Mémoire
Mémoire
Mémoire
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE i
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX vi
NOMENCLATURE ix
INTRODUCTION GENERALE 1
Introduction 3
I.1. Définition d’un matériau composite 3
I.2. Caractéristiques générales des matériaux composites 4
I.3. Types de matériaux composites 5
I.4. Classification des matériaux composites 5
I.4.1. Classification suivant la forme des constituants 6
I.4.2. Classification suivant la nature des constituants 6
I.5. Le constituants d’un composite 7
I.5.1. La matrice 7
I.5.1.2. Les matrices métalliques 13
I.5.1.3. Les matrices carbones 13
I.5.1.4. Les matrices céramiques 13
I.5.1.5. Préparation des matrices 14
I.5.2. Les renforts 14
I.5.2.1. Les fibres 15
I.5.2.1.1 La forme linéique 15
I.5.2.1.2. Formes surfaciques 16
I.5.2.1.3. Forme multidirectionnelle 18
I.5.2.2. Les principales fibres 19
I.5.2.2.1. Fibres de verre 19
I.5.2.2.2. Fibre de carbone 20
I.5.2.2.3. Les fibres de bore 21
I.5.2.2.4. Les fibres de carbure de silicium 21
I.5.2.2.5. Les fibres d’aramide (Kevlar) 22
I.5.2.2.6. Les fibres céramiques 22
I.5.3. Les charges 24
I.5.4. Additifs 25
I.6. Le rôle des charges et des renforts 25
i
I.7. Architecture des matériaux composites 25
I.7.1. Composite Stratifiés 26
I.7.2. Composites sandwiches 26
Introduction
II.1. Définition 28
II.2. L’interphase 29
II.3. Rôle des interfaces 30
II.4. Mouillabilité et adhésion 30
II.4.1. Qualité d’adhésion de l’interface (fibre/matrice) 30
II.4.2. Mouillabilité 32
II.5. Modèles d’adhésion 33
II.5.1. Aspects chimiques 33
II.5.2. Aspects physiques 35
II.5.3. Aspects mécaniques 35
II.6. Contraintes à l’interface 36
II.7. Essais micromécaniques 37
II.7.1. Test de Mc Garry 37
II.7.2. Test de Broutman (fragmentation) 37
II.7.3. Test de déchaussement 38
II.7.4. Test de micro-indentation 39
II.8. Conclusion 39
ii
III.4.3. Essai de micro-indentation 57
III.4.4. Test de déchaussement 59
III.5. Les variables d’endommagement : 60
III.6. Conclusion 61
IV.1. Historique 63
IV.2. Définition 64
IV.3. Différentes étapes de l’algorithme génétique canonique 64
IV.4. Terminologie propre aux algorithmes génétiques 65
IV.5. La forme d’un algorithme génétique 67
IV.6. Description des différentes étapes de l’algorithme génétique canonique 68
CHAPITRE V APPLICATIONS
Introduction 80
V.1. Les techniques de transformation 82
V.1.1. Mélange direct 82
V.1.2. Mélange Sonication 82
V.1.3. Mélange par cisaillement 83
V.1.4. Combinaison mélange par sonication et cisaillement 83
iii
V.2. Rappel sur des modèles analytiques 84
V.2.1. Modèle Basé sur l'approche statistique 84
V.2.2 Modélisation de l'interface 85
V.3. L’endommagement de l’interface (D) 86
V.4. La simulation numérique par AG 87
V.4.1. Développement 87
V.4.2. L'organigramme. 88
V.5. Les résultats de simulation 89
V.6. Conclusion 91
CONCLUSION GENERALE 92
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 93
iv
LISTES DES FIGURES ET DES TABLEAUX
Chapitre I
Figure I.1. Constituants d'un matériau composite ………………….…………………….………. 3
Chapitre II
Figure II.1. Interface fibre/ matrice…………………………………………………………………………. 29
Figure II.2. concepts d’interphase (a) et d’interface (b) ………………………………………………. 29
Figure II.3. Mode de fissuration …………………………………………………………………….…… 31
Figure II.4. Ensimage de la fibre de verre par dépôt de silane. ……………………………………… 34
Figure II.5. Eprouvette de fragmentation en traction de Broutman ……………………………………. 37
Figure II.6 Test de déchaussement d’une micro-éprouvette de matrice (pull-out)………………… 38
vi
Chapitre III
Figure III.1. Principes des tests de : (a) fragmentation; (b) slice. …………………………………….. 41
Figure III.2. Rapport de la contrainte radiale à la contrainte longitudinale appliquée pour une
fibre entourée de 6 voisines plus ou moins proches (Vf) : on passe d’un état de 42
compression à un état de traction selon la direction observée. ……………………………………….…
Figure III.3. Elément d’un V.E.R. ……………………………………….………………………………….. 44
Figure III.4. Equilibre élastique de la matrice en cisaillement……………………………………….… 44
Figure III.5. Equilibre élastique d'une portion de fibre. ……………………………………….……….. 46
Figure III.6. Profils de contrainte dans la fibre (σf) et à l'interface ( τi). ……………………………… 47
Figure III.7. Modèle de Kelly –Tyson. ……………………………………….…………………………….. 48
Figure III.8. Modèles de Kelly/Tyson et de cox des profils de contraintes de tension dans la fibre
et de cisaillement à l’interface……………………………………….…………………………………..…. 49
Figure III.9. Modèle Mixte. ……………………………………….………………………………………… 50
Figure III.10. Probabilité de rupture décrite par une statistique de Weibull ………………………… 52
Figure III.11. Calcul de la contrainte moyenne de rupture…………………………………………….... 53
Figure III.12. Essai de compression a) test de MC Garry . b) test de broutman……………………… 54
Figure III.13. Schémas de technique expérimentale de mesure de l’effort et du déplacement de
la fibre sous sollicitation mécanique de compression……………………………………….……………. 55
Chapitre IV
Figure IV.1. Organigramme d’un algorithme génétique canonique…………………........... 65
Figure IV.2. Structure d’une population constituée d’individus……………………………….. 66
Figure IV.3. Structure d’un chromosome……………………………………………………... 66
Figure IV.4. Fonction F (x)………………………………………………………………….... 68
Figure IV.5. La méthode de sélection de la loterie biaisée………………………………..… 72
Figure IV. 6. Croisement en un point…………………………..……………………………... 72
Figure IV. 7. Mutation d’un gène…………………………..…………………………............ 73
vii
Figure IV. 8. Optimum de la fonction F. …………………………..………………………..... 74
Figure IV. 9. Principe de l’algorithme canonique. …………………………………............. 76
Chapitre V
Figure V. 1. Variation du module d’élasticité pour 1% EG/epoxy nanocomposites …………….. 84
Figure V.2. L'organigramme de l'algorithme génétique……………………………………….…. 88
Figure V.3. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un époxyde
pur (E=3,5)……………………………………………………………………………………….
