Cours de Macroéconomie Licence (S3-L2)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 106

Cours de Macroéconomie

Licence (S3-L2)

Equipe pédagogique de Macroéconomie


Responsable: Pr Ousmane Papa KANTE
Juin 2017
Objectifs :

1)Comprendre les fluctuations conjoncturelles


(du revenu, de l’emploi, de l’inflation etc…)

1)En tirer les conclusions pour la conduite de la


politique macro-économique (L’Etat doit il
intervenir ? Selon quelles modalités ?)
PLAN DU COURS
MODULE 1:
LA NOTION DE LA MACRO-ECONOMIE

I. INTRODUCTION GÉNÉRALE
II. LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE
III. LES CONCEPTS DE LA MACRO-ÉCONOMIE
IV. LES PRINCIPAUX COURANTS DE PENSÉE EN
MACRO-ÉCONOMIE
PLAN DU COURS
MODULE 2 :
ANALYSE DES APPROCHES CLASSIQUES ET KEYNÉSIENNES DE
LA MACRO-ÉCONOMIE : LES INSTRUMENTS D’ANALYSE

I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
II. LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
III. DÉTERMINATION DU PRODUIT AGRÉGÉ : LA FONCTION DE
PRODUCTION, INTRODUCTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
AGRÉGÉE (APPROCHE CLASSIQUE ET KEYNÉSIENNE)
IV. L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MONNAIE
PLAN DU COURS
MODULE 3
L’ÉQUILIBRE MACRO-ÉCONOMIQUE : LE MODÈLE IS-LM
EN ÉCONOMIE FERMÉE
I. L’ÉQUILIBRE SUR LE MARCHÉ DES BIENS ET
SERVICES
II. L’ÉQUILIBRE SUR LE MARCHÉ DE LA MONNAIE ET
CONSTRUCTION DE LA COURBE LM
III. EQUILIBRE RÉEL ET ÉQUILIBRE MONÉTAIRE
SIMULTANÉS (IS-LM)
BIBLIOGRAPHIE

1-Azam, J.P, Théorie Macroéconomique et Monétaire, Nathan


2-Abraham – Froid, G, économie politique, Economisa
3-Guitonn, H, Economie politique, Dalloz
4-Hellier J, Macroéconomie ouverte, PUF
5-Jalladeau, J, introduction à la macroéconomie, De BOEK
6-Kebabdjian, G, les modèles théoriques de la
macroéconomie, Dundee
7-Lecaillan, J, Analyse macroéconomie, Cujas
BIBLIOGRAPHIE

8-B Bernier, Yves Simon, initiation à la macroéconomie,


Dunod
9-F. Poulain, Economie Générale, Dunod
10- Gregory N, Mankiw, Macroéconomie, De BOEK
11. Sachs J. and Larrain B. (1993) Macroeconomics in The
Global Economy, New Jersey: Prentice-Hall, Inc.; (2)
12. Stiglitz, J. (1993) Economics,
13. Northon & Company, 1997. Trad. fr. Mayer, F. : Principes
d’Economie Moderne, traduction de la 2ième édition
américaine.;(3)
BIBLIOGRAPHIE

• 14. Taouil, R. (2001) Leçons de Macroéconomie,


Grenoble : Presses Universitaire de Grenoble,
2004 pour la deuxième édition.
MODULE I:

LA NOTION DE LA
MACROECONOMIE
I. Introduction Générale

• La macro-économie est la partie de la science


économique (théorie économique) qui cherche à
expliquer le fonctionnement d’une économie de
marché en se plaçant du point de vue de l’ensemble d
e la collectivité nationale et l’étude des relations
qu’elle entretient avec les économie étrangères .Elle
s’oppose à la microéconomie qui privilégie le
comportement d’un agent économique isolé,
désincarné, « homo-économicus » .

I. Introduction Générale

• On peut ajouter que, après cette période où


macroéconomie et microéconomie s'opposaient, les
deux disciplines ont évolué l'une vers l'autre au point
que la distinction traditionnelle n'est plus pertinente.
En effet la macroéconomie s'est doté de fondations
microéconomiques (exemple: le courant des
nouveaux keynésiens dont Stiglitz, Akerloff etc...) et
la microéconomie
I. Introduction Générale

• La théorie générale (1936) est l’ouvrage de


référence par lequel Keynes impose à l’ensemble
des économistes une vision différente de type
macro-économique. Cette vision permettra de
prendre en compte les phénomènes de tonalité
sociale au 1er plan des préoccupations. Cette
méthode d’analyse permet une approche plus
opérationnelle ; des schémas de comptabilité
nationale permettent la représentation
quantifiée de l’activité économique nationale.
I. Introduction Générale
• Ainsi, la macro-économie, qui étudie le comportement d’une
économie nationale, poursuit quelques objectifs :
- l’étude des variables permettant d’expliquer le comportement des
groupes d’agents
- l’étude des relations entre les variables afin de déterminer les
rapports stables, voire des lois, entre ces variables. Par exemple,
les relations entre la consommation et le revenu, entre le PIB et le
chômage
I. Introduction Générale

- l’analyse des principaux déséquilibres qui


peuvent subvenir entre ces agrégats : inflation,
chômage
- l’étude des variables permettant d’atteindre
certains objectifs fixés par les gouvernements :
emploi, stabilité des prix, croissance.
L’objet de la macroéconomie

est la compréhension de l’activité économique dans son ensemble.


Cette tâche est très complexe et semble impossible tellement les
économies sont complexes. C’est pourquoi les économistes ont
réduit l’économie nationale à un certain nombre de catégories
économiques à propos desquelles ils posent un certain nombre
d’interrogations fondamentales telles que :
(i) quelles sont les causes des fluctuations économiques ?
(ii) le chômage ou l’inflation augmente ?
(iii) les politiques économiques sont-elles efficaces pour résoudre
les problèmes ?...
L’objet de la macroéconomie
Ces phénomènes peuvent être conjoncturels ou structurels.
Dans ce dernier cas, ils relèvent de la croissance économique,
c’est-à-dire de la longue période. La macroéconomie traite
donc des phénomènes conjoncturels de courte période, avec
un stock de capital donné. Les questions principales abordées
par cette discipline gravitent autour du niveau de production,
du chômage, de l’inflation ou enfin des équilibres extérieurs.

Et pour tenter de comprendre ces phénomènes, les


économistes se donnent une représentation simplifiée de la
réalité, en recourant à la modélisation.
II. Le circuit économique :
1. L'équilibre en économie fermée:
a) Le circuit économique à 2 pôles: Les ménages et les
entreprises
Nous sommes en présence d’une économie réduite à deux
secteurs :
- d’une part, des entreprises produisant des biens et des
services
- d’autre part, les ménages percevant des revenus de la part
des entreprises(salaires, intérêts, profits ….) en contrepartie
des facteurs de production qu’ils mettent à la disposition de
celles-ci.
En admettant que l’activité économique ne concerne que des biens
de consommation (biens finals), une première image du circuit
peut alors être établie
II. Le circuit économique :
1. L'équilibre en économie fermée:
a) Le circuit économique à 2 pôles:
II. Le circuit économique :

Les ménages fournissent aux entreprises des services de


facteurs de production et les entreprises fournissent aux
ménages des biens de consommation. En contrepartie des
services de facteurs qu’ils leurs fournissent, les ménages
reçoivent des entreprises des revenus de facteurs qui leurs
permettent de régler leurs dépenses de consommation.
Ce circuit permet de faire 3 observations :
• un service de facteurs s’établit entre les entreprises et
les ménages et aussi un marché de biens et de services.
II. Le circuit économique :
II. Le circuit économique :
1. L'équilibre en économie fermée:
a) Le circuit économique à 2 pôles: Les ménages et les entreprises (Suite)

