Aphasie Brochure Complete

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"L'aphasie,

Vous connaissez?"

« Livret destiné à l’entourage


de personnes aphasiques »
Réalisé par Maëlle Boulin, Anne-Laure Hugon
et Gaëlle Le Bornec, orthophonistes

GROUPE HOSPITALIER
RAYMOND POINCARE
HÔPITAL MARITIME DE BERCK

1
Cette brochure est éditée dans le cadre du Plan Aphasie

Cette brochure et des informations complémentaires sont téléchargeables sur :


FNAF (Fédération Nationale des Aphasiques de France) : www.aphasie.fr
FNO (Fédération Nationale des Orthophonistes) : www.orthophonistes.fr
http://livretaphasie.canalblog.com
Réalisé par le « Groupe de travail Aphasie » avec :
Jean-Dominique Journet, président de la FNAF, et les orthophonistes : Nicole Denni-
Krichel présidente de la FNO, Mireille Kerlan, Sophie Chomel-Guillaume, Bénedicte
Darrigrand, Isabelle Eyoum, Carolyne François Guinaud, Gaëlle Le Bornec, Fabienne
Pelage

2
TABLE DES MATIERES

Généralités sur l’aphasie 3

Que peut faire l’entourage ? 7

Conseils pratiques pour faciliter la


communication 8

Comment le langage est-il perturbé


quand on est aphasique ? 16

Les troubles associés à l’aphasie 28

Les changements de comportements


et les troubles psychoaffectifs 31

Foire aux questions 32

Les professionnels 38

Renseignements sociaux et
administratifs 42

Lexique 49

Pour en savoir plus… 55

3
L’APHASIE

Qu’est-ce que l’aphasie ?


L’aphasie est la perte totale ou partielle du langage,
consécutive à une lésion du cerveau.
Suite à cette lésion, la personne aphasique peut avoir
des difficultés variables pour parler, comprendre, lire ou
écrire. Ce sont toutes les capacités de communication
qui sont atteintes. L’aphasie va donc avoir des
répercussions sur la vie quotidienne de la personne
aphasique et de sa famille.
Tout ce qui était naturel avant peut devenir difficile ou
impossible : discuter, comprendre, téléphoner, regarder la
télévision, lire le journal, écouter la radio, écrire une lettre
ou encore faire les comptes…

MAIS ATTENTION :

L’aphasie n’est pas un trouble psychique ou un handicap


mental.
Les capacités intellectuelles de la personne aphasique
sont préservées.
La personne aphasique n’est pas sourde.
La personne aphasique n’a pas de problèmes de voix.
L’aphasie n’est pas une maladie transmissible ou
contagieuse.
Les difficultés de langage de la personne aphasique sont
différentes de celles des enfants.

4
Qui peut devenir aphasique ?
L’aphasie peut toucher tout le monde. Elle se rencontre à
tous les âges de la vie, chez les hommes comme les
femmes, et dans toutes les catégories sociales.
On estime qu’il y a environ 250 000 personnes
aphasiques en France. Chaque année, environ 15 000
personnes deviendraient aphasiques.

Quelles sont les causes de l’aphasie ?


La lésion cérébrale à l’origine de l’aphasie peut avoir
plusieurs causes :
La plus fréquente est l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC
appelé « attaque »)
D’autres causes sont moins fréquentes :
- un traumatisme crânien (lors d’une chute ou d’un
accident de la route…)
- une tumeur cérébrale
- des maladies infectieuses (Sida)
- des maladies neuro-dégénératives (Maladie
d’Alzheimer…)

5
Pourquoi le langage est perturbé dans
l’aphasie?
La fonction du langage est commandée par le cerveau.
C’est l’organe qui permet l’expression et la
compréhension du langage.

Le cerveau se compose de deux parties : l’hémisphère


droit et l’hémisphère gauche. Chaque moitié ou
« hémisphère » contrôle des domaines différents.

Chez la majorité des personnes, le langage est localisé


dans l’hémisphère gauche. Dans l’aphasie, c’est cette
partie du cerveau qui est lésée. L’atteinte va perturber les
diverses activités langagières qui composent le langage :
l’expression, la compréhension, la lecture, l’écriture.

La perturbation des différentes activités dépend de la


localisation de l’atteinte : au sein de chaque hémisphère,
on observe des « zones » bien spécifiques. Ainsi dans
l’hémisphère gauche, on distingue des « zones de
langage » avec notamment la zone de l’expression (zone
de Broca) et la zone de la compréhension (zone de
Wernicke).

6
QUE PEUT FAIRE L’ENTOURAGE ?

* Vous pouvez aider l’équipe soignante à mieux connaître


votre proche :
- en parlant de lui : sa famille, son travail, ce qu’il
aime/n’aime pas
- en décrivant sa personnalité, son mode de vie et ses
centres d’intérêt (loisirs, sports…)
- en donnant des informations sur ses préférences
alimentaires, sur des soins particuliers (lunettes,
appareil dentaire…)
- en parlant des ses habitudes langagières antérieures
(était-il bavard ? aimait-il lire ?...)

Tous ces renseignements vont permettre aux


professionnels de construire une rééducation adaptée à
votre proche.

* Auprès du malade, vous jouez également un rôle


essentiel de soutien et favorisez sa récupération :
- en le soutenant et étant présent
- en le rassurant et lui expliquant ce qui lui arrive
- en favorisant son autonomie et évitant de l’infantiliser
- en incluant la personne dans les conversations, en lui
parlant
- en la tenant au courant des décisions importantes
concernant le foyer
- en l’informant des activités familiales
- en lui demandant son opinion
- en évitant de comparer la vie avant l’aphasie à celle
de maintenant et en pensant au présent

7
CONSEILS PRATIQUES POUR
FACILITER LA COMMUNICATION
Retrouver un équilibre dans la communication après
une aphasie est difficile et vous pouvez vous sentir
démunis.

La famille fait souvent beaucoup mais la situation est


déstabilisante.

Voici quelques conseils afin de vous conforter dans


le choix de vos aides et peut-être vous en apporter
d’autres.

Toutes les aides proposées ne sont ni exhaustives ni


applicables à toutes les personnes aphasiques, cela
varie en fonction des difficultés rencontrées par le
malade.

Pour mieux adapter votre communication et votre


comportement face aux difficultés spécifiques de
votre proche, n’hésitez pas à demander
conseil à son orthophoniste.

8
De manière générale :

- Soyez réceptif à tous les modes de


communication (gestes, mimiques, sourires…), cet
échange est très important.

- Evitez les idées préconçues sur la personne et son


handicap comme : « elle ne comprend rien », « elle ne
veut pas parler ».

- Pensez que la personne aphasique sait ce qu’elle


veut dire mais qu’elle ne peut pas l’exprimer en
paroles ou qu’elle bute sur les mots.

- N’infantilisez pas la personne, adressez vous à elle


comme à une personne adulte et intelligente.

- Soyez disponible et patient, prenez le temps de


communiquer avec votre proche.

- Donner lui du temps : pour s’exprimer et vous


comprendre, même si cela provoque des « blancs »
dans l’échange.

- Ne parlez pas à sa place, laissez-lui sa place


d’interlocuteur.

- Ne faites pas semblant d’avoir compris, elle s’en


rendra compte et cela se fera au détriment de la
communication.

- Encouragez toutes les tentatives de communication.

9
- cherchez à comprendre ce que la personne veut
vous dire même si cela vous semble dépourvu de
sens.

- Les injures ou le tutoiement sont souvent


involontaires, tolérez le manque de contrôle verbal.

- Aménagez un environnement calme (évitez la


télévision, la radio, plusieurs personnes qui parlent en
même temps), communiquer demande beaucoup de
concentration à la personne aphasique.

- Une seule occupation en même temps

- Evitez les conversations de groupe.

- Attention, l’aphasique se fatigue vite et cela


influence la qualité de la communication
(compréhension et expression), respectez cette
fatigue. Parler est un effort permanent même quand
les progrès sont encourageants. La personne a
besoin de moments de récupération.

- Attention néanmoins à l’isolement !

- Ne parlez pas de la personne aphasique en sa


présence comme si elle n’était pas là.

- Attention, la personne peut confondre le oui/non, il


est parfois utile de vérifier si vous vous êtes bien
compris.

- Essayez autant que possible de finir la conversation


sur une réussite pour encourager la personne.

10
Pour aider la personne aphasique à
vous comprendre :
Les troubles de la compréhension passent
souvent inaperçus pourtant ils perturbent la
communication. Il faut donc rester vigilant :

- Assurez-vous que la personne vous regarde.

- Parlez lentement mais restez naturel, gardez les


intonations et les gestes.

- Faites des phrases simples et courtes.

- Préférez des mots concrets dans un premier temps.

- Donnez une idée à la fois.

- Marquez des pauses entre les phrases.

- Reformulez si nécessaire.

- Ne sautez pas du coq à l’âne.

- Prévenez la personne si vous changez de sujet.

- Si vous utilisez l’écrit : écrivez l’idée principale en un


mot seulement ou en utilisant le moins possible.

11
- Utilisez le dessin et les gestes pour aider à faire
passer votre message

- Posez des questions simples en proposant un ou


deux éléments maximum : Tu veux du thé ? tu veux
du café ?
…Vous pouvez essayer d’écrire les deux choix, de
les dessiner à côté ou les montrer.

La compréhension est facilitée lorsqu’on s’appuie sur


la situation en cours ou à défaut, des éléments qui
illustrent le sujet (par exemple, des photos des
personnes dont on veut lui parler ou celle d’un lieu)

12
Pour aider la personne aphasique à
s’exprimer et à faire passer son
message
En dehors de la rééducation, le but premier n’est
pas d’exercer le langage mais de préserver la
communication, l’échange quel qu’il soit avec
votre proche.

- Ne confondez pas communication et rééducation, la


priorité reste toujours la communication (verbale
ou non).

- Sollicitez-le, encouragez-le à parler.

- Laissez-lui le temps de s’exprimer, la recherche d’un


mot ou d’une phrase peut être longue.

