T1 FR Corrosion Armatures Beton Arme
T1 FR Corrosion Armatures Beton Arme
T1 FR Corrosion Armatures Beton Arme
f2 (L) DeSCriPtion
Prévention
BB/SfB eXeMPLeS De CALCUL De L’éPAiSSeUr D’enroBAGe
La corrosion regroupe l’ensemble des phénomènes chimiques et électrochimiques constituant
la détérioration de matériaux, en général métalliques, sous l’action du milieu environnant. Il
est bien connu que l’acier se dissout en présence d’eau et de nombreuses solutions aqueuses
non oxydantes. Cette corrosion est très vive dans les solutions acides et diminue d’intensité
au fur et à mesure que le pH de la solution augmente, et devient pratiquemment nulle aux
pH voisins de 9 à 13. Pour des pH très élevés, supérieurs à environ 13, les solutions peuvent à
nouveau être corrodantes.
Une armature dans un béton est protégée par celui-ci tant que le pH reste à une valeur comprise
entre 9 et 13. Dans le cas contraire, comme pour un béton carbonaté, la dissolution de l’acier est
susceptible de fissurer ou de faire éclater le béton d’enrobage si l’épaisseur ou la qualité de ce
dernier n’est pas suffisante.
Il s’agit du défaut de durabilité le plus répandu du béton alors que les causes et les moyens
de prévention en sont simples et parfaitement connus. Les réparations des dégradations sont
toujours délicates et dispendieuses alors que le coût de la durabilité en la matière est négligeable
lorsque les mesures sont prises dans les phases de conception, de réalisation et de contrôle du
ferraillage des bétons armés et précontraints.
1. DeSCriPtion
Lorsqu’une armature est placée dans le béton frais, on obtient une combinaison de matériaux
favorable à la durabilité. En fait, le béton, grâce à son pH élevé, protège l’acier de sa tendance
naturelle à la dégradation en présence d’humidité. La tendance naturelle de l’acier est de se
dissoudre dans l’eau. Il s’y produit une oxydation à un endroit (Fe → Fen+ + ne-) de l’élément
métallique et une réduction à un autre endroit (O2 + 2H2O + 4e- → 4OH- en présence d’oxygène
et 2H2O + 2e- → 2OH- + H2 en l’absence d’oxygène). Entre ces 2 endroits, naît une différence de
potentiel électrique qui agit comme force motrice. Si les produits formés étaient progressivement
éliminés, le processus conduirait à la dissolution complète de l’acier. Heureusement, dans le cas de
l’armature entourée par du béton, il y a passivation de l’acier : il s’agit de la création d’une couche
protectrice par le dépôt d’oxydes stables. En effet, les réactions principales d’oxydoréduction sont
suivies de réactions secondaires de formation des produits de corrosion à la surface du métal :
Les oxydes Fe3O4 et Fe2O3 formés à la surface de l’armature ont pour effet de freiner les réactions
de dissolution par un effet d’«écran». Ceci se produit pour autant que ces produits soient stables.
Ils sont d’autant plus stables qu’ils sont entourés d’hydroxydes – en l’occurrence le Ca(OH)2 du
béton – et que le béton sert d’écran aux autres éléments agressifs de l’environnement (ion Cl-…).
Nous nous trouvons, ici, avec un béton dont le pH est nettement supérieur à 9.
La corrosion des armatures survient lorsque la protection assurée par le béton n’est plus efficace.
Ceci se produit dans les deux cas suivants :
• Lorsque le béton qui recouvre l’armature a été carbonaté (réaction du CO2 de l’air avec le Ca(OH)2 du
béton ⇒ formation de CaCO3 et baisse du pH à une valeur inférieure à 9), la stabilité de l’écran n’est
plus assurée et la dissolution du fer peut se produire. Cette dissolution du fer conduit à la formation
de produits de corrosion (rouille) beaucoup plus volumineux que le volume initial de fer. Il en résulte
une expansion et un éclatement du béton. L’élimination physique de la couche de protection en
béton conduit à un accroissement de la vitesse de corrosion de l’armature.
• Lorsque des ions agressifs (comme des chlorures) ont traversé l’épaisseur du béton d’enrobage et
entrent en contact avec l’armature.
