Les silos #3 - La géométrie

Le présent article est le troisième d’une série sur les silos en général et plus
particulièrement les silos métalliques. Après les deux premières parties – l’introduction
générale, et la présentation des éléments principaux – on détaille ci-après les
caractéristiques géométriques principales pour le calcul.

On utilisera de préférence les termes des Eurocodes :

• NF EN 1991-4 :2006 – Actions sur les structures – Silos et réservoirs

• NF EN 1993-4-1 :2007+A1 – Calcul des structures en acier - Silos

Caractéristiques géométriques de base

La forme en plan et le cercle inscrit :

La plupart des silos ont un plan circulaire ou rectangulaire ; autres formes polygonales
existent occasionnellement. La valeur de dc, le diamètre du cercle inscrit dans le plan,
intervient dans de nombreux calculs ; des fois, le rayon équivalent r = dc/2 est utilisé.

Pour les silos à parois planes en plan, on désigne la paroi la plus longue par a, la plus
courte par b. dc est alors égal à b.

Le rayon hydraulique est défini comme le rapport entre la section en plan et le

périmètre du silo : A/U. A noter qu’il est indiqué dans la figure 1.1 de l’EN 1991-4 :2006,
mais il n’intervient pas par la suite. Il était une donnée importante dans l’ancienne
norme Française pour les silos (P22-630), où on trouve même une méthode de la prise
en compte des montants intérieurs.

Figure 1.1 d) de l’EN 1991-4 :2006 avec compléments

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Les hauteurs de calcul :

• hc = la hauteur entre le niveau supérieur équivalent(ou surface équivalente), et la

transition entre la robe et la trémie, ou le fond
• hh = hauteur théorique de la trémie (jusqu’au point de rencontre dans la
prolongation des parois)
• hb = hc + hh : hauteur totale de calcul du silo
• htp = hauteur du talus de remplissage de la matière ensilée
• h0 = distance entre le pied du talus et le niveau supérieur équivalent.
Silos circulaires : h0 = dc/6 * tan φr
Silos rectangulaires : h0 = dc/4 * tan φr
où φr = angle de repos de la matière ensilée

On constate que les hauteurs de calcul hc varient selon la matière ensilée, puisque
l’angle du talus naturel φr est différent. Pour un silo à céréales multiples, un calcul
rigoureux démultiplie alors les cas à traiter.

Le niveau supérieur
équivalent (ou surface
équivalente) correspond
au plan horizontal qui
délimite le même volume
de matière ensilée que la
surface de remplissage
réelle.

Extrait de la figure 1.1 a) de l’EN 1991-4 :2006 avec annotations

À noter que la géométrie réelle de la structure est différente : la robe est généralement
un peu plus haute que hc ; pour obtenir le gabarit extérieur de l’installation, on ajoute
le convoyeur, le toit, etc.

La hauteur H, utilisé pour la vérification des déformations, est définie comme la hauteur
entre les fondations et le toit.

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La forme du fond du volume de stockage :

Un silo peut avoir un fond plan (horizontal ou incliné), ou il peut être équipé d’une
trémie. Un fond plat est défini actuellement dans l’Eurocode avec une inclinaison
inférieure à 5° par rapport à l’horizontale ; cette
valeur passera à 20° dans les révisions à venir.

L’inclinaison des parois d’une trémie est définie

par α ou β. Attention aux cas de trémie avec
inclinaisons variables (différente par paroi, ou
variable entre l’orifice de vidange et la robe).

Extrait de la figure 1.1 b) de l’EN 1991-4 :2006

L’épaisseur de paroi :

L’épaisseur de paroi t peut designer l’épaisseur réelle de la tôle, ou une épaisseur

équivalente dans le cas d’une tôle ondulée ou trapézoïdale.

Une épaisseur équivalente est déterminée notamment pour pouvoir utiliser des
formules de calcul destinées aux tôles lisses. L’Eurocode donne par exemple, pour
une tôle ondulée, des épaisseurs équivalentes pour la rigidité de membrane dans
les directions perpendiculaires et parallèles aux ondulations, et pour la rigidité au
cisaillement de membrane.

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Coordonnées

La désignation des coordonnées est différente pour le calcul des actions et pour le calcul de
la structure.

