AL7MA02TDPA0212-Sequence-08 - Académie en Ligne
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Probabilité :
lois à densité
Sommaire
1. Prérequis
2. Lois de probabilité à densité sur un intervalle
3. Lois uniformes
4. Lois exponentielles
5. Synthèse de la séquence
Séquence 8 – MA02 1
45°
B O A
2 Séquence 8 – MA02
fréquence : 5 %
1 2 3 4 5 6
E Solution
Classes [1; 2] [2 ; 2,5] [2,5 ; 4] [ 4 ; 5,5] [5,5 ; 6]
Fréquences 0,1 0,1 0,45 0,3 0,05
Séquence 8 – MA02 3
E Solution On a :
i =5
x = ∑ x i fi = 1, 5 × 0,1+ 2, 25 × 0,1+ 3, 25 × 0, 45 + 4 , 75 × 0, 3 + 5, 75 × 0, 05 = 3, 55.
i =1
B Probabilité
Vous devez avoir présent à l’esprit l’ensemble des cours de probabilité précé-
dents : univers muni d’une loi de probabilité, variables aléatoires, probabilité
conditionnelles. Même si le passage du discret au continu, des ensembles finis
aux intervalles de , modifie certaines propriétés, les idées principales pour
modéliser les situations sont très voisines.
Rappelons seulement quelques éléments concernant les variables aléatoires,
pour l’instant dans un univers ayant un nombre fini d’éléments.
Définition
Par exemple, on tire des lettres placées dans un sac. On a alors Ω = {a, b, c,... ,z}
et on peut choisir la variable aléatoire qui associe 1 à chaque voyelle, 2 à k, q, w,
z (lettres rares en français) et 0 aux autres lettres.
Notation Les événements sont des sous-ensembles de Ω. Précisons à l’aide de l’exemple
la notation utilisée pour les événements définis à l’aide d’un variable aléatoire X.
Dans l’exemple cité ci-dessus, l’événement {a, e, i, o, u, y} sera aussi noté
( X = 1). On notera de même ( X = 2) l’événement {k, q, w, z} et ( X = 0 ) l’évé-
nement {b, c, d, f, g, h, j, l, m, n, p, r, s, t, v, x}.
Dans le cas général la notation ( X = a ) où a est un nombre réel désigne l’événe-
ment {ω ∈ Ω / X (ω ) = a } , c’est-à-dire l’ensemble des éventualités ω pour les-
quelles la variable aléatoire X prend la valeur a. On notera de façon analogue les
événements où X intervient.
4 Séquence 8 – MA02
Définition
Définition
C Intégration
1 Aire sous une courbe
Par définition, l’aire du domaine sous la courbe d’une fonction continue positive
b
définie sur un intervalle [a ; b ] a pour mesure ∫ a f (t ) dt en unités d’aire.
ε
1
1 ua x
a 0 1 b
Séquence 8 – MA02 5
Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Quel que soit α élément de I, on
α
a ∫ f (t ) dt = 0.
α
3 Intégrale et primitive
Soit f une fonction continue sur un intervalle I et F une de ses primitives sur I, les
nombres a et b sont dans I. On a
b
∫ a f (t ) dt = [F (t )]ab = F (b ) − F (a ).
En particulier, u étant une fonction dérivable sur I telle que u ′ est continue sur
I, alors :
b u (t ) u (t ) b u (b ) u (a )
∫a u ′(t )e dt = e a = e − e .
6 Séquence 8 – MA02
A Objectifs du chapitre
On se place dans un univers ayant un nombre infini d’éléments. Cet infini ne per-
met pas d’utiliser la définition d’une loi de probabilité rencontrée dans les cours
précédents où l’univers était fini (il suffisait de donner les probabilités des évé-
nements élémentaires et de vérifier que la somme de ce nombre fini de termes
positifs était égale à 1).
On définit ici des lois de probabilité de variables aléatoires X pouvant prendre
toutes les valeurs d’un intervalle I de .
On donne quelques propriétés élémentaires de certaines de ces variables aléa-
toires : les variables aléatoires à densité sur un intervalle.
B Pour débuter
Activité 1 Des équations interviennent dans la situation de cet exercice, mais il ne s’agit
pas de les résoudre.
