Chapitre 7 Instruments Financiers - Les Dérivés
Chapitre 7 Instruments Financiers - Les Dérivés
Chapitre 7 Instruments Financiers - Les Dérivés
Ces dernières années, peu de sujets ont reçu autant d’attention que la comptabilisation des
instruments financiers.
Comme nous l’avons vu auparavant un instrument financier est une entente contractuelle
entre deux parties. A la suite de cette entente, une partie détient un actif financier et l’autre
assume un passif financier et l’autre assume un passif financier ou émet un titre de capitaux
propres.
Parmi les instruments financiers, on distingue les instruments primaires et les dérivés. Les
créances, les dettes et les titres de participation sont des instruments financiers primaires.
Les instruments financiers dérivés, aussi appelés dérivés, portent sur un élément sous-
jacent, qui peut être un instrument primaire ou un autre actif.
Nous présenterons ci-après uniquement les plus usuels, soit les options, les contrats à terme et
les swaps (ou trocs financiers).
Puisque les dérivés servent souvent à gérer les risques financiers qu’une entreprise assume, il
faut revenir à la typologie des risques.
Un dérivé est un instrument financier ou autre contrat qui présente les trois caractéristiques
suivantes:
i. Sa valeur change en fonction des variations d'un autre élément appelé « sous-jacent »
(taux d'intérêt, prix d'un instrument financier ou d'une matière première, taux de
change, indice de prix ou de taux, notation de crédit) ;
ii. Il ne nécessite aucun investissement initial, ou un investissement plus faible que celui
requis pour d'autres types de contrats offrant les mêmes réactions aux variations du
marché ;
iii. Il est dénoué à une date future.
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1. Présentation des principaux instruments financiers :
Il existe de multiples formes de dérivés. Les dérivés de base sont les options (sur action, sur
taux ou sur devise), les contrats à terme (futures) et les swaps (de taux ou de devises).
a. Les options
Un contrat d’option confère à son détenteur le droit, et non l’obligation, d’acheter (option
d'achat ou call) ou de vendre (option de vente ou put) à tout moment (option américaine) ou à
une date donnée (option européenne), un actif en particulier, par exemple des actions d’une
société, à un prix déterminé appelé prix d’exercice, durant une période déterminée.
En fixant le prix du titre sous-jacent, soit les actions par exemple, le contrat d’option est un
moyen de diminuer le risque de marché que courent les investisseurs.
La valeur d’une option, disons sur les actions, à un moment précis comprend deux
composantes. La première reflète la valeur intrinsèque. Il s’agit de la différence entre le prix
d’exercice de l’option et le prix au comptant des actions en question à la date d’évaluation. La
seconde composante est la valeur temps. Elle tient compte des prévisions de la valeur future
du sous-jacent à la date d’exercice de l’option. La volatilité des actions, les dividendes
attendus sur ces actions, le taux sans risque et la durée de l’option sont des variables
susceptibles d’influencer la valeur temps d’une option. Plus l’incertitude à l’égard de ces
variables est grande, plus la valeur temps est élevée.
L'option peut porter sur n'importe quel sous-jacent (action, indice boursier, taux d'intérêt, taux
de change, matière première, etc.). Elle peut résulter d'un contrat de gré à gré entre deux
personnes ou au contraire être normalisée (option négociable sur un marché spécialisé).
A l'origine, l'option est, comme tout actif ou passif financier, comptabilisée à sa juste valeur
qui, normalement, correspond au montant payé ou reçu, appelé « prime ».
Un contrat à terme (forward) est l'engagement d'acheter ou de vendre, à une date donnée et à
un prix fixé à l'avance, une certaine quantité d'un actif financier. On réserve en principe
l'appellation « futures » aux contrats à terme standardisés et négociés sur un marché
spécialisé.
Les contrats peuvent porter sur des actifs réels (par exemple, des bons du Trésor) ou
notionnels. Dans ce dernier cas, le sous-jacent n'existe pas physiquement ; il s'agit d'un actif
théorique standardisé créé par les autorités du marché.
Tout comme pour les contrats d’option, il existe des contrats à terme de gré à gré et des
contrats à terme boursiers. Les contrats à terme de gré à gré sont souvent des contrats
d’approvisionnement. Ils engagent une partie (position vendeur) à livrer une quantité
déterminée du sous-jacent à un prix de vente fixé à la date de signature du contrat et l’autre
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partie (position acheteur) à prendre possession du sous-jacent au prix d’achat fixé. Au
moment du dénouement du contrat, il ya donc livraison du sous-jacent.
