MemoireMBA MTKUS 111085450 2021
MemoireMBA MTKUS 111085450 2021
MemoireMBA MTKUS 111085450 2021
Maîtrise en administration
des affaires (MBA)
Sous la direction de :
Québec, Canada
Sommaire
Ce mémoire de maîtrise propose une approche systémique pouvant être implantée dans
une organisation de la santé, afin d’améliorer la proactivité et la réactivité des projets
stratégiques grâce à une meilleure gestion des impacts d’événements perturbateurs
comme la pandémie de COVID-19. Pour ce faire, les résultats de ce projet de recherche
sont obtenus d’une part, par une revue de la littérature sur les concepts sous-adjacents.
D’autre part, nous avons mené une étude qualitative basée sur des entretiens semi-
dirigés avec un échantillon théorique de chefs de projets du domaine de la santé au
Québec. Ainsi, nous avons recueilli leurs croyances, leurs sentiments et leurs
comportements face une situation de crise de projet. Ceci dit, nos recherches exposent
qu’une planification modérée de gestion des risques n’a pas suffi à atténuer les effets
négatifs de la pandémie de coronavirus sur les projets du secteur de la santé au Québec.
De plus, les pratiques traditionnelles de gestion des risques de projet se sont montrées
inadaptées pour la gestion des phases de crise de projet. Les travaux ont ainsi permis
de trouver là, une cooccurrence avec la résilience globale des projets qui était moyenne.
Aussi, ils ont mis en lumière une coïncidence entre le niveau de précision dans la mesure
des durées des activités et la marge de manœuvre de gestion de crise dont pouvaient
se prévaloir les chargés de projet afin d’améliorer la résilience. Dès lors, ce mémoire de
maîtrise se démarque du fait que la problématique étudiée est opportune à pandémie de
COVID-19 qui sévissait au moment de son écriture, fournissant dès lors des données
qualitatives récentes sur l’environnement de projet avant et au début de l’État d’urgence
sanitaire. Aussi, ce document énonce d’intéressantes recommandations adressées aux
chefs de projet et à leurs instances de gouvernance de projet, pour s’orienter face aux
prochains événements perturbateurs. Ainsi, ce mémoire fournit un canevas sur lequel ils
pourront s’inspirer pour évaluer la résilience globale d’un projet et aussi les concepts du
pilotage de la performance par la méthode de la durée acquise.
MNG-6519 : Livrable 2
Abstract
This master's thesis presents a systemic approach that can be implemented in a healthcare
organization, in order to improve the proactivity and responsiveness of strategic projects
through better management of the impacts of unexpected events such as the COVID-19
pandemic. To do this, the results of this research project are obtained on the one hand, by a
review of the literature on the sub-adjacent concepts. The results of this research project are
obtained in part, by a review of the literature on the related concepts. On the other hand, we
conducted a qualitative study based on semi-structured interviews with a theoretical sample
of health project managers in Quebec Province. Thus, we collected their beliefs, feelings and
behaviors in the face of a project crisis situation. This document reveals that moderate risk
management planning was not enough to mitigate the negative effects of the coronavirus
pandemic on health sector projects in Quebec Province. Furthermore, traditional project risk
management practices have proven unsuitable for managing project crisis phases. The work
thus made it possible to find there a correlation with the overall resilience of the projects, which
was average. They also highlighted a correlation between the level of precision in measuring
the duration of activities and the crisis management leeway available to project managers in
order to improve resilience. Since then, this master's thesis stands out because the problem
studied is opportune to the COVID-19 pandemic which was raging at the time of its writing,
therefore providing recent qualitative data on the project environment before and at the start
of a health emergency. Also, this document sets out interesting recommendations addressed
to project managers and their project governance bodies, to orient themselves in the face of
upcoming disruptive events. Thus, this thesis provides a framework on which they can draw
inspiration to assess the overall resilience of a project and also the concepts of performance
management by the acquired duration method.
MNG-6519 : Livrable 2
Je dédie ce mémoire à mon père et ma mère dont j’ai encore la chance d’en puiser
l’inspiration, à mon épouse qui m’a été d’une aide précieuse et à mes enfants.
Je dédie aussi ce travail à l’enseignante Anh Tran pour l’élan donné à mon parcours.
MNG-6519 : Livrable 2
Sommaire ..........................................................................................................................
Abstract .............................................................................................................................
Remerciements .................................................................................................................
Avant-propos .....................................................................................................................
1 Introduction ............................................................................................................... 1
3.2.4 Les concepts de la durée acquise et leur relation avec la gestion des
risques de projet et la résilience de projet, ............................................................. 23
4 Discussion .............................................................................................................. 24
4.1 Y a — t-il une relation entre la résilience d’un projet et les pratiques de gestion
des risques employées durant celui-ci ? .................................................................... 24
5 Recommandations .................................................................................................. 28
6 Conclusion .............................................................................................................. 29
Bibliographie ................................................................................................................. 32
problématique ............................................................................................................... 38
Annexe 4 : Recension des définitions sur la gestion des risques dans la littérature ..... 39
Annexe 5 : Recension des définitions sur la résilience de projet dans la littérature ...... 40
Remerciements
Mes sincères remerciements vont avant tout à mon directeur de mémoire pour sa
contribution déterminante dans l’aboutissement de ce projet, par sa disponibilité et la
clarté de ses suivis. Ma reconnaissance va également à ma superviseure de stage, à
l’équipe du bureau de projet ainsi qu’à l’organisation hôte pour l’expérience enrichissante
et l’occasion offerte d’explorer ma problématique en son sein. Enfin, ma gratitude va à
mon employeur pour son soutien important à ce projet grâce à son programme de soutien
financier aux études.
