Accords de Concession de Services IFRIC 12
Accords de Concession de Services IFRIC 12
Accords de Concession de Services IFRIC 12
A. Champ d'application
Principe général
L'interprétation IFRIC 12 énonce les principes de comptabilisation, par un opérateur privé, des contrats
de concession de services conclus entre un organisme public et un opérateur privé (IFRIC 12.4), lorsque
l'infrastructure objet du contrat est contrôlée par le concédant (IFRIC 12.5).
Remarques :
1. L'interprétation ne traite pas de la comptabilisation de ces contrats par le concédant (IFRIC
12.9).
2. Cette interprétation pourrait être appliquée, par analogie, aux contrats de concession de services
entre sociétés privées (IFRIC 12.BC14).
3. Les termes « concession de services » ne sont pas définis dans l'interprétation. Toutefois, outre
l'existence d'un service public rendu grâce à l'infrastructure, l'interprétation cite certaines des
caractéristiques généralement communes à ce type de contrat (IFRIC 12.2 et .3), par exemple :
- l'opérateur construit une nouvelle infrastructure ou améliore une infrastructure existante, puis
l'exploite et en effectue la maintenance pendant la durée du contrat ;- l'opérateur est responsable
d'au moins une partie de la gestion de l'infrastructure et des services liés ;- le contrat fixe les tarifs
initiaux que le concessionnaire doit pratiquer et réglemente les révisions de prix sur la durée du
contrat de concession ;- à la fin de la durée de la concession et en contrepartie d'une rémunération
supplémentaire faible voire nulle, le concessionnaire a l'obligation de restituer l'infrastructure au
concédant dans les conditions prévues au contrat, quelle que soit l'entité l'ayant initialement
financée.
L'interprétation IFRIC 12 ne définit pas la notion de service public, mais cite un certain nombre
d'exemples d'infrastructures (IFRIC 12.1) : routes, ponts, tunnels, prisons, hôpitaux, aéroports,
réseaux de distribution d'eau, de fourniture d'énergie, de télécommunications.
Tous les contrats de concession de service public conclus entre le secteur public et un opérateur du
secteur privé qui satisfont aux deux conditions suivantes entrent dans le champ d'application de
l'interprétation IFRIC 12 (IFRIC 12.5 et .AG1) :
1. le concédant (ou toute partie liée) contrôle ou réglemente la nature, les bénéficiaires et le prix des
services que l'opérateur doit fournir grâce à l'infrastructure ;
Modalités de détention du contrôle Le contrôle ou la réglementation des services fournis peut
être effectué par le biais d'un contrat ou d'un autre moyen, notamment par le biais d'un régulateur
(IFRIC 12.AG2).
Notion de secteur public Si le concédant est une entité du secteur public, le secteur public dans
son ensemble (ainsi que tout régulateur indépendant agissant dans l'intérêt public) est à considérer
comme partie liée au concédant (IFRIC 12.AG2).
Modalités de contrôle du prix Il n'est pas nécessaire que le concédant ait le contrôle total du prix.
Il suffit, pour considérer que le prix est contrôlé, qu'il soit réglementé par le concédant, un contrat
ou un régulateur, par exemple, par un mécanisme de plafonnement. Le contrôle du prix doit être
apprécié en substance. Ainsi, un mécanisme de plafonnement conçu de telle sorte qu'il ne
s'appliquerait que dans des situations très peu probables ne devrait pas être pris en compte (IFRIC
12.AG3).Cela a été confirmé par l'IFRS IC, interrogé sur l'exclusion ou non du champ d'application
d'IFRIC 12 des types de contrats suivants :
- contrats selon lesquels le prix était fixé par l'opérateur privé, mais devait être notifié, justifié ou
approuvé par le concédant (cette approbation étant de fait obtenue dès lors que les révisions de tarif
étaient raisonnables) ; ou
- contrats pour lesquels les révisions étaient effectuées par l'opérateur, mais selon des bases
déterminées par le concédant.
Selon l'IFRS IC, la revue ou l'approbation des prix par le concédant est généralement suffisante
pour en déduire que celui-ci contrôlait le prix, et qu'il serait inapproprié de considérer ces
procédures comme une simple formalité devant être ignorée (IFRIC Update 07/09).
2. le concédant (ou toute partie liée) contrôle - au travers de la propriété, de l'usufruit ou de tout autre
moyen - tout intérêt résiduel significatif dans l'infrastructure à la fin du contrat de concession de services.
Notion d'intérêt résiduel dans l'infrastructure L'intérêt résiduel dans l'infrastructure est sa
valeur actuelle estimée si elle avait déjà atteint l'âge et l'état attendus à la fin du contrat de
concession de services (IFRIC 12.AG4).
Distinction entre contrôle et exposition aux risques et avantages La notion de contrôle de
l'intérêt résiduel dans l'infrastructure par le concédant est indépendante de la notion de risques et
avantages attachés à la valeur résiduelle de cette même infrastructure. Cette condition est ainsi
considérée comme remplie, par exemple, lorsque le concédant a une option d'achat de
l'infrastructure en fin de contrat, que le prix d'exercice soit à une valeur prédéterminée ou à la juste
valeur de l'infrastructure à la date d'exercice.