PIB = Production – consommations intermédiaires


=  valeurs ajoutées

- des relations d’échanges s’établissent entreprises. Certaines qui


sont spécialisées dans la production de biens intermédiaires
n’auront pour client que d’autres entreprises qui transforment en
produits semi-finis ou en biens intermédiaires ces produits
intermédiaires.
En admettant que les entreprises investissent, on distinguera 2
catégories d’entreprises fabriquant des biens finals: celles spécialisées
dans la production de biens de consommation et celles dans les biens
d’équipement.
II. Le circuit économique :
1. L'équilibre en économie fermée.
b) L’équilibre comptable:
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées ou les utilisations finales faites de ce PIB, ces
dernières se composant de la consommation finale des ménages (C), de leur
investissement(Im) et de l’investissement des entreprises(Ie).
Leur somme représente la demande globale(de biens finals).
La somme des valeurs ajoutées (PIB) représente pour sa part la valeur totale de
l’offre.
PIB = C + Im + Ie (1)
On pose Y= PIB et I = Im + Ie,
par hypothèse simplificatrice, Im =O
Alors Y= C + I (2)
En désignant par Y la valeur du revenu global qui se partage entre consommation
(ménages) et épargne (entreprises et ménages).
Soit Y = C + Se + Sm avec S = Se + Sm et par hypothèse simplificatrice Se = O
Alors, Y = C + S (3)
L’égalité entre (2) et (3) permet d’écrire I = S et on en déduit que l’équilibre
comptable est réalisé (égalité entre l’offre global et la demande global), l’épargne est
égal à l’investissement.
Se Ie se traduit par un besoin de financement
Sm Im se traduit par une capacité de financement
II. Le circuit économique :
1. L'équilibre en économie fermée:
c) L’équilibre macro-économique:
La demande globale correspond exactement à l’offre globale(PIB),
cela signifie que les anticipations, les prévisions des entreprises
doivent coïncider avec les désirs des utilisateurs finals. Or, rien ne
garantit que ces anticipations seront concordantes et convergent
vers la réalisation de l’équilibre global puisqu’elles concernent des
groupes d’agents économiques (ménages, entreprises, Etat) ayant
des mobiles différents.
Finalement, l’équilibre macro-économique se formulera en
termes de concordances, d’anticipations, de prévisions. On dira qu’il
s’apprécie « ex-anté » (par opposition à l’équilibre comptable
constaté « ex-post »)
II. Le circuit économique :
2. Le niveau de revenu dans un modèle à 3 pôles:
Les ménages, Entreprises, Etat
L’introduction de l’état suppose la prise en compte de 3
variables supplémentaires. La demande globale doit inclure
maintenant les dépenses gouvernementales (G). On
supposera dans un premier temps que leur volume est
indépendant du revenu global. En contrepartie, il faut prendre
en compte les prélèvements fiscaux (T) supposés d’abord
forfaitaires et, d’autre part, les transferts octroyés à certains
ménages par l’état (prestations sociales, allocations de
chômage…..)
II. Le circuit économique :
2. Le niveau de revenu dans un modèle à 3 pôles:
* La détermination du revenu d’équilibre:
Dans l’optique de la production, on a l’équation d’équilibre suivante :
Y = C + I + G emploi de la production. (1)
Alors que dans l’optique de revenu, on obtient :
Y = C + S + T* (2) avec T* = impôt net des transferts.
La nouvelle condition d’équilibre (1) et (2) sur le marché des biens et services dans
une économie fermée avec secteur public s’écrit alors :
C + I + G = C + S + T* et on en déduit,
I + G = S + T* (3) avec I + G = injections et S + T* = fuites ou épargne
nationale.
On peut conclure que I = S ou l’équilibre comptable est réalisé
Cette égalité (3) peut être réécrite ainsi qu’il suit, l’expression T* - G
représentant le budget de l’état qui peut être excédentaire (T*>G) ou
déficitaire (T*<G)
G-T = S-I
Besoin(capacité) de financement Besoin(capacité) de financement
du secteur public secteur privé
Le circuit économique simplifié avec
introduction des fuites et des injections
Revenu Marché des Payement aux facteurs
facteurs de
production

Ménages Epargne privée Marché


financier Entreprises

Déficit public

Impôt Etat
Investissement
Dépenses publiques

Marché des
Consommation biens et Revenu des entreprises
services
II. Le circuit économique
2. Le niveau de revenu dans un modèle à 3 pôles:
*Le circuit économique simplifié avec introduction des
fuites et des injections:
Les ménages perçoivent la totalité des revenus et les utilisent pour
payer des impôts à l’état, pour consommer des biens et services et
pour épargner via les marchés financiers. Les entreprises
perçoivent des recettes issues de la vente de biens et services et
les utilisent pour payer les facteurs de production (les entreprises
versent l’intégralité des revenus aux facteurs de productions).
Tant les ménages que les entreprises empruntent sur le marché
financier pour acheter des biens d’investissement tels que les
logements, usines et équipements. L’Etat perçoit les recettes
fiscales et les utilisent à son tour pour payer les dépenses
publiques, et, s’il dépense plus qu’il ne gagne, il emprunte lui aussi
sur le marché financier pour combler son déficit.
II. Le circuit économique :
3. Le niveau de revenu en économie ouverte:

L’économie entretient des échanges commerciaux avec le reste du


monde (Rdm). Cette ouverture au commerce international se
matérialise par les importations (M) et par les exportations (X)
de l’économie qui comprend donc les ménages , les entreprises,
l’état et le reste du monde.
Les importations donnent lieu à des payements en monnaie
(surtout en devises) de la part de l’économie nationale, constituent
aussi une fuite du circuit économique nationale.
Par contre, les exportations, qui constituent la demande
extérieure, se concrétisent par les versements du Rdm à l’économie
nationale et représente donc une injection de monnaie dans le
circuit économique nationale.
II. Le circuit économique :
3. Le niveau de revenu en économie ouverte:
L’égalité entre l’offre globale et la demande globale s’écrit alors :
Y+M=C+I+G+X (1)

Le revenu national R est la contrepartie monétaire de l’offre


globale, c’est à dire
Y=R (2)
Et R = C + S + T
Il en résulte que : C + S + T + M = C + I + G + X
Soit : S + T + M = I + G + X (3)
Cette relation s’interprète également comme l’égalité entre la
somme des fuites et la somme des injections et peut s’écrire
également de la façon suivante :
(S – I) + (T – G) = (X – M)
( X – M): solde extérieur
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE

1. PIB nominal et réel


Le produit agrégé, (le PIB), étant mesuré à partir des transactions
monétaires est qualifié de nominal. Le PIB d’une année à l’autre reflète
donc la variation des quantités produites des différents biens et la
variation des prix. Seule la 1e cause de variation représente la variation
de la richesse de l’économie. Calculé de cette manière :

Période 1: i, énième bien ), il donne une information biaisée.