Ces 2 phénomènes responsables de la corrosion des armatures sont expliqués plus en détail ci-après.
DIAgRAMME DE POURBAIX
du système Fe-H2O à 25 °C
Figure 1 - Processus
de carbonatation
La probabilité d’une dégradation due à une corrosion initiée par la carbonatation diminue au fur
et à mesure que :
• le front de carbonatation met plus de temps pour atteindre l’armature. Cela implique un apport
lent en CO2 et en humidité et, par conséquent, une faible porosité du béton. D’une part, le facteur
E/C du béton recouvrant les armatures doit donc être faible (< 0,55 voire 0,50), la teneur en ciment
suffisante (≥ 340 kg par m3 de béton) et la mise en œuvre optimale (diamètre maximal des grains
en rapport avec l’enrobage des armatures, vibration, etc.). D’autre part, l’épaisseur d’enrobage doit
également être suffisante.
• la phase de propagation est plus longue. Cela s’obtient en limitant l’apport d’eau et d’oxygène
(donc par une faible porosité) et par un parcours aussi long que possible (donc par une épaisseur
d’enrobage suffisante).
A noter que la qualité du béton d’enrobage dépend directement des conditions de cure puisque le
ciment cesse pratiquement de s’hydrater si l’humidité relative interne descend au-dessous de
80 %. C’est pourquoi la réduction des temps de cure accroît de façon significative la profondeur
de carbonatation.
De même, la corrosion initiée par les chlorures a une probabilité moindre de donner lieu à des
dégâts en limitant au maximum la quantité d’ions chlore introduit lors du malaxage du béton et
la pénétration des ions chlore et de l’oxygène. Les paramètres importants sont aussi la qualité du
béton (faible rapport E/C, teneur suffisante en ciment, mise en œuvre optimale) et l’enrobage. De
plus, la norme NBN EN 206-1:2001 stipule que le chlorure de calcium et les adjuvants contenant des
chlorures ne peuvent pas être additionnés au béton comportant des armatures, des armatures de
précontrainte ou d’autres parties métalliques.
Tableau 3 – Domaine
Domaine d’utilisation Classe Teneur maximale d’utilisation et teneur
de chlorures en Cl- en % de la
maximale en chlorures
masse de ciment (*)
du béton selon la norme
Béton non Béton qui ne comporte pas Cl 1,0 1,0 %
armé (BNA) d’armature ni d’autres parties NBN B 15-001:2004
métalliques
Béton armé Béton comportant des armatures ou Cl 0,40 0,40 %
(BA) d’autres parties métalliques
Béton Béton avec armature de Cl 0,20 0,20 %
précontraint précontrainte
(BP)
(*) en cas d’utilisation d’additions de type II : en % de la somme de la masse de ciment et des additions
EI EE1, EE2 EE3 ES2 ES1, ES3 EE4, ES4 cmin, dur (mm) requis
vis-à-vis de la
S1 10 10 15 20 25 30
durabilité dans le cas
S2 10 15 20 25 30 35
des armatures d’un
S3 10 20 25 30 35 40
béton armé (selon
S4 15 25 30 35 40 45 prNBN EN 1992-1-1-
S5 20 30 35 40 45 50 ANB:2007, en cours
S6 25 35 40 45 50 55 d’adaptation)
S1 15 20 25 30 35 40 requis vis-à-vis de
la durabilité dans le
S2 15 25 30 35 40 45
cas des armatures de
S3 20 30 35 40 45 50
précontrainte (selon
S4 25 35 40 45 50 55 prNBN EN 1992-1-1-
S5 30 40 45 50 55 60 ANB:2007, en cours
S6 35 45 50 55 60 65 d’adaptation)
photos PHA
Les usines de préfabrication offrent des possi- L’industrie du béton préfabriqué respecte
bilités techniques de production particulières scrupuleusement les normes nationales et
en matière de caractéristiques de durabilité du internationales. Le prescripteur peut donc
béton. Il est donc logique que les spécifications être certain que s’il prescrit un élément
valorisent ces possibilités. Les spécifications préfabriqué en béton avec sa norme
techniques pour les éléments préfabriqués correspondante parallèlement à une
en béton et donc les enrobages minimum des classe d’environnement, l’élément fourni
armatures font l’objet de la norme européenne présentera des caractéristiques d’enrobage
NBN EN 13369:2004 (règles communes pour normalisées et conformes.
