Cadre Theorique de L

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CADRE THEORIQUE DE L'AUDIT FISCAL

La fiscalité est devenue l'une des préoccupations majeures de toute


entreprise car mieux gérer la fiscalité, c'est optimiser la charge fiscale qui
incombe à l'entreprise conduisant de ce fait à mieux gérer les finances de
l'entreprise. Par la multiplicité, la complexité et l'instabilité de ses textes, la
fiscalité génère de plus en plus de risques. Elle est perçue comme une
contrainte dont la maîtrise est difficile dans la mesure où toute décision est
porteuse d'incidences fiscales4(*).

Ainsi, il importe pour l'entreprise qui choisit une stratégie de transparence


fiscale (respect volontaire de la législation fiscale) d'être consciente que
ladite stratégie ne la met pas à l'abri des risques fiscaux. Afin de se mettre
à l'abri des risques et de mesurer leur incidence sur la gestion de
l'entreprise, les dirigeants de l'entreprise font généralement recours à
l'audit.

Le lexique des termes juridiques définit l'audit comme une mission de


vérification de conformité d'une opération ou de la situation d'une entreprise
aux règles de droit en vigueur. L'audit étant un examen des informations
fournies par l'entreprise, met en évidence et mesure les principaux
problèmes de l'entreprise ou de l'organisation à évaluer, et en évalue
l'importance sous forme de coûts financiers ou d'écarts par rapport à des
normes, en apprécie les risques qui en découlent, diagnostique les causes
et exprime des recommandations acceptables en termes de coût et de
faisabilité pour améliorer le fonctionnement (RAVALEC, 1986).

L'audit fiscal apparait donc comme un outil majeur permettant d'identifier et


d'évaluer les risques attachés à la gestion fiscale de l'entreprise et de
proposer des recommandations afin d'apporter une amélioration.

Il importe, en conséquence, dans un premier temps de présenter le concept


d'audit fiscal (chapitre 1), ce qui implique tout d'abord de présenter les
généralités sur la notion d'audit qui par extension aboutissent au concept
d'audit fiscal. Par la suite nous développerons la diversité des missions
d'audit fiscal, sa démarche ainsi que ses limites. Dans un second temps,
nous ferons une présentation sommaire de certains impôts pris dans le
cadre de notre étude et par la suite nous étalerons les différents risques
fiscaux qui peuvent être mis à jour par un audit fiscal (chapitre 2).

CHAPITRE 1 : LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL


Afin de mieux appréhender le concept d'audit fiscal, il nous faut
premièrement présenter les généralités sur la notion d'audit qui par
extension aboutissent au concept d'audit fiscal. Deuxièmement nous
présenterons tour à tour les diversités de ses missions, la démarche qui est
sienne et également ses limites.
* 4 BEN ADJ SAAD M. « L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une démarche pour l'expert-comptable »,
Mémoire pour l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de
SFAX, 2008-2009, p. 12.

SECTION 1 : GENERALITES SUR LE


CONCEPT D'AUDIT FISCAL
L'audit fiscal tire son origine d'un concept très vaste qu'est l'audit. Pour ce
faire, nous mettrons en lumière tour à tour les généralités relatives, d'une
part, à l'audit (concept général) et d'autre part, à l'audit fiscal (spécificité
d'audit).

1.1 Notions générales de l'audit

Nous procèderons à la définition de l'audit et nous retracerons en quelques


mots son évolution.

1.1.1 Définitions

Notre attention sera juste portée sur les définitions qu'ont apportées les
praticiens sur cette notion ensuite nous présenterons ses notions voisines.

1.1.1.1 Définitions des praticiens

« Aujourd'hui, l'audit a pénétré tous les domaines, toutes les fonctions,


toutes les activités ou toutes les opérations de l'entreprise, tous les stades
décisionnels »5(*).

Plusieurs définitions ont été proposées pour cerner au mieux une aussi
vague notion. Nous allons nous contenter dans le cadre de notre travail de
citer un ensemble de définitions les plus manifestes présentées par des
praticiens en la matière.

L'audit est un examen critique des informations fournies par l'entreprise.


Cette définition qui s'avère restrictive et simpliste présente l'audit comme
étant un diagnostic d'un ensemble de données fournies par l'entreprise, ce
qui nous laissera s'interroger sur les autres informations non fournies.

Ultérieurement, l'ATH6(*) (Association Technique d'Harmonisation, 1983)


énonce ce qui suit : « l'audit est l'examen d'information en vue d'exprimer
sur cette information une opinion responsable et indépendante par
référence à un critère de qualité, cette opinion doit accroître l'utilité de
l'information »7(*).

D'après ce qui précède, l'audit est une appréciation d'un ensemble


d'informations basée sur un critère de qualité qui est de nature à y accroître
son utilité.

Une autre définition proposée par l'Encyclopédie Universalis (encyclopédie


en ligne) se présente ainsi : « l'audit est un travail d'investigation permettant
d'évaluer les procédures comptables, administratives ou autres en vigueur
dans une entreprise afin de garantir à un ou plusieurs groupes concernés,
dirigeants, actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques
organismes publics) la régularité et la sincérité des informations mises à
leur disposition et relatives à la marche de l'entreprise ».

Selon SILLERO A. (2003), l'audit, que l'on peut définir comme étant une
démarche d'analyse et de contrôle, est désormais étendu à de nouveaux
domaines au-delà du monde des affaires et s'applique à l'ensemble des
fonctions de l'entreprise8(*).

Par conséquent, on constate que l'audit peut jauger différentes procédures


dans une entreprise et ce, en vue d'affirmer aux personnes intéressées la
régularité et la sincérité de telles informations qui leur ont été produites.

De son coté, RAVALEC J.P. (1986) expose la définition suivante : « il met
en évidence et mesure les principaux problèmes de l'entreprise ou de
l'organisation à évaluer, il en évalue l'importance sous forme de coûts
financiers ou d'écarts par rapport à des normes, en apprécie les risques qui
en découlent, diagnostique les causes, exprime des recommandations
acceptables en termes de coûts et de faisabilité pour améliorer le
fonctionnement ».
* 5 BERTIN E. (2007), «  Audit interne », EYROLLES Editions d'organisation, p.18.

* 6 L'ATH est une association regroupant divers cabinets d'audit, conseil et expertise comptable.

* 7 ATH (1983), « Audit Financier », Editions CLET, p18.

* 8 SILLERO A. (2003), «  Audit et révision légale », Editions LEGOPRINT S.P.A, p.10.


1.1.1.2 Notions voisines

L'audit est proche des notions telles que le contrôle, le conseil et


la révision.

A. Audit et Contrôle

Le terme contrôle est fréquemment associé à celui d'audit. La différence


entre les deux notions peut s'expliquer par référence à la théorie des
ensembles puisque la mise en oeuvre de l'audit implique de procéder à
différents contrôles.

L'audit englobe ainsi l'ensemble des procédures et techniques de contrôle


constituant l'examen approfondi par un professionnel et reposant sur une
méthodologie.

Le contrôle se présente donc comme un outil d'audit. Néanmoins, ce


dernier comprend une opinion qui est le résultat des contrôles.

B. Audit et Conseil

La distinction entre audit et conseil ne peut s'opérer que par une analyse
préalable de la mission qui est dévolue à l'auditeur, et du lien entre auditeur
et audité ; si la mission est d'origine légale, telle que celle du commissaire
aux comptes (CAC), l'audit ne peut pas en principe déboucher sur le
conseil.

Le CAC ne peut en aucun cas devenir un conseiller permanent, ni recevoir


des honoraires spécifiques pour ses avis et conseils.

Si en revanche le lien entre auditeur et audité est contractuel, l'audit peut


déboucher sur le conseil. Toutefois, l'audit ne peut pas être assimilé au
conseil du fait que ce dernier n'est qu'un complément facultatif d'un travail
préalable d'audit et dont l'aboutissement réside dans l'expression d'une
opinion.

C. Audit et Révision

La divergence entre audit et révision impose de revenir au domaine


d'application le plus répandu de l'audit et de la comptabilité pour se rendre
compte que la révision comptable est l'appellation ancienne de l'audit
comptable.
RAFFEGEAU (1979) indiquait à propos de cette question que le terme
« révision des comptes » est trop souvent perçu « comme une pratique à
objet restreint dépourvue des aspects flatteurs de l'audit mais que les
décalages techniques s'estompent et qu'il convient d'utiliser de manière
équivalente les termes de ''réviseur'', de ''contrôleur des comptes'' ou
d'''auditeur'' »9(*). Certes que même si l'audit est largement synonyme de
révision comptable, il se détache commodément du contexte comptable
auquel la révision reste davantage lié.

1.1.2 Evolution de l'audit

L'audit s'est limité autour de l'audit comptable du commissariat aux comptes


avec pour objectif la certification des états financiers. Mais, il est apparu
rapidement que les missions d'audit peuvent être utiles à plusieurs
utilisateurs des états financiers.

L'intervention de l'auditeur pour contrôler les états financiers peut être


imposée par la loi, c'est la forme la plus traditionnelle de l'audit qui est
pratiquée par le commissaire aux comptes et qu'on nomme « l'audit légal »
ou « révision légale des comptes ». Mais le contrôle de l'information peut
être demandé par un tiers intéressé ou un membre de l'entreprise, et dans
ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur devient contractuelle ou
conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui souhaite connaître la
qualité des états financiers produits par son entreprise, ou un futur
actionnaire qui demande un audit comptable de l'entreprise avant d'acheter
des actions ou des parts sociales.

Le caractère contractuel conféré ainsi à la mission d'audit en étend


considérablement le domaine initial, et modifie le cadre des relations entre
auditeur et prescripteur, ou auditeur et audité. L'importance du volume
d'informations comptables et financières fait augmenter le risque d'erreurs
et d'omissions, et par conséquent un coût élevé d'un contrôle approfondi
externe. Les entreprises ont progressivement mis en place des services
internes, chargés d'effectuer des missions de contrôle comparables à celles
qu'effectuent les auditeurs comptables externes.

Avec le développement de l'audit interne, les entreprises perçurent l'intérêt


que présenterait pour elles l'expression d'une opinion sur des informations
autres que l'information comptable et financière. Chaque fonction de
l'entreprisse, chaque type d'opérations et à la limite chaque information
devient ainsi un objet potentiel d'audit. Citons par exemple, l'audit social,
l'audit des achats, l'audit de la production, l'audit informatique entre autres.
Cependant, les travaux dans les différents domaines d'audit sont très
inégalement avancés. Certains recouvrent déjà une réalité pratique, comme
l'audit social, l'audit fiscal ; d'autres en revanche font figurer de possibles
développements.

En matière d'audit comptable, les critères utilisés sont bien connus.


L'opinion de l'auditeur doit être exprimée en termes de régularité et de
sincérité des états financiers. Dans une perspective d'utilisation de l'audit à
des fins de gestion, le critère « d'efficacité » fût récemment mis en
évidence.
* 9 RAFFEGEAU J. (1979), Avant propos de l'ouvrage « Audit et Contrôles des Comptes », Publi-Union, p1.

1.2 Notions d'audit fiscal

L'audit fiscal est une extension de la notion d'audit et pour ce


faire nous le présenterons et par la suite nous apporterons les
définitions données par les praticiens et enfin nous exposerons
ses différents objectifs.

1.2.1 Extension de l'audit

Les audits touchent aujourd'hui l'ensemble des secteurs de l'entreprise dont


le plus ancien et le plus courant est l'audit comptable et financier ; le
domaine fiscal est l'un de ces secteurs qui constitue une notion étendue
devant être appréhendée et contrôlée pour une meilleure efficacité de
l'entreprise. Ainsi, l'audit fiscal apparaît comme étant la formule qui répond
au mieux aux préoccupations de l'entreprise et ce pour diverses raisons :

- L'intensité des liens que la fiscalité entretient avec la comptabilité ;

- L'importance et la complexité de la matière fiscale ;

- Le risque financier attaché au non-respect de la règle fiscale.

1.2.1.1 Opportunités d'apparition

Le droit fiscal est une contrainte pour l'entreprise, qui lui impose le respect
de dispositions importantes en nombre, complexes et évoluant rapidement
dans le temps.

Reste à savoir que cette rigidité a poussé vers l'extension de la fraude en


cherchant à minimiser la dette vis à vis de l'Etat, de même que l'évasion
pour en profiter des lacunes existantes entre les lignes des dispositions
réglementaires. L'entreprise demeure en situation de risque fiscal du fait de
la non application des règles et des sanctions.

Par conséquent, la mesure de ce risque peut être un élément d'information


pour les dirigeants puisque son incidence financière sur la gestion de
l'entreprise est directement mesurable.

Outre le prélèvement obligatoire que représente en lui-même l'impôt, la


fonction de collecteur d'impôt assignée à l'entreprise est en elle-même
génératrice d'un coût additionnel.

« L'entreprise est chargée d'opérations d'assiette, de déclaration, de


perception et de reversement de l'impôt. Elle supporte un coût qui lui est
transféré par l'administration fiscale. Il s'agit d'un coût ''subi'' par l'entreprise
auquel elle ne peut se dérober »10(*).

Ainsi, même si l'entreprise joue le rôle d'intermédiaire neutre entre le


redevable d'impôt et l'Etat, elle le substitue s'il n'honore pas sa dette ou qu'il
soit en situation d'insolvabilité.

EGRET (1979) soulignait dans son étude pour les entreprises imposées
selon le régime réel que la fiscalité est une « préoccupation quotidienne,
majeure et souvent irritante »11(*)qu'il serait rationnel de maîtriser.

Contrainte financière, risque, gestion fiscale sont des éléments


suffisamment importants pour justifier un contrôle approfondi et spécialisé
qui puisse apporter des éléments d'information, notamment aux dirigeants
de l'entreprise.

L'intérêt d'un contrôle des questions d'ordre fiscal est clair. Il doit permettre
en premier lieu de recueillir des informations sur la nature et l'étendue du
risque fiscal encouru par l'entreprise, mais aussi sur l'aptitude de celle ci à
utiliser la fiscalité aux mieux de ses intérêts.

Cet examen lève donc le voile sur les incertitudes, les interrogations
fiscales de l'entreprise et facilite dans une certaine mesure la prise de
décision.

Le prolongement de ce diagnostic à des recommandations ou conseils


contribue à la sécurité fiscale de l'entité et participe à l'amélioration de sa
gestion fiscale.
* 10 PERCHAN M. et KLEE (1982), « structure économique et juridique de l'entreprise et la TVA », Revue
française de comptabilité Mai 1982, p.223.
* 11 ERGET G. (1979), « L'amélioration des rapports entre l'administration et les contribuables et en particulier les
non salariés  », Etude présentée par la section des finances du conseil économique et social, le 29 Novembre
1979, Avis et rapports du conseil économique et social, p.10.

1.2.1.2 Tendance vers l'audit fiscal

Très lié aux travaux sur les développements de l'audit opérationnel, au


point de constater que l'audit fiscal est encore souvent présenté comme un
possible développement de l'audit12(*).

Cette formule d'audit est généralement perçue comme l'aspect fiscal de la


mission d'audit ou de révision comptable mais en aucun cas intitulé la
révision fiscale des comptes. L'audit fiscal se présente ainsi comme "une
pièce maîtresse" dans l'élaboration du diagnostic fiscal de l'entreprise.

Ce pendant, il permet d'apporter des éléments sur la faculté de l'entreprise


à se conformer ou non à la réglementation fiscale. En plus ses résultantes
informent sur la gravité du risque encouru financièrement de même que les
éventuelles défaillances de l'organisation de l'entreprise.

Pour conclure, l'audit fiscal sert de guide à certaines décisions de gestion


ainsi que celle de gestion des risques de l'entreprise connue de nos jours
sous « The risk-management ».

1.2.2 Définitions et objectifs

Nous ferons premièrement la définition de l'audit fiscal effectuée par


différents auteurs et enfin nous listerons ses différents objectifs.

1.2.2.1 Définitions

Malgré que la notion d'audit fiscal n'acquiert pas encore l'unanimité pour
une telle variété d'audit, plusieurs définitions ont tenté de l'expliciter dont
voici quelques unes :

- L'audit fiscal est un moyen de se prononcer sur l'ensemble des structures


fiscales d'une entité et leur fonctionnement : c'est la fiscalité sous toutes
ses formes qui est l'objet de l'audit.

- C'est un examen critique de la situation fiscale d'une personne physique


ou personne morale en vue de formuler une appréciation. En clair, il s'agit
d'établir un diagnostic13(*).
Cependant à travers ces deux définitions on peut qualifier l'audit fiscal
d'une expression d'opinion ou d'appréciation d'une conjoncture fiscale d'une
entreprise.

- L'audit fiscal permet de réaliser le diagnostic des obligations fiscales de


l'entreprise ... de faire le point sur la stratégie fiscale de l'entreprise et
proposer le cas échéant des solutions de nature à rendre la gestion fiscale
plus performante en diminuant la charge fiscale14(*).

- L'audit fiscal permet d'établir un diagnostic des obligations fiscales de


l'entreprise et de proposer des solutions propres à diminuer la charge
fiscale15(*).

D'après ce qui précède, on constate que les définitions antérieurement


présentées de l'audit fiscal ont évolué vers une approche plus concrétisée
où l'audit fiscal se présente comme un outil de gestion et d'aide à la prise
de décision.

L'audit fiscal est un exercice qui a pour but la validation de la charge


d'impôt d'une société ainsi que l'identification et la qualification des risques
fiscaux auxquels cette société peut se trouver exposée du fait de
l'inobservation des règles fiscales.

Cet exercice s'inscrit en tout premier lieu parmi les diligences du


commissaire aux comptes lorsqu'il intervient dans le cadre de sa mission
annuelle de contrôle de comptes. Il s'agit pour lui de vérifier que les
obligations fiscales de la société auditée ont été correctement remplies et,
si ce n'est pas le cas, s'assurer que les risques fiscaux encourus ont été
correctement chiffrés et provisionnés dans les comptes.

Bien que ces travaux de contrôle annuel des comptes soient des travaux de
nature essentiellement comptable, l'impôt n'étant qu'un élément de la
détermination du résultat comptable de l'exercice ou encore un passif dont
le montant doit être validé, la complexité des règles fiscales conduit dans la
plupart des cas les commissaires aux comptes à faire appel à un praticien
de la fiscalité (conseil fiscal) dans le cadre d'une mission spécifique d'audit
fiscal diligentée en vue de réaliser un état des lieux des pratiques fiscales
de l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux éventuellement
encourus par cette dernière.

Afin de bien situer la place de l'audit fiscal et de comprendre ses relations


avec le conseil et la vérification fiscale, il faut le distinguer par rapport à
d'autres types d'audit.
Nous ferons une distinction entre l'audit interne et l'audit externe puis nous
présenterons les qualités de l'auditeur fiscal.
* 12 CHADEFAUX M. (1993), « Fiscalistes d'entreprises, in Encyclopédie de gestion », Editions ECONOMICA,
p.110

* 13 BOUGON P. (1986), « Audit et Gestion Fiscale Tome I », Edition CLET, p17.

* 14 MASTOURI M. (1992), « Audit interne et contrôle  », Revue d'Entreprise N°2 Nov. /Déc. 1992, p15.

* 15 MSEDDI C. (1994),  « Audit et révision fiscale », Revue d'Entreprise N°10 Mars/Avril 1994, p25

A. Audit interne

« L'audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose


une entreprise pour contrôler et gérer une entreprise »16(*).

L'audit interne est une fonction de contrôle exercée par le département


d'une grande entreprise chargé d'examiner et d'évaluer le contrôle interne
dans tous les domaines de l'entreprise et à tous les niveaux. Il consiste en
une révision périodique des instruments dont dispose une direction pour
contrôler et gérer l'entreprise.

Les objectifs principaux de l'auditeur interne sont donc, dans le cadre de


cette révision périodique, de vérifier si les procédures en place comportent
les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les opérations
régulières, les organisations efficaces, les structures claires et actuelles.

L'audit interne apporte sa contribution à l'ensemble des activités de


l'entreprise. Il intervient traditionnellement dans tous les domaines
financiers Comptabilité Générale, comptabilité analytique, trésorerie,
comptabilité budgétaire entre autres. Celui-ci intervient maintenant aussi
dans les domaines opérationnels : gestion des stocks, fonctions
approvisionnement et logistique, sécurité des actifs, pertinence et respect
des procédures de gestion pour ne citer que ceux-ci.

Pour avoir une pleine compréhension des opérations examinées, l'auditeur


interne doit :

- Examiner et apprécier la rectitude, la suffisance et l'application des


contrôles comptables, financiers et opérationnels et promouvoir un contrôle
efficace à un coût raisonnable ;

- Vérifier la conformité avec les politiques, les plans et les procédures


établis ;
- Vérifier à quel point les actifs de la société sont justifiés et préservés des
pertes de toutes sortes ;

- Vérifier l'exactitude des informations utilisées par la Direction ;

- Evaluer la qualité de l'action dans la mise à exécution des responsabilités


assignées ;

- Recommander des améliorations opérationnelles.

B. Audit externe

Il est effectué par une personne indépendante de l'entreprise.

L'audit externe peut être :

- soit de nature contractuelle. Ainsi l'entreprise fait appel à un cabinet afin


de réaliser une mission définie dans le cadre d'un contrat ;

- soit légal, comme c'est le cas de la mission du commissaire aux comptes


prévue par l'article 70 de l'Acte Uniforme portant Droit Comptable.

Depuis l'avènement au Cameroun de la profession de conseil fiscal, une


distinction nette est faite entre les missions du conseil fiscal et celles du
commissaire aux comptes en matière fiscale.

- Le commissaire aux comptes certifie que les états financiers de synthèses


sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des
opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du
patrimoine de la société à la fin de cet exercice.

Dans son rapport à l'Assemblée Générale Ordinaire, le commissaire aux


comptes déclare :

ü soit certifier la régularité et la sincérité des états financiers de synthèse ;

ü soit assortir sa certification de réserve ou la refuser en précisant les


motifs de ces réserves ou de ce refus.

