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République Togolaise

Travail – Liberté – Patrie

Maître d’ouvrage : Ministère des Mines, de L’Energie et de L’Eau

Projet Environnement urbain de Lomé


Composante A :
Restauration des capacités de rétention de la lagune de Lomé et réhabilitation de
l’exutoire ouest

Volet : Dragage du lac Est et curage du grand canal d’équilibre de


la lagune de Lomé

Études techniques additionnelles à l’étude de faisabilité du


groupement de bureaux d’études BURGEAP/IGIP réalisée
en octobre 2006

Étude technique du dragage du Lac Est et du


curage du grand canal d’équilibre

AAlllleem
maaggnnee
République Togolaise
Travail – Liberté – Patrie

Maître d’ouvrage : Ministère des Mines, de L’Energie et de L’Eau

Projet Environnement urbain de Lomé


Composante A :
Restauration des capacités de rétention de la lagune de Lomé et réhabilitation de
l’exutoire ouest

Volet : Dragage du lac Est et curage du grand canal d’équilibre de


la lagune de Lomé

Études techniques additionnelles à l’étude de faisabilité du


groupement de bureaux d’études BURGEAP/IGIP réalisée
en octobre 2006

Étude technique du dragage du Lac Est et du


curage du grand canal d’équilibre

Rapport phase 1 (version finale)


Juillet 2008

AAlllleem
maaggnnee
Table des Matières -I-

1. Introduction et objet de l’étude technique 1-1

2. Description des travaux exécutés 2-2


2.1 Généralités 2-2
2.2 Levés topographiques et mesures bathymétriques 2-2
2.3 Analyse des sols 2-2
2.4 Mesures du niveau du plan d’eau 2-2
2.5 Analyse physio – chimiques et bactériologiques 2-2
2.5.1 Prélèvement des échantillons d’eaux et de sédiments 2-2
2.5.2 Analyse de l’eau 2-4
2.5.2.1 Paramètres physico-chimiques 2-4
2.5.2.2 Composés azotés et phosphorés 2-4
2.5.2.3 Oxygène dissous et paramètres globaux de pollution 2-4
2.5.2.4 Dosage des éléments métalliques (métaux lourds) 2-5
2.5.3 Analyse des sédiments 2-5
2.5.3.1 Analyse chimique et physio-chimique des sédiments 2-5
2.5.3.2 Dosage des métaux lourds dans les sédiments 2-5
2.5.4 Analyse bactériologique, parasitologique et phycologie de l’eau et des
sédiments 2-6
2.5.4.1 Analyse bactériologique et parasitologique 2-6
2.5.4.2 Phycologie du lac 2-6

3. Conditions locales dans la zone d’étude 3-8


3.1 Conditions climatiques 3-8
3.1.1 Températures de l’air et humidité atmosphérique 3-8
3.1.2 Pluviométrie 3-8
3.1.3 L’évaporation 3-8
3.2 Nature des sols 3-8
3.3 Niveau de la nappe phréatique 3-9
3.4 Niveaux de la mer et amplitude des marées 3-9

4. Le système lagunaire 4-10


4.1 Généralités 4-10
Table des Matières - II -

4.2 Historique de l’aménagement du système lagunaire de Lomé 4-10


4.2.1 Introduction 4-10
4.2.2 Fonctionnement de la lagune avant l’aménagement 4-11
4.2.3 Solution choisie en 1963 4-11
4.2.4 Première tranche des travaux (1964 – 1969) 4-11
4.2.5 Deuxième et troisième tranche des travaux (1972 – 1974) 4-11
4.2.6 Dernière tranche de travaux (1976) 4-12
4.2.7 Fonctionnement du système lagunaire après la réalisation des
aménagements (selon l’étude NEDECO) 4-12
4.2.8 Aménagement et curage du lac de Bè (1997) 4-14
4.3 Etat actuel du système lagunaire 4-15
4.3.1 Introduction 4-15
4.3.2 Ouvrages hydrauliques 4-15
4.3.3 Caractéristiques hydrauliques 4-16
4.3.4 Résumé 4-17
4.4 Action devant permettre une amélioration dans le fonctionnement hydraulique 4-18

5. Lac Est et Grand Canal d’équilibre 5-19


5.1 Introduction 5-19
5.2 Etat physique du lac Est 5-19
5.3 Etat physique du grand Canal d’équilibre 5-19
5.4 Pertinence du déversoir à poutrelles amovibles 5-19
5.5 Etat sanitaire de l’eau de la lagune 5-20
5.5.1 Bactériologie 5-20
5.5.2 Parasitologie 5-21
5.5.3 Examen de la boue 5-21
5.6 Biologie du lac Est et du grand canal d’équilibre 5-22
5.6.1 Biologie végétale et animale 5-22
5.6.1.1 Biologie végétale 5-22
5.6.1.2 Biologie animale 5-25
5.6.2 Les paramètres physico-chimiques, minéralogiques et organiques 5-30
5.6.2.1 Paramètres physico-chimiques 5-31
5.6.2.2 Composés azotés et phosphorés 5-32
5.6.2.3 Oxygène dissous et paramètres globaux de pollution 5-32
Table des Matières - III -

5.6.2.4 Métaux lourds 5-33


5.6.2.5 Conclusion et recommandations 5-34

6. Dragage du lac Est et curage du grand Canal d’équilibre 6-35


6.1 Lac Est 6-35
6.1.1 Détermination de la profondeur optimale du lac 6-35
6.1.2 Volume de sable et de vase a extraire 6-35
6.1.3 Techniques d’extraction 6-36
6.1.3.1 Dragage mécanique 6-36
6.1.3.2 Dragage hydraulique 6-36
6.1.3.3 Extraction des plantes aquatiques de la surface du lac 6-37
6.1.3.4 Recommandation 6-37
6.2 Grand Canal d’équilibre 6-37
6.2.1 Volume de matériaux à extraire 6-37
6.2.2 Techniques d’extraction 6-38
6.2.2.1 Curage manuel 6-38
6.2.2.2 Curage mécanique 6-39
6.2.2.3 Extraction mécanique après assèchement du Canal d’Équilibre 6-39
6.2.2.4 Extraction des plantes aquatiques de la surface du grand Canal 6-40
6.3 Détermination des lieux de dépôt des matériaux d’extraction 6-40
6.3.1 Première Option : Le transfert des boues séchées pour l’endiguement du
fleuve Zio 6-40
6.3.2 Deuxième Option : transférer les boues vers une ancienne carrière de sable
silteux situé à SANGUERA 6-41
6.3.3 Troisième Option : Création d’un arboretum après étalage de la boue sur le
site de séchage 6-41
6.4 Planning pour la réalisation des travaux de dragage et de curage 6-42
6.5 Estimation des coûts de dragage et de curage 6-46
6.5.1 Dragage hydraulique et curage mécanique à partir des rivages du canal
(Variante A) 6-46
6.5.2 Dragage hydraulique et curage mécanique après assèchement de canal
(Variante B) 6-47
6.5.3 Récapitulatif des coûts 6-47
6.6 Recommandations 6-48
Table des Matières - IV -

7. Programme d’observation de l’évolution du système lagunaire 7-49


7.1 Suivi de l’évolution des paramètre chimiques et biologiques du Lac après le
curage 7-49
7.1.1 Analyses chimiques et physico-chimiques de l’eau et de la vase 7-49
7.1.2 Analyses bactériologiques de l’eau et de la vase 7-50
7.1.3 Biologie du lac (eaux et vase) 7-51
7.2 Contrôle du niveau de l’eau dans la nappe du cordon lagunaire et mise en
évidence des interactions lac-nappe 7-51
7.3 Suivi du fonctionnement hydraulique de la nappe 7-51
7.4 Durée du suivi et fréquence des analyses 7-52
7.5 Liste des équipements et du matériel nécessaires aux quatre Laboratoires
(Chimie, Bactériologie, parasitologie, phycologie) de l’Université de Lomé
impliqués dans l’exécution du programme d’observation de l’évolution du Lac
après le curage 7-53

8. Bibliographie 8-54

Annexe 1 (Photos du projet)

Annexe 2 (Plans)

Annexe 3 (Profils bathymétriques)


AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 1-1
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

1. Introduction et objet de l’étude technique


L’Agence d’Exécution des Travaux urbains du TOGO (AGETUR) a l'intention de faire réaliser
les travaux de dragage du lac Est et le curage du grand canal d’équilibre de la lagune de Lomé.
Au cours des années passées l’envasement progressif des lacs a provoqué une diminution du
volume d’eau actif et une prolifération des plantes aquatiques avec des conséquences sanitaires
catastrophiques pour toute cette zone et indirectement pour toute l’agglomération de Lomé.
L’Agence Française de Développement (AFD) a décidé d’octroyer un financement pour un
projet d’amélioration de l’environnement urbain (Projet Environnement Urbain de Lomé).
Les études de faisabilité du Projet Environnement Urbain de Lomé réalisées en octobre 2006
ont permis de définir un programme de travaux prioritaires comprenant trois composantes, à
savoir :
− Composante A : assainissement et drainage
− Composante B : amélioration de la filière des déchets solides
− Composante C : appui à la municipalité

Dans le cadre des présentes études, la priorité est donnée à la Composante A qui est la
restauration du système lagunaire qui se traduira par l’augmentation de la capacité de rétention
des lacs de la lagune de Lomé et par l’amélioration des systèmes d’interconnexion et
d’évacuation des eaux vers l’océan.

Le programme retenu comprend (i) le dragage du lac Est et (ii) le curage du grand canal
d’équilibre.

Pour la réalisation des travaux de dragage et de curage, l’AGETUR Togo s'est proposé de
soumettre à un appel d'offres international ouvert pour la réalisation des études techniques
additionnelles à l’étude de faisabilité précité.
L’AGETUR TOGO a confié au groupement INROS LACKNER AG / IGIP Afrique l'élaboration
de ces études techniques additionnelles.
L’AGETUR-TOGO assure la Maîtrise d’Ouvrage Déléguée de la présente étude.
Le présent rapport concerne les études techniques du dragage du lac Est, le curage du Grand
Canal et l’étude environnementale.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-2
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

2. Description des travaux exécutés

2.1 Généralités
Au début de l’étude une équipe du projet a été mobilisée par ledit groupement pour analyser les
données de base et les objectifs du projet. Les investigations sur le site ont été faites durant la
période du 28 janvier au 11 février 2008.

Durant ladite période, le groupement a procédé à la collecte des documents existant sur le
fonctionnement hydraulique de la lagune. Une campagne de reconnaissance sur le terrain a été
menée pour recueillir les informations techniques en vue la préparation du projet.

2.2 Levés topographiques et mesures bathymétriques


Les levés des profils en travers (16 sur le lac Est, 33 sur le grand Canal d’équilibre) ont été
effectués aux endroits des alignements définis par l’équipe topographique.

Il était initialement prévu de réaliser les levés bathymétriques avec un échosondeur appliquant la
méthode DGPS. Face à la prolifération des plantes aquatiques et à l’envasement partiel du lac
Est il n’a pas été possible d’appliquer ce système de mesure. Finalement les mesures
bathymétriques ont été réalisées à l’aide d’un système de sondage semi automatique. Le
réflecteur a été positionné à la main et les cordonnées ont été enregistrées par une station totale.
Les quantités à draguer ont été calculées à l’aide d’un logiciel sur la base de la différence des
models numériques de terrain. Toutes mesures effectuées on été rattachées au réseau national
IGN.

2.3 Analyse des sols


Afin d'obtenir des informations sur le matériel à draguer, le groupement a réalisé 3 sondages (P1,
P2, P3 (Plan N°4) sur le lac Est, et des analyses d’échantillons dans un laboratoire géotechnique.
Les sondages sur le grand canal d’équilibre n’ont pas été possibles, car le fond du canal est en
béton. Les tubes n’ont pas pu capter la vase liquide.

2.4 Mesures du niveau du plan d’eau


Pendant l’investigation sur le site l’équipe du groupement a effectué chaque matin et soir des
mesures du plan d’eau du lac Est et du grand Canal, afin d’obtenir un aperçu sur l’interconnexion
du Lac Est et du grand Canal. Pour cela l’équipe topographique a déterminé l’altitude de 2
repères, qui ont été marqués préliminairement à la station de pompage et au niveau de l’avenue
de la libération.

2.5 Analyse physio – chimiques et bactériologiques

2.5.1 Prélèvement des échantillons d’eaux et de sédiments


La zone de prélèvement est le lac Est et le Grand Canal d’Equilibre. Le prélèvement des eaux et
des sédiments au niveau de ce lac a été réalisé suivant son axe médian (figure 2-1). Le
prélèvement a eu lieu le 28 février entre 9 heures et 11 heures 30.
Les échantillons d’eau ont été prélevés à environ 50 cm de profondeur. Ces eaux sont prélevées à
l’aide de bouteilles en plastique.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-3
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Les échantillons de sédiment sont prélevés par un plongeur muni d'un seau en plastique. Ces
échantillons sont prélevés dans la partie superficielle des sédiments en contact direct avec l'eau.
Ils sont mis dans des bocaux en plastique puis numérotés.
Tous les points de prélèvement ont été positionnés à l’aide d’un GPS. Le tableau 2-1 indique les
coordonnées des points échantillonnés.
Les Photos 25 à 27(Annexe 1) indiquent des scènes de prélèvement.

Figure 2-1 : Zone de prélèvement

Tableau 2-1 : Coordonnées GPS des points de prélèvement


Points Heures de Coordonnées GPS
prélèvement
P1 09h 25min 6° 08’48’’N 1° 14’35‘’E
P2 09h 43min 6° 08’45’’N 1° 14’24’’E
P3 10h 07min 6° 08’13’’N 1° 14’13’’E
P4 10h 28min 6° 08’37’’N 1° 14’02’’E
P5 10h 38min 6° 08’34’’N 1° 14’00’’E
P6 11h 25min 6° 08’17’’N 1° 13’14’’E
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-4
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

2.5.2 Analyse de l’eau

2.5.2.1 Paramètres physico-chimiques


Il s’agit de mesurer la température de l’eau, le pH, la turbidité, la conductivité électrique, la
dureté, l’alcalinité et les ions chlorures.
o Température : Elle est mesurée à l’aide d’un thermomètre.
o pH : Il est mesuré à l’aide d’un pH-mètre (WTW pH 330i)
o Turbidité : Elle est mesurée à l’aide d’un turbidimètre (DRT 100B, model 20012), à partir
du principe de la néphélomètrie.
o Conductivité électrique : Elle est mesurée à l’aide d’un conductimètre (WTW LF 330).
o Dureté : La dureté totale (Ca2+ et Mg2+) est dosée par complexomètrie à l’EDTA en
présence du NET.
o Alcalinité : Elle est réalisée par dosage acide/base. Une solution de soude a été utilisée.
L’indicateur coloré est le phénophtaléine.
o Chlorures : Les chlorures sont dosés par argentimétrie. Une solution de nitrate d’argent a
été utilisée en présence du chromate de potassium.

2.5.2.2 Composés azotés et phosphorés


Les paramètres analysés sont : les ions ammonium, les nitrites, les nitrates, les ortho phosphates
et le phosphore total.
o Les ions ammonium : La méthode utilisée est la méthode spectrophotométrique au bleu
d’indophénol. Le complexe type indophénol est obtenu par réaction de l’ammonium avec
le phénol et l’hypochlorite en présence du nitroprussiate.
o Les nitrites sont dosés suivant la méthode de diazotation de l’amino-4-benzène
sulfonamide en présence de dichlorure de N-(naphtyl-1) diamine-1,2 éthane.
o Les nitrates sont dosés suivant la méthode de l’acide sulfosalicylique en présence
d’ammoniaque.
o Les ortho phosphates et le phosphore total sont dosés suivant la méthode au molybdate
d’ammonium et le tartrate double de potassium et d’antimoine en présence d’acide
ascorbique. Le phosphore total est obtenu après minéralisation
Toutes ces méthodes sont des méthodes spectrophotométriques.