MNG-6519 : Livrable 2
Avant-propos
Ce mémoire est une condition partielle pour l’obtention du diplôme de maîtrise en gestion
stratégique de projet avec stage d’intégration de l’Université Laval. Au moment de son
écriture, une pandémie de coronavirus appelé SARS-CoV-2 ou COVID-19 sévissait au
Québec comme dans le monde. Nos pensées vont aux familles et proches des victimes
de cette pandémie dans le monde et particulièrement aux 10 742 1 personnes décédées
du COVID-192 au Québec. Aussi, des dons au nom des répondants à notre étude de
recherche ont été remis à plusieurs organismes communautaires visibles sur le portail
CanadaHelps.org3, pour soutenir ce pilier important de la résilience sociale grandement
sollicité durant la pandémie.
1 Introduction
1.1 Mise en situation
5 Canadian Institute for Health Information. (19, novembre 2020). Overview: COVID-19’s impact on health care systems.
CIHI. Consulté le janvier 28, 2021, sur https://www.cihi.ca/en/covid-19-resources/impact-of-covid-19-on-canadas-health-
care-systems/overview-covid-19s-impact-on
6 Jonathan, Lavoie. (3 juin 2020). 18 projets accélérés dans la grande région de Québec. Radio-Canada
7 CISSS de la Montérégie-Est. (2019). Rapport annuel de gestion 2019-2020. Santemonteregie.qc.ca, p.8. Consulté sur
https://santemonteregie.qc.ca/est/documentation/rapport-annuel-de-gestion-2019-2020-cisss-de-la-monteregie-est
8 CISSS de la Montérégie-Est. (2019). Rapport annuel de gestion 2019-2020. Santemonteregie.qc.ca, p.29. Consulté sur
https://santemonteregie.qc.ca/est/documentation/rapport-annuel-de-gestion-2019-2020-cisss-de-la-monteregie-es
9 CISSS de la Montérégie-Est. (2019). Rapport annuel de gestion 2019-2020. Santemonteregie.qc.ca, p.35. Consulté sur
https://santemonteregie.qc.ca/est/documentation/rapport-annuel-de-gestion-2019-2020-cisss-de-la-monteregie-es
1
MNG-6519 : Livrable 2
Durant notre étude, nous cherchons à observer si l’efficacité des pratiques de gestion
d’un risque environnemental tel que la pandémie de coronavirus améliore-t-elle
l’appréciation de la proactivité et de réactivité d’un projet.
La résilience de projet est un concept récent dans les études en gestion de projet. Du
2
MNG-6519 : Livrable 2
À court terme, notre projet de recherche devrait proposer une méthode systémique
pouvant être implantée dans une organisation de la santé, afin d’améliorer la
proactivité et la réactivité des projets stratégiques grâce à une meilleure gestion des
3
MNG-6519 : Livrable 2
2 Revue de littérature
Un projet est une initiative temporaire et unique pouvant impliquer une ou plusieurs
unités organisationnelles afin de créer un produit, un service ou un résultat unique10.
Les risques environnementaux sont des risques pour la santé naturelle et la
productivité des systèmes environnementaux et des risques pour la santé humaine
(Chen, Z., Li, H., Ren, H., Xu, Q., & Hong, J., 2011). Ils peuvent poser de grands défis
pour la résilience et la continuité opérationnelle d’un projet (Jovanović, A., Klimek, P.,
Renn, O., Schneider, R. et coll., 2020, pp. 254-255). Par conséquent, nous passerons
en revue les écrits sur la résilience de projet. Aussi, la gestion des risques de projet
se présente comme l’ensemble des pratiques et outils permettant à l’équipe de projet
d’améliorer sa proactivité et sa réactivité face aux risques (Rahi, K., Bourgault, M., &
Robert, B., 2019, p. 15). L’une de ces pratiques est l’utilisation de la méthode de la
durée acquise qui est une mesure de la performance du projet au regard de
l’avancement sur le calendrier. Ainsi, nous présenterons le portrait de l’état de l’art
pour les concepts de gestion des risques environnementaux et de management de la
durée acquise.
10 Guide PMBOK 6e édition. (2017). Guide du corpus des connaissances en management de projet. PMI.org p.4
4
MNG-6519 : Livrable 2
« “Zwikael et Ahn (2011) ont énoncé que même des niveaux modérés de planification
de la gestion des risques suffiront à réduire les effets négatifs du risque sur la réussite
de projet” » (Carvalho, M. M. D., et Rabechini Junior, R., 2015, p. 324). Aussi,
Browning, T. R. (2019) explique que deux facteurs clés de l’avancement du projet ont
été mis en évidence : la qualité des résultats des activités et le temps qu’il faut pour
découvrir tout problème avec eux. Plus il faut de temps pour les découvrir, plus les
résultats imparfaits auront miné les activités en aval, amplifiant ainsi la cascade de
travaux et ses impacts sur les coûts et les horaires. « “Selon Voetsch et coll. (2004), il
existe une relation significative entre la gestion des risques et le succès d’un projet” »
(Rahman, M et Adnan, T., 2020). Ainsi, la pratique de gestion des risques de projet
concerne aussi la valeur du projet à risque (Browning, T. R., 2019). Plus l’incertitude
quant aux résultats du projet est grande, plus cette distribution sera large.
L’accroissement des connaissances et la prévisibilité des résultats du projet réduisent
la distribution. Ceci dit, comment s’articule l’analyse de l’exposition et de la
vulnérabilité au risque dans le cadre de la gestion de projet ?
5
MNG-6519 : Livrable 2
et pratiques d’analyse des risques. Selon la seconde école, le risque est une
construction mentale subjective de personnes préoccupées par le développement.
La littérature considère le risque comme un phénomène probabiliste. Il est donc
important de faire la distinction entre le concept de probabilité, les mesures de
probabilité et la théorie des probabilités (Emblemsvåg, J., 2017). Aussi, lors de la
phase d’évaluation, les chefs de projet comparent le niveau de risque estimé en phase
d’analyse avec le niveau de tolérance établi en phase de contextualisation.