- Ne finissez pas ses phrases à sa place pour gagner


du temps, vous risquez de vous tromper et de
compliquer l’échange.

- Concentrez-vous plus sur le sens, le contenu que


sur la forme, l’essentiel est qu’il ou elle se fasse
comprendre.

- Encouragez la personne à s’exprimer par tous les


moyens possibles (gestes, dessin, mimiques,
désigner les objets…).

- Encouragez la personne à passer par l’écrit si elle le


peut

- N’interrompez pas l’aphasique dès qu’il se trompe

13
- Ne le corrigez pas sans arrêt

- Ne le faites pas répéter si vous avez compris car


cela peut le décourager.

- Posez des questions auxquelles la personne peut


répondre par oui/non. Mais faites attention à la
fiabilité de la réponse.

- Posez une question à la fois.

- Pour l’aider à trouver le mot qu’elle cherche quand


vous le connaissez :
 vous pouvez lui donner la première lettre ou la
première syllabe du mot. Par exemple si le mot
est « chapeau » soit en donnant « ch.. », soit
« cha.. »
 vous pouvez mettre le mot dans son contexte et
lui laisser finir la phrase :
« je vais chez le dentiste quand j’ai mal aux
______. »

14
Si la personne jargonne :

On est souvent dérouté et démuni devant une personne


qui jargonne sans pouvoir s’arrêter :

- Ne lui cachez pas que vous ne la comprenez pas.


- Canalisez la autant que vous pouvez par des
consignes ou des questions simples amenant des
réponses simples oui/non.
- Stoppez la dans son discours si nécessaire.
- Faites face à son comportement agressif, irritable

Si la personne répète toujours le même mot ou des


syllabes identiques (ex : lalala) :

- Evitez de vous en amuser en le répétant, mais


cherchez plutôt à l’arrêter.
- Essayez de détourner son attention, de la faire passer
à autre chose.
- Encouragez la à passer momentanément par un autre
mode de communication (dessins, gestes, écrit si
possible).

15
COMMENT LE LANGAGE EST-
IL PERTURBE QUAND ON EST
APHASIQUE ?

Les schémas qui suivent comparent le langage


normal et le langage pathologique (les étapes sont
simplifiées).

Ils ont pour but de montrer que pour comprendre ou


pour dire un mot même simple, nous procédons en
plusieurs étapes (appelées niveaux).

Ce sont ces étapes (niveaux) qui peuvent être


touchées par l’aphasie.

Selon l’aphasie de votre proche, une étape, un niveau


peut être touché et pas l’autre.

16
Que se passe t’il quand on entend un mot ?

Prenons l’exemple du mot « papillon » : voici les


différentes étapes

Les sons arrivent à


l’oreille en tant que
bruit, il va falloir
isoler les sons du bruit
environnant ou des · - - ·· - ·- -·· ··-··- ---·
conversations puis
procéder à l’analyse

·--··-·- -····-··-·
On découpe le bruit
perçu en groupe de
sons p a pi llon

Niveau
acoustique

On recherche dans
papillon
son stock de mots
quelque chose qui est
identique à la suite de Papillon
sons que l’on vient
d’entendre pantalon patinons
papilles Niveau
lexical

Une fois le mot


reconnu, on active papillon
tout ce que l’on sait
du mot (son image, les
connaissances à
propos de ce mot)
Niveau
sémantique

17
Que peut il se passer quand une personne aphasique
entend un mot ?

Les sons arrivent à


l’oreille en tant que
bruit, il va falloir
isoler les sons du bruit
environnant ou des · - - ·· - ·- -·· ··-··- ---·
conversations puis
procéder à l’analyse

L’analyse des sons peut ·--··-·- -····-··-·


poser problème,
certains sons ne sont
pas ou sont mal décodés B a ? Lon ?
même si la personne Niveau
sait très bien ce qu’est acoustique
un papillon

La personne aphasique
papillon
ne parvient pas à
mettre en
correspondance ce
qu’elle a entendu avec
?

les mots qu’elle connaît Niveau


lexical
(stock lexical)

papillon
La personne aphasique ?
sait qu’elle a déjà
entendu le mot mais
n’est plus sûre de
l’image ni du sens de ce Niveau
mot sémantique

18
Que se passe t’il quand on veut dire un mot ?

La personne pense à quelque chose, par exemple à un


papillon.

Tout ce que l’on sait


de l’objet est activé voler
en même temps de printemps
façon inconsciente insecte
Niveau
sémantique

Vole
Abeille
On choisit le mot Chenille
précis qui va avec Insecte
l’objet parmi les mots Mouche
qui sont proches Papillon Niveau
lexical

On programme les 1 2 3
groupes de sons et Pa – pi – llon
leur ordre
Programmation
phonologique

On prononce le mot en
enchaînant des mini
programmes complexes P – a – p – i – ll – on
d’articulation pour Niveau
chaque son Articulatoire
ou phonétique
papillon

19
Que se passe t’il quand la personne aphasique veut
dire un mot ?

Fleur ?
Les connaissances de
l’objet sont
partiellement
atteintes avant même
Niveau
de trouver le mot Vivant ? sémantique

Vole
L’aphasique peut
Abeille
activer un mot proche
du mot cible par Chenille
« erreur d’aiguillage » Insecte
ou ne pas avoir accès Mouche Niveau
au mot cible (manque lexical
du mot)

L’aphasique ne
Pi – pa – llon ?
retrouve pas l’ordre
de la séquence de sons Pa-llon ?
ou en omet alors même Programmation
qu’il sait quel est le phonologique
mot

La programmation de P-a-p-i-ll-on
l’articulation de chaque
son est moins précise B a f l o
ce qui aboutit à la Niveau
transformation des Articulatoire

sons Baflo ou phonétique

20
Que se passe t’il quand on veut dire une phrase ?

Prenons l’exemple de la phrase « Je veux aller à la


plage ».

On active l’idée
globale

On organise
l’idée en
séquences qui
vont organiser
Moi vouloir aller plage
la phrase
1 2 3 4

On choisit les mots


justes (cf:dire un
mot) et on les
Je v eux all er à la plage organise entre eux
(conjugaison, mots
de liaison…) de
façon très
automatisée
On met ensuite en action l’articulation de chaque mot en gardant la
phrase en tête et en contrôlant ce que l’on dit à mesure

21
Que se passe t’il quand la personne aphasique veut
dire une phrase ?

Reprenons l’exemple de la phrase « Je veux aller à la


plage ».

La personne
aphasique
active l’idée
globale

Les idées ne
sont plus (ou plus
difficilement)
organisées en
séquences, elles
Plage? aller? Moi? restent globales

Il est plus difficile


de retrouver la
Plage…. Moi ? bonne forme des
mots (conjugaisons,
ou
Moi ? aller ? ? plage mots de liaison,
temps) surtout si
les séquences sont
désorganisées
La personne aphasique a du mal à garder la phrase en tête le temps
de la produire et a un moins bon retour de ses propres énoncés.

22
Que se passe t’il quand on lit un mot ?

Prenons l’exemple du mot « pomme ». Nous avons


l’impression que la signification d’un mot que nous lisons
nous apparaît immédiatement quand nous ne sommes
pas lecteurs débutants, pourtant là encore, nous avons
recours à plusieurs étapes.

Le mot apr ès avoir été


vu, est analys é par le
cerveau, on
POMME
diff érencie ainsi les
lettres de simples
Niveau
dessins gnosique

Si on est un lecteur
d é butant, on doit
POMME
traduire chaque lettre
en son puis relier les
Son «p » Son «o » Son « m » Son «e »
sons entre eux afin de
d é couvrir le mot. Le
Niveau
lecteur « expert » aura P o mm e acoustique
un acc è s plus direct

Une fois le mot


« photographi é » POMME
(lecteur non d ébutant)
ou d échiffr é (lecteur Pomme
d ébutant). On
bonne tomme
recherche dans son Niveau
stock de mots quelque somme lexical
chose qui est identique
à la suite de sons que
l’on vient d ’entendre
pomme
Une fois le mot
reconnu, on active tout
ce que l ’ on sait du mot
(son image, ses
connaissances à propos Niveau
sémantique
de ce mot

23
Que se passe t’il quand une personne aphasique lit
un mot ?

Lorsque la personne lit un mot, certaines étapes peuvent


être touchées et gêner la compréhension du mot. De plus
pour la lecture à haute voix, on peut ajouter à toutes ces
étapes, certaines étapes de « dire un mot ».

Le cerveau a du mal à
identifier les lettres,
il perç oit des barres
orient ées mais n’ arrive
pas à les regrouper
pour former des Niveau
lettres
gnosique

’ ’

,les zones du
cerveau qui permettent Son ? Son « o » Son ? Son « i »
de changer chaque
lettre en son pour Niveau
recomposer un mot sont ? + o ?+mm+i ?? acoustique
atteintes
Le mot peut être
« photographi é » mais
c’ est plus « flou », POMME
certaines lettres sont
mal identifiées ou Pomme
effac ées, les mots bonne tomme
proches peuvent être Niveau
somme
confondus et les mots lexical
longs ou complexes sont
moins facilement
reconnaissables
pomme
L’ aphasique éprouve
des difficult és à relier
l’étiquette et le
concept (image et ?
connaissances) Niveau
sémantique

24
L’APHASIE OU LES APHASIES ?

On parle généralement de l’aphasie mais en réalité, il


existe plusieurs formes d’aphasies qui dépendent de la
localisation précise de la lésion cérébrale.
Les aphasies peuvent être classées en deux grandes
catégories :