1 L’équation x 3 − 0, 79 x 2 − 10, 722x + 12, 276 = 0 possède une seule solution
entière (c’est 3). Quelle est la probabilité d’obtenir cette solution en lançant
un dé cubique non truqué ? un dé dodécaédrique non truqué ? (Rappel : un dé
dodécaédrique a douze faces numérotées de 1 à 12.)
2 L’équation x 3 + 0, 876543211x 2 + 1, 876543211x − 0, 246913578 = 0, notée (E),
possède une unique solution d dans , d = 0,123456789.
10
a) Justifier qu’il y a 10 nombres décimaux qui s’écrivent avec au plus
neuf chiffres après la virgule dans l’intervalle [0 ; 1[.
b) On choisit au hasard dans [0 ; 1[ un nombre décimal s’écrivant avec au
plus neuf chiffres après la virgule, quelle est la probabilité qu’il soit égal au
nombre d solution de l’équation (E) ?
3 a) Montrer que l’équation x 3 + x − 1= 0 possède une solution unique dans
et que cette solution, qui est notée α , appartient à l’intervalle [0 ; 1].
b) S oit n un entier naturel non nul. On partage l’intervalle [0 ; 1] en n inter-
1
valles de même amplitude .
n
Séquence 8 – MA02 7
Amplitude de la classe
= 20
largeur du rectangle
Hauteur du
rectangle
Quelle est la graduation maximale indiquée sur l’axe des ordonnées ? Les fré-
quences sont-elles indiquées sur l’axe des ordonnées ? Construire l’histogramme.
C Cours
1. Définitions
L’activité 2 a permis d’approfondir la représentation d’une série statistique par
un histogramme.
Les fréquences sont représentées par les aires des rectangles.
Les hauteurs des rectangles sont les densités de fréquence, ces densités sont
indiquées sur l’axe des ordonnées.
Les densités de fréquences sont positives, elles sont constantes sur chacun des
intervalles formant les classes de la série statistique. Elles définissent une fonc-
tion constante par morceaux.
8 Séquence 8 – MA02
Définition 1
I = [a ; b ] I = [a ; +∞[
x
b lim ∫ f (t ) dt = 1
∫ a f (t ) dt = 1 x →+∞ a
1 1
a O 1 b O a 1
b 0 x
lim ∫ f (t ) dt = 1 lim ∫ f (t ) dt + lim ∫ f (t ) dt = 1
y →−∞ y y →−∞ y x →+∞ 0
1
0,5
O 1 b
O 1
Séquence 8 – MA02 9
y = f(t)
O i
2 La fonction g est une fonction rationnelle continue sur son ensemble de défi-
nition et elle est à valeurs positives.
x 1 1
Comme on a lim ∫ dt = lim 1− = 1, la troisième condition est
x →+∞ 1 2 x →+∞ x
t
vérifiée, la fonction g est bien une densité de probabilité sur [1; +∞[.
densité de
probabilité
y = g(t)
O 1 2 3
Remarque Dans le cas 1 de cet exemple 1, on observe que la fonction f prend des valeurs
supérieures à 1 sur l’intervalle [0 ; 0, 5] : c’est possible car f ( x ) n’est pas une
probabilité, c’est une densité de probabilité.
On considère une expérience aléatoire et un univers associé Ω, muni d’une loi
de probabilité P.
Soit X une variable aléatoire, fonction de Ω dans , qui, à chaque issue ω ,
associe un nombre réel X (ω ) d’un intervalle I de .
10 Séquence 8 – MA02
Soit f une fonction, définie sur I, qui est une densité de probabilité sur I.
On dit que la variable aléatoire X suit la loi de densité f sur l’intervalle I
(ou est « à densité f sur I ») lorsque, pour tout intervalle J inclus dans I, la
probabilité de l’événement ( X ∈ J) est la mesure, en unités d’aire, de l’aire
du domaine : {M ( x ; y ) ; x ∈ J et 0 ≤ y ≤ f ( x )}.
E Conséquence On a : P ( X ∈ I) = 1.
En effet, la mesure de l’aire sous la courbe de la fonction de densité f est égale
à 1.
