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République Algérienne Démocratique et Populaire

‫وزارة اﻟﺘﻌﻠﻴـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــﻢ اﻟﻌـ ـ ـ ــﺎﻟﻲ واﻟﺒﺤ ـ ـ ـ ـ ــﺚ اﻟﻌﻠﻤـ ـ ـ ــﻲ‬


Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique
Université d’Oran des Sciences et de la Technologie Mohamed Boudiaf

Faculté des sciences


Département de Physique
Spécialité : Physique
Option : Caractérisation et comportement des matériaux pour le biomédical
Mémoire
Présenté Par
Mr. TADJEDIT Samir

Pour l’obtention du diplôme de Magister


Thème

Optimisation par un algorithme génétique

de l’endommagement de l’interface fibre/ matrice

d’un nano composite graphite – époxy

SOUTENUE LE Mardi 01/07/2014

Devant la commission d’examen composée de :


Qualité Nom et Prénoms Grade Etb d’origine

Président Mr. FERHAT Mohammed Professeur USTO-M.B


Rapporteur Mr. BOUTAOUS Ahmed Professeur USTO-M.B
Examinateur Mr. HIADSI SAID Professeur USTO-M.B
Examinateur Mr. LAGHOUATI Yacine Maître de Conférence A USTO-M.B
Examinateur Mr. BELKAID Noureddine Maître de Conférence A USTO-M.B
REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde reconnaissance pour mon


Directeur de mémoire monsieur Ahmed BOUTAOUS, professeur à
l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf, qui
a consacré à l’encadrement de mon mémoire un temps et une disponibilité
d’esprit considérable ainsi de m’avoir accueilli dans son Laboratoire,
m’ouvrant ainsi les portes du monde de la recherche, sans oublier monsieur
Allal MOKADEM qui m’a aidé beaucoup à l’aboutissement de ce travail.

Je remercie le président de jury monsieur Mohammed FERHAT


professeur à USTOMB et les membres de jury messieurs, Said HIADSI
professeur à USTOMB , Yassine LAGHOUATI professeur à USTOMB,
Nourddine BELKAID Maitre assistant à USTOMB, d’avoir acceptés de
juger ce travail.

Je suis également reconnaissant aux membres de ce laboratoire pour les


nombreuses occasions où j’ai pu recourir à leur aide, leurs avis, leurs conseils.

Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes ayant contribué, de prés


ou de loin, à la réalisation de ce travail, à ma famille, ma femme et tous mes
amis.
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
SOMMAIRE i
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX vi
NOMENCLATURE ix

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I GENERALITES SUR LES COMPOSITES

Introduction 3
I.1. Définition d’un matériau composite 3
I.2. Caractéristiques générales des matériaux composites 4
I.3. Types de matériaux composites 5
I.4. Classification des matériaux composites 5
I.4.1. Classification suivant la forme des constituants 6
I.4.2. Classification suivant la nature des constituants 6
I.5. Le constituants d’un composite 7
I.5.1. La matrice 7
I.5.1.2. Les matrices métalliques 13
I.5.1.3. Les matrices carbones 13
I.5.1.4. Les matrices céramiques 13
I.5.1.5. Préparation des matrices 14
I.5.2. Les renforts 14
I.5.2.1. Les fibres 15
I.5.2.1.1 La forme linéique 15
I.5.2.1.2. Formes surfaciques 16
I.5.2.1.3. Forme multidirectionnelle 18
I.5.2.2. Les principales fibres 19
I.5.2.2.1. Fibres de verre 19
I.5.2.2.2. Fibre de carbone 20
I.5.2.2.3. Les fibres de bore 21
I.5.2.2.4. Les fibres de carbure de silicium 21
I.5.2.2.5. Les fibres d’aramide (Kevlar) 22
I.5.2.2.6. Les fibres céramiques 22
I.5.3. Les charges 24
I.5.4. Additifs 25
I.6. Le rôle des charges et des renforts 25

i
I.7. Architecture des matériaux composites 25
I.7.1. Composite Stratifiés 26
I.7.2. Composites sandwiches 26

CHAPITRE II LES INTERFACES FIBRE MATRICE

Introduction
II.1. Définition 28
II.2. L’interphase 29
II.3. Rôle des interfaces 30
II.4. Mouillabilité et adhésion 30
II.4.1. Qualité d’adhésion de l’interface (fibre/matrice) 30
II.4.2. Mouillabilité 32
II.5. Modèles d’adhésion 33
II.5.1. Aspects chimiques 33
II.5.2. Aspects physiques 35
II.5.3. Aspects mécaniques 35
II.6. Contraintes à l’interface 36
II.7. Essais micromécaniques 37
II.7.1. Test de Mc Garry 37
II.7.2. Test de Broutman (fragmentation) 37
II.7.3. Test de déchaussement 38
II.7.4. Test de micro-indentation 39
II.8. Conclusion 39

CHAPITRE III MODELISATION DE L’INTERFACE FIBRE MATRICE


Introduction 40
III.1. Techniques de mesure 40
III.2. Approche micromécanique 41
III.3. État de contrainte à l’interface 41
III.3.1. Contraintes locales moyennes 41
III.3.2. Contraintes aux extrémités (transfert de charge) 43
III.3.2.1. Modèle de Cox; Transfert de charge élastique 43
III.3.2.2. Modèle de Kelly-Tyson 47
III.3.2.3. Modèle Mixte 49
III.3.2.4. Statistique de Weibull 51
III.4. Analyse micromécanique sur composites modèles 54
III.4.1. Essai de compression 54
III.4.2. Essai de fragmentation 55

ii
III.4.3. Essai de micro-indentation 57
III.4.4. Test de déchaussement 59
III.5. Les variables d’endommagement : 60
III.6. Conclusion 61

CHAPITRE IV ALGORITHMES GENETIQUES

IV.1. Historique 63
IV.2. Définition 64
IV.3. Différentes étapes de l’algorithme génétique canonique 64
IV.4. Terminologie propre aux algorithmes génétiques 65
IV.5. La forme d’un algorithme génétique 67
IV.6. Description des différentes étapes de l’algorithme génétique canonique 68

IV.6.1. Initialisation de la population 68

IV.6.2. Évaluation des individus 69


IV.6.3. Sélection 70
IV.6.4. Croisement 72
IV.6.5. Mutation 73
IV.6.6. Critère d’arrêt 74
IV.7. Les variantes du modèle génétique 75

IV.7.1. L’algorithme génétique canonique 75

IV.7.2. L’algorithme génétique modifié 76


IV.8. Les paramètres d’un AG 77

IV.8.1. La taille de la population 77

IV.8.2. Le taux de croisement 77


IV.8.3. Le taux de mutation 77
IV.8.4. Le fossé des générations 78
IV.9. Comparatif entre les AG et les algorithmes classiques d’optimisation 78
IV.10. Conclusion 79

CHAPITRE V APPLICATIONS

Introduction 80
V.1. Les techniques de transformation 82
V.1.1. Mélange direct 82
V.1.2. Mélange Sonication 82
V.1.3. Mélange par cisaillement 83
V.1.4. Combinaison mélange par sonication et cisaillement 83

iii
V.2. Rappel sur des modèles analytiques 84
V.2.1. Modèle Basé sur l'approche statistique 84
V.2.2 Modélisation de l'interface 85
V.3. L’endommagement de l’interface (D) 86
V.4. La simulation numérique par AG 87
V.4.1. Développement 87
V.4.2. L'organigramme. 88
V.5. Les résultats de simulation 89
V.6. Conclusion 91

CONCLUSION GENERALE 92

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 93

iv
LISTES DES FIGURES ET DES TABLEAUX

LISTES DES FIGURES

Chapitre I
Figure I.1. Constituants d'un matériau composite ………………….…………………….………. 3

Figure I.2. Différentes familles de matrice…………………………………………………………………. 7


Figure I.3. Boucle de vie d’un thermoplastique ………………………………………………….. 8
Figure I.4. Boucle de vie d’un thermodurcissable………………………………………………………. 9
Figure I.5. Les différents types de renfort de base………………………………………………… 14
Figure I.6. Les différentes formes de présentation de la fibre du verre………………………………. 16
Figure I.7. Mat à fibres courtes …………………………………………………………………………… 16
Figure I.8. Mat à fibres continues…………………………………………………………………………. 16
Figure I.9. Chaine et trame d’un tissu…………………………………………………………..………... 17
Figure I. 10. Les principaux types d’armures utilisés pour le tissage des tissus……………………… 17
Figure I.11. Tissage cylindrique et conique……………………………………………………………… 18
Figure I.12. Tissus multidirectionnels………………………………………………………………………. 18
Figure I.13. Nid d’abeilles……………………………………………………………………………………. 19
Figure I.14. Différents types de verre pouvant se présenter : en poudre et en fibres courtes………. 20
Figure I.15. Différents types de charges…………………………………………………………………. 24
Figure I.16. Schéma d’un stratifié code (30/902/45/0/45) ……………………………………………. 26
Figure I.17. Structure en sandwich………………………………………………………………………….. 27
Figure I.18. Sandwich à âme [Ber05]. …………………………………………………………………… 27

Chapitre II
Figure II.1. Interface fibre/ matrice…………………………………………………………………………. 29
Figure II.2. concepts d’interphase (a) et d’interface (b) ………………………………………………. 29
Figure II.3. Mode de fissuration …………………………………………………………………….…… 31
Figure II.4. Ensimage de la fibre de verre par dépôt de silane. ……………………………………… 34
Figure II.5. Eprouvette de fragmentation en traction de Broutman ……………………………………. 37
Figure II.6 Test de déchaussement d’une micro-éprouvette de matrice (pull-out)………………… 38

vi
Chapitre III
Figure III.1. Principes des tests de : (a) fragmentation; (b) slice. …………………………………….. 41
Figure III.2. Rapport de la contrainte radiale à la contrainte longitudinale appliquée pour une
fibre entourée de 6 voisines plus ou moins proches (Vf) : on passe d’un état de 42
compression à un état de traction selon la direction observée. ……………………………………….…
Figure III.3. Elément d’un V.E.R. ……………………………………….………………………………….. 44
Figure III.4. Equilibre élastique de la matrice en cisaillement……………………………………….… 44
Figure III.5. Equilibre élastique d'une portion de fibre. ……………………………………….……….. 46
Figure III.6. Profils de contrainte dans la fibre (σf) et à l'interface ( τi). ……………………………… 47
Figure III.7. Modèle de Kelly –Tyson. ……………………………………….…………………………….. 48
Figure III.8. Modèles de Kelly/Tyson et de cox des profils de contraintes de tension dans la fibre
et de cisaillement à l’interface……………………………………….…………………………………..…. 49
Figure III.9. Modèle Mixte. ……………………………………….………………………………………… 50
Figure III.10. Probabilité de rupture décrite par une statistique de Weibull ………………………… 52
Figure III.11. Calcul de la contrainte moyenne de rupture…………………………………………….... 53
Figure III.12. Essai de compression a) test de MC Garry . b) test de broutman……………………… 54
Figure III.13. Schémas de technique expérimentale de mesure de l’effort et du déplacement de
la fibre sous sollicitation mécanique de compression……………………………………….……………. 55

Figure III.14. Essai de fragmentation. ……………………………………….……………………………. 56


Figure III.15. Essai de micro indentation……………………………………….…………………………. 57
Figure III.16. Schéma de l’essai d’indentation d’après MARSHALL, [1984]…………………….... 57
Figure III. 17. dispositif de test de microindentation………………………………………………..… 59
Figure III.18. Différents configurations de pull-out : (a) Piggott 1986 (b) Favre 1981,(c) hampe 59
1990……………………………………………………………………………………………………………..
Figure III.19. Essai de déchaussement en traction……………………………………………………... 60

Chapitre IV
Figure IV.1. Organigramme d’un algorithme génétique canonique…………………........... 65
Figure IV.2. Structure d’une population constituée d’individus……………………………….. 66
Figure IV.3. Structure d’un chromosome……………………………………………………... 66
Figure IV.4. Fonction F (x)………………………………………………………………….... 68
Figure IV.5. La méthode de sélection de la loterie biaisée………………………………..… 72
Figure IV. 6. Croisement en un point…………………………..……………………………... 72
Figure IV. 7. Mutation d’un gène…………………………..…………………………............ 73

vii
Figure IV. 8. Optimum de la fonction F. …………………………..………………………..... 74
Figure IV. 9. Principe de l’algorithme canonique. …………………………………............. 76

Chapitre V
Figure V. 1. Variation du module d’élasticité pour 1% EG/epoxy nanocomposites …………….. 84
Figure V.2. L'organigramme de l'algorithme génétique……………………………………….…. 88
Figure V.3. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un époxyde
pur (E=3,5)……………………………………………………………………………………….
90
Figure V.4. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /
époxy nanocomposites (E= 3,6) ………………………………………………………………….
90
Figure V.5. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /
époxy nanocomposites (E = 3,7) ………………………………………………………………….
90
Figure V.6. Niveau d'endommagement de cisaillement à l'interface d'un graphite / époxy
nanocomposites (E = 3,9) ……………………………………………………………………….. 91

LISTES DES TABLEAUX

Chapitre I
Tableau I.1. Comparaison entre quelques critères des résines TD et les résines TP…………………………….. 9
Tableau I.2. Caractéristiques des résines thermoplastiques et thermodurcissables…………………………... 10
Tableau I.3. Les différents types de verre…………………………………………………………………………….. 19
Tableau I.4. Avantages et inconvénients des fibres d’aramides…………………………………………… 22
Tableau I.5. Quelques caractéristiques des fibres céramiques………………………………………………. 23
Tableau I.6. Principales caractéristiques mécaniques des fibres de base…………………………………. 23

Chapitre IV

Tableau.IV.1. Individus initialisés à l’intérieur de l’intervalle de solutions potentielles classées en


fonction de leur adaptation…………………………………………………………………………. 69
Tableau.IV.2. Individus sélectionnés parmi les meilleurs de la population…………………..….. 71
Tableau .IV.3. Convergence des individus vers la meilleure solution de l’algorithme……………… 75

viii
NOMENCLATURE
A : Amplitude de la réponse.
[A(s)] : Matrice adjointe.
 B : Dérivée des matrices de fonctions de forme.
[B(s)] : Matrice impédance.

C  s : Matrice d’amortissement globale de la structure saine.

C  d : Matrice d’amortissement globale de la structure endommagée.


Co : Nombre de DDL optimum.
Cv : Vecteur de projection.
Ceq : Amortissement visqueux.
 D : Matrice des constantes matérielles.
Df : Indicateur multi modal.
E : Module de Young.
EC : Energie dissipée au cours d’un cycle par l’amortissement.
ED : Energie dissipée par la structure.
F  : Vecteur des sollicitations extérieures.
F0 : Force d’excitation.
FT : Force transmise.
J : Matrice Jacobienne du système de coordonnées locales et globales.
[H(s)] : Matrice de transfert.
[HM(s)] : Matrice de transfert de terme non linéaire.
I : Matrice identité.
K  s : Matrice de raideur globale de la structure saine.

K  d : Matrice de raideur globale de la structure endommagée.


L : Longueur de l’élément fini poutre, barre.
L  : Transformée de Laplace,   
M  s : Matrice de masse globale de la structure saine.

M  d : Matrice de masse globale de la structure endommagée.


N : Matrice des fonctions de forme.
Q : Facteur de surtension.
S : Surface
T : Energie cinétique.
Tp : Période.
U : Energie de déformation.
Xp : Amplitude du régime permanent.

viii
Y : Matrice modale.
Y(ω) : Réponse fréquentielle.
Zu : Indicateur d’endommagement.
Zu : Valeur moyenne de Zu .
(a) : Indice relatif à la structure élément fini.

a : Vecteur des coordonnées généralisées de l’élément fini.


e

c : Amortissement
cc : Coefficient d’amortissement critique.
fD : Force nécessaire pour déformer la structure.
K : Raideur linéaire.

 k j  : Matrice élémentaire de raideur du jème élément.

M : Masse.

 m j  : Matrice élémentaire de masse du jème élément.

(m) : Indice relatif à la structure mesurée.


r : Rapport des fréquences.
t : Temps.
V : Déplacement vertical.
v0 : Vitesse uniforme du mouvement
xst : Déplacement statique.
x : Déplacement.
x : Vitesse.
x : Accélération.
y(t) : Réponse temporelle.
yv : vème vecteur propre mesuré.
yv b : v ème vecteur déplacement bruité au v ème capteur.
yv : v ème vecteur déplacement simulé au v ème capteur.
yv bt : Vecteur contenant des valeurs aléatoires entre 0 et 1 uniformément distribuées
1 : Indicateur d’endommagement modal.
 : Indicateur d’endommagement fréquentiel.
βωr : Indicateur Fréquentiel en utilisant la partie réelle de la réponse en fréquence.
βωi : Indicateur Fréquentiel en utilisant la partie imaginaire de la réponse.
 : Déformation
 : Coefficient d’amortissement visqueux.
 : Valeur propre.
µ : Constante associe au degré de non linéarité.

ix
 : Coefficient de Poisson.
 : Masse volumique.
 : Contrainte.
 Zu : Ecart type de Zu .
 ,  XF : phase.
  x, y, z   : Matrice des fonctions bases de l’approximation.

  : Vecteur propre de la structure saine.


s

  : Vecteur propre de la structure endommagée.


d

Φ : Mode propres.
0 : Pulsation d’excitation.
a : Pulsation naturelle du système amorti.
n : Pulsation naturelle du système non amorti.
aj, aj+1 : Nœuds définissant l’élément j.

  : Exposant relatif à la structure endommagé.


d

  : Exposant relatif à la structure saine.


s

np : Nombre de modes de projection.


gn : Pourcentage de bruit aléatoire introduit.
abs  yv  : Valeur absolue du vecteur yv .

nn : Dimension du vecteur yv .
ones : Vecteur unité de dimension nn.
rand  nn,1 : Vecteur de distribution uniforme de nombres aléatoires entre 0 et 1.

FU ij : Fraction d’énergie de déformation pour le cas non endommagé.


DDL : degrés de liberté.
FRF : Fonction de réponse en fréquence.
FFT : Transformée de Fourier Discrète.
IF : Indicateur fréquentiel.
IMM : Indicateur Multi Modal.
MAC : Modal Assurance Criterion.
MEF : Méthode des Eléments Finis.
SHM : Structural Health Monitoring.
TR : Transmissibilité.

x
Introduction
Générale

INTRODUCTION GENERALE
La technologie moderne (aérospatiale, aéronautique, navale, etc.) nécessite de
plus en plus des caractéristiques mécaniques sévères. De nouvelles perspectives
sont apparues avec la venue des matériaux composites dont le domaine
d’utilisation ne cesse de s’élargir pour répondre à un certain nombre de critères à
savoir : légèreté, grande rigidité, facilité de mise en œuvre, etc... Néanmoins,
certains aspects de leur comportement sous sollicitations diverses sont encore mal
compris.

