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remontes des nappes

d'eau souterraine
causes et effets

7B.RTG.iyi7]

63 SGN 353 EAU

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ureau de recherches gologiques et minires


CE RAPPORT EST SORTI DANS LA SERIE

DOCUMENT.DU.BRGM N60

II est disponible au service Editions/Vente

du Dpartement Information Gologique


MINISTRE DE L'INDUSTRIE ET DE LA RECHERCHE

REMONTES DES NAPPES D'EAU SOUTERRAINE


CAUSES ET EFFETS
par

C. BERGERON - H. DEHAYS - T. POINTET

BUREAU DE RECHERCHES GOLOGIQUES ET MINIRES

SERVICE GOLOGIQUE NATIONAL

Dpartement EAU
B.P. 6009 - 45060 Orlans Cedex - Tl. : (38) 63.80.01

Rapport du B . R . G . M .

83 SGN 353 EAU

Ralisation : Departement dat Applications Graphiques


SOMMAIRE

pages

AVANT PROPOS

INTRODUCTION

1re PARTIE : EXEMPLES DE REMONTEE DE NAPPE : CAUSES


ET CONSEQUENCES

1 - REMONTEE DE NAPPE DUE A DES CAUSES NATURELLES 7


1. Cas de la remonte de la nappe sous la
commune de Nibas (Somme) 7
2. Autres exemples de remonte d'origine naturelle
aux consquences diverses 8
3. "Remonte" relative de nappe lie des affaisse-
ments de terrai ns 9

II - REMONTEE DE NAPPE DUE A L'ACTIVITE HUMAINE 11


1. Les remontes de nappe lies aux arrts de
pompage 11
2. Les remontes de nappe lies aux amnagements .. 23
3. Les remontes de nappe lies des activits
di verses 24
4. Multiplicit des consquences lies aux remontes
de nappes 28

2me PARTIE : REMEDES ET PREVENTION " 33

I - LES REMEDES .' 35


1. Les remdes "actifs" 35
2. Les remdes "passifs" 41
II - LA PREVENTION 42
1. Les mesures prventives directes 43
2. Les mesures prventives indirectes 44
3. Une meilleure information 50
AVANT-PROPOS
Bans les zones urbanises de notre territoire national dont le sous-sol est occup
par des constructions sans cesse plus denses, les variations -souvent provoques- des condi-
tions naturelles initiales sont de plus en plus dterminantes et causes de nuisances pour
les difices.

C'est en particulier le cas des variations d'tat des nappes d'eau souterraine dont
l'tude est une importante application de 1'hydrogologie. Parmi ces variations d'tat, de nom-
breux cas de remontes du niveau des nappes d'eau souterraine sont signals et font l'objet
d'observations de mesures et d'interprtations.

L'incidence conomique de la nuisance provoque tendrait induire l'ide qu'il s'agit


d'une calamit plus ou moins exceptionnelle et naturelle du mme genre que les inondations. Il
n'en est rien : en gnral, ces variations de niveau peuvent faire l'objet d'une prvision
dterministe -par modlisation- ou stochastique, fonde sur des probabilits d'occurence. De
telles donnes sont la disposition des amnageurs et sont -en particulier- labores dans
le cadre de la mission de Service Public du BRGM. Bans ces conditions, on peut s'interroger sur
la raison d'aussi nombreux dsordres...

I'hydrogologie moderne -quantitative- sait exploiter les donnes naturelles, sait


prvoir les effets d'un amnagement. L'impact des grands travaux hydrauliques est mesurable
"sur plan" et l'on peut prdire les consquences conomiques des ouvrages qui sont susceptibles
de modifier le rgime des eaux souterraines. Mais la prise en compte, dans les projets d'am-
nagement, des donnes concernant le sous-sol en gnral, et les eaux souterraines en parti-
culier, est bien rcente. Il y a quelques dcennies, cette proccupation n'tait pas exprime.
Ainsi, actuellement, un certain nombre de dsordres sont la consquence de l'insouciance -ou
de la mconnaissance des problmes hydrogologiques- des amnageurs d'hier. Le point le plus
caractristique de certaines remontes dsastreuses de nappes souterraines rside dans le fait
que le niveau de rfrence "naturel" n'tait pas connu des amnageurs, tandis que le niveau qui
rgnait l'poque des travaux tait l'insu des projeteurs artificiellement rabattu. Ceux-ci,
fondant leurs plans sur des donnes biaises, ont cru se mettre l'abri des dsordres lis
aux fluctuations naturelles des nappes, alors qu'ils ignoraient tre en domaine influenc.

C'est ainsi que d'importants prlvements d'eau souterraine avaient dprim la sur-
face pizomtrique sous l'agglomration parisienne. Les btisseurs -eussent-ils t scrupuleux
au point de s'assurer du niveau local et momentann des nappes- et les industriels qui ont
cess de pomper, ne peuvent tre considrs comme responsables des nuisances, dues, paradoxa-
lement, l'impact de la cessation des pompages. Ceci tendrait prouver que la gestion des
nappes est affaire collective, que la prise en compte globale des effets et des causes subies
ou engendres par les particuliers relvent bien de la puissance publique, qui a seule la capa-
cit d'apprhender toutes les dimensions de ce problme.

En tout tat de cause, l'absence de relation directe entre des "responsables" qui ont
mis fin, en cessant d'exploiter une nappe, une "conomie externe au Profit de tiers" et des
"victimes" de l'arrt de cette action, pose un dlicat problme. Cela devrait au moins inciter
plus de rigueur dans la saisie et la diffusion d'informations sur la gestion du sous-sol et
des nappes en particulier. L'existence de banques de donnes, de modles de simulation de nap-
pes, devrait permettre d'viter la rptition de semblables erreurs... A nous de proposer d'ores
et dj les dispositions techniques pour que de nouvelles utilisations du sous-sol ou des eaux
souterraines ne posent pas, nos descendants, des problmes similaires mais encore insoupon-
ns. Ceci est un des aspects de la mission de Service Public confie par l'tat au BRGM.

J.J. COLLIN
INTRODUCTION
II est apparu intressant de raliser un document gui dcrit, partir d'exemples,
quelques aspects et consquences de remontes de nappes, dans le but premier d'informer
le public et les membres des collectivits concernes par la question : ingnieurs' et
techniciens de l'amnagement, des administrations, entrepreneurs, promoteurs, architectes,
collectivits locales, industriels et autres organismes consommateurs d'eau souterraine.

Il comprend deux parties. La premire est consacre la description de cas concrets


et connus pour avoir t soumis au Service Gologique National. Il permet de passer en revue
les diffrentes causes et consquences des remontes de nappes. La seconde partie fait 1 ' in-
ventaire des remdes les plus communment mis en oeuvre pour pallier les dsordres et nuisances
engendrs. A ces deux parties succde un certain nombre de prcisions sur les actions envi-
sager de la part des responsables, dcideurs et administrations pour que les phnomnes puis-
sent tre identifis temps, voire prvus, afin de possder, au moment de tout amnagement,
les donnes qui permettent :

- de choisir les techniques de construction et de protection appropries,

- de connatre l'impact de l'intervention effectue sur le milieu naturel.


Premire partie

EXEMPLES DE REMONTEE
DE NAPPE
CAUSES ET CONSEQUENCES
"L'eau est source de vie mais aussi de bien des ennuis".
Les remontes des nappes et leurs consquences illustrent en partie
cet adage, notamment dans les zones o celles-ci se situent natu-
rellement faible profondeur soit sous la surface du sol, soit
prs des bases des constructions souterraines. Des constructions
htives ralises en priode de basses eaux pluriannuelles, des
amnagements effectus sans le souci de leur environnement souter-
rain, des interventions humaines mal conduites sur une nappe et des
volutions long terme de certains quipements, qui eussent t
imprvisibles lors de leur cration, peuvent tre la cause et le
thtre d'inondation, de gne dommageable l'homme. Les remontes
de nappe peuvent aussi tre naturelles : recharge importante par
prcipitations et infiltration exceptionnelles. Les deux types de
causes : causes naturelles e t causes lies a l'activit humaine
peuvent coexister.

Les exemples prsents ici ont t choisis parmi d'autres en raison


des multiples aspects qu'ils permettent d'aborder.

I - Remonte de nappe due Figure l a - Rue principale de Nibas


des causes naturelles (Somme) canalisant les
eaux mergeant des bas
cts
Ces causes naturelles sont essentiellement reprsentes par des
prcipitations dont la hauteur -value en pluie efficace- est trs
suprieure a une valeur "moyenne" pour laquelle de tels dsordres
n'apparaissent pas : il s'agit d'alimentation exceptionnelle des
nappes.

1 - Cas de remonte de la nappe sous


la commune de Nibas (Somme)
La commune de Nibas, implante sur le plateau du Vinteu, subit
pisodiquement mais depuis toujours, des inondations dans la partie
mridionale du village ; celui-ci occupe un vallon "sec" issu de la
jonction de trois vallons primaires. La rue principale, qui par-
court le coeur du vallon, recueille les eaux mergeant des bas
cts et les canalise sur prs de 1 km (fig. la) avant qu'elles ne
s'engouffrent dans un gout d'eaux pluviales (fig. Ib).

CADRE GEOLOGIQUE ET CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

Le substratum gologique du Vimeu est constitu par la craie du


Snonien, pauvre en silex au niveau de Nibas. Dans ce substratum,
on relve,au droit du village,un rseau de fractures bien dvelop-
p. La craie dans son ensemble constitue un rservoir aquifre

Figure 1 b - Un rseau de collecte des


eaux de surface pour
acheminer les eaux issues
de la nappe
aliment par les prcipitations et drain par le vallon. Elle est caractrise
par une certaine htrognit structurale qui se traduit, dans les circulations
d'eau souterraine, par des anomalies de gradient hydraulique, de permabilit
et de niveau ' pizomtriques. Les manifestations du phnomne s ' expriment par
des dbordements et ne se produisent qu' l'amont du village. Une trs longue
srie d'observations du niveau pizomtrique a permis de constater une bonne
relation entre les priodes d'inondation et les hautes eaux interannuelles
(annes 1926, 927, 1928, 1931 et'plus rcemment 1967, 1968, 1970, 1975, 1980,
1981 et 1982). .. "'. . . .

EXPLICATIONS DU PHENOMENE '

L'apport des pluies efficaces soumet la nappe des variations saisonnires et


des variations pluriannuelles trs sensibles. Les sries d'annes pluvieuses
(ex : 1980-81 et 1982) provoquent une forte remonte de la nappe (4 5 m sur
le plateau, 2 m dans le vallon). La nappe affleure alors et des sources tempo-
raires apparaissent. L'mergence de ces sources est due, selon toute vraisem-
blance, l'existence conjugue d'une couche de craie compacte recristallise
et donc peu permable, faible profondeur, venant l'affleurement vers le
centre' du village, et de la zone faille, galement de faible permabilit,
oriente S.SW-K.NL situe l'ouest du fond du vallon.

CONSEQUENCES

La principale consquence du phnomne de remonte de la nappe est l'apparition


d'inondations. Lorsque celles-ci se manifestent, elles persistent chaque fois
plusieurs mois et provoquent des perturbations dans la vie locale. Ses caves
mais aussi des maisons et magasins sont noys. La chausse se transforme en
collecteur et subit des dgradations. - ;

Ce phnomne naturel n'a qu'un caractre semi-exceptionnel puisque sa priode de


retour est d e 1 0ans environ. . ' .<'

2 * Autres exemples de remonte d'origine


naturelle aux consquences diverses
Les rgions Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Normandie fournissent de multiples
exemples de remonte de la nappe de la Craie (annes 1980, 1981, 1982) qui
s'expliquent par la conjonction de deux faits :

- reconstitution des rserves pluriannuelles en eau souterraine, aprs


des annes dficitaires
, - ralimentation importante par les prcipitations d'automne de plus
de deux fois suprieures la moyenne.
Ainsi dans certains cas, les lits temporaires des vallons sont-ils combls en
priode sche soit accidentellement par les travaux de labours, soit pour faci-
liter le passage des engins agricoles. Lors des rapparitions des sources en
amont, les eaux dbordent de part et d'autre des lits et submergent les sur-
faces cultives. Un simple entretien annuel des lits en fin de priode sche
permettrait d'viter ces inondations.