Un contrat à terme n’a pratiquement aucune valeur au moment de son émission, car le prix
fixé au contrat est souvent égal au prix au comptant du sous-jacent à cette date. Entre la date
d’émission et la date d’échéance d’un contrat à terme boursier, le détenteur de la position
vendeur subit une « perte d’opportunité » si le prix au comptant excède le prix fixé. En effet,
il doit vendre le sous-jacent au prix fixé. Le détenteur de la position acheteur réalise un profit
d’opportunité, car il paie le sous-jacent moins cher que le prix au comptant.
c. Les swaps
Un swap est un contrat par lequel deux parties s'engagent à échanger à une date fixée des
actifs financiers ou des montants d'intérêts.
Un swap est un engagement entre deux parties qui échangent des flux financiers selon des
conditions prédéterminées. L’échange porte sur la caractéristique d’un titre et non sur le titre
lui-même. Les deux parties peuvent échanger, par exemple, un taux d’intérêt fixe sur une
dette fictive, appelée notionnel, contre un taux variable ou inversement : c’est le type de swap
le plus fréquent.
Les deux parties peuvent aussi échanger deux taux variables dont le taux de base diffère ou
échanger le remboursement en monnaie étrangère d’un notionnel contre le remboursement
d’un montant libellé dans une autre monnaie.
L’échange peut également porter sur plus d’une caractéristique, par exemple un taux d’intérêt
et la monnaie d’un notionnel. Si une entreprise signe un swap concernant l’échange d’un taux
d’intérêt fixe contre un taux d’intérêt variable, cela signifie qu’elle reçoit des intérêts calculés
à taux fixe et qu’elle paie des intérêts calculés aux taux variable.
Dans un swap, chaque partie cherche à bénéficier de conditions plus intéressantes, compte
tenu non seulement de ses prévisions, mais aussi de sa situation financière et de sa capacité à
obtenir du financement auprès de nouveaux bailleurs de fonds.
Ainsi une entreprise qui assume une dette de 100 000 DT portant intérêt à taux variable (par
exemple, 6 %) peut vouloir se protéger contre le risque de taux d’intérêt auquel sa dette
l’expose. En effet, si les taux d’intérêt augmentent elle devra débourser un montant d’intérêts
plus élevé. Elle pourrait donc vouloir « transformer » sa dette portant intérêt à taux variable en
une dette portant intérêt à taux fixe en prenant part à un swap selon lequel elle échangerait un
taux variable sur un notionnel de 100 000 DT contre un taux fixe sur un notionnel équivalent.
La figure ci-dessus présenté montre l’effet du swap sur le résultat de l’entreprise en fonction
de la diminution ou de l’augmentation des taux d’intérêt du marché :
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Ainsi, peu importe les variations du taux d’intérêt, le swap a pour effet de transformer, en
substance, un débours d’intérêt à taux variable (4 000 DT ou 8 000 DT) en un débours
d’intérêt à taux fixe (6 000 DT). C’est pourquoi on dit d’un tel swap qu’il représente en
substance l’échange d’un taux variable contre un taux fixe.
2. Comptabilisation des dérivés :
Une entreprise comptabilise les dérivés qu’elle détient selon la règle applicable aux
instruments financiers primaires, c’est-à-dire au moment où elle devient partie prenante aux
dispositions contractuelles, comme expliquée auparavant.
Ainsi, une entreprise qui négocie un contrat à terme de gré à gré comptabilise ce contrat à la
date de l’engagement. Elle n’a, bien sûr, aucune écriture de journal à inscrire dans ses livres si
elle n’établit alors que la juste valeur de l’engagement est nulle. De même, une entreprise
comptabilise les contrats d’options qu’elle acheté ou qu’elle vend lorsqu’elle devient partie
prenante à ces contrats.
Si le dérivé représente un actif financier, par exemple parce que le porteur d’une option peut
acheter 10 actions valant 150 DT au prix d’exercice de 110 DT, il doit obligatoirement être
classé à la juste valeur par le biais du résultat net. En effet, les flux de trésorerie liés à cet actif
financier ne correspondent pas seulement à l’encaissement du principal et des intérêts sur le
principal. Ils sont liés à la juste valeur du sous-jacent, soit les 10 actions. Le détenteur ne peut
donc classer cet actif financier au cout amorti, il doit obligatoirement évaluer l’actif à la juste
valeur. Ainsi, les dérivés qui sont des actifs financiers sont toujours évalués à la juste
valeur.
