Mémoire 7
Mémoire 7
Mémoire 7
La didactique du travail
pratique de chimie au secondaire II.
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Chapitre 1 Introduction
1 Introduction
1.1 Contexte de l’étude
Les plans d’étude des écoles de maturité et de commerce du canton de Vaud regroupent
chimie, biologie et physique sous la dénomination « sciences expérimentales ». Ce qui
différencie ces disciplines, aux yeux du législateur, n’est donc pas leur approche scientifique
du monde, qu’elles partagent avec les sciences humaines et sociales, mais bien la place que
ces branches accordent à l’expérimentation. Cette vision n’est bien entendu pas une invention
du législateur, mais valide au contraire une réalité épistémologique de ces sciences, pour
lesquelles la génération de connaissances passe nécessairement par la vérification
expérimentales des hypothèses étudiées. Les implications de ce fait pour l’enseignement de
ces branches sont cependant conséquentes puisque, outre les périodes d’enseignement
théorique traditionnel sous forme de cours, les grilles horaires prévoient également des
séances de travaux pratiques en laboratoire dans presque tous les niveaux et années dans
lesquelles ces disciplines sont étudiées.
Pour la chimie, l’origine de ce paradigme didactique, qui confine aujourd’hui à la tradition,
remonte à l’initiative de Liebig dans les années 1830. Le chimiste allemand fut en effet le
premier à proposer à ses étudiants un cours de chimie dans lequel les connaissances
théoriques dispensées en cours étaient complétées par un apprentissage des méthodes
pratiques liées à ces connaissances (Sheppard, 2006). Ce cours fut plébiscité par les étudiants,
commençant ainsi la longue histoire des travaux pratiques dans l’enseignement de la chimie.
Cette pratique est maintenant quasiment universelle, que ce soit au niveau du gymnase ou de
l’université.
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Chapitre 1 Introduction
des trucs et astuces pour « améliorer » de vieux TP, mais bien souvent sans définir de manière
claire ce que l’on entend par « bon ». Le présent travail aura donc pour but de se pencher sur
le sujet en tentant de répondre à la question « qu’est-ce qu’un bon TP de chimie» ?
Derrière cette interrogation se cachent en fait deux problèmes différents. Le premier est celui
des objectifs. En effet, avant de pouvoir juger de la qualité de quelque chose, il convient de
définir les critères à employer, c’est à dire les objectifs qu’un bon TP devrait remplir. Cette
question dépasse le cadre de la simple session de deux périodes en laboratoire pour toucher à
la place des travaux pratiques dans le plan d’étude, la raison de leur intégration dans ce plan et
ce que l’on espère accomplir en offrant aux élèves la possibilité d’y participer. Bien qu’une
réponse absolue à cette question ne soit pas possible, nous avons constaté qu’un consensus
émerge tout de même tant parmi les théoriciens que parmi les praticiens sur certains aspects.
Le deuxième problème, une fois les objectifs définis, est de savoir comment les réaliser,
comment transcrire la volonté d’accomplir certaines choses dans la conception et la conduite
d’une séance de TP. Nous avons donc tenté d’identifier quelques pistes pour atteindre les
objectifs retenus.
Afin d’étudier ces problématiques, deux approches complémentaires ont été utilisées. Dans un
premier temps, puisque la littérature anglo-saxonne offre un certain nombre de ressources sur
le sujet, une revue de cette littérature a été effectuée afin d’offrir une base de réflexion. Dans
un deuxième temps, afin de confronter cette vision théorique à la réalité du terrain, une étude
a été réalisée auprès d’enseignants de chimie du degré secondaire II du canton de Vaud à
travers un questionnaire et des entretiens.
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Chapitre 2 Méthodologie
2 Méthodologie
2.1 Questionnaire
Afin d’étudier cette problématique chez les praticiens, nous avons fait passer un questionnaire
à des enseignants de chimie du secondaire II. Il s’agissait d’un questionnaire en ligne Google
Form, que les participants avaient la possibilité de remplir à leur guise entre le 27 avril et le
13 mai 2016. Le lien pour remplir le questionnaire a été envoyé à la liste de diffusion du
Magyc (l’association vaudoise des maîtres de chimie du secondaire II) ainsi qu’aux étudiants
du cours de didactique romande de chimie. En préparation de ce questionnaire, nous avons
également réalisé une étude de la littérature (cf. chapitre 3.1) pour identifier quatre objectifs
de travaux pratiques fréquemment mentionnés (cf. chapitre 3.2). Ces objectifs sont :
- Compréhension de la théorie.
- Apprentissage de la démarche scientifique.
- Apprentissage de techniques de manipulation.
- Motivation des élèves.
