Chapitre 1 Analyse Des Organisation Et de L'entreprise

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 17

Faculté d’Economie et de Gestion

Module : Management I
Filière : Sciences Économiques et Gestion
Semestre : 1
Groupes : 4/5/6

Chapitre I :

Analyse de la notion de l'organisation, de


l'entreprise et de ses finalités

Dr. Yahya EL MOUNTASSIR


Professeur en Économie et Gestion

Année Universitaire 2020/2021


1
Chapitre 1 :

ANALYSE DE LA NOTION DE L'ORGANISATION,

DE L'ENTREPRISE ET DE SES FINALITES


Introduction générale

Le management est un outil incontournable pour les entreprises. Dans le monde


d’aujourd’hui, le monde des affaires ne cesse d’évoluer. Ainsi, chaque dirigeant se doit de
mettre en place un système de management efficace pour accroitre ses activités. En effet, le
management de l’entreprise ne s’improvise pas, c’est un métier qui s’apprend. Un métier qui
a ses règles, ses normes et ses propres moyens. Un métier qui requiert une approche et des
outils spécifiques à chaque type d’entreprise.

Un métier qui exige, de celui ou de celle qui l’exerce, une grande faculté d’adaptation aux
changements de l’environnement, mais aussi demande beaucoup de rigueur, de discipline et
de persévérance. Dans cette optique, « à partir de la connaissance rigoureuse des faits
économiques, sociaux, humains et des opportunités offertes par l’environnement, le
management est une façon de diriger et de gérer rationnellement une organisation,
d’organiser les activités, de fixer des buts et objectifs, de bâtir des stratégies en mobilisant
les ressources ».

En ce sens, le management correspond au pilotage de toutes les activités qui participent à la


création de richesse à partir d’une prise en compte des environnements. Il définit le rôle
premier du facteur humain tant dans l’approche du rôle du manager que dans la conduite
des hommes qui composent l’entreprise. En somme, le management mobilise un éventail
très large de disciplines propres à l’économie-gestion, mais d’autres disciplines (sociologie,
psychologie, ...) et techniques (productique, gestion de la logistique, ...).

Le présent cours a pour vocation de répondre à cette grande exigence.

Conçu comme un guide pour la conduite de l’organisation de l’entreprise ce cours permet de


répondre aux questions que se posent, au quotidien, les entreprises.

- Qu’est-ce qu’une entreprise ?


- Pourquoi elle est créé une entreprise ?
- Quels sont les finalités et les objectifs d’une entreprise ?
- Quel est l’environnement de l’entreprise ?
- Quelles sont les principales fonctions de l’entreprise ?
- Quelles sont les structures de l’entreprise ?
- Quel est le fonctionnement interne de l’entreprise ?
- En quoi consiste le système d’information de l’entreprise ?

2
Autant de questions, aussi importantes dans la vie de l’entreprise, auxquelles nous se
proposons d’apporter des éléments de réponse fondés aussi bien sur la réalité de
l’entreprise que sur son environnement interne et externe.

I : Analyse de la notion de l'organisation

A- Définition de la notion de l'organisation :

Au sens étymologique, le mot ''organisation" vient du terme grec ''organon" qui signifie
"outil" ou instrument Ainsi, organiser consiste à déterminer la place et le rôle de chacun
dans l'entreprise. Celle-ci divise ses différentes tâches entre plusieurs unités
organisationnelles et chaque unité assume une fonction spécifique et spécialisée. Le terme «
organisation » désigne à la fois le processus par lequel et le cadre dans lequel des individus
agissent collectivement dans une entité donnée. Dans ce sens, l'organisation est à la fois un
groupement d'individus et un ensemble de relations entre ces individus. Ces relations font
que le comportement individuel de chacun de ses membres interagit avec celui des autres
pour former un comportement collectif de l'ensemble de ses membres et par là, celui de
l'organisation toute entière.

Organiser, c'est concevoir et mettre en place des structures et des procédures, les cadres et
les règles de l'action collective d'un groupe de personnes. C'est choisir les acteurs (les
membres du groupe), répartir les rôles, définir les tâches de chacun et affecter les moyens
nécessaires pour son fonctionnement. C'est fixer les objectifs et contrôler les réalisations en
fonction des ressources et les compétences engagées.

