une période donnée suit la loi log-normale. La
fonction de répartition F de cette loi est donnée par la formule (1) ci-dessous, où Φ est la fonction
de répartition de la loi normale centrée réduite. Ainsi, pour une certaine ligne de pauvreté PL, le
taux de pauvreté h est donnée par h = F(PL). Si l’on suppose que la dispersion des revenus σ ne
change pas dans le temps, le taux d’accroissement du taux de pauvreté à la croissance est donné
par la formule (2) ci-dessous. Le revenu moyen initial ct−s est calculé directement sur les données
issues d’ECAM4 (2014). Afin d’avoir le revenu moyen ct pour la période future (2030), le
déflateur, le taux de croissance du PIB ainsi que le taux de croissance de la population sont
utilisés.
PL PL
ln( C t ) ln( C t−s )
t +σ)−Φ( t−s +σ)
σ2 Φ(
(t−ln(c)+ 2 )² x σ 2 σ 2
1 ln(x) ln(c) σ dh
(1) F(x) = ∫
2 −∞
e 2σ2 dt = Φ( + ) ; (2) = PL
√2πσ σ 2 h ln( C t−s )
Φ( t−s +σ)
σ 2
L’éducation et la santé
La méthodologie utilisée pour projeter les indicateurs sociaux retenus se base sur un modèle
vectoriel à correction d’erreur (VECM), en s’inspirant des travaux de Keho (2009). L’on se rassure
d’une éventuelle cointégration entre les variables (sinon un modèle VAR en différence première).
La spécification du modèle est la suivante :
∆yt = ∑ki=1 φi ∆yt−i + ∑ki=1 δi ∆log(PIBht−i ) + ∑ki=1 αi ∆log(DSt−i ) + γêt−1 + εt
Où yt est l’indicateur social utilisé, DSt désigne les dépenses sociales par tête (santé ou
éducation), PIBht le PIB par tête et êt−1 représente le terme à correction d’erreurs. En l’absence
de cointégration, le terme êt−1 est éliminé de l’équation. εt est l’erreur d’estimation. Après
implémentation du modèle, les paramètres sont récupérés et utilisés dans les projections suivant
les deux scénarii (référence et vision).
144 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
La création d’emplois
La méthode de simulation ayant permis d’estimer l’impact de la croissance économique générée
selon les différents scénarii (référence et vision) sur l’emploi s’appuie sur l’élasticité entre les deux
indicateurs, c’est-à-dire la flexibilité du marché du travail par rapport au marché des biens et
∆E ∆Y
services. La formule est la suivante : = e × , où E est le nombre d’emplois, Y le PIB réel et
E Y
e l’élasticité. On constate qu’entre 2005-2010, le PIB s’est accru de 18,7 % (3,7 % en moyenne
annuelle) et le nombre d’emplois de 11,1 % (2,2 % en moyenne annuelle). Ce qui donne une
élasticité de 0,59, signifiant que toute chose égale par ailleurs 1 % de croissance du PIB réel
permet de créer 0,59 % d’emplois nets. Noter que le nombre d’emplois nets est le nombre de
personnes de 10 ans ou plus qui travaillent, sans tenir compte de leur nombre d’activités. Une
part de la croissance anticipée sur l’horizon 2020-2030 ne pourra pas créer d’emplois du fait
des gains de productivité, on fait donc l’hypothèse que l’élasticité se réduit de 2 % après 5 ans.
Cette élasticité est ensuite appliquée aux différents profils de croissance pour simuler le nombre
d’emplois nets qui seront créés.
L’emploi décent (baisse du sous-emploi global)
La Division de la Prospective et de la Planification Stratégique (DPPS) a élaboré avec l’appui du
Bureau International du Travail (BIT) un Modèle d’Équilibre Général Calculable statique (MEGC)
en vue de simuler l’impact sur la création d’emplois formels d’une gamme variée de politiques
dont celles qui visent l’accroissement des capacités de production. Celles-ci se traduisent par
l’injection dans l’économie de capitaux nouveaux dont le niveau est déterminé par le profil
d’investissements attendus sur la période 2020-2030. L’investissement cumulé en 2030 est ventilé
dans les différentes branches d’activité (au prorata de leurs poids dans l’économie) et l’on
constate une baisse du taux d’emplois informels. Faisant l’hypothèse que le taux de croissance
de la population en situation de sous-emploi est le même que le taux de croissance des
travailleurs exerçant dans le secteur informel, on déduit que le taux de sous-emploi global baisse
dans les mêmes proportions. Le taux de sous-emploi global à l’année t (TSGt ) est le rapport du
nombre de personnes en situation de sous-emploi à l’année t (POPSEt ) sur la population active
POPSEt
de cette même année : (POPACTt ) : TSGt = ; à une date T postérieure à t, le taux du
POPACTt
sous-emploi s’exprime en fonction du taux de sous-emploi de l’année t, du taux de croissance de
la population en situation de sous-emploi (rse) et du taux de croissance de la population active
(1+rse)T−t
sur la même période (rac) : TSGT = TSGt ∗ .
(1+rac)𝑇−𝑡
30,8
30,0
25,3
20,0
10,0
0,0
2014 Scénario Référence en 2030 Scénario Vision en 2030
Source : MINEPAT.
telles que l’accélération de la mise en œuvre de
7.5.2 Evolution de l’incidence sur les toutes les dispositions relatives à la
indicateurs sociaux décentralisation en matière d’éducation et
l’élaboration d’un cadre juridique relatif à la
7.5.2.1 Education règlementation de l’entrepreneuriat privé dans
le secteur de l’éducation et de la formation, le
577. Dans le domaine de l’éducation, le taux taux net de scolarisation combiné sous le
net de scolarisation combiné (proportion de la scénario de référence pourrait atteindre 72,0 %
tranche d’âge 6-24 ans scolarisée) n’a pas , avec une meilleure performance dans le
connu une évolution significative depuis 2015. scénario vision , soit un taux de 81,2 %.
Ainsi, sur la base de certaines réformes majeures
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
Source : MINEPAT.
7.5.2.2 Santé
578. Concernant l’état de santé des populations, l’espérance de vie continue de s’améliorer
malgré de gros efforts du Gouvernement. Cependant, elle demeure encore assez loin de ceux des
146 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
pays dit émergents, même constat observé pour le taux de mortalité infanto-juvénile et le taux de
mortalité maternelle qui ont certes baissé mais restent encore bien éloignés des cibles décrits par les
ODD. En effet, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 122 pour 1000 en
2011 à 79 pour 1000 en 2018. La santé maternelle s’est nettement améliorée, le nombre de décès
de femmes pour 100 000 naissances vivantes est passé de 782 en 2011 à 464 en 2018.
579. L’espérance de vie à la naissance se situe à 58,1 ans en 2018. Sur la base d’une bonne
couverture santé universelle et de façon globale du renforcement du système de santé, l’espérance
de vie à la naissance connaîtrait une évolution considérable pour se situer à l’horizon de la stratégie
à 62,1 ans dans le scénario de référence et 65,2 ans dans le scénario vision.
65,2
65
63
62,1
61
59
57
55
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
Scénario de référence Scénario vision
Source : MINEPAT.
580. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 122 décès pour 1000
naissances vivantes en 2011 à 79 en 2018, la cible étant de 25 % à l’horizon 2030 (ODD3-2). La
stratégie prévoit la mise en place d’un dispositif de soutien des prix d’accès aux nutriments et
aliments des nourrissons et d’un plan national de lutte contre la malnutrition des femmes enceintes
et des enfants de moins de 5 ans, ce qui contribuerait à réduire ce taux à 54,2 pour 1000 en 2030
dans le scénario de référence contre 36,2 dans le scénario vision. Ainsi, des efforts supplémentaires
sont nécessaires pour atteindre la cible.
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 7- IMPLICATIONS MACROECONOMIQUE … 147
Graphique 20 : Projection du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (‰)
100
80
60
54,2
40
36,2
20
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
Scénario vision Scénario de référence
Source : MINEPAT.
c. Mortalité maternelle
581. Les politiques en faveur du renforcement du système de santé sous l’ère DSCE ont permis de
réduire le taux de mortalité maternelle de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2011 à
464 en 2018. Mais des efforts restent à faire pour atténuer suffisamment ce phénomène. Le
Gouvernement entend favoriser la performance hospitalière et la démarche qualité dans les FOSA,
en plus de disposer de personnels de santé qualifiés et motivés. Sur cette base, le taux de mortalité
maternelle pourrait se réduire à l’horizon de la stratégie à 311,2 pour 100 000 naissances vivantes
dans le scénario de référence ou connaîtrait un renversement de tendance pour se situer à 197,1
dans le scénario vision.
550
450
350 311,2
250
197,1
150
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
Source : MINEPAT.
Graphique 22 : Profils de croissance des emplois créés sous les différents scénarii
1 050 000
650 000
477 122
450 000
250 000
50 000
2016
2025
2015
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2026
2027
2028
2029
2030
Source : MINEPAT.
77,0
80,0
60,0 55,2
50,1
40,0
20,0
0,0
2014 Scénario Référence en 2030 Scénario Vision en 2030
Source : MINEPAT.
150
CHAPITRE 8
FINANCEMENT, PILOTAGE ET SUIVI-EVALUATION
DE LA STRATEGIE
________________________________________________
besoins et exploiter toutes les possibilités de 602. Le Gouvernement est bien conscient des
synergie avec les différentes structures d’appui. efforts de planification nécessaires pour asseoir
l’opérationnalisation de la présente stratégie
599. Ces nouveaux instruments permettront, permettant ensuite le passage à la
en partenariat avec d’autres investisseurs programmation. Il s’agira en effet de réaliser
nationaux et/ou étrangers, de réaliser des l’ensemble des études de faisabilité des plans,
projets rentables et créateurs d’emplois. Ils programmes, projets phares ainsi que les
interviendront également dans l'octroi des réformes pré-identifiées. Ces exercices
garanties pour le financement des porteurs de exigeront des efforts de budgétisation
projets et des groupements d'intérêt conséquente au cours des trois premières années
économique, des PME, des agriculteurs et des de mise en œuvre de la stratégie.
groupements socioprofessionnels pour le
renforcement des secteurs prioritaires. L’Etat 8.2.2 Instruments de pilotage et suivi-
mettra en place des mécanismes d’octroi de évaluation de la stratégie
prêts et une politique de bonification de ces
prêts en faveur de jeunes porteurs de projets et 8.2.2.1 Dispositif institutionnel
opérateurs privés.
603. S’agissant du cadre institutionnel, le
600. Dans ce cadre, le Gouvernement pilotage et le suivi-évaluation de la stratégie
entend : accompagner les entreprises en général sera placé sous l’autorité directe du Premier
et les PME en particulier aux pratiques Ministre, Chef du Gouvernement et sous sa
boursières ; promouvoir les mécanismes de Présidence, un Conseil National de Planification
financement innovants des PME, à l’instar du et d’Aménagement du Territoire chapeautera
capital-risque et du crédit-bail ou leasing ; et tout le dispositif de pilotage et de suivi-
renforcer la représentation des PME et des évaluation du cadre stratégique de
institutions financières non-bancaires dans les développement. Ce Conseil comprendra
structures de concertation entre le l’ensemble des membres du Gouvernement.
Gouvernement et le secteur privé. Ledit Conseil comporte en son sein, des
représentants du secteur privé et de la société
civile. Il aura pour principales missions : (i) de
8.2 DISPOSITIF DE MISE EN ŒUVRE superviser globalement la mise en œuvre de la
DE LA STRATÉGIE stratégie ; (ii) de veiller constamment à
l’alignement et la cohérence de l’ensemble des
8.2.1 Renforcement de l’articulation entre plans d’actions sectoriels, ministériels, régionaux
les instruments de planification et communaux sur les priorités définies dans la
601. La mise en œuvre de la SND30 se fera stratégie ; (iii) de définir les plans de
à travers plusieurs outils à savoir : les schémas mobilisation des ressources nécessaires à la mise
d’aménagement du territoire ; les stratégies en œuvre de la stratégie ; (iv) de valider les
sectorielles et thématiques ; les plans programmes des différentes administrations
intersectoriels ; les plans d’aménagement ; les publiques à exécuter au titre du plan d’actions
plans régionaux et communaux de prioritaires de la stratégie et d’orienter en
développement ; les projets structurants ; les conséquence la programmation budgétaire ; (v)
instruments de cadrage à moyen terme (CBMT, d’apprécier les résultats, les effets et impacts de
CDMT) ; les programmes budgétaires au niveau la mise en œuvre de la stratégie sur le
national et au niveau local ; les programmes de développement économique et social du pays à
coopération ; les sous-programmes des travers le suivi régulier des indicateurs clés.
établissements publics ; les dispositifs de
contrôle de gestion ; etc. La loi portant cadre 604. Pour la réalisation de ses missions, le
général de la planification définira l’articulation Conseil sera assisté par un Comité National de
entre ces différents instruments et la stratégie suivi évaluation de la mise en œuvre de la
nationale. stratégie. Ce Comité est placé sous l’autorité du
Ministre chargé de la Planification et sera
chargé d'assister le Conseil National dans la
TROISIEME PARTIE : CHAPITRE 8- FINANCEMENT, PILOTAGE … 153
coordination technique des activités de suivi et en œuvre de la SND30. L’utilisation des outils
d'évaluation de la mise en œuvre de la pratiques de planification stratégique, de
stratégie. A ce titre, il réalise l'ensemble des gestion du risque, de management stratégique,
produits attendus du suivi et de l'évaluation des de suivi du progrès et d’évaluation des
activités de la mise en œuvre de la stratégie. Il réalisations sera encouragée et systématisée.
s’agit entre autres des rapports trimestriels,
semestriels et annuels de suivi de la mise œuvre 608. Le ministère en charge de la
de la stratégie. Le Comité National est planification apportera un accompagnement à
également chargé de l’organisation des revues l’ensemble des administrations sectorielles pour
annuelles de la mise en œuvre de la SND30 et la mise en place des différents instruments
des stratégies sectorielles. nécessaires à l’implémentation et au
suivi/évaluation de la SND30, tout en
605. Les membres du Comité sont les promouvant une démarche de management
Secrétaires Généraux de tous les départements stratégique.