Caractéristiques du contrôle par le concédant de tout intérêt résiduel significatif Les
conditions suivantes doivent être remplies :
- restriction de la capacité de l'opérateur de vendre ou nantir l'infrastructure (IFRIC 12.AG4) ;
- détention par le concédant d'un droit d'usage continu tout au long du contrat de concession de
services (IFRIC 12.AG4) ;
Distinction entre contrôle et gestion de l'infrastructure Lorsque le concédant régule le service
délivré au moyen de l'infrastructure et contrôle tout intérêt résiduel significatif dans l'infrastructure,
le rôle de l'opérateur est limité à la gestion de l'infrastructure au nom du concédant, même s'il
bénéficie, en pratique, d'une grande latitude de gestion (IFRIC 12.AG5).
Contrat de concession couvrant la totalité de la durée de vie économique de l'infrastructure
Les infrastructures utilisées pour la totalité de leur durée de vie économique dans une concession
de services sont incluses dans le champ d'application de l'interprétation IFRIC 12 si la condition 1.
ci-avant est satisfaite (IFRIC 12.6), la satisfaction de la condition 2. ci-avant n'étant pas nécessaire
dans ce cas particulier. Ainsi, les contrats de concession de services pour lesquels il n'y a aucun
intérêt résiduel significatif à la fin du contrat ne sont pas exclus du champ d'application de
l'interprétation IFRIC 12.
L'interprétation IFRIC 12 s'applique-t-elle aux activités régulées telles que l'électricité, le
transport public, etc., lorsque les services sont réglementés par la législation ?
Solution de l'exemple 1
Pas nécessairement. Un accord de concession de services est dans le champ d'application
d'IFRIC 12 si le concédant : (i) contrôle ou réglemente le service que l'opérateur doit fournir
(nature, bénéficiaires, prix) ; et (ii) contrôle également tout intérêt résiduel dans l'infrastructure
à la fin de la concession de services. Dans une activité réglementée, telle que l'électricité ou le
transport public, la première condition (i) est généralement satisfaite. En revanche, la seconde
condition (ii) ne l'est pas toujours (dans certaines activités, l'obligation de transférer
l'infrastructure au concédant à la fin de la concession de services n'étant pas prévue). En
conséquence, chaque accord doit être analysé au cas par cas, au regard de son environnement
réglementaire et de ses caractéristiques propres.
Dans de nombreux accords de concession de services, les prix peuvent être indexés ou fixés en
fonction d'une formule dont les variables sont en dehors du contrôle du concédant. De tels
accords satisfont-ils à la condition selon laquelle le concédant contrôle ou réglemente la nature,
les bénéficiaires et le prix des services que l'opérateur doit fournir grâce à l'infrastructure
(IFRIC 12.5a) ?
Solution de l'exemple 2
Oui, tant que les bases de la formule selon laquelle les prix sont fixés sont sous le contrôle ou la
réglementation du concédant, la condition du paragraphe IFRIC 12.5a est satisfaite. Il est
toutefois également nécessaire d'examiner la substance de l'accord, comme requis par IFRIC
12.AG3 (voir point 1. ci-avant).
Les exemples d'infrastructure fréquemment objet d'un contrat de concession de services sont donnés par
l'interprétation (IFRIC 12.1).Une des caractéristiques des contrats de concession est l'existence d'une
obligation de service public pour l'opérateur (IFRIC 12.3). Cette notion de service public n'est pas
définie. L'interprétation SIC 29, Informations à fournir - Accords de concession de services, précise
toutefois qu'un opérateur entrant dans un contrat de concession fournit des services permettant au public
d'avoir accès à des prestations économiques et sociales majeures (SIC 29.1). Il semblerait ainsi que toute
infrastructure dont l'accès est donné au public (pour des raisons économiques ou sociales) peut être dans
le champ d'application d'IFRIC 12 et ce, même si l'opérateur ne rend pas le service directement au public
(IFRIC 12.3). En conséquence, l'obligation de service public de l'opérateur pourrait être limitée à la
construction et à la maintenance d'une infrastructure utilisée dans le cadre d'un service public.
Déterminer si un accord de concession de services satisfait à une obligation de service public est une
affaire de jugement, basé sur l'ensemble des faits et circonstances. Les situations ci-après fournissent des
exemples d'existence ou non d'obligation de service public au sens d'IFRIC 12.
Les termes d'un accord entre un opérateur privé et une autorité publique requièrent que
l'opérateur finance, construise et assure la maintenance d'un hôpital. Les soins aux patients sont
prodigués par l'autorité publique.
Solution de l'exemple 1
Il existe bien une obligation de service public sous-jacente au contrat considéré. En effet, un
hôpital est spécifiquement utilisé pour fournir un service public (celui de la santé). En
conséquence, IFRIC 12 peut devoir être appliquée, même si les soins aux patients sont prodigués
par l'autorité publique, et pas par l'opérateur privé.
Même contexte que l'exemple 1, l'actif sous-jacent étant une prison, et le concédant conservant
la responsabilité du gardiennage des prisonniers.
Solution de l'exemple 2
Il existe bien une obligation de service public sous-jacente au contrat. En effet, bien que le
public n'ait pas accès à une prison, cette dernière assure une fonction publique clé en termes de
sécurité de la société.