les produits préfabriqués en béton) ainsi que Le site www.febe.be - menu produits,
de son complément national, actuellement indique, pour chaque type de produit, la
sous forme de projet, le projet de norme norme de référence à prescrire. Dans le cas
prNBN B 21-600:2007. où il n’y a pas de norme pertinente pour
De plus, certains produits préfabriqués ont le produit à prescrire, il y a lieu d’exiger
leur propre norme de référence et donc le respect des spécifications communes
leurs propres spécifications. Ces dernières de la norme NBN EN 13369:2004 et de son
contiennent entre autre des prescriptions complément national.
d’enrobage minimum.
* L’enrobage selon la NBN EN 13369:2004 est de 5 mm plus faible que celui prescrit dans la norme
NBN EN 1992-1-1 ainsi que dans son annexe nationale belge (classe structurale S4) mais la qualité de la
production du béton est, ici, maîtrisée et contrôlée dans le cadre de la marque BENOR.
Soit un voile en béton armé avec une double nappe cnom = cmin + Δcdev
d’armatures de 12 mm de diamètre et soumis à la
projection de sels de déverglaçage. Le béton est de classe c min est supérieur ou égal à 10 mm et est la valeur
de résistance C35/45. Il n’y a pas de système d’assurance maximale :
qualité ou d’autocontrôle incluant des mesures de
l’enrobage des armatures. La durée d’utilisation projetée • c min, b (enrobage minimal vis-à-vis des exigences
est de 50 ans. d’adhérence), cmin, b est égal au diamètre de la barre
dans le cas d’une armature individuelle ou au diamètre
équivalent dans le cas d’un groupe d’armatures et est
majoré de 5 mm si le diamètre du plus gros granulat du
béton est supérieur à 32 mm.
⇒ cmin, b = 12 mm
⇒ cnom = 55 mm
photo PHA
Soit une dalle de sol pour un silo à maïs coulée cnom = cmin + Δcdev
directement sur le terrain naturel après enlèvement
des terres végétales. Le béton est prescrit de la manière c min est supérieur ou égal à 10 mm et est la valeur
suivante : maximale :
• béton conforme aux normes NBN EN 206-1 et
NBN B15-001 ; • c min, b (enrobage minimal vis-à-vis des exigences
• classe de résistance : C35/45 ; d’adhérence), cmin, b est égal au diamètre de la barre
• classes d’environnement : EE3 et EA3 ; dans le cas d’une armature individuelle ou au diamètre
• classe de consistance : S3 ; équivalent dans le cas d’un groupe d’armatures et est
• diamètre maximal du granulat : 20 mm ; majoré de 5 mm si le diamètre du plus gros granulat du
• exigences complémentaires : minimum 375 kg de ciment béton est supérieur à 32 mm.
LA par m3 de béton. ⇒ cmin, b = 8 mm
L’armature utilisée est un treillis à maille carrée de
100 mm de côté et de 8 mm de diamètre. • cmin, dur + Δcdur, g - Δcdur, st - Δcdur, add avec :
-- cmin, dur : enrobage minimal vis-à-vis des conditions
d’environnement
(EE3 : gel et contact avec la pluie
⇒ tableaux 4 et 6, classe structurale S4;
cmin, dur = 30 mm) ;
EA3 : environnement à forte agressivité chimique
= attaque acide du béton ⇒ aucune incidence sur
les armatures et l’enrobage;
béton coulé horizontalement mais non préfabriqué
⇒ pas de minoration de 1 classe,
-- Δcdur, g : marge de sécurité (Δcdur, g = 0 mm);
-- Δcdur, st : réduction de l’enrobage en cas
d’aciers inoxydables (Δcdur, st = 0 mm) ;
-- Δcdur, add : réduction de l’enrobage dans le cas
de protection supplémentaire comme un
revêtement par exemple (Δcdur, add = 0 mm).
⇒ cmin = 30 mm
photo CLP