Une mesure de la richesse produite, débarrassée de ce biais, sera
appelée produit agrégé réel :

(Q2, quantité de biens à la période 2)


III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE

2. Le déflateur du PIB :

Le déflateur du PIB ou l’indice implicite des prix du PIB, est le


rapport du PIB nominal au PIB réel. Le déflateur du PIB mesure
le prix de l’unité caractéristique de production par rapport à son
prix au cours de l’année de base.
Déflateur du PIB = PIB nominal / PIB réel
PIB nominal = PIB réel * Déflateur du PIB
Cette équation peut, également, s’écrire de la manière suivante :
PIB réel = PIB nominal / Déflateur du PIB.
Sous cette forme, on voit mieux d’où le déflateur tire son nom :
on utilise pour extraire l’inflation du PIB nominal afin d’obtenir
le PIB réel
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE

2. Le déflateur du PIB :

Exemple d’application
Année 1 : P1 = 1F et Q1 = 1000, le PIB nominal = 1F x1000 = 1000 F
Année 2 : P1 = 2F et Q1 = 1000, le PIB nominal = 2F x1000 = 2000 F
Les prix ont doublé alors que la quantité n’a pas varié.
En supposant maintenant que la production en année 2 est égale 2000,
alors le PIB courant(de l’année 2) = 2Fx 2000 = 4000 F et le PIB en
francs constants (de l’année 1) pour l’année 2 est de :
1Fx 2000 = 2000 F. Cela reflète le doublement de la richesse réelle.
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE

3.La relation entre inflation et chômage: la courbe de Philips


Deux des objectifs essentiels des politiques économiques
sont un faible niveau d’inflation et un chômage réduit.
Nous étudions ci-dessous la relation entre inflation et
chômage qui porte le nom de courbe de Phillips. Celle – ci
n’est qu’une nouvelle manière d’exprimer l’offre agrégée.
La courbe d’offre agrégée de court terme traduit une
relation positive entre niveau des prix de production, une
relation négative entre inflation et chômage est sous –
jacente à la courbe d’offre agrégé. C’est cette relation
négative qu’exprime la courbe de Philips.
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE

4La LOI d’Okun

Quelle relation pouvons – nous attendre entre chômage et PIB


réel ? Tout accroissement du taux de chômage devrait donc
induire une baisse du PIB réel. Arthur Okun, le premier
économiste qui l’a étudiée, a donné son nom, sous la forme de
loi d’Okun, à cette relation négative entre chômage et PIB.
Il est possible de quantifier cette relation prédite par la loi
d’Okun :

Variation en pourcentage Variation


du PIB réel
= 3% - 2 x
du taux de chômage
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE
Loi d’Okun (Suite)
Ceci veut dire que, si le taux de chômage demeure
inchangé, le PIB réel croît de quelque 3%. Par ailleurs,
chaque hausse d’un point de pourcentage du taux de
chômage ralentit de 2% la croissance du PIB. Il est donc
permis de conclure que si le taux de chômage s’élève de 6 à
8%, le taux de croissance du PIB se calcule comme suit :
Variation en pourcentage = 3% - 2 x (8% - 6%)
du PIB réel
= - 1%

Ce résultat négatif de la loi d’Okun, une baisse de 1% du


PIB, traduit une récession économique.
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE
5. Variables endogènes et variables exogènes:
L’ensemble des relations nécessaires pour obtenir une
explication théorique plausible d’un phénomène est appelé un
modèle.
Une variable est dite endogène lorsque sa valeur est déterminée
par les caractéristiques internes du modèle ; elle est dite exogène si
sa valeur est déterminée par des conditions extérieurs au modèle.
S’agissant d’une variable exogène, toute modification de sa valeur
est classée dans la catégorie des variations autonomes.
Par exemple, C = 50 + 0,80 Yd. En macro-économie, le niveau du
revenu est déterminé par le modèle, ce qui détermine 0,80 Yd
comme variable endogène. La constance 50 exprime des conditions
exogènes puisque n’est pas spécifié l’effet sur la consommation de
facteurs autres que le revenu.
III LES CONCEPTS DE LA MACRO-ECONOMIE
6. Les variables de flux et les variables de stock:
Une variable macroéconomique est une grandeur mesurable susceptibles de
varier en fonctions des circonstances. Il est nécessaire de faire la différence
entre les variables de flux et les variables de stock.
Une variable de flux est une variable qui se mesure au cours d’une période
définie c’est à dire d’un intervalle de temps. Par exemple, le revenu des
ménages au cours d’un trimestre.
Une variable de stock est au contraire une mesure qui se mesure à un moment
précis. Par exemple le stock de devises détenu par la BCEAO au 31 janvier.
Il existe une relation immédiate entre une variable de flux et une variable de
stock, puisque la variation de stock entre deux dates correspond à un flux au
cours de la période qui s’est écoulée entre ces deux dates. Par exemple,
l’investissement net au cours d’une période donnée mesure la variation de
stock de capital entre le début et la fin de la période.
IV LES PRINCIPAUX COURANTS DE
PENSEE EN MACROECONOMIE

• l’histoire de la pensée économique permet de mettre en évidence


trois principaux courants : le courant libéral, le courant keynésien et
le courant marxiste. Autour de ces trois courant gravitent plusieurs
théories économiques et écoles de pensée fournissant des
explications alternatives aux problèmes économiques.
• Le courant libéral :
Le courant libéral se compose principalement de deux branches, l’une
classique qui apparait à la fin du 18e Siècle, l’autre néoclassique à la fin
du 19e Siècle.
• L'on peut aborder aussi, les courants sous l'angle de la
macroéconomie contemporaine dans la mesure où la
distinction libérale, keynésienne et marxite ne permet plus
de cerner de manière pertinente les principaux actuels. En
effet les nouveaux keynésiens seraient considérés comme
trop libéraux par les postkeynésiens. On pourrait
regrouper les courants en termes d'approche de la
macroéconomie monétaire et de la macroéconomie réelle.
La première inclut les keynésiens, les marxiens et les
postkeynésiens pendant que la seconde inclut les
nouveaux classiques, les nouveaux keyénsiens, l'école du
déséquilibre
IV LES PRINCIPAUX COURANTS DE
PENSEE EN MACROECONOMIE
• L’école classique
Les hypothèses de l’école classique sont :

- La production et l’emploi sont directement reliés par une


fonction de production ;
- Le progrès technologique est le facteur qui influe, de la
manière la plus déterminante à la fois, sur la demande agrégée
et l’offre agrégée ;
- La valeur de la production est égale au montant des revenus
perçus ;
- La quantité de monnaies en circulation n’influence pas la
production, mais uniquement le niveau des prix ;
- Le système économique (tous les prix dans l’économie)
s’ajuste continuellement et automatiquement à un niveau de
plein emploi (autorégulation).
IV LES PRINCIPAUX COURANTS DE PENSEE EN
MACROECONOMIE
• Les hypothèses néoclassique sont :

- Tout comportement relève d’un calcul, d’un choix explicite ou implicite ;


- Les consommateurs cherchent à maximiser leurs utilités compte tenu de la
contrainte de leur revenue ;
- Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de la
contrainte de leur fonction de production ;
- Les marchés doivent être de concurrence parfaite.
• L’école monétariste :
- Le système économique s’ajuste continuellement et automatiquement à un
niveau de plein emploi, pourvu que la politique monétaire garde le taux de
croissance de la monnaie constante (autorégulation) ;
- L’information circule parfaitement entre les agents économiques ;
- Contrairement aux keynésiens, les agents économiques ne se trompent jamais
dans leurs anticipations.
IV LES PRINCIPAUX COURANTS DE
PENSEE EN MACROECONOMIE