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Lorsqu’il s’agit d’un passif financier, par exemple un contrat à terme boursier qui oblige
l’entreprise à acheter des actions au prix d’exercice de 150 DT alors que la valeur des actions
sur le marché au comptant est de 120 DT. Afin que les états financiers reflètent cette
obligation de verser plus tard la différence de 30 DT qui découle d’un fait passé, soit la
variation de la juste valeur jusqu’à ce jour. L’IASB requiert d’évaluer tous les passifs
financiers dérivés à la juste valeur.
Le 1er décembre N, la société « ABC » achète 1 000 options donnant le droit de se procurer
1 000 actions de la société « XYZ », car elle prévoit que la valeur des actions augmentera à
court terme.
Le 01 juin N, la société « SBM » achète un contrat à terme boursier, position vendeur et verse
un dépôt sur marge de 1 000 DT à son courtier.
Le contrat porte sur 10 000 actions de la société « Valable » et vient échéance le 1er
septembre N.
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Le 30 juin N, date de clôture de l’exercice financier de « SBM », la juste valeur du contrat à
terme boursier s’établit à 3 000 DT. Le 1er septembre N, la juste valeur de l’action de
« Valable » est de 7.5 DT et cette du contrat à terme boursier s’élève à 5 000 DT. Le contrat à
terme boursier arrive à échéance.
Le 2 janvier N, la société «BMS » signe un swap échéant le 31 décembre N+2 et portant sur
un notionnel de 500 000 DT.
Il est convenu que, le 31 décembre de chaque année, date de clôture de l’exercice financier, la
société « SBM » recevra des intérêts calculés au taux fixe de 9 % et paiera des intérêts
calculés au taux de base du TMM, majoré de 3 %.
2 Janvier N 0 DT
31 décembre N 0 DT
2 janvier N+1 8 678 DT
2 janvier N+2 9 346 DT
Si la comptabilisation est plutôt simple dans le cas des contrats qui constituent des dérives,
elle se complexifie lorsque des dérivés sont jumelés à un autre contrat.
Les instruments financiers composés, soit des instruments financiers qui comportent au moins
deux composantes, ont gagné en popularité au fil des ans, car ils permettent à l’émetteur de se
financer à un taux d’intérêt moindre.
Dans un premier temps, l’émetteur d’une telle obligation présente distinctement chacune des
composantes dans l’état de la situation financière.
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Puisque les composantes de capitaux propres correspondent à un intérêt résiduel dans l’actif
net d’une entité, il convient d’affecter à la composante « capitaux propres » le montant
résiduel après avoir déduit de la juste valeur de l’instrument considéré dans son ensemble le
montant déterminé séparément pour la composante passif.
Exemple :
VE=VN=VR=100 DT
Si on ajoute de plus que la valeur à l’échéance des obligations est basée sur un indice, disons
la juste valeur d’un indice boursier ou celle d’une once d’or, on doit appliquer les
recommandations contenues dans L’IFRS 9, portant sur les instruments financiers, pour
comptabiliser son passif financier.
Du point de vue du porteur, une telle obligation convertible, qui représente le contrat hôte,
constitue un actif financier dont la comptabilisation repose aussi sur les recommandations de
L’IFRS 9.
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Les traits pointillés encadrant la composante de capitaux propres signifient que l’IFRS 9 ne
s’applique pas à cette composante.
Rappelons d’abord que, le classement doit se faire pour l’intégralité du contrat hybride, soit
au niveau du contrat pris dans son ensemble.
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Lorsqu’il analyse l’Intégralité du contrat, il conclut nécessairement que les flux de trésorerie
liés à cet actif financier ne correspondent pas seulement à l’encaissement du principal et des
intérêts sur le principal.
Tenons pour acquis qu’ils sont en effet liés à la juste valeur des actions de l’émetteur et à celle
de l’or, ce qui correspond un dérivé incorporé.
Le détenteur ne peut donc classer cet actif financier comme étant au cout amorti ni à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global, il doit obligatoirement le classer
comme étant subséquemment à la juste valeur par le biais du résultat net.
Ainsi, les dérivés incorporés, soit la fluctuation de la valeur à l’échéance selon celle de l’or
dans notre exemple, se trouvent comptabilisés de façon cohérente par rapport à la
comptabilisation des dérives autonomes que nous avons présentées précédemment.
