Codex Methodologie Audit M1 2020-2021 Esea1
Codex Methodologie Audit M1 2020-2021 Esea1
Codex Methodologie Audit M1 2020-2021 Esea1
MASTER GPMI
Présenté par
AMADOU BA EXPERT COMPTABLE
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PARTIE I : GENERALITES SUR L’AUDIT
Deux chapitres :
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’AUDIT
CHAPITRE 2 : AUDIT FINANCIER : DEFINITION ET NORMES
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’AUDIT
Objectifs : Permettre à l’étudiant de :
- Comprendre, Définir & Expliquer l’audit
- Distinguer les types d’audit.
Définition générale de l’audit
D’une manière générale, l’audit consiste en un examen mené par un observateur professionnel, sur
la manière dont est exercée une activité, par rapport à des critères spécifiques à cette activité.
LE CONTROLE DE GESTION raisonne sur les résultats, l’audit sur les processus. Le Contrôle de
Gestion utilise les informations produites par les opérationnels, l’Audit va à la recherche des
faits et informe. Partant des faits et des pièces, l’approche Audit est détaillée et analytique alors
que le Contrôle de Gestion va du global vers le plus fin en se limitant aux principaux points.
Dans un rapport d’Audit, le diagnostic des faiblesses est précis et détaillé.
L’activité du contrôle de gestion est d’une part rythmée par le reporting mensuel et son analyse,
et bousculée par les priorités de la Direction Générale ; celle-ci compte sur lui pour repérer
l’important et réagir en temps réel. Pour la plupart de ses missions, l’approche de l’audit est
systématique, structurée et progressive, ses investigations font l’objet d’un programme de
travail, ses travaux sont documentés, régulièrement supervisés et validés avec les audités.
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1.1.2. L’inspection
L’inspection ou contrôle, n’est qu’une des fonctions et techniques de l’Audit, comme la
programmation pour l’informatique. Le rôle de l’inspection est de comparer les pratiques aux
règles et aux directives, exprimées ou implicites de la direction, sans interpréter ni remettre en
cause leurs règlements.
Plus large, le rôle de l’Audit est de mettre en évidence les problèmes pour les faire résoudre,
afin d’améliorer constamment les techniques de gestion. C’est au responsable de décider de
sa solution et de la justifier, à l’Audit d’en proposer une puis d’assurer à la direction générale
que la solution retenue réglera le problème.
1.1.3. La consultation
Les consultants sont appelés pour leur connaissance spécialisée des solutions au problème
déjà bien identifié : l’auditeur interne est un généraliste formé à l’investigation : son rôle
premier est de mettre en évidence les problèmes (dysfonctionnements et risques) et de les
étayer à partir des faits, puis ensuite de leur trouver une solution. Le consultant travaille pour
son commanditaire qui reste propriétaire du rapport produit ; l’Audit Interne privilégie
l’intérêt du groupe et exige que les problèmes démontrés soient résolus.
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-L’AUDIT CONTRACTUEL : Toute autre mission d’audit entre un professionnel et son client
autre que le Commissariat et l’Expertise Judiciaire, autrement dit tout contrat d’audit, conclu
de gré à gré, débouche sur une mission dite d’audit contractuel.
1.2.3. suivant la nature de la mission
Suivant la nature de la mission, on distingue généralement l’audit financier de l’audit
opérationnel.
-L’AUDIT FINANCIER : Il s’intéresse aux comptes et vise à permettre aux professionnels
l’expression d’une opinion motivée sur la sincérité et la régularité des états financiers d’une
entreprise.
-L’AUDIT OPERATIONNEL : Encore appelé audit de gestion, il s’intéresse à un aspect
particulier de l’entreprise (fiscalité, informatique, personnel, qualité globale, etc.) et vise à
déceler des dysfonctionnements et émettre des recommandations pour une plus grande
efficacité dans la gestion.
CHAPITRE 2 : AUDIT FINANCIER : DEFINITION ET NORMES
L’Audit Financier est un examen conduit par un professionnel compétent et indépendant en vue
d’émettre une opinion motivée sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle du bilan et des comptes
de résultat d’une entreprise.
Généralement, la requête d’audit émane des actionnaires, des banquiers, des organismes financiers
internationaux et du comité d’entreprise dans certains pays.
Il est important de préciser les concepts auxquels cette définition fait référence.
- professionnel compétent et indépendant : personne ayant reçu une formation et jouissant
de capacités professionnelles suffisantes, et indépendant du point de vue financier et de tout autre
point de vue, dans leurs relations d’affaires avec leurs clients.
- régularité : l’information financière doit être établie conformément aux principes
comptables.
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- sincérité : renvoie à la bonne foi avec laquelle les comptes sont établis.
- image fidèle : renvoie à la mesure à laquelle les faits traduits au travers de l’information
financière doivent refléter fidèlement la situation de l’entreprise. Exemple d’une usine détruite
postérieurement à la clôture de l’exercice. L’absence de mention de ce sinistre affecte l’image fidèle
des comptes annuels mais non leur régularité.
2.2. Les Normes
2.2.1. Sources
Les normes d’audit internationales émanent surtout de l’international Federation of Accounts
(IFAC) et de l’International Accounting Standard Comitee (IASC). Elles ne sont pas applicables
directement en tant que telles dans les différents pays membres de ces organisations. Les
organismes professionnels nationaux sont chargés de leur application.
En ce qui concerne les normes comptables, elles sont édictées par l’acte Uniforme de l’OHADA
(920 articles) et le Règlement relatif au Droit Comptable (113 articles) depuis le 01 janvier 1998 les
sources de normalisation en vigueur dans les Etats membres de l’UEMOA.
2.2.2. Contenu des normes
2.2.2.1. Les normes d’audit généralement admises.
Les normes d’audit peuvent être classées en trois types :
- les normes de comportement,
- les normes de travail,
- les normes de rapport.
2.2.2.1.1. Les normes de comportement
Ces normes ont trait à la déontologie, à l’éthique et à l’intégrité de l’auditeur. Elles se manifestent
à travers ces trois éléments ci-après :
- La compétence : L’audit doit être effectué par un ou plusieurs personnes ayant reçu une
formation de réviseur et jouissant, en cette qualité, de capacités professionnelles suffisantes. (Voir
également art.695 OHADA)
Obligation est, également, faite à l’auditeur de mettre à jour ses connaissances à travers des
formations et séminaires portant les modifications et les évolutions des techniques d’audit.
- L’indépendance : Il est important que l’auditeur soit considéré comme tout à fait
indépendant du point de vue financier, ou à tout autre point, dans ses relations avec un client.
Il est aussi très important que ne soit pas fait un usage personnel ou que l’on ne puisse pas
soupçonner quelqu’un d’avoir fait un usage personnel – de toutes informations concernant un
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client et obtenues durant l’exécution d’une mission. (Voir également art.697, 698, 699 et 700
OHADA).
L’indépendance : signifie ne pas prendre parti dans la mise en œuvre des contrôles, dans
l’évaluation des résultats et dans la publication des rapports.
indépendance financière : absence d’intérêts financiers dans les entreprises de son client. (Art.
697 et suivants de l’AUSGIE).
Manifestations:
Posséder des actions du client;
Devoir de l’argent ou en prêter à son client (sauf honoraires ou banque)
Client représentant à lui seul une grande portion du chiffre d’affaires du cabinet.
Fournir au client des services de consultance de gestion
Etre nommé et rémunéré par la direction
Indépendance d’esprit
Indépendance d’ordre social : ne peuvent être auditeur les parents et alliés jusqu’au
quatrième degré inclus, des fondateurs, apporteurs, dirigeants sociaux de la société ou de
ses filiales, ainsi que leur conjoint.
Indépendance dans l’enquête : temps de travail & honoraires adéquats pour collecter les
éléments probants et accéder à l’information.
- Temps insuffisants => travail précipité (bâclé);
- Honoraires trop bas ou refus à l’accès à l’info => réduire des contrôles et atteinte
à la fiabilité de l’opinion.
Indépendance dans la publication des rapports :
- présentation du rapport à un niveau hiérarchique ayant pouvoir d’agir,
- présentation à des personnes indépendantes de la direction (membres comités
d’audit ou conseil d’administration.
- La conscience
* La qualité du travail : Tout le soin nécessaire devra être apporté à
l’accomplissement de la mission et à la préparation du rapport.
* le secret professionnel : Les cabinets ont pour principes de garder le plus strict
secret sur tout ce qui concerne les affaires de leurs clients. (Voir art.717 OHADA)
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2.2.2.1.2 Normes de travail
- Elaboration d’un programme de travail : Toute mission doit commencer par
l’élaboration d’un programme de travail portant sur tous les postes du bilan et du compte de
résultat, en tenant compte, d’une part de la nature des éléments à contrôler, d’autre part de la
qualité du contrôle interne existant.