Pour le calcul des actions, la coordonnée z est la plus importante : il s’agit de la coordonnée
verticale, orientée vers le bas, mesurée depuis la surface équivalente (voir ci-avant :
hauteurs de calcul). Une deuxième coordonnée x, orientée verticalement vers le haut, est
utilisée pour les trémies. A noter que dans la version actuelle de l’Eurocode 1991-4, l’Annexe
G donne une méthode de calcul alternative (peu utilisée), où x est orienté selon l’inclinaison
de la trémie. Dans certains cas, il est nécessaire d’indiquer un point sur la circonférence de
la paroi : cette coordonnée circonférentielle est notée θ.

Extraits de l’EN 1991-4 :2006 Fig. 6.2 et de l’EN 1993-4-1 :2007 Fig. C.2

Pour le calcul de la structure, les coordonnées sont définies sur les figures 1.4 et 1.5 de l’EN
1993-4-1 :2007 : De nouveau, la coordonnée verticale est la plus utilisée, mais elle est notée
x et orientée du bas vers le haut, en suivant la ligne de coupe.

Les coordonnées de la structure sont souvent modifiées et définies individuellement, en

fonction du projet, du logiciel de calcul, du type de modélisation, et des habitudes de
l’ingénieur.

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EN 1993-4-1 :2007+A1

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Élancement

L’élancement est défini comme le rapport entre la hauteur hc et le diamètre du cercle inscrit
dc. Cette valeur est importante notamment pour la détermination des actions dues à la
matière ensilée. On distingue les cas suivants :

Silo très élancé Silo élancé Silo Silo peu élancé Magasin de
d’élancement stockage
intermédiaire

4,0 ≤ hc/d 2,0 ≤ hc/dc < 1,0 ≤ hc/dc < 0,4 ≤ hc/dc < hc/dc < 0,4
4,0 2,0 1,0

Représentation des élancements à diamètre du cercle inscrit égal

Représentation des élancements à hauteur égale

En principe, la présence ou non d’une trémie n’intervient pas dans la détermination de

l’élancement. Néanmoins, la question se pose par exemple pour des trémies asymétriques,
où une paroi continue verticalement jusqu’à
l’orifice de vidange, voir figure ci-après.

On peut aussi avoir des cas particuliers, où une

excentricité importante au remplissage crée
des hauteurs de matière ensilée très
différentes sur les parois opposées. Dans ce
cas, l’utilisation d’une surface équivalente
unique sans analyse de la situation serait
précipité.

Ces cas ne sont pas traités dans l’Eurocode ;

des préconisations CTICM seront données
dans les articles à venir (calcul des actions).

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Cas particuliers pour la détermination de l’élancement

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Excentricités

Il y a deux types d’excentricité par rapport à l’axe central du silo comme donnée d’entrée :

• L’excentricité au remplissage :
On distingue l’excentricité de l’orifice de remplissage, l’excentricité du point haut
du talus et (qui varie avec le niveau de remplissage), et surtout l’excentricité
maximale au point de chute de la matière ensilée dans le silo vide ef. Une attention
particulière doit être portée pour les cas où la matière percute la paroi.

• L’excentricité à la vidange eo est définie comme distance entre l’axe central du silo
et l’axe central de l’orifice de vidange.

Extrait de la figure 1.1 b) de l’EN 1991-4 :2006

A noter que pour un silo rectangulaire, il faut définir les excentricités dans les deux directions.

L’utilisation des règles de calcul simplifiées est autorisé pour des excentricités ≤ 0,25 dc ;
cette même valeur limite est utilisé dans la classification des silos (détaillée dans une fiche
à venir).

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Tôles ondulées et trapézoïdales

La géométrie des ondulations intervient notamment :

• Dans la détermination du coefficient de frottement de paroi : On détermine une

valeur moyenne sur la surface de rupture, entre les zones où le volume principal
de la matière ensilée est en contact avec la tôle, et les zones où la matière ensilée
est en contact avec des « poches » de matière ensilée dans les creux d’onde.

EN 1991-4 :2006 Annexe D

• Dans le calcul des propriétés orthotropes équivalentes des tôles

ondulées (épaisseurs et inerties équivalentes).

EN 1993-4-1 :2007+A1

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