Enfin il est possible que la remonte de la nappe de la Craie, dans les dpar-
tements de la Seine-Maritime et de l'Eure, soit l'origine d'effondrements.
Les priodes de hautes eaux sont frquemment accompagnes de dsordres de sur-
face correspondant soit une dstabilisation du karst la suite du lessivage
des couches argileuses bsales, soit l'effondrement de conduits souterrains
artificiels mins par les eaux.

Dans la rgion Centre, la Chapelle-Saint-Spulcre, prs de Montargis, aprs


la longue priode pluvieuse des annes 1977 1981, la forte mise en charge de
l'aquifre a entran des dbordements et des inondations dont l'importance,
en surface, a t accrue par l'absence de passages hydrauliques sous les voies
de communication (buses ou radiers submersibles) (fig. 2a, fig. 2b).

3 - Remonte relative de nappe lie des


affaissements de terrains
L'tude des alluvions des rivires lorraines montre qu'elles prsentent une
structure trs complexe, une extension maximale en surface et une puissance
importante dans les secteurs o ces cours d'eau recoupent les marnes du Mus-
chelkalk et du Keuper (Trias). Ce suralluvionnement local semble compenser les
mouvements du sol lis la dissolution des vaporites en profondeur ; ce pro-
cessus parat tre confirm par :

- les nombreuses sources sales exploites depuis -900 av JC jusqu'au


XVIIIme sicle dans les valles de la Sarre et de la Seule,
- les mouvements ngatifs du sol enregistrs-localement et en particu-
lier Saltzbronn, dans la valle de la Sarre.

Un phnomne semblable a t constat dans la valle de la Vallire Montmorot


(Jura) o les sondages de reconnaissance ont montr l'existence d'une cuvette
remplie d'alluvions, sur prs de 30 m dans le substratum. Or,lgrement en amont
des salines de Montmorot, la Vallire coule sur les calcaires du Lias infrieur,
et ds l'aval, les marnes du Lias suprieur ont t trouves 3 m de profon-
deur. Cette cuvette concide presque avec la culmination d'un dme des forma-
tions salifres mettant ainsi en vidence un affaissement naturel du sol li
la dissolution des formations sous-jacentes ; la prsence d'une source sale
confirme cette assertion. Paradoxalement, l'exploitation de nappes alluviales
dans cette situation, par pompage au droit des zones de dissolution prfren-
tielle,- risque d'induire une remonte relative du niveau pizomtrique, provo-
que par un affaissement du sol conscutif la formation de fontis de dissolu-
tion dans les formations salifres.
10

Exemples de remonte naturelle de la nappe

Figure 2 a - Vue de la route "montagneuse" prs de la Chapelle


Saint Spulcre, entirement submerge (Loiret)

Figure 2 b - Inondation du terrain de motos-cross de Puy la Lanoe


la Chapelle Saint Spulcre (Loiret)
11

II - Remonte de nappe due


1' activit humaine
Le dveloppement conomique implique une intervention sans cesse croissante de
l'homme sur le milieu souterrain. Celui-ci est en effet sollicit pour l'ex-
traction des ressources minrales et nergtiques, et pour l'exploitation de
l'eau qu'il renferme. De plus, l'espace souterrain est devenu une Zone d'habi-
tat si bien qu'aujourd'hui on voque volontiers le concept d'urbanisme souter-
rain, et le sous-sol est considr comme use ressource en espace d'autant plus
utile que le sol est plus encombr. Les amnagements de surface, tout comme
les activits touchant au sous-sol et en particulier l'eau souterraine, peu-
vent occasionnellement avoir des rpercussions nfastes sous la forme de remon-
tes de nappes. Celles-ci se manifestent soit par des inondations, soit par
l'ennoyage d'difices souterrains entranant l'apparition de dsordres dans la
stabilit des constructions elles-mmes et de leur environnement, illustrs
par les exemples qui suivent.

1 - Les remontes de nappe lies aux arrts


de pompage
On distinguera trois types d'arrt de pompage : les arrts de pompage miniers,
les arrts de pompage destins l'alimentation en eau potable (AEP) et les
arrts de pompages industriels.

it LES ARRETS DE POMPAGE MINIER (EXHAURE) : EXEMPLE DE LA


VILLE DE SAINT-ETIENNE

Jusqu' ces dernires annes, le sous-sol de la ville de Saint-Etienne a t


exploit pour sa richesse en charbon. Au cours de la phase d'exploitation, qui
s'est effectue jusqu' 800 m de profondeur, les Houillres ont d vacuer un
important cubage d'eau de la nappe contenue dans le terrain Houiller, qui a
fortement rabattu la nappe de sub-surface qui se trouve en relation troite
avec elle.

A l'arrt des travaux miniers,les pompages cessant, les eaux sont remontes et
ont r-affleur non seulement sur des terrains qui l'origine taient plus ou
moins marcageux, mais aussi bien sur dans les sous-sols du Palais des Sports
o l'on a t contraint d'extraire, dans un premier temps, un dbit de 150 m 3 /h.

Les constructions avaient donc bnfici, lors de leur dification, de condi-


tions d'assainissement "trompeuses" car artificielles, et non matrises par
les amnageurs. Afin de remdier cet tat dsastreux, les Houillres ont d
reprendre certains pompages, et des particuliers ont t conduits pomper ga-
lement. L'assainissement des points bas de la ville de Saint-Etienne a t en-
visag par drainage technique, qui ne pourra tre raliss toutefois qu'aprs
12

l'achvement d'un nivellement prcis. Actuellement, Saint-Etienne, existe une


situation conflictueuse entre les organismes qui ont provoqu -autrefois- ces
forts rabattements et ceux qui ont entrepris -hier- la construction de pavil-
lons sur des zones dont on avait "oubli" les caractristiques hydrogologi-
ques naturelles, et qui bnficiaient sans le savoir d'"avantages externes"...
mais surtout gratuits.

L'exemple de Saint-Etienne est extrmement significatif car il met en vidence


l'absence d'un outil lgislatif concernant l'exploitation trs long terme des
eaux souterraines et sa consquence sur le Foncier.

*fc LES ARRETS DE POMPAGE POUR A.E.P. (ALIMENTATION EN EAU


POTABLE) : EXEMPLE DES ARRETS DE POMPAGE DU CHAMP CAP-
TANT DE GRAND CAMP A LYON

Le service des Eaux de la Communaut urbaine de Lyon (Courly) a procd l'ar-


rt des pompages de Grand Camp Villeurbanne, qui prlevaient depuis de nom-
breuses annes 6 000 m3/h dans la nappe des alluvions du Rhne. Jusqu'alors,
par ce moyen,le niveau de la nappe tait rabattu artificiellement. L'arrt des
pompages devait crer une remonte du niveau pizomtrique dont les rpercus-
sions sur les immeubles alentours taient a priori inconnues, puisqu'il n'y
avait jamais eu de description de la situation initiale naturelle de la nappe,
en particulier par l'absence de document cartographique de la pizomtrie avant
la mise en service du captage. Des tudes hydrogologiques ont donc t entre-
prises afin de fournir, aux autorits responsables de l'amnagement, les cotes
de la nappe, lorsque les pompages seraient arrts et lorsque s'instaurerait
un nouvel tat dynamique. Aprs calcul des caractristiques hydrodynamiques de
l'aquifre, mettant en vidence les relations troites entre la nappe et les
potentiels , hydrauliques imposs par le Rhne, des simulations numriques sur
modle cal ont permis de conclure sur les consquences dommageables lies au
terme de l'exploitation, de tracer la cartographie des courbes d'qui-remonte
et de prendre les mesures ncessaires pour protger les caves d'immeuble et les
parkings souterrains du quartier du Tonkin.

Le cas de Lyon est exemplaire par les actions d'information et les mesures
prventives qui ont prcd l'arrt effectif. La remonte de la nappe, qui a
atteint 5 m au niveau des pompages, a pu provoquer quelques inondations de
sous-sol mais les prvisions ont indiqu temps les points particuliers
protger par la mise en place de systmes de pompage ou d'tanchit.

it LES ARRETS DE POMPAGE INDUSTRIEL : EXEMPLES DE LA VILLE DE


PARIS

Les units industrielles, grosses consommatrices d'eau, se sont implantes,


dans une certaine mesure, l o cette matire est la plus facilement acces-
sible et disponible, c'est--dire sur les zones alluviales o l'eau souterraine
est abondante et gnralement faible profondeur (de quelques mtres la
dizaine de mtres). Ce fait n'est toutefois pas systmatique car parfois les
13

industries ont choisi la solution de recours des nappes "profondes" ou.tout


au moins, non alluviales c'est--dire les nappes des formations tertiaires et
secondaires des grands bassins sdimentaires.

Mais revenons aux nappes dites "superficielles". Pour des raisons de dpendance
vidente, les plaines alluviales sont gnralement trs urbanises avec tout ce
que cela sous-entend de densit d'occupation du sol et du sous-sol.

La coexistence des deux structures, industrielle et urbaine, ne va pas sans


poser de problme de par les interactions qui en manent. Les remontes de nap-
pes, conscutives aux arrts des captages industriels, en sont un exemple.
Plusieurs facteurs rendent ce problme particulier trs proccupant,difficile
matriser et prvoir. Proccupant en raison des multiples consquences du
phnomne (inondation, dstabilistion, dommages aux difices et installations
souterraines urbaines), difficile matriser et a prvoir de par le caractre
souvent alatoire d'une fermeture d'usine, mais aussi par l'imprvoyance des
amnageurs, lie la mconnaissance des sources d'information possible.

Sous la ville de Paris, la remonte des nappes phratiques est essentiellement


la consquence de l'activit humaine, mme si des influences naturelles telles
que les priodes pluvieuses et les crues de la Seine ont un rle certain. L'tat
des nappes en rgime non perturb avait t dcrit par la carte hydrogologique
du dpartement de la Seine leve en 1857 par M. DELESSE. A cette poque, les
nappes des formations tertiaires et des alluvions taient draines par la Seine,
et les surfaces pizomtriques sous Paris taient proches de la cote + 29 NGF,
soit environ A m au-dessus du niveau du fleuve. Au fur et mesure de l'urba-
nisation et de l'industrialisation, entranant la multiplication des prlve-
ments d'eau par pompages et l'accentuation de l'impermabilisation de grandes
superficies par revtement, le niveau moyen des nappes s'est abaiss rgulire-
ment pour atteindre la cote + 19 NGF au centre de la ville et mme la cote
0 NGF vers le nord-ouest (Saint-Ouen, Aubervilliers). La figure 3 illustre
l'abaissement de la nappe des sables yprsiens en un sicle.

Soint-Dnis Aulnoy tout-Bois

Figure 3 - Croquis schmatique de la rgion


parisienne : abaissement de la
nappe des sables yprsiens depuis
un sicle (d'aprs P. D1FFRE, 1969)

io ^_ courbs d gol boiss* d pression ' io cn t i/soooo


14

Entre 1960 et 1972, on a peu pris garde au fait que les niveaux pizomtriques
taient abaisss, tantt involontairement par des prlvements pour l'industrie,
pour la climatisation, tantt volontairement par des rabattements provisoires
destins la ralisation d'ouvrages d'art (RER, mtro, Halles, etc.) ou des
rabattements permanents (rseau de la RATP). Dans le mme temps la diminution
progressive des surfaces disponibles au jour, faisait se dvelopper ce qu'il
convient d'appeler l'urbanisme souterrain (parkings, bureaux, magasins de sto-
ckage, etc.)- Ce dveloppement apparaissait d'autant plus ais que l'eau tait
visiblement absente. De ce fait, les ralisations ne furent que rarement dotes
de mesures de protection particulires (cuvelage, ancrage, radier drainant).

LES CAUSES

A partir de 1972, on a constat une remonte progressive des nappes qui, ac-
tuellement, est de 6 7 a en moyenne, et qui atteint mme une dizaine de m-
tres dans certains secteurs o elle est provoque par la rduction ou l'arrt
progressif des prlvements d'eau par forages (fig. A ) .