Le commissaire aux comptes intervient dans le cadre de sa mission


annuelle de contrôle de comptes. Il s'agit pour lui de vérifier que les
obligations fiscales de la société auditée ont été correctement remplies et,
si ce n'est pas le cas, s'assurer que les risques fiscaux encourus ont été
correctement chiffrés et provisionnés dans les comptes. L'audit en question
est un audit comptable et financier avec une légère connotation fiscale.
- Selon le code déontologique relatif à la profession de conseil fiscal édicté
par l'Ordre National des Conseils fiscaux du Cameroun, les conseils fiscaux
exercent à titre exclusif les missions ci-après :

ü donner des consultations en matière fiscale ;

ü rédiger pour le compte de leurs clients, tous actes sous seing privé se
rapportant directement ou indirectement au domaine fiscal ;

ü aider les contribuables à souscrire leurs déclarations fiscales en tout


genre et rédiger les réponses exigées par les administrations ;

ü assister les contribuables à l'occasion des procédures de contrôles


fiscaux, de contentieux et de recouvrement des impôts, droits et taxes ;

ü représenter leurs clients devant les autorités fiscales et juridictionnelles


ainsi que devant les organismes publics ou parapublics en matière fiscale,
sous réserve de justifier d'un mandant régulier ;

ü accomplir les missions d'audit fiscal ;

ü exercer les fonctions d'expert judiciaire en fiscalité.

Entre ces deux professionnels, c'est le conseil fiscal qui a qualité et


compétence pour mener à bien une mission d'audit fiscal car au regard de
la complexité des règles fiscales la plupart des commissaires aux comptes
font appel aux conseils fiscaux en vue de réaliser un état des lieux des
pratiques fiscales de l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux
éventuellement encourus par cette dernière.

Peut également être rangé dans la catégorie d'audit externe, le contrôle


fiscal. En effet, le vérificateur fiscal lorsqu'il procède à une opération de
contrôle, notamment en cas de vérification de comptabilité, adopte une
démarche similaire à celle d'un auditeur externe.

On pourrait penser que cette différence de statut entre l'auditeur interne et


l'auditeur externe ne devrait pas avoir d'incidence sur la nature des travaux.
En fait, leurs approches sont différentes car elles répondent à des
préoccupations elles- mêmes différentes. L'auditeur interne s'intéresse
d'une façon prioritaire à l'efficacité de la gestion ainsi qu'à l'application des
décisions prises par la direction alors que l'auditeur externe, lorsqu'il doit
certifier les comptes, va s'assurer que ceux-ci donnent une « image fidèle »
de la situation économique et financière de l'entreprise, ce qui nécessite
une approche globale.
* 16 Définition de l'Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes (IFACI)
C. Les qualités de l'auditeur fiscal

Les règles générales devraient s'appliquer d'une façon personnelle à


l'auditeur fiscal. Elles concernent son indépendance, sa compétence et son
intégrité.

- Indépendance : l'auditeur fiscal doit être et paraître impartial dans son


jugement. Cette indépendance devrait s'apprécier aussi bien sur le plan
matériel que sur le plan moral. L'indépendance matérielle exige que
l'auditeur ne soit pas dans une situation de dépendance qui risque de
compromettre son objectivité, tel que par exemple le fait d'être en relation
d'affaires avec le client ou encore d'avoir un lien quelconque avec l'audité
qui pourrait restreindre sa liberté. L'indépendance morale par contre,
permettra de s'assurer que l'auditeur fiscal fait preuve d'honnêteté et
d'intégrité dans son comportement en écartant toute possibilité de subir des
pressions externes l'amenant à modifier son jugement ;

- Compétence : ce critère revêt une grande importance pour l'audit fiscal,


du fait qu'il va conditionner le développement de ce type de missions. En
effet, le succès de l'audit fiscal auprès des entreprises camerounaises
dépendra en premier lieu d'un niveau minimum de qualité que seule la
compétence des intervenants dans ce domaine pourrait garantir. En
matière d'audit fiscal, cette exigence se pose avec beaucoup d'acuité étant
donné que l'auditeur fiscal doit maitriser non seulement la fiscalité, mais
également les techniques d'audit, ce qui présuppose qu'il est maitre de la
matière comptable, informatique, financière, juridique et d'une manière
générale tout ce qui a trait au management des entreprises ;

- Secret professionnel : l'auditeur fiscal est amené tout au long de ses


missions à prendre connaissance d'informations confidentielles ou de
risques importants dont la divulgation pourrait causer des préjudices à
l'entreprise auditée. Il détient également toutes les conclusions relatives à
la situation fiscale de l'entreprise, conclusions qui, si elles arrivent à tomber
entre les mains de tierces personnes, pourraient être utilisées contre elle.

En résumé, l'audit fiscal est un diagnostic de la situation fiscale d'une entité


permettant d'apprécier le respect des règles fiscales en vigueur et l'aptitude
de cette entité à mobiliser les ressources du droit fiscal dans le cadre de sa
gestion pour y atteindre ses objectifs.

1.2.2.2 Les objectifs de l'audit fiscal

L'audit fiscal a pour objectif l'examen de la situation fiscale de l'entreprise. Il


s'agit en fait, en ayant recours à des spécialistes en la matière (conseils
fiscaux) de voir de quelle façon l'entreprise appréhende la fiscalité et
comment elle intègre le paramètre fiscal.

En effet, la situation fiscale d'une entreprise est influencée par deux types
de décisions. Tout d'abord, et c'est certainement l'aspect le plus répandu, la
situation fiscale de l'entreprise est influencée par des décisions dont
l'initiative échappe à celle-ci, ces décisions ne sont en réalité que la
résultante d'obligations légales, obligations auxquelles l'entreprise doit se
conformer sous peine de s'exposer à des sanctions. A l'opposé, la situation
fiscale de l'entreprise peut être influencée par des décisions dont l'initiative
lui appartient ; dans le cadre de ce type de décisions, l'entreprise peut
influer sur sa propre situation fiscale. Elle peut, dans une certaine limite, et
avec plus ou moins de succès, moduler l'importance de sa dette fiscale ;
cela est essentiellement fonction de l'utilisation qu'elle fait des choix fiscaux
et des options fiscales dont elle dispose.

Ces deux types de décisions déterminent de façon naturelle les objectifs


d'un audit fiscal, lesquels justifient l'existence de la mission17(*).

D'une part, celui-ci va s'assurer que l'entreprise respecte effectivement les


obligations légales auxquelles elle est soumise et qu'elle se conforme à la
règle fiscale. L'audit fiscal vise alors à vérifier que l'entreprise ne s'expose
pas à des risques fiscaux imputables au non respect de la loi fiscale.

D'autre part, l'audit fiscal va évaluer l'aptitude de l'entreprise à utiliser, au


mieux de ses intérêts, les possibilités que lui offre la législation fiscale, son
aptitude à faire preuve d'efficacité dans le cadre de sa gestion fiscale.
* 17 BEN ADJ SAAD M. « L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une démarche pour l'expert-comptable »,
Mémoire pour l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de
SFAX, 2008-2009, p. 12 et 13.

A. Contrôle de la régularité fiscale

Le système fiscal camerounais étant déclaratif, chaque contribuable est


tenu de souscrire sa déclaration d'impôt de son propre chef et
l'Administration se réserve le droit de contrôle. L'application de la loi fiscale
met en présence l'administration et le contribuable. Le contribuable désigne
toute personne au nom de laquelle la dette d'impôt a été juridiquement
établie et qui en supporte définitivement la charge. En sa qualité d'assujetti
de l'impôt, le contribuable se voit imposer un certain nombre d'obligations
dont le non respect est assorti de sanctions appliquées par l'administration.

La notion de régularité fiscale est intimement liée à la notion de risque fiscal


(dont le développement se fera dans la section 2 du chapitre 2). Ce risque
fiscal dépend de deux paramètres qui sont :
- D'une part, la probabilité d'existence d'erreurs fiscales au niveau des
comptes de l'entreprise. Cette probabilité est de plus en plus importante eu
égard à la complexité de la matière fiscale, la mouvance des textes fiscaux
au fil du temps , à la multitude des obligations mises à la charge de
l'entreprise, à l'autonomie du droit comptable et également au niveau de la
compétence des services fiscaux et financiers de l'entreprise et des
consultants externes auxquels elle fait appel ;

- D'autre part, l'éventualité de mise en oeuvre par l'administration du


contrôle fiscal. Eventualité qui devient de plus en plus probable compte
tenu du fait que celle-ci renforce de plus en plus sa fonction de contrôle
notamment par l'exercice des contrôles sur pièces qui montent en
puissance.

Du fait de l'existence de professionnels de la fiscalité (conseils fiscaux) au


Cameroun, les dirigeants peuvent avoir des certifications sur la régularité
fiscale de leurs entreprises en tout temps et ce grâce à l'audit fiscal.

L'audit fiscal est ainsi un axe majeur de prévention du risque fiscal, il


présente également des vertus pédagogiques en attirant l'attention des
dirigeants sur les sources d'irrégularités ou sur les points susceptibles
d'être relevés par l'administration lors d'un éventuel contrôle.

Toutefois, il faut préciser que le droit fiscal ne doit pas être assimilé et limité
à la seule notion de risque. En effet la législation fiscale comporte de
nombreuses possibilités de choix, de nombreuses options qui permettent à
l'entreprise, si elle a une bonne maîtrise et une parfaite connaissance des
règles fiscales, de moduler l'importance de sa dette fiscale. Elle peut ainsi
être plus ou moins efficace dans ses décisions fiscales. C'est pourquoi le
contrôle de l'efficacité constitue le deuxième objectif assigné à l'audit fiscal.

B. Contrôle de l'efficacité fiscale

On pourrait prétendre qu'en l'état actuel d'une législation fiscale touffue et


évoluant sans discontinuer, l'entreprise qui parvient à honorer ses
obligations fiscales en demeurant à l'abri de pénalités, amendes ou
redressements réalise déjà une performance.

Une bonne gestion du paramètre fiscal et des opportunités qu'il offre est
susceptible de fournir à l'entreprise qui s'y livre un avantage concurrentiel
indéniable, source de valeur ajoutée.

La possibilité d'adopter des mesures plus ou moins opportunes au plan


fiscal justifie ainsi l'intérêt pour l'entreprise de soumettre à un spécialiste de
la discipline ses orientations fiscales, ses choix fiscaux, afin de voir si, en la
matière, elle fait preuve d'efficacité ou non.

Nous présenterons successivement les moyens et les objectifs du contrôle


d'efficacité afin de mieux appréhender cette notion.

a. Les moyens de l'efficacité fiscale

La notion d'efficacité fiscale procède d'une vision dynamique de l'impôt


reposant sur l'intégration du paramètre fiscal dans les décisions de gestion
de l'entreprise.

Cette conception de l'impôt qui tend à se répandre, sans pour autant être
encore systématique résulte de la prise de conscience du caractère
optionnel du droit fiscal camerounais et surtout de la possibilité, voir même
de la nécessité d'exploiter la marge de manoeuvre offerte par la législation.
Cette marge de manoeuvre recouvre en pratique deux réalités :

- Il s'agit tout d'abord des diverses mesures d'incitations et de faveur


contenues dans la législation fiscale. En effet, force est de constater que le
paramètre fiscal constitue l'essentiel des mesures incitatives retenues par
les pouvoirs publics camerounais pour encourager l'investissement,
notamment dans les dispositions du Code Général des Impôts 2016 pour
ce qui est des mesures de promotion de l'emploi jeune (articles 105 et 106),
de la prorogation du délai de validité du régime du secteur boursier, du
renforcement des avantages fiscaux au profit des adhérents et promoteurs
des centres de gestion agrées entre autres ;

- Il s'agit ensuite des choix fiscaux qui s'offrent à l'entreprise et qui


constituent la matière première de l'efficacité fiscale. En effet, comme nous
l'avons déjà souligné, le droit fiscal camerounais renferme de plus en plus
de dispositions permettant à l'entreprise d'opérer des choix fiscaux et de
moduler sa charge fiscale.

L'audit fiscal va ainsi contrôler l'aptitude de l'entreprise à utiliser la panoplie


des décisions juridiques et fiscales à sa disposition. De cette façon, l'audit
fiscal renseigne les dirigeants sur la qualité et l'opportunité des choix
fiscaux, éléments moteurs d'une saine gestion fiscale. Il mesure l'écart
existant entre l'efficacité fiscale potentielle et l'efficacité fiscale atteinte.

b. Les objectifs du contrôle de l'efficacité

En matière d'efficacité fiscale l'objectif recherché par l'auditeur peut être


commandé par deux types de préoccupations :
- L'entreprise cherche à valider un choix fiscal ;

- L'entreprise cherche à apprécier la qualité des choix fiscaux opérés.

Le travail de l'auditeur fiscal aura des conséquences différentes pour


l'entreprise selon que l'on se trouve dans l'une ou l'autre situation. De
même une mission d'audit fiscale, peut consister à émettre opinion sur la
gestion fiscale de l'entreprise en s'assurant de deux points :

- L'aptitude de l'entreprise à identifier toutes les options fiscales possibles ;

- L'aptitude de l'entreprise à choisir, compte tenu de sa situation propre et


ses objectifs, celles des options qui sont les plus intéressants sur le plan
fiscal.

En résumé, les deux objectifs majeurs de l'audit fiscal consistent,


respectivement, en un contrôle de la régularité fiscale et un contrôle de
l'efficacité fiscale de l'entreprise.

Mais précisons, au préalable, qu'il existe plusieurs prescripteurs d'une


mission d'audit fiscal (Les dirigeants de l'entreprise, ses partenaires, pour
ne citer que ceux-ci). Ces prescripteurs, dans des positions différentes vis-
à-vis de l'entreprise, donc animés par des préoccupations diverses, vont
contribuer à donner aux missions d'audit fiscal des colorations différentes.
D'où une grande diversité des missions d'audit fiscal.

SECTION 2 : LA DIVERSITE DES


MISSIONS D'AUDIT FISCAL,
DEMARCHE ET LIMITES
Dans ce qui va suivre, nous allons faire une présentation des diversités de
mission d'audit fiscal, par la suite, il sera question de présenter la démarche
qui est sienne et enfin nous montrerons ses limites.

2.1 La diversité des missions d'audit fiscal

Il importe de rappeler d'abord que les dirigeants de l'entreprise ne sont pas


les seuls prescripteurs d'une mission d'audit fiscal. Cette préoccupation
s'étend non seulement aux autres membres de l'entreprise mais aussi à
des interlocuteurs ou partenaires extérieurs à l'entreprise qui peuvent
représenter des prescripteurs potentiels de l'audit fiscal. Cette diversité des
prescripteurs potentiels de l'audit fiscal et son corollaire la multitude des
préoccupations, des attentes et des besoins de ceux-ci font qu'il ne peut y
avoir uniformité des missions de contrôle de la régularité. Mieux encore,
cette diversité des besoins peut être relevée au sein d'une même catégorie
de prescripteurs.

Pour ne donner que l'exemple des dirigeants d'entreprises, on peut dire que
le dirigeant d'une entreprise dont les opérations dépassent les frontières
nationales n'aura pas les mêmes attentes en matière d'audit fiscal que celui
d'une entreprise qui n'effectue que des opérations sur le territoire national.

Il est cependant permis d'observer que les missions d'audit fiscal se


définissent avec une certaine constance par rapport à quatre éléments qui
sont les objectifs de la mission, l'importance de la période sur laquelle porte
la mission, l'étendue de l'activité de l'entreprise concernée par la mission et
la variété des impôts concernés par la mission.

2.1.1 La diversité des objectifs du contrôle de régularité

En matière de contrôle de la régularité, CHADEFAUX (2006) distingue deux


niveaux d'objectifs18(*) :

- Tout d'abord les objectifs «limités» lorsque le prescripteur recherche avant


toute chose une information sur l'existence d'irrégularités fiscales et, le cas
échéant, sur l'ampleur du risque correspondant. C'est une photographie ou
Lm constat de la situation fiscale de l'entreprise dont a besoin le
prescripteur. Ce type d'objectifs peut être recherché, par exemple, par un
commissaire aux comptes, un établissement de crédit ou même de futurs
associés ;

- Les objectifs de la mission peuvent être développés lorsque, au delà du


constat sur la nature et l'importance des erreurs fiscales, le prescripteur
souhaite adopter un comportement plus actif en ayant des indications sur la
possibilité de réduire le risque ainsi décelé, ou de minimiser les facteurs
d'irrégularités, les sources de risque.

Autrement dit, au delà de la description des principales irrégularités


relevées, le dirigeant d'entreprise (prescripteur) demandera à l'auditeur de
lui indiquer ce qui dans les méthodes, les procédures ou l'organisation peut
être source d'irrégularités ou encore, s'il y a possibilité de rectifier les
erreurs constatées.

La diversité des missions d'audit fiscal ne se restreint cependant pas à une


simple alternative sur l'importance des objectifs de la mission. Elle s'illustre
également sur l'étendue variable de la période sur laquelle porte la mission
d'audit.
* 18 CHADEFAUX M. et ROSSIGNOL J.L. « La performance fiscale des entreprises », Revue du Droit Fiscal
n°335, 27 juillet 2006, p.40.

2.1.2 Périodes soumises au contrôle de régularité

La recherche de la sécurité fiscale passe par le contrôle de l'aptitude de


l'entreprise à se confronter à la législation fiscale. Pour ce faire, le
prescripteur doit définir l'étendue dans le temps de l'information sur laquelle
il souhaite obtenir l'avis de l'auditeur. Cette étendue varie d'une mission à
l'autre et elle est très influencée par le caractère ponctuel ou périodique que
revêt l'intervention des auditeurs fiscaux.

Une mission d'audit périodique présente un avantage particulier. En effet


les vérifications opérées par l'administration fiscale, bien qu'elles soient
potentielles peuvent porter, lorsqu'elles se produisent, sur toute la période
non prescrite (quatre exercices). Il en résulte que des redressements qui
concernent la première année de la période non prescrite supportent des
majorations de retard sur toute cette période. Par conséquent, plus
l'intervalle de temps séparant deux missions contractuelles est important,
plus le risque d'accumulation des erreurs est grand et plus le coût financier
inhérent au contrôle fiscal risque d'être lourd. Cela signifie que le recours
plus fréquent à l'audit fiscal, en limitant la période non pré vérifié
contractuellement, réduit le risque et optimise le coût financier de
l'entreprise.

Un autre avantage de la répétition des missions de contrôle de la régularité


est qu'elle permet d'accélérer progressivement les travaux et les étapes de
contrôle tout en les rendant plus performants. En effet, si la première
intervention doit conduire à un examen approfondi du traitement de la
fiscalité au sein de l'entreprise, elle constitue, pour les auditeurs une
occasion d'acquérir une connaissance générale de l'entité, de déceler les
anomalies fréquentes et de proposer, éventuellement, aux dirigeants les
mesures correctives qui s'imposent. La mise en place de nouvelles
sécurités, de nouvelles procédures au fil des missions doit contribuer à
minimiser graduellement les facteurs d'irrégularités. Le coût de la mission
doit baisser en conséquence et l'attention des auditeurs peut
progressivement se porter sur d'autres questions notamment l'examen des
aspects liés au contrôle de l'efficacité fiscale de l'entreprise.

Par contre si l'intervention est ponctuelle, l'étendue dans le temps de


l'information à vérifier sera fonction des attentes du prescripteur. Si celui-ci
envisage d'opérer dans l'entreprise une vérification fiscale simulée à l'image
de ce qui peut se passer lors d'un éventuel contrôle fiscal, l'auditeur devra
réaliser son travail sur l'ensemble de la période non prescrite.

En toute hypothèse, une fois on détermine la période sur laquelle


s'exercera la mission d'audit, il faut définir le type d'information à contrôler.

2.1.3 Activités soumises au contrôle de régularité

La régularité fiscale peut s'apprécier à différents niveaux. Ainsi, en cas de


vérification fiscale simulée, le prescripteur peut soumettre l'entreprise dans
son ensemble à un contrôle contractuel de la régularité comme il peut le
faire pour un groupe d'entreprises.

De même, si l'entreprise a une activité internationale, il est possible


d'envisager un audit de régularité des affaires internationales. L'objectif
étant la recherche et l'évaluation du risque fiscal inhérent à l'absence de
conformité aux règles de fiscalité internationale.

Il est à souligner que les deux critères précédents (contrôle d'une entreprise
ou d'un groupe, des opérations nationales ou internationales) peuvent
aisément être combinés.

C'est le cas par exemple où l'on procède à un contrôle de régularité des


opérations internationales des filiales d'un groupe. L'ampleur d'une telle
mission nécessite, évidemment, de la part du cabinet d'audit des moyens
relativement conséquents.

Dans d'autres situations en revanche, le contrôle de régularité peut porter


exclusivement sur des opérations spécifiques. Ce sont généralement des
opérations dont le suivi comptable et fiscal n'est pas toujours facile pour
l'entreprise et qui constituent pour elle des sources de risque fiscal. Ainsi
deux sociétés qui fusionnent peuvent désirer s'assurer de la validité et de la
régularité fiscale de l'opération de fusion.

Dans le même sens, il faut préciser que la périodicité des missions d'audit
peut aisément favoriser un travail qui consiste à contrôler successivement
des familles d'opérations. Une première mission peut être consacrée, par
exemple, au contrôle de la régularité fiscale des opérations portant sur les
immobilisations, une deuxième mission peut porter sur les stocks et ainsi
de suite.

La nature des missions d'audit fiscal peut donc varier selon l'importance de
l'information soumise au contrôle, elle peut aussi dépendre de la variété
des impôts sur lesquelles portes la mission.
2.1.4 Impôts soumis au contrôle de régularité

L'entreprise quelle que soit sa taille, quelque soit son secteur d'activité est
soumise à plusieurs impôts et taxes (impôt sur les sociétés, TVA, Patente,
IRPP sur salaires ...). Une mission d'audit fiscal peut porter sur l'ensemble
des impôts et taxes auxquels l'entreprise est soumise comme elle peut
porter sur un impôt bien déterminé.

