Memoire Alex Ruba Lundi Isp Bunia
Memoire Alex Ruba Lundi Isp Bunia
Memoire Alex Ruba Lundi Isp Bunia
DEDICACE
A toi, KERENA GBOKA, ma tante paternelle et ton époux, Richard TSANDIA
ALIGO pour m'avoir élevé et montré le chemin de l’école, surtout pour vos sacrifices
consentis à mon égard combien de fois inoubliables ;
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est le fruit des efforts conjugués de plusieurs personnes.
Sans elles, il nous serait difficile de le réaliser. Ainsi, nous serons taxé d’ingrat si nous
passons sans pour autant reconnaître tous ces bienfaits.
Avant tout, nous adressons nos sincères remerciements au Chef de Travaux
MUHINDO SYAVULIKA Badone pour avoir accepté volontiers la direction de ce travail
en dépit de ses multiples travaux. Grâce à son esprit de collaboration, ses remarques
et surtout ses orientations pertinentes et constructives, nous sommes arrivé au bout
de cette étude.
Nous adressons nos sentiments de reconnaissance à toutes les autorités
académiques et administratives de l’ISP/BUNIA pour le type d’organisations qui nous
avons été favorable durant 5 années d’études dans cette Institution. Tous les
enseignants qui ont contribué à notre formation méritent de même des honneurs. Nous
réitérons ainsi notre gratitude aux Professeurs DHEDYA BUNGANDE, VITAMARA
MASIMENGO, BAPOLISI BAHUMA, BURA PULUNYO, MATESO LOCHA, RR’DDA BELO,
MAIDIKA ASANA ; au Docteur BAGAMBA ARAALI, aux Chefs de Travaux MASHEKA
MUGISHO, LOKPARI BASSA, TIBASIMA SALIRE, DJOMBU KOBA et MALOBI PATO.
Nos sentiments de gratitude s’adressent, en outre, aux familles d’ADRIKO
AMUDHA et ATIKI pour l’hospitalité et les bienfaits réservés à notre égard.
Notre profonde reconnaissance s’en va à l’étudiante DZ’VENGA NGAVELE pour
nous avoir confié sa machine afin de finaliser ce travail. Il en va de même à BAHATI
NGABU qui nous a aidé dans ce même sens. Ces gestes louables sont restés gravés
dans notre cœur.
Nous voulons exprimer également notre reconnaissance à MAMBO DUMBA,
ALONI KOKOLE, AMORI BETI et SAMBO AMULE pour leur soutien matériel, financier
et moral à notre faveur.
Que tous les camarades avec qui nous avons passé des moments de partages
scientifiques reçoivent nos sincères remerciements. Nous pensons alors
particulièrement à la bienveillance de AGASURU VORANDAMBE, ONDOMA EDJIDRA,
BUNGISE KANAMALI, MUGASA WARA, DJOMBU WA JIBU, LONDJIRINGA GBOMBU,
BALIKARAHE TIBASIMA, BONEBANA KASEMIRE, MAYONE BUSSI, YONGHOLE
IDRINGHI et MINDRERU ANVIKO.
~ iii ~
Enfin, que tous ceux qui ont manifesté de loin ou de près leur bienveillance à
notre égard mais dont les noms n’ont pas trouvé place sur ces modestes pages,
veuillent recevoir l’expression de notre sincère reconnaissance.
RUBA ALEX
~ iv ~
% : Pourcentage
ABS : Abstention
ACCT : Agence de Coopération Culturelle Technique
B : Bien
CAC : Communauté Anglicane du Congo
CONV. CATH : Conventionnée Catholique
CP : Conventionnée protestante
CS : Complexe Scolaire
EPESP : Enseignement Primaire, Secondaire Et Professionnel
f : Fréquence
FEC : Fédération des Entreprises du Congo
G1 : Première année de Graduat
G2 : Deuxième année de Graduat
INST : Institut
ITV : Institut Technique Vétérinaire
L1 : Première année de Licence
L2 : Deuxième année de Licence
LNA : Littérature Négro-Africaine
M : Moyenne
MINEPESP : Ministère de L’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel
N : Effectif ou taille de l’échantillon
N0 : Numéro
Q : Qualification
RDC : République Démocratique du Congo
TB : Très Bien
~1~
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
l’enseignant à se doter d’une base didactique solide et d’une bonne formation. Comme
le souligne MUHINDO (2017 :4) : « Enseigner est une démarche qui consiste à conduire
un enseigné vers un ensemble de doctrines qui sont ressenties comme inconnues ou
étrangères. Pour cela, l’enseignant doit poser un acte organisé qui s’inscrit dans un
ensemble cohérent et hiérarchisé conformément aux objectifs ».
A lire ABDI (2015 :26), l’on semble détecter que dans l’ensemble du monde
américain, il se pose aussi un problème d’enseignement de la littérature négro-
africaine francophone ou anglophone. Aux USA comme au CANADA, si certains aspects
sont abordés avec les élèves sur l’histoire de cette littérature négro-africaine, il se note
que certaines nouveautés des années 2000 surtout dans le contexte purement africain
et y compris de nouveaux auteurs héritiers de premières approches de la Négritude ne
sont pas suffisamment exploités. Il ne s’agit pas seulement de la question de la
documentation pour les écoles, mais de l’intérêt. La dimension historique rétrospective
est plus abordée dans ces pays en ce sens que les auteurs les plus connus et enseignés
restent ceux de la Négro-renaissance, du Niagara, qu’ils soient anglophones ou
francophones. Le problème soulevé ainsi est celui du régionalisme. Le rêve européen,
la migritude sont des thématiques de moins en moins abordés pourtant faisant partie
de cette littérature négro-africaine.
Dans les Antilles (HAÏTI, CUBA, MARTINIQUE ET JAMAÏQUE), la ferveur de la
négritude et de la nouvelle africaine se sentent intégrées dans l’enseignement de la
littérature négro-africaine. Mais les questions les plus importantes et les informations
les plus outillées et enrichies sont surtout données à l’Université, les écoles ne
bénéficiant que des fragments des matières. Il se constate aussi que des auteurs
purement africains ne sont pas tellement enseignés même pour ce qui concerne leurs
productions textuelles. Le mythe de la défense des droits des Antillais par la Revue
Légitime défense semble encore prendre le dessus dans les systèmes d’enseignement
de cette littérature en défaveur de l’ensemble du monde négro-africain. Ainsi, les
enseignants se butent surtout à un problème du programme et du système
d’enseignement, malgré les riches documentations dont ils disposent. Toutefois, ils
n’ont pas tellement accès à plusieurs informations concernant cette littérature qui
évolue en Afrique subsaharienne et à Paris, quelle que soit la force informative de
l’internet. Par conséquent, les apprenants consomment des matières éclectiques et
~3~
partielles, le régionalisme étant alors le facteur qui gangrène cet enseignement dans
les Antilles. Cela pourrait se lire implicitement dans l’écrit critique de SELIM LANDER
(2013 : 46).
En Afrique de l’Ouest aussi, il se pose le problème de cet enseignement. Le
pays en enseignement bilinguisme semble exploiter deux programmes francophone et
anglophone. Ainsi, les élèves du système anglophone ne découvrent généralement que
des auteurs négro-africains anglophones alors que les francophones s’intéressent
seulement à la littérature négro-africaine francophone, pourtant en abordant un seul
pôle, on restreint la véritable histoire de cette littérature quoiqu’il faut se limiter à un
champ précis. Cette séparation linguistique de la littérature négro-africaine contribue
à la marginalisation des apprenants du grand complexe historique et littéraire de la
Négritude. Le NIGERIA est l’un de ces pays à connaître ce problème relatif aux matières
à donner aux élèves. Le problème devient ainsi géopolitique et linguistique (RIBADEAU
DUMAS, 2017).