1. L’aphasie « silencieuse » = Aphasie de type Broca

Elle est consécutive à une lésion de l’aire de Broca et


touche plutôt le versant expression. Elle s’accompagne
presque toujours d’une paralysie du côté droit.
La personne sait ce qu’elle veut dire mais les mots ne
sortent pas ou pas correctement. La personne a du mal à
s’exprimer, on dit que son langage est non fluent ou
réduit :
- la personne prend peu ou pas la parole (aspontanéité)
- elle ne trouve pas ses mots (manque du mot) ou les
confond avec d’autres (paraphasie)
- elle fait des phrases très courtes
- elle juxtapose les mots les uns aux autres sans utiliser
les petits mots grammaticaux et/ou sans conjuguer les
verbes, elle utilise un style télégraphique
(agrammatisme)
- elle a des difficultés à articuler car elle ne sait plus
comment placer sa langue, ses lèvres… (troubles
arthriques)
- elle déforme les mots (paraphasies phonémiques)
- elle peut dire un mot ou une phrase et ne plus pouvoir
le redire quelques minutes plus tard (dissociation
automatico-volontaire)
- elle prononce automatiquement et involontairement
les mêmes sons, mots ou expressions dès qu’elle
essaie de parler (stéréotypie)

25
- elle peut comprendre les phrases simples et
concrètes mais peut avoir des difficultés pour les
phrases longues ou complexes
- la lecture et l’écriture peuvent être difficiles voire
impossibles

Au début de l’aphasie, les difficultés sont si importantes


que certains malades ne peuvent plus parler du tout
(mutisme)

2. L’aphasie « bavarde » = Aphasie de type Wernicke

Elle est consécutive à une lésion de l’aire de Wernicke et


touche plutôt la compréhension. La personne n’a pas de
difficultés à s’exprimer mais a de gros troubles de
compréhension :
- la personne est très bavarde, elle parle abondamment
(logorrhée)
- il peut être difficile de l’arrêter, de la canaliser
- elle ne comprend pas ou mal ce qu’on lui dit
- elle n’a pas de difficultés articulatoires
- son discours peut être totalement incompréhensible
(jargon)
- elle a tendance à utiliser un mot pour un autre
(paraphasie) ou à en inventer (néologismes)
- la personne n’est souvent pas consciente de ses
difficultés (anosognosie) et ne se rend pas compte de
ses erreurs
- la lecture et l’écriture sont très difficiles voire
impossibles (alexie et agraphie) en raison des
nombreuses transformations de mots lus (paralexies)
ou écrits (paragraphies).

En dehors de ces deux grands types d’aphasie, tous


les troubles peuvent se combiner pour former des
tableaux différents. En réalité, il y a presque autant

26
d’aphasies que d’aphasiques : chacun va avoir ses
propres difficultés. Tout ne sera peut-être pas touché en
même temps, l’atteinte pourra porter uniquement sur la
compréhension, uniquement sur l’expression, ou un peu
sur les deux. Il peut également n’y avoir que des troubles
articulatoires ou que des troubles de la lecture…

27
LES TROUBLES ASSOCIÉS A
L’APHASIE
Au-delà des difficultés de langage, d’autres troubles
peuvent accompagner l’aphasie :

- L’hémiplégie : c’est la paralysie de la moitié du corps


et/ou du visage. Chez l’aphasique, c’est
généralement le côté droit qui est touché. (Le
contrôle des mouvements par le cerveau se fait de
manière croisée).
Elle va avoir des répercussions importantes dans
beaucoup de tâches pratiques (s’habiller, se nourrir,
se laver, écrire...). La gêne d’avoir à écrire de la main
gauche vient s’ajouter aux difficultés à retrouver les
lettres et les mots quand la personne essaie d’écrire.
De même, la paralysie de la moitié du visage (joue,
langue, lèvres, voile du palais) va renforcer les
difficultés de parole existantes.

- L’hémiparésie : c’est un affaiblissement, une perte


de la force musculaire qui n’entrave pas le
mouvement mais reste une gêne pour les
mouvements de la vie quotidienne.

- Des troubles de la sensibilité : la sensibilité peut


être réduite dans la moitié du corps atteint. Cela se
manifeste par une absence de réaction au chaud, au
froid ou au toucher. Cela doit être surveillé pour éviter
certains risques. En effet le patient risque de se
brûler sans s’en rendre compte.

- Une apraxie : le malade ne peut plus réaliser


certains gestes et utiliser certains objets de manière
intentionnelle alors qu’il n’est pas paralysé et qu’il a

28
compris ce qu’on lui demande. Par exemple, la
personne sera incapable de montrer son verre pour
signifier qu’elle a soif, de se servir de la brosse à
dents, de faire ses lacets ou encore ne peut
volontairement ouvrir la bouche, tirer la langue ou
envoyer un baiser (apraxie bucco-faciale). Elle pourra
également avoir du mal à s’habiller, ne plus savoir
comment enfiler un pull ou dans quel ordre mettre
ses vêtements (apraxie de l’habillage).
L’orthophoniste s’occupera plus particulièrement
des répercussions sur la parole (apraxie bucco-
faciale).

- Des crises d’épilepsie : dans certains cas, l’atteinte


cérébrale peut provoquer des crises d’épilepsie : la
personne peut perdre conscience ou avoir des
spasmes musculaires. Ces crises peuvent être
spectaculaires et angoissantes. Vous pouvez
empêcher la personne de se blesser en tombant. Si
vous pensez que votre proche fait ou a fait une crise
épileptique, parlez-en à son médecin notamment
pour avoir des conseils sur les conduites à tenir. Des
traitements médicamenteux peuvent agir sur ces
crises.

- Des troubles de la déglutition (dysphagie): la


lésion cérébrale affecte le contrôle du réflexe de
déglutition et le patient peut avoir des difficultés pour
boire et pour manger (il tousse ou s’étrangle). Il faut
bien surveiller la déglutition car cela peut s’avérer
dangereux (présence d’aliments dans les poumons
entraînant des infections des poumons ou une
pneumonie). La dysphagie est prise en charge par
l’orthophoniste* qui l’évalue et fournit des conseils
sur les postures à adopter, les aliments et textures à
privilégier ou éviter… Ce trouble peut aussi

29
nécessiter l’intervention d’une diététicienne* qui
adapte l’alimentation aux besoins du patient.

- Des troubles du champ visuel :


 L’hémianopsie est la perte de la moitié du champ
visuel gauche ou droit. La personne n’est pas
aveugle (des lunettes ne servent à rien) mais son
cerveau n’analyse plus ce que voit l’œil droit ou
gauche.
 L’héminégligence : la personne oublie de
regarder tout ce qu’il y a du côté droit ou gauche,
elle peut se cogner, bousculer des personnes,
rater le trottoir... La rééducation de ces difficultés
se fera avec un orthophoniste et/ou un
ergothérapeute

- Une agnosie : la personne ne peut plus reconnaître


les bruits, les objets ou les personnes qu’elle
connaissait alors qu’elle n’est pas aveugle. Le
cerveau n’analyse plus l’information donnée par les
sens. Il existe plusieurs agnosies qui dépendent des
modalités touchées dans la reconnaissance: agnosie
auditive, visuelle, tactile… Par exemple, dans
l’agnosie auditive, la personne ne reconnaîtra pas le
bruit de la vache mais si elle en voit une, elle la
reconnaîtra.

- Des troubles dits neuropsychologiques tels que :


 Des difficultés de calcul : difficultés à utiliser les
chiffres, à effectuer des opérations, à se souvenir
de la valeur des choses, à manipuler l’argent ou
lire l’heure…
 Des troubles de l’attention : la personne est plus
facilement distraite, a du mal à se concentrer, à
écouter dans un environnement bruyant, à faire
plusieurs choses à la fois…

30
 Des troubles du raisonnement : difficultés à
résoudre des problèmes logiques
 Des troubles mnésiques, souvent les premiers
temps. Il est rare qu’un problème de mémoire
persiste mais cela peut arriver.
 Une fatigabilité importante : le cerveau a subi un
choc, la récupération demande des efforts
considérables.

Ces troubles sont pris en charge par l’orthophoniste,


le neuropsychologue et l’ergothérapeute.

LES CHANGEMENTS DE
COMPORTEMENT ET LES TROUBLES
PSYCHOAFFECTIFS :
On observe parfois des modifications du comportement
telles qu’un repli sur soi, un désintérêt, de l’irritabilité, de
la tristesse…
La personne aphasique a également plus de difficultés à
accepter l’imprévu, peut avoir des réactions émotives
exacerbées ou encore présenter des symptômes de
dépression ou d’anxiété. Une prise en charge
psychologique est à proposer, elle permet au patient et à
ses proches de se repérer dans la mise en place du
travail d’adaptation psychologique nécessaire pour faire
face aux modifications de vie

31
FOIRE AUX QUESTIONS
- Est-ce que l’aphasique est sourd ?
Non, l’aphasique n’est pas sourd, il entend bien mais
peut avoir des difficultés pour analyser les sons de la
parole. Ces difficultés vont gêner sa compréhension,
en particulier si l’interlocuteur parle trop vite ou dans
le bruit. C’est un peu comme si le malade entendait
une langue étrangère.

- Est-ce que l’aphasie se guérit ?


Il n’y a pas de médicaments pour soigner l’aphasie.
Seule la rééducation orthophonique peut améliorer les
difficultés de langage. On ne parle pas de
« guérison » car celle-ci est rarement totale mais
suivant les personnes, les progrès et la récupération
peuvent être très importants.

- Est-ce que le malade va récupérer ?


Cela dépend des personnes. La récupération est
possible mais varie beaucoup d’un individu à l’autre.
Certains récupéreront presque totalement alors que
d’autres feront moins de progrès. La récupération
dépend de nombreuses choses comme la localisation
et la sévérité de la lésion, l’origine de celle-ci, l’âge du
malade, l’existence de troubles associés, la motivation
de la personne et de sa famille…

- Est-ce que l’aphasie peut empirer ?


Non, l’aphasie ne peut généralement pas empirer,
sauf dans le cas de maladies neuro-dégénératives ou
de complications médicales. Après la phase
d’apparition, elle ne peut que s’améliorer ou se
stabiliser.

