2ème Cours Rappel de Mécanique Des Sols Classique
2ème Cours Rappel de Mécanique Des Sols Classique
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(a) (b)
FIGURE 1.10 – (a) Cellule triaxiale ; (b) contraintes appliquées à l’éprouvette de sol.
• Dans la direction verticale agit la pression d’eau dans le cellule plus une contrainte d’intensité
q = P/S crée par le piston et appelée déviateur, Fig 1.10b . La contrainte verticale totale est
donc égale à σ1 = σ3 + q.
• Finalement on peut imposer et/ou mesurer la pression d’eau interstitielle u dans l’éprouvette
de sol.
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L’essai comporte deux étapes (que l’on peut suivre sur la figure 1.11 si l’on se réfère au plan
de Mohr) :
1. une première étape de compression isotrope le piston n’est pas utilisé (donc q = 0), seule
la pression d’eau dans la cellule est augmentée. Il y a donc accroissement des contraintes
σ1 = σ3 jusqu’à une valeur donnée (on remarque dans ce cas que quelque soit l’orientation α
de la facette considérée la contrainte de cisaillement τ est toujours nulle),
2. une deuxième étape de cisaillement, durant laquelle on fait croître, avec la piston, la valeur
du déviateur q et donc la valeur de σ1 (σ3 est maintenu constant). Cela va donner naissance à
des contraintes de cisaillement τ sur des facettes d’orientation quelconque. La valeur de q est
augmentée jusqu’à un maximum correspondant à la rupture en cisaillement du sol.
L’enveloppe des cercles de Mohr à la rupture est assez bien approximée par une
droite tangente à chacun des cercles de Mohr (voir la figure 1.12). Cette droite est le critère
de rupture de Mohr-Coulomb (que nous avons déjà vu lors de l’essai à la boîte de cisaille-
ment) défini par la relation :
τ = σ tan ϕ + c
Cette droite sépare le plan de Mohr en deux domaines :
• le domaine sous cette droite représente l’ensemble des états de contrainte que peut « suppor-
ter »le sol,
• le domaine au-dessus de la droite représente l’ensemble des états de contrainte qui ne peuvent
pas être atteints avec le sol considéré (il y a rupture avant de pouvoir les atteindre).
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FIGURE 1.12 – Enveloppe des cercles de Mohr à la rupture et critère de Mohr-Coulomb.
FIGURE 1.13 – Cercle de Mohr à la rupture pour le calcul de l’orientation des plans de rupture.
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1.4 Conditions d’essais triaxaux – paramètres de résistance mé-
canique
1.4.1 Notions de court terme et long terme
D’une manière générale on peut distinguer dans les sols des propriétés de résistance mé-
canique à court terme et à long terme.
Le court terme
C’est la phase initiale, de chantier ou des premières années de vie d’un ouvrage, pendant
laquelle l’eau comprise dans les pores du sol n’a pas le temps de se déplacer (ceci est surtout
vrai dans le cas des argiles qui sont peu perméables).
Dans ce cas, on dit que le sol est sollicité en condition non drainée, il en résulte des sur-
pressions interstitielles engendrées par les surcharges récentes.
• Cas des sables (et plus généralement des sols à perméabilité élevée) : la perméabilité des
sables est très élevée, le court terme correspond à une période de temps si courte que l’on
ne considère pas la résistance mécanique des sables à court terme.
• Cas des argiles (et plus généralement des sols à perméabilité faible) : la perméabilité est
faible, les surpressions interstitielles se dissipent donc lentement. A court terme la vérification
de la résistance mécanique des argiles s’effectue en considérant les contraintes totales à
partir de la cohésion non drainée cu et de l’angle de frottement non drainé ϕu .
Le long terme
Il correspond à la phase finale, après quelques mois à quelques années pendant lesquels
l’eau a eu le temps de circuler au sein du sol.
On dit que le sol est sollicité en condition drainée, les surpressions interstitielles ont eu le
temps de se dissiper.
• Cas des sables (et plus généralement des sols à perméabilité élevée) : la vérification de la ré-
sistance mécanique des sables s’effectue toujours à long terme en considérant les contraintes
effectives et en utilisant les paramètres effectifs ϕ0 et c0 .
• Cas des argiles (et plus généralement des sols à perméabilité faible) : une fois les surpres-
sions interstitielles dissipées, la vérification de la résistance mécanique des argiles s’effectue
à long terme (comme pour les sables) en considérant les contraintes effectives et en utilisant
les paramètres effectifs ϕ0 et c0 .
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Conditions de drainage sur les essais triaxiaux
• Drainage ouvert : l’eau comprise dans les pores du sol peut librement s’évacuer ou entrer,
la pression interstitielle est donc nulle u = 0 et les contraintes appliquées aux frontières
de l’échantillon correspondent directement aux contraintes effectives σ1 = σ10 et σ3 = σ30
(puisque u = 0).
• Drainage fermé : l’eau comprise dans les pores du sol ne peut ni s’évacuer ni entrer. Il en
résulte des surpressions interstitielles (u 6= 0) et les contraintes appliquées aux frontières de
l’échantillon correspondent aux contraintes totales.
De ces conditions de drainage résulte, entre autres, deux types d’essais triaxiaux :
2. l’essai non consolidé-non drainé (drainage fermé pendant le compression isotrope et l’appli-
cation du déviateur), il permet de mesurer les paramètres mécaniques non drainé : cu et ϕu .
τ 0 = σ 0 tan ϕ0 + c0 .
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Remarque
Le comportement à long terme peu également être étudié à partir d’un autre type d’essai
triaxial : l’essai consolidé-non drainé, noté CU (drainage ouvert pendant la consolidation iso-
trope et fermé pendant l’application du déviateur).
τ = σ tan ϕu + cu .
en général, on réalise ce type d’essai uniquement sur des argiles (et non des sables).
FIGURE 1.15 – Enveloppe des cercles de Mohr obtenus par des essais non consolidés-non drainés.
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Cas particulier : essai de compression simple
Dans cet essai, la contrainte σ3 est nulle, ce qui simplifie beaucoup le dispositif ex-
périmental. La cohésion non drainée des argiles s’en déduit immédiatement, ϕu étant nul
(Fig 1.16) :
Rc
Cu = ,
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où Rc correspond à σ1 à la rupture, σ1 étant directement déduit de la force F appliquée par le
piston.
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