Or, les instruments financiers composés, comme une obligation convertible, peuvent être
classés différemment.
Si L’IFRS 9 ne comportait pas de règles précises pour les instruments financiers composés,
des titres en substance identiques pourraient être comptabilisés avec des règles différentes ce
qui nuirait bien à la qualité de comparabilité que doit avoir l’information comptable.
Se pose alors la question de savoir comment traiter le dérivé incorporé dans un contrat hôte
que n’est pas un actif financier entrant dans le champ d’application de L’IFRS 9.
Un dérivé incorporé a pour effet de faire varier certains des flux de trésorerie de l’instrument
composé d’une manière similaire à un dérivé autonome.
Si le contrat hôte est classé comme étant à la juste valeur par le biais du résultat net,
l’émetteur applique simplement les règles de base à son passif et comptabilise notamment en
résultat net les variations de valeur des qu’elles se produisent. Toutefois, la majorité des
passifs sont classés comme étant au cout amorti. Lorsqu’un contrat hôte n’est pas évalué à la
juste valeur, on comprend que le dérivé incorporé ne l’est pas non plus, ce qui entrainerait une
incohérence par rapport aux règles comptables applications aux dérivés autonomes. Dans ce
cas, l’entreprise doit ajouter quelques étapes à son travail de comptabilisation.
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Du point de vue de l’émetteur, on doit déterminer si un dérivé est incorporé dans la
composante « passif », laquelle correspond à l’obligation de payer périodiquement des intérêts
et de sacrifier des ressources à l’échéance. Il s’agit donc en substance d’un passif financier.
Toutefois la valeur à l’échéance varie selon la juste valeur d’une once d’or. Cette
caractéristique s’apparente à un contrat à terme, position acheteur, sur l’or, car l’émetteur
s’est engagé à débourser à l’échéance le prix d’une once d’or. On est donc en présence d’un
passif financier comportant un dérivé incorporé.
L’IASB recommande aux émetteurs de séparer le contrat hôte et les dérivés incorporés
lorsqu’ils s’engagent dans un contrat répondant aux trois conditions suivantes :
La condition énoncée en (c) a pour objectif, comme dans le cas où le contrat hôte est un actif
financier, de mettre l’accent sur la substance du contrat et de comptabiliser tous les dérives à
la juste valeur.
Par souci de simplification du travail comptable et parce que la juste valeur de l’intégralité
d’un titre peut s’avérer plus fiable que celle de chaque composante.
L’IASB précise qu’une entreprise peut classer l’intégralité du contrat hôte comme étant à la
juste valeur par le biais du résultat net, sauf si elle se trouve dans l’une ou l’autre des
situations suivantes :
(a) Le ou les dérivés incorporées ne modifient pas sensiblement les flux de trésorerie
qui seraient par ailleurs imposés par le contrat ;
(b) Il apparait sans analyse approfondie, au premier examen d’un instrument hybride
similaire, que la séparation du ou des dérivés incorporés est interdite comme
dans le cas d’une option de remboursement anticipé incorporée dans un prêt et
autorisant son détenteur à rembourser le prêt par anticipation pour une somme
avoisinant le cout amorti.
Par exemple, une simple option de remboursement par anticipation ne modifie pas
sensiblement les flux de trésorerie si montant du remboursement correspond sensiblement au
cout amorti.
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Le passif remboursable par anticipation ne pourrait donc pas être classé à la juste valeur par le
biais du résultat net.
L’émetteur devrait alors déterminer si l’option, qui est le dérivé incorporé doit être séparée du
contrat hôte.
Lorsque l’émetteur conclut qu’un instrument séparé comportant les mêmes conditions que le
dérivé incorporé répondrait à la définition d’un dérivé incorporé répondrait à la définition
d’un dérivé, le comptable analyse finalement les caractéristiques économiques du dérivé
incorporé et du contrat hôte.
Pour ce faire, il cherche d’abord à déterminer, par exemple, si la juste valeur du dérivé
incorporé fluctue en fonction des mêmes variables que celles qui font varier la juste valeur du
contrat hôte.
Il utilise ensuite son jugement professionnel pour conclure à l’étroitesse de ces liens car
L’IASB ne donne pas de balise quantitative a cette fin.