ministériels. Il comprendra également des
représentants des autres administrations 609. Le suivi-évaluation de la stratégie se
publiques et de certains organismes publics, des fera ainsi de manière participative au regard
Collectivités Territoriales Décentralisées, des de cet arsenal institutionnel, avec l’implication de
Chambres Consulaires et du secteur privé, des plusieurs acteurs. L'objectif général du suivi
organisations de la société civile et des participatif est l'instauration d'un dialogue
partenaires techniques et financiers. constructif et durable entre tous les acteurs de
développement (Etat, secteur privé, société
606. Le Comité dispose d'un Secrétariat civile, partenaires techniques et financiers et
technique comprenant une Cellule de bénéficiaires). Le Gouvernement compte mettre
coordination, des Secrétariats Sectoriels dédiés en place un système de suivi participatif de la
aux stratégies sectorielles et des secrétariats stratégie dont l'unité de base pour la gestion de
spécialisés. Il réunit des cadres issus du ministère l'information est la commune. Sur la base des
en charge de la planification, des besoins nécessaires au suivi-évaluation des
administrations sectorielles et des unités de différents cadres de résultats, un programme
coordination du Système National d’Information statistique sera mis en place après actualisation
Statistique (SNIS). Il réalise les travaux de base de la Stratégie Nationale de Développement
du Comité, ainsi que les travaux techniques de de la Statistique (SNDS).
suivi des stratégies sectorielles.
8.2.2.2 Dispositif statistique
607. Au sein des administrations publiques,
le suivi de la mise en œuvre de la stratégie 610. Le système d’information et de
nationale de développement sera assuré par les suivi/évaluation de la SND30 s’appuiera sur la
Comités internes de Planification- SNDS pour fournir les données et informations
Programmation-Budgétisation-Suivi/Evaluation nécessaires. Il s’alimente des produits de la
(PPBS) en liaison avec les dispositifs internes de statistique officielle, et donc repose sur le
contrôle de gestion. Pour leur meilleur Système National d’Information Statistique
fonctionnement, le Gouvernement entend (SNIS). Le renforcement de ce mécanisme est tout
restructurer lesdits comités pour les adapter aux d’abord institutionnel, mais également
nouvelles dispositions légales et règlementaires. opérationnel. En effet, le Gouvernement entend
Ces Comités doivent veiller à l’alignement des mettre en place un Système d’Informations
programmes et projets à la stratégie nationale Statistique et Géographique (SISG) articulé
de développement, à leur mise en œuvre, au entre les niveaux national, régional et
suivi et à l’évaluation des programmes et projets communal. L’enjeu ici est celui de la maîtrise des
relevant des domaines de compétence de leurs données statistiques socio-économiques et
administrations respectives. Pour ce faire, la démographiques ainsi que la maitrise de la
fonction de planification sera réhabilitée et gestion et de l’exploitation des ressources.
renforcée au sein des départements ministériels
et de tous les intervenants dans la chaîne de mise
154 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
611. Le dispositif statistique sera fondé sur poursuivre et intensifier le dialogue sur les
les principes directeurs suivants : (i) la définition résultats atteints, les difficultés rencontrées et
des indicateurs précis de résultat à tous les mener avec l’ensemble des acteurs des
niveaux (ressources, output, effets et impacts), (ii) réflexions en vue d’apporter les ajustements
la production des données de qualité nécessaires.
(pertinence, fiabilité, régularité et accessibilité),
(iii) l’utilisation effective des données pour la 616. Dans ce cadre, les sites Web du
prise de décision ; (iv) le partenariat dans la Gouvernement, du Ministère en charge de la
conception et la gestion du système. Le Conseil planification et de l’INS pourront servir de
National de la Statistique (CNS) assurera support de communication pour faciliter le
l’opérationnalisation de ces principes directeurs partage de l’information. De même, des bulletins
à travers la SNDS. d’information régulièrement produits dans les
médias audiovisuels et la presse écrite au niveau
612. Ce système d’information vise à fournir national feront partie des moyens de
à bonne date une plateforme commune communication sur le niveau de réalisation de la
d’informations aux pouvoirs publics, au secteur stratégie et l’atteinte de ces objectifs.
privé, aux partenaires au développement et à
la société civile pour suivre les progrès vers
l’atteinte des objectifs de la présente stratégie,
des ODD, et pour obtenir, grâce à la
transparence de l’information, l’adhésion de
ceux qui sont concernés par ces actions.
8.3 COMMUNICATION ET
PROMOTION DE L’ÉMERGENCE
ANNEXES
ANNEXES 157
1.2. Part des industries textiles-habillement-cuir dans le PIB (en %) 2,1 (2016) INS/MINEPAT
1.3. Part des industries du bois dans le PIB (en %) 2,5 (2016) INS/MINEPAT
Part des industries d’hydrocarbure et de raffinage dans le PIB
1.4. 1,53 (2016) INS/MINEPAT
(en %)
Part des industries chimiques et pharmaceutiques dans le PIB
1.5. 0,95 (2016) INS/MINEPAT
(en %)
1.6. Part du tourisme dans le PIB (en %) 4,28 (2016) INS/MINEPAT
1.7. Part du commerce dans le PIB (en %) 15,26 (2016) INS/MINEPAT
1.8. Part des services de transport dans le PIB (en %) 6,64 (2016) INS/MINEPAT
Part des services professionnels et techniques dans le PIB (en
1.9. 5,73 (2016) INS/MINEPAT
%)
2. Secteur des infrastructures
2.1. Linéaire des routes nationales bitumées (km) 6 760 (2017) MINEPAT
2.2. Taux d’urbanisation 52,3 (2015) INS/MINEPAT
Pourcentage des ménages disposant d’installations sanitaires
2.3. 40,4 (2014) INS/MINEPAT
améliorées
2.4. Densité du réseau routier pour 1000 hab 0,3 (2016) MINTP
2.5. Linéaire des routes réhabilitées (km) 1 034,5 (2018) MINTP
2.6. Pourcentage du réseau bitumé 12% (2010) MINTP
2.7. Indice de développement des infrastructures 19,03 (2016) MINTP
2.8. Niveau de fracture numérique 71,81% (2015) MINPOSTEL
3. Secteur rural
<3
tracteurs/100km2 de
3.1. Taux de mécanisation agricole MINADER
terres arables
(2012)
INS
3.2. Exportation de grumes (m3) 584 693 (2015)
3.3. Superficies de terres agricoles aménagées 20 % (2016) MINADER
Entre 450 et 500
3.4. Production des produits halieutiques mille tonnes de SDSR (2019)
poissons (2019)
INS
Proportion des aires protégées par rapport à la superficie (Annuaire
3.5. 20,21 (2016)
totale du Cameroun Statistique
2017).