Dans ce dernier cas, le choix d'une telle mission s'explique généralement


de trois façons :

- En premier lieu, le droit fiscal soumet certaines opérations ou certaines


activités à des dispositions ou régimes particuliers au regard de tel ou tel
impôt.

Ainsi lors d'un contrôle contractuel de la régularité fiscale d'une opération


de fusion, une société (absorbante) concernée par l'application du régime
de faveur souhaitera en priorité savoir si elle respecte ou non les
dispositions édictées par le texte de loi sur l'IS pour bénéficier du régime de
faveur.

- Ensuite, l'entreprise peut elle même avoir des soupçons sur ses propres
faiblesses sur le plan fiscal et souhaiter bénéficier d'un contrôle approfondi
sur un impôt donné pour confirmer ou infirmer ces soupçons et étendre, le
cas échéant, la mission aux autres impôts.

- Enfin, l'éventuelle périodicité des missions d'audit fiscal peut permettre à


chaque fois de faire la synthèse sur la situation fiscale de l'entreprise au
regard de tel ou tel impôt.

2.2 Démarche de l'audit fiscal

Toute mission d'audit, quelle qu'en soit la nature, suppose une démarche
permettant d'attendre son objectif avec le maximum de sécurité et en
utilisant les moyens nécessaires de façon optimale.

Cependant, la nature des missions d'audit fiscal et la diversité des objectifs


qui peuvent être poursuivis interdisent la définition d'une méthodologie
standard applicable à toutes les missions d'audit fiscal. Ainsi la démarche
générale de l'auditeur fiscal pourrait se baser sur 5 étapes fondamentales :

- Phase préliminaire ;

- Prise de connaissance générale ;


- Evaluation du contrôle interne ;

- Contrôle des opérations à caractère fiscal ;

- Rapport.

2.2.1 Phase préliminaire

Préalablement à l'acceptation de la mission d'audit fiscal, l'auditeur doit


entreprendre un diagnostic qui a pour objectif de savoir si ladite mission est
possible, dans quels délais et quel coût?

Par suite à l'acceptation de la mission, un document appelé `lettre de


mission est établie. La lettre de mission comprend :

- Les obligations réciproques des parties ;

- Les objectifs de la mission ;

- L'étendue des travaux à réaliser (exercices à auditer) ;

- Les impôts et taxes concernés par la mission ;

- Le délai d'exécution de la mission ;

- Le montant de rémunération de la mission.

2.2.2 Prise de connaissance générale

Selon la norme ISA 315 : « l'auditeur doit avoir une connaissance suffisante
des activités de l'entité afin d'identifier et de comprendre les événements,
opérations et pratiques de l'entité qui, d'après son jugement, peuvent avoir
une incidence significative sur les états financiers, sur son examen ou sur
le rapport d'audit ».

Selon cette norme l'auditeur doit obtenir une compréhension suffisante de


l'entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne, afin
d'identifier et d'évaluer les risques d'anomalies significatives dans les états
financiers, qu'ils soient dus à la fraude ou à l'erreur, et pour concevoir et
exécuter d'autres procédures d'audit19(*).

La connaissance de l'entreprise comprend la compréhension de


l'environnement dans lequel elle se situe ainsi que l'identification des
spécificités de l'entreprise. Cette connaissance a pour fonction de déceler
les risques principaux auxquels est soumise l'entreprise20(*).
La prise de connaissance permet de collecter les informations générales
sur l'entité et son environnement. Elle permet à l'auditeur de s'imprégner
des spécificités fiscales de l'entreprise et d'obtenir de cette façon de
précieuses indications sur l'orientation future de ses travaux.

Cependant, la prise de connaissance générale est d'intérêt particulier dans


la mission d'audit fiscal et ce afin de dégager les spécificités de l'entité et
préparer par conséquent le dossier permanent composé par les différents
dossiers.
* 19 HAMZAOUI M. (2008), «Audit», 2ème édition, Editions Pearson Educative France, p. 44.

* 20 PIGE B. (2008), «  gouvernance, contrôle et audit des organisations », Editions ECONOMICA, p. 78.

2.2.2.1 Intérêt de la prise de connaissance

Cette étape est d'autant plus importante quand il s'agit d'une première
intervention. Elle permet à l'auditeur d'assimiler le contexte externe de
l'entreprise : contexte juridique, environnement économique, environnement
social entre autres. Et interne : l'activité et l'organisation générale de
l'entreprise.

Cette première phase constitue un préalable nécessaire pour l'orientation


efficace des travaux sur les zones de risque les plus saillantes. Elle
présente, dans sa consistance, les mêmes caractéristiques que dans la
démarche de l'audit financier et comptable. Elle se base sur l'approche ci-
après :

- L'identification des aspects significatifs au regard de la fiscalité qui


caractérisent les activités de l'entreprise, son environnement législatif et
réglementaire, sa structure d'exploitation, ses liens économiques avec
d'autres entités nationales-groupe ou hors groupe et internationales.
L'objectif de cette étape est de recenser tous les aspects qui méritent une
attention particulière de la part de l'auditeur fiscal en considération du
risque fiscal significatif qui peut caractériser ces aspects et qui ont trait pour
l'essentiel aux domaines suivants :

ü Situation juridique de l'entreprise et son appartenance éventuelle à un


groupe ;

ü Nature d'activité, lieux et modes d'exercice ;

ü Réglementation fiscale et sectorielle applicable ;

ü Principaux contrats structurant les activités de l'entreprise ;


ü Mode d'organisation générale ;

ü Implantations géographiques qui peuvent avoir des incidences fiscales au


niveau de l'application des conventions internationales ;

ü La répartition du capital social et l'éventuelle appartenance de la société à


un groupe ;

ü L'étude des effectifs ;

ü Le passé fiscal de l'entreprise ;

ü La situation financière de l'entreprise ;

ü Le profil des dirigeants ;

ü Les statuts, PV de l'assemblée des actionnaires et du conseil


d'administration ;

ü Lecture des rapports des autres auditeurs.

- L'appréciation globale de l'organisation et du contrôle interne afin de se


faire une idée sur les zones de risque les plus significatives qui peuvent
remettre en cause :

ü L'exhaustivité des opérations enregistrées par rapport à celles traitées ;

ü La réalité et l'appartenance à la société de ces opérations, ainsi que leur


bonne justification, évaluation et inscription dans la bonne période.

L'auditeur fiscal dispose d'une panoplie de techniques qui permettent


d'appréhender la connaissance recherchée. Les plus essentielles sont :

- Entretiens avec les dirigeants et responsables comptables et


financiers : le but de ces entretiens est d'appréhender toutes les décisions
prises par le management et susceptibles d'engendrer un traitement
spécifique en matière fiscale ;

- L'analyse de la documentation interne et externe : elle a pour objectif


de compléter le recensement et de justifier les opérations significatives qui
génèrent un traitement fiscal spécifique ; le réviseur s'informant en
particulier sur les choix fiscaux pris par la société et leur évolution, ainsi que
sur leurs références légales ou conventionnelles qui le permettent.

- L'examen analytique : il vise, pour l'essentiel, l'examen des tendances,


dans le temps, pour faire ressortir ainsi bien les anomalies que les
changements de décisions et choix, aussi bien au niveau de la gestion du
patrimoine que de l'exploitation de l'entreprise.

La synthèse de ces premiers travaux conduit à établir une liste des risques
potentiels les plus importants et, en corollaire, à cibler les travaux de
contrôle nécessaires à effectuer sur la comptabilité, le suivi des obligations
légales et la détermination du résultat fiscal pour évaluer concrètement les
risques.

Elle met en relief les spécificités de l'entité ainsi que les éventuels
problèmes, risques ou failles pour orienter ses investigations et recueillir
par la suite des éléments de compréhension pour formuler son opinion qui
devrait être basée sur les éléments probants.

- Eléments de compréhension : Ces éléments sont de nature à


familiariser l'auditeur aux spécificités de l'entité pour qu'il puisse en tracer
les ordres de grandeurs auxquels il serait affronté. Ils lui sensibilisent sur la
significativité d'une telle erreur et donc fixer son seuil de signification.
Cependant, ils ne se contentent pas à une compréhension de
l'environnement interne mais aussi de l'environnement externe qui place
l'entreprise dans son secteur d'activité et l'apprécie vis-à-vis de ses
concurrents.

- Eléments de preuve : Plusieurs situations peuvent nécessiter un apport


de justification vue les incohérences décelées entre la comptabilité et la
fiscalité. Ces éléments justificatifs sont principalement liés à des situations
risquées ou à des anomalies qu'il convient d'ergoter au niveau de son
rapport général.

2.2.2.2 Préparation des différents dossiers

La prise de connaissance générale est une première étape du processus


d'audit fiscal qui débouche sur l'établissement de plusieurs dossiers qui
cernent des recueillis sur l'entreprise dans des différents domaines. Nous
allons citer à titre d'exemple les dossiers suivants :

- Les informations générales : se sont des informations qui concernent


l'historique de l'entreprise, la dénomination sociale, son capital, son objet
social, ses statuts, ses implantations pour ne citer que celles-ci ;

- Les informations juridiques : informations se rapportant au statut


juridique de l'entité (SA, SARL, SNC...), les procès verbaux des assemblés
général pour ne citer que celles-ci ;
- Les informations comptables et financières : le manuel comptable, le
rapport d'audit interne, les états financiers ;

- Les informations opérationnelles : la nature de milieu du travail


(informatisé, manuel), les méthodes utilisés (travail à la chaîne, production
à la pièce...) dont des informations fiscales peuvent y figurer ;

- Les informations relatives au secteur d'activité : régime d'imposition


en tant que personnes physiques ou personnes morales ; les produits
commercialisés à quel taux de TVA (0%, 19,25%) ; les autres impôts et
cotisations spécifiques au secteur ;

- Les informations sur les avantages fiscaux : elles portent sur des
dispositions spécifiques à quelques entreprises faisant l'objet d'une
incitation de la part de l'Etat comme par exemple le régime suspensif en
matière de TVA ;

- Informations sur les principales conventions : c'est essentiellement


pour évaluer les incidences fiscales de ces conventions telles que la
location (l'enregistrement du contrat a été réalisé sur la base du montant de
location annuel, semestriel, mensuel...), le leasing, les cessions
d'immobilisations.

L'élaboration de ces différents dossiers constituera le dossier permanent


qui servirait à l'auditeur dans ses prochaines investigations. Il est à noter
que l'auditeur pourra s'en servir des dossiers déjà préparés et donc l'audit
comptable et financier participe en tant que source d'informations et d'appui
à la mission d'audit fiscal. Le déroulement de cette phase pourrait
amplement être facilité par l'existence de différentes missions d'audit dont
les conclusions constitueront une aide précieuse pour l'auditeur fiscal.

De ce fait, la phase de prise de connaissance est très importante et


nécessite une attention particulière de l'auditeur fiscal, du moment qu'elle
va conditionner la planification de toute la mission et le volume des travaux
devant être effectués.

2.2.3 Evaluation du contrôle interne

Après avoir procédé à une prise de connaissance générale de l'entreprise,


l'auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de
l'entreprise.

 Le contrôle interne est un processus qui vise à assurer la maîtrise de


l'entreprise. Son objectif est de prévenir les erreurs et les fraudes, de
protéger l'intégrité des biens et des ressources, d'assurer une gestion
rationnelle et un enregistrement correct des opérations21(*).

Le contrôle est un outil de réduction des risques ; l'identification et la


réduction des risques se réalisent grâce à la mise en place de procédures
de contrôle interne22(*).

D'une façon générale, le contrôle interne contribue à la maîtrise des


activités, à l'efficacité des opérations et à l'utilisation efficiente de ses
ressources d'une entreprise. En contribuant à prévenir et maîtriser les
risques de ne pas atteindre les objectifs que s'est fixée la société, le
dispositif de contrôle interne joue un rôle clé dans la conduite et le pilotage
de ses différentes activités.

Sur le plan fiscal, il s'agit d'une évaluation du contrôle interne qui permet
d'assurer la sincérité, la fiabilité des informations enregistrées et la qualité
de la comptabilité. L'auditeur fiscal va opérer la même démarche d'un
auditeur comptable, mais ses travaux seront axés sur le traitement des
opérations fiscales uniquement.

Cette évaluation prend deux aspects, l'une spécifique à la régularité et


l'autre à l'efficacité.

2.2.3.1 L'évaluation du contrôle interne spécifique à la régularité


fiscale

L'évaluation générale du contrôle interne, reste insuffisante dans le cadre


d'une mission d'audit fiscal et l'auditeur fiscal doit absolument avoir recours
à une autre évaluation spécifique au domaine fiscale.

L'auditeur fiscal, est donc amené à centrer ses contrôles sur la fonction
fiscale au sein de l'entreprise et étudier en particulier le mode de traitement
réservé aux problèmes fiscaux au sein de l'entreprise auditée.

Les recherches de l'auditeur peuvent ainsi porter sur les moyens, les
méthodes et les conditions suivantes :

- Les moyens matériels et humains dont dispose l'entreprise pour


appréhender des questions fiscales : l'auditeur fiscal va s'interroger sur
l'existence d'un service fiscal, son organisation et sa position dans
l'organigramme de l'entreprise et il doit savoir si l'entreprise recours à un ou
plusieurs conseillers externes ;

- Les méthodes de traitement des questions fiscales : l'auditeur peut


observer les conditions d'établissement des différentes déclarations fiscales
en s'assurant qu'elles sont revues par une personne autre que celle qui les
a établies tant au niveau du respect des règles fiscales qu'au niveau de
l'exactitude arithmétique et étudie les procédures d'envoi de déclarations
fiscales, de vérifications et de contrôles utilisés par l'entreprise ;

- Les conditions dans lesquelles sont effectués les versements au


trésor : l'auditeur peut contrôler les conditions dans lesquelles sont
effectués les versements. Il peut aussi étudier les relations entre les
responsables fiscaux et les responsables de la trésorerie et contrôler la
concordance entre les sommes dues par l'entreprise et le montant
effectivement acquitté.
* 21 GRAND B. & VERDALLE B. (2006), « Audit comptable et financier 2ème  édition », Editions ECONOMICA, p.
34.

* 22 PIGE B. (2003), « Audit et contrôle interne  2ème édition », édition Ems MANAGEMENT & SOCIETE, p. 146.

2.2.3.2 L'évaluation du contrôle interne spécifique à l'efficacité


fiscale

Cette évaluation ne peut intervenir qu'après une évaluation du contrôle


interne spécifique à la régularité fiscale.

Ainsi, l'auditeur doit se fonder sur les différents travaux réalisés lors du
contrôle de la régularité pour analyser les moyens mis en place au sein de
l'entreprise pour capter l'information fiscale, puis inspecter le mode de
traitement de cette information.

Cet aspect de la démarche est centré sur l'analyse des conditions et du


mode de traitement des questions fiscales à l'intérieur de l'entreprise.
Reste, toutefois que les contrôles prennent ici une coloration plus marquée
sur les aspects de la gestion fiscale.

Pour capter l'information fiscale spécifique à l'efficacité, l'auditeur doit


collecter des informations sur l'exercice ou l'absence du service fiscal, sur
des différentes personnes chargées des problèmes fiscaux à l'intérieur
comme à l'extérieur ou encore sur la documentation utilisée.

Donc, dans le cadre de l'efficacité, l'auditeur doit s'interroger sur le niveau


de compétence des responsables des questions fiscales dans les
différentes disciplines de gestion ainsi que sur leur propre conception de la
gestion fiscale.

L'auditeur fiscal évalue à travers les outils traditionnels de l'audit, l'existence


ou l'absence de définition des taches, des objectifs et directives de travaux
fixés au service fiscal ou à défaut aux personnes chargées des questions
fiscales.

Il aura de même intérêt à évaluer la répartition du temps de travail des


personnes responsables des problèmes fiscaux, afin de déterminer la part
réellement consacrée aux travaux d'études, de conseil ou de formation, par
opposition aux taches déclaratives contentieuses ou autres. L'auditeur doit
déterminer, surtout, le degré de prise en compte des questions d'efficacité
fiscale.

Cependant, l'auditeur devra aussi se pencher sur les risques liés aux
opérations comptables du moment tel que le non-respect des règles
comptables dans le fond et la forme, peut être sanctionné par
l'administration fiscale en cas de contrôle. Le diagnostic du système de
contrôle interne fiscal peut suivre les étapes suivantes :

- Description du système : la description est importante dans le sens


qu'elle va permettre à l'auditeur fiscal de comprendre le système ainsi que
les mesures de sécurité mises en place par l'entreprise. Dans ce sens,
l'auditeur devra examiner les procédures écrites de l'entreprise et procéder
à des entretiens avec le personnel. Il pourra aussi exploiter les dossiers et
les conclusions des auditeurs externes/internes du moment qu'ils ont
forcément effectué une évaluation du contrôle interne de l'entreprise
auparavant ;

- Autres vérifications : durant cette phase, l'auditeur fiscal va tester


quelques procédures telles qu'elles sont décrites par l'entreprise pour
vérifier que la pratique correspond bien aux procédures écrites. A titre
d'exemple, l'auditeur peut tester la procédure de facturation pour bien
vérifier que toutes les opérations de ventes sont bien enregistrées
comptablement et bien traitées fiscalement.

D'autres vérifications peuvent être opérées par l'auditeur fiscal pour


contrôler l'aptitude des mesures de sécurité mises en place par l'entreprise
à limiter le risque fiscal.

La phase d'évaluation du système de contrôle interne fiscal, s'achèvera par


une note de synthèse sur les forces et les faiblesses du système afin
d'orienter les travaux de la phase suivante. La note peut comprendre aussi
des recommandations pour améliorer le système actuel.

- Evaluation des spécificités fiscales : relever les « avantages fiscaux »


dont l'entreprise a bénéficié ou aurait pu bénéficier.

2.2.3.3 Les documents soumis au contrôle de l'auditeur fiscal


Les principaux documents qui doivent être mis à la disposition de l'auditeur
fiscal sont les suivants :

- Les déclarations fiscales d'impôt sur les sociétés, de la TVA, de l'impôt sur
les revenus salariaux et des retenues à la source pour les exercices non
prescrits ;

- Les documents comptables (factures d'achat et de vente, relevés


bancaires et autres) ;

- Les journaux, balances et grands livres comptables ;

- Les fichiers des immobilisations ;

- Les correspondances avec l'Administration Fiscale.

2.2.3.4 Programme de travail

Les phases précédentes vont permettre à l'auditeur de déterminer,


conditionner l'étendue des contrôles à opérer. L'auditeur aura à matérialiser
l'étendue des travaux à effectuer sur un écrit appelé programme de travail,
qui peut comprendre les indications suivantes :

- Libellé des opérations soumises aux contrôles ;

- Le nom du collaborateur chargé de chaque contrôle ;

- Le temps prévu par contrôle ;

- Les observations.

2.2.4. Contrôle des opérations à caractère fiscal

Le rapprochement entre la connaissance acquise de l'entreprise lors des


phases précédentes ainsi que l'évaluation des forces et faiblesses du
contrôle interne permettra à l'auditeur fiscal de définir l'étendue des
contrôles à opérer. Ces contrôles dépendront de la nature et des objectifs
de la mission et peuvent être selon le cas axés essentiellement :

- Sur le respect des règles fiscales dans le cadre du contrôle de la


régularité fiscale ;

- Sur l'évaluation des choix fiscaux opérés par l'entreprise dans le cadre de
l'audit de l'efficacité de la gestion fiscale.
Le contrôle de la régularité fiscale peut se faire à l'aide des techniques
suivantes :

- Le questionnaire d'audit fiscal ;

- Les contrôles complémentaires portant sur le respect des règles de forme


et la cohérence.

2.2.5. Rapport d'audit fiscal

Le rapport d'audit matérialise le travail des auditeurs. Il analyse une


situation, mais met prioritairement l'accent sur les dysfonctionnements, pour
faire développer des actions de progrès, sans omettre d'évoquer les points
forts. Il contient des recommandations qui ne sont pas des critiques et
n'impliquent pas de faute : c'est une amélioration proposée au responsable
habilité à mener l'action23(*).

Le rapport d'audit fiscal est un document dans lequel seront consignées la


synthèse et les conclusions des travaux de l'auditeur. Compte tenu du fait
que la mission d'audit fiscal n'obéit pas à des normes prédéterminées, la
forme et le contenu du rapport devront prendre en considération les
remarques suivantes :

- Les parties disposent d'une marge de liberté pour fixer la forme et le


contenu du rapport ;

- Certaines caractéristiques doivent cependant être prévues par des


parties. Au niveau de l'audit fiscal, les conclusions peuvent être
communiquées au client sous deux formes distinctes :

ü Le rapport d'audit fiscal qui dresse le constat de la situation fiscale de


l'entreprise ;

ü Le rapport de recommandations qui devrait préconiser des actions en vue


de guérir ou de prévenir les risques relevés ; ce rapport qui est facultatif
dans le cadre d'une mission d'audit comptable, devrait logiquement
constituer un élément important de la mission. En effet, compte tenu de la
nature de la mission d'audit fiscal, l'ultime préoccupation devrait
normalement consister à disposer des moyens et actions nécessaires à
réduire le risque fiscal.
* 23 CHICK, VERA & BOURROUILH-PAREGE (2010), « Audit interne et référentiel de risques », Editions
DUNOD, p. 138.

2.3. Les limites de l'audit fiscal


L'importance, la complexité et l'instabilité de la législation fiscale génèrent
de plus en plus des risques. La fiscalité est perçue comme une contrainte
dont la maîtrise est difficile. Or, il n'est pas toujours possible, compte tenu
des conditions du contrôle et du caractère ponctuel de la mission d'audit
fiscal d'opérer tous les contrôles qui seraient nécessaires. De même, dans
certains cas, l'irrégularité est beaucoup plus délicate à apprécier, ce qui
rend difficile de déterminer l'ampleur du risque et des sanctions auxquelles
s'expose l'entreprise en conséquence.