- Supervision du travail en équipe : L’audit étant le plus souvent un travail d’équipe, le
réviseur doit exercer sur ses collaborateurs une supervision lui permettant d’assumer, en
connaissance de cause, la responsabilité de l’ensemble des opérations d’audit.
- Collecte d’éléments probants : L’auditeur doit constituer et conserver un dossier
d’audit alimenté par la documentation rassemblée au cours de l’exécution de sa mission.
Cette documentation doit être suffisamment fournie en qualité et en volume pour justifier le
contenu du rapport d’audit. (Voir art. .720 A.U. OHADA).
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Les états financiers annuels sont établis sur la base des principes comptables généralement
admis et retenus dans le SYSCOHADA REVISE qui sont les suivants :
Les postulats comptables
Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce sont des principes
acceptés sans démonstration mais cohérents avec les objectifs fixés.
Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable du Système comptable
OHADA sont les suivants :
Postulat de l’entité ;
Postulat de la comptabilité d’engagement ;
Postulat de la spécialisation des exercices ;
Postulat de la permanence des méthodes ;
Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.
Les conventions comptables
Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans
l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers. Elles ont
un caractère de généralité moins grand que les postulats comptables et peuvent varier d’un pays
ou d’un espace géographique à un autre.
Les conventions comptables servant de guide pour l’élaboration des états financiers annuels du
Système comptable OHADA sont les suivantes :
Convention du coût historique ;
Convention de la prudence ;
Convention de la régularité et de la transparence ;
Convention de la correspondance Bilan de clôture et Bilan d’ouverture
Convention de l’importance significative.
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PARTIE II : METHODOLOGIE ET DEMARCHE D’AUDIT FINANCIER
SOMMAIRE DE CETTE PARTIE
Chapitre 1 : Planification de l’audit de la mission ;
Chapitre 2 : Analyse et évaluation du contrôle interne ;
Chapitre 3 : Contrôle des comptes et rapport d’audit
Chapitre 4 : Responsabilités de l’auditeur
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- enquête au sujet d’un nouveau client
Avant d’accepter un nouveau client, les cabinets d’experts comptables doivent enquêter sur son
entreprise. Dans la mesure du possible, il faut évaluer la réputation du client éventuel (notamment
l’intégrité et la probité morales des dirigeants) dans le milieu des affaires, sa stabilité et ses relations
avec les auditeurs précédents.
Lorsqu’un client potentiel n’a pas encore fait d’audit, il est nécessaire d’enquêter autrement. Parmi
les sources d’information, mentionnons les avocats, les experts comptables, les banquiers et les
entreprises.
- anciens clients
En ce qui concerne un ancien client, l’auditeur doit, à l’expiration de son mandat, évaluer son client
pour déterminer s’il y a des raisons de ne pas renouveler la mission. A titre d’exemple, l’auditeur
peut décider de mettre fin à sa mission en raison de divergences concernant l’étendue du travail
d’audit, l’opinion émise ou les honoraires ou à cause de la malhonnêteté du client.
Aussi, le professionnel doit obtenir auprès de son client des renseignements additionnels quant
aux raisons qui incitent le client à vouloir un audit (notamment les exigences des lois, et la volonté
de réduire le risque lié à l’information financière).
Il se peut, également, que le client n’ait pas besoin d’audit. Dans ce cas, le professionnel pourrait
avantageusement jouer le rôle de conseiller.
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De plus, il faut veiller à ce que les personnes désignées connaissent suffisamment le secteur
d’activité dans lequel œuvre le client.
Etape 4 : La rédaction de la lettre de mission (Annexe 00)
Pour éviter des malentendus entre le client et l’auditeur, il est indispensable de rédiger une lettre
de mission en termes explicites.
Cette lettre de mission est un « contrat » conclu avec le client au sujet de la conduite de la mission
et des services associés. Elle porte, généralement, sur les points suivants :
- détermination de la nature, de l’étendue et du calendrier de la mission ;
- obligations de chacune des parties (les informations à mettre à la disposition de
l’auditeur, par exemple dans le cas d’un audit contractuel) ;
- détermination du coût estimatif de l’intervention.
L’auditeur ayant une obligation de moyen, il convient de préciser dans la lettre de mission qu’il
n’est pas responsable de la non découverte de fraudes et d’actes illégaux.
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1.2.1.2. Informations générales sur l’entreprise
L’objectif est d’acquérir une bonne connaissance des affaires du client et de son environnement
afin de détecter les risques.
En conséquence, l’auditeur s’intéressera aux informations suivantes :
- l’activité de l’entreprise et le secteur dans lequel elle opère : nature des activités,
situation économique du secteur d’activité (secteur en croissance, en déclin etc.) et réglementation
particulière au secteur d’activité ;
- son organisation et sa structure : structure du capital, implantations
géographiques, organigramme général et par fonction, structure du groupe et activité des
principales filiales etc. ;
- ses politiques générales : politiques financières, commerciales et sociales ;
- ses perspectives de développement ;
- son organisation informatique, administrative et comptable : système
informatique, procédures comptables, administratives et opérationnelles.
1.2.2. Les Moyens de collecte des informations
L’auditeur dispose des moyens suivants :
- prise de contact avec l’auditeur précédent (s’il en existe),
- entretien avec les dirigeants,
- contacts avec les cadres et responsables des différents services,
- analyse globale des comptes des exercices précédents.
1.2.3. Les Sources d’informations
* Sources Internes
- visite des lieux d’exploitation,
- rapports antérieurs du CA et du Commissaire aux comptes,
- états financiers exercices antérieurs,
- diverses publications internes,
- rapports d’auditeurs internes.
* Sources Externes
- rapports financiers d’entreprises similaires exerçant dans le même secteur
d’activité,
- presse financière et les revues spécialisées du secteur d’activité,
- publications des organismes professionnels.
1.2.4. Prise de connaissances : Quelles Utilisations ?
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D’une manière générale, la prise de connaissance a pour objectifs de permettre à l’auditeur de
pouvoir bien interpréter l’information recueillie au cours de l’audit. Elle devra, également,
permettre :
1. l’analyse des risques liés au secteur d’activité
2. la détermination d’un seuil de signification préliminaire
3. l’élaboration d’un Plan d’audit et du programme de travail
1.2.4.1. Analyse des risques liés au secteur d’activité
Quelques illustrations :
Évaluer les estimations comptables et les déclarations de la direction
Examiner le bien-fondé des politiques comptables et leur description donnée en notes
annexes aux états financiers
Identifier les secteurs dans lesquels des compétences et une attention particulière peuvent
être nécessaires
Identifier les parties liées et les opérations entre parties liées
Mettre en évidence des informations contradictoires
Révéler des circonstances inhabituelles
Formuler des demandes précises et évaluer la crédibilité des réponses
1.2.4.2. Détermination du seuil de signification
La détermination du seuil de signification est l’un des facteurs principaux à prendre en
considération dans le processus de planification de l’audit et dans l’élaboration du plan d’audit.
1.2.4.2.1. Définition
Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible d’influer les
décisions économiques prises par les utilisateurs se fondant sur ces comptes.
Cette notion est la mesure que peut faire l’auditeur du montant à partir duquel une erreur, une
inexactitude ou une omission peut affecter la régularité et la sincérité des comptes.
1.2.4.2.2. Utilité
* au moment de la planification de la mission, le seuil de la signification permet de
déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit ;
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* à l’issue de la mission, le seuil de signification permet d’évaluer l’incidence des anomalies
détectées sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes.
1.2.4.2.3. Mise en œuvre
L’appréciation du seuil de signification repose à fois sur des éléments quantitatifs et qualitatifs. Sa
détermination fait appel à l’expérience et au jugement professionnel de l’auditeur ainsi qu’à la
particularité de l’entreprise. Toutefois, un certain nombre de critères peuvent être retenus.
Lors de la définition du plan de mission et de la fixation de seuil de signification, il convient de
tenir compte à la fois du montant et de la nature des anomalies susceptibles d’être détectées.
* Critères quantitatifs
Le critère de base : le critère de base généralement retenu par l’auditeur pour déterminer le seuil
de signification est le résultat net.
On considère, par exemple, que des anomalies sont significatives si l’effet cumulé de ces anomalies
est supérieur à 5% du résultat net (le pourcentage de 5% n’est pas une référence absolue). Si le
résultat net n’est pas significatif de l’activité de l’entreprise (résultat voisin de zéro), on peut retenir
également :
. Un pourcentage du montant des capitaux propres,
. Un pourcentage du montant du chiffre d’affaires.