Remarque En général, un calcul de probabilités se ramènera donc à un calcul d’intégrale.
y = f(t)
O 0,3 0,8 i
On a :
0 ,8 0 ,8
P ( 0, 3 ≤ X ≤ 0, 8 ) = ∫ −2t + 2 dt = −t 2 + 2t
0,3 0 , 3
( )(
= −0, 82 + 2 × 0, 8 − −0, 32 + 2 × 0, 3 )
= 0, 96 − 0, 51 = 0,445.
Remarque On admet que l’on peut prolonger la loi de probabilité à toute union finie d’inter-
valles de telle sorte que l’on ait la propriété :
Propriété 1
Séquence 8 – MA02 11
O c d
i
Propriété 2
Soit X une variable aléatoire qui suit la loi de densité f sur l’intervalle I, on a
les propriétés suivantes.
d
a) Pour tout intervalle J = [c ; d ] de I, on a : P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ c f (t ) dt .
b) Pour tout réel α de I, on a : P ( X = α ) = 0.
c) Pour tous réels c et d de I,
P (c ≤ X ≤ d ) = P (c < X ≤ d ) = P (c ≤ X < d ) = P (c < X < d ).
( )
d) Soit J un intervalle inclus dans I, on a : P X ∈ J = 1− P ( X ∈ J) .
Démonstration
a) P our tout intervalle J = [c ; d ] inclus dans I, la probabilité de l’événement
( X ∈ J) = (c ≤ X ≤ d ) est la mesure, en unités d’aire, de l’aire du domaine
{M( x ; y ) ; x ∈ [c ; d ] et 0 ≤ y ≤ f ( x )} , on a donc bien :
d
P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ c f (t ) dt .
α
b) Pour tout réel α de I, on a : P ( X = α ) = ∫ α f (t ) dt = 0.
Pour tous réels c et d de I, l’événement (c ≤ X ≤ d ) est la réunion
c)
des deux événements incompatibles ( X = c ) et (c < X ≤ d ). On a :
P (c ≤ X ≤ d ) = P ( X = c ) + P (c < X ≤ d ). Comme P ( X = c ) = 0 d’après la
propriété précédente, on a bien P (c ≤ X ≤ d ) = P (c < X ≤ d ). Les deux autres
égalités se démontrent de la même façon.
d) On a P ( X ∈ I) = 1, soit P ( X ∈ J ∪ J) = 1. D’après la propriété 1, on peut écrire
( )
P ( X ∈ J ∪ J) = P ( X ∈ J) + P ( X ∈ J) = 1 donc P X ∈ J = 1− P ( X ∈ J) .
La définition suivante généralise la définition des probabilités conditionnelles qui
a été donnée dans le cas d’une loi de probabilité dans un univers fini.
12 Séquence 8 – MA02
E Exemple 3 Soit X une variable aléatoire de densité f définie sur [0 ; 1] par f ( x ) = −2x + 2
(exemple 1).
Déterminer P( 0≤ X ≤0,5) (0, 4 ≤ X ≤ 0, 6 ).
E Solution On a J = [0,4 ; 0,6] et I′ = [0 ; 0,5] , donc J ∩ I′ = [0,4 ; 0,5] . Alors :
0,5
P ( X ∈ J ∩ I') = P (0,4 ≤ X ≤ 0,5) = ∫ 0,4 (−2t + 2) dt
0,5
= −t 2 + 2t = 0,75 − 0,64 = 0,11.
De même : 0,4
0,5
P ( X ∈ I′) = P (0 ≤ X ≤ 0,5) = ∫ 0 (−2t + 2) dt
0,5
= −t 2 + 2t = 0,75 − 0 = 0,75.
0
0,11
D’où P( 0≤ X ≤0,5) (0, 4 ≤ X ≤ 0, 6 ) = ≈ 0,147.
0, 75
Définition 4
Remarque On note que cette définition constitue un prolongement dans le cadre continu de
l’espérance d’une variable aléatoire discrète prenant un nombre fini de valeurs.
En effet, dans le cas discret fini, en classe de Première, on a défini l’espérance
par :
E( X ) = x 1P ( X = x 1) + x 2P ( X = x 2 ) + ... + x r P ( X = x r )
i =n
= x 1p1 + x 2p2 + ... + x r pr = ∑ x i pi .
i =1
Dans le cas où la variable aléatoire est à densité, on ne peut pas faire une somme
d’un nombre infini de termes. Mais le terme f ( x )dx peut s’interpréter comme
Séquence 8 – MA02 13
D Exercices d’apprentissage
Exercice 1 Pour chacune des fonctions représentées graphiquement ci-dessous, dire s’il
s’agit d’une densité de probabilité sur l’intervalle I en justifiant votre réponse.