Depuis plusieurs décennies, des efforts ont été déployés pour l’élaboration
et la caractérisation des matériaux composites à matrices organiques (époxy,
polyester, etc...) et à fibres continues tissées (verre, aramide, carbone, etc.).

On réserve de plus en plus la dénomination matériau composite aux matériaux


constitués d’une matrice continue renforcée par des fibres. Ces fibres résistantes
sont noyées dans une matrice qui les maintient en place et assure la cohésion de
l’ensemble. Les propriétés mécaniques des composites fibreux dépendent de la
quantité, de la dimension et surtout de l’orientation des fibres.

La plupart des matériaux de base des composites connus et utilisés depuis les
années 80 sont des composites organiques fibreux. Ce qui a amené le
développement de ce type de matériau dans les années 90, c’est en grande partie, le
résultat de la révolution informatique qui est la base de la conception et de la
fabrication assistée par ordinateur.

Toutefois, l’introduction à grande échelle des matériaux composites dans la


plupart des secteurs de l’industrie se fait relativement lentement. Ceci s’explique
par le fait que le comportement mécanique de ces matériaux n’est pas encore bien
compris et de nombreuses avenues demeurent inexplorées. Par exemple (Soden,
Hinton et Kaddour, 1998) comparant les prédictions de neuf critères de rupture

1
Introduction
Générale

montrent qu’il n’existe pas de consensus au sein de la communauté scientifique


concernant la prédiction de la rupture.

Les difficultés majeures rencontrées dues à l’usage des matériaux composites


sont liées aux propriétés mécaniques (modules élastiques et résistances ultimes dans
toutes les directions). En effet, ces données sont employées aussi bien dans les
calculs d’éléments finis que dans les critères de rupture.

Quant aux problèmes d'endommagement, leur résolution n'est pas toujours aussi
« simple », ils sont étudiés sur des volumes élémentaires représentatifs du
comportement du matériau. Cependant les changements d'échelle peuvent être
utilisés et constituent un des outils privilégiés pour l'étude de l'endommagement et
de la rupture de matériaux. C’est en fait la coalescence de rupture de fibres et
l’endommagement de l’interface qui est la cause de la ruine de la structure, c’est-à-
dire la coalescence de phénomènes qui se produisent d’abord à l’échelle
microscopique.

L'objectif final de notre étude repose sur cette préoccupation particulière :


Optimisation par un algorithme génétique de l’endommagement de l’interface fibre/
matrice d’un nano composite graphite – époxy. Pour cela, nous avons fait le choix
d’une analyse à l’échelle qui distingue les fibres de la matrice et considère ces deux
éléments comme homogènes. L’outil d’analyse est basé sur une analyse probabiliste
de l’équation de Weibull.

Afin d’atteindre cet objectif principal, cette étude s’établit comme suit :

Dans le chapitre I nous présentons des généralités sur les matériaux composites :
constituants, classification et procédés de mise en œuvres, ensuite le chapitre II
introduit la notion d’interface fibre matrice qui est nécessaire à la compréhension
objectif de notre travail, complété par la modélisation d’endommagement de fibre-
matrice qui est le contenu du chapitre III. Le chapitre IV expose les algorithmes
génétiques et leurs applications dans le domaine des matériaux composites. Enfin, le
chapitre V de ce mémoire sera dédié à la présentation des résultats de modélisation.

2
Chapitre I Généralités sur les composites

Introduction
Les matériaux composites disposent d'atouts importants par rapport aux matériaux
traditionnels. Ils apportent de nombreux avantages fonctionnels : légèreté, résistance
mécanique et chimique, maintenance réduite, liberté de for<mes. L’utilisation de ces
matériaux implique des choix restreints conditionnés par les caractéristiques des
différents éléments constituant le matériau choisi (résines, fibres, interface, additifs,
…) ainsi le procédé de sa mise en œuvre. La connaissance des caractéristiques de
chacun des composants permet, par la sommation de leurs performances (physique,
chimique, mécanique, …etc.), de définir celles du produit final.

I.1. Définition d’un matériau composite


C’est l’assemblage de deux ou plusieurs matériaux non miscibles, de nature
différente, et dont les propriétés sont la somme de celles des constituants, ou mieux
encore, par effets de synergie et non plus d’addition. Ces matériaux ne sont pas alliés
mais associés [JAC91].
L’association intime d’au moins deux composants est nécessaire : le renfort et la
matrice, qui doivent être compatibles entre eux et se solidariser (Figure I.1), ce qui
introduit la notion d’un agent de liaison qui est l’interface. Ce dernier assure la
compatibilité renfort matrice, et transmet les contraintes d’un constituant à l’autre sans
déplacement relatif. Un composite est hétérogène et anisotrope.

Matrice Renfort Matériau composite

Figure I.1. Constituants d'un matériau composite

2
Chapitre I Généralités sur les composites

Les caractéristiques mécaniques des composites ne sont réellement connues


qu’après fabrication, car on réalise, en même temps le matériau et le produit, et ce
contrairement aux matières premières classiques dont on connaît à l’avance les
caractéristiques mécaniques.
Actuellement, les matériaux composites à matrice organique représentent plus de
99% des composites ; toutefois, il existe également des composites à matrice
inorganique (métallique ou céramique) dont la diffusion reste encore marginale.
Un matériau composite est un système formé d’un nombre relativement important
de constituants. Le nombre de réalisations possibles à partir de cette gamme
d’éléments fondamentaux est donc pratiquement infini. Mais bien entendu, seuls sont
retenus ceux qui présentent un intérêt technique et/ou économique.
Un matériau composite est constitué de deux phases principales :
- La matrice ;
- Le renfort ou la fibre.

I.2. Caractéristiques générales des matériaux composites


Dans le cas général, un matériau composite est constitué d’une ou plusieurs phases
discontinues (renforts) réparties, dans une phase continue (matrice). Dans le cas de
plusieurs phases discontinues de nature différentes, le matériau composite est dit
hybride.
La phase discontinue est habituellement plus dure avec des propriétés mécaniques
supérieures à celles de la phase continue [Ber05].

Les propriétés des matériaux composites résultent les propriétés de ses constituants,
de leur distribution géométrique ainsi que de leur interaction. Pour la description d’un
composite, il est donc nécessaire de spécifier :
- La nature des constituants et leurs propriétés ;
- La géométrie du renfort (sa forme, sa taille et son orientation) et sa distribution ;
- La nature de l’interface matrice/ renfort.
La concentration du renfort dans le composite est habituellement mesurée par la
fraction volumique ou par la fraction massique. Le pourcentage du renfort est un
paramètre détermine les propriétés mécaniques du matériau composite.

3
Chapitre I Généralités sur les composites

Pour une concentration donnée, la distribution du renfort dans le volume du


composite est également un paramètre important. Une distribution uniforme assurera
une « Homogénéité » du matériau c’est-à-dire que les propriétés du composite seront
indépendantes du point de mesure. Dans le cas d’une distribution non uniforme du
renfort, la rupture du matériau sera initiée dans les zones pauvres en renfort, diminuant
ainsi la résistance du composite.
Dans le cas du composite dont le renfort est constitué de fibres, l’orientation des
fibres détermine l’anisotropie de ce matériau, cet aspect constitue une des
caractéristiques fondamentales des composites. La possibilité de contrôler
l’anisotropie du produit fini par conception et une fabrication adaptée aux propriétés
souhaitées (matériau à la carte).

I.3. Types de matériaux composites


On distingue deux grandes familles de matériaux composites :
- Les composites de grande diffusion (GD) : Ce sont généralement réalisés à partir
de fibre de verre et de résine polyester insaturée ou phénolique. Ils constituent plus
de 95% de la production et les demandeurs les plus importants sont l’industrie des
transports (Automobile, ferroviaire) et la construction électrique. Cette classe de
matériau est destinée à des fabrications en grande série et souvent automatisés.
- Les composites de hautes performances (HP) : Les constituants sont surtout des
résines époxydes renforcées par des fibres longues de verre, mais principalement
de carbone ou d’aramide. L’industrie aéronautique et spatiale, l’automobile
sportive et les chantiers navals pour des embarcations expérimentales sont les
demandeurs intéressés par leurs caractéristiques mécaniques et thermiques élevées,
mais aussi par des séries de productions très faibles ou le prix est très élevé
[Jac91].

I.4. Classification des matériaux composites


Le type de renforts, la nature de la matrice et les quantités relatives de ces éléments
entrants dans la formulation, ainsi que le procédé de mise en œuvre, ont une incidence
déterminante sur les caractéristiques du produit fini.

4
Chapitre I Généralités sur les composites

Les composites peuvent être classés suivants la forme de leurs constituants ou


suivant leurs natures [Ber05].

I.4.1. Classification suivant la forme des constituants :


Les renforts peuvent se présenter sous forme de fibres ou de particules, on distingue
deux grandes classes.
- Composite à fibres
Le matériau est dit composite à fibres si le renfort se trouve sous forme de
fibres, elles peuvent être soit continues ou discontinues.
- Composite à particules
Le matériau est dit composite à particule si le renfort se trouve sous forme de
particule. Une particule est une fibre ne possédant pas une direction privilégiée.

I.4.2. Classification suivant la nature des constituants


Les composites sont classés en trois catégories, selon la nature de la matrice :
- Composites à matrice organique (résine, charges) avec des fibres :
 Minérales (verre, carbone) ;
 Organiques (kevlar, polyamides) ;
 Métalliques (bore, aluminium).
Avec une température limite d’utilisation qui varie entre 200 et 300° C.

- Composites à matrice métallique (alliages légers et ultras légers de l’aluminium,


de magnésium, de titane) avec des fibres :
 Minérales (carbone, carbure de silicium (sic)) ;
 Métalliques (bore) ;
 Métallo-minérales (fibre de bore revêtu de carbure de silicium).
Avec une température limite d’utilisation qui est de 600° C.

 Composites à matrice minérale (céramique), avec des:


 Fibres métalliques (bore) ;
 Particules métalliques (cermets) ;

5
Chapitre I Généralités sur les composites

 Particules minérales (carbures, nitrures).


Avec une température d’utilisation de 1000° C.

I.5. Les constituants d’un composite


Un composite est constitué de deux constituants de base : la matrice et le renfort.

I.5.1. La matrice
Cette phase est indispensable à la liaison des divers éléments constitutifs, est
composée d’une résine (polyester, époxyde, etc.…) et d’une charge (carbonate de
calcium, graphite, etc). Leur rôle est de lier les renforts, de répartir les charges
(contraintes, résistance à la traction et rigidité) et d’assurer la protection chimique
contre les agents agressifs extérieurs tels que (acides, humidité, corrosion…) et donne
la forme au produit réalisé; pour les composites plastiques, elle est par définition un
polymère ou une résine organique. Le choix de la matrice dépend de l'utilisation à
laquelle est destinée le matériau composite.

La figure I.2 présente les différentes familles de matrice.

Figure I.2. Différentes familles de matrice

- Les matrices organiques :


Ces matrices sont faites de matières plastiques et désignées sous le vocable
beaucoup plus large de résines.
Les résines utilisées dans les matériaux composites ont pour rôle de transférer les
sollicitations mécaniques aux fibres et de les protéger de l’environnement extérieur.
Elles doivent donc être assez déformables et présenter une bonne compatibilité avec
les fibres. Les résines doivent avoir, par contre, une masse volumique faible de

6
Chapitre I Généralités sur les composites

manière à conserver aux matériaux composites des caractéristiques mécaniques


spécifiques élevées (la matrice d’un composite organique peut appartenir à différents
types de polymères [Chr86]).
Compte tenu de ces contraintes, les résines utilisées sont des polymères modifiés
par différents adjuvants et additifs : agents de démoulage, stabilisants, pigments …
etc., qu’on peut subdiviser en deux familles principales : résines thermoplastiques et
thermodurcissables [BD00].

a. Les résines thermoplastiques (TP)


La famille des TP est très vaste qu’on peut séparer en plastiques de grande
diffusion et plastiques techniques (techno-plastiques). Ce sont des polymères à chaîne
linéaire, très répandus et peu coûteux (polyéthylène, polystyrène, polyéther cétone).
Ces résines peuvent être recyclées plusieurs fois suite à des chauffages et
refroidissements cycliques (Figure I.3) [BD00]. Elles sont fréquemment utilisées
seules, sans renfort et sans charges.
Leurs propriétés intrinsèques sont suffisantes pour permettre la réalisation d’objets,
de pièces à fonctions diverses, supports, mécanismes, emballages. Elles sont appelées
couramment les plastiques et Généralement, associées avec des fibres de carbone ou
de verre.

TP mise en forme Pièce


(Poudre ou granulé)
Chauffage Broyage

Figure I.3. Boucle de vie d’un thermoplastique

Ceux dont on observe une modification spectaculaire des propriétés lorsqu’on les
additionne d’un renfort, sont appelés les techno-polymères. En général, leur mise en
œuvre se fait par injection à haute pression.

7
Chapitre I Généralités sur les composites

b. Les résines thermodurcissables (TD)


Ce sont des polymères obtenus après un traitement thermique ou physico-chimique
(catalyseur, durcisseur), se transforment en des produits essentiellement infusibles,
pour obtenir des composites aux performances mécaniques plus élevées. Ces résines
ont donc la particularité de ne pouvoir être mises en forme qu’une seule fois (Figure
I.4) [QTDL96].

TD (Poudre ou liquide) Préparation (A+B) Mise en forme Pièce


(Chauffage, durcissement)
X Broyage
Figure I.4. Boucle de vie d’un thermodurcissable

Ces résines sont actuellement les plus employées dans les matériaux composites,
telles que les polymères dont la fabrication a atteint le plus gros tonnage des matériaux
plastiques et qui devient de plus en plus importante.

Les tableaux I.1 et I.2 présentent quelques caractéristiques des résines TP et TD et


leurs comparaisons suivant quelques critères [Gay91].

Critères essentiels Matrice TP Matrice TD


Solide (prêt à l’emploi : Liquide visqueux à
Etat de base
polymérisé) polymériser
Stockage matière Temps réduit (précautions à
Illimité
de base prendre)
Chauffage (fusion +
Moulage Chauffage continu
refroidissement fixation)
Cycle Plus long (refroidissement) Court
Tenue au choc Assez bonne Limité
Tenue thermique Réduite Meilleure
Chutes et déchets Recyclables Perdus
Mouillabilité des
Difficile Aisées
renforts
Tableau I.1. Comparaison entre quelques critères des résines TD et les résines TP.

8
Chapitre I Généralités sur les composites

m 
Em Gm m Tmax
Matrices résineuses Kg/ m A% 10-5
MPa MPa MPa °C
m3 °C-1
Epoxyde 1200 4500 1600 0.4 130 2(100°C 11 90 à 200
)
6(200°C
Phénolique 1300 3000 1100 0.4 70 1 120 à 200
)
Thermodurcissables

2.5
Polyester 1200 4000 1400 0.4 80 2.5 8 60 à 200
Polycarbonate 1200 2400 60 6 120
Vinylester 1150 3300 75 4 5 >100
Silicone 1100 2200 35 100 à 350
700 à
Uréthane 1100 30 100 100
7000
4000
Polyimide 1400 à 1100 0.35 70 1 8 250 à 300
19000
Polypropylène 900 1200 30 20à 400 9 70 à 140
Polysulfure de
Thermoplastiques

1300 4000 65 100 5 130 à 250


phénylène
Polyamide 1100 2000 70 200 8 170
Polyéther
1350 3000 85 60 6 180
sulfone
Polyéther imide 1250 3500 105 60 6 200
Polyétheréthercé
1300 4000 90 50 5 140 à 250
tone

Tableau I.2. Caractéristiques des résines thermoplastiques et thermodurcissables.

Les principales résines thermodurcissables utilisées dans la mise en forme des


matériaux composites, sont [Dje06] :
- Les résines polyesters insaturées, polyesters condensés, vinylesters, dérivés
allyliques… ;
- Les résines de condensation : phénoliques, aminoplastes, furaniques…. ;
- Les résines époxydes.

1. Résines époxydes
Avec de bonnes caractéristiques mécaniques, les résines époxydes constituent les
matrices de base des matériaux composites de hautes performances utilisées surtout
dans le domaine (médical, construction aéronautique, espace, militaire…etc.)

9
Chapitre I Généralités sur les composites

- Avantages
 Bonnes propriétés mécanique (traction, compression, flexion, choc, fluage…)
supérieures à celles des polyesters ;
 Bonne tenue aux températures élevées (150 à 190) °C en service continu ;
 Excellente résistance chimique ;
 Faible retrait au moulage (maximum 1%) ;
 Excellente mouillabilité des renforts ;
 Excellente adhérence aux matériaux métalliques.
- Inconvénients
 Prix de revient élevé (4 à 5) fois plus chères que les polyesters ;
 Temps de polymérisation long ;
 Sensibles à la fissuration ;
 Exigent certaines conditions lors de la mise en œuvre.
2. Les résines polyesters insaturées
Elles sont les plus répandues, présentant :
 Les Avantages : Coût de production relativement bas, adaptation à des
procédés de fabrication faciles à mettre en œuvre et à automatiser, ayant une
bonne rigidité, stabilité, résistance chimique aux hydrocarbures à la température
ambiante et mouillabilité des fibres et des tissus.

De par leur module d’élasticité, on distingue les résines souples, semi rigides et
rigides. Pour la mise en œuvre des matériaux composites on utilise habituellement les
résines rigides.

 Les inconvénients : La tenue médiocre en température < à 120 ° C en service


continu, sensibilité à la fissuration essentiellement dans le cas de choc, mauvais
comportement à la vapeur, à l’eau bouillante avec risque d’hydrolyse, d’où la
nécessité de recouvrir les matériaux composites à résines polyesters de manière
à les rendre étanches, dégradation à la lumière par les rayons ultraviolets et
inflammabilité.

3. Résines de condensation
Elles comportent les résines phénoliques, les aminoplastes et les résines furaniques.

10
Chapitre I Généralités sur les composites

3.1. Les résines phénoliques


Elles sont les plus anciennes des résines thermodurcissables dont la plus connue est
la bakélite.
 Avantages : Excellente stabilité dimensionnelle, ayant une bonne tenue à la
chaleur et au fluage, caractéristiques mécaniques et résistance aux agents
chimiques, faible retrait et prix de revient non couteux.
 Inconvénients : Faible cadence à la mise en œuvre sous pression, Couleur
foncée des résines, Non adapter à l’utilisation d’emballage alimentaire.