Une autorité publique conclut des contrats avec des opérateurs privés dans l'objectif de faire
financer, construire et maintenir un immeuble de bureaux, ou d'externaliser des services de
prestations informatiques, de nettoyage, ou de restauration collective.
Solution de l'exemple 3
Ces contrats ne comportent pas d'obligation de service public au sens d'IFRIC 12. Ils
correspondent à de simples externalisations de services internes généraux et les infrastructures
sous-jacentes ne sont pas destinées à rendre un service au public.
Cela est précisé par IFRIC 12.7. En outre, dès lors qu'une infrastructure entre dans le champ d'application
d'IFRIC 12, l'opérateur n'a pas le droit de contrôler son utilisation. En conséquence, la norme IFRS 16
n'est pas applicable à l'infrastructure (IFRIC 12.BC27), y compris à celles « louées » par l'opérateur
auprès d'un tiers si celles-ci sont contrôlées par le concédant. Le concessionnaire ne dispose que d'un
droit d'accès à l'infrastructure pour l'exploiter et fournir le service public pour le compte du concédant et
conformément aux stipulations du contrat de concession (IFRIC 12.11, .AG5 et .BC25). Ainsi, dès lors
que l'obligation de payer les « loyers » au bailleur incombe à l'opérateur (et non au concédant), l'opérateur
devra constater une dette au titre de cette obligation de paiement de loyers (en contrepartie d'un actif
financier, s'il a un droit inconditionnel à recevoir de la trésorerie - ou un autre actif financier - de la part,
ou sur instruction, du concédant).
Dans ce cas, une compensation entre l'actif financier et la dette financière (issue de l'obligation de
paiements de loyers) ne sera possible que si les conditions strictes de la norme IAS 32 sont
remplies Ces principes ont été rappelés par l'IFRS IC en septembre 2016 (IFRIC Update 09/16).
Pour le modèle de l'actif financier.
Cas particulier d'une utilisation partielle de l'infrastructure au titre des activités régulées Certaines
infrastructures sont utilisées en partie seulement au titre des activités régulées par l'accord de concession
de services (au sens d'IFRIC 12.5a,) et en partie pour des activités non régulées. Ces situations peuvent se
présenter sous différentes formes (IFRIC 12.AG7) :
a. lorsqu'une partie d'infrastructure :
- est physiquement séparable et peut être exploitée séparément,
- correspond à la définition d'une unité génératrice de trésorerie telle que définie par la norme IAS 36,
Dépréciation d'actifs, et
- est utilisée en totalité à des fins non réglementées,
elle doit alors être analysée séparément du reste de l'infrastructure.
Ce pourrait être le cas, par exemple, de l'aile privée d'un hôpital, lorsque le reste de cet hôpital est
utilisé par le concédant pour soigner les patients du secteur public.
b. lorsqu'une partie tout à fait accessoire des activités est non réglementée, l'appréciation du contrôle
devrait être effectuée sans tenir compte de ces activités, leur existence ne réduisant pas le contrôle
qu'exerce le concédant sur l'infrastructure.
Tel serait le cas, par exemple, d'une boutique dans un hôpital.
Le contrôle de l'infrastructure par le concédant (ou par toute partie liée) nécessite que les deux conditions
suivantes soient satisfaites (IFRIC 12.5, .AG1 à .AG5) :
Remarque - Partie liée du concédant Si le concédant est une entité du secteur public, sont alors
considérés comme parties liées du concédant (IFRIC 12.AG2) :
- le secteur public dans son ensemble ; et
- tout régulateur indépendant agissant dans l'intérêt public.
1. le concédant (ou toute partie liée) contrôle ou réglemente les services que l'opérateur doit fournir grâce
à l'infrastructure (IFRIC 12.5a) :
- la nature des services ;
- les bénéficiaires des services ; et
- le prix des services.
Remarques : 1. Le concédant contrôle ou réglemente les services que l'opérateur doit fournir grâce à
l'infrastructure par le biais d'un contrat ou d'un autre moyen, notamment par le biais d'un régulateur (IFRIC
12.AG2).
2. Le concédant n'a pas nécessairement un contrôle total du prix. Il suffit, pour considérer que le prix est
contrôlé, qu'il soit réglementé par le concédant, un contrat ou un régulateur (par exemple, par un mécanisme
de plafonnement). Le contrôle du prix doit toutefois être apprécié en substance, ce qui conduit à ne pas
prendre en compte un mécanisme de plafonnement conçu pour ne s'appliquer que dans des situations très
peu probables (IFRIC 12.AG3).
2. le concédant (ou toute partie liée) contrôle - au travers de la propriété, l'usufruit ou tout autre moyen -
tout intérêt résiduel significatif dans l'infrastructure à la fin du contrat de concession de services (IFRIC
12.5b et .AG4).
Remarques :
1. La notion de contrôle par le concédant est indépendante de la notion de risques et avantages
attachés à la valeur résiduelle de l'infrastructure. Cette condition est ainsi considérée comme
remplie, par exemple, lorsque le concédant a une option d'achat de l'infrastructure en fin de contrat
(que le prix d'exercice soit à une valeur prédéterminée ou à la juste valeur à la date d'exercice).