32
- Est-ce que le malade pourra reprendre son
travail ?
Cela dépend de chaque cas. La reprise d’une activité
professionnelle dépend de la sévérité des séquelles
(langage, motricité, fatigabilité…), de l’âge du malade
et du travail qu’il effectuait avant. La question d’une
reprise d’activité est évaluée et discutée par l’équipe
soignante, en lien avec l’employeur, le patient et sa
famille.

- A quoi sert l’orthophonie ?


L’orthophonie sert à améliorer la communication du
malade où à restaurer son langage quand cela est
possible. En séance, le travail va porter sur les
difficultés de parole et d’articulation, sur les difficultés
pour construire des phrases ou dire des mots, sur les
difficultés de compréhension, de lecture, d’écriture, de
calcul, de raisonnement… L’objectif de l’orthophoniste
est de redonner un maximum d’autonomie au malade
en ce qui concerne la communication et de l’aider à
sortir de son isolement.

- Est-ce qu’il faut parler à sa place ou finir ses


phrases ?
Non ! Souvent vous n’aimez pas que l’on parle à votre
place ou que l’on vous interrompe. Ce n’est pas le
meilleur moyen d’aider votre proche car il risque de se
sentir frustré, sauf s’il vous le demande. Soyez patient
et aidez-le à s’exprimer en lui posant des questions ou
en l’incitant à désigner un objet, à mimer ou à
dessiner ce qu’il veut vous dire.

- Est-ce bien d’inviter beaucoup de monde à la


maison pour le faire parler ?
Non, le fait qu’il y ait beaucoup de monde va d’une

33
part le fatiguer, et d’autre part, gêner sa
compréhension. Les discussions de groupes sont
difficiles à suivre pour le malade car elles vont très
vite et changent sans arrêt de locuteur. Il vaut donc
mieux éviter ces situations qui peuvent être
stressantes et fatigantes pour lui et privilégier les
conversations en tête à tête. Il est important de
continuer à voir du monde, de garder un lien social
mais essayez d’éviter autant que possible qu’il y ait
trop de monde en même temps, préférez les
discussions avec peu d’interlocuteurs…

- Est-ce que la famille peut faire travailler le malade


à la maison ?
La famille peut faire « travailler » la personne
aphasique à condition que cela reste agréable pour
tout le monde, et surtout que le malade le veuille bien.
Plutôt que de parler de « travail », c’est stimuler et
favoriser la communication avec la personne
aphasique en utilisant le contexte de la vie
quotidienne. A table, vous pouvez par exemple lui
demander de vous passez telle ou telle chose pour
travailler sa compréhension, ou encore le faire
nommer les différents objets à portée de vue. Il faut
que tout se fasse de manière naturelle, sans avoir l’air
d’être une leçon de français.

- Est-ce qu’il faut le faire répéter ou le corriger


quand il se trompe ?
Non, ne corrigez pas ou ne faites pas répéter la
personne systématiquement lorsqu’elle se trompe,
cela risquerait de décourager ses tentatives de
communication. Vous pouvez le faire de temps en
temps, si vous n’avez pas compris ce qu’elle voulait
dire.

34
-
- Est-ce que ce sont les mêmes difficultés de
langage que celles des enfants ?
Non, les difficultés de la personne aphasique n’ont
rien à voir avec celles des enfants qui vont chez
l’orthophoniste. Contrairement aux enfants,
l’aphasique a su parler, comprendre, lire ou écrire
mais ne peut plus le faire depuis sa lésion au cerveau.
Pour les enfants, il s’agit au contraire d’un problème
d’apprentissage. Donc les problèmes sont différents et
nécessitent des exercices différents, adaptés aux
difficultés de chacun, à leur âge, et à leurs centres
d’intérêts.

- Pourquoi certains mots reviennent tout le temps ?


C’est ce qu’on appelle les stéréotypies. La personne
ne contrôle pas ces mots ou ces expressions
répétitives.
Elles n’ont pas de signification avec la situation vécue
mais elles surviennent parfois à des moments où la
personne voudrait manifester des sentiments de
colère, de satisfaction, de surprise mais n’y arrive pas.

- Pourquoi il ne se rend pas compte qu’il se trompe


de mot ?
L’aphasique a du mal à contrôler ses productions. Or
quand nous parlons, nous entendons
systématiquement ce que nous venons de dire, ce
qui permet de corriger les « dérapages » de la parole.
C’est ce qu’on appelle le « feed-back ». Chez la
personne aphasique, ce retour ne se fait plus de la
même manière en raison de ses difficultés à analyser
et identifier les sons de la parole.

35
- Pourquoi dit-il parfois des jurons ?
L’aphasie entraîne un manque de contrôle sur le
langage. Par moments, le malade ne peut produire le
mot qu’il veut et à d’autres moments, certains mots
sortent tout seuls. Cela explique pourquoi certains
mots comme les jurons ou des mots grossiers
peuvent sortir involontairement.

- Pourquoi arrive-t-il à dire les jours de la semaine,


« bonjour/au revoir » et pas autre chose ?
Les jours de la semaine, les chiffres, certaines
expressions ou formules de politesse correspondent à
ce que l’on appelle le langage automatique. Quand la
situation se présente, la personne aphasique peut
produire ces mots sans y penser car ce sont des
automatismes. Mais le langage automatique est
différent du langage spontané, volontaire. Cela
explique pourquoi elle peut dire ces expressions et
pas autre chose.

- Que se passe t’il si le malade est bilingue ?


Généralement, c’est la langue maternelle du malade
qui revient en premier mais ce n’est pas systématique
et des mots de l’autre langue peuvent survenir de
temps en temps. Dans ce cas, la rééducation
orthophonique peut être entreprise dans la langue
d’origine si cela est possible.

- Est-ce que l’aphasique est devenu fou ?


Non, l’aphasique n’a pas perdu la tête même si son
langage ou son comportement peuvent paraître
étranges. N’hésitez pas à le rassurer et à lui expliquer
que ses difficultés proviennent de l’aphasie et de la
lésion cérébrale.

36
- Est-ce que l’aphasique conserve son
intelligence ?
Oui, l’aphasique conserve son intelligence mais peut
avoir des difficultés à le montrer en raison des
troubles du langage et de leurs conséquences. Sa
pensée est normale, c’est le langage et la
communication qui sont atteints.

- Est-ce que le malade est conscient de ses


difficultés ?
Cela dépend du type d’aphasie. L’aphasique qui parle
peu et difficilement est généralement tout à fait
conscient de ses difficultés et peut même aller jusqu’à
éviter certaines situations difficiles. Les aphasiques
« bavards » en revanche n’ont souvent pas
conscience de leurs difficultés. On dit qu’ils sont
anosognosiques. Cela explique pourquoi ils
continuent de parler alors qu’on ne les comprend pas.
Ils ne se rendent pas compte de leurs erreurs et qu’ils
comprennent mal ce qu’on leur dit.

- Pourquoi l’aphasique peut répéter certains mots


mais n’arrive plus à les dire spontanément ?
En effet, à certains moments, l’aphasique arrive à
répéter correctement un mot mais un peu plus tard il
ne pourra plus le dire spontanément ou inversement.
Répéter et dire (nommer) ne passent pas par les
mêmes étapes. C’est la même différence entre écrire
et copier. Parfois, il ne retrouve plus le bon chemin
pour évoquer le mot ou pour le répéter. Comme nous
l’avons vu plus haut, il ne s’agit pas d’apprentissage,
les productions sont souvent irrégulières.

37
LES PROFESSIONNELS
AMENÉS A S’OCCUPER DE LA
PERSONNE APHASIQUE
La lésion cérébrale entraîne souvent de nombreux
problèmes de santé. Différents professionnels médicaux,
paramédicaux ou autres vont peut-être s’occuper de votre
proche. Nous allons vous présenter brièvement ces
professionnels et décrire leurs rôles auprès de la
personne aphasique :

Les médecins : ils supervisent et traitent les problèmes


médicaux qui ont un rapport avec la lésion cérébrale.
L’aphasie étant rarement isolée, le malade peut avoir à
faire avec plusieurs médecins spécialisés. Ce peut être
par exemple un neurologue, un médecin de rééducation
ou votre médecin de famille. Ils sont disponibles sur
rendez-vous pour vous rencontrer et répondre à vos
questions.

Les infirmières et aides soignantes : elles s’occupent


des soins médicaux et corporels. Ce sont les personnes
qui côtoient le plus le malade à l’hôpital. Elles peuvent
vous demander des renseignements sur ses habitudes
antérieures, ses goûts…

L’orthophoniste : c’est le professionnel qui s’occupe de


l’aphasie. Il est chargé d’évaluer et de prendre en charge
les troubles du langage et de la communication de la
personne aphasique. Il s’occupe également des difficultés
éventuelles pour avaler.

Le kinésithérapeute : c’est le spécialiste de la


rééducation de la marche, de la mobilité des membres et

38
de la coordination des mouvements. Dans le cas des
troubles associés à l’aphasie, il agira particulièrement sur
l’hémiplégie, l’hémiparésie ou les troubles de la
sensibilité.

L’ergothérapeute : c’est un spécialiste de la motricité


fine des membres supérieurs. Il aide les patients
hémiplégiques à retrouver leur autonomie pour les actes
de la vie quotidienne (toilette, cuisine…). Il s’occupe aussi
de la confection et de l’adaptation des orthèses*,
conseille dans le choix et l’adaptation de fauteuils
roulants ou de déambulateurs. Il peut également effectuer
des visites à domicile pour adapter le logement du
malade à ses difficultés.

Le psychologue ou le neuropsychologue : il peut


évaluer les problèmes de mémoire, d’attention et de
raisonnement pouvant accompagner l’aphasie. Il peut
également aider le patient et sa famille à traverser cette
épreuve difficile en les soutenant et les écoutant parler de
leur souffrance.

L’assistante sociale : elle a pour mission de faciliter


l’adaptation et la réinsertion du malade. Elle aide et
renseigne sur tous les problèmes administratifs que le
malade et sa famille peuvent rencontrer : le travail, les
différents services sociaux, les allocations et les
indemnités. Elle aide à préparer la sortie de l’hôpital, peut
vous accompagner pour monter les dossiers et reste à
l’écoute des problèmes du patient et de sa famille durant
cette période difficile.