Au Sénégal, de même, aussi bien dans les écoles secondaires générales et des
arts, le séparatisme dans les matières de la Négritude se fait voir. Il n’y a qu’à
l’Université que le phénomène de la littérature négro-africaine d’expression anglaise
est expliqué aux étudiants avec seulement quelques noms qui sont cités sans profonds
détails aux étudiants qui font le Français. Les étudiants anglophones ne bénéficient
qu’aussi des auteurs et de l’histoire seulement de la littérature négro-africaine
anglophone. Cette séparation du mode d’enseignement est logique, mais très
déficitaire en ce sens qu’elle ne permet pas aux enseignants de donner le maximum
d’informations possibles sur la survie normale de cette littérature dans un cadre spatial
et contextuel. Les enseignants se retrouvent ainsi limités par le langage du programme
et les conditions d’expression ou de langue, malgré leur qualification ou documentation
(L’HEUREUX et MARIE-HELENE, 2009).
Par ailleurs, dans beaucoup de pays francophones de l’Afrique centrale, le
recours à l’emploi de l’approche par compétences dans des écoles secondaires est une
réalité vécue. Cette approche mettant les élèves à l’avant-plan dans la construction
des matières rendrait paresseux les enseignants qui comptent plus sur les efforts des
apprenants. Ainsi, intégrée dans le contexte de l’enseignement de la littérature négro-
africaine, elle se révèle inefficace, car à eux seuls sans des guides harmonieux, les
~4~
élèves ne sont pas en mesure de fournir des informations plus adaptées et enrichies
sur différents chapitres de la littérature négro-africaine.
Ainsi, au Cameroun, par exemple, la littérature comme discipline scolaire pose
problème dans son enseignement du fait précisément de l’absence d’une culture
intégrante préexistante clairement définie. Ensuite, les classes terminales du cycle
supérieur du secondaire camerounais ont un personnel enseignant peu qualifié et
excessivement sous rémunéré. Enfin, les prestations des enseignants jugées
insuffisantes suite à la mise en œuvre de l’approche par compétences sont soulevées
en termes des défaillances. En outre, l’effectif pléthorique et le désintéressement des
élèves à la leçon en font également un autre défi à relever (ANONYME, s.d). Le
bilinguisme est un autre problème à cet enseignement de littérature au Cameroun
(OYONO, 2009 : 45).
En Guinée Conakry, le problème du système éducatif lié à l’enseignement de
français constitue une inquiétude pour les écrivains tout comme les autorités scolaires,
car l’on constate une baisse progressive du niveau de formation des élèves dans cette
branche. TAMSIR (2014) estime qu’écrire sans être lu est un réel malaise. Quant à
l’enseignement de la littérature négro-africaine, le personnel enseignant est en
situation de classe malformée. ¾ sont les tiers faibles ou on les a appelés les non
formables, c’est-à-dire le niveau est tellement bas, en bref, cela reflète en quelque
sorte la qualité du personnel. En plus de cela, la massification dans les salles de classes,
le ratio qui impacte sur la prestation des enseignants et à l’appropriation des matières
par les apprenants. La sous-qualification des enseignants est un fléau qui s’est répandu
dans les écoles secondaires guinéennes depuis des décennies, donc, on enregistre
58% des enseignants aux écoles publiques ayant un diplôme inférieur au baccalauréat
de même que les écoles privées, soit 22% de cas. Donc, les meilleures écoles en
Conakry sont des écoles dans lesquelles nous avons des étrangers qui enseignent. A
côté de ces faits, nous soulignons la négligence de la lecture par les enseignants et
élèves. A Conakry, rares sont les élèves et les étudiants voire même des citoyens qui
se rendent dans les bibliothèques pour la lecture. Cette situation fait inquiéter les
écrivains et les éditeurs. Malgré, l’augmentation du nombre de points de lecture ou
compte tenu de l’avènement de « Conakry, capitale mondiale du livre », le taux de
fréquentation reste faible dans les bibliothèques. Quelques citoyens expliquent les
~5~
raisons pour lesquelles ils ne lisent pas beaucoup : « J’aime lire, mais souvent, tu peux
te rendre dans une bibliothèque pour demander un livre et on répond qu’il n’existe
pas. En bibliothèque, on te demande de revenir à nouveau, tu reviens, la situation
reste identique. Franchement, cela ne nous facilite pas la tâche. Explique cette jeune
Guinéenne » « on n’a pas l’accès facile aux bibliothèques, les livres sont très chers (le
Rapport de Système éducatif Guinéen : diagnostic et perspective …) Cette situation
contribue à la dégradation de la qualité de l’enseignement du français en général et
de la littérature négro-africaine.
Au Burkina-Faso, l’enseignement de la littérature négro-africaine écrite est
inscrit dans tout le programme de français des classes de secondaire. Les enseignants
abordent la littérature négro-africaine de manière magistrale et théorique de sorte que
les élèves n’acquièrent pas de connaissances significatives sur cette littérature
(ARNAUD KOUEDRAGU, 2015)
L’état de lieu de l’enseignement de la littérature négro-africaine dans le
secondaire au Mali (1960-1965) montre la nécessité d’une rénovation de cet
enseignement fondé sur les ressources de l’environnement socio-culturel de l’élève et
de l’école. Le problème constaté relève l’influence négative des situations socio-
économiques et culturelles des vies des Maliens sur l’éducation scolaire des enfants en
ce sens que non seulement les apprenants semblent déconcentrés pour l’instruction
mais aussi les enseignants en sont infectés. De là, l’organisation de l’enseignement en
faveur, par exemple, de la littérature négro-africaine reste encore faible ouvrant le
terrain aux matières insuffisantes que consomment les apprenants (SEKOU, 2001).
A lire SONGOSSAYE (2014) dans La didactique de la poésie, du roman et du
théâtre africain en langue française, l’on découvre tout de suite que les œuvres et les
auteurs africains d’expression française sont souvent enseignés dans la globalité. Ainsi,
les études thématiques sont privilégiées au détriment de spécificités littéraires. Une
observation attentive des contenus du programme d’enseignement révèle que peu
nombreux sont les intitulés qui optent pour une approche pour des aspects structuraux
et narratologiques des œuvres africaines d’expression française aussi bien dans les
Institutions Supérieures et Universitaires d’enseignement que dans les écoles
secondaires surtout.
~6~
méconnaissance des types de leçons à enseigner dans ces classes étant l’une des
preuves. A cela s’ajoute aux options normales et techniques, la réduction sensible de
nombre d’heures surtout dans les écoles privées, ce qui impose aux enseignants la
restriction du champ de leur enseignement. Et dans les milieux ruraux, le réel problème
réside surtout dans la sous-qualification des enseignants et l’insuffisance de la
documentation.
Lors d’un entretien oral fait avec quelques enseignants de la Chefferie des
Kakwa au moment des vacances, certains se sont plaints de l’enseignement de la
littérature négro-africaine francophone suite à sa méthode, à ses matières, à ses
documents, etc. Pour nous rendre compte de cette situation, nous avons consulté les
cahiers de quelques élèves. Nous avons découvert que chez certains élèves, la leçon
n’a pas été donnée et que chez les autres, elle a été enseignée d’une façon superficielle
et désordonnée. Eu égard à cet échantillon de problème, nous avons jugé bon
d’étendre l’étude pour nous imprégner profondément de la situation de l’enseignement
de la littérature négro-africaine dans cette Chefferie. Pour relancer cette recherche,
nous nous sommes posé la question principale suivante :
- Quels sont les freins ou les difficultés liées à l’enseignement de la littérature
négro-africaine francophone dans les classes de cinquième année secondaire
de la Chefferie des Kakwa ?
De cette question principale, nous avons déduit une question secondaire :
- Quelles sont les causes de ces difficultés d’enseignement de la littérature négro-
africaine francophone dans les classes de cinquième année secondaire de la
Chefferie des Kakwa ?
0.2. Hypothèse
Selon BONNOT, cité par VITAMARA (2019 :8-9), l’hypothèse est une solution
ou une réponse anticipée à la question posée ; elle est aussi une création de l’esprit
ou une invention et une conception provisoire jusqu’ à ce qu’une vérification lui enlève
son caractère d’anticipation.