Autres critères : l’auditeur tient compte du caractère significatif d’une information non seulement
au niveau des comptes pris dans leur ensemble, mais également au niveau :
. Des postes
. Des catégories
* Critères qualitatifs
La prise en compte des critères quantitatifs n’exclut nullement que l’auditeur examine des éléments
dont l’incidence est inférieure au seuil de signification s’ils sont qualitativement significatifs ou si
l’environnement de l’entité de justifie. Par exemple :
. Une erreur volontaire ;
. Les difficultés financières de l’entité ;
.Un projet de distribution de dividendes (risques de distribution de
dividendes fictifs) ;
. La modification de la tendance des résultats.
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1.2.4.3. Elaboration du plan de mission
Ce plan :
- donne des orientations générales sur la nature, l’étendue et le calendrier des travaux
d’audit,
- permet à l’équipe d’audit de connaitre les éléments essentiels de la mission,
- constitue une base solide pour les options qui seront retenues dans l’approche.
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CHAPITRE 2. ANALYSE ET EVALUATION DU CONTROLE INTERNE
Objectifs :
- Définir la nature du contrôle interne et expliquer son importance,
- Préciser les objectifs du contrôle interne,
- Comprendre les composantes du contrôle interne,
- Savoir comment acquérir la compréhension nécessaire du contrôle interne,
- Comprendre le processus de l’élaboration et de la mise en œuvre des tests relatifs à chaque
cycle d’opérations.
Introduction
Evaluer le CI1 revient à apprécier les points forts et les points faibles du SI2 dans le but de
déterminer la nature, l’étendue et le calendrier des contrôles sur les comptes. Ce faisant, l’auditeur
analyse l’organisation et les procédures en vue de s’assurer qu’elles permettent de détecter toute
erreur, anomalie ou fraude.
Trois parties :
- Notions fondamentales du contrôle interne,
- Evaluation du contrôle interne,
- Outils d’évaluation du Contrôle Interne.
2.1. Notions fondamentales du contrôle interne
2.1.1. Définition du contrôle interne
Plusieurs définitions ont été proposées. On peut retenir les deux suivantes :
* Définition de l’Ordre Français des Experts Comptables :
La définition proposée en 1977 par l’Ordre Français des Experts Comptables agréés est la
suivante : « Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise.
Il a pour but d’assurer la protection et la sauvegarde du patrimoine, la qualité des instructions
de la direction, l’application des instructions de la direction et l’amélioration des
performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités
de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci ».
Les entreprises ayant une organisation qui le justifie doivent posséder un manuel des procédures
à jour (rendu obligatoire par les articles 6, 16, 69 de l’AU portant Harmonisation du des
Comptabilité). Ce manuel doit définir les fonctions, les responsabilités des membres du personnel
1
Contrôle interne
2
Système d’information
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et préciser les contrôles effectués par les différents responsables. Le manuel peut avoir une
approche narrative (description des procédures) ou une approche graphique (diagramme des
circuits des documents, appelés encore flow-charts).
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- la préservation du patrimoine : les biens corporels d’une entreprise peuvent être volés,
détournés ou détruits accidentellement à moins que des contrôles adéquats ne les protègent. Cette
assertion s’applique également aux biens incorporels comme les comptes clients, les documents
importants (contrats confidentiels) et les livres (le grand livre général et les journaux).
- l’optimisation des ressources : les contrôles appliqués dans une entité sont destinés,
d’une part, à éviter la répétition inutile des efforts et le gaspillage dans tous les aspects de
l’entreprise et, d’autre part, à décourager les utilisations inefficientes des ressources.
2.1.2.2. Les objectifs de l’auditeur
L’auditeur doit acquérir une compréhension suffisante du contrôle interne pour pouvoir planifier
sa mission. L’étude du CI permet à l’auditeur de déceler les points faibles et les points des
procédures et de l’organisation en vue de déterminer la nature, l’étendue et le calendrier des
contrôles des comptes.
Aussi, doit-il mettre l’accent sur les contrôles visant la fiabilité des données à la présentation de
l’information financière. Il doit également s’intéresser aux contrôles touchant l’information à
usage interne de la direction, tels les budgets et les rapports internes de l’exploitation. De telles
informations constituent souvent d’importantes sources d’éléments probants facilitant la décision
de l’auditeur à propos de la présentation fidèle des états financiers.
2. 1.2.3. Les objectifs détaillés du contrôle interne
En résumé, un bon contrôle interne doit répondre à sept objectifs détaillés pour empêcher les
erreurs dans les livres comptables. Le contrôle interne doit fournir l’assurance raisonnable que
les objectifs suivants sont atteints :
a) La validité ou la réalité : les opérations inscrites en comptabilité sont réelles ?
Le contrôle interne devrait empêcher la saisie d’opérations comptables fictives ou non existantes.
b) L’autorisation : est-ce les opérations ont bien été autorisées ?
Si une opération non autorisée se produit, il peut en résulter de la fraude, du gaspillage ou de la
destruction de biens.
c) L’exhaustivité : toutes les opérations existantes sont inscrites en comptabilité.
Les systèmes de traitement des opérations prévus doivent comporter des contrôles évitant que
l’on omette d’inscrire des opérations.
d) La valeur correcte : la valeur correcte est attribuée à chaque opération.
Un contrôle interne adéquat renferme des procédures destinées à éviter les erreurs de calcul et
d’inscription des opérations aux différentes étapes du processus de comptabilisation.
e) la comptabilisation : les opérations sont comptabilisées adéquatement.
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Si l’on veut que les états financiers soient dressés avec précision, il faut que la comptabilisation
soit faite correctement dans les journaux selon le plan comptable de l’entreprise.
f) le temps opportun : les opérations sont comptabilisées en temps voulu.
L’inscription des opérations avant qu’elles se soient produites ou après qu’elles se furent
produites augmente la probabilité d’en oublier ou de les inscrire à des montants incorrects. Si la
comptabilisation se fait trop tôt ou trop tard en fin d’exercice, les états financiers seront erronés.
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- les principes et pratiques de gestion du personnel : le personnel constitue un élément
important de tout contrôle interne. Si les employés sont compétents, honnêtes et intègres, les
autres contrôles peuvent faire défaut sans nuire à la fiabilité des états financiers.
En raison de l’importance du facteur personnel dans un système de contrôle interne, les
méthodes de recrutement, de rémunération et de motivation constituent une part importante du
contrôle interne.
- l’audit interne : un bon service d’audit interne conduit un personnel compétent, efficace,
indépendant qui rend compte de sa mission directement au comité d’audit peut améliorer
l’exploitation d’une entreprise en procédant à des contrôles.
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à un bien gèrent le bien en question. Par exemple, il ne faut pas que la même personne autorise le
paiement d’une facture de fournisseurs et signe le cheque de paiement de la facture.
* séparation des fonctions relatives à l’exploitation et des tâches liées à la
tenue des livres.
b-2) Autorisation adéquate des opérations et des activités.
Si une personne, à l’intérieur d’une entreprise, peut acquérir des biens ou les céder à son gré, il en
résultera un désordre complet. En conséquence, toute opération, avant d’être accomplie, doit être
faire l’objet d’une autorisation par une personne habilitée.
b-3) Conception et utilisation de documents et de livres appropriés.
Les documents et livres sont des supports physiques sur lesquels les opérations sont inscrites et
compilées. Ils comprennent des éléments divers tels que : les factures de vente, les bons de
commande, les journaux, les bulletins de paie etc.
La conception et l’utilisation de ces documents et livres doivent obéir aux règles suivantes :
- Pré- numéroté séquentiellement des documents pour faciliter le contrôle des documents
manquants et pour aider à localiser les documents lorsqu’on en a besoin à une date ultérieure. (Ce
principe influe sensiblement sur l’objectif de d’exhaustivité).
- Les remplir au moment où l’opération a lieu aussitôt après .S’il y a de longs délais, les
documents sont moins crédibles et les risques d’erreurs augmentent. (Ce principe porte sur
l’objectif du temps opportun).
- Les rendre suffisamment simples pour être bien compris.
- Les concevoir, si possible, pour de multiples usages, afin de minimiser le nombre des
formules différentes. Par exemple, un bordereau d’expédition bien conçu peut servir de base pour
transférer les marchandises de l’entrepôt au service de l’expédition, informer le service de la
facturation, et mettre à jour l’inventaire permanent.
- Les concevoir de manière à faciliter une préparation correcte de ces documents et livres,
en prévoyant certains contrôles dans les documents eux-mêmes .Un document peut ainsi
comprendre des instructions quant à sa distribution, des espaces pour les autorisations et les
approbations et des colonnes réservées aux données chiffrées.
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Cas particulier du matériel informatique : Il existe trois catégories de contrôles du matériel
informatique, des programmes et des fichiers de données.
- Les contrôles physiques servent à protéger les installations d’ordinateurs comme les
autres catégories de biens.