3.6. Superficies agricoles exploitées / (irriguées/drainées) 33 000 ha (2011) MINADER
3.7. Quantité de viande et d'abats par an 344 000t (2016) MINEPIA
3.8. Quantité de poissons produite par an 292 675t (2018) MINEPIA
3.9. Quantité de lait produite par an 172 000 t (2016) MINEPIA
3.10. Taux de croissance de la production halieutique 9,68% (2013) MINEPIA
343 milliards
3.11. Volume des crédits agricoles accordés aux producteurs MINADER
FCFA/an (2012)
4. Secteur Education
4.1. Ratio élèves / salle de classe au primaire 70,5 (2017) MINEDUB
4.2. Ratio élèves / enseignant au primaire 50,2 (2017-2018) MINEDUB
4.3. Ratio élèves / salle de classe au secondaire 52,5 (2014) MINESEC
4.4. Taux brut de scolarisation des filles au primaire 119,1 (2016) INS
ANNEXES 159
N Niveau de
Indicateurs (par secteur) Source
° référence (année)
4.5. Taux brut de scolarisation des garçons au primaire 129,1 (2016) INS
4.6. Taux d’achèvement des filles au primaire (%) 66,4 (2017) MINEDUB
4.7. Ratio filles/garçons au primaire 0,89 (2017-2018) MINEDUB
4.8. Ratio filles/garçons au secondaire 0,85 (2015-2016) MINESEC
4.9. Ratio filles/garçons au supérieur 0,84 (2016-2017) MINESUP
4.10. Taux d’achèvement au primaire (en %) 72,1 (2017) MINEDUB
Part du budget de l’éducation par rapport au budget global
4.11. 14,9 (2018) MINEPAT
de l’Etat (en %)
5. Secteur Santé
Prévalence de l’insuffisance pondérale modérée/sévère chez Modéré : 11,0
5.1. INS
les enfants < 5 ans (%) Sévère : 3,1 (2018)
5.2. Taux de faible poids à la naissance des nouveaux nés INS
Taux de couverture vaccinale (en % des enfants de 12-23
5.3. 52,2 INS
mois)
Taux de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances
5.4. 79 (2018) INS
vivantes)
5.5. Taux de mortalité infantile (pour 1000 naissances vivantes) 48 (2018) INS
Proportion d’enfants d’un an (12-23 mois) vacciné contre la
5.6. 65 (2018) INS
rougeole (%)
Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances
5.7. 464 (2018) INS
vivantes)
Pourcentage d’accouchement assisté par un personnel qualifié
5.8. 69 (2018) INS
(%)
Taux d’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes
5.9. 19 (2018) INS
de 15 à 49 ans (%)
5.10. Taux de prévalence du VIH/SIDA des 15-49 ans (%) 2,7 (2018) INS
Taux de prévalence du paludisme chez les enfants de moins
5.11. 24 (2018) INS
de 5 ans (%)
Ratio densité médicale (Effectif personnel/population) pour
5.12. 0,8 (2014) INS
1000 hab
5.13. Part du budget de la santé dans le budget national 4,3 (2019) MINSANTE
6. Secteur des Services sociaux
Proportion de la population ayant accès à des logements
6.1. 49,8 (2014) INS
avec des matériaux définitifs
Pourcentage des ménages ayant accès à une source d’eau
6.2. 83,8 (2014) INS
améliorée (robinet, borne fontaine, forage, etc.)
6.3. Pourcentage des ménages possédant un téléphone mobile 79,7 (2014) INS
6.4. Pourcentage des ménages possédant un téléviseur 49,2 (2014) INS
Pourcentage des ménages utilisant un gaz domestique comme
6.5. 48,8 (2014) INS
énergie de cuisson
6.6. Nombre d’abonnés à la téléphonie mobile 18 819 852 (2016) INS
6.7. Nombre d’abonnés à internet 8 045 324 (2016) INS
6.8. Taux d’accès à internet large bande (en %) 4 (2015) MINPOSTEL
6.9. Taux de chômage élargi 5,6 (2010) INS
6.10. Taux de chômage des 15 ans et plus (BIT) 3,8 (2010) INS
6.11. Taux d’activité 68,3 (2010) INS
6.12. Taux de sous-emploi visible 12 (2010) INS
6.13. Taux de sous-emploi invisible 63,7 (2010) INS
6.14. Taux de chômage des 15-24 ans 6,4 (2010) INS
Pourcentage des enfants < 14 ans exerçant une activité
6.15. 33,3 (2010) INS
économique
6.16. Taux de sous-emploi global des jeunes de 15-24 ans 84,8 (2010) INS
7. Secteur Gouvernance
7.1. Pourcentage des affaires jugées sur les affaires enrôlées 53,2 (2014) MINJUSTICE
160 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
N Niveau de
Indicateurs (par secteur) Source
° référence (année)
Pourcentage des sièges occupés par les femmes à l’Assemblée
7.2. 30,5 (2018) INS
Nationale
7.3. Pourcentage des sièges occupés par les femmes au Sénat 26 (2019) Sénat
7.4. Pourcentage des femmes maires 8,6 (2015) INS
7.5. Délais des procédures judiciaires (mois) 19 (2017) MINJUSTICE
7.6. Taux d’exécution des décisions de justice (%) 43 (2017) MINJUSTICE
7.7. Durée moyenne de détention préventive (mois) >12 (2017) MINJUSTICE
7.8. Taux d'occupation des structures de détentions 381% (2013) MINJUSTICE
Taux de participation des populations aux élections MINAT,
7.9. 53,85% (2018)
présidentielles ELECAM
MINDEF,
7.10. Taux de criminalité 21,37‰ (2017)
DGSN
7.11. Taux de couverture diplomatique 23,7% (2014) MINREX
7.12. Délai (nombre de jours) pour créer une entreprise 17 (2018) RGE
7.13. Proportion des personnes inscrites dans le fichier électoral 59,1% (2018) ELECAM
ANNEXES 161
1.1. Relire le cadre légal et réglementaire sur le mix énergétique en vue de la promotion des
énergies renouvelables notamment la biomasse-énergie
1.2. Réviser le cadre légal et réglementaire régissant le régime foncier et domanial en cohérence
avec l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, le développement des villes, de
l’immobilier et du logement
1.3. Evaluer et définir le périmètre numérique de sécurité pour l’Etat en vue de la mise en place
d’un Haut commandement du numérique
1.4. Relire le cadre légal et réglementaire de gouvernance et de gestion de la forêt en cohérence
avec l’industrialisation
1.5. Mettre en place le cadre légal et réglementaire visant à éliminer les importations des
produits de second usage
1.6. Préparer et adopter les textes d’application du code minier
1.7. Mettre en place les cadres légaux et réglementaires des hydrocarbures (code pétrolier et
code gazier)
1.8. Mettre en place l’ordre national des experts en management de projet avec une mission de
contribuer à l’arrimage des pratiques camerounaises aux normes internationales en vigueur
dans la profession
1.9. Réformer le cadre légal et réglementaire de la gestion des déchets centrée sur la
libéralisation du marché et la pénalisation de l’insalubrité
1.10. Relire le cadre légal (loi n° 98/005 du 14 avril 1998) et réglementaire sur la gestion de
l’eau
1.11. Relire la loi n° 98/013 du14 juillet 1998 relative à la concurrence en transformant
notamment la Commission Nationale de la Concurrence en une Autorité indépendante de
la concurrence
1.12. Mettre en place l’Agence de Promotion des Exportations
1.13. Réformer le cadre légal et réglementaire en vue de libéraliser le marché national du