Si les caractéristiques et les risques liés au dérivé incorporé sont étroitement liés à ceux du
contrat hôte, il n’a pas à séparer les deux composantes et comptabilise la totalité de
l’instrument financier composé selon les règles applicables à la comptabilisation du contrat
hôte.
Lorsque le comptable conclut qu’il doit le contrat hôte, le dérivé est comptabilisé
conformément à L’IFRS 9 et le contrat hôte l’est selon les autres normes applicables.
Quand le dérivé doit être séparé, l’émetteur du contrat hôte évalue ensuite le dérivé incorporé
(l’option de vente fonction du cours du pétrole) à sa juste valeur, selon les directives données
par L’IASB dans L’IFRS 13 « Evaluation de la juste valeur ».
Quand l’entreprise est incapable de déterminer la juste valeur de dérivé, elle doit éviter de
séparer les deux composantes et classer plutôt l’intégralité du contrat hybride comme étant à
la juste valeur par le biais du résultat net.
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Exemple :
La société « ABC » achète, le 30 juin 20X5, des obligations émises par la société « XYZ ».
Ces obligations, d’une valeur nominale de 500 000 DT, arrivent à échéance 30 juin 20X7 et
comportent une option de vente non transférable contractuellement permettant au porteur
d’exiger que l’émetteur les rachète à un montant égal à la juste valeur de 50 onces d’or.
Les obligations portent intérêt au taux de 7 % par année, ce qui correspond au taux d’intérêt
du marché le 30 juin 20X5 pour des obligations identiques, payables le 30 juin de chaque
année.
196
La juste valeur d’obligations essentiellement identiques, mais sons option de vente émise,
s’élève à 491 084 DT, ce qui correspond à un taux d’intérêt du marché de 8 % et la juste
valeur de l’option de vente s’élève à 8 916 DT.
Au cours des mois qui suivent, et jusqu'à l’échéance, seul le passage du temps fait varier la
juste valeur. Toutefois la juste valeur des obligations comportant l’option de vente passe à
504 717 DT le 30 juin 20X6, reflétant le taux d’intérêt du marché de 6 % pour des obligations
identiques à celles détenues par « ABC ». A cette date la juste valeur de l’option de vente
s’élève à 9 346 DT. L’exercice financier des deux sociétés se termine le 30 juin.
Le contrat hybride groupe un contrat hôte, soit les obligations détenues, et un dérivé
incorporé, soit l’option de vente, position vendeur. Puisque le contrat hôte est un actif qui
entre dans le champ d’application de L’IFRS 9.
L’entité doit classer l’intégralité du contrat hôte, selon les règles de bas. Complet tenu du fait
que les encaissements attendus varient selon la juste valeur de l’or, les flux de trésorerie ne
correspondent pas uniquement au recouvrement du principal et des intérêts, empêchant ainsi
la société « ABC » de classer son placement comme étant au cout amorti. Elle doit donc le
classer étant à la juste valeur par le biais du résultat net (JVBRN) et passer l’écriture de
journal suivant :
30 juin 20X5
Périodiquement, elle doit aussi comptabiliser les variations de valeur de son placement. Dans
notre exemple, la juste valeur fluctue uniquement le 30 juin 20X6.
Voici les écritures de journal requises dans les livres de la société « ABC » jusqu'à l’échéance
des obligations :
30 juin 20X6
Caisse 35 000
Intérêts créditeur - Placement en obligations à la JVBRN 35 000
Produits d’intérêts sur un placement en obligations à la juste valeur par le biais du résultat net
(500 000 DT x 7 %).
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Note : Le solde du compte placement – Obligations à la JVBRN demeure à 500 000 DT.
30 juin 20X6
Calcul :
30 Juin 20X7
Caisse 35 000
Placement Obligations à la JVBRN
4 717
Intérêts créditeurs – Placement en Obligations à la JVBRN
30 283
Note : Le solde du compte Placement – Obligations à la juste valeur par le biais du résultat net
s’élève maintenant à 500 000 DT (504 717 DT - 4 717 DT). Il représente la juste valeur des
obligations dont l’échéance est le même jour.
Encaissement à l’échéance des obligations à la juste valeur par le biais du résultat net.
Avant de clore cet exemple, examinons ce qui serait comptabilisé si le détenteur des
obligations avait demandé le rachat des obligations le 30 Juin 20X6.