2. Une infrastructure utilisée sur la totalité de sa durée de vie économique dans une concession de
services (pour laquelle il n'existe donc pas de valeur résiduelle significative en fin de contrat) est
incluse dans le champ d'application de l'interprétation dès lors que la seule condition 1. ci-avant est
satisfaite (IFRIC 12.6).
Conséquence du contrôle de l'infrastructure par le concédant Dans ces cas, une infrastructure de service
public ne constitue pas une immobilisation corporelle de l'opérateur car le contrat de concession de
services ne lui confère pas le contrôle de l'usage de l'infrastructure (IFRIC 12.11). Les travaux de
construction ou d'amélioration de l'infrastructure réalisés par l'opérateur sont alors considérés comme des
prestations de services rendues au concédant
Remarques : 1. Les cas particuliers d'utilisation partielle d'une infrastructure au titre des activités
réglementées sont traités dans le guide d'application de l'interprétation (IFRIC 12.AG7 et .AG8).
2. Pour les types d'infrastructures entrant dans le champ d'application d'IFRIC 12.
Arbre de décision
L'arbre de décision reproduit ci-après (IFRIC 12.Information note 1) permet de déterminer si le contrat
entre ou non dans le champ d'application d'IFRIC 12 :
B. Comptabilisation et évaluation des prestations rendues par
l'opérateur
Dans le cadre du contrat de concession, l'opérateur effectue des prestations de service, comprenant d'une
part, des prestations de construction ou d'amélioration de l'infrastructure, et d'autre part, des prestations
d'exploitation et de maintenance de l'infrastructure. Ces différentes prestations sont reconnues et évaluées
conformément à IFRS 15, Produits des activités ordinaires tirés des contrats avec les clients (IFRIC 12.12
et .13).
Les produits relatifs à la construction ou à l'amélioration de l'infrastructure par l'opérateur doivent être
comptabilisés conformément à la norme IFRS 15, Produits des activités ordinaires tirés des contrats avec
les clients (IFRIC 12.14 et .15). Ces produits sont comptabilisés en contrepartie d'un actif sur contrat
pendant la phase de construction ou d'amélioration de l'infrastructure (IFRIC 12.19). L'actif sur contrat
sera ultérieurement apuré, en contrepartie :
- soit d'un actif financier lorsque l'opérateur a un droit contractuel inconditionnel de recevoir de la
trésorerie (ou un autre actif financier) de la part (ou sur instruction) du concédant (IFRIC 12.16) ;
- soit d'une immobilisation incorporelle lorsque l'opérateur reçoit, en échange de sa prestation de
construction, une licence lui donnant le droit de facturer les usagers du service public fourni (IFRIC
12.17).
Critère de distinction entre modèle « actif financier » et modèle « actif incorporel » Un actif
financier est comptabilisé lorsque l'opérateur dispose d'un droit contractuel exécutoire et inconditionnel à
recevoir de la trésorerie ou un autre actif financier de la part du concédant ou sur instruction du
concédant. Cette condition est remplie lorsque l'opérateur a droit à recevoir un montant déterminable de
la part du concédant. Dans le cas où l'opérateur facture les usagers, la condition est également remplie si
le concédant assume le risque de demande et s'engage à verser à l'opérateur l'éventuel manque à gagner
entre les recettes perçues des usagers et le montant spécifié garanti par le concédant à l'opérateur (IFRIC
12.16).
Le modèle de l'actif financier s'applique même si le paiement par le concédant dépend de la
satisfaction de critères de qualité ou d'efficacité requis dont l'opérateur est responsable (IFRIC
12.16).Un actif incorporel est comptabilisé lorsque l'opérateur assume le risque de demande. En
effet, le droit de facturation des usagers n'est pas un droit inconditionnel à recevoir de la trésorerie
car le montant reçu dépend du niveau d'utilisation de l'infrastructure par les usagers.
Modalités de comptabilisation de l'actif financier L'actif financier est comptabilisé conformément à la
norme IFRS 9, Instruments financiers (IFRIC 12.24).
L'interprétation IFRIC 12 fournit un exemple d'une comptabilisation selon le modèle de l'actif
financier (IFRIC 12.IE 1).Lorsque le modèle de l'actif financier est appliqué, les coûts d'emprunt
encourus pendant la phase de construction ou d'amélioration de l'infrastructure sont comptabilisés
en charges financières de la période au cours de laquelle ils sont encourus (IFRIC 12.22 et .BC58).
Modalités de comptabilisation de l'actif incorporel Cette immobilisation incorporelle doit être
comptabilisée conformément aux dispositions de la norme IAS 38, Immobilisations incorporelles (IFRIC
12.26).
L'interprétation IFRIC 12 fournit un exemple de ce type de contrat (IFRIC 12.IE 2).Lorsque
le modèle de l'actif incorporel est appliqué, les coûts d'emprunt attribuables à la phase de
construction doivent être incorporés dans le coût de l'immobilisation incorporelle, conformément à
la norme IAS 23 (IFRIC 12.22 et .BC58).