2.5.2.3 Oxygène dissous et paramètres globaux de pollution


Les paramètres analysés sont : L’oxygène dissous, les matières en suspension (MES), la
demande chimique et oxygène (DCO), la demande biologique en oxygène (DBO), l’azote total et
l’oxydabilité au permanganate de potassium.
o L’oxygène dissous est dosé suivant la méthode iodométrique après absorption par le
sulfate de manganèse et le réactif alcalin sur site. La suite du dosage est réalisée au
laboratoire. Le dosage instrumental à l’aide d’un oxymètre a été également réalisé.
o Les MES sont dosés par gravimétrie après filtration et séchage à 105°C.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-5
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

o La DBO5 est analysée par respirométrie. Les échantillons ont été incubés à température
ambiante pendant 5 jours.
o La DCO est dosée suivant la méthode d’oxydation par le bichromate de potassium en
milieu acide sulfurique et en présence du sulfate d’argent et de sulfate de mercure
o L’oxydabilité au permanganate de potassium (KMnO4) est dosée suivant la méthode
d’oxydation par le permanganate de potassium.
o L’azote total est dosé suivant la méthode de Kjeldhal. Après minéralisation, le dosage est
réalisé à l’aide d’un équipement spécial (Buchi).

2.5.2.4 Dosage des éléments métalliques (métaux lourds)


Les échantillons d’eau prélevés dans des flacons en polyéthylène de 125ml sont acidifiés avec
l’acide nitrique (HNO3) concentré avant analyse par spectrophotométrie d’absorption atomique
(cas de : Cu, Cr, Co, Cd, Fe, Mn, Ni, Ag, Zn, Pb) et à l’analyse par spectrophotométrie
d’absorption moléculaire pour le mercure (Hg). Dans certain cas, on a eu recours à la technique
de concentration par coprécipitation.

2.5.3 Analyse des sédiments

2.5.3.1 Analyse chimique et physio-chimique des sédiments


Les paramètres analysés sont le pH, l’humidité, les matières sèches, les matières volatiles, les
matières en suspension et l’alcalinité.
o Le pH est mesuré à l’aide d’un pH-mètre. On met en suspension dans l’eau distillée 20,0g
de sédiments secs.
o L’humidité et matière sèche. Peser dans une boite à pétri, préalablement tarée, 10,0g de
sédiments secs. Porter l’ensemble à l’étuve à 105° C pendant 24heures. Ensuite, laisser
refroidir dans un dessiccateur puis peser l’ensemble. Le taux d’humidité (Hr) après
séchage est déterminé par différence de masse. Cette teneur est exprimée en pourcentage.
o Matière volatile. Peser 10,0g de sédiments secs dans un creuset en porcelaine. Porter le
creuset au four à 550°C pendant 2 heures. Retirer le creuset du four et le laisser refroidir
dans un dessiccateur puis peser l’ensemble. La matière volatile (MV) est déterminée par
différence de masse. Cette teneur est exprimée en pourcentage.
o L’alcalinité : Peser 10,0g de sédiments secs dans un bécher. Ajouter 50ml d’eau
déminéralisée et agiter pendant 60 minutes. Laisser reposer 2 heures. Doser le surnageant
par une solution d’acide chlorhydrique (HCl 0,01M) en présence du rouge de méthyle.

2.5.3.2 Dosage des métaux lourds dans les sédiments


Le dosage au spectrophotomètre d’absorption atomique est réalisé après minéralisation des
sédiments.
• Minéralisation.
Dans un bocal en téflon, on introduit 5,0g de sédiments secs. On mouille légèrement avec l’eau
distillée puis on y ajoute 40ml d’un mélange d’acide fluorhydrique et d’acide perchlorique dans
les proportions 60%/40% en volume (V/V). On laisse réagir pendant 24h puis on porte sur bain
de sable chauffant jusqu’à évaporation à sec. On poursuit la minéralisation en ajoutant 5ml du
mélange d’acides. Une fois l’évaporation terminée, le résidu est dissous dans 100ml d’un
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-6
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

mélange d’acides chlorhydrique et nitrique dans les proportions 3M/0,2M. On filtre et on


procède à l’analyse par Spectrophotométrie d’Absorption Atomique.
o Spectrophotométrie d’absorption atomique : Cas de Cu, Cr, Co, Cd, Fe, Mn, Ni, Ag, Zn,
Pb).
o Spectrophotométrie d’Absorption moléculaire pour (Hg) sous forme de dithizonate.

2.5.4 Analyse bactériologique, parasitologique et phycologie de l’eau et des sédiments

2.5.4.1 Analyse bactériologique et parasitologique


Il s’agit de rechercher et de quantifier certains germes et parasites contenus dans les échantillons
d’eau.
• Analyse bactériologique de l’eau et des sédiments.
− Coliformes totaux (30°C), NF V08-050, Décembre 1992
− Coliformes thermotolérants (44°C), NF V08-060, Mars 1996
− Anaérobies Sulfito-réducteurs, XP V08-061, Octobre 1996
− Streptocoques fécaux, NF. T90-411, 1989
− Salmonelles/25ml, NF V08-052, Mai 1996
• Analyse parasitologique de l’eau et des sédiments.
− Recherche des oeufs et larves de parasites : Méthode de Ritchie (examen direct
simple et examen après concentration des échantillons).

2.5.4.2 Phycologie du lac


On a identifié des algues contenues dans l’eau et les sédiments du lac.
• Observation des algues
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur pendant 48 heures pour immobiliser celles qui se
déplacent rapidement. L’observation des algues s’est faite entre lame et lamelle à l’aide d’un
microscope photonique. Pour chaque site, 10 échantillons gouttes (relevés) sont observées, à
savoir 5 échantillons pour l’eau et 5 échantillons pour les sédiments.
Pour chaque relevé, les espèces sont notées en présence/absence et la liste des espèces est établie
par famille.
L’abondance des individus est estimée par comptage de chaque espèce dans la goutte d’eau
d’environ 1 ml à la lumière du microscope. Les espèces identifiées et individualisées sont
photographiées. Quelques exemples de photos sont indiqués sur la figure 5. Les documents
utilisés pour l’identification des algues sont : Bourrelly (1968 ; 1970 ; 1972) ; Compere (1976) ;
Ouattara (2000) ; Round (1973 ; 1981).

• Traitement des données


Pour apprécier la fréquence de chaque espèce, les pourcentages ont été calculés suivant la
N
formule Fr1= i × 100 (Fr1: Fréquence relative, Ni: nombre de l’espèce i et Nt : nombre totale
Nt
estimé). L’abondance dominance de chaque espèce peut être exprimée à travers la densité. Il
s’agit ici de calculer le nombre d’individus par volume d’eau ou de vase observé A=Ni/V avec
A : l’abondance, Ni : le nombre d’individu de l’algue i et V : le volume de substrat observé.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 2-7
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Afin de comparer la diversité de l’eau et des sédiments, des indices de diversité (Daget, 1980)
ont été calculés dans chacun des échantillons. Les indices utilisés dans ces comparaisons sont la
richesse spécifique (No), l’indice de Shannon et l’équitabilité. Ces indices sont :
o richesse spécifique (No) qui représente le nombre total des espèces;
n
qi
o indice informatique de Shannon qui s’écrit : I sh = −∑ pi log( pi ) , ou pi = , qi étant
i =1 Q
n
l’effectif de l’espèce i et Q l’effectif total Q = ∑ qi . Sa valeur est élevée quand le
i =1
nombre d’espèces de la collection est important ou présente des fréquences peu
différentes entre les espèces rencontrées
I sh
o équitabilité ( E q = ) qui correspond au rapport entre la diversité observée et la
log 2 N 0
diversité maximale possible étant donné le nombre d’espèces No.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 3-8
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

3. Conditions locales dans la zone d’étude

3.1 Conditions climatiques

3.1.1 Températures de l’air et humidité atmosphérique


Les températures de l'air atteignent rarement +35 °C et se situent en moyenne entre +30 °C et
+32 °.C
L'humidité atmosphérique est en général très élevée.

3.1.2 Pluviométrie
En ce qui concerne le régime pluviométrique, en général deux saisons de pluies - d'avril à fin
juillet et de septembre à fin octobre – sont caractéristiques pour Lomé.
Depuis 1910, la plus grande quantité annuelle de pluie a été mesurée en 1962, avec 1 540 mm, la
plus petite en 1977, avec seulement 375 mm, la moyenne annuelle s'élevant donc à 800 mm.

Les précipitations au cours de 24 heures ont atteint exceptionnellement 260 mm, mais dépassent
rarement 150 mm.

3.1.3 L’évaporation
L’évaporation potentielle totale annuelle de la région de Lomé est de 1700 mm, selon les études
du Laboratoire Hydraulique de France en 1982. Elle est relativement élevée et reste supérieur à
la pluviométrie annuelle de la ville.

3.2 Nature des sols


La zone d’étude englobe le cordon littoral, le système lagunaire et le plateau de terre de barre.

Le Sud de la lagune recèle des terrains sablonneux et très profonds, caractérisés par un
ruissellement superficiel modéré du fait d’une pente très faible (inférieur à 0,5 %), et d’une
grande perméabilité. Le toit du substratum se trouve à une profondeur importante.

Les bandes de terrain bordant la lagune et le lit du fleuve Zio sont caractérisées par un taux
d’argile élevé dans certains secteurs comme au pied du plateau et en rive Nord de la lagune. La
perméabilité de ces sols est faible.

Le plateau de terre de barre qui abrite la partie septentrionale de la ville est constitué de sols
rouges, sableux en surface, sablo-argileux dans les couches intermédiaires et argileuses en
profondeur. Ces sols sont perméables : Les flaques d’eau en surface observés après une grande
pluie, disparaissent généralement assez rapidement.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 3-9
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

3.3 Niveau de la nappe phréatique


D’après les informations obtenues dans le cadre des études de faisabilité, établies en 2006 par le
groupement de bureaux d’études BURGEAP/IGIP, la nappe phréatique peut atteindre en saison
des pluies les cotes suivantes :
- 5,00 m IGN vers le centre du cordon littoral
- 3,10 m IGN à sa jonction avec le plan d’eau de la lagune
- 2,60 m IGN près de l’océan

3.4 Niveaux de la mer et amplitude des marées


Les informations sur le niveau de la mer et l’amplitude des marées on été extraites du premier
Plan Directeur d’Assainissement réalisé par BCEOM en 1968.
Ces données en cotes IGN sont récapitulées dans le tableau ci-dessous

Tableau 3-1 : Niveaux de la mer et amplitude des marées en cotes IGN


Pleine mer Basse mer Amplitude de la Niveau moyen
[m IGN] [m IGN] marée [m] de la mer
[m IGN]

Moyenne
+ 0.95 - 0.30 1.25 + 0.33
annuelle
Marées
+ 1.48 - 0.70 2.18 + 0.39
d’équinoxe
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-10
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

4. Le système lagunaire

4.1 Généralités
La ville de Lomé est située à l’extrême Sud-Ouest du Togo en bordure du Golfe de Guinée à la
frontière du Ghana.
La lagune de Lomé fait partie d’un ensemble lagunaire complexe et très vaste qui se prolonge sur
une bonne partie du Golf de Guinée de la Côte d’Ivoire au Nigeria. Ce système lagunaire
complexe est localement entrecoupé par des bandes de terres et peut communiquer avec l’Océan
Atlantique en certains endroits. Le système lagunaire existant au Togo est constitué d’Est en
Ouest par (cf. plan n°1) :

o le canal de Bè (1,2 km)


o le Lac de Bè (31 ha)
o le Lac Est (29 ha)
o le Grand Canal (2,6 km)
o le lac Ouest (20 ha)

4.2 Historique de l’aménagement du système lagunaire de Lomé

4.2.1 Introduction
Dans les années dix-neuf cent quarante (1940), avec le développement rapide de
l’agglomération, une quinzaine d’hectares de lagune fut remblayée à l’Est du chemin de fer,
séparant ainsi le lac Ouest du lac Est. Un système de buses assurait, assez mal, l’écoulement vers
l’Ouest car le lac Ouest se poursuivait sur le territoire du Ghana, où l’eau de la lagune trouvait
son débouché dans l’océan.

Le courant dans la lagune de Lomé n’étant sensible qu’en saison des pluies, s’était ainsi
constitué un vaste gîte à moustiques devant les portes de la ville. En outre, malgré l’écoulement
vers l’Ouest, la lagune débordait de sa rive Sud et inondait certains quartiers bordant la lagune
pendant plusieurs semaines.
Des années durant, une multitude de projets et de solutions avaient été étudiés ou envisagés mais
ils ont tous été abandonnés faute de crédit et d’observations préalables sérieuses.

Ce n’est qu’en 1961 que le Fonds Européen de Développement accepta de financer les études et
les travaux d’une vaste opération d’assainissement de la ville de Lomé incluant entre autres,
l’assainissement de la lagune.

La campagne d’observations, préalable aux études, couvrit un cycle climatique complet (01/1962
à 04/1963) au cours d’une année exceptionnellement pluvieuse et porta sur la pluviométrie,
l’évaporation, les niveaux de la mer, de la lagune, de la nappe phréatique (forages et puits), la
nature des sols (forages dans la lagune), le régime des vents, en vue d’aboutir à un bilan
hydraulique exhaustif de la lagune. Elle permit de recueillir, puis d’analyser un nombre
considérable d’observations permettant d’aboutir ainsi à une connaissance approfondie du
régime de la lagune et à l’établissement de son bilan hydraulique.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-11
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

4.2.2 Fonctionnement de la lagune avant l’aménagement


Selon les observations effectuées lors de la campagne hydrométéorologique de 1962-1963, il a
été constaté que:

o En saison sèche ou peu pluvieuse (fin décembre à début juin) ; la lagune était alimentée
par la nappe phréatique et le ruissellement. Ces apports étaient plus faibles que
l’évaporation et le niveau baissait.
o En saison des pluies, (juin à fin octobre) la lagune devenait l’un des bras du fleuve Zio
qui fait partie d’un autre système lagunaire situé plus à l’Est. En période de hautes eaux,
ce système entrait en communication avec la lagune de Lomé et s’y déversait en partie.
Le courant qui s’établissait en direction du Ghana et l’évaporation ne suffisaient pas à
compenser les apports du Zio, de la pluie et du ruissellement. Le niveau de la lagune
s’élevait alors et l’eau inondait la rive sud. L’eau s’évaporait graduellement et une partie
s’infiltrait dans le sol et puis les choses rentraient dans l’ordre et enfin l’eau de la lagune
rentrait de nouveau dans son lit après la saison des pluies.

4.2.3 Solution choisie en 1963


La solution choisie en 1963 comprenait :

o Le remblaiement de la partie centrale de la lagune


o Le remblaiement de la dépression marécageuse au Sud-Ouest de la lagune (quartier
Nyékonakpoè)
o Le dragage et le traitement des berges des lacs Est et Ouest
o La construction d’un grand canal d’équilibre entre les deux lacs
o La construction d’une digue le long de la frontière ghanéenne
o La construction d’une conduite de décharge gravitaire entre chaque lac et la mer

4.2.4 Première tranche des travaux (1964 – 1969)


La première tranche des travaux a été financée par l’Etat togolais et par un préfinancement
partiel du groupement d’entreprise (UDEC, Sofra TP, Colas, Socea). Ces travaux comprenaient :
o La construction de la double conduite de décharge du lac Ouest
o La construction du Grand Canal d’équilibre
o La réalisation d’un collecteur pluvial à Tokoin et de 9 km de canaux de diverses sections
sur le versant lagunaire Sud

Le dispositif donna toute satisfaction au cours des années qui suivirent, mais l’exploitation de
l’ouvrage aval de la conduite de décharge donna plus de soucis. Cet ouvrage s’ensablait sur plus
de dix mètre en saison sèche et la houle produisait des dégradations graves sur l’ouvrage.