32. Les résines aminoplastes


Elles ont des caractéristiques voisines de celles des résines phénoliques avec comme
avantages d’utilisation d’emballage alimentaire et les colorer.

3.3. Les résines furaniques


Elles ont les mêmes caractéristiques ci-dessus avec un prix de revient trois fois plus
élevé mais présentent les avantages de se durcir rapidement et une grande inertie vis à
vis des agents chimiques corrosifs.

c. Résines élastomères
Ce sont des résines renforcées par plusieurs fibres et caractérisés par une forte
élasticité avec un très faible module de Young.

d. Résines thermostables
Ce sont des résines susceptibles de résister en service continu à des températures de
l’ordre de 200°C et plus, on se distinguant essentiellement des autres résines par leurs
performances thermiques et nous retrouvons dans celles-ci les deux familles des
résines thermoplastiques et thermodurcissables.
Elles sont développées dans les domaines de hautes technologies (aviation et
spatiale), laboratoires de recherche pour de nouvelles résines plus performantes,
exemple les polystyrylpyridines et les polyimides.

11
Chapitre I Généralités sur les composites

I.5.1.2. Les matrices métalliques


La température maximale d’utilisation des polymères étant peu élevée, et le carbone
risquant de s’oxyder à plus de 500°C, il faut parfois envisager d’utiliser des matrices
dont l’inertie chimique est meilleure à plus haute température. Puisque certains métaux
ou alliages métalliques peuvent éventuellement satisfaire à cette exigence, on a donc
recours à ces matrices dans des conditions pareilles [BD00].
Présentent les avantages suivants :
 Propriétés mécaniques supérieures.
 Tenue en température élevée.
 Résistance à l’attaque de certains solvants.
Mais, possèdent les inconvénients tels que :
 Masse volumique est supérieure à celle d’un polymère classique ;
 Plus coûteuses.
I.5.1.3. Les matrices carbones

La production d’une matrice de carbone repose sur le même principe que celui
utilisé pour fabriquer les fibres de carbone c-à-d carbonisation d’une matière
organique à haute température. Les matrices de carbone sont constituées de grains de
carbone pyrolytique qui se déposent à chaud sur les fibres, ce qui assure une liaison
mécanique entre celles-ci et colmate les vides laissés entre elles. On obtient ainsi un
matériau composite dont la masse volumique se rapproche de celle du carbone massif
[BD00].

I.5.1.4. Les matrices céramiques


Grâce à leurs propriétés intrinsèques (rigidité, réfractaire, résistance et bonne
stabilité chimique), les céramiques sont potentiellement des matériaux capables de
bien jouer le rôle de matrice dans des matériaux composites. Dans ce cas, les fibres de
renfort ont principalement pour but d’améliorer la ténacité de telles matrices, ainsi que
leur résistance aux chocs thermiques [BD00].
Les techniques d’incorporation des fibres de renfort aux céramiques doivent
tenir compte des procédés de fabrication spécifiques à celles-ci (en particulier, le
frittage). On extrude la matrice (sous forme de poudres), qui contient un liant, et les
fibres alignées dans une filière. Le liant durcit, ce qui permet d’assurer une cohésion

12
Chapitre I Généralités sur les composites

suffisante de la matrice, ainsi que sa manipulation. On fritte ensuite cette matrice à


haute température.

I.5.1.5. Préparation des matrices


Les résines TD sont très souvent chargées (10% à 20%) pour leur conférer des
propriétés spécifiques (stabilité dimensionnelle, diminution et équilibrage des retraits,
dureté, etc. ou pour réduire leur prix de revient, parmi les charges minérales utilisées
il y a :
Carbonates de calcium (calcite, craie, dolomie) ;
Silicate (talc, kaolin).
Et également on trouve des additifs de type :
Anti- retrait ; Agent de démoulage ;
Anti-UV ; Catalyseur, initiateur de réaction ;
Pigment de colorant ; Accélérateur de réaction.

I.5.2. Les renforts


Ils constituent l’armature ou le squelette du matériau composite avec une fraction
volumique de (30 à 70%). Ils sont destinés à améliorer ou assurer la tenue mécanique
(rigidité, résistance à la rupture, à la traction) telle que cette dernière est
proportionnelle au rapport longueur /diamètre (l/d). La figure I.5 présente les
principaux matériaux de renfort [Lou01].

Renfort

Organiques Minéraux

Artificiels Végétaux Céramiques Métalliques

Polyesters Aramides Bois Coton papier Verre Carbone Bore

Figure I.5. Les différents types de renfort de base

13
Chapitre I Généralités sur les composites

I.5.2.1. Les fibres


Les fibres se présentent sous forme de filaments de longueur plus ou moins grande,
dont les qualités recherchées sont les suivantes :
 Bonnes caractéristiques mécaniques ;
 Légèreté, résistance thermique, compatibilité avec les résines ;
 Adaptabilité aux procédés de mise en œuvre ;
 Faible prix.
Les fibres se présentent sous diverses formes commerciales :
 Linéiques (fils, mèches, … etc.) ;
 Tissus surfaciques (tissus simples, mats,… etc.) ;
 Multidirectionnelles (tresses, tissus complexes, …etc.).
Il existe également des fibres courtes de 1 à 2 mm qui sont dispersées dans la
matrice, ou encore des fils coupés de 15 à 50 mm de longueur. Leur utilisation est
encore limitée en raison des difficultés de fabrication [Ber05].

I.5.2.1.1 La forme linéique


Les fibres sont élaborées suivants un diamètre de quelques microns seulement
(filaments élémentaires); trop petites pour l’utilisation unitaire, elles sont par
conséquent réunies en fils ou en mèches de différentes formes (Figure I.6) [Dje06] :
 Fil de base (ensemble de filaments élémentaires) ;
 Fil simple (ensemble de fils de base unitaires continus ou discontinus, maintenus
ensemble par torsion) ;
 Fil retors (ensemble de fils simples retordus ensemble) ;
 Fil câblé (ensemble de fils retors, avec éventuellement des fils simples retordus
une ou plusieurs fois ensemble) ;
 Mèches (ensemble de fibres élémentaires discontinues) ;
 Stratifil (ensemble de fils de base continus).

L’unité de masse linéique est le tex (1 tex = 1 g/Km).

14
Chapitre I Généralités sur les composites

Figure I.6. Les différentes formes de présentation de la fibre du verre.

I.5.2.1.2. Formes surfaciques


Les fils peuvent êtres utilisés pour réaliser les formes surfaciques suivantes :

a. Les mats
C’est des nappes de fils continus ou discontinus, disposés dans un plan sans aucune
orientation préférentielle, et maintenus ensemble par un liant soluble ou non dans les
résines. L’absence d’orientation préférentielle des fibres conduit à une isotropie des
propriétés mécaniques du mat dans son plan [Dje06].
Il existe deux types de mats : mats à fibres courtes (figure I.7) ; et mats à fibres
continues
(Figure I.8).

Figure I.7. Mat à fibres courtes Figure I.8. Mat à fibres continues

b. Les tissus et rubans


Ensemble de fils, stratifils ou mèches réalisés sur un métier à tisser, composé d’une
chaîne et d’une trame (Figure I.9) [Ber05].
15
Chapitre I Généralités sur les composites

Figure I.9. Chaîne et trame d’un tissu

Selon le schéma d’entrecroisement des fils de chaîne et les fils de trame, que l’on
nomme l’armure du tissu, on distingue plusieurs types de tissage :
 Armure toile ou taffetas ;
 Armure satin ;
 Armure sergé ;
 Armure à haut module ;
 Armure unidirectionnelle.
Les principaux types d’armure utilisés pour le tissage des tissus sont présentés dans
la figure I.10 [Ber05].

Figure I. 10. Les principaux types d’armures utilisés pour le tissage des tissus

16
Chapitre I Généralités sur les composites

I.5.2.1.3. Forme multidirectionnelle


a. Tresses et préformes
Ce sont des Tissages cylindriques ou coniques (figure I.11) avec des
entrecroisements réguliers des fils qui ont la particularité d’être modulable en
diamètre. Les fils s’entrecroisent en hélice, le diamètre de la tresse est lié au pas de
l’hélice ; par conséquent à l’angle que font les fils entre eux. Ce tissage nous permet de
réaliser des pièces de révolution très résistantes ayant un diamètre variable le long de
l’axe [Ber05].

D2
D1
D1

θ1

D2

Figure I.11. Tissage cylindrique et conique


b. Tissus multidirectionnels
Ces fibres sont tissées dans plusieurs directions. Ceci permet d’obtenir un tissu très
dense et épais mais par conséquent peu souple, ils sont utilisés par exemple pour la
réalisation de tuyère. Des tissages 3D et 4D sont montrés respectivement par les
figures I.12 [Ber05].

Figure I.12. Tissus multidirectionnels

17
Chapitre I Généralités sur les composites

c. Nids d’abeilles
Utilisés dans les structures sandwich tel que le rapport rigidité/poids soit important,
ces structures sont composées d’une peau- âme et matériau de couplage (figure I.13)
[Ber05].

Figure I.13. Nid d’abeilles

I.5.2.2. Les principales fibres


I.5.2.2.1. Fibres de verre
Cette fibre est la plus utilisée vu son excellent rapport performances mécaniques/
prix, ça place est au premier rang des renforts utilisés dans la fabrication des matériaux
composites.
Les fibres de verre sont fabriquées à partir d’un mélange à base de silice (SiO2), qui est
fondu à une température 1200°C puis passé dans une filière en platine, et les filaments
sont étirés avant refroidissement à un diamètre de 5 à 13 m à une vitesse de 60 m/s.
En faisant varier la composition du mélange (silice, kaolin, chaux…etc.), on peut
obtenir différents types de verre, comme montre le tableau I.3 ci-dessous [Jac91].
Composition en masse %
Constituants
E D R
Silice SiO2 53 - 54 73 - 74 60
Alumine Al2O3 14 – 15,5 - 25
Chaux CaO 20 - 24 0 ,5 – 0,6 9
Magnésie MgO 20 - 24 0,5 – 0,6 6
Oxyde de bore B2O3 6,5 - 9 22 - 23 -
Fluor F 0 – 0,7
Oxyde de fer Fe2O3 <1 0,1- 0,2 -
Oxyde de titane TiO2 <1 0,1 – 0,2
Oxyde de sodium Na2O <1 1,3
Oxyde de potassium K2 O <1 1,5
Tableau I.3. Les différents types de verre

18
Chapitre I Généralités sur les composites

Les différents types de verre cités dans le tableau I.3, se distinguent par leurs
propriétés et leurs utilisations.
 Verre E : La plus couramment utilisée ;
 Verre D : Utilisé pour les circuits imprimés (en raison de leurs propriétés
diélectriques) ;
 Verre R ou S : Utilisés dans la réalisation de pièces de haute performance en
raison de leurs hautes résistances mécaniques.

Figure I.14. Différents types de verre pouvant se présenter : en poudre et en fibres


courtes

Avantages de ces fibres [Rey90] :


 Rapport performances mécaniques/prix.
 Bonne résistance spécifique (pour verre R).
 Bonne adhérence avec toutes les résines (existence d’ensimages).
 Tenue à température élevée.
 Dilatation et conductivités thermiques faibles.
 Bonnes propriétés diélectriques.
Et elles présentent les inconvénients suivants :
 Faible module (par rapport à la fibre de carbone ou à d’aramide).
 Vieillissement au contact de l’eau.

I.5.2.2.2. Fibre de carbone


Ces fibres sont les plus utilisées dans les composites (HP) ; elles sont fabriquées
avec une matière organique de base (appelée précurseur) constituée de fibre acrylique
à partir du polyacrylonitrile (PAN) [WB91].

19
Chapitre I Généralités sur les composites

En raison de la diversité des techniques de fabrication et de nombre de paramètres


entrant en jeu, les fibres produites ont des propriétés plus au moins différentes. On
distingue deux groupes :
 Les fibres à haute ténacité (HT) ou haute résistance (HR) tr = 3000 MPa ;
 Les fibres à haut module (HM) de module en traction élevée Etr = 400 GPa.

Avantages de ces fibres [Rey90] :

 Excellentes propriétés mécaniques (ténacité, élasticité et module de


Young) ;
 Très bonne tenue en température ;
 Dilatation thermique nulle ;
 Bonne conductibilité thermique et électrique ;
 Magnétisme et perméabilité aux rayons X ;
 Bonne tenue à l'humidité ;
 Usinabilité aisée ;
 Faible densité (< 2).
Les inconvénients sont
 Prix très élevé ;
 Précautions à prendre dans la mise en œuvre (fibres cassantes) ;
 Tenue limitée aux chocs et à l'abrasion ;
 Mauvais comportement chimique avec l'oxygène (à partir de 400°C), avec
les acides oxydants à chaud et avec les métaux (corrosion galvanique) ;
 Adhésion difficile avec les résines.

I.5.2.2.3. Les fibres de bore


Elles sont obtenues par le dépôt chimique de chlorure de bore (BCI) et de
l’hydrogène (H2) sur un fil de tungstène de diamètre 13m, chauffé à une température
comprise entre 1100 et 1300° C par effet joule.

I.5.2.2.4. Les fibres de carbure de silicium


Le principe d’élaboration est analogue à celui de la fibre de bores: dépôt chimique en
phase vapeur (1200°C) du méthyle trichlorosilane mélangé à l’hydrogène [Dje06].

20
Chapitre I Généralités sur les composites

I.5.2.2.5. Les fibres d’aramide (Kevlar)


Ce sont des polyamides aromatiques (ou polyamide) dont la structure est composée
de noyaux benzéniques reliés par des groupe CO et HN. Elles résistent très bien aux
chocs, aux vibrations, excellente résistance à la traction mais sa résistance est très
faible à la compression, il existe deux types de produits :

 Fibres à haut module (kevlar 49(R)) ;

 Fibres standards (bas module), Kevlar 22R.

Kevlar : marque déposée de leur société créative.


Les avantages et les inconvénients des fibres aramides sont cités dans le tableau I.5.
[Rey90].

Avantages Inconvénients
 Grande résistance au choc, à l’impact  Prix élevés ;
et à la fatigue ;  Faible résistance avec les résines
 Résistance à la rupture en traction d’imprégnations ;
spécifique ;  Faible résistance à la compression ;
 Bon comportement chimique vis-à-vis  Sensibilité au UV ;
des carburants ;  Usinabilité difficile ;
 Dilatation thermique nulle ;  Reprise d’humidité importante (4%)
 Très faible densité (1,45). résistant à l’étuvage avant
imprégnation ;
 décomposition à 400°C.

Tableau I.4. Avantages et inconvénients des fibres d’aramides.

I.5.2.2.6. Les fibres céramiques


Elles sont obtenues par dépôt chimique en phase vapeur sur un fil support, leur prix
de revient est très élevé. Le tableau I.5 donne quelques caractéristiques de fibres
céramiques [Ber05].

21
Chapitre I Généralités sur les composites

Borosilico-
Aluminosilicate
Caractéristiques Alumine (AL2O3) aluminate
(AL2O3, SiO2)
(AL2O3,SiO2,B2O3)
E [MPa] 300 à 390 190 à 250 150 à 200
 [Kg/m3] 3400 à 3950 3100 à 3200 2700 à 3100
 fR [ MPa] 1500 à 2000 2100 à 2200 1700 à 1800

Tableau I.5. Quelques caractéristiques des fibres céramiques.

Les caractéristiques de ces fibres sont résumées dans le tableau 1.6 [Dje06].
Charg
e de Diamètre
Charge de Module
ruptur Allongeme du
Densi rupture en d'élasticité
Fibre e en nt à la filament
té compressi longitudina
tractio rupture en% le en MPa élémentai
on MPa
nen re en m
MPa
Verre E 2.54 3400 1200 4.8 73000 3 – 30

Verre R 2.48 4400 1300 5.4 86000 3 – 30

Aramide Bas
1.45 3100 500 2 70000 12
module
Aramide haut
1.45 3100 500 1 130000 12
module
Carbone haute
1.78 2800 1800 0.5 200000 8
ténacité
Carbone haut
1.8 2200 1300 - 400000 8
module

Bore 2.63 3500 3500 0.8 400000 100 – 200

Acier XC10 7.85 1000 - - 210000 -

Aluminium 2.63 358 - - 69800 -

Tableau I.6. Principales caractéristiques mécaniques des fibres de base

22
Chapitre I Généralités sur les composites

I.5.3. Les charges


Les matériaux composites peuvent être renforcés par un autre matériau se présentant
sous forme de fines particules : ce sont les charges (Figure I.15).
Elles apportent des propriétés particulières ou complémentaires, qui ont pour rôle de
modifier les caractéristiques des matériaux et permettent un abaissement du prix de
revient. Elles sont utilisées surtout dans les composites de grande diffusion, et peuvent
remplir différentes fonctions.

Figure I.15. Différents types de charges

a. Charges renforçantes
 Sphériques (10 < Φ <150 µm) : leur intérêt est de répartir régulièrement les
efforts et éviter les concentrations de contraintes dans la masse du composite. On
les trouve sous différents types soient microbilles de verre creuses ou pleines,
microbilles de carbone [Rey90].
 Non sphériques : elles se présentent sous forme d’écailles (environ 300 x 10µm)
ou de paillettes. On utilise essentiellement le mica sous cette forme, mais il existe
également des écailles de verre, d’alumine, de carbure de silicium. Pour ce type
de charge leurs rôles est d’améliorer les propriétés diélectriques, la rigidité
mécanique, mais aussi la tenue aux agents chimiques.

23
Chapitre I Généralités sur les composites

b. Charges non renforçantes


Ces charges sont ajoutées à la résine afin de réduire le coût de la résine. Elles sont
extraites de roches ou de minerais (carbonate de calcium, talc, kaolin, silices etc..).
L’incorporation de ces charges à la matrice a pour effet d’augmenter certaines
propriétés entre autres, la masse volumique, le module d’élasticité, la dureté, la
viscosité et la stabilité dimensionnelle. Par contre, on obtient une réduction du prix, de
la résistance à la traction et de la résistance à la flexion du composite chargé.
c. Charges ignifugeantes : hydrate d’alumine, oxyde d’antimoine.

I.5.4. Additifs
Ils sont ajoutés à faibles quantités, et interviennent comme :
 Catalyseurs ;
 Accélérateurs de polymérisation ;
 Lubrifiants et agents de démoulage ;
 Agents anti-retraits ;
 Agents anti-UV.