50 -im NGF
- niveou m o y e n de io nappe en IB57-

-niveau de reulotion de le Seine = 26,40m N G F -

25

Figure 4 - Ville de Paris-rive 20


droite - Evolution
des dbits prlevs
et du niveau pizo- millions de m *
mtrique de la Seine 10

15

10

L
0
74 76 78 80 82
anne,

Prlvements industriels : la diminution trs sensible des volumes


prlevs est lie aux fermetures des usines, leur dplacement (dcentralisa-
tion) ou l'emploi, dans leur fonctionnement, de nouvelles techniques ne n-
cessitant pas d'eau ou la recyclant, en particulier dans le cas de la climati-
sation et de la rfrigration.

Prlvements pour les grands travaux souterrains : les travaux une


fois achevs, les exhaures sont supprimes. Compte tenu de l'importance de cer-
taines fouilles (Halles) et tunnels (RER), on peut imaginer les consquences
importantes des arrts de pompage sur la remonte des nappas. Mais avant cela
15

la seule mobilit des chantiers lors des percements des tunnels, accompagne
d'exhaure et de "remise en eau" provoquent des perturbations dans le rgime
des eaux souterraines trs apparentes des remontes de nappe.

Ces remontes des nappes sous Paris sont pourtant modules par la persistance
des pompages et des drainages effectus sur les rseaux de la RATP et du RER.
Les dbits d'exbaure, du fait des remontes amorces, sont en augmentation
depuis la dernire dcennie : en 1972, c'est--dire pour une nappe trs dpri-
me, les seuls rejets de la RATP dans les gouts de Paris taient de l'ordre
de 2,1 millions de m 3 alors qu'en 198] ils atteignent 3,4 millions de m 3
(fig. 5 ) . Ces dbits d'exhaure contribuent limiter les remontes de la sur-
face pizomtrique et par consquent maintiennent hors de l'eau une grande par-
tie de l'urbanisme souterrain qui fut ralis une priode o les nappes
taient fortement rabattues.

Figure 5 - Ville de Paris-rive droite -


Exhaure par le rseau urbain
de la RATP et du RER. Varia-
tions annuelles depuis 1970

Certaines annes, la ralimentation des nappes par les prcipitations contri-


bue temporairement faire remonter les niveaux pizomtriques, sans toutefois
avoir des effets de mme importance que ceux occasionns par les arrts de
pompages, Lors des quatre dernires annes (1978 1982), les prcipitations
-excdentaires- ont recharg les nombreuses nappes perches du Tertiaire, en*
particulier au nord de Paris (Gonesse, Aulnay, Pantin) et dans le 17me arron-
dissement (Parc Monceau).

DES CONSEQUENCES FREQUENTES EN MILIEU URBAIN

Les venues d'eau

A Paris, en rive droite de la Seine, les venues d'eau observes dans les sous-
sols, depuis 1972, sont de plus en plus frquentes et reprsentent la cons-
quence la plus visible de la remonte des nappes (fig. 5 ) . De plus en plus
16

d'ouvrages souterrains (parking, caves, etc.) sont touchs par ce phnomne.


On constate que les difices endommags sont rcents, ce qui est un trait carac-
tristique de la concurrence croissante pour l'occupation du sous-sol.

Un immeuble parmi d'autres, situ dans la partie haute des Champs-Elyses vers
l'Etoile, a t difi, semble-t-il, en toute ignorance des rpercussions pos-
sibles des variations pizomtriques : lors des travaux de reconnaissance
(fig. 6 ) , le niveau de la nappe tait la cote + 17 NGF (le niveau de cette
mme nappe, au sicle dernier avant prlvements intensifs, tait voisin de
+ 29 NGF). Le radier fut pos la cote + M NGF et un cuvelage tanche fut
ralis jusqu' la cote + 19,50 NGF.

SB*
B Houiimenn
Chomp Ely**t RER t pork i no
Mitro ur&oin lion I

cuvaioot tonchi

- " Nivaou * lo noppt 'd'infillroiion' it 1857 dbpria D E L E S S E


100 200 m
Niou moyan at lo nopp ganroi I&62

Figure 6 - Ville de Paris-rive droite - Evolution des niveaux pizo-


mtriques de la Seine (d'aprs P. DIFFRE, 1978)

A la fin de l'anne 1973, des infiltrations se sont produites au-dessus de ce


cuvelage puis sont progressivement remontes pour atteindre actuellement la
cote + 22 NGF rendant inutilisables plusieurs niveaux de parkings (fig.7a,
fig. 7b, fig.7c). Si la diminution des prlvements pour les industries se
poursuit, il est fort probable que les remontes de nappe atteindront une cote
proche de l'altitude de rgulation de la Seine, soit 26,39 NGF, except lorsque
des potentiels bas resteront localement imposs par les dispositifs de drainage
de la RATP.

Les venues d'eau sont les manifestations essentielles et immdiatement appr-


ciables des remontes de nappes mais d'autres consquences, moins palpables
tout en tant aussi prjudiciables, peuvent survenir. Elles portent sur la
17

Ville de Paris rive droite - Parkings souterrains inonds

NC F

'V. " 1?

1 #r Soul - >ol

l
e
i S/S

S'
3. S/5

41 S / S

5 S/S
_!

-5
6. S/S

+ 18m

Figure 7 a - A proximit du Boulevard Poissonnire Figure 7b - Coupe du parking montrant


les niveaux inonds

Figure 7 c - Place de La Madeleine :


Venues d'eau la liaison
radier - pilier de sout-
nement
18

stabilit et la prennit des btiments et sont trs varies suivant le type de


btiment et de fondation concerns et suivant le niveau atteint par l'eau.
Chaque cas est particulier.

Rduction de la capacit portante des fondations

Cette menace survient ds que la surface pizomtrique se rapproche du niveau


de fondation. Dans le cas extrme o le niveau de la nappe atteint le niveau
d'assise, la fondation perd prs de la moiti de sa capacit portante. Cette
capacit portante est directement proportionnelle la densit du sol de
fondation et si celui-ci est situ sous le niveau de la nappe il faut
considrer dans les calculs son "poids spcifique djaug" (de 1 1,2 t/m3) au
lieu de son "poids spcifique apparent" (de 1,7 2,1 t/m 3 ). Outre cet effet,
les sols argileux voient leurs caractristiques mcaniques chuter trs
rapidement lorsque leur teneur en eau augmente ; la perte de capacit portante
peut tre alors presque totale.

Les contraintes appliques au sol tant devenues trs suprieures celles


qu'il peut dsormais admettre, les phnomnes de tassement, souvent
diffrentiels, deviennent trs probables si le coefficient de scurit des
fondations est insuffisant. Ils s'accompagneront de graves dsordres pouvant
remettre en question l'utilisation, voire la stabilit, de l'ouvrage si la
structure de celui-ci n'est pas suffisamment souple ou au contraire
suffisamment rigide.

Tous les types de fondation sont influencs : pieux, semelles ou radiers. Cette
influence commence ds que le niveau pizomtrique se situe une distance
infrieure 2 fois la largeur de la semelle ou 1 fois la largeur du radier.
Pour les pieux, le phnomne est plus complexe car il dpend du groupement de
ces pieux et de leur mode de travail.

Enfin rappelons que lorsque leur teneur en eau augmente, certains sols argileux
peuvent dvelopper sous les fondations, des pressions de gonflement de 2
15 t/m2 dont les consquences sont des soulvements diffrentiels trs dlicats
a contenir ou a subir. - '-,
: ' ; j .J -* - * ' .

".Sous' pression, soulvement du btiment et noyage des sous-sols

Si la surface libre de la nappe dpasse le niveau du premier plancher ou du ra-


dier du btiment, la diminution de capacit portante des fondations s'accompagne
de sous'pressions qui tendent soulever le btiment (pousse d'Archimde) et
qui conduisent des efforts importants dans les structures des radiers et des
planchers. Ainsi un ouvrage de 900 m 2 d'emprise avec deux niveaux de sous-sols
situs sous la surface pizomtrique subit une pousse ascendante de U 500 t,
soit environ le poids de 4 6 tages (sous-sols compris).
19

Ce risque de soulvement est particulirement sensible au cours de la


construction Quand le btiment n'a pas son poids dfinitif et pour les parkings
souterrains non surmonts d'un immeuble.

Dans ce calcul simple, la surcharge ascendante applique aux radiers ou


planchers est de 5 t/m2, ce qui est inadmissible pour les structures
courantes ; on peut donc s'attendre, court terme, observer une fissuration
ou une rupture de ces lments et l'inondation des sous-sols.

Liqufaction du sol de fondation

Les fondations des machines vibrantes ou des immeubles soumis d'importantes


vibrations (trafic routier, tir de mine ou de carrire, battage de planches ou
de pieux) sont trs sensibles aux remontes de nappe : si le sol est satur
dans la zone de propagation des vibrations, celles-ci crent d'importantes
pressions interstitielles qui peuvent tre suprieures la pression des
terrains eux-mmes. Le sol perd alors instantanment sa capacit portante et la
rupture des fondations est immdiate.

Dissolution et fontis

Certains niveaux gologiques, soit servant directement d'assise aux fondations,


soit situs sous les nivaux d'assise, renferment des quantits importantes de
minraux solubles au premier rang desquels vient le gypse (capacit de
dissolution 2,5 g/1).

La remonte d'une nappe dans un terrain gypseux active ces phnomnes de


dissolution qui peuvent rapidement conduire la cration de cavits franches
ou diffuses sous les fondations ou sous les niveaux servant d'assises, le
risque de rupture (fontis) ou de tassements importants devient alors trs
critique. Simultanment, les eaux qui ont percol travers ces niveaux se
chargent en sulfates et deviennent trs agressives vis--vis des btons
ordinaires. Cette attaque est trs difficile enrayer sur les ouvrages
existants et les pieux, qui sont les plus sensibles ce phnomne.

Corrosion des btons

Les analyses chimiques, ralises sur les eaux de la nappe de Paris Neuilly,
indiquent une pollution chimique (H2S, Ka, matires organiques) et bactriolo-
gique (bactries sulfato-rductrices) devant tre considre comme dangereuse
pour les btons ordinaires. La plupart de ces eaux sont en sursaturation par
rapport la calcite et au gypse, donc susceptibles de dposer ces minraux et
20

d'tre les vecteurs du processus d'altration du bton. L'examen des chantil-


lons de bton prlevs Neuilly et au Parc des Expositions (porte de
Versailles) montre que le liant du ciment n'est plus constitu uniquement d'alu-
mino-silcates calciques mais aussi de calcite finement cristallise. Cette
transformation peut modifier non seulement les proprits mcaniques du mat-
riau mais aussi sa texture, sa porosit et faciliter des processus de corro-
sion des parties mtalliques.

Cet aspect de la corrosion des btons n'est certainement pas a ngliger sur des
constructions souterraines ralises hors d'eau avec des btons ordinaires et
qui, par le jeu des remontes pizomtriques, se trouvent ou vont se trouver
partiellement noys.

La stabilit d'un talus dpend trs troitement de ses conditions


hydrogologiques.

Une remonte de nappe trs limite peut rapidement entraner la rupture ' de ce
talus mme si l'aplomb de la tte de talus le niveau de la nappe se situe
sous le niveau du pied de talus. Bien sur, plus la nappe devient haute et son
gradient hydraulique important, plus la rupture du talus devient inluctable
(conjonction des forces d'coulement et du djaugeage des terrains).

Dispositions instructives ou confortatives

II existe des parades la plupart des situations que nous venons d'entrevoir.
Elles seront plus longuement exposes dans la partie "remdes". Mais citons
parmi celles qui sont le plus frquemment utilises

- pompage priphrique en vue du rabattement de la nappe


- puits de dcharge avec pompage d'exhaure
- barbacanes dans les voiles des sous-sols et collecte des eaux
- inondation priodique et volontaire des sous-sols
- ancrage par tirants passifs ou tirants prcontraints et cuvelage tanche
du radier afin de rsister globalement et localement aux sous pressions
lestage du btiment en cours de construction
- drainage des talus (drains subhorizontaux, perons drainants)
- injection des vides de dissolutions.

