Guide Sante Securite Au Travail Cci-2016
Guide Sante Securite Au Travail Cci-2016
Guide Sante Securite Au Travail Cci-2016
ÉDITION 2016
I.S.B.N.
I.S.B.N.
ISBN : 978-2-85723-488-3
La loi du 11 Mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part,
que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective », et, d'autre part, que les analyses et courtes citations
dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou
partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est
illicite » (alinéa 1er de l'article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une
contrefaçon, sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
2
Remerciements
Remerciements
CCI FRANCE tient à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué à l’élaboration de ce
recueil, et particulièrement
CCI France adresse également ses remerciements à Mathilde BROUTIN, étudiante en Master 2
Droit de l’environnement et du développement durable à la Faculté de Droit de Nantes, pour
son travail de coordination et de rédaction lors de la mise à jour de ce guide pratique.
3
Sommaire
Sommaire
Remerciements ............................................................................................................. 3
Sommaire ...................................................................................................................... 4
Présentation du guide .................................................................................................. 6
1/ Une ressource clé, le code du travail ..................................................................................6
2/ Notions clés .........................................................................................................................6
3/ Abréviations et sigles utilisés ...............................................................................................7
La prévention des risques professionnels ................................................................. 8
I. Les principes généraux de la prévention ........................................................... 10
II. L’évaluation des risques professionnels ........................................................... 11
1/ Préparer l’évaluation des risques ................................................................................. 11
2/ Identifier les risques ...........................................................................................................13
3/ Classer les risques ............................................................................................................14
4/ Proposer des actions de prévention ...................................................................................14
III. L’information et la formation des travailleurs ................................................... 16
1/ L’affichage et la signalisation ....................................................................................... 16
2/ La formation à la sécurité...................................................................................................19
3/ La formation à la conduite pour certains équipements de travail ........................................23
IV. Les risques liés aux substances chimiques ...................................................... 24
1/ L’identification des produits chimiques ......................................................................... 24
2/ Le règlement CLP ..............................................................................................................30
3/ Le règlement REACH ........................................................................................................32
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux ................................................... 36
1/ Les risques liés à l’aération et à l’assainissement ........................................................ 36
2/ Les risques liés au bruit et aux vibrations ..........................................................................37
3/ La circulation dans l’entreprise ..................................................................................... 42
4/ Les risques liés à l’éclairage ........................................................................................ 42
5/ Le risque électrique ...........................................................................................................44
6/ Le risque d’explosion ................................................................................................... 45
7/ Le risque d’incendie ..................................................................................................... 47
8/ Le risque thermique ...........................................................................................................50
VI. Les risques liés aux facteurs humains .............................................................. 51
1/ Les risques liés aux addictions en entreprise .....................................................................51
2/ Les risques psychosociaux ................................................................................................53
3/ Les troubles musculo-squelettiques ...................................................................................58
VII. Les risques liés aux activités .............................................................................. 60
1/ Le risque routier .................................................................................................................60
2/ Le risque biologique...........................................................................................................62
3/ Les risques liés à l’amiante .......................................................................................... 64
4/ Les risques liés aux rayonnements ionisants .....................................................................66
5/ Les risques liés à l’utilisation des machines et équipements de travail ........................ 69
6/ Les risques liés à certaines activités ..................................................................................71
7/ Les risques liés à l’intervention d’entreprises extérieures............................................. 74
8/ Les risques émergents ......................................................................................................78
4
Sommaire
5
Présentation du guide
Présentation du guide
En raison de l’approche volontairement pratique de ce guide, nous avons choisi de mettre
en valeur certaines informations de la manière suivante :
Textes de références
Concernant les textes de référence, c’est le code du travail, dans sa partie quatre
notamment, qui constitue la base juridique essentielle de la santé et la sécurité au travail.
D’autres codes peuvent également être utiles selon les sujets : le code de la sécurité
sociale, le code de la santé publique, le code de l’environnement (pour les installations
classées), le code de la construction et de l’habitat... D’autres textes parfois non
codifiés (décrets, arrêtés, directives et règlements européens) peuvent aussi être cités.
Le code du travail comprend des dispositions législatives (articles L.) et des dispositions
réglementaires (articles R. et D.) Les articles du code du travail sont numérotés de la manière
suivante :
Article L. 4121-1
Partie 4 Titre 2 Article 1
6
Présentation du guide
2/ Notions clés
Concernant les termes utilisés dans ce guide, le choix a été fait de privilégier les notions
juridiques clés de la santé et de la sécurité au travail suivantes, le glossaire en donne des
définitions plus précises :
L’employeur, qui désigne le chef d’entreprise ;
Le travailleur, qui désigne l’ensemble des salariés, mais aussi les stagiaires. Cette
notion marque ainsi une évolution importante du code du travail, sous l’effet du droit de
l’Union européenne.
N.B. : Malgré tout le soin apporté par les auteurs de cet ouvrage, la législation évoluant rapidement et
ses sources étant nombreuses, cet ouvrage ne peut être exhaustif. Les auteurs ont souha ité qu’il soit
avant tout facilement compréhensible pour le plus grand nombre de personnes œuvrant dans les
PME/PMI.
7
La prévention des risques professionnels
La santé et la sécurité au travail doivent également être reconnues comme un atout stratégique
pour les entreprises : différentes études portant sur le « rendement de la prévention » montrent
qu’investir dans la sécurité et la santé au travail est nécessaire pour former un capital
humain, pour disposer d’une main d’œuvre motivée, et pour soutenir les capacités en matière
de productivité, de compétitivité, et d’innovation au sein des entreprises.
Du point de vue des employeurs, investir dans la prévention en matière de santé et de sécurité
au travail constitue non seulement une obligation morale et légale, mais également une
décision économique permettant de surcroit de valoriser l’image de l’entreprise.
Etablir des mesures de prévention au sein de l’entreprise permet donc de réduire les
risques professionnels, ainsi que les conséquences néfastes du travail sur la santé (accidents
et maladies). La prévention contribue également à améliorer le bien-être des travailleurs :
moins de dépressions, moins d’anxiété, moins de stress et d’avantage de confiance en soi
chez les salariés concernés.
L'amélioration des conditions de travail constitue donc un élément clé dans la recherche du bien-
être en milieu professionnel. De plus en plus intégrée à la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE), cette recherche du bien-être au travail doit s'inscrire dans une perspective
d'amélioration de la performance.
Un accident du travail est une perte bien plus importante qu’il n’y parait, lorsque l’on
additionne l’ensemble des coûts directs et indirects. Des investissements plus importants
dans les stratégies de prévention en milieu du travail constituent donc un gain financier
important pour les entreprises.
8
La prévention des risques professionnels
En tant que responsable, vous devrez montrer l’exemple par la parole, les écrits et les actes.
Votre engagement devra être visible de tous.
Préalablement à l’action, il vous faudra réaliser un diagnostic de votre situation, exposant vos
forces et vos points à améliorer en matière de santé et de sécurité en milieu du travail.
N.B. : Un exemple de politique de santé et de sécurité au travail figure dans les documents utiles
à la fin du guide (document n°1).
9
I. Les principes généraux de la prévention
Ces principes ont été déterminés par une Directive cadre du 19 juin 2009 (Directive 89/391/CEE
du Conseil du 12 juin 1989). De ce fait les principes généraux de prévention sont applicables
dans tous les pays Européens et dans toutes les activités en France (entreprises privées,
fonction publiques d’état ou territoriale).
Instaurer une démarche de prévention des risques professionnels au sein de son entreprise ou
de son établissement implique de prendre en compte les spécificités de l’entreprise et, de
mobiliser tous les acteurs concernés dans cette démarche.
Ainsi, pour mettre en place une démarche de prévention, il est nécessaire de s’appuyer
sur les neuf grands principes généraux qui régissent l’organisation de la prévention :
Adapter le travail à l’homme, afin notamment de réduire les effets du travail sur la
santé ;
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, en évitant notamment
l’utilisation de procédés ou de produits dangereux ;
Prendre les mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures
de protection individuelle ;
10
Donner les instructions appropriées aux salariés, en les informant et formant sur les
risques et les mesures de prévention.
L’évaluation des risques professionnels est une approche structurée qui consiste à
identifier, classer, hiérarchiser les risques en vue de mettre en place des actions de
prévention pertinentes. C’est une démarche qui doit être globale, exhaustive et préventive.
L’EvRP est matérialisée par le document unique d’évaluation des risques professionnels
(DUEP) qui recense l’ensemble des risques pour la santé et la sécurité du personnel dans
l’entreprise. Véritable pierre angulaire de l’EvRP, il n’est pas un simple catalogue des
risques, mais une analyse de ces derniers et des moyens de prévention. Il permet d’assurer
une traçabilité de la politique de prévention des risques mise en œuvre et doit donc faire
l’objet d’une attention particulière.
Le document unique doit être mis à jour chaque année, ainsi que de manière ponctuelle, en cas
de décision d’aménagement important et en cas d’apparition de nouveaux risques. Il doit
notamment être mis à la disposition du CHSCT et des délégués du personnel, du service de
santé au travail et, sur demande, de l'inspecteur du travail et des agents des services de
prévention des organismes de sécurité sociale (CARSAT, MSA, etc.).
Un avis indiquant les modalités d'accès des travailleurs au document unique doit être affiché à
une place convenable et aisément accessible dans les lieux de travail. Dans les entreprises ou
établissements dotés d'un règlement intérieur, cet avis est affiché au même emplacement que
celui réservé au règlement intérieur.
L’évaluation des risques étant élaborée sous sa responsabilité, l’employeur doit avant toute
chose déterminer le cadre de l’évaluation et les moyens qui lui sont alloués. Il doit notamment :
désigner une personne qui va être chargée de rassembler les informations et de
coordonner le projet,
définir les sources d’informations à recueillir et le mode de recueil des informations,
déterminer chaque unité de travail (p oste, atelier, établissement...),
définir les moyens financiers nécessaires à l’action,
11
II. L’évaluation des risques professionnels
Pour aider l’employeur dans sa démarche, certains documents sont déjà disponibles en
interne :
fiche d’entreprise du service de santé au travail,
déclarations et analyses des accidents du travail et des maladies professionnelles, des
incidents et des dysfonctionnements,
comptes-rendus du CHSCT et des actions de prévention, programme annuel de prévention
et bilan,
fiches de données de sécurité (FDS) mises à disposition par le fournisseur de produits
chimiques,
les notices et consignes de sécurité liées à certaines activités ou expositions et certaines
listes de travailleurs comme :
- la liste des postes de travail présentant des risques particuliers pour les salariés en
contrat à durée déterminée ou en contrat de travail temporaire ;
- la notice d'information au poste de travail pour les travailleurs exposés à des
substances ou des préparations chimiques dangereuses ;
- la notice informant les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants des dangers et
des mesures de protection les concernant ;
- la consigne de sécurité à l'intention des travailleurs exposés à des agents biologiques
présentant un risque pour leur santé ou leur sécurité ;
- la liste des travailleurs bénéficiant d'une surveillance médicale particulière ;
- la déclaration à la CPAM et à l'inspection du travail de l'utilisation de procédés de travail
susceptibles de provoquer des maladies professionnelles ;
- les plans de prévention (entreprises extérieures, retrait de l'amiante...)
; - le mesurage du bruit dans les entreprises concernées.
Les rapports de vérification des organismes habilités (vérifications électriques, levage,
incendie, etc.).
Des guides ou des documents peuvent également être obtenus auprès de l’inspection du
travail, des organismes de sécurité sociale (CARSAT, MSA), des organismes professionnels
(OPPBTP) ou encore des syndicats professionnels pour aider l’employeur à réaliser cette
démarche d’évaluation des risques.
L’outil OiRA est une application informatique permettant de réaliser de façon interactive,
l’évaluation des risques professionnels pour les petites entreprises. Cette application permet
également d’éditer un plan d’action et de prévention, adapté aux activités de l’entreprise.
12
II. L’évaluation des risques professionnels
N.B. : Un exemple d’évaluation des risques professionnels figure dans les documents utiles
à la fin du guide (document n°2).
13
II. L’évaluation des risques professionnels
Le « document unique » contient les résultats de l'évaluation des risques relative à chaque
métier (peintre, maçon, couvreur, grutier pour le secteur du BTP, etc.) et à chaque activité de
l'entreprise (construction de pavillons, infrastructures de bâtiments, ponts ou routes pour le
secteur du BTP, etc.).
Exemples :
l’amélioration des conditions de travail : température des locaux, aération/ventilation,
éclairage, exposition au bruit, rythmes et horaires de travail, etc. ;
l’information et la formation des travailleurs : les actions de formation planifiées doivent
être indiquées ;
la réduction des manutentions manuelles ;
la mise en place de protections collectives des travailleurs ;
la mise en place d’équipements de protection collective et/ou individuelle ;
14
II. L’évaluation des risques professionnels
L’employeur doit veiller à la traçabilité de ses actions de prévention. Pour ce faire, il lui est
conseillé de conserver l’ensemble des documents relatifs à la santé et à la sécurité.
N.B. : Un tableau portant sur la durée de conservation des registres obligatoires et des
documents relatifs à la santé et la sécurité figure dans les documents utiles à la fin du
guide (document n°3).
« Il faut trouver un juste équilibre entre l'obligation qui pèse désormais sur l'entreprise et les
délais indispensables qui lui sont nécessaires pour que l'évaluation des risques, ainsi
matérialisée, s'inscrive dans une réelle dynamique de prévention. Il faut s'attacher davantage à
la démarche qu'aux conditions de sa mise en forme, en particulier, dans les PME » (Circ. DRT
n°2003-04, 12 mars 2003).
Qui contacter :
MDPH - AGEFIPH / ARACT / CARSAT – CGSS
15
III. L’information et la formation des travailleurs
1/ L’affichage et la signalisation
N.B. : Des exemples de consignes pour le standard et pour le personnel en cas d’incendie ou
d’accident figurent dans les documents utiles à la fin du guide (documents n°4 et 5).
L’adresse et le numéro d'appel du service de santé au travail
L’adresse, le numéro d'appel et le nom de l’agent de contrôle de l’inspection du
travail
La liste nominative des sauveteurs secouristes du travail (SST) et des correspondants
incendie
La liste des représentants du personnel au CHSCT, s’il existe
Les Informations de sécurité au poste de travail concernant les risques, les appareils
de protection à utiliser, la conduite à tenir en cas d'accident
Les modalités d'accès des travailleurs au document unique
Le simple affichage d'une consigne de sécurité ne suffit pas. Pour son application, il faut que
celle-ci soit diffusée et expliquée aux travailleurs afin qu'ils aient une connaissance effective de
la consigne et des modes opératoires (voir la section suivante sur la formation à la sécurité).
Exemple : chaque fois que des produits dangereux sont utilisés, l’employeur est tenu d'élaborer
une fiche de poste.
16
III. L’information et la formation des travailleurs
B. Signalisation
La signalisation s’impose sur un lieu de travail lorsqu’un risque ne peut être évité
ou prévenu, par l’existence d’une protection collective ou par l’organisation du
travail.
La signalisation concerne aussi bien le balisage des voies de circulation dans l’entreprise
que l’accès aux différents lieux où s’exercent l’activité afin d’informer les transporteurs et les
visiteurs.
Elle servira également à identifier les tuyauteries rigides, les bouteilles de gaz transportables et
à informer sur les risques par des avertissements, des obligations, des interdictions et des
informations de secours (accidents, incendie).