90
Figure V.4. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /
époxy nanocomposites (E= 3,6) ………………………………………………………………….
90
Figure V.5. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /
époxy nanocomposites (E = 3,7) ………………………………………………………………….
90
Figure V.6. Niveau d'endommagement de cisaillement à l'interface d'un graphite / époxy
nanocomposites (E = 3,9) ……………………………………………………………………….. 91
Chapitre I
Tableau I.1. Comparaison entre quelques critères des résines TD et les résines TP…………………………….. 9
Tableau I.2. Caractéristiques des résines thermoplastiques et thermodurcissables…………………………... 10
Tableau I.3. Les différents types de verre…………………………………………………………………………….. 19
Tableau I.4. Avantages et inconvénients des fibres d’aramides…………………………………………… 22
Tableau I.5. Quelques caractéristiques des fibres céramiques………………………………………………. 23
Tableau I.6. Principales caractéristiques mécaniques des fibres de base…………………………………. 23
Chapitre IV
viii
NOMENCLATURE
A : Amplitude de la réponse.
[A(s)] : Matrice adjointe.
B : Dérivée des matrices de fonctions de forme.
[B(s)] : Matrice impédance.
viii
Y : Matrice modale.
Y(ω) : Réponse fréquentielle.
Zu : Indicateur d’endommagement.
Zu : Valeur moyenne de Zu .
(a) : Indice relatif à la structure élément fini.
c : Amortissement
cc : Coefficient d’amortissement critique.
fD : Force nécessaire pour déformer la structure.
K : Raideur linéaire.
M : Masse.
ix
: Coefficient de Poisson.
: Masse volumique.
: Contrainte.
Zu : Ecart type de Zu .
, XF : phase.
x, y, z : Matrice des fonctions bases de l’approximation.
Φ : Mode propres.
0 : Pulsation d’excitation.
a : Pulsation naturelle du système amorti.
n : Pulsation naturelle du système non amorti.
aj, aj+1 : Nœuds définissant l’élément j.
nn : Dimension du vecteur yv .
ones : Vecteur unité de dimension nn.
rand nn,1 : Vecteur de distribution uniforme de nombres aléatoires entre 0 et 1.
x
Introduction
Générale
INTRODUCTION GENERALE
La technologie moderne (aérospatiale, aéronautique, navale, etc.) nécessite de
plus en plus des caractéristiques mécaniques sévères. De nouvelles perspectives
sont apparues avec la venue des matériaux composites dont le domaine
d’utilisation ne cesse de s’élargir pour répondre à un certain nombre de critères à
savoir : légèreté, grande rigidité, facilité de mise en œuvre, etc... Néanmoins,
certains aspects de leur comportement sous sollicitations diverses sont encore mal
compris.
Depuis plusieurs décennies, des efforts ont été déployés pour l’élaboration
et la caractérisation des matériaux composites à matrices organiques (époxy,
polyester, etc...) et à fibres continues tissées (verre, aramide, carbone, etc.).
La plupart des matériaux de base des composites connus et utilisés depuis les
années 80 sont des composites organiques fibreux. Ce qui a amené le
développement de ce type de matériau dans les années 90, c’est en grande partie, le
résultat de la révolution informatique qui est la base de la conception et de la
fabrication assistée par ordinateur.
1
Introduction
Générale
Quant aux problèmes d'endommagement, leur résolution n'est pas toujours aussi
« simple », ils sont étudiés sur des volumes élémentaires représentatifs du
comportement du matériau. Cependant les changements d'échelle peuvent être
utilisés et constituent un des outils privilégiés pour l'étude de l'endommagement et
de la rupture de matériaux. C’est en fait la coalescence de rupture de fibres et
l’endommagement de l’interface qui est la cause de la ruine de la structure, c’est-à-
dire la coalescence de phénomènes qui se produisent d’abord à l’échelle
microscopique.
Afin d’atteindre cet objectif principal, cette étude s’établit comme suit :
Dans le chapitre I nous présentons des généralités sur les matériaux composites :
constituants, classification et procédés de mise en œuvres, ensuite le chapitre II
introduit la notion d’interface fibre matrice qui est nécessaire à la compréhension
objectif de notre travail, complété par la modélisation d’endommagement de fibre-
matrice qui est le contenu du chapitre III. Le chapitre IV expose les algorithmes
génétiques et leurs applications dans le domaine des matériaux composites. Enfin, le
chapitre V de ce mémoire sera dédié à la présentation des résultats de modélisation.
2
Chapitre I Généralités sur les composites
Introduction
Les matériaux composites disposent d'atouts importants par rapport aux matériaux
traditionnels. Ils apportent de nombreux avantages fonctionnels : légèreté, résistance
mécanique et chimique, maintenance réduite, liberté de for<mes. L’utilisation de ces
matériaux implique des choix restreints conditionnés par les caractéristiques des
différents éléments constituant le matériau choisi (résines, fibres, interface, additifs,
…) ainsi le procédé de sa mise en œuvre. La connaissance des caractéristiques de
chacun des composants permet, par la sommation de leurs performances (physique,
chimique, mécanique, …etc.), de définir celles du produit final.
2
Chapitre I Généralités sur les composites
Les propriétés des matériaux composites résultent les propriétés de ses constituants,
de leur distribution géométrique ainsi que de leur interaction. Pour la description d’un
composite, il est donc nécessaire de spécifier :
- La nature des constituants et leurs propriétés ;
- La géométrie du renfort (sa forme, sa taille et son orientation) et sa distribution ;
- La nature de l’interface matrice/ renfort.
La concentration du renfort dans le composite est habituellement mesurée par la
fraction volumique ou par la fraction massique. Le pourcentage du renfort est un
paramètre détermine les propriétés mécaniques du matériau composite.