6
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11 Voir annexe 5
7
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Ceci dit, il est intéressant de porter également notre réflexion sur comment évaluer les
8
MNG-6519 : Livrable 2
9
MNG-6519 : Livrable 2
faiblesses du projet (Rahi, K., Bourgault, M., et Robert, B., 2019, p. 15). Enfin, la
proactivité exige que les responsables dans leur leadership adoptent la transparence
lorsqu'ils traitent avec toutes les parties prenantes, en définissant en permanence des
attentes, en fournissant des mises à jour sur les changements et en ayant la visibilité
optimale des problèmes qui peuvent conduire à des événements perturbateurs (Rahi,
K., Bourgault, M., et Robert, B., 2019, p. 15).
De l’autre côté, quatre indicateurs aident à évaluer la composante de réactivité de la
résilience d’un système de projet. Ce sont (Rahi, K., Bourgault, M., et Robert, B., 2019,
pp. 15-16) : « [Traduction libre] (1) l'accessibilité et mobilisation de ressources (2) la
réactivité des membres de l’équipe (les membres de l’équipe sont encouragés et
récompensés pour l’adoption de solutions innovantes et créatives, grâce à leurs
compétences managériales et techniques, et leur expertise face à des événements
perturbateurs. Donc, la capacité d’adaptation de l’organisation est augmentée par les
comportements cognitifs de ses employés et leur attitude innovante face aux
événements perturbateurs) (3) l'efficacité des communications et des relations (4) la
prise de décision adaptée et responsable (la décentralisation de la prise de décision
est encouragée par le leadership ; la délégation de pouvoirs aux membres de l’équipe,
pour prendre des décisions liées à leurs tâches, peuvent aider faire face à des
événements perturbateurs). » La capacité d’adaptation d’un projet à se rétablir et à
continuer à atteindre ses objectifs est accrue en ayant accès à des informations
précises et en étant capable de mobiliser des ressources externes (par exemple par
le biais de partenariats) et internes (par exemple de différents départements de
l’organisation) pour faire face à des événements perturbateurs (Rahi, K., Bourgault,
M., et Robert, B., 2019, p. 15). En outre, les membres de l'équipe doivent être
encouragés et récompensés pour l'adoption de solutions innovantes et créatives,
grâce à leurs compétences managériales et techniques, et leur expertise face à des
événements perturbateurs (Rahi, K., Bourgault, M., et Robert, B., 2019, p. 15). Par
ailleurs, des suivis continus, avec des communications honnêtes et transparentes,
dans lesquelles les parties prenantes s'approprient les enjeux et suggèrent des
solutions possibles, permettent une gestion efficace des événements perturbateurs
(Rahi, K., Bourgault, M., et Robert, B., 2019, p. 15). Enfin, pour mieux s'adapter face
aux événements perturbations, la décentralisation de la prise de décision est
encouragée par le leadership. Cependant, qu’en est-il du lien entre l’analyse de risque
et celle de résilience de projet ?
10
MNG-6519 : Livrable 2
Phases
12 Voir Figure 1
13 Voir Figure 3
11
MNG-6519 : Livrable 2
Dimensions
a) Dimension Système/Physique
b) Dimension Informations/Données
c) Dimension Organisation/Affaires
d) Dimension Sociétale/Politique
e) Dimension Cognitive/Prises de décision
Nous déterminons la résilience d’un projet par son niveau d’indice de résilience.
« [Traduction libre] (…) Le niveau d’indice de résilience’ (Jovanović, A., Klimek, P.,
Renn, O. et coll., 2020, p. 264) (NIR) d’une infrastructure notamment d’un système de
projet, peut se mesurer durant chacune des phases de la résilience de ce projet. Aussi
pour la phase sélectionnée par le praticien, chaque enjeu engendré dès la survenance
du risque critique est mesuré qualitativement en utilisant des indicateurs notamment
ceux déterminés par Rahi, K., Bourgeault, M., & Robert, B. (2019, pp.13-16). La valeur
pour chaque indicateur est déterminée en conduisant des entrevues avec des experts,
en forant les mégadonnées ou en recueillant les données des systèmes d’information
de gestion. Cette note est graduée ainsi (Jovanović, A., Klimek, P., Renn, O. et coll.,
2020, pp. 257-258) : Note 0 à 1 (E, critique), Note 1 à 2 (D, faible), Note 2 à 3 (C,
moyen), Note 3 à 4 (B, bon), Note 4 à 5 (A, excellent). Enfin, le praticien déterminera
une tendance globale des évaluations obtenues par indicateur afin d’obtenir la valeur
qualitative ou quantitative du niveau d’indice de résilience14. Ceci dit, quelle relation y
a-t-il entre la méthode de la durée acquise et la résilience de projet ?
La résilience du projet est renforcée par le suivi des intrants (délais, coûts, ressources,
etc.), des extrants et des vulnérabilités du système (Rahi, K., Bourgault, M., et Robert,
B., 2019, p. 11). Aussi, l’efficacité du système de projet dont celui tire également ses
caractéristiques de résilience, est montrée entre autres par le respect ou non des
délais (Haass, O., et Guzman, G., 2019, p. 578). «“La seule chose qui manque dans
les organisations est le temps, donc le temps génère de la pression” (Luhmann, 1968)
14 Voir Figure 2
12
MNG-6519 : Livrable 2
(…) qui conduit à un taux croissant d’erreurs. (…) Les délais font partie du mécanisme
central d’organisation» (Nachbagauer, A. G., et Schirl-Boeck, I., 2019, pp. 699-700).