La diététicienne : elle planifie la composition des repas


en fonction des besoins alimentaires du malade et
aménage les textures ou le choix des aliments en cas de
difficultés pour avaler.

39
LA PRISE EN CHARGE MEDICALE
Le malade peut recevoir un traitement médical pour
traiter la maladie à l’origine de l’aphasie mais il n’existe
pas de médicament pour l’aphasie. Le seul traitement des
troubles du langage est la rééducation orthophonique.

LA PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE

Pourquoi ?
La prise en charge orthophonique va porter sur les
difficultés d’articulation, d’expression, de compréhension,
de lecture et d’écriture de la personne aphasique.
L’orthophoniste va tenter de restituer les capacités de
communication antérieures de la personne aphasique, de
rendre les échanges langagiers les plus efficaces
possibles ou à défaut de lui apprendre d’autres façons de
communiquer, en utilisant tous les autres moyens à sa
disposition (dessin, gestes…).

Quand ?
Elle s’effectue dès que possible, dès que l’état du patient
le permet.

Où ?
La première rencontre avec l’orthophoniste a lieu dans la
chambre du patient peu de temps après l’apparition de
l’aphasie. C’est le tout premier temps de la rééducation.
L’intervention de l’orthophoniste se fait alors de manière
quotidienne sur des séances très courtes car le malade
est très fatigable. Puis lorsque le patient le peut, les
séances se déroulent dans le bureau de l’orthophoniste.
Le second temps de rééducation se déroule en « hôpital
de jour » ou dans un centre de rééducation. Les séances
sont souvent quotidiennes et durent environ 45 minutes.

40
Lorsque le malade n’est plus hospitalisé, il peut
poursuivre ses séances avec un orthophoniste en libéral.
La rééducation s’effectue alors au domicile du patient ou
au cabinet de l’orthophoniste.

Combien de temps ?
La durée de la rééducation est variable : de quelques
mois à plusieurs années après la sortie de l’hôpital. Elle
dépend du type d’aphasie, de sa sévérité et de la
demande du malade.
La personne aphasique peut continuer de progresser
pendant longtemps mais les progrès les plus évidents se
font généralement la première année suivant l’installation
de l’aphasie.
Souvent, la récupération se fait par « palliers » avec des
phases de progrès suivies de phases de stagnation.

Comment ?
Les séances de rééducation sont remboursées à 100%
après la demande de 100%.
La prise en charge s’appuie sur des exercices de langage
et de communication et vise à aider le patient dans sa
communication en la rendant la plus efficace possible.
En plus de la rééducation avec le patient, l’orthophoniste
peut donner des conseils concernant le langage et la
communication au patient et à sa famille.

N’hésitez pas à demander un rendez-vous pour poser


vos questions.

41
RENSEIGNEMENTS SOCIAUX
ET ADMINISTRATIFS
Le service social fait partie intégrante du service de
rééducation. Il veille à ce que le séjour et la sortie de
l’hôpital des personnes aphasiques se déroulent dans les
meilleures conditions possibles.
N’hésitez pas à demander à l’assistante sociale quels
sont vos droits en fonction de votre situation
personnelle.

Avant toute démarche administrative, vérifiez bien que la


carte de sécurité sociale du patient soit valide. Sinon,
adressez-vous à votre caisse de sécurité sociale
habituelle. Par la suite, demandez à votre médecin
traitant ou hospitalier une demande de 100% que vous
adresserez également à la caisse de sécurité sociale.

La demande de 100% est une démarche importante à


entreprendre en priorité. Elle permettra à la sécurité
sociale de prendre en charge totalement tous les soins
hospitaliers ou tout coût éventuel lié à la rééducation de
la personne aphasique (frais de transports lors des
permissions thérapeutiques, prise en charge des soins
médicaux et paramédicaux de ville lors du retour au
domicile du patient …).

Pour les patients de moins de 60 ans :

 Si le patient est salarié, au chômage ou au foyer :

La caisse de Sécurité Sociale verse des « indemnités


journalières » dès le début de l’hospitalisation du patient.
Pour cela, un bulletin d’hospitalisation et un certificat
médical doivent être demandés aux secrétaires

42
hospitalières et être envoyés à la sécurité sociale.
Ces indemnités peuvent être perçues pendant une durée
maximale de 3 ans et à taux variés.
Au-delà des trois ans, l’état de santé du patient est
considéré comme stabilisé, il peut alors bénéficier des
prestations liées à la personne handicapée. Toutes les
aides sont regroupées dans la Maison Départementale
des Personnes Handicapées.

 La Maison Départementale des Personnes


Handicapées (la MDPH):

La MDPH est un lieu unique destiné à faciliter les


démarches des personnes handicapées et offre un accès
unique aux droits et prestations prévues pour les
personnes handicapées. La MDPH rassemble plusieurs
partenaires (le Conseil Général, l’Etat, la Caisse
d’Allocations Familiales, la Caisse Primaire d’Assurance
Maladie et la Mutualité française) qui mettent en commun
des moyens au service des personnes handicapées.

Les droits financiers :

 L’Allocation Adulte Handicapée (AAH). Elle


constitue un revenu d’existence pour les patients
aphasiques en incapacité de reprendre un travail.
L’AAH est accordée avec une invalidité désignée à
80% et elle est versée chaque mois, sans conditions
de ressources par la Caisse d’Allocations Familiales.
Lors de l’hospitalisation, l’allocation est réduite en
fonction de la durée du séjour.

 La pension d’invalidité du régime de la sécurité


sociale est une prestation destinée à garantir à
l’assuré social un revenu de remplacement. Elle
compense une perte de gain résultant d’une

43
réduction de sa capacité de travail suite à un
accident, à une maladie d’origine non professionnelle
ou encore à une usure prématurée de l’organisme.
Elle est versée mensuellement jusqu’à 60 ans. Après
60 ans, elle est supprimée et remplacée par une
pension de vieillesse.

 La Prestation de Compensation du Handicap


(PCH) est versée par le Conseil Général, sans
conditions de ressources, à toute personne de 20 à
60 ans, ayant une difficulté absolue à la réalisation
d’une activité essentielle de la vie quotidienne (se
laver, se déplacer...) ou une difficulté grave pour au
moins deux activités. La Prestation de Compensation
finance différents types d’aides dont :
- les aides humaines (y compris des aidants familiaux),
concourant aux actes essentiels de la vie
quotidienne. Exemple : des auxiliaires de vie
- les aides techniques (équipements adaptés ou
conçus pour compenser une limitation d’activité).
Exemples : achat d’un fauteuil roulant…
- l’aménagement du logement, du véhicule ou
financement des surcoûts liés au transport.
- les aides spécifiques ou exceptionnelles (lorsque le
besoin n’est pas financé par une autre forme d’aide)

Les droits pratiques et techniques :

 La Carte d’invalidité est délivrée par la Commission


des droits et de l’autonomie des personnes
handicapées à chaque personne dont le taux
d’incapacité est égal à au moins 80% à titre définitif
ou pour une durée déterminée. Cette carte donne
droit à des avantages fiscaux, une exonération de la
redevance audiovisuelle, l’obtention de tarifs
préférentiels dans les transports…

44
 Les cartes de stationnement ou « debout
pénible ». Elles permettent aux patients de mieux
s’intégrer et de participer à la vie sociale via un accès
dans les établissements ou manifestations recevant
du public, la priorité dans les files d’attentes, ou
encore un accès privilégié dans les transports en
commun.

 L’aménagement du logement ou du véhicule : les


problèmes d’accessibilité sont un frein majeur à la
sortie du patient. L’ergothérapeute du service peut
effectuer des visites à domicile et faire une estimation
des besoins pour les aménagements de l’habitat.
L’assistante sociale peut ensuite rechercher un
financement (auprès de la Sécurité Sociale, de la
mutuelle du patient, des assurances…).

 La Réinsertion professionnelle

Si le patient a une évolution satisfaisante, il peut


envisager une reprise professionnelle. A l’hôpital
Raymond Poincaré de Garches, les patients aphasiques
peuvent bénéficier d’une antenne installée dans les
locaux de l’hôpital appelée U.E.R.O.S, constituée de
psychologues du travail et de neuropsychologues. Cette
antenne a pour but d’orienter, de suivre et
d’accompagner les cérébolésés dans une orientation
professionnelle et sociale. N’hésitez pas à les contacter.

45
Pour les patients de plus de 60 ans :

 L’Allocation Personnalisée d’Autonomie


(l’APA) est destinée à toute personne âgée d’au
moins 60 ans résidant en France et qui se trouve
dans l’incapacité d’assumer les conséquences du
manque ou de la perte d’autonomie liée à son état
physique ou mental. Ainsi, si la personne aphasique
nécessite une aide pour l’accomplissement des actes
de la vie quotidienne ou une surveillance régulière,
elle pourra alors bénéficier d’une Allocation
Personnalisée d’Autonomie permettant une prise en
charge de ses besoins. Le dossier est à réclamer
auprès de la Mairie où réside le patient. Elle est
versée chaque mois par le Conseil Général.

Les protections juridiques

 Accident avec tiers responsable : Si l’aphasie est


due à un accident avec un tiers responsable, la
famille peut prendre contact avec un avocat
spécialisé dans le dommage corporel. Celui-ci pourra
prendre en charge le dossier en vue de l’obtention
d’une indemnisation. Ces avocats ne demandent pas
d’avance des frais et la plupart se font régler par un
certain pourcentage sur l’indemnisation finale.

 Les protections juridiques du majeur : Les patients


aphasiques qui gardent des séquelles importantes
peuvent avoir des difficultés pour gérer eux-mêmes
leurs affaires : signer un chèque, faire leurs comptes,
lire une facture…Un membre de la famille peut alors
être désigné en accord avec le médecin traitant pour
aider le patient dans ses démarches. Ensuite, le
Tribunal d’Instance nomme un médecin expert pour
juger de l’état réel du malade.