4.2.5 Deuxième et troisième tranche des travaux (1972 – 1974)


Les deuxième et troisième tranches des travaux comprenaient :

o Le dragage des lacs et la réalisation des remblais selon leur configuration actuelle
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-12
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

o La prolongation du Grand Canal selon les nouveaux remblais


o L’aménagement des lacs Est et Ouest dans leur configuration actuelle
o Le revêtement des berges du lac Est et du fond du Grand Canal
o Le comblement de la dépression au Sud Ouest de la lagune
o La reprise des ouvrages amont et aval de la conduite de décharge du lac Ouest avec
prolongation de l’émissaire en mer au-delà de la ligne d’action de la houle.

Ces travaux ont été financés d’une part par le budget d’investissement du Togo, et d’autre part
par un crédit des Pays-Bas et réalisés par l’entreprise Boskalis. Les études et le contrôle des
travaux on été assurés par l’ingénieur-conseil hollandais NEDECO.

4.2.6 Dernière tranche de travaux (1976)

L’aménagement des lacs tels que nous les connaissons, fut achevé à l’occasion d’une dernière
tranche qui concerna :

o La réalisation d’un déversoir arasé à la cote 2,10 m IGN sur la route de la frontière
ghanéenne, permettant l’alimentation du lac Ouest par la lagune du Ghana à l’étiage
o La construction d’un déversoir à poutrelles amovible sur le Grand Canal arasé a la cote
+ 2,78 m IGN, afin de réduire les apports du lac Est vers le lac Ouest (Photos Nos 9 et 10,.
Plan N° 2)
o La construction d’une station de relevage à vis d’Archimède d’une capacité de 2 m³/s,
destinée à maintenir le niveau du Lac Est et du Lac de Bè à la cote 2,10 m IGN (Photos
Nos 24 et 25)
o La réalisation de deux conduites de décharge de diamètre 1200 mm (Photo N°3)
o Le dragage partiel du lac de Bè et le remblai de la partie Est du lac
o Achèvement de l’aménagement du lac de Bè, terrassement des berges et mise en place
d’un revêtement
o La construction de deux émissaires pluviaux dans le quartier au Sud du canal de Bè

4.2.7 Fonctionnement du système lagunaire après la réalisation des aménagements


(selon l’étude NEDECO)

L’aménagement du système lagunaire que l’on connaît aujourd’hui a fait l’objet d’études
hydrauliques préalables extrêmement détaillées réalisées par le bureau d’études NEDECO, y
compris la simulation du fonctionnement du système sur ordinateur.

Du point de vue de l’interconnexion hydraulique le système lagunaire, composé des lacs et du


canal d’équilibre, était soumis aux conditions suivantes :

o A la limite occidentale du système, la cote des buses d’interconnexion entre le lac Ouest
et la lagune du Ghana : 2,10 m IGN
o La cote minimum de régulation du lac Ouest relative au déversoir gravitaire :
1,95 m IGN
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-13
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

o Dans le canal d’équilibre, la cote du déversoir à poutrelles amovibles : 2,78 m IGN avec
poutrelles, (2,10 m IGN au niveau seuil en béton)
o Cote du fond des buses à la traversée du chemin de fer sur le canal d’équilibre : entre
1,90 et 2,10 m IGN
o La cote minimum de régulation du lac Est au niveau de la station de relevage existante :
2,10 m IGN
o Le niveau moyen de la mer : 0,33 m IGN
Les principales caractéristiques hydrauliques et dimensionnelles du système après
l’aménagement sont récapitulées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4-1 : Caractéristiques hydrauliques du système lagunaire après l’aménagement


Caractéristiques Lac Ouest Lacs Est et de Bè Total
Surface [ha] 20 60 80
Cote de régulation [m IGN] 1.95 2.10
Niveau max. du plan d’eau [m
2.75 3.00
IGN]
Cote de débordements
3,00 -3.20 3.60
généralisés [m IGN]
Marnage normal [m] 0.80 0.90
Marnage extrême [m] 1.25 1.50
Volume de rétention normal
160.000 540.000 700.000
[m3]
Volume de rétention extrême
250.000 900.000 1.150.000
[m3]
Volume de rétention sous cote 250.000 660.000 910.000
3.20 m IGN [m3]
Capacité des systèmes de 1,00 2,00 3,00
vidange à plein régime [m3/s]

Remarque

Les volumes de rétention indiqués ci-dessus correspondent aux situations hydrauliques


suivantes:

o Le volume de rétention normale (700.000 m³) correspond au volume de rétention dans les
conditions optimales (Marnage normal, cote de régulation lac Ouest 1,95 m IGN et lac
Est 2,10 m IGN)
o Le volume de rétention extrême (1.150.000 m³) correspond au volume de rétention avant
débordements généralisés du système en rive Sud des lacs. Des débordements se
produisent avant que ce volume ne soit atteint mais ils restent circonscrits. Ce volume
correspond en quelque sorte à la réserve de sécurité du système en cas d’événement
majeur d’un temps de retour supérieur au niveau de protection considéré ou en cas de
mauvais fonctionnement des systèmes de vidange.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-14
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

o Le volume de rétention sous la cote 3.20 m (910.000 m³) correspond au volume


permettant d’éviter des débordements généralisés en tout point du système notamment le
long du Grand Canal d’équilibre et en rive Sud du Lac Ouest. Ce volume intermédiaire
correspond au volume limite qu’il est envisageable de tolérer dans une phase transitoire
avant que le système lagunaire ne soit totalement renforcé par la mise en place de toutes
les tranches de travaux prévues dans le cadre du Plan Directeur d’Assainissement (PDA)

4.2.8 Aménagement et curage du lac de Bè (1997)


La lagune de Lomé, après les aménagements effectués dans les années 60 et 70, ne posa plus de
problème pendant plusieurs années. Le fonctionnement hydraulique du système s’était avéré
remarquable.
Mais au fil des années, l’état d’envasement des lagunes a commencé à sérieusement inquiéter les
pouvoirs publics. Une étude sur l’état d’envasement réalisée en 1988 par l’Université du Bénin
dans le cadre du projet portant sur l’érosion côtière a montré qu’à bien des endroits la profondeur
d’eau était à cette date inférieure à 1 mètre pour une profondeur initiale de 2 à 2,50 m. Le
volume de vase (844.000 m3) sur l’ensemble des lacs représentait à lui seul une épaisseur
moyenne de 1 m
L’état du Lac de Bè était particulièrement inquiétant avec un envasement nettement plus marqué
que les 2 autres, une très forte pollution organique et un envahissement par les plantes aquatiques
flottantes (Pistia stratiotes).
En conséquence, l’amélioration de l’état sanitaire de ce Lac et des quartiers riverains a été
étudiée et prise en charge dans le cadre du PDUL (Projet de Développement Urbain de la ville de
Lomé, composante 1, OTUI, 1992)
Ces études ont abouti aux réalisations suivantes en 1997:
o Les mesures d’aménagement réalisées par l’AGETUR-TOGO (mesures anti-érosives en
rive Nord, aménagement des berges du Lac, drainage d’une zone témoin, etc.)
o Le dragage du Lac de Bè, du canal de Bè et du Grand Canal d’équilibre
Le dragage du Lac de Bè par la société hollandaise BOSKALIS a fait l’objet d’une étude
technique préalable réalisée par le Groupement Tecsult/Audep en 1995.
Les principales recommandations de cette étude étaient les suivantes:
o Caler le fond du lac à la cote +0.50 m IGN, ce qui permettait d’obtenir une profondeur
d’eau variant entre 1.5 m et 2 m selon les saisons. Cette valeur était un compromis
permettant d’obtenir une profondeur suffisamment élevée pour éviter la prolifération des
plantes aquatique, mais suffisamment faible pour éviter que l’anaérobiose ne prédomine
dans le plan d’eau, notamment en fond de bassin (dégradation anoxique de la matière
organique entraînant notamment des dégagements gazeux nauséabonds)
o Enlèvement préalable des plantes aquatiques manuellement par une main d’oeuvre locale
(pêcheurs utilisant des pirogues)
Aussitôt après l’achèvement des travaux de dragage du lac de Bè on pouvait enregistrer des
effets positifs particulièrement concernant la qualité des eaux. Par contre les investigations
menées au moment de la rédaction du dernier Plan Directeur, c'est-à-dire six ans après
l’achèvement des travaux démontrèrent que l’envasement continuait à se développer et la qualité
des eaux s’était à nouveau dégradée.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-15
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

4.3 Etat actuel du système lagunaire

4.3.1 Introduction
Le système lagunaire de Lomé constitue aujourd’hui la plus importante capacité de rétention
pour les eaux pluviales provenant de la partie Sud du plateau et de la bande du cordon littoral.
Actuellement le système lagunaire est dans un état critique et constitue un problème majeur tant
sur le plan environnemental que celui de la salubrité publique.
La lagune de Lomé est le lieu de rejet naturel des eaux pluviales en provenance du Nord du
Plateau de Tokoin et au sud d’une partie du cordon lagunaire.
Les apports telluriques et organiques importants transportés par les eaux de ruissellement ou
canalisées constituent une source de pollution très importante pour les lacs.
Les lacs de Lomé fonctionnent donc actuellement comme des bassins de stabilisation non
contrôlés.
Le canal de Bè est pratiquement comblé par des sédiments solides sur toute sa longueur de telle
sorte que la communication hydraulique entre la partie orientale non aménagée et le système
lagunaire est pratiquement impossible.
Le Grand Canal est rempli d’eau stagnante et croupissante, il est comblé par les détritus
organiques provenant du marché et des quartiers qui le jouxtent.
L’envasement progressif des lacs qui provoque une diminution du volume d’eau actif et la
prolifération des plantes aquatiques sont susceptibles de conduire dans un délai relativement
court à l’eutrophisation complète des lacs avec les conséquences sanitaires catastrophiques qui
s’ensuivraient pour toute cette zone et indirectement pour toute l’agglomération de Lomé.

4.3.2 Ouvrages hydrauliques


Suite aux inspections du site, y compris, l’inspection visuelle des ouvrages du système lagunaire,
il en ressort que les ouvrages hydrauliques sont dans une situation de dégradation préoccupante.
Le système de vidange gravitaire du lac Ouest (deux buses en béton armé de 1200 mm de
diamètre) fonctionne mal (Photos Nos 2 et 3). Son débouché en mer est totalement obstrué par le
sable de mer. Durant nos investigations il n’était même pas visible (Photos N°4).
D’après les résultats obtenus dans le cadre des études de faisabilité, établies en 2006 par le
groupement de bureaux d’études BURGEAP/IGIP, le débit dudit exutoire est de l’ordre de 0,30
m³/s. En tenant compte de ces résultats, le débit de vidange a donc diminué de 1 à 0,30 m³/s, ce
qui correspond à une réduction de 70 %.
Suite à l’envasement des lacs et du grand Canal les ponceaux de la voie ferrée, de l’Avenue de la
Victoire et d’Augoustine de Souza sont partiellement comblés de sédiments, ce qui provoque un
effet négatif entre la communication hydraulique des lacs Bè, Est et Ouest (Photos Nos 5 et 12).
Les poutrelles amovibles du déversoir à l’Ouest de la voie ferrée ont complètement disparu
(Photos Nos 9 et 10). Le seuil en béton du déversoir est totalement recouvert par la végétation.
Dans la situation actuelle, en fonction de l’obstruction du système de vidange gravitaire du lac
Ouest, seule la station de relevage permet de vidanger les Lacs Bè, Est et Ouest (sans tenir
compte des possibilités naturelles de vidange par évaporation et par infiltration).
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-16
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

D’après le schéma d’aménagement, il est prévu de mettre en service la station de relevage dès
que le niveau du plan d’eau du lac Est aura atteint la cote 2,10 m IGN.
Selon les mesures du niveau du plan d’eau, effectuées pendant les investigations sur le site, il
ressort que la cote de mise en service de la station de pompage du lac Est se trouve à environ
2,60 m IGN (tableau 4-3). Une des raisons qui explique la présente situation est probablement
l’état d’envasement du lac Est.
Pour éviter que la vase n’apparaisse à l’aire libre le plan d’eau est maintenu aux environs de
2,60 m IGN. Les profils bathymétriques du lac Est (Annexe 3) montrent que le niveau de la vase
dépasse à plusieurs endroits la cote 2,10 m IGN. En plus il n’existe aucune échelle limnimétrique
ni système de mesure permettant de contrôler si les vis d’Archimède de la station de pompage
doivent être mises en service.

4.3.3 Caractéristiques hydrauliques


En raison de l’envasement des lacs et de l’obstruction partielle des différents ponceaux, les
paramètres hydrauliques du système lagunaire ont considérablement changés.
Les principales caractéristiques hydrauliques et dimensionnelles du système lagunaire à l’état
actuel sont récapitulées par le tableau ci-dessous.

Tableau 4-2 : Caractéristiques hydrauliques à l’état actuelle en référence au tableau 4-1


Caractéristiques Lac Ouest Lacs Est et de Bè Total
Surface [ha] 20 60 80
1 1
Cote de régulation [m IGN] 2,60 2.60 -
Niveau max. du plan d’eau 2.75 3.00 -
[m IGN]
Cote de débordements 3,00 -3.20 3.60 -
généralisés [m IGN]
Marnage normal [m] 0.15 0.40 -
Marnage extrême [m] 0,60 1.00 -
Volume de rétention normal 30.000 240.000 270.000
[m3] (0,15 x 200.000) (0,40 x 600.000)

Volume de rétention extrême 120.000 600.000 720.000


[m3] (0,60 x 200.000) (1,0 x 600.000)

Volume de rétention sous cote 120.000 360.000 480.000


3.20 [m3] (0,60 x 200.000) (0,60 x 600.000)

Capacité des systèmes de 0,32 2,00 2,03


vidange à plein régime [m3/s]

1
Estimation approximative selon l’investigation sur le site du 28.01.2008 au 11.02.2008 INROS LACKNER AG /
IGIP
2
Estimatin approximative du débit de vidage BURGEAP / IGIP, 2007
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-17
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Suite à la réduction du marnage des lacs Est et Ouest les volumes de rétention disponibles ont
diminué de:
o 700.000 m³ à 270.000 m³ (Volume de rétention normal)
o 1.150.00 m³ à 720.000 m³ (Volume de rétention extrême)
o 910.000 m³ à 480.000 m³ (Volume de rétention sous cote 3.20 m IGN)

D’après les résultats des mesures du niveau d’eau du lac Est et du Grand Canal d’équilibre,
effectuées dans le cadre de l’investigation sur le site, il ressort que la pente de la ligne d’eau est
pratiquement nulle. Les résultats des mesures du niveau d’eau du lac et du canal sont récapitulés
dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4-3 : Niveau du plan d’eau pendant l’investigation sur le site


Niveau d’eau [m IGN]
Date Heure Station de Avenue de la Remarque
pompage Libération (Grand
(Lac Est) Canal)
08 :00 2,530 -
30.01.2008
17 :00 2,530 -
08 :00 2,560 -
31.01.2008
17 :00 2,570 -
08 :00 2,540 -
01.02.2008
17 :00 2,550 -
08 :00 2,550 -
02.02.2008
17 :00 2,560 -
08 :00 2,560 -
03.02.2008
17 :00 2,570 -
08 :00 2,570 -
04.02.2008
17 :00 2,580 -
08 :00 2,580 -
05.02.2008
17 :00 2,600 -
08 :00 2,600 -
06.02.2008 Jour de pompage
17 :00 2,468 2,550
08 :00 - -
07.02.2008
17 :00 - -
08 :00 2,508 2,505
08.02.2008
17 :00 - -
08 :00 - -
09.02.2008
17 :00 - -
08 :00 - -
10.02.2008
17 :00 - -
08 :00 2,510 2,508
11.02.2008
17 :00

4.3.4 Résumé
En résumé, l’état actuel du système lagunaire est critique et le risque d’inondation de la partie
basse de la ville est grand. Même pendant nos investigations sur le site qui ont eu lieu au début
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 4-18
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

de l’année 2008 (saison sèche) on a pu constater des débordements légers de la rive sud du lac
Ouest (Photo N° 1).
La cause principale de cette dégradation du système lacustre est le manque d’entretien
systématique de la lagune.