3
Chapitre I Généralités sur les composites
4
Chapitre I Généralités sur les composites
5
Chapitre I Généralités sur les composites
I.5.1. La matrice
Cette phase est indispensable à la liaison des divers éléments constitutifs, est
composée d’une résine (polyester, époxyde, etc.…) et d’une charge (carbonate de
calcium, graphite, etc). Leur rôle est de lier les renforts, de répartir les charges
(contraintes, résistance à la traction et rigidité) et d’assurer la protection chimique
contre les agents agressifs extérieurs tels que (acides, humidité, corrosion…) et donne
la forme au produit réalisé; pour les composites plastiques, elle est par définition un
polymère ou une résine organique. Le choix de la matrice dépend de l'utilisation à
laquelle est destinée le matériau composite.
6
Chapitre I Généralités sur les composites
Ceux dont on observe une modification spectaculaire des propriétés lorsqu’on les
additionne d’un renfort, sont appelés les techno-polymères. En général, leur mise en
œuvre se fait par injection à haute pression.
7
Chapitre I Généralités sur les composites
Ces résines sont actuellement les plus employées dans les matériaux composites,
telles que les polymères dont la fabrication a atteint le plus gros tonnage des matériaux
plastiques et qui devient de plus en plus importante.
8
Chapitre I Généralités sur les composites
m
Em Gm m Tmax
Matrices résineuses Kg/ m A% 10-5
MPa MPa MPa °C
m3 °C-1
Epoxyde 1200 4500 1600 0.4 130 2(100°C 11 90 à 200
)
6(200°C
Phénolique 1300 3000 1100 0.4 70 1 120 à 200
)
Thermodurcissables
2.5
Polyester 1200 4000 1400 0.4 80 2.5 8 60 à 200
Polycarbonate 1200 2400 60 6 120
Vinylester 1150 3300 75 4 5 >100
Silicone 1100 2200 35 100 à 350
700 à
Uréthane 1100 30 100 100
7000
4000
Polyimide 1400 à 1100 0.35 70 1 8 250 à 300
19000
Polypropylène 900 1200 30 20à 400 9 70 à 140
Polysulfure de
Thermoplastiques
1. Résines époxydes
Avec de bonnes caractéristiques mécaniques, les résines époxydes constituent les
matrices de base des matériaux composites de hautes performances utilisées surtout
dans le domaine (médical, construction aéronautique, espace, militaire…etc.)
9
Chapitre I Généralités sur les composites
- Avantages
Bonnes propriétés mécanique (traction, compression, flexion, choc, fluage…)
supérieures à celles des polyesters ;
Bonne tenue aux températures élevées (150 à 190) °C en service continu ;
Excellente résistance chimique ;
Faible retrait au moulage (maximum 1%) ;
Excellente mouillabilité des renforts ;
Excellente adhérence aux matériaux métalliques.
- Inconvénients
Prix de revient élevé (4 à 5) fois plus chères que les polyesters ;
Temps de polymérisation long ;
Sensibles à la fissuration ;
Exigent certaines conditions lors de la mise en œuvre.
2. Les résines polyesters insaturées
Elles sont les plus répandues, présentant :
Les Avantages : Coût de production relativement bas, adaptation à des
procédés de fabrication faciles à mettre en œuvre et à automatiser, ayant une
bonne rigidité, stabilité, résistance chimique aux hydrocarbures à la température
ambiante et mouillabilité des fibres et des tissus.
De par leur module d’élasticité, on distingue les résines souples, semi rigides et
rigides. Pour la mise en œuvre des matériaux composites on utilise habituellement les
résines rigides.
3. Résines de condensation
Elles comportent les résines phénoliques, les aminoplastes et les résines furaniques.
10
Chapitre I Généralités sur les composites
c. Résines élastomères
Ce sont des résines renforcées par plusieurs fibres et caractérisés par une forte
élasticité avec un très faible module de Young.
d. Résines thermostables
Ce sont des résines susceptibles de résister en service continu à des températures de
l’ordre de 200°C et plus, on se distinguant essentiellement des autres résines par leurs
performances thermiques et nous retrouvons dans celles-ci les deux familles des
résines thermoplastiques et thermodurcissables.
Elles sont développées dans les domaines de hautes technologies (aviation et
spatiale), laboratoires de recherche pour de nouvelles résines plus performantes,
exemple les polystyrylpyridines et les polyimides.
11
Chapitre I Généralités sur les composites
La production d’une matrice de carbone repose sur le même principe que celui
utilisé pour fabriquer les fibres de carbone c-à-d carbonisation d’une matière
organique à haute température. Les matrices de carbone sont constituées de grains de
carbone pyrolytique qui se déposent à chaud sur les fibres, ce qui assure une liaison
mécanique entre celles-ci et colmate les vides laissés entre elles. On obtient ainsi un
matériau composite dont la masse volumique se rapproche de celle du carbone massif
[BD00].
12
Chapitre I Généralités sur les composites
Renfort
Organiques Minéraux
13
Chapitre I Généralités sur les composites
14
Chapitre I Généralités sur les composites
a. Les mats
C’est des nappes de fils continus ou discontinus, disposés dans un plan sans aucune
orientation préférentielle, et maintenus ensemble par un liant soluble ou non dans les
résines. L’absence d’orientation préférentielle des fibres conduit à une isotropie des
propriétés mécaniques du mat dans son plan [Dje06].
Il existe deux types de mats : mats à fibres courtes (figure I.7) ; et mats à fibres
continues
(Figure I.8).
Figure I.7. Mat à fibres courtes Figure I.8. Mat à fibres continues
Selon le schéma d’entrecroisement des fils de chaîne et les fils de trame, que l’on
nomme l’armure du tissu, on distingue plusieurs types de tissage :
Armure toile ou taffetas ;
Armure satin ;
Armure sergé ;
Armure à haut module ;
Armure unidirectionnelle.
Les principaux types d’armure utilisés pour le tissage des tissus sont présentés dans
la figure I.10 [Ber05].
Figure I. 10. Les principaux types d’armures utilisés pour le tissage des tissus
16
Chapitre I Généralités sur les composites
D2
D1
D1
θ1
D2
17
Chapitre I Généralités sur les composites
c. Nids d’abeilles
Utilisés dans les structures sandwich tel que le rapport rigidité/poids soit important,
ces structures sont composées d’une peau- âme et matériau de couplage (figure I.13)
[Ber05].
18
Chapitre I Généralités sur les composites
Les différents types de verre cités dans le tableau I.3, se distinguent par leurs
propriétés et leurs utilisations.
Verre E : La plus couramment utilisée ;
Verre D : Utilisé pour les circuits imprimés (en raison de leurs propriétés
diélectriques) ;
Verre R ou S : Utilisés dans la réalisation de pièces de haute performance en
raison de leurs hautes résistances mécaniques.