Tenons pour acquis que la valeur de rachat, qui dépend du cours de l’or à cette date, était
de 505 000 DT, la société « ABC » aurait alors enregistré l’écriture qui suit :
198
Placement – Obligations à la JVBRN
504 717
Profit sur obligations à la JVBRN
283
L’entreprise doit d’abord déterminer si elle doit séparer le contrat hôte, soit le passif financier
représente par les obligations à payer, et l’option de vente émise.
Pour ce faire, elle analyse trois critères, qui doivent tous être respectés pour que les deux titres
soient séparés.
Premièrement, les caractéristiques économiques et les risques que présente l’option de vente
émise sont alignés sur la juste valeur de l’or, ce qui s’écarte clairement des caractéristiques
économiques et des risques des obligations.
Deuxièmement, l’émission d’une option de vente sur l’or répondrait à la définition d’une
dérive. Troisièmement, le contrat hybride n’est pas classé comme étant à la juste valeur par le
biais du résultat net. Si le contrat était ainsi classé. La société « XYZ » ne serait pas tenue de
séparer les deux composantes. Elle évaluerait simplement l’ensemble de son passif financier à
la juste valeur, en comptabilisant en résultat net les variations de valeur dès qu’elles se
produiraient.
Tenons pour acquis que la société « XYZ » évalue les obligations à payer au cout amorti,
respectant ainsi les trois critères. Dans un tel cas, elle doit séparer le produit de l’émission des
obligations (500 000 DT) entre le passif financier classé comme étant au cout amorti, soit les
obligations à payer sans option de vente (491 084 DT), et le passif qui est un dérivé, soit
l’option de vente émise (8 916 DT).
Emission d’un contrat hybride groupant un passif financier classé comme étant au cout
amorti, soit les obligations à payer, et un dérivé soit l’option de vente sur 50 onces d’or.
Le compte « Passif » lié à l’émission d’une option de vente est un passif financier sous forme
d’une dérive qui doit être présenté selon L’ IFRS 9 dans le passif non courant.
199
Selon les renseignements fournis, le taux d’intérêt effectif sur les obligations à payer s’élève à
8 % au 30 juin 20X5 et c’est ce taux que la société « XYZ » utilise au cours des exercices
subséquents pour comptabiliser ses charges financiers. Elle comptabilise les opérations de
20X6 et 20X7 comme suit :
30 Juin 20X6
Calculs :
Note : Cette écriture a pour effet de porter la valeur comptable des obligations à payer à
495 371 DT
30 Juin 20X7
200
Note : Cette écriture a pour effet de porter la valeur comptable des obligations à payer à
500 000 DT.
Remboursement des obligations à payer arrivés à échéance sans que les porteurs aient
exercé leur option de vente.
Ces écritures montrent clairement que du point de vue de la société « XYZ », lorsque le passif
financier est classé comme étant ultérieurement évalué au cout amorti, la charge d’intérêts
annuelle est calculée selon la méthode du taux d’intérêt effectif. Par ailleurs, le passif lié à
l’émission d’une option de vente doit constamment être évalué à la juste valeur avec
comptabilisation en résultat net des variations de valeur.
Comme dans la première partie de cet exemple, ouvrons une parenthèse pour examiner la
comptabilisation selon l’hypothèse où les détenteurs des obligations ont demandé le rachat
des obligations le 30 juin 20X6. la société « XYZ » aurait enregistré l’écriture qui suit :
201
202
II. Les opérations de couverture :
Une opération de couverture est une opération selon laquelle une entreprise ouvre une
position symétrique à autre position qu’elle possédera déjà à la suite de certaines opérations
futures déterminées, afin de se protéger d’un risque.
Le point de départ de toute opération de couverture est donc le fait qu’une entreprise s’expose
déjà à un risque. Il existe une multitude de façons de couvrir des risques.
L’efficacité d’une couverture traduit le fait que les variations de la juste valeur ou des flux de
trésorerie sur l’instrument de couverture contrebalancent les variations de la juste valeur ou
des flux de trésorerie sur l’élément couvert.
L’inefficacité d’une couverture correspond donc à la portion des variations de la juste valeur
ou des flux de trésorerie sur l’instrument de couverture qui est supérieur ou inférieur à celle
de l’élément couvert.
On désigne par comptabilité de couverture l’ensemble des règles particulières qui permettent
d’atteindre cet objectif. Si les règles comptables applicables aux deux positions conduisent
déjà à ce résultat, l’entreprise n’a pas besoin d’appliquer la comptabilité de couverture.