2.3.1. Limites liées à la contrainte du temps de la mission

L'auditeur fiscal n'est pas présent en permanence dans l'entreprise.


Lorsqu'il intervient dans l'entreprise, c'est pour une période de temps limité,
selon un calendrier préétabli avec l'entité auditée.

L'intervention de l'auditeur est ainsi limitée dans le temps, ce qui a pour


effet de proscrire une revue exhaustive de tous les facteurs de risque.

En s'inspirant de la démarche d'audit financier, l'auditeur fiscal ne peut


procéder qu'à une estimation en ayant recours aux sondages. Ainsi de
nombreux aspects du contrôle de la régularité fiscale ne peuvent
déboucher que sur une opinion émise en fonction d'un certain degré de
probabilité, l'auditeur doit effectuer des tests lui permettant d'acquérir une
conviction et non une certitude.

Lorsque la mission d'audit fiscal est menée dans une société auditée qui
suscite des risques liés aux transactions élevés, il importe que dans la lettre
de mission, le problème de la contrainte du temps soit clairement évoqué.

Il serait vain, dès lors, d'attendre de l'auditeur des conclusions en tous


points semblables à celles d'un vérificateur de l'administration.

Les personnes intéressées par l'audit fiscal doivent être pleinement


conscient de cet aspect par la mention au niveau de la lettre de mission
que l'auditeur fiscal n'a qu'une obligation de moyens et non de résultat du
fait de l'impossibilité de se livrer à des contrôles exhaustifs. Toutefois,
l'obligation de résultat peut être retenue dans le cadre de missions
beaucoup plus spécifiques et très techniques : contrôle d'échéancier fiscal,
vérification d'amortissement.

La mission d'audit fiscal ne peut être considérée comme une garantie et, en
cas de vérification fiscale ultérieure, à se reposer sur les conclusions de
l'audit fiscal en mettant en cause la responsabilité systématique de
l'auditeur fiscal s'il apparaît un décalage entre les irrégularités découvertes
par le contrôleur fiscal et celles relevées préalablement dans le cadre d'un
audit fiscal.

En effet, la responsabilité de l'auditeur fiscal ne pourrait pas être mise en


cause s'il a mis en oeuvre toutes les diligences nécessaires pour
l'accomplissement de sa mission d'audit fiscal. Du fait que la mission d'audit
fiscal est placée dans le cadre d'une mission de conseil, l'auditeur fiscal n'a
qu'une obligation de moyens et non de résultat à l'exception de certaines
particularités spécifiques et très techniques.

2.3.2. Les limites liées à la délicate appréciation du risque fiscal

Lorsque les règles sont précises, qu'elles portent sur des obligations de
forme ou même de délai, leur contrôle ne soulève aucune difficulté.

Dans d'autres cas en revanche, la généralité du texte, l'évolution continue


de la législation fiscale et, en conséquence, sa complexité compromet la
possibilité de définir un ensemble de critères objectifs permettant de
caractériser l'irrégularité ou l'absence d'irrégularité.

En effet, le caractère régulier ou irrégulier au regard du droit fiscal est alors


partiellement fonction de l'appréciation du vérificateur ou de l'auditeur fiscal.
La détermination du pourcentage au-delà duquel l'entreprise franchit le pas
qui sépare la légalité de l'illégalité est une affaire d'appréciation, relève du
jugement personnel du vérificateur ou de l'auditeur fiscal.

L'auditeur fiscal peut au plus y déceler une zone de risque et attirer


l'attention de l'entité auditée sur l'existence d'une source possible de
redressement, sauf cas particulièrement significatifs, il lui est difficile
d'émettre un avis définitif.

L'auditeur fiscal n'a pas de pouvoir pour sonder la conscience, ou parier sur
la psychologie d'un vérificateur fiscal.

En définitive, force est de constater que la pluralité des prescripteurs et la


diversité de leurs attentes et de leurs préoccupations conduisent à un
éventail des missions d'audit fiscal très étendu. Cet audit fiscal qui revêt
une importance particulière dans la mesure où il constitue une pièce
maîtresse dans l'élaboration du diagnostic fiscal de l'entreprise.

En effet, pour une entreprise en difficulté soucieuse d'élaborer un plan de


redressement, il est primordial de rechercher si les efforts qu'elle envisage
de déployer ne risquent pas d'être remis en cause par l'apparition d'un
risque fiscal. Or le fait de négliger les tâches administratives et juridiques
ne peut que contribuer à l'installation du risque fiscal. Là aussi, l'audit fiscal
se révèle un outil incontournable pour éviter une déperdition des efforts
fournis pour assurer la croissance de l'entreprise.

Le contrôle contractuel de la régularité dans le cadre d'une mission d'audit


fiscal se veut ainsi, pour reprendre les termes de CHADEFAUX (1987)
(Président du jury national du diplôme d'expertise comptable en France
depuis 2010), à la fois pathologique et préventif. Il est pathologique en ce
sens qu'il porte sur une situation passée. En matière fiscale, un contrôle
effectué sur une situation passée ne constitue pas vraiment un handicap.
En effet le contrôle exercé par l'administration fiscale, qui est la source du
risque, repose lui même sur l'examen d'une situation passée. En outre, les
contrôles à posteriori ont le mérite de mettre en lumière des irrégularités
que l'entreprise est encore en mesure de rectifier, sans préjudice de
sanctions. Même si dans certains cas, il n'est plus possible de réparer les
erreurs commises, il est utile pour l'entreprise de repérer ces erreurs ne
serait ce que pour pouvoir se préparer au contrôle fiscal et réfléchir sur les
éléments de défense qu'il pourra invoquer.

Par ailleurs, l'audit fiscal constitue un moyen donné à l'entreprise et à ses


partenaires de ne plus laisser à l'administration le privilège de détenir la
vérité fiscale de l'entreprise parce qu'en dehors du contrôle fiscal diligenté
par l'administration, l'audit fiscal est le seul type de mission permettant de
se renseigner sur le risque fiscal encouru par l'entreprise. En outre, l'utilité
des conclusions formulées à l'issue d'une mission d'audit fiscal dépasse
largement le cadre strictement fiscal. Les liens étroits qui existent entre
fiscalité et finance permettent aux dirigeants d'entreprises d'évaluer les
retombées financières des risques décelés par les auditeurs et de prendre
les mesures destinées à faire face à la réalisation du risque.

La notion de risque fiscal, la règle fiscale et l'audit fiscal sont des notions
étroitement liées, d'où la nécessité pour l'auditeur de les maitriser afin de
mener au mieux sa diligence.

DEUXIEME PARTIE :

PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL ET PROPOSITION D'UNE


DEMARCHE METHODIQUE

Au regard de la pluralité des textes d'origine fiscale ainsi que l'évolution


constante des règles fiscales, il devient pratiquement inéluctable pour les
entreprises camerounaises de faire recours en matière fiscale aux
spécialistes (conseils fiscaux) pour leur donner une opinion sur la situation
fiscale de leur entreprise. L'objectif recherché par les entreprises étant de
maitriser tous les risques fiscaux occasionnés par leurs activités et
d'enlever le pouvoir qu'avait l'administration de détenir seule la vérité fiscale
inhérente aux activités de l'entreprise.

Afin d'avoir une opinion sur la situation fiscale de son entreprise, la


Compagnie Africaine de Négoce (CAN) a donné mandat au cabinet
FISCALIA INTERNATIONAL de diligenter une mission d'audit fiscal en son
sein. Ladite mission a pour objectif comme toute autre mission d'audit fiscal
un contrôle de régularité et d'efficacité fiscale.

Nous avons fait une analyse critique du procédé d'audit fiscal utilisé par le
cabinet FISCALIA afin de mettre en place une démarche méthodique
recommandée par les documents théoriques en la matière. Par la suite,
nous essayerons d'adapter ses outils de collecter de données à ceux
préconisés par les normes d'audit.

En conséquence, dans un premier temps, il sera question de faire une


présentation générale du cabinet FISCALIA, structure hôte dans laquelle
nous avons effectué notre stage et par extension une brève présentation de
la Compagnie Africaine de Négoce, entité sujet de notre étude. Puis nous
ferons par la suite une analyse critique et systémique du procédé d'audit
fiscal ayant cours au sein du cabinet FISCALIA (chapitre 3). Dans un
second temps, il convient de présenter le cadre méthodologique de l'audit
fiscal et par la suite, implémenter l'amélioration du procédé en matière
d'audit au sein de FISCALIA (chapitre 4).

CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET


FISCALIA INTERNATIONAL ET MISE EN EVIDENCE DU
PROBLEME

Dans ce chapitre il sera question pour nous de faire une présentation de


l'entité dans laquelle nous avons effectué notre stage académique et par
extension nous ferons une brève présentation de la CAN sujet de notre
étude (section1). Par la suite nous ferons une analyse critique et
systémique du procédé d'audit fiscal ayant cours au sein de FISCALIA
(section2).
SECTION 1 : PRESENTATION
GENERALE DU CABINET FISCALIA
INTERNATIONAL ET DE LA
COMPAGNIE AFRICAINE DE NEGOCE
Nous ne saurions faire la présentation de l'entité dans laquelle nous avons
fait notre stage sans toutefois faire celle de l'entreprise sujet de notre étude.
C'est pourquoi nous présenterons dans un premier temps le cabinet
FISCALIA et dans un second temps le Compagnie Africaine de Négoce.

1.1. Présentation générale du cabinet FISCALIA


INTERNATIONAL

Pour mieux présenter le cabinet FISCALIA, nous exposerons premièrement


son historique et par la suite sa situation géographique afin de l'identifier.
Deuxièmement, nous décrirons les différentes activités qu'il effectue.
Troisièmement, nous étalerons son organisation structurelle et enfin nous
montrerons les différentes relations qu'il entretient avec son environnement.

1.1.1 Historique et situation géographique

1.1.1.1 Historique

FISCALIA INTERNATIONAL est un cabinet de conseil créé en 2004 par


son promoteur KAMGANG Moïse sous la forme juridique de société à
responsabilité limité (SARL) ayant pour capital social 1 000 000 FCFA. Il
est assujetti à l'IS au régime du simplifié.

Professionnel libéral, sa vocation première est de se mettre au service des


contribuables à travers la formation, l'assistance en matière comptable et
l'assistance en matière juridique et fiscale notamment en cas de contrôle
fiscal ou vérification générale de comptabilité par l'administration fiscale.

Au fil des années, le cabinet FISCALIA a su asseoir sa notoriété, fidéliser


sa clientèle et être de plus en plus compétitif dans son secteur d'activité.

Grâce à l'agrément de conseil fiscal agréé CEMAC obtenu en 2007 par son
promoteur, FISCALIA a compétence pour effectuer les différentes missions
réservées aux conseils fiscaux au Cameroun à l'instar de l'audit fiscal.
1.1.1.2 Situation géographique

Le siège social du cabinet FISCALIA est situé au 2ème étage de l'immeuble


LITTO LABO à la vallée BESSENGUE à Douala.

1.1.2 Activités

Afin de se montrer à la hauteur de ses ambitions et d'honorer la confiance


que lui porte ses clients, FISCALIA a développé une panoplie de métiers
(attendu ici comme étant l'ensemble des savoir-faire et des compétences
d'une entreprise). En effet, l'éventail des services rendu par FISCALIA peut
être scindé ainsi qu'il suit :

1.1.2.1 La formation fiscale

Le cabinet offre à toute personne désireuse une formation en fiscalité.


Cette formation se déroule au sein du cabinet.

1.1.2.2 Assistance dans le contrôle et le contentieux fiscal

Le cabinet offre ses services à tout contribuable (personne physique ou


morale) faisant l'objet d'un contrôle ou d'un contentieux avec
l'administration fiscale.

1.1.2.3 Assistance juridique, comptable et fiscale

Cette assistance revêt plusieurs formes, on a :

A. Le suivi mensuel de la comptabilité 

La comptabilité de ses clients est tenue de façon chronologique avec


centralisation à la fin du mois. Ainsi à la fin de chaque mois, le cabinet
établit un rapport mensuel d'activité qu'il transmet au client pour
appréciation.

B. L'optimisation du traitement fiscal des salaires 

Le cabinet FISCALIA assiste les entreprises dans les traitements fiscaux et


sociaux des charges de personnel. Son rôle s'étend sur :

- L'élaboration des bulletins de paie ;


- Le traitement et la tenue des DIPE (document d'information du personnel
employé) ;

- Détermination des retenues fiscales et sociales sur salaires ;

- Calcul l'indemnité de licenciement et solde de tout compte du personnel


licencié ;

- Assure la régularisation annuelle des cotisations CNPS afin de réduire les


risques latents.

C. Etablissement et Certification de la DSF 

Ici le cabinet a pour rôle de :

- Etablir des plannings d'arrêté de comptes ;

- Faire des inventaires extra comptables (de stocks, d'immobilisations, entre


autres) ;

- Faire des inventaires comptables ;

- Vérifier des soldes de comptes ;

- Confectionner des balance générale des comptes avant et après


inventaire ;

- Etablir la DSF ;

- Etablir des rapports de commissariat aux comptes ainsi que des procès
d'assemblée générale.

D. Audit Fiscal 

Le cabinet FISCALIA contrôle la bonne gestion fiscale des entreprises à


travers des missions d'audit fiscal. Ici son objectif est de faire un contrôle de
régularité fiscale et un contrôle d'efficacité fiscale afin de déceler
d'éventuels risques fiscaux et/ou d'optimiser la charge fiscale de
l'entreprise.

E. Confection de manuel de procédure 

La mise en place d'un manuel de procédure au sein des entreprises est


devenue une obligation légale avec l'avènement du droit comptable
OHADA ; qui stipule que toutes les entreprises doivent établir une
documentation décrivant les procédures d'enregistrement, de contrôle et
d'organisation comptable. Le cabinet FISCALIA propose aux entreprises la
confection de ce manuel de procédures afin que ces dernières puisse se
conformées à la réglementation. Il s'agit notamment des procédures de
ventes, d'achats, de trésorerie, pour ne citer que celles-ci.

F. Le choix des formes juridiques et des régimes fiscaux

Le cabinet FISCALIA apporte ses conseils aux entreprises désireuses avoir une forme
juridique qui correspond le mieux à ses activités.

1.1.2.4 Gestion de la récupération des crédits de TVA

Le cabinet FISCALIA aide les entreprises à déclarer leur TVA. Il possède des méthodes
appropriées pour récupérer les crédits de TVA. Ces méthodes sont les suivantes :

- Analyse des comptes de TVA ;

- Recherche des justificatifs des TVA déductibles ;

- Préparation des états de soumission à remboursement ;

- Suivi de la validité des crédits de TVA ;

- Suivi de la procédure de remboursement.

1.1.2.5 Conseil en management

Le cabinet FISCALIA apporte sa contribution dans la gestion des entreprises en leur offrant
des conseils pratiques favorables à leur bonne marche.

1.1.2.6 Conseil en développement organisationnel

A travers ses multiples conseils, le cabinet FISCALIA permet aux entreprises a mieux
s'organiser afin d'assurer une meilleur évolution.

1.1.2.7 Domiciliation fiscale et comptable

Certaines entreprises laissent la charge au cabinet FISCALIA de conserver leurs dossiers


comptables et fiscaux.

1.1.2.8 Organisation des séminaires


Le cabinet FISCALIA organise en début d'année des séminaires portant sur les innovations
que la loi des finances apporte dans le CGI pour le compte des entreprises et des particuliers.

1.1.3 Organisation structurelle

La structure correspond à l'organisation de l'entreprise, à la manière dont les services sont


administrés, dont les tâches sont fractionnées et les responsabilités partagées.

Pour mieux cerner l'organisation structurelle du cabinet FISCALIA, nous allons d'abord
présenter son organigramme pour montrer les relations hiérarchiques et fonctionnelles qui s'y
dégagent et nous présenterons succinctement les organes de gestion de celle-ci.

1.1.3.1 Organigramme

L'organisation est une représentation schématique des liens fonctionnels, organisationnels et


hiérarchiques d'une entreprise. Il sert à donner une vue d'ensemble de la répartition des postes
et fonctions au sein d'une structure. L'organigramme du cabinet FISCALIA se présente
comme suit :

Figure 1 : Organigramme du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL

Secrétariat

Département juridique & fiscal

Département comptable

Assistance juridique

Assistance fiscale

Section Grandes Entreprises

Section prestations de services

Section Entreprises industrielles

DG

Direction générale

Source : Document interne de FISCALIA

1.1.3.2 Organes de gestion et missions

précédent sommaire suivant
. La direction générale 

Organe exécutif du cabinet FISCALIA, elle comprend :

- Le Directeur Général (DG) : qui a pour missions de définir la politique du


cabinet ; d'assurer le respect et l'exécution des objectifs. Il coordonne les
activités effectuées des départements comptable et juridique et fiscal. En
plus il effectue la formation fiscale, le conseil en management, le conseil en
développement organisationnel et les séminaires ;

- Le secrétariat : administré par une secrétaire comptable, elle assure la


communication entre le DG et l'extérieur. Les missions suivantes lui sont
assignées : tenue de la comptabilité du cabinet ; gestion de la caisse ; prise
de rendez-vous ; organisation et la participation aux réunions ainsi que la
rédaction des comptes-rendus ; le traitement de texte ; la gestion du
courrier et des appels téléphoniques.

B. Le département comptable 

Coordonné par le DG, il a à sa tête un Chef Comptable qui travaille en


collaboration avec des stagiaires académiques et professionnels. Il assure
l'assistance comptable des diverses entreprises du portefeuille clients du
cabinet. Il existe des subdivisions en son sein qui sont fonction de l'activité
exercée par l'entreprise cliente. Les activités suivantes sont exercées en
son sein : assistance comptable et domiciliation comptable.

C. Le département juridique et fiscal 

Coordonné par le DG, ce département est dirigé par le responsable du


département comptable assisté des stagiaires académiques et
professionnels. Il est chargé de la gestion des affaires juridiques et des
contentieux rencontrés avec le fisc. Les activités suivantes sont exercées
en son sein : assistance dans le contrôle et contentieux fiscal, audit fiscal,
domiciliation fiscale, assistance fiscale et assistance juridique, récupération
des crédits de TVA, entre autres.

1.1.4 Environnement du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL

L'environnement est un réseau de relations où de nombreux centres de


décision exercent une influence favorable ou défavorable sur les activités
de l'entreprise.
Le cabinet FISCALIA étant une entreprise ne peut déroger à cette définition
de l'environnement. De ce fait, il entretien des rapports de diverse nature
avec ses différents partenaires. Comme partenaires, nous avons :

1.1.4.1 Etat 

Exerçant ses activités sur le territoire camerounais, le cabinet FISCALIA


INTERNATIONAL a des obligations envers l'Etat du Cameroun (paiement
des impôts, droits et taxes se rattachant à son activité).

1.1.4.2 Les concurrents 

Abstraction faite des cabinets internationaux (big four) qui disposent d'une
certaine notoriété sur le plan international et des moyens déployés
conséquents, le cabinet FISCALIA a pour concurrents les divers cabinets
qui effectuent leurs prestations tant dans le domaine comptable que fiscal.

1.1.4.3 Organisme social 

Dans l'optique de se conformer à la réglementation en ce qui concerne


l'embauche, le cabinet FISCALIA a immatriculé son personnel permanent à
la CNPS (caisse nationale de prévoyance sociale) et de ce fait s'acquitte
mensuellement de leurs cotisations.

1.1.4.4 La clientèle 

Le client est la personne clé dans une entreprise prestataire de service, car
à qui offrirons-nous nos services si ce n'est à ce dernier ? Le cabinet
FISCALIA a d'ailleurs plusieurs catégories de clients. Notamment les clients
permanents pour lesquels il se charge de tenir la comptabilité, offre son
assistance fiscale mais aussi de nombreuses PME aux activités variées,
ainsi que d'autres entreprises prestataires de services.

1.1.4.5 Institutions financières

Le cabinet FISCALIA entretient des relations avec elles pour assurer la


sécurité de ses fonds et faciliter ses transactions avec ses différents clients.
Ces institutions financières sont essentiellement les banques.

1.1.4.6 Fournisseurs 
Il s'agit de ceux chez qui le cabinet FISCALIA s'approvisionne. Ce sont en
général des entreprises qui commercialisent des fournitures de bureau.

Suite à cette présentation du cabinet FISCALIA, il est nécessaire de faire


une brève présentation de la Compagnie Africaine de Négoce afin de mieux
apprécier l'incidence de nos travaux au sein de cette entité.

1.2 Présentation générale de la Compagnie Africaine de Négoce


(CAN)

Pour ce qui est de la présentation de la CAN, nous exposerons


premièrement son historique et par la suite sa forme juridique.
Deuxièmement, nous évoquerons sa situation géographique.
Troisièmement, nous décrirons les différentes activités qu'elle effectue.
Quatrièmement, nous étalerons ses missions et objectifs et enfin nous
montrerons dévoilerons son organisation structurelle.

1.2.1 Historique et forme juridique

La CAN a été crée en 2011 par son associé gérant en la personne de


NGAKO Jean Bernard.

CAN est une société à responsabilité limitée (SARL) au capital de 1 million


de francs FCA ayant (01) gérant. Soumise au système comptable OHADA
(Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), elle
tient sa comptabilité selon le système normal car ayant un chiffres d'affaires
de plus de 5 milliards de francs CFA, appartenant au régime du réel et
assujettie à l'impôt sur les sociétés (IS) et la TVA. Elle présente
annuellement les états financiers tels que le bilan, le compte de résultat, le
TAFIRE (Tableau Financier des Ressources et Emplois) aux quels elle joint
un état annexé.

1.2.2 Situation géographique

Le siège social de la CAN est situé dans la ville de Douala plus


précisément en face de la station PETROLEX Bojongo.