Modèle mixte Une comptabilisation séparée (« bifurcation ») des composantes du contrat de concession
de services est imposée lorsque l'opérateur est rémunéré en partie par un actif financier et en partie par
une immobilisation incorporelle pour les services de construction ou d'amélioration qu'il a fournis (IFRIC
12.18).
L'interprétation IFRIC 12 fournit un exemple de ce type de contrat (IFRIC 12.IE 3).
Les produits relatifs à l'exploitation de l'infrastructure sont comptabilisés par l'opérateur conformément à
la norme IFRS 15, Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec les clients (IFRIC
12.20) .Les obligations contractuelles de maintenance et de remise en état de l'infrastructure avant
restitution de celle-ci au concédant sont comptabilisées et évaluées conformément à la norme IAS 37,
Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels, c'est-à-dire pour le montant correspondant à la meilleure
estimation de la dépense nécessaire à l'extinction de l'obligation actuelle à la date de clôture (IFRIC
12.21). En pratique, pour une obligation contractuelle de grosse réparation, une provision est
comptabilisée au fur et à mesure de l'utilisation de l'infrastructure et est reprise au moment de l'exécution
des travaux.
En revanche, dans les cas où les activités de maintenance ou de remise en état font l'objet d'une
rémunération spécifique et suffisante par le concédant, aucune provision à ce titre n'est à constater
par l'opérateur, l'activité est alors considérée comme une « obligation de performance » dans le
champ d'application d'IFRS 15 (voir exemple d'application IFRIC 12.IE1), .
Les obligations de remise en état ne doivent pas être confondues avec les obligations
d'amélioration de l'infrastructure. Ces dernières étant traitées comme des prestations dans le cadre
d'IFRS 15.
Question
Un opérateur privé ayant conclu un contrat de concession de service public peut-il comptabiliser
en immobilisation corporelle l'infrastructure, objet du contrat, contrôlée par le concédant ?
Réponse
Non. Dès lors que le concédant (et non l'opérateur) contrôle l'infrastructure, l'opérateur ne peut
pas la comptabiliser en tant qu'actif corporel et ce, même s'il en supporte les risques et avantages.
Selon un accord de concession de services d'une durée de 20 ans, un opérateur privé doit
financer, construire et assurer la maintenance d'une prison ayant une durée de vie de 40 ans. Le
concédant contrôle les services que l'opérateur fournit. A l'issue du contrat, l'opérateur a un
engagement de vendre la prison au concédant à sa juste valeur.
Solution de l'exemple
Bien que l'opérateur ait l'obligation de vendre la prison au concédant à la juste valeur au terme
de la concession de services, et qu'il assume en conséquence les risques et avantages
significatifs attachés à l'infrastructure (liés notamment aux variations de valeur résiduelle), il
n'en contrôle toutefois pas l'usage et ne peut donc pas la comptabiliser parmi ses
immobilisations corporelles.
2- Comptabilisation et évaluation des services de construction ou d'amélioration d'une
infrastructure
Question
Comment l'opérateur doit-il comptabiliser la contrepartie des services de construction ou
d'amélioration d'infrastructure fournis dans le cadre d'un accord de concession de services ?
Réponse
L'opérateur doit comptabiliser la rémunération reçue ou à recevoir au titre de sa prestation de
construction ou d'amélioration de l'infrastructure conformément à la norme IFRS 15, Produits
des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients, en contrepartie :
- d'un actif financier lorsqu'il a un droit contractuel inconditionnel de recevoir de la trésorerie de
la part ou sur instruction du concédant ;
- d'une immobilisation incorporelle lorsqu'il reçoit, en échange de sa prestation de construction,
une « licence » lui donnant le droit de facturer les usagers du service public fourni.
Lorsque sa prestation de construction est rémunérée en partie par un actif financier et en partie
par une immobilisation incorporelle, l'opérateur devra comptabiliser séparément les composantes
de sa rémunération (« bifurcation »).
Un opérateur privé doit financer, construire, assurer la maintenance et exploiter une route à
voies multiples. L'opérateur est rémunéré par le concédant sur la base de montants
prédéterminés sauf si des voies sont fermées pendant plus d'une certaine durée (aucun paiement
n'est alors effectué). Ces variations potentielles des flux de rémunération peuvent empêcher
l'opérateur de recouvrir la totalité de ses investissements dans l'infrastructure.
Solution de l'exemple 1
L'opérateur comptabilise la rémunération qu'il reçoit du concédant au titre de sa prestation de
construction en tant qu'actif financier et ce, même si les paiements dépendent de la disponibilité
de la route pour les usagers et peuvent ainsi connaître des variations potentielles. Il détient en
effet un droit inconditionnel de recevoir cette rémunération tant que la route est disponible pour
les usagers.
Dans le cadre de deux contrats de concession, un opérateur privé doit construire, exploiter et
maintenir deux routes, A et B. Il est rémunéré, au titre de ses services :
- pour la route A par le concédant, en fonction de la fréquentation de cette route par les
usagers;
- pour la route B, par un droit de péage perçu auprès des usagers. Le prix facturé aux usagers
est régulé par un mécanisme d'ajustement conçu pour assurer à l'opérateur une rentabilité
prédéterminée sur son investissement, au-delà de laquelle l'accord de concession de services
prend fin.