CHAPITRE I. GENERALITES
1.0. Introduction
Dans ce chapitre qui porte sur les généralités, nous allons définir les concepts
clés ayant trait à notre recherche, notamment les difficultés, enseignement, littérature,
négro-africaine et francophone. La bonne compréhension desdits concepts est
nécessaire pour une meilleure connaissance de ce dont il est question dans le sujet,
car ils sont repris à travers tous les chapitres du travail.
Nous allons, en outre, tenter de décrire la littérature négro-africaine
francophone sous divers angles à savoir les objectifs généraux y relatifs, son
importance pour les apprenants, la méthode utilisée pour son enseignement, le
nombre d’heures souhaitées, les matières proposées par le législateur dans la classe
de 5ème année et la marche de la leçon de littérature.
1.1 Définition de quelques concepts
1.1.1 Difficulté
Dans le cadre de notre recherche, les difficultés ou les freins résideront chez
les enseignants dans plusieurs problèmes qu’ils rencontrent et manifestent lors de
l’exercice de leur tâche, c’est-à-dire celle de l’enseignement.
~ 12 ~
1.1.2. Enseignement
La lecture de ces définitions fait ressortir, dans cette étude, deux conceptions
de l’enseignement. Dans un premier temps, il s’agit de l’exploitation méthodique,
~ 13 ~
1.1.3. Littérature
La littérature est l’ensemble des œuvres littéraires. Elle est tout usage
esthétique du langage, même non écrit (le petit Robert : 1978).
Pour le Grand Robert (2016), la littérature est l’ensemble des œuvres écrites,
dans la mesure où elle porte la marque des préoccupations esthétiques reconnue pour
telle dans le milieu social où elles circulent ; elle fait aussi allusion aux activités qui s’y
rapportent.
1.4.4. Négro-africain(e)
C’est un adjectif composé, utilisé pour désigner ce qui est relatif aux Noirs. Le
terme (littérature) négro-africaine est choisi pour identifier cette littérature produite
~ 14 ~
dans les langues occidentales par des écrivains qui se réclamaient d’une identité
commune, d’un fond culturel africain ancestral et d’une expérience socio-culturelle et
historique commune : l’esclavage et la colonisation. C’est en fait tout ce qui s’exprime
dans le mouvement de la négritude. Ainsi, nous considérons la littérature négro-
africaine comme la manifestation et partie intégrale de la civilisation africaine. Et même
lorsqu’elle se produit dans un milieu culturellement différent, anglo-saxon, aux USA,
dans les îles ibériques à Cuba et au Brésil. Elle mérite d’être rattachée à l’Afrique tant
le résultat de ces métissages conserve les caractères de l’Afrique originelle
(KESTERLOOT, 1967 :5).
1.1.5. Francophone
C’est aussi l’un des aspects qui expliquent l’importance de la littérature négro-
africaine, et partant de son enseignement.
Une leçon de littérature a pour but de mettre les élèves en contact avec les
grands courants de pensée et de sensibilité. Il est important de ne pas se limiter au
seul courant littéraire occidental, mais surtout s’appesantir sur la littérature négro-
africaine d’expression française. Il s’agit d’informer les élèves de différents courants
littéraires, d’écrivains représentatifs de ces courants et leurs œuvres respectives, ainsi
que l’évolution de ces différentes littératures (MUHINDO, 2018 :48).
Ce sont ces objectifs qui définissent aussi en quelque sorte les différentes
matières que les enseignants pourront construire dans le cadre de la littérature négro-
africaine. Leur réussite ou échec pourra refléter le niveau des difficultés que les
enseignants éprouvent.
Le programme national est le document qui prévoit les matières à étudier pour
une année dans chaque classe par domaine ou branche.
Avant de prés enter les matières ou les sujets à aborder pour l’enseignement
de la littérature négro-africaine francophone, il nous est important de jeter un regard
sur l’outil dans lequel nous avons puisé ou tiré nos prévisions. Le document officiel de
base auquel nous nous sommes référé pour prélever les matières à aborder pour cette
sous-branche est le programme national de 2005. C’est un document qui compte 165
pages et met l’accent particulier sur l’expression orale et écrite. Il met à la disposition
de l'enseignant plusieurs matières. Il revient à celui-ci de définir, de délimiter ou
déprécier l’essentiel à étudier dans sa prévision des matières. Ce document présente
deux types d’objectifs : les objectifs d’intégration et les objectifs intermédiaires.
C’est grâce au programme national que l’enseignant se fixe sur les branches,
sous-branches et le nombre d’heures. Ce dernier se résume dans ce qu’on appelle
l’horaire ou charge horaire. L’horaire est la répartition des heures pour chaque
discipline et chaque degré de formation. Ainsi, chaque année d’étude au niveau de
formation possède un horaire qui lui soit spécifique compte tenu de ses conditions
psychologiques et pédagogiques. Autrement dit, il s’agit pour chaque discipline donnée
de déterminer son importance réelle ou sa pondération par rapport à l’ensemble
(LWAMBA, 1984 :58).
L’horaire vise la répartition des tâches journalières à l’heure et des branches
prévues, dit IBEKI (2001 :92). Il favorise l’alternance des leçons pour éviter la
monotonie de la discipline.
Voici le tableau présentant l’horaire de cours de français par degré et selon le
programme national.
~ 18 ~
N0 SECTIONS 1e 2e 3e 4e 5e 6e
1 Littéraire 10 8 5 5 5 5
2 Scientifique 10 8 5 5 5 5
3 Commerciale et gestion 10 8 6 6 6 6
4 Techniques industrielles 10 8 6 5 4 3
5 Agricole 10 8 6 5 4 4
6 Technique sociale 10 8 5 5 4 4
7 Techniques féminines 10 8 6 5 5 5
8 Pédagogique 10 8 6 6 5 5
Malgré cette prétention que cette charge est insuffisante pour dispenser le
cours de français dans les classes de 5èmeannée, il se note que concrètement sur
terrain, ces heures ne sont pas respectées. Le plus souvent, elles connaissent de larges
réductions. Dans le cas contraire, au cours, des réunions et des circonstances
imprévues, l’invitation des enseignants au centre d’Examens d’Etat pour l’oral et la
correction de direction réduisent davantage les chances de maximiser les matières en
vertu des heures retenues. Pour les options techniques, la réduction est si sensible que
ces six heures que l’on pense être favorables, déçoivent davantage, car sur l’ensemble
d’heures obtenues après réduction, l’on récupère les heures pour la correspondance
française. La part réservée au français proprement dit est minime. Voilà l’une des
raisons pour lesquelles la littérature s’enseigne très peu dans ces classes même si le
programme national n’en tient tellement pas rigueur.
~ 19 ~
Ainsi, à notre avis, quelle que soit la particularité des options, du moins la
littérature négro-africaine devrait avoir les mêmes chances d’exploitation pour les
apprenants, puisqu’elle relève de toute l’histoire des Noirs sans distinction aucune. Les
caractères spécifiques de ces options ne devraient pas être un prétexte pour
restreindre le champ d’apprentissage de la littérature en général et celle dite négro-
africaine. Voilà comment le programme est discriminatoire à l’égard des options
techniques en privilégiant plus les options générales. Les enseignants pourraient se
buter à cette première contrainte liée au programme national et ses instructions.
Toutefois, soucieux de la formation des élèves, c’est à l’enseignant de s’organiser pour
les aider à découvrir ce qui est nécessaire de découvrir sur les Noirs et leur histoire
littéraire depuis les origines jusqu’à ce jour, qu’il dispense cours dans les options
générales (pédagogie, scientifique, littéraire) ou techniques (commerciale, sociale,
industrielle, construction, agronomie, vétérinaire, etc.).
l’achèvement trop tôt des matières risquerait de laisser les élèves inoccupés pour le
reste de temps. Le retard dans ce document montre que les matières seront
inachevées pour l’année scolaire et la formation des élèves en pâtira. Le contenu de
ces prévisions par rapport aux différentes matières de la littérature doit être cohérent.
