Wur Formation Riz 2015
Wur Formation Riz 2015
Wur Formation Riz 2015
manuel
Production de
Production de semences de riz
guide de formation semences de riz
Ce manuel est un des outputs du projet CATALIST-2 de l’IFDC. CATALIST-2 continue de promouvoir le
guide de formation
Un des résultats clés du CATALIST-2 est le développement des manuels de formation, l’organisation des
formations pour les formateurs, et les formations pour les milles d’agriculteurs, sur les sujets suivants :
n La Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols,
n La Production de Semence de Haricot,
n La Production de Semence de Riz,
n La Production de Semence de Pomme de Terre,
n L’Entrepreneuriat Semencier,
n Le Calcul des Coûts de Production,
n L’Analyse Coûts-Bénéfices de la Ferme.
Afin de faciliter la formation, CATALIST-2 a développé une série des manuels de formation et des
guides pour les agriculteurs. Ce manuel-ci s’agit la production de semence de riz.
This manual is one of the outputs of the CATALIST-2 project of the International Fertilizer Development
Center (IFDC). CATALIST-2 builds on the successes of the CATALIST project. It continues to promote
agribusiness cluster development, market integration and agricultural intensification. Its project goals
are to improve the livelihoods of smallholder farmers and others in the agricultural value chain and pro-
mote regional trade and business linkages, which will support regional peace and stability. The CATALIST-2
project objective is to significantly improve food security in Central Africa’s Great Lakes Region (Rwanda,
Burundi and Democratic Republic of Congo) by focusing on effective agribusiness clusters, high-demand
commodities, existing agro-dealer networks and infrastructure.
One of the key outputs of CATALIST-2 is the development of training manuals, training of trainers and
t raining of thousands of farmers, on the following subjects:
n Integrated Soil Fertility Management,
n Bean Seed Production,
n Rice Seed Production,
n Seed Potato Production,
n Seed Entrepreneurship,
n Production Cost Calculation, and finally rédigé par :
n Farm Cost Benefit Analysis.
Camille Renou
In order to facilitate these trainings, CATALIST-2 has developed a series of training manuals and guides.
Reverien Lindiro
The training manual on rice production is in front of you. Jean-Marie Kambale-Kamale
Production de
semences de riz
guide de formation
Colophon
Les contributeurs :
n Barikore, Consolée, Administratrice chargée de l’information et de la création
L'utilisateur peut copier, distribuer et transmettre le travail et créer des œuvres dérivées.
Matériel d'un autre partie qui a été utilisé dans ce report et dans laquelle les droits de
propriété intellectuelle sont applicable, ne peut pas être utilisé sans permission préalable
de l’autre partie concernée. L'utilisateur ne peut pas utiliser cette création à des fins
commerciales.
Référence correcte : Renou, C., Kambale, J.M., Lindiro, R. 2014. Production de semences
de riz, Guide de formation.
module 1 :
Débuter la formation 9
Séance 1.1 Accueil des participants et prise de contact 9
Séance 1.2 Annoncer le programme de la formation, ses objectifs et la manière de travailler 11
Séance 1.3 Recueillir des informations sur les apprenants 12
module 2 :
Généralités sur les semences et leur production 15
module 3 :
La législation semencière 29
module 4 :
Production de semences de riz : la mise en place de la culture 33
module 5 :
Production de semences de riz : les interventions en cours de culture 43
module 7 :
Production de semences de riz : les opérations post-récolte 59
module 8 :
Aspects économiques de la production de semences de riz 65
Ce manuel a pour objectif d’être utilisé comme support de formation par les agents chargés
de former des producteurs de semences de riz.
Il est décomposé en différents modules, à la fois théoriques et techniques, ayant pour but
de donner :
1 Aux formateurs, les connaissances et les clés pédagogiques pour enseigner les
méthodes permettant de produire de bonnes semences de riz ;
2 Aux (futurs) producteurs semenciers qui bénéficieront de la formation, les compé-
tences nécessaires pour devenir de bons producteurs de semences de riz et développer
cette activité.
Il se veut volontairement assez général sur les aspects agronomiques relatifs à la produc-
tion de riz (de nombreux aspects sont à adapter au contexte local : système de culture,
type de sol, produits et engrais disponibles, niveau de mécanisation…), mais est beaucoup
plus axé sur les aspects de la technologie des semences.
À retenir :
n
Point X
n
Point Y
n
Point Z
période suggérée modules à ensei- organisation à période proposée
(indicatif) gner mettre en place par le formateur
Avant le début de la Module 1 : Débuter la Une demi-journée sur De …à ….
campagne agricole formation le terrain : 3 heures
(informations d’ordre Le …./…/….
général)
Module 2 : Généralités Une demi-journée sur De …à ….
sur les semences et le terrain: 3 heures
leur production Le …./…/….
Module 3 : La législa- Une demi-journée sur De …à ….
tion semencière le terrain : 2 heures
15 minutes Le …./…/….
Juste avant le début, Préambule aux Une demi-journée sur De …à ….
ou au tout début de modules 4, 5, 6 et 7 le terrain : 3 heures
la campagne agricole Le …./…/….
(consignes à mettre en Module 4 : Production
place durant la saison de semences de riz :
par les producteurs) la mise en place de la
culture
Module 5 : Production Une demi-journée sur De …à ….
de semences de riz : le terrain : 3 heures
les interventions en Le …./…/….
cours de culture
Module 6 : Production Une demi-journée sur De …à ….
de semences de riz : la le terrain : 3 heures
récolte de la parcelle Le …./…/….
Module 7 : Production Une demi-journée sur De …à ….
de semences de riz : le terrain : 2 heures et
les opérations post- 30 minutes Le …./…/….
récolte
Module 8 : Aspects Une demi-journée De …à ….
économiques de la pro- en salle: 2 heures 30
duction de semences minutes Le …./…/….
de riz
Réaliser le bilan de sa + séance d’1 heure
formation
Ceci est aussi valable durant un même jour de formation : en effet, les séances peuvent être
entrecoupées de pauses café, déjeuner, etc.… Au retour en salle, un bref rappel du sujet
abordé est toujours très utile.
Aussi, à l’issue de chaque séance et de chaque module, il est important de demander aux
producteurs s’il y a des questions, des zones d’ombre, des éléments à éclaircir ou des
choses incomprises.
Organisation du module :
séances durée indicative
1.1 Accueil des participants et prise de contact 45 minutes
1.2 Annoncer le programme et ses objectifs 45 minutes
1.3 Recueillir des informations sur les apprenants 1 heure 30 minutes
Total 3 heures
n Le formateur arrive le premier dans la salle de formation pour accueillir les participants.
n Il/elle se présente à chaque participant qui entre et lui montre la salle de formation.
n Discours introductif
Ouverture de la formation
n Attendre que la majorité des participants soient présent pour commencer.
n En cas d’excès de retard de certains, il est utile de leur signaler (avec le sourire) que la
Pour commencer la séance, le formateur prend la parole pour souhaiter dans un premier
temps la bienvenue à tous les participants. Il/elle se se présente ensuite de manière simple
et concise, en indiquant par exemple son nom et son prénom, sa profession, son expé-
rience, pourquoi il/elle est formateur/formatrice de producteurs de semences de riz, etc.).
semences de riz ;
n Le programme de la journée en cours ;
n Nom du village ;
n Superficie rizicole ;
n …etc.
Le formateur peut aussi demander à chacun d’inscrire son nom/prénom sur une feuille ou
un carton à placer devant eux afin de faciliter la mémorisation des noms de chaque partici-
pant et la liste de présence.
Objectifs de la séance :
n Présenter le chronogramme des modules de formation suivants ;
Le programme de la formation
Pour commencer cette séance, le formateur présente le programme qu’il/elle a planifié
pour les activités. Il/elle veille à établir un chronogramme de formation pertinent selon les
saisons de production de son pays, et à réaliser les modules de formation à des dates perti-
nentes (ni trop tôt, ni trop tard, ni quand les producteurs sont trop occupés).
Le formateur devra fixer en amont des dates pour les sessions de formation, et les discuter
avec les producteurs.
mences ;
n Connaître les principaux points de la législation semencière en vigueur dans le pays
la région ;
n Comprendre et être capable de mettre en œuvre sur la propre exploitation agricole
tous les principes et règles permettant de produire des semences de riz de qualité
(maîtrise de la technologie des semences);
n Comprendre et être capable de mettre en œuvre les conseils agronomiques pour la
culture du riz ;
n Réaliser que la production de semences est une activité exigeante.
Le formateur peut conclure cette partie en faisant le lien avec les attentes par rapport à la
formation mentionnées par les producteurs lorsqu’ils se sont présentés et leur demander
si les objectifs mentionnés correspondent à leurs attentes.
Les participants font preuve d’une écoute active. Ils ne discutent pas entre eux
l
l
Les participants peuvent poser des questions en demandant la parole durant
une présentation, ou bien à la fin de chaque séance quand le formateur demande
s’il y a des questions.
l
La ponctualité est très importante pour respecter le programme prévu. En cas de
retard, le formateur doit cependant rester à l’écoute des raisons qui en étaient la
cause et rappeler l’importance du respect des règles ;
l
Il n’y a pas de rémunération pour les producteurs formés ;
l
Il ne faut pas hésiter à s’exprimer. En effet, il n’y a pas de questions bêtes. Il faut
poser des questions pour s’assurer qu’on a bien compris.
La philosophie de la formation
Le formateur explique ensuite les points suivants qui constituent la philosophie de cette
formation :
n Parler de choses concrètes, tirées d’expériences réelles, et adaptées au contexte des
participants ;
n Transmettre un message clair aux participants ;
À retenir :
Objectif de la séance :
n Mieux connaître les producteurs à former, leurs habitudes et leurs contraintes afin
Le formateur distribue le questionnaire et le lit lentement à haute voix, avant que les par-
ticipants commencent à le remplir, afin d’en expliquer les questions et les réponses atten-
dues. Il/elle s’assure que tout le monde a bien compris.
Une fois les questionnaires remplis, ils sont récupérés, lus et analysés dès la fin de la pre-
mière journée de formation pour en extraire les principaux éléments, tendances, etc. qui
seront très utiles aux formateur pour mieux connaître les producteurs pour les prochains
modules de formation.