19
Chapitre I Généralités sur les composites
20
Chapitre I Généralités sur les composites
Avantages Inconvénients
Grande résistance au choc, à l’impact Prix élevés ;
et à la fatigue ; Faible résistance avec les résines
Résistance à la rupture en traction d’imprégnations ;
spécifique ; Faible résistance à la compression ;
Bon comportement chimique vis-à-vis Sensibilité au UV ;
des carburants ; Usinabilité difficile ;
Dilatation thermique nulle ; Reprise d’humidité importante (4%)
Très faible densité (1,45). résistant à l’étuvage avant
imprégnation ;
décomposition à 400°C.
21
Chapitre I Généralités sur les composites
Borosilico-
Aluminosilicate
Caractéristiques Alumine (AL2O3) aluminate
(AL2O3, SiO2)
(AL2O3,SiO2,B2O3)
E [MPa] 300 à 390 190 à 250 150 à 200
[Kg/m3] 3400 à 3950 3100 à 3200 2700 à 3100
fR [ MPa] 1500 à 2000 2100 à 2200 1700 à 1800
Les caractéristiques de ces fibres sont résumées dans le tableau 1.6 [Dje06].
Charg
e de Diamètre
Charge de Module
ruptur Allongeme du
Densi rupture en d'élasticité
Fibre e en nt à la filament
té compressi longitudina
tractio rupture en% le en MPa élémentai
on MPa
nen re en m
MPa
Verre E 2.54 3400 1200 4.8 73000 3 – 30
Aramide Bas
1.45 3100 500 2 70000 12
module
Aramide haut
1.45 3100 500 1 130000 12
module
Carbone haute
1.78 2800 1800 0.5 200000 8
ténacité
Carbone haut
1.8 2200 1300 - 400000 8
module
22
Chapitre I Généralités sur les composites
a. Charges renforçantes
Sphériques (10 < Φ <150 µm) : leur intérêt est de répartir régulièrement les
efforts et éviter les concentrations de contraintes dans la masse du composite. On
les trouve sous différents types soient microbilles de verre creuses ou pleines,
microbilles de carbone [Rey90].
Non sphériques : elles se présentent sous forme d’écailles (environ 300 x 10µm)
ou de paillettes. On utilise essentiellement le mica sous cette forme, mais il existe
également des écailles de verre, d’alumine, de carbure de silicium. Pour ce type
de charge leurs rôles est d’améliorer les propriétés diélectriques, la rigidité
mécanique, mais aussi la tenue aux agents chimiques.
23
Chapitre I Généralités sur les composites
I.5.4. Additifs
Ils sont ajoutés à faibles quantités, et interviennent comme :
Catalyseurs ;
Accélérateurs de polymérisation ;
Lubrifiants et agents de démoulage ;
Agents anti-retraits ;
Agents anti-UV.
Le codage se fait comme suit : depuis le pli extrême de coté Z<0 jusqu’au pli
extrême de coté Z>0
Chaque pli est repéré par son orientation ;
Les plis successifs sont séparés par une barre (/) ;
Lorsque plusieurs plis de même direction sont groupés, un chiffre en indice
indique le nombre des plis identiques.
Dans le cas d’un stratifié hybride, ce dernier comporte au moins deux renforts de
nature différente par exemple verre et carbone ou tissus mixtes à tissage de fils de
natures différentes : verre et aramide. Dans l’ensemble, leurs propriétés sont plus
avantageuses que celles des composites à un seul type de fibres.
(possédant de bonnes caractéristiques en traction), Figure I.17. Les âmes peuvent être
pleines (bois, mousse, …etc.) ou creuses (alliages métalliques léger, papier, …etc.),
Figure I.18. Les peaux sont des stratifiés ou des feuilles d’alliages légers.
a) creuse b) pleine
I.8. Conclusion
26
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
Introduction
II.1. Définition
L’interface n’est pas une entité bien définie, c’est un maillon très important au
niveau d’un matériau composite. Elle est la surface de jonction entre deux matériaux
en contact et assure la continuité physique d’un constituant à l’autre à travers tout le
matériau en empêchant, par exemple, la formation de porosités ou l’accumulation
d’humidité et transmet les efforts, dont les fibres du composite travaillent ensemble, la
matrice sert à répartir et transmettre les efforts entre fibres, mais ces efforts doivent
passer par l’interface.
C’est l’élément qui conditionne le degré de synergie de l’association fibre/ matrice
et qui s’établit entre les constituants lors de l’élaboration du composite.
A l’échelle macroscopique l’interface est une surface sans épaisseur qui peut être
classée en deux groupes :
- les interfaces générées par le procédé de mise en œuvre du matériau. L’interface
inter plis, défini par la superposition des plis et intra-plis ou inter-mèches au niveau
d’un pli.
- les interfaces liées à la structure elle-même du composite, créées par l’association
des composants de base (matrice/renfort) [Dje06].
27
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
II.2. L’interphase
L’interphase est un milieu continu qui peut être une zone de réaction chimique
formée par les constituants du composite lors de son élaboration, ou une couche
d’épaisseur fine (en général de quelques 10 ou 100 nm) et de nature chimique définie,
introduite volontairement dans le but de protéger la fibre ou de contrôler la liaison
inter-faciale, ou bien encore de contribuer à améliorer la compatibilité chimique
fibre/matrice. Elle joue un rôle fondamental dans le comportement mécanique des
composites car elle est le siège des mécanismes d’interaction entre les fibres et la
matrice. Elle permet d’optimiser les phénomènes de déviation de fissures, de transfert
de charge fibre/matrice et parfois même de ralentir l’accès de l’oxygène jusqu'à la
fibre. La figure II.2(a) présente le concept d’interphase et II.2(b) d’interface [Lou01].
28
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
Il existe plusieurs rôles essentiels sont attribués aux interfaces pour un bon
comportement du composite :
- Assurer la continuité physique d’un constituant à l’autre à travers tous le matériau,
en empêchant, par exemple, la formation de porosités ;
- Transmettre les efforts : en effet, la matrice répartit et transmet les efforts aux fibres
par l’intermédiaire des interfaces ;
- Protéger l’une des deux phases : les fissures peuvent ainsi être déviées, l’humidité
arrêtée par l’ensimage (fibre de verre) ou la réaction chimique de la matrice sur le
renfort ralentie (matrice métallique) [Rey90].