Ce que vous
Localisation des
Où aller en cas Avertissement, êtes dans Ce qu’il est
équipements
d’urgence Danger l’obligation de interdit de faire
incendie
faire
Carré rouge Carré vert Triangle jaune à Rond bleu Cercle rouge
contour noir barré
17
III. L’information et la formation des travailleurs
Port de
Lance Téléphone Matières protection Interdit aux
à incendie pour
les secours toxiques auditive véhicules de
obligatoire manutention
18
III. L’information et la formation des travailleurs
2/ La formation à la sécurité
Les travailleurs doivent bénéficier d’une formation pratique et appropriée aux
risques auxquels ils sont exposés dans l’enceinte de l’entreprise et lors de
l’exécution du travail. L’absence de réalisation de cette formation sécurité
entraîne de manière quasi certaine la responsabilité de l’employeur.
A. Le travailleur doit recevoir une information compréhensible
Le travailleur doit recevoir les instructions nécessaires pour qu'il puisse, lorsqu'il est témoin d'un
accident :
prendre les dispositions adéquates pour venir en aide à la victime,
se protéger lui-même.
19
III. L’information et la formation des travailleurs
L’employeur doit s’assurer que ces informations ont bien été comprises par les travailleurs.
La formation doit être compréhensible et en accord avec les instructions professionnelles que
reçoit le travailleur. Dispensée sur les lieux de travail et pendant le temps de travail, elle doit
être rémunérée comme telle. La formation doit notamment porter sur l’utilisation des EPI et
donner lieu à un entraînement.
Il faudra veiller à ce que les personnes chargées de cette formation soient elles-mêmes à jour
de la réglementation en vigueur.
Une attention toute particulière doit être portée à l’accueil des nouveaux salariés, les
accidents étant plus fréquents lors de la période qui suit l’embauche.
N.B. : Un exemple de fiche accueil pour les nouveaux salariés figure dans les documents utiles
à la fin du guide (document n°6).
Depuis la loi du 12 mai 2009, les stagiaires doivent bénéficier d'un accueil et d'une information
adaptés au sein de l'entreprise dans laquelle ils sont accueillis. Dans le cas contraire,
20
III. L’information et la formation des travailleurs
En outre, il est nécessaire de mettre en œuvre une formation renforcée à la sécurité pour
les salariés sous contrat de travail temporaire et à durée déterminée et les stagiaires
affectés à des postes présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité. La
liste de ces postes est établie par le chef d’établissement après avis du CHSCT (à défaut
des délégués du personnel) et du service de santé au travail.
S’agissant des travailleurs des entreprises extérieures, il appartient à leur employeur de les
former. Néanmoins, le chef de l'entreprise utilisatrice doit s'assurer auprès des chefs des
entreprises extérieures que les travailleurs ont bien reçu les instructions appropriées aux
risques liés à la co-activité.
Dans les établissements à haut risque industriel, le chef de l’entreprise utilisatrice est tenu
de définir et de mettre en œuvre, au bénéfice des chefs d’entreprises extérieures, de leurs
travailleurs et des travailleurs indépendants, une formation pratique et appropriée aux risques que
leur intervention peut présenter en raison de sa nature ou de la proximité de l’installation.
modification des conditions habituelles de circulation sur les lieux du travail ou dans
l'établissement ;
modification des conditions d'exploitation présentant notamment des risques d'explosion
ou d'incendie ;
maladie professionnelle ou d’accident du travail ayant pour origine entre autres, les
conditions de circulation dans l'établissement ou sur le chantier.
Dans ces hypothèses, l’employeur doit également procéder à l’analyse des risques.
Les travailleurs affectés à des travaux comportant un risque précis doivent bénéficier d'une
formation spécifique.
21
III. L’information et la formation des travailleurs
Dans chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux et dans chaque chantier
réalisant des travaux dangereux, et employant vingt travailleurs au moins pendant plus de
quinze jours, un membre du personnel doit recevoir la formation de secouriste nécessaire pour
donner les premiers secours en cas d'urgence.
Le sauveteur-secouriste du travail ne doit pas uniquement agir dans les situations d’urgence.
Il doit être un acteur de la prévention à part entière et participer à ce titre à l’identification
des risques, à la rédaction du document unique et à son actualisation.
En ce qui concerne le travail en équipe et le travail de nuit, même en présence d’un effectif
réduit, une organisation spécifique doit être mise en place après avis du médecin du travail. La
présence d’un secouriste au sein de l’équipe peut également être nécessaire.
Par ailleurs, les lieux de travail doivent être équipés de matériel de premier secours, adapté à la
nature des risques, facilement accessible et clairement signalé. Le choix d’implanter un
défibrillateur automatisé externe (DAE) au sein de l’entreprise doit faire l’objet d’un
programme complet sur la localisation, le protocole d’intervention, la formation des
secouristes et la maintenance du matériel. Ce programme doit être soutenu par la direction.
Qui contacter :
CNAMTS / CARSAT – CGSS
22
III. L’information et la formation des travailleurs
La formation s’impose pour tous ces équipements, même pour ceux qui ne nécessitent pas
d’être titulaire d’une autorisation de conduite. Elle peut être dispensée en interne par des
formateurs compétents appartenant à l'entreprise ou venant de l'extérieur. La formation peut
également être organisée dans un organisme de formation spécialisé.
En ce qui concerne la conduite d’engins de chantier, du bâtiment et des travaux publics, celle-ci
nécessite des formations spécifiques en matière de sécurité.
La conduite des engins de chantier est interdite aux personnes âgées de moins de 18 ans sauf
dérogation.
Les conducteurs d'engins doivent être titulaires d'une autorisation de conduite délivrée par le
chef d'établissement après évaluation. Cette évaluation prend en compte les trois éléments
suivants :
La recommandation R 372m concerne la conduite des engins de chantiers. Elle donne aux
entreprises les moyens pour réaliser l'évaluation des connaissances et de savoir-faire des
conducteurs avant de leur délivrer une autorisation de conduite.
23
IV. Les risques liés aux substances chimiques
Les substances chimiques peuvent avoir des effets graves sur la santé humaine
et sur l’environnement. Etablir une démarche de prévention des risques
chimiques au sein de l’entreprise est donc primordial. Ainsi, il est nécessaire
d’identifier précisément les substances et mélanges dangereux, ainsi que leurs
effets.
Les résultats de l’évaluation doivent être inscrits dans le document unique, et mis à disposition
du médecin du travail, du CHSCT, des délégués du personnel, ou encore des travailleurs
exposés à des risques pour leurs santé ou leur sécurité.
Deux sources principales d’identification des substances chimiques permettent cet inventaire et
évaluation :
24
IV. Les risques liés aux substances chimiques
25
IV. Les risques liés aux substances chimiques
Le règlement CLP (présenté dans ce guide page 30) est relatif à la classification,
l’étiquetage et l’emballage des substances et des mélanges chimiques.
Les pictogrammes et les mentions de danger à faire figurer sur une étiquette de danger
sont téléchargeables dans le « Kit étiquettes pour produits chimiques » de l’INRS :
http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=outil30
La fiche de données de sécurité (FDS) est un document visant à alerter les utilisateurs au
sujet des risques que présentent les produits chimiques. Elle doit également fournir des
informations appropriées pour leur sécurité (stockage, manipulation, élimination).
26
IV. Les risques liés aux substances chimiques
La FDS doit être fournie par le fournisseur d’une substance ou mélange dangereux, et
être transmise à l'utilisateur professionnel de cette substance/ ce mélange. Elle doit être
mise à disposition par le fournisseur, soit sous forme papier lors de la livraison ou autre envoi,
soit par mise à disposition sur internet (site intranet fournisseur) et/ou site collecteur de FDS.
Dans tous les cas, la FDS doit être transmise lorsque l’utilisateur ou le distributeur en fait la
demande, même sans être utilisateur.
L’employeur doit dans le cadre de l’évaluation des risques, prendre en compte les
conséquences possibles du transport, de l’utilisation et de l’élimination des substances et
mélanges dangereux.
27
IV. Les risques liés aux substances chimiques
Le stockage
L’utilisation
L’employeur doit s’assurer que les travailleurs amenés à manipuler les produits ont
connaissance du contenu des fiches de données sécurité.
De plus, l’employeur doit mettre à disposition des travailleurs des équipements spécifiques
pour toutes manipulations.
Si les produits chimiques utilisés sont classés dans les substances CMR (cancérogènes,
mutagènes et reprotoxiques), l’employeur doit :
substituer le produit chimique classé comme dangereux, par un produit non dangereux ou
moins dangereux : leur substitution est une obligation réglementaire quand elle est
techniquement possible. Dans tous les cas, même s’il ne s’agit pas de substances CMR,
l’employeur doit mettre à disposition des travailleurs, les produits et les procédés les moins
dangereux possibles.
si le remplacement n’est pas possible, le produit chimique dangereux doit être utilisé en
quantité limitée, en vase clos ou en mettant en place une protection collective (aspiration) afin
de limiter le nombre de travailleurs exposés et d’atteindre le niveau d’exposition le plus bas
techniquement possible ;
28
IV. Les risques liés aux substances chimiques
existantes. Les visites médicales obligatoires doivent être renouvelées au moins tous les 24
mois.
De plus, le médecin du travail doit être informé par l'employeur des absences pour maladie
supérieure à 10 jours des travailleurs exposés à un agent CMR. Le dossier médical des
personnes exposées à un CMR doit être conservé 40 ans après la cessation de l’exposition.
Les jeunes travailleurs de moins de 18 ans ne doivent pas réaliser des travaux liés à la
préparation, l’emploi ou à l’exposition de produits chimiques dangereux.
Une fiche individuelle d’exposition doit être établie par l’employeur pour tout salarié exposé à un
agent CMR et une attestation doit être remise lors du départ du travailleur de l’entreprise
(l’extrait du dossier médical relatif aux risques professionnels est transmis au service de santé
au travail du nouvel établissement à la demande du salarié).
Les gants protégeant contre les risques chimiques sont classés en fonction de leur étanchéité
et de leur résistance à l’agent dangereux testé. Il existe également des chaussures dont la
semelle et la tige sont imperméables et résistantes aux produits chimiques. Dans tous les cas,
il convient de s’assurer auprès du fournisseur que les EPI sont adaptés à l’utilisation prévue
par l’entreprise, en particulier au regard des mélanges de substances auxquels seront exposés
les travailleurs.
Le transport
Lors du transport des matières dangereuses, et ce quel que soit le mode de transport choisi,
des panneaux et des pictogrammes doivent être apposés de manière visible sur les unités de
transport, afin d'identifier le ou les risques générés par la ou les matières transportées.
Les pictogrammes utilisés dans le secteur transport ne sont pas concernés par le
règlement CLP.
Les entreprises qui transportent ou manipulent les matières dangereuses doivent nommer un
conseiller à la sécurité, en interne ou en externe, désigné et répertorié auprès de la Directions
départementales des territoires (DDT).
L’obligation de traitement n’est pas liée aux ICPE, mais incombe à toute entreprise. En effet,
l’entreprise est responsable de ses déchets dangereux jusqu’à leur élimination ou
valorisation finale.
Elle doit s’assurer des qualifications des prestataires chargés de la collecte, du transport, du
transit ou du traitement de ces déchets qui ne peut se faire qu’en centre autorisé, enregistré, ou
déclaré au titre des ICPE.
29
IV. Les risques liés aux substances chimiques
Dossiers INRS « Nouvel étiquetage des produits chimiques », « Agir sur le risque
chimique cancérogène en entreprise » et « Risque chimique » et Brochures INRS ED
127 ; ED 753 ; ED 984 ; ED 6027 ; ED 6134 et ED 6150: www.inrs.fr
2/ Le règlement CLP
Le règlement CLP (Classification, Labelling and Packaging) relatif au classement, à l’étiquetage
et à l’emballage des substances et des mélanges chimiques dangereux, vise à assurer un haut
niveau de protection de la santé humaine et de l’environnement au sein de l’UE , en
informant sur les dangers que présentent les substances chimiques, pour la santé
humaine et pour l’environnement.
Classification Tous les fabricants, importateurs, y compris les distributeurs ont l’obligation
de classer leurs substances/ mélanges. Le classement des substances
dangereuses tient compte du plus haut degré de danger et de la nature
spécifique des risques. Le règlement CLP définit ainsi 28 classes de danger,
répartis dans 3 familles :
- danger physique (ex : gaz inflammables),
- danger pour la santé (ex : toxicité aigüe),
- danger pour l’environnement (ex : danger pour le milieu aquatique et danger
pour la couche d’ozone).
Qui est Cette procédure concerne les fabricants, les importateurs, les
concerné ? utilisateurs en aval (y compris les formulateurs) ainsi que les
distributeurs (y compris les détaillants).
30
IV. Les risques liés aux substances chimiques
Les règles Le règlement précise la taille minimale des étiquettes par rapport au
d’étiquetage volume de l’emballage, les règles de priorité d’étiquetage, lorsqu’une
substance possède plusieurs propriétés dangereuse, etc. Le règlement
CLP a modifié les règles d’étiquetage. Les principales nouveautés sont les
suivantes :
- les pictogrammes de danger,
- les mentions d’avertissement,
- les mentions de danger,
- les conseils de prudence (mesures à prendre pour prévenir et réduire au
minimum les effets nocifs des dangers),
- les classes de danger (28 classes de danger, divisées en 3 catégories de
danger),
- les critères de classification.
31
IV. Les risques liés aux substances chimiques
3/ Le règlement REACH
L’Union européenne a établi un cadre règlementaire visant à sécuriser la fabrication et
l’utilisation des substances et des mélanges chimiques, à travers le règlement REACH
(Registration, Evaluation, Authorization and restriction of CHemicals). Le règlement REACH
vise toutes les substances chimiques, produites ou importées, existantes ou nouvelles, à
partir d'un volume annuel supérieur à une tonne, soit 30 000 substances (parmi les plus de
100 000 utilisées en Europe).
Le fabricant Il doit démontrer l’innocuité des substances chimiques qu’il utilise, pour la
industriel santé humaine et l’environnement, faute de quoi, la production, la mise sur
le marché et la transformation dans l’Union Européenne devront cesser. Le
fabricant doit ainsi enregistrer, classer et étiqueter les substances
32
IV. Les risques liés aux substances chimiques
L’importateur Il doit, au même titre que l’industriel, démontrer l’innocuité des substances
chimiques avant leur mise sur le marché ;
Les
utilisateurs Ceux qui utilisent des substances ou des préparations dans l’exercice de
En aval leurs activités industrielles ou professionnelles doivent communiquer les
scénarios d’exposition des substances ou des préparations qu’ils
produisent à leurs clients et à leurs fournisseurs,
Quand cela est nécessaire, ils doivent appliquer les mesures de gestions
des risques inscrites dans la fiche FDS.
33
IV. Les risques liés aux substances chimiques
L’enregistrement comprend :
34
Restriction La procédure de restriction offre un filet de sécurité permettant
de gérer les risques qui ne sont pas couverts de manière adéquate
par REACH. Les substances concernées sont listées à l’annexe
XVII du règlement. Les propositions de restrictions peuvent
concerner les conditions de fabrication, l’utilisation, la mise sur le
marché ou e ncore l’interdiction d’une substance. Elles sont
suggérées par l’ECHA (à la demande de la Commission), ou par
les états membres. La décision finale est prise par la Commission.
Au 1er juin 2018, les entreprises mettant sur le marché ou utilisant des substances
chimiques dans une quantité ≥ 1 t/an devront les enregistrer auprès de l'ECHA. Cette
troisième phase de REACH devrait impacter de nombreuses PME de secteurs variés.
Un outil pour évaluer les risques chimiques dans votre entreprise : Logiciel SEIRICH :
http://www.seirich.fr/seirich-web/index.xhtml
Pour vous aider à mettre en place une démarche de prévention du risque chimique au
sein de votre entreprise (Sensibilisation sur le risque chimique, information sur vos
obligations et appui à l'évaluation du risque chimique), des conseillers des CCI sont à
votre écoute, notamment au sein de la CCI Midi-Pyrénées, CCI Ariège, CCI Aveyron,
CCI Gers, CCI Lot, CCI Hautes-Pyrénées, CCI Tarn, CCI Tarn et Garonne et de la
CCI Toulouse.