D'une manire gnrale et dans la mesure du possible, on prfrera le drainage


et l'exhaure des eaux une solution d'ancrage ou d'tanchit qui est toujours
trs dlicate mettre en oeuvre surtout aprs construction (figures 8a, 8b,
8c). Les rabattements de nappes doivent de prfrence s'effectuer avant que la
nappe n'ait commencer influencer la capacit portante des fondations car les
fluctuations du niveau pizomtrique autour du niveau d'assise sont parfois
plus prjudiciables que la remonte elle-mme. Ceci met bien en vidence
l'intrt d'une auscultation rgulire et suivie du niveau de la nappe avant,
pendant et aprs la construction.
21

Ville de Paris rive droite


Exemples des consquences des remontes de la nappe en sous-sol

Figure 8 a - Venues d'eau au-dessus de la salle


de chauffage d'un immeuble

Figure 8 b - Parking sous la place de Figure 8 c - Parking dans le haut de


La Madeleine l'avenue de Neuilly : drains
de dcharge de la nappe et
traces de ruissellement
laissant apprcier l'ampleur
du phnomne
22

Pollution chimique lie aux remontes de nappes

Sous les zones industrielles (ptrochimie notamment), les pompages importants


crent des cnes de rabattement de la surface de la nappe o se pige une par-
tie des pollutions, inhrentes ces industries ou accidentelles, et tout par-
ticulirement les hydrocarbures lgers et non miscibles. Lors de l'arrt ou du
ralentissement d'un prlvement, le nuage de polluants n'tant plus fix par
le cne de rabattement, va alors, tout en s'tendant, s'couler suivant le gra-
dient de la nappe (fig. 9) avec pour consquences frquentes la pollution d'-
ventuels captages 1'aval hydrauliques ou la pollution des rivires qui cons-
tituent l'ultime point bas du systme hyraulique.

Une solution consiste interposer, entre le point de pollution et le secteur


protger (captages), un dispositif de dpollution comprenant un forage d'ex-
ploitation destin prlever l'eau pollue, une unit de traitement et un fo-
rage de rinjectioD de l'eau traite. Un tel dispositif est employ de longue
date sur la base arienne de Strasbourg-Entzheim pour protger les captages
voisins contre la migration d'hydrocarbures infiltrs dans le sol.

capto g

rejet n gouts ou riviere


des ou traites
a.
surfoce puzometrique

x * polluont

Figure 9 a - Pigeage des polluants dans le cne de rabattement

coptoge contamine'

FUEL U S IN E "

u r f o c pie'iome'tripue
K X X 1

, II
II

Figure f'b - Pigeage ou migration d'une pollution aprs arrt de pompage


"''" sous une zone industrielle
23

2 - Les remontes de nappe lies aux amena-


-gements
Qu'ils soient de surface ou souterrains, les amnagements peuvent occasionner
une remonte de la nappe Qui sera d'autant plus dommageable que la surface
pizomtrique sera peu profonde. On distingue deux types d'amnagement :

- les amnagements hydrauliques (barrages, canaux)


- les amnagements d'infrastructure urbaine.

LES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES

Tout amnagement hydraulique entrane une intervention sur le milieu naturel


en particulier lors de la mise en eau des ouvrages.

~*fe - Exemple d'une retenue par endiguement

A la mise en eau du barrage, l'lvation du niveau de l'eau provoque des sur-


pressions sur la plus grande partie de la nappe. Ces surpressions peuvent tre
la cause de dbits verticaux travers les formations superficielles et entra-
ner une inondation partielle des terrains avoisinant les leves (fig. 10).

niveau opri ominoofmeni I pizomitnqu ovont aminogtmint


Fil pizomtrique opris amnoomtni

limons tables tt groviers col coire

Figure 10 - Remonte du niveau pizomtrique la suite de la cration d'une retenue

>f - Exemple du canal de la Deule a Auby (Nord)

Le canal de la Deule a t l'objet d'un dragage portant le tirant d'eau de 3,5


4,2 m , autrement dit, abaissant le fond du canal de la cote + 17,4 la cote
16,7 NGF. Le substratum est reprsent par la Craie sur laquelle repose la for-
mation dite de 1'"argile de Louvil", au facis sablo-argileux, mais suffisamment
argileux pour tre parfaitement impermable. Avant le curage, le canal se trou-
vait dans la formation impermable. Aprs dragage, on remarque que le fond du
canal recoupe la craie en certains endroits. Celle-ci drague, trs permable,
24

a alors drain les eaux du canal, provoquant une remonte de la nappe particu-
lirement importante sous le canal, au droit de la zone de la Craie dcape par
la drague. Des inondations de rues situes une cote infrieure au niveau de
la navigation du canal O 20,09 NGF) ont t les consquences de cette remonte
de nappe par recharge aussi artificielle qu'involontaire. L'excution de quel-
ques pizomtres a permis de localiser la zone d'infiltration principale qui
pourrait tre colmate au moyen de feuilles de plastique ou d'un dversement de
ciment sous l'eau.

LES TRAVAUX SOUTERRAINS

De mme que les amnagements hydrauliques, les travaux souterrains, de plus en


plus denses et importants en zone urbaine, modifient frquemment les conditions
bydrogologiques. Nous avons dj voqu les consquences des pompages et arrts
de pompage ncessaires la ralisation hors d'eau de ces travaux (RER, parkings
souterrains, mtropolitains pour Paris et les grandes villes franaises). On
insistera plus ici sur 1'effet des ouvrages eux-mmes vis--vis des nappes sou-
terraines peu profondes. On conoit aisment que la construction d'difices
baignant dans une nappe souterraine, dont on a parfois tendance oublier
qu'elle s'coule, provoque une modification de la circulation de l'eau. Lors-
qu'on a affaire dans un mme secteur la juxtaposition de telles construc-
tions (immeubles, parkings, tubes de mtro), un vritable barrage hydraulique
partiel peut apparatre. Comme son nom l'indique,il va s'opposer l'coulement
normal de la nappe. La principale consquence de ce barrage sera la remonte de
la- nappe l'amont et une baisse a l'aval, amont et aval tant dfini par rap-
port au sens de l'coulement souterrain. Cette remonte peut ventuellement
tre cause de dsordres (inondations), en particulier lorsque les conditions
topographiques s'y prtent.

3 - Les remontes de nappe lies des acti-


-vits diverses
On distinguera parmi ces remontes de nappe les cas lis des travaux d'ex-
traction de matriaux dans le milieu alluvial, ceux lis des infiltrations
ou rinjections depuis la surface et ceux lis des affaissements de terrain.

LES EXTRACTIONS DE MATERIAUX : CAS DES BORDS DE LOIRE EN


AVAL DE SAUMUR (MAINE-ET-LOIRE)

Les alluvions rcentes de la Loire occupent toute la partie du val d'Authion


comprise entre le fleuve et son affluent. Elles sont reprsentes de bas en
haut par :

- un horizon de sable grossier avec trs souvent la base une couche


de galets,
- une couche d'argile semi-permable : "la jalie" contenant toujours du
sable. En gnral, le fond du lit de la Loire repose sur ou dans
cette couche. Localement, elle peut cependant tre absente,
- un horizon de sables argileux htrognes.
25

On trouve ainsi, superposes, une nappe infrieure semi-captive et une nappe


suprieure libre, toutes deux se confondant une certaine distance de la Loire,
sauf lors des crues du fleuve. A proximit des leves de protection, dans la
frange d'influence de la Loire (200 400 m ) , la nappe des alluvions infrieu-
res prsente un artsianisme dont l'importance est fonction de la puissance de
la couche semi-permable. L'exploitation intensive des graviers de base dans le
lit de la Loire entrane l'extraction des argiles. La suppression de cette
couche semi-permable occasionne une remonte de la nappe semi-captive et une
augmentation des dbits de rsurgence en pied de leves. La nappe des alluvions
suprieures tant sature, les eaux s'coulent vers les zones basses en ampli-
fiant les effets des inondations d'hiver. Ces remontes, dues par endroits
la suppression de la couche d'argile la suite de l'exploitation des graviers
des alluvions infrieures, posent galement le problme de la stabilit des
leves de la Loire en introduisant potentiellement des phnomnes de "soufflu-
res" et de renards (fig. 11).

o u . u r I t *

L* L O I R E
lut. .Tftvis;.;....^ -.; M y L -.,,

famKm
^SSS^^sS^W^sSS^

Figure 11 - Schma des relations nappe-rivire en priode de


hautes eaux de la Loire (d'aprs H. TALBO, 1971)

LES INFILTRATIONS ET REINJECTIONS

Les infiltrations d'eau et les rinjections concourent aux remontes de nappe.


Les infiltrations se produisent en particulier dans certaines zones d'irriga-
tion. Elles existent aussi sous les bassins de rinjection d'eau industrielle.

^if. Exemple des inondations de Raphle-Mouls (Arles)

Suite l'irrigation intensive par pandage, des problmes d'assainissement


des zones basses rgulirement inondes se sont poss dans les environs de
Raphle-Mouls. La superficie sinistre et rendue impropre la culture tait
26

de l'ordre de 200 ha. Deux raisons ont t invoques pour expliquer ces inon-
dations. Il s'agit :

- du rle majeur jou par les irrigations dans l'alimentation de la


nappe ; 30 i 40 X du module moyen d'irrigation s'infiltre (4 5 mm/j)
d'avril septembre et, de ce fait, entrane la remonte de la nappe
dite des "cailloutis villafranchiens",

- du systme de drainage insuffisant ou mal entretenu qui ne permet pas


une vacuation aise des eaux. Les collecteurs sont insuffisamment
profonds ou comportent un bourrelet sur leurs berges qui gne ou em-
pche l'coulement de l'eau.

Ainsi, en t, la nappe reoit davantage d'eau qu'elle ne peut en vacuer sous


sa charge maximale et dborde. Deux dispositifs d'assainissement ont t propo-
ss : l'un est constitu par un systme de drains horizontaux, l'autre par un
rseau de forages.

"fe . Exemple d'infiltrations dans une commune de la Somme

Des usines agro-alimentaires sont contraintes rejeter des quantits importan-


tes d'eaux uses (1000 1200 m 3 /h). Les rejets se font par infiltration vers
la Craie, depuis des bassins artificiels. Outre l'impact chimique des infiltra-
tions, on a tudi leur impact hydrodynamique sur la nappe de la Craie. Ces
bassins sont installs dans une valle sche qui rejoint celle de la Somme.
Ils s'tendent sur 0,45 km2 sous forme d'un chapelet de 3,2 km de long compre-
nant six plans d'eau. Un marais occupe la partie aval du vallon. La confron-
tation des relevs pizomtriques rgionaux et des observations effectues sur
le bassin hydrogologique situ sous le vallon, dmontrent clairement que les
bassins d'infiltration des eaux uses de la Conserverie participent l'alimen-
tation de la nappe de la Craie. En t, les apports, particulirement impor-
tants provoquent un gonflement local de la surface pizootrique de la nappe
et ce "bulbe" se propage vers l'aval en perdant progressivement de son impor-
tance. Depuis 1968, un relvement de 1,75 m en priode de basses eaux annuelles
a t constat l'aval immdiat des bassins. Selon la pluviosit en priode
sche, la remonte supplmentaire annuelle, limite quelques mois, peut at-
teindre de 1,5 3 m. Sur une anne humide, elle varie entre 0,7 et 2,3 m. Elle
est encore plus sensible et entretenue lorsque plusieurs annes humides se suc-
cdent, comme c'est le cas depuis 1979. Plus l'aval, ces valeurs dcroissent
progressivement jusqu'au niveau de base impos par les sources du Marais.

La persistance d'un niveau soutenu de la nappe de la Craie maintient sature


la base des limons sus-jacents. Les prcipitations efficaces qui pntrent dans
la tranche limoneuse suprieure ne parviennent pas migrer en profondeur si
bien que le ressuyage des terres ne se fait pas pendant plusieurs mois de l'an-
ne. Le passage des engins agricoles devient alors impossible et les cultures
difficiles. Pour remdier cet tat de fait, deux actions ont t proposes
en intervenant :
27

- soit sur les eaux de la Craie, en provoquant un rabattement de la


surface pizomtrique par tranches drainantes au niveau du toit de la roche,

- soit sur les eaux contenues dans les limons en "tissant" un rseau
de drains superficiels.