Ceci dit, concernant le suivi des délais, «“Khamooshi et Golafshani (2014) ne
recommandent pas la méthode des << [Traduction libre] délais acquis >>, car « (…)
elle utilise l’évaluation de coût comme indicateur de la durée réelle bien que les
mesures monétaires ne peuvent représenter avec précision l’état d’avancement dans
les délais ”» (Warburton, R. D. H., et Cioffi, D. F., 2016, p. 1495). Ils proposent plutôt
«“(…) la méthode de la durée acquise qui dissocient les dimensions de coût et de
délais en se servant des valeurs réelles des durées au lien d’en faire une
approximation monétaire” (Khamooshi et Golafshani, 2014)» (Warburton, R. D. H., et
Cioffi, D. F., 2016, p. 1495). De plus, Khamooshi, H., et Abdi, A. (2017, p.8) ont montré
qu’au cours des étapes intermédiaires de l'avancement des projets, les techniques de
lissage exponentiel pourraient améliorer légèrement la méthode de prévision par la
durée acquise.
Pour trouver la durée acquise d’une activité, les concepts et définitions de la valeur
acquise sont adaptés15 (Khamooshi, H., et Golafshani, H., 2014, p. 1024). D’autre
part, il est également possible d’évaluer la performance d’un projet sous la dimension
de la durée. Khamooshi, H., et Golafshani, H. (2014, p. 1026) définissent des outils
qui sont quasi similaires. Enfin, autant pour la méthode de la valeur acquise, il est
possible de faire une lecture graphique des différents éléments de la méthode de la
durée acquise afin d’en tirer des informations importantes de pilotage de projet
(Khamooshi, H., et Golafshani, H., 2014, pp. 1024-1034).
L’une des forces de la méthode de la durée acquise est de permettre d’obtenir des
prévisions plus fiables sur la performance de progression du projet (Khamooshi, H.,
et Golafshani, H., 2014, p. 1026). Mais surtout «“(…) elle donne au chef de projet une
approche dynamique de mise en œuvre d’actions correctives si les prévisions de
performance de progression ne sont pas conformes au plan. Ainsi, la performance du
projet dans l’avenir n’est pas forcément constante et la même que par le passé, mais
est très probablement flexible et dynamique et sensible aux performances
historiques.” (Cooper, 1994 ; Cioffi, 2006 ; Moslemi Naeni et coll., 2011)» (Khamooshi,
H., et Golafshani, H., 2014, p. 1028).
15 Voir Annexe 6
13
MNG-6519 : Livrable 2
14
MNG-6519 : Livrable 2
L’échantillonnage théorique est «“le processus de collecte des données pour produire
une théorie” (Glaser et Strauss, 1967 ; Yin, 1990)» (Hlady-Rispal, M., 2015, p. 262).
Nous constituons un échantillon théorique aléatoire en fonction des répondants à une
invitation à participer à notre étude que nous avons envoyé à différents individus de
plusieurs organisations de la santé. Dans notre invitation, il est mentionné deux
conditions pour participer à l’étude : (1) être un(e) chargé(e) de projet (2) être ou avoir
été responsable d’au moins un projet ayant un calendrier d’exécution chevauchant la
période comprise entre décembre 2019 et fin mars 2020. Nous ciblons uniquement
les chargés de projet, car leur rôle est essentiel de par son influence sur une équipe
15
MNG-6519 : Livrable 2
projet afin d’atteindre les objectifs du projet16. Aussi, ils doivent avoir été témoins de
l’évolution de l’environnement interne et externe d’un projet, avant l’aggravation de
l’épidémie de coronavirus dès décembre 2019 puis après la déclaration de l’état
d’urgence sanitaire le 13 mars 2020 au moment du pic pandémique de coronavirus.
Des personnes à qui ont été envoyées les invitations, au moins trois chargé(e)s de
projet ont répondu favorablement à notre demande d’entretien. Afin d’assurer au
maximum leur anonymat, nous choisissons de ne pas divulguer des renseignements
qui pourraient permettre leur identification.
Nous élaborons un guide d’entretien individuel semi-directif17 suivant cinq objectifs qui
sont de : (1) recueillir l’intuition personnelle des chargés de projet et l’atmosphère dans
16 Guide PMBOK 6e édition. (2017). Guide du corpus des connaissances en management de projet. PMI.org p.51
17 Voir annexe 8
16
MNG-6519 : Livrable 2
L’analyse des données qualitatives nous révèle que la vulnérabilité et l’exposition des
17
MNG-6519 : Livrable 2
projets à l’épidémie de coronavirus n’ont pas évaluée en février 2020, mais en mars
2020 lorsque les effets perturbateurs étaient maintenant manifestes. Aussi, au niveau
des organisations de la santé, les symptômes précurseurs de la crise à venir n’ont pas
levé d’alarmes, car l’atmosphère générale n’était pas à l’inquiétude. Ainsi, au début
de l’épidémie de COVID-19, il ne s’est pas manifesté le besoin de se préparer pour y
faire face. Par contre, aucun chargé de projet rencontré n’était d’avis à maintenir le
statu quo en ce moment-là. Une planification à haut niveau des risques imprévus
semblait suffire, nous indiquent nos données empiriques. Par ailleurs, au regard des
données recueillies, deux mois se sont écoulés au moment où les enjeux du COVID-
19 devenant pandémique s’enchaînaient en cascade. Nous décelons ici l’implication
des liens d’interconnexion et des nœuds entre les livrables dans un projet. Les
difficultés d’ordre logistique qu’a entrainé la fermeture des frontières en Chine en
début d’épidémie ont amené des pénuries d’intrants pour certaines activités de projet
en amont des semaines plus tard et des arrêts complets de livrables d’autres activités
en aval. Notre réflexion sur les propos de répondants nous amène à souligner que le
choc de cet événement perturbateur fut d’une grande surprise. Peu de chefs de projet
du domaine de la santé avaient anticipé une telle ampleur sur les activités de projet
des organisations.