Des textes d’auteurs français ne pourront pas donner naissance à une matière de la
littérature négro-africaine à moins que ce soient des textes de la critique de la
littérature négro-africaine. Ainsi, il faut une coïncidence entre les langages des textes,
leurs auteurs et les points à aborder sur la littérature négro-africaine. Sinon, les
apprenants ne pourront absolument comprendre très peu de choses et se perdront
dans l’histoire de cette littérature. Un ordonnancement des matières doit se faire de
manière à éviter le grand retard ou avancement.
De tout ce qui précède, le retard ou l’avancement connu dans ces documents
indique également la précipitation s’est-il dire le mauvais dosage de la matière, la
mauvaise conception de prévisions de la part de l’enseignant. Pour cette raison,
l’enseignant doit veiller à la bonne élaboration et exécution de ces documents pour
qu’ils soient bénéfiques et profitables aux apprenants. Ces documents ont, par
ricochet, fait une partie de notre recherche à travers notre questionnaire adressé aux
chefs d’établissements et aux enseignants de français en 5e année du secondaire de la
Chefferie des Kakwa.
Si ces facteurs sont respectés, les prévisions des matières devront être en
communication harmonieuse avec les manuels.
1.5. Les manuels de base de l’enseignement de la littérature négro-africaine
francophone
Les manuels sont des documents nécessaires pouvant accompagner le
programme national.
Le Larousse (2008), les conçoit comme un petit livre qui renferme les notions
essentielles d’une science, d’une technique.
Pour REY (1970), les manuels sont des ouvrages didactiques, les livres
présentant les notions essentielles d’une science, d’une technique.
A propos de l’acception « manuels », MUHINDO (2018) explique : « les
manuels sont sans doute des livres à partir desquels les enseignants tirent des leçons
prévues par le programme national à donner aux élèves. Sans ces documents, les
~ 21 ~
enseignants risqueront d’enseigner les hérésies aux apprenants ». Donc, les manuels
sont des documents dont l’enseignant se sert pour puiser les matières à enseigner aux
élèves en rapport avec le programme national. Il existe plusieurs types de manuels
pédagogiques, à savoir les manuels scolaires ainsi que les livres des enseignants. Nous
ne prétendons pas donner une liste exhaustive de tous ces ouvrages ou manuels
relatifs à l’enseignement de la littérature négro-africaine. Néanmoins, il nous est utile
d’épingler les plus importants parmi lesquels nous avons les manuels utilisés et les
manuels consultés.
1.5.1. Les manuels de base utilisés
Les manuels usuels de base qui peuvent servir pour l’enseignement de la
littérature sont les suivants :
- Littérature négro-africaine francophone d’André CNOCKAERT (2003). Il
comprend 160 pages dans son ensemble. Ce manuel contient quasiment tous
les points relatifs à l’étude de la littérature négro-africaine prévus par le
programme national. Il étale dans son fond le panorama historique,
l’introduction à cette littérature, le mouvement de la négritude, un roman de
combat anticolonial, les revues et une annexe ou une petite collection des textes
de différents auteurs africains et une brève bibliographie. Compte tenu de sa
richesse, il est adapté pour toutes les classes du degré terminal. Depuis 2003
jusqu’à ce jour, de nombreux faits historiques et littéraires ont hâté la littérature
négro-africaine. Se limiter à exploiter cette version de 2003, ce serait restreindre
les matières. La multiplicité de ses versions et éditions le rend parfois insuffisant
de manière à le compéter avec d’autres ouvrages.
- Littératures francophones d’Afrique Centrale, Anthologie scolaire (1955)
l’ouvrage de base qui donne sa configuration propre à tout l’édifice a été publié
en 1992 sous le titre de Littérature francophone. C’est une Anthologie
complétée par un guide pédagogique. Comme son précédent, l’ouvrage
présente des auteurs et les œuvres déjà largement connus et reconnus, mais
aussi un choix très ouvert des textes des auteurs encore jeunes, parfois peu
diffusés hors de leurs pays. Certains des auteurs et d’œuvres sont des classiques
francophones témoignant de l’innovation culturelle et de la richesse littéraire
africaine. L’ouvrage retrace ou présente les littératures des pays de l’Afrique
~ 22 ~
DESSHUI (2010) fait remarquer que pour beaucoup d’écoles, les enseignants
n’exploitent pas les méthodes qu’il faut pour des types de leçons qu’il faut. A ce sens,
il souligne que la diversité de méthodes pour une leçon n’est pas un mal ; mais le choix
de la méthode fondamentale est un atout.
ADISEME, cité par MWAMI (2017), dit que pour bien enseigner, il faut
connaître la matière à enseigner ou la méthode. L’assimilation des matières aussi
rendra bonne la manipulation des méthodes (BUSHA, 2018 :54).
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, l’essentiel s’est focalisé sur les généralités dans lesquelles
nous avons tenté de définir les concepts clés liés à la thématique, d’énumérer les
manuels de base utilisés et consultés pour l’enseignement de la littérature négro-
africaine et également de présenter l’importance de cette leçon, ses objectifs, les
matières prévues par le programme national dans les classes de cinquième année. En
fin, nous avons évoqué la démarche méthodologique appropriée à cet enseignement.
~ 26 ~
Quant à son climat, nous sommes d’avis avec AYIKI (1996 :5) qui dit que la
Chefferie des Kakwa-Inga est couverte d’une savane herbeuse et arborescente de
l’Ouest vers l’Est et du Nord au Sud. Son climat est du type tropical humide avec deux
alternances des saisons : la saison pluvieuse est plus longue que la saison sèche.
Quant au mythe de leur origine, certains travaux que nous avons consultés
présentent deux versions du mot Kakwa.
La première source est celle issue du travail d’APAMBA (2016 :20-23) qui
stipule que les Kakwa se reconnaissent tous comme les descendants ou les fils de YEKI
qui aurait vécu sur les collines Karabe ὰ Gulumbi au Soudan du Sud. Cet ancêtre
mythique aurait donné naissance à douze enfants parmi lesquels l’un d’entre eux
mordait ses frères lorsqu’un conflit dégénère. Il fut surnommé « kakwani » (mordeur).
La descendance de Kakwani aurait alors pris et adopté le pluriel de ce mot Kakwa pour
se désigner.
La seconde source est moins probable d’après notre critique. C’est celle qui
affirme qu’au départ les Kakwa s’appelaient « Kuî ». Ils étaient de redoutables guerriers
qui causèrent des dégâts à leurs adversaires. Les blessures causées par ces derniers
ressemblaient à celles faites par les dents « kálá ». Ainsi, en se référant aux traces de
morsures de dents « Kuwa » étant substantif issu de l’infinitif de « Koza » (mordre),
ils se seraient surnommés Kakwa.
Partant de ces deux explications ayant deux sources différentes mais évoquant
les mêmes réalités, il nous convient d’affirmer que le mot Kakwa est un néologisme né
à partir d’un acte de défense que le Kakwa utilisait à l’égard de ses frères et des
adversaires.
~ 28 ~
C’est vers 1881, avec l’avènement des arabisés dont les Egyptiens et les
Madhistes qu’une organisation politique chez les Kakwa aurait vu le jour (WUlly,
1996 :6).
Vers les années 1896, les Belges mirent fin à l’esclavage en chassant les
arabisés par leur lettre N-2030. A du 04 décembre 1979 (ASIKI, 2009 :11). Ils réunirent
les Kakwa sous une seule collectivité ou Chefferie divisée en cinq sous-collectivités
appelées Groupements. Ces groupements sont KUMURU, au centre, ADUMI, au Sud,
DRISO à l’Est, INZI, à l’Ouest et RUMU au Nord.
Il est à noter qu’avant même l’époque coloniale, le groupe de Kakwa qui s’est
jadis installé dans le Territoire d’Aru appelé aujourd’hui les Kakwa-Inga forment la
Chefferie des Kakwa.
succession des chefs. Actuellement celle-ci est dirigée par TSUKIA LIKAMBO David
intronisé le 07/02/2019 en remplacement de son père défunt répondant au nom de
LIKAMBO ARABA DRUPA.
