Rapport
Rapport
Rapport
d'électromouillage
FERNANDEZ Cyril
ROMAN Vincent
Encadrant :
M. NOBLIN Xavier
2009-2010
Sommaire
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I) Capillarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.1. Tension de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II) Mouillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
III) Electromouillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III.1. Electrocapillarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
III.2. Electromouillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
IV) Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
IV.1. Pompage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
IV.3. Ecran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Introduction
3
I) Capillarité
[3]
L'étude de la capillarité a débuté au XIXe siècle avec Pierre Simon de Laplace et Thomas Young.
Elle consiste à l'étude des interfaces entre deux fluides, celles-ci peuvent se déformer afin de
minimiser leur énergie de surface.
Quelque soit l'état, les molécules ont des interactions attractives entre voisines, celles-ci sont à
caractère plus fort dans l'état liquide. A l'interface liquide/gaz, elles perdent la moitié de leur
interactions. Les liquides vont donc ajuster leur forme pour exposer le minimum de surface
(exemple: une goutte d'eau n'est pas carré).
La tension de surface s'oppose aux déformations de la goutte, elle mesure le défaut d'énergie par
unité de surface. Si E est l'énergie de cohésion par molécule dans le liquide, à l'interface une
molécule perd environ la moitié de cette énergie. On peut donc en déduire que la tension de surface
E
~ , où a 2 est la surface exposée par molécule. a pour unité des J.m-2.
2a 2
W = dA (1)
II) Mouillage
[3]
Le mouillage est l'étude de l'étalement d'un liquide déposé sur un solide. On définit le
paramètre d'étalement S qui mesure la différence entre l'énergie de surface du substrat sec et
mouillé (par unité de surface) :
S = SG− SL LG (2)
4
Si S >0 on parle de mouillage total, le liquide s'étale complètement (l'angle de contact θ=0 ).
Lorsque S <0 on est en présence d'un mouillage partiel, la goutte forme une calotte sphérique en
π
faisant un angle de contact θ≠0 . On va considérer un liquide « plutôt mouillant » lorsque θ≤ et
2
π [3]
« plutôt non mouillant » si θ > . On parle également de surface super-hydrophobe lorsque
2
l'angle de contact de la goutte avec le substrat θ > 140° .
LG
liquide
gaz
On écrit l'équilibre des forces capillaires sur la ligne de contact (ligne triple), par unité de surface
on trouve :
[3]
On en déduit la loi de Young-Dupré (1805) :
LG cos = SG −SL (3.2)
Téflon eau
air
Figure 3. Principe des surfaces super-hydrophobe [3].
Le matériau hydrophobe recouvre un réseau de « plots » de l'ordre
du micron. Sur des surfaces de ce type, l'angle de contact d'une
goutte avec le substrat peut atteindre des angles proches de 180°.
5
Super-hydrophobe Hydrophobe
Figure 4. Gouttes déposées sur des substrats différents.
A gauche sur une surface composée d'un réseau de cylindre recouvert d'une
couche de téflon. A droite, sur une surface de téflon.
On remarque que les angles de contact sont différents. Ici, les deux surfaces
sont « plutôt non mouillantes ».
III) Electromouillage
Figure 5. Electromouillage
6
Isolant
V
Electrode
III.1. Electrocapillarité
Intéressons nous à l'enthalpie libre (ou énergie de Gibbs) G du système (Figure 8.) dans le cas
d'une augmentation infinitésimale de l'aire de base dA .
On peut écrire :
7
Où U est la tension délivrée par le générateur et Q est la charge totale à l'interface solide
liquide.
En intégrant, on obtient :
On obtient donc :
d Q
=− =−q=−cU
dU A (10)
III.2. Electromouillage
Dans le cas d'une électrode solide, à l'inverse de l'expérience de Lippmann où le mercure servait
d'électrode liquide, on peut écrire = SL et ainsi généraliser le résultat de Lippmann à
l'électromouillage (Bruno Berge fût le premier à expérimenter cette technique en 1993).
Où U et 0 sont les angles de contacts respectivement avec tension et sans tension. SG
et LG sont supposées constantes, indépendantes de la tension appliquée.
Nous avons réalisé un dispositif expérimental permettant de mesurer en fonction d'une tension
le cosinus de l'angle de contact avec un substrat constitué d'une couche d'isolant fabriqué au
8
laboratoire. Nous montrons ici un graphe illustrant nos mesures. Les détails sur les expériences réalisées
[2]
sont présents sur le site .
0,3
Figure 9. Loi de Lippmann-Young
0,2
expérimentale. On remarque que la loi de
0,1
Lippmann-Young est vérifiée pour des
0
tensions faibles jusqu'à une tension critique
où un phénomène de saturation apparaît[9] .
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 45000 U² (V²)
IV) Applications
Ce phénomène reçoit depuis peu des applications dans l'industrie pour réaliser par exemple des
lentilles optiques de focales variables en téléphonie mobile.
IV.1. Pompage
Une goutte d'eau peut être transportée dans un conduit à l'aide d'un dispositif d'électromouillage.
La goutte coincée entre deux électrodes peut avancer selon que l'on rende l'interface solide/liquide
[8]
« plutôt mouillante » ou « non mouillante » .
Le phénomène est utilisé dans le cas de lentille liquide. On fait varier la convergence d'une lentille
en appliquant une tension au liquide à l'intérieur. Cette application est utilisé pour l'autofocus des lentilles
[10]
d'appareil photo ou la stabilisation d'image.
IV.3. Ecran
L'électromouillage peut être utilisé pour fabriquer des écrans pour téléphone, appareil photo,
lecteur audio ou vidéo portable[11]. Ces écrans sont deux fois plus lumineux que les écrans LCD traditionnels
et sont donc visibles même en plein ensoleillement.
Conclusion
Ce projet nous a permis d'établir que l'électromouillage permet d'abaisser l'angle de contact
entre un liquide conducteur et un solide isolant par application d'un champ électrique entre ce
liquide et une contre-électrode. Comme l'interface liquide/solide augmente, la goutte s'étale et
prend un angle dont le cosinus varie comme le carré du potentiel U appliqué. L'emploi de cette
méthode est tout récent puisque les applications basées sur ce phénomène ont moins d'une
vingtaine d'années. Néanmoins, l'électromouillage se heurte à un phénomène limitant dont les
mécanismes ne sont que partiellement connus : la saturation d'angle de contact [9].
Remerciements
Nous tenons à remercier notre encadrant, Mr. Noblin pour ses conseils avisés tout au long du
stage (de la description de la partie théorique en passant par le prêt de son matériel jusqu'aux
vérifications expérimentales).
Références
[1] M. Vallet, B. Berge et L. Vovelle, Electrowetting of water and aqueous solutions on poly(ethylene
terephtalate) insulating films, Polymer, 37, 2465-2470 (1996)
[6] Marguerite Bienia, Thèse: Etude de déformation de goutte et de film mince induite
électriquement, Jury : Bruno Berge et al. (2005)
[7] Catherine Quilliet et Bruno Berge, Electrowetting : a recent outbreak, Current Opinion in Colloid &
Interface Science, 6, 34-39 (2001)
[8] Hyejin Moon et Chang-Jin « CJ » Kim, Chapter 5 Electrowetting: Thermodynamic Foundation and
Application to Microdevices, Microfluidic Technologies for Miniaturized Analysis Systems, Springer,US
(2007)
[9] Frieder Mugele et Jean-Christophe Baret, Electrowetting: from basics to applications, Journal of
Physics: Condensed Matter, 17, R705-R774 (2005)
10