1.2.3 Activités

Entreprise de négoce qui achète les marchandises pour la vente en l'état


c'est-à-dire sans transformation, la CAN a pour activité principale la
commercialisation des produits agroalimentaires. Cette activité consiste à
l'approvisionnement des divers produits agroalimentaires soit auprès de ses
fournisseurs locaux soit auprès des fournisseurs étrangers puis à la
commercialisation desdits produits auprès de sa clientèle. Comme activité
secondaire, elle effectue des opérations de transport pour le compte
d'autres entreprises et particuliers.

1.2.4 Missions et objectifs

Comme toute entreprise commerciale, son principal objectif reste la


réalisation des bénéfices résultant de ses investissements et ce via la
commercialisation des produits agro alimentaires, activité principale de
cette dernière. Mais il faut noter tout de même qu'occuper la place de
leader sur le marché en se faisant le maximum de clients possible reste ou
demeure un objectif que toute jeune entreprise ambitieuse comme elle se
fixe.

Pour atteindre ses objectifs, cette société s'est fixée les missions
suivantes :

- Rendre ses produits accessibles à toutes les couches sociales et ce, en


pratiquant des prix défiant toute concurrence ;

- Desservir tous les clients même ceux qui sont les plus éloignés de ses
points ventes ;

- Promouvoir son activité de transport ;

- Assurer l'épanouissement individuel à ses salariés.

1.2.5 Organisation structurelle

Pour mieux cerner l'organisation structurelle de la CAN, nous allons d'abord


présenter son organigramme pour montrer les relations hiérarchiques et
fonctionnelles qui s'y dégagent et nous présenterons succinctement les
organes de gestion de celle-ci.

1.2.5.1 Organigramme

La présentation de l'organigramme de la CAN est la suivante :

Figure 2 : Organigramme de la CAN

Directeur Général

Secrétariat
Service Comptabilité

Service Adm & RH

Service Logistique & Transport

Service Commercial

Service Information

Service Fiscalité

Direction Générale

Département Adm & Financier

Source : document interne à la CAN

1.2.5.2 Organes de gestion et leurs missions

Ici, nous allons mettre l'accent sur la présentation unique trois (03) services
appartenant au département administratif et financier compte tenu de leur
proximité des informations requises pour notre diligence d'audit fiscal.

Le département administratif et financier, organe très sensible dans une


entreprise car dispose en son sein des données relatives à la viabilité de
l'entreprise, cet organe est composé des services suivants :

A. Le service comptabilité 

Dirigé par un chef comptable, ce service assure la tenue de la comptabilité


selon les standards prévus par l'OHADA. Les diverses tâches suivantes lui
sont attribuées :

- Tri, classement, imputation et saisie des opérations comptables dans le


logiciel SAGE SAARI ;

- Vérification de la livraison et de la conformité des marchandises


commandées,  contrôle de stock, approvisionnement des agences,
inventaire comptable et extracomptable des stocks ;

- Gestion des comptes bancaires et assure l'édition mensuelle des états de


rapprochement bancaire ;
- Gestion des dossiers de crédit bancaire et crédit bail ainsi que le contrôle
du respect des conditions bancaires convenues avec institutions financières
;

- Suivi et traitement comptable des dossiers import, règlement des


fournisseurs locaux et étrangers ;

- Calcul la paie du personnel via les informations fournies par les différents


services ;

- Analyse des comptes et justification des soldes tenus par l'entreprise.

B. Le service fiscalité

Dirigé par un comptable fiscaliste, ce service s'occupe de la gestion fiscale


de l'entreprise. Il collecte les informations nécessaires au conseil fiscal pour
la défense des intérêts de l'entreprise auprès de l'administration fiscale. Elle
s'occupe des déclarations et règlements des impôts, droits et taxes
rattachées aux activités de l'entreprise. Il facilite le travail des auditeurs
fiscaux externes en réunissant toutes les informations dont ils ont besoin
pour leur mission d'audit.

C. Le service administratif et ressources humaines 

Dirigé par le responsable des ressources humaines, il pour tâche la gestion


quotidienne des ressources humaines de l'entreprise et s'occupe des
tâches telles que le recrutement du personnel, la gestion de l'effectif du
personnel, le règlement des conflits entre les employés.

Une fois, la présentation du cabinet FISCALIA et de la CAN faite, nous


allons dans la suite montrer comment le cabinet FISCALIA effectue les
missions d'audit fiscal qui lui sont confiées. Pour mieux apprécier la
démarche qu'elle utilise, nous présenterons comme exemple la mission
d'audit fiscal effectuée à la Compagnie Africaine de Négoce.

SECTION 2 : PRATIQUE DE L'AUDIT


FISCAL AU SEIN DU CABINET FISCALIA
Il sera question pour nous dans cette section de présenter la pratique de
l'audit fiscal effectuée par le cabinet FISCALIA et par la suite nous ferons
une analyse critique de ladite pratique.
2.1 Présentation de la pratique de l'audit fiscal à FISCALIA
INTERNATIONAL

Le cabinet FISCALIA est un cabinet de conseil fiscal ayant compétence


pour diligenter les missions d'audit fiscal pour le compte des personnes
physiques ou morales demandeuses. De ce fait, dans la conduite de cette
mission, elle utilise une démarche ou une approche ainsi que des outils de
collecte des données qui lui sont propres et parfois différentes de celles
préconisées ou institués par les normes d'audit.

Pour mieux apprécier le procédé d'audit fiscal ayant cours au sein du


cabinet FISCALIA, il est nécessaire que nous procédions par la restitution
de la pratique de la mission d'audit effectuée à la CAN. Comme vu plus
haut, la CAN est un client du cabinet FISCALIA avec qui celle-ci dispose
d'un contrat d'assistance fiscale.

La mission d'audit fiscal à FISCALIA commence par la réception de l'ordre


de mission et s'achève par le rapport final d'audit. Elle se décompose
comme suit :

2.1.1 Réception de la mission d'audit et sélection des auditeurs

Les demandes de mission d'audit fiscal à FISCALIA sont pour la plupart


réceptionnées par le DG. La conclusion du contrat d'audit fiscal peut être
faite soit après un entretien entre le DG et le client, soit après une
conversation téléphonique.

Le contrat signé entre la CAN et le cabinet FISCALIA inclut selon les


affirmations du DG un audit fiscal qui peut être trimestriel ou semestriel. La
période sur laquelle porte l'audit est décidée d'accord-parties entre le client
et le DG. Nos travaux à la CAN ont porté essentiellement sur le dernier
trimestre (septembre à décembre) de l'exercice 2015.

Après réception de l'avis de passage pour la mission d'audit, le DG affecte


à cette dernière les auditeurs qu'il juge compétents et disponibles pour la
diligenter. Notons que les équipes d'audit pour un même client peuvent
varier au cours d'un exercice. Pour le cas de la CAN, l'équipe qui a
effectuée la mission d'audit relatif aux trois (03) premiers trimestres est
différente de celle ayant effectuée la mission d'audit du 4ème trimestre, ceci
du fait de l'indisponibilité de certains auditeurs de la première équipe. La
deuxième équipe était constituée par nous et d'un autre auditeur fiscal.
Par la suite le DG convoque les auditeurs pour une séance de travail et leur
informe oralement des conditions de la mission. Il leur communique les
informations suivantes :

2.1.1.1 Le nom du client et le responsable avec qui l'équipe sera en


collaboration 

Pour notre cas, il s'agit de la CAN et notre équipe était en étroite


collaboration avec le responsable du service fiscal.

2.1.1.2 Le lieu où se déroulera la mission

La mission peut se faire soit chez le client soit au sein cabinet. Pour notre
cas la mission à été faite à la direction générale de la CAN sis à Bonaberi-
Bojongo ;

2.1.1.3 La date et le délai de la mission 

La date de début des travaux est fixée au 08 février 2016. Le délai de la


mission qui est fixé selon le jugement du DG et qui généralement est trop
court compte des travaux à effectuer et de ce fait ne peut être respecté.
Pour la mission à la CAN, il avait été fixé un délai d'une semaine or la
mission c'est faite sur une durée de deux (02) semaines pour ce qui de la
phase de collecte des données.

2.1.1.4 Les principaux axes de l'audit 

A la CAN, la mission consistait à :

- S'assurer du respect des obligations fiscales au titre de la période


auditée ;

- Vérifier le respect des conditions générales de déductibilité en matière de


comptabilisation des charges ;

- Examiner les incidences fiscales de l'ensemble des opérations de ventes,


d'achats ou d'acquisition d'immobilisations de biens et services avec pour
objectif de vérifier leur traitement fiscal notamment au regard des droits
d'enregistrement ou leur déductibilité fiscale;

- Vérifier la liquidation des autres impôts et taxes diverses (Précompte sur


Loyer, précompte sur ventes, retenues de 5,5%,).
2.1.2 Déroulement de la mission d'audit

Pendant la période de mission, les auditeurs doivent d'abord arrivée au


cabinet pour le décaissement des frais de transport. Il n'est pas fixé d'heure
de départ pour les locaux du client. Les auditeurs selon leur jugement
décident collectivement de l'heure de départ.

Pour le cas de la CAN, compte tenu de la distance très longue entre le


cabinet et les locaux de la CAN, nous avons décidé d'un commun accord
de fixer l'heure de départ à 08h00 pour arriver à la CAN aux environs de
10h00.

Une fois sur les lieux, après un entretien avec le responsable du service
fiscal qui est leur principal interlocuteur, les auditeurs établissent la liste des
documents qu'ils exploiteront sur place et répartissent le travail pour une
évolution plus rapide des travaux : C'est le début de la collecte des
données.

L'exécution des travaux sur place s'effectue comme suit :

2.1.2.1 Contrôle des impôts à paiement mensuel

L'auditeur fiscal monte à partir des déclarations mensuelles et des


quittances un tableau appelé état de synthèse qui regroupe l'ensemble des
impôts payés par l'entreprise.

A la CAN, notre état de synthèse comportait les impôts ci-après :

- Acomptes IS au taux de 2,2% ;

- Précompte sur les achats au taux de 2% ;

- Précompte sur les ventes au taux de 2% ;

- Retenue à la source effectuée lors du règlement des prestations de


service au taux de 5,5% ;

- Retenues fiscales et sociales sur salaires ;

- Taxe sur la valeur ajoutée au taux de 19,25%.

Apres avoir monté l'état de synthèse, l'auditeur fiscal fait ressortir dans un
tableau la comparaison entre les impôts à déclarer, les impôts déclarés, les
impôts réellement réglés ou payés et les impôts comptabilisés. Il analyse
les écarts qui ressortent du tableau de comparaison, ressort le risque fiscal
et propose des recommandations.

2.1.2.2 Contrôle des immobilisations et des amortissements y


afférents

L'auditeur fiscal contrôle les taux d'amortissement pratiqués en fonction de


ceux établis par l'administration et vérifie le calcul des amortissements
pratiquées au cours de la période. Cette vérification est faite à partir de la
balance des comptes et du tableau des amortissements. S'il obtient des
écarts, il les analyse et formule ses recommandations.

2.1.2.3 Contrôle de la déductibilité fiscale des charges

L'auditeur analyse la déductibilité fiscale de chaque charge engagée par


l'entité auditée en vérifiant si les factures d'achat et de prestations de
services comportent le nom du fournisseur, son numéro de contribuable, le
mode de règlement pour les factures dont le montant est supérieur à
500 000 (cinq cent mille) FCFA ... il relève la valeur des charges non
déductibles présente le risque lié à la comptabilisation de ces charges et
fait des recommandations.

2.1.2.4 Contrôle de la TVA déductible

L'auditeur contrôle les factures d'achat dont le montant TTC est supérieur
ou égal à 119 250 (Cent dix neuf mille deux cent cinquante) Francs CFA et
qui ont été réglées en espèces ceci en application de l'article 143 (1.d) du
CGI. Il relève la valeur de ces factures, présente le risque et fait des
recommandations à l'entreprise.

2.1.2.5 Contrôle de la retenue à la source de l'acompte de 5,5% sur


le règlement des factures de prestations de services 

L'auditeur contrôle si lors du règlement des factures de prestations de


service la CAN à effectué la retenue à la source de 5,5% au titre
d'acomptes. Ce contrôle se fait à l'aide des factures des prestataires de
service, des relevés bancaires et des pièces de caisse justifiant le
règlement de ces factures. L'auditeur relève donc le montant des
prestations réglées sans prélèvement de la retenue à la source, calcule le
montant de l'acompte, présentent le risque lié à la non retenue de cet
acompte et fait des recommandations.
2.1.2.6 Contrôle des salaires 

Ce contrôle s'effectue à partir des documents suivants : balance des


comptes et grand-livre de comptes, DIPE, quittances CNPS, déclarations
fiscales et bulletins de paie.

L'auditeur vérifie le calcul des retenues fiscales et sociales sur salaires et


des cotisations patronales à savoir :

- L'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) supporté par le


salarié suivant le barème de calcul contenu dans le CGI ;

- La Contribution au Crédit Foncier (CFC) part patronale au taux de 1,5%


du salaire taxable et part salariale au taux de 1% du même salaire ;

- La contribution au Fonds National de l'emploi (FNE) supportée par


l'employeur au taux de 1% du salaire taxable ;

- La Redevance Audio Visuelle (RAV) supporté par le salarié et dont le taux


est fonction du salaire taxable ;

- La Taxe de Développement Locale (TDL) supporté par le salarié et dont le


taux est fonction du salaire et contenue dans le tableau présenté à l'article
C58 du CGI ;

- Les Allocations Familiales (AF) supporté par l'employeur au taux de 7%


du salaire cotisable plafonné;

- L'Accident de Travail (AT) supporté par l'employeur au taux de 1,75% du


salaire cotisable non plafonné ;

- La Pension Vieillesse Invalidité et Décès (PVID), part patronale au taux de


4,2% du salaire cotisable plafonné et part salariale au taux de 2,8% de ce
même salaire.

Si l'auditeur observe une irrégularité, il recherche le risque qui y est associé


et formule des recommandations pour régularisation.

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2.1.2.7 La reconstitution du Chiffre d'Affaires

Sachant que lors des contrôles sur pièces, l'administration fiscale évalue le
C.A. réalisé par l'entreprise à partir des opérations créditrice du relevé
bancaire, l'auditeur procède de la même façon. A l'aide des relevés
bancaires, l'auditeur totalise l'ensemble des opérations bancaires
créditrices et représentant soient des règlements effectués par des clients
soient des approvisionnements par la caisse. Ainsi le C.A. déclaré par
l'entreprise se doit d'être soit égal soit supérieur à reconstitution faite à
partir des relevés bancaires. Lorsque le C.A. déclaré est inférieur à
l'estimation qui a été faite par l'auditeur, ce derniers relève la différence et
détermine les impôts à payer qui y sont attachés à savoir l'acompte IS et la
TVA. Il présente les risques liés à la non déclaration de ce C.A. et fait des
recommandations à l'entreprise.

2.1.2.8 Contrôle de cohérence des déclarations

Ce contrôle s'effectue à partir des documents suivants : état de synthèse


des impôts, grand-livre et balance des comptes. Il consiste à vérifier :

- Que les déclarations sont cohérentes compte tenu de la connaissance


générale qu'il a de l'entreprise, de son secteur d'activité et du contexte
économique ;

- Que les déclarations souscrites sont cohérentes entre elles et qu'il n'existe
pas de contradictions flagrantes entre ces déclarations ;

- Que ces déclarations concordent avec les données de la comptabilité ;

- Que les déclarations sont servies conformément aux prescriptions de la loi


;

- Que toute l'information nécessaire à la préparation des déclarations est


conservée en vue de répondre à postériori à toute demande de justification.

Voici relevé l'ensemble des éléments ayant fait l'objet d'un contrôle
minutieux par nous, auditeurs de FISCALIA à la CAN. C'est essentiellement
sur ces éléments que s'appesantit l'audit fiscal au Cabinet FISCALIA.

La collecte des informations à la CAN s'est faite pendant deux (02)


semaines. La supervision des travaux est effectuée par le DG. En principe
les auditeurs sont tenus de rédiger un compte rendu de l'évolution des
travaux sur place. Selon sa disponibilité ou alors en cas de sollicitation des
auditeurs, le DG tient une séance de travail pour s'enquérir de l'évolution
des travaux, apporter des solutions aux difficultés des auditeurs, mettre la
pression et ou fixer un nouveau délai de fin des travaux.

Pour la mission d'audit à la CAN il é été tenu a la fin de chaque semaine


une séance de travail avec le DG soient deux (02) séances de travail lors
de la collecte des informations et deux (02) séances lors de la rédaction du
rapport final.

2.1.3 La rédaction du projet de rapport d'audit

Elle se fait dans locaux du cabinet après la collecte des informations.


Chaque auditeur rédige sa partie compte tenu des informations qu'il a eu à
collecter sur place et ce d'après le canevas ci-après :

2.1.3.1 Les faits 

L'auditeur présente les faits tels qu'il les a relevés lors de la collecte des
données. Suite à la mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il ressort les
faits suivants :

A. Reconstitution du C.A.

- Acomptes IS : Après analyse des relevés bancaires BGFI, SGBC,


ECOBANK et BICEC de la période auditée, nous avons constaté que le
chiffre d'affaires déclaré mensuellement était inférieur à celui reconstitué à
travers les comptes bancaires de l'entreprise au cours du même mois.
Cette différence se présente comme suit C.A. TTC
reconstitué 1 748 105 782 FCFA contre un chiffre d'affaires déclaré
de 774 068 012 FCFA soit un écart de FCFA 974 037 770 FCFA qui est
présumé n'avoir pas fait l'objet d'aucune déclaration au titre d'acomptes IS ;

- TVA collectée : Après ventilation de l'écart ainsi obtenu en C.A. taxable


et C.A. exonéré de TVA, nous avons un C.A. taxable de 380 909 732
FCFA donc une TVA collectée de 61 488 573 FCFA présumée non
déclarée.

B. TVA

- TVA récupérable : Après comparaison entre le montant comptabilisé et


celui déclaré de la TVA récupérable du dernier trimestre, il ressort un écart
de 28 577 991 FCFA traduisant une TVA récupérable non déclarée ;

- TVA collectée : Après comparaison entre le montant comptabilisé et celui


déclaré de la TVA collectée du dernier trimestre, il ressort un écart
de 52 056 805 FCFA traduisant une TVA collectée non déclarée.

C. Retenues à la source
- Précompte sur ventes : Le précompte sur ventes n'a pas été effectué sur
la totalité du chiffre d'affaires réalisé par la CAN or l'essentiel de ce chiffre
d'affaires est réalisé avec des grossistes. Il ressort un écart de 6 976 538
FCFA entre le précompte qui aurait dû être déclaré et celui qui a été
déclaré ;

- Précompte sur achats : Après comparaison entre le montant


comptabilisé et celui déclaré du précompte sur achats, il ressort un écart
de 686 746 FCFA traduisant un précompte sur achats non déclaré ;

- Retenue des 5,5% sur les rémunérations versées aux prestataires de


services : cette retenue n'a pas été effectuée sur la totalité des
rémunérations versées aux prestataires de services, Il ressort un écart
de 273 960 FCFA entre la retenue qui aurait due être déclarée et celle qui a
été déclarée.

2.1.3.2 Les règles applicables

L'auditeur présente l'ensemble des règles contenues dans le CGI et qui


sont en rapport avec le point qu'il aborde. Suite à la mission d'audit fiscal
effectuée à la CAN, il ressort les règles applicables suivantes :

A. Reconstitution du C.A.

- Acomptes IS : selon l'article L4 du LPF « Les contribuables sont tenus


de présenter à toute réquisition de l'Administration fiscale, tous les
documents et pièces comptables obligatoires complétés, le cas échéant,
par les éléments de la comptabilité spécifique à la nature de l'activité
exercée, permettant d'établir la sincérité des éléments portés sur leurs
déclarations » ;

- TVA collectée : d'une part L'article 126 du CGI dispose que « seules les


opérations accomplies dans le cadre d'une activité économique effectuée à
titre onéreux sont assujetties à la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Les activités
économiques s'entendent de toutes les activités de production,
d'importation, de prestation de services et de distribution... »Et d'autre
part l'Article 149 alinéa1 du CGI stipule que : « Le montant de la Taxe sur
la Valeur Ajoutée est payé directement et spontanément par le redevable
au moment du dépôt de la déclaration à la caisse du Receveur des Impôts
dont dépend son siège social, son principal établissement ou le
responsable accrédité par lui. ... » ;

B. TVA
- TVA récupérable : selon l'article 143 alinéa 2 du CGI, le droit à
déduction est exercé jusqu'à la fin du deuxième exercice fiscal qui suit celui
au cours duquel la TVA est devenue exigible ;

- TVA collectée : selon l'article 134 alinéa 1.a du CGI, l'exigibilité de la


TVA et du droit d'accises s'entend comme le droit que les services chargés
du recouvrement de ladite peuvent faire valoir à un moment donné auprès
du redevable, pour obtenir le paiement. Elle intervient pour les livraisons
des biens, lors de la réalisation du fait générateur.

C. Retenues à la source

- Précompte sur ventes : L'article 21 alinéa 3 du CGI stipule que : «


donne lieu à la perception du précompte : les importations effectuées par
les commerçants y compris ceux relevant de l'impôt libératoire ; les achats
effectuées par les commerçants auprès des industriels, agriculteurs,
importateurs, grossistes, demi-grossistes, exploitants forestiers ; les achats
des produits pétroliers par les exploitations de stations-services et achats
des produits de base par les exportateurs ; les opérations réalisées par les
entreprises non détentrices de la carte du contribuable... » ;

- Précompte sur achats : article 21 alinéa 3 du CGI ;

- Retenue des 5,5% sur les rémunérations versées aux prestataires de


services : Il ressort des dispositions de l'article 92 bis du CGI que : « Un
acompte de 5% est retenu à la source par l'Etat, les collectivités territoriales
décentralisées, les établissements publics administratifs, les sociétés
partiellement ou entièrement à capital public et les entreprises privées, sur
les honoraires, les commissions, les émoluments, les rémunérations de
prestations occasionnelles ou non, payés aux personnes physiques
ou morales domiciliées au Cameroun. Les sommes ainsi retenues sont
reversées au plus tard le 15 du mois suivant à la Recette des Impôts
territorialement compétente contre délivrance d'une quittance ».