I.6. Le rôle des charges et des renforts


Les charges et les renforts favorisent la pénétration des réactifs chimiques ; la fibre
de verre E et la fibre de Kevlar en particulier favorisent la pénétration par capillarité,
souvent c’est la charge ou le renfort qui est attaqué par le réactif avant la résine, ainsi
que le verre et le Kevlar en particulier sont sensibles à l’hydrolyse.

I.7. Architecture des matériaux composites


Les définitions suivantes sont utilisées pour comprendre les différentes architectures
des composites.
- Renfort unidirectionnel : Fibres de renforcement longues disposées dans une
seule direction (sauf indication contraire, le renfort est supposé continu).
- Tissus : Assemblage de mèches entrelacées.
- Renfort dispersé : Fibres disposées sans direction préférentielle, ou réparties
aléatoirement sur une surface (sauf indication, les fibres sont supposées coupées et de
quelques centimètres de longueur) – autre dénomination mat.
24
Chapitre I Généralités sur les composites

- Pli : Nappe élémentaire dans la constitution d’un stratifié.


- Couche : Ensemble de plis identiques empilés dans la même direction.

I.7.1. Composite Stratifiés


Les stratifiés (Figure I.16) sont constitués de couches successives de renforts (fils,
stratifils, mats…etc.) imprégnées de résine, orientées de façon quelconque les unes par
rapport aux autres [Ber05].
Les avantages des stratifiés résident dans la possibilité d’adopter et de contrôler
l’orientation des fibres pour que le matériau résiste à des sollicitations déterminées
dans des meilleures conditions.
30° 90° 90° 45° 0° 45°

Figure I.16. Schéma d’un stratifié code (30/902/45/0/45)

Le codage se fait comme suit : depuis le pli extrême de coté Z<0 jusqu’au pli
extrême de coté Z>0
 Chaque pli est repéré par son orientation ;
 Les plis successifs sont séparés par une barre (/) ;
 Lorsque plusieurs plis de même direction sont groupés, un chiffre en indice
indique le nombre des plis identiques.
Dans le cas d’un stratifié hybride, ce dernier comporte au moins deux renforts de
nature différente par exemple verre et carbone ou tissus mixtes à tissage de fils de
natures différentes : verre et aramide. Dans l’ensemble, leurs propriétés sont plus
avantageuses que celles des composites à un seul type de fibres.

I.7.2. Composites sandwiches


Cette technique consiste à déposer une âme ou cœur (constituée d’un matériau léger
possédant de bonnes caractéristiques en compression) entre deux feuilles ou peaux
25
Chapitre I Généralités sur les composites

(possédant de bonnes caractéristiques en traction), Figure I.17. Les âmes peuvent être
pleines (bois, mousse, …etc.) ou creuses (alliages métalliques léger, papier, …etc.),
Figure I.18. Les peaux sont des stratifiés ou des feuilles d’alliages légers.

Figure I.17. Structure en sandwich


Il existe encore d’autres architectures :
 Les plastiques renforcés (avec des fibres courtes, des billes ou des poudres) ;
 Les composites volumiques (élaborés à partir de tissages volumiques).

a) creuse b) pleine

Figure I.18. Sandwich à âme [Ber05].

I.8. Conclusion

26
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Introduction

Les matériaux composites présentent de nombreuses interfaces de natures variées.


L’importance du rôle mécanique de l’interface est le transfert de charge dans les
phénomènes de renforcement et de rupture, justifie sa prise en considération comme
troisième constituant des composites en plus de la fibre et de la matrice. Le problème
réside en effet dans le fait que la notion d’interface est relativement floue. En raison
d’une influence prépondérante de la liaison fibre/matrice sur le comportement
mécanique du matériau.

II.1. Définition

L’interface n’est pas une entité bien définie, c’est un maillon très important au
niveau d’un matériau composite. Elle est la surface de jonction entre deux matériaux
en contact et assure la continuité physique d’un constituant à l’autre à travers tout le
matériau en empêchant, par exemple, la formation de porosités ou l’accumulation
d’humidité et transmet les efforts, dont les fibres du composite travaillent ensemble, la
matrice sert à répartir et transmettre les efforts entre fibres, mais ces efforts doivent
passer par l’interface.
C’est l’élément qui conditionne le degré de synergie de l’association fibre/ matrice
et qui s’établit entre les constituants lors de l’élaboration du composite.
A l’échelle macroscopique l’interface est une surface sans épaisseur qui peut être
classée en deux groupes :
- les interfaces générées par le procédé de mise en œuvre du matériau. L’interface
inter plis, défini par la superposition des plis et intra-plis ou inter-mèches au niveau
d’un pli.
- les interfaces liées à la structure elle-même du composite, créées par l’association
des composants de base (matrice/renfort) [Dje06].

27
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Figure II.1. Interface fibre/ matrice

II.2. L’interphase
L’interphase est un milieu continu qui peut être une zone de réaction chimique
formée par les constituants du composite lors de son élaboration, ou une couche
d’épaisseur fine (en général de quelques 10 ou 100 nm) et de nature chimique définie,
introduite volontairement dans le but de protéger la fibre ou de contrôler la liaison
inter-faciale, ou bien encore de contribuer à améliorer la compatibilité chimique
fibre/matrice. Elle joue un rôle fondamental dans le comportement mécanique des
composites car elle est le siège des mécanismes d’interaction entre les fibres et la
matrice. Elle permet d’optimiser les phénomènes de déviation de fissures, de transfert
de charge fibre/matrice et parfois même de ralentir l’accès de l’oxygène jusqu'à la
fibre. La figure II.2(a) présente le concept d’interphase et II.2(b) d’interface [Lou01].

Figure II.2. concepts d’interphase (a) et d’interface (b)

28
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

II.3. Rôle des interfaces

Il existe plusieurs rôles essentiels sont attribués aux interfaces pour un bon
comportement du composite :
- Assurer la continuité physique d’un constituant à l’autre à travers tous le matériau,
en empêchant, par exemple, la formation de porosités ;
- Transmettre les efforts : en effet, la matrice répartit et transmet les efforts aux fibres
par l’intermédiaire des interfaces ;
- Protéger l’une des deux phases : les fissures peuvent ainsi être déviées, l’humidité
arrêtée par l’ensimage (fibre de verre) ou la réaction chimique de la matrice sur le
renfort ralentie (matrice métallique) [Rey90].

II.4. Mouillabilité et adhésion


II.4.1. Qualité d’adhésion de l’interface (fibre/matrice)
- Interface fibre/matrice très forte (interface liée)
L’adhésion entre la fibre et la matrice est parfaite et la déformation des deux
constituants est élastique. Il n’y a aucun déplacement relatif entre la fibre et la matrice,
et donc le transfert s’effectue par l’intermédiaire d’une forte contrainte de cisaillement
dont la matrice voir la formule II.1, dont l’intensité décroit lorsqu’on s’éloigne
rapidement de la fibre et de la discontinuité.
Rf
  i (II.1)
r
Ou
R f : Le rayon de la fibre
 i : La contrainte de cisaillement à l’interface fibre/matrice
Ou (r = R f ) r : la distance radiale à partir du centre de la fibre.

Dans la matrice les fissures peuvent se propager de différente façon, qui


correspondent à des modes de propagation des fissures dans les matériaux.
Dans ce cas là, une fissure se propageant en mode I (ouverture) dans la matrice se
propagera de la fibre également en mode I, sans consommation d’énergie importante.
Il en suit une rupture prématurée de la fibre, qui ne peut jouer son rôle de renfort. Ce
type de matériau possède un comportement fragile.

29
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

A l’échelle de la fibre, le mode I, dit le mode ouverture, constitue le cas le plus


critique, puisqu’il est responsable de la rupture catastrophique des composites. Le
mode II (le mode de glissement droit), est la situation recherchée dans la déviation de
fissure, avec le mode III (glissement vis). En règle générale, la progression de la
fissure est en mode mixte combinant le mode I et les deux autres modes (II et III). La
consommation d’énergie dans ce cas est plus importante. Ces critères sont
généralement obtenus avec des interphases à structure lamellaire, que l’on trouve avec
le pyrocarbone et le nitrure de bore hexagonal. Dans la figure (II.3) en représente les
trois modes de fissuration cite dans ce paragraphe.

Figure II.3. Mode de fissuration

- Interface fibre/ matrice très faible (non liée)


Dans le cas des liaisons fibre/matrice faibles, les modèles supposent que les fibres et
la matrice ne sont pas ou plus physiquement liées sur une certaine distance, et le
déplacement relatif entre les deux se fait avec un frottement inter-facial constant. Dans
le cas des composites à matrice céramique, l’intensité de cette contrainte (τ*) résulte
de la superposition de plusieurs phénomènes intervenant à l’interface fibre/matrice, et
peut s’écrire de la façon suivante :
 *   0    iTH   ip  (II.2)

 0 : Constante associée à la rugosité de la fibre ;

 : Coefficient de frottement de Coulomb-Amontons ;

 iTH : Contribution constante apportée par la contrainte résiduelle radiale dans

l’hypothèse où la fibre est frettée thermiquement par la matrice (  iTH  0 );

30
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

 ip : Un terme dépendant du rapport des coefficients de poisson de la fibre et de la

matrice.

Lorsqu’une contrainte de traction est appliquée sur une fibre selon son axe, la valeur
de τ augmente et atteint une valeur limite,  * , qu’est considérée ensuite constante :
   * , en peut observer un déplacement relatif de la fibre dans la matrice.

La contrainte limite de cisaillement fibre/matrice,  * , est représentative d’un


frottement de Coulomb. Dans ce cas, le profil de la contrainte longitudinale croît (ou
décroît) linéairement à partir du point de rupture de la fibre (ou de la matrice) sur une
distance de d/2.
Une fissure matricielle est déviée en mode II (glissement droit) à l’interface
fibre/matrice, et le renfort, nom rompu, supporte seule la charge appliquée au droit de
la fissure matricielle.

- Interface fibre/ matrice intermédiaire (faible)


Dans le cas d’une force de liaison fibre/matrice intermédiaire, le composite présent
un comportement dit pseudo-ductile, provenant de la multi-fissuration progressive de
la matrice et du transfert des efforts des zones rompues vers des zones plus rigides. La
rigidité du matériau diminue progressivement au cours de la sollicitation. Ce type de
comportement permet au composite d’avoir une contrainte à la rupture plus élevée que
dans les deux cas précédents. Ce dernier cas est bien entendu celui souhaité pour un
composite optimal [Rey90].

II.4.2. Mouillabilité
Les paramètres responsables de l’adhésion sont nombreux et ont des origines très
différentes, ils se répartissent en trois classes :
- Ceux concernant le renfort (nature et composition du renfort, influence du taux et de
la taille du renfort) ;
- Ceux concernant la matrice ;
- et enfin ceux relatifs à l’interface (épaisseur, forces inter-faciales renfort –matrice,
mouillabilité du renfort par la matrice, influence des impuretés).

31
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Au cours de la fabrication du matériau composite, la matrice est très souvent


présente à l’état liquide. L’adhésion du renfort et de la matrice dépend alors de la
mouillabilité.

On définit la condition de mouillabilité complète d’une goutte liquide sur un substrat


par :

 LS   LV   SV (II.3)

Où est la tension de surface.

Si θ est l’angle de la goutte avec la surface solide, l’équilibre des forces est donné par :

 LS   LV cos    SV (II.4)

Soit :

 SV   LS
  cos 1 (II.5)
 LV

Dans le cas ou θ=180 et θ=0, le mouillage est respectivement réputé nul et par fait
entre ces deux valeurs extrêmes, la mouillabilité est définit par l’angle θ.

La bonne mouillabilité de la fibre est généralement obtenue par le traitement de


surface (agents de couplage, ensimage, dépôt) [WB91].

II.5. Modèles d’adhésion


II.5.1. Aspects chimiques
Le modèle de la liaison chimique postule la formation de liaisons covalentes entre le
renfort et la matrice.
Ce modèle est celui généralement adopté pour expliquer le mécanisme d’action des
agents de couplage tels les titanates ou les silanes.
Par exemple, l’ensimage modifie chimiquement la surface des fibres de verre, ce
qui facilite la formation de liaison chimiques avec la matrice (Figure II.4).

32
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Figure II.4. Ensimage de la fibre de verre par dépôt de silane.

Dans le cas des fibres de carbone, l’organisation des atomes est primordiale pour
assurer de bonnes liaisons chimiques. Ceux-ci doivent être orientés dans le sens radial
de la fibre, afin de créer des liaisons avec la matrice organique. Pour ce faire, un
traitement de surface, par attaque chimique ou par oxydation, est pratiqué sur les fibres
afin d’organiser les atomes de carbone.

Par ailleurs, à température suffisamment élevée (1500°C), la plupart des fibres


minérales réagissent chimiquement avec la matrice métallique, aux dépens de leur
pouvoir renforçant. Il y a incompatibilité thermodynamique.

Pour certain composite, notamment les composites à matrice métalliques, l’adhésion


résulte de la couche de diffusion créée à l’interface renfort/matrice. En effet, lors de
l’élaboration, il y a interdiffusion entre les atomes et les molécules des plans
superficiels, créant ainsi une couche forte couche de transition entre les deux
matériaux. Pour ce faire, les fibres peuvent être modifiées par greffage, enrobage ou
revêtement (afin d’améliorer ou de limite les réactions chimiques et les phénomènes de
diffusion) : les fibres de bore, lorsqu’elles sont noyées dans une matrice métallique
liquide, sont préalablement recouvertes d’un revêtement de carbure de bore (B4C) ou
de silicium (SiC), afin d’assurer la compatibilité chimique à haute température et
d’éviter ainsi des réactions chimiques qui dégradent les propriétés des fibres.

33
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

II.5.2. Aspects physiques


Pour une adhésion correcte, le modèle le plus général est le modèle de l’absorption
thermodynamique, concernant l’étude de la mouillabilité des solides. En effet, une
bonne adhésion ne saurait être obtenue que s’il existe un contact intime entre les
matériaux destinés à être assemblés. L’adhésion devient donc un critère de
mouillabilité. Ainsi, des corrélations entre les caractéristiques mouillages telles que
l’angle de contact ou les énergies superficielles et interface renfort/matrice et les
performances des composites, sont-elles utilisées.

Un autre modèle, celui de la couche inter-faciale de faible cohésion, propose un


système de deux solides adhérés ne puis donner lieu à une rupture apparemment
interfaciale que dans la mesure où le joint « impropre », c’est-à-dire lorsqu’il existe à
l’interface une couche de plus faible cohésion, par exemple de l’air occlus ou des
impuretés. La conséquence immédiate de ce modèle est qu’un joint « propre » ne peut
se rompre que de manière cohésive et que les performances d’un composite ne
dépendraient pas de la nature de la liaison de l’interface. De manière générale, les
couches de faible cohésion proviennent d’un mauvais mouillage.

II.5.3. Aspects mécaniques


Le modèle mécanique fait appel à un phénomène d’accrochage, d’ancrage
mécanique de la matrice dans les pores et aspérités du renfort après solidification. Des
relations quantitatives montrent que l’adhésion d’un composite est directement
proportionnelle, toutes choses égales par ailleurs, à la rugosité du renfort. Dans le cas
d’une composite fibre de graphite/résine époxy, un accroissement de la rugosité de la
fibre par oxydation se traduit par une augmentation des caractéristiques mécaniques du
composite.

Dans le cas des composites à matrice métallique, de nombreuses fibres minérales


sont mal mouillées par les métaux liquides, ce qui rend difficile l’élaboration de ceux-
ci par voie d’infiltration liquide. C’est le cas, par exemple, des fibres de carbone qui
subissent un traitement de surface assez complexe (immersion dans du sodium puis de
l’étain liquide, dépôt chimique en phase vapeur, traitement par des métaux à l’état
colloïdal) pour être mouillées par aluminium liquide.
34
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Dans le cas où le liquide (résine ou prépolymére par exemple en fusion) n’est pas
capable de pénètre dans les interstices du substrat, il y a création de porosités inter-
faciales pouvant constituer des amorces de rupture.

Après l’examen des différents modèles de l’adhésion, on peut conclure que le


principal critère de formation d’une interface est un critère de mouillabilité du renfort,
les phénomènes ultérieurs de diffusion, d’attraction électrique, de formation de liaisons
chimiques pouvant être considérés comme les conséquences plus ou moins
importantes et efficaces d’un contact intime entre le renfort et la matrice [WB91].

II.6. Contraintes à l’interface

La différence des coefficients thermoélastiques entre la fibre et la matrice provoque


des contraintes locales à l’interface, si l’on admet qu’il y a continuité des déformations
(interface intacte, parfaitement liée, sans décollement, fissure porosité). L’interface est
donc le siège de contraintes résiduelles, fonctions de la différence des coefficients de
dilatation et de l’écart entre la température d’élaboration et la température de
référence.
Pour E f  E m et  f   m , la fibre est comprimée par la matrice de façon axial et

radiale. La contrainte radiale  R est donnée approximativement par :


 R  E m  T   (II.6)
Avec
E f : Le module de Young de la fibre ;

Em : Le module de Young de la matrice ;

 f : Le coefficient de dilatation de la fibre ;

 ¨ m : Le coefficient de dilatation de la matrice ;

Δα : La différence des coefficients de dilatation entre fibre et matrice ;


ΔT : l’écart entre la température du moulage et ambiance.
Dans le cas du carbone ou du verre entourés de résine, est de l’ordre de la moitié
de la résistance à la rupture.

35
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

La contrainte axial peut provoquer, dans le pire des cas, un micro-flambage voir
même la rupture de la fibre après retour à l’ambiante.
Ces contraintes résiduelles et éventuellement, celles ayant pour l’origine un retrait
de la matrice ou son gonflement (dû à l’humidité) vont se superposer au chargement en
service.

II.7. Essais micromécaniques

II.7.1. Test de Mc Garry

Une fibre est immergée dans une éprouvette profilée. Par le jeu des coefficients de
poisson, une compression sur l’éprouvette engendre un effet de traction entre fibre et
matrice. Un calcul analytique donne la contrainte de traction inter-faciale :

 x  vm  v f   E m  E f
  (II.7)
1  vm E f  1  v f  v 2f E m
Ou :
v f et vm : les coefficients de poisson respectifs de la fibre et de la matrice,

 x : La déformation de l’éprouvette en compression au moment où le décollement

s’amorce.