35
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Les locaux à pollution non spécifique sont ceux dans lesquels la pollution est liée à la seule
présence humaine, à l’exception des locaux sanitaires. Pour ces locaux, une ventilation
naturelle permanente par des ouvertures accessibles et manœuvrables (portes, fenêtres)
est possible sous certaines conditions de volume et travail :
Si l’aération est assurée par des dispositifs de ventilation mécanique, il faut respecter un
débit minimum d’air neuf à introduire, précisé dans le tableau ci-dessous :
36
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Les locaux à pollution spécifique sont les locaux dans lesquels des substances dangereuses ou
gênantes sont émises sous forme de gaz, vapeurs, aérosols solides ou liquides, ainsi que les
locaux pouvant contenir des sources de micro-organismes potentiellement pathogènes et les
locaux sanitaires. Un exemple d’activité à risque est l’utilisation de chariots élévateurs à
moteur thermique dans des locaux fermés en hiver, en raison des émanations possibles de
monoxyde de carbone.
N.B. : Un tableau des principales vérifications périodiques obligatoires figure dans les
documents utiles à la fin du guide (document n° 7).
L’employeur doit veiller à ce que les seuils d’exposition des travailleurs au bruit ne soient
pas dépassés dans son entreprise. Les règles de prévention des risques pour la santé et la
sécurité des travailleurs exposés au bruit s’articulent autour de trois principaux axes :
37
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
La règlementation fixe trois types de seuils d’exposition des travailleurs au bruit. Deux de
ces seuils doivent impérativement donner lieu à des actions, le troisième ne doit pas être
dépassé. L’exposition est évaluée à partir de deux paramètres :
l’exposition « moyenne » quotidienne sur 8 heures (notée Lex, 8h)
l’exposition instantanées aux bruits très courts, dit « niveau crête » (noté Lp,c.)
38
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Le tableau ci-après donne les durées maximales d’exposition sonore quotidienne à ne pas
dépasser. Les mesures réalisées doivent tenir compte de la fluctuation du poste de travail ; il est
souvent procédé à des mesures par dosimétrie individuelle.
39
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Dossier INRS « Bruit » et Brochures INRS ED 133, ED 868, ED 962, ED 997, ED6035,
ED 6128, TC 110 et HST 223-4 : www.inrs.fr
Outil RayPlus Acoustique : logiciel de prévision des niveaux sonores dans les
locaux industriels, téléchargeable sur le site www.inrs.fr
B. Les vibrations
Le risque est présent à chaque utilisation régulière d'une machine, d'un outil ou
d'un équipement tenu à la main et hautement vibrant.
Au-delà de ces valeurs, l’employeur doit prendre des dispositions pour ramener l’exposition
en dessous des valeurs limites.
Sur le long terme, l’utilisation régulière des machines vibrantes tenues à la main peut
provoquer l’apparition de troubles au niveau des articulations (poignet et coude), du système
nerveux périphérique ainsi que de la circulation sanguine dans les doigts (syndrome de Raynaud).
Une exposition régulière à des vibrations peut également entraîner des troubles musculo
40
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
squelettiques (TMS). L’ensemble de ces affections est associé au syndrome vibratoire main-
bras.
Les vibrations des machines peuvent également provoquer des dégâts au niveau de la structure
des immeubles ou des installations (boulons qui se dévissent, fragilisation, etc.).
Qui contacter :
Service de santé au travail / CARSAT / Organismes spécialisés
C trav: article R. 4441-1 et suivants (prévention des risques liés aux vibrations
mécaniques) ;
Décret n° 2005-746 du 4 juillet 2005 relatif aux « prescriptions de sécurité et de santé
applicables en cas d'exposition des travailleurs aux risques dus aux vibrations
mécaniques ».
41
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Les déplacements dans l’entreprise sont en effet divers et variés : entrée et sortie du
personnel et des visiteurs, entrée dans l’établissement des matières premières, des produits
nécessaires à la fabrication ou au fonctionnement de l’entreprise, la sortie des produits finis
mais aussi les déplacements du personnel pour les nécessités du travail et pour se rendre dans
les locaux annexes (vestiaires, cantine, infirmerie...) ou au parking.
L’employeur peut décider d’établir un plan de circulation interne, en instaurant par exemple
un sens unique de circulation, une vitesse maximale en fonction des zones, un code de priorité
commun, des dispositifs ralentisseurs de vitesse...
42
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Valeurs minimales
Exemple de poste – type de travail
d’éclairement
Mécanique moyenne, dactylographie, travaux de
200 lux
bureau
Travail de petites pièces, mécanographie, bureau
300 lux
de dessin.
Mécanique fine, gravure, comparaison de
400 lux
couleurs, dessins difficiles, industrie du vêtement
Mécanique de précision électronique fine,
600 lux
contrôles divers
Tâches très difficiles de l’industrie ou les laboratoires 800 lux
- Assurer un niveau d’éclairage suffisant et adapté à la zone de travail (cf tableau ci-
dessus),
- Equiper l’établissement d’un éclairage de sécurité, afin d’assurer l’évacuation des personnes
en cas d’interruption accidentelle de l’éclairage normal,
- Privilégier la lumière naturelle dans les locaux de travail,
- Protéger contre le rayonnement solaire gênant,
- Entretenir le matériel d’éclairage.
Qui contacter :
Service de santé au travail ; Inspection du travail / CARSAT ; MSA / ARACT / Organismes
agréés
43
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
5/ Le risque électrique
L’employeur doit veiller au respect des règles de mises en sécurité des
installations et des matériels électriques. Il doit également prévenir les risques
électriques liés aux opérations sur ou à proximité des installations électriques.
Il existe plusieurs moyens de prévenir les contacts directs de l'homme avec des parties actives
(pièces normalement sous tension) des installations électriques :
par l’isolation des parties actives : celles-ci doivent être totalement recouvertes d'un
isolant qui ne puisse être enlevé que par destruction ;
par l’installation de boîtiers, d’armoires ne pouvant être ouvertes qu'à l'aide d'une clé
ou d'un outil après la mise hors tension ;
par le respect des règles d’éloignement : la distance d’éloignement doit être de 2,5
m augmentée de la longueur des objets conducteurs (outils, échelles) pouvant être
manipulés dans les locaux ;
par la mise en place d'obstacles : rambardes ou panneaux grillagés fixes distant d'au
moins 10 cm pour U < 500 V ou 20 cm pour U > 500 V.
L'existence au sein du circuit d'un disjoncteur, d'un relais ou d'un fusible permet de
réduire le danger en ouvrant le circuit lorsque le courant dépasse une valeur donnée
pendant un temps déterminé (en cas de court-circuit ou de surcharge).
Il existe plusieurs moyens de prévenir les contacts dits "indirects" c'est à dire ceux qui
impliquent des masses métalliques mises accidentellement sous tension :
par la mise en terre des masses avec coupure automatique de l'alimentation : les
schémas de liaison à la terre sont aussi appelés « régimes du neutre » ;
par l'emploi d'une très basse tension de sécurité (TBTS) ou de protection (TBTP) ;
par une double isolation ou une isolation renforcée.
44
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Le personnel intervenant sur les installations électriques doit avoir reçu une formation
aux travaux électriques et posséder une habilitation. Cette habilitation est la reconnaissance
d’une qualification spécifique et est délivrée par l’employeur. Par ailleurs, préalablement à
son habilitation, le travailleur qui effectue des travaux sous tension, sur une installation
électrique doit être certifié par un organisme de certification accrédité. Cette certification
est exigée depuis le 1er janvier 2013.
En ce qui concerne les travailleurs intérimaires, l’employeur de l’entreprise qui l’accueille doit
veiller à ce que ce dernier ait reçu une formation préparatoire à l’habilitation, en adéquation
avec les travaux prévus. L’intérimaire doit être habilité par l’entreprise qui l’accueille et non
par l’entreprise de travail temporaire.
Lorsque les travaux sont réalisés en présence de tension, les intervenants doivent disposer
d’équipements de protection individuelle (combinaison de travail et chaussures isolantes, écran
facial anti-UV, etc.), utiliser un outillage isolé (boîtiers, armoires, etc.) et respecter les distances de
sécurité par la mise en place d’obstacles fixes (rambarde, panneaux grillagés, etc.)
En cas d’accident
Les premières minutes suivant l’accident sont essentielles pour les chances de survie, il faut
donc agir rapidement. Les travailleurs concernés par le risque électrique doivent recevoir une
formation aux premiers secours. Ils doivent notamment savoir qu’il faut :
commencer par mettre hors tension, sans toucher le corps de la victime (à l’aide de
l’interrupteur, du disjoncteur, en débranchant la prise, etc.),
prévenir les secours (sauveteur secouriste du travail puis SAMU, pompiers),
porter secours à la victime et rester à ses côtés jusqu’à l’arrivée des secours. Les
premiers gestes doivent être effectués jusqu’à l’arrivée des secours par du personnel
formé au secourisme.
6/ Le risque d’explosion
Afin de prévenir les risques d’explosions sur le lieu de travail, il est nécessaire
d’empêcher la formation d’atmosphères explosives (dites « ATEX »). A défaut,
l’employeur doit veiller à éliminer les sources d’inflammation et mettre en œuvre
des mesures permettant d’atténuer les effets du risque d’explosion.
L’explosion survient après la formation d’une atmosphère explosive « ATEX ». Celle-ci résulte
du mélange de substances combustibles (présence de gaz, de vapeurs, d’aérosols ou de
45
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
poussières combustibles etc.) avec l’air, dans des quantités telles qu’une source
d’inflammation d’énergie suffisante puisse provoquer une explosion. En cas d’inflammation,
les effets sur les travailleurs et les installations peuvent être très graves.
3. Atténuer les effets d'une explosion, afin de protéger la santé et la sécurité des travailleurs
(effet de souffle, flammes...).
Prévenir les risques d’explosion nécessite une intervention, le plus en amont possible, c’est -
àdire, dès la conception et l’implantation des locaux ou au moment de la mise en place d’un
procédé de production. Ainsi, l’employeur doit dans un premier temps, réaliser une
évaluation du risque d’explosion :
La démarche d’évaluation du risque peut être complétée par des mesures destinées à
prévenir la propagation des explosions. Lorsque des atmosphères explosives peuvent se
former et présenter des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, ou d’autres
personnes, l’employeur doit veiller à :
Garantir la sécurité du lieu de travail ;
Instaurer une surveillance adéquate et l’utilisation de moyens techniques appropriés ;
Former les travailleurs en matière de protection contre les risques ;
Equiper les travailleurs de vêtements de travail adaptés contre les risques
d'inflammation.
46
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Le cas échéant, la liste des travaux devant être accomplis selon les instructions écrites de
l'employeur ou dont l'exécution est subordonnée à la délivrance d'une autorisation ;
La nature des dispositions prises pour que l'utilisation des équipements de travail soit
sûre.
Qui contacter :
Le Comité permanent CLATEX, mis en place pour accompagner les dispositions des
directives ATEX, INERIS - LCIE/ CARSAT- CGSS
Dossier INRS « Explosion sur le lieu de travail » et Brochures INRS ED 911; ED 944;
ED 945; ED 500: www.inrs.fr
7/ Le risque d’incendie
La prévention contre le risque d’incendie nécessite la mise en place de mesures
techniques et organisationnelles, visant à éviter tout départ de feu et à limiter sa
propagation.
La mise en place d’une signalisation efficace et d’exercices d’évacuation réguliers
est également primordiale.
2) Limiter les effets de l’incendie sur les travailleurs et sur les installations, en mettant
notamment en place des moyens de détection efficace, permettant d’agir r apidement sur un
départ de feu.
Pour être efficaces, les mesures de prévention doivent intervenir en amont, dès la conception
ou l’aménagement des locaux, afin de garantir une évacuation rapide des locaux et limiter la
propagation de l’incendie.
47
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Le code du travail prévoit que « des exercices au cours desquels les travailleurs
apprennent à reconnaître les caractéristiques du signal sonore d'alarme générale, à se
servir des moyens de premier secours et à exécuter les diverses manœuvres nécessaires
» sont obligatoires dans les établissements de plus de cinquante salarié(e)s et dans ceux où
sont manipulées et mises en œuvre des substances ou préparations classées explosives,
comburantes ou extrêmement inflammables, ainsi que des matières dans un état physique
susceptible d'engendrer des risques d'explosion ou d'inflammation instantanée.
Ces exercices et essais périodiques doivent avoir lieu tous les six mois. Leur date et les
observations auxquelles elles peuvent avoir donné lieu sont consignées sur un registre tenu à la
disposition de l'inspecteur du travail.
L’employeur est responsable de la mise en place de ces exercices. Il peut utilement se
rapprocher des sapeurs-pompiers. Cela permet d’établir des priorités d’actions, de
protéger plus particulièrement des lieux d’activités qui permettent la survie de l’entreprise
ou un redémarrage plus rapide de l’activité. Ne pas oublier les clauses des contrats
d’assurances privées, qui peuvent imposer à l’employeur des mesures propres à protéger
les biens.
La signalisation
Les équipements de lutte contre l'incendie doivent être de couleur rouge et être signalés par des
panneaux de localisation. La signalétique doit baliser les chemins à emprunter par le personnel
pour l'évacuation vers la sortie la plus rapprochée et les issus des secours.
L'éclairage de sécurité est obligatoire pour les établissements occupés par des travailleurs ou
recevant du public (ERP). Il intervient en cas de défaillance de l'éclairage normal et doit
permettre :
l'évacuation sûre et facile des personnes,
les manœuvres intéressant la sécurité.
Les consignes de sécurité concernant l’incendie dans un établissement font partie intégrante
des mesures de prévention techniques et organisationnelles à mettre en place. Elles sont
obligatoires pour les établissements réunissant plus de 50 personnes ou ceux où sont
manipulées et mises en œuvre des matières inflammables. Les consignes concernent la totalité
de l’établissement et sont applicables à l’ensemble des personnes présentes sur le site. Elles
doivent être placées, comme les plans d’évacuation, par niveau, à proximité immédiate des
escaliers ou ascenseurs et/ou à tout autre endroit où elles pourront être vues facilement.
N.B. : Des exemples de consignes pour le standard et pour le personnel en cas d’incendie ou
d’accident figurent dans les documents utiles à la fin du guide (documents n° 4 et 5).
48
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Alerte des secours : en fonction de l'organisation du travail (de nuit, travail posté),
l’employeur doit mettre en place une procédure pour prévenir les secours. Une personne au
moins doit être désignée pour prévenir les sapeurs-pompiers en cas de début d'incendie
(standardiste, responsable sécurité, etc.)
Le registre incendie
Il s’agit d’un document, désigné légalement comme la consigne de sécurité incendie, qui
doit être ouvert et tenu à jour dans les différents établissements et être à la disposition du
service d'inspection du travail.
Il comporte :
l'organisation à mettre en œuvre,
les dates des exercices et essais périodiques,
les observations sur ces derniers.
Les matériels incendie doivent être conformes aux normes en vigueur, agréés par les
assurances, vérifiés périodiquement et annuellement. En fonction des différentes classes de
feu, certains agents extincteurs sont à privilégier :
49
V. Les risques liés à l’aménagement des locaux
Des espaces d’attente sécurisés doivent être mis en place au sein des nouveaux
établissements, afin de permettre aux personnes de s’y réfugier en attendant les secours. Ces
espaces doivent offrir une protection contre l’incendie pendant au moins une heure.