2.1.3.3 Les risques fiscaux

L'auditeur relève les risques liés au non respect des ces règles, risques
contenus dans le CGI. L'auditeur énonce juste l'article du CGI sans
toutefois chiffrer le risque fiscal. Suite à la mission d'audit fiscal effectuée à
la CAN, il ressort les risques fiscaux suivants :

A. Reconstitution du C.A.
- Acomptes IS : La dissimulation du chiffre d'affaires affecte la base
d'imposition ce qui entraine systématiquement le réajustement du résultat
imposable et son assujettissement à l'IS au taux de 33% et à l'IRCM au
taux de 16,5%, sans préjudice des pénalités et intérêts de retard de 1,5%
par mois plafonné à 50%76(*). Toutefois, il peut être appliquée une
majoration de droits de 30% en cas de bonne foi du contribuable, 100% en
cas de mauvaise foi et 150% en cas de dissimulations frauduleuses77(*) ;

- TVA collectée : Toute dissimulation de la matière imposable est passible


de l'intérêt de retard de 1,5% par mois plafonné à 50% et une majoration de
droits de 30% en cas de bonne foi du contribuable, 100% en cas de
mauvaise foi et 150% en cas de dissimulations frauduleuses.

B. Retenues à la source

- Précompte sur ventes : la CAN étant le redevable légal, en plus de


reverser le montant du précompte sur ventes qu'elle a omis de déclarer,
elle peut être emmené à payer les intérêts et pénalités de retard (articles
L95 et L96 du LPF) ;

- Retenue des 5,5% sur les rémunérations versées aux prestataires de


services : la CAN étant redevable légal, devrait opérer et reverser des
retenues de 5,5% sur le règlement des prestations de services dont elle
bénéficie, ceci au plus tard le 15 du mois suivant le mois de la retenue ;
passé ce délai, elle sera tenue au paiement des sommes qui devraient être
issues de la retenue majorées des pénalités et intérêts de retard (articles
L95 et L96 du LPF).

2.1.3.4 Les recommandations

L'auditeur propose au client les solutions qui semblent appropriées pour la


régularisation des impôts. L'objectif étant d'encourager à payer le juste
impôt. Suite à la mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il ressort les
recommandations suivantes :

A. Reconstitution du C.A.

- Acomptes IS : il serait judicieux pour la CAN de régulariser cet écart sur
les prochaines déclarations ou procéder à une régularisation dans la DSF
de l'exercice en cours ;

- TVA collectée : Nous recommandons à la CAN de régulariser cette TVA


non déclarée dans leurs futures déclarations ou le cas échéant dans la DSF
de l'exercice en cours. En outre, l'entreprise devrait dorénavant établir ses
états de déclaration mensuelle par la reconstitution de son chiffre d'affaires
à base des versements effectués dans les relevés bancaires.
* 76 Article L95 du LPF

* 77 Article L96 du LPF

B. TVA

- TVA récupérable : la CAN doit faire une comparaison entre le montant de


la TVA qu'elle a déduit en trop et le montant de la TVA qui n'a pas fait
l'objet d'une déclaration et procéder à aux régularisations qui s'imposent ;

- TVA collectée : Afin de se prémunir contre le risque sus évoqué, la CAN


devra faire une déclaration complémentaire afin de régulariser ces écarts.

C. Retenues à la source

- Précompte sur ventes : la CAN devrait le plus tôt possible faire une
déclaration rectificative du précompte sur ventes qu'elle a omis de prélever
avant un contrôle éventuel de l'Administration Fiscale ;

- Précompte sur achats : nous pensons qu'il est nécessaire que la CAN


comptabilise ses opérations de manière à ce qu'il y ait une concordance
entre les informations qu'elle inscrit dans sa comptabilité et celles qui
figurent dans ses déclarations d'impôts ;

- Retenue des 5,5% sur les rémunérations versées aux prestataires de


services :  la CAN devrait, sur les futures règlements de ses fournisseurs
prestataires de services, déduire sur chacun d'eux le montant de la retenue
omise et faire une déclaration rectificative pour régularisation des 5,5% non
retenus.

Après avoir rédigé chacun sa partie, les auditeurs mettent en commun leur
travail et ensemble et procèdent à la relecture. Une fois le projet du rapport
d'audit imprimé, il est transmis au DG pour consultation. Une séance de
travail est alors organisée entre le DG et les auditeurs afin que ceux-ci
justifient les éléments contenus dans le projet de rapport. Par la suite il
apporte les modifications qu'il estime nécessaire.

Dans le cas de la CAN, la séance de travail s'est faite le lendemain du jour


de dépôt du projet de rapport.
Par la suite, le DG organise une séance de travail avec l'interlocuteur des
auditeurs dans l'entreprise pour confirmer ou infirmer les éléments
contenus dans le projet de rapport d'audit. Si les faits sont fondés, ils sont
maintenus dans le rapport d'audit et s'ils ne le sont pas, il justifie et ceux-ci
sont aussitôt retirés du rapport d'audit.

1.2.4 Séance d'échange et proposition des recommandations

La séance d'échange consiste pour le cabinet FISCALIA à présenter


verbalement aux responsables de l'entreprise auditée et dans un langage
moins technique les faits relevés, les risques qu'ils courent et les
recommandations proposées pour élimer ou réduire ces risques. Les
responsables de l'entreprise auditée peuvent accepter de mettre en
application ces recommandations ou pas. Lorsqu'ils acceptent d'appliquer
les recommandations proposées par le cabinet, celui-ci propose ses
services afin de veiller à la correcte application desdites recommandations.

Ainsi s'achève la mission d'audit au cabinet FISCALIA. Les documents


utilisés sur supports papiers et le rapport définitif de la mission sont rangés
dans un chrono et les fichiers numériques sont gardés par les auditeurs et
une copie de ces fichiers est transmise par mail au DG.

2.2 Analyse critique et mise en évidence du problème posé par la


pratique de l'audit fiscal

L'objectif recherché par toute entreprise qui fait appel à un auditeur fiscal
externe, c'est la mise à jour des risques qui pourraient peser sur l'entreprise
lors d'un éventuel contrôle de l'administration fiscale. Contrôle qui pourrait
causer des décaissements de fonds relatifs aux impôts non pris en compte
dans le budget de trésorerie d'une part et d'autre part des amendes et
pénalités fiscales non déductibles du résultat fiscal.

Afin de satisfaire ses clients, le cabinet FISCALIA confie généralement la


conduite de ses missions d'audit fiscal à ses auditeurs les plus compétents
appartenant à l'effectif de son personnel. L'inexistence d'un guide78(*) d'audit
fiscal au sein du cabinet FISCALIA rend la diligence d'audit fiscal ardue et
son issue fonction de la compétence de l'auditeur en charge de la mission.
Ainsi, pour une même mission d'audit diligentée tour à tour par deux
auditeurs du cabinet FISCALIA, nous aurons deux rapports d'audit fiscal
ayant de possibles chefs de redressements différents et ce du fait de la
capacité de chacun à pouvoir déceler les risques fiscaux et d'adapter les
outils de collecte de données à l'entité sujet de l'audit.
Les divergences entre la démarche d'audit fiscal ainsi que les outils de
collecte de données du cabinet FISCALIA et ceux préconisés par les
normes d'audit peuvent conduire l'auditeur du cabinet FISCALIA à négliger
ou ignorer les risques fiscaux. Ces risques fiscaux pouvant avoir des
répercutions sur la trésorerie de l'entité auditée et par ricochet sur la
crédibilité que lui accorde ses clients.

2.2.1 Comparaison des démarches du cabinet FISCALIA et celle


des normes d'audit

En effectuant une comparaison entre la démarche de l'audit fiscal


préconisée par les normes d'audit et celle ayant cours au sein du cabinet
FISCALIA, il ressort les remarques suivantes :

2.2.1.1 Phase préliminaire 

Aucune lettre de mission n'est établie par les clients. Et bien même, si cette
dernière existe, elle est établie d'accord commun entre le DG du cabinet et
celui de l'entreprise qui sollicite la mission d'audit fiscal. De ce fait, les
informations portées à la connaissance de l'auditeur sont le délai
d'exécution de la mission, l'étendue des travaux à réaliser, les impôts et
taxes concernés et l'objectif de la mission.

2.2.1.2 La prise de connaissance générale 

Elle est faite par chaque auditeur et n'est contenue dans aucun document
ou dossier et par conséquent, si l'on change d'auditeur, le prochain se
trouvera dans l'obligation de reprendre cette étape pour avoir sa propre
connaissance de l'entité. Donc les informations collectées dépendent du
jugement de chaque auditeur car il n'existe pas un guide d'audit qui
recense les informations qui doivent être collectées par l'auditeur.
* 78 Le guide d'audit décrit la méthode et les techniques d'audit adoptées par un cabinet. Ce guide n'est pas un
manuel théorique à vocation générale. Il s'agit uniquement d'un outil de travail s'adressant aux associés et
collaborateurs du cabinet.

2.2.1.3 L'évaluation du contrôle interne

La mission d'audit fiscal conduit par le cabinet FISCALIA n'inclut


généralement pas une évaluation du contrôle interne. L'évaluation du
contrôle interne inclut l'analyse critique du travail effectué par les employés
et ce pouvant conduire à des licenciements en cas de répétition d'erreurs.
Cette étape de l'audit est négligée pouvant entrainer la multiplication sans
cesse des répétitions d'erreurs de la part des employés du fait de leur
incompétence.

Pour avoir la description du système ayant cours dans l'entité, un


programme de travail est établi par l'auditeur afin qu'il obtienne toutes les
informations dont il aura besoin, par contre dans notre cas l'auditeur va
chaque fois vers les personnes concernées afin d'avoir auprès d'elles les
informations qu'il requiert. Cette approche n'étant pas professionnelle crée
des pertes de temps et rend la mission d'audit lourde.

L'évaluation du contrôle interne n'étant pas fait, il est difficile pour


l'entreprise d'établir les différentes responsabilités de ses employés sur les
éventuels risques ainsi relevés lors du contrôle des opérations à caractère
fiscal.

2.2.1.4 Contrôle des opérations à caractère fiscal 

L'auditeur du cabinet FISCALIA fait généralement un contrôle du respect


des règles de forme et de la cohérence. L'évaluation des choix fiscaux à
opérer est de la compétence du DG du cabinet FISCALIA.

2.2.2 Comparaison des outils de collecte de données du cabinet


FISCALIA et ceux des normes d'audit

Il s'avère aussi nécessaire pour nous de présenter les divergences entre


les outils de collecte d'informations utilisés par le cabinet FISCALIA et ceux
préconisés par les normes d'audit :

2.2.2.1 Questionnaire 

Au cabinet FISCALIA il n'existe aucun questionnaire préétabli, c'est chaque


auditeur qui élabore son propre questionnaire en fonction des informations
qu'il recherche.

2.2.2.2 Les contrôles complémentaires et l'analyse documentaire 

Ici comme précédemment, les contrôles effectués et les documents


examinés dans l'entité auditée sont fonction des choix de l'auditeur et de sa
capacité à mettre à jour les risques fiscaux.

2.2.2.3 Le Tableau des Forces et faiblesses Apparentes (TFfA) 


Ce tableau n'existe pas dans l'approche de l'audit préconisée par le cabinet
FISCALIA.

2.2.2.4 Tests de permanence

L'évaluation du contrôle interne n'étant pas fait, le test de permanence par


conséquent n'est pas fait par le cabinet FISCALIA.

2.2.2.5 Feuille d'analyse des risques (FAR) 

Cette feuille constitue l'essentiel du rapport d'audit fiscal au cabinet


FISCALIA. Dans le rapport d'audit cette feuille fait partie intégrante et porte
les informations suivantes : faits, règles applicables, risques fiscaux et
recommandations.

2.2.2.6 Le rapport d'audit fiscal 

Constitué essentiellement de la FAR, il manque dans son contenu


l'appréciation du contrôle interne et l'opinion de l'auditeur fiscal.

Au terme de ce chapitre, il était question pour nous de présenter la pratique


de l'audit fiscal au sein du cabinet FISCALIA et de faire une analyse critique
de cette pratique.

Afin d'instaurer une nouvelle démarche d'audit fiscal au sein du cabinet


FISCALIA, nous devons suivre une démarche méthodologique propre à
l'audit. Cette nouvelle démarche nous permettra d'obtenir des résultats
complémentaires à ceux obtenus par le cabinet FISCALIA et enfin nous
proposerons des recommandations tant au cabinet FISCALIA qu'à la CAN.

CHAPITRE 4 :

AMELIORATION DE LA PRATIQUE D'AUDIT FISCAL AU


CABINET FISCALIA INTERNATIONAL

Dans ce chapitre, il sera question pour nous de dérouler la méthodologie


relative à l'audit fiscal avant de présenter les résultats attendus de son
application par le cabinet FISCALIA. Par ailleurs, nous ferons des
recommandations afin de mieux insérer cette nouvelle démarche au sein du
cabinet FISCALIA.
SECTION 1 : CADRE
METHODOLOGIQUE DE L'AUDIT
FISCAL
Pour effectuer un travail de recherche, le chercheur doit avoir non
seulement un objet mais aussi une méthode qui devrait l'amener à un
résultat pertinent. La pertinence d'un résultat de recherche est fonction de
la méthode qui à permis son obtention. Toute mission d'audit, quelle qu'en
soit la nature, suppose une démarche et une méthodologie permettant
d'attendre son objectif avec le maximum de sécurité et en utilisant les
moyens nécessaires de façon optimale.

Cependant, la nature des missions d'audit fiscal et la diversité des objectifs


qui peuvent être poursuivis interdisent la définition d'une méthodologie
standard applicable à toutes les missions d'audit fiscal.

Pour ce faire, nous utiliserons un modèle standard qui permet d'atteindre au


mieux les objectifs relatifs à l'audit fiscal. Il peut être présenté comme suit :

Figure 3 : Modèle d'analyse

Préparation

PHASES

-Compréhension de l'entreprise ;

-Prise de connaissance de l'environnement juridique et fiscal, ...etc.

-Entretien ;

-Narration ;

-Collecte de documents.

ETAPES

OUTILS

Réalisation

-Description du dispositif de contrôle interne en matière fiscale ;


-Identification des obligations fiscales et risques associés ;

-Vérification de l'efficacité des dispositifs.

-Entretien ;

-Test de conformité ;

-Analyse documentaire ;

-TFfA

Rapport

Recommandation

FAR

Source : nos soins

Notre recherche vise à améliorer le démarche d'audit fiscal utilisée par le


cabinet FISCALIA, et pour cela ; il nous convient dans un premier temps,
de justifier le choix d'une méthodologie mixte, dans un second temps de
présenter les outils de collecte de données et enfin l'analyse des données.

1.1 Justification du choix d'une méthodologie mixte

Notre méthodologie mixte est à la fois quantitative et qualitative


et nous en ferons un exposé pour justifier le choix de ladite
méthodologie.

1.1.1 Justification du choix d'une méthodologie quantitative

La méthode quantitative se veut déductive en ce sens qu'elle va impliquer


une analyse des données fiscales au sein de toutes les entreprises
constituant le portefeuille client du cabinet FISCALIA.

1.1.2 Justification d'une méthodologie qualitative

La méthode qualitative vient ici compléter les informations recueillies par le


biais de la méthode quantitative car il n'est pas rare de rencontrer les
entreprises qui présentent des données fiscales ne reflétant pas toujours la
véritable situation, d'où la nécessité d'adresser des questionnaires et aussi
de mener des entretiens.
1.2 Outils de collecte des données

Les outils de collecte de données varient en fonction de l'information que


recherche l'auditeur, on distingue :

1.2.1 Le questionnaire

Pour l'aider dans sa démarche, l'auditeur dispose de questionnaires de


contrôle interne. Il s'agit des questionnaires qui recensent pour chaque
objectif de contrôle interne, les questions relatives aux différents moyens
d'atteindre l'objectif. Chaque question porte sur l'existence d'une procédure
de contrôle et la réponse apportée peut être oui/non.

Le questionnaire a pour objectif de servir de guide à l'auditeur fiscal pour


préparer un programme spécifique en fonction des objectifs définis dans le
cadre de la lettre de mission et en fonction également des résultats de
l'appréciation du contrôle interne spécifique au domaine fiscal.

Cependant, bien que le questionnaire s'avère un outil incontournable dans


le cadre d'une mission d'audit portant sur la régularité fiscale, il demeure
insuffisant pour traiter l'ensemble des problèmes fiscaux.

En effet, le questionnaire de contrôle de régularité est un moyen privilégié


pour examiner l'application des règles de fonds en favorisant notamment un
examen systématique de l'ensemble des règles fiscales. Par contre, il
s'avère moins adapté au contrôle de l'application des règles de forme, ce
qui conduira l'auditeur à compléter son investigation par le recours à
d'autres techniques lui permettant de s'assurer que l'entreprise respecte les
obligations déclaratives et de versement inhérentes à son régime et à son
activité.

Ce questionnaire comporte des questions fermées qui appellent des


réponses par OUI ou par NON. Une réponse négative devrait alerter
l'auditeur sur l'existence d'une irrégularité fiscale. Il est bien entendu conçu
dans une approche standard qui ne peut prétendre à l'exhaustivité car
certaines entreprises peuvent avoir des spécificités qui imposent une
adaptation des questions soulevées.

1.2.2 Les contrôles complémentaires

Ces contrôles ont pour objectif de déceler des erreurs ou irrégularités qui
ne peuvent être appréhendées à l'occasion du contrôle par questionnaire.
Il s'agit de contrôles axés essentiellement sur la vérification des obligations
de forme imposées dans le cadre de notre système fiscal qui est marqué
par la prédominance du mode déclaratif.

En effet, l'examen du respect des obligations déclaratives imposera à


l'auditeur fiscal de s'intéresser à la vérification de deux aspects liés à la
forme :

- S'assurer que l'entreprise souscrit effectivement les déclarations requises


en utilisant les supports adéquats ;

- S'assurer que les déclarations ont été déposées dans les délais prescrits.

Il y a lieu également de s'assurer de la concordance des contenus des


différentes déclarations souscrites avec les informations comptables et
avec les différentes déclarations sociales déposées par l'entreprise. Il
s'agira dans ce cas de porter un jugement sur la cohérence des différentes
déclarations et informations comptables et sociales.

Les différents contrôles qui peuvent être utilisés pour vérifier l'exhaustivité
des déclarations sont les suivants :

1.2.2.1 Contrôle de la forme des déclarations

Il s'agit dans ce cas pour l'auditeur, de vérifier dans quelle mesure


l'entreprise s'acquitte correctement des différentes déclarations requises en
portant une attention particulière sur les points suivants :

- L'entreprise a-t-elle souscrit les déclarations obligatoires ?

- Utilise-t-elle les imprimés requis ?

- Dépose-t-elle les déclarations auprès des services compétents ?

- Conserve-t-elle les justificatifs de dépôt des déclarations ?

- Les déclarations sont-elles correctement servies ?

- L'entreprise dispose-elle des moyens nécessaires pour justifier le contenu


des différentes déclarations souscrites ?

1.2.2.2 Contrôle des délais des déclarations

Le non-respect des délais peut coûter cher à l'entreprise. C'est pour cette
raison là que l'auditeur est amené à examiner l'agenda fiscal de l'entreprise
en vérifiant si les déclarations ont été déposées dans les délais et dans le
cas contraire apprécier l'incidence fiscale de ces infractions en terme
d'amendes, pénalités et majorations de retard ou encore en terme de
privation de certains avantages dont l'octroi est conditionné par le dépôt de
déclarations ou demandes dans les délais.

1.2.2.3 Contrôle de la cohérence des déclarations

La cohérence des déclarations est très importante, car elle constitue le


premier élément sur lequel reposera l'inspecteur fiscal pour opérer des
redressements ou encore pour programmer un contrôle fiscal.

Cet examen aura pour objectif de vérifier :

- Que les déclarations sont cohérentes compte tenu de la connaissance


générale qu'il a de l'entreprise, de son secteur d'activité et du contexte
économique ;

- Que les déclarations souscrites sont cohérentes entre elles et qu'il n'existe
pas de contradictions flagrantes entre ces déclarations ;

- Que ces déclarations concordent avec les données de la comptabilité ;

- Que les déclarations sont servies conformément aux prescriptions de la loi


;

- Que toute l'information nécessaire à la préparation des déclarations est


conservée en vue de répondre à postériori à toute demande de justification.

1.2.3 Analyse documentaire

Cette étape consiste à prendre connaissance des documents nécessaires à


la conduite de l'audit (politique, procédures, enregistrements...). Elle
constitue une phase primordiale de l'audit et permet de se préparer
efficacement pour aller à l'essentiel lors de l'audit. Il est utile de s'assurer
auprès de l'audité de la nature et de l'accessibilité aux documents
concernés. Il s'agit de rapports d'audit, de manuel de procédures.

1.2.4 Tableau des forces et faiblesses apparentes

Le tableau des forces et faiblesses apparentes conclut la phase d'analyse


des risques réalisée sur la base des objectifs définis dans le plan
d'approche ; il présente de manière synthétique et argumentée les
présomptions ou l'avis de l'auditeur sur chacun des thèmes analysés. Il
constitue l'état des lieux des forces et faiblesses réelles ou potentielles et
permet de hiérarchiser les risques dans le but de préparer le rapport
d'orientation.

En matière de régularité, les forces et faiblesses peuvent s'exprimer


qualitativement ou quantitativement par rapport à des règles, procédures et
systèmes existants. En matière d'efficacité, les forces et faiblesses peuvent
s'exprimer qualitativement ou quantitativement par rapport à des résultats
attendus et à leurs conditions d'obtention : cohérence des objectifs et des
moyens, suivi des actions et des résultats. Ces forces et faiblesses doivent
s'exprimer par rapport à un objectif de contrôle interne ou une
caractéristique normalement attendues pour assurer le bon fonctionnement
d'une organisation ou l'atteinte d'un résultat escompté.