À retenir :
Exemple :
Nom et coordonnées du producteur Nom/téléphone/adresse
Depuis quelle année produisez-vous des semences ? Année :
Est-ce que vos semences sont certifiées ? Oui/non
Quelles sont vos contraintes majeures dans la production de Énumération des 3 contraintes
semences ? majeures
Quelles variétés produisez-vous et quelles sont leurs sources ? V1, v2, … origine de v1, v2, …
Pour la dernière saison :
Production individuelle ou en groupe ? Individuelle/en groupe
Nombre de producteurs qui ont produit des semences Nombre :
Superficie ensemencée (ha) Ha :
Quantité totale de produits issus de la dernière saison Tonnes :
Quantité totale de produits vendus Tonnes :
Prix moyen de vente Prix/KG :
Méthode de production (manuel ? Machines ?) Explication :
Usage de technologies/bonnes pratiques? Si oui, lesquelles :
Fertilisation (Types d’engrais et dosage) et appréciation
Techniques culturales utilisées pour les semences. (rotation,
épuration, entretien)
Objectifs du module :
n omprendre ce qu’est une semence et pourquoi on produit des semences ;
C
n Se familiariser avec le vocabulaire spécifique à la production de semences ;
n Comprendre qu’un producteur de semences n’est pas un producteur comme les autres
ses semences.
Organisation du module :
séances durée indicative
2.1 Introduction sur les semences 1 heure 15 minutes
2.2 Le vocabulaire spécifique à la production de semences 45 minutes
2.3 Les qualités d’un bon producteur de semences 30 minutes
2.4 Spécificités de la production de semences de riz 30 minutes
Total 3 heures
Objectifs de la séance :
n avoir ce qu’est une semence de riz et en quoi elle diffère d’une graine de riz paddy ;
S
n Connaître les caractéristiques d’une « bonne » semence, et pourquoi la qualité de la
semence est importante ;
n Comprendre pourquoi on doit produire des semences et en quoi cela consiste;
Réflexion en groupes :
n L e formateur repartit les participants en groupes de 4 à 5 personnes et formule des
questions. Chaque groupe se choisit un rapporteur.
n Apres les discussions en groupe, le travail se fait en plénière.
n L e formateur vérifie si les éléments clé ont fait partie des discussions.
Remarque : si des erreurs ont été commises par les producteurs, le formateur doit expliquer
de manière compréhensive mais ne doit en aucun cas accabler les groupes ayant donné une
réponse inexacte.
La semence est un etre vivant dans un état de veille biologique capable de reproduire un indivivu.
La qualité des semences est souvent un élément remis en cause. Les producteurs sou-
haitent des semences de qualité, mais il faut pour cela définir les critères qui font qu’une
semence est « bonne » ou ne l’est pas.
n Avoir des plantules vigoureuses pour un bon démarrage en pépinière et bien supporter
Quantité :
n L es bonnes semences permettent d’avoir une bonne germination (bon peuplement), des
plantes vigoureuses dès la mise en place de la culture qui expriment le potentiel de la
variété choisie (bon développement).
n Elles permettent une homogénéité du paddy produit (même type de grain, maturité au
Qualité :
n L es semences de qualité permettent de produire un riz correspondant aux caractéris-
tiques de la variété choisie par le producteur et/ou l’acheteur ;
n L a marchandise est plus facile à décortiquer car plus homogène ;
n L e riz produit est plus attractif pour les acheteurs, et la commercialisation facilitée.
Dans le cadre de la signature de contrats avec des acheteurs, la qualité, qui est un
aspect important, peut être une cause de refus si certains des critères ne sont pas res-
pectés. Dans certains cas, une bonne qualité peut générer un revenu supplémentaire si
certaines normes prévues au contrat de production sont respectées ;
n Un riz de bonne qualité est transformé (décorticage, blanchiment, etc.) de façon plus
Le formateur peut reprendre les différents critères de qualité évoqués nécessaires à l’obten-
tion d’une « bonne » semence (points abordés dans la question précédente). Il/elle peut égale-
ment expliquer les conséquences découlant du fait de ne pas les respecter rigoureusement.
En abordant ce sujet (la « bonne » semence), le formateur peut interroger oralement les parti-
cipants sur leur usage des semences. Ont-ils pu observer l’impact positif de semences de bonne
qualité sur leur production ? Ont-ils facilement accès à de bonnes semences ?
Bien emballe
Pour répondre à cette question, il faut sensibiliser les producteurs aux particularités de chacun :
n Grain/paddy : il est destiné à la transformation (décorticage, étuvage, etc.) avec
l’objectif final d’être consommé. La production de grain ne doit pas suivre des règles
de production particulières (sauf dans le cas d’un contrat précis).
n Semence : elle est produite dans le but d’être semée lors d’une prochaine campagne.
Lorsqu’on produit des semences, on suit des règles de production spécifiques afin
de garantir leur qualité. Les semences ne sont pas consommées.
n
On ne mange pas les semences, et on ne sème pas du paddy !
n
Toutes les plantes d’une même variété doivent être semblables (= homogénéité) ;
n
Les plantes d’une variété doivent présenter des caractéristiques différentes des autres
variétés (= distinctes des autres « groupes de même espèce ») ;
n
Lorsqu’on multiplie la variété en suivant des règles de multiplication adaptées,
elle doit conserver ses caractères dans le temps (= stabilité des caractères).
C’est une question qui peut paraître simple car le mot « variété » est couramment utilisé, mais
on ne sait pas forcément toujours le définir. Le formateur commence par s’assurer que les pro-
ducteurs ne confondent pas les mots « espèce » et « variété ». Au besoin, il/elle peut préciser
que les espèces végétales sont par exemple le riz, le maïs, le blé, l’orge… il/elle peut citer
ensuite des noms de variétés élites cultivées dans la région et connues des producteurs.
L’objectif n’est pas de faire retenir aux producteurs une définition complexe. Il s’agit plutôt
de leur faire comprendre ce qu’est vraiment une variété et qu’ils en retiennent les principaux
éléments caractéristiques.
Là aussi, il s’agît de préciser ce qu’est vraiment une variété afin de sensibiliser les producteurs
semenciers à ce qu’ils vont produire ensuite.
Beaucoup de définitions existent, certaines étant complexes (UPOV). En voici une assez claire
(FAO). L’objectif pour le formateur n’est pas précisément de la lire tel quel, mais plutôt d’insis-
ter auprès des producteurs sur les notions en caractères gras dans la définition.
« Groupe d'individus, semblables entre eux, appartenant à une espèce mais qui se distingue
nettement des autres groupes de la même espèce par un certain nombre de caractères (mor-
phologiques, physiologiques, cytologiques, chimiques ou autres) et qui après multiplication,
conserve ses caractères».
En résumé :
n
La sélection de variétés améliorées est réalisée par différents acteurs (sociétés privées,
programmes nationaux de recherche, programmes internationaux…) ;
n
On cherche de nouvelles variétés ayant :
En tant que producteurs semenciers, les participants devront travailler avec différentes varié-
tés. Ils en connaitront certaines, mais découvriront parfois de nouvelles obtentions (= nou-
velles variétés). L’objectif de ce point est d’expliquer pour quelles raisons de nouvelles variétés
sont créées et pourquoi certaines peuvent être remplacées par d’autres si elles sont devenues
obsolètes (« turn-over » variétal), les producteurs étant parfois attachés à certaines variétés.
C’est l’une des questions clé de la formation des producteurs semenciers. En tant que
futurs producteurs semenciers, ils doivent parfaitement maîtriser ce sujet. C’est la raison
pour laquelle il est utile de revenir dessus et d’en comprendre la signification.
Le formateur indique aux participants les points suivants pour décrire cette activité.
À partir d’une faible quantité de semence mère, la multiplication de semences a pour but :
n D’augmenter la quantité de semences d’une variété pour en assurer le développement
commercial ;
n De reproduire à l’identique la variété ;
n De maintenir la structure génétique de la variété ;
n D’obtenir des semences de bonne qualité (pureté, germination, état sanitaire…).
Le schéma ci-dessous
Semences ‘du sélectionneur’ reprend succintement les
g0 différentes catégories qui
existent. Le formateur
peut reproduire ce schéma
g1, g2, Semences de prébase (ou le projeter), et ensuite
(g3) expliquer aux participants
la signification de chaque
terme.
Semences de base
g4
La G0 est la « semence du sélectionneur », issue du croisement entre les deux parents initiaux.
La G1 est le fruit de la multiplication des semences de G0, la G2 est le fruit de la multiplication
des semences G1, et ainsi de suite.
Dans le cadre de la multiplication de semences de riz par des producteurs semenciers, c’est la
dernière étape (production des semences R1, puis R2… à partir de semences de base) qui leur
revient. Les étapes antérieures sont généralement réalisées par les services de recherche.
Si les semences ne sont pas régulièrement renouvelées, la qualité du matériel utilisé pour
ensemencer la parcelle baisse avec le temps. En effet, les semences de la variété cultivée
initialement se retrouvent mélangées avec :
n Des graines issues de croisements avec des plantes d’autres variétés (et parfois d’autres
espèces proches) ;
n Des graines de mauvaises herbes ;
n Des graines d’autres variétés (issues de repousses, de mélanges avec d’autres graines dans
les aires de séchage, ou dans les machines et outils utilisés…).
Lorsqu’on cultive un champ à partir de semences de mauvaise qualité, on multiplie aussi les
impuretés. Avec le temps, la proportion de plantes n’appartenant plus à la variété ou à l’espèce
est de plus en plus présente. Elle provoque une diminution de la productivité (les impuretés ou
autres plantes issues de croisements naturels sont moins productives mais peuvent produire
beaucoup de graines, et rester très vigoureuses) et de la qualité (présence importante de
graines de mauvaises herbes, de graines trop mûres ou immatures…).
On produit aussi des semences pour maintenir la structure génétique d’une variété (c’est-à-
dire pour conserver toutes les caractéristiques propres à la variété) et ne pas la perdre avec
le temps au gré des mutations et mélanges.
Le formateur conclut la séance en précisant que ces premières discussions ont permis de
rappeler des éléments clés sur certaines notions que l’on connait parfois mais pour lesquelles
on ne maîtrise pas toujours les explications, raisons, ou justifications. Il/elle insiste sur le fait
que la production de semences est une activité spécifique, un vrai métier qui ne s’improvise
pas et qui nécessite de maîtriser la législation, les techniques de production et la technologie
semencière si l’on veut réussir.
Ces questions ont pour objectif d’entrer dans le vif du sujet et d’apporter des réponses à des
questions d’ordre général sur les semences. Les réponses apportées ne sont pas exhaustives
et le formateur ou les producteurs peuvent apporter des éléments complémentaires.
n Une semence est un être vivant capable de reproduire un individu : on doit y faire attention ;
n Une bonne semence doit être pure (graines de riz uniquement, et de la variété souhaitée),
saine, homogène, et doit bien germer ;
n Une bonne semence est importante pour assurer la quantité et la qualité d’une production ;
n À la différence du paddy qui est destiné à être consommé, la semence de riz est le matériel
de reproduction qui sera semé au champ ;
n Une variété est un groupe de plantes dont les individus ont des caractéristiques homogènes,
qui sont différentes de celles des autres variétés, et qui sont conservées après multiplication ;
n La création variétale permet de trouver des variétés plus performantes (quantité accrue
et meilleure qualité) afin de répondre aux besoins des producteurs et des consommateurs ;
n Produire des semences consiste à augmenter la quantité de semences à partir de la semence
mère, en conservant les caractéristiques de la variété et en garantissant la pureté, la
germination et l’état sanitaire ;
n Comprendre la notion de génération (ou catégorie de semences).