Tout ensemble d'individus n'est pas forcément une organisation. Pour qu'il en soit ainsi, il
faut à ce groupe de personnes, des objectifs communs, un certain degré
d'institutionnalisation et de mettre ensemble leurs efforts, leurs moyens et leurs
compétences pour atteindre ces finalités partagées. Cela distingue une organisation d'autres
formes de groupements humains.
Appréhender la dimension humaine des organisations permet de dépasser sa vision
mécaniste de lieu de combinaison des différentes ressources (les ressources humaines,
techniques, financières et informationnelles) pour atteindre ses objectifs communs.
L'approche humaine de l'organisation a une dimension à la fois psychologique
(comportement des individus) et sociologique (comportement du groupe et des individus au
sein du groupe). Elle met l'accent plus sur l'importance des ressources humaines certes, à
côté des autres ressources investis, mais le capital humain est considéré comme facteur
essentiel de la réussite des organisations.
Quant à l'approche de l'organisation en tant que système, elle met en évidence d'une part
les interactions internes de l'organisation et d'autre part, celle-ci et les composantes de son
environnement (les facteurs et les acteurs pouvant influencer positivement ou négativement
ses décisions, son fonctionnement et sa croissance voire même sa survie en cas d'un
contexte défavorable ou hostile).

3
Dans le même ordre d'idée, une organisation est un système finalisé en tant que
groupement humain cherchant à atteindre des finalités communies. Elle est aussi un
système dynamique en tant qu'un cadre de modifications intervenant en permanence sous
l'effet des interactions se produisant en son sein et des échanges avec son environnement.
Ce qui implique par des changements survenus qui font évoluer l'organisation et les
ajustements ou adaptations adoptées permettant de maintenir des équilibres nécessaires à
son fonctionnement et son développement. L'organisation est également dotée d'un
système de pilotage composant d'organes de contrôle et d'organes de commande. Ce qui
implique la présence d'une équipe dirigeante qui oriente l'ensemble des membres de
l'organisation vers l'atteinte de ses objectifs avec l'utilisation des moyens mis à disposition à
ces fins.

L'organisation est donc un ensemble structuré dont les composantes (ressources humaines,
techniques, financières et informationnelles) sont en interaction pour se créer, pour vivre ou
survivre et pour croître. C'est une entité en perpétuelles relations multiples d'échanges
réciproques et d'influence plus ou moins forte avec son environnement. Elle reçoit de celui-
ci des ressources qu'elle combine pour agir en fonction de ses objectifs communs pouvant
en retour, influencer à un certain degré, cet environnement.

L'organisation en tant qu'un cadre humain structuré pour des actions visant à atteindre les
objectifs communs de ses membres, peut regrouper toutes les formes d'organisations. Les
deux éléments essentiels de l'organisation sont d'une part, l'ensemble structuré de tous les
moyens en particulier humains, et d'autre part, la coopération nécessaire des membres de
l'organisation et la coordination entre eux pour assurer son fonctionnement. Toute
organisation se caractérise par :

 -  une division et une coordination des tâches et des activités ;


 -  une formulation des règles et des procédures de fonctionnement ;
 -  une hiérarchie et un contrôle ;
 -  une stabilité relative pour atteindre les objectifs communs de ses membres.

B-L ‘entreprise en tant qu'un type d'organisation :

L'existence, la pérennité et la croissance de l'organisation implique que ses membres aient


des objectifs communs qui s'inscrivent dans ses finalités fixées lors de sa création ou/et de
son développement. Cela pourra poser certains problèmes managériaux relatifs à
l'articulation entre les objectifs individuels de ses membres et les objectifs communs.
Dans toute organisation, la direction fixe les objectifs, définit les tâches de chacun, contrôle
leur exécution et effectue les ajustements nécessaires. Les finalités d'une organisation
peuvent être d'ordre :
- économique (créer de la valeur pour les actions, dégager plus de dividendes ou plus valus,
augmenter les salaires, accroître le chiffre d'affaires, augmenter la taille de l'entité, etc) ;