- Les contrôles d’accès servent à assurer que seules les personnes autorisées peuvent
utiliser l’ordinateur et avoir accès aux logiciels et aux fichiers de données. Citons deux exemples :
d’une part, les bibliothèques destinées à protéger les fichiers et les programmes contre une
utilisation non autorisée et, d’autre part, l’usage des mots de passe dans les systèmes à accès direct
(on doit entrer un u mot de passe dans un micro-ordinateur ou dans le terminal de l’ordinateur
avant que le logiciel puisse fonctionner).
- Les doubles fichiers et les procédures de recouvrement des données constituent
des dispositions que les entreprises peuvent prendre pour se protéger contre l’éventualité de perte
de matériel, de programmes ou de données .Un exemple de contrôle courant relatif aux données
est la copie systématique des programmes et des fichiers de données critiques que l’on conserve à
l’extérieur.
b-5) Autocontrôle
Il consiste à assurer, à travers un examen indépendant, que les autres moyens de contrôle
(séparation des taches, autorisation adéquate, documents et livres et surveillance de l’accès) sont
appliqués de manière permanente. Ce contrôle est assuré au moyen de tests appelés de
permanence.
2.2. Evaluation du contrôle interne
L’évaluation du contrôle interne consiste à assurer que l’organisation, les procédures et les
mécanismes de contrôle mis en place permettent à l’entité d’atteindre les objectifs fondamentaux
du contrôle interne définis plus haut.
La démarche adoptée pour l’évaluation du CI s’articulera autour de 4 points :
- Prise de connaissance du dispositif de CI,
- Evaluation de l’existence du système de CI,
- Appréciation de la permanence du système du CI,
- Rapport (note) sur le contrôle interne.
Pour chaque point, nous indiquerons les techniques et outils mis en œuvre.
2.2.1. Prise de connaissance du contrôle interne.
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Cette phase a pour but de comprendre les procédures de traitement et les contrôles internes
manuels et informatisés mis en place dans l’entreprise. Elle permet d’identifier les points forts et
les points faibles et de passer au contrôle du fonctionnement du système.
Elle peut se faire au moyen de techniques et outils ci-après :
2.2.1..1. Prise de connaissance des documents existants
Elle consiste à recenser tout ce qui peut permettre à l’auditeur d’apprécier les systèmes, les
procédures et les méthodes de l’entreprise.
* Documents internes : organigrammes, diagrammes, circuits des documents,
description de postes, manuels de procédures, rapports des auditeurs internes.
* Documents externes de l’entreprise : dossier constitué par l’expert-comptable ou le
commissaire aux comptes lors d’une précédente intervention, rapports rédigés par d’autres
professionnels.
2.2.1.2 La conversation d’approche
Il s’agit là de la technique la plus informelle.
Le professionnel va, au cours d’un ou plusieurs entretiens, demander de décrire les systèmes en
place.
2.2.1.3. Les questionnaires et guides opératoires
Les questionnaires permettent à l’auditeur, grâce à un grand nombre d’interrogations précises, de
déceler les forces et les faiblesses du contrôle interne.
Ils sont souvent précédés de guides opératoires qui permettent de les préparer afin qu’aucune
question essentielle ne soit omise.
Ces questionnaires ont pour avantages d’être facilement utilisables et de garantir qu’aucun point
fondamental à l’examen du CI ne soit oublié.
Cf. annexe 1 : Modèle de Questionnaire « Cycle Ventes – Encaissements »
2.2.1..4. Les grilles d’analyse de contrôle interne
Les grilles d’analyse de contrôle interne font ressortir les fonctions assumées par les postes de
travail. Elles se présentent sous la forme de tableaux à double entrée, effectuent l’inventaire des
différentes opérations réalisées et permettent en particulier de repérer les cumuls de fonctions.
Cf. Annexe 2 : Grille d’analyse des taches
2..3. L’évaluation de l’existence du contrôle interne
Cette étape revient à identifier les forces et les faiblesses du système examiné.
Cette évaluation peut se faire soit, dans un rapport de synthèse, soit par un tableau d’évaluation du
système.
23
A) Le rapport d’évaluation du contrôle interne
L’auditeur peut, pour orienter sa mission, rédiger une note qui résume pour chaque poste
significatif :
- le ou les systèmes comptables qui l’alimentent ;
- le processus de jugement qui l’affecte ;
- les contrôles internes sur lesquels il a décidé de s’appuyer, et les conséquences sur
l’étendue des contrôles si les résultats des tests sur ces contrôles internes sont satisfaisants ;
- A l’inverse, la nature, l’étendue et le calendrier des autres vérifications à effectuer, lorsqu’il
n’y a pas de contrôles internes sur lesquels il puisse s’appuyer.
B) Le tableau d’évaluation du système
Ce tableau précise l’impact des faiblesses sur les états financiers, les incidences sur la révision ou
les recommandations à formuler pour améliorer le système. Il peut être intégré au questionnaire,
et comprend les analyses suivantes :
-les forces du système de contrôle ;
-les faiblesses du système de contrôle ;
-les effets possibles de ces faiblesses ;
-l’incidence des faiblesses sur les états financiers ;
-l’incidence des faiblesses sur le programme d’audit des comptes ;
-les recommandations à faire à l’entreprise.
Cf. Annexe 3 : Modèle de tableau d’évaluation du système.
24
L’auditeur examinera si les contrôles prévus sont effectués. Le nombre de tests à effectuer peut
être réduit : 3 à 5. Par contre, chaque nature de transaction doit être ainsi testée.
* Exploitation des tests
Les tests effectués donnent une assurance quant à la description correcte du système. Si cela n’était
pas le cas, la description devrait être corrigée.
Exemple d’application de test sur les achats (facture 12235)
Opérations Observations
25
- le compte de résultat,
- le Tableau des flux de trésorerie,
- les annexes.
Ces éléments sont indissociables.
Les documents comptables de base sont :
a. les pièces justificatives : documents internes / externes, document à valeur juridique
(facture, contrat etc.)
b. le journal : achats, ventes, OD etc., comptabilisation par ordre chronologique,
comptabilisation de l’intégralité des écritures (mouvements affectant le patrimoine),
c. le grand livre : déversement du journal, comptabilisation par numéro de compte
comptable.
d. la balance générale et les balances auxiliaires : synthèse du grand livre, récapitulatif des
soldes de grand livre par numéro de comptes.
* Objectif de l’auditeur :
- Formuler une opinion motivée sur :
o La régularité,
o La sincérité,
o Et l’image fidèle
des états financiers.
L’auditeur cherchera à atteindre les objectifs généraux d’audit (appelés assertions d’audit) ci-après
en s’assurant que les opérations comptabilisées par l’entité doivent alors :
- être Exhaustives : toutes les opérations existantes sont inscrites en comptabilité,
- être prises en compte dans la bonne Période : les opérations effectuées près de la date
de fin d’exercice sont comptabilisées dans la bonne période,
- être Imputées au bon compte,
- Concerner l’entité : les montants inscrits appartiennent à l’entité ou à la charge de
l’entité,
- Etre Evaluées correctement : les montants inscrits sont évalués à la valeur appropriée.
- Réelles : les montants présentés sont justifiés.
- Suffisamment explicitées - présentation de l’Information- les soldes des comptes sont
bien présentés et toute information nécessaire à la bonne interprétation des états
financiers est bien présentée.
Problématique ?
26
Comment récolter suffisamment d’éléments probants pour pouvoir étayer son opinion ? En
respectant les impératifs de délai, de budget de temps, de rentabilité et fiabilité de l’opinion ?
Ex. Sonatel : Entreprise réalisant un CA de plus de 170 milliards, un résultat net 80 milliards de F
CFA. Probablement des millions d’opérations comptables !
Solutions préconisées :
Adopter un plan d’approche consistant à :
l’identification des zones de risques ;
axer les contrôles sur ces zones ;
Développer un programme de contrôles des comptes en fonction des
zones de risques ;
Organiser les travaux de l’équipe d’auditeur.
Objectifs du chapitre :
- Définir et expliquer les objectifs d’audit,
- Définir et expliquer les techniques d’audit,
- Mettre en œuvre le contrôle des comptes,
- Comprendre et pouvoir formuler une opinion.
Introduction
Le contrôle des comptes a pour objet de rassembler un certain nombre d’éléments probants en
vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan et du compte de résultat
d’une entreprise déterminée et bien entendu sur leur image fidèle.
27
b) Exhaustivité
Toutes les opérations économiques de l’entreprise ont été comptabilisées.
c) Exactitude des enregistrements
Les enregistrements sont corrects à la fois dans leur montant et dans leur affectation.
d) Evaluation
Le patrimoine de l’entreprise est correctement protégé et l’évaluation qui en est faite à la clôture
respecte le principe de prudence, notamment concernant les amortissements et les provisions.
Les méthodes d’évaluation choisies sont conformes aux textes en vigueur ; elles sont appliquées
d’une manière constante tout au long de l’exercice et d’un exercice à l’autre.
e) Spécialisation des exercices ou coupure des exercices
Les produits et charges sont correctement rattachés à l’exercice concerné.