Dans la première partie du questionnaire, nous avons interrogé les enseignants sur les
objectifs que devait avoir, selon eux, un bon travail pratique. Dans une deuxième partie, nous
leur avons demandé, pour les quatre objectifs retenus suite à l’étude de la littérature
d’identifier les facteurs qui permettaient d’atteindre ces objectifs. Il aurait été intéressant de
pouvoir interroger les enseignants sur les objectifs mis en avant dans la première partie, mais
cela aurait impliqué de réaliser le questionnaire en deux phases, ce qui était impossible pour
des raisons pratiques. Enfin, une troisième partie comportait des questions sur des données
personnelles, notamment l’âge et les années d’expérience dans l’enseignement. Une copie du
questionnaire est disponible en annexe.
La première partie demandait aux enseignants de juger de l’importance qu’ils accordent à un
certain nombre de critères proposés pour déterminer si un travail pratique est bon ou pas. La
liste de critères incluait les quatre objectifs sélectionnés après l’étude de la littérature. Les
enseignants avaient la possibilité de nuancer leur avis sur chaque critère selon cinq échelons :
très important, assez important, indifférent, peu important et pas du tout important. Les
enseignants avaient en outre la possibilité d’indiquer dans un deuxième temps d’autres
facteurs qu’ils jugent importants mais qui ne se trouvaient pas dans la liste.
Pour pouvoir procéder à un traitement qualitatif des résultats, nous avons attribué une note à
chaque échelon (très important = 2, assez important = 1, indifférent = 0, peu important = -1,
pas du tout important = -2) et calculé pour chaque facteur l’importance moyenne attribuée par
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Chapitre 2 Méthodologie
les enseignants. Nous avons également déterminé l’écart-type de cette moyenne afin de
différencier les facteurs qui faisaient l’unanimité de ceux qui polarisaient les enseignants.
Dans la deuxième partie, nous avons demandé aux participants d’évaluer l’influence d’une
liste de facteurs sur l’atteinte des quatre objectifs retenus. Au vu de la longueur de cette partie,
les participants ont été divisés en deux groupes. Le groupe A (15 personnes) devait évaluer
l’atteinte des objectifs « compréhension de la théorie » et « motivation des élèves » tandis que
le groupe B (17 personnes) devait évaluer l’atteinte des objectifs « apprentissage de la
manipulation » et « apprentissage de la méthode scientifique ». Comme pour la première
partie, les participants avaient ensuite la possibilité d’indiquer librement d’autres facteurs
qu’ils jugent importants. Nous avions d’abord prévu de proposer les mêmes facteurs pour
chaque objectif afin d’avoir l’étude la plus complète possible, mais nous avons finalement
préféré adapter la liste de facteurs à chaque objectif afin de raccourcir la durée du
questionnaire. Les enseignants avaient à nouveau la possibilité de nuancer leur avis selon cinq
échelons: influence très positive, plutôt positive, indifférente, plutôt négative ou très négative.
Pour le traitement des résultats, nous avons attribué une note à chaque échelon
(très positive = 2, plutôt positive = 1, indifférente = 0, plutôt négative = -1, très négative = -2)
et calculé pour chaque facteur l’influence moyenne attribué par les praticiens. Nous avons
également déterminé l’écart-type de cette importance afin de différencier les facteurs qui
faisaient l’unanimité de ceux qui polarisaient les praticiens.
32 enseignants ont répondu au questionnaire. La répartition des enseignants selon le nombre
d’années d’expérience dans l’enseignement indique que ce sont majoritairement des
enseignants peu à moyennement expérimentés (< 10 ans d’expérience) qui ont répondu au
questionnaire (N = 22, 69 %). La tendance se retrouve également dans l’âge des participants,
avec une majorité de répondants âgés de moins de 45 ans (N = 21, 66 %). Ces deux
observations peuvent s’expliquer en partie par l’envoi du questionnaire aux étudiants du cours
de didactique romande de chimie. En l’absence de données démographiques sur les
enseignants de chimie du secondaire II du canton de Vaud, il est impossible de savoir si la
répartition des répondants est représentative de la profession ou pas.
2.2 Entretiens
Le questionnaire a l’avantage de pouvoir facilement récolter l’avis de beaucoup de personnes.
Il se prête cependant peu à l’étude en profondeur de sujets complexes et ne permet pas
l’émergence de réponses imprévisibles. Afin de palier à ces défauts, nous avons choisi de
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Chapitre 2 Méthodologie
compléter les informations récoltées dans le questionnaire par des entretiens individuels
d’environ une heure réalisés avec deux enseignants volontaires.
Pour guider la discussion, nous nous sommes basés sur une liste de questions qui suivaient la
problématique définie dans le questionnaire. Nous avons commencé par chercher à déterminer
les objectifs que les deux enseignants cherchaient à atteindre avec les travaux pratiques, puis
nous avons cherché à savoir comment ces enseignants faisaient pour atteindre ces objectifs.
Ces entretiens nous ont permis d’obtenir des réponses plus complètes et plus fouillées que le
questionnaire.
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Chapitre 3 Les objectifs d’un bon travail pratique
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Chapitre 3 Les objectifs d’un bon travail pratique
(Domin, 1999a ; DeKorver & Towns, 2015 ; Pogačnik & Cigić, 2006 ; Galloway, Malakpa &
Bretz, 2016 ; Moore, 2006).