4
- ou sociétal (améliorer les conditions du travail, préserver les espèces animales et végétales,
développer les cultures et les valeurs éthiques, etc).
Beaucoup d'organisations ne sont pas des entreprises (les associations, l'administration
publique, l'armée, hôpital, faculté, etc). Elles diffèrent selon leurs objectifs, leur mode de
fonctionnement et les comportements individuels ou/et collectifs de leurs membres.
A titre d'exemple, les associations, au-delà des différences de nature juridique, souhaitent le
plus souvent se démarquer volontairement des entreprises et du monde marchand. Il est
alors difficile de concevoir leur gestion de façon identique à celle d'une entreprise.
L'association cherche à impliquer le plus grand nombre de personnes possible (ses membres
adhérents) pour assurer son financement (des cotisations, des dons, etc) et son
fonctionnement normal (objectifs sociétaux). Cela peut se faire, bien sûr, en tenant compte
de sa capacité à répondre aux attentes de ses adhérents. Les personnes impliquées dans une
association partagent des valeurs communes cherchant des buts non lucratifs de bien- être
de l'ensemble des membres ou de la société ou de la cause qu'ils défendent. Il peut s'agir de
bénévoles ou parfois de salariés qui cherchent à assurer la continuité de ses activités non
marchandes et la pérennité de son existence. Au sein d'une association l'autorité et les
fonctions sont parfois mal définies et peu formalisées.
Cela s'explique par le fait que lorsque l'association est constituée principalement de
bénévoles, la relation entre les membres n'est pas contractualisée en termes de temps
consacré et des tâches effectuées. Ce qui génère un flou relationnel et pose des questions
des limites de l'autorité au sein de ce type d'organisation.
L'entreprise se distingue donc d'autres organisations notamment par ses objectifs
économiques (objectifs lucratifs de rentabilité), mais elle a en commun avec elles le fait de
regrouper des personnes dont les actions doivent être coordonnées pour atteindre les
objectifs. L'entreprise évoque le fait d'entreprendre une activité, met en évidence le rôle et
la démarche de direction de l'entrepreneur de l'affaire et met l'accent sur le problème
d'optimisation des moyens investis pour rentabiliser l'activité choisie.
Certes, la réflexion et le pragmatisme du management concernent tous les différents types
d'organisations. Mais, le management dans le monde des affaires était le plus marquant et le
plus développé dans les écrits et les expériences empiriques dans le domaine.
C'est la raison pour laquelle, nous allons se focaliser sur le management de ce type
d'organisation (l'entreprise) qui a fait couler beaucoup d'encre et de salives tout au long de
l'évolution de la pensée et de la pratique managériale contemporaine.

II : Analyse de la notion de l'entreprise

A- Définitions de la notion de l’entreprise :

La problématique économique fondamentale provient de ce que l'être humain a des besoins


à satisfaire et que les biens et services nécessaires pour y parvenir ne leurs sont pas fournis
directement par la nature d'où la nécessité de produire ces biens et service par la

5
combinaison des ressources rares. En ce sens, l’entreprise devient le noyau dur et le moteur
de l’économie.
Donc :
« L’entreprise est une organisation combinant du capital et des compétences dont le but
est en général la rémunération la plus satisfaisante possible ; cette organisation est
animée par une équipe dirigeante qui, avec plus ou moins d’autonomie, définit sa
stratégie, coordonne ses activités ; elle fournit des biens et des services dans un
environnement donné »1.

Principal acteur de la vie des affaires, « L’entreprise est un agent économique qui participe
à la vie sociale et politique du pays. C’est une unité de production et décision qui utilise et
rémunère capital et travail pour produire et vendre sur différents marchés des biens ou
des services afin de réaliser un profit et d’assurer ainsi sa pérennité. Son objectif principal
est de satisfaire les besoins et désirs des consommateurs pour réaliser ensuite un bénéfice
aussi élevé que possible »2.

L’entreprise est donc une cellule économique spécialisée dans la production des biens et
services, échangés sur des marchés, en vue de satisfaire les besoins de consommateur.