Qui contacter :
CARSAT / SDIS (sapeurs-pompiers) / Assureur / CNPP / FFMI
Pour les ERP : la Mairie et la Commission de sécurité
Pour les ICPE : la DRIRE ou la DREAL
Dossier INRS « Incendie sur le lieu de travail » et Brochures INRS ED 970 ; ED 990 ;
ED 5005 ; ED 6030 ; ED 6054 ; ED 6060 ; ED 6061 ; ED 6183 et ED 6230 : www.inrs.fr
8/ Le risque thermique
Les risques liés à l’ambiance thermique peuvent se réaliser en cas d’exposition
des travailleurs à la chaleur, ou au froid, que ce soit dans un local fermé, ou à
l’extérieur. Ces ambiances thermiques peuvent impacter gravement la santé des
travailleurs.
La température ambiante au niveau du poste du travail doit être prise en compte par l’employeur
(elle se mesure avec un thermomètre, placé à l’ombre si le travail s’effectue à l’extérieur). Les
risques augmentent également en fonction de l’humidité relative de l’aire (elle se mesure avec
un hygromètre).
50
Les mesures de prévention doivent s’opérer autour de différents paramètres :
L’entreprise n’est pas épargnée par les pratiques addictives. Ces pratiques
recouvrent les consommations de substances psychoactives telles que l’alcool,
le tabac, les drogues ou les médicaments psychotropes (somnifères,
anxiolytiques, antidépresseurs...). D’autres pratiques addictives peuvent être liés
au travail : « workaholisme » (dépendance au travail), ou au téléphone portable, à
internet ou encore au jeu, etc.
- l’existence même des pratiques addictives et leurs impacts sur la santé et la sécurité au
travail ;
51
VI. Les risques liés aux facteurs humains
- encadrer les pots d’entreprise et les repas d’affaire de manière à limiter la consommation
d’alcool (prévoir des boissons non alcoolisées ainsi que de la nourriture) ;
- améliorer les conditions de travail afin d’agir sur les consommations d’alcool ou d’autres
substances psychoactives: réduire le stress, la pénibilité, la répétition des tâches ou la
surcharge de travail etc ;
- effectuer des dépistages médicaux de consommation de drogue ou d’alcool (alcootest) :
pour les postes de sûreté et de sécurité (la liste de ces postes doit avoir été préalablement
définie avec les instances représentatives du personnel et le service de santé au travail).
N.B. : Un exemple de règlement intérieur figure dans les documents utiles à la fin du guide
(document n°8).
Il fixe les mesures d'application de la réglementation en matière de santé et de sécurité dans
l'entreprise ou l'établissement. Les mesures suivantes peuvent y être intégrées :
- l’interdiction totale ou partielle de l’alcool sur le lieu de travail,
- la liste des postes de sureté ou de sécurité pour lesquels des dépistages de drogues ou
d’alcool doivent être pratiqués etc.
52
VI. Les risques liés aux facteurs humains
Les facteurs des RPS peuvent se regrouper au sein de six grandes catégories (Rapport du
ministre du travail sur les risques psychosociaux de 2008 - recensement de l’INSEE):
- les exigences du travail : le caractère stressant du travail peut être lié à une quantité de
travail importante et à une pression exercée en continue sur le salarié. Il peut en résulter, pour
le travailleur des difficultés à équilibrer et à faire concilier sa vie professionnelle et sa vie
personnelle ;
- les exigences émotionnelles du travail : le fait de devoir maîtriser ses émotions, notamment
lors de contacts directs avec le public (commerçants, restaurateurs, hôtes d’accueil...). Certains
métiers sont émotionnellement éprouvants et régulièrement exposés aux violences physiques et
morales des clients/ patients ;
- les conflits de valeurs : certaines situations de travail peuvent donner lieu à de véritables
conflits éthiques entre les exigences de travail et les valeurs professionnelles ou personnelles
du salarié. Ces conflits de valeur qui se caractérisent par le fait de devoir faire quelque chose
que l’on désapprouve peut conduire à un réel mal-être psychologique du travailleur ;
- l’insécurité de l’emploi et du travail : la peur de pouvoir perdre son emploi peut constituer un
état de stress permanent chez le salarié, ainsi que la peur de devoir changer de qualification ou
de métier. De plus, les changements inhérents à l’entreprise (restructuration, réorganisation,
délocalisation...) ou les changements propres au salarié (changement de poste, modification
des procédures de travail, nouveau logiciel...) sont des vecteurs de stress importants au travail.
53
VI. Les risques liés aux facteurs humains
La prévention des RPS s’inscrit dans une démarche globale de prévention des risques
professionnels : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé mentale des travailleurs » (Article L. 4121-1 du code du travail).
La prévention primaire
Il s’agit de réduire les facteurs de stress au travail afin de réduire leurs impacts sur les individus.
La prévention primaire vise donc à agir directement sur les causes des RPS plutôt que sur leurs
conséquences. Afin de rendre cette prévention effective, l’entreprise doit réaliser une évaluation
précise des facteurs de risques, en prenant en compte les populations les plus touchées. Il est
également nécessaire de mettre en place des actions correctives visant à réduire ou éliminer les
facteurs de stress au travail. Ces actions de prévention primaire visent à :
- répartir au mieux les charges de travail entre les salaries, en prenant en compte les effectifs, le
temps de travail et les compétences de chacun,
- redéfinir les méthodes d’évaluation des performances individuelles ou collectives des salariés,
ainsi que les modalités de reconnaissance au travail (levier important pour favoriser un bon état
psychologique),
- clarifier les rôles, les pouvoirs et les responsabilités de chacun afin de diminuer les risques de
conflits dans l’entreprise.
La prévention secondaire
Elle consiste d’une part, à informer et sensibiliser les individus sur les problématiques de la
santé psychologique au travail, et d’autre part à les aider à développer des stratégies
individuelles d’adaptation pour mieux gérer les situations à risque. Les actions de prévention
secondaire peuvent se traduire par :
La formation des salariés visant à développer des compétences spécifiques pour mieux gérer
les situations de stress (gestion du temps, des conflits, de l’agressivité...),
L’instauration d’espaces de dialogue dans l’entreprise et la mise en place de procédures de
médiation pour intervenir en amont lors des situations difficiles,
La mise en place d’activités de relaxation (séances de méditation, de respiration...) et
d’activités de restructuration cognitive (faire prendre conscience aux salariés qu’ils peuvent
modifier leurs perceptions et réactions face aux différentes situations à risque),
Le développement d’activités visant à améliorer l’état de santé général des salariés par de
l’exercice physique, de l’éducation nutritionnelle, des programmes d’aide au sevrage tabagique
ou alcoolique...
La prévention tertiaire
54
VI. Les risques liés aux facteurs humains
- informer et sensibiliser les salariés sur le syndrome de « burnout » afin qu’ils puissent
identifier les signes avant-coureurs (chez eux et également sur leurs collègues),
- veiller à ne pas surcharger certains postes ou certains salariés,
- favoriser le soutien social et éviter l’isolement, renforcer le travail en équipe,
- améliorer le retour sur l’efficacité du travail, la reconnaissance du travail accompli,
- être vigilant au traitement équitable des salariés,
- éviter les conflits éthiques autour de la qualité du travail, en partageant les objectifs et les
manières de faire pour les atteindre.
Quand une ou plusieurs personnes sont victimes d’épuisement professionnel, l’employeur peut
leur proposer un entretien permettant de faire le point sur leurs difficultés et sur les causes de
55
VI. Les risques liés aux facteurs humains
leur état. Ces personnes peuvent en parallèle contacter la médecine du travail qui pourra les
orienter vers une prise en charge spécialisée et appréciera l’opportunité d’un aménagement
de poste ou d’une redéfinition des objectifs et des moyens à leur disposition. Le service de
santé au travail peut également aider l’entreprise à repérer les facteurs de risques
professionnels en lien avec les cas de burnout portés à sa connaissance.
Le harcèlement se définit comme étant une succession d’agissements répétés, ayant pour
but ou conséquence une dégradation des conditions de travail susceptible d’affecter les
droits, la dignité, et de porter atteinte à la santé et à l’avenir professionnel de la personne.
Les critiques systématiques sur les compétences, les humiliations, les brimades, les
mesures vexatoires, la diminution des responsabilités, voire même une mise au placard,
les sanctions disciplinaires répétées et injustifiées, les comportements à connotation
sexuelle ou encore les actes violents figurent parmi la longue liste des manifestations
des violences internes qui peuvent intervenir au sein de l’entreprise. Ces actes peuvent
être exercés par une personne ou un groupe de personnes, détentrice(s) ou non d’une
autorité hiérarchique, à l’encontre d’un ou de plusieurs salarié(s).
Les violences internes ont également un impact sur le f onctionnement même de l’entreprise :
augmentation de l’absentéisme et du turnover, baisse de motivation des salariés, perte
générale de productivité, mauvaise ambiance au travail, accidents du travail, atteinte à l’image
de l’entreprise, etc.
56
VI. Les risques liés aux facteurs humains
Les salariés des entreprises en contact avec le public (agents d’accueil, agents de sécurité,
hôtes de caisse, commerciaux...) peuvent être confrontés à des situations de violences
verbales ou physiques. Selon l’INRS, les violences externes entrent dans la catégorie des
risques psycho-sociaux (RPS). Ces violences peuvent prendre la forme de menaces, d’insultes,
d’agressions physiques ou psychologiques, etc. Exercées contre une personne, sur son lieu de
travail, par des personnes extérieures à l’entreprise (y compris des clients), les violences
externes sont susceptibles de mettre en danger la santé et la sécurité du salarié.
Les violences externes peuvent impacter la santé physique et mentale du salarié et,
également l’entreprise de différentes manières:
- augmentation de l’absentéisme,
- atteinte à l’image de l’entreprise,
- dégradation du climat social au sein de l’entreprise,
- responsabilités pénales et/ou civiles de l’employeur qui peuvent être engagées,
- impact sur la productivité, sur la motivation des salariés, etc.
L’employeur doit s’assurer que les conséquences des violences externes (agressions physiques
et verbales) font systématiquement l’objet d’une déclaration d’accidents du travail à la Caisse
Primaire d’Assurance Maladie, via le site internet : www.net-entreprises.fr.
- sensibiliser et former les salariés en contact avec le public : attitude à tenir face à une
clientèle difficile, gestion du stress et des conflits, etc. ;
- aménager des lieux de travail adapté : installation d’une séparation physique entre le salarié et
le public, mise en place d’une signalétique simple, etc. ;
- adapter l’organisation du travail ;
- prendre en charge les victimes.
57
VI. Les risques liés aux facteurs humains
Sur le plan économique, les TMS constituent un véritable handicap pour les entreprises.
En effet, en 2013, les TMS ont représenté plus de 85% des maladies professionnelles
ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles
(source : Rapport de gestion 2013 de la branche AT/MP).
- les facteurs biomécaniques : gestes et tâches répétitives, efforts excessifs, travail statique,
activités imposant des gestes fins et précis, postures et mouvements inadaptés, utilisation de
machines impliquant des vibrations, etc. ;
- les facteurs psychosociaux : pression du temps, stress, absence de reconnaissance du
travail fourni, relations interpersonnelles difficiles, etc.
- les facteurs organisationnels : délais de réalisation trop courts, travail monotone, temps de
récupération insuffisants, etc.
La prévention des TMS doit permettre d’identifier les situations de travail à risque. Elle se
traduit également par la mise en place d’actions ergonomiques, visant à réduire les
contraintes qui pèsent sur les travailleurs. Il est notamment possible d’agir sur :
La conception des tâches
recourir à la mécanisation des activités les plus pénibles ;
instaurer une rotation permettant aux travailleurs de faire quelque chose de
complètement différent, de façon à reposer les muscles déjà fatigués (temps de
récupération) ;
58
VI. Les risques liés aux facteurs humains
« TMS pro » est une offre de service, développée par l’assurance maladie et mise en
place pour les entreprises afin de les aider à prévenir les risques professionnels liés aux
TMS : https://tmspros.fr/TMSPROS/
TMS pro s’appuie sur quatre étapes essentielles dans la démarche de prévention liée
aux TMS :
Qui contacter :
ARACT ; CARSAT ; Services de santé au travail
Conseillers CCI Midi-Pyrénées : accompagnement sur la démarche de prévention des
TMS (présentation des enjeux liés aux TMS : coûts économiques et humains ; point sur
les possibilités de financement : contrat de prévention, FACT ; mise en relation avec les
acteurs de la région: MIDACT, CARSAT, Services de santé au travail, ergonomes, etc.).
59
VII. Les risques liés aux activités
1/ Le risque routier
Conduire pour son travail peut exposer les salariés à des risques professionnels.
Les accidents de la route sont à l’origine de plus de 20% des accidents mortels du
travail. La prévention du risque routier doit permettre d’intervenir au niveau des
déplacements, des communications, de l’état des véhicules ainsi que des
compétences des salariés à la conduite.
La conduite est un acte de travail. A ce titre, le risque routier doit être intégré au document
unique dans le cadre de l’évaluation des risques professionnels. Ce document doit
également permettre à l’employeur d’élaborer un plan d’actions définissant les mesures de
prévention appropriées aux risques identifiés: accidents de la circulation, vibrations, bruit, stress,
etc. L’évaluation du risque routier peut se traduire en différentes étapes :
Réaliser un état des lieux des déplacements (durée de déplacement, types et caractéristiques
des véhicules, état du trafic, conditions météo etc.);
Analyser les déplacements ;
Identifier les salariés exposés ;
Examiner les motifs et les caractéristiques des déplacements ;
Analyser les accidents de missions survenus au cours des dernières années.
Gérer le parc de véhicules (et l’aménagement des véhicules utilitaires légers) : les
véhicules doivent être entretenus régulièrement, en fonction de la fréquence d’utilisation.
Un carnet de suivi et d’entretien des véhicules peut s’avérer utile, afin que tous les
conducteurs disposent d’une information actualisée de l’état des véhicules qu’ils utilisent.
S’assurer de la compétence des travailleurs : Il est important que l’employeur
s’assure (lors de l’embauche et régulièrement) que ses travailleurs disposent de leur
permis de conduire.
Interdire les communications mobiles : il est interdit de téléphoner au volant. L’usage
des kits mains libres ne réduit pas le risque d’accident et il est donc recommandé à
l’employeur de veiller à ce que les travailleurs n’utilisent pas de téléphone en
conduisant. Il est notamment possible d’inscrire dans le règlement intérieur de
l’entreprise une interdiction totale d’utiliser son téléphone portable au volant.
Organiser et rationnaliser les déplacements
60
VII. Les risques liés aux activités
Un Plan de déplacements urbains (PDU) doit être mis en place dans les agglomérations de
plus de 100 000 habitants. L’objectif principal du PDU est d’améliorer la qualité des
déplacements dans l’ensemble de l’agglomération. Cela vise par exemple à réduire le trafic
routier, développer les transports en communs, etc.
Les démarches de plan de mobilité peuvent être menées de façon individuelle avec les Plans
de Déplacement Entreprise (PDE), ou bien de manière groupée par des entreprises et des
établissements situés en un même lieu, avec les Plan de déplacements inter-entreprises
(PDIE).
L’accident de la route peut être pris en charge au titre de l’accident de trajet (article L. 411 -2
du Code de la sécurité sociale) ou au titre de l’accident de travail (article L. 411-1 de la
sécurité sociale). On distingue :
Les accidents de travail: ce sont les accidents qui ont lieu à l’occasion d’un
déplacement nécessaire à l’exécution du travail ;
L’accident de la route au travail ou l’accident de trajet sont tous deux pris en charge sur la
base du code de la sécurité sociale : le salarié n'a donc pas à prouver une faute quelconque de
son employeur pour que son accident du travail ou accident de trajet soit indemnisé par la
sécurité sociale. La réparation est automatique mais forfaitaire. De plus, les prestations
destinées à indemniser un salarié, victime d’un accident de la route lors de son travail, sont
inscrites au compte employeur de l’entreprise. Le taux de cotisation accident du travail de
l'entreprise augmentera donc en conséquence.