" R E M O N T E E " RELATIVE DE NAPPE LIEE A DES AFFAISSEMENTS DE


TERRAIN

Les "remontes" relatives de nappe peuvent avoir une origine naturelle : disso-
lution de terrains salifres voque prcdemment, ou artificielle en parti-
culier en rgion minire o l'affaissement des terrains est li principalement
au foudroyage des anciens travaux.

" H . Dans une mine de la rgion du Kord, les tensions dans les terrains
risquent d'entraner des affaissements du sol la verticale de l'exploitation.
Toute l'aire concerne est surmonte d'une zone alluvionnaire basse et dj
partiellement affaisse qui contient une nappe alluviale peu profonde.

Ces alluvions reposent tantt directement sur la Craie du Sno-Turonien (Cr-


tac), tantt sur les sables et argiles du Landnien (base du Tertiaire), si-
tus eux-mmes sur la Craie. La Craie, son tour contient une nappe d'eau en
charge et localement artsienne sous les terrains de converture. Cette zone
affaisse tendant s'inonder, les Houillres, assurent dj un relevage des
eaux d'une rivire et des eaux qui ruissellent vers la zone noye afin d'en-
tretenir leur coulement. Mais il est prvisible que l'affaissement supplmen-
taire du sol, qui est attendu, va aggraver cette situation.

Une premire proposition a t formule et consiste dprimer la nappe profonde


(de la Craie) qui agira sur la nappe superficielle en la faisant baisser, dans
le but de dnoyer les terrains. Un second moyen consisterait tablir un r-
seau de drainage afin de ne rabattre que la premire nappe. Ce choix est appa-
remment simple et tend faire prfrer la deuxime solution en raison de la
relative modicit des installations ncessaires et des dbits mobiliser. Mais
pourquoi ne pas valoriser l'opration de pompage en utilisant l'eau si sa qua-
lit le permet ? Et ds lors le choix se pose en termes diffrents, car il a
t reconnu que l'eau de la nappe des alluvions est de mauvaise qualit, diffi-
cile protger ; ce nouvel lment "conomique" introduit revalorise la pre-
mire solution.

"J7 . A Montmorot, dans le bassin de Lons-le-Saunier (Jura), des phno-


mnes d'affaissement naturel du sol taient connus avant l'apparition des
premires exploitations du sel. L'exploitation, par injection d'eau, dissolu-
tion du sel dans le gisement et rcupration de la saumure, a acclr ces
mouvements, les plus importants se produisant au droit des puits d'extraction
avec des vitesses moyennes pouvant atteindre 45 mm/an (fig. 12).
28

lames cowtt"11
ll&t IMC IMC lt*t

Figure 12 - Mouvements lis la dissolution du sel


dans le Jura. Evolution des tassements
dans le temps

A ce rythme, les affaissements peuvent, en l'espace de quelques gnrations,


faire passer la surface topographique en dessous de la surface libre d'une
nappe superficielle si celle-ci est sous-tendue par des conditions aval stables
et entraner des inondations, d'abord occasionnelles puis devenant de plus en
plus frqentes.

4 - Multiplicit des consquences lies aux


remontes de nappes
Tous les exemples prsents, bonne enumeration des causes les plus frquentes
de remonte de nappe, n'ont pas pour autant permis de saisir toutes les cons-
quences qui pouvaient en rsulter. Leur diversit n'a d'gal que celle de
l'utilisation du sous-sol. Ce sont d'ailleurs souvent les amnagements qui les
accompagnent qui subissent les dommages d'une remonte de nappe. Quelques exem-
ples brivement rapports illustreront cette multiplicit de consquences,
dj observes ou susceptibles de survenir.
29

REMONTEE DE NAPPE SOUS UNE ANCIENNE DECHARGE

La mise en eau de composs fermentescibles, existant dans un milieu favorable


une activit rductrice, provoque l'manation de biogaz gui fait natre sinon
un risque du moins une nuisance, dans une zone de lotissement. Dans le cas de
Lambersart (Nord), la mise en eau est conscutive l'arrt d'un rabattement
de nappe qui tait li l'exploitation de limons pour une briqueterie.

REMONTEE DE NAPPE SOUS UN CIMETIERE

En priode de hautes eaux, le niveau de la nappe alluviale sous le cimetire


sub-urbain de Coraebarrieu, pour la ville de Toulouse, tait trs proche de la
surface du sol et gnait considrablement l'exploitation du cimetire pour des
raisons d'hygine. La remonte de la nappe tait conscutive aux variations
saisonnires mais il s'y ajoutait les effets du rejet des eaux uses dans des
puisards proches, rejet qui contribuait aussi aux gonflements de la surface
pizomtrique. Pour remdier cette situation, un dispositif de drainage a
t mis en place.

REMONTEE DE NAPPE PAR COMBLEMENT DE TRANCHEE

Le creusement d'une tranche de chemin de fer, prs d'Angers, au sicle dernier,


a eu pour effet de diminuer localement l'paisseur de la formation impermable
qui recouvrait la nappe. Ds lors, la tranche a jou le rle d'un drain et a
rabattu la nappe dans la zone environnante. Le comblement de la tranche en
1976, sans maintien du drainage, a rtabli l'tat pizomtrique initial, en-
tranant des venues d'eau dans les parties basses des habitations qui avaient
t construites avant 1976 proximit.

REMONTEE DE NAPPE DUE A LA CREATION D'OUVRAGES POUR


L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE (AEP)

Les arrts de pompages pour alimentation en eau potable engendrent frquemment


des dsordres dans "l'urbanisme souterrain". Mais la ralisation d'installa-
tions .collectives d'AEP peut galement provoquer des remontes de nappe par
l'abandon conscutif d'une multitude de points de prlvements privs. Ce cas,
d au passage du service individuel' au Service Public, est frquent dans le
Massif armoricain o l'alimentation en eau de nombreux villages tait assure
par des puits exploitant des nappes perches. Le raccordement de ces villages
un rseau de distribution a entran l'arrt des prlvements individuels
provoquant la remonte du niveau de ces nappes, certainement amplifie par
l'augmentation des rejets d'eaux uses.
30

REMONTEE DE NAPPE SOUS DES CUVES OU DES CANALISATIONS


ENTERREES

Lors des remontes de nappes peu profondes, conscutives des phnomnes natu-
rels ou artificiels, les canalisations de grands diamtres enterres peuvent
tre entirement ou partiellement ennoyes, subissant ainsi de la part des eaux
la pousse d'Archimde. Si, a la mise en place, elles n'ont pas t lestes et
recouvertes d'un remblai exerant un moment rsistant, la rupture des condui-
tes peut survenir et entraner la pollution des nappes.

Pour les citernes enterres, la rpercussion d'une remonte est analogue : l'ap-
parition des dsordres sera d'autant plus rapide que les remontes de nappe
concident avec un allgement des cuves, d la vidange progressive de leur
contenu.

Sur un rseau de conduits enterrs servant vhiculer chaud les hydrocar-


bures lourds, on a observ que, par la remonte de la nappe, l'eau venait
baigner une conduite, la refroidissait et faisait passer les hydrocarbures de
l'tat fluide l'tat pteux, ce qui entranait un colmatage et l'arrt du
transport.

Mais, inoprant ou actif, le rseau est alors soumis la corrosion par l'eau,
surtout dans la zone de battement oxygne qui se trouve au niveau de la sur-
face de la nappe ; la destruction du rseau s'accompagne d'un dpart de pollu-
tion, lie tels cas sont observs actuellement.

REMONTEE DE NAPPE PAR CONCOMITANCE DE PHENOMENES NATU-


RELS

La conjugaison de phnomnes naturels tels que l'arrive dans us estuaire d'une


crue et d'une forte mare peut entraner une remonte pizomtrique temporaire,
occasionnant des venues d'eau dans des sous-sols qui taient gnralement
l'abri des influences de l'une ou l'autre de ces perturbations lorsqu'elles
surviennent sparment.

REMONTEE DE NAPPE PAR INFILTRATION DES EAUX PLUVIALES


COLLECTEES

Le procd d'vacuation des eaux pluviales par puits filtrants constitue un


vritable processus d'auto-ennoyage.

On observe couramment, dans la zone mditerranenne, des dbits de pointe


d'orage, collects sur des lotissements, des zones industrielles ou commer-
ciales, de l'ordre du mtre cube par seconde. Les terrains calcaires sont
trs frquents dans ces rgions. Aussi la tentation est grande, lorsque ces
eaux ont t collectes, de les rejeter dans un orifice karstique, en parti-
culier si le rseau d'assainissement existant s'avre insuffisant. Dans le
meilleur des cas, ces eaux gagnent la zone noye du karst o elles provo-
quent une mise en charge temporaire supplmentaire, et modre, compte tenu
31

de la dimension gnralement importante des conduits naturels. Elles s'va-


cuent par le, ou les exutoires naturels du rseau souterrain aprs amortisse-
ment sensible de l'onde de crue souterraine et sans autre effet notable qu'un
dbit de pointe renforc des rsurgences.

Mais cette onde de crue, anormalement forte, peut galement toucher des zones
indpendantes du karst noy, activer des mergences situes sur des rseaux
fossiles et entraner l'ennoyage temporaire de zones plus ou moins vastes, o
habituellement l'eau n'apparat pas aussi brusquement et avec de tels dbits
(fig. 13).

zone tmporoirmnt noyte


dollin 6 fond colmte
rtjtt don un orifice korstiqui
k
nt impcrmubilisee / / 7 r<
porkinQ / / / /

J. 'X/ \A
conduit foitil roctivJ Korst octif

Figure 13 - Ennoyage de zone basse en


milieu karstique par rac-
tivation de conduit "fossile"
33

Deuxime partie

REMEDES
ET
PREVENTION
35

Les exemples rapports montrent que dans la majorit des cas, techni-
ciens et ingnieurs de l'eau et du sous-sol ont t amens intervenir alors
que le phnomne de remonte de nappes tait en cours, c'est--dire en pleine
"pathologie". 11 leur tait demand alors de proposer des solutions palliatives
ou curatives pour remdier aux nuisances ou aux dsordres apparus.

Les remdes appliqus la protection du milieu naturel au sens propre, des ou-
vrages souterrains et des ouvrages de surface contre les effets des remontes
de nappes peuvent tre classs en deux catgories :

interventions directes sur la nappe provoquant un rabattement par


les techniques classiques du pompage et du drainage. On les qualifiera de rem-
des actifs,

interventions non sur la nappe, mais directement sur les construc-


tions souterraines que l'on dotera d'un cuvelage tanche, d'un radier drainant,
d'un ancrage, e t c . . On les qualifiera dans ce cas de remdes passifs .

Les diffrentes solutions s'avrent souvent difficiles et de mise en oeuvre on-


reuses en raison prcisment de leur application tardive. Ce caractre tardif
peut se justifier dans certains cas lorsque la remonte est exceptionnelle et
"imprvisible". Mais gnralement ces cas sont le rsultat d'un manque d'infor-
mations sur le sous-sol, lacune qui n'a pas permis de prendre les dispositions
utiles contre les dommages d'une ventuelle remonte de nappe.

I * Les remdes

1 - Les remdes "actifs1


Ils consistent abaisser le niveau de la nappe au moyen d'ouvrages de captage.
En fonction du mode d'exhaure, les ouvrages de captage peuvent tre classs
en deux groupes :

- puits et forages avec exhaure par pompage,


- drains et galeries avec exhaure par coulement gravitaire.

Le rle de ces diffrents quipements est de crer un abaissement de la sur-


face de la nappe.

. Dans le cas de drains, on observe un rabattement concave vers le


bas et symtrique par rapport au plan axial vertical du conduit (en terrain
homogne) (fig. 14).
36

niveou de lo nappe niveau de la nappe ct>ott


ovont droinoge^-. par drainage

debit drain* coulement


por roviti

Figure 14 - Rabattement par drainage


d * boise de niveou lo verticale du droin
d1 boiue du niveau observe en un point donn par un pizomtre

. Dans le cas de pompage par puits ou forage, la nappe, initialement


horizontale, se creuse en forme de trompe. Le rayon d'influence du pompage
correspond au rayon maximal du cne de rabattement et dpend de la dnivella-
tion dans le captage, provoque par le dbit prlev, de la permabilit et de
l'paisseur de l'aquifre (fig. 15).