II.7.2. Test de Broutman (fragmentation)


Une fibre est immergée dans une éprouvette parallélépipédique. Cette éprouvette
subit une compression. La rupture s’amorce à l’extrémité de la fibre et se propage sur
une longueur critique lc à vitesse constante. La vitesse de propagation croît ensuite
brusquement. On détermine la charge en compression au moment critique (Figure
II.5).

F F

Figure II.5. Eprouvette de fragmentation en traction de Broutman

36
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

On vérifie le modèle de Cox. La valeur moyenne de la contrainte de cisaillement est


alors donnée par :

 fr  r f
  (II.8)
lc

r f : est le rayon de la fibre ;

 fr : est la contrainte de traction à rupture de la fibre,

On détermine lc :

 par comptage en microscopie optique, si la matrice est transparente ;


 par comptage après pyrolyse de la matrice, si elle est opaque [WB91].

II.7.3. Test de déchaussement

C’est une méthode qui a beaucoup été utilisée. La contrainte moyenne de


cisaillement à l’interface fibre/matrice est donnée par la formule suivante (Figure
II.6) :

F
  (II.9)
dl

F Fibre

l : longueur d’immersion

Matrice
37
Chapitre II Les interfaces fibre matrice

Figure II.6 Test de déchaussement d’une micro-éprouvette de matrice (pull-out)

II.7.4. Test de micro-indentation

La fibre est directement soumise à un effort de compression. Cet essai est


intéressant, car il peut s’effectuer sur le composite unidirectionnel final. Mais il faut
respecter certaines conditions :

 coupe bien perpendiculaire aux fibres ;


 nécessité d’un appareillage spécifique.

II.8. Conclusion

Le comportement des interfaces dépend de la nature et de la structure des


interphases présentes entre fibre et matrice, La représentation fidèle de cette dernière
est déjà un problème mathématique délicat ; certaines études s’y attachent. Mais cette
interface joue un rôle conséquent sur les performances (en particulier à la rupture) des
composites. Le rôle de l’interface est d’autant plus fondamental qu’un composite est
un matériau possédant des défauts.

D’un point de vue industriel, cette optimisation doit être réalisée non seulement vis-
à-vis des performances respectives de la fibre et de la matrice, mais encore vis-à-vis du
procédé d’élaboration utilisé, pour limiter les défauts potentiels de mise en œuvre. Et
l’accumulation des mécanismes d’endommagement qui coexistent généralement dans
le composite et qui conduisent à la rupture finale du matériau font l’objet de chapitre
III.

38
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Introduction
La nécessité de développer et de valider des modèles permettant de décrire le
comportement des interfaces fibre/matrice, exige des mesures précises des propriétés des
interfaces. Cependant, le degré de cette précision dépend fortement du type
d'informations que l'on peut extraire à partir des moyens de caractérisation dont on
dispose ; sont plus directs et simples dans le principe ces moyens, plus grandes seront les
chances d'obtenir des résultats fiables de la réponse de l’interface à tel ou tel type de
sollicitation mécanique. Plusieurs types d’essais s’imposent. Plusieurs techniques ont été
développées pour la mesure directe du déplacement de la fibre en fonction de l’effort
appliqué. La plupart de ces techniques utilisent des éprouvettes monofilamentaires.

III.1. Techniques de mesure


L’effet de l’interface dans un composite a fait l’objet d’un grand nombre de travaux.
Diverses méthodes d’évaluation des propriétés mécaniques de l’interface ont été mises en
œuvre et nous pouvons les classer en deux catégories [IBR06] :

Méthodes indirectes : Elles consistent à solliciter un composite dans son ensemble et


l’utilisation d’un modèle micromécanique est nécessaire pour déduire les caractéristiques
de l’interface. Ces méthodes impliquent par exemple :
 la mesure de la distance entre microfissures ;
 la mesure de l'ouverture des fissures à la charge et décharge ;
 la mesure de la longueur de déchaussement ;
 l'analyse des cycles de charge/décharge.

Méthodes directes : Elles consistent à solliciter une fibre unitaire dans son
environnement composite ou dans un système supposé reproduire ses caractéristiques
(composite modèle). L’exploitation des résultats est supposée conduire de manière
directe au comportement de l’interface. Selon la méthode de sollicitation, on distingue :
 Le test déchaussement “ Pull-out” (traction sur une seule fibre afin de l’extraire
de sa gaine matricielle) ;

39
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

 les tests d'indentation : l'indentation classique et le "push-out" et le "push-


back"
(enfoncement d'une fibre afin de la faire glisser dans la matrice) ;
 Le test de fragmentation sur un composite monofilamentaire (le composite
modèle est sollicité en traction), figure III.1.a;
 Le test “slice” (compression d’un composite modèle entre deux plaques :
inférieur rigide et supérieur ductile), Figure III.1.b.
Les tests micromécaniques les plus pratiques pour étudier l’interface fibre/matrice
dans les composites sont le test d’extraction “ Pull-out” et les tests d’indentation. Nous
décrirons par la suite ces méthodes en détail.

Figure III.1. Principes des tests de : (a) fragmentation; (b) slice.

III.2. Approche micromécanique


L’approche micromécanique est généralement utilisée comme moyen au
développement de traitements de surface des fibres visant à optimiser l’adhésion
interfaciale.
L’interface ayant un développement spatial réduit, son comportement est difficile à
caractériser sur le composite global puisque la réponse est diluée (masquée par celle des
constituants principaux). Des expériences ont cependant été conçues pour exalter cette
réponse, expériences plus simples à analyser puisqu’elles se réalisent à l’échelle même de
la fibre.

III.3. État de contrainte à l’interface


III.3.1. Contraintes locales moyennes
La disparité des coefficients thermo-élastiques entre fibre et matrice fait de l’interface
le siège de contraintes si l’on admet qu’il y a continuité des déformations (interface
intacte, parfaitement liée, sans décollement ou fissure).

40
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Le calcul de ces contraintes pour une fibre ou une particule entourée d’un volume
infini de matrice se fait facilement pour des géométries axisymétriques ou planes.
À l’état initial, avant application de tout chargement extérieur, des contraintes
résiduelles sont présentes, fonctions de la différence des coefficients de dilatation et de
l’écart entre la température d’élaboration et la température de référence : pour Ef > Em et
αf < αm, la fibre est comprimée par la matrice, radialement et axialement.
Un calcul simple montre que la contrainte radiale autour d’une fibre unique infiniment
rigide atteint un maximum lorsqu’elle est entourée d’un cylindre de matrice 20 fois plus
grand, et qu’elle est donné approximativement par :
σR ≈ Em ∆T ∆α (III.1)
Avec Em module d’élasticité de la matrice,
∆T écart entre la température du moulage et la température ambiante,
∆α différence des coefficients de dilatation entre fibre et matrice.
Dans le cas du carbone ou du verre entourés de résine, σR est de l’ordre de la moitié de
la résistance à rupture de la résine. Le retrait thermique s’exerce également dans le sens
long puisque l’interface est censée avoir acquis pendant le chauffage une solidité
suffisante.
Le calcul des contraintes à l’interface a d’abord été fait analytiquement et certaines
vérifications sont effectuées à l’aide de modèles macroscopiques photoélastiques. Un
résultat de calcul est donné sur la figure III.2 pour une traction exercée suivant le sens
des fibres disposées en arrangement hexagonal [BK74].

Figure III.2. Rapport de la contrainte radiale à la contrainte longitudinale appliquée


pour une fibre entourée de 6 voisines plus ou moins proches (Vf) : on passe d’un état de
compression à un état de traction selon la direction observée.

41
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

On voit que, suivant la direction θ autour de la fibre centrale, le signe du rapport de la


contrainte radiale σR à la contrainte longitudinale appliquée σL change : c’est encore une
compression dans la direction des fibres les plus proches mais c’est une traction suivant
la direction à 30°C. La prise en compte des contraintes résiduelles d’origine thermique ne
fait qu’accentuer cette dissymétrie.
Les conclusions tirées de la figure III.2 prévoient que la probabilité d’une rupture de
l’interface est nulle en traction longitudinale, faible en traction transversale et élevée en
cisaillement. Les analyses par éléments finis sont venues confirmer plus récemment ces
calculs.

III.3.2. Contraintes aux extrémités (transfert de charge)


L’interface est le siège de transfert de charge entre la fibre et la matrice. Ce transfert
de charge est bien entendu largement conditionné par la réponse mécanique de la zone de
contact entre la fibre et la matrice. C’est cette transmission de charge qui permet au
composite de remplir pleinement sa fonction mécanique.
Il est possible de décrire les processus de transfert de charge par des modèles
micromécaniques simplifiés considérant, par exemple, un V.E.R. (Volume Elémentaire
Représentatif) constitué d'une fibre noyée dans un cylindre de matrice sur lequel est
appliqué une contrainte de traction.
En fonction du comportement supposé de l'interface, différentes réponses peuvent être
simulées. Trois modèles pionniers dans ce domaine, ceux de Cox (1952) et de Kelly-
Tyson (1964) et celui mixte [KT64].

III.3.2.1. Modèle de Cox; Transfert de charge élastique


On considère le V.E.R schématisé ci-dessous (Figure III.3)
et constitué d'un fragment de fibre de rayon a enrobé dans un cylindre de matrice dont
le rayon R est fixé par la fraction volumique de fibres vf, et les hypothèses faites sur
l'arrangement des fibres.
Ce V.E.R est soumis à ses extrémités à une déformation en traction ε1. Seules les
composantes axiales des contraintes générées dans la fibre et la matrice sont considérées.
Il s'agit donc d'une approche monodimensionnelle dans laquelle la contrainte axiale
dans une section donnée de la fibre est en outre supposée uniforme.

42
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Dans ce modèle la liaison entre fibre et matrice est supposée parfaite et le


comportement mécanique de ces constituants élastiques [Can00].

Figure III.3. Elément d’un V.E.R.

- Profils de contrainte dans la fibre et à l'interface


L'écriture des équations d'équilibre élastique permet théoriquement de déterminer le
profil de la contrainte de traction dans la fibre et celui du cisaillement à l'interface.
a. Equilibre des forces de cisaillement
On écrit que les forces de cisaillement (Figure III.4) générées dans la matrice à une
distance r de l'axe de la fibre (r > a) sont équilibrées par la force de cisaillement à
l'interface (r = a, a rayon de la fibre) soit:
2 r dx  2 a i dx (III.2)

Où τ et τi sont respectivement la contrainte de cisaillement dans la matrice et la contrainte


de cisaillement à l'interface. Soit :
a
   i
(III.3)
r

Figure III.4. Equilibre élastique de la matrice en cisaillement.

43
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

En faisant l'hypothèse d'un comportement élastique linéaire de la matrice en


cisaillement
(τ = Gmγ), on peut écrire:
dw τ aτ
γ   i (III.4)
dr Gm Gm r

Où w le déplacement de la matrice selon la direction x


Gm module de cisaillement de la matrice.
Par intégration, on obtient une expression de la contrainte interfaciale en fonction du
déplacement de la matrice en r = a (wa) et r = R (wR):

R
τ i a R dr
a dw  Gm a r
τa
w  w  i ln(R/a) (III.5)
R a G
m
Soit :
G (w  w )
τi  m R a (III.6)
aln(R/a)

b. Equilibre des contraintes dans un élément de volume dx de fibre


On écrit que la force de traction dans une portion dx de la fibre (Figure III.5) est
équilibrée par la force de cisaillement à l'interface:
a 2 d f  2a i dx (III.7)

d f 2 i
 (III.8)
dx a
Ce qui permet d'écrire:
d 2 f 2 d i
2
 (III.9)
dx a dx

44
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Figure III.5. Equilibre élastique d'une portion de fibre.

D'après (III.9) on obtient:


d i Gm  dwR dwa 
    (III.10)
dx a lnR a   dx dx 

Pour r = R, on suppose que la déformation de la matrice soit égale à la déformation


appliquée ε1
dwR
 m  l
dx
Pour r = a, la déformation de la matrice est égale à celle de la fibre (liaison fibre/matrice
parfaite) soit:
dwa f
 f  (III.11)
dx Ef

Ce qui permet de décrire l'équilibre élastique du système par l'équation différentielle


suivante:
d 2 f n2
 2  f  E f  l  (III.12)
dx 2 a
2Gm
Avec: n2 
E f lnR a 

En supposant la contrainte σf nulle aux extrémités de la fibre (en x = -L et x = L), il est


possible de résoudre la formule III.12. On obtient les solutions suivantes:

*Contrainte axiale dans la fibre


 f  E f  l 1  coshnx r  coshns  (III.13)

*Contrainte de cisaillement à l'interface


1
τ  nE ε sinhnx r  / coshns  (III.14)
i 2 f l

45
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Où s = L/a est le rapport d'aspect de la fibre.


La figure III.6 présente Les profils de contrainte correspondant aux équations (III.13) et
(III.14).

Figure III.6. Profils de contrainte dans la fibre (σf) et à l'interface ( τi).

On voit que le développement de contraintes de cisaillement aux extrémités du


fragment de fibre se traduit par une mise en charge progressive de celle-ci en traction.
Les efforts sont donc bien transférés de la matrice vers la fibre.

III.3.2.2. Modèle de Kelly-Tyson


Le modèle de Kelly-Tyson a initialement été développé dans le contexte de matériaux
à matrice métallique pour lesquels des mécanismes de plasticité sont activés au voisinage
de l'extrémité des fibres.

Le modèle de Cox montre que le transfert de charge conduit au développement de


contraintes interfaciales de cisaillement dont l'amplitude est maximale aux extrémités de
la fibre.
Dans la réalité, ces concentrations de contraintes sont limitées par le seuil de plasticité
de la matrice ou la mise en glissement de l'interface. Par ailleurs, l'approche élastique
n'est plus valable à partir du moment que la contrainte de traction dans la matrice excède
sa limite d'élasticité. Ces phénomènes ont été mis initialement en évidence par Kelly et
ses collaborateurs dans le cas de composites à matrice de cuivre renforcés par des fibres
de Tungstène et de Molybdène. La très faible limite d'élasticité de la matrice se traduit
alors, sous chargement de traction, par le développement précoce et progressif d'une zone
de déformation plastique à partir des extrémités de la fibre.

46
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

- Profils de contrainte dans la fibre et à l'interface


Afin de décrire ces processus, Kelly et al [RG97] ont considéré que la contrainte
interfaciale était constante aux extrémités de la fibre, dans la zone plastique. L'écriture de
l'équilibre élastique de la fibre dans cette portion de fibre donne :
2τ i
σf  L  x  (III.15)
a
Cette relation s'applique également au cas où le mécanisme physique mis en jeu aux
extrémités de la fibre correspond à un frottement à contrainte constante. En ce sens,
l'utilisation du modèle de Kelly (Figure IV.7) peut être étendue aux composites à matrice
élastique dans lesquels le renforcement s'effectue par glissement à l'interface.
La déformation dans la fibre ne peut excéder la déformation du composite, ce qui
signifie que la contrainte σf augmente linéairement (Equation III.15) à partir de
l'extrémité de la fibre, jusqu'à la valeur Ef ε1 si la fibre est suffisamment longue. Cette
dernière condition correspond au critère suivant :
a E f l
Li  (III.16)
2 i

Où Li est une longueur dite inefficace correspondant à la portion de fibre dans laquelle
la contrainte de traction n'a pas encore atteint sa valeur maximale σfmax = Ef ε1.

Figure III.7. Modèle de Kelly –Tyson.

47
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Il est important de noter que ce modèle prend seulement en compte le transfert de


charge se produisant dans la zone plastique située aux extrémités de la fibre. Les effets de
transfert de charge élastiques dans la portion centrale de la fibre sont par contre
totalement négligés (τi = 0). Cette approche n'est valable que si le seuil de plasticité de la
matrice (où le seuil de glissement à l'interface) est très bas. Dans ce cas, la déformation
plastique (où le glissement) intervient dès le début de la mise en charge, sans phase de
mise en charge élastique préalable.

Figure III.8. Modèles de Kelly/Tyson et de cox des profils de contraintes de tension dans
la fibre et de cisaillement à l’interface.

L’analyse généralement adopté est celle de kelly et Tyson [RG97] qui considère que la
contrainte de tension dans la fibre τ(x) est linéairement croissante à partir des extrémités
du fragment (Figure III.8).

III.3.2.3. Modèle Mixte


Dans le modèle de Kelly, les effets de transfert de charge élastique sont totalement
négligés, ce qui revient à considérer que la déformation plastique de la matrice, ou la
mise en glissement de l'interface, interviennent à des déformations faibles.
Dans la réalité, ces processus se produisent souvent après une phase de chargement
élastique préalable qu'il convient de prendre en compte.
Dans le cas des composites à matrice polymère, la mise en glissement de l'interface se
produit pour une valeur limite de la contrainte de cisaillement interfaciale, τd, qui
correspond physiquement à la décohésion fibre/matrice. Dans la zone de la fibre décollée,

48
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

les processus de glissement dépendent de la valeur du coefficient de frottement


fibre/matrice et des contraintes radiales appliquées sur la fibre.
Dans une telle situation, la valeur correspondante du cisaillement interfaciale, τg, est
très souvent inférieure à la valeur de la contrainte de décohésion τd.
Afin de rendre compte de ces processus, on peut alors considérer un V.E.R (figure
III.9) dans lequel :
o La portion centrale de la fibre est soumise à un chargement élastique, la valeur du
cisaillement interfacial étant limitée par la contrainte de décohésion τd. Dans cette
zone, nous écrivons exactement les mêmes équations d'équilibre élastique que celles
introduites dans le modèle de Cox.
o Dès lors que τi > τd, on considère un glissement à contrainte constante τg. Le transfert
de charge dans cette zone s'effectue selon les hypothèses du modèle de Kelly.
La résolution des équations d'équilibre avec les conditions aux limites appropriées permet
de calculer la relation contrainte/déformation suivante :
V f  E f  l   2 d n  2 d 
2 2

 
 l  V f E f  Vm Em  l  
s  4 g
 2 
n 
(III.17)

Pour les faibles valeurs de σ, le deuxième terme du second membre de l'équation (III.17)
induit une non linéarité dans la relation contrainte-déformation.

Figure III.9. Modèle Mixte.