B- L'entreprise : Unité de production de biens et de valeur

L'entreprise utilise des facteurs de production 3 qu'elle combine pour obtenir un produit ou
rendre un service, elle supporte des coûts correspondants à la rémunération des facteurs
utilisés, qui doivent être compensés par les recettes résultant de sa production. Une
entreprise doit nécessairement produire une valeur excédant ses coûts.

Ainsi, on peut distinguer entre quatre facteurs de production :

1 e
François Leroux, Introduction à l’économie de l’entreprise, Gaëtan Morin Editeur, 3 édition, 1992, p. 144.
2
Sylvie Mutafian, l’entreprise et son environnement : un précis d’économie à usage didactique, Economica,
ARACNE éditrice S.r.l., 2008, p.3.
3
On désigne par facteurs de production, tout ce qui sert pour produire les biens et services. Les facteurs de
production sont également désignés par les termes « entrées » et « inputs ».

6
- « La terre » : les ressources naturelles, c’est-à-dire la terre elle-même, le sous- sol, la
mer ...
- « Le travail » : les ressources humaines, déterminées par la taille de la population, son
niveau d’éducation et les contraintes institutionnelles (âge légal, durée hebdomadaire, ... ;
- « Le capital » : biens eux-mêmes issus du processus de production (bâtiments, machine)
utiles à la production d’autres outputs.
- « La ressource entrepreneuriale » : c’est la démarche risquée consistant à engager et
pérenniser un projet productif pariant sur l’existence de débouchés.

Pour mieux expliquer ce schéma, on fait référence au constat important : la production est
l’opération à la base de tout. Sans production, pas de revenus à distribuer, pas de
consommation. On peut ainsi résumer le processus de production dans la figure suivante :

1- Par nature des biens et services 


- Biens et services marchands : produits par les entreprises (sociétés non financières,
sociétés financières (banque, assurance) et par les entreprises individuelles.
- Biens et services non marchands : produits par les administrations publiques.

2-Par secteurs d’activités :


- Primaire (agriculture, sylviculture, pêche)
- Secondaire (industries) :
- Industries extractives (mines, carrières)
- Industries transformatrices (auto, papier, verre, agro-alimentaire, chimie, Construction
(bâtiments, travaux publics)
- Tertiaire (services) :
- Distribution (commerce, transport, communications (ex : poste))
- Services aux ménages et aux entreprises (banques, assurances, agences immobilières,...)
- Hôtellerie, loisir, tourisme
- Administration, recherche, enseignement
- Santé et action sociale.

3-Les deux fonctions fondamentales de l’entreprise :

Dans cette optique, l'entreprise en tant qu’unité de production doit assumer deux fonctions
fondamentales :

3.1. La fonction de production :

7
C’est-à-dire la combinaison des facteurs production pour obtenir des biens et de valeur. À
cet égard, il faut distinguer entre la production de l'entreprise et sa valeur ajoutée.
La production est l'ensemble des biens et services fabriqués par l'entreprise alors que la
valeur ajoutée (VA)4 est égale à la production moins les consommations externes
(intermédiaires) c- à -d les biens et les services déjà produits par d'autres entreprises.

Plus fondamentalement, on distingue entre production et consommation intermédiaire ;

 La production (P) :
Correspond à la création de nouveaux biens et services ;
- Elle est marchande ou non marchande ;
- Elle a plusieurs destinations : consommation intermédiaire, consommation finale,
consommation publique, investissement, exportation...

 Consommation intermédiaire (CI) :


Correspond à l’ensemble des biens et services transformés ou détruits par le processus de
production ; elle :
- ne concerne que les entreprises et les administrations publiques ;
- ex : énergie, matières premières, produits semi-finis (ex : farine pour la boulangerie, acier
pour la construction automobile).

3.2. La fonction d'innovation :

C’est-à-dire le renouvellement de la combinaison productive des produits. Avec l'évolution


technologique et économique, les produits de l'entreprise peuvent être affectés par
l'obsolescence (dépassement technologique) ce qui mis en cause sa survie d'où la nécessité
d'innover, d'assumer la créativité (lancement de nouveaux produits, développement d'une
nouvelle gamme, nouveau emballage...etc.)