• Le courant keynésien
- Pour l’école keynésienne, livrée à elle-même l’économie
serait rarement en équilibre de plein emploi ;
- Les anticipations (les agents économiques peuvent se
tromper) sont le principal facteur qui influe sur la
demande agrégée ;
- Il faut soutenir activement l’économie par des politiques
monétaires et budgétaires ;
- Le système économique est caractérisé par la rigidité des
prix et des salaires et d’une capacité illimitée de
production
MODULE II :
ANALYSE DES APPROCHES
CLASSIQUES ET KEYNESIENNES
DE LA MACROECONOMIE :
LES INSTRUMENTS D’ANALYSE
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION

L’approche néoclassique de la consommation est fondée sur l’étude micro-


économique des comportements individuels du consommateur. La thématique
centrale est la suivante : comment, pour un revenu donné, le consommateur
choisit- il entre différents biens offerts sur le marché ? L’analyse privilégie aussi
les relations prix- quantité, appelées fonction de demande.
La perspective keynésienne se situe quant à elle aux antipodes de la démarche
néo-classique. Elle se veut d’emblée macro-économique, en se centrant sur la
consommation agrégée de l’ensemble des ménages. Pour Keynes, le facteur
déterminant de cette fonction de consommation est le revenu.
La fonction de consommation de Keynes sera d’abord présentée, puis le rejet
de cette fonction de consommation sera exposé dans un second temps
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
1. LA FONCTION DE CONSOMMATION KEYNESIENNE:
Keynes pose que la consommation ( C ) est fonction du revenu national ( Y ), d’où C =
f(y).Pour établir la forme de cette fonction, Keynes s’appuie sur la loi « psychologique
fondamentale » selon laquelle la propension marginale à consommer (Pmc) c serait
décroissante et la propension moyenne à consommer (PMC) décroissante lorsque le revenu Y
croit.
La fonction la plus couramment proposée, compatible avec ces hypothèses, a été la fonction
affine : C = c Y + Co avec 0 <c< 1 et Co > 0.

∆C
En effet, c = Pmc = est égale au coefficient directeur de la droite (dérivée de la
∆Y
fonction de consommation ) et donc constante.

Par ailleurs, C /Y = PMC = c + ( Co/Y) est décroissante avec Y et supérieure à c pour toute
valeur de Y
Quant à Co, elle représente la « consommation incompressible »
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
1. LA FONCTION DE CONSOMMATION KEYNESIENNE (suite):
Ainsi, la fonction de consommation correspondant à la fonction affine peut être représentée
graphiquement comme suit :

C C = cY + Co

Co
Y
La fonction de consommation peut être transposée pour obtenir la fonction d’épargne
Le revenu ayant deux emplois possibles, la consommation et l’épargne, alors on pourrait écrire :
Y = C + S d’où S = Y – C ,
alors S = Y – c Y – Co , d’où ou avec s=1-c
S= (1-c)Y-Co S=sY-Co
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
1. LA FONCTION DE CONSOMMATION KEYNESIENNE (suite):
Elle peut être représentée ainsi :
C, S
S= (1-c)Y-Co

Seuil d’épargne
P’ Y
-Co désépargne
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION

1. LA FONCTION DE CONSOMMATION KEYNESIENNE (suite):

Malgré son succès, la fonction de consommation keynésienne


se heurta aux résultats contradictoires des estimations
entreprises par certains économistes. Or, ceux-ci (égalité et
constance de la Pmc avec la PMC) entraînèrent une remise en
cause de l’hypothèse keynésiennes, plus précisément son
rejet.
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION

2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:

Le ménage détermine sa consommation, certes en fonction de


son revenu présent, mais aussi regard de son patrimoine
actuel et de ses prévisions sur ses revenus futurs .
C’est dans ce cadre que nous allons voir les théories du
revenu permanent et du cycle de vie qui sont fondées sur le
choix inter temporel du consommateur.
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
a) Le choix inter temporel du consommateur.

Le modèle microéconomique inter temporel du consommateur a été formalisé par


Irving Fisher en 1930.Le calcul se faisant sur deux périodes, le consommateur
cherche à maximiser son utilité U(C1, C2).A chaque niveau d’utilité correspond une
courbe d’indifférence. Nôtre consommateur gagne un revenu Y1 et consomme C1 à
la période 1, et gagne un revenu Y2 et consomme C2 à la période 2.En outre, il peut
à la fois épargner et emprunter sur le marché financier au taux d’intérêt courant
du marché.
Le consommateur va alors arbitrer entre les deux consommation, présente et
future, en opérant des transferts de revenu, du présent vers l’avenir (épargne qui
lui rapportera un revenu financier r) ou de l’avenir vers le présent (emprunt qu’il
va rembourser à la période 2 au taux r).S’il dispose d’un revenu présent Y1 et qu’il
anticipe un revenu futurY2,
- en 1 : C1 + S = Y1 où S est positif en cas d’épargne et négatif en cas d’emprunt
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
a) Le choix inter temporel du consommateur (suite)
-
en 2 : C2 = Y2 + (1+r)S Sa contrainte budgétaire inter temporel peut s’écrire alors :
C1 + C2/1+ r = Y1 + Y2/1+r = W où W est la richesse totale actualisée du ménage
C2

(1+ r)Y1+Y2 B

C2* E

Y2 A
épargne
C
C1 * Y1 Y1+Y2 C1
1+ r
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
a) Le choix inter temporel du consommateur (suite):
Au point A, il n’y a pas de transfert de ressource, (C1=Y1 et
C2=Y2).Pour tous les points situés entre A et B, il consomme moins
que son revenu. A l’équilibre, il y a égalisation du taux marginal
pour le présent r(1+ r) est le taux marginal de substitution en E) et
du taux d’intérêt(situation d’épargne :cas du graphique).Pour tous
les points situés entre A et C, il emprunte.
Nous allons étudier le modèle de Fisher pour étudier l’impact du
taux d’intérêt réel sur le choix du consommateur. Deux cas peuvent
être examinés :celui d’une épargne initiale et celui d’un emprunt
initial, nous allons étudier le 1er cas. Les économistes distinguent
deux éléments au sein de l’impact d’ une hausse du taux d’intérêt
réel sur le consommateur : l’effet de revenu et l’effet de
substitution.
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
a) Le choix inter temporel du consommateur.

• L’effet de revenu , le consommateur tendant à épargner


plutôt qu’à emprunter, s’il consomme des biens normaux, il
aura tendance à consommer au cours des deux périodes
• L’effet de substitution, la hausse du taux d’intérêt diminue
le coût de la consommation en période 2 et l’inciter à
consommer davantage en période 2
Le modèle d’Irving Fisher nous montre que, en fonctions des
préférences du consommateur, les variations du taux d’intérêt
réel peuvent tout autant accroître la consommation
contemporaine que la diminuer.
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION

2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:


a) La théorie du revenu permanent
La publication en 1957 de l’ouvrage de Milton Friedman constitue une étape
marquante de la science économique.
Selon Friedman, le consommateur dissocie au sens de son revenu effectif
(Y = Yp + YT), ce qu’il juge comme étant de nature durable
(dénommé « revenu permanent », Yp), de ce qu’il considère comme ayant un
caractère temporel ou accidentel ( qualifié de « revenu transitoire »YT) comme
les plus values et les heures supplémentaires.
De même, sa consommation globale ( C = Cp + CT ) est composé de deux
éléments, une composante « pure », permanente(Cp), et une composante
transitoire(CT).
Pour lui, la seule relation stable existante est entre revenu permanent et
consommation permanente soit Cp = α Yp PMC et Pmc = 0<α<1
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
a) La théorie du revenu permanent (suite):
La part transitoire du revenu est quant à elle mise de côté. Le
montant de la consommation C qui intègre cette consommation
transitoire, aléatoire et imprévisible, devient alors instable dans
sa relation avec le revenu Y.
Cette construction permet de résoudre les divers paradoxes
soulevés par les travaux empiriques :
- sur le long terme les grandeurs effectives rejoignent les
grandeurs permanentes, et l’on a donc une fonction de
consommation linéaire C = α Y
- sur le court terme, les propensions à consommer sont
instables car dépendantes des anticipations que font les agents
sur le caractère permanent ou non de la hausse de leur revenu.
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
c) L’hypothèse du cycle de vie:

Franco Modigliani et ses collaborateurs Albert Ando et Richard


Brumberg ont utilisé le modèle de Fisher pour étudier la fonction
de consommation. Les comportements de consommation varient
selon les phases de la vie des individus :au début du cycle de vie, ils
empruntent ;à l’âge adulte, le revenu et le patrimoine s’accroissent,
les capacités d’épargnent se constituent permettant à la fois de
rembourser les emprunts précédents et d’épargner en prévision du
troisième âge, caractérisé par une baisse des revenus
courants(retraite).D’où des propensions à consommer différentes
selon les âges.
Les dépenses courantes de consommation dépendent alors du
revenu courant(Y) et du patrimoine calculé sur le cycle de vie(w).
I. LA FONCTION DE CONSOMMATION
2. LE REJET DE LA FONCTION DE CONSOMMATION:
c) L’hypothèse du cycle de vie (suite):
• C = αY + βw où α est la propension à consommer une
partie du revenu et β, la propension à consommer une
partie de la richesse.
• Sur le court terme, la richesse w est considérée comme
exogène . Par conséquent la Pmc(C/Y = α + βw/Y) est
décroissante lorsque le revenu augmente. Par contre, sur le
long terme, la propension à consommer est constante et
égale à 1.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
L’investissement constitue l’un des principaux moteurs de l’activité
économique ;une politique économique adéquate, en favorisant
l’investissement, peut stimuler une conjoncture déprimée. Il constitue un
des déterminants de la croissance économique. A cette fin, nous allons
mettre en valeur deux déterminants de la décision d’investir :
1. l’influence de la demande : l’entreprise doit accroître ses
capacités de production, suite à une augmentation à une augmentation de
ses commandes. L’investissement qui n résulte sera caractérisé par un effet
d’accélération(partie 1)
2. la rentabilité relative : le détenteur d’avoirs monétaires évalue
toujours les rendements attendus d’un bien d’équipement (efficacité
marginale du capital)au regard du niveau du taux d’intérêt( partie 2)
La transposition de l’analyse de la décision d’investissement au niveau
de la firme à la demande d’investissement au plan macro-économique,
permettra d’établir une fonction d’investissement (partie 3) et nous
verrons enfin le multiplicateur(partie 4)
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
1. Investissement et capacite de production : Le principe
de l’accélérateur
a. La théorie keynésienne de l’accélérateur :
l’accélérateur simple.

Le modèle de l’accélérateur simple décrit l’investissement


comme une fonction linéaire de la variation du revenu global.
C’est la constatation de l’existence d’un rapport stable entre le
capital disponible dans une économie et la production.
En effet, v = K/Y. v, constant, on peut écrire :
v = Δ K /Δ Y. Or, Δ K = I, on peut écrire alors :

v = I /Δ Y avec v = coefficient d’accélération


II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
1. Investissement et capacite de production: Le principe de
l’accélérateur
b. La théorie classique de l’accélérateur : accélérateur flexible :
l’accélérateur simple a été développé par L-M Koyck(1954).Il consiste à
relier l’investissement, non pas à la production d’une année, mais à une
moyenne pondérée des productions des années précédentes, le poids
attribué à chaque année décroissant progressivement.

I = v(1-λ)Yt – (1-λ)Kt-1

• v et λ compris entre 0 et 1 sont des paramètres de pondération


utilisés pour calculer le stock de capital comme une moyenne pondérée
des productions passées.
Dans ce modèle d’accélération, l’investissement est une fonction
croissante du niveau de la production et une fonction décroissante du
stock de capital.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
a. Le principe de l’actualisation:

L’actualisation permet de comparer des données chiffrées à des


époques différentes. Elle est utilisée pour tous les problèmes
nécessitant une prise de décision dans laquelle il existe un décalage
entre les flux de dépenses et de recettes.
a1. L’opération de capitalisation: Formule des intérêts
composés
La formule des intérêts composés correspond à une capitalisation
d’un actif car, elle permet de calculer la somme totale disponible à
la fin de la Nième année Sn qu’une somme So placée en t0 à un taux
i permet d’obtenir.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
a. Le principe de l’actualisation:
a1. L’opération de capitalisation: Formule des intérêts composés
(suite)

1 Fcfa au temps t0
(1 + i )Fcfa au temps t1
(1 + i) 2Fcfa au temps t2

(1 + i) n F CFA au temps tn

Sn = So(1+ i)n
Soit en généralisant Formule des intérêts composés.
Application : La valeur capitalisée d’une somme So = 5000 Fcfa placée pendant
3 ans au taux d’intérêt annuel i = 10% sera :
S3 = 5000 F cfa (1+ 0,1)3 = 5000 (1, 331)= 6655 F cfa
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux
d’intérêt
a. Le principe de l’actualisation:
a2. L’actualisation:

L’actualisation est l’opération inverse de capitalisation. La valeur actuelle de 1 FCFA


disponible dans n années n’est que [1/(1 + i )n ] FCFA tout de suite, c’est à dire
l’agent économique préfère moins dans l’immédiat à davantage plus tard.
Un revenu perçut à échéance de n années -Sn- et le taux d’intérêt annuel i, la valeur
actuelle de ce revenu futur est égal à :
So = Sn/( 1 + i)n Formule d’actualisation
Le taux d’intérêt i utilisé dans la procédure d’actualisation s’appelle le taux
d’actualisation.
Application : n = 3 ans ; Sn = S3 = 6655 FCFA;
i = 10%  So = 6655Fcfa /(1,1)3 = 5007Fcfa
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements :
L’investissement n’est rentable que s’il dégage un bénéfice. Il est
indispensable pour un investisseur d’évaluer la rentabilité de
l’investissement envisagé en confrontant les revenus futurs attendus par
l’usage du capital et le coût du capital (dépenses d’investissement). Cette
rentabilité dépendra :
- de la prévision des revenus nets futurs sur la durée d’utilisation
du capital
- de la dépense d’investissement
- du taux d’intérêt.
La rentabilité d’un investissement peut être calculée :
- en valeur absolue, à l’aide du bénéfice net actualisé ou VAN
(valeur actuelle nette )
- en valeur relative (%), en utilisant le taux de rentabilité interne
(TRI)
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements:
b1. Bénéfice net actualisé:
• Soit :
• i = taux d’intérêt (taux d’actualisation)
• I = dépenses d’investissement
• n = durée de vie du capital
• R1, R2, R3, Rn : recettes nettes futures
• r = taux de rendement interne
• La valeur actuelle nette du projet (VAN) s’écrit :
𝑛 𝑡
VAN= B = R₁/(1+i)¹ + R₂/(1+i)²+… …+R₃/ (1+i)³ - I = 𝑡=1 𝑅𝑡/ 1+𝑖 −𝐼

Avec R₁/(1+i)¹ + R₂/(1+i)²+… …+R₃/ (1+i)³ est la sommes des recettes nettes
actualisée
Le bénéfice net actualise est égal à la différence entre la somme des recettes nettes
futures actualisée et la dépense d’investissement. La décision d’investir sera justifiée
dès lors que le bénéfice actualise sera positif ; s’il est négatif, l’investissement ne doit
pas être décidé.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements:
b2. Le taux de rendement interne(TRI) ou efficacité
marginal du capital(EMC):
On parle de taux de rendement interne car c’est celui que retirerait d’un
investissement dans sa propre entreprise, un entrepreneur, par opposition
aux taux externe qui correspond à ce qu’il obtiendrait s’il plaçait ses fonds à
l’extérieur.