Objectif de la séance :
n
Acquérir des connaissances sur les principaux termes utilisés dans le vocabulaire
propre à la production et à la certification des semences, comprendre leur importance
et voir en pratique à quoi cela correspond.
Le formateur commence la séance en indiquant que des connaissances ont été acquises lors
de la séance précédente sur la semence, sa production et l’importance de l’utilisation des
semences de qualité. Il/elle explique aux producteurs que dans le cadre de leur activité,
ils pourront être confrontés à des termes et notions très importants qu’il est nécessaire de
présenter et d’expliquer.
Pour chaque terme, le formateur donne une définition ainsi qu’une explication en l’illus-
trant de manière concrète par le biais d’exemples. Ensuite, il/elle met en place un exercice
pratique afin de permettre aux participants de bien visualiser.
u
La pureté spécifique :
Le formateur peut inscrire « pureté spécifique » sur le flip chart, et en expliquer la signifi-
cation et l’origine.
La pureté spécifique
de la semence de riz
Pour évaluer la pureté spécifique, on mesure dans le lot la présence de graines d’autres
espèces que le riz (graines d’autres espèces de grande culture ou de mauvaises herbes),
ainsi que de matières inertes (poussière, paille, cailloux…).
Une bonne pureté spécifique est importante pour s’assurer que l’on produit bien l’espèce voulue,
et que l’on ne diffuse pas des graines d’espèces indésirables (adventices). Si l’on produit et
commercialise des semences de riz, il faut qu’elles soient composées… de riz ! Et de rien d’autre !
Analyse du lot
riz
+ autres semences
+ autres éléments
u La pureté variétale :
Échantillon de semences bien triées de riz à grain long /semences de riz triées de riz
à grains long et court à des proportion très différentes
(Le formateur peut noter au tableau ces deux aspects et les définir).
Dans les deux cas, il s’agit de vérifier que l’on produit bien la bonne variété, les plantes ou les
graines en présentant bien les caractéristiques. Pour cela, il est important de connaître ces
caractéristiques, pouvant être obtenues auprès des services de recherche ou de l’entreprise
commercialisant la variété.
Il est très important que les semences vendues présentent une bonne pureté variétale afin
qu’elles correspondent réellement à la variété vendue, et qu’il ne s’agisse pas d’un mélange
de différentes variétés. En effet, un producteur de riz va acheter les semences d’une variété
car il souhaite la cultiver en particulier pour sa qualité ou ses performances. De plus, la bonne
pureté variétale conditionne la qualité du paddy produit (homogénéité de la production, et riz
présentant les caractéristiques voulues par le transformateur / consommateur).
Pour expliquer l’importance d’une bonne pureté variétale, le formateur peut expliquer son inci-
dence sur l’homogénéité de la parcelle, et particulièrement sur la précocité des plantes (s’il y a
beaucoup d’impuretés, beaucoup de plantes ne seront pas au même stade de maturité, ce qui
peut être problématique dans la réalisation des différentes étapes de l’itinéraire technique).
Il/elle explique aussi que plus la pureté du lot est faible, plus le taux d’impuretés va augmen-
ter au fil des multiplications à cause :
1 Des fécondations croisées dans le champ (il/elle peut alors utiliser le flip chart pour repré-
senter le dernier point) ;
2 De la multiplication des impuretés elles-mêmes.
u Un lot de semences
Jeu de rôle : Le jeu de rôle consiste à avoir trois producteurs ayant produit des semences
de riz d’une même variété. Deux producteurs ont produit des semences de bonne qualité,
mais pas le troisième. On observe alors les conséquences pour les producteurs de paddy.
Le formateur demande à 6 volontaires de venir le rejoindre pour effectuer une mise en
situation. Parmi eux, il/elle désigne 3 producteurs de semences, 1 agro-dealer, et 2 produc-
teurs de paddy. Il/elle sépare ces trois groupes dans la pièce pour faciliter la compréhen-
sion des autres participants. Le but est de démontrer l’intérêt pour un producteur achetant
sa semence chez son agro-dealer de séparer différentes productions.
Situation 2 : Tous les producteurs ont mélangé leur production car il s’agit de la même
variété. Il n’y a donc qu’un seul lot disponible pour l’agro-dealer. Les producteurs de paddy
achètent des semences de riz, les sèment dans leur champ et sont mécontents, car la levée
ou la pureté est mauvaise. Ils expliquent le problème à l’agro-dealer, lequel ne peut pas
vraiment expliquer les raisons du problème car les semences proviennent de plusieurs
producteurs.
Ce jeu de rôle a pour but d’expliquer que l’on ne dilue pas un problème dans un lot de
semences en le mélangeant à d’autres lots. Il faut au contraire préserver au maximum la
On parle donc de lot de semences pour assurer la traçabilité, c’est-à-dire pour pouvoir ré-
pondre aux questions « qui a produit quoi, quand, où, comment, avec quelle semence mère ?
». Le formateur insiste sur l’importance de la traçabilité pour assurer la qualité de la semence
commercialisée, et trouver des explications en cas de problème constaté chez un agriculteur
acheteur de la semence. Lorsqu’on produit et vend des semences, on s’engage sur la qualité du
produit, d’où l’importante nécessité de traçabilité.
À retenir :
n La pureté spécifique correspond à la proportion de semences de riz dans le lot de semences ;
n La pureté variétale correspond à la proportion de semences de la variété souhaitée dans le
lot de semences de riz (au champ, on considère que c’est la proportion de plantes correspon-
dant aux caractéristiques de la variété multipliée) ;
n Un lot de semences correspond aux semences d’une même variété et d’une même génération,
produites sur la même parcelle, par le même producteur, à partir de la même semence
mère. La notion de « lot » est importante pour garantir la qualité et la traçabilité.
À noter : Cette séance ne développe pas dans le détail les principes de technologie semen-
cière. Il s’agit ici de présenter quelques spécificités du métier de producteur semencier par
rapport à celui de producteur de riz classique.
Objectifs de la séance :
n
Faire prendre conscience aux participants que produire des semences est une activité
exigeante qui ne s’improvise pas ;
n
Expliquer aux participants quelques spécificités du métier de producteur semencier.
Il/elle demande aux participants d’énoncer les qualités d’un producteur de semences de riz
au champ et au bureau, par brainstorming. Les participants énumèrent les différentes qua-
lités requises, le formateur procédant ensuite à la synthèse en intégrant également toutes
les qualités non citées par les producteurs.
À retenir :
n La production de semences est un métier à part entière qui ne peut pas être réalisé par
n’importe qui : il exige de grandes compétences agricoles et du sérieux dans le travail ;
n Le producteur semencier doit être très bien organisé pour travailler dans de bonnes
conditions : réaliser toutes les démarches administratives requises, conserver tous
ses reçus d’achats, noter toutes ses interventions culturales…
Objectifs de la séance :
n
Les producteurs doivent comprendre ce qu’est une semence de riz, et comment elle
est formée ;
n
Les producteurs évaluent l’impact de leur production de semences sur les superficies
emblavées la saison suivante.
Le formateur indique que pour l’espèce riz, la semence (on entend ici l’organe de production
qui est multiplié et qui sera ensuite replanté) correspond à la graine produite dans les pani-
cules de la plante. Il/elle peut préciser que selon les espèces, le matériel de semis utilisé est
différent (cas de la pomme de terre : on préfère les tubercules aux « vraies semences »).
Il/elle explique comment se déroule le processus de fécondation dans une fleur de riz en s’appuyant
sur un schéma (ci-après, ou schématisé au tableau) :
Anthère
Glume inférieure
Stigmates plumeux
Glume supérieure ou rameux
Lodicule Ovaire
Lorsqu’ils multiplient leurs semences de riz, les producteurs doivent avoir à l’esprit que
ce qui est produit dans leur champ va servir à ensemencer sur de très grandes surfaces,
chez de nombreux producteurs.
Ce que le producteur semencier produit dans son champ va avoir une portée très impor-
tante en termes de production et de nombre d’utilisateurs. Le formateur doit vraiment
insister sur ce point afin de le faire comprendre aux producteurs. Si les semences sont
mauvaises, l’impact final peut être énorme.
À retenir :
Objectifs du module :
n onnaître l’existence des différents règlements nationaux ou régionaux encadrant la
C
production de semence de riz ;
n Connaître toutes les exigences administratives que doit respecter le producteur de
semence de riz ;
n Connaître les normes en vigueur dans le pays inhérentes à la production des semences
et leur certification.
Organisation du module :
séances durée indicative
3.1 Environnement législatif de la production de semences 45 minutes
3.2 Aspects administratifs pour le producteur semencier 45 minutes
3.3 Règlement technique : normes de production et de certification 45 minutes
Total 2 heure 15 minutes
Pour ce module, une annexe viendra en complément incluant des informations spé-
cifiques à chaque pays. En effet, les lois en vigueur, les organismes de contrôle et les
normes de production et de certification peuvent varier d’un pays à l’autre.
!!
Note destinée au formateur :
Il faut tâcher de trouver des textes tels que la loi sur les semences propre à votre pays, le
règlement technique relatif à la production de semences, à la traçabilité, au contrôle et à
la certification des semences, un document dédié à la politique de développement du sec-
teur semencier, le catalogue national des variétés. On peut les obtenir auprès des services
habilités : SENASEM (RDC), ONCC (Burundi), RAB (Rwanda).
Objectifs de la séance :
n onnaître l’existence des textes règlementant l’activité semencière ;
C
n Avoir connaissance des principales règles, informations et procédures qu’ils
contiennent.
Dans chaque pays, la production de semences est soumise à des règles et à une législation
spécifique. Selon les pays, l’état d’avancement de la mise en place de ces textes peut dif-
férer : pour certains, la loi peut déjà être entrée en vigueur, pour d’autres, il peut ne s’agir
Le formateur explique ensuite brièvement aux producteurs les points figurant à ces textes
de loi. Il ne s’agit bien entendu pas pour les producteurs de les maîtriser sur « le bout des
doigts », mais plutôt d’en connaître l’existence.
n Dispositions pénales…
À retenir :
n
La législation semencière définit le cadre général de l’activité de production, la certification
et la commercialisation des semences ;
n
Elle donne des indications (plus ou moins explicites) sur les procédures à adopter dans le
cadre d’une activité liée aux semences ;
n
Elle est complétée par des décrets ou documents techniques qui définissent les règles à
appliquer pour les producteurs.