C- L'entreprise : unité de production de revenus

La vente de la production génère des recettes qui sont distribuées sous forme de revenus ;
on distingue entre :
- Revenus primaires : qui résultent d’une contribution à la production. En conséquence, un
agent qui ne contribue pas à la production (ex : un retraité) n’a pas de revenu primaire. Ils
sont constitués des :
- revenus du travail (salaires, traitements,...)
- revenus de la propriété de l’entreprise (loyers, dividendes pour les actionnaires, revenus
des entrepreneurs individuels,...)
4
ar valeur ajoutée, il faut entendre la richesse créée par l’entreprise. La VA est donc la différence entre la
valeur des biens et services que la firme produit et la valeur des biens et services qu’elle transforme (c.-à-d. sa
consommation intermédiaire). Autrement dit, et comme son nom l’indique, c’est le supplément de valeur
ajouté par l’entreprise aux biens et services qu’elle transforme.

8
- Opérations de redistribution qui :
- se font via les transferts
- ceux-ci ne résultent pas d’une contribution à la production, contrairement aux revenus
primaires. Par nature, ils sont sans contrepartie!
- exemples : impôts, cotisations sociales, subventions aux entreprises, allocations de
chômage.
- Revenu disponible : c’est le revenu primaire (d’un agent), augmenté des transferts reçus et
diminué des transferts payés.

En ce sens, la contrepartie monétaire de la production de l'entreprise, constitué des recettes


qu'elle retire de ses ventes sur le marché. Ces recettes ne restent pas dans l'entreprise, mais
elles sont réparties entre divers acteurs économiques :

 Le personnel : sous forme des salaires


 L’administration : (État & sécurité sociale) sous forme d'impôts et de cotisations.
 Les banques : sous forme des intérêts des emprunts
 Les apporteurs de capitaux (actionnaires, associés) sous forme des dividendesversés.
Ces apporteurs partagent l’excédent brut d'exploitation
 L’entreprise elle-même : sous forme des réserves

Les étapes de la répartition des revenus dans l'entreprise sont les suivantes :

9
La répartition des revenus crées par la production entre ces trois catégories obéit à des
règles différents fixées par la loi ou dans le cadre d'un contrat.
Par ailleurs, l’entreprise a aussi une mission sociale.

D- L’entreprise : une cellule sociale

Si l'entreprise est d'abord une unité économique qui produit des biens et services pour
dégager du profit, sa dimension sociale ne doit pas être négligée. L'entreprise constitue une
entité composée d'objets sociaux (individus, groupes) connectés par un ensemble de
relations (échange de biens/services, d’informations, ordres hiérarchiques...).

La prise en compte des aspirations et des besoins du facteur humain a été évoquée par
l’École des ressources humaines sous la forme de critiques du modèle taylorien.
Sous les effets conjugués des théoriciens et du législateur (droit social), l’entreprise a
mobilisé et a impliqué son personnel en s’appuyant sur de véritables outils de politique
sociale (bilan, comptabilité sociale, laboratoire social, participation financière et au pouvoir).

Les concepts d’entreprise citoyenne et d’entreprise sociale caractérisent une véritable prise
de conscience de la place de l’entreprise dans nos sociétés et ce par la production d’un
ensemble de bien et services qu’elle mit à leur disposition.

D’où la nécessité de dépasser le seul point de vue économique pour saisir l'entreprise dans
son ensemble comme une cellule sociale. L'entreprise constitue un groupe humain et donc
un corps social, formé de sous-groupes au sein des quels et entre les quels de l'information
circule et des relations s'établissent produisant un système relationnel. Et cette déclinaison
de la dimension sociale au sein de l’entreprise est justifiée par trois facteurs qui sont
susceptibles d’apporter un éclairage sur la prise en compte de la dimension sociale dans
l’entreprise :

 La première plutôt théorique nous renvoie aux thèses défendues par l’École des
ressources humaines5.
 La deuxième, plus institutionnelle, insiste sur les avancées du droit social et les
améliorations des conditions de travail souhaitées par le législateur.
 La troisième, plus instrumentaliste, rappelle que les entreprises ont souvent été
présentées comme de véritables laboratoires sociaux.