Par ailleurs, de notre examen des données empiriques il apparait que dans la pratique,
un outil principal ou une technique spécifique à la gestion des risques de projet, était
utilisé pendant la crise. Il s’agissait de dresser à haut niveau un registre des risques.
Puis, les responsables des divers lots de travaux selon chacun leur domaine
d’expertise, aidaient à compléter le registre en utilisant une matrice d’impact
probabilité. En outre, il ressort qu’il est également employé une approche intuitive en
gestion des risques de projet, s’agissant de discuter des enjeux en équipe tactique,
mais principalement dans le cadre de l’exécution de projet. Notre raisonnement sur
les propos recueillis nous amène à induire que cette dernière approche était plus
efficace au moment du choc pandémique sur les projets du secteur de la santé.
Néanmoins, ce sont les démarches traditionnelles de gestion des risques qui ont été
employées.
Ceci dit, dans quelle mesure y a-t-il une différence dans la performance d’avancement
globale de leurs projets à partir du 13 mars 2020 ? Suivant les données empiriques,
les pratiques de gestion des risques ont mis en lumière un ralentissement au
18
MNG-6519 : Livrable 2
calendrier de projet dans un cas sur trois. Il s’agit de délais directement sur
l'échéancier dûs à l’arrêt de certaines activités de projet afin de rediriger les efforts sur
la préservation de systèmes organisationnels de santé existants. Ainsi, dans deux cas
sur trois, les données suggèrent une accélération au calendrier. Un regard sur les
propos obtenus montre que dans une situation d’urgence, l’acceptation du risque est
plus élevée qu’en temps normal. Des activités de projet telles que l’élaboration d’un
dossier d’affaire qui aurait pris des mois se faisait rapidement à un niveau de détail
non exhaustif. De plus, de l’analyse des données empiriques il s’avère que la gestion
des risques de projet dans le domaine de la santé s’est changée en gestion de crise
de projet au début de l’état d’urgence le 13 mars 2020. Parfois, les deux modes de
réponse au choc pandémique sur les activités de projet étaient concomitants.
Enfin, il ressort de nos entretiens que dans deux cas sur trois, pour la période suivant
la déclaration d’urgence sanitaire, les instances de gouvernance des projets aient
globalement abaissé leurs attentes relatives à la performance d’avancement pour les
projets qui n’ont pas été arrêtés ou simplement annulés. Aussi, dans deux cas sur
trois au moment de la déclaration de l’urgence sanitaire, les valeurs possibles que
pouvaient livrer les projets retenus étaient maintenant très loin de monde idéal que les
parties prenantes avaient voulu obtenir des projets. Nous pouvons donc déduire que
les pratiques traditionnelles de gestion des risques majoritairement employées n’ont
pas permis de réduire la valeur à risque des projets au début de l’épidémie. De plus,
seulement dans un cas sur trois, les valeurs potentielles des projets au 13 mars 2020
étaient assez proches des valeurs d’objectifs définies initialement en début de projet.
Donc la planification traditionnelle de gestion des risques n’a guère été plus efficace
pour réduire l’incertitude au moment de l’état d’urgence sanitaire.
L’analyse des données de recherches nous permet de faire ressortir une difficulté
dans les milieux de pratique de la gestion de projet en santé, à mesurer les durées
réelles des activités de ses projets. La durée des activités est habituellement estimée
par une approximation basée sur l’historique des durées pour les projets similaires.
En outre, cette estimation est ajustée selon l’écart constaté entre les approximations
19
MNG-6519 : Livrable 2
Nous avons élaboré un outil d’évaluation qualitative de l’indice de résilience global des
projets du secteur de la santé (voir annexe 10) afin d’organiser notre analyse des
données empiriques suivant les dix indicateurs de proactivité et de réactivité de
résilience. Cet outil est adapté du concept de niveau d’indice de résilience de
Jovanović, A., Klimek, P., Renn, O. et coll. (2020, p. 264) et des dix indicateurs de
résilience de projet de Rahi, K., Bourgeault, M., & Robert, B. (2019, pp.13-16).
20
MNG-6519 : Livrable 2
L’examen de nos données qualitatives nous amène à jauger, que les rôles dans
l’environnement interne et externe des projets du domaine de la santé étaient moins
clairs avant l’avènement du pic de la crise au 13 mars 2021. Dans tous les cas
observés, les sources des orientations gouvernant les décisions étaient multiples et
parfois incohérentes ou difficiles ou suivre. Par conséquent, il était difficile pour le
secteur de la santé de se préparer adéquatement au choc pandémique. Nous
soulignons ici une cooccurrence avec le fait que l’escalade des événements
perturbateurs n’a pas été anticipée par une planification à haut niveau des risques. En
fait, les données recueillies y suggèrent même une relation de cause à conséquence.
Donc, pour l’indicateur de clarté globale des rôles dans les environnements de projets
de la santé nous attribuons la valeur faible.
Par ailleurs, deux cas sur trois nous révèlent l’emploi courant de méthodes de gestion
dans les organisations de projet du domaine de la santé notamment celles de gestion
des risques. Nous attribuons donc la valeur bonne à l’indicateur de disponibilité des
méthodes de gestion.
De même, sur la base de nos données nous jaugeons que l’indicateur de sensibilité
aux changements environnementaux liés au COVID-19 était bon. Par exemple, les
informations concernant l’évolution du nombre de cas au Canada et ailleurs dans le
monde étaient disponibles au sein des organisations et étaient souvent consultées.
Dès lors, nous mettons en lumière une simultanéité entre le passage graduel à une
gestion de crise de projet en amont et en aval les valeurs bonnes des deux indicateurs
évalués.