4.4 Action devant permettre une amélioration dans le fonctionnement hydraulique


Afin d’éviter qu’une telle situation de dégradation ne se reproduise dans l’avenir, il est
recommandé de :

o Sensibiliser la population au problème posé par la lagune tant sur le plan environnemental
que sanitaire.
o Initier un programme de construction de latrines publiques et privées, afin de diminuer la
pollution des eaux de ruissellement qui arrivent aux lacs.
o Limiter les apports de matières organiques (pollution par les eaux usées)
o Protéger les lacs contre les apports de matériaux telluriques entraînés par les eaux de
ruissellement grâce à l’installation d’ouvrages de décantation (pièges à sable)
o Protéger les talus abrupts au nord des lacs par des aménagements anti-érosifs
o Réparer les berges existantes (réfection de protection)
o Procéder au curage systématique (dragage hydraulique, curage mécanique) de tous
les lacs et canaux pour atteindre les cotes initiales
o Réhabiliter l’exutoire Ouest afin de favoriser l’écoulement du système lagunaire
(Pour éviter toutes remise en cause des mesures de réhabilitations du système lagunaire envisagées,
un tel réaménagement de l’exutoire nous semble de première nécessitée)
o Installer des échelles limnimétriques à la station de pompage (lac Est) et au niveau de
l’ouvrage en tête (lac Ouest), afin d’obtenir un aperçu précis du marnage et de la
communication hydrauliques entre les lacs
o Fixer la cote de mise en service de la station de pompage du lac Est à 2,10 m IGN, afin
d’augmenter le volume de rétention
o Prévoir à l’avenir des opérations de nettoyage et d’entretien régulières et répétées par le
service d’exploitation des réseaux (curage annuel ou bisannuel)
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-19
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

5. Lac Est et Grand Canal d’équilibre

5.1 Introduction
L’étude principale se base sur les techniques de dragage du lac Est et le curage du grand Canal
d’équilibre de la lagune de Lomé. Ce chapitre donne un aperçu sur l’état physique, sanitaire et
biologique du lac Est et du grand Canal d’équilibre.

Actuellement le lac Est et le grand canal d’équilibre sont dans un état critique.

5.2 Etat physique du lac Est


Le lac Est fait partie du système lacustre de la ville Lomé (Photo N° 23). Il est située au milieu
de ce système, entre le lac de Bè et le lac Ouest. Sa superficie couvre environ 30 ha. Selon les
résultats de la bathymétrie, la profondeur d’eau en moyenne ne dépasse pas 1,30 m IGN, sauf
dans sa partie Ouest, où elle atteint 4,00 m.
Actuellement le niveau d’eau du lac est maintenu à environ 2,60 m IGN par la station de
relevage située au bord du lac Est.
Le Lac Est est en communication direct avec le lac de Bè via un passage (buse d’ARMCO P10)
sous l’Avenue Augustine de Souza, qui est partiellement obstrué.
Le revêtement des talus est presque complètement couvert de terre. Le pavage de protection des
rives n’est ainsi visible que partiellement (Photo N° 22). Les atterrissements, liés au dépôt de
matériaux dans le lac Est restent ponctuels et ne s’avancent jamais au-delà de trois mètres à
l’intérieur de la ligne de berge.

5.3 Etat physique du grand Canal d’équilibre


Le grand Canal d’équilibre avec une longueur de 2,6 Km, qui relie le lac Est au lac Ouest a pour
objet d’assurer la communication hydraulique entre ces deux lacs.
Dans sa grande partie le canal de section trapézoïdale a une largeur en gueule de 18,00 m,
excepté entre L’Avenue de la Libération et le chemin de fer de Blitta, où la section est
rectangulaire avec une largeur de 14,00 m. La pente du profil longitudinale est pratiquement
nulle. Selon les résultats de la bathymétrique, la cote du fond du canal est d’environ 1,60 m IGN.
Faute d’un entretien régulier l’état physique du grand Canal d’équilibre est à nouveau très
préoccupant. En raison de l’obstruction du système de vidange gravitaire du lac Ouest et de l’état
de comblement du grand Canal, la communication hydraulique ne se fait plus correctement. La
protection des berges est en partie démolie (Photo N° 17).
Le canal est très envasé par des déchets de toutes sortes. L’épaisseur moyenne de la vase est de
0,65 m. Le secteur le plus touché est situé entre le pont de chemin de fer et l’Avenue de la
Libération au niveau du marché de Haunoukopé où les dépôts dépassent partiellement le niveau
du plan d’eau (Photo N° 16). En plus le Grand Canal est en grande partie envahi par les jacinthes
d’eau.

5.4 Pertinence du déversoir à poutrelles amovibles


Le déversoir à poutrelles amovible fut construit juste à l’Ouest du pont de chemin de fer (Grand
Canal) afin de stabiliser le niveau d’eau minimum à la cote 2,10 m IGN (situation sans
poutrelles) et 2,78 m IGN avec poutrelles.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-20
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

A l’origine, la finalité de cet ouvrage était de régulariser les flux dans le canal d’équilibre et de
conserver un volume de réserve au niveau des lacs Est et de Bè afin de permettre la régénération
des eaux du lac Ouest durant la saison sèche.
Aujourd’hui ce déversoir est hors fonction. Les poutrelles amovibles ont complètement disparu
(Photos Nos 9 et 10, Plan N° 2). Le seuil en béton du déversoir est totalement recouvert par la
végétation.
D’après les informations obtenues dans le cadre des études de faisabilité, établies en 2006 par le
groupement de bureaux d’études BURGEAP/IGIP, la présence du déversoir induit un effet
négatif sur la circulation des eaux dans le canal d’équilibre. Les actions proposées dans le cadre
de ces études étaient la démolition dudit déversoir.
Recommandations

Nous recommandons de laisser le déversoir dans son état actuel, c’est-à-dire sans poutrelles
amovibles, jusqu' à ce que l’exutoire Ouest soit réaménagé. Après le réaménagement dudit
exutoire, nous proposons une observation précise de l’effet du déversoir sur l’interconnexion des
lacs Ouest et Est.

5.5 Etat sanitaire de l’eau de la lagune

5.5.1 Bactériologie
Les résultats de l’analyse bactériologique des échantillons d’eau du Lac Est indiquent que l’eau
du Lac est contaminée par les germes recherchés à l’exception des Salmonelles. Les
concentrations en coliformes totaux (30°C) et en coliformes thermotolérants (44°C) varient
respectivement de 100 à 70.000 ufc/ml et 13 à 48 ufc/ml pour les échantillons P3, P4, P5, et P6 .
Par contre ces germes ne sont pas retrouvés dans les échantillons P1, P2.
La concentration en Anaérobies Sulfito-réducteurs de tous les échantillons est comprise entre 3
et 6 ufc/ml. Les streptocoques fécaux n’ont pas été retrouvés dans les échantillons P3 et P4.
Il ressort du tableau 5-1que les résultats des analyses bactériologiques sont très défavorables
pour l’état sanitaire de l’eau du lac et confirme la pollution fécale, donc la possibilité de la
présence de ces pathogènes.

Tableau 5-1 : Résultats des analyses bactériologiques des eaux


Echantillons Nombre de germes en ufc/ml
Coliformes Salmonelles
Coliformes Anaérobies
Eau de Lagune thermo- Streptocoques /25ml
totaux Sulfito-
(EL) tolérants fécaux
30°C) réducteurs
(44°C)
P1 0 0 3 3 Absent
P2 0 0 3 3 Absent
P3 3.103 13 5 0 Absent
P4 2.102 36 4 0 Absent
P5 102 19 6 2 Absent
P6 7.104 48 6 25 Absent
Critères des
Absence
normes UE 5.103 2.103 NC 103
dans 25ml
(Gomella 1978)
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-21
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

5.5.2 Parasitologie
Les analyses parasitologiques révèlent la présence de larves et œufs de parasites, notamment des
kystes d’amibes, des larves de nématodes et de formes végétatives de protozoaires flagellés
comme l’indique le tableau 5-2. Ceci dénote ici également une infestation fécale et urinaire très
importante de l’eau. Cet état de chose est lié au faite que la zone périphérique du lac est utilisée
par les populations riveraines et par les passants pour la défécation dans la nature. En saisons
pluvieuses les déchets contaminés sont alors emportés dans le lac par ruissellement. Il faut
ajouter que certains riverains du lac rejettent également et délibérément des sachets plastiques
contenant des excréments humains dans le lac.
Tableau 5-2 : Résultats des analyses parasitologiques de l’eau
Echantillons
Parasites trouvés Résultats
P1 Présence de kystes d’amibes, Entamoeba coli (+)
P2 Présence de kystes d’amibes, Entamoeba coli (++)
P3 Présence de kystes d’amibes, Entamoeba coli (+++)
P4 Présence de kystes d’amibes, Entamoeba coli (+)
P5 Présence de kystes d’amibes, Entamoeba coli (+++)
P6 Présence de larves de nématodes et de formes (+)
végétatives de protozoaires flagellés
+ = Rares ++ = Nombreux +++ = Très nombreux

5.5.3 Examen de la boue


L’examen des résultats des échantillons de sédiments montre que les boues du lac et du grand
canal sont contaminées par des coliformes totaux (30°C) et les coliformes thermotolérants
(44°C) avec des concentrations respectives de 90 à 1000 ufc/ml et 5 à 150 ufc/ml. Comme
l’indique le tableau 5-3 tous les échantillons de sédiment sont contaminés par les Anaérobies
sulfito-réducteurs (44°C) avec des concentrations comprises entre 18 et 70 ufc/ml. Seul le point
P4 ne contient pas de Streptocoques fécaux. En absence de critères microbiologiques relatives
aux sédiments, la présence des Coliformes thermotolérants (44°C) et des Anaérobies sulfito-
réducteurs (44°C) indiquent une contamination d’origine fécale ce qui est présomptive de la
présence de germes pathogènes.
Tableau 5-3 : Résultats des analyses bactériologiques des sédiments
Echantillons Nombre de germes en ufc/g
Anaérobies
Coliformes Coliformes Salmonelles
Sédiments Sulfito- Streptocoques
totaux thermotolérants /25g
(SL) réducteurs fécaux
(30°C) (44°C)
(ASR)
P1 0 0 18 6 Absent
P2 0 0 70 25 Absent
P3 0 0 25 110 Absent
P4 3.102 5 30 0 Absent
P5 90 30 40 2 Absent
P6 103 150 30 25 Absent
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-22
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Il en est de même au niveau des parasites où le tableau 5-4 montre la présence dans les sédiments
des œufs d’ankylostome, des formes végétatives de protozoaires flagellés et des kystes d’amibe
(Entamoeba coli) et de kystes de Balantidium coli.

Tableau 5-4 : Résultats des analyses parasitologiques des sédiments

Echantillons Parasites trouvés Résultats

Présence des œufs d’ankylostomes et de formes (++)


P1
végétatives de protozoaires flagellés
Présence des œufs d’ankylostomes et de formes (+)
P2
végétatives de protozoaires flagellés
P3 Recherche négative (-)
Présence des œufs d’ankylostomes et de formes
P4 végétatives de protozoaires flagellés (++)
Présence de kystes d’amibes (Entamoeba coli),
Présence des œufs d’ankylostomes et de formes
P5 végétatives de protozoaires flagellés (++)
Présence de kystes d’amibes (Entamoeba coli)
P6 Présence de kystes de Balantidium coli (++)
Note : ( - ) = Résultat négatif ; ( + ) = Rare ; ( ++ ) = Nombreux

5.6 Biologie du lac Est et du grand canal d’équilibre

5.6.1 Biologie végétale et animale


En dehors de quelques parties du lac, surtout les bordures, le Lac Est la surface du plan d’eau de
la lagune évaluée à près de 28 hectares, n’est pas recouverte de laitue d’eau (Pistia stratiotes).
Ceci n’est pas le cas du Grand canal d’équilibre qui a été colonisé presque totalement par ces
plantes envahissantes dotées d’un pouvoir de prolifération extraordinaire. L’eau de couleur
verdâtre a un goût saumâtre. Sa profondeur moyenne est de 1,30 m. L’épaisseur moyenne de la
vase est de 0,65 m.
5.6.1.1 Biologie végétale
La prolifération de Pistia stratiotes et des algues microscopiques est accrue par la pollution de
l’eau en matière organique. Ces algues et plantes aquatiques par photosynthèse dégagent à la
surface des eaux de l’oxygène qui est en fait nécessaire à l’activité des micro-organismes
aérobies responsables de la dégradation des matières polluantes.
Mais ces plantes et algues ont une très courte période de vie ; elles meurent, tombent au fond du
lac et leur décomposition consomme au sein des eaux d’énormes quantités d’oxygène et prive le
milieu aquatique de l’oxygène nécessaire à la vie. Cette demande accrue en oxygène provoque
une désoxygénation des couches profondes et crée des conditions anaérobies très nuisibles avec
production de méthane, d’hydrogène sulfuré, de sels ammoniacaux nocifs et de boues de fond
putrides.
Au niveau de la flore algale donc, les observations ont permis de dénombrer 62 espèces d’algues
réparties en 36 genres et 6 familles. Les genres les plus représentés sont respectivement les
Navicula (9 espèces), les Nitzschia (5 espèces) et les Scenedesmus (4 espèces). Les différentes
familles retrouvées sont les Chlorophyceae, les Cyanophyceae, les Diatomophyceae, les
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-23
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Euglenophyceae, les Goniotrichaceae et les Rhabdoniaceae. Les Diatomophyceae sont les plus
représentées (30 espèces), viennent ensuite les Chlorophyceae (17 espèces), les Cyanophyceae
(11 espèces), les Euglenophyceae (2 espèces), les Goniotrichaceae (1 espèce) et Rhabdoniaceae
(1 espèce).
L’analyse des fréquences relatives des espèces en présence/absence montre la répartition spatiale
des algues dans l’eau et dans les sédiments (tableau 5-5).
Tableau 5-5 : Fréquences relatives des espèces d’algues dans les deux milieux
Fréquence relative
Espèce (Eau) Fréquence relative (Sédiment)
Anabaena spiroides4 17 0
Anacystis sp.1 83 0
Casmarium candianum4 10 0
Casmarium sp4 7 27
Casmarium venustum4 7 0
Chroodactylon sp.4 3 3
Cladophora sp.4 3 3
Closterium navicula4 17 10
Closterium parvulum4 3 13
Crucigenia tetrapedia4 0 27
Cyclotella comta3 83 100
Cymatopleura solea4 0 7
Diatome hiemale2 0 43
Dinobryon sp.4 3 7
Diphoneis ovalis4 0 13
Fragilaria ulna4 0 27
Gomphonema gracile4 0 13
Gomphonema sp.4 0 23
Gomphonitschia ungeri4 0 3
Hantzschia amphioxys4 0 43
Hantzschia elongata4 0 3
Hantzschia sp.2 0 47
Mastogloia pumilla4 0 17
Merismopedia elegans4 17 0
Merismopedia punctata1 47 0
Merismopedia tenuissima4 13 0
Monoraphidium sp.4 3 3
Mougeotia sp.4 0 27
Navicula annulata3 47 53
Navicula confervacea4 17 47
Navicula crucicula4 0 13
Navicula cryptocephala4 0 17
Navicula cuspidata3 50 90
Navicula hungaria2 0 83
Navicula integra4 7 0
Navicula oblonga4 17 37
Navicula pupula3 33 73
Nitzschia amphibia4 0 17
Nitzschia dissipata4 13 0
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-24
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Nitzschia sinuata4 17 27
Nitzschia sp.4 10 3
Nitzschia sunnata4 7 0
Nostoc parmelioides4 23 0
Nostochopsis lobatus4 7 0
Oscillatoria lacustris1 57 0
Oscillatoria ornata4 23 17
Phacus sp.4 0 3
Pinnularia lata4 0 27
Pinnularia parallelitriata2 0 37
Oscillatoria rubescens1 60 0
Raphidiopsis curvata4 60 17
Rediastrum duplex4 10 0
Scenedesmus dimophus4 3 0
Scenedesmus ecornis4 10 17
Scenedesmus protuberans1 50 0
Scenedesmus quadricauda4 3 0
Tetraedron tumidulum4 13 0
Staurastrum teliferum4 0 20
Sterrocladia amnica4 0 7
Synedra ulna4 0 23
Tetraedron sp.4 0 7
Trachelomonas sp.4 0 10
On distingue :
- 1des algues inféodées seulement à l’eau libre : Anacystis sp. (Fr. = 83), Oscillatoria lacustris (Fr = 57),
Scenedesmus protuberans (Fr = 50), Merismopedia punctata (Fr = 47), etc.
- 2des algues des profondeurs inféodées seulement au sédiment: Hantzschia sp (Fr = 47), Diatome hiemale
(Fr = 43), Pinnularia parallelitriata (Fr = 37), etc.
- 3des algues qualifiées d’ubiquistes, apparaissant avec une forte fréquence aussi bien au fond du lac qu’en
surface : Cyclotella comta, Navicula annulata, etc.
4
- des algues ubiquistes à l’eau libre et des fonds du lac, n’apparaissant pas dans l’un ou dans l’autre ou
apparaissent dans de faible proportion : Navicula oblonga, Navicula pupula, Raphidiopsis curvata, etc.
Le calcul des abondances par site confirme les résultats précédents. Certaines algues comme
Cyclotella comta sont abondantes dans tous les milieux avec des densités dépassant 10
individus/ml. D’autres espèces comme Navicula cuspidata, Raphidiopsis curvata, Scenedesmus
protuberans sont aussi présents dans tous les milieux avec des densités plus modestes. D’autres
encore (Anacystis sp., N. hungaria, N. pupula, A. annulata) ne sont présents que dans certains
milieux avec des densités relativement fortes.
La comparaison des indices de diversité entre eau et sédiment montre que les indices de diversité
(N0, Shannon et Equitabilité) ne sont pas assez différents pour dire que les sédiments sont plus
diversifiés que l’eau libre (tableau 5-6).
Tableau 5-6 : Indices de diversité des algues recensées
Indices
N0 Ish Eq
Echantillons
Eau 37 4,60 0,88
Sédiment 43 4,89 0,90
Ish: Indice de Shanon, Eq: Indice d’Equitabilité
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-25
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Il faut reconnaître que les facteurs du milieu jouent un grand rôle dans cette répartition des
algues. On observe une corrélation entre diversité des algues et les facteurs tels que le niveau de
pollution de l’eau et le pH. Plus l’eau est polluée, plus les algues sont diversifiées. C’est le cas du
Grand Canal (P6, Figure 2-1), caractérisé par une pollution plus accentuée (reste de nourriture,
emballage, boîtes de conserve, effluents liquides, etc.). Ce site est marqué par une grande
diversité d’algues aussi bien dans l’eau que dans les sédiments. La famille des Diatomophyceae
(Cymatopleura solea, Cyclotella comta, Diatome hiemale, Diphoneis ovalis, Hantzschia
amphioxys, Hantzschia elongata, Mastogloia pumilla, etc.) est plus représentée dans ce cas.