Objectifs de la séance :
n L ister les principales tâches administratives, extraites des législations en vigueur, que
le producteur semencier doit réaliser ;
n Faire comprendre au producteur qu’il doit, dans la mesure du possible, avoir connais-
Comme cela a été vu précédemment, le formateur rappelle aux producteurs que multi-
plier des semences est un métier particulier nécessitant des efforts administratifs. Ce
module a pour objectif de les recenser et de fournir, si possible, la procédure à appliquer.
Il appartient au formateur de rechercher dans son pays les procédures à respecter ou les
structures à contacter dans le cadre de ces activités.
Le formateur interroge les participants sur les procédures à respecter pour devenir multipli-
cateur semencier et note les réponses sur un flip chart. Il procède ensuite à une synthèse.
l’agrément…) ;
n Déclaration de culture ;
À retenir :
n
La partie administrative tient une part importante dans le travail du producteur
semencier, pour un respect absolu de la législation.
!!
Note pour le formateur :
Pour ce module, il est vivement conseillé de se faire assister par un inspecteur des ser-
vices officiels de contrôle et de certification qui pourra apporter des précisions très utiles.
Objectifs de la séance :
n avoir quels sont les éléments soumis à des normes et contrôlés par les services officiels
S
dans le cadre d’une production de semences de riz ;
n Connaître précisément ces normes afin de pouvoir les mettre en place dans son exploi-
tation agricole.
Afin de produire des semences de qualité répondant aux normes, chaque pays (ou région)
doit disposer d’un document technique décrivant la manière dont les semences doivent
être produites et surtout, les normes et standards à respecter : ce document s’intitule
généralement « règlement technique ».
D’une manière générale, ces documents reprennent (entre autres choses) les points suivants :
Pour disposer des normes en vigueur dans chaque pays, le formateur consultera l’annexe
« Fiche Pays » qui regroupe les principales normes de production et de certification (sous
réserve de disponibilité lors de la rédaction de ce manuel. Dans le cas contraire, il/elle est
invité(e) à contacter directement les services de contrôle et de certification des différents
pays afin qu’ils puissent faire part des normes en vigueur applicables).
Le formateur peut alors sensibiliser les producteurs aux différentes normes auxquelles
leurs productions sont soumises pour être certifiées par les services compétents.
À retenir :
n
Le « règlement technique » regroupe toutes les normes que doit respecter une production
de semences pour être certifiée ;
n
Les normes s’appliquent aussi bien au champ que sur les analyses effectuées sur le lot de
semences final (après triage), au laboratoire ;
n
Tous ces critères sont vérifiés par les services concernés pour la délivrance du
certificat de semences.
Objectifs du module :
n
Maîtriser les points agronomiques clés pour une mise en culture réussie ;
n
Acquérir et comprendre les principes de la technologie semencière en matière de
roduction de semences de riz ;
p
n
Être en mesure de mettre en place ces recommandations sur son exploitation agricole.
Organisation du module :
séances durée indicative
4.1 Pourquoi suivre un itinéraire technique rigoureux ? 45 minutes
4.2 Choix de la parcelle de multiplication de semences 45 minutes
4.3 Préparation de la parcelle 45 minutes
4.4 Choix de la semence mère, semis et repiquage 45 minutes
Total 3 heures
!!
Note à l’usage du formateur :
Lorsqu’il/elle organisera la formation, le formateur devra alors disposer d’une bonne
connaissance du contexte local afin de pouvoir facilement discuter avec les producteurs
de la manière dont ils appliquent un itinéraire cultural.
Objectifs de la séance :
n
Comprendre l’intérêt de respecter un itinéraire technique de production rigoureux et
optimal pour produire des semences de qualité.
Au cours de cette séance qui entame le premier module consacré aux aspects techniques, le
formateur commence par expliquer ce qu’est vraiment une bonne production de semences
de riz. On peut considérer qu’elle est l’association de deux éléments principaux :
+ =
bonne production application des production de
de riz spécificités de bonnes semences
la production de de riz
semences
Quant à l’itinéraire technique, il faut signaler que l’itinéraire cultural doit être adapté
en fonction des différents paramètres qui l’influencent, à savoir :
n La variété (certaines variétés ont besoin d’être conduites d’une certaine manière
pour exprimer leur potentiel) ;
n Le système de culture ;
n Le type de sol ;
n Le précédent cultural ;
n Le climat ;
n La pression des maladies et des ravageurs…
Le formateur précise donc aux producteurs que ce manuel fournit uniquement les conseils
les plus importants pour réussir la production de semences (bien qu’il y ait un lien
régulier avec les aspects agronomiques !).
Pour les producteurs, il est donc primordial de suivre les conseils listés dans la fiche
technique de la variété et ceux des services de l’encadrement agricole qui connaissent
le contexte local.
D’ailleurs, le formateur peut leur demander, dans les grandes lignes, quel itinéraire cultural ils
appliquent, pour quelle raison, qui le leur a fourni, à quelles adaptations ils ont procédé, quelles
contraintes ils rencontrent (en termes d’approvisionnement produits, de financement, de matériel...).
À retenir :
n
Un itinéraire cultural optimal et adapté au contexte local de production doit être mis en
place et suivi rigoureusement ;
n
Des conseils doivent être recueillis auprès de l’obtenteur (la fiche technique de la variété
par exemple) et des agents locaux d’encadrement ;
n
Il ne faut pas omettre d’étapes dans l’itinéraire cultural sous peine d’altérer
le rendement ou la qualité des semences produites.
Objectifs de la séance :
n
Comprendre l’importance du choix de la parcelle et son influence sur une production de
semences ;
n
Être capable de choisir une parcelle pour y multiplier des semences.
Le formateur commence cette séance en précisant que le choix de la parcelle est un élé-
ment très important et constitue le premier choix à faire lorsqu’on planifie les activités de
son exploitation agricole. La parcelle étant le support de production, celle qui sera consa-
crée à la production de semences de riz doit disposer d’une bonne qualité agronomique.
Elle doit donc :
n Être homogène et le moins morcelé possible ;
n Être sans problème connu. Le formateur insiste sur le fait qu’une parcelle pour laquelle
le producteur rencontre des problèmes (maladies, ravageurs, salinité, toxicité…) ne doit
pas être allouée à la production de semences.
n Avoir toujours été bien entretenue au cours des campagnes précédentes. De plus,
elle ne doit pas nécessiter d’importants travaux de remise en état (exemples à éviter :
présence de nombreux buissons, sol très mal aplani ou avec dénivelé…) ;
n Être de taille minimale pour la production de semences (cf. la législation locale).
Le formateur peut discuter avec les producteurs de leur(s) parcelle(s) et voir si certains ont pu déce-
ler des problèmes ou, au contraire, identifier des zones particulièrement fertiles dans leurs champs.
ment entretenus ;
L’accès à l’eau doit pouvoir être garanti
n (si possible, ne pas choisir une zone dans
laquelle des problèmes de disponibilité en eau sont connus) ;
L’irrigation de la parcelle doit être réalisée directement depuis un canal, sans
n
Ces points sont importants pour pouvoir réaliser une mise en eau au moment opportun
avec de l’eau saine, éviter l’apport de maladies ou de graines étrangères dont l’eau est un
très bon vecteur.
Pour ce qui est du drainage, le niveau d’eau doit pouvoir être facilement diminué, ou la
parcelle asséchée si besoin, par exemple au moment de la récolte. S’il est réalisé dans des
conditions humides, la qualité des semences produites peut être affectée (développement
de maladies, augmentation du taux d’humidité…). Pour les zones de production de riz
pluvial (en RDC), une attention particulière doit être portée au champ : il doit pouvoir
emmagasiner de l’eau (soit très peu de pente) mais aussi être facilement drainable.
Enfin, le dernier point présenté par le formateur concernant la sélection de la parcelle est
l’environnement proche de la parcelle. En effet, lorsqu’on est producteur de semences,
on a le devoir de regarder ce qui se passe autour de sa parcelle car cela peut avoir une
influence sur la qualité des semences produites. Malheureusement, cela ne dépend pas
uniquement du producteur semencier car les activités des voisins et l’entretien de cer-
taines parties communes entrent en jeu. Il importe donc d’avoir de bons rapports avec
ses voisins et de communiquer avec eux sur les besoins de vos activités de production
de semences de riz.
Objectifs de la séance :
n
Maîtriser les principes agronomiques pour mettre en place une production de semences
de riz sur une parcelle bien préparée ;
n
Être capable d’appliquer les conseils reçus sur sa parcelle.
argile
– +
sable limons
bonne préparation
du champ = bon enracinement
= bonne récolte
Le planage
n : Après le labour, un planage doit être réalisé afin que le sol soit parfaite-
ment au même niveau sur toute la parcelle, élément indispensable pour la gestion de
l’eau et des mauvaises herbes. Les mottes doivent être cassées, le sol bien nivelé et
homogène. Il peut être réalisé de manière efficace, même avec de simples outils en bois.
n
La préparation de la parcelle de production de semences de riz est la même que pour une
production de riz classique ;
n
Le labour est très important puisqu’il permet une bonne répartition de l’engrais et une
bonne distribution des racines ;
n
Le planage doit être réalisé avec soin pour avoir un sol
l fin,
l homogène,
l bien nivelé.
Objectifs de la séance :
n
Savoir quelle semence utiliser pour mettre en place une production de semences,
et où se la procurer ;
n
Maîtriser les bases agronomiques pour semer et repiquer dans de bonnes conditions.
Dès lors qu’une bonne parcelle est sélectionnée, la mise en place de la culture peut être
envisagée. L’étape qui suit la préparation de la parcelle est la sélection de la semence mère.
Le formateur précise alors que la « semence mère » est le matériel qui va être semé pour
multiplier les semences de riz.
Le formateur explique qu’on n’utilise pas n’importe quelle semence mère pour produire
des semences de qualité, et que plusieurs critères doivent être respectés :
n La semence mère est fournie par l’entité qui a officiellement le mandat de maintien de
la variété (ou le mandat de production et de distribution). Il peut s’agir d’une entité
publique (services de recherche et/ou de production de semences) ou privée (individus
et/ou entreprises semencières) agréée ;
n La semence mère doit être d’une génération antérieure à ce qu’on veut produire ;
n Les documents attestant de la variété, la génération de la semence et sa certification
doivent être disponibles (selon la législation locale en vigueur);
Le formateur précise que les semences mères sont coûteuses et que les besoins du produc-
teur doivent être précisément définis afin d’acheter uniquement la quantité nécessaire.