En outre, selon nos données dans un cas sur trois, l'implication des parties prenantes
pour les projets en lien directement avec l’épidémie de coronavirus, a augmenté parce
que les délais étaient beaucoup plus serrés en un besoin d’urgence. Mais pour les
projets moins urgents, la participation était faible. Ainsi, l’indicateur du, leadership et
de l’implication des parties prenantes étaient au niveau moyen. Une cooccurrence se
manifeste ici avec le fait que l’ampleur qu’allait prendre l’épidémie grandissante n’a
pas été anticipée à travers la planification traditionnelle de gestion des risques d’où
l’absence de mobilisation forte et totale des parties prenantes.
21
MNG-6519 : Livrable 2
Néanmoins, dans deux cas sur trois les propos recueillis dépeignent la perception
d’une différence dans la performance d’avancement des projets du secteur de la
santé. Donc, nous évaluons que l’indicateur de l’attention aux écarts de portée et de
performance était bon dans la période épidémique du coronavirus. Ceci dit, nous
remarquons une cooccurrence avec le passage progressif de la gestion traditionnelle
des risques de projet à la gestion de crise de projet, l’efficacité de l’approche intuitive
de suivi des risques. Il existe aussi une coïncidence avec l’utilisation des concepts de
mesure de la durée réelle des activités.
Enfin, il ressort de l’analyse de nos données que la valeur pour l’indicateur de
l’efficacité des ressources externes avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire
était faible à critique si bien qu’au fort de la crise au 13 mars 2020 « (…) dans les
médias (…) on parlait d’anges gardiens ou de tout ce qu'on voulait (…) il y avait les
gens qui voulaient aider en fou c'était incroyable (…). » Cela vient corroborer le fait
que les impacts perturbateurs de la pandémie de coronavirus n’avaient pas été
pleinement anticipés dans la phase épidémique pour prévoir adéquatement le niveau
de ressources à mobiliser.
Dans la majorité des cas, nos données empiriques décrivent qu’au moment de la
déclaration d’urgence au 13 mars 2020, l’indicateur de l’accessibilité et de la
mobilisation des ressources de projet était critique. Les membres des équipes projet
se faisaient solliciter pour d’autres mandats urgents et quittaient souvent entrainant
une perte de ressources clés pour le projet. Aussi, l’exécution des activités de projet
a été perturbée à cause de délestages au niveau des équipes opérationnelles. En
outre, la mobilisation des ressources de projet était devenue complexe, car il fallait
parfois passer par la ligne hiérarchique pour légitimer la convocation de personnels
pour l’exécution des projets. Par conséquent, nous pouvons souligner une
simultanéité avec le faible niveau de préparation et d’anticipation induit par la
performance de l’approche traditionnelle de gestion des risques.
Par ailleurs dans deux cas sur trois les données nous indiquent que l’indicateur de la
réactivité globale des membres de leurs équipes projet au moment de la déclaration
de l’urgence sanitaire, était bon à excellent. « (…) Le contexte faisant en sorte qu'il
22
MNG-6519 : Livrable 2
fallait trouver des solutions innovantes parce que le processus normal à peu près de
toutes les activités était à réinventer. Fait que cela a stimulé beaucoup, beaucoup de
créativité. ». Aussi, nous évaluons que l’indicateur de l’efficacité des communications
et des relations était bon, car les données montrent que dans deux cas sur trois, il y
avait diffusion de nombreux courriels et notes de service au sein des organisations de
la santé. Cependant, selon les propos recueillis, il y a eu un délai avant que les
informations sur l’impact de la pandémie sur les opérations ne commencent à être
communiquées. Notre examen pour les deux précédents indicateurs, de la
cooccurrence avec le passage graduel de l’approche traditionnelle de gestion des
risques à la gestion de crise de projet, nous permet de démontrer ici, l’efficacité de la
gestion de crise de projet au moment du choc pandémique.
Enfin, dans deux cas sur trois, nos données empiriques font ressortir que l’indice de
l’adaptation de la prise de décision et de la responsabilisation au moment de la
déclaration d’urgence sanitaire était faible. Avec les délestages, il y avait moins de
contrôle sur les orientations au niveau des directions et des services et donc une
centralisation des prises de décision. Cet état de fait est le revers sur la réactivité de
projet, de l’usage de l’approche de gestion de crise de projet dans le cadre de laquelle,
les cellules de crises semblent centraliser les décisions.
3.2.4 Les concepts de la durée acquise et leur relation avec la gestion des risques
de projet et la résilience de projet,
L’analyse des données qualitatives nous montre que dans deux cas sur trois, la
gestion de la dimension temporelle d’un projet a eu une relation positive avec la
performance de gestion des risques de cedit projet. Il s’agit d’avoir plus de temps pour
planifier, pour communiquer et pour gérer le changement. Nous remarquons ici une
triple coïncidence d’une part de cette relation positive puis de l’identification de la
notion de la durée acquise de l’activité prévue présente dans les pratiques de gestion
des risques de projet au moment épidémique du COVID-19, et enfin de la valeur
bonne pour l’indicateur de proactivité de résilience soit l’attention aux écarts de portée
et de performance. Dès lors, nous pouvons confirmer que les concepts de la durée
acquise améliorent la planification des réponses aux risques en gestion de crise ce
qui amène une flexibilité qui augmente la réactivité de résilience de projet.