49
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

III.3.2.4. Statistique de Weibull

La fibre est supposée constituée d’un assemblage de maillons ayant chacun leur
résistance propre à la rupture. La fracture de la fibre intervient quand le maillon le plus
faible se rompt. On divise la fibre en N segments dans lesquels la contrainte est supposée
uniforme est égale à σi. La probabilité pour qu’un segment soit rompu à la contrainte σi
est F(σi). A F(σi), on associe la fonction de densité de probabilité f(σ) définie par :
i
F  i    f  d (III.18)
0

Si σr est la résistance théorique à rupture du matériau :


r
F  r    f  d  1 (III.19)
0

La probabilité qu’un maillon ne soit pas rompu à la contrainte σi est égale à 1−F (σi) la
probabilité, R, que toute la fibre ne soit pas rompue est donnée par :
N
R   1  F  i  (III.20)
i 1

Si l’on suppose que la contrainte dans la fibre est uniforme et égale à σ:

R  1  F  
N
(III.21)

La probabilité pour que la fibre soit rompue à la contrainte σ est alors :

Pr    1  R  1  1  F  
N
(III.22)
n
 x
En utilisant l’approximation de Poisson , lim n  1    exp  x  , on obtient:
 n

1  F  N  exp NF   (III.23)

Le nombre de maillons est supposé proportionnel à la longueur L de la fibre, ce


qui permet d’écrire NF(σ)=LФ(σ) où la fonction Ф reste à déterminer. Weibull a proposé
pour cette fonction la forme empirique suivante :

   
   u m
; u
(III.24)
0
    0 ;   u (III.25)

Avec :
50
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

– σu : contrainte seuil en dessous de laquelle il n’y a pas de rupture possible.


– σ0 : facteur d’échelle.
– m : paramètre rendant compte de la largeur de la distribution.

Bleu : m = 0.5 ;
Rouge : m = 1 ;
Vert : m = 1.

Figure III.10. Probabilité de rupture décrite par une statistique de Weibull

Dans la plupart des cas pratiques, le seuil de rupture est très faible et l’on peut
considérer que σu ≈ 0. La probabilité de rupture d’une fibre subissant une contrainte σ est
alors donnée par :

  
m

Pr    1  exp   L   (III.26)
   0  

La contrainte moyenne de rupture d’une population statistique de fibres peut


1
s’écrire:
 r   dPr
0
(III.27)

Cette intégrale correspond à l’aire hachurée sur la figure ci-dessous. On peut


également l’exprimer sous la forme suivante :

 r   1  P d 
0
r
(III.28)

Soit à partir de l’équation (III.26) :


   
m

 r   exp   L  d (III.29)
0    0  

51
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Figure III.11. Calcul de la contrainte moyenne de


rupture

On effectue les changements de variables suivants :


m
  
t  L 
m 
1/ m
t 
 0 
L
 0 1mm dt
d  t
mL1 / m

L’équation (III.29) devient :

 1 m
0
r  e t t m
dt (III.30)
0
mL1 / m

Soit :

O  1 (III.31)
r  1/ m
 1  
L  m

Où Γ est la fonction Gamma définie comme suit :



   t z 1 e t dt (III.32)
0

52
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

III.4. Analyse micromécanique sur composites modèles


Pour la détermination de la résistance d'interface, des tests micromécaniques
permettent d’accéder localement à l’adhésion fibre/matrice. Il existe principalement
quatre types d’essais sur éprouvettes modèles:
 Méthode de compression ;
 Méthode de fragmentation;
 Micro-indentation;
 Pull-out /microgoutte.

III.4.1. Essai de compression


Cette méthode consiste à solliciter en compression des éprouvettes
parallélépipédiques ou en forme d’haltères afin de déterminer la contrainte de
compression σc pour laquelle un début de décohésion est détecté [Bro69]. Ce test
sollicite à la fois les fibres et la matrice et interposer entre la surface du composite et les
éléments de la machine de compression, une plaque métallique généralement en
aluminium.

Figure III.12. Essai de compression a) test de MC Garry


b) test de broutman.

La géométrie de l’échantillon ou la différence de coefficients de Poissons de la fibre et


celui de la matrice et leurs rigidités engendrent des contraintes de cisaillement ou de
traction à l’interface.
La décohésion aux interfaces est détectée soit au niveau de l’étranglement (Figure
III.12.a) [BC05] soit au niveau des extrémités de la fibre et se propage sur une longueur
critique Lc à vitesse constante qui croit ensuite brusquement (Figure III.12.b) et s’amorce
pendant le chargement. Si les fibres sont plus rigides que la matrice, la déformation de
cette dernière est plus grande pendant le déplacement imposé de la traverse. Les fibres
débordent de la matrice et laissent des empreintes sur la plaque métallique supposée
53
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

parfaitement plastique (figure III.13) [Cha98]. La profondeur de ces empreintes


correspond au déplacement maximal des fibres pendant le chargement du composite, leur
déplacement résiduel est mesuré directement sur le composite.

Figure III.13. Schémas de technique expérimentale de mesure de l’effort et du


déplacement de la fibre sous sollicitation mécanique de compression.

La détection de la décohésion est assurée optiquement au moyen d’une lampe (dans le


cas des résines transparentes) ou par émission acoustique.
Le calcul de la résistance interfaciale en traction   est réalisé par :
 c  m   f E f
  (III.33)
1   m E f  1   f  2 2f Em
Le calcul de résistance interfaciale en cisaillement τi est alors réalisé pour une
éprouvette de dimension 3,8×1,3×1,3 :
τi = 2,5 σc (III.34)
Cette technique est utile notamment pour la caractérisation des composites de
structure, du fait qu’elle ne nécessite pas d’éprouvettes de grandes dimensions pour les
tests et actuellement peu utilisée en raison notamment des difficultés liées à la fabrication
des éprouvettes et à l’application des critères d’endommagement en raison des effets de
concentration de contraintes difficilement contrôlables. La mesure indirecte du
déplacement des fibres rend ces essais difficiles à interpréter.

III.4.2. Essai de fragmentation


Cette méthode consiste à solliciter en traction une fibre unique totalement enchâssée
dans une éprouvette de résine (Figure III.14). La fibre subit de ruptures successives à
chaque fois que sa résistance en traction est atteinte, et ce jusqu’à ce que les morceaux

54
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

restants atteignent une longueur critique ne permettant plus au transfert de charge par
cisaillement de générer des contraintes de traction égales à la résistance de la fibre
[RG97].
Ce test est efficace pour la détermination de la résistance de cisaillement de l’interface
fibre/matrice surtout quand celle-ci est forte [BC05], et la relation donnée par l’équation
III.35
 fR lc d
i  (III.35)
lc

Le calcul de cette résistance nécessite la détermination de deux termes  fR lc  et d lc

auxquels il est possible d’accéder de différentes manières.

Figure III.14. Essai de fragmentation.

La contrainte à la rupture d’une fibre  fR lc  peut être :

- Mesurée directement en utilisant une fibre de longueur lc, qui est très délicat ;
- Déterminée par extrapolation à l=lc des mesures obtenues pour différentes
longueurs ;
- Approximée à partir de la distribution des résistances pour une longueur l
donnée en appliquant la loi statique de Weibull.
Le facteur de forme d lc (diamètre / longueur critique de fibre) peut être :
- déterminé à partir de la distribution des longueurs en utilisant une loi de
Weibull;
- calculé approximativement en utilisant la formule (III.36).
4 L
lc  (III.36)
3  N  1

55
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Avec L longueur de l’éprouvette ;


N nombre de rupture de la fibre.
On peut obtenir N et l par :
- par émission acoustique (une rupture = un événement acoustique d’où N);
- par microscopie à transmission en lumière polarisée (observation à travers une
matrice transparente d’où N et l) ;
Cette technique, relativement simple à mettre en oeuvre, présente néanmoins
l’inconvénient de ne pouvoir être utilisée qu’avec des matrices fortement déformables, ce
qui est rarement le cas des résines commerciales [Fav89].
Dans le cas de systèmes verre/époxy, des problèmes de fissuration de la matrice et
d’absence de décohésion interfaciale ont par exemple pu être constatés. Les propriétés
des matrices n’ont conduit qu’à un nombre très limité de rupture de fibres dans la
configuration classique du test de fragmentation. L’élongation à rupture de la matrice a
pu être augmentée en portant les microcomposites à une température proche de la
température de transition vitreuse du réseau. Cette méthode permet de disposer de
matériaux aux propriétés modulables et peut être appliquée pour l’étude de systèmes à
hautes performances pour lesquels la déformation à rupture de la matrice interdit
généralement l’emploi du test de fragmentation [Zin99].

III.4.3. Essai de micro-indentation


- Principe et appareillage
Cette essai est largement utilisé pour déterminer les deux propriétés mécanique de
l’interface fibre-matrice, le coefficient de frottement et la contrainte radial résiduel
d’après J. Ye , A. k . KAW [YK99]. Comme il permet une mesure de la force de
décohésion in situ sur composites réels (principalement unidirectionnels).
Cette méthode est actuellement dotée d’un processus de prise de mesure et
d’acquisition de données totalement automatisé [CBJ89]. Elle nécessite le polissage
d’échantillons de composites présentant des fibres perpendiculaires à la surface, et
consiste à enfoncer, à l’aide d’un indenteur sur l’extrémité d’une fibre jusqu’à décohésion
de la fibre de sa gaine de matrice (détection possible par émission acoustique), pour
pouvoir accéder à une caractéristique de l’interface fibre/matrice. L’accostage final de
l’indenteur dans la matrice environnante constituant un critère d’arrêt de l’essai.

56
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

La mesure de la contrainte de décohésion σd permet alors de déduire la résistance


interfaciale au cisaillement τi qui est une fonction assez complexe de σd, des
caractéristiques élastiques Gm de la matrice et Ef de la fibre, du diamètre d de la fibre et
de la distance inter fibres Tm (Figure IV.13 et IV.14) [IBR06].

Figure III.16. Schéma de l’essai d’indentation


d’après MARSHALL, [1984].

Figure III.15. Essai de micro indentation.

Le test micro-indentation est le plus proche de la réalité par ce que nous utilisons un
produit fini qui intègre les paramètres de fabrication du matériau.
Le système de visée (microscope) est associé à une caméra, elle-même reliée à un
écran de télévision, un magnétoscope et un vidéoprinter (obtention de photos par copie
d’écran). Le grossissement s’avère nécessaire dès lors que l’on désire tester des fibres de
faible diamètre. Ce système de visée permet de choisir précisément la fibre à indenter.
Une fois ce choix établi, l’échantillon est déplacé sous l’indenteur grâce à un moteur pas
à pas (Figure III.17).
L’essai est réalisé à vitesse de déplacement de l’indenteur constante. Pendant le test
d’indentation, l’effort et le déplacement de l’indenteur sont enregistrés au cours du
temps, ce qui permet de tracer la courbe charge décharge associée à chaque essai (dit
essai de microindentation instrumenté). Les vitesses d’indentation choisies lors des essais
d’indentation sont 0,1 ou 0,2 μm/s ; l’utilisation de faibles vitesses s’est révélée
nécessaires pour limiter les effets d’impact susceptibles de provoquer une fracturation de

57
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

la fibre. Après l’essai, un contrôle optique permet de s’assurer de la précision de la visée


ainsi que d’un éventuel défibrage ou d’une fracturation de la fibre testée. Le succès des
essais est également étroitement lié à la qualité du polissage des échantillons testés, un
polissage inadapté nuisant au bon repérage des fibres et provoquant leur fragilisation
préliminaire.

Figure III. 17. dispositif de test de microindentation

III.4.4. Test de déchaussement


Le test de déchaussement (pull-out) est un essai de caractérisation micromécanique de
l’adhésion interfaciale fibre/matrice. Il consiste à réaliser un essai de traction sur un
monofilament partiellement enchâssé dans de la résine et à mesurer la force nécessaire
pour extraire cette fibre de sa gaine de matrice. Différentes configurations de pull-out
existent (Figure III.18), la fibre pouvant être enchâssée soit dans une goutte de résine, soit
dans un bouton de résine, soit encore, plus classiquement, dans un bloc de résine. Dans
tous les cas, la résine est liée à la partie inférieure du dispositif de traction.

Figure III.18. Différents configurations de pull-out : (a) Piggott 1986 (b) Favre
1981, (c) hampe 1990
58
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

La figure IV.26 présente une courbe typique obtenue lors d'un essai de déchaussement.
Cette courbe montre la valeur de la force de défibrage (Fd) avec une chute brutale de la
force en fonction du déplacement. La force de défibrage est liée au phénomène de rupture
à l'interface, auquel succède une phase de frottement entre la fibre, décollée, et la matrice
jusqu’à extraction totale de la fibre [You02].

Figure III.19. Essai de déchaussement en traction.

La force Fd est un paramètre important de l'essai, la longueur de la fibre enchâssée est


notée L. Dans le cas de systèmes à forte adhésion interfaciale, cette longueur doit être
suffisamment faible pour que la force nécessaire au défibrage reste inférieure à la force
de rupture en traction de la fibre.

III.5. Les variables d’endommagement :

Kachanov [kac86] a été le premier à introduire la notion de variable interne


d’endommagement pour traduire la perte de rigidité dans les matériaux isotrope.
Cette idée a été ensuite étendue aux cas des matériaux anisotropes par Cordebois et
Sidoroff [COR82].

Marigo [MAR81] définit l’endommagement local par un nombre infini de variables


interne

d = (dm), α = 1,…,n

59
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

Le maître Chaboche [LEM81] considère un solide endommagé dans lequel un élément


de volume fini d’une entaille suffisamment grande par rapport aux hétérogénéités est
défini comme suit :

- S : aire de volume élémentaire représentatif repéré par sa norme n,

- Se : aire résistance effective.

(Se<S) et Sd : aire endommagée Sd = S - Se

La mesure mécanique de l’endommagement local relativement à n est alors caractérisé


par dn = Sd / S

D’où

- si dn = 0 : le matériau se trouve dans un état vierge ou non endommagé ;

- si dn = 1 : l’élément de volume est rompu en deux parties selon le plan normal n ;

- si 0 < dn < 1 : dn caractérise l’état d’endommagement défini, le comportement


élastique macroscopique du matériau endommagé peut être calculé en fonction de dn
par l’intermédiaire de la rigidité.

III.6. Conclusion
Pour parvenir à maîtriser l’interface, il faut également pouvoir disposer des moyens de
contrôle et de mesure de ces caractéristiques. Certaines techniques existent déjà mais la
connaissance précise de l’ensemble des paramètres interfaciaux est rarement obtenue,
notamment en ce qui concerne les propriétés mécaniques. Outre l’amélioration de l’outil
mathématique servant à modéliser le composite, la bonne prise en compte de l’interphase
requiert sans nul doute l’amélioration des méthodes d’évaluation de ses propriétés.
Chacun de ces essais micromécaniques développés jusqu'à présent, a gardé une part
de simplicité et des particularités spécifiques; tels que le type de sollicitation, les
dimensions, la nature des éprouvettes et les conditions aux limites des sollicitations. Ces
tests permettent une étude qualitative de l’interface. En se basant sur ces tests, L’interface
résistera pour des valeurs inférieures à la résistance interfaciale calculée mais la réalité

60
Chapitre III Modélisation de l’interface fibre matrice

montre que cette interface s’endommage à des valeurs très inférieur à ces valeurs, donc
d’autres paramètres peuvent intervenir dans le cas des produits finis. Alors une étude
expérimentale est nécessaire pour valider les résultats des modèles analytiques.

61
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.1. Historique
Tout a commencé avec la théorie de Darwin sur l’origine des espèces et son célèbre
principe du "survival of the fittest", ou "survie des plus adaptés" [Dar59]. La théorie
darwinienne de l’évolution génétique est basée sur les observations des phénomènes
suivants:

 L’évolution n’agit pas directement sur les êtres vivants, elle opère en réalité sur les
chromosomes contenus dans leur ADN ;
 L’évolution présente deux composantes principales : la sélection et la reproduction ;
 La sélection garantit une reproduction plus fréquente mosodes chromes des êtres
vivants les plus robustes;
 La reproduction est la phase durant laquelle s’effectue l’évolution.

Ce qui n’était à l’origine qu’une théorie biologique est devenue entre les mains de
pionniers comme Holland [Hol62] ou Bagley [Bag67], un outil d’optimisation mêlant
informatique, mathématique et biologie. Holland [Hol75] pose les fondements théoriques
des algorithmes, passant du paradigm de l’évolution naturelle à celui de l’évolution
artificielle.

L’idée qui préside à ce changement de perspective est simple, puisque l’évolution


semble être un moyen efficace pour favoriser l’émergence de solutions adaptées à un
environnement complexe, pourquoi ne pas en simuler les processus pour trouver la
solution globale à un problème d’optimisation donné ? En réalité, c’est l’essor de
l’informatique qui a rendu cette méthode applicable. Ainsi, pour résoudre le problème
considéré par la méthode des algorithmes génétiques, il suffit de générer une population
de solutions potentielles qui, de manière virtuelle, évoluent et s’adaptent à
l’environnement défini par les données du problème. Ces solutions sont représentées par
l’équivalent digital d’un chromosome. C’est sur cet ADN digital que sont appliqués des
opérateurs qui s’inspirent tout naturellement des opérateurs classiques de la biologie, que
ce soient le croisement, la mutation ou la sélection.

Les algorithmes génétiques ou les algorithmes "évolutionnaires" au sens large sont


utilisés dans un nombre considérable d’applications issues de domaines aussi variés que la
gestion des réseaux de gazoducs [Gol87], la gestion du trafic aérien [All98] ou
l’optimisation des réseaux de téléphonie mobile UMTS [Dre03].

62
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.2. Définition

Un algorithme génétique recherche le ou les extrêmes d'une fonction définie sur un


espace de données. Pour l'utiliser, on doit disposer des cinq éléments suivants :
1) Un principe de codage de l'élément de population. Cette étape associe à chacun des
points de l'espace d'état une structure de données. Elle se place généralement
après une phase de modélisation mathématique du problème traité.

2) Un mécanisme de génération de la population initiale. Ce mécanisme doit être


capable de produire une population d'individus non homogène qui servira de base
pour les générations futures. Le choix de la population initiale est important car il
peut rendre plus ou moins rapide la convergence vers l'optimum global. Dans le cas
où l'on ne connaît rien du problème à résoudre, il est essentiel que la population
initiale soit répartie sur tout le domaine de recherche.

3 ) Une fonction d'évaluation de l'individu à optimiser.

4) Des opérateurs permettant de diversifier la population au cours des générations et


d'explorer l'espace d'état.

5) Des paramètres de dimensionnement : Taille de la population, nombre total de


générations ou critère d'arrêt, probabilités d'application des opérateurs de croisement et
de mutation.

IV.3. Différentes étapes de l’algorithme génétique canonique

Dans les milieux naturels, la population se reproduit par générations successives et les
individus en moyenne les plus adaptés ont une plus grande chance de survie. C’est l’effet
de la sélection naturelle.