Solution de l'exemple 2
L'opérateur doit comptabiliser une immobilisation incorporelle dans les deux situations. En effet
:
- pour la route A, bien que les paiements soient effectués par le concédant, l'opérateur ne
détient pas un droit inconditionnel de recevoir de la trésorerie car ces paiements dépendent du
niveau de fréquentation de la route par les usagers ;
- pour la route B, bien que le mécanisme de régulation du prix supprime assez largement le
risque associé à la rentabilité de l'accord de concession pour l'opérateur, ce dernier ne détient
pas un droit inconditionnel de recevoir de la trésorerie de la part du concédant.
Dans le cadre d'un accord de concession de services, un opérateur privé doit financer,
construire, maintenir et exploiter une route à voies multiples pendant 10 ans.Le coût estimé de la
construction s'élève à 100 Mu.m. Le taux de marge qui serait attendu par un acteur de marché
pour une prestation de construction similaire est de 20 %.L'accord de concession de services
prévoit que l'opérateur facture un péage aux usagers de la route. Le concédant garantit un
revenu minimum de 10 Mu.m par an à l'opérateur.
Solution de l'exemple 3
La rémunération de l'opérateur comprend deux éléments :
- un actif financier correspondant à la valeur actualisée du montant garanti de 10 x 10 Mu.m ; -
une immobilisation incorporelle pour la partie non garantie, fonction de la fréquentation des
usagers (et en conséquence sujette au risque de demande), correspondant à l'excédent du prix de
vente spécifique des services de construction sur la valeur initiale de l'actif financier.
Le prix de vente spécifique des services de construction fournis par l'opérateur, est déterminé
conformément à IFRS 15 sur la base d'une estimation des coûts de construction prévus (100
Mu.m), augmentés du taux de marge qu'attendrait un acteur de marché pour une prestation
similaire (20 %), soit ici 120 Mu.m.
Question
Comment l'opérateur doit-il comptabiliser les coûts d'emprunt encourus pendant la phase de
construction ou d'amélioration d'une infrastructure ?
Réponse
La réponse diffère selon que l'opérateur comptabilise en contrepartie de ses services un actif
financier ou une immobilisation incorporelle :
1 . si comptabilisation d'un actif financier : les coûts d'emprunt doivent être comptabilisés en
charges de la période au cours de laquelle ils sont encourus ;
2 . si comptabilisation d'une immobilisation incorporelle : les coûts d'emprunt doivent être
incorporés dans le coût de l'immobilisation incorporelle.
Question
Comment comptabiliser les obligations contractuelles de maintenance et de remise en état d'une
infrastructure (hors prestations d'amélioration) ?
Réponse
Dans le cas où l'obligation contractuelle ne fait pas l'objet d'une rémunération par le concédant,
le coût estimé doit être provisionné selon la norme IAS 37, en contrepartie d'une charge au
compte de résultat, au fur et à mesure de l'utilisation de l'infrastructure. Dans les cas où les
activités de maintenance ou de remise en état font l'objet d'une rémunération spécifique et
suffisante par le concédant, aucune provision à ce titre n'est à constater par l'opérateur, et
l'obligation sera traitée comme une obligation de performance selon IFRS 15.
Un opérateur s'engage dans un accord de concession de services d'une route à péage pour une
durée de 20 ans et comptabilise son droit de facturer les usagers en tant qu'immobilisation
incorporelle. Selon les termes de cet accord, l'opérateur devra remplacer la bande de roulement
au cours de la 8ème année et sera spécifiquement rémunéré par le concédant pour ce
remplacement.
Solution de l'exemple 1
Dès lors que l'opérateur est spécifiquement rémunéré pour le remplacement de la bande de
roulement, et que cette rémunération est suffisante, ce remplacement peut être considéré comme
une prestation spécifique rendue par l'opérateur au concédant. L'opérateur comptabilise le
revenu et les coûts au moment où il effectue le remplacement de la bande de roulement, au cours
de la 8ème année, en appliquant les dispositions d'IFRS 15. Aucune provision n'est comptabilisée
avant la réalisation des travaux. Si le concédant paie l'opérateur tout au long de la période
d'exploitation (20 ans), l'opérateur devra comptabiliser progressivement un passif sur contrat
(c'est-à-dire un produit constaté d'avance) pendant les 8 premières années. Une fois le
remplacement réalisé, l'opérateur constatera l'extinction progressive d'un actif sur contrat
durant les 12 années suivantes.
Un opérateur s'engage dans un accord de concession de services (une route à péage) pour une
durée de 20 ans et comptabilise son droit de facturer les usagers en tant qu'immobilisation
incorporelle. Selon les termes de l'accord, l'opérateur doit maintenir la route dans un état
spécifié, mais la nature exacte des travaux et leur calendrier ne sont pas contractuellement
déterminés. L'opérateur n'a pas de rémunération spécifique au titre de ses obligations de
maintenance. Il prévoit de remplacer la bande de roulement au cours de la 8ème année.