5.6.1.2 Biologie animale


Les spécimens d’insectes ont pu être déterminés pour la plupart jusqu’au niveau générique. Les
autres ont été identifiés jusqu’au niveau de la famille ou à défaut à l’ordre. Les insectes de la
lagune de Lomé récoltés au cours de notre prospection peuvent être répartis dans 5 ordres : ce
sont les Coléoptères, les Diptères, les Ephéméroptères, les Hétéroptères et les Odonates (Tableau
5-7). Les ordres les plus diversifiés en familles, en genres et en individus sont les Hétéroptères et
les Coléoptères et les Diptères. Les stades de développement retrouvés dans nos prélèvements
sont les larves et les adultes, mais aussi rarement les nymphes. Parmi les Hétéroptères, c’est le
genre Diplonichus (Belostomidae) qui est le plus diversifié en individus alors que ce sont les
genres Laccophilus (Dytiscidae) et Amphios (Hydrophilidae) qui le sont pour les Coléoptères.
Les Ephémères, exigeants en oxygène dissout et supportant mal la richesse en matière organique
(insectes très sensibles à la pollution) n’ont pas été retrouvés dans le chenal de “Le Togo” alors
qu’ils le sont dans Lac Est (Tableau 5-7). Par contre, le Grand canal d’équilibre est un milieu de
prédilection des Diptères Syrphidae et Culicidae prouvant que cette partie de la Lagune est très
polluée par rapport au Lac.
En comparant les résultats des prélèvements à ceux obtenus entre 1997 et 2000 (Anonyme,
2000), l’on remarque que tous les ordres d’insectes signalés se retrouvent encore en 2008 sauf
les Trichoptères, insectes aussi très sensibles à la pollution. Ce résultat indique que les eaux de la
Lagune de Lomé sont toujours polluées.

Tableau 5-7 : Représentants aquatiques du Phylum des Arthropoda


DIFFERENTS TAXA Noms français SD* Abondance**

(Classe/Ordre/Famille/Famille/Espèce) Bè Daguifé Amoutivé


CLASSE INSECTA
Ordre EPHEMEROPTERA Ephémères L 16 0
Famille Baetidae L 14 0
Cloëon sp
Pseudocloëon sp L 2 0
Ordre ODONATA Demoiselles L 25 1
Sous-Ordre Zygoptera L 19 1
Sous-Ordre Anisoptera L 6 0
Ordre HEMIPTERA - HETEROPTERA L, A 382 49
Famille Nepidae Nèpes, Ranatres L, A 10 0
Ranatra sp L, A 10 0
Famille Belostomidae Bélostomes L, A 167 23
Diplonychus sp. L, A 167 23
Famille Gerridae Patineurs d'eau L, A 2 1
Famille Hydrometridae Hydromètres L, A 10 0
Hydrometra sp. L, A 10 0
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-26
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Famille Veliidae L, A 6 1
Autres HETEROPTERA A 0 1
Ordre COLEOPTERA Coléoptères L, A 173 111
Sous-Ordre ADEPHAGA
Famille Dytiscidae Dytiques L, A 43 62
Bidessus sp A 0 1
Cybister sp1 A 1 0
Cybister sp2 A 6 0
Hydaticus dorsiger A 1 0
Hydaticus sp. A 7 4
Hydrocanthus sp A 3 2
Laccophilus sp1 A 9 21
Laccophilus sp2 A 16 11
Autres Dityscidae L, A 0 23
Sous-Ordre POLYPHAGA
Famille Hydrophilidae L, A 130 49
Amphiops sp. A 101 0
A 7 13
Autres Hydrophilidae L, A 20 32
Famille Elmidae L 0 1
Autres COLEOPTERES L, A 2 3
Ordre DIPTERA L, N 23 352
Sous-Ordre NEMATOCERA
Famille Culicidae Moustiques L, N 0 244
Famille Chironomidae L 3 0
Autres NEMATOCERE L 0 2
Sous-Ordre BRACHYCERA L 18 11
Famille Tabanidae Taons s.l. L 0 17
Sous-Ordre CYCLORRHAPHA
Famille Syrphidae Syrphes L 2 78
Eristalinus sp L 2 4
Famille Ephydridae L 0 60
Autres DIPTERA L 0 9
CLASSE DES CRUSTACES
DECAPODA Crevettes L 0 5
*Stade de développement (L = larve; N = Nymphe; A = Adulte); **Effort de capture = 5 mn/personne ; St1: Station de Bè
Dagbuifé ; St2 : Station Amoutivé

Tableau 5-8 : Représentants Aériens ou Terrestres du Phylum des Arthropoda


DIFFERENTS TAXA Abondance**
(Classe\Ordre\Famille\espèce) Noms français SD* St1 St2
CLASSE INSECTA
Sous-classe APTERYGOTA* A 1 0
Sous-Classe PTERYGOTA
Ordre ORTHOPTERA
Sous-Ordre Ensifera
Famille Gryllidae Grillons s.l. A 2 0
Sous-Ordre Caelifera Criquets s.l.
Famille Acrididae Acridiens L, A 17 8
Ordre DICTYOPTERA
Famille Mantidae
Mantis religiosa L. Mante réligieuse 2 0
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-27
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Ordre HEMIPTERA - HOMOPTERA


Famille Cicadellidae Cigales L, A 24 76
Ordre COLEOPTERA
Sous-Ordre POLYPHAGA
Famille Coccinellidae A 4 0
Famille Curculionidae A 2 0
Ordre des DIPTERA A 0 3
Ordre des HYMENOPTERA
Famille des Formicidae A 45 9
CLASSE CRUSTACES
ISOPODA Cloporte A 9 1
CLASSE ARACHNIDA Araignées L, A 43 90
*Stade de développement (L = larve; A = Adulte); **Effort de capture = 5 mn/personne ; St1: Station de Bè Dagbuifé ; St2 :
Station Amoutivé

En exprimant l’abondance des ordres en terme de nombre moyen d’individus capturés (toutes
espèces confondues) dans 1 m3 d’eau/personne et en 5 minutes de chasse, et dans les limites de
notre méthode de collecte nous remarquons que ce sont les Hétéroptères qui sont les plus
abondants dans le Lac (Figure 5-1). Ils sont suivis des Odonates, des Coléoptères et des
Ephémères. Les Diptères sont très peu représentés de ce milieu.

Odonata

Heteroptera
Ordres

Ephemeroptera

Diptera

Coleoptera

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Abondance

Abondance (Nb ind./1m³)


Figure 5-1 : Abondance (nombre moyen d’individus capturés toutes espèces confondues dans 1 m3
d’eau/personne en 5 minutes de chasse) des différents ordres d’insectes aquatiques du
Lac Est.
Parmi les Arthropodes non insectes, on signale la Classe des Crustacés ayant à la fois des
représentants aquatiques (crevettes) et terrestres (cloportes) et la Classe des Arachnides
(araignées) franchement terrestres (Tableaux 5-7, 5-8).
En ce qui concerne la diversité de la malacofaune, le tableau 5-9 présente l’inventaire et
l’abondance relative des taxons inventoriés. Quatre espèces de Pulmonés ont été répertoriées. Il
s’agit : Physa acuta (Physidae), de Lymnaea natalensis (un hôte intermédiaire de Fasciola
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-28
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

gigantica), d’Afrogyrus coretus et Bulinus forskalii (hôte intermédiaire de Schistosoma sp). Cet
inventaire diffère légèrement de celle obtenue lors de la dernière investigation de ce milieu
(Anonyme, 2000). En effet, les espèces appartenant à la famille des Thiaridae et des Potamidae
n’ont pas été retrouvées. Cette différence peut être expliquée probablement par la qualité
chimique des eaux de la lagune, notamment par leur douceur et leur dureté (Williams, 1970).
Deux espèces constituent l’essentiel des récoltes ; il s’agit du prosobranche, Melanoides
tuberculata (Ampulariidae) très abondant partout et de Bulinus forskalii (Planorbidae) (Tableau
5-9).

Tableau 5-9 : Inventaire et Abondance des Gastéropodes


DIFFERENTS TAXA Abondance* Observations
(Sous-classe/Ordre/Famille/Espèce) Absolue Relative (%)
Sous -classe PROSOBRANCHIA
Ordre ARCHAEGASTROPODA
Famille Hydrobiidae
Hydrobia accrensis 12 1,5
Famille Thiaridae
Melanoïdes tuberculata 585 75
Sous-classe PULMONATA
Ordre BASOMMATOPHORA
Famille Physidae
Physa acuta 5 0,6
Famille Lymnaeidae
Lymnaea natalensis 2 0,3
Famille Planorbidae
Afrogyrus coretus 11 1,4
Bulinus forskalii 165 21 HI

La diversité ainsi que certaines caractéristiques des poissons régulièrement pêchées dans les eaux
du Lac Est sont présentés dans le tableau 5-10. Les deux espèces de Sarotherodon (S.
melanotheron et S. galilaeus) ainsi qu’une espèce de Tilapia (T. louka) constituent l’essentiel des
captures. Cet inventaire qui est comparable à celui obtenu lors des études précédentes
(Anonyme, 2000), semble confirmer que ces pêcheries ne comportent pratiquement plus que les
tilapias.
Il en ressort également que les pêcheurs, face à la raréfaction de la ressource, utilisent des
mailles de filet de plus en plus petites. Ce qui explique que les poissons capturés sont pour la
plupart des juvéniles et des alevins. Malheureusement, cette pratique compromet très
dangereusement la pérennité de la ressource.
Tableau 5-10 : Liste des Poissons inventoriés
DIFFERENTS
TAXA Noms français Abondance Taille
(Ordre/Famille/Espèce) relative (%) (mm)

Ordre des Perciformes


Famille Cichlidae
Tilapia guineensis Tilapia 3 58 - 22
Tilapia louka 17 61 - 19
Hemichromis fasciatus 4 75 - 21
Sarotherodon galilaeus 18 75 - 33
Sarotherodon melanotheron 58 72 - 35
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-29
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Au niveau de la divestité de l’avifaune, dix-neuf (19) espèces d’oiseaux ont été observées sur les
plans d’eau, dans la prairie et dans les buissons avoisinants (Tableau 5-11). Parmi celles-ci, on
peut dénombrer onze taxons strictement liés à l’eau. Ces dernières sont essentiellement les
hérons : Ardea cinerea, Egretta gazetta… ; les canards : Dendrocygna viduata ; les poules d’eau
et les formes affiliées (Porphyrio alleni, Actophilornis africana…). La plupart des espèces
inventoriées sont des résidentes et nicheuses. Toutefois, plusieurs sont des migratrices
paléarctiques (Ardeola ralloides, Tringa hypoleucos).
On peut remarquer que plusieurs espèces susceptibles d’y être ne le sont pas. Nous pourrons citer
entre autres, des espèces appartenant aux genres Charadrius (C. forbesi, C. hiaticula, dubius…),
Himantopus et Recurvirostra (Cheke et Walsh, 1996). Plusieurs causes ont été citées (Anonyme,
2000) pour expliquer ces absences. Nous pouvons ajouter la faible richesse du milieu en
ressource halieutique. En effet des espèces très voraces comme le cormoran africain
(Phalacrocorax africanus) et l’alcyon géant (Megaceryle maxima) pourraient difficilement
survivre dans un milieu aussi pauvre.
Par contre le fait nouveau à signaler est l’installation sur le plan d’eau du Lac Est d’une forte
population de canards sauvages; plus de 360 individus ont été dénombrés sur le plan d’eau, le 13
mars 2008.
Tableau 5-11 : Représentants de la Classe des Aves
DIFFERENTS TAXA Noms français Statut Milieu
(Ordre/Famille/Espèce) MA VA
Ordre Ciconiformes
Famille Ardeidae
Ardeola ralloides Crabier chevelu PM / R (B) *
Egretta garzetta Aigrette garzette PM / R (B) *
Ardea cinerea Héron cendré PM / R (B) *
Ordre Ansériforrmes
Famille Anatidae
RB,
Dendrocygna viduata Dendrocygne veuf AfM/(B) *
Ordre Falconiformes
Famille Accipitridae
Milvus migrans Milan noir MAf, MP *
Ordre Gruiformes
Famille Rallidae
Crex egregia Râle des prés R (B), AfM *
Amaurornis flavirostris Marouette noire RB *
Porphyrio alleni Talève d'Allen R (B) *
Gallinula chlorupus Gallinule poule d'eau RB *
Ordre Charadriiformes
Famille Jacanidae
Actophilornis africana Jacana RB *
Famille Scolopacidae
Tringa hypoleucos Chevalier guignetta PM *
Ordre Coraciiformes
Famille Alcedinidae
Halcyon senegalensis Martin-chasseur du Sénégal
Ceryle rudis Martin - pêcheur pie RB *
Famille Meropidae
*
Merops pusillus Guêpier nain R (B)
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-30
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Ordre Passériformes
Famille Pycnonotidae
Pycnonotus barbatus Bulbul commun RB *
Famille Nectariniidae
Nectarinia venusta Soui-manga à ventre jaune RB *
Famille Ploceidae
Ploceus cucullatus Tisserin gendarme RB *
Passer griseus Moineau gris RB *
Famille Estrildidae
Lagonosticta senegala Amarante commun RB *
Lonchura cucullata Spermète-nonnette (RB) *
MA: Milieu aquatique; VA: prairies et buissons avoisinants

La faune inventoriée, notamment les macro-invertébrés témoigne de la très mauvaise qualité des
eaux de Lac et du Grand canal d’équilibre. Plusieurs espèces indicatrices d’habitats fortement
pollués y ont été répertoriés : c’est le cas des Diptères Syrphidae, des Culicidae et du
gastéropode Physa acuta. De même, l’absence d’espèces très exigeantes en oxygène dissout a été
noté (genre Trichoptera).