C’est dans cette Sous-Division que se trouvent les écoles de la Chefferie des
Kakwa, laquelle a constitué notre terrain de recherche.
C’est à partir de la liste codée des écoles que la Sous-Division dispose que
nous avons recensé 40 écoles des réseaux confondus organisant les classes de 5ème
~ 30 ~
année pour l’année scolaire en cours, c’est-à-dire 2018-2019 dans la Chefferie. Nous
avons les écoles non conventionnées, conventionnées catholiques, protestantes de 11e
CAC, de la CECA 20 et les écoles privées.
Toutes les écoles qui sont mises à notre disposition où est tiré notre échantillon
présentent des particularités. Certaines écoles organisent une seule option, d’autres
en ont deux ou plus. Plusieurs écoles organisent la section pédagogique et ensuite les
humanités littéraires. Ces écoles sont éparpillées dans la Chefferie.
2.3. Echantillonnage
La recherche étant une démarche parcimonieuse, elle s’exerce rarement sur
toute la population. Elle sollicite une intervention d’un échantillonnage, c’est-à-dire
l’extraction d’un certain nombre d’éléments.
C’est grâce aux réponses de cette catégorie d’acteurs ciblés et retenus que
nous pourrions généraliser notre observation sur l’ensemble de la population.Pour
sélectionner les écoles en vue de constituer notre échantillon, nous avons attribué un
numéro à chaque école à partir de la liste de la Sous-Division, puis nous les avons
transcrits sur des bouts des papiers bien enroulés, enfin déposés ou glissés dans une
boîte de piles fermée correctement et ouverte après l’agitation avant l’extraction.
Ainsi, le tirage s’est fait sans remise des bouts de papiers l’une après l’autre
pour toutes les vingt écoles. Cependant, les écoles tirées comprenaient leurs chefs
d’établissements, enseignants et élèves. Pour les écoles organisant deux ou plusieurs
options, nous avons procédé par la même méthode pour ne retenir qu’une option avec
son enseignant.
Quant aux élèves, nous avons procédé de la même façon tout en nous référant
à la liste actualisée des registres d’appel du mois et cela toujours en fonction de 50%
dans chaque école.
~ 32 ~
Les écoles retenues dans lesquelles notre investigation s’est déroulée ont
couvert différents réseaux et tous les cinq Groupements de la Chefferie. Le tableau
suivant en donne une précision.
Sous ce point, nous allons présenter la démarche que nous avons entreprise
pour conduire notre investigation ou étude.
Notre recherche a eu lieu à partir d’un questionnaire d’enquête que nous avons
conçu et élaboré dans un premier temps comprenant en général 12 questions visant
les enseignants qui œuvrent dans les classes de 5ème année du secondaire, ensuite les
élèves de ladite classe, enfin les chefs d’établissements confondus. Avant la descente
sur terrain, ce questionnaire a été soumis à la correction de l’encadreur et cela a
conduit à une modification d’une de questions s’adressant aux enseignants. Cette
modification s’est faite en subissant un éclatement de la question numéro six (6) pour
en faire une septième. Cette dernière aborde différents aspects (cf. questionnaire)
Notre questionnaire a été multiplié dans deux endroits différents. Une bonne
partie de copies destinées aux élèves et la totalité de celle des enseignants a été
multipliée à Ariwara, un centre de négoce implanté dans la Collectivité des Zaki. C’est
au centre de négoce d’Ingbokolo que nous avons vidé le reste des items sans que nous
ayons passé par les écoles. Cela nous a paru possible et sûr grâce à la rencontre qui
a été organisée par les autorités de la Division Educationnelle Provinciale Ituri II à
l’intention de tous les chefs d’établissements ainsi que les gestionnaires des écoles
confondues. A l’occasion de cette rencontre, nous avons pris contact avec les chefs
d’établissements des écoles concernées.
Comme souligne RR’DDA (2018 :77) quand le questionnaire est prêt, il faut
l’administrer. Pour cela, il faut dans certains cas obtenir des autorisations
administratives et en informer les répondants. Il est conseillé d’avoir un sponsor, ce
qui donne à l’enquête une note de crédibilité. C’est ainsi que grâce à l’attestation de
recherche scientifique délivrée à notre faveur par l’ISP/BUNIA, elle nous a permis
~ 35 ~
Nous avons constaté un décalage de deux jours par rapport à la date prévue
pour le déroulement de cette opération. L’opération de l’administration du test et de
ramassage selon nos prévisions allaient se limiter à la date du 05/02/2019 mais elle a
été finalisée le 07/02/2019.
Pour le Petit Robert (1978), le mot méthode vient du latin « methodus ». Donc,
c’est une marche ou un ensemble de démarches que suit l’esprit pour découvrir les
vérités (dans les sciences).
VITAMARA (2019 :26), note que, les méthodes diffèrent des techniques en ce
sens que la méthode est une démarche raisonnée, ordonnée, employée en vue
d’atteindre l’explication d’un phénomène qu’on étudie tandis que les techniques sont
des outils ou des instruments de travail qui permettent la collecte des données.
Ainsi, pour notre présent travail, nous avons recouru à deux méthodes :
Cette méthode nous permet d’interpréter les données chiffrées. Les données
recueillies ont été présentées et transformées en pourcentage. La formule utilisée se
présente comme suit :
𝐹
%= × 100
𝑁
Légende :
- %= Pourcentage
- F= Fréquence
- N = Taille de l’échantillon
~ 37 ~
Cette méthode nous a aidé à établir les rapports existant entre les réponses
fournies par les enseignants, les élèves, les chefs d’établissements enquêtés dans
toutes ces écoles.
Selon UVONJI (2014 :5), cité par ASIMWE, l’enquête par questionnaire sert à
administrer à une population donnée, choisie un questionnaire en vue de recueillir son
opinion ou ses avis sur une question.
technique afin de nous rendre compte de la cohérence qui existe entre les réponses
que nos enquêtés nous ont fournies. Donc, nous avons soumis les enseignants, les
élèves, les chefs d’établissements des écoles sélectionnées (ciblées) à des questions
relatives à la littérature négro-africaine francophone auxquelles ils ont répondu par
écrit.
Cette méthode a été utile pour nous dans la mesure où elle a aidé à recueillir
des données à partir de la Chefferie des Kakwa dans le cas concret, les Groupements
défunts et l’historique de la Chefferie à partir des archives. Elle nous a permis de nous
imprégner du nom de toutes les écoles qui ont organisé les classes de 5ème année et
cela à partir de la liste codée de la Sous-division.
- L’enseignement de la LNA ;
- Nombre d’heures de la leçon programmée par l’enseignant ;
- Méthode utilisée pour enseigner cette leçon ;
- Les ouvrages de base employés ou consultés par la LNA ;
- Motivation des élèves à cette leçon ;
- Appréciation de la leçon par les élèves ;
- Les difficultés rencontrées lors de la prestation ;
- Les matières ou points à aborder ;
- Les solutions aux difficultés (recyclage, changement de la méthodologie, etc.)
Les variables énumérées ci-haut sont considérées comme des indices ou signes
qui présentent les difficultés en LNA dans les classes de 5ème secondaire dans les écoles
de la Chefferie des Kakwa. Pour couvrir les données relatives à ces données, nous
avons surmonté quelques difficultés rencontrées.
Conclusion partielle
3.1. Introduction
Ce chapitre est consacré à la présentation des résultats issus de données
récoltées auprès des enseignants des classes de 5ème année, des élèves desdites
classes et des chefs d’établissements concernés. Toutes ces données sont organisées
dans des tableaux allant de 3 à 16 et présentées en pourcentage.
Titres Effectif %
Anthologie 5ème 3 15
Niveau B1, 2 4 20
Roman d’Aimé CESAIRE et de L. GONTRAN 2 10
Notes de cours de LNA 3 15
Les grands auteurs français du PN 2 10
Littérature négro-africaine 4 20
Recherches 1 5
Aucun ouvrage 1 5
Total 20 100
Méthodes Effectif %
Ex positive 7 35
Aucune méthode 1 5
Interrogative 3 15
Active 7 35
Inducto-déductive 2 10
Total 20 100
En considérant le tableau no11, 7 préfets, soit 35%, ont jugé nulle la motivation
des élèves pendant l’enseignement de la littérature négro-africaine lors de leurs visites.