Solution de l'exemple 2
L'opérateur n'étant pas rémunéré spécifiquement pour son obligation contractuelle de remise en
état de la route, celle-ci doit être provisionnée, conformément à la norme IAS 37, pour la
meilleure estimation, à la date de clôture, de la dépense nécessaire à la réalisation des travaux,
actualisée à un taux qui reflète la valeur temps de l'argent et les risques encourus. La provision
doit être dotée de manière progressive, au fur et à mesure de l'usure de la bande de roulement.
Ainsi, par exemple, en supposant que le coût de remplacement de la bande de roulement
est proportionnel au nombre de véhicules ayant emprunté la route, la charge annuelle
constatée sera égale à une quote-part actualisée du coût total estimé de remplacement,
augmentée de l'effet d'actualisation de la provision antérieurement comptabilisée. Le
montant de la provision augmente ainsi au fur et à mesure de la dégradation de
l'infrastructure (c'est-à-dire, dans l'hypothèse prise, de l'usure de la bande de roulement
par les véhicules).Pour les dégradations progressives donnant lieu à provision.
Lors du remplacement, les coûts encourus seront comptabilisés en consommation de la provision
antérieurement constituée. Les coûts de maintenance tels que les réparations courantes seront
comptabilisés en charge au fur et à mesure de leur exécution.
Ces traitements ont été précisés par l'IFRS IC en juillet 2016 (IFRIC Update 07/16).
1. Il convient en premier lieu de cerner si ces paiements au concédant se rapportent à des éléments
séparables du contrat de concession tels que :
- des biens ou services reçus du concédant et qui sont séparés du contrat de concession ;
- ou bien un droit d'utilisation d'un actif distinct de l'infrastructure exploitée en concession, dont il
conviendrait alors d'évaluer s'il est dans le champ d'application de la norme sur les contrats de location
(IFRS 16).
2. Si les paiements de loyers ou de redevances au concédant ne sont pas séparables du contrat de
concession, leur traitement dépendra du modèle comptable appliqué pour le contrat de concession, actif
financier ou incorporel.
3. Si les services de construction ou d'amélioration de l'infrastructure ont pour contrepartie un actif
financier (droit inconditionnel à recevoir de la trésorerie), les redevances à payer au concédant sont
traitées en application des principes d'IFRS 15 sur les contreparties payables aux clients. Ces redevances
sont ainsi traitées comme une réduction du prix de la transaction, ce dernier étant ensuite alloué aux
différentes obligations de performance de l'opérateur.
4. Si les services de construction ou d'amélioration de l'infrastructure ont pour contrepartie un actif
incorporel (droit de facturer les usagers), il est considéré dans ce cas que le droit incorporel est obtenu en
échange de deux éléments :
(i) la prestation de construction ou d'amélioration et
(ii) le paiement des redevances. Dans ce cas, le traitement sera différent selon que les redevances soient
fixes ou variables :
- si les redevances sont fixes, la dette de redevance à payer au concédant est comptabilisée en
contrepartie du coût de revient de l'immobilisation incorporelle ;
- si les redevances sont variables, par exemple liées au montants facturés aux utilisateurs, la
comptabilisation d'une dette n'est pas obligatoire.
L'IFRS IC ne s'est en effet pas prononcé sur le traitement des redevances variables payables par
l'opérateur au concédant lorsque le modèle de l'actif incorporel est applicable, compte tenu en
particulier de l'absence de consensus relatif à l'existence ou non d'une dette lorsque les paiements
dépendent de l'activité future. Ces discussions sont directement liées à l'acquisition
d'immobilisations incorporelles ou corporelles pour un prix variable.
5 . Si l'opérateur obtient du concédant à la fois le droit de facturer les usagers et un droit inconditionnel à
recevoir de la trésorerie, les caractéristiques de la redevance considérée doivent être analysées afin de
déterminer si elle représente une diminution du prix de la transaction ou un paiement effectué (ou à
effectuer) au titre de l'acquisition du droit de facturer les usagers.
Question
Comment un opérateur doit-il comptabiliser les éléments distincts de l'infrastructure remis par le
concédant en rémunération de ses services (fournis ou à fournir) ?
Réponse
L'opérateur doit comptabiliser ces éléments à son actif, à leur juste valeur, au moment où il en
obtient le contrôle. Cet actif correspond à une composante en nature du prix de la transaction à
allouer aux obligations de performance de l'opérateur en application d'IFRS 15. En pratique, si
l'actif est obtenu au début du contrat, un passif sur contrat sera comptabilisé au titre des
obligations de performance restant à exécuter par l'opérateur.
Le concédant peut remettre à l'opérateur, en rémunération de ses services, des actifs distincts de
l'infrastructure concédée et dont l'opérateur peut disposer à sa convenance (« keep or deal assets »). Ces
éléments ne sont en conséquence pas contrôlés par le concédant (l'opérateur peut les conserver, les utiliser
ou les vendre à son gré). Ils doivent ainsi être comptabilisés en tant qu'actifs corporels de l'opérateur,
lorsque celui-ci en obtient le contrôle. En application des dispositions d'IFRS 15 sur les contreparties en
nature, ces actifs reçus du concédant sont initialement évalués à la juste valeur (IFRIC 12.27).