L'entreprise en tant que cellule de base de la société doit :

o Constituer un groupe social motivé par un projet qui assure la cohésion du groupe c-
à- d l'introduction du concept de culture de l'entreprise (ensemble des valeurs et des
normes partagés par les membres de l'entreprise et qui ne sont pas divulgués)

5
L'école des Ressources Humaines se base sur deux constats importants : les insuffisances de l'Organisation
Scientifique du Travail (Sheid, 1999) et le dépassement de la simple motivation économique des salariés.

10
o Mettre en place un système d'information entre les membres du groupe dans le but
de satisfaire les besoins de coordination de l'entreprise et de communication des
individus.
o Instaurer un réseau de relations assurant l'interaction entre groupes de travail en vue
de leur efficacité et de leurs cohérences. Ce réseau facilite la communication entre
les membres de groupe et souscrit un dialogue social au sein de l’entreprise afin de
prendre des décisions.

E- L'entreprise : Centre de Décision

L'activité et l'évolution de l'entreprise sont la conséquence des décisions prise à une date
donnée, qui engageant l'avenir et déterminent les performances.
La décision peut être définie comme l'intention d'agir en vue de réaliser des objectifs par la
mobilisation de moyens.
En plus, dans toute entreprise, se prennent régulièrement des décisions qui vont
conditionner et orienter son avenir. Il y a ainsi des :

 Décisions de financement (exemple : augmentation du capital),


 Décisions d'investissement (exemple : automatisation d'une industrie),
 Décisions d'exploitation (exemple : achat, vente et le suivi des stocks).

En général, ces décisions ne sont pas autonomes (elles sont en effet limitées par les
contraintes du marché, de la concurrence et de la législation). Elles n'ont pas la même
importance, ni la même portée. En outre, il faut distinguer les décisions exceptionnelles des
décisions répétitives.

La tâche principale de l’équipe dirigeante ou du leader étant de prendre des décisions.

Le pouvoir de décisions est différent selon la typologie de l’entreprise. Il peut être entre les
mains d’une seule personne (cas de la petite et moyenne entreprise) ou d'un groupe de
personne (cas de la grande entreprise). En d’autres termes, les principales décisions de
l’entreprise sont demeurées entre les mains des fondateurs de la firme et de leurs familles,
qui détenaient la majorité des actions6.
Étant donné que l'entreprise est un centre autonome de décisions cela ne signifie pas qu'elle
est libre dans son choix.
La prise de décisions repose généralement sur l’information détenue par le décideur. En
fonction des paramètres présentés, cette information peut être quantitative ou qualitative.

1- Paramètres identifiables et quantifiables :

6
Alfred D. Chandler, Jr, La main visible des managers : une analyse historique, traduit de l’américain par
Frédéric LANGER, Economica, 1988, p.267.

11
Lorsque les paramètres sont peu nombreux, identifiables et quantifiables, il devient possible
d'élaborer un modèle de prise de décisions. Tout problème est alors soumis à une série
d'opérations successives exécutées dans un ordre précis et sous certaines conditions. Ces
décisions sont en général routinières, simples et répétitives. Il s'agit dans ce cas précis de
décisions programmables (exemple d’un manuel de fonctionnement d’une machine ou
d’une notice en cas de panne).

2- Paramètres nombreux et qualitatifs :

Lorsque les paramètres de la décision sont nombreux et qualitatifs, il est relativement


difficile d'élaborer une procédure standard de décisions. Ces dernières, souvent
imprévisibles, sont dites non programmables et doivent être réglées au coup par coup.
En se basant sur ces critères, Ansoff (1965), établit une distinction entre les décisions
stratégiques, tactiques et opérationnelles :

 La décision stratégique, concerne les relations de l'entreprise avec le milieu


économique et, porte essentiellement sur des choix de marché et de produits.
 La décision tactique, est relative à la gestion des ressources à travers la
recherche d’une allocation optimale, exemple croissance interne ou externe.
 La décision opérationnelle, porte sur l'exploitation courante de l'entreprise
telle que l’établissement des budgets, gestion des stocks....
Ces décisions ne sont pas indépendantes, mais hiérarchisées. Nous illustrons dans la figure
suivante :
Les types des décisions