Ces semence mères ne servent qu’à la multiplication des semences et ne doivent pas être
mélangées avec d’autres lots, ni diluées avec d’autres semences de la même variété pour
une multiplication.
Si des producteurs dans la salle ont déjà l’expérience de production de semences de riz, le
formateur peut les interroger quant à l’origine des semences mères qu’ils ont utilisé, leur
prix, leur qualité, leur disponibilité, leur origine…
Concernant la mise en place de la pépinière et le repiquage pour le riz irrigué (car pour
le riz pluvial, le semis est quasi direct), le formateur explique qu’il faut suivre les règles
agronomiques classiques de la production de riz. Il n’y a pas de particularité spécifique à la
production des semences : la seule exigence est de s’assurer de la propreté irréprochable
de la pépinière (lors du semis) et de la parcelle (lors du repiquage). Le terme propreté signi-
fiant ici qu’aucune mauvaise herbe ou repousse de riz ne doit être présente (tout devant
être enlevé avant la floraison du riz).
Le système de riz irrigué est généralement pratiqué dans les zones de plaines qui pré-
sentent des atouts d’irrigation, notamment dans la plaine de la Ruzizi en RDC, dans
la plaine de Bugarama au Rwanda et dans la plaine de IMBO au Burundi.
Il faut bien choisir le terrain, le sol devant être argileux ou limono-argileux :
n Il faut procéder à une bonne préparation des casiers et des diguettes ;
n Il faut effectuer un labour du sol, un hersage et une mise en boue soit par traction
animale, soit par moyen motorisé.
Lors de la pousse, il faut bien respecter les conditions ci-après :
n Procéder à un bon planage ;
n Maintenir une lame d’eau d’environ 5 cm pendant la phase de tallage, 5 à 10 cm au cours
de la phase reproductive et la phase de remplissage des graines ;
n Vidanger les parcelles 15 jours avant la récolte.
Le semis
Attention à la
profondeur du semis
–
Un semis superficiel ou
trop profond est négatif
+
–
à une bonne germination
Il est possible de procéder à un semis direct ou à un repiquage des plants issus de la pépinière.
En matière de repiquage, il s’agit d’abord de semer à raison de 40 - 60 kg/ha dans une pépi-
nière dont la superficie peut atteindre de 300 à 500 m2 (soit environ 1/20 de la superficie
d’1 ha). La seconde étape consiste à :
Dans la plaine de Bugarama, au Rwanda, la préparation de la pépinière se fait entre fin juin
et debut juillet à Bugarama et le semis a lieu en juillet/août pour la Saison A ; et la prepara-
tion de la pépinière se fait en janvier et le semis en février pour la Saison B.
n Tremper les semences dans l’eau à température ambiante avant le semis, pendant
24 heures ;
n Semer les graines pré-germées en pépinière, de préférence le soir. Le semis ne doit être
Dès que la parcelle est mise en place, il faut qu’elle soit identifiée pour être visible et
reconnue par tous (voisins, services officiels de contrôle…). Un panneau peut être planté à
l’entrée de la parcelle, listant les informations suivantes :
À retenir :
n
La semence mère doit :
l
Être d’une génération antérieure à la génération qui va être produite, et être certifiée
par des documents justifiant sa variété et sa génération,
l Être obtenue auprès de l’entité compétente,
l Être utilisée uniquement pour multiplier les semences et ne doit pas être mélangée
à d’autres lots ;
La propreté de la pépinière et du champ est très importante lors de la mise en place
n
de la culture ;
n
Le semis et le repiquage sont réalisés de la même manière que pour une production
de paddy.
Objectifs du module :
Le module précédent ayant permis de lister les règles à appliquer pour mettre en place une
production de semence de riz, celui-ci s’intéresse aux interventions à réaliser tout au long
du cycle du riz, jusqu’à la période précédant la récolte. Pour les producteurs, les objectifs
sont les suivants :
n Acquérir les méthodes de production ;
n Comprendre l’intérêt qu’elles ont et leur importance dans le contexte spécifique de la
production de semences de riz ;
n Être en mesure de les mettre en place dans leur champ, et ce de manière durable.
Le formateur introduit les différents points qui seront abordés au cours de la séance :
n La gestion de l’eau dans la parcelle ;
n La fertilisation ;
n Le désherbage ;
n Les épurations ;
n Le contrôle des maladies et des ravageurs.
Organisation du module :
séances durée indicative
5.1 La gestion de l’eau dans la parcelle 30 minutes
5.2 La fertilisation de la culture 45 minutes
5.3 La gestion des mauvaises herbes 30 minutes
5.4 L’épuration variétale (et sanitaire) 30 minutes
5.5 Le contrôle des maladies et ravageurs 45 minutes
Total 3 heures
Objectifs de la séance :
n
Comprendre pourquoi la propreté du matériel et des outils doit être irréprochable à
tous les stades de production des semences ;
n
Comprendre les besoins en eau du riz en fonction du stade de développement ;
n
Saisir l’importance de la gestion de l’eau sur la parcelle ;
n
Être en mesure de pouvoir appliquer le schéma proposé à sa parcelle.
N.B. : Après le repiquage, il faut bien vérifier les entrées et sorties d’eau dans la rizière afin
que soit favorisé le tallage.
Le formateur insiste sur l’importance d’avoir une parcelle bien drainée à la récolte, afin :
n De favoriser le séchage des semences mûres sur la plante ;
n D’éviter le contact des semences avec l’eau/la boue lors de la récolte, ce qui provoque-
rait une réhumidification des semences (soit une altération de leur qualité), et favorise-
rait le développement des champignons sur les semences.
À retenir :
n
La gestion de l’eau dans la parcelle est identique à celle d’une production de paddy ; elle
doit être optimale afin de garantir un développement harmonieux des plantes ;
Il faut drainer la parcelle quelques jours avant la récolte ;
n
Tous les équipements, outils, machines, objets doivent absolument être propres dans
n
le but d’éviter toute pollution causée par des graines extérieures indésirables pouvant
altérer la qualité du lot de semences produit.
Objectif de la séance :
n
Comprendre l’intérêt d’une bonne fertilisation pour produire des semences de riz de qualité.
Quelques avantages :
n
L’amélioration de la structure du sol ;
n
Une nutrition plus complète et délivrée progressivement ;
n
Moins de problème quant à la salinisation des sols…
Il/elle donne différents exemples d’amendements pouvant être réalisés sur la parcelle : le
fumier (volailles, bœufs…), le compost… Il/elle indique que la fertilisation constitue un
complément à la nourriture de la plante utilisé pour le riz qui, comme tout être vivant, a
besoin d’une nourriture adaptée et en quantité suffisante pour bénéficier d’une croissance
et d’un développement optimaux.
Riz l’impact de
la fertilisation
Dans tous les cas, il faut que cette fertilisation couvre les besoins de la culture en Azote (N),
Phosphore (P), et Potassium (K), et que les éléments soient apportés au moment opportun. Le
fractionnement des apports d’azote est recommandé afin d’éviter les pertes et pollutions par
lessivage. Il s’agit également d’adapter la fertilisation aux exigences de la plante en fonction
de son stade de développement. Le riz a aussi besoin d’éléments complémentaires (oligo-élé-
ments), comme le Zinc (Zn) ou encore le Fer (Fe), le Bore (Bo), le Manganèse (Mn)…
Les fertilisants organiques sont plus riches en oligo-éléments que les engrais minéraux (les
oligo-éléments contribuant à la bonne santé de la plante et à son bon développement pour
fabriquer des semences de bonne qualité).
À retenir :
n
La fertilisation doit être optimale pour garantir la quantité et la qualité de la production.
Les recommandations sont identiques à la production de paddy ;
n Les besoins en N, P et K, ainsi qu’en oligo-éléments doivent être satisfaits au moment
opportun ;
n L’importance de ne pas négliger l’intérêt des fertilisants organiques bien décomposés ;
n Les stades d’application des engrais doivent être respectés.
Objectifs de la séance :
n
Comprendre l’influence que peuvent avoir les mauvaises herbes sur la culture ;
n
Savoir de quelle manière maîtriser les mauvaises herbes ;
n
Comprendre l’importance particulière de la maîtrise des mauvaises herbes en matière
de production de semences.
Afin d’éliminer les mauvaises herbes, les méthodes habituelles d’agronomie peuvent être
utilisées :
n Le désherbage manuel ;
n Le désherbage mécanique ou chimique ;
n La bonne maîtrise de l’eau .
Période : Il est important d’agir dés le début du cycle de la culture, les 45 premiers jours :
leur développement doit être contrôlé pour laisser le riz se développer, « fermer le couvert
végétal » et ainsi ne plus laisser de place aux éventuelles mauvaises herbes. Le schéma ci-des-
sous représente bien cette notion (il peut être reproduit par le formateur, ou projeté sur écran).
Bien maîtriser les mauvaises herbes wdès le départ Dessin : IRRI, 1992, A farmer’s
pour avoir un champ propre primer on growing rice
Il est à noter que les mauvaises herbes sont beaucoup plus résistantes et se développent
bien plus rapidement que le riz, d’où l’importance de contrôler efficacement leur présence
dans les premières semaines de culture.
Le formateur peut inviter les producteurs à débattre sur ce point : l’enherbement est-il un
problème dans leurs parcelles de riz ? Quelles méthodes utilisent-ils pour lutter contre ce
phénomène ? Réussissent-ils à faire face aux mauvaises herbes de manière efficace ?
n
L’enherbement de la parcelle doit être limité afin d’éviter la concurrence avec le riz,
et limiter la présence de graines non désirées dans les semences ;
Le contrôle efficace des mauvaises herbes se joue au cours des 45 premiers jours
n
de la culture ;
n
L’eau se doit d’être gérée correctement.
Objectifs de la séance :
n
Comprendre le principe et la nécessité de l’épuration ;
n
Acquérir les méthodes spécifiques afin de procéder à une épuration efficace.
Le formateur va axer cette séance sur l’épuration variétale et l’épuration sanitaire. Il/elle
va s’attacher à illustrer au maximum les différents éléments d’information (par le biais de
schémas) dans le but de faciliter la compréhension du concept et des méthodes.
L’épuration variétale
Des passages réguliers dans la parcelle de multiplication de semences sont indispensables
pour éliminer les plantes « hors-type », à savoir les plantes n’étant pas de la même variété
que celle multipliée (autre variété, hybride naturel, mutant…). Considérées comme une
impureté, leur présence dans le lot de semences n’est pas souhaitée.