Parmi les autres objectifs mentionnés dans les publications consultées, on trouve l’acquisition
de compétences sociales ou de travail en équipe (DeKorver & Towns, 2015 ; Moore, 2006), la
familiarisation des élèves avec le processus scientifique (DeKorver & Towns ; Moore),
l’approfondissement de concepts vus en cours (Pogačnik & Cigić, 2006), les compétences
cognitives et psychomotrices (Galloway et al., 2016), une meilleure compréhension du
fonctionnement de la science (DeKorver & Towns ; Moore) et un intérêt accru pour l’étude
des sciences (Moore).
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Chapitre 3 Les objectifs d’un bon travail pratique
Objectif Importance
Le TP permet aux élèves de mieux comprendre la théorie du cours 1.56
Le TP permet aux élèves de travailler en toute sécurité 1.55
Le TP permet aux élèves de mieux comprendre la démarche 1.50
scientifique
Le TP permet aux élèves de développer leur autonomie 1.28
Le TP motive les élèves pour l'étude de la branche 1.19
Le TP comporte une marche à suivre claire et complète pour les 0.88
élèves
Les résultats du TP sont reproductibles de manière fiable 0.88
Le TP permet d'apprendre aux élèves à réaliser une ou plusieurs 0.84
manipulations
L'organisation du TP favorise les interactions entre les élèves 0.84
(nécessité de s'entraider, travail en commun, etc)
Le TP favorise les interactions entre l'enseignant et les élèves 0.38
Le TP est facile à mettre en place et à ranger 0.38
Le TP génère peu de déchets 0.38
La performance des élèves est facile à évaluer 0.34
Le matériel nécessaire pour le TP est bon marché 0.19
Tableau 1: Importance moyenne accordée par les enseignants à différents critères et objectifs d'une séance de travaux
pratiques. Echelle : 2 = très important, 1= assez important, 0 = indifférent, -1 = peu important, -2 = pas du tout important.
Parmi les autres critères considérés comme très importants, on trouve la sécurité des élèves
(+ 1.55) et le développement de leur autonomie (+ 1.28). Il est probable que la sécurité des
élèves ne soit pas mentionnée dans la littérature car les auteurs considèrent qu’elle va de soi.
Quant au développement de l’autonomie des élèves, son absence dans la littérature s’explique
vraisemblablement par le fait que plusieurs des articles consultés traitent de la problématique
des travaux pratiques à l’université, où les élèves ont déjà en grande partie appris à travailler
de manière autonome.
L’importance moindre accordée par les praticiens à l’apprentissage de techniques de
manipulations (+ 0.84) s’explique probablement également par cette différence de public. Les
travaux pratiques de chimie au secondaire II n’ont pas toujours vocation à être
professionnalisants, contrairement à ceux effectués à l’université. Cette distinction a été mise
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Chapitre 3 Les objectifs d’un bon travail pratique
en avant par l’une des personnes interrogées lors de l’entretien, qui ne vise à atteindre cet
objectif que pour les classes dites « scientifiques » (OS math-physique ou biologie-chimie).
Cette première partie nous permet tout de même de valider a posteriori le choix de nos quatre
objectifs pour une analyse détaillée, puisque tous ont été généralement considérés comme
plutôt importants ou très importants par les enseignants. Parmi les autres objectifs mentionnés
comme plutôt importants (> 0.50), si les moyens d’atteindre certains semblent évidents
(sécurité des élèves, clarté de la marche à suivre et reproductibilité des résultats), d’autres
auraient certainement mérités que l’on s’y intéresse également (développer l’autonomie des
élèves et favoriser les interactions entre élèves).
Outre les objectifs prédéfinis soumis à l’appréciation des enseignants, ces derniers avaient
également la possibilité de suggérer d’autres objectifs ou critères qu’ils jugent importants.
Cette possibilité a été utilisée par 16 d’entre eux. Certains ont suggéré des objectifs ou des
critères qui rejoignaient les objectifs de motivation, de compréhension de la théorie ou
d’apprentissage de la démarche scientifique, ce qui illustre encore l’importance accordée à ces
critères par les enseignants.
Parmi les autres objectifs mentionnés, on trouve la durée des travaux pratiques (notamment
dans l’idée d’avoir le temps de réaliser les activités prévues sans stress), le fait d’avoir un lien
avec le thème du cours, la possibilité d’utiliser le travail pratique pour faire découvrir un
nouveau sujet abordé plus tard en cours et la possibilité de pouvoir rédiger un rapport traitant
du travail pratique.