Une permabilit leve engendrera une aire d'influence trs tendue mais une
amplitude de rabattement faible ; inversement, une permabilit faible conduira
un rayon d'influence petit mais un rabattement important, en rgime de
quasi-quilibre.

LES RABATTEMENTS PAR POMPAGE

. Le dnoyage par pompage en puits ou forages est possible dans tous


les cas de figure. Cette technique est cependant particulirement bien adapte
pour rabattre ponctuellement une nappe ou pour provoquer localement un fort
rabattement. Elle est aussi indique lorsque la nappe est profonde sous la sur-
face du sol ( plus de 5 m ) , mme si elle amne parfois rencontrer certaines
difficults et ncessite des quipements de forages spciaux (sables fins
"boulants", ...)

. Si la zone dnoyer est vaste ou si la ralisation d'un forage


pose des problmes techniques (sous une construction souterraine par exemple),
la mise en service de plusieurs forages fonctionnant en batterie, et dont les
dbits et la disposition seront dfinis aprs ralisation et exploitation d'un
modle de simulation, peut tre envisage (fig. 16).
37

niveau d*lo nappt


aboi*' por
I pompos

d s boitte d nivtou dons le puits


d': boiit* dt nivcou obsirvc n un point donn* por un pizomtre
direction tt u n s d'*coul*in*nt dons lo nappe dtermin por pompaoe

Figure 15 - Rabattement par pompage (d'aprs J. MARGAT)

nivtou d lo noppe
ovont pompoge

nivtou d* lo noppe
'oboisat por pompogf

Figure 16 - Rabattement par pompage sous des constructions souterraines


38

LES RABATTEMENTS PAR DRAINAGE

Le dispositif de drainage est souvent mis en place lorsqu'une nappe affleurante


ou subaffleurante doit tre abaisse pour assainir les sols ou pour lutter
contre des inondations priodiques de surface. C'est donc un procd gnrale-
ment appliqu des nappes peu profondes sous la surface du soi pour obtenir,
sur une aire plus ou moins tendue, un rabattement de faible amplitude. Lz ra-
lisation d'un tel dispositif, constitu d'uD rseau de drains dont la profondeur
et la gomtrie sont dtermines par simulation de rabattement l'aide d'un
modle numrique, reste conditionne par les caractristiques topographiques
locales. En effet, le fonctionnement par gravit du systme impose aux collec-
teurs d'vacuation des eaux une pente minimale et par consquent une longueur
pouvant dpasser une limite raisonnablement admissible.

Pour pallier les inondations de Kiba (Somme) qui proviennent, rappelons-le,


d'un phnomne naturel de remonte de la nappe d'eau souterraine au-dessus du
niveau du sol, dans le vallon qui traverse le village, le BRGM a propos,
aprs tudes, 1 ralisation d'un ouvrage de drainage constitu d'une tran-
che suivant l'axe du vallon k m de profondeur sous le niveau de la route.
Ce drain central sera rempli successivement de "tout-venant" grossier, de
limon compact et tanche et enfin de remblai. Sa longueur totale sera de
420 m. Au niveau de l'axe drainant, un rabattement de l'ordre de 7 m par rap-
port la cote maximale de l'aquifre correspondra un dbit drain par gra-
vit qui atteindra de 500 m 3 /h et qui permettra le dnoyage des caves.

La technique du rabattement par drainage est classiquement utilise pour les


remontes de nappes alluviales conscutives, soit lz cration d'un plan d'eau
surlev, soit la mise en eau de canaux. Dans ce cas, on ralise des tran-
ches drainantes es pied de leve de remblai ou en bordure de canal. Leur acti-
vit dpendra du degr de colmatage du canal, autrement dit de son ge et de
la frquence des curages (fig. 17).

M c o n 'a I
surface pizomtrique
-ovec contre canal
-sans contre canal

. :\\ ^,
^contre canal

Figure 17 - Rle des tranches drainantes latrales


39

LES RABATTEMENTS PAR DISPOSITIF MIXTE

Lorsque des constructions pntrent profondment dans la nappe et si la topo-


graphie interdit toute vacuation des eaux par coulement gravitaire, la tech-
nique du rabattement par drainage ne peut tre employe seule. Il convient de
lui associer une station de relevage des eaux recueillies, soit par pompage,
soit par rcupration depuis l'difice. Il s'agit donc d'une solution mixte.
Le drainage depuis l'difice peut tre ralis par les parois des btiments
munies de barbacanes, un puits collecteur quip d'une pompe assurant le rele-
vage (fig. 18). lin radier drainant peut aussi provoquer le rabattement recher-
ch (fig. 19).

napp aprs
rabattement

collecteur (stationde relevage)-'

Figure 18 - Drainage par parois barbacanes

Figure 19 - Drainage par radier filtrant

LE CHOIX DU DISPOSITIF DE RABATTEMENT

Hormis les conditions techniques que nous venons d'voquer et qui conduisent
choisir tel ou tel dispositif de rabattement, d'autres considrations, en par-
ticulier d'ordre financier, peuvent influer sur la dcision finale. En effet
la ralisation d'un systme de drainage reprsente un investissement important
au dpart. C'est pourquoi de nombreux responsables (collectivits locales ou
particuliers) prfrent s'accomoder du dsordre ou de la nuisance mme si
long terme les dommages conduisent un cot d'entretien beaucoup plus lev,
plutt que de raliser un dispositif appropri.
40

Par contre, 1'alternative du rabattement par puits et pompage exige un investis-


sement moins important au dpart, mais prsente tout de mme l'inconvnient
d'un cot de fonctionnement beaucoup plus lev (entretien du moteur, consom-
mation d'nergie, etc.)- -A priori, cette dernire solution est prfrable dans
les cas o le temps moyen de fonctionnement du dispositif est court, les frais
d'entretien tant rduits en consquence. Par contre, si le dispositif est des-
tin fonctionner en permanence, la mthode du drainage parat plus indique,
sz maintenance tant peu coteuse. Quoiqu'il en soit, le prix de revient de
ces travaux reste lev et souvent difficilement supportable pour un particu-
lier, voire une collectivit locale, en regard des avantages qui en rsultent*.
Pour rentabiliser l'intervention long terme, il faut envisager par quels
moyens on peut valoriser l'eau pompe ou draine. Ceci ncessite donc qu'on ne
considre plus l'eau sous son aspect nuisance nais bien comme une ressource
qu'elle ne cesse d'tre'mme lorsqu'elle est l'origine de dsordres.

Les possibilits de valorisation permettant de minorer le prix de


revient des installations sont diverses. La plus simple d'entre elles consiste
utiliser l'eau, pour l'alimentation si elle est potable sinon pour l'indus-
trie, en particulier en milieu urbain. L'utilisation de l'eau pour le fonction-
nement des pompes chaleur (PAC) peut tre une solution envisageable au niveau
d'une collectivit locale, les besoins nergtiques tant a priori plus impor-
tants en saison des hautes eaux, c'est--dire en priode de remonte de nappe
(hiver, printemps). Cependant cette solution se heurte au problme du rejet des
eaux qui ne doivent pas, dans le cas prsent retourner la nappe par rinjec-
tion sur place ce qui annulerait l'effet de "rabattement" recherch. Il reste
donc les possibilits de rejet dans un rseau de surface (rivire etc.) ou dans
un rseau d'assainissement.

Le rejet dans un rseau sparatif d'assainissement ne pourra se


faire que s'il existe un rseau d'vacuation eaux uses - eaux pluviales et le
rejet se fera dans le rseau pluvial. Il convient cependant de signaler que le
rejet dans un rseau sparatif pluvial d'eau utilise par une PAC n'a pas t
envisag par le lgislateur. Oc peut concevoir que ces rejets soient autoriss
sans prlvement d'une taxe, dans la mesure o ils contribuent lutter de fa-
on rentable contre les dommages ou nuisances de la remonte. Cette mesure
d'exonration serait incitatrice l'installation de PAC et, indirectement,
permettrait de rsoudre moindres frais des problmes qui sont souvent la
charge de la collectivit.

Si l'installation de PAC n'est pas envisageable, d'autres usages publics ou


industriels de l'eau pompe ou draine sont possibles tel que l'arrosage des
jardins, le nettoyage des chausses, l'alimentation des fontaines, la rfrig-
ration, ... De ce fait les rejets dans le rseau pluvial seraient possibles et

A titre d'exemple, le montant du devis concernant le dispositif de drai-


nage de la commune de Nibas, qui permettrait de dnoyer en tout temps les
caves, s'lve 5,6 MF h.t.. La solution partielle qui consisterait ne
rabattre que de 1 m sous la route atteint U MF h.t..
41

non assujettis la redevance. Il est vident que la plupart des solutions pro-
poses pour valoriser l'eau extraite afin de rabattre les nappes sont surtout
applicables en zone urbaine o les besoins en eau sont importants.

2 - Les remdes "passifs'


Four des raisons techniques ou financires, il arrive que la solution du rabat-
tement par pompage ou drainage ne convienne pas, mme dans le cas o des di-
fices souterrains sont soumis aux effets de la remonte de la nappe. La protec-
tion des ouvrages passe alors par une reprise en sous-oeuvre des btiments con-
us pour tre hors d'eau afin de les doter des quipements indispensables qui
viteront les nuisances et les dsordres occasionns habituellement par de
phnomne. L'intervention ne se fait plus sur la nappe mais sur l'infrastruc-
ture du btiment. En gnral, les dsordres observs dans de telles situations
se manifestent le plus souvent par des inondations et posent donc des questions
d'tanchit et de flottabilit, donc de stabilit.

Dans le premier cas, le remde consiste raliser un cuvelage tanche des


sous-sols submergs. Cette opration s'avre toujours trs onreuse en raison
des difficults d'intervention propres au travail en sous-oeuvre. Son cot est
considrable en regard de celui de l'tude hydrogologique prventive qui aurait
permis, partir des historiques pizomtriques et d'un modle, de fixer la
hauteur du cuvelage raliser en cours de construction du btiment et dont le
prix dans ce cas restait raisonnable et compatible avec les avantages qu'on
pouvait en attendre.

Aux problmes d'inondation s'ajoutent ceux de la stabilit des ouvrages soumis


la pousse d'Archimde de plus en plus importante au fur et mesure de la
monte de la nappe. Cette force ascendante peut devenir importante par rapport
au poids de l'ouvrage et se traduire par l'apparition de fissures nuisibles
la solidit de l'difice. Ces doubles problmes de cohsion et de stabilit
sont combattus par les deux techniques suivantes :

LESTAGE ET ANCRAGE

| Le lestage se fait par l'intermdiaire du radier dont on va aug-


menter l'paisseur afin d'alourdir le btiment. Toutefois, cette technique ne
peut tre utilise que lorsque les sous-pressions combattre sont faibles,
c'est--dire infrieurs 1 t/m2 (l'paisseur du radier ne peut tre
considrablement augmente). .

. La technique d'ancrage consiste solidariser le btiment concern


une masse suffisante de terrain pour que celui-ci joue le rle de lest. Les
techniques utilises relvent de la mise en place dans les terrains sous-
jacents d'ancrages passifs (boulons scells) ou d'ancrages prcontraints dont
les ttes sont solidaires d'un radier arm.
42

Quelle que soit la solution adopte pour intervenir sur le milieu naturel et
protger les constructions souterraines contre la remonte, on est confront
aux problmes financiers des oprations curatives. Le remde reprsente toujours
un cot lev surtout lorsqu'un btiment doit tre repris en sous-oeuvre. On
constate l'usage et afin d'viter des dpenses excessives qu'il est prf-
rable de prvoir le phnomne et prendre les dispositions de protection nces-
saire avant que les effets nfastent n'apparaissent et empchent ou compliquent
techniquement les interventions. Il est sans conteste plus avantageux de doter
un btiment souterrain d'un cuvelage lors de sa construction plutt que de
l'effectuer aprs sa ralisation. Cette dmarche prventive implique d'acqurir
une meilleure connaissance du sous-sol et du comportement de la nappe, compor-
tement pouvant tre naturel ou influenc. Dans la plupart des cas, 1'tude pr-
ventive consiste estimer les variations probables du rgime de la nappe mais
elle peut aussi revtir un aspect plus pratique partir d'actions sur l'envi-
ronnement, qui manent du bon sens. Ce sont les divers moyens dont nous dispo-
sons pour assurer cette prvention que nous allons examiner maintenant.