Responsabilités de l’employeur
La maîtrise du risque routier constitue pour l’employeur une véritable obligation juridique,
susceptible de mettre en jeu sa responsabilité. Ainsi, si un défaut de mesures de prévention
dans le domaine des déplacements routiers est à l'origine d'un accident de la route au travail,
l’employeur pourra être personnellement mis en cause au niveau pénal : des poursuites
pénales pourront être engagées contre l'employeur pour homicide ou blessures involontaires si
par ses manquements, il a créé ou laisser créer une situation dangereuse ayant rendu possible
la survenance de l’accident.
L’employeur peut de plus engager sa responsabilité civile lorsqu’un de ses salariés est en
mission au volant d’un véhicule. En effet, si le salarié conducteur du véhicule est responsable
61
VII. Les risques liés aux activités
d’un accident de la route et qu'il cause des dommages matériels ou corporels à un tiers,
c'est à l'employeur qu'il incombera de réparer les dommages causés par son salarié.
Outils OiRA pour réaliser l’évaluation des risques professionnels de l’activité liée
au transport routier
Qui contacter :
CARSAT; Association Promotion et Suivi de la sécurité routière en entreprise (PSRE),
Sécurité routière
2/ Le risque biologique
Les agents biologiques (bactéries, champignons, virus...) sont présents dans tous
les milieux de travail et se transmettent à l’homme en suivant une chaîne de
transmission. Ils présentent des risques d’infections, d’intoxications, d’allergies
ou de réactions d’hypersensibilité, de cancers.
Ils sont classés en quatre groupes en fonction de l'importance du risque d'infection qu'ils
présentent, de la facilité de propagation dans la collectivité et de l'existence d'une prophylaxie
ou d'un traitement :
Groupe 1 : ne provoquent pas de maladie ;
Groupe 2 : peuvent provoquer une maladie, sont peu transmissibles, il existe un
traitement ;
Groupe 3 : peuvent provoquer une maladie grave avec risque de propagation, il existe une
prophylaxie ou un traitement ;
62
VII. Les risques liés aux activités
Groupe 4 : peuvent provoquer une maladie grave avec risque élevé de propagation, il
n'y a pas de prophylaxie ou de traitement.
Les agents biologiques des groupes 2 à 4 sont considérés comme pathogènes et doivent faire
l’objet d’une évaluation des risques. A cette fin, seront pris en compte :
L’ensemble des agents biologiques présents, y compris lorsqu’ils appartiennent à
plusieurs groupes ;
La nature, la durée et les conditions d’exposition des travailleurs ;
Le classement des agents biologiques et des maladies professionnelles dues à une
exposition.
Lors d’une première utilisation, une déclaration à l’inspecteur du travail doit être faite au
moins 30 jours avant le début des travaux. C’est également le cas pour les agents
biologiques non classés pour lesquels il existe une présomption de caractère pathogène. Cette
déclaration devra être renouvelée à chaque fois qu’un changement important des procédés
et procédures intervient.
B. Prévention
Prévenir le risque biologique c’est agir sur l’un des éléments de la chaîne de transmission
pour la rompre : la source ou réservoir d’agents biologiques, les modes de transmission,
l’hôte potentiel ou la cible.
Afin de définir des actions de prévention efficaces il faut connaître les caractéristiques des
agents biologiques identifiés (leurs conditions environnementales spécifiques - taux d’humidité,
luminosité, température, leurs besoins nutritifs, leur mode de reproduction, leur durée de vie).
Elimination de la source, notamment par des mesures d’hygiène pour éviter toute
prolifération (nettoyage, désinfection, stérilisation) ;
Remplacement par un agent biologique non pathogène si possible.
L’employeur doit informer les travailleurs du risque biologique et de la marche à suivre en cas
d’accident ou d’incident grave. Lorsque l’activité implique l’utilisation délibérée d’un agent
biologique, il doit également les former à la « biosécurité ». Cette formation porte sur :
63
VII. Les risques liés aux activités
On distingue deux types d’activités dans lesquelles les travailleurs peuvent être exposés au
risque amiante:
Les activités de confinement et de retrait de matériaux contenant de l’amiante (activités
de sous-section 3). Les entreprises chargées des travaux de confinement et de retrait doivent
obtenir une certification auprès des organismes certificateurs accrédités,
Les travailleurs susceptibles d’être exposés à l’amiante doivent recevoir au préalable une
formation spécifique amiante adaptée à la nature de l’opération et à leur fonction. Ces
travailleurs sont soumis à une surveillance médicale renforcée et peuvent demander à
bénéficier d’une surveillance post professionnelle après avoir cessé leur activité. Il est
interdit d’employer à ces opérations des jeunes travailleurs de moins de 18 ans, des
travailleurs intérimaires ou sous contrat à durée déterminée.
Les travailleurs spécialisés dans le traitement de l'amiante en place (désamiantage) doivent être
protégés, tout comme les travailleurs dont les activités les exposent à des matériaux contenant
de l'amiante (MCA). Les MCA présents dans des bâtiments ou matériels sont encore répandus :
cloisons, clapets ou portes coupe-feu, dalles de faux-plafonds, tuyaux et plaques en amiante-
ciment, dalles de sol, garnitures de friction, etc.
Il est obligatoire de réaliser des travaux dans le cas où les matériaux contenant de l'amiante se
dégradent et émettent trop de fibres. Deux solutions sont possibles :
Encapsuler les matériaux amiantés afin qu'ils n'émettent plus de fibres (solution provisoire) ;
64
VII. Les risques liés aux activités
L’évaluation des risques doit contenir les mesures de protection collective et individuelle les
mieux adaptées à la protection des travailleurs intervenants, mais également des règles de
protection des personnes en activité à proximité du chantier.
Les travaux de désamiantage, et toute intervention de type maintenance ou entretien sur des
matériaux en place contenant de l’amiante, y compris sur des installations, équipement sont
susceptibles d’exposer au risque d’inhalation de fibres d’amiante. On peut citer par exemple
les travaux et les métiers suivants :
Analyse du risque
Tous les professionnels directement concernés par les différentes activités énumérées devront
s'interroger sur la présence d'amiante, dans la zone où doit se dérouler leur intervention. Le
niveau de risque dépend de :
la nature du matériau, la nature de l'opération,
l'outillage utilisé, l'environnement général du poste.
65
VII. Les risques liés aux activités
- Arrêté du 8 avril 2013 « relatif aux règles techniques, aux mesures de prévention et aux
moyens de protection collective à mettre en œuvre par les entreprises lors d'opérations
comportant un risque d'exposition à l'amiante ».
66
VII. Les risques liés aux activités
connus),
Ils se traduisent par la mise en œuvre de mesures techniques et organisationnelles telles que :
La désignation obligatoire de personnes compétentes, chargées d'assister
l’employeur dans l'organisation de la prévention. Ces personnes ont reçu une
formation spécifique ;
La définition de zones de travail, après EvRP et avis, et leur signalisation (zone
publique, zone surveillée, zone contrôlée, zone réglementée, zone interdite), le contrôle
des accès aux zones ;
L'organisation des processus pour assurer un travail sûr, confiner les matières
radioactives, assainir l'atmosphère des locaux de travail (une attention particulière sera
portée aux sources non scellées) ;
Le classement du personnel selon son exposition en conditions normales de travail et
après avis du médecin du travail ;
Le suivi médical des personnes potentiellement exposées ;
Le contrôle régulier des expositions par dosimétrie (appareils émetteurs, lieux de
travail) et des dispositifs de protection et d'alarme. Les dispositifs de mesures doivent
également être contrôlés ;
La traçabilité complète des matières radioactives (cf. les régimes de déclaration et
d'autorisation) ;
La maîtrise des rejets dans l’environnement ;
Pictogramme
d’avertissement de
présence de matières
radioactives ou de
radiations ionisantes
Exemple
d’organisation des
zones de travail
(source : INRS)
67
VII. Les risques liés aux activités
Exemple de panneaux
de signalisation de
zone
(source : INRS)
Bandes de balisage
(source : INRS)
68
VII. Les risques liés aux activités
Information et formation
Toutes les personnes qui ont à intervenir sur un équipement de travail ou à l’utiliser doivent
recevoir une formation spécifique et adaptée. Les opérateurs doivent connaître les risques liés à
l’utilisation des équipements et les risques spécifiques des différentes machines. Il est
également nécessaire d’intégrer dans ces actions de formation les nouveaux embauchés, le
personnel occasionnel (apprentis, stagiaires, intérimaires...) et le personnel de maintenance (y
compris des prestataires externes). La formation doit porter sur l’utilisation des matériels ou
outillages mis en œuvre, ainsi que sur les conditions d’exécution des travaux.
69
VII. Les risques liés aux activités
Par exemple :
appareils de levage,
appareils à pression (contrôle et épreuves et prévention),
installations électriques (vérification initiale).
N.B. : Un tableau des principales vérifications périodiques obligatoires figure dans les
documents utiles à la fin du guide (document n° 7).
Les attestations, consignes, résultats et rapports relatifs aux vérifications et contrôles doivent
mentionner la qualité, l'adresse du vérificateur, la date de la vérification et les observations.
Chaque rapport établi doit mentionner la date et la nature des travaux effectués à la suite des
observations ainsi que le nom de l’intervenant.
Les différents documents peuvent être réunis dans un registre unique, le registre de sécurité, à
la disposition de l'inspection du travail.
Il est souhaitable de garder les factures des prestations et fournitures. Les rapports sont
conservés pendant cinq ans.
N.B. : Un tableau relatif à la durée de conservation des registres obligatoires et des documents
relatifs à la santé et la sécurité figure dans les documents utiles à la fin du guide
(document n°3).
Pour chaque appareil de levage, un carnet de maintenance doit être établi et tenu à jour. Ce
document ne doit pas être confondu avec le registre de sécurité : il s’agit de deux obligations
distinctes.
70
VII. Les risques liés aux activités
Pour que le travail en hauteur soit exécuté en sécurité, il faut agir sur la protection collective
(conception des ouvrages) et sur la protection individuelle (analyse du poste de travail,
équipements, etc.) :
installation de garde-corps ou de tout autre moyen (notamment les dispositifs de recueil
souples, comme les filets) assurant une sécurité équivalente. Les équipements de
protection collective ne doivent pas être interrompus par la mise en place d’échelles ou
d’escaliers et ceci, principalement aux points d’accès aux postes de travail.
utilisation de dispositifs de protection individuelle (harnais, avec longe et point
d’ancrage). La protection des travailleurs doit être assurée au moyen d’un système
d’arrêt de chute approprié ne permettant pas une chute de plus d’un mètre ou
limitant dans les mêmes conditions les efforts d’une chute de plus grande hauteur.
Lorsqu’il est fait usage d’un tel équipement de protection, un travailleur ne doit
jamais être seul afin de pouvoir être secouru dans un temps compatible avec la
préservation de sa santé. L’employeur doit préciser dans une notice les points
d’ancrage, les dispositifs d’amarrage prévus pour la mise en œuvre de ce type d’EPI
ainsi que les modalités de son utilisation.
S’agissant des échelles, escabeaux et marchepieds, ils ne doivent pas être utilisés comme
postes de travail, sauf en cas d’impossibilité technique de recourir à un équipement de
protection collective ou si le risque résultant de l’évaluation est faible et les travaux de courte
durée et non répétitifs.
Dossier INRS « Risques liés aux chutes de hauteur » et brochures INRS ED 75, ED
611, ED 6074 et ED 6195 : www.inrs.fr
Guide « Travaux sur cordes » publié par l’OPPBTP : http://www.preventionbtp.fr/
Documents sur le risque de chutes en hauteur, en téléchargement sur le site :
http://www.chutesdehauteur.com/
71
VII. Les risques liés aux activités
B. La manutention manuelle
Parmi les pathologies les plus fréquentes, on retrouve les troubles musculo-squelettiques (TMS)
des membres supérieurs, les lombalgies, les contusions et les coupures.
C. trav. : articles R. 4541-1 et suivants (prévention des risques liés à la manutention des
charges) ; articles D. 4153-39 et suivants (manutention des charges par les jeunes
travailleurs).
72
VII. Les risques liés aux activités
Les causes les plus fréquentes des accidents graves impliquant l’utilisation des appareils de
manutention mécanique sont :
la surcharge des appareils de levage,
des équipements de levage non appropriés, mal utilisés ou en mauvais état,
les mouvements non contrôlés des charges,
la présence de personnes sous ou sur la charge,
la proximité de personnes lors des manœuvres.
Comment prévenir les risques liés à la manutention mécanique
N.B. : Un guide pour vous aider à choisir vos équipements de protection individuelle (EPI) figure
dans les documents utiles à la fin du guide (document n°9).
73
VII. Les risques liés aux activités
Il est notamment tenu d'alerter le chef de l'entreprise extérieure concernée lorsqu'il est informé
d'un danger grave concernant un des travailleurs de cette entreprise, même s'il estime que la
cause du danger est exclusivement le fait de cette entreprise, afin que les mesures de
prévention nécessaires puissent être prises par le ou les employeurs concernés.
A. Le plan de prévention
Pour les travaux d’au moins 400 heures par an ou pour certains travaux
dangereux, listés par des arrêtés, les conditions d'intervention doivent faire
l'objet d'un document écrit, le plan de prévention, rédigé avant le début des
travaux. Ce document peut également être établi lorsqu’il existe des risques
pouvant résulter de l'interférence entre les activités, les installations et les
matériels de l’entreprise utilisatrice et de l’entreprise intervenante.
Exemples de travaux dangereux pour lesquels le plan de prévention doit être rédigé, quelle que
soit la durée des travaux:
travaux exposant à des substances et préparations explosives, comburantes,
extrêmement inflammables, facilement inflammables, très toxiques, toxiques, nocives,
cancérigènes, mutagènes, toxiques vis-à-vis de la reproduction ;
travaux effectués sur une installation classée faisant l’objet d’un plan d’opération
interne ;
travaux du bâtiment et travaux publics exposant les travailleurs à des risques de chutes ;
travaux exposant à un risque d’ensevelissement.
Pour être efficace, la prévention doit être pensée en même temps que la préparation des
travaux à effectuer par les entreprises extérieures.
L'initiative est à prendre par l'entreprise utilisatrice aux différentes étapes préalables à
l'opération :
appel d'offres et commande,
réunion et visites préalables,
établissement du plan de prévention,
information des travailleurs sur les risques et mesures prises et accueil dans l'entreprise
utilisatrice,
suivi des interventions.
Ces documents doivent être le plus précis possible en ce qui concerne l'organisation de
l'opération, les matériels et outillages à utiliser, les locaux et emplacements utilisables par les
entreprises extérieures. En effet, ces dispositions influent sur les sommes à engager pour
réaliser les travaux.
Exemples :
emplacements proposés aux entreprises extérieures pour leurs installations de chantier,
le stockage des matériels et véhicules ;
installations et équipements utilisables par les entreprises extérieures (fourniture
d'énergies, accès aux réseaux, etc.) ;
voies d'accès dans l'enceinte de l'entreprise utilisatrice.