1 2
1 2
1/3
1
O 1 3
I = [1 ; 3]
O 0,5 1
I = [0 ; 0,5]
3 4
1
1
2/3
0,5
1/3
O 0,5 1 1,5 2
I = [0 ; 2] O
–1 1
I = [–1 ; 1]
Exercice 2 1 Vérifier que la fonction f définie sur [0 ; 1] par f (t ) = 4t 3 est une densité de
probabilité. Représenter la fonction f dans un repère orthogonal.
2 Soit X une variable aléatoire ayant pour densité f.
14 Séquence 8 – MA02
Séquence 8 – MA02 15
A Objectifs du chapitre
Dans ce chapitre, on étudie les lois uniformes qui correspondent aux lois équiré-
parties du cas fini et qui sont très importantes.
B Pour débuter
On souhaite donner un sens précis à l’expression « prendre un nombre au
hasard ».
Il faut d’abord dire dans quel intervalle on prendra ce nombre. Raisonnons avec
l’intervalle [0 ; 1] qui nous permettra ensuite d’aborder le cas des intervalles
[a ; b ].
On cherche donc une loi de probabilité à densité pour la variable X correspondant
à l’expérience aléatoire qui fournit un nombre réel « au hasard » compris entre
0 et 1.
Tout d’abord, remarquons que, d’après le chapitre précédent, pour tout réel α ,
on a P ( X = α ) = 0 lorsque la variable aléatoire X suit une loi à densité.
Il est naturel de penser que, si on choisit un nombre au hasard, les probabilités
P ( X ∈ [0 ; 0, 5]) et P ( X ∈ [0, 5 ; 1]) sont égales.
1
on souhaite donc que : P ( X ∈ [0 ; 0, 5]) = P ( X ∈ [0, 5 ; 1]) = .
2
16 Séquence 8 – MA02
Les 5 000 nombres sont dans la colonne A. Pour visualiser les résultats, un gra-
phique est donné. Il s’agit d’un diagramme en bâtons car le logiciel ne fait pas
d’histogrammes (au sens mathématiques).
En utilisant la touche F9 vous pouvez renouveler le tirage des nombres « aléa-
toires » (attention : l’axe des ordonnées du diagramme en bâtons ne commence
pas toujours à 0 mais à une valeur plus grande, ce qui augmente l’apparence de
l’irrégularité des fréquences).
On observe que les fréquences sont toutes proches de 0,10 (10 %) : c’est ce qui
est attendu d’un générateur de nombres aléatoires.
Séquence 8 – MA02 17
Propriété 3
Démonstration
Une fonction constante est continue sur son ensemble de définition, la fonction f
1
est positive et ∫ 01 dx = [ x ]10 = 1− 0 = 1 donc les trois conditions sont vérifiées, la
fonction f est bien une densité de probabilité.
Définition 5
O c d 1
18 Séquence 8 – MA02
Démonstration
d
En effet, P ( X ∈ [c ; d ]) = P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ c 1dt = [t ]dc = d − c .
Sur la figure, le rectangle dont on mesure l’aire a pour largeur d − c et 1 pour
hauteur.
E Exemple 4 On choisit un nombre au hasard dans [0 ; 1]. Quelle est la probabilité qu’il soit
compris entre 0,2 et 0,25 ?
E Solution Comme l’énoncé précise que le nombre est choisi « au hasard », la variable
aléatoire X, qui modélise ce choix, suit la loi uniforme sur l’intervalle [0 ; 1]. On
a alors P (0, 2 ≤ X ≤ 0, 25) = 0, 25 − 0, 2 = 0, 05.
On rappelle que
P (0, 2 ≤ X ≤ 0, 25) = P (0, 2 ≤ X < 0, 25) = P (0, 2 < X ≤ 0, 25) = P (0, 2 < X < 0, 25) ,
donc l’expression « compris entre 0,2 et 0,25 » peut être interprétée avec des
inégalités strictes sans changement du résultat.