1.2.5 Tests de permanence

Ils visent à s'assurer que les opérations sont bien traitées dans la réalité
conformément à ce qui a été décrit lors des entretiens. Lorsque ces tests
sont réalisés de manière systématique sur l'ensemble d'une période et/ou
pour toutes les classes d'acteurs concernés dans l'objectif de s'assurer par
sondage que toutes les opérations ont été effectivement traitées comme
décrit, on parle alors de tests de permanence.

On utilise ces tests dans un second temps, une fois les risques principaux
ciblés et les réponses appropriées identifiées pour gérer l'exposition à ces
risques. Les tests se font à l'aide de sondages qui permettent d'obtenir
facilement des informations sur une population importante par l'observation
d'une partie de celle-ci, ce qui est très utile quand une population ne peut
pas être observée dans sa globalité à l'aide d'un outil informatique.

Ils visent à s'assurer que les procédures jugées fiables et correctes sont
effectivement appliquées. Ils confirment ou infirment l'évaluation
préliminaire du contrôle interne.

1.2.6 Tests de conformité

L'auditeur va réaliser des tests de conformité sur l'application des


procédures de contrôle interne constituant une force pour l'entreprise. Ces
tests vont vérifier la permanence des procédures.

Ils s'appuient sur un document final ou sur le résultat d'une opération et


permettent de remonter à la source en passant par toutes les phases
intermédiaires (et donc de vérifier la piste d'audit). Ces tests sont très utiles
pour s'assurer que les dispositifs de contrôle interne ont été appliqués.
Il consiste à :

- mettre en oeuvre des tests de cheminement permettant de dérouler une


procédure complète à partir de quelques opérations sélectionnées ;

- réaliser des tests spécifiques sur des procédures particulières paraissant


peu claires ;

- opérer en présence des acteurs intéressés la restitution de la description,


en vue de recueillir leurs commentaires. Cette formule présente l'avantage
de la simplicité et implique davantage les audités aux travaux de l'auditeur.
Elle permet de surcroît, de garantir à l'auditeur qu'il n'a pas oublié un point
important.

Après avoir évalué l'existence d'un dispositif de contrôle interne, l'auditeur


testera si ce dispositif est appliqué de manière permanente.

1.2.7. Feuille d'analyse des risques (FAR)

La FAR est le papier de travail synthétique par lequel l'auditeur documente


chaque dysfonctionnement, conclut chaque section du travail de terrain et
communique avec l'audité concerné.

Tout dysfonctionnement digne d'être signalé sera formulé sous forme de


FAR :

- Les risques ;

- Les faits / constats qui le prouvent ;

- Les causes qui l'expliquent ;

- Les conséquences que cela entraine ;

- Les recommandations qui le résolvent.

1.3 L'analyse des données

L'analyse de données, au sens large, consiste à récolter et exploiter des


données quelles que soient leur origine (documents papier, chiffres clés,
relevages ou comptages manuels, système d'information...) pour étayer
une opinion d'audit. Dans le cas qui nous intéresse, il s'agit plus
particulièrement de l'exploitation des données à caractère fiscal à des fins
d'audit.
Voici ainsi présenté la méthodologie préconisée par les normes
internationales d'audit et dont l'application nous conduirait à l'obtention des
résultats appropriés et plus détaillés. Dans la suite de ce chapitre nous
présenterons les résultats de l'utilisation de cette méthodologie propre à la
démarche de l'audit fiscal exposée plus haut.

SECTION 2 : RESULTATS ATTENDUS DE


LA NOUVELLE DEMARCHE D'AUDIT
FISCAL ET RECOMMANDATIONS
Nous présenterons premièrement les résultats attendus de la nouvelle
démarche d'audit fiscal et enfin les recommandations que nous avons
formulé au cabinet FISCALIA d'une part et d'autre part à la Compagnie
Africaine de Négoce.

2.1 Résultats attendus de l'amélioration de la démarche d'audit


fiscal

Compte tenu de la nouvelle démarche de l'audit fiscal et de sa


méthodologie développée plus haut, nos résultats s'observeront à chaque
étape de la mission. C'est ainsi que nous aurons des résultats relatifs à la
phase préliminaire, ceux relatifs à la phase de prise de connaissance et
ainsi de suite. Ces résultats ont toutes été collectés au sein de la CAN et
plus précisément auprès des responsables des services fiscal et
comptable.

Il faut tout de même préciser que ce sont des informations


complémentaires qui n'ont pas été collectées ou qui ont été négligées par le
procédé d'audit fiscal utilisé par le cabinet FISCALIA.

2.1.1 Résultats relatifs à la prise de connaissance

Suite à l'analyse documentaire et les entretiens avec les responsables des


services comptabilité et fiscalité, il ressort les informations que nous avons
contenues dans le guide de pris de connaissance (annexe 1). Ce guide
permet d'avoir une présentation générale de la Compagnie Africaine de
Négoce.

2.1.2 Résultats relatifs à l'évaluation du contrôle interne


L'évaluation du contrôle interne nous permet de donner notre opinion sur la
qualité de la gestion fiscale qui est faite au sein de la CAN. Ici, la gestion
fiscale est assurée par le service fiscalité en collaboration avec le service
comptabilité, tous deux appartenant au département administratif et
financier.

Du fait de l'inexistence du manuel de procédures à la CAN, nous avons


établi des tableaux d'identification des risques liés à chaque catégorie
d'impôts grâce aux outils tels que les questionnaires (annexe 2), l'analyse
documentaire et les entretiens.

Par la suite, nous avons établi les forces et faiblesses apparentes liées à la
gestion fiscale au sein de la CAN.

2.1.2.1 Tableau d'identification des risques

A. IRPP sur salaires

Le calcul des salaires ainsi que toutes les retenues fiscales et sociales est
effectué par le service comptabilité sous la supervision du chef comptable.
Il est fait sur fichier Excel. Ensuite, le service comptabilité transmet un état
récapitulatif ainsi que l'ordre de virement au service fiscalité pour
vérification.

Tableau 3 : Identification des risques liés à l'IRPP sur salaires

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Etablissement des états de -Perte de documents -Enregistrement de tous les
salaires états dans un seul fichier
-Omission des revenus
-Vérification des états de paie
-Retard dans la réception par le chef comptable

-Existence d'une date limite


pour établissement
Contrôle du calcul de l'IRPP sur -Erreur dans la prise en -Vérification par le chef du
salaires par le service fiscalité compte des éléments service fiscalité
imposables
-Vérification par le chef du
-Erreur au niveau du service comptabilité
montant total de l'IRPP à
payer

Source : nos soins


B. Immobilisations et amortissements

Le calcul des amortissements et de la taxe foncière est effectué par le


service comptabilité. Il transmet le fichier des immobilisations au service
fiscalité pour vérification des taux utilisés et des calculs effectués.

Tableau 4 : Identification des risques liés aux amortissements

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Calcul des amortissements et de la -Omission des éléments -Taux fiscaux utilisés
taxe foncière
-Non fiabilité des -Vérification par le
immobilisations service fiscalité

-Pertes d'éléments

-Mauvaise évaluation du coût


d'acquisition

-Base erronée de la taxe


foncière

Source : nos soins

C. TVA

Le service comptabilité collecte et transmet au service fiscalité les


informations relatives à la TVA. Les informations reçues sont traitées afin
de vérifier leur exhaustivité et puis s'en suit l'établissement des
déclarations.

Tableau 5 : Identification des risques liés à la TVA

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Contrôle du NIU -NIU non fiable Vérification du NIU par les
services comptabilité et fiscalité
-Usurpation de NIU
Contrôle de la -Montant de la TVA erroné -Vérification du montant de la
liquidation de la TVA TVA par les services comptabilité
-Mauvaise appréciation des et fiscalité
produits non imposables
-Vérification des produits
imposables par les services
comptabilité et fiscalité
Vérification des -Déduction de la TVA sur les Vérification des conditions de
conditions de voitures de tourisme déductibilité par les services
déductibilité comptabilité et fiscalité
-Déduction de la TVA sur les
factures supérieures à 100 000
FCFA et réglées en espèces
Déclaration -Omission de déclaration de la Imputation de la retenue à la
exhaustive de la TVA TVA sur les factures clients source de TVA lors des
déclarations
-Déclaration partielle de la TVA
facturée

Source : nos soins

D. Acomptes IS

Le service comptabilité collecte et transmet au service fiscalité toutes les


informations relatives au CA réalisé et au CA réglé au cours du mois. Les
informations reçues sont traitées afin de vérifier leur exhaustivité et puis
s'en suit l'établissement des déclarations.

Tableau 6 : Identification des risques liés à l'acompte IS

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Contrôle et liquidation -Déclaration partielle du CA au -Utilisation des taux recommandés
des acomptes IS titre d'acomptes IS par le fisc

-Minimisation du CA -Réduction du montant à payer par


imputation des précomptes sur
-Prise en considération en achats
matière de services du CA
réalisé

Source : nos soins

E. Déductibilité fiscale des charges

Avant toute comptabilisation, le service comptabilité vérifie les conditions


fiscales de déductibilité de la charge. A la fin du mois, une revue fiscale des
charges est faite par le service fiscalité.

Tableau 7 : Identification des risques liés à la déductibilité fiscale des


charges

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Contrôle et vérification des -NIU non fiable -Vérification des conditions de
conditions de déductibilité des déductibilité des charges par le
charges -Usurpation de NIU service comptabilité

-Ignorance de certaines -Contrôle par le service fiscalité


dispositions fiscales

Source : nos soins

F. Retenues des 5,5%

Après comptabilisation des factures de prestations de services, lors du


règlement et conformément aux dispositions de l'article 92 bis du CGI, une
retenue est opérée par le service comptabilité. Ensuite, le service
comptabilité transmet les informations y relatives au service fiscalité pour
vérification et établissement de l'attestation de retenue à la source.

Tableau 8 : Identification des risques liés à la retenue des 5,5%

Etapes principales Risques ou problèmes Bonnes pratiques


Contrôle et vérification -Non prélèvement de la -Distinction entre la main d'oeuvre
de la liquidation de la retenue lors du règlement des ou prestation et les pièces ou
retenue des 5,5% factures de prestation de débours lors de la comptabilisation
services
-Contrôle du service fiscalité
-Mauvaise liquidation de la
retenue

Source : nos soins

2.1.2.2 Forces et faiblesses apparentes

Les questionnaires de contrôle interne (annexe 2) nous ont permis de


porter un regard sur le dispositif de contrôle interne de la CAN. De ceux-ci,
nous pouvons voir quelles sont les forces et les faiblesses apparentes du
contrôle interne à la CAN.

A. Forces apparentes

La présence d'un service fiscalité en charge de toutes les questions d'ordre


fiscal, reste une force apparente, même si ce service mérite érigé en poste
plus important compte tenu du rôle crucial qu'occupe la fiscalité dans la vie
de la société au Cameroun. La collaboration entre le personnel du service
fiscalité et comptabilité permet de disposer à temps des informations
nécessaires pour établir des déclarations, ce qui permet d'éviter les retards
dans la liquidation des impôts et taxes. Toutes les informations ayant une
implication fiscale sont redirigées vers le service fiscalité.

Le service fiscalité dispose du CGI 2015 comme documentation pour


mener ses travaux. Par ailleurs, le responsable du service fiscalité participe
tous les ans aux séminaires organisés par le cabinet FISCALIA portant sur
les modifications du CGI par la loi des finances.

B. Faiblesses apparentes

Le service fiscalité de la CAN composé de deux (02) agents (une


comptable fiscaliste et une comptable) est largement insuffisant au regard
des opérations réalisées par elle.

Le service ne dispose d'aucun autre ouvrage de fiscalité en dehors du CGI.


Il n'existe pas non plus un logiciel intégré au système d'information
permettant de générer automatiquement des déclarations fiscales. Toutes
les déclarations fiscales sont visées et autorisées par le responsable du
service fiscalité.

L'inexistence d'un service d'audit interne au sein de la CAN.

Les comptes d'impôts ne sont pas régulièrement analysés et rapprochés


avec les déclarations fiscales.

2.1.3 Résultats relatifs au contrôle des opérations à caractère


fiscal

Au regard des risques attachés à la gestion fiscale au sein de la CAN, il est


urgent que l'auditeur fiscal procède à des contrôles complémentaires sur le
respect des règles de forme et de la cohérence.

L'accent ne sera pas mis sur le contrôle des opérations fiscales relatives à
la régularité fiscale car c'est l'objectif principal de la mission d'audit réalisée
par le cabinet FISCALIA.

Parlant d'efficacité fiscale, le cabinet FISCALIA a recommandé la mise en


place d'une comptabilité séparée afin de récupérer les crédits de TVA
impactaient la trésorerie de la CAN. Cette recommandation a été mise en
application au début de l'exercice 2015.

2.1.4 Résultats relatifs au rapport d'audit fiscal


Du fait qu'il n'existe pas une forme standard de rapport d'audit fiscal, le
nouveau rapport se doit d'intégrer les résultats de l'évaluation du contrôle
interne et les recommandations associées pour son amélioration.

En suivant la démarche de l'audit fiscal préconisée par les normes d'audit


et en utilisant les outils de collecte d'informations desdites normes, il ressort
les résultats ci-dessus. Nous tenons encore à préciser que ce sont des
informations complémentaires qui n'ont pas été collectées ou qui ont été
négligées par la démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA.

Les constats ci-dessus et bien d'autres non explicitement énumérés seront


récurrents en l'absence des solutions pour y remédier.

2.2 Recommandations

Les résultats ci-dessus démontrent les insuffisances de la démarche d'audit


fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA lors de sa mission d'audit fiscal au
sein de la CAN.

Il nous revient à présent d'émettre un certain nombre de suggestions ou de


recommandations à l'endroit du cabinet FISCALIA afin d'améliorer sa
démarche d'audit fiscal et à l'endroit de la CAN afin d'améliorer sa gestion
fiscale.

2.2.1 Recommandations au cabinet FISCALIA

2.2.1.1 Utilisation des outils de collecte de données tels que


préconisés par les normes d'audit

Afin d'avoir une collecte optimale de données lors des missions d'audit
fiscal, le cabinet FISCALIA doit adopter des outils de collecte prévus par les
normes d'audit ou améliorer les outils de collecte qu'il utilise. En plus des
outils de collecte de données qu'il dispose, ces outils lui sont conseillés :

- Les questionnaires : le cabinet FISCALIA doit établir des questionnaires


écrits que l'auditeur fiscal adaptera en fonction de l'entité à auditer ;

- Le tableau des forces et faiblesses apparentes : permet de montrer les


forces et les faiblesses du contrôle interne et oriente l'auditeur fiscal sur les
zones à risque relatives à chaque impôt ;

- Les feuilles de travail : elles permettent à l'auditeur fiscal de planifier le


travail avec le personnel de l'entité auditée et ce dans le but d'éviter les
pertes de temps ;
- Lorsque les opérations fiscales de l'entreprise à auditer sont importantes,
il peut utiliser les tests de conformité et les tests de permanence.

2.2.1.2 Créer des dossiers permanents des entreprises auditées

Afin d'éviter de collecter les informations générales de l'entreprise lors des


futures missions d'audit, l'auditeur doit conserver toutes les informations
générales qu'il a recensé lors de la première mission dans un dossier
appelé dossier permanent.

En cas de changement d'auditeur, son remplaçant pourra facilement avoir


un aperçu général de l'entreprise en consultant son dossier permanent.

2.2.1.3 Constituer une base informatique des données fiscales des


entreprises clientes

Compte tenu de l'implication de l'outil informatique dans la gestion, il est


nécessaire voire même urgent pour le cabinet FISCALIA de Constituer une
base informatique des données fiscales des entreprises clientes. Cette
base informatique de données permettra de sauvegarder toutes les
informations collectées sur les différentes entreprises clientes et facilitera la
recherche de ces informations pour une utilisation ultérieure.

2.2.1.4 Introduire l'évaluation du contrôle interne dans sa


démarche de l'audit

Le cabinet FISCALIA ne devrait plus se limiter juste au contrôle des


opérations à caractère fiscal lors de ses travaux, il doit effectuer une
évaluation du contrôle interne mis en place par l'entreprise. L'évaluation du
contrôle interne permet d'apporter une amélioration de la gestion fiscale de
l'entreprise auditée afin de limiter les sources de risques fiscaux.

2.2.1.5 Rédiger un guide d'audit fiscal

Il est nécessaire pour le cabinet FISCALIA de rédiger un guide d'audit


fiscal. Ledit guide facilitera le travail des auditeurs, renseignera ceux-ci sur
les tâches à effectuer et sur les outils de collecte de données à utiliser.

2.2.1.6 Créer un département chargé de l'audit

Les entreprises ayant recours de plus en plus à l'audit afin d'avoir une
opinion sur leur gestion par une personne extérieure, le cabinet FISCALIA
doit promouvoir cette activité et créer un département chargé uniquement
de l'audit.

Par ailleurs, compte tenu de sa notoriété et de son savoir-faire, il pourrait


aussi en plus de l'audit fiscal faire l'audit comptable et financier.

2.2.1.7 La formation continue des auditeurs fiscaux

Les auditeurs fiscaux doivent bénéficier des formations relatives aux


questions fiscales afin d'améliorer le jugement en matière fiscale et leurs
compétences.

2.2.2 Recommandations à la Compagnie Africaine de Négoce

2.2.2.1 Adapter l'organisation comptable aux besoins fiscaux

Compte tenu des irrégularités relevées, nous estimons que la définition des
procédures efficaces de saisie et d'imputation, d'analyse et de justifications
comptables et de rapprochements comptabilité-fiscalité s'avère nécessaire
du fait que lesdites procédures permettent de réduire les risques fiscaux
d'origine comptable.

Pour assurer un rapprochement efficace, la préparation des déclarations


fiscales doit reposer sur la comptabilité.

En outre, l'adaptation du plan comptable de l'entreprise aux besoins fiscaux


peut constituer une réponse adéquate à certains risques fiscaux. A cet
égard, la création de certains sous-comptes comptables de charges ou de
produits destinés à loger les opérations ayant une incidence sur la
détermination du résultat imposable permet d'accélérer le recensement des
retraitements devant être opérés au niveau du tableau de détermination du
résultat fiscal. De ce fait, nous proposons à la CAN la mise en place d'un
plan comptable à vocation fiscale.

2.2.2.2 Veiller aux retenues et aux reversements de tous les


impôts et taxes à la DGE

Veiller au prélèvement des différentes retenues à la source des impôts et


taxes et au reversement à la DGE : reverser les retenues des 5,5%
opérées lors du règlement des factures des prestataires de services ;
reverser le précompte sur loyers... etc. Ceci va éviter à la CAN des
pénalités fiscales préjudiciables pour la société.
2.2.2.3 Eriger le service fiscalité en un poste plus élevé

Compte tenu de la taille de la CAN, il est indispensable que le service


fiscalité soit repositionné au sein de l'organigramme et qu'il soit à un poste
plus élevé ; renforcer son effectif compte tenu du poids important de la
fiscalité.

Par ailleurs, il est nécessaire pour la CAN d'aménager une documentation


fiscale en son sein. La CAN doit également augmenter le nombre de ces
participants aux séminaires relatifs aux questions fiscales.

2.2.2.4 Utiliser les données de la comptabilité pour les


déclarations

En effet, la prévention desdits risques suppose la mise en place d'une


procédure permettant un rapprochement systématique de la comptabilité
avec les bases déclarées. Ce rapprochement concerne le CA déclaré au
titre de la TVA avec le CA comptabilisé ; le rapprochement du CA déclaré
au titre d'acompte IS avec le CA comptabilisé ; le rapprochement entre les
salaires comptabilisés et la base salariale déclarée au titre de l'IRPP sur
salaires ; le précompte sur vente comptabilisé doit correspondre à celui qui
figure dans les déclarations entre autres.

Pour assurer un rapprochement efficace, la préparation des déclarations


fiscales doit reposer sur la comptabilité. Ceci n'est possible que si les
enregistrements des opérations comptables sont à jour.

2.2.2.5 Constituer une Base Informatique des Données Fiscales


(BIDF)

Nous recommandons de constituer une « Base informatique des données


fiscales » (BIDF) en vue de :

- Avoir une idée sur les impôts et taxes qui ont été déclarés par la société,
leur importance et leur évolution dans le temps ;

- Prévoir et planifier les impôts et taxes que la société doit supporter dans
les années à venir ;

- Faciliter 1'obtention de toute information concernant le dossier fiscal de la


société.

2.2.2.6 Mettre sur pied un service d'audit interne


L'audit interne permet à l'entreprise d'examiner et d'évaluer le contrôle
interne mis sur pied par elle. L'auditeur va vérifier si les procédures en
place comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères,
les opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires
et actuelles.

L'audit fiscal effectué par le cabinet FISCALIA au sein de la CAN met plus
un accent sur le contrôle de la régularité fiscale. Toutefois, il faut noter que
le contrôle de la régularité emprunte dans sa démarche les outils
traditionnels de l'audit et laisse entrevoir des synergies potentielles avec
l'audit financier. Par ailleurs, le contrôle de l'efficacité fiscale semble
indiquer en revanche que le contrôle de certains types de choix, et en
particulier les choix stratégiques, commande de privilégier une approche au
cas par cas aux dépens de la démarche traditionnelle préconisée par les
normes d'audit.

La démarche d'audit utilisée par le cabinet FISCALIA néglige certaines


étapes de l'audit ou ne collecte pas de manière exhaustive les données lors
d'une diligence. Afin de prévenir le risque fiscal, l'audit du cabinet FISCALIA
doit évaluer le contrôle interne mis sur pied par l'entreprise, afin de voir si
les procédures mises sur pied par l'entreprise sont sources des risques
fiscaux.

CONCLUSION GENERALE

Avec un impact sur la trésorerie, la rentabilité et la stabilité de l'entreprise,


la variable fiscale revêt de nos jours une importance particulière dans la vie
de l'entreprise. Conscient des risques émanant des contrôles fiscaux d'une
part, et des avantages et opportunités fiscales offerts par la législation
d'autre part, les dirigeants de l'entreprise intègre la dimension fiscale dans
la gestion et la stratégie de l'entreprise.