5 préfets des études, soit 25%, ont estimé faible cette motivation ; 4 préfets des
études, soit 20%, ont évalué élevée cette motivation ; et 4 autres, soit 20%, l’ont
jugée moyenne.
3.3.3. Tableau No12 : Visite effectuée par les préfets des études au cours
de la leçon de LNA
Visite Effectif %
OUI 12 60
NON 8 40
Total 20 100
3.4. Données relatives aux propos (avis) des élevés de 5ème année
3.4.1. Tableau No 13 : Effectivité de la leçon de la LNA à l’année scolaire
2018-2019
Sur 213 élèves enquêtés, 111, soit 52,11%, affirment avoir suivi cette leçon
contre 102 élèves, soit 47,89%, qui n’en ont pas bénéficié au cours de l’année scolaire
2018-2019.
Le tableau no14 montre que 88 élèves enquêtés, soit 41,31%, jugent mauvaise
la leçon enseignée qu’ils reçoivent dans leurs écoles ; 81 élèves, soit 38,03%, la
considèrent bonne. 36 enquêtés la déclarent très bonne et 8 élèves, soit 3,76%, se
sont abstenus.
Sur 213 élèves enquêtés, 117 élèves, soit 54, 93%, ont donné de fausses
réponses par rapport à la matière de la littérature négro-africaine francophone ; 8
élèves soit 3,76%, ont préféré garder silence.
Le tableau n0 16 indique que 13 enquêtés, soit 65%, sont des diplômés d’Etat ;
7 enseignants enquêtés, soit 35%, sont des gradués et aucun enseignant enquêté
n’est licencié.
Conclusion partielle
4.0. Introduction
Ce chapitre est consacré à la discussion des résultats de notre recherche ou
enquête sur terrain, lesquels ont été présentés dans le chapitre précédent. Au sortir
de cette discussion, nous essayerons d’éclairer l’opinion sur les résultats globaux de la
recherche entreprise. Pour entamer ce point, nous allons expliquer le concept
discussion.
Deux enquêtés exploitent l’ouvrage de grands auteurs africains. Il est clair que
ces documents contiennent des matières sur la LNA, mais des informations
superficielles ou seulement indicatives soit sur les auteurs, soit sur les origines de la
LNA et qu’elles ne peuvent pas permettre que l’on construise tous les aspects des
matières que l’on voudrait donner aux élèves. En plus, les notes de cours ont été
conçues aux étudiants, il y a lieu que les démarches qu’elles poursuivent, ne soient
pas nécessairement adaptées aux réalités des élèves. Ceux-ci n’ont pas les temps
d’aller valablement compléter les matières alors que les étudiants peuvent y arriver. Si
l’ouvrage au sujet des auteurs est important, nous pensons qu’il l’est seulement pour
la biobibliographie de ces auteurs et que parfois la dimension l’historicité de la
littérature et ses auteurs y manqueraient. Les exploiter, c’est davantage restreindre
les matières des élèves, comme l’avait bien aussi appuyé MBOKUM (2012 : 5).
Ainsi, cet auteur poursuit que la LNA dans les classes terminales du secondaire
doit être enseignée à partir de plusieurs ouvrages, voire avec des éléments critiques
provenant des articles universitaires, des thèses de doctorat, des colloques, sans
oublier les matières récoltées des échanges faits avec les auteurs ou professeurs de
littérature. De cette gamme de matières, l’on pourra alors tirer celles qui conviennent
aux élèves, cela selon leur niveau de compréhension et les recommandations du
programme national.
TIBASIMA (2008 :16) affirme qu’un manuel est un outil de travail indispensable
dans lequel l’enseignant ou l’élève trouvent les informations nécessaires à l’acquisition
~ 51 ~
des connaissances. L’enseignant qui se sépare des manuels se sépare, par conséquent
de l’éducation, de la formation. Et ce n’est pas pour autant dire que tous les manuels
sont adaptés pour tel type d’enseignements. Il est bon, pour la LNA, de cibler des
ouvrages anciens ou récents, mais le mieux serait de les confronter et en tirer des
matières qui répondent mieux aux besoins et demandes du programme national. Et
lorsque de temps en temps, les enseignants s’habituent à extraire régulièrement leurs
matières de notes de cours, cela témoigne de la carence des ouvrages. Dès ce
moment, l’enseignement cesse d’être consistant. Il devient alors éclectique. Les
apprenants sont, par conséquent, privés de bonnes matières susceptibles de les aider.
consultation des manuels. C’est dire que toutes les sources doivent être
complémentaires, les unes comblant les lacunes des autres et corrigeant les erreurs
les unes des autres.
Mais l’on ne doit pas oublier que c’est sous la collaboration avec les
enseignants que cela doit se faire. Il en va de même pour l’organisation de la charge
horaire qui crée aussi des problèmes si elle est mal traitée. Peut-être doit-il être le cas
dans cette étude ?
Cette façon de prévoir les matières ne favorise pas l’alternance des leçons et
cela entraîne un manque à gagner scientifique sur l’acquis des élèves au détriment
d’autres sous-branches. La lecture qui se fait de ces résultats, c’est aussi que lorsque
ces enseignants programment 5 heures ou 4 heures par semaine pour la littérature
négro-africaine, ils le font pour finir directement en seul coup toutes les matières
comme si l’on n’était en histoire avec des réalités des chapitres à éliminer pour de bon.
Ce problème de programmer pour une semaine pleine ou deux semaines uniquement
la littérature négro-africaine en 5ème est récurrent dans la plupart des écoles de la RDC
et fait en sorte que bon nombre d’élèves ne maîtrisent pas les matières
puisqu’abondantes et abordées d’un seul trait comme l’on doit le remarquer dans des
écoles de la ville de Kinshasa (MBOKUM, 2012 :56).
l’assimilation des matières, ce qui est une réalité peu exploitée dans la plupart des
écoles de la RDC, même ce cas existe.
Il faut noter que les approches méthodologiques exploitées par les enquêtés
s’écartent des réalités décrites par TIJSKENS (1988 :23). Il dit que la bonne méthode
est à la disposition des enseignants et dépend de l’enseignant qui l’emploie. En effet,
7 enseignants, soit 35% croient avoir exploité une bonne méthode, autrement dit la
méthode ex positive mais ne savent pas exactement la pertinence ou le déroulement
de cette leçon, car ils l’ont épargnée de l’interrogation. Ainsi exploitée seule, cette
méthode se caractérise par le magistro-centrisme ou teacher centered qui
malheureusement ne favorise pas une bonne activité dans la classe, car l’enseignant
y parle seul sans que les élèves ne contribuent. Elle ne procède pas par des synthèses
partielles pour fixer l’essentiel aux apprenants. Or l’idéal de l’actuelle pédagogie est de
développer l’activité des élèves et non de l’enseignant. Par conséquent, tenant compte
des exigences didactiques de l’enseignement de la littérature, cette méthode est à
décourager pour cette leçon. Pourtant, c’est elle qui est la plus exploitée en Chefferie
des Kakwa. C’est donc une autre variable des difficultés de cet enseignement dans
ladite Chefferie.
~ 55 ~
D’après PABA, cité par BERDOUS (2017 :9-10), l’approche par compétences
place au premier plan une démarche fondée sur les résultats d’apprentissage, quels
que soient le lieu et la forme d’acquisition ; par opposition à l’approche traditionnelle
basée sur les contenus de formation, les programmes et leur durée. Elle consiste
essentiellement à définir les compétences inhérentes à l’exercice d’un métier et à les
transposer dans le cadre de l’élaboration d’un référentiel de formation ou programme
d’études. Elle induit donc un changement de paradigme : passer d’une logique de
transmission de connaissances à une logique de développement des compétences.