transport aérien en conformité avec la directive de l’Union Africaine sur la 5 ème liberté
1.14. Evaluer et relire le cadre légal et réglementaire du transport ferroviaire dans l’optique de
la libéralisation, la régulation adéquate et le développement du réseau national du chemin
de fer
1.15. Relire le cadre légal et règlementaire de la publicité en lien avec l’économie de marché et
le commerce électronique ou en ligne
1.16. Mettre effectivement en place la Caisse de Dépôts et Consignation (CDC)
1.17. Mettre en place une Banque de financement des investissements
1.18. Mettre en place un fonds souverain pour accompagner les investissements dans les secteurs
moteurs d’industrialisation
1.19. Renforcer l’infrastructure financière d’accompagnement de l’économie locale
1.20. Mettre en place la Banque camerounaise d’Import-Export (EXIM BANK)
1.21. Mettre en place un cadre légal et règlementaire du capital-investissement conforme aux
meilleurs standards internationaux en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés
1.22. Mettre en place un cadre légal et réglementaire sur les délais en vue d’assainir et de
fluidifier le fonctionnement de l’économie
1.23. Réformer le cadre légal sur le statut de la diaspora camerounaise afin d’optimiser sa
participation au développement
1.24. Relire le cadre légal et réglementaire des Partenariats Public-Privé (PPP)
1.25. Réformer le cadre légal et réglementaire de promotion des investissements par la révision
des lois n°2002-004 du 19 avril 2002 portant Charte des Investissements, n°2013/004
du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé
1.26. Réformer et moderniser le cadre légal et réglementaire en vue de développer une
véritable infrastructure qualité (normalisation, qualité, métrologie, évaluation de la
conformité, surveillance du marché) en conformité avec les standards internationaux
1.27. Mettre en place un cadre légal et réglementaire sur la science, l’innovation et le
développement technologique en lien avec les secteurs moteurs de l’industrialisation du
pays
164 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
1.28. Mettre sur pied un cadre offensif d’attraction des IDE basé sur la mise en œuvre des plans
dans les sanctuaires industriels nationaux et des piliers industriels structurants
1.29. Mettre en place un cadre légal et réglementaire articulant la défense économique avec la
défense militaire et la défense civile
1.30. Finaliser l’arrimage de la loi nationale régissant le secteur coopératif à l’acte uniforme
OHADA sur les sociétés coopératives
1.31. Mettre en place un cadre légal et réglementaire pour une sécurité routière optimale
1.32. Mettre en place un cadre légal et réglementaire pour une meilleure intégration de la
gestion environnementale et l’adaptation aux changements climatiques dans les stratégies
et politiques sectorielles
2.1. Mettre en place un cadre certifiant de formation de masse et de renforcement des capacités
des travailleurs du secteur informel (TRAIN MY GENERATION)
2.2. Introduire dans tous les programmes de formation des modules relatifs au patriotisme
économique, au vivre ensemble et au multiculturalisme
2.3. Renforcer le cadre juridique relatif à la règlementation de l’entrepreneuriat privé dans le
secteur de l’éducation et de la formation technique, professionnelle et technologique
2.4. Mettre en place un cadre légal et réglementaire pour la Couverture Santé Universelle
2.5. Mettre en place un cadre légal et réglementaire de structuration du sous-secteur de la
médecine traditionnelle en vue de normer et de vulgariser les médicaments locaux
2.6. Réformer le cadre légal et réglementaire du marché du travail (code du travail et ses textes
d’application)
2.7. Réviser le cadre légal et réglementaire relatif à la protection civile
2.8. Réformer le cadre légal et réglementaire des services liés à l’emploi en vue d’accroître la
fluidité du marché de l’emploi en visant particulièrement les jeunes
3.1. Créer et mettre en place des juridictions spécialisées pour améliorer l’instruction des litiges
commerciaux et financiers notamment
3.2. Mettre en place une charte de l’accueil des usagers dans les services publics et encadrer la
durée de traitement des dossiers
3.3. Mettre sur pied un système de promotion des agents publics basé sur la performance et
l’expérience professionnelle
3.4. Fixer des objectifs des dividendes aux entreprises publiques, évaluer les performances et
sanctionner les gouvernants et managers
3.5. Mettre en place un cadre légal et réglementaire sur la planification stratégique
3.6. Poursuivre le renforcement du cadre légal et réglementaire de la décentralisation
ANNEXES 165
1.1.3. Numérique
Développement des infrastructures du Linéaire de fibre optique 20 812
25 000 _ MINPOSTEL
secteur du numérique déployé (2017)
Indice de développement des 3,85
Développement du numériques 4,5 _ MINPOSTEL
TIC (2017)
1.1.6. Mines-Métallurgie-Sidérurgie
Mise en place d'un système
d’information sur les ressources minières, Système d'information mis en
_ Oui Oui Oui MINIMIDT, MINEPAT
géologiques et géochimiques du place et opérationnel
Cameroun
Adoption des textes d’application du
code minier et révision des cadres
légaux et réglementaires des Textes révisés et adoptés Oui MINMIDT, MINEPAT, MINFI
hydrocarbures (code pétrolier et code
gazier)
1.1.7. Chimie-Pharmacie
Industrie pharmaceutique
Mise en place d'une industrie
pour la fabrication des
pharmaceutique pour la fabrication des
médicaments génériques, Non _ Oui Oui MINIMIDT, MINSANTE
médicaments génériques, réactifs et
réactifs et consommables
consommables médicaux
médicaux mis en place
Proportion des produits issus
Mise en place d'une industrie de de la pharmacopée MINIMIDT, MINSANTE,
0 20%
pharmacopée traditionnelle traditionnelle commercialisés MINRESI
en pharmacie
168 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Quantité de viande et
d'abats par an/ taux de
344 000t (2016) 380000 500000 MINEPIA
croissance de la production
animale
Volume des crédits agricoles 343 milliards 700 milliards F MINADER, MINEPIA, MINFI,
_ _
accordés aux producteurs FCFA/an (2012) CFA/an MINEPAT
Les grands espaces
hydroagricoles sont _ _ _ _ MINADER, MINEPIA
Accès aux équipements et infrastructures aménagés
de production Linéaire de route communales
construites/réhabilités (hors MINTP, INS
zones urbaines)
172 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Nombre de Stations
d'Impulsions pour la
Modernisation des Elevages _ _ _ _ MINADER, MINEPIA
(SIMEL) crées et
opérationnelles.
