Chapitre7 Aérage Et Exhaure
Chapitre7 Aérage Et Exhaure
Chapitre7 Aérage Et Exhaure
I-AERAGE
L’aérage a pour objectif principal de fournir une quantité d’air suffisante à tous les chantiers
souterrains et de diluer à un niveau acceptable les polluants qui ne peuvent être éliminés
autrement. Si la profondeur d’un chantier rend sa température trop élevée, on a recours à des
systèmes de refroidissement mécaniques pour renforcer les effets bénéfiques de l’aérage.
L’air sec contient près de 79 % d’azote, 20,96 % d’oxygène et 0,04 % de gaz carbonique. La
teneur en vapeur d’eau est sujette à d’assez larges variations.
La composition de l’air en gaz reste constante en raison du grand volume de l’atmosphère
terrestre, de la compensation réciproque des processus chimiques qui ont lieu sur la terre, de
la grande mobilité atmosphérique et de la propension du gaz à la diffusion. Cependant, dans
les espaces limités par des barrières quelconques peu perméables aux gaz, une telle constance
peut être facilement détruite, et il devient nécessaire de chasser l’air altéré, de le remplacer par
de l’air frais, c’est-à-dire de les aérer.
1- Atmosphère de la mine
1-1 Oxygène
Pour le maintien de la santé de l’homme et de son aptitude au travail, la teneur en oxygène
dans les chantiers en activité ne doit pas être inférieure à 20 % en volume.
Une brusque et considérable diminution de la teneur en oxygène de l’air se produit au cours
des incendies souterrains et des explosions des gaz et de la poussière. Avec l’abaissement de
la teneur en oxygène jusqu’à 17 %, on remarque chez les hommes des manifestations
pathologiques et lorsque la teneur tombe à 12%, des cas mortels sont possibles.
1-2 Gaz carbonique
Le gaz carbonique (C02) est incolore ; son odeur et son goût, faiblement acides; sa densité est
de 1,52. Il est faiblement toxique. Avec une teneur de 5 à 10 %, il est irritant pour les yeux.
Une augmentation relativement faible de sa teneur (jusqu’à 1 %) agit principalement sur
l’intensité de la respiration; avec 3%, la respiration, même au repos, devient deux fois plus
rapide et le travail provoque une grande fatigue ; avec 5 %, la respiration devient très pénible;
avec 6%, une faiblesse se manifeste; jusqu’à 10 % et au-dessus, un évanouissement peut
survenir et de 20 à 25 % et au-delà, l’homme est menacé d’une intoxication mortelle.
La majeure partie du gaz carbonique se dégage habituellement de la houille et des terrains
encaissants, ainsi que du bois en voie de pourrissement. Des quantités plus faibles sont dues à
la respiration des hommes et des animaux, à la combustion des lampes et à la décomposition
des matières organiques.
Les Règlements de sécurité exigent que la teneur en gaz carbonique, dans tous les lieux de
travail souterrain, ne soit pas supérieure à 0,5 % et dans le courant général de retour ne
dépasse pas 1 %.
1-3 Oxyde de carbone
L’oxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore dont le poids spécifique est proche de
celui de l’air (0,97).
Dans les mines, il se forme principalement au cours des incendies, des explosions de grisou et
de la poussière de charbon (surtout de la poussière seule) et au cours du tir des mines.
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L’oxyde de carbone, en mélange avec de l’air, est combustible (compris entre les limites de
13 à 75 % le mélange est même explosif). Son danger consiste dans sa toxicité qui résulte de
sa grande affinité pour l’hémoglobine du sang qui est 250 à 300 fois plus forte que pour
l’oxygène. Pour cette raison, même en présence d’une faible teneur d’oxyde de carbone, il se
produit, dans l’organisme, un déficit d’oxygène. Après une forte saturation du sang par
l’oxyde de carbone, lorsque 70 à 80 % d’hémoglobine se combinent avec lui, la mort survient.
Une norme hygiénique de la teneur en CO de l’air dans les mines est fixée à 0,0016%.
1-4 Hydrogène sulfuré et gaz sulfureux
L’hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz lourd (poids spécifique 1,14) fortement toxique,
possédant une odeur caractéristique d’œufs pourris. Sa teneur dans l’air supérieure à 0,1% est
dangereuse pour la vie de l’homme. Avec 6% d’hydrogène sulfuré dans l’air, il se forme un
mélange détonant.
La formation d’hydrogène sulfuré dans les mines résulte du pourrissement des matériaux en
bois; il se dégage à l’état pur par les fractures et les cavités.
La présence d’hydrogène sulfuré, même en faible et non dangereuse quantité, est révélée par
son odeur.
Le gaz sulfureux (S02) est fortement toxique. Il ronge les muqueuses, surtout celles des yeux,
et, pour cette raison, on l’appelle le « mangeur d’yeux ». Même un court séjour dans
l’atmosphère contenant 0,05% de ce gaz est dangereux pour la vie. Sa teneur dans les mines
est habituellement plus faible. Le
gaz sulfureux se dégage parfois avec le grisou et l’hydrogène sulfuré.
1-5 Gaz se formant par le tir des mines
Après l’explosion dans les trous de mine des charges explosives, il se forme une série de gaz
parmi lesquels les plus dangereux sont des gaz toxiques: oxyde de carbone et oxyde d’azote.
Les propriétés de l’oxyde de carbone ont été décrites ci-dessus.
L’oxyde d’azote (NO) qui se forme au moment de l’explosion, en se combinant avec
l’oxygène de l’air, devient le bioxyde d’azote (N02) — gaz fortement toxique, qui provoque
une irritation des muqueuses (yeux, nez, gorge) et aussi des bronches et des poumons.