D’autre part les événements postérieurs à la clôture de l’exercice doivent être pris en compte s’ils
ont une cause directe dans des situations ou événements existants à la clôture de l’exercice.
f) Présentation
Les comptes annuels sont présentés conformément aux règles de Plan comptable Syscoa et de
façon constante d’un exercice à l’autre :
- il n’y a pas de compensation entre les charges et les produits ou entre des créances et des
dettes ;
- les postes des documents de synthèse sont détaillés autant que nécessaire pour donner une
bonne information.
g) Information
L’information donnée doit permettre au lecteur des comptes de se faire une opinion sur la
réalité de l’entreprise. Elle doit donc être :
- complète c'est-à-dire comprendre non seulement les informations obligatoires, mais aussi
celles non prévu par les textes mais qui seraient significatives ;
- exacte, être conforme aux autres documents annuels ou à la réalité de l’entreprise ;
- constante d’un exercice à l’autre.
3.2. Détermination de la stratégie de révision
La documentation et l’évaluation des procédures et systèmes de la société auxquelles nous aurons
procédé lors de la phase 2 permettront de dégager les forces et faiblesses du contrôle interne du
client et par la suite d’élaborer une stratégie de révision.
28
Elle est propre à chaque opération traitée par la société et pour laquelle le flux comptable sera
rattaché à un cycle spécifique :
Achats / fournisseurs,
Revenus / clients,
Trésorerie,
Immobilisations,
Paie, personnel,
etc.
Il faut le faire en optant pour l’un des deux chemins de révision possibles :
1. Se reposer sur les procédures de contrôle interne jugées satisfaisantes après avoir testé leur
fonctionnement effectif et réduire l’étendue des travaux de contrôle des comptes ;
2. Ne pas se fier au contrôle interne et réviser de façon approfondie les états financiers.
La notion de stratégie de révision telle qu’entendue par notre méthodologie interne se caractérise
par sa souplesse et son dynamisme :
29
« La revue de vraisemblance consiste à procéder à un examen critique des composantes d’un solde
pour identifier celles qui sont a priori anormales »
Cette technique utilisée par l’auditeur permet d’examiner les opérations ou groupe de comptes
dont les mouvements semblent anormaux. On peut citer à titre d’exemple :
- importance du solde d’un compte ;
- compte dont le solde est dans un sens inhabituel (par exemple compte caisse créditeur) ;
- écritures sans libellés…
A-2) La comparaison de données absolues
Cette technique consiste à faire des analyses de données de l’exercice par rapport :
- à celles des périodes antérieures pour déterminer si l’évolution est cohérente ;
- à celles issues d’un budget pour savoir si les objectifs fixés ont été atteints, sinon pour en
connaître les motifs ;
- aux mêmes données dans les entreprises comparables pour identifier les particularités de
l’entreprise.
Ces comparaisons ne sont significatives que si :
- il existe une logique dans l’évolution d’un compte d’une période sur l’autre ;
- les composantes n’ont pas été volontairement modifiées pour respecter les prévisions ;
- les entreprises similaires établissent leurs comptes sur la base des mêmes.
Cette revue peut être faite à partir de l’ensemble des documents financiers tels que balances ou
journaux comptables. Elle est néanmoins limitée dans le sens où elle ne peut, à elle seule, prouver
qu’un compte ou un document ne contient pas d’anomalies.
A-3) La comparaison de données relatives
Il s’agit principalement de déterminer et d’analyser des ratios significatifs (ratios d’exploitation,
ratios de structure de bilan, ratios de rotation), d’où la nécessité qu’il existe une relation directe
entre une donnée et un élément de référence et que cette relation reste fixe. Cette technique se
révèle plus précise que la précédente, dans la mesure où elle fait référence à plusieurs données
obtenues de façon indépendante.
A-4) L’analyse des tendances
A ce stade, cet examen consiste à procéder à l’analyse des différents résultats, issus de la
comparaison de données absolues ou relatives, en essayant d’en tirer des règles plus précises sur
les résultats qui existent entre les données utilisées.
30
B) Les moments de l’examen analytique
Les procédures d’examen analytique peuvent être utilisées à divers niveaux de la mission de
l’auditeur :
- lors de la prise de connaissance générale de l’entreprise et de la planification de la mission.
A ce stade, l’examen analytique peut aider l’auditeur à mieux connaître l’entreprise et à
identifier les domaines de risque potentiel, contribuant ainsi à une meilleure planification
de la mission ;
- lors du contrôle des comptes ;
- lors de l’examen des comptes annuels, dans la phase finale de sa mission d’audit, en vue
de conforter sa conviction.
C) Utilisation de l’examen analytique par l’auditeur
L’examen analytique est fondé sur l’existence de relations entre les données retenues et sur
l’hypothèse de leur maintien en l’absence de raisons contraires.
Lorsque l’application des procédures permet à l’auditeur de déceler des fluctuations et des éléments
inhabituels, c’est à dire faisant apparaître des relations inattendues ou qui ne se concordent pas
avec les informations obtenues d’autres sources, l’auditeur doit faire des recherches à ce sujet.
3.3.2) L’entretien
C’est la technique la plus simple et la plus souvent utilisée par le réviseur ; sa limite principale est
le faible degré de force probante ; les affirmations ont besoin d’être corroborées par d’autres
techniques de contrôle.
C’est cependant une technique essentielle pour le réviseur qui l’utilise avec trois objectifs possibles :
- Recherche d’une preuve : la bonne foi des interlocuteurs ne peut être systématiquement
mise en doute ; leurs affirmations permettront au réviseur de se faire une opinion sur la sincérité
des comptes.
Pour donner plus de poids aux informations, le réviseur peut demander une confirmation écrite ;
cette procédure sera souvent utilisée à l’égard du chef d’entreprise, dans le cadre d’une « lettre
d’affirmation.
- Recherche d’indices : le réviseur est souvent tenté d’utiliser la technique des entretiens,
davantage pour mettre sur la voie d’erreurs possibles que pour confirmer l’exactitude des comptes.
- Recoupement d’une autre information : le réviseur peut chercher à confronter un
renseignement obtenu par un tiers, au cours d’un entretien ou sur un document :
31
Exemple : L’information donnée par le chef comptable sur le calcul des provisions sur stocks de produits finis
peut être recoupée par un entretien avec le vendeur, avec certains clients, avec d’autres professionnels, avec le
magasinier, etc.
Le réviseur mènera ses entretiens :
- Avec les dirigeants : c’est une phase importante de la révision ; les dirigeants doivent avoir
normalement une bonne connaissance de l’entreprise ; l’entretien peut porter :
o Sur les méthodes d’évaluation ;
o Sur les évènements marquants de l’exercice (activité, organisation, produits,
concurrents) ;
o Sur les principaux risques (litiges, …) ;
o Sur les évènements postérieurs à la clôture de l’exercice.
- Avec les principaux conseils : expert-comptable, conseils juridiques, avocats.
- Avec le personnel comptable : il pourra renseigner le réviseur sur les principaux problèmes
existants dans l’organisation, les méthodes d’évaluation et notamment leur permanence.
- Avec le personnel de l’entreprise : les magasiniers, les vendeurs, les secrétaires, qui
permettront de donner souvent des informations précieuses sur les faits économiques propres
à l’activité de l’entreprise, par exemple : litiges avec un client, stocks ne tournant pas, matériel
hors d’usage…
- Avec des tiers : les informations obtenues par le réviseur peuvent être confrontées à des
renseignements externes à l’entreprise : syndicat professionnel, organismes de financement par
exemple.
32
A) Nature des pièces justificatives
* Les pièces créées à l’extérieur de l’entreprise et conservées par elle
Ex : factures fournisseurs, BC clients, relevés de banque, correspondance reçue des tiers.
La force probante de ces documents est bonne si l’entreprise n’y a pas apporté de modification.
* Les pièces créées par l’entreprise et qui porte la marque d’une circulation extérieure
Ex : les effets à recevoir acceptés, les bordereaux de remise de chèques visés par la banque, le
double des bordereaux de livraison émargés par les clients.
La force probante de ces documents peut être assimilée à celle des documents créés et
conservés par l’entreprise.
* Les pièces créées par l’entreprise et adressées à des tiers
La force probante de ces documents est moindre : il faut analyser si ces documents sont
confirmés par des documents créés par des tiers (règlements clients par exemple).
B) Techniques de contrôle des documents
Le contrôle formel, qui se fait généralement à l’occasion d’autres contrôles, permet à l’auditeur
de s’assurer que les pièces justificatives sont correctement établies, qu’elles ne portent aucune
trace d’altération ou de surcharge, en fait qu’elles n’ont pas été falsifiées.