Enfin, deux enseignants ont mentionné l’importance de travailler des objectifs différents lors
de séances successives. Cette idée a également été mentionnée comme particulièrement
importante lors de l’un des deux entretiens. L’enseignante interrogée considère en effet que
« c’est difficile de répondre « qu’est-ce qu’un bon TP », on devrait plutôt dire « qu’est-ce
qu’un bon ensemble de TP ». Cette opinion est basée sur le fait que l’on ne peut pas travailler
tous les objectifs voulus lors d’une seule séance de travaux pratiques, et qu’il est donc
important de considérer l’ensemble des sessions pour atteindre les objectifs généraux fixés
pour le curriculum. Les deux enseignants interrogés soulignent par ailleurs que certains
objectifs sont généralement mutuellement exclusifs. Ils font par exemple la différence entre
les travaux pratiques à visée motivationnelle, voire ludique, et les travaux pratiques qui visent
à aider l’élève à mieux comprendre la théorie du cours. Il semble donc nécessaire de
considérer les travaux pratiques comme un ensemble dont les différentes unités peuvent et
doivent avoir des buts variés.
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Chapitre 3 Les objectifs d’un bon travail pratique
Au-delà des objectifs différents qui peuvent être recherchés, la variation des travaux pratiques
dans les thèmes abordés, dans les techniques utilisées et dans les modes de travail (procédure
détaillée ou plus libre) a été mentionnée comme objectif en soi pour augmenter la motivation
de l’enseignant.
Il est à noter que les enseignants interrogés en entretien ont tous deux mentionné adapter les
objectifs selon le public cible. Pour les travaux pratiques réalisés dans les classes de 1C ou de
discipline fondamentale, les objectifs sont plutôt la motivation des étudiants et l’illustration de
la théorie vue au cours, tandis que la compréhension de la théorie, l’apprentissage de
techniques de manipulation et la maîtrise de la méthode scientifique sont mis en avant plutôt
pour les classes d’option spécifique biologie/chimie.
12
Chapitre 4 Améliorer la compréhension de la théorie
13
Chapitre 4 Améliorer la compréhension de la théorie
philosophie de travaux pratiques ouverts, axés sur une certaine liberté offerte à l’élève pour
traiter une question ou un problème, trouve de nombreux échos dans la littérature. Ces
approches sont regroupées sous le terme « inquiry based laboratory » (travaux pratiques basés
sur l’investigation). Smith (2012a), par exemple, propose le même type de solutions, et a ainsi
conçu dix expériences axées sur ce principe susceptibles d’être implémentées dans un cours
de niveau secondaire II (Smith, 2012b). Ce type de travaux pratiques trouve un bon écho
auprès des étudiants, qui rapportent une meilleure compréhension de la matière comparé aux
travaux pratiques traditionnels, notamment parce qu’ils sont plus engagés dans la
compréhension et ne se contentent pas de suivre la procédure (Deters, 2005).
Il semble exister, selon la littérature, une réticence des maîtres de chimie à mettre sur pied ce
type d’exercices, notamment en raison d’une complexité perçue accrue de la conception et de
l’encadrement de ce type de travaux pratiques (Cheung, 2011). Les travaux pratiques utilisant
un protocole détaillé distribué aux élèves ont évidemment l’avantage de simplifier
considérablement la logistique et l’organisation des séances. Heureusement, la littérature
propose également des ressources et des outils pour aider à l’implantation de ce genre de
travaux pratiques (Smith, 2012b ; CollegeBoard, 2013). L’ordinateur peut également être un
outil logistique intéressant, par exemple en simplifiant les phases de collecte ou d’analyse des
données à travers un programme ou un script dédié (Domin 1999a).
Un autre problème rencontré avec les protocoles de type « recette » fournis aux élèves est
qu’ils contiennent souvent énormément d’informations, beaucoup trop pour que l’élève puisse
les traiter efficacement et en tirer une compréhension de ses actions. En effet, la quantité
d’informations que nous pouvons traiter dans notre mémoire de travail est limitée (Johnstone,
1984, 1997). Des études sur la cognition ont montré que la performance des élèves diminuait
drastiquement dès que le nombre d’informations à traiter simultanément dépassait 5 ou 6
(Johnstone). Il est clair que le nombre d’informations contenues dans une instruction d’un
protocole peut facilement dépasser ce nombre. L’expert dans un domaine, lui, ne traite pas
plus d’informations, mais en regroupe automatiquement plusieurs en une seule afin de
faciliter le processus de réflexion, un processus appelé chunking (Johnstone, 1997). Le
processus étant automatique, il est particulièrement difficile pour l’enseignant de repérer ce
type de problème. C’est une des raisons pour lesquelles des choses qui nous semblent simples
peuvent poser des problèmes insurmontables à nos élèves.
Afin de limiter ces problèmes cognitifs, Johnstone (1984) suggère plusieurs angles
d’amélioration. L’expérience, et le protocole qui va avec, peuvent être simplifiés par le retrait
d’informations non-pertinentes et une meilleure mise en valeur des informations importantes.
14
Chapitre 4 Améliorer la compréhension de la théorie
15
Chapitre 4 Améliorer la compréhension de la théorie
Facteur Effet
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter leurs résultats 1.73
L'expérience réalisée est en lien avec le cours 1.53
Lors du TP, l'enseignant explique les éléments théoriques 1.07
L'évaluation se fait sous forme de rapport 1.07
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter la procédure
0.93
utilisée
L'expérience réalisée est liée à la vie quotidienne 0.73
Le protocole détaille la marche à suivre de l'expérience 0.67
Le protocole contient des questions portant sur la théorie 0.47
Tableau 2: Effet moyen de différents facteurs sur la compréhension de la théorie par les élèves lors d'une séance de
travaux pratiques. Echelle : 2 = très positif, 1 = plutôt positif, 0 = indifférent, -1 = plutôt négatif, -2 = très négatif.