R₁/(1+i)¹ + R₂/(1+i)²+… …+R₃/ (1+i)³ - I =0

𝑛 𝑡
TRI = 𝑡=1 𝑅𝑡/ 1+𝑖 −𝐼

Le TRI est le taux qui égalise la somme des recettes nettes futures actualisées
et la dépense initiale d’investissement.
- si r>i B> 0, l’investissement est rentable
- si r<i B< 0, l’investissement t n’ est pas rentable
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements:
b2. Le taux de rendement interne(TRI) ou efficacité
marginal du capital(EMC): suite
Exercice d’application:
Soit 100000Fcfa la dépense d’investissement dans un équipement dont la
durée de vie est de 3ans.L’utilisation de cet équipement permettra
d’obtenir les recettes nettes futures suivantes :
- 50000F pendant la 1ere année
- 40000F pendant la 2e année
- 35000F pendant la 3e année
1) Calculer le bénéfice net actualisé pour un taux de rendement de 10%
2) Calculer approximativement (à l’aide d’un graphique) le TRI du projet
d’investissement. Si le taux d’intérêt est de 11%, le projet est-il
rentable ?
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements:
b2. Le taux de rendement interne(TRI) ou efficacité marginal du
capital(EMC): suite
Exercice d’application: Solution
1) B = R1/(1+i) + ……+R3/(1+i)3 = 50000/1,1 + 40000/(1,1)2 + 35000/(1,1)3
– 10000= +4808,41. Puisque B est positif, l’investissement est rentable et
peut être entrepris.
2) Calculons le bénéfice pour différents taux d’actualisation, par exemple
12% et 14%
- Pour 12%
B = 50000/1,12 + 40000/(1,12)2 + 35000/(1,12)3 – 100000 = +1442,92Fcfa
- Pour 14%
B = 50000/1,14 + 40000/(1,14)2 + 35000/(1,14)3 – 100000 = -1737,65Fcfa
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
2. Investissement et rentabilité : Le rôle du taux d’intérêt
b. Evaluation de la rentabilité des investissements:
b2. Le taux de rendement interne(TRI) ou efficacité marginal du capital(EMC):
Exercice d’application (suite)
B
4808,41

1442, 92 r=13%

10 12 13 14 i%

-1737,67

Si le taux en vigueur est égal à 11%, le projet d’investissement est rentable, car le TRI est égal à 13% et il est
supérieur au taux d’intérêt.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT

3. La fonction d’investissement:
On a vu précédemment que l’investissement devrait être décidé si r>i. Il
convient maintenant d’étendre l’analyse au plan macro-économique, c’est
à dire que toute augmentation du taux d’intérêt provoquera, toutes choses
égales par ailleurs, la non réalisation de projets d’investissement ; toute
diminution de son niveau entraînera, en revanche, la mise en œuvre de
projets additionnels. i
i1

io
I’

I1 I2 I
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
3. La fonction d’investissement(suite):

L’investissement au plan national est une fonction négative du taux


d’ intérêt I=f(i) ou de façon précise : I = -g i + Io. Le niveau de
l’investissement s’accroît quand le taux d’intérêt baisse.
Io = investissement autonome
-g = la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt.
II LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
4. Le multiplicateur:
Soit C = c Y+ Co, la fonction de consommation de courte période et I =Io,
l’investissement des entreprises. La solution est obtenue en remplaçant C et I
par leur valeur dans l’égalité d’équilibre simplifiée Y = C + I
Y = c Y + Co + Io  Y- c Y = Co + Io  (1-c)Y= Co + Io
Y = (Co + Io) /1-c ou Y = 1 (Co + Io)/ 1-c
L’expression (1/1-c) = (1/s)k est appelé multiplicateur simple. Le
multiplicateur mesure la variation du revenu réel Δ Y, résultant de la variation
d’une dépense exogène (Δ co ou Δ Io).
Si par exemple c= 0,6 et la propension marginale à épargner s= 1-c=0,4, la
valeur du multiplicateur est 1/0,4=2,5, cela signifie qu’une variation du
montant des investissement ou e la consommation autonome entraînera une
variation 2,5 fois plus du revenu Y= Δ Y=k Δ I
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)
1. La fonction de production:
La fonction de production exprime l’ensemble des contraintes
techniques qui s’imposent à l’entreprise. Elle relie le volume (ou la valeur)
du produit final obtenu (Y) aux combinaisons de facteurs de productions
utilisés (en quantités ou en valeur), le travail (L) et le capital (K) ; et la
fonction de production peut alors s’écrire :
Y = F(K, L)
Cette équation établit que la production est une fonction de la quantité de
capital et de la quantité de travail.
En courte période, il est admis que K et L sont donnés et constants : K
est pleinement utilisé et L peut ne pas l’être, ce qui nous permet d’écrire la
fonction de courte période ainsi :
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)
1. La fonction de production:

Y = F(Ko, L)  Y = F(L) avec K = Ko ; L = Lo


Y

Y = F(L)

L
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de
la demande agrégée (approche classique et
keynésienne)
2. L’offre agrégée:
a. L’offre de biens et services : la demande de travail
Pour produire, la rationalité des producteurs de biens et
services (maximisation du profit) et l’hypothèse de
concurrence parfaite conduisent les entreprises à produire
jusqu’à ce que la productivité marginale (en volume du
travail) soit égal au salaire réel (wp) soit : f’L = wp
La demande de travail Ld des entreprises (offre d’emploi) est
une fonction décroissante du salaire réel w/p
Ld = L(w/p) = f ‘L est décroissante, où Ld = demande de travail
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre
et de la demande agrégée (approche classique et
2. L’offre agrégée:
keynésienne)
a. L’offre de biens et services : la demande de travail
W/p

Ld

Quantité de travail L
En remplaçant dans la fonction de production L par Ld, on aura la fonction d’offre de
biens et services par les entreprises.
Y = F(K, Ld )  Y = F(K, L(w/p))
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de
la demande agrégée (approche classique et
keynésienne)
b. L’offre de travail par les ménages:
L’offre de travail des ménages est une fonction croissante, car plus le
salaire réel (w/p) est élevé, plus l’individu est incité à travailler, car le
travail est plus attractif. Il y a là un effet de substitution entre travail et
loisir (effet substitution, effet revenu) W/p
Lo

Quantité de travail L Lo = offre de travail


III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de
la demande agrégée (approche classique et
keynésienne)
3. Détermination de l’offre agrégée:
L’offre agrégée établit une relation entre la quantité de biens et
services produits et le niveau des prix. En effet, la confrontation de
l’offre et de la demande de travail sur le marché du travail permet
de déterminer une quantité optimale de travail L* et un niveau de
salaire réel d’équilibre(w/p)*.
Le remplacement de la quantité de travail demandé par la
quantité de travail d’équilibre (la quantité demandée et offerte),
nous obtenons nôtre fonction d’offre agrégée :
Ys =F [ K,(w/p)* ]
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de
l’offre et de la demande agrégée (approche
classique et keynésienne)
3. Détermination de l’offre agrégée (suite):

w/p Lo

(w/p)*
Ld

L* Ld
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)
3.1 L’Offre agrégée (approche classique):
Dans le long terme, le niveau de la production est déterminé par les
quantités disponibles de capital et de travail et par la technologie
disponible. L’insensibilité de la production au niveau des prix nous donne
la représentation de l’offre agrégée par une droite verticale.
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la demande agrégée
(approche classique et keynésienne)