74
VII. Les risques liés aux activités
Il s'agit d'organiser et de coordonner les différents travaux en y intégrant les aspects sécurité,
notamment :
définir les tâches à effectuer, leur déroulement dans le temps, en précisant leur
attribution (qui fait quoi), l'organisation du commandement, les coordinations à assurer
entre les services de l'entreprise utilisatrice et des entreprises extérieures ;
vérifier qu'aucun travailleur ne sera isolé en un point où il ne pourrait être secouru à bref
délai en cas d'accident ;
repérer les risques d'interférence et décider des mesures à mettre en œuvre ;
préciser les consignes propres à l'entreprise utilisatrice et s'appliquant à l'opération dont
le permis de feu, l'attestation de consignation, les règles de circulation, les procédures
d'alerte, etc. ;
préciser le cas échéant, les conditions de fourniture de matériels par l'entreprise
utilisatrice et de participation de personnes de l'entreprise utilisatrice à l'opération ;
préciser les dispositions prises concernant les locaux et emplacements pour le stockage
des matériels et le stationnement des véhicules des entreprises extérieures ;
préciser les dispositions prises concernant les installations sanitaires, vestiaires et
locaux de restauration ;
répertorier avec les médecins du travail les postes susceptibles de relever d'une
surveillance médicale particulière.
Le plan de prévention
N.B : Un exemple de plan de prévention figure dans les documents utiles à la fin du guide
(document n°10).
L'information du personnel
Il faut prévoir également l'accueil des travailleurs des entreprises extérieures le jour de leur
arrivée.
75
VII. Les risques liés aux activités
Ce suivi consiste :
à s'assurer que les mesures décidées dans le cadre du plan de prévention sont
effectivement exécutées ;
à décider de mesures nouvelles lorsque des changements interviennent dans le
déroulement des travaux (nouveaux travailleurs sur le site, travaux supplémentaires non
prévus initialement, etc.)
Arrêté du 19 mars 1993 « fixant la liste des travaux dangereux pour lesquels il est
établi par écrit un plan de prévention ».
C. trav. : article R. 4141 et suivants (Information et formation des travailleurs ; article
L4142-2 (formation renforcée à la sécurité pour les salariés temporaires) ; article R.
4511-1 et suivants (le chef de l’entreprise utilisatrice assure la coordination générale des
mesures de prévention) ; article R. 4512-2 et suivants (inspection commune préalable) ;
article R. 4512-6 et suivants (plan de prévention) ; article R. 4514-1 et suivants
(information et communication au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de
travail des renseignements et documents).
Il est obligatoire, dès qu’une entreprise de transport de marchandises fait pénétrer un véhicule
dans une entreprise d’accueil en vue d’une opération de chargement ou de déchargement
quels que soient le type de marchandises, le tonnage et la nature de l’intervention du
transporteur.
Cette définition très large, qui ne fait pas référence à une durée, conduit à prendre en compte
tous les éléments entourant le chargement et le déchargement et non les seules opérations de
manutention, y compris notamment :
la circulation du véhicule dans l’enceinte de l’entreprise d’accueil, c’est-à-dire
l’établissement mais aussi ses dépendances et chantiers situés à proximité et où il existe
des interférences d’activités ;
l’accès aux postes de chargement et de déchargement (procédure de mise à quai par
exemple) ;
les opérations et manœuvres de préparation du véhicule (bâchage, arrimage, débâchage,
etc.)
Le protocole de sécurité, document écrit entre l’entreprise d’accueil qui reçoit ou expédie de la
marchandise et l’entreprise extérieure effectuant le transport, comprend toutes les indications et
informations utiles à l’évaluation des risques de toute nature générés par l’opération et les
76
VII. Les risques liés aux activités
mesures de prévention et de sécurité qui doivent être observées à chacune des phases de sa
réalisation.
C. Le permis de feu
Le permis de feu doit être inclus dans le plan de prévention, qui sera écrit dans le cadre
d'interventions d'entreprises extérieures.
Il doit être établi pour les interventions effectuées dans les lieux de l’entreprise où par nature
des travaux par point chaud sont réalisés (en dehors des interventions du service d’entretien).
Il peut être établi pour une opération spécifique, renouvelée périodiquement : dans ce cas, il
peut avoir une validité particulière définie par l’employeur.
Le permis de feu doit faire l’objet d’un suivi avant, pendant et à la fin de l’intervention : en
effet une attention particulière doit être portée à l’évaluation des risques au démarrage de
l’opération et à la vérification après les travaux. Cette vérification est primordiale et vise à
contrôler l’absence de risques résiduels d’incendie. Pendant les travaux, un balisage de la
zone concernée et une protection des matériaux à proximité susceptibles de s’enflammer
est nécessaire. Du matériel de lutte contre les incendies doit obligatoirement être mis à
disposition de l’opérateur (extincteurs adaptés aux risques).
N.B. : Un exemple de permis de feu figure dans les documents utiles à la fin du guide
(document n°11).
77
VII. Les risques liés aux activités
C. trav.: article R. 4511-1 et suivants (travaux réalisés dans un établissement par une
entreprise extérieure).
Les nanoparticules sont des éléments ayant une taille nanométrique, entre 1 et 100
nanomètres (l’échelle est de l'ordre des molécules). Utilisées dans tous les domaines
depuis les années 90, les nanoparticules sont de plus en plus présentes dans notre
quotidien (cosmétiques, peinture, électronique, informatique...). Les nanoparticules
peuvent représenter un risque pour la santé humaine à cause de leur petite taille et
elles peuvent également avoir un impact négatif sur l’environnement. En effet, à cause
de leur taille, elles ne sont pas filtrées dans l’eau ou dans l’air et se répandent
directement dans la nature. La législation en matière de nanoparticules n’est pas
encore très précise. En France, depuis la loi Grenelle 2 de 2013, les fabricants, ainsi
que les importateurs et les distributeurs doivent déclarer tous les ans, les quantités et
les usages des nanoparticules qu’ils manipulent auprès de l’ANSES (Agence Nationale
de Sécurité Sanitaire).
78
VII. Les risques liés aux activités
Les champs électromagnétiques sont des ondes provenant de tout appareil électrique
en fonctionnement ou émises par des antennes relais (téléphonie mobile) et des
émetteurs de réseaux sans fil (Wi-Fi). Les champs électromagnétiques font actuellement
débat dans de nombreux pays. En effet, il n'existe pas de certitude scientifique quant à
leurs effets non-thermiques sur la santé. Cependant, la réglementation européenne a
établi un système de limitation des niveaux d'exposition des travailleurs aux champs
électromagnétiques. Le principe de l’évaluation des risques est de comparer
l’exposition des salariés aux Valeurs déclenchant l’Action (VA) définies par cette
réglementation. Si l’une d’elles est dépassée, il faut mettre en place des mesures de
prévention (réduction à la source, protection collective, réduction de l’exposition par
éloignement, protection individuelle). L’information, la formation et la surveillance
médicale du personnel viennent compléter ces mesures.
Afin d'appréhender au mieux les risques émergents il faut garder en tête le principe suivant :
l'absence de classification ne vaut pas absence de danger. Instaurer une veille juridique
permet par ailleurs de rester informé des évolutions du droit et des méthodes de prévention.
Enfin, la gestion de ces risques passe avant tout par une EvRP régulièrement mise à jour,
exhaustive et réalisée avec la participation de l'ensemble des acteurs de l'entreprise
(travailleurs, médecin du travail, CHSCT).
C. trav. : article R4542-1 et suivants, norme ISO 9241 (actions de prévention relatives
au travail sur écran).
Recommandation n°519/1999/CE du 12 juillet 1999 « relative à la limitation de
l’exposition du public aux ondes électromagnétiques (de 0 à 300 GHz) ».
Décret n°2002-775 du 3 mai 2002 « relatif aux valeurs limites d'exposition du public
aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de
télécommunication ou par les installations radioélectriques ».
Avis et rapport de l’ANSES d’octobre 2013 pour limiter les expositions aux
radiofréquences
Directive 2013/35/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 juillet « concernant
les prescriptions minimales de sécurité et de santé relatives à l’exposition des travailleurs
aux risques dus aux agents physiques (champs électromagnétiques) ».
Dossiers INRS « travail sur écran » ; « les fibres autres que l’amiante » ; «
Nanomatériaux, nanoparticules » ; «perturbateurs endocriniens » ; « champs
électromagnétiques » : www.inrs.fr.
Pour plus d'informations sur les risques émergents, voir également le site de
l’ANSES : www.anses.fr
79
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
N.B. : Un tableau indiquant la durée de conservation des registres obligatoires et des documents
relatifs à la santé et à la sécurité au travail figure dans les documents utiles à la fin du
guide (document n°3).
En cas de danger grave et imminent pour l’intégrité physique des travailleurs, ou pour les
dispositions pour lesquelles cette procédure de mise en demeure préalable n’est pas
prévue, le PV intervient sans mise en demeure préalable.
Les agents de contrôle de l’inspection du travail peuvent demander le retrait des salariés
exposés à un danger grave et imminent. De même, ils peuvent également, après mise en
demeure, imposer l’arrêt temporaire de l'activité d'une entreprise qui enfreint la
réglementation sur l'exposition aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques
pour la reproduction.
80
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
Les ingénieurs-conseils et les contrôleurs de sécurité des CARSAT peuvent effectuer des
enquêtes d’accidents du travail, de maladies professionnelles ou à caractère professionnel, et
sur tout fait qui aurait pu avoir de graves conséquences sur la sécurité, la santé et les conditions
de travail dans tous les établissements assujettis au régime général de sécurité sociale et situés
dans leur circonscription territoriale.
Les ingénieurs-conseils et les contrôleurs de sécurité des CARSAT ont la possibilité de prescrire
des mesures de prévention qu’ils jugent justifiées par voie de recommandations ou d’injonctions
(qui n’ont pas la valeur juridique des mises en demeure des inspecteurs du travail). Après
enquête sur place, l’injonction adressée à l’employeur par lettre recommandée avec accusé de
réception indique les mesures de prévention à prendre ainsi que les possibilités techniques de
leur réalisation. L’injonction fixe un délai d’exécution des mesures de prévention en indiquant
qu’à son expiration l’employeur est passible d’une cotisation supplémentaire.
L’accident du travail doit répondre à deux conditions pour être défini comme tel :
Le salarié doit avoir été victime d’un fait accidentel dans le cadre de son activité
professionnelle. Cela implique que le salarié soit placé sous l'autorité de l'employeur
lorsque le fait accidentel se produit ;
Le fait accidentel doit avoir entraîné l’apparition soudaine d’une lésion (ce qui le
distingue de l’apparition d’une maladie professionnelle).
La victime doit informer ou faire informer son employeur de l'accident du travail ou de trajet, dans
les 24 heures suivant l’accident. Pour tout accident dont il a eu connaissance, l’employeur ou
l’un de ses préposés doit remplir obligatoirement, sous peine de sanction, la déclaration
d’accident du travail et l’envoyer dans un délai de 48 heures à la caisse primaire d'assurance
maladie (CPAM) dont relève la victime. L’employeur est également tenu d’informer le CHSCT de
l’accident de travail.
81
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
Le travailleur reçoit des indemnités journalières qui lui sont versées à partir du 1er jour qui suit
l'arrêt de travail, et pendant toute la période d'incapacité de travail. La journée de l'accident
reste à la charge de l'employeur. Les travailleurs gardant des séquelles d'un accident du
travail ont droit à une rente d'incapacité permanente pour une incapacité permanente égale
ou supérieure à 10%, ou une indemnité en capital pour une incapacité permanente inférieure
à 10%.
Identifier et analyser les éléments qui ont concouru à la réalisation d’un accident du travail
s’inscrit dans une démarche de prévention des risques professionnels. La méthode de «
l’arbre des causes » permet ainsi de comprendre le scénario de l’accident. Pour cela,
l’employeur doit constituer un dossier établissant le recueil des faits et comprenant :
Qui contacter :
CPAM ; Service prévention de la CARSAT ; Inspection du travail
82
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au
Ce sont les tableaux des maladies professionnelles du Code de la sécurité sociale qui recensent
les affections reconnues comme telles. Mais, sous certaines conditions, des maladies n’y
figurant pas peuvent également être prises en charge.
Conditions de
Maladies Preuves à apporter
reconnaissance
Présomption d'imputabilité
Toutes les conditions du
(aucune preuve à apporter
tableau sont satisfaites.
par l'assuré).
Maladies désignées dans un Une ou plusieurs conditions
tableau de maladie requises ne sont pas Expertise médicale confiée
professionnelle satisfaites mais la maladie au Comité régional de
est directement causée par reconnaissance des
le travail habituel de la maladies professionnelles.
victime.
La maladie doit être
essentiellement et Expertise individuelle
Maladies non désignées
directement causée par le confiée au Comité régional
dans un tableau de maladie
travail habituel de la victime de reconnaissance des
professionnelle
dont le taux d'incapacité doit maladies professionnelles.
être d'au moins 25 %.
Si une maladie professionnelle est reconnue, plusieurs démarches doivent être mises en œuvre
par le salarié. La victime ou ses ayants droits doivent effectuer les démarches de déclaration
auprès de la CPAM dans les 15 jours suivants la date de la cessation du travail ou de la
constatation de la maladie. Le formulaire de déclaration de maladie professionnelle doit être
accompagné d’un certificat médical initial établi par le médecin de la victime et d’une attestation
de salaire remplie par son employeur.
Dans le cadre de son obligation de résultat, l’employeur est tenu d’établir, au sein de son
entreprise, les principes généraux de prévention, et notamment de limiter ou supprimer les
expositions des travailleurs aux risques biologiques, physiques et chimiques à l’origine des
maladies professionnelles. Les employeurs sont également tenus d’informer et de former les
travailleurs sur les dangers et les moyens de prévention relatifs aux risques professionnels.
De plus, « tout employeur qui utilise des procédés de travail susceptibles de provoquer les
maladies professionnelles visées à l’article L. 461-2 est tenu (...) d’en faire la déclaration à la
CPAM et à l’inspecteur du travail ou au fonctionnaire qui en exerce les attributions en vertu
d’une législation spéciale » (article L. 461-4 du Code de la sécurité sociale). L’employeur doit
notamment pouvoir prouver à tout moment à l’inspecteur du travail que ses travailleurs ont bien
été soumis aux visites médicales prévues par la réglementation.
83
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
Qui contacter :
CPAM ; Inspection du travail
La responsabilité pénale repose le plus souvent sur l’employeur. En effet, celui-ci dispose de
l'autorité et du pouvoir de décision dans l'entreprise et il est donc le mieux placé pour veiller au
respect des règles de santé et de sécurité au travail.
En pratique, il ne peut pourtant être présent partout. Pour pallier cette difficulté, la jurisprudence
l’autorise à transférer ses pouvoirs – et ainsi ses responsabilités – à un subordonné (chef
d’établissement, chef de chantier...) doté d’une délégation de pouvoir.
Aucun texte ne prévoit, ni n’organise la délégation de pouvoir qui est une construction issue
de la jurisprudence de la Cour de cassation.
Le juge apprécie, pour chaque cas, la réalité matérielle de la délégation invoquée en fonction,
notamment, de la compétence, de l’autorité et des moyens dont dispose le délégataire. Si
aucun formalisme particulier n’est exigé pour établir une délégation, l’écrit est conseillé.
84
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
S’agissant des personnes morales, elles peuvent être condamnées à une peine d’amende
lorsqu’ont été constatées des infractions au code pénal (depuis 2004, la personne morale
peut être poursuivie pour toutes les infractions, y compris celles inscrites au code du travail), ce
dernier permettant de poursuivre simultanément le ou les auteur(s) des infractions, qu’il
s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales. Cela signifie que la
responsabilité pénale de l’entreprise pourra se cumuler avec celle de son dirigeant.
Ainsi, n’est pas considérée comme la cause exclusive de l’accident l’état d’ébriété d’un
couvreur qui a fait une chute mortelle, son employeur n’ayant pas mis en place un filet de
protection (Cour de cassation, chambre criminelle, 30 septembre 2003, n°03-81.554).