Superficies de terres
20% (2016) _ _ _ MINADER
agricoles aménagées
<3
17,1
Taux de mécanisation tracteurs/100km2
_ _ tracteurs/100km2 MINADER
agricole de terres arables
de terres arabes
(2012)
MINDCAF, MINADER,
Réforme foncière effective _ Oui Oui Oui
MINEPIA
Renforcement du cadre législatif et Codes rural et pastoral MINDCAF, MINADER,
réglementaire de soutien aux _ Oui Oui Oui
élaborés MINEPIA
producteurs
Les réseaux de laboratoires
MINDCAF, MINADER,
d'analyses sont créés et _ Oui Oui Oui
MINEPIA
opérationnels
1.3. Développement des infrastructures productives
1.3.1. Infrastructures énergétiques
Capacité de production
d’énergie hydroélectrique 1 650 (2019) 3 000 4 000 6 876 MINEE
installée
Développement du potentiel
hydroélectrique Le barrage hydroélectrique
_ _ _ 420 Mw MINEE
de Nachtigal-Amont construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 75 Mw MINEE
Bini à Warak construit
ANNEXES 173
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 270 Mw MINEE
Song-Ndong construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 1800 Mw MINEE
Grand-Eweng construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 485 Mw MINEE
katsina-Ala construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 350 Mw MINEE
Makai construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 420 Mw MINEE
MOuila-Mogue construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 450 Mw MINEE
Kikot construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 200 Mw MINEE
Ndjock construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 84 Mw MINEE
Ngoila construit
Barrage hydroélectrique de
_ _ _ 600 Mw MINEE
Cholet construit
Passage total de
Développement d’un écosystème _ Oui Oui Oui MINPOSTEL
l'analogique au numérique
numérique de dernière génération
Parcs Numériques
_ Oui Oui Oui MINPOSTEL
développés
Indice au numérique _ _ _ > 0,4 MINPOSTEL
1.3.4. Infrastructures hydrauliques et d'assainissement
Décentralisation de
l'approvisionnement public de _ Oui Oui Oui MINEE, CTD
l'eau potable effective
Pourcentage de la population
bénéficiant d'une assurance 22% (2018) - - >50% MINSANTE, MINTSS, CTD
ou d'une couverture santé
PIB Nominal 21492,5 22661,1 23909,6 25277,7 26811,6 28567,5 30500,1 32825,6 35377,0 38174,1 41187,8 44465,2 48033,0
PIB Pétrolier 1 000,0 1 015,2 959,1 855,7 796,7 759,5 735,1 754,5 779,8 813,8 850,2 889,1 929,7
PIB non pétrolier 20492,6 21645,8 22950,5 24422,1 26014,9 27807,9 29765,0 32071,1 34597,2 37360,3 40337,6 43576,1 47103,3
Croissance du PIB réel 4,1 3,9 4,0 4,3 4,5 5,0 5,2 5,8 6,0 6,2 6,3 6,3 6,4
PIB Pétrolier -2,7 6,0 0,5 -5,7 -5,0 -4,3 -3,6 1,5 2,2 3,2 3,3 3,4 3,4
PIB non pétrolier 4,4 3,8 4,2 4,8 5,0 5,4 5,6 6,0 6,1 6,3 6,4 6,4 6,5
Déflateur du PIB 1,7 1,5 1,5 1,4 1,5 1,5 1,5 1,8 1,8 1,7 1,6 1,6 1,6
Déflateur du PIB non pétrolier 0,1 1,8 1,8 1,6 1,5 1,5 1,5 1,8 1,7 1,7 1,6 1,6 1,6
Taux d'investissement 22,8 23,0 23,4 23,5 23,8 24,0 24,3 24,5 24,7 24,9 25,1 25,2 25,1
Taux d'investissements publics 4,0 3,7 3,6 3,4 3,4 3,4 3,3 3,3 3,3 3,2 3,2 3,1 3,0
Solde global (% du PIB) -2,5 -2,3 -2,1 -1,5 -1,5 -1,5 -1,6 -1,7 -1,7 -1,6 -1,4 -1,5 -1,4
Dépenses totales (% du PIB) 18,9 18,7 17,4 16,6 16,4 16,7 16,9 17,1 17,3 17,3 17,3 17,4 17,5
Dépenses en capital (% du PIB) 6,9 6,3 6,3 5,9 6,0 6,2 6,3 6,5 6,6 6,7 6,8 6,9 6,9
Source : MINEPAT
ANNEXES 209
Consommation 12 402,2 12 970,7 13 234,3 13 713,0 14 247,0 14 763,6 15 512,3 16 267,8 17 118,0 18 038,4 18 993,2 19 948,7 21 000,9
Secteur privé 10 411,9 10 901,7 11 136,3 11 609,3 12 150,9 12 663,2 13 287,3 13 969,6 14 735,0 15 565,2 16 424,2 17 280,5 18 228,6
Administration centrale 1 990,3 2 068,9 2 098,0 2 103,7 2 096,2 2 100,4 2 225,0 2 298,2 2 383,0 2 473,2 2 568,9 2 668,2 2 772,4
Formation brute de capital fixe 4 106,1 4 401,3 4 650,9 4 977,4 5 267,9 5 635,4 6 045,6 6 498,1 7 035,7 7 613,9 8 239,5 8 910,3 9 598,2
Secteur privé 3 318,0 3 637,5 3 905,2 4 210,3 4 504,3 4 835,5 5 196,3 5 609,9 6 088,2 6 604,8 7 172,7 7 786,9 8 405,3
Administration centrale 788,1 763,8 745,6 767,1 763,6 800,0 849,3 888,2 947,5 1 009,1 1 066,8 1 123,4 1 193,0
Variation des stocks 7,1 33,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Demande Extérieure nette -886,4 -1 141,2 -981,8 -1 108,4 -1 179,7 -1 231,1 -1 424,9 -1 582,1 -1 732,5 -1 883,6 -1 992,7 -2 025,6 -2 066,0
Exportation de biens et services 3 154,3 3 228,0 3 342,6 3 482,1 3 603,9 3 727,8 3 850,1 3 990,6 4 232,1 4 502,6 4 825,3 5 184,9 5 575,4
Exportations pétrole brut et gaz 941,8 709,6 747,1 750,4 713,0 682,2 654,4 632,3 641,2 654,6 674,5 695,7 718,4
Exportations hors pétrole brut et gaz 2 212,5 2 518,4 2 595,4 2 731,8 2 890,9 3 045,6 3 195,7 3 358,4 3 590,9 3 848,0 4 150,8 4 489,2 4 857,0
Importation de biens et services 4 040,7 4 369,3 4 324,3 4 590,5 4 783,6 4 958,9 5 275,0 5 572,8 5 964,6 6 386,1 6 818,0 7 210,5 7 641,3
Source : MINEPAT
ANNEXES 211