3.2 L’Offre agrégée: (approche keynésien)


3.2.1 Schéma keynésien simple:
L’offre de travail est modifiée, elle ne dépend plus du salaire réel, mais
nominal. Quand le prix augmente, les entreprises vont accroître leur
demande de travail, les ménages vont accroître leur offre de travail et la
productivité va augmenter. Dans ce cas de figure, l’offre est élastique au
prix. P
Ys

Y
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la demande
agrégée (approche classique et keynésienne)

3.2 L’Offre agrégée: (approche keynésien)


3.2.2 Schéma keynésien extrême:
Dans ce cas de figure, la productivité marginale est une
constante (le niveau général des prix est donné et le salaire
nominal est fixé ).C’est
P une offre agrégée parfaitement
élastique.

Ys

A
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)

3.2 L’Offre agrégée: (approche keynésien)


3.2.2 Schéma keynésien extrême (suite):
PmL = w/p et PmL = a = constante  a = w/p  P
= w/a
Dans une économie de sous-emploi, quand la PmL
est une constante, tant que cette productivité
marginale est supérieure au coût d salaire réel,
nôtre économie fonctionne.
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de
l’offre et de la demande agrégée (approche
classique et keynésienne)
4. La demande agrégée:
La demande agrégée ( DA ) est le lien entre la
quantité de production demandée et le niveau
agrégé des prix. P

Yd = C + I + G

DA

Y
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)

5. Choc de demande agrégée et d’offre agrégée


5.1 Chocs de demande agrégée
Il faut noter qu’une variation du niveau des
prix n’entraînera pas un déplacement de la
courbe de demande agrégée, mais
un déplacement le long de la courbe DA.
III Détermination du produit agrégé :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la
demande agrégée (approche classique et keynésienne)
5. Choc de demande agrégée et d’offre agrégée
5.1 Chocs de demande agrégée (Suite).
La courbe de demande agrégée se déplacera s’il y a une modification des
dépenses totales (C+I+G+(XM)). Si l’un de ces facteurs varie, la courbe DA
se déplacera.
III Détermination du produit agrège :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la demande agrégée
(approche classique et keynésienne)
5. Choc de demande agrégée et d’offre agrégée
5.2 Chocs d’offre agrégée
Le prix d’un bien ainsi que les quantités demandées et offertes changent si la
courbe d’offre du bien se déplace. De même, le niveau des prix et la production
réelle changeront, si la courbe d’offre agrégée se déplace.
III Détermination du produit agrège :
La fonction de production, introduction de l’offre et de la demande
agrégée (approche classique et keynésienne)

5. Choc de demande agrégée et d’offre agrégée


5.2 Chocs d’offre agrégée (Suite).

L’offre agrégée change par suite d’un bouleversement


de l’offre comme une mauvaise récolte ou la
modification es coûts de production.
Une innovation technique ou une augmentation de la
productivité, par exemple, entraînera un déplacement de
la courbe d’offre vers la droite, ce qui signifie qu’une
quantité plus grande de production réelle qu’auparavant
sera offerte à chaque niveau de prix.
IV L’offre et la demande de monnaie
1. L’offre de monnaie:

L’offre de monnaie dans une économie est déterminée


essentiellement par le système bancaire(la banque centrale)
en place. On la considère comme exogène, fixe. L’offre de
monnaie pourrait être définie comme l’ensemble des moyens
de payement existants dans l’économie et qui sont acceptés
pour le règlement des transactions .Cette offre de monnaie est
contrôlée directement par la banque centrale.
IV. L’offre et la demande de monnaie

2. La demande de monnaie et la théorie


quantitative de la monnaie:
La théorie quantitative de la monnaie exprime qu’il existe un
lien direct entre la quantité de monnaie en circulation dans
l’économie au cours d’une période, et le niveau général des prix
de cette économie : plus le stock de monnaie en circulation est
important, plus le niveau général des prix est élevé.
Ainsi, on distingue traditionnellement deux expressions
importantes de la théorie quantitative selon que l’on s’intéresse
à une approche de type transactionnel ou une approche en
termes d’encaisses monétaires réelles.
IV. L’offre et la demande de monnaie
2. La demande de monnaie et la théorie quantitative de la
monnaie:
a. L’équation de Fisher ou approche de type transactionnel:
La version traditionnelle de la théorie quantitative de la monnaie a été formulée par Irving
Fisher(1911). L’idée est qu’il y a d’une part , une identité comptable entre la valeur totale
nominale(monnaie) des biens échangés dans une économie pendant une période de temps
donné(le revenu nominal) et, d’autre part, la valeur totale de la dépense totale en monnaie.
Revenu nominal = Dépense totale
Puisque :
- le revenu nominal total est le produit de la production en volume (en termes
réels) Y, par le niveau général des prix P
- la dépense totale est le produit du stock total de signes monétaires , M, par la
vitesse de circulation de la monnaie ,v
On a donc Revenu nominal = Dépense totale
P.Y = M.v
IV. L’offre et la demande de monnaie
2. La demande de monnaie et la théorie quantitative de la
monnaie:
a. L’équation de Fisher ou approche de type transactionnel
(suite):
A partir de l’identité Mv = PY, Fisher construit une théorie en formulant l’hypothèse selon
laquelle la vitesse de circulation de la monnaie v est constante à long terme (v = v̄). Pour
qu’enfin, cette identité comptable puisse dériver d’une théorie causale de la détermination
du niveau général des prix par le stock de monnaie, il faut y adjoindre l’hypothèse selon
laquelle le volume de la production est insensible au déroulement des échanges monétaires
(Y = Ȳ).
On peut écrire : Mv̄ = PȲ et on en déduit que Δ M  Δ P : toute variation du stock de
monnaie se répercute par un lien direct sur le niveau général des prix.
Cette théorie de Fisher met en évidence que :
- la monnaie, simple intermédiaire des échanges, n’est jamais demandée pour elle
même
- la monnaie n’est qu’un voile posé sur les grandeurs réelles
IV. L’offre et la demande de monnaie
2. La demande de monnaie et la théorie quantitative de la monnaie:
b. L’équation de Cambridge:
Cette deuxième théorie est principalement due à Alfred Marshall et Arthur-
Cecil Pigou. C’est une équation néo-classique dont les auteurs ont donné
une expression en termes d’encaisses monétaires réelles. Le raisonnement
économique consiste à dire que les agents économiques désirent conserver
une partie de leur revenu sous forme de monnaie (de transaction et de
précaution). Ces deux motifs conduisent à l’écriture de l’équation de
Cambridge : M / P = α Y
- M désignant la masse monétaire et P le niveau général des prix,
l’expression M/P représente la quantité réelle de monnaie
- Y le revenu national
- α est un coefficient qui mesure la part du revenu que les agents
souhaitent garder sous forme de monnaie, il est l’inverse de la
vitesse de circulation de la monnaie.
L’équation est une véritable fonction de demande de monnaie que l’on peut
écrire Md = α PY ou (M/P)d = α Y
IV. L’offre et la demande de monnaie