L’IASB n’oblige pas les entreprises à appliquer les règles de la comptabilité de couverture.
L’IFRS 9 indique clairement que la comptabilité de couverture est une méthode comptable
laissée au choix des entreprises.
Puisque les règles propres à la comptabilité de couverture défèrent de celle qui doivent être
suivi normalement, une entreprise qui souhaite appliquer la comptabilité de couverture doit
respecter trois conditions qui sont énoncées aux paragraphes 6.1.4 de l’IFRS 9.
Premièrement la couverture porte sur certain élément admis. Deuxièmement l’or de sa mise
en place l’entreprise a désigné clairement le risque couvert (ou la position couverte) et
l’instrument de couverture ; elle a de plus documenté certaine caractéristiques de la
203
couverture. Troisièmement, la relation de couverture satisfait à toutes les contraintes
d’efficacité de couverture.
Premièrement un dérivé intégré qui n’es pas comptabilisé séparément du contrat hôte ne peut
être un instrument de couverture admis. Lorsqu’ un dérivé incorporé n’est pas séparé de
l’instrument hôte, ces caractéristiques économique est les risques qu’il présente sont
étroitement liées au contrat hôte. Il n’est donc pas possible d’isoler et d’évaluer le risque
propre au dérivé incorporé.
Deuxièmement une option vendu (ou option d’achat positon vendeur) est admise à titre
d’instrument de couverture uniquement si elle couvre une option acheter (option d’achat)
postions acheteur.
Une troisième exception touche les passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du
résultat net dont les variations de valeur attribuables ou variation du risque de crédit sont
comptabilisé dont les autres éléments du résultat global.
En fin, les titres de capitaux propres émis par une entreprise ne sont pas admissibles, car ils ne
sont ni des activités financier ni des passifs financiers font bien sur exceptions à cette règle les
instruments financiers émis qui sont en substance des passifs financiers, telles les actions
rachetable au gré du détenteur.
204
On effet il est difficile de préciser si par exemple; la juste valeur d’une option sur des
obligations fluctue selon les taux d’intérêt, l’autre risque de prix, la monnaie ou autre.
Il est cependant possible dans certain cas précis, de désigner une composante d’un instrument
de couverture. On peut ainsi séparer la valeur intrinsèque et la valeur temps d’un contrat
d’option et ne retenir que les variations de la valeur intrinsèque à titre d’un instrument de
couverture.
Un élément couvert expose l’entreprise à un risque qu’elle a décelé et contre lequel elle a pris
des mesures pour se protéger.
Par définition, un engagement ferme est un accord exécutoire des changes d’une quantité
spécifiée de la ressource, pour un prix spécifié, a une ou plusieurs dates futures spécifiées.
Les caractéristiques d’un engagement ferme font en sorte que l’engagement de l’entreprise est
probable. Il comporte des conditions qui permettent à celle-ci d’en estimer la juste valeur ou
les flux de la trésorerie qui y sont associé avec une assurance raisonnable.
Une transaction prévue se définit comme une transaction future qui est prévus mais qui ne fait
pas l’objet d’un engagement. Bien qu’elle ne fasse pas l’objet d’un engagement, une
transaction prévue doit être hautement probable pour être un élément couvert admis.
De plus, l’élément couvert doit impliquer une partie extérieur a l’entreprise. Ainsi, une
entreprise qui a plusieurs succursales ne peut couvrir les créances inter-succursales car,
lorsque l’on analyse sa situation financière globale, de telle créance s’annule et n’ont aucun
effet sur le résultat net.
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Il peut être constitué d’un groupe d’éléments ou d’une composante d’un élément, la principale
exigence formuler par l’IASB est que l’élément couvert doit pouvoir être évalué de façon
fiable.
On doit en effet être capable de déterminer précisément le risque couvert est ces effets sur la
juste valeur ou les flux de trésorerie. Par exemple, lorsqu’une entreprise assume une dette de
100 000 DT à taux variable et que le taux d’intérêts augmente de 1%, elle est capable de
conclure que ces paiements d’intérêts augmenteront 1 000 DT. De plus dans le cas d’une
transaction prévus, celle-ci doit aussi être hautement probable et lorsqu’elle se réalise elle doit
être un élément couvert admis.
Une couverture de juste valeur protège contre les variations de valeur d'un actif financier, d'un
passif financier ou d'un engagement non comptabilisé.