Consommation 4,6 2,0 3,6 3,9 3,6 5,1 4,9 5,2 5,4 5,3 5,0 5,3 5,5
Secteur privé 4,7 2,2 4,2 4,7 4,2 4,9 5,1 5,5 5,6 5,5 5,2 5,5 5,7
Administration centrale 3,9 1,4 0,3 -0,4 0,2 5,9 3,3 3,7 3,8 3,9 3,9 3,9 4,1
Formation brute de capital fixe 7,2 5,7 7,0 5,8 7,0 7,3 7,5 8,3 8,2 8,2 8,1 7,7 7,4
Secteur privé 9,6 7,4 7,8 7,0 7,4 7,5 8,0 8,5 8,5 8,6 8,6 7,9 7,7
Administration centrale -3,1 -2,4 2,9 -0,5 4,8 6,2 4,6 6,7 6,5 5,7 5,3 6,2 4,8
Demande Extérieure nette 28,7 -14,0 12,9 6,4 4,4 15,7 11,0 9,5 8,7 5,8 1,7 2,0 1,8
Exportation de biens et services 2,3 3,5 4,2 3,5 3,4 3,3 3,6 6,1 6,4 7,2 7,5 7,5 7,3
Exportations pétrole brut et gaz -24,7 5,3 0,4 -5,0 -4,3 -4,1 -3,4 1,4 2,1 3,0 3,1 3,3 3,3
Exportations hors pétrole brut et gaz 13,8 3,1 5,3 5,8 5,4 4,9 5,1 6,9 7,2 7,9 8,2 8,2 7,9
Importation de biens et services 8,1 -1,0 6,2 4,2 3,7 6,4 5,6 7,0 7,1 6,8 5,8 6,0 5,8
Source : MINEPAT
212 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Consommation 81,6 80,8 80,6 80,8 80,6 80,7 80,7 80,4 80,2 79,8 79,2 78,8 78,3
Secteur privé 70,5 69,9 70,0 70,7 70,8 70,9 71,0 70,9 70,9 70,6 70,2 70,0 69,6
Administration centrale 11,1 10,9 10,5 10,1 9,8 9,9 9,7 9,5 9,3 9,2 9,0 8,8 8,7
Formation brute de capital fixe 22,8 23,0 23,4 23,5 23,8 24,0 24,3 24,5 24,7 24,9 25,1 25,2 25,1
Secteur privé 18,8 19,3 19,8 20,1 20,4 20,6 21,0 21,2 21,5 21,7 21,9 22,0 22,1
Administration centrale 4,0 3,7 3,6 3,4 3,4 3,4 3,3 3,3 3,3 3,2 3,2 3,1 3,0
Variation des stocks 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Demande Extérieure nette -4,4 -3,8 -3,9 -4,3 -4,4 -4,7 -4,9 -5,0 -4,9 -4,7 -4,3 -4,0 -3,4
Exportation de biens et services 19,3 19,1 18,5 17,6 17,1 16,5 16,0 15,9 15,9 15,9 16,0 16,1 16,3
Exportations pétrole brut et gaz 4,0 3,8 3,4 2,9 2,6 2,3 2,1 2,0 1,9 1,8 1,8 1,7 1,7
Exportations hors pétrole brut et gaz 15,3 15,2 15,1 14,7 14,5 14,2 13,9 14,0 14,0 14,1 14,2 14,3 14,6
Importation de biens et services 23,7 22,9 22,5 21,9 21,5 21,3 21,0 20,9 20,8 20,7 20,3 20,0 19,7
Source : MINEPAT
ANNEXES 213
Source : MINEPAT
Recettes totales 16,0 16,0 14,8 14,7 14,5 14,9 15,0 15,1 15,3 15,4 15,6 15,7 15,7
Recettes pétrolières 2,3 2,3 1,9 1,5 1,0 1,2 1,1 1,1 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9
Recettes non pétrolières 13,7 13,6 13,0 13,2 13,4 13,7 13,9 14,1 14,3 14,4 14,6 14,8 14,8
Recettes fiscales 12,8 12,8 12,1 12,4 12,5 12,7 12,9 13,1 13,3 13,4 13,6 13,7 13,8
Recettes non fiscales 0,9 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Recettes non pétrolières/PIB non pétrolier 14,3 14,2 13,5 13,7 13,8 14,1 14,2 14,4 14,6 14,7 14,9 15,1 15,1
Source : MINEPAT
214 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Solde des biens et services -2,9 -2,5 -2,6 -2,8 -2,9 -3,2 -3,4 -3,4 -3,3 -2,9 -2,4 -1,8 -1,2
Solde des biens -1,4 -1,2 -1,4 -1,6 -1,7 -1,8 -2,0 -2,0 -1,9 -1,7 -1,3 -0,8 -0,2
Solde des services -1,5 -1,3 -1,2 -1,2 -1,2 -1,4 -1,4 -1,4 -1,4 -1,2 -1,1 -1,0 -1,0
Solde du compte de capital et des opérations financières 4,4 3,2 2,8 2,9 3,0 3,8 3,9 4,0 4,0 3,9 3,9 3,8 3,6
Investissement Direct Etranger 1,7 1,7 1,4 1,4 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,4 1,3 1,3
Solde global 0,7 0,0 -0,5 -0,7 -0,6 -0,1 -0,1 0,0 0,1 0,4 0,9 1,3 1,8
Source : MINEPAT
ANNEXES 215
Avoirs Extérieures nets 2 072,7 2 149,5 2 041,2 1 876,3 1 720,8 1 689,9 1 646,1 1 641,2 1 658,9 1 801,3 2 175,5 2 769,4 3 652,6
Avoirs Intérieures nets 2 970,4 3 160,2 3 569,1 4 055,0 4 570,5 5 013,4 5 510,7 6 061,2 6 642,2 7 156,1 7 489,0 7 664,2 7 618,1
Crédit Intérieur 3 882,1 4 086,4 4 583,2 5 127,2 5 707,7 6 225,1 6 804,4 7 453,5 8 142,7 8 775,3 9 236,1 9 550,3 9 655,5
Créances nettes sur l'Etat 465,2 661,8 735,8 765,8 765,8 846,8 890,3 996,6 1 017,1 1 066,5 1 103,0 1 252,4 1 453,8
Crédit à l'économie 3 416,9 3 424,7 3 847,5 4 361,5 4 942,0 5 378,3 5 914,1 6 457,0 7 125,6 7 708,8 8 133,0 8 297,9 8 201,8
Autres Postes nets -911,6 -926,2 -1 014,2 -1 072,2 -1 137,3 -1 211,7 -1 293,7 -1 392,3 -1 500,6 -1 619,2 -1 747,0 -1 886,1 -2 037,4
Passifs 5 043,1 5 309,7 5 610,3 5 931,3 6 291,2 6 703,2 7 156,7 7 702,4 8 301,1 8 957,4 9 664,6 10 433,6 11 270,8
Masse monétaire 5 043,1 5 309,7 5 610,3 5 931,3 6 291,2 6 703,2 7 156,7 7 702,4 8 301,1 8 957,4 9 664,6 10 433,6 11 270,8
Circulation fiduciaire 1 056,3 1 136,8 1 175,1 1 242,3 1 317,7 1 404,0 1 499,0 1 613,3 1 738,7 1 876,1 2 024,2 2 185,3 2 360,6
Monnaie scripturale 2 179,9 2 279,3 2 425,0 2 563,8 2 719,3 2 897,4 3 093,4 3 329,3 3 588,1 3 871,8 4 177,4 4 509,8 4 871,7
Quasi-monnaie 1 807,0 1 893,6 2 010,2 2 125,3 2 254,2 2 401,8 2 564,3 2 759,8 2 974,4 3 209,5 3 462,9 3 738,5 4 038,4
Source : MINEPAT
216 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
PIB Pétrolier 718,3 1 000,0 1 015,2 959,1 855,7 796,7 767,5 758,2 789,0 825,0 866,9 912,7 964,6 1 023,4
PIB non pétrolier 19610,0 20492,6 21645,8 22966,7 24488,3 26373,9 28699,4 31416,4 34617,6 38249,1 42309,6 46821,7 51 858,9 57 762,7