L’épuration variétale est une activité spécifique à la production de semences. Elle n’est généra-
lement pas réalisée par les producteurs de paddy.
Une impureté peut présenter une ou plusieurs des caractéristiques précédemment listées.
Une impureté peut également être détectée si elle démontre une précocité différente, c’est-
à-dire si elle se développe significativement plus ou moins vite que la variété multipliée.
Afin de bien identifier les impuretés, il faut aussi connaître les caractéristiques morpho-
logiques de la variété multipliée. Dans cette optique, le producteur doit essayer de se pro-
Dans tous les cas, si le producteur a un doute concernant une plante, il ne doit pas hésiter
à la supprimer ! Il vaut mieux retirer une plante par erreur plutôt que de prendre le risque
d’amoindrir la qualité des semences (dans la mesure du raisonnable, bien évidemment !)
Exemple d’impuretés :
Fréquence : deux fois par semaine au cours de la période mentionnée ci-dessus afin de réali-
ser une épuration. Cela peut paraître exagéré, mais il est important de passer très réguliè-
rement pour maximiser les chances de trouver les impuretés.
La méthode :
n Passer régulièrement sur toute la parcelle de multiplication, à la recherche d’indivi-
dus différents. Lorsqu’un hors-type est identifié, couper la plante à la base (ou l’arra-
cher avec ses racines) et la jeter hors de la parcelle ;
n Changer à chaque fois le circuit dans le champ pour réaliser les épurations. Chaque
fois les points d’entrée et de sortie de la parcelle doivent être différents, et le trajet
emprunté varié. Pour illustrer ce point, le formateur peut représenter une parcelle sur
le flip chart et simuler avec des marqueurs de couleur les différents chemins de passage.
n Ci-dessous, une représentation des différents passages (aléatoires) du producteur pour
procéder à l’épuration. Le formateur peut alors effectuer de multiples représentations
différentes sur le paper board pour l’illustrer.
Cependant, dès le début du cycle en pépinière, on peut apercevoir quelques impuretés qu’il faut
alors retirer. Le processus d’épuration se poursuit même après la floraison, jusqu’à l’apparition
des grains sur la panicule. Ceci permet de mettre en évidence certains caractères. L’épuration
est un processus que le producteur semencier doit assimiler et toujours garder à l’esprit. Il
devra le faire chaque fois qu’il est dans son champ, tout au long du cycle de la plante.
Le formateur précise que ce n’est pas si facile de détecter toutes les impuretés dans le champ.
L’impureté « idéale » est par exemple celle qui dépasse largement les autres plantes, car elle
est très facile à identifier. Malheureusement, d’autres sont plus difficiles à identifier (plus
petites, sous le couvert végétal ou présentant peu de différence). C’est la raison pour laquelle
une vigilance importante est requise.
L’épuration sanitaire
Le formateur présente ensuite cet autre type d’épuration qui doit être réalisé en même
temps que l’épuration variétale. Elle consiste à éliminer toute plante présentant des
symptômes de maladies dans le but d’éviter le développement des maladies dans la
parcelle, lesquelles pourraient :
n Nuire au rendement ;
n Contaminer les semences qui seront récoltées.
En effet, la contamination des semences récoltées peut être une cause de déclassement
du lot. Des normes techniques sont d’ailleurs en vigueur selon les pays.
Dans le cas d’une infestation de parcelle trop conséquente, il faut appliquer un produit
phytosanitaire adapté.
L’épuration se fait par élimination systématique des hors-types et des plants malades,
depuis la phase végétative jusqu’au moment de la récolte.
Dans la plaine du Yatenga , un champ identique ne doit pas faire l’objet de multplication
de semences de riz.
À retenir :
L’épuration
n variétale consiste à retirer les impuretés pour assurer une bonne pureté
du lot de semences. Elle est réalisée tout au long du cycle de la culture, de manière
régulière, en suivant les conseils donnés pour être efficace ;
n L’épuration sanitaire est importante pour limiter le risque de développement
des maladies.
Objectifs de la séance :
n
Comprendre l’impact d’un problème (maladie, ravageur) sur la production de semences
de riz, et la nécessité de savoir le gérer correctement ;
n
Savoir comment réagir en cas de problème sur la parcelle.
Le formateur explique aux participants que le suivi et le contrôle doivent être effectués
très sérieusement. En effet, un problème sanitaire peut provoquer :
n Une baisse de rendement ;
n Une baisse de la qualité du lot de semences (présence de maladies transmissibles par les
semences, ou présence de ravageurs ou de larves) ;
l
Présence de plantes malades lors des inspections du champ ;
l
Présence de grains malades (maladies transmissibles par les semences) dans les
semences ;
l
Insectes présents dans les semences.
Une fois de plus, le formateur conseille aux producteurs de se faire aider par des spécia-
listes pour identifier les maladies ou ravageurs et savoir de quelle manière y faire face, le
cas échéant. Si le producteur n’arrive pas à identifier le problème, il peut soit demander
à ce qu’un conseiller se déplace sur la parcelle, soit apporter des plantes atteintes du
symptôme à des spécialistes. Dans tous les cas, il faut agir vite pour éviter la propagation
et mettre en place un traitement efficace.
Pour être efficace, la méthode de lutte doit être adaptée : il s’agit de bien cibler le problème
et de le diminuer ou de le supprimer. Cette méthode consiste également à préserver la
rentabilité. En effet, traiter « à répétition » et « au hasard » pour éviter que le lot subisse un
déclassement pour des raisons sanitaires ne sert à rien. Si un produit phytosanitaire doit
être utilisé, il est impératif de choisir un produit adapté, de qualité, et de veiller à l’utiliser
convenablement (dosage, précautions d’emploi pour l’utilisateur…).
Enfin, le formateur invite les producteurs à s’informer sur les attaques de différents
ravageurs/maladies (par le biais du bulletin d’avertissement agricole, par exemple) pour
pouvoir anticiper leur réaction.
À retenir :
n
La gestion des maladies et des ravageurs dans le champ doit être rigoureuse pour ne
pas faire baisser le rendement et la qualité sanitaire des semences produites. Il est par
conséquent indispensable de se faire aider pour identifier les problèmes et mettre en
place des solutions adaptées.
1
Selon les législations des pays.
Objectifs du module :
n
Acquérir les notions indispensables à une récolte réalisée dans de bonnes conditions
pour préserver la qualité des semences ;
n
Être capable d’appliquer ces recommandations.
Organisation du module :
séances durée indicative
6.1 Quand et comment récolter ? 60 minutes
6.2 Mesure spécifique à la production de semences de riz : le 60 minutes
détourage (bordure)
Total 2 heures
Objectifs de la séance :
n
Savoir détecter le moment optimal pour récolter les semences ;
n
Comprendre les enjeux liés à une bonne récolte ;
n
Acquérir les méthodes et techniques qui permettent de réaliser une récolte garantissant
la qualité des semences de riz.
Quand récolter ?
Pour commencer, le formateur peut interroger les producteurs sur leur manière de détec-
ter le bon moment pour récolter : comment savent-ils qu’il faut récolter ? Comment prennent-
ils la décision de commencer la récolte ? Il/elle synthétise les idées des producteurs et fournit
toutes les explications inhérentes à ce point.
C’est le producteur lui-même qui doit choisir le moment opportun pour la récolte de sa
parcelle, à moins qu’il ne s’appuie sur l’aide de personnes plus compétentes. Son choix sera
influencé par l’état d’avancement et de maturité de sa parcelle, et non pas par des facteurs
extérieurs (tels que des voisins démarrant leur récolte par exemple).
Le formateur explique ensuite de quelle façon mesurer le taux d’humidité des grains de
la parcelle. Il/elle explique que le procédé dépendra du fait d’avoir accès ou non à un outil
de mesure de l’humidité des grains (humidimètre).
Si les producteurs n’ont pas accès à un humidimètre (situation la plus défavorable), ils
doivent savoir reconnaître le bon moment pour récolter. On considère le moment optimal
lorsque :
n
Au moins 80% de la panicule est de couleur paille (jaune), et ce sur toute l’étendue
du champ ;
n
Au moins 30% des grains de la base ont atteint le stade pâteux-dur ;
L’enveloppe du grain de riz (la balle) retirée, le grain est clair et dur.
n
On ne récolte pas lorsque les grains sont encore verts, ou au stade laiteux. Le formateur
pourra, au besoin, donner des précisions sur les différents stades de maturation d’un grain
de riz (grain laiteux, grain pâteux, grain mature).
Le formateur énumère ensuite les risques liés à une récolte trop précoce ou trop tardive :
u Semences
de mauvaise qualité et baisse
du rendement.
Comment récolter ?
Pour aborder ce point, le formateur peut poursuivre la discussion avec les producteurs, en
orientant sur :
n Les méthodes de récolte utilisées (manuelle, mécanique…) ;
n L’accès aux machines, ainsi que les contraintes en découlant (coût, disponibilité...) ;
n Le niveau d’eau à la récolte dans la parcelle ;
n Les autres contraintes …
À retenir :
n
Il faut
récolter au moment optimal : ni trop tôt, ni trop tard ;
n
L’utilisation
d’un humidimètre est recommandée pour savoir quand récolter. À défaut,
observer scrupuleusement l’évolution de sa parcelle ;
n
On récolte une parcelle de semences de riz de la même manière qu’une parcelle
de paddy, mais tout doit être mis en œuvre pour préserver la qualité.
Objectifs de la séance :
n
Expliquer que la récolte d’une parcelle de production de semences nécessite une inter-
vention particulière : le détourage ;
n
Comprendre le principe de détourage, son utilité en production de semences, et savoir
l’appliquer dans son champ.
Il/elle va d’abord expliquer la notion de détourage, son utilité, et ensuite aborder les moda-
lités pratiques pour l’effectuer.
Impuretés provenant des bordures, allées ou chemins (mauvaises herbes, chutes lors de
transport sur les allées…).
Le détourage est d’autant plus important que d’autres variétés de riz sont cultivées à proxi-
mité (même si la distance d’isolement est respectée), ou que les alentours de la parcelle
de semence ne sont pas d’une propreté irréprochable.
Comment détourer ?
Avant la récolte de la parcelle, le produit du passage d'un tour de moissonneuse doit être
éliminé du lot de semences (le processus de détourage contribue aussi au « nettoyage » de
la machine – le formateur précise cependant que ce n’est pas la seule façon de nettoyer
la machine : elle doit avoir été nettoyée à la perfection avant d’entrer dans la parcelle).
S’il s’agit d’une récolte manuelle, il faut éliminer le produit récolté sur une bande mesu-
rant au moins 1 mètre de largeur, tout autour de la parcelle.
Cette étape est respectée dans toutes les productions de semences d’espèces de grande
culture, son utilité étant reconnue.