12
Au total une bonne décision est une décision :
 Effective : Non Fictive
 Réalisable : Se Réalise Dans La Vie De L’entreprise
 Constructive : Apporte un surplus à l’entreprise

F - L’entreprise : un système ouvert et finalisé

L'apparition du concept de système peut être expliquée en grande partie par la complexité
croissante des phénomènes économiques, sociologiques (modification des modes de vie,
phénomène de mondialisation...) et la multiplication des interactions entre ces différents
phénomènes.
Les approches traditionnelles seraient insuffisantes pour maîtriser cette double évolution. Il
devenait donc nécessaire de construire une nouvelle approche scientifique qui aurait une
vision plus globale des phénomènes l’analyse systémique.
Un système est un ensemble d'éléments reliés par un ensemble de relations. Il est un outil
de modélisation permettant de représenter et d'analyser des complexes d'éléments
caractérisés par leur nombre élevé et un réseau de relations imbriquées (Forrester, 1965).

La notion de système n’est pas réellement novatrice en soi, la biologie et les sciences de
l’environnement ont été les premières à s’y référer, l’écosystème étudie l’environnement

13
dans sa globalité, le corps humain est mieux compris grâce à l’étude des relations entre les
différentes parties du corps.

On peut, donc, définir un système (ici l’entreprise) comme « un ensemble d'éléments


continuellement en interaction dynamique orientés vers la réalisation d'un objectif ».

L’entreprise est un système humain complexe ouvert sur son environnement. Elle peut être
décomposée en un grand nombre de sous- systèmes. On considère souvent le système
entreprise comme un ensemble de trois sous-systèmes qui se superposent :

 Un Système Opérant Qui Correspond Aux Opérations Effectuées ;


 Un Système D’information ;
 Un Système de décision.

Il apparaît donc que pour décider il faut disposer :

o D’un système d'information rapide, fiable et pertinent


o D’un système de décision dans le quel doivent intervenir tous les organes de
l'entreprise.
1- L’entreprise constitue un système socioéconomique

Partant de la constatation que la réussite économique de l'entreprise dépend, de plus en


plus de sa réussite sociale à travers la réalisation des synergies internes, l'approche socio-
économique vise dans un premier temps à repérer les dysfonctionnements sociaux par des
indicateurs sociaux quantifiés, ensuite, elle cherche à les expliquer par les enjeux des
travailleurs à identifier les réponses organisationnelles apportées empiriquement aux
dysfonctionnements constatés et, enfin, à mesurer financièrement le coût de ces régulations
empiriques.

En d'autres mots, l'approche socio-économique vise à accroître la visibilité des phénomènes


socioéconomiques implicites et largement occultés, de manière à substituer à la régulation
implicite souvent incohérente et coûteuse, un équilibre explicite négocié et moins coûteux
pour l’entreprise : donc socialement plus satisfaisant et économiquement plus rentable.

Dans cette optique, un système socio-économique comporte :

- Une structure constituée d'éléments matériels, incorporels, financiers et


humains
- Des relations entre ces éléments sous forme d'interactions qui s'opèrent par
la circulation dans l'entreprise de trois sortes de flux :
- Des flux physiques (matières énergies, travail) conduisant de la matière
première ou produits finis.
- Des flux financiers sous forme de budgets, recettes dépenses
- Des flux d'information tels que des objectifs, des résultats, des directives.

14
Tout élément se caractérise par des flux entrants et des flux sortants. Ces flux qui circulent
dans l'entreprise servent ainsi à assurer les transformations opérées et les régulations
nécessaires.

2- L'entreprise un système ouvert :

Un système ouvert est un ensemble d'éléments continuellement en interaction dynamique


orientés vers la réalisation d'un objectif.

Un système ouvert peut être caractérisé par quatre paramètres :

 Son but (les objectifs à atteindre)


 Ses moyens (ses ressources humaines et ses ressources matérielles et financières) ;
 Ses méthodes (les principes qui régissent son fonctionnement) ;
 Ses règles opératoires (ses procédures courantes).