46
Le patient peut alors faire l’objet d’une mesure de
sauvegarde, de curatelle ou de tutelle :

- La Sauvegarde de Justice est un régime de


protection temporaire (d’une durée limitée à 2 mois)
destiné à protéger certaines catégories de personnes
malades ou handicapées. Ce régime laisse à la
personne sa capacité juridique et la libre gestion de
ses intérêts.

- La curatelle : le juge des tutelles nomme un


curateur, souvent un membre de la famille. Le patient
garde ses droits civiques. Il peut faire des chèques et
agir seul pour les actes de gestion courante ne
portant pas atteinte à son patrimoine (vente de
mobilier, perception de revenus, signature de certains
baux, etc.). Il doit cependant obtenir le consentement
de son curateur pour les actes susceptibles de
modifier la composition de son patrimoine (mariage,
ventes d'immeubles, etc.).

- La tutelle est le régime de protection le plus fort. Si


le patient n’est pas lucide, un tuteur est désigné.
C’est à lui que revient tout pouvoir de décision et
d’exécution. Le patient perd tout droit civique.

ATTENTION : Chaque situation est particulière, pour


être sûr de vos droits entretenez-vous avec une
assistante sociale de l’hôpital ou de votre ville.

47
LES ASSOCIATIONS DE PERSONNES
APHASIQUES
Ces associations permettent d’échanger avec d’autres
personnes qui ont traversé les mêmes épreuves.
Ce sont aussi des lieux d’information sur l’aphasie.
Elles sont ouvertes aux aphasiques, comme à leurs familles.

- La Fédération Nationale des Aphasiques de


France (FNAF)
Elle regroupe et fait le lien entre toutes les associations
régionales et représente les aphasiques auprès des pouvoirs
publics et des médias afin de faire connaître l’aphasie.
Elle délivre la Carte d’aphasique qui permet d’aider la
personne à expliquer ses difficultés de langage et à justifier
son handicap auprès des personnes qu’elle rencontre à
l’extérieur.

- Les associations locales


Elles proposent des activités variées telles que des groupes de
discussion, des activités culturelles et des sorties, favorisant
ainsi les rencontres.

Renseignez-vous auprès de la FNAF pour connaître l’adresse


de l’association la plus proche de chez vous

48
LEXIQUE
Agnosie : trouble de la reconnaissance qui peut toucher
les sons (agnosie auditive), les objets, les images ou les
lettres (agnosie visuelle).

Agraphie: perturbation de la capacité à écrire.

Agrammatisme : lorsque les phrases sont construites


sans les mots grammaticaux, sur un style télégraphique :
« manger pain ».

Alexie: perturbation de la capacité à lire et à comprendre


l'écrit.

Anosognosie: lorsque le patient n’est pas conscient de


ses difficultés de langage.

Aphasie de type Broca: forme d'aphasie où le malade a


beaucoup de difficultés à s'exprimer mais garde une
compréhension assez préservée.

Aphasie de type Wernicke : forme d'aphasie où le malade


parle beaucoup mais avec un langage souvent inadapté
ou vide de sens qui s’accompagne de troubles de la
compréhension.

Apraxie: difficulté à réaliser volontairement certains


gestes comme des mouvements de la bouche, s'habiller,
faire un signe…

Arthrique (Trouble) : difficulté pour articuler, pour


prononcer les mots.

49
AVC : l’Accident Vasculaire Cérébral, aussi appelé
« attaque », est une perturbation de l’irrigation du cerveau
qui a pour conséquence de le priver d’oxygène. L’AVC
résulte souvent de l’obstruction d’un vaisseau sanguin
par un caillot ou de la rupture d’un vaisseau (hémorragie
cérébrale).

Communication : c'est faire passer un message (idées,


sentiments, connaissances…) à un interlocuteur. Il existe
plusieurs formes de communication : la communication
verbale (langage oral ou écrit), la communication non
verbale (intonation, rythme de la voix, expressions du
visage) et la communication gestuelle (gestes…).

Compréhension : c’est la capacité à interpréter le sens


d’un message (oral, écrit, gestuel…).

Dissociation Automatico-Volontaire : phénomène qui


explique que le patient peut produire un mot ou une
expression automatiquement mais n'y arrive pas
volontairement ou sur demande.

Dysphagie : difficulté à avaler, à déglutir.

Dyssyntaxie : quand les petits mots grammaticaux ou les


conjugaisons sont mal utilisés : « je buvons ».

Ebauche orale: c'est un moyen d'aider le malade à


produire un mot qu'il ne retrouve pas en lui donnant le
début de ce mot. Ex : pan pour pantalon

Echolalie: la personne aphasique répète involontairement


les mots que vous venez de prononcer.

50
Ergothérapeute : professionnel qui s’occupe de la
motricité fine, des gestes quotidiens, de l’appareillage et
de l’adaptation du domicile.

Evocation: c'est la production des mots. Lorsque le


patient a du mal à trouver ses mots, on parle de trouble
de l'évocation ou de manque du mot.

Expression/Exprimer : c'est manifester sa pensée ou ses


sentiments par le langage, les gestes, le dessin, le
comportement (regards, mimiques, sourire…).

Fluent : qualifie le langage lorsqu’il est fluide, facile,


comme dans l’aphasie « bavarde ».
Le langage non-fluent qualifie au contraire un langage
réduit et laborieux, comme dans l’aphasie « silencieuse ».

Hémianopsie: trouble visuel correspondant à l'amputation


de la moitié du champ visuel. La personne ne voit que la
moitié d’une image ou d’un objet.

Héminégligence : la personne oublie de regarder d’un


côté, oublie un côté du corps et fait comme si le côté
oublié n’existait pas.

Hémiparésie : faiblesse d’un côté du corps.

Hémiplégie: paralysie d’un côté du corps.

Informativité : discours qui a du sens.

Intelligibilité : ce qui est compréhensible du point de vue


de la forme : prononciation et articulation correctes.

51
Jargon: qualifie le discours dénué de sens d'un
aphasique.

Kinésithérapeute : professionnel qui rééduque la mobilité,


la marche et l’équilibre.

Langage : c’est un des outils qui permet d’exprimer et de


communiquer notre pensée au moyen d’un système de
signes vocaux (parole) ou de signes graphiques
(écriture).

Langage oral : c'est parler et comprendre ce que l'on


entend.

Langage écrit : c'est la lecture et l'écriture ainsi que la


compréhension de ce qu'on lit. Il regroupe la
compréhension écrite (lecture) et l'expression écrite
(écriture, orthographe).

Langage automatique : ce sont des expressions, des


formules toutes faites ou des séries automatiques comme
les mois de l'année qui peuvent être produites par la
personne aphasique alors qu'elle ne peut rien émettre
d'autre.

Lexique : c’est le vocabulaire, les mots.

Logorrhée: lorsque la personne aphasique parle


beaucoup, à tel point qu'on ne peut plus l'arrêter.

Manque du mot: lorsque la personne ne trouve pas ses


mots, trouble de l'évocation.

Mutisme: lorsque la personne ne peut pas s'exprimer du


tout.

52
Néologisme: création d'un nouveau mot, d'un mot qui
n'existe pas.

Neurologue : médecin spécialisé dans les maladies du


cerveau et du système nerveux.

Neuropsychologue : psychologue spécialisé dans les


troubles de la mémoire et de l’attention.

Orthèses : appareillages qui aident à réaliser certains


gestes (on parle notamment d’orthèses de l’écriture chez
la personne hémiplégique).

Orthophoniste : professionnel qui s’occupe des


problèmes de langage causés par l’aphasie.

Paragraphie: écrire un mot pour un autre.

Paralexie : lire un mot pour un autre.

Paraphasie : transformation d'un mot à l'oral, dire un mot


pour un autre.

Persévération: lorsque le malade reste bloqué sur un mot


ou sur une expression, le répète malgré lui alors qu’il veut
passer à autre chose.

Phonème : c'est un son (voyelle ou consonne). Les


phonèmes sont produits par la mise en mouvement des
organes de la phonation, ce qui correspond à
l'articulation.

Phonétique : c’est ce qui a un rapport avec les sons de la


parole.

53
Phonologie : c'est la combinaison des sons, des
phonèmes dans la chaîne parlée. Elle obéit à des règles.
Exemple : en français, plus de deux sons consonantiques
qui se suivent. C’est les sons qui composent un mot par
ex dans « enfant », j’entends le son « an » le son « f » le
son « an ».

Sémantique : c’est le sens des mots. On distingue les


mots, le vocabulaire (lexique) de leur sens (sémantique).
Lorsqu'un mot n'est plus connu ou que l'on n'arrive plus à
le produire, on peut parler de trouble sémantique.

Stéréotypie : syllabe, mot ou expression produit


involontairement et de manière systématique chaque fois
que la personne veut parler et qui n’a rien à voir avec ce
qu’elle veut exprimer.

Surdité verbale : le patient entend mais ne peut identifier


les sons de la parole, il ne les distingue pas des autres
bruits.

Syntaxe : correspond à la grammaire, c'est ce qui


concerne les règles de combinaison des mots dans les
phrases, ce qui dicte l'ordre des mots, la construction des
phrases (accords, conjugaisons, mots grammaticaux...).

54
POUR EN SAVOIR PLUS…
(communication, langage, perturbations
langagières dans le cadre d’une aphasie)

55
LA COMMUNICATION ET LE LANGAGE

Qu’est-ce que la communication ?

Communiquer, c'est faire passer un message (idées,


sentiments, connaissances…) à un interlocuteur. La
communication repose sur l’intention de faire réagir
l’autre.

Il existe plusieurs moyens de communiquer : parler,


écrire, faire des gestes, dessiner…
La communication ne se résume pas au langage oral ou
écrit.

On transmet en effet de nombreuses informations par


d’autres moyens :
- 7 % du contenu émotionnel d’un message est
communiqué grâce au canal verbal.
-38 % par la voix (l’intonation, le volume, le rythme…)
-55 % par le langage non verbal corporel : les gestes, les
postures, les expressions du visage.