Propriété 5
1
La fonction constante f définie sur [a ; b ] par f ( x ) = est une densité
de probabilité. b − a
Démonstration
b 1 t b b a
On a : ∫ a b − a dt = b − a = −
b −a b −a
= 1.
a
Les trois conditions sont vérifiées, la fonction f est bien une densité de proba-
bilité.
Séquence 8 – MA02 19
0,25
a = –1 c O 1 d b=3
Propriété 5
Démonstration
d 1 t d d c d −c
On a : P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ c b −a
dt = = − =
b − a c b − a b − a b − a
.
20 Séquence 8 – MA02
Démonstration
b 1 x 2 b b 2 − a 2 a + b
On a : E( X ) = ∫
a b −a
x dx = =
2(b − a ) 2(b − a )
=
2
.
a
Cas particulier
1
L’espérance de la loi uniforme sur [0 ; 1] vaut donc .
2
D Exercices d’apprentissage
Exercice 5 Le facteur vient déposer le courrier dans la boîte aux lettres du lycée entre
10 heures et 10 h 30.
1 Le facteur passe toujours pendant cette plage horaire et on a observé qu’il
peut arriver à tout instant avec les mêmes chances. La variable aléatoire F
désigne l’heure d’arrivée du facteur en minutes après 10 heures (par exemple
(F = 8 ) désigne l’événement « le facteur passe à 10 h 08 »). Comment peut-
on modéliser la variable aléatoire F (valeurs prises par F, densité) ?
2 Calculer la probabilité que le facteur passe :
Exercice 6 À partir de 7 heures, le tram passe toutes les dix minutes à l’arrêt qui se trouve
devant la maison d’Ayana.
Le moment de l’arrivée d’Ayana à l’arrêt du tram est modélisé par la variable
aléatoire X exprimée en minutes après 7 heures. On suppose que X suit la loi
uniforme sur l’intervalle [0 ; 20].
1 Quelle est la probabilité qu’Ayana attende le tram moins de deux minutes ?
2 Quelle est la probabilité qu’Ayana attende le tram plus de cinq minutes ?
Exercice 7 Soit X une variable aléatoire suivant la loi uniforme sur [0 ; 1]. Déterminer la loi
de probabilité de la variable aléatoire T où T est la première décimale de X.
Séquence 8 – MA02 21
B Pour débuter
Activité 3 Un laboratoire de recherche a inventé des petits robots et étudié leur solidité. On
observe que, chaque semaine, 5 % des robots tombent en panne et ne peuvent
être réparés.
On fait fonctionner 1 000 robots de ce type pendant trois mois.
1 Faire un tableau indiquant le nombre (en valeur approchée à l’entier inférieur
le plus proche) de robots en fonctionnement au début de chaque semaine
pendant les 12 premières semaines.
2 On choisit au hasard un robot.
Déterminer la probabilité :
a) qu’il soit en fonctionnement plus de trois semaines ;
b) qu’il soit en fonctionnement plus de cinq semaines ;
c) qu’il soit en fonctionnement plus de cinq semaines sachant qu’il a fonc-
tionné plus de trois semaines ;
d) qu’il soit en fonctionnement plus de deux semaines.
e) Comparer les résultats des questions c) et d).
3 Imaginer des questions qui amènent à la même observation que celle faite
en e).
22 Séquence 8 – MA02
Propriété 8
Démonstration
Définition 7
O 1
Séquence 8 – MA02 23
Démonstration
Comme la fonction t λe−λt a pour primitive la fonction t −e−λt (eu est
une primitive de u ′eu ), on a :
( )( )
d d
P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ λ e−λ t dt = −e−λt = −e−λd − −e−λc = e−λc − e−λd .
c c
Remarque On a le même résultat si les inégalités sont strictes.
Cas particulier
Pour tout réel positif a, on a : P ( X ≤ a ) = 1− e−λa . En effet, pour tout réel a, on a :
P ( X ≤ a ) = P (0 ≤ X ≤ a ) = e−λ ×0 − e−λa = 1− e−λa .
Propriété 10
Démonstration
( )
P ( X ≥ a ) = 1− P ( X < a ) = 1− P ( X ≤ a ) = 1− 1− e−λa = e−λa .
Remarque Il est très utile de connaître les formules des propriétés 9 et 10, mais, pour rédiger,
il faut refaire les calculs au moins une fois dans une copie d’examen.