L’entreprise système réagit automatiquement aux données (inputs) qui lui sont fournies par
son environnement et donne des résultats (outputs) en principe conformes à ses buts.
L’entreprise est un système ouvert, c’est-à-dire elle est en interaction permanente avec son
environnement, traversée par des flux (informations, biens, services, capitaux) sur lesquels
elle exerce une transformation pour créer d’autres éléments et donc de la valeur.

Un système entreprise ouvert se caractérise par :

 L’interdépendance de ses éléments (ils forment un tout) ;


 Sa finalité, qui va orienter le fonctionnement et permettra sa régulation
 Ses relations avec l'environnement
 Son fonctionnement et sa régulation (comparaison des résultats avec les objectifs,
mise en œuvre d'actions correctives).

L’entreprise se caractérise par une frontière qui la sépare de son environnement. Mais cela
n'indique pas que l'entreprise est un système isolé. Par sa fonction même, elle est un
système ouvert sur son environnement auquel elle est reliée par des variables d'entrée et
des variables de sortie. C’est-à-dire que l'entreprise est influencée par son environnement
dans le même temps, elle exerce une influence sur son environnement.

L’environnement de l’entreprise comporte trois sous-ensembles :

 Le marché en amont : fournisseurs, Banques...


 Le marché en aval : concurrence...
 Les administrations : État, fisc, sécurité sociale...

3- L’Entreprise constitue un système finalisé :

L’entreprise est un système complexe.


15
La théorie des systèmes de Ludwig Von Bertalanffy (1901-1972) considère que tout système
est constitué de cinq éléments bien finalisés:

1. Des inputs qui entrent dans le système : pour une entreprise, ce sont essentiellement les
achats effectués auprès des fournisseurs, sous-traitants et équipementiers ;

2. Un processus, c'est à dire une suite d'opérations au cours desquelles ces inputs sont
transformés : les salariés y ajoutent une valeur en travaillant ;

3. Des outputs, ce sont des éléments plus élaborés qui ressortent du système qu'est
l'entreprise : ce sont les ventes ;

4. L'environnement. Tout système existe dans un environnement dont il est tributaire. Pour
une entreprise, ce sont ses concurrents, ses clients, ses fournisseurs, mais aussi les
administrations publiques, ainsi que d'autres éléments propres à chaque nation. Il est plus
ou moins favorable aux entreprises...

5. Des buts ou objectifs. Tout système est finalisé comme les êtres vivants : les entreprises
cherchent à se développer et à assurer leur pérennité, leur survie, ce qui passe par la
recherche de bénéfices.
4- Les finalités des entreprises
Ils sont de multiple nature :

- Économiques : Produire des biens et services, réaliser des bénéfices, épargner, importer,
exporter... pour développer une stratégie de volume et donc produire une capacité
garantissant sa pérennité.

- Sociaux : Recrutement, formation du personnel, financement desl oisirs,...

- Culturels : Musique, artsplastiques,...

En d’autres termes, l’Entreprise est un système finalisé car elle a été créée en vue de réaliser
des finalités, des buts ou des aspirations....

 Un but est une aspiration ou une attente fixé sur le court terme,
 Le but est qualitatif, exemple : croissance, survie, indépendance...
Par contre un objectif est :
 Fixé sur le long terme
 Il est quantitatif, exemple : maximisation de la part de marché, maximisation de
chiffre d’affaires ou de bénéfice.

Références bibliographiques :

Alfred D. Chandler, Jr, La main visible des managers : une analyse historique, traduit de
l’américain par Frédéric LANGER, Economica, 1988.
16
François Leroux, Introduction à l’économie de l’entreprise, Gaëtan Morin Editeur, 3e édition,
1992, p. 144.
HEC, L'art du management, Edition DUNOD, Paris 2005.
John R. SHERMERHORN, David S. CHAPPELL et Jocelyn LAMBERT, « Principes de
management. » , 2ème Edition ERPI, 2008.
Raymond LEBAN Management de l'entreprise, 2eme Edition Eyrolles, Editions
d'organisation, Paris 2008.
Stephen ROBBINS et David DECENZO, « Management. », 6ème Edition Person Education
2008.
Sylvie Mutafian, l’entreprise et son environnement : un précis d’économie à usage didactique,
Economica, ARACNE éditrice S.r.l., 2008, p.3.

17

Vous aimerez peut-être aussi