Qu’est-ce que le langage ?

Le langage est un des outils de la communication. Il


permet d’exprimer et de communiquer notre pensée au
moyen d’un système de signes vocaux (parole) ou de
signes graphiques (écriture).
Le langage correspond également à la façon de
s'exprimer: langage oral, langage écrit, langage familier…

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Qu’est-ce que le code ?

Pour échanger un message, il nous faut respecter des


règles communes à tous. C’est ce qu’on appelle le code.
Il correspond aux règles, aux connaissances communes
qui permettent à chacun de comprendre l'autre. Le
langage et la communication non verbale reposent sur un
code commun à tous.

La communication s'appuie sur ce code qui est partagé


par les deux interlocuteurs. Il regroupe par exemple les
règles d'orthographe ou le fait que tel geste de la main ait
la même signification pour tout le monde.

L’aphasie est une perturbation du code. En cas d’atteinte


du code, le langage comme les gestes peuvent être
perturbés.

Pour que mon message puisse être reçu par mon


interlocuteur - je dois mettre ma pensée en code - cela
s’appelle l’en-cod-age. : expression

Au contraire, quand je reçois un message quel qu’il soit


(parole, geste, écriture..), je dois décrypter le code pour le
comprendre : c’est le dé-cod-age : compréhension

•Lorsque je dis bonjour, j’utilise un geste que je sais


connu de la personne à qui je m’adresse : c’est un signe
de la main bien particulier. Si jamais je dis bonjour en
tapant du poing, je ne serai pas compris.
De la même manière, j’utiliserai un geste précis pour
mimer l’action de manger, de boire, d’approcher ou pour
dire au revoir.

•Lorsque je parle ou j’écris, je dois obéir à certaines


règles si je veux être compris : je dois utiliser le bon mot,

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assembler des mots ensemble selon les règles de
grammaire, de conjugaison et d’orthographe.

•Quand j’exprime quelque chose, les mots que je choisis


et l’attitude que j’adopte doivent être cohérents : si je dis
à quelqu’un : « je suis ravie de vous connaître » avec une
intonation froide et sèche, sans sourire ni regarder la
personne, je ne suis pas cohérent avec ce que j’ai
exprimé.

•En français, on utilise le mot


« vache » pour designer cet
animal. Mais il aurait pu s’appeler
autrement, comme dans d’autres
langues. Par exemple, en anglais,
on ne dit pas « vache » mais
« cow » pour désigner la même chose.
C’est un choix arbitraire, c’est un peu comme choisir un
prénom.
L’aphasique va toujours avoir la connaissance en tête
mais il peut avoir perdu le code, l’étiquette qui va avec
l’image.

Comment fonctionne le langage ?

Le langage, pour nous, est simple et automatique mais


en réalité, le seul fait de dire un mot passe par des
étapes complexes. Ces différentes opérations sont
inconscientes et se déroulent en un temps infiniment
court quand on n’a pas de problèmes de langage.

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COMPRENDRE UN MOT

Comprendre un mot, c’est lui donner du sens. C’est


associer le mot entendu à sa signification mais aussi à
tout ce qui lui est relié.

Sons/bruits : On peut différencier les sons de la parole,


appelés aussi phonèmes qui composent un mot et les
bruits qui nous entourent (le bruit d’une voiture dans la
rue, le claquement d’une porte, la musique d’un
instrument, le chant des oiseaux…).

Stock lexical : Chaque personne a en mémoire un


certain nombre de mots. Ce « stock » repose sur les
connaissances, les expériences et les compétences de la
personne, il est propre à chacun. Pour comprendre un
mot, il doit avoir été stocké au préalable en mémoire.

Comprendre, c’est relier un mot non seulement à son


image mais aussi aux connaissances qu’on en a.
Dans l’exemple du papillon : savoir que ça a été une
chenille, qu’il vole, peut avoir plusieurs couleurs, qu’on le
rencontre au printemps …

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Les difficultés de la personne aphasique pour
comprendre un mot :

- Il peut y avoir des difficultés d’analyse auditive. La


personne entend mais ne peut distinguer les sons de
la parole des autres bruits. C’est comme si elle
entendait une langue étrangère ou un brouhaha. Cela
correspond à la surdité verbale.

- Il peut y avoir un problème au niveau lexical : la


personne a bien entendu le mot mais elle ne retrouve
plus le chemin pour accéder à l’étiquette car son
répertoire de mots est désorganisé.

- Il peut y avoir un problème au niveau sémantique : la


personne a perdu tout ou partie des connaissances
liées au mot ou à l’image qu’on lui présente.

60
COMPRENDRE UNE PHRASE
Comprendre une phrase, c’est donner un sens, une
intention à différents mots de la langue combinés entre
eux.
C’est comprendre un à un tous les mots de cette phrase
et comprendre les liens qu’ils entretiennent entre eux.

Par exemple, il existe des situations où l’on comprend


tous les mots mais où le sens général de la phrase nous
échappe totalement.
Exemple d’un discours politique : « La conjoncture
actuelle doit s’intégrer à la finalisation globale de l’effort
de la solitude liée à cette conjoncture. » Chaque mot est
compris isolément mais on a du mal à comprendre le
sens de la phrase.

Les difficultés de la personne aphasique pour


comprendre une phrase :
- Il peut y avoir les mêmes difficultés vues
précédemment pour comprendre les mots seuls.

- Il peut y avoir des difficultés à retenir toute la phrase.


Si la personne oublie le début de la phrase, elle ne
pourra pas la comprendre.

Ces troubles dépendent souvent de la complexité des


phrases et de leur longueur.

Cela explique pourquoi il vaut mieux éviter les phrases


longues et compliquées avec les personnes aphasiques.

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comprendre une phrase (suite):
- Il peut y avoir des difficultés à comprendre les
mots « grammaticaux » comme les prépositions, les
verbes... La personne aura alors du mal à faire le lien
entre les mots, à comprendre l’ordre et la structure de la
phrase. Par exemple, la phrase piège « Le chat est
mangé par la souris » pourra, pour certains aphasiques
être comprise « La souris est mangée par le chat ».
Les troubles de compréhension sont très fréquents dans
l’aphasie mais passent souvent inaperçus ou sont
souvent sous-estimés par les familles.

Ceci va avoir des répercussions sur la communication et


peut être source de malentendus.

En effet, certains aphasiques peuvent essayer de


compenser leurs difficultés à vous comprendre en se fiant
à vos mimiques et à votre ton (ce qu’on appelle la
communication non verbale) ou encore à la situation, au
contexte (ils peuvent être aidés par les objets autour
d’eux…).
Par exemple, si vous leur dites : « je suis fatigué » d’un
air abattu, il est possible qu’ils comprennent ce que vous
leur exprimez uniquement par votre attitude et votre ton,
n’hésitez donc pas à renforcer votre expressivité, elle
aide la compréhension.
N’hésitez pas à demander l’avis de l’orthophoniste en ce
qui concerne l’existence de ces troubles chez votre
proche. Elle vous donnera des conseils pour favoriser
une meilleure compréhension.

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DIRE UN MOT

Dire un mot c’est associer l’idée, l’image à sa forme


sonore.

Niveau sémantique : c’est le niveau qui traite le sens


des mots. Toutes les connaissances que l’on a sur un
objet sont activées en même temps que l’objet. A ce
niveau, nous n’avons que l’idée de l’objet mais pas son
étiquette, son « prénom ».

Niveau lexical : c’est à ce niveau qu’on accroche une


étiquette, un « prénom » (c’est le code) sur l’idée, en
fonction du vocabulaire que l’on a en mémoire (stock
lexical).

Programmation phonologique : on programme les


groupes de sons et leur ordre.
Séquentialité ou « ordre » des sons: c’est ordonner
correctement les sons d’un mot : pour papillon, il faut : p-
a-p-i-ill-on.

Articulation : c’est le fait de prononcer un mot.


L’articulation repose sur une série de « mini
programmes » : les cordes vocales vibrent et en même
temps, les lèvres et la langue se mettent en mouvement.
La combinaison de tous ces mouvements permet de
produire un son. L’articulation est un mécanisme très
complexe, très précis et très rapide. Il faut plusieurs
combinaisons pour produire un mot.

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Les difficultés de la personne aphasique pour dire un mot :

- Difficultés à trouver l’idée, l’image


Trouble sémantique : les connaissances de l’objet sont
perturbées, on ne sait plus comment y mettre du sens.

- Difficultés à trouver le mot, l’étiquette du mot :


* soit la personne ne le trouve pas (manque du mot).
C’est comme avoir un mot « sur le bout de la langue ».
On sait ce qu’on veut dire mais on ne trouve plus le nom.
* soit elle se trompe de chemin et dit un autre mot à
la place (paraphasie.)
Il existe plusieurs types de transformations, de
paraphasies :
 Soit elle dit un autre mot qui a un sens proche comme
« chenille » pour « papillon ».
 Soit elle le confond avec un autre mot de la langue qui
n’a aucun lien : « tournevis » pour « papillon ».
 Soit le mot est incompréhensible comme « baflo », on
parle alors de néologisme.

- Difficultés pour combiner les sons, pour les mettre


dans le bon ordre : la personne peut dire « pipaillon »
pour « papillon ». C’est comme quand notre langue
fourche, on combine mal les sons qui composent un
mot : dire le « chour est faud » pour « le four est
chaud » par exemple.

- Difficultés pour bouger les lèvres, la langue afin


d’articuler correctement le mot ce qui aboutit à la
déformation du mot. C’est un trouble articulatoire,
appelé trouble arthrique.
Par exemple, la personne dit « mamillon » pour
« papillon ». Le son « p » est transformé en « m », on ne
reconnaît plus le mot.

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DIRE UNE PHRASE

Dire une phrase, c’est dire les mots et les combiner


entre eux pour leur donner un sens. Pour que la phrase
soit correcte, il faut respecter des règles de syntaxe
comme l’ordre des mots, la conjugaison…
Dire une phrase est donc un processus complexe.