3. L’approche keynésienne de la demande de


monnaie:
L’une des originalités de la théorie développée par Keynes
est que celui-ci a introduit la monnaie dans le système
économique. La monnaie n’est plus neutre. La théorie
keynésienne de la monnaie se démarque nettement de la
théorie quantitative. La monnaie joue un rôle immédiat
dans la détermination des grandeurs économiques et
donc de l’équilibre et Keynes y a ajouté la fonction de
liquidité.
IV. L’offre et la demande de monnaie
3. L’approche keynésienne de la demande de
monnaie:
a. Les motifs de détention de la monnaie:
- Le motif de transaction ou de trésorerie : Les agents
économiques (ménages, entreprises) désirent conserver une partie
de leur revenu sous forme de monnaie. Puisqu’il y a un décalage
entre la perception du revenu et la succession des dépenses.
- Le motif de précaution : Il est engendré par le souci qu’ont les
ménages ou les entreprises de parer aux imprévus qui peuvent
exiger des dépenses immédiates.
- Le motif de spéculation : Il résulte de la prise en compte de
l’incertitude, mais il est lié directement au marché monétaire, et
plus particulièrement au marché des titres financiers porteurs
d’intérêts. La demande de monnaie pour motif de spéculation va
directement dépendre des anticipations des agents sur l’évolution
du taux d’intérêt qui va déterminer en grande partie le montant des
encaisses spéculatives détenues par les agents.
IV. L’offre et la demande de monnaie
3. L’approche keynésienne de la demande de monnaie:
b. La fonction de demande de monnaie:
La forme de la fonction de demande de monnaie va dépendre
principalement du comportement des spéculateurs qui cherchent à
maximiser leurs gains en capital (plus-values) et à minimiser leurs
pertes (moins-values)
La demande totale de monnaie Md est la résultante :
- d’une demande de monnaie transactionnelle Mt pour satisfaire
les motifs de transaction et de précaution :
M1 =L1(Y) ou encore Mt = α Y, où α représente la part du revenu que
les agents désirent conserver pour satisfaire leurs besoin de
transaction et de précaution
- d’une demande de monnaie spéculative Ms destinée à acheter,
au moment opportun des titres du marché financier.
IV. L’offre et la demande de monnaie
3. L’approche keynésienne de la demande de monnaie:
b. La fonction de demande de monnaie (suite):
M2 = L2(i), ou encore Ms = Lo –βi où Lo représente la quantité de
monnaie que les agents souhaitent garder pour maintenir leur
richesse et β la demande de monnaie spéculative dépendante de i(
le taux d’intérêt).
La fonction de préférence pour la liquidité est : L = L1(Y) + L2(i)
La demande de monnaie peut alors s’écrire
Md = M1 + M2 = L1(Y) + L2(i) ou encore Md = Mt + Ms = α Y + Lo –βi
Keynes estime qu’il y a un taux d’intérêt max, IM, à ce taux on parle
de préférence absolue pour les titres et un taux d’intérêt min, Im, à
ce taux on parlera de trappe à liquidités ou encore de trappe
monétaire.
IV. L’offre et la demande de monnaie
3. L’approche keynésienne de la demande de monnaie:
c. Représentation graphique de la demande de monnaie:
IV. L’offre et la demande de monnaie
3. L’approche keynésienne de la demande de monnaie:
c. Représentation graphique de la demande de monnaie
(suite):
Sur la fig1, la demande de monnaie ne dépend pas du taux d’intérêt i, mais
de Y, alors Mt est une droite verticale.
La fig2 représente la demande de monnaie pour motif de spéculation. La
courbe se confond avec l’axe des ordonnées dans sa partie haute à partir
de IM. Entre IM et Im , elle est une fonction décroissante de i. Pour des taux
d’intérêt ≤ Im, c’est la trappe à la liquidité.
La fig3 représente la demande totale de monnaie et comprend 3 parties :
- pour i≥ IM, Md représente une droite verticale(la demande de
monnaie est inélastique au taux d’intérêt), c’est la vision de la
théorie néo-classique.
- Pour Im < i < IM, Md représente une courbe décroissante, plus ou
moins élastique au taux d’intérêt, c’est la vision keynésienne.
- Pour i ≤ Im, c’est la trappe à la liquidité.
MODULE III:
L’équilibre
macroéconomique:
le modèle IS-LM en
économie fermée
I. L’équilibre sur le Marché des biens et services:
a. Rappel des conditions d’équilibre:
Les conditions d’équilibre s’expriment par l’égalité :
(1) Y=C+I +G
(2) C = cYd + Co
(3) Yd = Y-T
(4) T = tY + To
(5) I = Io-gi
(6) G = Go
On peut écrire les équations (1) à (6) dans (1)  Y = c(Y-tY-To) + Co + Io-gi + Go
 Y = c(1-t)Y – cTo + Co + Io + Go – gi
 Y –c(1-t)Y = – cTo + Co + Io + Go – gi
 Y(1-c + ct) = – cTo + Co + Io + Go – gi
Y = (-cTo + Co + Io + Go)/[(1-c)+ct] - gi/[(1-c)+ct]
Cette relation met en évidence qu’il existe un revenu d’équilibre, Y, pour chaque
valeur du taux d’intérêt, i.
L’équilibre macro économique le modèle
IS-LM en économie fermée
I. L’équilibre sur le Marché des biens et services:
b. Construction de la courbe IS:
La courbe IS est définie sur l’ensemble des points formés par les
combinaisons entre i et Y qui assurent l’équilibre sur le marché des biens
et services.
Soit Y = (-cTo + Co + Io + Go)/[(1-c)+ct] - gi/[(1-c)+ct] L’équation de
IS I IS

Y
L’équilibre macro économique le
modèle IS-LM en économie fermée
2. L’équilibre sur le marché de la monnaie et
construction de la courbe LM:
Il s’agit de dégager une équation d’équilibre sur le marché de la monnaie
afin de déterminer la quantité de monnaie disponible dans l’économie
en fonction des valeurs de Y et de i. Cette équation doit en effet traduire
la relation quantitative qui s’établit entre Y et i, lorsque la demande de
monnaie ,L, est égale à l’offre de monnaie, M.
MD = Mo, soit :αY + Lo –β i = Mo et nous pouvons écrire LM par :
• LM : Y = (Mo – Lo + β i)/ α
L’équilibre macro économique le modèle IS-
LM en économie fermée
2. L’équilibre sur le marché de la monnaie et
construction de la courbe LM (suite):

i LM

IM

Im

Y
L’équilibre macro économique le modèle IS-
LM en économie fermée
3. L’ équilibre réel et équilibre monétaire simultanés
(IS-LM):
Lorsque l’on associe les deux marchés dans une
représentation unique, on peut observer que l’équilibre
simultané est réalisé pour un couple unique (Y, i)
correspondant à l’équilibre général de l’économie qui est
caractérisé par l’égalité : IS = LM.
IS : Y = (-cTo + Co + Io + Go)/[(1-c)+ct] - gi/[(1-c)+ct]
LM : Y = (Mo – Lo + β i)/ α
Donc à l’équilibre:
[(-cTo + Co + Io + Go) – gi /[(1-c)+ct] = (Mo – Lo + β i)/ α
L’équilibre macro économique le modèle IS-LM
en économie fermée
3. L’ équilibre réel et équilibre monétaire
simultanés (IS-LM): suite

Au point E d’équilibre global, la masse monétaire en circulation


détermine un taux d’intérêt, iE (i*), assez bas et un investissement
assez élevé pour susciter un niveau de revenu d’équilibre YE(ou Y*)

Vous aimerez peut-être aussi