29
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
30
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
matrice.
Lorsqu’une contrainte de traction est appliquée sur une fibre selon son axe, la valeur
de τ augmente et atteint une valeur limite, * , qu’est considérée ensuite constante :
* , en peut observer un déplacement relatif de la fibre dans la matrice.
II.4.2. Mouillabilité
Les paramètres responsables de l’adhésion sont nombreux et ont des origines très
différentes, ils se répartissent en trois classes :
- Ceux concernant le renfort (nature et composition du renfort, influence du taux et de
la taille du renfort) ;
- Ceux concernant la matrice ;
- et enfin ceux relatifs à l’interface (épaisseur, forces inter-faciales renfort –matrice,
mouillabilité du renfort par la matrice, influence des impuretés).
31
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
LS LV SV (II.3)
Si θ est l’angle de la goutte avec la surface solide, l’équilibre des forces est donné par :
LS LV cos SV (II.4)
Soit :
SV LS
cos 1 (II.5)
LV
Dans le cas ou θ=180 et θ=0, le mouillage est respectivement réputé nul et par fait
entre ces deux valeurs extrêmes, la mouillabilité est définit par l’angle θ.
32
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
Dans le cas des fibres de carbone, l’organisation des atomes est primordiale pour
assurer de bonnes liaisons chimiques. Ceux-ci doivent être orientés dans le sens radial
de la fibre, afin de créer des liaisons avec la matrice organique. Pour ce faire, un
traitement de surface, par attaque chimique ou par oxydation, est pratiqué sur les fibres
afin d’organiser les atomes de carbone.
33
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
Dans le cas où le liquide (résine ou prépolymére par exemple en fusion) n’est pas
capable de pénètre dans les interstices du substrat, il y a création de porosités inter-
faciales pouvant constituer des amorces de rupture.
35
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
La contrainte axial peut provoquer, dans le pire des cas, un micro-flambage voir
même la rupture de la fibre après retour à l’ambiante.
Ces contraintes résiduelles et éventuellement, celles ayant pour l’origine un retrait
de la matrice ou son gonflement (dû à l’humidité) vont se superposer au chargement en
service.
Une fibre est immergée dans une éprouvette profilée. Par le jeu des coefficients de
poisson, une compression sur l’éprouvette engendre un effet de traction entre fibre et
matrice. Un calcul analytique donne la contrainte de traction inter-faciale :
x vm v f E m E f
(II.7)
1 vm E f 1 v f v 2f E m
Ou :
v f et vm : les coefficients de poisson respectifs de la fibre et de la matrice,
s’amorce.
F F
36
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
fr r f
(II.8)
lc
Où
On détermine lc :
F
(II.9)
dl
F Fibre
l : longueur d’immersion
Matrice
37
Chapitre II Les interfaces fibre matrice
II.8. Conclusion
D’un point de vue industriel, cette optimisation doit être réalisée non seulement vis-
à-vis des performances respectives de la fibre et de la matrice, mais encore vis-à-vis du
procédé d’élaboration utilisé, pour limiter les défauts potentiels de mise en œuvre. Et
l’accumulation des mécanismes d’endommagement qui coexistent généralement dans
le composite et qui conduisent à la rupture finale du matériau font l’objet de chapitre
III.
38
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Introduction
La nécessité de développer et de valider des modèles permettant de décrire le
comportement des interfaces fibre/matrice, exige des mesures précises des propriétés des
interfaces. Cependant, le degré de cette précision dépend fortement du type
d'informations que l'on peut extraire à partir des moyens de caractérisation dont on
dispose ; sont plus directs et simples dans le principe ces moyens, plus grandes seront les
chances d'obtenir des résultats fiables de la réponse de l’interface à tel ou tel type de
sollicitation mécanique. Plusieurs types d’essais s’imposent. Plusieurs techniques ont été
développées pour la mesure directe du déplacement de la fibre en fonction de l’effort
appliqué. La plupart de ces techniques utilisent des éprouvettes monofilamentaires.
Méthodes directes : Elles consistent à solliciter une fibre unitaire dans son
environnement composite ou dans un système supposé reproduire ses caractéristiques
(composite modèle). L’exploitation des résultats est supposée conduire de manière
directe au comportement de l’interface. Selon la méthode de sollicitation, on distingue :
Le test déchaussement “ Pull-out” (traction sur une seule fibre afin de l’extraire
de sa gaine matricielle) ;
39
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
40
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Le calcul de ces contraintes pour une fibre ou une particule entourée d’un volume
infini de matrice se fait facilement pour des géométries axisymétriques ou planes.
À l’état initial, avant application de tout chargement extérieur, des contraintes
résiduelles sont présentes, fonctions de la différence des coefficients de dilatation et de
l’écart entre la température d’élaboration et la température de référence : pour Ef > Em et
αf < αm, la fibre est comprimée par la matrice, radialement et axialement.
Un calcul simple montre que la contrainte radiale autour d’une fibre unique infiniment
rigide atteint un maximum lorsqu’elle est entourée d’un cylindre de matrice 20 fois plus
grand, et qu’elle est donné approximativement par :
σR ≈ Em ∆T ∆α (III.1)
Avec Em module d’élasticité de la matrice,
∆T écart entre la température du moulage et la température ambiante,
∆α différence des coefficients de dilatation entre fibre et matrice.
Dans le cas du carbone ou du verre entourés de résine, σR est de l’ordre de la moitié de
la résistance à rupture de la résine. Le retrait thermique s’exerce également dans le sens
long puisque l’interface est censée avoir acquis pendant le chauffage une solidité
suffisante.
Le calcul des contraintes à l’interface a d’abord été fait analytiquement et certaines
vérifications sont effectuées à l’aide de modèles macroscopiques photoélastiques. Un
résultat de calcul est donné sur la figure III.2 pour une traction exercée suivant le sens
des fibres disposées en arrangement hexagonal [BK74].
41
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
42
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
43
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
R
τ i a R dr
a dw Gm a r
τa
w w i ln(R/a) (III.5)
R a G
m
Soit :
G (w w )
τi m R a (III.6)
aln(R/a)
d f 2 i
(III.8)
dx a
Ce qui permet d'écrire:
d 2 f 2 d i
2
(III.9)
dx a dx
44
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
45
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
46
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Où Li est une longueur dite inefficace correspondant à la portion de fibre dans laquelle
la contrainte de traction n'a pas encore atteint sa valeur maximale σfmax = Ef ε1.