Sa responsabilité pénale est notamment recherchée lorsque sont constatées des infractions
d’atteintes involontaires à la vie et à l’intégrité physique, qualifiées de délits. On peut citer
l’homicide involontaire ou encore les blessures involontaires quand l’incapacité totale de
travail qui en résulte est supérieure à trois mois.
A titre d’illustration, l’employeur peut être tenu pour responsable lorsque l’accident du travail
ou la maladie professionnelle trouve son origine :
dans un défaut de formation du travailleur (Cour de cassation, chambre criminelle, 1er
février 2005, n°04-82.788),
un défaut de surveillance dans l’application des règles strictes de sécurité (Cour de
cassation, chambre criminelle, 12 nov. 2003, no 02-87.877).
85
VIII. Les contrôles et responsabilités de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail
a en effet introduit le délit de mise en danger d’autrui dont l’objectif est de prévenir les
accidents du travail, en réprimant les manquements graves aux règles de sécurité.
Cette infraction est une violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de
sécurité ou de prudence, imposée par la loi ou le règlement, qui expose directement autrui à un
risque de mort ou de blessures pouvant entraîner une mutilation ou une infirmité permanente.
L’infraction est constituée lorsque son auteur a pleinement conscience du risque et lorsque
plusieurs conditions sont réunies :
le risque visé est immédiat (risque d’accident du travail ou de maladies
professionnelles),
l’obligation violée est une obligation particulière de sécurité ou de prudence (elle est
précise et écrite),
il existe un lien de causalité direct entre le risque et la violation de l’obligation (c’est la
violation qui est la cause direct et immédiate du risque).
Les peines encourues sont présentées dans le tableau suivant : leur sévérité dépend de la
gravité des conséquences de l’accident de travail et du fait qu’il résulte d’une imprudence
ou d’une violation manifestement délibérée.
Sanctions
Infractions Violation manifestement
Simple imprudence
délibérée
Atteinte à l'intégrité sans Amende (contraventions Amende (contravention de
incapacité de travail. de 2e classe) 5e classe)
Incapacité de travail
Amende (contravention de 1 an d'emprisonnement,
inférieure ou égale à 3
5e classe) 15 000 €
mois.
Incapacité de travail 2 ans d'emprisonnement, 3 ans d'emprisonnement,
supérieure à 3 mois. 30 000 € 45 000 €
3 ans d'emprisonnement, 5 ans d'emprisonnement,
Homicide involontaire.
45 000 € 75 000 €
C. pénal : article 221-6 (homicide involontaire) ; article 221-7 (homicide); article 222-19
(coups et blessures involontaires ayant causé une incapacité de travail supérieure à 3
mois); articles 222-20 et R. 625-2 (coups et blessures involontaires ayant causé une
incapacité de travail d’au maximum 3 mois) ; article 222-21 (blessures), articles 223-2
(mise en danger) et R. 625-5 (atteintes corporelles sans incapacité) ; articles R. 622-1 et
R. 625-3 (coups et blessures involontaires sans incapacité de travail).
« Les peines d’amendes encourues par les personnes morales sont égales au quintuple
de celles fixées pour les personnes physiques » (article 131-38 du Code pénal).
86
A. Indemnisation en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle
Le recours au droit civil a pour objet l’indemnisation de la victime : ainsi, une personne
physique ou morale voit sa responsabilité civile engagée dès lors qu’elle a causé un dommage
à autrui par sa faute ou par la faute des personnes dont elle répond. En effet, l’employeur est
civilement responsable des fautes commises par ses travailleurs, dans les fonctions auxquelles il
les a employés. Contrairement à la responsabilité pénale, il est possible de contracter une
assurance pour couvrir sa responsabilité civile.
Les victimes du travail doivent prouver une faute d’une exceptionnelle gravité de leur
employeur découlant d’un manquement à une règle de sécurité ou de prudence, commise
en connaissance du danger couru par la victime, en l’absence de tout fait justificatif : la faute
inexcusable. Depuis la loi n° 87-39 du 27 janvier 1987, l'employeur peut s'assurer contre les
conséquences financières de sa propre faute inexcusable ou de la faute de ceux qu'il s'est
substitués dans la direction de l'entreprise ou de l'établissement
La jurisprudence dite « amiante » a introduit la notion de faute inexcusable qui se qualifie ainsi : «
en vertu du contrat de travail, l'employeur est tenu envers le salarié d'une obligation de
sécurité de résultat. Le manquement à cette obligation prend le caractère d'une faute
inexcusable dès lors que l'employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger
auquel était exposé le salarié et qu'il n'a pas pris les mesures de prévention ou de
protection nécessaires pour l'en préserver ». Cette définition est applicable aux accidents du
travail et aux maladies professionnelles. La faute inexcusable répond à six critères cumulatifs :
- la gravité exceptionnelle de la faute,
- la conscience du danger,
- le caractère volontaire de l'acte ou de l'omission,
- l'absence d'intention de provoquer le dommage,
- l'absence de toute cause justificative.
Par ailleurs, le délai de prescription s'établit à deux ans à compter de la reconnaissance du
caractère professionnel de l’accident du travail.
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IX. Les services de santé au travail
Afin d’assurer le suivi médical des salariés, le Code du travail impose à l’employeur
d’organiser ou d’adhérer à un service de santé au travail. Ces derniers sont organisés soit
sous la forme d'un service autonome, soit sous la forme d'un service de santé au travail
interentreprises (SSTI). Lorsque l’effectif de salariés suivis de l’entreprise ou de l’établissement
est inférieur à 500 salariés, l’employeur doit adhérer à un SSTI.
Les services de santé au travail ont pour mission exclusive d'éviter toute altération de la santé
des travailleurs du fait de leur travail. Ainsi, ils doivent notamment :
- Conduire les actions de santé au travail afin de préserver la santé physique et mentale des
travailleurs, notamment en fonction de la pénibilité au travail ;
- Conseiller les employeurs, les travailleurs et leurs représentants sur les mesures à mettre en
place afin d’éviter ou de diminuer les risques professionnels, d’améliorer les conditions au
travail, prévenir et réduire la pénibilité au travail ;
Dans les SSTI, les missions relatives à la prévention des risques professionnels et à
l’amélioration des conditions de travail, sont assurées par une équipe pluridisciplinaire de
santé au travail comprenant des médecins du travail, des Intervenants en Prévention des
Risques Professionnels (IPRP), et des infirmiers. Les médecins du travail animent et
coordonnent l'équipe pluridisciplinaire.
Depuis le 1er juillet 2012, l’employeur, quelle que soit la taille et le secteur de son
entreprise, doit désigner un référent en santé et sécurité au travail (SST), déjà
compétent ou formé spécifiquement : il peut faire partie des effectifs de l’établissement
ou appartenir à une structure externe d’un service de santé du travail inter -
entreprises, ou à des organismes professionnels de prévention.
88
IX. Les services de santé au travail
La loi du 8 août 2016 prévoit que le suivi médical des salariés a une périodicité qui prend en
compte les conditions de travail, l’état de santé et l’âge du travailleur, ainsi que les risques
professionnels auxquels il est exposé. L’espacement des visites périodiques est prévu par
décret.
Elle est obligatoire et doit avoir lieu à la reprise ou dans les 8 jours qui suivent :
après une absence pour cause de maladie professionnelle,
après une absence d’au moins 30 jours pour cause d’accident du
travail, après un congé de maternité,
D’autres visites médicales sont possibles
Il est associé :
A l’étude des nouvelles techniques de production
; A l’information et la formation à la sécurité ;
A la formation des sauveteurs secouristes du travail ;
A l’organisation des secours.
Il peut assister, avec avis consultatif, au Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de
Travail (CHSCT) lorsqu’il existe.
89
X. La pénibilité au travail
L’employeur est tenu de fournir au médecin du travail toutes les informations concernant les
nouvelles techniques de production, les modifications apportées, les fiches de données de
sécurité des produits chimiques.
- C. trav. : article L. 4622-1 (obligation pour les employeurs d’organiser les services de
santé au travail) ; article R. 4624-10 (visite médicale d’embauche) ; article R 4624-16
(visite médicale périodique) ; article R 4624-19 (surveillance médicale renforcée).
- Arrêté du 11 juillet 1977 « fixant la liste des travaux nécessitant une surveillance
médicale spéciale ».
-Circulaire DGT n°13 du 9 novembre 2012 « relative à la mise en œuvre de la réforme de
la médecine du travail et des services de santé au travail ».
X. La pénibilité au travail
1/ Les éléments constitutifs de la pénibilité
Toute entreprise doit prévenir la pénibilité au travail, quelles que soient sa taille et ses activités.
La pénibilité se caractérise par une exposition du travailleur à un ou plusieurs facteurs de
risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles
sur sa santé.
Pour être prise en compte, la pénibilité doit avoir une intensité et une durée minimales. Ces
valeurs minimales sont évaluées en fonction des moyens de protection collective ou individuelle
mis en œuvre par l'employeur. Le Code du travail distingue dix facteurs de pénibilité :
Agents chimiques Les seuils sont fixés pour chaque agent chimique par une grille
dangereux d'évaluation prenant en compte les caractéristiques du produit, les
mesures de protection individuelles ou collectives mises en place, et la
durée d'exposition.
90
X. La pénibilité au travail
Vibrations - Vibrations de 2,5 m/s2 transmises aux mains ou aux 450 heures/ an
mécaniques bras ;
- Vibrations de 0,5 m/s2 transmises à l'ensemble du
corps.
91
X. La pénibilité au travail
2/ La prévention de la pénibilité
A. Obligation de prévention de la pénibilité au travail
- les données collectives utiles à l’évaluation des expositions aux facteurs de pénibilité. Elles
doivent faciliter la déclaration, le cas échéant, à partir de l’identification de postes, de
métiers ou de situations de travail ;
- la proportion de salariés exposés aux facteurs de risques professionnels.
Certaines entreprises ont l’obligation de conclure un accord collectif ou, à défaut, d’élaborer
un plan d’action en faveur de la prévention de la pénibilité. Ce dispositif doit permettre aux
salariés exposés à des risques liés à la pénibilité au travail, de bénéficier d’actions de
suppression ou de réduction de ces risques. L’accord ou le plan d’action d’entreprise est
élaboré pour une durée maximale de 3 ans, et doit être renouvelé à son terme.
Les entreprises concernées par ce dispositif sont celles qui réunissent ces trois critères :
Lorsqu'un salarié est exposé à des facteurs de pénibilité au-delà de certains seuils, l'employeur
doit établir une déclaration. Ainsi, il doit déclarer les situations de pénibilité aux caisses de
retraite, de manière dématérialisée, dans la déclaration annuelle des données sociales, puis à
partir de 2017 dans la déclaration sociale nominative (DSN). Cela permet au salarié de
bénéficier d'un compte personnel de prévention de la pénibilité sur lequel il peut accumuler des
points (le nombre de point dépend des facteurs de risques et de l'âge du salarié).
Le compte pénibilité permet au salarié d'accumuler des points pour une ou plusieurs des 3
utilisations suivantes :
Partir en formation pour accéder à des postes moins ou non exposés à la pénibilité ;
Bénéficier d'un temps partiel sans perte de salaire ;
Partir plus tôt à la retraite en validant des trimestres de majoration de durée d'assurance
vieillesse.
92
X. La pénibilité au travail
Loi 2014-40 du 20 janvier 2014 (nouvelle réforme des retraites entrée en vigueur en
janvier 2015)
Circulaire DGT n° 08 du 28 octobre 2011 (accords ou plans d’action en faveur de la
pénibilité)
93
XI. Les aides financières accordées aux PME pour l’amélioration de la prévention et des conditions de
travail
1/ Le contrat de prévention
Ce contrat est prévu pour les PME/PMI de moins de 200 travailleurs salariés. Les conventions
d'objectifs, signées pour une branche d'activité par une organisation professionnelle et la Caisse
Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS), servent de cadre aux aides
financières que peuvent accorder les CARSAT aux PME/PMI pour la mise en place de mesures
de prévention, permettant de réduire les risques d'accidents du travail et les maladies
professionnelles.
Le contrat de prévention signé par l’entreprise avec la CARSAT précisera les actions à réaliser,
les objectifs à atteindre, le montant de l'aide accordée. Chaque année, la situation d’avancement
sera faite avec la CARSAT. Cette aide financière est une avance permettant à l'entreprise de
réaliser le plan d'action sécurité préalablement défini avec le service de prévention de la
CARSAT et restera acquise à l'entreprise si les objectifs prévus sont atteints. Sa durée peut être
un plan sur 3 ans.
L’entreprise s’engage à :
Supprimer ou réduire certains des risques détectés,
Améliorer les conditions de travail,
Consacrer les moyens convenus,
Obtenir les résultats attendus, dans les délais fixés.
Un dispositif similaire est prévu pour les entreprises relevant du régime agricole. Des
conventions d'objectifs contractualisées par filière professionnelle ont en effet été mises en
place. Ces conventions incitent les entreprises de moins de 250 travailleurs à signer avec la
MSA des contrats de prévention pour bénéficier d'un accompagnement méthodologique et
financier.
Le FACT a pour objet d’inciter et d’aider les entreprises et les branches professionnelles, au
moyen de subventions, et dans le cadre de démarches participatives, à concevoir et à mettre en
œuvre des projets qui ont pour objectifs notamment :
d'améliorer la prévention des risques professionnels ;
de prendre en compte, dans le cadre d'une gestion des âges améliorée, la pénibilité des
métiers et l'exercice de ces métiers tout au long de la vie, dans le cadre de parcours
professionnels adaptés.
Ces projets prennent en compte, outre les aspects économiques et techniques, les facteurs
organisationnels et humains des situations de travail. Ils n'ont pas pour objet de conduire à une
mise aux normes réglementaires mais de s'inscrire dans une logique d'amélioration des
dispositifs existants, notamment dans le cadre de démarches innovantes.
C. Champs d'action
Les subventions peuvent porter, selon la nature du projet, sur les différents volets du projet,
notamment sur la conduite du projet, sur l'appui méthodologique, les études, leur suivi ainsi que
sur l'élaboration d'outils et de méthodes contribuant à l'amélioration des conditions de travail au
sein de l'entreprise ou de la branche professionnelle ou interprofessionnelle concernée.
S'agissant des projets déposés par les organismes professionnels de branches, l'aide financière
peut également porter sur les actions liées à la capitalisation et au transfert d'expériences ainsi
que sur la diffusion d'outils et de méthodes auprès du secteur d'activité concerné.
D. Forme
L'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) est chargée de la mise
en œuvre et de l’attribution du fonds, cependant les projets locaux seront accompagnés en
amont par les associations régionales pour l'amélioration des conditions de travail (ARACT).
La décision attributive de subvention prend la forme d'une convention cosignée par les
différentes parties prenantes (ANACT et entreprise(s), ANACT et organismes professionnels).
95
XI. Les aides financières accordées aux PME pour l’amélioration de la prévention et des conditions de
travail
D’autres aides financières comme les AFS (les Aides Financières Simplifiées) peuvent être
accordées par les CARSAT aux entreprises relevant du régime général de la sécurité sociale et
souhaitant investir dans la prévention des risques professionnels. Ces aides s’adressent aux
entreprises de moins de 50 salariés.
Plusieurs AFS ont été mises en place au niveau national, dans différents secteurs d'activité:
« Prévention des TMS » est une aide destinée à financer les mesures de prévention des
risques TMS (Troubles Musculo-Squelettiques). Cette aide concerne les entreprises de moins
de 50 salariés de tous secteurs d'activités, à l’exception de ceux pour lesquels une AFS
spécifique de prévention des TMS existe. Cette AFS peut financer, selon les régions, des
équipements permettant de réduire les TMS liés à l'attitude au poste de travail, ou encore des
prestations de conseil en ergonomie dans une démarche de prévention des TMS.