L’auteur précise également que cette approche se focalise dès lors davantage sur
l’apprenant, ce qu’il a acquis au terme du programme, que sur le processus
d’enseignement lui-même (les contenus notamment). Elle implique fortement pour la
littérature la démarche expo-interrogative.
Selon OGLIO (1997 : 23), une leçon n’est donc pas une improvisation, elle a
ses étapes spécifiques qui constituent sa structure. Mais la variété des domaines d’où
proviennent les matières amène cette structure à s’y adapter, c’est-à-dire à revêtir de
plusieurs formes, ce qui donne lieu à une multiplicité des marches des leçons
auxquelles doit faire face l’enseignant, ce qui n’est pas chose facile. Et c’est cette
difficulté que les enseignants ont rencontrée dans le choix de la méthode.
Nous avons fait remarquer plus haut une diversité dans la méthodologie ou
méthodes d’enseignement. Malgré cette variété, il y a lieu que nous confirmions à
partir de ces indices constatés dans le tableau que la prestation des enseignants dans
l’exploitation de la littérature négro-africaine francophone est médiocre dans certaines
écoles et même rejeté dans les autres. La question qui est relative à cet échec est
l’ignorance des méthodes appropriées pour cet enseignement. Le même fait est aussi
~ 57 ~
constaté dans certaines écoles de Bunia lors de nos matinées pédagogiques et même
du stage de professionnalisation. Le même cas se remarque aussi dans certaines écoles
du degré terminal de Kinshasa (www. congforum.be/up/docs/enseignement en RDC.
Consulté le 29/o6/2019)
Dans une étude réalisée au Burundi, DUMONT (2012) a aussi trouvé que les
enseignants éprouvent des difficultés de méthode à cause de leur niveau de formation.
En réponse, il a proposé à titre de solution, la formation continue des enseignants et
le renforcement des outils pédagogiques.
Nous pensons que c’est une telle qui a manqué dans la Chefferie des Kakwa
qui déséquilibre constamment les enseignants à tel point que les difficultés qu’ils
éprouvent soient alors très visibles même dans les matières qu’ils donnent aux élèves.
affecter négativement la formation des élèves. Drôle de choses, comme nous, 3 chefs
d’établissements, soit 15%, ont constaté l’inexistence de cette leçon dans les
prévisions des enseignants. Pareillement à cet aspect, le tableau n0 13 portant sur
l’effectivité de la leçon de la LNA dans les classes de 5e année pour l’année scolaire
2018-2019 émanant de la part des élèves, seulement 52,14% d’élèves affirment avoir
étudié cette leçon contre 102 élèves (soit48,89%) qui ne l’ont pas étudiée.
A partir des résultats de ces deux tableaux ressort l’effectivité de cette leçon
dans la Chefferie des Kakwa quand bien même un certain nombre d’écoles demeurent
sacrifiées. Ceci prouve que la leçon de la littérature en général, et de la littérature
négro-africaine, en particulier est en souffrance dans la Chefferie, c’est-à-dire que les
enfants de ladite région ne sont pas traités de la même sorte.
Ces résultats coïncident avec les constats faits au Cameroun dans quelques
écoles des zones rurales où les enseignants n’abordent que des matières considérées
passables et s’exemptent de celles qui paraissent contraignantes. La vraie matière
relative aux successions des faits, aux contextes et lieux de différents combats menés
par les Noirs, les particularités des tendances et d’écriture sont des matières moins ou
pas exploitées. En une ou deux pages, les enseignants donnent une vue d’ensemble
de la littérature négro-africaine. Après s’en suivent les noms des écrivains et leurs
œuvres auxquels les élèves sont soumis, sans applications pédagogiques (exposés,
lectures collectives de ces œuvres) (DANIEL OYONO, 2009 : 45).
D’après ces analyses faites, les insuffisances dans les matières prévues
prouveraient les difficultés à enseigner cette leçon. Lorsque la matière inscrite dans
les prévisions ne cadre pas avec le contenu du programme national, l’enseignant risque
d’être superficiel dans l’explication et par conséquent, ce sont les élèves qui en
pâtissent. L’exploitation irrégulière des prévisions des matières est la forte expression
des difficultés qu’éprouvent les enseignants dans la formation en littérature négro-
africaine.
Selon MATESO (2018 :8), les livres ne sont non seulement pas achetés mais
aussi ne sont pas lus. Et cela fait en sorte qu’une bonne partie d’enseignants n’entrent
pas en contact avec les auteurs africains en général et congolais en particulier, lesquels
~ 60 ~
dans leurs fictions offriraient aussi des matières pour la présentation d’autres textes.
Les anthologies ainsi que d’autres manuels sont rares dans les écoles. Ces écoles sont
quasiment dépourvues des manuels à cause de plusieurs faits. Nous citons notamment
le manque d’initiative, l’absence de bibliothèques, la faible implication du
gouvernement dans la dotation ou l’équipement des écoles secondaires par des
manuels de toutes les sous-branches de français, c’est-à-dire le gouvernement
congolais s’intéresse plus aux écoles primaires. La situation de la région en cheval des
pays frontaliers en système éducatif anglophone, le manque de culture de l’exploitation
de l’internet par les enseignants lors de préparation de leurs leçons journalières.
Les analyses de ABDI (2015 :26) font voir que dans les Antilles, les écoles
martiniquaises et haïtiennes qui recèlent ce genre des cas, les résultats sont aussi
déplaisants. L’affaire n’est donc pas seulement détectée en RDC, mais aussi dans les
pays francophones en général. La loi de moindre effort que la complexité de cette
littérature n’aime, infecte les enseignants qui avouent par actions, parfois, leur
incompétence. Certes, ce n’est pas tous les cas. Les vaillants et ceux qui se débrouillent
bien, malgré le manque des ouvrages, le changement de méthodes, ou le salaire,
existent dans le monde francophone comme en RDC.
~ 61 ~
La Chefferie des Kakwa est une des constantes qui dérangent déjà un large
système d’enseignement de la littérature négro-africaine francophone. Le degré de son
appréciation et évaluation par les parties prenantes en est l’illustration.
Il ressort des analyses de ce tableau que l’appréciation faite par les élèves est
globalement positive. Après la comparaison de ces deux résultats obtenus, il convient
de dire que lesdits résultats sont divergents, ce qui veut signifier que les deux
appréciations ne vont pas dans le même sens. Pour les concilier le tableau no15 de
l’assertion relative à la matière de la LNA mérite d’être interprété.
Il se dégage que sur 213 élèves enquêtés, 117 élèves ont donné de fausses
réponses liées à la leçon (matières) de la LNA, 8 élèves (soit3,76%) ont préféré garder
silence. Donc, nous pouvons tirer la conclusion selon laquelle le rendement des leçons
de la LNA connaît un échec dans la Chefferie, car sur 100% d’élèves enquêtés, l’échec
s’élève à 54,93%. La mauvaise appréciation par les apprenants en est une variable
certaine. L’immensité des matières de cette leçon décriée par l’un des enseignants
enquêtés de la contrée est l’apanage de manque d’informations sur les sous-branches
à enseigner dans la classe de 5ème année. Cela suppose la sous-qualification et le
manque d’esprit de synthèse de l’essentiel à donner aux apprenants.
~ 62 ~
supports, matériels didactiques et assez de moyens pour s’en procurer. Ainsi, le vrai
problème qu’éprouvent ces enseignants réside dans le pilotage et la direction
(conduite) des enseignements en situation d’acte de parole et d’écrit.
La carence des matières données aux enfants, sa faible densité sont aussi des
difficultés énormes retenues. Cela rend moins riche l’enseignement si bien que les
élèves en perdent le goût.
Quoique THIERS, cité, par VITAMARA (2019 :13), ait dit que faute de moyens
financiers, les enseignants ne seront à mesure d’avoir les documents, nous pensons
que ce manque de moyens est une question de mentalité, car si l’enseignant connaît
que ce qu’il fait, c’est pour son propre bien (épanouissement et développement
personnel), pour celui des élèves et de son école en termes de management, il peut
progressivement investir et programmer pour sa formation. La méconnaissance des
méthodologies, le recours aux anciens cahiers ne sont pas nécessairement tributaires
au manque de moyens financiers. C’est un problème de manque de volonté, de
conscience professionnelle.