Les pistes qui se dégagent ici sont donc différentes de celles suggérées par la littérature. En
effet, le fait que les élèves doivent établir eux-mêmes la marche à suivre, point essentiel de
l’approche par investigation suggérée par de nombreux auteurs pour améliorer la
compréhension de la théorie, est considéré par les enseignants comme ayant seulement un
effet faiblement positif (+ 0.47). Les enseignants considèrent même qu’un protocole détaillé a
un effet plus positif sur la compréhension (+ 0.67). Ce point semble toutefois polariser les
enseignants, puisque l’écart-type pour ces deux items et relativement élevé. L’une des
enseignantes interrogée en entretien a par exemple rejoint la littérature en mentionnant
l’approche par investigation comme une des pistes utilisées pour améliorer la compréhension
des élèves.
L’utilisation de « pre-labs », autre piste mentionnée dans la littérature, est considérée comme
n’ayant quasiment pas d’influence sur la compréhension de la théorie par les élèves (+ 0.27).
Dans les entretiens, les enseignants interrogés nous ont confirmé n’utiliser que rarement cette
possibilité. Quand ils le font, c’est uniquement pour des raisons de temps, parce que la séance
est trop courte pour réaliser les tâches de préparation à ce moment. Une enseignante
interrogée mentionne cependant essayer de faire des expériences simples, qui « doivent […]
16
Chapitre 4 Améliorer la compréhension de la théorie
prendre dix minutes [à l’enseignant] », afin de diminuer le stress des élèves pour faciliter leur
compréhension. On retrouve ici, sous une forme un peu modifiée, la suggestion de Johnstone
(1984, 1997) de diminuer le nombre d’informations à traiter par l’élève. A la place de
diminuer le nombre d’informations contenues dans une instruction, on diminue le nombre
d’informations à traiter dans la séance entière de travaux pratiques.
La prévalence d’éléments liés à la rédaction d’un rapport ou à la discussion d’éléments précis
lors de l’évaluation semble suggérer que, pour les enseignants, une bonne partie de la
compréhension de la matière se fait après la séance de travaux pratiques, au moment où
l’élève revient sur ce qu’il s’est passé pour tenter d’en faire sens. Cette piste, bien que
différente de celles mentionnées dans la littérature, n’est pas incompatible avec l’approche par
problème et les « pre-labs », mais pourrait être utilisée en complément à ces techniques.
Les deux enseignants interrogés en entretien utilisent également volontiers les travaux
pratiques pour faire découvrir aux élèves un nouveau chapitre du cours. Ces séances ont pour
but de faire découvrir une partie de la théorie du nouveau chapitre par les élèves. L’un des
enseignants a par exemple mentionné la possibilité de faire un travail pratique sur la
miscibilité avant de traiter ce thème en cours pour que les élèves découvrent par eux-mêmes
la règle du « qui se ressemble s’assemble ». Pour utiliser les travaux pratiques de cette façon,
il importe, selon le même enseignant, d’utiliser une expérience simple, nécessitant peu voire
pas de prérequis. Le protocole doit également contenir une liste de questions qui peuvent
servir à guider la réflexion de l’élève vers la découverte d’un principe général.
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Chapitre 5 Favoriser l’apprentissage de la méthode scientifique
18
Chapitre 5 Favoriser l’apprentissage de la méthode scientifique
pistes données ici semblent par conséquent ne suivre que partiellement celles données dans la
littérature.
Facteur Effet
Lors du TP, l'enseignant vérifie que les élèves réalisent
1.29
correctement les manipulations
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter leurs résultats 1.29
L'expérience réalisée est en lien avec le cours 1.24
L'expérience réalisée est liée à la vie quotidienne 0.88
Les élèves doivent établir la marche à suivre eux-mêmes 0.88
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter la procédure
0.82
utilisée
Avant d'arriver à la séance de TP, l'élève doit réaliser une activité
0.59
pertinente (revoir la théorie, faire un exercice, ...)
Lors du TP, l'enseignant explique les éléments théoriques 0.59
Le protocole contient un rappel de la théorie 0.53
L'enseignant s'assure que tous les élèves atteignent le but prévu 0.47
L'expérience favorise les échanges entre les binômes (mise en
0.41
commun des résultats, travail fragmenté entre les binômes, ...)