Le contrôle substantiel est un contrôle plus délicat puisque l’auditeur devra apprécier si
l’opération faisant l’objet d’une pièce justificative entre bien dans le cadre de l’objet social et y
trouve sa justification.
B.1) Rapprochement des pièces justificatives
Un des premiers aspects de ce contrôle documentaire est de s’assurer :
- du bon fonctionnement du système comptable à partir des pièces justificatives ;
- de sa correspondance avec un fait économique appréhendé par des documents internes.
Le réviseur devra en conséquence :
- Rapprocher le bilan de la balance et du grand livre pour s’assurer que les montants sont
exacts ;
- Vérifier que le grand livre résulte bien de la centralisation des journaux auxiliaires (contrôle
des totaux, des mouvements et, par sondage, contrôle de certains reports) ;
- Vérifier que les écritures portées sur les journaux sont justifiées par une pièce comptable et
sont correctement totalisées ;
- Vérifier que la pièce comptable correspond à un fait économique réel et le traduit
correctement ; ce contrôle sera effectué le plus souvent à l’aide de bons de livraison, bons de
33
réception (pour les achats, ventes, immobilisations), de contrôles d’existence (salariés,
immobilisations).
B.2. Contrôle de l’apurement
Une technique souvent utilisée parce que rapide, est de se faire une opinion sur la sincérité d’un
compte en examinant la façon dont les opérations se sont dénouées au cours de l’exercice suivant :
- contrôle des règlements reçus par des clients,
- contrôle des factures fournisseurs réglées au cours de la période suivante,
- contrôle de l’apurement des montants en rapprochement de banque.
Ce contrôle est possible essentiellement sur les postes du bas du bilan à renouvellement rapide
(clients, fournisseurs, banques, créances et dettes diverses.
B.3) Les contrôles par recoupements internes
Ces contrôles se font par rapprochement d’informations internes provenant de différentes
origines :
- rapprochement entre amortissements et provisions au bilan et dotations et reprises au
compte de résultat ;
- rapprochement entre les charges comptabilisées dans le poste « charges de personnel »
avec les éléments de la déclaration annuelle des salaires ;
- rapprochement entre les déclarations de taxes sur le chiffre d’affaires, les montants
comptabilisés dans le compte « état » et les montants comptabilisés dans les différents
postes de charges et de produits ;
3.3.4) Les contrôles par recoupements externes : confirmation directe.
A) Objectifs
La confirmation permet de répondre aux principaux objectifs de révision :
- réalité d’un actif, d’un passif ou d’une opération ;
- propriété d’un actif ou d’une dette ;
- exactitude d’un solde ou d’une opération.
L’intérêt de cette technique repose sur trois constatations :
- cette procédure est d’une mise en œuvre facile et donc peu coûteuse ;
- le degré d’évidence obtenu est important ;
- elle constitue un outil efficace de recherche d’éléments non comptabilisés.
B) Domaines d’application
Cette procédure peut être envisagée dans les cas suivants :
- Terrains et constructions :
34
Confirmation de l’existence et de la propriété auprès de la conservation des hypothéques. Ces
confirmations donnent en outre des informations sur l’existence de garanties d’un emprunt par
exemple.
- Matériel et outillage :
Confirmation de matériel et outillage en dépôt chez un tiers (fournisseurs ou sous-traitants).
- Immobilisations financières :
Confirmation des prêts auprès des débiteurs : existence, solde et modalités.
- Stocks et en-cours :
Confirmation de l’existence, de la nature et des quantités de biens appartenant à l’entreprise et en
dépôt chez des tiers, ou de biens appartenant à des tiers et en dépôt dans l’entreprise.
Confirmation auprès des tiers des avances et acomptes versés sur commandes.
- Créances clients et acomptes rattachés et autres créances :
Confirmation de l’existence du compte, de l’exactitude de la créance et de la réalité du tiers.
- Disponibilités :
Confirmation par la banque :
- De l’existence des comptes et de l’exactitude des soldes bancaires ;
- d’opérations réalisées pour le compte de l’entreprise telles que : garanties, cautions, titres
en dépôts… ;
- d’informations sur le fonctionnement des comptes et des signatures autorisées.
- Emprunts et dettes financières de toute nature :
Confirmation de l’existence des comptes, de l’exactitude des soldes et des modalités des contrats
d’emprunts, découverts et autres concours financiers : plafonds, échéances, taux d’intérêt,
garanties et autres conditions d’utilisation.
- Dettes fournisseurs et comptes rattachés et autres dettes :
Confirmation de l’existence réelle du créancier, des comptes et de l’exactitude des soldes.
Confirmation de conditions attachées aux opérations, par exemple : clause de réserve de propriété.
35
C) Mise en œuvre
1. Date de confirmation
Elle peut se faire à la date de clôture des comptes sociaux ou bien en cours d’exercice ; dans ce
dernier cas, le réviseur devra s’assurer, par d’autres techniques, de la réalité des opérations pour la
période courant jusqu’à la clôture.
2. Méthode de confirmation
Le réviseur peut soit demander l’accord sur un solde, soit demander au correspondant le détail de
son solde (méthode dite "ouverte).
3. Sélection des comptes
Dans certains cas, le contrôle sera exhaustif (banques, avocats, greffe du Tribunal). Pour les
comptes clients et fournisseurs, le réviseur doit procéder à une sélection des comptes à confirmer ;
en fonction de l’objectif recherché, il choisira soit de confirmer des comptes en nombre limité
(dans ce cas, il ne tirera des conclusions que sur les soldes confirmés), soit d’extrapoler ses
conclusions à l’ensemble des comptes : il devra alors sélectionner son échantillon en tenant
compte :
- du niveau des soldes et des cumuls,
- de la représentativité
Auparavant, le réviseur doit s’assurer que la comptabilité présente un minimum de garantie
concernant l’exhaustivité des comptes ; à défaut ; toute tentative d’extrapolation sur une
population incomplète est vouée à l’échec.
Cf. Annexe 5 : Modèles lettre de confirmation de soldes
36
- exhaustivité : après un comptage des existants, il s’assurera que ceux-ci se trouvent dans
les comptes ;
- réalité : inversement, il vérifiera que les actifs comptabilisés existent réellement.
Dans le déroulement de cette procédure, le réviseur devra prendre deux précautions essentielles :
Sur le sens des contrôles : il est nécessaire d’effectuer des contrôles dans deux sens :
- à partir des existants en se rapprochant des comptes,
- à partir des comptes en recherchant les existants, ceci en vue de répondre aux deux objectifs
de réalité et exhaustivité
Sur l’organisation comptable : une inspection physique n’a de valeur que dans une entreprise
présentant une bonne organisation comptable ; il est nécessaire d’avoir une bonne
présomption ;
- que l’ensemble des actifs se trouve regroupés dans l’entreprise,
- qu’ils sont correctement classés et référencés,
- que les actifs détenus par les tiers sont connus et répertoriés
Cf. annexe 6 : Contrôle de comptes
3.3.6. Illustration : contrôle d’un compte fournisseur par des vérifications
documentaires
Les contrôles suivants sont possibles :
- rapprochement du compte avec les factures (montant, date, imputation, T.V.A…),
- rapprochement des factures avec les faits économiques (bons de réception, visa…),
- analyse des factures reçues l’année suivante,
- examen du relevé fournisseur envoyé à la date de clôture,
- analyse du compte pour rechercher des sommes anormales ou anciennes (supérieures à un
an),
- vérification des additions de la balance, rapprochement avec le compte collectif.
3.4. L’examen des comptes annuels et les travaux de fin de mission
L’auditeur effectuera certains contrôles particuliers, puis il s’assurera que les faits économiques
affectant la vie de l’entreprise qui ont pris naissance au cours de l’exercice, mais qui ne sont connus
qu’entre la date de clôture du bilan et la date à laquelle il a été établi, ont été pris en compte.
37
- rapprocher les postes du bilan et du compte de résultat définitif avec le dossier de
contrôle ;
- s’assurer qu’aucun poste n’a été omis ;
- si cela n’a pas été fait au niveau de chaque poste, ou si des redressements ont été apportés,
vérifier que les comptes annuels concordent avec les données de la comptabilité (pointage
avec la balance finale) ;
- vérifier la cohérence entre les notes de l’annexe et le bilan et le compte de résultat ;
- vérifier les chiffres de l’exercice précédent avec les comptes annuels précédents.
38
mais aussi des règles fixées par la jurisprudence et des normes élaborées par les organisations
professionnelles compétentes.
LA SINCERITE : le plan comptable précise que c’est l’application de bonne foi des règles et
procédures en fonction de la connaissance que les responsables de comptes doivent
normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations, événements et situations. La
sincérité, qui suppose la bonne foi des dirigeants a évolué progressivement vers une notion de
sincérité objective. Selon la Commission des Opérations de Bourse (C.O.B.), « la sincérité résulte
de l’évaluation correcte des valeurs comptables ainsi que d’une appréciation raisonnable des risques et de
dépréciation de la part des dirigeants ».