Les algorithmes génétiques dits "canoniques" qui s’inspirent de cette théorie consistent
en une succession chronologique d’opérations élémentaires qui sont l’initialisation,
l’évaluation, la sélection, le croisement et la mutation (Figure IV.1).

63
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Figure IV.1. Organigramme d’un algorithme génétique canonique.

IV.4. Terminologie propre aux algorithmes génétiques


Avant d’aborder le fonctionnement d’un algorithme génétique, quelques définitions
sont données.
 Individu : Dans le cadre d’un algorithme génétique canonique, l’individu (Figure
IV.2) est réduit à son chromosome constitué d’un ensemble de variables. C’est une
solution potentielle au problème que l’algorithme génétique traite.

64
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Figure IV.2. Structure d’une population constituée d’individus.

 Chromosome : un algorithme génétique canonique traite des individus constitués


d’une seule séquence de gènes (voir Figure IV.3) appelée chromosome, alors que
les organismes biologiques peuvent en avoir plusieurs. L’approche informatique
idéalise le chromosome en le réduisant à un vecteur de gènes.

Figure IV.3. Structure d’un chromosome.

65
Chapitre IV Algorithmes Génétiques
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

- Gène : c’est un segment de base de chromosome. Il caractérise la valeur d’une


variable de la solution au problème que traite l’algorithme génétique.
 Locus : C’est la position du gène dans le chromosome.
 Allèle : C’est un symbole attaché à un gène. Alors que l’alphabet du code
génétique naturel est composé des quatre lettres ATCG. On peut choisir
n’importe quel alphabet pour un algorithme génétique. Toutefois, pour des
raisons de commodité, un alphabet binaire est couramment utilisé. Pour un
codage binaire, un allèle renvoie à “1” ou “0”.
 Population : Ensemble d’individus artificiels ou naturels.
 Mutation : Changement aléatoire d’un allèle au cours de la phase de
reproduction.
 Croisement : Echange de position entre des allèles de deux gènes de deux
individus différents.
 Reproduction : duplication par croisement et mutation des chromosomes pour
donner naissance à de nouveaux individus.
 Fonction objectif : fonction quantifiant les performances d’un objectif visé :
masse minimum, résistance maximum, . . .
 Fonction d’adaptation ou fonction de performance : fonction regroupant
plusieurs fonctions objectives et quantifiant les performances d’un individu avec
une valeur numérique.

IV.5. La forme d’un algorithme génétique [SR04]

1) Initialiser la population initiale P.

2) Évaluer P.

3) Tant que (Pas Convergence) faire :


a) P ' = Sélection des Parents dans P
b) P ' = Appliquer Opérateur de Croisement sur P '
c) P ' = Appliquer Opérateur de Mutation sur P '
d) P = Remplacer les Anciens de P par leurs Descendants de P '
66
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

e) Évaluer P
Fin Tant Que

Dont les critères de convergence peuvent être de nature diverse, par exemple :
- Un taux minimum qu'on désire atteindre pour l'adaptation de la population au
problème,
- Un certain temps de calcul à ne pas dépasser,
- Une combinaison de ces deux points.

IV.6. Description des différentes étapes de l’algorithme génétique


canonique :

Afin d’illustrer le principe de fonctionnement d’un AGC, on considère dans la suite


de ce chapitre que la fonction d’adaptation F est représentée par une fonction
polynomiale telle que :
(IV.1)

La Figure IV.4, pour laquelle le maximum xmax est recherché.


L’AG se décline alors suivant les étapes ci-dessous (Figure IV.4).

Figure IV.4. Fonction F (x).

IV.6.1. Initialisation de la population


Les individus de la population initiale sont contenus dans l’intervalle de définition
de la variable. Par analogie avec la nature, ces individus représentés par leurs
chromosomes sont ensuite codés en binaire.

67
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Le procédé basique de codage des gènes des individus consiste à convertir en base
de la valeur décimale de la variable.
En réalité, la population initiale est générée aléatoirement et directement en binaire.
Pour créer ces nombres aléatoires, plusieurs algorithmes générateurs de nombres
aléatoires peuvent être utilisés. Pour l’exemple, une population est générée dans un
intervalle de solutions potentielles [0, 2] avec une précision de ε = 10−3.
Cette population initiale est rassemblée dans le Tableau IV.1.

Valeurs binaires des Valeurs décimales des


Individus
chromosomes chromosomes
01101110111 0.887 0.955
01010110101 0.693 0.730
01010010000 0.656 0.675
10011111011 1.275 0.609
10100001100 1.292 0.552
10100011001 1.305 0.506
10101000100 1.348 0.332
00011100101 0.229 0.102
00010110101 0.181 0.064
00010000100 0.132 0.035

Tableau.IV.1. Individus initialisés à l’intérieur de l’intervalle de solutions potentielles


classées en fonction de leur adaptation.

IV.6.2. Évaluation des individus


La performance d’un individu i est évaluée par l’intermédiaire d’une fonction
d’adaptation qui peut être analytique ou numérique. Le chromosome (représentant

) donnant la plus grande valeur de est considéré comme le meilleur individu


dans la population de départ, appelée génération 1.

L’évaluation des individus de la population nécessite au préalable le décodage de


leurs gènes; c’est-à-dire l’établissement d’une table de correspondance entre les gènes
codés en binaire et les valeurs décimales de ces variables (Tableau IV.1).

68
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.6.3. Sélection
Les individus sont sélectionnés aléatoirement avec une probabilité proportionnelle
à la valeur de leur fonction de performance. Ainsi, ceux qui sont considérés comme
proches de l’optimum ont plus de chances d’être sélectionnés que les autres. S’ils sont
retenus, ils contribuent à donner naissance aux individus du nouvel ensemble.

Pour définir cette proximité à l’optimum, une méthode basique a été proposée par

J. Holland [Holland 75] pour définir la probabilité de sélection notée :

Avec :

– : Chromosome de l’individu (i) ;


– : Valeur de la probabilité de sélection ;
– : adaptation de l’individu (i) ;
– : Taille de la population.

Pendant cette phase de sélection des individus pour la reproduction, la population


est balayée plusieurs fois jusqu’à ce qu’il y ait autant d’individus sélectionnés que
d’individus dans la population initiale. Ainsi, le même individu peut être sélectionné
plusieurs fois (surtout les meilleurs), comme le montre le Tableau IV.2.

Individus Chromosomes
01101110111 0.955
01101110111 0.955
01101110111 0.955
01010110101 0.730

69
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

01010110101 0.730
01010010000 0.675
10011111011 0.609
10100001100 0.506
10100001100 0.506
00011100101 0.102

Tableau.IV.2. Individus sélectionnés parmi les meilleurs de la population.

On trouve essentiellement quatre types de méthodes de sélection différentes :


 La méthode de la "loterie biaisée" (roulette wheel) de GoldBerg,
 La méthode "élitiste",
 La sélection par tournois,
 La sélection universelle stochastique.

Dans notre étude, on utilise la méthode de la "loterie biaisée" (roulette wheel) de


GoldBerg (Figure IV.5), la plus connue et la plus utilisée [SR04].

Avec cette méthode, chaque individu a une chance d'être sélectionné


proportionnelle à sa performance, donc plus les individus sont adaptés au problème,
plus ils ont de chances d'être sélectionnés.

Pour utiliser l'image de la "roue du forain", chaque individu se voit attribué un


secteur dont l'angle est proportionnel à son adaptation et sa "fitness".

On fait tourner la roue et quand elle cesse de tourner on sélectionne l'individu


correspondant au secteur désigné par une sorte de "curseur" qui pointe sur un secteur
particulier de celle-ci après qu'elle se soit arrêté de tourner.

70
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Figure IV.5. La méthode de sélection de la loterie biaisée

IV.6.4. Croisement

Les individus sélectionnés sont ensuite combinés pour donner naissance à de


nouveaux individus grâce au croisement génétique. Le croisement génétique consiste
à permuter les segments de chromosomes de deux individus à partir d’un même point
dont la position est choisie aléatoirement (Figure IV.6).

PARENTS
ENFANTS

0 1 1 1 1 0 1 0 0 0 0 0 1 1 1 0 1 1 0 1 1 0

1 0 0 0 0 1 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0

Figure IV. 6. Croisement en un point.

71
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.6.5. Mutation

Après le croisement, quelques individus enfants sont sélectionnés avec une très
faible probabilité (quelques %) pour subir une mutation. L’opération de mutation
consiste à changer aléatoirement l’un des bits du chromosome.
Le but de la mutation est de préserver la capacité de l’AG à trouver de nouvelles
bonnes solutions en gardant une certaine diversité génétique dans la population [Le
Riche 94]. En effet, du fait de la sélection, toute la nouvelle population tend vers le
meilleur individu connu et les individus ayant une faible performance ne sont pas
transmis à la génération suivante. Le problème est qu’une fois la population quasi
uniforme, le croisement perd sa capacité de créer de nouveaux individus. De ce fait, il
y a un risque de convergence prématurée de l’algorithme vers un minimum local.
La mutation a donc pour but de maintenir une certaine variabilité dans la
reproduction des individus. En effet, il existe dans la nature-même cette variabilité qui
permet aux êtres vivants de pouvoir s’adapter, au fil des générations, à toute variation
ou modification de leur milieu extérieur, ceci en plus de la mutation naturelle due à
des erreurs de duplication des chromosomes.
Dans l’AGC, la mutation a pour but d’éviter les pièges des minimums locaux. Elle
se traduit concrètement par l’inversion d’un bit (1 →0 et 0 →1) de locus aléatoire
d’un individu choisi au hasard (Figure IV.7).

0 1 1 1 1 0 1 0 0 0 0

MUTATION

0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0

Figure IV. 7. Mutation d’un gène.

72
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.6.6. Critère d’arrêt

Après ces diverses opérations génétiques, un nouvel ensemble de variables est

obtenu. A ces nouveaux individus , la fonction d’adaptation F est appliquée pour


déterminer le maximum. L’AG travaille par générations successives jusqu’à ce qu’un
critère d’arrêt soit vérifié.

Ce critère d’arrêt peut être de nature diverse :

- La énième génération est atteinte;

- L e meilleur élément de la dernière génération a atteint un seuil de qualité fixé au


départ ;

- Aucune évolution du meilleur individu n’est perceptible après un nombre donné


de générations.

L’optimum de donnant la valeur maximale à cette fonction est égal à 1 (voir


Figure IV.8). Le Tableau 1.3 donne les meilleures solutions trouvées par l’AG au
cours des différentes générations. Ainsi, à travers cet exemple, on a montré que
l’AGC était capable de retrouver très simplement l’extremum d’une fonction
d’adaptation de forme polynomiale.

Figure IV. 8. Optimum de la fonction F.

73
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Individus Chromosomes
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111100011 1.000
01111110011 1.000
01111110001 0.998
01110110001 0.989
01101110001 0.950
00111100001 0.409
00111100001 0.409

Tableau .IV.3. Convergence des individus vers la meilleure solution de


l’algorithme.

IV.7. Les variantes du modèle génétique

IV.7.1. L’algorithme génétique canonique


Cet algorithme reste proche de l’algorithme génétique standard AGS sauf
que la sélection se fait sur les descendants et leurs parents après la reproduction. La
reproduction se fait sur des individus issus de la phase dite de clonage (Figure IV.9).
Il s’agit d’une stratégie élitiste puisqu’elle conserve dans la population, d'une
génération à l'autre, au moins l'individu ayant la meilleure adaptation. Il apparaît
qu'une telle stratégie améliore considérablement les performances de l'AG pour
certaines classes de fonctions, mais s'avère décevante pour d'autres classes, en
augmentant les taux de convergence prématurés.
En fait, une stratégie élitiste favorise l'exploitation des meilleures solutions, se
traduisant par une recherche locale accentuée, au détriment de l'exploration de
l'espace des génotypes.

74
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

Figure IV. 9. Principe de l’algorithme canonique.

IV.7.2. L’algorithme génétique modifié


L’algorithme génétique modifié AG-mod est un AGS modifié. La modification par
rapport à l’AGS est que dans l’AG-mod, nous sélectionnerons indépendamment r
chromosomes (pas nécessairement distincts) pour la reproduction et r chromosomes
(distincts) pour mourir. Ces sélections sont faites selon l’aptitude relative des
individus : un individu avec une meilleure performance a plus de chance d’être
sélectionné pour la reproduction ; les individus avec des performances en dessous de
la moyenne ont plus de chance à être sélectionnés pour mourir.
Une nouvelle population est formée, consistant en N-r individus (tous les individus
sauf ceux sélectionnés pour mourir) et r progénitures des r parents.
Évidemment, la sélection est exécutée de telle manière que les chromosomes les
plus forts aient le moins de chance possible de mourir. Une des idées de l’AG-mod est
une meilleure utilisation de la ressource disponible d’emmagasinage : la taille de
la population.

75
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

A noter que pour toutes les variantes des AGs, les paramètres génétiques sont déjà
fixés ; et deux exécutions successives de l’algorithme avec les mêmes
paramètres peuvent converger vers des optima différents.

IV.8. Les paramètres d’un AG

IV.8.1. La taille de la population


Les conditions de convergence changent avec la taille de la population, lorsque
celle-ci est grande, sa diversité augmente ce qui diminue la convergence vers un
optimum local, le temps d’exécution de chaque génération augmente, la recherche
risque de s’effectuer d’une façon redondante et l’efficacité de l’algorithme est
globalement affectée.
Par contre, si la taille de la population est petite, alors la probabilité de s’attarder
sur des minima locaux est grande. La taille selon le cas se situe entre 25 et 100.

IV.8.2. Le taux de croisement


Il détermine la proportion des individus qui sont croisés parmi ceux qui
remplaceront l'ancienne génération. L’opérateur de croisement est appliqué avec une
probabilité Pc, et plus cette valeur est élevée plus de nouvelles structures (individus)
sont introduites dans la nouvelle génération, les structures performantes sont trop
fréquemment détruites. Par contre, si ce taux est trop bas, la population n’évolue pas
assez vite. En général, Pc varie entre 0.25 et 0.70.

IV.8.3. Le taux de mutation


L’opérateur de mutation est appliqué avec une probabilité Pm ; si ce taux est grand
alors la recherche devient purement aléatoire, la population est diversifiée et l'AG
perd de son efficacité. Si au contraire ce taux est faible, la population est moins
diversifiée et en plus il y a risque de stagnation. Des études empiriques conseillent
pour l’obtention de bons résultats une fréquence qui se situe autour d’une mutation
tous les 1000 bits.
A noter que ces paramètres dépendent étroitement du type de problème à résoudre.

76
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

IV.8.4. Le fossé des générations


K. DE JONG (Syswerda, 1989) a proposé de ne pas remplacer l’ensemble de la
population à chaque génération et pour cela, il a introduit la notion d’écart entre les
générations, un nombre compris entre 0 et 1 qui indique la proportion de parents qui
sont remplacés par leurs descendants. Si ce taux est à 1, l’ensemble de la population
est remplacé.

IV.9. Comparatif entre les AG et les algorithmes classiques d’optimisation


Les algorithmes génétiques présentent à certains égards des avantages notables par
rapport aux algorithmes classiques d’optimisation.
Les principaux avantages sont les suivants :
1. Le parallélisme : les AG travaillent sur une population qui constitue un ensemble
de solutions possibles.
La méthode de recherche est globale et distribuée dans tout l’espace de recherche,
contrairement aux autres méthodes déterministes (méthode du gradient par exemple)
où l’optimisation se fait à partir d’un seul point.

2. La possibilité de manipuler des entités arbitraires : les entités manipulées sur


lesquelles il est possible de définir la mutation et le croisement ne sont pas forcément
numériques. Elles peuvent être logiques ou booléennes.

3. L’utilisation d’informations minimales : les AG ne requièrent que l’évaluation de


la fonction d’adaptation.
Ils ne reposent sur aucune autre grandeur comme les dérivées ou hypothèse
(continuité, dérivabilité, . . .).

4. L’équilibre entre exploration et exploitation : les AG permettent, en jouant sur


les coefficients de croise- ment et de mutation, de préserver l’équilibre entre
exploration et exploitation. Cependant, cet équilibre est difficile à atteindre et à
préserver en particulier avec la sélection basée sur la relation IV.2.

77
Chapitre IV Algorithmes Génétiques

5. La possibilité de chercher des solutions dans un domaine discret : la solution du


problème peut être recherchée dans un tableau de variables prédéfinies.

6. La prise en compte directe des contraintes de domaine de solutions possibles :


contrairement aux autres méthodes d’optimisation, les AG prennent en compte
directement les contraintes de domaine dans le codage des gènes des individus. En
effet, les gènes des individus sont codés dans un intervalle bien défini.

7. La possibilité de couplage avec d’autres optimiseurs ou heuristiques (méta-


optimiseurs).

8. La possibilité de les spécialiser.

En contrepartie, les AG présentent les inconvénients suivants :

1. Le temps de calcul peut être élevé : le temps de calcul nécessaire est


proportionnel à la taille de la population et à la nature de la fonction d’adaptation.

2. Les solutions finales peuvent ne pas être obtenues avec une grande précision.

3. Les fonctions de contraintes autres que les restrictions aux domaines de


solutions possibles ne sont pas toujours faciles à prendre en compte dans un AG. Il
est souvent nécessaire de définir des fonctions de pénalité à ajouter aux fonctions
d’adaptation.

IV.10. Conclusion

Au cours de ce chapitre, un algorithme d’optimisation basé sur les principes des


algorithmes génétiques a été présenté afin de nous permettre de spécifier les types de
variables qu’on va utiliser, le nombre de notre population initiale, l’ensemble des
opérations de base : sélection, reproduction, croisement et mutation, dans notre
modélisation ainsi que l’aspect évolutionnaire qu’on va utiliser pour une optimisation
qui est le cas de la plupart des travaux portés sur les nano-composites.

78
Chapitre V Résultats et discussions

Introduction
Aujourd'hui, l'utilisation massive de matériaux polymères est attribuée à leur
extraordinaire combinaison de propriétés, le faible poids et la facilité de traitement.
Toutefois, pour l'amélioration de certaines propriétés telles que la stabilité
thermique et mécanique, un grand nombre d'additifs ont été ajoutés à matrice
polymère et composite à matrice polymère formé [MG06] et [HK09].
Un matériau composite est défini comme une combinaison de deux ou plusieurs
matériaux avec des propriétés physiques et chimiques et une interface distincte. Les
matériaux composites ont une plage magnifique et différente des applications. Les
avantages importants des matériaux composites sont la rigidité spécifique très
élevée, haute dureté, résistance à la corrosion, une faible densité et l'isolation
thermique [MG06] et [HP06].
Dans la plupart des matériaux composites, une phase est généralement continue,
appelée la matrice et l’autre phase est appelée phase dispersée. Sur la base de la
nature des matrices, les composites peuvent être classés en quatre grandes
catégories:
1. Polymère composite à matrice
2. Composite à matrice métallique
3. Composite à matrice céramique
4. Composite à matrice carbone [Gra02], [RDL00] et [Rat05].