II - La prvention
Certes, l'amnageur ou 1'hydrogologue n'aura pas la possibilit de prvoir et
de dcrire l'avance toutes les remontes de nappe. Il est vident que certai-
nes remontes auront toujours une origine accidentelle au sens statistique du
terme. Celles-ci seront donc imprvisibles.

Par contre il peut intervenir de manire prventive sur bon nombre d'autres
cas. Ces actions prventives se classent en deux groupes.

Le groupe des mesures prventives directes. Elles contribuent effec-


tivement limiter la remonte de la nappe.

Le groupe des mesures prventives indirectes dont le but n'est pas


de modifier la remonte mais d'estimer et quantifier son volution dans le
temps et dans l'espace. Ce sont des mesures visant optimiser la protection
de l'environnement contre des remontes de nappe artificielles ou naturelles
mais visant aussi concevoir ou adopter les techniques de construction ad-
quates dans le cadre d'un amnagement du sous-sol. Il s'agit d'tudes pros-
pectives plus ou moins complexes suivant les facteurs qui sont la cause de la
remonte.

Avant d'exposer ces mesures prventives, on insistera sur le fait que la pr-
vention commence par l'information. Si l'ingnieur doit avant toute chose re-
cueillir les donnes de bases (enregistrements pizomtriques, alimentation de
la nappe, prlvements par pompages, etc.), les particuliers ou les responsa-
bles de l'amnagement doivent avant tous travaux s'informer sur le sous-sol et
la pizomtrie en particulier. A cet effet, la Banque des donnes du sous-sol
43

gre par le BRGM dans le cadre de sa mission de Service Public est leur dis-
position. Ensuite il est possible d'interroger l'ingnieur hydrogologue sur
l'volution probable de la surface pizomtrique et ventuellement sur l'im-
pact de l'amnagement sur l'environnement. Cette premire dmarche, simple,
permettra d'orienter si ncessaire les tudes prvisionnelles. S'informer,
s'interroger, c'est dj prvenir.

1 - Les mesures prventives directes


On conoit facilement que le moyen de limiter la remonte d'une nappe c'est
d'intervenir directement sur le facteur principal qui rgit le phnomne : la
recharge. Prcisons de suite que cette intervention ne peut se faire que sur
les recharges artificielles par opposition aux recharges naturelles (pluies,
rivires, etc.) qu'on ne peut videmment contrler. Quelles sont ces recharges
artificielles ? La plupart sont accidentelles. La prvention en ce domaine con-
sistera donc viter 1'"accident". L'alimentation d'une nappe peut tre ren-
force la suite de ruptures de canalisations, de rseaux de drainage, d'-
gots, des canivaux dfectueux, d'une adduction d'eau perce. Chacun de ces
accidents peut paratre premire vue anodin mais dans les zones urbaines on
a pu vrifier que leurs effets ne l'taient pas lorsqu'ils se cumulaient. Ils
peuvent reprsenter localement et dans certains cas prs de 50 % de la recharge
totale de la nappe. On voit donc l'intrt qu'il y a entretenir et veiller
au bcn tat de tous les rseaux d'vacuation et d'adduction lorsqu'on connat
les dommages que peut engendrer une remonte de nappe intempestive. De plus
cette opration d'entretien permet d'viter la pollution si on a affaire un
rseau d'eaux uses, ou plus simplement des pertes financires, s'il s'agit
d'une adduction d'eau.

D'autre part, nous avons examin dans la premire partie l'exemple d'une remon-
te de nappe lie au curage et l'approfondissement d'un canal. 11 montre que
ce type de travaux doit tre excut en prenant soin de ne pas dcolmater le
fond du canal ou bien de ne pas mettre nu un terrain permable, qui permet-
trait une recharge et donc une remonte de la nappe occasionnant inondations
ou autres nuisances...

En zone urbaine et seni-urbaine, on doit veiller l'vacuation systmatique


des eaux pluviales par un rseau d'vacuation. Si ce n'est pas le cas, et comp-
te tenu du grand dveloppement des surfaces impermabilises, les eaux du ruis-
sellement s'infiltreront trs ponctuellement et ainsi favoriseront localement
des remontes dommageables.

Enfin, en milieu rural, on a constat que des inondations lies des remontes
de nappe pouvaient tre accentues par le colmatage des lits temporaires des
rivires et le remplissage des tranches ou fosss drainants qui de ce fait ne
jouent plus leur rle. L aussi un entretien simple mais efficace doit permettre
de limiter les effets de la remonte de la nappe en attnuant son importance.
Bans l'ensemble, ces mesures dites directes n'ont qu'un domaine d'application
restreint. le dveloppement considrable de l'amnagement et de l'exploitation
du sous-sol, le souci de contrler et de prvoir l'impact pour matriser ou
rduire le rle nfaste de la remonte de la nappe, qu'elle soit naturelle ou
lie un amnagement ou une exploitation, ont permis de concevoir et de mettre
au point des mthodes d'tudes. La mise en application des propositions qui
rsultent de ces tudes constitue des mesures prventives indirectes dans le
sens o elles ne s'appliquent pas aux effets mais aux causes, permettant aux
responsables, aux amnageurs, de dcider des projets en connaissant l'volution
future de la nappe en fonction des ventuelles interventions qui modifieront
son comportement "normal".

2 - Les mesures prventives indirectes


Rappelons que le but de ces mthodes indirectes par prvention n'est pas de
s'opposer au phnomne remonte de nappe mais de le contrler : 1'hydrogo-
logue ne se contente plus d'expliquer des situations observes, il doit pr-
voir et souvent simuler des tats futurs. Toutefois avant d'en arriver la
simulation par utilisation de modle qui est la partie scientifique de sa dmar-
che, 1'hydrogologue doit se livrer une premire tche caractre d'enqute.

L'ENQUETE

Bans le cas o une construction individuelle est concerne, 1'hydrogologue


peut effectuer cette dmarche la demande d'un particulier (promoteur, archi-
tecte...), mais ce dernier est aussi bien en mesure de l'entreprendre person-
nellement auprs de la Banque des donnes du sous-sol de chaque Service golo-
gique rgional du BRGH et des administrations et organismes comptents. Avant
tout amnagement situ dans une zone o la nappe est reconnue peu profonde,
il y consultera l'historique pizomtrique qui l'intresse. Les renseignements
recueillis permettront de savoir, en fonction du projet, si l'on doit prendre
des mesures de protection particulire, si des tudes plus dtailles doivent
tre entreprises ou, au contraire, si l'volution de la nappe est telle (pro-
fondeur restant importante en tout temps) que les travaux peuvent tre entre-
pris sans risque de dommages ultrieurs.

C'est galement au cours de cette enqute que l'on se renseignera, par exemple,
sur :

- les anciennes zones inondes, aujourd'hui assches la suite


d'amnagement (pompage) mais qui risquent de redevenir marcageuses si l'arrt
des prlvements survient,
- les sous-sols du 'quartier qui ont pu tre inonds dans le pass,
- les travaux projets, raliss ou en voie d'abandon, dans le voisi-
nage afin de tenir compte de leur rpercussion et des nouvelles contraintes
qu'ils imposeront. On accordera beaucoup d'importance au recueil de ces infor-
mations car ce sont elles qui dtermineront la ncessit ou non d'tudes prvi-
sionnelles sur la remonte de la nappe pour fixer les mesures de protection.

Si, aprs cette enqute, ries ne semble devoir modifier de faon radicale la
pizomtrie alentour, la consultation des observations pizomtriques - si
elles sont suffisamment longues - suffira pour prdire la remonte maximale de
la nappe. 11 est souhaitable que ces enregistrements intressent plusieurs di-
zaines d'annes pour obtenir des rsultats statistiques utilisables.

L'exemple de l'enregistrement de la nappe de la Craie (fig. 20) illustre ce


propos. Un pizomtre install entre 1972 et 1974 aurait indiqu des profon-
deurs du toit de la nappe suprieures 15 m. Or, on observe sur la totalit
de l'enregistrement (1903-1977) que la surface de la nappe s'est frquemment
trouve des profondeurs bien moindres (10 15 m ) .

o O n r-|tt
CM CV

l Is!

L
Figure 20 - Tincques (Pas de Calais) 1903-1977 :
Variations pizomtriques de la nappe
de la Craie

On s'aperoit donc que cette dmarche simple, mme si l'on conoit qu'il faille
parfois beaucoup de perspicacit pour prvoir un arrt de pompage industriel,
permet de prendre les prcautions ncessaires soit au niveau de la ralisation,
soit celui des tudes prventives. De nombreuses msaventures montrent hlas
qu'elle n'est pas toujours suivie. Nous verrons plus loin par quels moyens
cette dmarche pourrait tre facilite.

Comme on vient de le voir, de longues sries de donnes pizomtriques sont


ncessaires pour en tirer des rsultats significatifs et fiables. Or il est
frquent que ces donnes soient trop courtes. En d'autres occasions, et en
particulier lors de travaux de gnie civil de surface (amnagement hydraulique)
ou souterrain, lors d'arrt de pompage, le comportement futur de la nappe est
difficilement prvisible : la prvision par simple consultation des donnes
disponibles est insuffisante et l'on passe alors une tche plus spcifique-
ment hydrogologique.

LA DEMARCHE SCIENTIFIQUE

La dmarche scientifique s'appuie sur diffrents outils mathmatiques ou mtho-


des de calcul, les principales tant les mthodes de corrlation, les mthodes
statistiques et les modles de simulation.
46

Mthodes de corrlation

Les mthodes corrlatives sont utilises pour restituer une variable, par exem-
ple le niveau d'une nappe en un point, que l'on connat sur une trop courte
priode, partir de la connaissance d'une variable lie la premire (pluie,
niveau de la rivire, relevs sur un pi2omtre, etc.) et mieux connue car
accessible et gnralement mesure depuis plus longtemps. Cette restitution
sur plusieurs dizaines d'annes retrace l'historique pizomtrique qui sera
exploit.

. L'tude de l'amnagement des sablires de Sierentz (Haut-Rhin)


fournit un bon exemple d'tude par corrlation avec des donnes voisines : le
ramnagement agricole et forestier des gravires de Sierentz consistait
remblayer certaines parcelles jusqu' une cote qui devait se situer au-dessus
du niveau des hautes eaux de la nappe, l'vnement tant considr avec une
priode de retour de 10 ans. Les chroniques pizomtriques sur les ouvrages
situs proximit de la graviere ne dpassant pas 2 3 ans, des corrlations
ont t tablies entre ces points et le pizomtre de Habsheim relev depuis
1947 et dont la situation hydrogologique est trs comparable.

L'tude statistique des niveaux restitus par corrlation a permis de dduire


les cotes de la nappe pour une crue dcennale sur les points de mesure situs
aux abords de la graviere. La cote du remblaiement a ainsi pu tre fixe pour
que la crue dcennale n'inonde pas les nouveaux terrains.