L’IMAGE FIDELE : la 4ème directive européenne prescrit que « les comptes annuels doivent donner une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière ainsi que des résultats de la société ». L’image fidèle
sert de référence lors de l’établissement des comptes annuels.
Le plan comptable reprend ce principe en précisant que « à l’effet de présenter des états reflétant une
image fidèle de la situation et des opérations de l’entreprise, la comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la
règle de prudence, aux obligations de régularité et de sincérité ».
Ainsi, dans le respect des règles comptables, cette image fidèle se matérialise par des
informations supplémentaires comprises dans l’annexe donnant aux différents destinataires
des comptes annuels des renseignements complémentaires au bilan et au compte de résultat.
L’image fidèle constitue la référence à retenir pour effectuer des choix lorsque plusieurs
méthodes peuvent être utilisées pour établir les comptes annuels ou en cas.
39
Dans tous les cas, l’auditeur s’efforcera de quantifier l’incidence des constatations sur les
états financiers.
40
CHAPITRE 4 : OBLIGATIONS DE L’AUDITEUR
Objectifs
- Comprendre les obligations de l’auditeur.
Les travaux de révision justifient l’utilisation de plusieurs dossiers que l’on peut distinguer de la
manière suivante :
Un dossier permanent proprement dit regroupe toutes les informations générales relatives à la
société auditée et utile tant à la connaissance de l’entreprise dans son ensemble qu’aux contrôles
à effectuer dans les différents domaines de l’Audit. Il contient des informations économiques,
Les dossiers annuels regroupent les documents servant de support à l’émission d’une opinion sur
les états financiers d’un exercice donné. Ces dossiers sont constitués au fur et à mesure du
déroulement de la mission. Ils seront réutilisés lors de l’exercice suivant comme éléments de
L’ Auditeur doit exprimer une opinion qui consiste à dire si les états financiers de l’organisation dans leur
ensemble présente fidèlement de manière significative la situation financière de l’organisation à la clôture de
l’exercice ainsi que les résultats de ces opérations.
4. 3 Responsabilités
Pour que la responsabilité civile de l’auditeur soit mise en cause, il faut que trois éléments existent :
Une faute ;
Un préjudice ;
41
Un lien de causalité suffisamment direct entre la faute et le préjudice.
Dans un cadre contractuel, l’expert comptable peut intégrer à sa mission des aspects
complémentaires tels que des réorganisations comptables ou des études de gestion, mais il dépasse
alors la révision des documents financiers.
42
EXERCICES :
2. Parmi les opérations suivantes, quelle est celle que l’auditeur doit effectuer lors de la procédure
d’acceptation de la mission :
a) l’établissement du seuil de signification.
b) l’identification des politiques de contrôle interne et des procédures appliquées.
c) une discussion des points importants avec le comité d’audit.
d) l’obtention de la liste des fournisseurs pour une demande confirmation
4. Dans la prise de connaissance de l’entité et de son secteur d’activité, quelle information ne vous
semble pas nécessaire à l’auditeur ?
a) le cadre réglementaire du secteur dans lequel l’entité a son activité.
b) l’organigramme de l’entité
c) la composition du conseil d’administration
d) le manuel des procédures comptables de l’entité
e) la date de naissance de la secrétaire du dirigeant.
5. Une fraude est une irrégularité volontaire commise par une ou plusieurs personnes faisant partie
de la direction ou des employés de l’entité, ayant pour objectif d’obtenir un avantage indu ou illégal
et pour conséquence d’altérer les comptes. Dans quel cas n’y a-t-il pas fraude :
a) en cas de détournements d’actifs,
b) en cas de suppression ou d’omission de l’incidence de certaines opérations dans la
comptabilité ou les documents
c) en cas de calcul arithmétique ou d’imputation dans des comptes incorrects.
d) en cas d’enregistrement d’opérations sans fondement
e) en cas d’application volontairement incorrecte d’une politique d’arrêté des comptes.
6. Quel est le but principal que poursuit l’auditeur lorsqu’il cherche à acquérir une compréhension
du contrôle interne de l’entreprise ?
43
a) se conformer aux principes comptables généralement reconnus.
b) pouvoir mesurer le degré d’assurance de l’efficacité de la direction.
d) conserver une attitude de totale indépendance d’esprit dans le cadre de l’audit.
e) déterminer la nature, le calendrier et l’étendue du travail de contrôle des comptes.
Vous êtes en charge du dossier Revise Sa, société dont le cabinet « DBA » vient d’être nommé
commissaire aux comptes.
Lors de la phase dite « intérim » de votre mission, vous avez réalisé l’étude des procédures du cycle
clients-ventes.
- lors de la livraison des produits aux clients, un bon de livraison est établi en deux
exemplaires. L’un est classé au service expédition de la Sa Revise, le second est remis
au client et conservé par ce dernier ;
- les factures impayées font l’objet d’une relance téléphonique au coup par coup, en
fonction des disponibilités de temps du service comptabilité auxiliaire-clients ;
- le service comptabilité n’est pas informé systématiquement des produits retournés, ni
des autres litiges avec les clients.
Travail à faire
a. Rédiger une note de synthèse précisant les faiblesses de contrôle interne afférentes au cycle
clients-ventes, les risques qu’elles génèrent, ainsi que les recommandations que vous
formulez.
b. Intéressée par vos recommandations, la Sa Revise souhaite confier au Cabinet DBA une
mission visant à l’aider à la mise en place des modifications prescrites. Le Cabinet DBA
peut-il effectuer cette mission. Argumentez votre réponse.
c. Rappeler quels sont les principaux objectifs d’audit du cycle stocks. Pour atteindre chacun
de ces objectifs, indiquer une technique d’audit à mettre en œuvre par le commissaire aux
comptes.
44
Exercice III. Catégories d’éléments probants
Les questions suivantes portent sur la fiabilité et le caractère convaincant des preuves. Choisissez
la meilleure réponse.
III.1. Le type de preuve documentaire le plus fiable que l’auditeur puisse obtenir résulte :
a) De l’examen physique qu’il a effectué,
b) Des calculs qu’il a faits avec des informations tirées des livres du client,
c) Des confirmations reçues directement des fournisseurs et clients,
d) Des documents internes.
III.2. Parmi les documents suivants, lequel est le moins convaincant pour appuyer l’opinion de
l’auditeur :
a) les listes d’inventaire dressé par le client,
b) les notes relatives aux conclusions tirées des ratios et tendances,
c) les conclusions tirées des évaluateurs et consignées dans le dossier d’audit,
d) la liste des demandes de confirmation tacite pour lesquels l’auditeur n’a pas reçu de
réponses.
III.3. Les éléments probants peuvent prendre différentes formes et présenter divers degrés de
force de persuasion. Parmi les éléments suivants, lequel est le moins convaincant :
a) une facture fournisseur,
b) un relevé bancaire obtenu du client,
c) des calculs que l’auditeur a effectués,
d) des factures de ventes pré numérotées.
III.4. Parmi les catégories suivantes d’éléments probants, laquelle l’auditeur considère-t-il comme
la plus fiable :
a) une facture vente qu’émet le client et que confirme un bordereau de réception
provenant d’un camionneur du client,
b) la confirmation de solde de compte d’un fournisseur que l’auditeur reçoit directement,
c) un chèque émis par l’entreprise et portant la signature de l’endosseur,
d) une feuille de travail que l’auditeur interne du client a préparé et que le trésorier du
client a vérifiée.
45
ANNEXES
I) Contenu de la mission
La mission sera donc effectuée conformément aux dispositions des articles 694 et suivants
de l’OHADA. Nous avons ainsi pour mission de certifier que vos états financiers de synthèse
sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de YYYYà la fin de
chaque exercice.
Nous vous rappelons ci après les droits et obligations du Commissaire aux Comptes (CAC)
fixés par l’OHADA.
Nos obligations en tant que Commissaire aux Comptes (Articles 710 à 717 OHADA)
- soit certifier la régularité et la sincérité de vos états financiers de synthèse,
- soit assortir la certification de réserves ou la refuser en précisant les motifs de nos
réserves ou de notre refus,
- signaler à la plus prochaine réunion du C A les irrégularités et les inexactitudes que
nous avons relevées au cours de l’accomplissement de notre mission,
- révéler au procureur de la République les faits délictueux dont nous avons eu
connaissance dans l’exercice de notre mission, sans que notre responsabilité
puisse être engagée,
- respecter le secret professionnel pour les faits, actes et renseignements dont nous
avons pu avoir connaissance en raison de notre fonction.