Le grand nombre de non qualifiés dans la Chefferie des Kakwa fait que les
innovations scientifiques, nécessitent un recyclage pour remédier aux difficultés que
connaissent ces derniers, car ils ne sont pas permis à donner cours au degré terminal
du secondaire, soit parce qu’ils sont D6, soit parce qu’ils sont gradués. Pour améliorer
leurs connaissances et les adapter aux nouvelles méthodes, les enseignants doivent
régulièrement bénéficier des séances de recyclage. A notre avis, la négligence du
recyclage comme du SERNAFOR est un des facteurs qui contribuent à la baisse du
niveau dans la prestation des enseignants et cela a un effet sur la leçon de la littérature
négro-africaine qui nécessite l’actualisation des savoirs tant les matières naissent selon
les années.
~ 65 ~
Cette inquiétude est évoquée par BAPOLISI (2018 :34), pour qui des
enseignants non pris en charge ne sont pas motivés pour assumer leur responsabilité.
Ils sont tentés de trouver d’autres sources de mobilisation des recettes pour garantir
la vie.
Cependant, dans les pays développés, qu’il s’agisse de n’importe quel type
d’école, c’est-à-dire, privée ou publique, la prime est satisfaisante. Au Canada, par
exemple, les enseignants des langues se retrouvent mieux et s’investissent
considérablement dans l’encadrement des enfants en langues. Un enseignant du
secondaire touche toute l’année 65 000U SD, c’est ce qui fait que le Canada a réussi
avec plus de chance l’organisation de l’enseignement de français (BUSHA, 2018 :73).
Mais à côté de cette question de motivation salariale, la formation de la mentalité et
conscience est prise comme un atout dans ces pays. Le salaire n’est qu’un outil
d’accompagnement.
~ 66 ~
SERNAFOR ainsi que la poursuite des études supérieures pourraient résoudre ces
difficultés comme explicitées ci-bas.
En outre, les gestionnaires des écoles tant privées, conventionnées ainsi que
publiques doivent assumer correctement leurs responsabilités à travers les visites,
l’effectivité du SERNAFOR dans les écoles pour leur bon déroulement. En outre, 2
enseignants, soit 10%, envisagent la révision du programme national ; 2 autres encore
souhaitent une bonne prime salariale pour leur motivation.
africaine en particulier évoluent sans trop de problèmes. L’on peut prendre l’exemple
des pays anglophones africains qui garantissent la littérature négro-africaine
d’expression anglaise (Ouganda, Kenya, Afrique du Sud…) contrairement à la plupart
des pays africains francophones qui s’y démènent moins.
Quant aux élèves, on leur demande de s’intéresser aux matières de ladite leçon
et de faire des lectures régulières pour permettre la bonne compréhension et
appropriation des matières enseignées. Dans un milieu où les principales
~ 69 ~
préoccupations sont économiques, nous pensons que c’est plus avec l’implication des
parents, des enseignants que les élèves peuvent se mettre au travail. Dans le cas
contraire, une telle solution, c’est leur demander quelque chose de trop. Des élèves
sans soutien des encadreurs ne sauront embrasser des matières aussi complexes que
celles de la littérature négro-africaine. Cela ne dit pas qu’il est difficile de faire travailler
les élèves. Au Sénégal, dans quelques écoles ordonnées même des milieux ruraux, ce
sont les élèves qui s’investissent aussi dans des recherches pour enrichir leurs
matières. Par des devoirs donnés de l’école, ils élargissent leurs connaissances. Cela
n’exclut pas l’implication du gouvernement dans la politique générale de la promotion
de la littérature négro-africaine.
Conclusion partielle
~ 70 ~
Enfin, la prime reçue par ces derniers est une cause secondaire de ses
obstacles mais elle peut influencer ou susciter la motivation des enseignants.
Les auteurs interrogés ont soit appuyé ces résultats, soit ils les ont nuancés.
Pour d’autres, malgré l’influence de la plupart des facteurs sur les difficultés
d’enseignement de la littérature négro-africaine dans les classes de 5ème, les facteurs
touchant à la sous-qualification des enseignants et la politique générale de
l’enseignement sont les plus fondamentaux. Il reste à nous fixer sur l’ensemble de
démarches menées jusqu’à arriver à cette confrontation étendue.
~ 71 ~
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail qui a porté sur les « Difficultés de
l’enseignement de la littérature négro-africaine francophone en 5ème année secondaire
en Chefferie des Kakwa-Inga ».
Pour bien appréhender le problème, nous sommes parti des hypothèses selon
lesquelles les enseignants de 5ème année secondaire de la Chefferie auraient des
difficultés pour enseigner cette leçon, en vertu de la théorie apprise de cours de la
méthodologie spéciale et pratique professionnelle en L1, ensuite, de notre conversation
faite avec certains enseignants et enfin, après le jet de coup d’œil (la consultation)
dans les cahiers de notes de quelques élèves de la place pendant les vacances. Nous
avons remarqué que chez certains élèves, cette leçon n’a pas été donnée et que chez
les autres, elle était enseignée de façon superficielle et désordonnée. Nous pensons
que la non prise en compte de cette leçon dans les prévisions des matières, l’innovation
méthodologique, la sous-qualification des enseignants de ces classes, l’insuffisance des
outils surtout en méthodologie de français pour lesdites classes seraient les causes de
l’échec de cet enseignement. Le recyclage régulier, la poursuite des études et la bonne
prise en charge des enseignants par le gouvernement seraient un atout pour la
résolution de ces problèmes.
Au cours de cette étude, nous avons décrit l’enseignement de la LNA dans les
classes de 5ème année secondaire en Chefferie des Kakwa-Inga. Nous nous sommes
fixé les objectifs de déceler les aspects constituant les difficultés dans l’enseignement
de la littérature, d’interpeller les enseignants à bien se préparer avant d’enseigner les
matières aux élèves et nous voulons également apporter des remèdes dans la mesure
du possible après le constat amer dû à la façon dont cette leçon est enseignée.
Pour mener au bout ce travail, nous avons utilisé deux méthodes et deux
techniques.
~ 72 ~
La méthode comparative nous a aidé à établir les rapports existant entre les
réponses fournies par les enseignants, les élèves et les chefs d’établissements
enquêtés dans toutes les écoles retenues et cela par le biais de leurs réponses aux
questions qui ont été posées.
- Après avoir dépouillé les données recueillies, nous avons obtenu les résultats
saillants suivants évoquant des difficultés liées à l’enseignement de la LNA ou les
causes y relatives : -L’enseignement de la LNA soufre aussi de par le facteur
« qualification des enseignants ». Ainsi avons-nous trouvé que 13 enquêtés, soit
65%, sont des diplômés d’Etat, 7 enseignants enquêtés, soit 35%, sont des
gradués et aucun licencié, soit 0%.
- Le manque de documents adaptés dans la plupart des écoles, comme l’ont
évoqué 12 enseignants sur 20, soit 60% ;
- L’inadaptation à l’innovation méthodologique de grandes classes, comme l’ont
souligné 4 enseignant, soit 20% ;
- Le manque d’intérêt à la leçon de la LNA et à la lecture des ouvrages relatifs à la
LNA, la peur de l’immensité de la matière sont des contraintes évoquées
respectivement par 5% d’enquêtés ;
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Ainsi, face à ces problèmes, nous avons opté pour les recommandations
suivantes :
a. A l’Etat
b. Aux gestionnaires
Que ces derniers fassent de tout leur mieux pour connecter leurs écoles à un
site pour les favoriser à se ressourcer de matières à enseigner en littérature et d’autres
sous-branches.
d. Aux enseignants
Que les enseignants s’investissent dans les recherches fouillées et des lectures
consistantes au sujet de la LNA et se préparent suffisamment avant d’enseigner cette
leçon.
e. Aux élèves
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