47
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Figure III.8. Modèles de Kelly/Tyson et de cox des profils de contraintes de tension dans
la fibre et de cisaillement à l’interface.
L’analyse généralement adopté est celle de kelly et Tyson [RG97] qui considère que la
contrainte de tension dans la fibre τ(x) est linéairement croissante à partir des extrémités
du fragment (Figure III.8).
48
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
l V f E f Vm Em l
s 4 g
2
n
(III.17)
Pour les faibles valeurs de σ, le deuxième terme du second membre de l'équation (III.17)
induit une non linéarité dans la relation contrainte-déformation.
49
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
La fibre est supposée constituée d’un assemblage de maillons ayant chacun leur
résistance propre à la rupture. La fracture de la fibre intervient quand le maillon le plus
faible se rompt. On divise la fibre en N segments dans lesquels la contrainte est supposée
uniforme est égale à σi. La probabilité pour qu’un segment soit rompu à la contrainte σi
est F(σi). A F(σi), on associe la fonction de densité de probabilité f(σ) définie par :
i
F i f d (III.18)
0
La probabilité qu’un maillon ne soit pas rompu à la contrainte σi est égale à 1−F (σi) la
probabilité, R, que toute la fibre ne soit pas rompue est donnée par :
N
R 1 F i (III.20)
i 1
R 1 F
N
(III.21)
Pr 1 R 1 1 F
N
(III.22)
n
x
En utilisant l’approximation de Poisson , lim n 1 exp x , on obtient:
n
u m
; u
(III.24)
0
0 ; u (III.25)
Avec :
50
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Bleu : m = 0.5 ;
Rouge : m = 1 ;
Vert : m = 1.
Dans la plupart des cas pratiques, le seuil de rupture est très faible et l’on peut
considérer que σu ≈ 0. La probabilité de rupture d’une fibre subissant une contrainte σ est
alors donnée par :
m
Pr 1 exp L (III.26)
0
51
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
1 m
0
r e t t m
dt (III.30)
0
mL1 / m
Soit :
O 1 (III.31)
r 1/ m
1
L m
52
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
54
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
restants atteignent une longueur critique ne permettant plus au transfert de charge par
cisaillement de générer des contraintes de traction égales à la résistance de la fibre
[RG97].
Ce test est efficace pour la détermination de la résistance de cisaillement de l’interface
fibre/matrice surtout quand celle-ci est forte [BC05], et la relation donnée par l’équation
III.35
fR lc d
i (III.35)
lc
- Mesurée directement en utilisant une fibre de longueur lc, qui est très délicat ;
- Déterminée par extrapolation à l=lc des mesures obtenues pour différentes
longueurs ;
- Approximée à partir de la distribution des résistances pour une longueur l
donnée en appliquant la loi statique de Weibull.
Le facteur de forme d lc (diamètre / longueur critique de fibre) peut être :
- déterminé à partir de la distribution des longueurs en utilisant une loi de
Weibull;
- calculé approximativement en utilisant la formule (III.36).
4 L
lc (III.36)
3 N 1
55
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
56
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Le test micro-indentation est le plus proche de la réalité par ce que nous utilisons un
produit fini qui intègre les paramètres de fabrication du matériau.
Le système de visée (microscope) est associé à une caméra, elle-même reliée à un
écran de télévision, un magnétoscope et un vidéoprinter (obtention de photos par copie
d’écran). Le grossissement s’avère nécessaire dès lors que l’on désire tester des fibres de
faible diamètre. Ce système de visée permet de choisir précisément la fibre à indenter.
Une fois ce choix établi, l’échantillon est déplacé sous l’indenteur grâce à un moteur pas
à pas (Figure III.17).
L’essai est réalisé à vitesse de déplacement de l’indenteur constante. Pendant le test
d’indentation, l’effort et le déplacement de l’indenteur sont enregistrés au cours du
temps, ce qui permet de tracer la courbe charge décharge associée à chaque essai (dit
essai de microindentation instrumenté). Les vitesses d’indentation choisies lors des essais
d’indentation sont 0,1 ou 0,2 μm/s ; l’utilisation de faibles vitesses s’est révélée
nécessaires pour limiter les effets d’impact susceptibles de provoquer une fracturation de
57
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
Figure III.18. Différents configurations de pull-out : (a) Piggott 1986 (b) Favre
1981, (c) hampe 1990
58
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
La figure IV.26 présente une courbe typique obtenue lors d'un essai de déchaussement.
Cette courbe montre la valeur de la force de défibrage (Fd) avec une chute brutale de la
force en fonction du déplacement. La force de défibrage est liée au phénomène de rupture
à l'interface, auquel succède une phase de frottement entre la fibre, décollée, et la matrice
jusqu’à extraction totale de la fibre [You02].
d = (dm), α = 1,…,n
59
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
D’où
III.6. Conclusion
Pour parvenir à maîtriser l’interface, il faut également pouvoir disposer des moyens de
contrôle et de mesure de ces caractéristiques. Certaines techniques existent déjà mais la
connaissance précise de l’ensemble des paramètres interfaciaux est rarement obtenue,
notamment en ce qui concerne les propriétés mécaniques. Outre l’amélioration de l’outil
mathématique servant à modéliser le composite, la bonne prise en compte de l’interphase
requiert sans nul doute l’amélioration des méthodes d’évaluation de ses propriétés.
Chacun de ces essais micromécaniques développés jusqu'à présent, a gardé une part
de simplicité et des particularités spécifiques; tels que le type de sollicitation, les
dimensions, la nature des éprouvettes et les conditions aux limites des sollicitations. Ces
tests permettent une étude qualitative de l’interface. En se basant sur ces tests, L’interface
résistera pour des valeurs inférieures à la résistance interfaciale calculée mais la réalité
60
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice
montre que cette interface s’endommage à des valeurs très inférieur à ces valeurs, donc
d’autres paramètres peuvent intervenir dans le cas des produits finis. Alors une étude
expérimentale est nécessaire pour valider les résultats des modèles analytiques.
61
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
IV.1. Historique
Tout a commencé avec la théorie de Darwin sur l’origine des espèces et son célèbre
principe du "survival of the fittest", ou "survie des plus adaptés" [Dar59]. La théorie
darwinienne de l’évolution génétique est basée sur les observations des phénomènes
suivants:
L’évolution n’agit pas directement sur les êtres vivants, elle opère en réalité sur les
chromosomes contenus dans leur ADN ;
L’évolution présente deux composantes principales : la sélection et la reproduction ;
La sélection garantit une reproduction plus fréquente mosodes chromes des êtres
vivants les plus robustes;
La reproduction est la phase durant laquelle s’effectue l’évolution.