E Exemple 6 On considère un composant électronique dont la durée de vie T (en années) suit
une loi exponentielle de paramètre λ = 0, 08.
Calculer la probabilité (à 10−2 près) qu’un tel composant ait une durée de vie :
1 égale exactement à 6 ans ;
2 inférieure à 6 ans ;
3 supérieure à 8 ans ;
4 comprise entre 8 et 12 ans.
24 Séquence 8 – MA02
Définition 8
Propriété 11
Démonstration
• On cherche d’abord, sur [0 ; +∞[ , une primitive de la fonction
x →+∞
x
0 ∫
On conclut donc lim t λe−λt dt = lim
1
x →+∞ λ (
1− e−λ x − λ xe−λ x =
1
λ
et )
on trouve bien le résultat annoncé.
1
Remarque On a : λ = . Dans les applications, la variable aléatoire X désigne souvent la
E( X )
mesure d’une grandeur, une unité étant précisée, par exemple l’heure. Dans ces
cas, le paramètre λ est exprimé dans l’unité inverse, par exemple l’« h-1».
3. P
ropriété de durée de vie
sans vieillissement
On montre ici la propriété analogue à celle qui a été rencontrée dans l’activité 3.
Propriété 12
Une variable aléatoire X qui suit une loi exponentielle est telle que, pour tous
réels x et h positifs, on a
PX ≥t ( X ≥ t + h ) = P ( X ≥ h ).
Démonstration
P ( X ≥ t + h )∩ ( X ≥ t )
Par définition, on a : PX ≥t ( X ≥ t + h ) = .
P (X ≥t )
Comme l’événement ( X ≥ t + h ) est inclus dans l’événement ( X ≥ t ), l’intersec-
tion des événements devient ( X ≥ t + h ) ∩ ( X ≥ t ) = ( X ≥ t + h ). D’où :
P ( X ≥ t + h ) e−λ (t +h )
PX ≥t ( X ≥ t + h ) = = .
P (X ≥t ) e−λt
On simplifie le quotient d’exponentielles : PX ≥t ( X ≥ t + h ) = e−λh .
On reconnaît P ( X ≥ h ), d’où PX ≥t ( X ≥ t + h ) = P ( X ≥ h ).
Cette propriété est appelée propriété de durée de vie sans vieillissement. En
effet, si on interprète X comme la durée de vie d’un appareil, cette égalité signi-
fie que la probabilité que l’appareil fonctionne encore au-delà du temps t + h
sachant qu’il fonctionne encore à l’instant t est égale à la probabilité que l’appa-
26 Séquence 8 – MA02
E Exemple 7 1 La durée de vie X (en années) d’un appareil électrique suit une loi exponen-
tielle de paramètre λ = 0, 05.
Quelle est la probabilité qu’il fonctionne plus de 8 ans sachant qu’il a déjà
fonctionné pendant 5 ans ?
2 Un appareil du même modèle fonctionne déjà depuis 7 ans, quelle est la pro-
babilité qu’il fonctionne encore au moins pendant 3 ans ?
E Solution 1 On veut déterminer PX ≥5 ( X ≥ 8). Puisque X suit une loi exponentielle qui
est sans vieillissement, on calcule 8 − 5 = 3 et on a PX ≥5 ( X ≥ 8) = P ( X ≥ 3).
D Exercices d’apprentissage
Exercice 8 Une variable aléatoire X suit une loi exponentielle de paramètre 0,4.
1 Représenter graphiquement la fonction f, densité de cette variable aléatoire.
2 Hachurer le domaine dont l’aire mesure P ( X ≤ 0, 5) et le domaine dont l’aire
mesure P (1≤ X ≤ 2).
3 Calculer ces deux probabilités.
Exercice 9 La durée de fonctionnement X (en heures) d’une ampoule électrique suit une loi
exponentielle de paramètre 0,0001.
1 Quelle est la probabilité qu’une ampoule fonctionne plus de 200 heures ?
2 Quelle est la durée de fonctionnement qu’elle peut atteindre avec une proba-
bilité égale à 0,95 ?
3 Quelle est la durée moyenne de fonctionnement d’une telle ampoule ?
4 Quelle est la probabilité qu’une ampoule fonctionne plus de 1 500 heures
sachant qu’elle a déjà fonctionné pendant 1 000 heures ?