Les difficultés de la personne aphasique pour dire


une phrase :

- Difficultés vues précédemment pour dire un mot

- Difficultés pour utiliser les mots grammaticaux : la


personne n’emploie plus les prépositions, les
pronoms, ne conjugue plus les verbes… Elle
juxtapose les mots les uns à côté des autres, dans un
style télégraphique : « pain boulanger » pour « je
vais acheter du pain ». On parle alors
d’agrammatisme.

- Difficultés pour respecter l’ordre des mots et les règles


de conjugaison : « je achetions », « je du pain
achète hier ». On parle alors de dyssyntaxie.

- Même lorsque l’expression des personnes aphasiques


s’est améliorée, celles-ci restent gênées pour faire
des phrases complexes, pour exprimer des idées
abstraites. Les difficultés de langage résiduelles les
contraignent à exprimer des idées concrètes et
simples alors qu’elles voudraient exprimer des idées
beaucoup plus complexes. C’est souvent une source
de frustration pour elles.

65
ECRIRE UN MOT

Ecrire un mot, c’est faire correspondre des sons à des


lettres pour transmettre un message.

Les difficultés de la personne aphasique pour écrire


un mot :

- Paragraphie : au moment d’écrire, la personne écrit un


mot à la place d’un autre, comme les « paraphasies » à
l’oral.
Les lettres d’un mot forment une suite, une séquence qui
répond à un ordre particulier : ce n’est pas pareil d’écrire
« poule » » ou « polue ».
Dans le second cas, le mot n’est pas reconnaissable bien
que toutes les lettres soient présentes.
Mais si on modifie encore les lettres de ce mot, il peut
même être confondu avec un autre mot et provoquer des
erreurs d’interprétation : « loupe ».

- Graphisme : l’écriture est une activité motrice (tenir un


stylo, former les lettres). Si l’aphasie s’associe à une
hémiplégie, on peut observer des difficultés de
graphisme.

- La correspondance son-lettre : pour écrire il


faut pouvoir associer un son à une lettre. Cette
correspondance met l’aphasique en très grande
difficulté. Par exemple pour pouvoir écrire
« chapeau », il faut savoir que le premier son qui
compose ce mot s’écrira « ch ».

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LIRE UN MOT

Lire c’est, c'est identifier les mots écrits et les


comprendre

Niveau gnosique : le cerveau a pour fonction


l’identification, la reconnaissance et la signification. Ainsi
dans la lecture, il va décoder les « signes », différencier
les lettres des dessins pour leur donner du sens.

Par exemple dans cette séquence, on reconnaît


facilement les lettres des autres signes.

Le*//∂ papillon®∞±∂s’envole^ +∑∑[.

Lecteur débutant : quand on apprend à lire, on va


déchiffrer les mots sons par sons. C’est de la lecture
syllabique.

Lecteur non débutant : un lecteur confirmé va


photographier le mot dans son ensemble et le reconnaître
très vite comme un mot appartenant au stock de mots
constitué au fur et à mesure de son apprentissage. C’est
de la lecture globale.

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Les difficultés de la personne aphasique pour lire un
mot :

- Difficultés à percevoir, reconnaître et à analyser les


lettres (agnosie visuelle). C’est comme si la personne
essayait de lire des idéogrammes chinois.

- La personne a mal photographié le mot et le confond


avec un autre. Elle lit un mot pour un autre. C’est ce
qu’on appelle une paralexie. Comme pour les
paraphasies, il en existe de plusieurs types :
 les paralexies proches dans le sens : « fauteuil » à la
place de « chaise ».
 les paralexies proches dans les sons : « chameau »
pour « château ».
 les paralexies qui touchent des mots de même
famille : « historique » pour « histoire »

- Problème de compréhension : la personne a réussi à


lire le mot mais elle ne le comprend pas. Elle n’arrive pas
à lui donner un sens ou lui en donne un mauvais.

- Le système utilisé par les lecteurs débutants


(déchiffrage) est particulièrement touché dans l’aphasie.
L’aphasique ne peut donc pas réapprendre à lire comme
les débutants.

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POUR EN SAVOIR PLUS SUR
L’APHASIE
Livres :
- La ligne brisée de Monique Pelletier, Flammarion,
1998 (Témoignage d'une conjointe de personne
aphasique)
- Mots Tus…Maux dits ! de Danièle Van Binnebeek
et Pierre Busschaert, Nauwelaerts, 1997,
(Témoignages de personnes aphasiques)
- Rendez-moi mes mots de Michel Chartier, Ortho
Edition, 1998, (Témoignage d'une personne
aphasique)
- La peur des mots, de Jean Rimeize, éditions de La
bouteille à la Mer. Écrit par un aphasique.
- La nuit de Michèle Serrepuy, 2004 (Témoignage
d'une personne aphasique)
- Pleure pas, Lalie de Claire Derouineau, Tipik
Cadet, 2005 (Livre pour enfants sur l’aphasie).
- Dessine moi une aphasie de Frédy Tétu, Ortho
Edition, 1997 (Roman d'un orthophoniste)
- Le langage blessé de Philippe Van Eeckhout, Albin
Michel, 2001 (Témoignage d'un orthophoniste)
- Le cerveau foudroyé ou la déchirure aphasique de
Claudette Pluchon, Ortho Edition, 1991
- Une aphasie vécue de Marguerite Marie Delzenne,
Ortho Edition
- Aphasia, terra incognita, Edité par ASBL Belgique
(Petite BD sur l’aphasie)
- Voyage au-delà de mon cerveau de Dr Jill Bolte
Taylor, Edition JC Lattès, 2006 (témoignage d’une
personne aphasique)
- Le retour à domicile après un accident vasculaire
cérébral, coordonné par Catherine Morin, John
Libbey, 2009

69
- L'Homme qui ne savait plus parler de Lorant Guy
et Van Eeckhout Philippe, Nouvelles éditions
Baudinière, 1980 (Epuisé)
- Une fureur envie de vivre de Thierry Ott, Les
Editions L'Hèbe, 2004
- Maux d'aphasie en dessins d’Emmanuelle Blanc,
Ortho Edition, 2005
- Une plume à mon cerveau de Sabadel, Editions
Fabert, 2008
- Mon roi de Nicolas Pelletier, Fayard, 2009
- Motus de Fabienne Moret, Le Cadratin, 2006
- AVC de Jean François Grégoire, ASA Editions,
2010 (Témoignage d’un aphasique)

Film :
- Les mots perdus, 1993
- Le mal des mots, 1991
- Je reparlerai, 2008

Sites Internet :

Site de la Fédération Nationale des Aphasiques de


France:

www.aphasie.fr
avec notamment
- Forum de discussion sur l’aphasie d’Alexis
Vinceneux
http://fr.groups.yahoo.com/group/les_Aphasiques
- Site québécois sur l'aphasie:
www.aphasiequebec.org
- Site suisse sur l'aphasie: www.aphasie.org
- Futur Site de l’Association International Aphasie
www.AIA-aphasia.org

70
La carte d’aphasique :

Vous pouvez vous la procurer en adhérant à la FNAF.

Source : Bulletin de liaison et d’information de la FNAF

71
ADRESSES UTILES

- Maisons Départementales pour les Personnes


Handicapées (MDPH):
Consultez les Pages Jaunes

- UEROS :
http://www.crlc-cmudd.org/Services/listuero.htm

- La FNAF : S’adresser à
Martine Gloaguen
Le Grand Jardin
« Les cèdres » Bât.A8
Avenue Grenadier Chabaud
83160 LA VALETTE DU VAR
Tél : 05 55 67 17 22

- Afin de connaître les associations de votre région et les


lieux de réunion, consultez le site de la FNAF

72
Nadine Morano

En France l’aphasie touche environ 300 000 personnes. Et 30 000 nouveaux cas
chaque année sont recensés. Pourtant, il n’y a pas de fatalité : dans plus de 75% des
cas, les aphasies sont dues à des accidents vasculaires cérébraux, ces accidents qui
peuvent et doivent être évités.

Notre devoir, c’est tout d’abord de renforcer l’information sur ce véritable fléau de santé
publique : tabagisme, alcoolisme, obésité, le Gouvernement est pleinement mobilisé
sur leur prévention. Mais nous devons tous prendre conscience que nos habitudes,
nos modes de vie, peuvent être à l’origine de l’irréparable.

Notre second devoir c’est d’améliorer la prise en charge des accidents vasculaires
cérébraux (AVC) en France car une minute gagnée peut changer une vie. La ministre
de la Santé, Roselyne BACHELOT-NARQUIN, vient de lancer un plan d’action de lutte
contre les AVC 2010-2014 doté de 134 Millions d’Euros. En effet, l’organisation des
filières d’urgence et de prise en charge s’est considérablement améliorée grâce à
l’engagement du Gouvernement et les plans d’investissement, tels qu’Hôpital 2007 et
aujourd’hui Hôpital 2012 qui consacre 10 milliards d’euros à ces efforts nécessaires à
la santé de tous. Nous sommes en passe de créer une véritable filière de soins dans
laquelle les différentes phases de prise en charge seront organisées.

Le dernier axe que je veux développer, c’est l’accompagnement des aidants. Il faut
aider l’entourage à rompre le silence. Les familles doivent trouver le courage et la force
de conserver ce lien qui les unit. Combien se retrouvent en situation de désespoir ?
Des structures existent, les fédérations font un remarquable travail sur le terrain, mais
trop de familles touchées par l’aphasie l’ignorent. La formation des professionnels et
des aidants familiaux est donc essentielle. C’est pourquoi j’ai souhaité financer des
actions de formation, de soutien et d’accompagnement à destination des familles par le
biais d’un engagement de la Caisse nationale de solidarité de l’autonomie de près de
450 000 € sur deux ans.

J’ai à cœur d’améliorer la situation des personnes aphasiques, en menant à bien les
grands chantiers annoncés par le Président de la République.

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