Ce qui n’était à l’origine qu’une théorie biologique est devenue entre les mains de
pionniers comme Holland [Hol62] ou Bagley [Bag67], un outil d’optimisation mêlant
informatique, mathématique et biologie. Holland [Hol75] pose les fondements théoriques
des algorithmes, passant du paradigm de l’évolution naturelle à celui de l’évolution
artificielle.
62
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
IV.2. Définition
Dans les milieux naturels, la population se reproduit par générations successives et les
individus en moyenne les plus adaptés ont une plus grande chance de survie. C’est l’effet
de la sélection naturelle.
Les algorithmes génétiques dits "canoniques" qui s’inspirent de cette théorie consistent
en une succession chronologique d’opérations élémentaires qui sont l’initialisation,
l’évaluation, la sélection, le croisement et la mutation (Figure IV.1).
63
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
64
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
65
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
2) Évaluer P.
e) Évaluer P
Fin Tant Que
Dont les critères de convergence peuvent être de nature diverse, par exemple :
- Un taux minimum qu'on désire atteindre pour l'adaptation de la population au
problème,
- Un certain temps de calcul à ne pas dépasser,
- Une combinaison de ces deux points.
67
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
Le procédé basique de codage des gènes des individus consiste à convertir en base
de la valeur décimale de la variable.
En réalité, la population initiale est générée aléatoirement et directement en binaire.
Pour créer ces nombres aléatoires, plusieurs algorithmes générateurs de nombres
aléatoires peuvent être utilisés. Pour l’exemple, une population est générée dans un
intervalle de solutions potentielles [0, 2] avec une précision de ε = 10−3.
Cette population initiale est rassemblée dans le Tableau IV.1.
68
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
IV.6.3. Sélection
Les individus sont sélectionnés aléatoirement avec une probabilité proportionnelle
à la valeur de leur fonction de performance. Ainsi, ceux qui sont considérés comme
proches de l’optimum ont plus de chances d’être sélectionnés que les autres. S’ils sont
retenus, ils contribuent à donner naissance aux individus du nouvel ensemble.
Pour définir cette proximité à l’optimum, une méthode basique a été proposée par
Avec :
Individus Chromosomes
01101110111 0.955
01101110111 0.955
01101110111 0.955
01010110101 0.730
69
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
01010110101 0.730
01010010000 0.675
10011111011 0.609
10100001100 0.506
10100001100 0.506
00011100101 0.102
70
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
IV.6.4. Croisement
PARENTS
ENFANTS
0 1 1 1 1 0 1 0 0 0 0 0 1 1 1 0 1 1 0 1 1 0
1 0 0 0 0 1 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0
71
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
IV.6.5. Mutation
Après le croisement, quelques individus enfants sont sélectionnés avec une très
faible probabilité (quelques %) pour subir une mutation. L’opération de mutation
consiste à changer aléatoirement l’un des bits du chromosome.
Le but de la mutation est de préserver la capacité de l’AG à trouver de nouvelles
bonnes solutions en gardant une certaine diversité génétique dans la population [Le
Riche 94]. En effet, du fait de la sélection, toute la nouvelle population tend vers le
meilleur individu connu et les individus ayant une faible performance ne sont pas
transmis à la génération suivante. Le problème est qu’une fois la population quasi
uniforme, le croisement perd sa capacité de créer de nouveaux individus. De ce fait, il
y a un risque de convergence prématurée de l’algorithme vers un minimum local.
La mutation a donc pour but de maintenir une certaine variabilité dans la
reproduction des individus. En effet, il existe dans la nature-même cette variabilité qui
permet aux êtres vivants de pouvoir s’adapter, au fil des générations, à toute variation
ou modification de leur milieu extérieur, ceci en plus de la mutation naturelle due à
des erreurs de duplication des chromosomes.
Dans l’AGC, la mutation a pour but d’éviter les pièges des minimums locaux. Elle
se traduit concrètement par l’inversion d’un bit (1 →0 et 0 →1) de locus aléatoire
d’un individu choisi au hasard (Figure IV.7).
0 1 1 1 1 0 1 0 0 0 0
MUTATION
0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0
72
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
73
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
Individus Chromosomes
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111110011 1.000
01111110001 0.998
01110110001 0.989
01101110001 0.950
00111100001 0.409
00111100001 0.409
74
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
75
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
A noter que pour toutes les variantes des AGs, les paramètres génétiques sont déjà
fixés ; et deux exécutions successives de l’algorithme avec les mêmes
paramètres peuvent converger vers des optima différents.
76
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
77
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
2. Les solutions finales peuvent ne pas être obtenues avec une grande précision.
IV.10. Conclusion
78
Chapitre V Résultats et discussions
Introduction
Aujourd'hui, l'utilisation massive de matériaux polymères est attribuée à leur
extraordinaire combinaison de propriétés, le faible poids et la facilité de traitement.
Toutefois, pour l'amélioration de certaines propriétés telles que la stabilité
thermique et mécanique, un grand nombre d'additifs ont été ajoutés à matrice
polymère et composite à matrice polymère formé [MG06] et [HK09].
Un matériau composite est défini comme une combinaison de deux ou plusieurs
matériaux avec des propriétés physiques et chimiques et une interface distincte. Les
matériaux composites ont une plage magnifique et différente des applications. Les
avantages importants des matériaux composites sont la rigidité spécifique très
élevée, haute dureté, résistance à la corrosion, une faible densité et l'isolation
thermique [MG06] et [HP06].
Dans la plupart des matériaux composites, une phase est généralement continue,
appelée la matrice et l’autre phase est appelée phase dispersée. Sur la base de la
nature des matrices, les composites peuvent être classés en quatre grandes
catégories:
1. Polymère composite à matrice
2. Composite à matrice métallique
3. Composite à matrice céramique
4. Composite à matrice carbone [Gra02], [RDL00] et [Rat05].
Matrice polymère composite peut être traitée à une température beaucoup plus
faible, par rapport au autre composite. Selon les types de matrices polymères, les
composites à matrice polymère sont classés comme des composites
thermodurcissables et composites thermoplastiques [Rat05] et [SDD09].