Les termes d'un accord de concession de services requièrent qu'un opérateur privé finance,
construise et maintienne une infrastructure sur un terrain apporté par le concédant. Selon cet
accord, il est également prévu qu'un immeuble situé à proximité et détenu par le concédant soit
rendu vacant et donné à l'opérateur afin qu'il en dispose à son gré. En rémunération de la
prestation de construction, l'opérateur reçoit donc (i) l'immeuble et (ii) le droit de facturer les
usagers de l'infrastructure.
Solution de l'exemple
L'infrastructure construite par l'opérateur est contrôlée par le concédant et n'est donc pas
inscrite au bilan de l'opérateur. En revanche, l'immeuble transféré à l'opérateur et dont il peut
disposer à son gré doit être comptabilisé comme une immobilisation corporelle, initialement à la
juste valeur. Le montant de l'immobilisation incorporelle à comptabiliser sera égal à l'excédent
de prix de vente spécifique des services de construction sur la juste valeur de l'immeuble. Si
l'opérateur obtient le contrôle de l'immeuble au début de contrat, l'actif corporel est
comptabilisé en contrepartie d'un passif sur contrat qui s'éteindra au fur et à mesure que
l'opérateur reconnait le revenu relatif à sa prestation de construction en application d'IFRS 15.
C. Informations en annexe
Les informations que l'opérateur doit fournir en annexe au titre des contrats de concession ne sont pas
prévues par l'interprétation IFRIC 12, mais sont précisées par une interprétation antérieure, SIC 29,
Informations à fournir - Accords de concession de services.Ces informations, notamment, description de
l'accord, classification de l'accord, nature et étendue des droits et obligations, options de renouvellement,
etc. (SIC 29.6 et .6A), doivent être fournies pour chaque accord de concession de services ou globalement
pour chaque catégorie d'accords de concession de services (SIC 29.7). En outre, les informations requises
par les normes susceptibles d'être appliquées dans le cadre d'un accord de concession de services
(notamment IFRS 15, IAS 23, IAS 37, IAS 38, IFRS 7) sont également applicables.
D. Cas pratiques
Par ailleurs, la différence de rythme de reconnaissance des revenus entre le résultat fiscal et le résultat
consolidé constitue une différence temporelle sur laquelle se calculent des impôts différés.
Cas d’application-IFRIC 12-Accords de concession de services
Au début de l’exercice 2018, la « Société Générale des Marchés – SGM » a conclu un accord avec
la municipalité d’une grande ville portant sur la construction et l’exploitation d’un marché de gros dans les
conditions suivantes :
-Durée de l’accord 30 ans.
-La SGM construit les locaux du marché de gros pendant 18 mois (coût 2,5 millions de DT pour la 1ère
année et 1,5 millions de DT pour le premier semestre de la 2ème année) sur un terrain mis à sa disposition
par la municipalité.
-La SGM loue aux intermédiaires et grossistes des espaces de dépôt et facture aux usagers (agriculteurs…)
un droit d’entrée au marché et les services de la pesée pendant 28 ans et 6 mois (du deuxième semestre de la
2ème année à la 3ème année) selon les conditions et les tarifs fixés par la municipalité (Recettes annuelles
estimées : 400.000 DT).
-La SGM assure l’entretien (nettoyage…) et le gardiennage du marché de gros pendant toute
la durée de l’accord.
-La SGM démolie les constructions et restitue le terrain à la municipalité en fin de contrat (à la fin de la
30ème année). Le coût de démolition est estimé à 300.000 DT.
-La SGM utilise exclusivement ses fonds propres pour exécuter cet accord. Les justes valeurs des prestations
de construction du marché de gros, pour 2018 et 2019, s’élèvent respectivement à 2.650.000 DT et
1.590.000 DT. Le coût de capital de la SGM est de 5%.
Questions
En utilisant le référentiel international et sans tenir compte de la TVA, de l’IS et des impôts différés, il vous
est demandé de :
1. Préciser le traitement comptable approprié relatif à cet accord.
2. Passer les écritures comptables relatives à cet accord au 31/12/2018, au 30/06/2019 et au 31/12/2019.
Réponses
La SGM (concessionnaire) dispose d’un droit contractuel de facturation d’un loyer aux intermédiaires et
grossistes et un droit d’entrée au marché et les services de la pesée aux usagers du marché de gros en
contrepartie de ses prestations de construction du marché et de son exploitation è Il s’agit d’une opération
d’échange portant sur des biens dissemblables (droit contractuel de facturation contre prestations de
services).
La SGM (concessionnaire) supporte le risque lié à la fréquentation è Son droit contractuel de facturation est
assimilé à une licence (IFRIC12-§17). Elle reconnaît une immobilisation incorporelle évaluée à la juste
valeur de l’actif abandonné (IAS38-§45).
La SGM (concessionnaire) comptabilise et évalue les produits selon IFRS 15 pour les services qu’elle
fournit (IFRIC12-§13).
La SGM (concessionnaire) a une obligation de démantèlement des constructions au terme de l’accord qui
doit être comptabilisée conformément à IAS37 (IFRIC12-§21) c’est-à-dire à la meilleure estimation de la
dépense qui serait nécessaire pour éteindre l’obligation actuelle à la fin de la période de reporting. Il s’agit
d’une dégradation immédiate.
Date : Fin 2018
Décembre 2019