Détourer, c’est se priver d’une petite partie de la récolte, mais c’est aussi une action sup-
plémentaire qui assure la qualité des semences produites. De plus, la partie détourée n’est
pas jetée mais commercialisée ou consommée comme du paddy.
À retenir :
n
Le détourage consiste à retirer le tour de la parcelle du lot de semences pour en
assurer la qualité (supprimant ainsi la zone à risque);
n
Si l’on récolte à la machine, on effectue un premier passage sur le tour de la parcelle ;
si l’on récolte manuellement, on retire l’équivalent d’une bande mesurant au
moins 1 mètre de large.
Organisation du module :
séances durée indicative
7.1 Séchage des semences 45 minutes
7.2 Triage et conditionnement des semences 60 minutes
7.3 Stockage et conservation des semences 45 minutes
Total 2 heures 30 minutes
Objectifs de la séance :
n Comprendre pourquoi il faut sécher les semences de riz ;
n
Savoir de quelle façon réaliser un bon séchage, et pouvoir appliquer ces conseils sur son
exploitation agricole.
Après le battage, le producteur dispose donc de son lot de semences dont les grains ont été
extraits des panicules. Avant de pouvoir les stocker, il est impératif de les sécher.
Le formateur donne alors quelques consignes de base pour réaliser un bon séchage,
illustrant ses propos par des exemples concrets :
n Sécher sur une aire de séchage propre, sur une bâche en bon état et propre ;
Le formateur peut demander aux producteurs la manière dont ils évaluent le taux d’humidité de
leurs semences ou de leur paddy lorsqu’ils le sèchent. L’intérêt est d’échanger à propos des propo-
sitions faites et de les évaluer de manière optimale.
À retenir :
n
Le taux d’humidité optimal pour le stockage est d’environ 12% ;
n
Si les semences sont trop humides, elles vont mal se conserver ;
n
Si les semences sont trop sèches, elles risquent d’être altérées et de ne plus germer ;
Au cours du séchage, on protège les semences de toute pollution extérieure ainsi que
n
des pluies ;
On brasse régulièrement les semences en cours de séchage et l’on surveille le taux
n
d’humidité, en utilisant si possible un humidimètre.
Note destinée au formateur : Pour cette séance il serait judicieux d’inviter un inspecteur qui
aiderait à reconnaitre les espèces étrangères à éliminer.
Si les producteurs ont l’occasion d’utiliser des machines pour le triage, il faudrait prévoir une
visite afin d’en montrer le fonctionnement. En revanche, si les producteurs n’ont aucune possi-
bilité d’accéder à ces outils, cette présentation ne doit pas être trop détaillée.
Selon les pays, les procédures de conditionnement peuvent être différentes. Le discours doit
donc être adapté en fonction de la législation en vigueur dans le pays concerné par la formation.
Le triage a pour but de conserver uniquement les bonnes semences du lot. L’objectif est
donc de retirer :
n L es matières inertes (restes de paille, cailloux, terre, poussière…) ;
n L es semences cassées ;
En tant que producteur semencier, on cherche à fournir le produit le plus pur possible, sans
autre élément que du riz.
Le formateur peut alors échanger avec les producteurs sur la façon dont ils nettoient leurs
semences : ont-ils accès à des machines de nettoyage ? Comment cela s’organise-t-il ? Quel est le
coût des opérations ?
Pour trier les semences, l’idéal est d’avoir accès à une unité de triage comprenant diffé-
rents outils. On utilise généralement un nettoyeur-séparateur et une table densimétrique,
mais un trieur alvéolaire ou même d’autres équipements de plus haute technologie sont
également les bienvenus, s’ils sont disponibles.
Le nettoyeur-séparateur :
Ventilateur principal
Trémie d’alimentation Pré et Post aspiration il fonctionne avec des grilles
Produit brut
aux trous plus ou moins gros
Rouleau
engreneur
Déchets légers (brisures, permettant de retenir ou de
pailles, graines vides)
laisser passer les éléments
indésirables. Une aspiration
Déchets grossiers permet également d’enle-
éliminés par les
grilles à perfora- ver les éléments légers tels
tions rondes que la poussière, les petites
pailles…. Il trie donc le lot
de semences en fonction de
la forme des éléments, mais
aussi de leur poids. C’est lui
Déchets grossiers qui élimine la plus grande
éliminés par les partie des déchets.
grilles à perfora-
tions rondes
La semence est entraînée sur un coussin d’air. Les grains les plus denses restent davantage en
contact avec la table et se déplacent vers certaines sorties ; les plus légers, malades, échaudés,
parasités ou cassés, entrent en suspension et sont évacués vers d’autres sorties. Comme son
nom l’indique, elle trie le lot de semence conformément à la densité des éléments.
Bon grain :
Déchets lourds Déchets :
(cailloux, grosses Produit à trier Air :
graines)
on S en
lin ais sd
’ in c
’ in c lin a
sd is o
S en n
Plateau à inclinaison réglable
animé de mouvements
vibratoires
Ces machines doivent être utilisées par des personnes qualifiées car elles nécessitent des
réglages spécifiques. D’autres machines existent (ébarbeur, trieur alvéolaire…), mais les deux
présentées ici sont généralement utilisées au cours du processus de triage de semence de riz.
Le formateur rappelle une nouvelle fois les exigences en matière de propreté du matériel de
triage et des sacs ou contenants qui vont accueillir les semences : tout doit être d’une propreté
irréprochable. Il est même conseillé de vérifier la propreté des machines et contenants avant
de débuter le triage des semences.
On considère que le triage retire de 10 à 20% des déchets du lot de semences « brut »
(= avant triage).
Si le triage ne peut pas être effectué mécaniquement mais uniquement manuellement, il faut
réaliser un vannage particulièrement poussé afin de rendre le lot de semences le plus propre
possible. Dans cette optique, les techniques de nettoyage des semences habituellement utili-
sées par les producteurs peuvent être appliquées, mais de manière particulièrement poussée.
Le conditionnement
Une fois les semences nettoyées, il ne reste plus qu’à les conditionner pour en faciliter le
stockage, le transport et la commercialisation. Le formateur explique que les semences
peuvent être mises en sacs (poids libre ou défini par la législation locale). Dans tous les cas,
la sacherie utilisée (papier ou nylon) doit être neuve ou en très bon état, et surtout très
propre : il ne faut pas que les sacs aient servi à transporter d’autres graines, semences,
etc.… Les semences peuvent aussi provisoirement être stockées en vrac (dans des contai-
ners) mais doivent être protégées de tout risque de mélange avec d’autres semences.
Enfin, pour terminer cette séance, le formateur fait des recommandations quant à l’identifica-
tion des sacs de semences. Elle doit être réalisée en même temps que le conditionnement, et
est indispensable pour éviter tout mélange, ou toute erreur. Il est par conséquent recommandé
d’insérer une étiquette dans le sac et d’apposer une autre étiquette sur le sac (si les services
de l’État fournissent des certificats, il arrive dans certains pays que les certificats soient
fournis en double pour ce double étiquetage). Ainsi, même si l’étiquette extérieure devient
illisible, est perdue ou arrachée, l’identification est tout de même possible en ouvrant le sac.
La certification des semences requiert généralement des analyses de laboratoire (pour l’obten-
tion de résultats relatifs à la pureté spécifique, la pureté variétale et la faculté germinative
en particulier). Ces analyses doivent être réalisées sur des semences triées ou conditionnées.
L’échantillonnage, effectué par les services officiels, suit des règles bien spécifiques pour que
l’échantillon prélevé soit bien représentatif du lot de semences. Le formateur précise donc
qu’il est de la responsabilité du producteur de s’assurer de la réalisation de ces prélèvements
et analyses dont les résultats permettront la certification ou non du lot, et la délivrance des
certificats officiels le cas échéant.
À retenir :
n
Les semences doivent être triées rigoureusement pour ne garder que le meilleur et retirer
les matières inertes, graines petites et cassées ;
Le triage doit être réalisé mécaniquement, par un professionnel. Si cela n’est pas possible,
n
procéder à un vannage particulièrement poussé afin que le lot soit aussi propre que
possible ;
La propreté des équipements de triage et de conditionnement doit être irréprochable
n
et ne pas altérer la qualité du lot de semences ;
Chaque sac contenant des semences doit parfaitement être identifié pour éviter tout
n
mélange.
Objectif de la séance :
n cquérir les bases pour conserver les semences dans de bonnes conditions et préserver
A
leur qualité dans le temps.
Le formateur commence par demander aux producteurs de lister les facteurs capables
d’affecter les semences au cours de la période de stockage.
Les semences sont sensibles à la chaleur et à l’humidité, deux facteurs pouvant rapide-
ment dégrader la qualité des semences. On préfèrera alors un endroit frais et sec.
être posés à même le sol, et ces palettes ne doivent pas être collées à un mur. En effet,
sols et murs peuvent être un vecteur d’humidité ;
n L aisser de l’espace afin de favoriser l’aération et faciliter la surveillance du stock ;
n Rongeurs ou insectes doivent faire l’objet d’une lutte active pour éviter qu’ils ne dété-
dans le magasin de stockage, il est primordial de vérifier régulièrement que tout va bien et
qu’il n’y a pas de problème particulier (à raison d’une fois par semaine, au minimum).
Le formateur attire l’attention des producteurs sur le fait important que les semences ont
une « durée de vie » limitée. Plus précisément, leur qualité diminue avec le temps (baisse
de la faculté germinative) : on ne peut donc pas commercialiser de vieilles semences. Les
semences de bonne qualité stockées moins d’une année dans de bonnes conditions
peuvent conserver des propriétés acceptables.
Dans tous les cas, avant de semer ou commercialiser des semences qui ont été stockées, il
est conseillé de faire effectuer un test de germination à partir d’un échantillon représen-
tatif du lot, et ce par un laboratoire agréé. Le producteur peut lui-même réaliser ce test de
germination pour avoir une idée de la qualité de son lot. Cependant, il ne dispose peut-être
pas des outils nécessaires pour le réaliser dans des conditions optimales. De plus, il n’est
pas forcément à même de reconnaitre les plantules normales des plantules anormales
(lorsque des graines ont germé).
À retenir :
n
Les semences doivent être stockées dans un endroit frais et sec, sur des palettes, et sans
contact avec le sol ou les murs ;
n
Il est indispensable de lutter activement contre les ravageurs (insectes, rongeurs…) et sur-
veiller activement et régulièrement son stock de semences ;
n
On ne peut pas conserver des semences indéfiniment : la qualité de départ des semences
et la manière dont elles sont stockées influent fortement sur l’évolution de leur qualité au
fil du stockage ;
n
Après une période de stockage, il faut réaliser un test de germination sur un
échantillon représentatif afin d’évaluer la qualité du lot de semences.