Au bout de notre travail, il importe de faire la revue des grandes lignes qui
le composent et de présenter brièvement les résultats qui en ressortent.

Notre préoccupation dans le cadre de ce travail était l'amélioration de la


démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA.

Nous avons pour ce faire commencé par construire un dispositif théorique


présentant les concepts d'audit en général, d'audit fiscal en particulier et
des impôts principaux auxquels le cabinet FISCALIA fait fréquemment face
lors de ses missions d'audit fiscal. De ce fait, il ressort que l'audit fiscal est
une discipline jouant un rôle important dans la gestion prévisionnelle du
risque fiscal de toute organisation.
Par la suite, afin de la mise en pratique de l'audit fiscal au sein d'une entité,
nous avons choisi le cabinet FISCALIA qui utilise cette technique pour
résorber les problèmes rencontrés dans la gestion fiscale de ses
entreprises clientes à l'instar de la Compagnie Africaine de Négoce.

Après examen du procédé d'audit fiscal utilisé par le cabinet FISCALIA, il


ressort que celui-ci :

- N'évaluait pas le contrôle interne lors de ses missions ;

- Ne respectait pas certaines étapes de la démarche d'audit prévue par les


normes d'audit ;

- N'utilisait pas les outils de collecte de données tels que préconisés par les
normes d'audit.

C'est en vu de résorber ses différents manquements que nous nous


sommes fixés l'objectif ci-dessus mentionné.

Pour mieux répondre aux questions soulevées par cette étude, nous avons
utilisé le modèle d'analyse propre à l'audit et une méthodologie mixte qui se
veut à la fois quantitative en ce sens qu'elle nous a permis de collecter les
données chiffrées et qualitative qui vient compléter les informations
recueillies par la méthodologie quantitative. Le développement des
concepts théoriques d'audit nous a servi de base pour améliorer la
démarche d'audit fiscal utilisé par le cabinet FISCALIA. L'implémentation de
l'amélioration de cette démarche passe par :

- L'introduction de l'évaluation du contrôle interne dans son approche


d'audit ;

- La rédaction d'un guide d'audit fiscal ;

- La création d'un département chargé de l'audit ;

- La formation continue des auditeurs fiscaux pour ne citer que ceux-ci.

Suite à l'implémentation de l'amélioration de la démarche d'audit fiscal au


sein de la Compagnie Africaine de négoce, il ressort les recommandations
suivantes :

- Adapter l'organisation comptable aux besoins fiscaux ;

- Eriger le service fiscalité en un poste plus élevé ;

- Utiliser les données de la comptabilité pour les déclarations ;


- Mettre sur pied un service d'audit interne.

Certes l'audit fiscal n'étant pas un bouclier infaillible contre l'irrégularité car
il n'est pas synonyme de purification, mais nous espérons croire que la
quintessence de ce travail contribuera à convaincre le cabinet FISCALIA
d'améliorer sa démarche d'audit fiscal. L'amélioration de cette démarche
aura pour conséquence l'amélioration de la gestion fiscale de ses
entreprises clientes et par là même l'accroissement de la crédibilité que lui
porte celles-ci.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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N°2 Nov. /Décembre.

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YAICH R. (2007), « L'impôt sur les Sociétés 2007: Maîtrise des risques
fiscaux », Les Editions Raouf YAICH, SFAX.

ANNEXES

Annexe 1 : Guide de prise de connaissance

Raison sociale Compagnie Africaine de Négoce (CAN)


Forme juridique de la SARL
société
Régime fiscal Réel soumis à la TVA
Centre d'impôts Direction des grandes entreprises (DGE)
Capital social 1 000 000
Date de création 2011
Localisation Face pétrolex Bonaberi-Bojongo

BP 712 Douala
Assemblée des associés -Un associé gérant

-Prise de décision unanime par le gérant unique


Administration Associé gérant et directeur général
Organisation Organigramme
Contrôle externe/interne Audit externe :

- Cabinet FISCALIA INTERNATIONAL

- FIRST CONSEIL

- Pas de commissariat aux comptes

Audit interne : aucun département ni service d'audit interne.


Activités -Vente de produits agroalimentaires (au Cameroun)

-Transport (au Cameroun et au Congo)


Clients -Grossistes ; demi-grossistes et détaillants.
Effectif employé 24
Passé fiscal -Vérification générale de comptabilité pour les exercices 2011,
2013, 2013 et 2014

-Contrôles sur pièces


Organisation comptable -Edition des comptes selon le système normal de comptabilité
prévu par l'AU OHADA

-Comptabilité informatisée sur le logiciel Sage Saari


Principes comptables -Inexistence de manuel de procédures

-Aucun rapport du commissaire aux comptes

Annexe 2 : Questionnaire de contrôle interne

Contrôles OUI NON Observations


-Existe-t-il des procédures écrites dans l'entreprise qui
permettent de s'assurer que les rôles d'impôts reçus sont
correctement établis par l'administration et
correspondent à la charge réellement due par l'entreprise
?
ü Existe-t-il des impôts et taxes spécifiques au secteur
d'activité de la société ?
ü L'entreprise réalise-t-elle des opérations spécifiques
dont le traitement fiscal nécessite une compétence
appropriée ?
ü Existe-t-il un plan comptable professionnel spécifique
à l'entreprise ?
ü L'entreprise est-elle soumise à un régime particulier au ü Vente des produits
regard de la TVA : convention signée avec exonérés et produits
l'administration ? taxables
Existe-t-il au sein de l'entreprise un service fiscal ? Composé d'une
comptable fiscaliste et
- Si oui quelle est son organisation et quel est le profil d'une comptable
des responsables de ce service ?
Sous le département
Quelle est sa position dans l'organigramme ? administratif et
financier
- Si non, quelles sont les personnes qui prennent en
charge les problèmes fiscaux de l'entreprise et quel est
leur niveau de qualification ?
Est-ce que toutes les questions d'ordre fiscal sont
soumises à l'avis préalable d'un spécialiste fiscal avant
leur comptabilisation ?
ü Est-ce que le service fiscal ou son équivalent dans
l'entreprise est systématiquement informé de toutes les
opérations et conventions à incidence fiscale ?
ü Existe-t-il des schémas d'écritures comptables
permettant de s'assurer que toutes les opérations pouvant
être à l'origine de conflit avec l'administration sont
soigneusement conservés

par l'entreprise ?
ü Existe-t-il au sein de la société des procédures écrites
permettant de s'assurer que les obligations comptables
édictées par l'administration fiscale sont respectées ?
ü Les comptes impôts et taxes sont-ils régulièrement ü Malgré le
analysés et rapprochés avec les déclarations fiscales ? rapprochement il
subsiste des écarts.
L'entreprise a-t-elle payé au cours de l'exercice des ü Pour non paiement et
amendes, pénalités et majorations de retard ? retard de paiement.
Existe-t-il des contrôles permettant de s'assurer que les
pièces justificatives appuyant les écritures comptables
respectent les conditions de forme prescrites par les lois
fiscales ?
ü Existe-t-il des faits susceptibles d'activer un contrôle
fiscal (fusion, apport partiel d'actif, cessation partielle de
certaines activités etc.).
ü Existe-t-il un service d'audit interne au sein de
l'entreprise ?
ü Existe-t-il des conventions fiscales signées
l'entreprise ?

ü TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE Erreur ! Signet non défini.

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABBREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES v

RESUME vi

ABSTRACT vii
INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L'AUDIT


FISCAL..............................5

CHAPITRE 1 : LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL 7

SECTION 1 : GENERALITES SUR LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL 8

1.1 Notions générales de l'audit 8

1.1.1 Définitions 8

1.1.1.1 Définitions des praticiens 8

1.1.1.2 Notions voisines 9

A. Audit et Contrôle 9

B. Audit et Conseil 3

C. Audit et Révision 10

1.1.2 Evolution de l'audit 11

1.2 Notions d'audit fiscal 12

1.2.1 Extension de l'audit 12

1.2.1.1 Opportunités d'apparition 12

1.2.1.2 Tendance vers l'audit fiscal 13

1.2.2 Définitions et objectifs 14

1.2.2.1 Définitions 14

A. Audit
interne.............................................................................................15

B. Audit externe 3

C. Les qualités de l'auditeur fiscal 18

1.2.2.2 Les objectifs de l'audit fiscal 19

A. Contrôle de la régularité fiscale 3


B. Contrôle de l'efficacité
fiscale.........................................................................21

a. Les moyens de l'efficacité fiscale...........................................................21

b. Les objectifs du contrôle de l'efficacité...................................................22

SECTION 2 : LA DIVERSITE DES MISSIONS D'AUDIT FISCAL,


DEMARCHE ET LIMITES 3

2.1 La diversité des missions d'audit fiscal 23

2.1.1 La diversité des objectifs du contrôle de régularité 24

2.1.2 Périodes soumises au contrôle de régularité 24

2.1.3 Activités soumises au contrôle de régularité 25

2.1.4 Impôts soumis au contrôle de régularité 26

2.2 Démarche de l'audit fiscal 27

2.2.1 Phase préliminaire 27

2.2.2 Prise de connaissance générale 28

2.2.2.1 Intérêt de la prise de connaissance 28

2.2.2.2 Préparation des différents dossiers 3

2.2.3 Evaluation du contrôle interne 32

2.2.3.1 L'évaluation du contrôle interne spécifique à la régularité fiscale 32

2.2.3.2 L'évaluation du contrôle interne spécifique à l'efficacité fiscale 33

2.2.3.3 Les documents soumis au contrôle de l'auditeur fiscal 35

2.2.3.4 Programme de travail 35

2.2.4. Contrôle des opérations à caractère fiscal 35

2.2.5. Rapport d'audit fiscal 36

2.3. Les limites de l'audit fiscal 37

2.3.1. Limites liées à la contrainte du temps de la mission 37


2.3.2. Les limites liées à la délicate appréciation du risque fiscal 38

CHAPITRE 2 : LES DIFFERENTS IMPOTS ET RISQUES FISCAUX  40

SECTION 1 : LES DIFFERENTS IMPOTS 41

1.1 L'impôt sur les sociétés (IS) 41

1.1.1 Champ d'application 41

1.1.1.1 Personnes imposables 42

1.1.1.2 Personnes exonérées 43

1.1.2 Bénéfice imposable 44

1.1.3 Lieu et période d'imposition 44

1.1.3.1 Lieu d'imposition 44

1.1.3.2 Période d'imposition 44

1.1.4 Calcul de l'impôt 45

1.1.5 Etablissement et paiement de l'impôt 45

1.1.5.1 Etablissement de l'impôt 45

1.1.5.2 Paiement de l'impôt 45

1.2 L'IRPP sur les salaires 46

1.2.1 Personnes imposables 46

1.2.2 Détermination de l'assiette de l'impôt 46

1.2.2.1 Revenus imposables 46

1.2.2.2 Exonérations 47

1.2.2.3 Détermination de la base d'imposition 47

1.2.3 Modalités de perception 48

1.3 La taxe foncière sur les propriétés immobilières 48

1.3.1 Champ d'application 48


1.3.2 Fait générateur 49

1.3.3 Détermination de l'assiette 49

1.3.3.1 Base d'imposition 49

1.3.3.2 Taux de l'impôt 49

1.3.4 Lieu d'imposition 49

1.4 La contribution des patentes 49

1.4.1 Exonération temporaire 3

1.4.2 Tarifs 50

1.4.3 Emission et paiement de la patente 51

1.5 La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 51

1.5.1 Personnes imposables 51

1.5.2 Opérations imposables 51

1.5.3 Exonérations 52

1.5.4 Territorialité 52

1.5.5 Fait générateur et exigibilité 52

1.5.6 Taux 52

1.5.7 Déductions 53

1.5.8 Perception et déclaration 53

1.6 Les droits d'enregistrement 54

1.6.1 Généralités 54

1.6.2 Délais d'enregistrement des actes et déclarations 54

1.6.3 Fixation des droits 54

1.6.4 Tarifs des droits d'enregistrement 55

1.6.4.1 Droits proportionnels 55


A. Taux élevé 55

B. Taux intermédiaire 55

C. Taux moyen 55

D. Taux réduit 56

E. Taux super réduit 56

1.6.4.2 Droits dégressifs et progressifs 56

1.6.4.3 Droits fixes 56

1.7 Retenues à la source à opérer 56

1.7.1 Retenues d'acompte IS et de TVA 56

1.7.2 Précompte sur ventes 57

1.7.3 Précompte sur loyers 57

1.7.4 Retenues des 5,5% 57

1.7.5 L'IRCM 57

1.7.6 La taxe spéciale sur le revenu 57

SECTION 2 : LES RISQUES FISCAUX ENCOURUS PAR


L'ENTREPRISE 58

2.1 La nature du risque fiscal 58

2.1.1 Le respect de la règle fiscale est l'objet de contrôle par


l'administration 59

2.1.1.1 Les contrôles depuis les locaux de l'administration 59

2.1.1.2 Les contrôles sur place 59

2.1.2 L'administration dispose d'un pouvoir de redressement 3

2.1.3 L'administration dispose d'un pouvoir de sanction 61

2.2 Les différents domaines et sources des risques fiscaux 62

2.2.1 Les domaines des risques fiscaux 63


2.2.1.1 Les risques de transactions 63

2.2.1.2 Les risques de situation 63

2.2.3 Les risques


opérationnels..........................................................................64

2.2.1.4 Les risques de compliance ou risque de non-conformité de la loi 64

2.2.1.5 Les risques comptables 65

2.2.1.6 Les risques de management 65

2.2.1.7 Les risques de réputation 65

2.2.2. Les sources des risques fiscaux 65

2.2.2.1 Risques d'origine externe 66

2.2.2.2 Risque d'origine interne 66

DEUXIEME PARTIE : PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL ET PROPOSITION


D'UNE DEMARCHE METHODIQUE 3

CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA


INTERNATIONAL ET MISE EN EVIDENCE DU PROBLEME  70

SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA


INTERNATIONAL ET DE LA COMPAGNIE AFRICAINE DE NEGOCE  71

1.1. Présentation générale du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL  71

1.1.1 Historique et situation géographique 71

1.1.1.1 Historique 71

1.1.1.2 Situation géographique 72

1.1.2 Activités 72

1.1.2.1 La formation fiscale 72

1.1.2.2 Assistance dans le contrôle et le contentieux fiscal 72

1.1.2.3 Assistance juridique, comptable et fiscale 72

A. Le suivi mensuel de la comptabilité 72


B. L'optimisation du traitement fiscal des
salaires ..........................................72

C. Etablissement et Certification de la DSF 3

D. Audit Fiscal 73

E. Confection de manuel de procédure 73

F. Le choix des formes juridiques et des régimes fiscaux 74

1.1.2.4 Gestion de la récupération des crédits de TVA 74

1.1.2.5 Conseil en management 74

1.1.2.6 Conseil en développement organisationnel 74

1.1.2.7 Domiciliation fiscale et comptable 74

1.1.2.8 Organisation des séminaires 74

1.1.3 Organisation structurelle 74

1.1.3.1 Organigramme 75

1.1.3.2 Organes de gestion et missions 75

A. La direction générale 75

B. Le Département comptable 76

C. Le Département juridique et fiscal 76

1.1.4 Environnement du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL  76

1.1.4.1 Etat 76

1.1.4.2 Les concurrents 77

1.1.4.3 Organisme social 77

1.1.4.4 La clientèle 77

1.1.4.5 Institutions financières 77

1.1.4.6 Fournisseurs 77
1.2 Présentation générale de la Compagnie Africaine de Négoce (CAN) 77

1.2.1 Historique et forme juridique 78

1.2.2 Situation géographique 78

1.2.3 Activités 78

1.2.4 Missions et objectifs 78

1.2.5 Organisation structurelle 79

1.2.5.1 Organigramme 79

1.2.5.2 Organes de gestion et leurs missions 79

A. Le service comptabilité 3

B. Le service fiscalité 80

C. Le service administratif et ressources


humaines....................................................80

SECTION 2 : PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL AU SEIN DU CABINET


FISCALIA 3

2.1 Présentation de la pratique de l'audit fiscal à FISCALIA 81

2.1.1 Réception de la mission d'audit et sélection des auditeurs 81

2.1.1.1 Le nom du client et le responsable avec qui l'équipe sera en


collaboration 82

2.1.1.2 Le lieu où se déroulera la mission 82

2.1.1.3 La date et délai de la mission 82

2.1.1.4 Les principaux axes de l'audit 82

2.1.2 Déroulement de la mission d'audit 83

2.1.2.1 Contrôle des impôts à paiement mensuel 83

2.1.2.2 Contrôle des immobilisations et des amortissements y afférents 84

2.1.2.3 Contrôle de la déductibilité fiscale des charges 84


2.1.2.4 Contrôle de la TVA déductible 84

2.1.2.5 Contrôle de la retenue à la source de l'acompte de 5,5% sur le


règlement des factures de prestations de services 84

2.1.2.6 Contrôle des salaires 84

2.1.2.7 La reconstitution du Chiffre d'Affaires 85

2.1.2.8 Contrôle de cohérence des déclarations 85

2.1.3 La rédaction du projet de rapport d'audit 86

2.1.3.1 Les faits 86

A. Reconstitution du C.A. 86

B. TVA 87

C. Retenues à la source 87

2.1.3.2 Les règles applicables 87

A. Reconstitution du C.A. 88

B. TVA 88

C. Retenues à la source 88

2.1.3.3 Les risques fiscaux 89

A. Reconstitution du C.A. 89

B. Retenues à la source 90

2.1.3.4 Les recommandations 90

A. Reconstitution du C.A. 90

B. TVA 90

C. Retenues à la source 91

1.2.4 Séance d'échange et proposition des


recommandations........................................9 1
2.2 Analyse critique et mise en évidence du problème posé par la pratique
de l'audit fiscal 3

2.2.1 Comparaison des démarches du cabinet FISCALIA et celle des


normes d'audit 92

2.2.1.1 Phase préliminaire 93

2.2.1.2 La prise de connaissance générale 93

2.2.1.3 L'évaluation du contrôle interne 93

2.2.1.4 Contrôle des opérations à caractère fiscal 93

2.2.2 Comparaison des outils de collecte de données du cabinet FISCALIA


et ceux des normes d'audit 94

2.2.2.1 Questionnaire 94

2.2.2.2 Les contrôles complémentaires et l'analyse documentaire 94

2.2.2.3 Le Tableau des Forces et faiblesses Apparentes (TFfA) 94

2.2.2.4 Tests de permanence 94

2.2.2.5 Feuille d'analyse des risques (FAR) 94

2.2.2.6 Le rapport d'audit fiscal 94

CHAPITRE 4 : AMELIORATION DE LA PRATIQUE D'AUDIT FISCAL AU


CABINET FISCALIA INTERNATIONAL 3

SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'AUDIT FISCAL 97

1.1 Justification du choix d'une méthodologie mixte 98

1.1.1 Justification du choix d'une méthodologie quantitative 98

1.1.2 Justification d'une méthodologie qualitative 98

1.2 Outils de collecte des données 98

1.2.1 Le questionnaire 98

1.2.2 Les contrôles complémentaires 99

1.2.2.1 Contrôle de la forme des déclarations 99


1.2.2.2 Contrôle des délais des déclarations 3

1.2.2.3 Contrôle de la cohérence des déclarations 100

1.2.3 Analyse documentaire 101

1.2.4 Tableau des forces et faiblesses apparentes 101

1.2.5 Tests de permanence 101

1.2.6 Tests de conformité 102

1.2.7. Feuille d'analyse des risques (FAR) 102

1.3 L'analyse des données 103

SECTION 2 : RESULTATS ATTENDUS DE LA NOUVELLE DEMARCHE


D'AUDIT FISCAL ET RECOMMANDATIONS 103

2.1 Résultats attendus de l'amélioration de la démarche d'audit fiscal 103

2.1.1 Résultats relatifs à la prise de connaissance 103

2.1.2 Résultats relatifs à l'évaluation du contrôle interne 104

2.1.2.1 Tableau d'identification des risques 104

A. IRPP sur salaires 104

B. Immobilisations et amortissements 104

C. TVA 105

D. Acomptes IS 106

E. Déductibilité fiscale des charges 106

F. Retenues des 5,5% 106

2.1.2.2 Forces et faiblesses apparentes 107

A. Forces apparentes 107

B. Faiblesses apparentes 107

2.1.3 Résultats relatifs au contrôle des opérations à caractère fiscal 108


2.1.4 Résultats relatifs au rapport d'audit fiscal 108

2.2 Recommandations 108

2.2.1 Recommandations au cabinet FISCALIA 109

2.2.1.1 Utilisation des outils de collecte de données tels que préconisés par
les normes d'audit 109

2.2.1.2 Créer des dossiers permanents des entreprises auditées 3

2.2.1.3 Constituer une base informatique des données fiscales des


entreprises clientes 109

2.2.1.4 Introduire l'évaluation du contrôle interne dans sa démarche de


l'audit 3

2.2.1.5 Rédiger un guide d'audit fiscal 110

2.2.1.6 Créer un département chargé de l'audit 110

2.2.1.7 La formation continue des auditeurs fiscaux 110

2.2.2 Recommandations à la Compagnie Africaine de Négoce 110

2.2.2.1 Adapter l'organisation comptable aux besoins fiscaux 110

2.2.2.2 Veiller aux retenues et reversement de tous les impôts et taxes à la


DGE 111

2.2.2.3 Eriger le service fiscalité en un poste plus élevé 111

2.2.2.4 Utiliser les données de la comptabilité pour les déclarations 111

2.2.2.5 Constituer une Base Informatique des Données Fiscales (BIDF) 111

2.2.2.6 Mettre sur pied un service d'audit interne 112

...115

CONCLUSION GENERALE 113

...117

BIBLIOGRAPHIE 113

...119
ANNEXES 113

TABLE DES MATIERES 113

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