23
MNG-6519 : Livrable 2
En somme, à l’issue de nos travaux de recherche, nous avons mis en lumière que les
symptômes annonciateurs de la crise de COVID-19 n’ont pas suffisamment soulevé
d’alarmes du côté des responsables de projets des organisations de la santé. Par
ailleurs, nous avons fait le constat que les approches traditionnelles de gestion des
risques ont été moins efficaces que celles de gestion de crise de projet au moment du
pic des impacts perturbateurs du COVID-19. Aussi, l’analyse des données empiriques
fait ressortir que les pratiques traditionnelles de gestion des risques ont influencé
négativement les caractéristiques suivantes de proactivité de résilience : (1) clarté des
rôles et responsabilités (2) efficacité des ressources externes. En outre, les pratiques
traditionnelles de gestion des risques influencent négativement les caractéristiques
suivantes de réactivité de résilience : (1) l’accessibilité et mobilisation des ressources
(2) la prise de décision adaptée et responsable. Cependant, le passage graduel à la
méthode de gestion de crises de projet au moment de la déclaration de l’état
d’urgence, a influencé positivement les caractéristiques suivantes de réactivité de
résilience : (1) la réactivité des membres de l’équipe projet (2) l’efficacité des
communications et des relations.
L’aboutissement de nos travaux de recherche montre que la précision dans la mesure
des durées que procure la méthode de la durée acquise, réduit le temps écoulé avant
de se rendre compte de l’escalade des impacts d’un événement perturbateur le long
des activités critiques. De plus, la précision dans la mesure des durées que procure
la méthode de la durée acquise, fournit une flexibilité dans le déploiement des actions
correctives améliorant ainsi la réactivité de résilience de projet. Enfin, nous avons
évalué que l’indice global de résilience des projets du secteur de la santé au moment
de l’urgence sanitaire était moyen.
4 Discussion
4.1 Y a — t-il une relation entre la résilience d’un projet et les pratiques de gestion
des risques employées durant celui-ci ?
24
MNG-6519 : Livrable 2
décembre 2019 et le début de l’année 2020 puis s’est aggravé en une pandémie
nécessitant l’état d’urgence sanitaire au 13 mars 202020. Nos données empiriques ont
montré que dans le domaine de la santé la probabilité d’aggravation de l’épidémie de
COVID-19 en une pandémie touchant même le Québec a été évaluée à faible. En
effet, il n’a pas été soulevé l’intuition personnelle d’avoir une inquiétude face à cet
événement ni d’un besoin de se préparer plus que d’habitude dans la gestion de leur
projet. Agnieszka Goździewska-Nowicka, Tomasz, J., et Ewelina, W. (2017) avaient
déjà attiré notre attention sur le fait qu’il y a des signes avant-coureurs d’une crise
imminente, mais que les alertes précoces sont souvent négligées. D’autre part, il y a
un consensus pour dire que la pandémie de coronavirus a eu un impact important et
disproportionné par rapport à ce qui avait été anticipé. Ainsi, la COVID-19 est bien
une crise soit « “(…) un risque à faible probabilité et à fort impact qui menace la viabilité
du système (…)” (Pearson et Clair, 1998)» (Van Der Vegt, G. S., Essens, P.,
Wahlström, M., et George, G., 2015, p. 972).
20INSPQ. (2021). Ligne du temps COVID-19 au Québec : Tableau : Ensemble des événements et mesures liés à la COVID-
19 en ordre chronologique. https://mobile.inspq.qc.ca/covid-19/donnees/ligne-du-temps
25
MNG-6519 : Livrable 2
déduit de cause à effet (Wang, A., 2019). Si bien que face aux grands défis pour la
résilience et la continuité opérationnelle dont discutent Jovanović, A., Klimek, P.,
Renn, O., Schneider, R. et coll. (2020, pp. 254-255), certains projets ont carrément
été abandonnés.
Dès lors, il apparait suivant nos résultats, des éléments de relation entre les pratiques
traditionnelles de gestion des risques de projet qui ont été employées par la majorité
des chefs de projet et les fonctions de proactivité de résilience. Il s’impose à nous que
l’utilisation collaborative de registre des risques n’a pas permis dans la majorité des
cas, de déceler l’insuffisance des ressources externes notamment les professionnels
de la santé pour faire face aux besoins en ressource qu’allait engendrer l’épidémie
grandissante. Aussi, tel qu’annoncé théoriquement par (Jovanović, A., Klimek, P.,
Renn, O. et coll., 2020, p. 259), l’approche traditionnelle de planification de réponse
aux risques n’a pas aidé suffisamment à clarifier les rôles de gouvernance de projet
et de collaboration afin durant la phase d’absorption de résilience de pouvoir assimiler
efficacement le choc de la pandémie de coronavirus, à son paroxysme le 13 mars
2020.
26
MNG-6519 : Livrable 2
4.2 Les concepts de gestion de la durée acquise peuvent-ils constituer une méthode
systémique permettant d’améliorer la résilience d’un projet ?
Par ailleurs, nous pouvons induire que cet exercice de bascule vers la gestion de crise
a été possible du moment où il était employé une démarche plus ou moins intuitive de
mesure des durées des activités de projet. En effet, la durée planifiée de référence
d’une activité i était connue et la durée pour terminer cette activité i était généralement
estimée ; permettant aux structures de gouvernance de projet de savoir quelles
activités se devaient d’être omises notamment certaines analyses de faisabilité qui
pouvaient prendre plusieurs mois.
Cependant, majoritairement il n’y avait aucune méthode pour mesurer avec précision
les durées des activités. Nous comprenons donc pourquoi il était difficile de faire
27
MNG-6519 : Livrable 2
5 Recommandations
Sur la base de nos résultats d’entretiens, nous établissons à l’aide d’une grille
présentée en annexe une moyenne qualitative des valeurs des indicateurs de
résilience (Rahi, K., Bourgeault, M., & Robert, B., 2019, pp.13-16) afin d’obtenir le
niveau d’indice de résilience (Jovanović, A., Klimek, P., Renn, O. et coll., 2020, p. 264)
dans la phase d’absorption du choc de crise pandémique. Dans le secteur de la santé,
l’indice global de proactivité de résilience avant l’état d’urgence sanitaire au 13 mars
2020 était moyen22. Tandis que l’indice global de réactivité de résilience au moment
de l’état d’urgence sanitaire était moyen23.Ceci dit, comment le réseau de la santé
pourrait-il se préparer pour faire face aux prochains événements perturbateurs ? Nous
pouvons penser aux phénomènes naturels violents causés par le réchauffement
climatique qui pourraient survenir dans les prochaines années.