Le protocole contient des questions théoriques 0.41
L'enseignant laisse les élèves libres d'échouer 0.41
L'évaluation se fait sous forme de test pratique direct (l'enseignant
0.35
observe l'élève)
Le protocole détaille la marche à suivre de l'expérience 0.29
Lors du TP, l'enseignant montre les manipulations à réaliser 0.29
L'évaluation se fait sous forme de rapport 0.12
L'évaluation se fait sous forme de test pratique indirect
-0.35
(l'enseignant juge les résultats de l'élève)
L'évaluation se fait sous forme de test -0.41
L'évaluation se fait sous forme de rapport prérédigé à compléter
-0.65
par l'élève
Tableau 3: Effet de différents facteurs sur l'apprentissage de la méthode scientifique par les élèves lors d'une séance de
travaux pratiques. Echelle : 2 = très positif, 1 = plutôt positif, 0 = indifférent, -1 = plutôt négatif, -2 = très négatif.
Le haut score des facteurs “lien avec le cours“ et “lien avec la vie quotidienne“ s’explique
peut-être par un souci de motiver les élèves à l’étude du problème (voir aussi chapitre 7.2).
Un commentaire d’un enseignant est particulièrement intéressant à ce sujet : « L'élève doit
avoir un but motivant qui nécessite l'usage de la méthode scientifique. Ce but n'est pas
forcément la méthode scientifique en soi. » Cette piste, qui n’est pas forcément mise en avant
dans la littérature, nous semble intéressante pour son utilité pratique dans la conception de
travaux pratiques qui viseraient cet objectif.
L’importance accordée par les enseignants au guidage de l’élève lors des manipulations
s’explique peut-être par le temps limité disponible pour une séance de travaux pratiques dans
le cadre du secondaire II. Il peut en effet sembler peu constructif de laisser l’élève utiliser du
temps à recommencer une manipulation qu’il aurait échouée lorsque le but du travail est de
provoquer une réflexion générale sur la manière d’agencer des manipulations pour arriver au
résultat voulu. De plus, l’impact de l’échec et de la répétition des manipulations sur la
19
Chapitre 5 Favoriser l’apprentissage de la méthode scientifique
motivation de l’élève est probablement négatif. Il peut donc sembler raisonnable de sacrifier
la possibilité d’échouer, et donc la nécessité de comprendre ses échecs pour les corriger,
même si ces évènements font partie intégrante du processus scientifique.
Les pistes développées par les enseignants semblent donc viser principalement à créer de la
motivation chez les élèves pour l’étude d’un phénomène. Cette motivation pourrait être
nécessaire pour amener les élèves à fournir l’investissement requis pour ce type de travail
pratique, plus élevé que lorsqu’il s’agit simplement de suivre une procédure (Galloway et al.,
2016).
20
Chapitre 6 Apprendre à manipuler les outils du laboratoire
21
Chapitre 6 Apprendre à manipuler les outils du laboratoire
Facteur Effet
Lors du TP, l'enseignant vérifie que les élèves réalisent
1.71
correctement les manipulations
Le protocole contient des illustrations du matériel utilisé 1.12
Le protocole détaille la marche à suivre de l'expérience 1.06
L'évaluation comprend une partie pratique 1.00
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter la procédure
1.00
utilisée
Le protocole contient des explications pour la réalisation des
manipulations (comment utiliser un appareil ou une pièce de 0.94
verrerie, etc)
Lors du TP, l'enseignant montre les manipulations à réaliser 0.76
L'évaluation se fait sous forme de test pratique direct (l'enseignant
0.71
observe l'élève)
Avant d'arriver à la séance de TP, l'élève doit réaliser une activité
pertinente (revoir la théorie, lire un document ou regarder une 0.65
vidéo sur l'appareil ou la méthode utilisé, ...)
Lors de l'évaluation, les élèves doivent commenter leurs résultats 0.65
L'expérience favorise les échanges entre les binômes (mise en
0.41
commun des résultats, travail fragmenté entre les binômes, ...)
L'évaluation se fait sous forme de rapport 0.18
L'évaluation se fait sous forme de test pratique indirect
0.18
(l'enseignant juge les résultats de l'élève)
Le protocole contient un rappel de la théorie 0.00
Les élèves doivent établir la marche à suivre eux-mêmes -0.06
L'évaluation se fait sous forme de rapport prérédigé à compléter
-0.29
par l'élève
L'évaluation se fait sous forme de test -0.53
Tableau 4: Effet de différents facteurs sur l'apprentissage des techniques de manipulation en laboratoire par les élèves
lors d'une séance de travaux pratiques. Echelle : 2 = très positif, 1 = plutôt positif, 0 = indifférent, -1 = plutôt négatif, -2 =
très négatif.
22
Chapitre 6 Apprendre à manipuler les outils du laboratoire
Comme dans la littérature, les pistes développées ici sont très éloignées de celles suggérées
pour les autres objectifs. Il semble donc clair que le développement de compétences de
manipulation chez l’élève nécessite des séances travaux pratiques dédiées à cet objectif.