Est considérée comme non dangereuse pour la santé de l’homme la teneur en oxydes d’azote
inférieure à 0,004%. Au-dessus de 0,08%, elle est une menace de mort pour l’homme et entre
0,004—0,08%, elle constitue un sérieux danger pour la santé.
Pour cette raison, il ne faut pas, après le tir des mines, entrer dans les chantiers avant qu’ils ne
soient convenablement aérés.
1-6 Méthane (grisou)
De tous les gaz qui se rencontrent dans l’atmosphère des mines, le plus dangereux est le
grisou. Le grisou représente un mélange de méthane pur (CH4) avec un peu d’hydrocarbures
(éthane et éthylène), d’hydrogène, de gaz carbonique, d’azote, etc.
Le méthane s’est formé en même temps que le charbon. Une faible partie, sous forme de gaz
libre, remplit les fissures et les cavités dans le minerai et dans les terrains encaissants.
Au cours de l’exploitation des gisements, le méthane se dégage partiellement dans
l’atmosphère de la mine. Etant donné que le grisou se compose principalement de méthane, il
possède toutes les propriétés de ce dernier.
Le méthane est un gaz incolore et non toxique, sans saveur, ni odeur. Sa densité est de 0,554;
pour cette raison, il s’accumule toujours près du toit. Ses grandes accumulations sont
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dangereuses parce qu’elles provoquent une diminution considérable de la teneur en oxygène
de l’air. Il est combustible.
1-7 Poussières de la mine
La technologie des exploitations minières est liée à l’abatage des roches qui s’accompagne de
formation de grandes quantités de poussière. Une partie de cette dernière se dépose à
l’intérieur de la mine, une autre, se trouvant en suspension dans l’air, est évacuée par le
courant de retour dans l’atmosphère extérieure.
La poussière des mines, suivant sa composition minéralogique, peut être toxique (poussière
de plomb, de chrome, de manganèse, …etc.) ou non. Une certaine poussière non toxique
(poussière siliceuse, celle de charbon, d’asbeste, de sidérose, etc.), après la respiration
prolongée de l’air qui la contient, peut provoquer des maladies pulmonaires.
La poussière de charbon, de pyrite et de soufre forme avec l’air, dans certaines conditions, un
mélange détonant.
Une grande quantité de poussière minérale se forme au cours de la foration à sec des trous de
mine et de leur tir, au cours du travail des haveuses, haveuses-chargeuses et marteaux
perforateurs, pendant le concassage du minerai dans des silos, au cours du chargement et du
transport.
La quantité de poussière contenue dans l’air dépend de l’intensité de sa formation et de l’état
de l’aérage.
2-les moyens de lutte contre la poussière dans les mines sont :
1) foration des trous de mine avec injection d’eau ou de l’eau additionnée de mouillants
spéciaux ;
2) captage à sec de la poussière au cours de la foration des trous, du déchargement des
wagonnets dans des culbuteurs, etc. ;
3) arrosage (humidification de la poussière) des lieux de sa formation intensive : des sillons de
havage, des lieux de transbordement du minerai, des fronts d’abatage avant le tir des mines,
etc.
4) une active aération des galeries ;
5) injection sous pression de l’eau dans le massif de charbon avant son extraction.
II-EXHAURE
La pénétration de l’eau dans la mine a plusieurs causes. D’une part, au cours de l’exécution
des travaux, on est amené à traverser les horizons aquifères qui occasionnent des venues d’eau
plus ou moins abondantes. D’autre part, les fissures se formant dans des terrains encaissants à
la suite du foudroyage des espaces exploités peuvent se transmettre aux horizons aquifères
sus-jacents et servir, de voies de pénétration de l’eau dans la mine. Le minerai lui-même peut
contenir de l’eau en plus ou moins grande quantité. L’eau peut pénétrer dans la mine venant
de la surface à travers les affleurements ou les fissures des terrains, enfin, elle peut provenir
des vieilles mines habituellement noyées.
En raison de l’inégalité des conditions hydrogéologiques des gisements et des champs miniers
séparés, l’afflux de l’eau dans les diverses mines est différent.
En plus de la venue normale, des irruptions brusques d’importantes quantités d’eau dans la
mine peuvent avoir lieu en provenance d’anciennes mines noyées, de cavités souterraines
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remplies d’eau ou des terrains abondamment aquifères se trouvant à proximité du toit du
minerai, ou de réservoirs d’eau à la surface, sous lesquels les travaux sont exécutés.
Les eaux des mines se distinguent par une grande variété de composition chimique. Elles ne
sont pas potables et souvent impropres pour les usages techniques.
Quelquefois, elles contiennent de l’acide sulfurique libre. Elles portent alors le nom d'acides
et sont très nocives à cause de leur action corrosive sur les pompes, tuyaux, rails et autres
objets métalliques ainsi que sur les chaussures et les habits du personnel.
Pour diminuer l’acidité de l’eau, on la neutralise quelquefois à l’aide de la chaux vive qu’on
fait venir de la surface dans des wagonnets et qu’on jette, à la pelle, dans des kernets
(caniveaux d’écoulement d’eau). Etant donné que la neutralisation ne se produit pas toujours,
on prend des mesures spéciales contre l’action corrosive de l’eau acide sur les pompes et la
tuyauterie: les parties de la pompe soumises à l’action de l’eau sont préparées en bronze
acido-résistant ou en acier inoxydable et les tuyaux sont intérieurement de bois ou de plomb.
Les problèmes de l’exhaure comportent:
1) la protection des travaux souterrains contre leur envahissement par les eaux de surface;
Irruption d’eau;