« PRECISEO » est une aide destinée aux salons de coiffure. Cette aide finance l'acquisition
d'équipements permettant de lutter contre le risque TMS.
« Echafaudage + » est une AFS destinée au secteur du BTP. Cette aide finance l'acquisition
d'échafaudage MDS pour prévenir le risque de chute de hauteur.
« AirBonus » est une aide visant les centres de contrôle technique automobile, pour leur
permettre de réduire l'exposition de leurs salariés aux gaz et fumées d’échappement.
«TMS Pros Diagnostic » et « TMS Pros Action » sont des aides destinées à la prévention du
risque TMS. La première soutient la mise en place d'une démarche de prévention, et la seconde
finance l'acquisition d'équipements permettant de diminuer les contraintes techniques.
« Stop essuyage » est une aide financière destinée à réduire le nombre de coupures et de
troubles musculo-squelettiques (TMS) liés à l’essuyage manuel des verres dans le secteur des
CHR (cafés, hôtels et restaurants).
96
XII. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE)
La RSE est une démarche volontaire qui se traduit par un comportement éthique et
transparent et se concrétise par l’adoption de « bonnes pratiques » au sein de
l’entreprise. Ces actions doivent :
Prendre en compte les attentes des parties prenantes : la RSE suppose que les
entreprises déterminent leur stratégie en tenant compte de leurs parties prenantes. Cela va des
salariés aux investisseurs, en passant par ses fournisseurs et ses clients, sans oublier les ONG
et les communautés locales;
Respecter les lois en vigueur : cela implique d’aller au-delà de leurs obligations légales
pour adopter des politiques de diversité et respecter les droits humains ;
Afin de mettre en œuvre cette démarche, il est nécessaire de s’interroger sur les impacts les
plus importants de ses activités sur son environnement naturel et social. La mise en place de la
démarche RSE au sein de l’entreprise s’établit en 3 temps :
Il est essentiel de se concentrer sur quelques sujets qui semblent porteurs de sens pour
l’ensemble de vos salariés, dans leur vie de tous les jours, et qui illustrent la manière dont
chacun peut prendre part à la Responsabilité Sociale et Environnementale de l’entreprise.
Exemple: le tri des déchets, les éco-gestes, la mobilité douce, l’attention portée aux
publics en difficulté d’insertion, comme les personnes en situation de handicap, e tc.
Vous pouvez ensuite élargir progressivement votre programme en vous interrogeant
sur les impacts les plus importants de vos activités sur votre environnement naturel et
social.
97
A. Le Global compact
Le Global compact constitue en quelque sorte les 10 commandements de la RSE que doivent
respecter les entreprises. Le Global Compact propose aux entreprises membres d'adhérer à 10
grands principes dans les domaines des droits de la personne, du travail, de l'environnement et
de la corruption.
Réaliser un pré-diagnostic RSE : « Cap RSE » mis en place par la CCI Savoie :
http://www.savoie.cci.fr/294-le-pre-diagnostic-cap-rse.html
La Norme ISO 26000 est relative à la responsabilité sociétale des organisations. Elle présente
des lignes directrices pour tout type d'organisation cherchant à assumer la responsabilité des
impacts de ses décisions. Elle peut donner lieu à une labellisation : le label LUCIE est le seul
label en France à se baser sur la norme ISO 26000. Sur la base d'une évaluation préalable par
un des organismes précédemment cités, l'entreprise prend des engagements de progrès en
matière de RSE.
- la gouvernance de l'organisation,
- les droits de l'Homme,
- les relations et conditions de travail,
- l'environnement,
- la loyauté des pratiques,
- les questions relatives aux consommateurs,
- les communautés et le développement local.
98
XIII. Les documents utiles
Il est donc important de définir précisément le cadre de notre action, afin qu’elle puisse être
diffusée à l’ensemble de nos travailleurs et être applicable à l’ensemble de nos activités.
Les objectifs sont clairs : zéro accident du travail, zéro maladie professionnelle.
Il est donc indispensable que chacun agisse en cohérence avec ces principes et demeure un
acteur responsable et impliqué.
1Avertissement : les documents qui suivent ont été élaborés à titre d’illustrations, pour aider l’employeur dans sa
démarche de prévention. Il est cependant indispensable de les adapter en tenant compte de la spécificité de l’activité
concernée, des textes relatifs à la profession et du dialogue social propre à l’entreprise.
99
XIII. Les documents utiles
Organismes utiles
Document unique
100
XIII. Les documents utiles
N° Actions à Personne J F M A M J J A S O N D
mener chargée de
l’action
1 Ex : Refaire X
la peinture
de l’allée
de
circulation
2 Ex : Former X
un
secouriste
Main courante
101
XIII. Les documents utiles
Devant l’éventualité pour l’employeur d’avoir à les produire devant les tribunaux (litige avec un
salarié victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, litige avec l’inspection
du travail, suite à la non-présentation d’un registre...), nous vous indiquons la durée légale de
conservation, lorsqu’elle existe, ainsi que la durée conseillée de conservation, dans l’intérêt de
l’entreprise.
102
XIII. Les documents utiles
103
XIII. Les documents utiles
104
XIII. Les documents utiles
ACCI D EN T
PRECISER....
I NCENDIE
CO NSEI LS
105
XIII. Les documents utiles
EN CAS D’INCENDIE
Ne paniquez pas,
Cessez toute activité,
Fermez les portes et fenêtres (pas à clé),
N’utilisez pas l’ascenseur,
Dirigez-vous vers l’issue de secours la plus proche
Rejoignez directement le point de rassemblement,
Ne revenez jamais en arrière,
EN CAS D’ACCIDENT
106
XIII. Les documents utiles
107
XIII. Les documents utiles
3 6 12 18 2 3 5 10
mois mois mois mois ans ans ans ans
Aération et assainissement :
Appareils de levage :
Chariots de manutention à X
conducteur porté
Ascenseurs et monte-charge - X
dont chaînes, crochets et câbles X
tous : visite X
fixe : vérification X
tous : vérification X
mobile : réépreuve X
fixe : réépreuve X
108
XIII. Les documents utiles
3 6 12 18 2 3 5 10
mois mois mois mois ans ans ans ans
Eclairage de sécurité :
vérification de l’alimentation et X
du maintien en conformité
Equipements de protection X
individuelle (harnais de sécurité,
appareils de protection respiratoire,
gilets de sauvetage...)
Incendie :
vérification de la présence et X
du bon état des extincteurs
Installations électriques X
Installations consommant de X
l’énergie thermique composée
d’une ou plusieurs chaudières et
dont la somme des puissances
nominales est ≥ 1 MW
Machines :
Centrifugeuses X
Moyens et dispositifs de X
signalisation de sécurité
109
XIII. Les documents utiles
110
XIII. Les documents utiles
4.7. Tout agissement du travailleur considéré comme fautif fera l’objet d’une des mesures suivantes,
selon la gravité de la situation :
avertissement ;
blâme ;
mise à pied disciplinaire de ....... jours minimum ;
rétrogradation ;
l ic enc i em ent
Lorsque l'employeur envisage de prendre une sanction, il doit convoquer le travailleur en lui indiquant
l'objet de la convocation, sauf si la sanction envisagée est un avertissement ou une sanction de même
nature qui n'a pas d'incidence, immédiate ou non, sur la présence dans l'entreprise, la fonction, la carrière
ou la rémunération du salarié. Au cours de l'entretien, le travailleur peut se faire assister par une
personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise ; l'employeur indique le motif de la
sanction envisagée et recueille les explications d salarié. La sanction ne peut intervenir moins d'un jour
franc ni plus d'un mois après le jour fixé pour l'entretien.
Elle doit être motivée et notifiée à l'intéressé.
Lorsque l'agissement du travailleur a rendu indispensable une mesure conservatoire de mise à pied à
effet immédiat, aucune sanction définitive, relative à cet agissement, ne peut être prise sans que la
procédure prévue à l'alinéa précédent ait été observée.
4.8. Les amendes ou autres sanctions pécuniaires sont interdites.
Article 5. Droits de la défense
Aucune sanction ne peut être infligée au salarié sans que celui-ci soit informé préalablement et par écrit
des griefs retenus contre lui.
Article 6 : Harcèlement moral et sexuel
6.1. Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour
effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité,
d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.
6.2. Aucun salarié, aucun candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en
entreprise ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou
indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de
qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat
pour avoir subi ou refusé de subir les agissements de harcèlement de toute personne dont le but est
d'obtenir des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d'un tiers.
6.3. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour
avoir témoigné des agissements définis à l'alinéa précédent ou pour les avoir relatés.
Toute disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit.
6.4. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe
ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de
qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat
pour avoir subi, ou refusé de subir, les agissements définis à l'alinéa précédent ou pour avoir témoigné
de tels agissements ou les avoir relatés. Toute rupture du contrat de travail qui en résulterait, toute
disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit.
Article 7 : Entrée en vigueur
Le règlement intérieur entre en vigueur dans l’entreprise le ...................................................
(précisez jour/ mois/ année) qu'après avoir été soumis à l'avis du comité d'entreprise ou, à défaut, à l'avis
des délégués du personnel ainsi que, pour les matières relevant de sa compétence, à l'avis du comité
d'hygiène et de sécurité.
Le règlement intérieur est communiqué à l’inspection du travail en deux exemplaires avec l’avis de
représentants du personnel le ......................................................... (précisez jour/ mois/ année).
Il est également affiché dans l’entreprise à .......................... (précisez le lieu de l’affichage).
Un exemplaire a été déposé au secrétariat du conseil de prud’hommes de la localité où se situe
l’entreprise le ................................................................................ (précisez jour/ mois/ année).
Source : Ce document est notamment issu du modèle de règlement intérieur élaboré par la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Paris – Val-de-Marne à destination des chefs d’entreprise.
111
XIII. Les documents utiles
L’employeur réalise un cahier des charges précisant les caractéristiques que doivent
présenter les EPI à acquérir.
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XIII. Les documents utiles
Protecteurs des voies respiratoires Les appareils filtrants (masque équipé d’un filtre
à ventilation libre ou assistée)
Les appareils isolants (masque avec apport d’air
depuis une source non contaminée)
Protecteurs des mains et des bras Gants (contre les perforations, coupures,
vibrations, brûlures, gelures...)
Moufles, doigtiers, mitaines, maniques
Manchettes
Poignets de force
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XIII. Les documents utiles
ENTREPRISE UTILISATRICE
R a i s o n s o c i a l e :
Adresse : .....................................................................................................................................
Tél. : ................................................. Fax : ................................................................................
Nom du coordonnateur : .........................................................................................................................
ENTREPRISE EXTERIEURE
(si plusieurs EE participent à l’opération, cette partie est à reproduire)
Raison sociale : ......................................................................................................................................
Adresse : .....................................................................................................................................
Tél. : ..................................................... Fax : ....................................................................................
Nom et qualification du responsable sur le site : .........................................................................................
Effectif sur le site : ...........................................................................................................................
Noms et références des sous-traitants qui interviennent sur le site : .........................................................
Entreprise utilisatrice
Date : Nom et signature :
Entreprise extérieure
Date : Nom et signature :
114
XIII. Les documents utiles
u TRAVAIL À EXÉCUTER
u CONDITIONS D’EXÉCUTION
Préciser : - le lieu
- la nature du sinistre ou de l'accident
115
XIV. Glossaire
XIV. Glossaire
Accident du travail : accident survenu, quelle qu'en soit la cause, par le fait ou à l'occasion du
travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit,
pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d'entreprise (art. L. 411-1 CSS).
Entreprise extérieure ou intervenante : entreprise qui fait intervenir son personnel dans une
autre entreprise pour exécuter ou pour participer à l’exécution d’une opération (travaux,
prestations de services...). Ce terme ne peut être utilisé que pour des entreprises
indépendantes de l’entreprise utilisatrice.
Fiche de données de sécurité (FDS) : fiche d’information sur le produit dangereux et les
risques liés à son utilisation, transmise à l’employeur par le f ournisseur. Une copie est
adressée au service de santé au travail. La fiche de données de sécurité étendue (FDSE) est
élaboré pour les produits classés comme dangereux au sens de la Directive 67/548/CEE, ou
évalués PBT ou vPvB. La FDSE contient également en annexe les scénarios d’exposions.
Incident : évènement dangereux, lié au travail ou survenu au cours du travail, n'ayant pas
entraîné de lésions sur une personne (ILO OSH 2001).
Lésions, dégradations de la santé et maladies liées au travail : effets nocifs sur la santé
découlant de l'exposition, pendant le travail, à des facteurs chimiques, biologiques, physiques et
psychosociaux ainsi qu'à des facteurs liés à l'organisation du travail (ILO OSH 2001).
116
XIV. Glossaire
Lieu de travail : lieu physique où les travailleurs doivent être ou doivent se rendre en raison de
leur travail, et qui est sous le contrôle d'un employeur (ILO OSH 2001).
Risque émergents : ils concernent des situations pouvant induire de nouveaux risques
(nouveaux produits, nouvelles technologies, etc.), et pour lesquels les effets sur la santé ne
sont pas toujours bien connus (exemples : les nanoparticules, les champs électromagnétiques,
etc.)
Risques psycho-sociaux (RPS) : risques pouvant être induits par l’activité professionnelle elle-
même, ou générés par l’organisation et les relations de travail. Les RPS sont liées à des
situations de travail où peuvent être présents du stress, des violences internes, et/ou des
violences externes.
Salarié : toute personne qui occupe un emploi, permanent ou temporaire, au service d'un
employeur (ILO OSH 2001). Le salarié est lié à l’employeur par un contrat de travail, contrat qui
se définit par trois critères : un travail pour le compte d’autrui, un travail rémunéré et un lien de
subordination.
Santé : c’est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (OMS).
Taux de fréquence
TF = (Nombre d’accidents de travail avec arrêt/Nombre d’heures travaillées)*1.000.000
Taux de gravité
TG = (Nombre de jours perdus/Nombre d’heures travaillées)*1.000
Travailleur : les salariés, y compris temporaires, et les stagiaires, ainsi que toute personne
placée à quelque titre que ce soit sous l'autorité de l'employeur (art. L.4111-5, C. trav.)
Unité de travail : une situation de travail dans laquelle un ou des travailleurs, avec une ou des
fonctions différentes et en charge d’activités différentes, est (sont) exposé(s) à un même danger.
Il s’agit d’ensembles homogènes de situations d’exposition à des dangers.
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XV. Les sites Internet utiles
Travailler mieux
Ce site regroupe les ressources disponibles en santé et sécurité.
http://www.travailler-mieux.gouv.fr/
Portail Santé Environnement Travail
http://www.sante-environnement-travail.fr/
Substitution CMR
Ce site permet de partager les actions, les travaux et les avancées de la recherche en
substitution de substances CMR.
http://www.substitution-cmr.fr/
Risques professionnels en PME
http://www.risques-pme.fr/
Agence française de normalisation (AFNOR)
http://www.afnor.org/
Branches professionnelles :
Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics
http://www.oppbtp.fr/
Mutualité Sociale Agricole
http://www.msa.fr/
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XV. Les sites Internet utiles
Veille juridique :
Le journal officiel
http://www.journal-officiel.gouv.fr/
Légifrance
http://www.legifrance.gouv.fr/
Consultation des circulaires et instructions applicables Elles sont
adressées par les ministres aux services et établissements de l’Etat.
http://www.circulaires.gouv.fr/
Le bulletin officiel du travail
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/documentation-publications-videotheque/bulletins-
officiels/
Enviroveille
Services de veille juridique en environnement et santé, sécurité au travail de CCI
France :
http://www.enviroveille.com/
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CCI France, Direction Développement Durable et Proximité Territoriale
46-48 avenue de la Grande Armée - 75858 Paris Cedex 17
dd@ccifrance.fr
www.cci.fr