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Chapitre 7 Augmenter la motivation des élèves
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Chapitre 7 Augmenter la motivation des élèves
Facteur Effet
L'expérience réalisée est liée à la vie quotidienne 1.47
L'expérience réalisée est en lien avec le cours 1.33
L'enseignant s'assure que tous les élèves atteignent le but prévu 1.00
Lors du TP, l'enseignant vérifie que les élèves réalisent
0.93
correctement les manipulations
Lors du TP, l'enseignant explique les éléments théoriques 0.93
L'expérience réalisée est amusante ou spectaculaire 0.73
Le protocole détaille la marche à suivre de l'expérience 0.67
Lors du TP, l'enseignant montre les manipulations à réaliser 0.67
L'expérience favorise les échanges entre les binômes (mise en
0.60
commun des résultats, travail fragmenté entre les binômes, ...)
L'évaluation se fait sous forme de test pratique indirect
0.33
(l'enseignant juge les résultats de l'élève)
Les élèves doivent établir la marche à suivre eux-mêmes 0.27
L'évaluation se fait sous forme de rapport 0.20
L'évaluation se fait sous forme de test pratique direct (l'enseignant
0.13
observe l'élève)
L'évaluation se fait sous forme de rapport prérédigé à compléter
0.00
par l'élève
Avant d'arriver à la séance de TP, l'élève doit réaliser une activité
-0.20
pertinente (revoir la théorie, faire un exercice, ...)
L'enseignant laisse les élèves libres d'échouer -0.40
L'évaluation se fait sous forme de test -0.40
Tableau 5: Influence de différents facteurs sur la motivation des élèves lors d'une séance de travaux pratiques. Echelle : 2
= très positif, 1 = plutôt positif, 0 = indifférent, -1 = plutôt négatif, -2 = très négatif.
La question de la motivation est ressortie dans les deux entretiens que nous avons fait passer.
Dans les deux cas, il semble qu’il s’agit de l’un des objectifs importants des deux enseignants
interrogés. Ceux-ci ont de nombreuses pistes pour l’atteindre. En plus des points déjà
identifiés dans le questionnaire, sur lesquels les enseignants sont souvent revenus, les deux
personnes interrogées ont mentionné la possibilité de réaliser une manipulation qui donne un
résultat esthétiquement plaisant, par exemple pour la vue, l’odorat, voire le goût. Le passage
par les sens est, selon eux, un bon moyen de favoriser la motivation des élèves. L’un des
enseignants mentionne également le fait de réaliser quelque chose que les élèves puissent
ensuite ramener à la maison. L’approche problème a également été mentionnée par
l’enseignante interrogée comme suscitant plus de motivation chez les élèves que l’utilisation
de protocoles détaillés. Dans ce genre de travaux pratiques, les élèves ont la possibilité de
suggérer des hypothèses et des choses à essayer, et semblent généralement satisfaits de
pouvoir laisser libre cours à leur créativité et d’avoir prise sur le déroulement de la séance.
Il nous semble que cette problématique de la motivation des élèves a une très grande
importance pour les deux enseignants interrogés. Ceux-ci semblent y avoir plus réfléchi qu’à
d’autres objectifs, et avoir souvent de nombreuses pistes pour atteindre ce but. Cette
observation pourrait être simplement un hasard lié au faible nombre de personnes interrogées.
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Chapitre 7 Augmenter la motivation des élèves
Nous pensons cependant que cet aspect motivationnel est analysé couramment par les
enseignants en raison de la facilité de lecture de la motivation des élèves, par rapport à
d’autres paramètres moins faciles à observer comme les apprentissages théoriques ou
pratiques. L’enseignant a ainsi plus de feedback à sa disposition pour ajuster sa pratique afin
de traiter cette problématique, et peut donc plus facilement maîtriser cet aspect de son
enseignement.
Le fait qu’une motivation accrue des élèves aux travaux pratiques se retrouve lors des cours
n’est pas forcément observé. L’enseignante interrogée en entretien mentionne qu’il peut
certainement s’agir d’un levier si on arrive à faire le lien entre le contenu du cours et celui du
TP. Cependant, elle nuance en expliquant n’avoir jamais donné de cours sans donner de TP à
côté, et n’avoir donc pas de point de comparaison.
Les pistes suggérées pointent souvent vers la possibilité de créer quelque chose pour accroître
la motivation des élèves, par opposition à l’observation ou l’étude d’un phénomène. Il est
intéressant de constater le peu d’accent qui est généralement mis sur cet aspect de la chimie
dans l’enseignement, alors que le but de cette discipline au niveau académique ou industriel
est très souvent la création ou la fabrication de substances à petite ou grande échelle.
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Chapitre 8 Conclusion
8 Conclusion
A l’aide d’une revue de la littérature combinés à un questionnaire et des entretiens auprès des
enseignants de chimie du secondaire II, nous nous sommes intéressés aux objectifs que
devraient viser les travaux pratiques de chimie du secondaire II, et aux moyens d’atteindre ces
objectifs. Nous avons mis l’accent sur trois objectifs d’apprentissage élèves différents : la
compréhension de la théorie, les techniques de manipulation et la méthode scientifique. Nous
avons complété notre étude avec un quatrième objectif : l’accroissement de la motivation des
élèves.
