TD 2
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Dans cette première partie il sera évoqué dans un premier temps une nécessaire relation du
juge administratif aux normes constitutionnelle (A) enjointe par une soumission, néanmoins
imparfaite, du juge administratif à ces mêmes normes (B)
Le juge administratif a donc un rôle primordial dans le jugement des affaires concernant
l’administration et les citoyens, ainsi il se doit d’être soumit à la constitution et aux textes
ayant la même valeur qu’elle. De cette manière, il faut parfois interpréter les normes
constitutionnelles édictées, notamment dans la constitution ou dans son préambule
contenant des textes ayant jusqu’à plus de 2 siècles à l’image de la Déclaration de Droits de
l’Homme et du citoyen de 1789. De cette façon le juge administratif et le Conseil d’État
peuvent parfois être amenés à devoir interpréter des normes constitutionnelles tout comme
le Conseil Constitutionnel. Ainsi le juge administratif et les normes constitutionnelles sont
liés et le juge administratif joue un rôle faisant fluctuer ces normes comme l’arrêt société
Eky rendu par le conseil d’État le 12 février 1960 consacrant au préambule de la constitution
de 1958 une valeur constitutionnelle.
De la même manière, le juge administratif agissant sur les normes constitutionnelles, la
constitution va donner des principes fondamentaux au juge administratif et plus
globalement au droit administratif français, par exemple le Conseil Constitutionnel va
reconnaître dans une décision du 23 janvier 1987 Conseil de la Concurrence, GAJA la
compétence du juge administratif pour annuler ou reformer les décisions prises par
l’administration. Mais cette relation entre le juge administratif et les normes
constitutionnelles est plus poussée allant jusqu’à une soumission de ce premier à la
constitution et aux normes qui l’entoure.
Cela part d’un principe fondamental en droit administratif : l’administration doit respecter
les normes constitutionnelles qui la régisse. Comme vu précédemment le juge administratif
est donc compétent pour faire respecter les principes de la constitution à l’administration,
ne pouvant s’y soustraire et devant les faire respecter. De cette manière le juge administratif
aura plus tendance à se référer à la constitution qu’à un principe général du droit. Malgré
cela, les normes constitutionnelles ne voient pas toujours leur respect assuré par le juge
administratif dans la mesure ou certaines exceptions viennent empêcher cette soumission.
En effet, certaines normes constitutionnelles ne vont pas directement être applicables car
elles sont considérées comme trop floues par le juge constitutionnel comme pour l’arrêt
rendu par le Conseil d’État le 27 septembre 1985, France terre d’asile refusant l’octroi du
droit de d’asile pourtant constitutionnel au motif que ce principe soit trop imprécis.
Heureusement l’étau des normes constitutionnelles se resserre et les normes
constitutionnelles sont de plus en plus précisées pour pouvoir être applicables, c’est
notamment le cas récemment des normes constitutionnelles édictées par la charte de
l’environnement qui voient leur contenu précisé amplifiant cet effet de respect des normes
constitutionnelles par le juge administratif qui peut se les voir invoqués à l’appui d’un
recours.
La deuxième cause d’imperfection des normes constitutionnelles réside dans la théorie de
l’écran législatif puisque le juge administratif peut contrôler la constitutionnalité d’un acte
administratif pour faire respecter les normes administratives mais inversement ne peut
contrôler la constitutionnalité d’une loi par voie d’action. C’est le cas quand un requérant
attaque un acte administratif en soutenant qu’il présente une inconstitutionnalité, alors
qu’en réalité cette dernière vient d’une disposition législative puisque l’acte administratif
vise à mettre en œuvre une loi, la loi faisant donc écran empêchant le juge administratif
d’intervenir sur la constitution, créant une faille dans la toute-puissance de la constitution
sur les actes administratifs. Néanmoins l’instauration de la QPC a permis d’apporter une
solution à ce problème et par la même occasion une marge de manœuvre au juge
administratif.
II/ La présence d’une marge de manœuvre du juge administratif vis-à-vis des normes
constitutionnelles
Dans cette seconde partie il sera abordé dans un premier temps les limites de la soumission
du juge administratif aux normes constitutionnelles (A) puis il sera conclu sur le rôle clef du
contrôle de constitutionnalité octroyant au juge administratif une marge de manœuvre (B).
Tout d’abord, comme nous avons pu le voir précédemment le juge administratif dispose de
limites dans l’application des normes constitutionnelles, ainsi de par des règles qu’il
considère trop floues le conseil d’État peut écarter une norme constitutionnelle se fut le cas
pour l’arrêt France terre d’asile. Dans ce cas-là, il est légitime de se demander si le juge
administratif ne se soustrait pas ostentatoirement aux normes constitutionnelles en
effectuant un tri des normes constitutionnelles ? Même, comme pour la charte de
l’environnement ces normes ont tendance à être précisées, cela n’est-il pas un moyen pour
le conseil d’État d’en éviter certaines comme pour l’arrêt rendu par le Conseil d’État le 29
novembre 1968 Tallagrand, pour se soustraire de la réparation demandée à l’État pour la
perte des biens du requérant ? C’est à vrai dire une hypothèse peu probable comme l’illustre
l’arrêt du Conseil d’État, du 3 octobre 2008, Commune d’Annecy, GAJA, validant l’application
comme normes constitutionnelle la Charte de l’environnement, ses dispositions ne pouvant
ainsi être écartées par le juge administratif. Néanmoins, cela montre que le juge
administratif présente bien une marge de manœuvre par rapport aux normes
constitutionnelles rien que par son pouvoir d’appréciation.
Il est aussi a souligné qu’une marge de manœuvre involontaire peut aussi être présente
entre la Constitution et l’acte administratif et ainsi démarquer le juge administratif de cette
première sans que cela ne soit voulu. Effectivement, la théorie de l’écran législatif vient
comme vu ici aussi précédemment dédouaner le juge administratif de la Constitution dans
l’appréciation d’un acte administratif, le soustrayant de cette manière des normes
constitutionnelles, sans qu’il ne le veuille. Mais il convient de le répéter encore une fois, la
Question Prioritaire de Constitutionnalité permet désormais se cas de figure en passant par
le contrôle de constitutionnalité.