Croissance du PIB réel 3,5 4,1 3,9 4,0 4,5 5,5 7,0 7,6 8,5 8,8 9,0 9,2 9,4 10,0
PIB Pétrolier -16,4 -2,7 6,0 0,5 -5,7 -5,0 -3,3 -1,6 2,9 3,4 3,9 4,1 4,5 4,9
PIB non pétrolier 5,0 4,4 3,8 4,2 5,0 6,0 7,4 7,9 8,7 9,0 9,2 9,4 9,6 10,1
Déflateur du PIB 1,5 1,7 1,5 1,6 1,5 1,7 1,5 1,6 1,6 1,5 1,5 1,3 1,2 1,3
Déflateur du PIB non pétrolier -0,2 0,1 1,8 1,9 1,6 1,7 1,4 1,5 1,5 1,5 1,4 1,3 1,2 1,3
Le ratio des recettes totales sur le PIB 14,6 16,0 16,0 14,8 14,7 14,3 15,2 15,8 16,5 16,8 17,0 17,1 17,3 17,4
Le ratio des recettes non pétrolière sur le PIB 12,7 13,7 13,6 13,0 13,2 13,2 14,0 14,7 15,5 15,8 16,0 16,3 16,4 16,6
Taux d'investissement 23,0 22,8 23,0 23,4 23,4 23,6 24,1 24,7 25,4 26,2 27,0 27,7 28,4 29,0
Taux d'investissements publics 4,4 4,0 3,7 3,6 3,4 3,3 3,5 3,5 3,4 3,4 3,3 3,2 3,1 3,0
Solde primaire hors pétrole (% du PIB) -4,8 -3,9 -3,8 -3,1 -2,0 -1,5 -2,1 -1,8 -1,9 -1,9 -1,9 -1,9 -1,9 -1,7
Solde global (% du PIB) -3,8 -2,5 -2,3 -2,1 -1,5 -1,5 -1,6 -1,5 -1,5 -1,5 -1,4 -1,5 -1,5 -1,4
Dépenses totales (% du PIB) 18,8 18,9 18,7 17,4 16,6 16,1 17,0 17,6 18,3 18,6 18,7 18,9 19,1 19,1
Dépenses en capital (% du PIB) 8,1 6,9 6,3 6,3 5,9 5,9 6,5 6,9 7,1 7,2 7,3 7,4 7,6 7,6
Source : MINEPAT
ANNEXES 217
Source : MINEPAT
218 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Consommation 12006,0 12402,2 12970,7 13234,3 13732,2 14270,1 14998,7 15963,3 16929,1 18 070,1 19313,8 20643,3 22002,8 23388,9
Secteur privé 9 983,7 10411,9 10901,7 11136,3 11629,2 12174,6 12898,9 13711,3 14527,5 15473,8 16528,1 17677,8 18845,3 20052,6
Administration centrale 2 022,3 1 990,3 2 068,9 2 098,0 2 103,0 2 095,5 2 099,8 2 252,0 2 401,6 2 596,3 2 785,7 2 965,5 3 157,5 3 336,3
Formation brute de capital 3 948,5 4 106,1 4 401,3 4 650,9 4 977,3 5 271,5 5 659,0 6 247,7 6 960,3 7 862,6 8 908,2 10 068,0 11 372,3 12 864,9
fixe
Secteur privé 3 110,2 3 318,0 3 637,5 3 905,2 4 210,3 4 508,0 4 859,1 5 351,4 5 977,4 6 800,7 7 769,7 8 846,5 10 061,6 11 445,5
Administration centrale 838,3 788,1 763,8 745,6 767,1 763,5 800,0 896,3 982,9 1 061,9 1 138,5 1 221,5 1 310,6 1 419,4
Demande Extérieure nette -858,8 -886,4 -1141,2 -981,8 -1127,5 -1172,4 -1276,1 -1479,8 -1583,1 -1 733,0 -1880,9 -1 996,1 -2 005,3 -1 922,1
Exportation de biens et 3 205,3 3 154,3 3 228,0 3 342,6 3 482,1 3 665,1 3 867,5 4 156,8 4 582,5 5 048,2 5 606,3 6 265,8 7 071,9 8 046,0
services
Exportations pétrole brut et 1 334,0 941,8 709,6 747,1 750,4 713,0 682,2 660,9 650,9 668,8 690,4 716,2 744,4 776,7
gaz
Exportations hors pétrole brut 1 871,3 2 212,5 2 518,4 2 595,4 2 731,8 2 952,1 3 185,3 3 496,0 3 931,6 4 379,5 4 915,9 5 549,6 6 327,5 7 269,4
et gaz
Importation de biens et 4 064,2 4 040,7 4 369,3 4 324,3 4 609,6 4 837,5 5 143,6 5 636,6 6 165,6 6 781,2 7 487,2 8 261,9 9 077,3 9 968,1
services
Source : MINEPAT
ANNEXES 219
Source : MINEPAT
220 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Source : MINEPAT
ANNEXES 221
Source : MINEPAT
222 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
Source : MINEPAT
Tableau 31 : Evolution de la situation monétaire
Exercices 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Actifs 4 407,3 5 043,1 5 309,7 5 614,1 5 946,9 6 375,5 6 914,3 7 549,6 8 308,0 9 168,6 10 131,2 11 200,7 12 394,8 13 793,9
Avoirs Extérieures nets 1 970,1 2 072,7 2 149,5 2 021,0 1 875,2 1 696,3 1 727,8 1 990,5 2 458,2 3 192,5 4 362,9 6 277,9 9 145,3 13 359,4
Avoirs Intérieures nets 2 437,1 2 970,4 3 160,2 3 593,1 4 071,7 4 679,2 5 186,5 5 559,1 5 849,8 5 976,0 5 768,3 4 922,8 3 249,6 434,5
Crédit Intérieur 3 193,6 3 882,1 4 086,4 4 608,0 5 146,7 5 831,7 6 436,4 6 923,8 7 351,7 7 633,4 7 599,7 6 756,6 5 067,6 2 340,2
Créances nettes sur l'Etat 145,2 465,2 661,8 735,8 765,8 765,8 846,8 890,3 996,6 1 017,1 1 066,5 1 103,0 1 252,4 1 453,8
Crédit à l'économie 3 048,5 3 416,9 3 424,7 3 872,2 4 380,9 5 065,9 5 589,6 6 033,6 6 355,1 6 616,3 6 533,2 5 653,5 3 815,2 886,4
Autres Postes nets -756,5 -911,6 -926,2 -1 014,8 -1 075,0 -1 152,5 -1 249,9 -1 364,7 -1 501,8 -1 657,4 -1 831,4 -1 833,8 -1 818,0 -1 905,6
Passifs 4 407,3 5 043,1 5 309,7 5 614,1 5 946,9 6 375,5 6 914,3 7 549,6 8 308,0 9 168,6 10 131,2 11 200,7 12 394,8 13 793,9
Masse monétaire 4 407,3 5 043,1 5 309,7 5 614,1 5 946,9 6 375,5 6 914,3 7 549,6 8 308,0 9 168,6 10 131,2 11 200,7 12 394,8 13 793,9
Circulation fiduciaire 977,9 1 056,3 1 136,8 1 175,9 1 245,6 1 335,3 1 448,2 1 581,3 1 740,1 1 920,3 2 122,0 2 346,0 2 596,1 2 889,1
Monnaie scripturale 1 895,3 2 179,9 2 279,3 2 426,6 2 570,5 2 755,7 2 988,6 3 263,3 3 591,1 3 963,0 4 379,1 4 841,4 5 357,6 5 962,3
Quasi-monnaie 1 534,0 1 807,0 1 893,6 2 011,6 2 130,8 2 284,4 2 477,5 2 705,1 2 976,8 3 285,2 3 630,1 4 013,3 4 441,2 4 942,5
Source : MINEPAT
224 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030
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ANNEXES 225