Séquence 8 – MA02 27
Exercice 11 Radioactivité
La durée de vie d’un atome d’un corps radioactif est modélisée par une variable
aléatoire X suivant une loi exponentielle de paramètre λ.
Partie A 1 On appelle demi-vie le nombre T tel que P ( X ≤ T ) = P ( T ≤ X ).
Partie B Le coefficient de la loi exponentielle de la durée de vie X d’un atome d’iode 131
est égal à 0,086 en jours-1.
1 Calculer la demi-vie de l’iode 131.
2 Calculer la probabilité qu’un atome d’iode 131 se désintègre :
• pendant les deux premières semaines d’observation ;
• pendant le premier mois.
3 Quelle est la durée moyenne de désintégration d’un atome d’iode 131 ?
28 Séquence 8 – MA02
A Synthèse du cours
1. Lois de probabilité à densité
Définition
On dit qu’une fonction f, définie sur un intervalle I de , est une densité de probabilité sur I lorsque :
• f est continue sur I ;
• f est à valeurs positives sur I ;
• l’aire sous la courbe de f est égale à 1 u.a.
I = [a ; b ] I = [a ; +∞[
x
b
∫ a f (t ) dt = 1 lim ∫ f (t ) dt = 1
x →+∞ a
1 1
a O 1 b O a 1
b 0 x
y →−∞ y
∫
lim f (t ) dt = 1
y →−∞ y
∫ x →+∞ 0 ∫
lim f (t ) dt + lim f (t ) dt = 1
1
0,5
O 1 b O 1
Séquence 8 – MA02 29
E Conséquence On a : P ( X ∈ I) = 1.
Remarque En général, les probabilités seront calculées par des intégrales.
Remarque On admet que l’on peut prolonger la loi de probabilité à toutes unions finies
d’intervalles de telle sorte que l’on ait la propriété :
Propriété
Propriété
Soit X une variable aléatoire qui suit la loi de densité f sur l’intervalle I, on a
les propriétés suivantes.
d
a) Pour tout intervalle J = [c ; d ] de I, on a : P (c ≤ X ≤ d ) = ∫ c f ( x ) dx .
b) Pour tout réel α de I, on a : P ( X = α ) = 0.
c) Pour tous réels c et d de I,
P (c ≤ X ≤ d ) = P (c < X ≤ d ) = P (c ≤ X < d ) = P (c < X < d ).
( )
d) Soit J un intervalle, on a : P X ∈ J = 1− P ( X ∈ J) .
Définition
30 Séquence 8 – MA02
2. Lois uniformes
Définition
O c d 1
Propriété
Définition
Une variable aléatoire suit une loi uniforme sur l’intervalle [a ; b ] si sa den-
1
sité est la fonction définie sur [a ; b ] par f ( x ) = .
b −a
1
0,25
a = –1 c O 1 d b=3
Séquence 8 – MA02 31
Propriété
3. Lois exponentielles
Définition
O 1
Propriétés
P ( X ≥ a ) = e − λa .
Définition
32 Séquence 8 – MA02
Une variable aléatoire X qui suit une loi exponentielle est telle que, pour tous
réels x et h positifs, on a PX ≥t ( X ≥ t + h ) = P ( X ≥ h ).
B Exercices de synthèse
Exercice I Le paradoxe de Bertrand
Soit un cercle C de rayon 1, le côté d’un triangle équilatéral inscrit dans ce
cercle est alors égal à 3.
Le but de cet exercice est d’étudier différentes méthodes pour déterminer la pro-
babilité qu’une corde du cercle, choisie au hasard, ait une longueur supérieure
à 3.
A
I
3 3 O
I O
3 E
3
B C
1 Première méthode
Séquence 8 – MA02 33
2 La probabilité qu’un pneu crève pour la première fois entre 500 et 1000 kilo-
1
mètres étant égale à , déterminer la valeur arrondie à 10−4 près du
4
paramètre λ.
Exercice IV On considère deux variables aléatoire X et Y suivant toutes les deux, indépen-
damment l’une de l’autre, la loi uniforme sur [0 ; 1].
On va étudier la variable aléatoire S définie par S = X +Y .
1 Montrer que S prend ses valeurs dans [0 ; 2].
34 Séquence 8 – MA02
Séquence 8 – MA02 35