En ce qui concerne la compréhension de la théorie, la littérature suggère fortement de
remplacer les protocoles directifs très présents dans les gymnases par des expériences
ouvertes basées sur l’investigation d’une thématique ou la résolution d’un problème.
L’utilisation de « pre-labs », soit des activités liées à l’expérience que l’élève doit réaliser
avant de venir à la séance de travaux pratiques, a également des effets positifs sur
l’apprentissage. Du côté des enseignants, la plupart suggère de compléter la séance par la
rédaction d’un rapport dans lequel l’étudiant doit commenter l’expérience réalisée et les
résultats obtenus.
Pour développer la méthode scientifique chez les élèves, l’utilisation d’expériences basées sur
l’investigation au lieu de protocoles directifs est là aussi recommandée dans la littérature. De
plus, ces expériences devraient porter sur des thématiques simples pour lesquelles l’élève
maîtrise bien la théorie, afin que celui-ci puisse se concentrer sur la démarche scientifique et
surtout être acteur à part entière de cette démarche. Les enseignants, eux, mettent l’accent sur
des éléments susceptibles de soutenir la motivation de l’élève, probablement parce que
l’engagement dans une démarche scientifique demande plus d’investissement de la part de
l’élève que la simple exécution d’un protocole.
L’apprentissage de techniques de manipulation est facilité, selon la littérature et les
enseignants, par des protocoles descriptifs précis, complétés par des illustrations et schémas
de la technique à appréhender. La littérature suggère également la possibilité de fournir à
l’élève avant la séance des ressources lui permettant de se familiariser avec les techniques à
employer avant la séance déjà. Les enseignants quant à eux soulignent leur rôle à jouer dans
cet apprentissage en tant que guide de l’élève, notamment en validant ou corrigeant les gestes
de l’élève durant la séance.
Enfin, pour motiver les élèves lors des travaux pratiques, la littérature suggère à nouveau
l’utilisation de l’approche par investigation plutôt que les protocoles descriptifs. L’expérience
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Chapitre 8 Conclusion
28
Chapitre 9 Références
9 Références
Archambault, J. et Chouinard, R. (2009). Vers une gestion éducative de la classe. Bruxelles, Belgique :
Groupe de Boeck.
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29
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Chapitre 10 Annexe
10 Annexe
10.1 Copie du questionnaire
Question 1 :
On vous demande d'évaluer un TP nouvellement créé. Pour votre analyse, quelle importance
attribuez-vous aux critères suivants?
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Chapitre 10 Annexe
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Chapitre 10 Annexe
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Chapitre 10 Annexe
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Chapitre 10 Annexe
Question 6 :
Quel est votre profil d’enseignant ?
4) Disciplines(s) enseignées(s)
□ Chimie
□ Biologie
□ Physique
□ Mathématiques
□ Autre
5) Seriez-vous d'accord d'être contacté pour un entretien d'environ une heure pour
discuter plus en détails?
□ Oui
□ Non
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Résumé
A l’aide d’une revue de la littérature combinée à un questionnaire et des entretiens auprès des
enseignants de chimie du secondaire II, nous nous sommes intéressés aux objectifs que
devraient viser les travaux pratiques de chimie du secondaire II, et aux moyens d’atteindre ces
objectifs. Nous avons mis l’accent sur quatre objectifs différents : la compréhension de la
théorie, l’apprentissage de techniques de manipulation, la familiarisation avec la méthode
scientifique et la motivation des élèves.
En ce qui concerne la compréhension de la théorie, la littérature suggère l’utilisation
d’expériences ouvertes basées sur l’investigation d’une thématique ou la résolution d’un
problème, ainsi que d’utiliser des « pre-labs », soit des activités liées à l’expérience que
l’élève doit réaliser avant de venir à la séance de travaux pratiques. Les enseignants suggèrent
la rédaction d’un rapport dans lequel l’étudiant doit commenter l’expérience réalisée et les
résultats obtenus.
Pour développer la méthode scientifique chez les élèves, l’utilisation d’expériences basées sur
l’investigation au lieu de protocoles directifs est là aussi recommandée dans la littérature. Les
enseignants, eux, mettent l’accent sur des éléments susceptibles de soutenir la motivation de
l’élève pour cette tâche exigeante.
L’apprentissage de techniques de manipulation est facilité, selon la littérature et les
enseignants, par des protocoles descriptifs précis, complétés par des illustrations et des
schémas de la technique à travailler. Les enseignants soulignent également leur rôle à jouer
dans cet apprentissage en tant que guide de l’élève.
Enfin, pour motiver les élèves lors des travaux pratiques, la littérature suggère à nouveau
l’utilisation de l’approche par investigation plutôt que les protocoles détaillés. L’expérience
devrait aussi avoir trait à la vie quotidienne de l’élève. Cette piste est également mentionnée
par les enseignants, de même que l’utilisation d’une expérience esthétiquement plaisante, ou
visant à la création d’un produit concret, et la nécessité pour cet objectif d’éviter l’échec de
l’élève.
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