Utilisation de modles de simulation

Le recours aux modles mathmatiques de simulation est indispensable pour


l'tude prvisionnelle du comportement des nappes soumises des conditions
artificielles (pompage et arrt de pompage, etc.) ou touches par des travaux
ou amnagements de surface ou souterrains. Le modle ayant t cal, c'est--
dire tant le reflet le plus exact possible du systme aquifre au voisinage
de l'amnagement, est exploit. On y tudie successivement les rpercussions
des nouvelles conditions ou des amnagements, seuls d'abord puis en leur asso-
ciant un ou plusieurs dispositif de protection, que l'on ajuste au mieux. On
prvoit donc de faon quantitative l'influence des actions menes ou des rali-
sations entreprises sur les comportements des nappes. On dduit alors les mesu-
res compensatrices prendre et les solutions techniques les mieux adaptes aux
constructions projetes. On utilise galement dans les contextes mal dfinis
des modles de comportement prenant en compte simultanment et globalement
plusieurs sollicitations. Le prix de revient d'une telle tude prventive est
sans commune mesure avec les consquences financires de situations imprvues,
d'autant plus fcheuses qu'il s'y attache un effet de surprise.
47

>< - Exemple des arrts de pompages du Grand Camp Lyon

Cet exemple, que nous avons dj prsent en premire partie, illustre parfai-
tement le type d'tude prventive qui doit tre ralis lors d'interventions
sur des nappes phratiques. l'exploitation d'un modle de simulation a permis
de dduire l'amplitude des remontes de la nappe conscutives l'arrt des
captages du Grand Camp (6 000 7 000 m 3 /h) (fig. 21). De la mme faon, les

Figure 21 - Ville de Lyon : tracs de remontes prvisibles maximales de


la nappe par simulation de l'arrt des pompages du Grand Camp
(d'aprs D. ROUSSELOT, 1977)

grands projets tels que la rnovation du quartier du Tonkin Villeurbanne, ou


la construction du mtro de Lyon, ont t conus en tenant compte du relvement
futur de la nappe qui avait t prvu par l'emploi d'un modle mathmatique.
^ piizomttrie sons metr
pitzometrie ov
(90% di pmitrotion)
Bosses toux
moynns

Figure 22 - Ville de Lyon : influence simule du tube metro


Projet 1970 - premire ligne

pxzonttrie ions metro monte > I m


pizomtrie ovtc mtro
rmont > 2 m
(90% da pntration)
B o u t t oui noytnn

Figure 23 - Ville de Lyon : influence simule du tube mtro


' Projet 1971 - deuxime et troisime lignes
"fe - Exemple d'amnagement souterrains : le mtro de Lyon

On pressentait, sans pouvoir le chiffrer, une influence notable de la ralisa-


tion du "tube mtro" sur l'coulement des nappes de la presqu'le et de la
rive gauche du Rhne dans la mesure o il allait barrer l'aquifre sur 90 % de
son paisseur. Des modles de simulation (fig. 22-23) ont montr que, pour la
premire ligne, l'influence tait ngligeable ; par contre pour les lignes 2
et 3, elle tait notable puisque la remonte atteignait 2 m par suite du frei-
nage des apports de la nappe en provenance des collines de Bron. Plusieurs
hypothses ont ainsi pu tre tudies avant de retenir la solution la plus ad-
quate .

> T - Exemple d'amnagement de surface : la chute d'Iffezheim


(Haut-Rhin)

La mise en eau du barrage d'Iffezheim dans le cadre de l'amnagement du. Rhin


a entran une lvation de plus de 11 m du niveau du fleuve. Afin que cette
remonte du fleuve occasionne le moins de nuisances possible par remonte de
la nappe alluviale au voisinage de la retenue, une tude par modlisation a
permis de dfinir et de calibrer une protection. Un voile d'tanchit a t
mis en place sous les digues en un point o le dbit du contre-canal pouvait
sans dommage excder 1 m 3 /s par kilomtre d'installation. Des contrles, aprs
mise en eau dfinitive, ont montr que, dispositif en place, les relvements
de la nappe n'excdaient pas 1 m.

Les exemples concrets exposs montrent que 1'hydrogologue possde aujourd'hui


les moyens et les outils de "bien prvoir". De plus en plus frquemment ils
sont employs car dsormais bien connus tous les niveaux (dcideurs, amna-
geurs, entrepreneurs, etc.) et l'intrt ainsi que le profit qu'on peut en
tirer sont reconnus. De plus, en fonction de l'amnagement projet, la lgis-
lation peut imposer d'y avoir recours. Cependant, les nombreux cas cits en
premire partie rvlent que le problme de l'eau reste parfois totalement
ignor ou mal approch, ou bien que le caractre incomplet de la lgislation
concernant les eaux souterraines, associe un manque de perspicacit ou
une gestion des ressources trop court terme, conduisent bien souvent tre
confront tt ou tard des dsordres multiples.

Les quelques suggestions ci-aprs pourraient favoriser une prise de conscience


des problmes de l'eau dans tout amnagement concernant le sous-sol, accompagne
de la proposition de quelques mesures relevant des autorits administratives
qui devraient rduire les problmes dus aux remontes des nappes.
50

3 - Une meilleure information


Dans les grands amnagements, le comportement du sous-sol et celui des nappes
en particulier est toujours pris en considration. Ce c'est pas systmatiquement
le cas pour des ralisations plus modestes (immeubles, maisons individuelles,
etc.) non pas par dsintrt mais par simple ignorance de la prsence d'une
nappe fluctuante sous l'action de phnomnes naturels (prcipitations, niveaux
de rivire, etc.) ou sous l'action de contraintes artificielles (pompage, arrt
de pompage, etc.).

Auprs des responsables des petits amnagements, qu'il s'agisse d'un particu-
lier, d'un architecte, d'un entrepreneur, d'une administration, il serait trs
profitable de. mettre disposition les donnes de base ncessaires une con-
naissance mme succincte du sous-sol auquel on s'intresse. Certes cette mise
disposition est effective au niveau de certaines administrations (DDA, DDE,
etc.) et du BRGM. Mais il faut admettre que la consultation constitue une d-
marche de plus, qui sera d'autant plus volontiers nglige que son intrt est
mal compris : on croit volontiers le problme disproportionn par rapport
l'amnagement qui est prvu.

lin effort doit en consquence tre consenti au niveau de la diffusion de 1 ' in-
formation. Aussi les Schmas Directeurs d'Amnagements Urbains (SDAU) et les
Plans d'Occupation des Sols (POS) pourraient-ils devenir un vecteur de cette
information. Ces diffrents documents comporteraient un volet "caractristiques
du sous-sol" qui n'y figure pas actuellement.

Ce volet comprendrait, par zone constructible, les donnes que fournissent les
Banques du Sous-Sol (Services rgionaux ) , prsentes sous une forme interprte
et synthtique.

Un mode de prsentation commode consiste en la ralisation de cartes de profon-


deur des eaux souterraines dans la mesure o le caractre phratique est recon-
nu, ainsi que de cartes thmatiques : cartes de risques appliques aux remon-
tes de nappes, comme existent dj des cartes de risques naturels. Les zones
cartographies doivent prsenter par tranches de profondeur l'apprciation des
risques en frquence et en amplitude.

Devant le nombre croissant des projets qui concernent l'amnagement du sous-sol,


certaines villes se sont dotes de tels moyens d'information, actuellement
indpendants des documents officiels SDAU et POS, mais qu'il serait certaine-
ment avantageux de grouper. Les organismes publics auront un rle actif dans
la diffusion de cette connaissance, rle d'information auprs des amnageurs,
et de contrle de la conception par le moyen des autorisations et permis de
construire en retenant que l'information sera d'autant plus profitable qu'elle
aura t apporte plus tt dans la conception du projet.

*
IMPLANTATION DU BRGM EN FRANCE

^^^^^^^^^^^~~~-^~ aerviCES gologiques rgi DD3UX

Nord-Pas-de-Calais : Gasion SOULIEZ Languedoc - Roussillon : Henri P A L O C


Fon de Lpennos B P 26 - Lzennes - 59260 Heltemmes Lii'e 1039. rue de Pinole 34000 Montpellier
Tei !20l 91 36 19 Tlex 1101 14 Public X Lille F Tl. 167IS.81 13-Tele* B R G M 490604 F

Champagne - Ardenne : Pierre MOBFAUX R h n e - Alpes : Gilbert R A M P O N


13, ba au Marchal Ledere - 511OD Reims A3 bri di. 11 novembre- B P 6083
T! I26 19 93 40 Tlex 830600 Public Reims 69604 Vilteurbanne-Croix-LurST Cede*
Tel (71 889 72.02 Tlex B R G M 380966 F

Picardie : Jean-Y ves C A O U S - Alpes Micnel M E S S I N


12. rue Lescouv 80000 Anrens 18. rue du Gnral C h a m p o n - 38100 Grenoble
Tel (221 89 45.52 Tlex B R G M 150893 F Tel (76! 87 y? 01 Tiex 320245 Public x GRENOF

Pavs-de-Loire : Jean-Claude L I M A S S E T Franche-Comt : Jacques C O R N E '


10. rue Henri Picheni - 44300 Nantes 12, avenue Fontaine Argent 25000 Besancon
Tel 1401 29.36 00 Tl. (81)88.03 n - Tte* B R G M 361111 F

Bretagne : Henri TAL B O Bourgogne : Raymond R O I G N O T


14, avenue d Sergent Majinot - 35100 Rennes Immeuble Caisse d'Epargne 32 bd du Marchal Joftre
Tel 199) 30 94.51 Tlex C R O 730020 F Rennes " l'ai: du B R G M " 21100 Duon
Tel (80) n 42 31 - Tlev B R C M 350443 F

Rgion Centre : Jean-Francois A L L A R D


10, avenue de Bu'fon 45045 Orleans La Source Cedex Auvergne : Micnel J E A M B R U N ,
Tel 138) 63 55 66 Tlex R G M A 780258 F 22, avenue ae Lempdes - 63800 Ccurnon d'Auverqne
Tel (731 8J 80 83 Tie. B R G M 990489 F

tie,-de-France : Jean L A 8 O U R G U I G N E
65. rue au Geneol Ledere - B P 34 77170 Bne-Comte-Robert Limousin : Jean C O N S T A N S
Tel (61405,27.07 Tlex B R G M 210311 F '229 7, rue Descartes 87100 Limoqes
Tl. (55) 77.89.10

Haute-Normandie : Philippe de a OUERlERE


18. rut Mazuner 76130 Mont Sami-Aignan Provence - Alpes - Cte d'Azur : Miche' CAILLOL
Tel (351 70 38 64 - Tele BFGM 77057 F Houle Leon LCianrj D o m i n e de L u m m y - 13009 Msrseili?
Tel (91)41.26 M ou 41 24 46 - Tlex B R G M 401585 F

Basse-Normandie : Claude D A S S I B A T
2, ruf du Grera! Moulin - 14000 Caen - Cte d'Azur Alain G O U N O N
T! (311 74 59 90 SopMa-Antipolis - 06565 Vatbonne
Tel (93174.23 24

Alsace : Jean-Jacques RISLER


204. route de Schirmeck - 57200 Strasbourg Corse : Roger DOMINICI
Tel (881 30 12 62 - Teten B R G M 880332 F Immeuble Aoosunt - Z 1 de Funam 20200 Basta
Tel (95) 32 41 33

Lorraine : Jacaues RI C O U R
1, rue du Parc de Brabois - 54500 Vanduvre
Tel (83! 51 43.51 ou 51 46 60
Outre-mer

Antilles - G u y a n e : Yves A T L A N
Aquitaine : Michel C O M B E K m 0.9 - Roule de Didier B P 394
Avenue du Docteur Alben Schweitzer - 33600 Pesssc S72O4 Forl-de-France Cede
Tel 156) 80 69 00 - Tle* B R G M 570528 F "pour B R G M Pessac" Tel (596) 71.88 68-Tlex B R G M 912354 M R

- Guadeloupe Cha'ly PAULIN


2 1 de J A R R Y - B P 894
Poitou - Charentes : Bernard B O U R G U E I L
97175 Pointe-a-Pitre Cedex
Place des Templiers - Z A C be Beaulieu 86000 Poitiers
T! 15901 26.63.58
Tel (4?i 46 OS 53 Tle 791316 Public X Pour F

La Runion : L3urent STIELTJES


Midi - Pyrnes : Ren BOINEAU 12, m e Alexis de Villeneuve B P 1206
Avenue Pierre-Georges Lalcore - 31400 Toulouse 97484 Samt-Denis-de-ia-Runion
Tel (611 52 12 14 - Tlex I T A M P 530955 F posie D 27 " l'an du B R G M " Tel (262121.44 54-Tlex . 096150 RE

Services centraux de consultation des donnes sur le oui-sol

Donnes erresrres Jacques FLORIN, 191, rue de Vaugirard 75737 Pa


is Cedex 1b -Tel 783 94 00 Tlex B R G M 270844 F
Pierrette B O I S G A R D , 3 P 6009 - 45060 Orlans Cedex - Tel 138) 63.80 01 Tlex B R G M A 730258 F

Donnes mannes Nicole L E N G T R E . c/o Cenite ocanologique de Bretagne - S-P- 337 - 29273 B'est
Tel (981 45.80.55 - Tlex : O C E A N E X 940627 F pour B R G M
Imprim au B.R.G.M. Dpartement des Applications Graphiques

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