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Nos droits en tant que Commissaire aux Comptes (Articles 718 à 724 OHADA)
- à toute époque de l’année, nous pouvons opérer toutes vérifications et tous
contrôles que nous jugeons opportuns et nous faire communiquer, sur place
toutes pièces que nous estimons utiles à l’exercice de notre mission. Dans
l’exercice de ces contrôles et vérifications, nous pouvons nous faire assister par
les collaborateurs et experts de notre choix,
- le secret professionnel ne nous est pas opposable (sauf par les auxiliaires de justice
ou en vertu d’un texte de loi particulier),
- Nous sommes convoqués aux réunions du C A chargé d’approuver les comptes,
- Nos honoraires sont à votre charge, leurs montants étant définis par le décret
présidentiel 2005 – 1162 du 02 Décembre 2005,
- Les frais de déplacement et de séjour engagés dans l’exercice de nos fonctions
sont aussi à votre charge.
Durée du mandat
Cette durée est fixée par l’OHADA à 6 ans pour les sociétés anonymes et à 3 ans pour les
SARL. Le Commissaire aux comptes ne peut être, au cours du mandat, révoqué que par
décision de justice à la condition qu’il ait commis une faute ou qu’il soit empêché de façon
durable d’effectuer sa mission.
Exécution de la mission
L’exécution d’une telle mission requiert de notre part deux grandes catégories
d’intervention :
I.1) L’appréciation des procédures de contrôle interne
L’objectif de cette partie de la mission est de vérifier que les procédures de contrôle interne
mises en place au niveau de l’YYYYY sont correctes et fonctionnent correctement.
Les objectifs spécifiques visent à donner, au terme de notre mission, à votre Direction
Générale, l’assurance que :
- les actifs de l’YYYYY sont protégés contre toute utilisation frauduleuse ou non
autorisée,
- les transactions sont effectuées par les employés de l’YYYYY conformément aux
instructions de la Direction Générale et sont correctement enregistrées en
comptabilité,
- enfin, les procédures en place permettent d’exécuter les transactions courantes avec
efficacité et efficience.
Pour les besoins de l’exécution de la mission, nous passerons en revue tous les cycles de
contrôle interne (Trésorerie, Achats/Fournisseurs, Ressources de financement,
Paie/Personnel…).
A la fin de la mission, nous rédigerons un rapport de contrôle interne qui nous permettra de
formuler des recommandations constructives destinées à pallier les faiblesses décelées dans
l’application des procédures administratives et comptables mises en place au niveau de
l’YYYYY ainsi que dans son organisation d’ensemble. La Direction Générale pourra ensuite
par ce biais adopter des mesures correctives destinées à remédier à ces faiblesses.
I.2) La vérification des états financiers de synthèse
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L’objectif de cette partie de la mission est de vérifier les valeurs et les documents
comptables de l’YYYYY et de contrôler la conformité de sa comptabilité aux règles en
vigueur.
A l’issue de la mission, nous rédigerons un rapport d’opinion sur les états financiers arrêtés
par l’YYYYYYYY.
II) Equipe d’intervention
Pour exécuter les diligences ci-dessus, nous mettrons en place l’équipe d’intervention
suivante :
- Un Expert comptable diplômé, Directeur de la mission, responsable de la revue -
qualité des travaux et de la signature des rapports.
- Un Chef de mission,
- Un Auditeur Assistant.
III) Temps et planning d’intervention
Ils sont fixés en fonction de la taille de votre Société et des niveaux de risques décelés.
Dans les tableaux ci après, nous exposons notre planning d’intervention :
Nos honoraires calculés sur la base des temps d’intervention de l’équipe et des coûts
horaires fixés par le décret 2005 - 1162 seront facturés selon le décompte suivant :
Nous vous saurions gré de bien vouloir signer et nous retourner un exemplaire de cette
lettre de mission afin de marquer votre accord sur les conditions de la mission que vous
envisagez de nous confier.
La date de démarrage de la mission vous sera confirmée dès l’acceptation par vos soins de
cette mission et le versement de l’avance de démarrage prévue ci-dessus.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Directeur Général, à l’assurance de
ma haute considération.
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ANNEXE 1 : MODELE DE QUESTIONNAIRE – CYCLE DES VENTES
Ventes- Clients
Objectifs de contrôle :
A- S’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes.
B- S’assurer que toutes les ventes (retours) sont saisies et enregistrées
(exhaustivité).
C- S’assurer que toutes les ventes (retours) enregistrées sont réelles (existence).
D- S’assurer que toutes les ventes (avoirs) enregistrées sont correctement
évaluées.
E- S’assurer que toutes les ventes (avoirs) sont enregistrées sur la bonne période.
F- S’assurer que toutes les ventes (avoirs) enregistrées sont correctement
imputées, totalisées et centralisées.
Trésorerie Recettes
Objectifs de contrôle :
G- S’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes.
H- S’assurer que toutes les recettes de l’entreprise sont enregistrées et encaissées
(exhaustivité).
I- S’assurer que toutes les recettes enregistrées correspondent à des recettes
réelles de l’entreprise.
J- S’assurer que toutes les recettes sont comptabilisées dans la bonne période.
K- S’assurer que les recettes enregistrées sont correctement évaluées.
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QUESTIONS OUI OU NON FAIBLESSES APPARENTEES
N /A
1. Les commandes sont-elles
approuvées par le service crédits avant
qu’elles ne soient acceptées.
2. La responsabilité des autorisations de
crédits est-elle complètement séparée
des autres fonctions, particulièrement
de la gestion de trésorerie,
responsabilité au niveau des ventes, et
fonction des ventes ?
5. Des factures :
sont-elles préparées pour toutes
les ventes ?
sont-elles pré numérotées ?
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9. Les factures font-elles l’objet de
contrôles au niveau :
a) des tirages
b) des totalisations
c) des conditions
d) des prix
10. Les livraisons partielles sont-elles
sujettes aux mémés procédures que les
ventes normales, y compris l’imputation
au niveau de l’inventaire du cout des
marchandises sorties ?
11. Les ventes diverses suivent-elles les
mêmes procédures que les ventes
normales, par exemple, ventes de
rebuts, équipements non conformes.
12. Des récapitulatifs des ventes sont-ils
préparés, indépendamment des
documents établis par le Département
comptable qui peuvent être utilisés en
tant qu’élément de contrôle des ventes
enregistrées.
Annexe 2 : Modèle de grille d’analyse des taches du circuit des achats
Services
Opérations Courrier Achats Comptabilité Trésorerie
M.Diop Mme Sar M. Ly M. Lo M. Dione
Arrivée des factures X
Apposition cachet X
contrôle
Comparaison facture/bon X
de commande
Vérifications calculs et X
additions
Indication du bon à payer X
Regroupement factures X
Comptabilisation factures X
Préparation avis de X
paiement
Préparation chèques X
fournisseurs
Établissement de l’état de X
présence et du brouillard
de banque
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Comptabilisation état des X
règlements
Classement état des X
règlements
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Annexe 3 : Modèle de Grille d’évaluation du contrôle interne
Référence Forces Faiblesses Incidences sur les états Incidences sur le Recommandati
s QCI ou du apparentes financiers programme ons au client
DIAG* système du système Effets possibles d’audit des
de de contrôle Oui/non raison comptes
contrôle
Factures Pertes de Achats non Vérifier que les Effectuer la
achats non factures, comptabilisé comptabilisatio comptabilisation
QCI 25 comptabilisé omission ou Oui s ou ns d’achats dés réception
es retard comptabilisé n’ont pas été
dés leur d’enregistreme s dans un oubliées
réception nt autre
exercice ;
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ANNEXE 6 : CONTROLE DE COMPTES
* Exhaustivité : s’assurer que toutes les immobilisations dont la société est propriétaire sont
enregistrées. Pour cela, vérifier l’existence physique des immobilisations, s’assurer
également, après inventaire physique, que le fichier des immobilisations et les livres de la
société ont été ajustés en fonction des résultats. Porter une attention particulière par
exemple sur :
- Les acquisitions de l’exercice ;
- Les retraits d’éléments d’actifs immobilisés ;
- Les productions immobilisées ;
- le petit outillage ;
- Le matériel et outillage utilisés hors de l’enceinte de l’entreprise ;
- Le matériel d’emballage.
Les droits de propriété relatifs aux actifs immobilisés pourront être vérifiés par la consultation
des contrats, factures, titres fonciers, cartes grises et tous autres documents pouvant s’y
rapporter.
* Évaluation : Les immobilisations sont correctement évaluées en ce qui concerne les valeurs
brutes et les valeurs nettes (amortissements et provisions correctement déterminées).
S’assurer de la correcte prise en compte des frais accessoires et de la TVA.
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* Enregistrement : Les vérifications peuvent porter notamment sur la correcte imputation
par l’utilisation des comptes appropriés et l’enregistrement à bonne date des opérations.
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