Une première recommandation est d’élaborer des procédures ou plans d’urgence pour
faire face aux crises avant le démarrage du projet. Dans 67 % des cas « [Traduction
libre] (…) lorsqu'une crise soudaine et se développant rapidement survient, l'équipe a
28
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6 Conclusion
29
MNG-6519 : Livrable 2
présentent de ce fait, une réflexion sur comment la méthode de la durée acquise peut-
elle influencer la résilience d’un projet dans le secteur de la santé, en tant que pratique
de gestion d’un risque environnemental. Ils ont été conduits d’une part sur la base
d’une vaste revue de la littérature sur la gestion des risques, la résilience de projet et
la méthode de la durée acquise. D’autre part, cette recherche est fondée sur l’analyse
qualitative des données empiriques, obtenues lors d’entretiens individuels semi-
dirigés et constituées par les opinions, les sentiments et comportements décrits par
un échantillon aléatoire non probabiliste ni représentatif de chefs de projet du domaine
de la santé. La revue de littérature montre que même des niveaux modérés de
planification de la gestion des risques suffiront à réduire les effets négatifs du risque
sur la réussite de projet. Aussi, le concept de gestion des risques de projet est de plus
en plus associé à une approche systémique de gestion de crise de projets dont
l’objectif serait de maintenir la valeur d’objectif de projet face un événement
perturbateur imprévu. Certains symptômes peuvent être observés indiquant la
possibilité de l’émergence d’une crise, mais la majorité des chefs de projet n’y font
pas attention. Les universitaires expliquent donc que l’approche traditionnelle de
gestion des risques de projet est inefficace face à une crise affectant la proactivité et
la réactivité du système de projet. Augmenter la résilience de projet est plutôt
suggérée. Pour ce faire, les chercheurs ont développé le modèle conceptuel de
résilience intelligente permettant d’utiliser dix indicateurs de résilience de projet dans
une démarche d’évaluation qualitative des fonctions de proactivité et de réactivité d’un
projet face à une crise. Enfin, la littérature montre que la méthode de la durée acquise
améliore l’efficacité du système de projet en tant que pratique de gestion des risques
et renforce dès lors la résilience de projet.
De l’autre côté, l’analyse qualitative des données empiriques a confirmé que la
pandémie de COVID-19 a bien provoqué une crise de projet. Mais la majorité des
chefs ont été surpris par l’ampleur du choc de crise. Aussi, les résultats de recherche
infirment l’efficacité d’une planification modérée de réponse aux risques pour le
succès d’un projet. En fait, les données confirment la co-occurrence de l’utilisation des
pratiques traditionnelles de gestion des risques de projet et l’indice de résilience des
projets du domaine de la santé qui est moyen. Ainsi, il existe une relation positive
entre les pratiques de gestion de risques employées durant un projet et la résilience
de celui-ci face à une crise. Enfin, les résultats montrent une co-occurrence de
l’imprécision dans la mesure des durées des activités de projet et de la faible
30
MNG-6519 : Livrable 2
performance globale des projets dans le domaine de santé pour certains indicateurs
de proactivité de résilience. Il s’en induit une relation positive entre les concepts de la
durée acquise, la performance de réponse à un choc de crise et la résilience d’un
projet au-devant de celui-ci.
Ce projet de recherche s’achève par les recommandations qui sont : (1) d’élaborer,
suivre un plan de continuité avant le démarrage d’un projet et surveiller les signes
annonciateurs d’un événement perturbateur (2) d’adopter immédiatement une
approche de gestion de crise de projet pour augmenter la résilience (3) d’implanter
une approche de pilotage de l’avancement de projet par la méthode de la durée
acquise, amenant à améliorer l’indice de résilience de projet pouvant être évalué grâce
à une grille dédiée (4) d’utiliser les dix indicateurs de résilience de projet pour gérer
les impacts des phases d’un événement perturbateur imprévu.
Cette recherche a été réalisée selon une approche qualitative où des entretiens ont
été menés. Les données ont été interprétées et analysées, ce qui peut conduire à une
interprétation subjective ou biaisée. Aussi, elles sont issues d’un échantillon aléatoire
non probabiliste et non représentatif. Ainsi, nous suggérons aux futurs chercheurs de
conduire des études qualitatives sur la résilience de projet face à une crise, avec des
échantillons davantage significatifs.
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Bibliographie
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35
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« (…)
»
Figure 1 : Résultats possibles dans le cas d’une infrastructure exposée à un
événement indésirable ; entre l’amélioration et échec complet, par ex. dans le cas de
COVID-19. (Jovanović, A., Klimek, P., Renn, O. et coll., 2020, p.256)
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« (…)
»
Figure 2 : Méthode de l’évaluation indirecte de la résilience (Jovanović, A., Klimek, P.,
Renn, O. et coll., 2020, p.259)
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Légende
: Relation positive
: Relation négative
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»
Tableau 1 : Définitions de la gestion des risques dans la revue de littérature
(Rahman, M & Adnan, T., 2020, p.168)
39
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« (…)
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Framework for Assessment of
Resilience in Complex Construction
Projects,” Ph.D., Florida International
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𝐴𝐷𝑖
𝐸𝐷𝑖 = 𝐵𝑃𝐷𝑖 ∗ (
𝐴𝐷𝑖 + 𝐸𝐷𝑇𝐶𝑖
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𝑇𝐴𝐷 = 𝐴𝐷𝑖
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»
Figure 4 : Graphique conceptuel de la méthode de la durée acquise [Khamooshi, H.,
et Golafshani, H., 2014, p. 1028]
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