Objectifs du module :
n Apprendre à raisonner comme un véritable entrepreneur semencier ;
n Apprendre à évaluer les coûts et les recettes pour développer une activité rentable.
!!
Note destinée au formateur :
Pour traiter ce module, il est conseillé au formateur de lire et de s’inspirer du manuel de
formation « L’entreprenariat semencier » (IFDC ; Harry van den Burg, Nina de Roo) qui
reprend de manière détaillée tous les principes développés dans ce module.
Organisation du module :
séances durée indicative
8.1 Investir pour produire des semences de qualité 45 minutes
8.2 Étude du compte d’exploitation d’une production 1 heure
de semences de riz
8.3 Quoi produire, quelle quantité et pour qui ? 45 minutes
Total 2 heures 30 minutes
Objectifs de la séance :
n Comprendre pourquoi la production de semences est une activité pour laquelle l’inves-
tissement (en temps et argent) est important. Et de quelle manière cela influence la
qualité du produit et, à terme, la pérennité de l’entreprise de production de semences.
Comme cela a été vu au cours des différents modules de cette formation, la production de
semences exige des compétences particulières et du sérieux dans le travail pour pouvoir
atteindre les objectifs fixés en termes de quantité et de qualité. C’est la raison pour laquelle
la production de semences ne peut pas être exécutée par n’importe qui : elle est réservée
aux meilleurs producteurs.
Dans tous les modules d’ordre technique de cette formation, l’attention s’est portée
sur tous les éléments devant être pris en compte pour réaliser une bonne production
de semences.
Il/elle doit remplir certains documents pour que le service de contrôle accepte d’accomplir
son travail. À titre d’exemple, le formulaire de demande d’admission
au contrôle des productions de semences, la déclaration des cultures...
Le producteur doit payer tous les frais inhérents à l’inspection, depuis le choix du terrain et
l’inspection au champs, jusqu’au contrôle effectué en laboratoire.
Il ne faut pas s’attendre à pouvoir produire des semences au même coût de production
qu’un champ de paddy, et vendre les semences deux ou trois fois plus cher que le paddy !
Certes, le prix de vente des semences est souvent attractif, ce qui amène bon nombre de
producteurs à s’y intéresser. Cependant, ce prix est justifié par les investissements et le
travail supplémentaire requis par leur production.
n
La qualité des semences produites s’obtient grâce au sérieux du producteur
et aux investissements nécessaires pour obtenir cette qualité.
Objectifs de la séance :
n Identifier les principaux postes de dépenses pour le producteur semencier ;
n Être en mesure d’évaluer la rentabilité de son activité.
Pour qu’une activité soit pérenne, il faut bien sûr qu’elle soit rentable. Pour cela, il est
important pour le producteur de connaître toutes ses dépenses et recettes. En effet, si on
souhaite raisonner et s’organiser comme un véritable entrepreneur semencier, ce sont des
éléments importants à prendre en compte.
Dans le cadre de cette séance, le formateur propose aux producteurs de s’intéresser plus
précisément à la production de semences de riz, et aux dépenses/recettes qui y sont liées.
Après avoir introduit l’objectif de la séance, le formateur demande aux producteurs de citer les
charges (citer et estimer le coût pour un hectare) et les recettes (ainsi que le prix de vente d’un
kilogramme de semences bord champ). Il note les réponses sur le flip chart. Cette façon d’aborder
le sujet est un excellent moyen pour lui/elle de voir si les différentes notions abordées dans la
formation ont été assimilées.
Le formateur doit ensuite s’appuyer sur le tableau suivant qui regroupe les charges et
recettes d’une production de semences de riz. Il s’agit ici d’une expérience réelle menée
en Côte d’ivoire. Attention : ce tableau n’est donné qu’à titre indicatif, certaines données
pouvant varier considérablement selon les pays (tarif de la main d’œuvre, prestations de
services extérieurs, etc.)
Le formateur passe alors en revue tous les postes de dépenses inscrits dans ce tableau, en fait
la liste, et peut réévaluer les montants avec les producteurs afin de voir si les données présen-
tées (recettes et dépenses) sont adaptées à leur contexte local, et d’affiner l’évaluation.
À retenir :
n
Identifierles postes de dépenses et leur montant est indispensable pour pouvoir développer
une activité rentable et donc durable ;
n
S’assurer de la disponibilité de la trésorerie au bon moment est primordiale.
Objectifs de la séance :
n Savoir planifier sa production en fonction de l’offre et de la demande en semences ;
n Connaître les besoins du marché pour pouvoir le satisfaire.
Le formateur passe en revue ces différents cas et explique aux producteurs comment s’y adapter.
Dans le cas du client qui passe commande, le producteur peut avoir signé un contrat de
production avec l’acheteur, les engageant tous les deux à produire ou à acheter une quan-
tité donnée d’une variété précise. C’est le cas le plus confortable pour le producteur, car il
sait en plus que sa production sera commercialisée.
Lorsque le producteur commercialise ses semences lui-même, il est important qu’il se pose
les questions suivantes avant d’ensemencer sa parcelle de production de semences :
Pour répondre à cette question, le producteur doit avoir une bonne connaissance des
besoins du marché en semence, et des clients potentiels. Il/elle doit par conséquent mener
une étude de marché. La démarche ne sera pas développée dans cette formation mais
il est vivement conseillé au formateur de lire le module 2 « Étude de marché » du «
Manuel de l’entreprenariat semencier » de l’IFDC, qui développe très bien ces points et
lui permettra de répondre facilement aux questions.
u Quoi produire ?
Le producteur semencier doit avoir une bonne idée des besoins du marché, c’est-à-dire
qu’il doit être capable d’identifier les besoins des autres producteurs. Quelles sont les va-
riétés performantes dans ma zone ? Quelles sont les variétés appréciées dont on ne trouve
pas facilement de semences de bonne qualité ?
Il ne faut en effet pas trop produire afin de ne pas générer des problèmes de trésorerie (dans
le cas de ventes insuffisantes). Il faut, dans la mesure du possible, essayer de répartir les
risques. La solution peut être de produire des semences, mais pas uniquement. Le produc-
teur spécialisé dans la production de semences a également la possibilité de diversifier son
offre en termes d’espèces (multiplier aussi des semences de maïs ou autres) et de variétés
(pouvoir répondre à la demande de différents clients).
Le producteur semencier doit aussi avoir à l’esprit la manière dont il/elle va vendre ses
semences, et sa cible : pour qui les produit-il/elle ?. Si elle/il a signé un contrat de produc-
tion de semences avec une autre structure, la question ne se pose pas vraiment. Mais si ce
n’est pas le cas, le producteur doit s’interroger :
n La quantité que j’ai produite va-t-elle satisfaire les besoins des producteurs de mon village ?
Ce sont des questions très importantes que le producteur doit considérer sérieusement.
Il/elle doit bien avoir à l’esprit qu’un hectare de production de semences de riz va
permettre d’ensemencer environ 180 hectares de riz paddy, comme cela a été vu dans
un module précédent, ce qui représente déjà une surface conséquente.
À retenir :
n
Pour que son activité soit pérenne, le producteur doit savoir quelle(s) variété(s) multiplier
en acquérant des informations sur le marché et en identifiant les besoins des autres
producteurs ;
n
Il faut produire une quantité de semences adaptée aux besoins du marché pour éviter
de se retrouver avec un stock trop important, ce qui serait une catastrophe pour la trésorerie
de l’entreprise ;
n
Afin de planifier son activité, le producteur semencier doit bien avoir à l’esprit le
profil de ses clients potentiels et les lieux où il va vendre ses semences.
Objectifs de la session :
n Pour le formateur : dresser le bilan de la formation dispensée aux producteurs
et recueillir leur avis ;
n Pour les participants : pouvoir exprimer leur avis sur la formation et proposer
Toute formation, aussi préparée et affinée soit-elle, peut toujours être améliorée. De plus,
pour le formateur, il est important de savoir de quelle manière les participants ont perçu
la formation. Ont-ils eu l’impression d’apprendre des choses ? Le message était-il clair ?
La formation aborde-t-elle des points inutiles, ou au contraire, peut-on lister des éléments
qu’il aurait fallu développer davantage pour que les concepts soient mieux compris ?
Les producteurs apprécient le fait qu’on leur demande leur avis. En effet, ils sont les
rincipaux bénéficiaires de ces sessions de formation, et il est important qu’ils puissent
p
s’exprimer pour que les formateurs puissent s’adapter au mieux à leurs besoins.
Après ceci, la formation peut s’achever. Le formateur peut alors analyser les réponses
à ces questionnaires et tirer les conclusions nécessaires. Il/elle pourra faire remonter
les informations afin de contribuer à l’amélioration du support de formation et de la
méthode adoptée.
Un des résultats clés du CATALIST-2 est le développement des manuels de formation, l’organisation des
formations pour les formateurs, et les formations pour les milles d’agriculteurs, sur les sujets suivants :
n La Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols,
n La Production de Semence de Haricot,
n La Production de Semence de Riz,
n La Production de Semence de Pomme de Terre,
n L’Entrepreneuriat Semencier,
n Le Calcul des Coûts de Production,
n L’Analyse Coûts-Bénéfices de la Ferme.
Afin de faciliter la formation, CATALIST-2 a développé une série des manuels de formation et des
guides pour les agriculteurs. Ce manuel-ci s’agit la production de semence de riz.
This manual is one of the outputs of the CATALIST-2 project of the International Fertilizer Development
Center (IFDC). CATALIST-2 builds on the successes of the CATALIST project. It continues to promote
agribusiness cluster development, market integration and agricultural intensification. Its project goals
are to improve the livelihoods of smallholder farmers and others in the agricultural value chain and pro-
mote regional trade and business linkages, which will support regional peace and stability. The CATALIST-2
project objective is to significantly improve food security in Central Africa’s Great Lakes Region (Rwanda,
Burundi and Democratic Republic of Congo) by focusing on effective agribusiness clusters, high-demand
commodities, existing agro-dealer networks and infrastructure.
One of the key outputs of CATALIST-2 is the development of training manuals, training of trainers and
t raining of thousands of farmers, on the following subjects:
n Integrated Soil Fertility Management,
n Bean Seed Production,
n Rice Seed Production,
n Seed Potato Production,
n Seed Entrepreneurship,
n Production Cost Calculation, and finally rédigé par :
n Farm Cost Benefit Analysis.
Camille Renou
In order to facilitate these trainings, CATALIST-2 has developed a series of training manuals and guides.
Reverien Lindiro
The training manual on rice production is in front of you. Jean-Marie Kambale-Kamale