5.6.2 Les paramètres physico-chimiques, minéralogiques et organiques


Un certain nombre d’analyses de l’eau et de la boue a été effectué au laboratoire en vue de
s’édifier sur l’état sanitaire et le degré de pollution du lac. Les principaux éléments qui ont fait
l’objet d’analyse sont :

- Paramètres physico-chimiques :

 la température de l’eau,
 le pH, la turbidité,
 la conductivité électrique,
 la dureté,
 l’alcalinité et
 les ions chlorures.

- Composés azotés et phosphorés :

 l’ammonium,
 les nitrites,
 les nitrates,
 les ortho phosphates et
 le phosphore total.

- Oxygène dissous et paramètres globaux de pollution :

 L’oxygène dissous,
 les matières en suspension (MES),
 la demande chimique en oxygène (DCO),
 la demande biologique en oxygène (DBO) et
 l’azote total.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-31
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

- Métaux lourds :

 le Cuivre (Cu),
 le Chrome (Cr),
 le Cobalt (Co),
 le Cadmium (Cd),
 le Fer (Fe),
 le Manganèse (Mn),
 le Nickel (Ni),
 l’Argent (Ag),
 le Zinc (Zn),
 le Plomb (Pb).
5.6.2.1 Paramètres physico-chimiques
Les résultats sont rassemblés dans le tableau 5-12. Ces résultats montrent que l’eau du lac Est a
des températures variant entre 30.5° C et 31.2. Cette température atteint 32.0° dans le Grand
canal d’équilibre. Ces valeurs de température ne favorisent pas une bonne nitrification
Au niveau du pH l’eau du lac est très alcalin (9.0 et 9.4) lié aux activités des algues mais pas
aussi important que le Grand canal d’équilibre (point P6) au voisinage du cinéma « Le Togo »
qui a un pH de l’ordre de 7.4 à 7.5. La forte alcalinité de l’eau (535 mgCaCO3.l-1) à ce point est
due à la minéralisation de la matière organique. Les valeurs de la conductivité électrique
indiquent des teneurs élevées en sels (environ 3.0 g.l-1). Les sels sont représentés principalement
par les ions chlorure (1.0 à 3.0 g.l-1). La présence de chlorures dans l’eau à une certaine dose
peut détruire la flore bactérienne responsable de l’autoépuration. Les tests indiquent qu’il y a
plus de 1000 mg par litre d’eau mais cette quantité pourrait être nettement plus élevée en saison
sèche, période pendant laquelle il n’y a pas d’apport d’eau extérieur pouvant diluer l’eau du lac.
En tout état de cause la dose actuelle en chlorures de l’eau n’est pas encore catastrophique mais
peut perturber l’action de certains micro-organismes.
L’eau du lac présente également un aspect trouble suite aux différents rejets de déchets
organiques dans le lac et le Grand canal d’équilibre. En effet lorsqu’un déchet organique est
rejeté dans un lac, la turbidité de l’eau augmente.
Tableau 5-12 : Valeurs des paramètres physico-chimiques de l’eau
Paramètres Unité P1 P2 P3 P4 P5 P6 Normes
O.M.S (*) -
UE
Température °C 31.2 31.2 31.0 30.5 30.9 32.0 25 -30
pH-terrain - 9.36 9.25 9.17 9.02 9.36 7.43 5.5 à 9.5
pH-laboratoire - 9.42 9.36 9.22 9.11 9.42 7.52 -
Turbidité NTU 90.6 106.0 85.5 70.3 70.6 62.7 25(*)- 10
Conductivité µs.cm-1 3940 3930 3930 3930 3930 3920 1500 à 3000
Dureté Totale mg.l-1 450 464 469 467 469 491
-
CaCO3
Alcalinité mg.l-1 245 255 270 260 270 535
-
CaCO3
Chlorures mg.l-1 1011.1 1026.1 1021.2 1016.1 1011.1 881.0 250(*)-200
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-32
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

5.6.2.2 Composés azotés et phosphorés


Les ions ammonium, les nitrites et les nitrates ont des concentrations faibles dans l’eau du lac
(Tableau 5-13). Ceci est du à la température de l’eau dans le lac qui ne favorise pas une bonne
nitrification. En effet, la température optimale pour une bonne nitrification se situe en général
entre 27°C et 37°C. Par contre l’ammonification est très importante au niveau du Grand canal
d’équilibre (point P6), où des teneurs très élevées sont mesurées (5.6mg.NH4+.l-1).

La présence d’ammonium est due essentiellement au développement des bactéries et à la


décomposition de matières organiques complexes avec formation de composés ammoniacaux. La
valeur élevée de l’ammonium au niveau du Grand canal d’équilibre (point 6) s’explique alors par
l’abondance de matières organiques suite au rejet de toute sorte de déchets dans ce canal par la
population.
Tableau 5-13 : Valeurs des composés azotés et phosphorés
Paramètres Unité P1 P2 P3 P4 P5 P6 Normes
O.M.S (*)
- UE
Ammonium mg.l-1 < 0.05 0.4 0.3 0.6 0.5 5.6 0.5
Nitrites mg.l-1 0.1 0.3 0.3 < 0.025 < 0.025 < 0.025 0.3
Nitrates mg.l-1 0.6 0.7 0.8 0.4 0.8 0.6 45(*)
44 - 100
Ortho phosphates mgP.l-1 0.3 0.3 0.3 0.3 0.4 2.8 -
Phosphore total mgP.l-1 0.5 0.6 0.3 0.3 0.5 4.6 -

5.6.2.3 Oxygène dissous et paramètres globaux de pollution


Les résultats figurant dans le tableau 5-14 montrent que l’eau du lac, à l’heure du prélèvement
est très aérée (la concentration de l’oxygène dissous varie de 7.5 à 11.8 mgO2.l-1). Par contre
l’oxygène dissous est absent au niveau du Grand canal d’équilibre (point P6). A cet endroit les
valeurs de la Demande Chimique en Oxygène (DCO) et de la Demande Biologique en Oxygène
pendant 5 jours (DBO5) sont très élevées comparativement aux valeurs de l’eau du lac Est. Dans
tous les cas les proportions de la DBO5 par rapport à la DCO sont faibles.
Les besoins d’oxygène des déchets (DBO) vont de pair avec le taux de déchet organique rejeté
dans un lac qui entraîne en même temps l’augmentation de la turbidité de l’eau. Ces besoins
d’oxygène des déchets, tendent à réduire la quantité d’oxygène contenue dans l’eau. La quantité
d’oxygène contenue dans l’eau est régulée par à la fois une réaction de surface (apport
d’oxygène atmosphérique) et par la photosynthèse (processus par lequel les végétaux verts et
algues prennent à l’eau son dioxyde de carbone et lui fournissent de l’oxygène). Le lac
commence à se régénérer lorsque le taux de la demande en oxygène due aux déchets commence
à être dépassé par le taux de réoxygénation.
La valeur faible de la DBO5 prouve que le lac Est n’est pas pour l’heure très pollué en matières
organiques. Ceci n’est pas le cas du Grand canal d’équilibre où la valeur de la DBO5 est
légèrement plus élevée et où le processus d’eutrophisation est très fort.
Par contre l’azote total a des concentrations très variables dans l’eau du lac entre 2.2 et 11.8
mgN.l-1. Quant aux Matières en Suspension (MES), elles sont essentiellement dues aux algues et
aux importantes quantités de sable enlevées par érosion et déversées dans le lac. Les résultats
trouvés montrent quand même que la situation n’est pas alarmante. Toutefois l’augmentation
constante de ces matières dans l’eau peut avoir pour conséquence une augmentation de la
turbidité de l’eau. Or une forte turbidité ne laisse pas traverser l’eau par les rayons solaires
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-33
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

responsables de la fonction chlorophyllienne, donc de la photosynthèse et partant l’autoépuration


de l’eau du lac.
Ces matières organiques et minérales augmentent considérablement le nombre de certains
organismes vivants (algues par exemple) qui tout en étant utiles dans le processus
d’autoépuration, constituent tout de même une source de pollution de l’eau.
Tableau 5-14 : Valeurs des paramètres globaux de pollution
Paramètres Unité P1 P2 P3 P4 P5 P6 Normes
O.M.S (*)
- UE
Oxygène mgO2.l-1 11.8 11.8 10.4 7.5 11.0 0.2 Aérobie
MES mg.l-1 200 280 200 140 180 180 30 - 70
DCO mgO2.l-1 41.1 57.6 57.6 32.9 49.3 143.8 40 - 80
DBO5 mgO2.l-1 5.0 7.0 7.0 5.0 3.0 12.0 10 - 25
NTK mgN.l-1 11.2 3.4 2.2 11.8 3.9 6.7 -
KMnO4 mgO2.l-1 9.4 9.4 9.2 9.6 9.4 15.5 -
5.6.2.4 Métaux lourds
Les éléments rencontrés dans la masse d’eau (tableau 5-15) ont des teneurs appréciables à
certains endroits Ces éléments sont essentiellement le fer (Fe), le manganèse (Mn) et le Zinc
(Zn) et le mercure (Hg). Les traces de cuivre sont rencontrées. Les autres éléments ont des
concentrations inférieures aux seuils de détection. Par contre certains éléments de concentrations
faibles dans la phase aqueuse se retrouvent dans les sédiments (tableau 5-16).
Tableau 5-15 : Teneurs en métaux lourds dans l’eau en µg/l
Echantillons d’eau (teneurs en µg / l)
P1 P2 P3 P4 P5 P6 Normes
Elément
O.M.S (*) -
UE
Cuivre (Cu) 2.5 4.0 4.2 2.5 2.5 5.2 500
Zinc (Zn) < 10 31,42 31,42 < 10 31,42 < 10 2000
Cadmium (Cd) < 10 < 10 < 10 < 10 < 10 < 10 50
Plomb (Pb) < 100 < 100 < 100 < 100 < 100 < 100 10
Cobalt (Co) < 50 < 50 < 50 < 50 < 50 < 50 50
Chrome (Cr) < 50 < 50 < 50 < 50 <50 <50 50
Nickel (Ni) < 50 < 50 < 50 <50 <50 <50 20
Fer (Fe) 180 120 60 70 100 330 200
Manganèse (Mn) 40,6 40,5 65,1 52,8 52,8 102,0 50
Argent (Ag) < 20 < 20 < 20 < 20 < 20 < 20 -
Mercure (Hg) 14.1 17.2 15.5 14.3 18.4 24.2 1.0
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 5-34
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Tableau 5-16 : Teneurs en métaux lourds en µg/g de sédiments sec


Echantillons de sédiments (teneurs en en µg/g)
P1 P2 P3 P4 P5 P6 Normes
Métaux lourds
O.M.S (*) -
UE
Cuivre (Cu) 25,8 24,1 35,0 84 ,8 64,7 63,2 500
Zinc (Zn) 185,5 205,8 268,7 730,6 646,8 643,5 2000
Cadmium (Cd) < 1,0 < 1,0 < 1,0 < 1,0 < 1,0 < 1,0 50
Plomb (Pb) 106,6 93,3 146,6 240,0 240,0 146,7 10
Cobalt (Co) 24.0 24.0 26.0 24.0 12,2 12,2 50
Chrome (Cr) <2,0 <2,0 <2,0 <2,0 <2,0 <2,0 50
Nickel (Ni) <2,0 26,5 29,1 41,8 24,1 29,1 20
Manganèse (Mn) 752,4 889,8 624,7 202,7 139.0 104,5 200
Argent (Ag) <2 <2 <2 <2 <2 <2 50
Fer (Fe) 23178,4 24692,0 31178,4 30205,6 25772,8 27394,4 -
Mercure (Hg) 1,3 < 1,0 6,0 6,3 8,0 12,2 1.0

La présence de métaux lourds dans l’eau et les boues du Lac et du Grand canal d’équilibre est
due essentiellement aux apports terriens liés aux eaux de ruissellement qui se déversent dans le
lac avec des débris de minéraux transportés.

5.6.2.5 Conclusion et recommandations


Le Lac Est n’est pas encore confronté à un problème d’oxygénation très dangereux selon les
résultats. Toutefois ce problème risque de subvenir à moyen et à long terme et pourra entraîner
un déficit en oxygène dissous et un déficit en oxygène issu de la synthèse chlorophyllienne.
Pour pallier à cela, il faudrait impérativement draguer le lac et curer le Grand canal d’équilibre.
Pour permettre le bon fonctionnement du lac et eviter sa dégradation par les diverses pollutions
qu’il connaît aujourd’hui, il faudrait après le dragage et le curage :

o aménager les environs du Lac par la création d’un espace vert fait d’arboretum,
o interdire le rejet d’ordures ménagères dans le lac par la construction d’une clôture de
protection grillagée,
o limiter les apports telluriques dans le lac par le pavage de la voie longeant le lac et le
grand canal et ses amorces,
o Oxygéner régulièrement le lac : à ce sujet il serait indiqué d’utiliser la surface du lac pour
des loisirs en installant par exemples de petits bateaux dont les déplacements mettront les
eaux en mouvement, facilitant ainsi l’oxygénation. Cette action peut être valablement
mise en œuvre en collaboration avec le Centre communautaire de Bè qui gère déjà un
secteur du lac et pourrait accroître les sources de revenu de la communauté,
o Contrôler la prolifération des macrophytes par l’introduction dans le lac des poissons
herbivores (Ctenophyoryngodon idellus). Toutefois, cette introduction nécessite au
préalable des tests de salinité pour apprécier jusqu’à quel degré ces poissons peuvent
supporter les chlorures.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-35
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

6. Dragage du lac Est et curage du grand Canal d’équilibre

6.1 Lac Est

6.1.1 Détermination de la profondeur optimale du lac


La profondeur optimale du lac a déjà été étudiée dans le cadre du curage du lac de Bè. D’après
les résultats des Études techniques du curage du lac de Bè, la profondeur optimale d’un lac est de
1 à 2,5 m. Pour cette raison, nous proposons de caller le fond du lac Est soit à 0,50 ou à 0,00
m IGN.

6.1.2 Volume de sable et de vase a extraire


Les volumes de sable et de vase on été calculés avec un logiciel selon les résultats
bathymétriques. Le tableau suivant indique les volumes de matériaux à extraire en fonction du
niveau du fond de lac à atteindre.

Tableau 6-1 : Volume de matériaux a extraire (lac Est)


Volume m³
Profil No. Fond du lac à 0,50 m IGN Fond du lac à 0,00 m IGN
Vase Sable Vase Sable
1 3544 2.093 7.979 4.031
2 882 1.671 1.941 2.622
3 718 2.537 1.754 3.543
4 61 808 621 1.482
5 961 251 3.702 742
6 14398 2.840 21.638 4.811
7 6102 10.064 6.102 18.195
8 3243 11.604 3.243 19.654
9 4119 11.684 4.119 19.809
10 3487 12.604 3.487 20.205
11 3755 7.882 3.755 14.959
12 2794 9.382 2.794 16.055
13 4369 8.634 4.369 15.326
14 2867 8.766 2.867 15.477
15 6037 9.436 6.037 16.166
16 5965 8.667 5.965 14.021
Total m³ 63300 108.924 80.371 187.100
Volume de
matériaux à 172.224 267.471
extraire [m³]
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-36
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

6.1.3 Techniques d’extraction


Le dragage du lac Est peut se faire de plusieurs manières. Les deux techniques vraiment
exécutables sont récapitulées ci-dessous :

6.1.3.1 Dragage mécanique


Les dragues mécaniques sont conçues pour des matériaux aussi bien durs que meubles. La
drague à benne preneuse récupère les matériaux déposés sur le fond comme le ferait une pelle
hydraulique terrestre de très forte puissance.