Matrice polymère composite peut être traitée à une température beaucoup plus
faible, par rapport au autre composite. Selon les types de matrices polymères, les
composites à matrice polymère sont classés comme des composites
thermodurcissables et composites thermoplastiques [Rat05] et [SDD09].
Pour améliorer les propriétés des matériaux composites, les scientifiques ont
basés leurs recherches sur les composites avec des charges de dimension plus petite,
conduisant à l'élaboration de micro composites et la tendance récente dans la
recherche de nouveaux composites sont les nanocomposites.

79
Chapitre V Résultats et discussions

Nanocomposites se réfèrent à des composites dans lesquels une phase a une


morphologie échelle nanométrique comme nanoparticules, les nanotubes ou
nanostructures lamellaires, est ajoutée. [MG06] et [FZ05].

L'amélioration des propriétés par l'ajout de particules, peut être réalisée lorsque:
a. L’interaction est suffisamment entre les nanoparticules et la matrice
b. La dispersion des particules au sein de la matrice est bonne.

Dans les nanocomposites, des liaisons covalentes, ioniques, Vander Waals et


hydrogène pourraient exister entre la matrice et les composants de remplissage
[HP06] et [Rat05].

Une des classifications est basée sur la morphologie tridimensionnelle du


nanomatériau.
1. Zéro dimension nanomatériau comme nanoparticule [NDF09] et [SDD09].
2. Une dimension nanomatériau telles que nanofil et nanotube [SBD09]
3. Deux dimensions nanomatériau comme couches de silicate
4. Trois dimensions nanomatériau comme zéolites [Sal09] et [SSGN07].

Une classification basée sur ce genre de procédure de synthèse :


1. L'incorporation directe à l'échelle nanométrique dans une masse fondue ou une
solution de polymère, telles que l'addition de plusieurs types d’oxyde métallique et
hydroxyde au matrice polymère [FZ05].
2. Dans la génération in situ des blocs de construction nanométriques dans une
matrice de polymère (réduction des ions métalliques dans une matrice polymère)
[FZ05].

Dans cette étude, nous utilisons les résultats expérimentaux sur les
nanocomposites époxy graphite trouvés par Asma yasmine [AJD06] pour valider
notre approche génétique.

80
Chapitre V Résultats et discussions

V.1. Les techniques de transformation


Un certain nombre de techniques ont été utilisées pour traiter les EG / époxy
nanocomposites.
Ces techniques de fabrication sont présentées par Asmaa yasmine [AJD06]

V.1.1. Mélange direct


L'EG a été ajouté au durcisseur en raison de sa faible viscosité et agité en continu
au moyen d'un agitateur magnétique à température ambiante pendant une journée.
DGEBA a ensuite été ajouté et agité pendant 2 h sur une plaque chauffante à 60 ° C.
Un accélérateur a été ajouté à la solution à température ambiante et agité pendant
0,5 h avec agitation lente suivie par dégazage du jour au lendemain. La solution a
été coulée dans un moule en téflon préparé conformément à la norme ASTM D638-
99. Les éprouvettes de traction ont 165 mm de long et de 2,5 mm d'épaisseur avec
une longueur de jauge de 50 mm et une largeur de 13 mm. Le moule est ensuite
placé dans un four à chaud et le spécimen durci à 148° C pendant 1 h.

V.1.2. Mélange Sonication


L'EG est d'abord été soumis à des ultrasons dans un bain d'acétone pendant 5 h et
agité sur une plaque chauffante en utilisant un agitateur magnétique jusqu'à ce que
toute l'acétone a été évaporée. Une telle technique de traitement par ultrasons
produit des nanofeuillets graphite. Plus tard, les nanofeuillets graphite ont été
ajoutés à DGEBA et mélangés avec un agitateur magnétique pendant 3 h. Ensuite,
durcisseur et on agite pendant 2h. Enfin, un accélérateur a été ajouté et la solution a
été dégazée pendant la nuit. Ensuite la solution a été coulée et durci comme décrit
précédemment pour le mélange direct. Si par ailleurs pas indiqué, les résultats de
sonication mélange venus de nanocomposites traitées par cette technique.
Dans un autre essai, DGEBA a été ajouté au bain d'acétone et de graphite
nanofeuillets ultrasons pendant 0,5 à 5 h pour observer l'effet du mélange sonication
par rapport à agitateur magnétique de mélange. La solution est ensuite chauffé et

81
Chapitre V Résultats et discussions

agité sur une plaque chaude à environ 60 ° C jusqu'à ce que tout l'acétone a disparu
suivie par un traitement tel que discuté ci-dessus.

V.1.3. Mélange par cisaillement


Traitement des nanocomposites par cisaillement de mélange a été décrit par
plusieurs procédés [MAB12]. Dans la présente étude, EG a été utilisé comme
armature à la place des particules de nanoargile. La résine époxy (DGEBA) a
d'abord été placée entre l'alimentation et des rouleaux de centre. Une fois les
rouleaux commencé à se déplacer, le EG a été étendue progressivement sur la résine
pour obtenir le maximum de contact avec les rouleaux. Au début, la solution est très
visqueuse et non miscible.
Cependant, avec un mélange continu, on obtient une solution homogène,
brillante, miscible et moins visqueuse. Cette combinaison a été effectuée à une
température ambiante pendant 2 h, avec une vitesse de rotation de 500 tours par
minute. Le produit final est ensuite collecté et mélangé avec le durcisseur à 60 ° C
pendant 1 heure sur une plaque chauffante. Après l'ajout d'accélérateur, on le
mélangé pendant quelques minutes, la solution a été laissée toute la nuit pour
dégazage. En final, la solution obtenue a été coulée et durcie comme décrit dans la
technique de fabrication par mélange direct.

V.1.4. Combinaison mélange par sonication et cisaillement


Dans cette méthode, une solution de DGEBA et nanofeuillets graphite a été
d'abord traitée par le mélange par sonication et suivie d'un mélange par cisaillement,
tel que décrit ci-dessus. Ce procédé combiné obtient les avantages des deux
techniques de mélange précitées.

82
Chapitre V Résultats et discussions

Figure V. 1. Variation du module d’élasticité pour


1% EG/epoxy nanocomposites

V.2. Rappel sur des modèles analytiques


V.2.1. Modèle Basé sur l'approche statistique
Lorsque la contrainte est uniforme, l’endommagement de la matrice est donné
par la formule (V.1) Weibull [17]:
    mT  
mm

Dm  1  exp Vm    (V.1)
   0 m  

Avec:
 : Contrainte appliquée;
 mT : Stress thermique;

Vm : Volume de la matrice;

 0 m et mm : Paramètres de Weibull.

Après la création d'un crack, un fragment de longueur L donnera lieu à deux


fragments de taille L1= L et L2 = X * L * (1-X), (X étant un nombre aléatoire
compris entre 0 et 1).

A chaque fissure jusqu'à une fibre, une longueur de décohésion fibre-matrice 2L


se produira avec une baisse corollaire de la création d'une nouvelle fissure en partie,

83
Chapitre V Résultats et discussions

parce que la matrice est déchargée. A chaque rajout de contrainte, la fissure est
calculée. Tous bloc qui cassent atteint 0,5 et donnera lieu à des nouvelles fissures.

Une fibre cassée est libéré sur toute sa longueur de Lissart [Lis97] et [Leb96].
C'est-à-dire qu'il ne peut pas briser une fois. La rupture fait suite à une loi similaire
à celle décrite pour la matrice [MAB12].

  max 
mf

 
f
D f  1  exp A f * Lequi *    (V.2)
   0 f  

Avec:
 max
f
: La contrainte maximale appliquée
Lequi : Longueur des fibres aurait la même fissure d'une manière cohérente.

V.2.2 Modélisation de l'interface


et sont les variables internes des dégâts.
avec :
: Le cisaillement.
: Pour obtenir une adhérence transversale.

Une fois l'énergie de déformation élastique établis est endommagé, les deux
variables et , les variables d’endommagement et et les variables
d'évolution (mouvement ?):
Y eq  Y D 12  bY D 22 .

Lois d’endommagement sont :


  12  f Y i  
h Y 

12
(V.3)
  22   22

L'interface a un comportement:
- Linéaire élastique fragile traction transversale,

84
Chapitre V Résultats et discussions

- Cisaillement avec endommagement élastique.

Deux nouvelles variables sont introduites dans l’endommagement et . De


la même façon que la matrice, l'énergie de déformation élastique et les variables

d'endommagement associées et , sont définis avec les lois d'évolution


(transformation ?).
Pour une seule fibre entourée de matrice, de nombreuses solutions analytiques
ont été proposées. L'un des premiers, que de Cox [Cox52], donne la forme de la
contrainte de cisaillement tous le long de la longueur de la fibre :
E a
  f
 th (  l
2
) (V.4)
2
Pour simplifier le calcul, on pose:
2G m
 2

2 R
E f r f ln( )
rf

Avec :
- Gm : Module de cisaillement de la matrice;
- E f : Module de Young de la fibre;

-  : Déformation;
- : Rayon de la fibre;
- r : Distance entre les fibres;
-  : Contrainte de cisaillement de l'interface.

V.3. L’endommagement de l’interface (D)


Le Maitre J. LEM [LC88] considère un solide endommagé dans lequel un
élément de volume fini une encoche suffisamment grande par rapport à des
hétérogénéités est défini comme suit:
- S: Surface élément de volume représentatif identifié par sa norme n,
- Se: Zone de résistance efficace.
Si (Se <S) et Sd: zone endommagée Sd = S-Se
La mesure mécanique des endommagements locaux par rapport à n est alors
caractérisé par D = Sd / S

85
Chapitre V Résultats et discussions

- Si D = 0: le matériau est vierge ou pas endommagé [LL03], [LL01] et [LAL00].


- Si D = 1: l'élément de volume est divisé en deux parties tout le long du plan n
normalisé,
- Si 0 <D <1: D caractérise l'état d'endommagement défini, le comportement
élastique macroscopique du matériau endommagé peut être calculée en utilisant D
grâce à la rigidité [BPGB06], [KDTM12] , [KCS10] et [LL03].

V.4. La simulation numérique par AG


V.4.1. Développement
Le travail est d'optimiser l’endommagement en cisaillement de l'interface fibre-
matrice des nanocomposites époxy graphite avec la variation du module d'élasticité
dans les trois techniques de fabrication réalisées par Asmaa yasmine [AJD06]
(mélange direct, le mélange ultrasons et mélange en cisaillement). Pour cela, nous
avons choisi d'utiliser une optimisation génétique en utilisant le résultat trouvés par
Yasmine pour E = 3,6, E = 3,7 et E = 3,9 GPa et un ensemble d'outils
mathématiques et analytiques définis par les modèle de Cox et la théorème de
Weibull.
L'évaluation de chaque génération est effectuée par une fonction objective basée
sur le modèle de Cox, qui comprend toutes les variables définies au début de
l'algorithme (propriétés mécaniques de chaque composant du composite, le module
d'Young, ...). et à chaque valeur du module d'élasticité on va calculé
l’endommagement en cisaillement de l'interface sur toute la longueur de la fibre.

86
Chapitre V Résultats et discussions

V.4.2. L'organigramme

Random generation of initial population


Number of individual Npop

Initial value:
Npop : 100
Genemax : 50
Am : π * a 2

Choix des individus: Function Objective


(σ ,Gm ,Ef ,a ,Em ,E, R, σ,  , Am) Equ: 1, 2,3 and 4

Selection des Individus


(roulette)

Crossing Dm and Df

Mutation (P)

Construction de nouvelle generation

Genemax
Non

oui

Fin

Figure V.2. L'organigramme de l'algorithme génétique

87
Chapitre V Résultats et discussions

V.5. Les résultats de simulation


Un calcul a été effectué sur deux types de matériaux composites époxy purs et
nanocomposites époxy graphite. Nous calculons l’endommagement en cisaillement
à l'interface d'époxy pur (E = 3,5 AMP) et de nanocomposites époxy graphite, (E =
3,6 GPA (mélange direct), E = 3,7 GPA (ultrasons mélange) et E = 3,9 GPA
(mélange de cisaillement)). Les figures V.3,V.4,V.5 et V.6 montrent respectivement
pour chaque valeur de E, le niveau de l’endommagement à l'interface d'époxy pure
et nanocomposites époxy graphite:
Les figures V.3 montrent que l’endommagement à l'interface "D" commence à
0,3 pour E = 3,5 (époxy pure), puis augmente jusqu'à une valeur maximale de 0.6,
on note la présence d'une symétrie de l’endommagement à l'interface. Cet
endommagement est nul au centre de la fibre et dense au niveau des extrémités.
Les figures V.4 montrent que l’endommagement à l'interface "D" commence à
0,25 pour E = 3,6 (graphite-époxy / mélange direct), puis augmente jusqu'à une
valeur maximale de 0,5, on note la présence d'une symétrie de l’endommagement à
l'interface. Cet endommagement est nul au centre de la fibre et dense au niveau des
extrémités.
Les figures V.5 montrent que l’endommagement à l'interface "D" commence à
0,2 pour E = 3,7 (graphite époxy / ultrasons de mélange), puis augmente jusqu'à une
valeur maximale de 0,4, on note la présence d'une symétrie de l’endommagement à
l'interface. Cet endommagement est nul au centre de la fibre et dense au niveau des
extrémités.

Les figures V.6 montrent que l’endommagement à l'interface "D" commence à


0,1 pour E = 3,9 (époxy graphite / cisaillement de mélange), puis augmente
jusqu'à une valeur maximale de 0,3, on note la présence d'une symétrie de
l’endommagement à l'interface. Cet endommagement est nul au centre de la fibre et
dense au niveau des extrémités.

88
Chapitre V Résultats et discussions

Figure V.3. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un époxyde


pur (E=3,5)
1

0.9

0.8

0.7
Dammage

0.6

0.5

0.4

0.3

-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length

Figure V.4. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /


époxy nanocomposites (E= 3,6)

0.9

0.8

0.7
Dammage

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2
-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length

Figure V.5. Niveau d'endommagement du cisaillement à l'interface d'un graphite /


époxy nanocomposites (E = 3,7)

89
Chapitre V Résultats et discussions

0.9

0.8

0.7

Dammage
0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1
-L -L/2 0 L/2 L
Fiber Length

Figure V.6. Niveau d'endommagement de cisaillement à l'interface d'un


graphite / époxy nanocomposites (E = 3,9)

V.6. Conclusion
Les résultats trouvés après calcul génétique, montrent que le niveau
d'endommagement est lié à la nature du matériau utilisé, le nanocomposite présente
une plus grande résistance aux contraintes mécaniques, l’endommagent à l'interface
des nano-composites est insignifiant par rapport à l'endommagement de l'interface
des matériaux composites, les résultats trouvés par approche génétique, a montré
que le graphite-époxy est plus résistant que l'époxy pur, les valeurs trouvées pour le
graphite époxy sont très inférieure à celle de l'époxy pur. Nous pouvons donc dire
que le modèle a bien fonctionné par rapport au phénomène d’endommagement pour
les matériaux composites et les nano-composites. Il serait intéressant de voir l'effet
de la contrainte thermique de l’endommagement à l'interface des nanocomposites à
matrice polymère.

90
Conclusion Générale

CONCLUSION GENERALE

En conclusion générale, nous rappelons que les matériaux étudiés sont le graphite-
epoxy/nano-composite et le composite T300/914, le calcul mise en œuvre a été basé sur
un algorithme génétique, les résultats montrent que le niveau de l’endommagement de
l’interface est lié au renforcement de la matrice par des nano-objets, pour les deux
matériaux étudiés. La simulation numérique mise en œuvre montre, aussi, une
concordance avec le comportement réel des matériaux étudiés. Les résultats de cette
simulation numérique font ressortir également que le Graphite-epoxy est plus résistant
que le T300.

Cherchant la possibilité de faire une comparaison avec des études analogues déjà
réalisées, nous avons trouvé que les résultats obtenus dans notre étude coïncidente
parfaitement avec les résultats de l'étude qui ont été menée par Yasmine aux niveaux
méso, et qui a montré que les nano-composites sont plus performant que les composites.

En définitif, nous pouvons donc dire que le modèle a bien fonctionné par rapport au
phénomène de l’endommagement d’un nano-composite unidirectionnel.

Il serait intéressant de voir, par la suite, l'effet de la contrainte thermique sur


l'optimisation de l’endommagement de l’interface fibre matrice en utilisant un nano
composite hybride.

En observation utile nous pouvons préciser que: les nanocomposites comptent parmi
les matériaux qui peuvent être utilisés dans les milieux agressifs. Rappelons qu’un nano
composite est constitué de nano objets incorporés dans une matrice d’oxyde ou de
polymère. Selon leur nature, l’incorporation des nano objets peut modifier les propriétés
des matériaux sur les plans résistance mécanique, flexibilité/rigidité, propriétés
thermiques, électriques ou magnétiques…

91
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95
Abstract

The objective of this work is to develop an analytical model based on genetic approach to optimizing the shear

damage to the fiber-matrix interface of graphite/epoxy nano-composites. The results show good agreement

between the numerical simulation and the actual behavior of the material chosen composite and nano-

composites, and these results are similar to results obtained by processing techniques expanded graphite

reinforced polymer nano-composites made by Asma yasmine. These results were confirmed by calculating the

rate of damage with a genetic simulation. However, it would be interesting to see the effect of heat stress on this

optimization.

Keywords : shear damage, interface, fiber, matrix, genetic algorithm, nano-composites.

Résumé

L'objectif de ce travail est de développer un modèle analytique basé sur une approche génétique pour optimiser

l’endommagement en cisaillement à l'interface fibre-matrice de graphite/epoxy nanocomposites. Les résultats

montrent une bonne concordance entre la simulation numérique et le comportement réel des matériaux choisis

composite et nano-composites, et ces résultats sont similaires aux résultats obtenus par les techniques de

traitement des nanocomposites polymères renforcés de graphite faites par Asma yasmine. Ces résultats ont été

confirmés par le calcul du taux d’endommagement avec une simulation génétique. Toutefois.

Il serait intéressant de voir l'effet de la contrainte thermique sur cette optimisation.

Mots clés: endommagement en cisaillement, interface, fibre, matrice, algorithme génétique, nanocomposites.

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