Pour améliorer les propriétés des matériaux composites, les scientifiques ont
basés leurs recherches sur les composites avec des charges de dimension plus petite,
conduisant à l'élaboration de micro composites et la tendance récente dans la
recherche de nouveaux composites sont les nanocomposites.
79
Chapitre V Résultats et discussions
L'amélioration des propriétés par l'ajout de particules, peut être réalisée lorsque:
a. L’interaction est suffisamment entre les nanoparticules et la matrice
b. La dispersion des particules au sein de la matrice est bonne.
Dans cette étude, nous utilisons les résultats expérimentaux sur les
nanocomposites époxy graphite trouvés par Asma yasmine [AJD06] pour valider
notre approche génétique.
80
Chapitre V Résultats et discussions
81
Chapitre V Résultats et discussions
agité sur une plaque chaude à environ 60 ° C jusqu'à ce que tout l'acétone a disparu
suivie par un traitement tel que discuté ci-dessus.
82
Chapitre V Résultats et discussions
Dm 1 exp Vm (V.1)
0 m
Avec:
: Contrainte appliquée;
mT : Stress thermique;
Vm : Volume de la matrice;
0 m et mm : Paramètres de Weibull.
83
Chapitre V Résultats et discussions
parce que la matrice est déchargée. A chaque rajout de contrainte, la fissure est
calculée. Tous bloc qui cassent atteint 0,5 et donnera lieu à des nouvelles fissures.
Une fibre cassée est libéré sur toute sa longueur de Lissart [Lis97] et [Leb96].
C'est-à-dire qu'il ne peut pas briser une fois. La rupture fait suite à une loi similaire
à celle décrite pour la matrice [MAB12].
max
mf
f
D f 1 exp A f * Lequi * (V.2)
0 f
Avec:
max
f
: La contrainte maximale appliquée
Lequi : Longueur des fibres aurait la même fissure d'une manière cohérente.
Une fois l'énergie de déformation élastique établis est endommagé, les deux
variables et , les variables d’endommagement et et les variables
d'évolution (mouvement ?):
Y eq Y D 12 bY D 22 .
L'interface a un comportement:
- Linéaire élastique fragile traction transversale,
84
Chapitre V Résultats et discussions
Avec :
- Gm : Module de cisaillement de la matrice;
- E f : Module de Young de la fibre;
- : Déformation;
- : Rayon de la fibre;
- r : Distance entre les fibres;
- : Contrainte de cisaillement de l'interface.
85
Chapitre V Résultats et discussions
86
Chapitre V Résultats et discussions
V.4.2. L'organigramme
Initial value:
Npop : 100
Genemax : 50
Am : π * a 2
Crossing Dm and Df
Mutation (P)
Genemax
Non
oui
Fin
87
Chapitre V Résultats et discussions
88
Chapitre V Résultats et discussions
0.9
0.8
0.7
Dammage
0.6
0.5
0.4
0.3
-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length
0.9
0.8
0.7
Dammage
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length
89
Chapitre V Résultats et discussions
0.9
0.8
0.7
Dammage
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length
V.6. Conclusion
Les résultats trouvés après calcul génétique, montrent que le niveau
d'endommagement est lié à la nature du matériau utilisé, le nanocomposite présente
une plus grande résistance aux contraintes mécaniques, l’endommagent à l'interface
des nano-composites est insignifiant par rapport à l'endommagement de l'interface
des matériaux composites, les résultats trouvés par approche génétique, a montré
que le graphite-époxy est plus résistant que l'époxy pur, les valeurs trouvées pour le
graphite époxy sont très inférieure à celle de l'époxy pur. Nous pouvons donc dire
que le modèle a bien fonctionné par rapport au phénomène d’endommagement pour
les matériaux composites et les nano-composites. Il serait intéressant de voir l'effet
de la contrainte thermique de l’endommagement à l'interface des nanocomposites à
matrice polymère.
90
Conclusion Générale
CONCLUSION GENERALE
En conclusion générale, nous rappelons que les matériaux étudiés sont le graphite-
epoxy/nano-composite et le composite T300/914, le calcul mise en œuvre a été basé sur
un algorithme génétique, les résultats montrent que le niveau de l’endommagement de
l’interface est lié au renforcement de la matrice par des nano-objets, pour les deux
matériaux étudiés. La simulation numérique mise en œuvre montre, aussi, une
concordance avec le comportement réel des matériaux étudiés. Les résultats de cette
simulation numérique font ressortir également que le Graphite-epoxy est plus résistant
que le T300.
Cherchant la possibilité de faire une comparaison avec des études analogues déjà
réalisées, nous avons trouvé que les résultats obtenus dans notre étude coïncidente
parfaitement avec les résultats de l'étude qui ont été menée par Yasmine aux niveaux
méso, et qui a montré que les nano-composites sont plus performant que les composites.
En définitif, nous pouvons donc dire que le modèle a bien fonctionné par rapport au
phénomène de l’endommagement d’un nano-composite unidirectionnel.
En observation utile nous pouvons préciser que: les nanocomposites comptent parmi
les matériaux qui peuvent être utilisés dans les milieux agressifs. Rappelons qu’un nano
composite est constitué de nano objets incorporés dans une matrice d’oxyde ou de
polymère. Selon leur nature, l’incorporation des nano objets peut modifier les propriétés
des matériaux sur les plans résistance mécanique, flexibilité/rigidité, propriétés
thermiques, électriques ou magnétiques…
91
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES
95
Abstract
The objective of this work is to develop an analytical model based on genetic approach to optimizing the shear
damage to the fiber-matrix interface of graphite/epoxy nano-composites. The results show good agreement
between the numerical simulation and the actual behavior of the material chosen composite and nano-
composites, and these results are similar to results obtained by processing techniques expanded graphite
reinforced polymer nano-composites made by Asma yasmine. These results were confirmed by calculating the
rate of damage with a genetic simulation. However, it would be interesting to see the effect of heat stress on this
optimization.
Résumé
L'objectif de ce travail est de développer un modèle analytique basé sur une approche génétique pour optimiser
montrent une bonne concordance entre la simulation numérique et le comportement réel des matériaux choisis
composite et nano-composites, et ces résultats sont similaires aux résultats obtenus par les techniques de
traitement des nanocomposites polymères renforcés de graphite faites par Asma yasmine. Ces résultats ont été
confirmés par le calcul du taux d’endommagement avec une simulation génétique. Toutefois.
Mots clés: endommagement en cisaillement, interface, fibre, matrice, algorithme génétique, nanocomposites.