Les matériaux sont déposés dans une barge qui, une fois pleine, se déplace jusqu’au site de rejet.

Dessin 6-1 : Drague mécanique (Benne preneuse)

Leur grand avantage réside dans le fait que les sédiments dragués conservent pratiquement la
densité q’ils avaient lorsqu’ils étaient en place, ce qui réduit la quantité de matériaux à
transporter, à traiter ou mettre en dépôt. Les dragues mécaniques sont très utiles en présence
d’obstacle et de bris.

Cependant, la nature des matériaux à draguer n’est pas propice à l’utilisation d’une drague
mécanique car, selon les analyses effectuées, les matériaux se composent d’une grande partie de
particules fines, facilement remises en suspension. L’efficacité du dragage mécanique sera
diminuée à cause de la fluidité des matériaux qu’il faut enlever. D’une part, leur prélèvement par
la benne de la drague sera difficile; d’autre part, le taux de remplissage des barges risque fort
d’être limité.
Le dragage mécanique remettra certainement une grande partie de matériaux fine en suspension,
toute chose qui aura un impact négatif sur l’environnement. Un autre inconvénient de la drague
mécanique est son rendement peu productif qui décroît à mesure que la profondeur du site à
draguer augmente. Vu les raisons énoncées plus haut, l’utilisation du dragage mécanique est
selon nous peu recommandable.
6.1.3.2 Dragage hydraulique
Les dragues hydrauliques utilisent une pompe qui aspire les sédiments avec de l’eau et refoule ce
mélange dont l’extrémité est fixée au point de rejet ou au point de transfert. Elles sont
généralement montées sur les barges équipées de pompes centrifuges commandées par un
moteur et raccordées à des pipelines de refoulement, montés sur les flotteurs.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-37
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Dessin 6-2 : Drague hydraulique (drague suceuse à désagrégateur)

Les conditions d’opération normale prévoient un mélange composé de 20 % de solides et 80 %


d’eau. Le dragage hydraulique permet d’éviter les remises en suspension au niveau du dragage.
Le rendement des dragues hydrauliques est généralement plus élevé que celui des dragues
mécaniques.
Le dragage hydraulique à l’aide d’une drague suceuse à désagrégateur (voire dessin ci dessus) a
fait ses preuves dans le cas du lac de Bè. Il est la technique la plus appropriée que nous
recommandons.
6.1.3.3 Extraction des plantes aquatiques de la surface du lac
Il faudra si nécessaire, enlever au préalable les plantes aquatiques de la surface du lac avant le
dragage. Cette opération peut être exécutée manuellement à l’aide d’une main-d’œuvre locale
utilisant des pirogues.
Dans le cas où la surface du lac est totalement recouverte par des plantes (29 ha), il faudra
utiliser neuf (9) équipes comprenant quatre (4) manœuvres, deux (2) piroguiers, un (1) camion
de 5 m³ et une (1) pirogue pouvant transporter 0,5 m³ de débris par voyage.

6.1.3.4 Recommandation
Pour le dragage du lac Est, l’utilisation d’une drague suceuse à désagrégateur avec un rendement
moyen de 150 m³/h est proposée.

6.2 Grand Canal d’équilibre

6.2.1 Volume de matériaux à extraire


Les volumes de matériaux (sable et matières organiques) à extraire ont été calculés avec un
logiciel selon les résultats bathymétriques. Les résultats sont récapitulés dans le tableau suivant.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-38
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Tableau 6-2 : Volume de matériaux à extraire (Grand Canal)


Profil No Volume m³
20 4001
21 1475
22 1266
23 2059
24 2103
25 1963
26 452
27 347
28 333
29 517
30 637
31 927
32 739
33 788
34 805
35 913
36 979
37 1442
38 941
39 621
40 415
41 655
42 519
43 433
44 1004
45 408
46 1019
47 1219
48 1162
49 684
50 894
51 411
52 1584
Total m³ 33716

6.2.2 Techniques d’extraction

6.2.2.1 Curage manuel


Les techniques de curages manuels déjà expérimentées par le passé se sont soldées par des
échecs. Une des raisons était la fluidité des matériaux à extraire, ce qui diminuait
considérablement le rendement. En plus cette pratique de curage est absolument déconseillée en
raison du niveau élevé de pollution et de la profondeur des eaux dans le canal pouvant atteindre
par endroits 2 mètres pendant la saison des pluies.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-39
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Cette technique d’extraction pourra uniquement se faire avec un niveau d’eau d´une hauteur
maximale de 50 cm. Vu son rendement, le curage manuel est selon nous peu recommandable.
Par contre, il peut être envisagé comme mesure complémentaire et de finition à un curage
mécanique, dans un environnement à peu près sec.
6.2.2.2 Curage mécanique
Compte tenu des risques sanitaires, une solution plus adaptée pour le curage du grand Canal
serait l’utilisation d’une pelle hydraulique. Les travaux pourront être effectués à partir de la
berge Sud et Nord du grand Canal. L’évacuation des matériaux sur le site de décharge pourra
être réalisé à l’aide de camions.
Le seul tronçon peu accessible aux pelles hydraulique se situe entre l’Avenue de la Libération et
la voie ferrée au niveau du quartier Hanoukopé. La bande de largeur entre la berge sud du canal
et la clôture du marché se limite à environ 6 m. Travailler avec une pelle hydraulique sur la rive
Nord sera également difficile en raison de la présence du dépotoir.
Néanmoins nous sommes d’avis que le curage à l’aide d’une pelle hydraulique de moyenne taille
à partir des rivages est exécutable sur pratiquement toute la longueur du canal.
Comme mesure complémentaire et de finition nous proposons de réaliser un curage manuelle en
haute intensité de main d’œuvre.
Pour cette stratégie nous prévoyons:
o Trois (3) camions de 10 m³
o Une (1) pelle hydraulique de moyenne taille
o Deux (2) équipes comprenant vingt (20) manœuvres (travaux de finition sur le canal)
Remarques
Vu qu’une grande partie du canal a une largeur de 18 m en gueule, il s’avère très difficile de
trouver une pelle hydraulique avec un bras suffisamment long pour effectuer le curage dans la
zone centrale du canal. De ce fait, il serait difficile d’effectuer le curage du canal de manière
effective.
Raison pour laquelle nous proposons comme mesure complémentaire un curage manuel en haute
intensité de main d’œuvre. Au cas où le niveau d’eau du canal est supérieur à 50 cm, cette
technique de curage nécessite un abaissement du plan d’eau du site à l’aide d’une pompe mobile
ou de la station de pompage du lac Est.

6.2.2.3 Extraction mécanique après assèchement du Canal d’Équilibre


Vu le rendement du curage et les risques sanitaires encourus une solution avantageuse serait
l’extraction mécanique après l’assèchement du canal.
Avant l’assèchement du canal, les ponceaux sous l’Avenue de Maman N’Danida et de laVictoire
doivent être obstrués par des batardeaux. L’assèchement pourra se réaliser à l’aide d’une à deux
pompes mobiles. Pour un volume d’eau estimé à 50.000 m³ le pompage durera 93 heures (env. 4
jours) avec un débit de 150 l/s. L’eau pourra être évacuée vers le canal à l’Est de L’Avenue de
Maman N’Danida. Dans ce cas il sera nécessaire de mettre la station de pompage du lac Est en
marche, afin d’éviter des inondations.
Le mélange de sable et de vase exposé sera alors extrait à l´aide d´engins mobiles, comme des
chargeurs et des pelles hydrauliques pour être ensuite placé sur des camions qui l´achemineront
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-40
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

sur un site de décharge. Les travaux de finition dans les zones inaccessibles (traversées des
conduits, ponceaux) pourront être réalisés à l’aide d’une main d’œuvre locale (curage manuel).
Pour cette stratégie nous prévoyons:
o Trois (3) camions de 10 m³
o Une (1) pelle hydraulique de moyenne taille
o Un chargeur sur pneu de moyenne taille
o Deux (2) équipes comprenant dix (10) manœuvres (Travaux de finition)
Remarques
La stratégie de curage énoncée plus haut n´est praticable que durant les saisons sèches (juillet à
septembre et novembre à février) car le grand Canal d’Equilibre reçoit des grands débits d’eau
provenant des nombreux caniveaux pendant les saisons des pluies.
Si cette solution est retenue une étude plus poussée sera nécessaire avant l’assèchement du canal.
6.2.2.4 Extraction des plantes aquatiques de la surface du grand Canal
Avant l’extraction des matériaux du canal il faudra au préalable enlever les plantes aquatiques de
la surface du canal (4 ha max.). Comme pour le lac Est, ces travaux peuvent être effectués selon
la technique avec haute intensité de main d’œuvre. Nous prévoyons l’utilisation d’une équipe
comprenant quatre (4) manœuvres, deux (2) piroguiers, un (1) camion de 5 m³ et une (1) pirogue
pouvant transporter 0,5 m³ de débris par voyage.

6.3 Détermination des lieux de dépôt des matériaux d’extraction


Afin de ne plus assister à la même situation constatée après le curage du lac de Bè où les boues
curées ont formé des monticules sur l’une de ces rives, il faudrait gérer convenablement les
boues issues du dragage du Lac Est et du curage du Grand canal d’équilibre. Pour se faire, trois
(03) options sont possibles : (1) transférer les boues vers le quartier ADAKPAME pour endiguer
le lit majeur du fleuve Zio, (2) transférer les boues vers une ancienne carrière de sable silteux
situé à SANGUERA, (3) Etaler la boue sur l’espace vide situé le long du Grand canal d’équilibre
et l’aménager en espace vert en y créant un arboretum avec des bancs publics.
Avant toute option, il faudrait assécher d’abord les boues. Pour ce faire, les boues encore
humides issues directement du dragage et du curage devraient être déposé d’abord sur un espace
proche des lieux de dragage et de curage. A cette fin, le consultant à identifier l’espace vide
(env. 15 ha.) situé au Nord du Grand canal entre L’Avenue de la Libération et L’Avenue de
Maman N’Danida.

6.3.1 Première Option : Le transfert des boues séchées pour l’endiguement du fleuve Zio
Les boues séchées devraient être transférées par camions du dépôt initial de séchage et déversées
à certains endroits où les rues du quartier ADAKPAME débouchent directement sur le lit majeur
du fleuve Zio. Cette pratique protégerait les habitants de ces quartiers des inondations
périodiques qu’elles connaissent à chaque saison pluvieuse lors de la montée des eaux de fleuve.
L’inconvénient de cette pratique est qu’elle n’est pas durable. En effet, les études géotechniques
réalisées sur des échantillons de boue du Lac Est, montrent qu’elle est constitué à près de 70 %
de sable. Ce taux de sable dans la boue prouve que l’endiguement du fleuve ne sera pas stable et
que la digue sera emportée à petits coups sous l’effet de transport du sable par l’eau aux
moments des hautes eaux du fleuve.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-41
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Le deuxième inconvénient est que les analyses chimiques, physico-chimiques, bactériologiques,


parasitologiques et phycologiques de l’eau et des sédiments du Lac montrent que la boue est fort
contaminée. L’eau du fleuve entrant régulièrement en contact avec la digue pourrait être
également contaminée. Si l’on sait que le lit majeur du fleuve Zio est utilisé par une partie de la
population pour des cultures de contre saison, surtout les légumes, cette option pourrait être
néfaste à la population en terme de santé.

Les coordonnées de quelques points identifiés pour l’endiguement sont :


6° 10’ 54’’ Latitude Nord et 1° 10’ 45’’ Longitude Est. (Voir aussi Photo N° 30)

Responsable de la mise en œuvre : Entreprises


Responsable du contrôle et de la surveillance : Bureau de Contrôle et de Surveillance
Responsables du suivi : Direction de l’Environnement
Coût ( Fond du lac à 0,50 m IGN) : 600 000 000 F CFA
Coût ( Fond du lac à 0,0 m IGN) : 900 000 000 F CFA

6.3.2 Deuxième Option : transférer les boues vers une ancienne carrière de sable silteux
situé à SANGUERA
Les boues préalablement séchées devraient être transportées par camions et déversées dans une
carrière désaffectée de sable silteux située à SANGUERA peu avant le Poste de péage pour une
remise en état de la carrière et une protection de la Nationale N° 5 (Lomé-Kpalimé) contre
l’érosion. Toutefois cette opération devrait être faite avec l’accord des propriétaires des terrains.
De plus l’exploitation des lieux à des fins agricoles ou de construction devrait être interdite pour
au moins trois (03) à cinq (05) années, le temps de la stabilisation des lieux. Si les terrains
devraient être exploités à des fins agricoles, il faut savoir que la réutilisation des boues comporte
cependant des risques de transmission de maladies associées à la matière organique en
décomposition et aux déchets.
Pour éviter tout problème éventuel de santé publique (helminthiases, etc), il faudrait
recommander, la culture de plantes dont la récolte est au-dessus du sol (maïs, haricot, gombo,
etc.) et éviter la culture de plantes à tubercules.

(Voir aussi Photos N° 32 et 33)


Les coordonnées géographiques de cette carrière sont : 6° 13’ 54’’ Latitude Nord et 1° 17’
37’’ Longitude Est.

Responsable de la mise en œuvre : Entreprises


Responsable du contrôle et de la surveillance : Bureau de Contrôle et de Surveillance
Responsables du suivi : Direction de l’Environnement
Coût (Fond du lac à 0,50 m IGN) : 700 000 000 F. CFA
Coût ( Fond du lac à 0,0 m IGN) : 1 050 000 000 F. CFA

6.3.3 Troisième Option : Création d’un arboretum après étalage de la boue sur le site de
séchage
Il s’agit ici d’utiliser les boues pour aménager une partie du système lagunaire en espace vert. En
effet les espaces remblayés de la lagune ne sont pas du tout utilisés et sont recouverte de
végétation. Ces espaces libres constituent actuellement le lieu de défécation et de rejets de
déchets de toutes sorte. Afin de mettre en valeur ces espaces et protéger en même temps le
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-42
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

système lagunaire, l’on pourrait aménager ces espaces en créant un arboretum avec des plantes
d’ombrage (Cacia siamea, Acacia auriculiformis, Millittia thoningii, etc.) des bancs publics en
maçonnerie, allées pavées et fleurs ornementales (Haie vive avec le Rampant tropical).
(Voir aussi Photo N° 34)
Responsable de la mise en œuvre : Entreprises
Responsable du contrôle et de la surveillance : Bureau de Contrôle et de Surveillance
Responsables du suivi : Direction de l’Environnement
Coût : 565 000 000 F CFA

6.4 Planning pour la réalisation des travaux de dragage et de curage


Pour le planning des travaux nous proposons deux variantes.
La première variante correspond aux techniques d’extraction proposée dans le Plan Directeur
d’Assainissement (Dragage hydraulique du lac Est, curage mécanique à partir des berges du
canal). La deuxième variante (Dragage hydraulique du lac Est, extraction mécanique après
assèchement du canal) est à considérer comme une stratégie optionnelle.
Vu que la largeur du grand Canal (env. 20 m) dans le secteur entre le lac Est et l’Avenue de
Maman N’Danida (Photo N°21) est assez grande pour un curage hydraulique, nous
recommandons l’utilisation de la drague suceuse à désagrégateur qui est prévue pour le Lac Est.
Le volume calculé pour ce tronçon est à 11.886 m³.

Le planning des variantes A et B est basé sur les hypothèses suivantes (voir tableaux sur la page
suivante):
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-43
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Tableau 6-3 : Dragage hydraulique et curage mécanique à partir des berges du canal (Variante A)
Techniques de dragage / Rendement Rythme de travail Volumes à extraire
Durée [semaines]
curage moyen [m³/h] [h/semaines] [m³]
Drague suceuse à
désagrégateur 279.3573 (fond à 0,00
(Lac Est + secteur entre le lac 150 140 14
m IGN)
Est et l’Avenue de Maman
N’Danida)
Pelle hydraulique
40 50 19.8304 10
(Grand Canal)
Curage manuel en haute
env. 2.000
intensité de main d’œuvre5 10 50 4
(travaux de finitions)
(Grand Canal)

Tableau 6-4 : Dragage hydraulique et curage mécanique après assèchement du canal (Variante B)
Techniques de dragage / Rendement Rythme de travail Volumes à extraire
Durée [semaines]
curage [m³/h] [h/semaines] [m³]
Drague suceuse à
désagrégateur
(Lac Est + secteur entre le 150 140 279.357 à 0,00 m IGN 14
lac Est et l’Avenue de
Maman N’Danida)
Pelle mécanique (Grand
506 50 21.8307 9
Canal)

3
267.471m³ + 11.886m³ (Lac Est + secteur entre le lac Est et l’Avenue de Maman N’Danida)
4
33.716 m³ - 11.886 m³ - 2.000m³ (Grand Canal - secteur entre le lac Est et l’Avenue de Maman N’Danida – volume curage manuel)
5
Estimation pour une équipe comprenant 20 personnes, travaillant dans l’eau
6
Rendement plus élevé que dans variante A, comme matériaux d’extraction sont quasi asséchés
7
33.716 m³ - 11.886 m³
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-44
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Dragage hydraulique et curage mécanique à partir des rivages du canal (Variante A)

Remarque
Pour un volume d’excavation de 184.110 m³ (Lac Est à 0,50 m IGN + secteur entre le lac Est et l’Avenue de Maman
N’Danida) la réalisation des travaux durera 6,5 mois.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-45
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

Dragage hydraulique et curage mécanique après assèchement de canal (Variante B)

Remarque
Pour un volume d’excavation de 184.110 m³ (Lac Est à 0,50 m IGN + secteur entre le lac Est et l’Avenue de Maman
N’Danida) la réalisation des travaux durera 6 mois.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-46
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

6.5 Estimation des coûts de dragage et de curage

Le coût du dragage hydraulique est basé sur l’utilisation d’une drague suceuse à désagrégateur
d’environ 300 KW et d’un tuyau de refoulement de 300 mm.

6.5.1 Dragage hydraulique et curage mécanique à partir des rivages du canal


(Variante A)
Fond du lac à 0,0 m IGN Fond du lac à 0,50 m IGN

Prix unit.
Désignation Unité Quantité Montant FCFA Quantité Montant FCFA
FCFA
Enlèvement des
m² 200 330.000 66.000.000 330.000 66.000.000
plantes aquatiques
Mobilisation,
installation et
dégagement du
Forfait. 300.000.000 1 300.000.000 1 300.000.000
chantier pour les
travaux de dragage
et de curage
Dragage des
matériaux du lac et
m³ 3.000 279.357 838.071.000 184.1108 552.330.000
refoulement sur
l’aire de dépôt
Curage mécanique
et transport sur m³ 6.000 19.830 118.980.000 19.830 118.980.000
l’aire de dépôts
Abaissement du
niveau de l’eau
Forfait. 2.000.000 1 2.000.000 1 2.000.000
(station de
pompage)
Curage manuel et
transport sur l’aire m³ 3.500 2.000 7.000.000 2.000 7.000.000
de dépôts
Réparation de la
protection des talus m² 14.000 6.000 84.000.000 6.000 84.000.000
(Lac Est)
Réparation et
nettoyage des Forfait. 70.000.000 1 70.000.000 1 70.000.000
berges du canal
Nettoyage des
Forfait. 1.000.000 1 1.000.000 1 1.000.000
ponceaux du canal
Total 1.487.051.000 1.201.310.000

8
172.224 m³ (Lac Est) + 11.886 m³ (Secteur entre le lac Est et l’Avenue de Maman N’Danida)
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6.5.2 Dragage hydraulique et curage mécanique après assèchement de canal


(Variante B)
Fond du lac à 0,0 m IGN Fond du lac à 0,50 m IGN

Désignation Unité Prix unit. Quantité Montant FCFA Quantité Montant FCFA
FCFA
Enlèvement des
m² 200 330.000 66.000.000 330.000 66.000.000
plantes aquatiques
Mobilisation,
installation et
dégagement du
Forfait. 350.000.000 1 350.000.000 1 350.000.000
chantier pour les
travaux de dragage et
de curage
Dragage des
matériaux du lac et
m³ 3.000 279.357 838.071.000 184.110 552.330.000
refoulement sur
l’aire de dépôt
Assèchement du
m³ 500 50.000 25.000.000 50.000 25.000.000
canal
Curage mécanique et
transport sur l’aire de m³ 5.000 21.830 109.150.000 21.830 109.150.000
dépôts
Abaissement du
niveau de l’eau Forfait. 2.000.000 1 2.000.000 1 2.000.000
(station de pompage)
Réparation de la
protection des talus m² 14.000 6.000 84.000.000 6.000 84.000.000
(Lac Est)
Réparation et
nettoyage des berges Forfait. 70.000.000 1 70.000.000 1 70.000.000
du canal
Nettoyage des
Forfait. 500.000 1 500.000 1 500.000
ponceaux du canal
Total 1.544.721.000 1.258.980.000

6.5.3 Récapitulatif des coûts


Le tableau suivant récapitule les coûts de dragage et de traitement de boues après séchage. Les
coûts de traitement de boues, ressortent du chapitre 6.3.

Fond du lac à Fond du lac à


Désignation 0,0 m IGN 0,50 m IGN
Montant FCFA Montant FCFA
Dragage, curage et Variante A 1.487.051.000 1.201.310.000
transport sur l’air de
dépôts Variante B 1.544.721.000 1.258.980.000
Première Option (Zio) 900.000.000 600.000.000
Transfert de boue sèches
Deuxième Option (Sanguera) 1.050.000.000 700.000.000
Création d’un arboretum9 Troisième Option 565.000.000 565.000.000
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 6-48
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

6.6 Recommandations
Pour le lac Est le dragage hydraulique à l’aide d’une drague suceuse à désagrégateur est la
technique la plus appropriée que nous recommandons.
Étant donné que la nappe phréatique est peu profonde et que les profils du canal sont
en béton, un assèchement pourrait provoquer un soulèvement des fonds, en raison de la
pressions de l’eau souterraines, et la destruction desdites profils.
En plus il faut noter que les profils du canal ne sont pas complètement étanches, ce qui peut
favoriser la remontée de l’eau de la nappe phréatique pendant l’assèchement. Cette
circonstance pourra considérablement augmenter la durée et les frais de pompage.
Vu les raisons énoncées plus haut, l’assèchement du grand canal nous semble risqué.
Pendant nos enquêtes, nous avons vu que le curage à l’aide d’une pelle hydraulique de
moyenne taille à partir des rivages est exécutable sur pratiquement toute la longueur du canal.
Finalement nous recommandons la Variante A (Dragage hydraulique et curage mécanique à
partir des rivages)
Dans le cas où les conditions ne permettent pas l'emploi d'engins de curage, les travaux sont à
effectuer à la main par un personnel qualifié. Dans ce cas certaines mesures pour la protection
des ouvriers sont indispensables. A savoir :

o Se faire vacciner préalablement


o Porter du matériel de protection (bottes, gants) et autres matériels pouvant empêcher le
contact direct avec l’eau, la vase et les déchets.
o Faire des visites sanitaires régulières afin de prévenir tout risque de survenue de certaines
maladies
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 7-49
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

7. Programme d’observation de l’évolution du système lagunaire

7.1 Suivi de l’évolution des paramètre chimiques et biologiques du Lac après le


curage
Après le curage du lac, les paramètres chimiques, physico-chimiques, microbiologiques et
biologiques qui permettent de suivre le fonctionnement du lac doivent être analysés afin
d’apprécier la qualité du lac et de la comparer à celle de l’état initial c’est-à-dire avant le curage.
Les analyses concerneront l’eau du Lac et la vase. Les prélèvements des échantillons d’eau se
feront en cinq points et à deux profondeurs (0,2 mètre et 0,5 mètre).

7.1.1 Analyses chimiques et physico-chimiques de l’eau et de la vase


1) Analyses de l’eau
Les échantillons seront prélevés dans les conditions adéquates et transportés dans une glacière.
Les paramètres tels que le pH, la température, la conductivité et l’oxygène dissous seront
mesurés sur place.

Les paramètres physico-chimiques retenus pour cette étude sont les suivants :

• Paramètres physico-chimiques

Paramètre Méthode analytique


-Température Thermomètre
- pH Electrométrie
- Turbidité Néphélométrie
- Conductivité électrique Conductimètre
- Dureté Complexométrie à l’EDTA
- Alcalinité Méthode volumétrique
- Chlorure Argentimétrie

• Composés azotés et phosphorés

Paramètre Méthode analytique


- Ammonium Spectrophotométrique, indophénol
- Nitrites Spectrophotométrique, diazotation
- Nitrates Spectrophotométrique, acide sulfosalicylique
- Orthophosphates Spectrophotométrique, molybdate d’ammonium
- Phosphore total Spectrophotométrique, molybdate d’ammonium

• Oxygène dissous et paramètre globaux de pollution

Paramètre Méthode analytique


- Oxygène dissous Electrochimie, iodométrie
- Matières en suspension (MES) Méthode gravimétrique (filtration, centrifugation)
- Demande Chimique en oxygène (DCO) Méthode chimique au K2Cr2O7
- Demande biochimique en oxygène (DBO5) Méthode respirométrique
- Azote (NTK) Distillation ; neutralisation (Buchi)
- Oxydabilité au permanganate (KMnO4) Méthode acide, à chaud
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 7-50
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• Métaux lourds

Elément Méthode analytique


- Cuivre (Cu) ; Zinc (Zn) , Cdmium (Cd), Méthode spectrophotométrique par absorption
Plomb (Pb), Cobalt (Co), Chrome (Cr), Nickel atomique avec flamme
(Ni), Fer (Fe), Manganèse( Mn), Argent (Ag)

- Mercure (Hg) Méthode spectrophotométrique par absorption


moléculaire (dithizonate de mercure)

2) Analyses de la vase
Les prélèvements de la vase se feront aux mêmes points que ceux de l’eau. Elle sera prélevée
dans des bocaux en plastique. Les mesures suivantes seront effectuées :

• Paramètres physico-chimiques

Paramètre Méthode analytique


- pH Electrométrie
- Humidité Gravimétrie
- Matière sèche (MS, 105°C) Gravimétrie
- Matières volatiles (MS, 550°C) Gravimétrie
- Matières en suspension (MES) Gravimétrique (filtration, Centrifugation)
- Alcalinité Méthode volumétrique
• Métaux lourds

Elément Méthode analytique


- Cuivre (Cu) ; Zinc (Zn) , Cadmium (Cd), Méthode spectrophotométrique par absorption
Plomb (Pb), Cobalt (Co), Chrome (Cr), Nickel atomique avec flamme
(Ni), Fer (Fe), Manganèse( Mn), Argent (Ag)

- Mercure (Hg) Méthode spectrophotométrique par absorption


moléculaire (dithizonate de mercure)

7.1.2 Analyses bactériologiques de l’eau et de la vase


Les points d’échantillonnage de l’eau et de la vase seront les mêmes que ceux retenus pour les
analyses chimiques et physico-chimiques de l’eau. Les germes suivants seront dénombrés :

Germes Méthode analytique


Coliformes totaux Comptage de colonies (VRBL)
Coliformes thermotolérants Comptage de colonies (VRBL)
Streptocoques fécaux Comptage de colonies
Anaérobies sulfutoréducteurs Comptage de colonies (TSN)
Salmonelles Comptage de colonies
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 7-51
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7.1.3 Biologie du lac (eaux et vase)


1) Parasitologie et Malacologie

• Parasitologie

Recherche des œufs et des larves de parasites

• Malacologie

Inventaire des mollusques

2) Phycologie

Identification des algues

3) Invertébrés benthiques

Identifications des invertébrés benthiques dans le Benthos, le Necton et le Neuston.

7.2 Contrôle du niveau de l’eau dans la nappe du cordon lagunaire et mise en


évidence des interactions lac-nappe
1) Installation des piézomètres

2) Mesure du niveau de la nappe

3) Analyses physico-chimiques et chimiques des eaux des piézomètres

• Analyses physico-chimiques
• Composés minéraux azotés et phosphorés
• Demande Chimique en Oxygène (DCO)
• Oxydabilité au permanganate de potassium
• Oxygène dissous
Les paramètres physico-chimiques et les composés minéraux azotés et phosphorés qui seront
analysés dans cette partie de l’étude sont les mêmes que ceux retenus pour les analyses
chimiques et physico-chimiques de l’eau du lac.

7.3 Suivi du fonctionnement hydraulique de la nappe


Les paramètres hydrauliques doivent être analysé après le dragage du lac et le curage du canal
afin de les comparer à celle de l’état initial.
Pour cela il sera nécessaire d’installer des équipements hydrauliques (échelles limnimétriques) à
la station de pompage (lac Est) et au niveau de l’ouvrage en tête (lac Ouest), afin d’obtenir un
aperçu précis du marnage et de la communication hydrauliques entre les lacs.
AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 7-52
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

7.4 Durée du suivi et fréquence des analyses


1) Durée : deux années (2 ans)

2) Fréquence des analyses : tous les quatre mois (4 mois)

3) Rapport de suivi : un rapport pour chaque campagne d’analyse


AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 7-53
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

7.5 Liste des équipements et du matériel nécessaires aux quatre Laboratoires


(Chimie, Bactériologie, parasitologie, phycologie) de l’Université de Lomé
impliqués dans l’exécution du programme d’observation de l’évolution du Lac
après le curage
N° d’ordre Désignation Quantité
1 Spectrophotomètre d’absorption atomique et accessoires 1

2 COT-mètre 1

3 Rotavapor 1

4 Microscope numérique (caméra intégrée) 2

5 Ordinateur + logiciel pour pilotage du Microscope numérique 2

6 Ensemble Digesteur pour DCO à 6 postes et accessoires 1

7 Accessoires pour Digesteur DCO

- tubes réfrigérants 6
- tubes à réaction 6
- de refroidissement 1
- portoir 1

8 Etuve réfrigérée et ventilée pour DCO à 6 postes 1

9 Batterie macro KJEDALH à 6 postes avec tubes collecteurs en verre pyrex 1

10 Appareil de comptage de colonies électroniques avec éclairage sur fond noir 1

11 Loupes binoculaires 3

12 Matra de 500 ml pour batterie KJELDALH 6

13 DBO-mètre 1

14 Cellule de filtration pour MES et MVS 1

15 Membranes de filtration

- MES 5
- MVS 5

16 Etuve thermostatée réglable entre 20° et 50°C 2

17 Four à haute température (1000°C) et accessoires 1

18 pH-mètre 1

19 Boîtes de pétri 1000

20 Benne pour échantillonnage des vases 1

21 Equipement pour le prélèvement des échantillons d’eau dans les piézomètres 1

22 Sonde pour déterminer le niveau d’eau de la nappe 1


AGETUR - ÉTUDES TECHNIQUES ADDITIONNELLES 8-54
A L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’OCTOBRE 2006

8. Bibliographie
1 Etudes techniques du curage du lac de Bè à Lomé, Projet de développement Urbain de
Lomé, Février 1996
2 Welte A., Nassbaggertechnik – Ein Sondergebiet des Baubetriebs, Reihe V / Heft 20,
Karlsruhe 2000
3 Etudes d’assainissement de la ville de Lomé, Phase A – Collecte des données de base,
Groupement SGI Ingénierie SA – Hydro R&D – Soted Afrique, 2002
4 Etudes d’assainissement de la ville de Lomé, Phase B – Actualisation du Plan Directeur
d’Assainissement et redéfinition de la tranche d’urgence,
Groupement SGI Ingénierie SA – Hydro R&D – Soted Afrique, 2003
5 Eude de Faisabilité Composante A – Drainage & Assainissement, Groupement
BURGEAP / IGIP, Août 2007

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