échange des intérêts variables contre des intérêts fixes pour se protéger contre les
variations
de valeur d'un emprunt à taux fixe ;
achète des options de vente d'actions pour couvrir le risque de baisse du cours des
actions qu'elle détient ;
ou vend à terme une certaine quantité de pétrole qu'elle a en stock.
206
Lorsque l’élément couvert est évalué ou cout amorti le profit ou la perte qui s’y rapporte est
comptabiliser en résultat net.
C’est pourquoi l’entreprise doit amortir cette valeur redressée pour la ramener à la valeur à
l’échéance. Elle calcul cet amortissement à l’aide de la méthode du taux d’intérêts effectif
compte tenue du taux d’intérêt effectif recalculé à la date à laquelle l’amortissement débute.
Elle peut commencer à amortir la valeur redressée de l’élément couvert dés quelle
comptabilise l’ajustement. Elle peut toutefois retarder le début de l’amortissement jusqu’au
moment où elle met fin à la comptabilité de couverture.
Exemple
L'entreprise possède 1 000 actions de la société W. Ces actions sont évaluées à leur juste
valeur 800 DT chacune.
Pour se couvrir contre la baisse du cours, l'entreprise a acquis 1 000 options de vente de
l'action W au prix d'exercice de 780 DT.
L'incidence sur le résultat (perte nette de 50 000 - 30 000 = 20 000) représente le risque non
couvert, autrement dit l'inefficacité de la couverture (différence entre la valeur de l'action et le
prix d'exercice de l'option de vente).
Si l'instrument couvert est évalué au coût amorti, l'ajustement n'est pas comptabilisé
immédiatement dans le compte de résultat, mais étalé sur la durée résiduelle du prêt ou de
l'emprunt.
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b. Les couvertures de flux de trésorerie
Ce sent des opérations visant à protéger l'entreprise contre la variabilité des cash-flows relatifs
à un actif financier, un passif financier ou une transaction future hautement probable.
l'échange d'intérêts fixes contre des intérêts variables pour se protéger contre le risque
de hausse des intérêts d'un emprunt à taux variable ;
la vente à terme de devises pour couvrir le risque de change relatif à l'encaissement de
montants en monnaie étrangère.
Pour cela, tant que l’échéance n'est pas arrivée, la fraction du gain ou de la perte sur
l'instrument de couverture qui constitue une couverture efficace est comptabilisée directement
dans les capitaux propres ; l'autre partie est enregistrée dans le résultat de l'exercice.
Le montant comptabilisé dans les capitaux propres sera ensuite viré au compte de résultat
lorsque l’élément couvert aura un impact sur les charges ou les produits.
Exemple
L'entreprise (dont la comptabilité est tenue en DT) a reçu d'un client une commande dont le
montant est de 1 000 000 USD. La transaction doit être réalisée le 31/03/N+1.
Pour se protéger contre le risque de change, l'entreprise a vendu à terme 1 000 000 USD à
1,10 DT. Le cours du dollar au 31/12/N est de 0,95 DT.
Il est compensé par une perte de même montant sur l’élément couvert.
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Le 31/03/N+1, la transaction et réalisée et les devises sont vendues alors que le dollar cote
0.98 DT :
L'exercice N+1 se soldera par un gain de change net de 150 000 - 30 000 = 120 000 DT
correspondant à la différence entre le taux à terme et le taux du jour de la vente :
La norme IAS 21 désigne par investissement net dans une entreprise étrangère la part de
l'investisseur dans l'actif net d'une filiale, d'une coentreprise, d'une entreprise associée, etc.
Lorsque cette participation fait l'objet d'une couverture, cette dernière est comptabilisée
comme s'il s'agissait d'une couverture de flux de trésorerie.
La seule différence est que la fraction du gain ou de la perte sur l'instrument de couverture qui
est inscrite dans les capitaux propres n'est virée au compte de résultat qu'au moment de la
vente de la participation.
Exemple
En N, l’entreprise (dont la comptabilité est tenue en DT) a acquis pour 7 000 000 DT
(l’équivalent de 10 000 000 CHF) une participation de 10% dans une société suisse SS. Pour
se protéger contre les variations de valeur de sa participation, l'entreprise à en même temps
vendu à terme 10 000 000 CHF au taux de 0,70 DT.
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Ici, la couverture n’est pas totalement efficace puisqu'elle ne couvre que le risque de change,
alors que la valeur de la participation est aussi fonction des performances de la société SS et
du marché des actions. Le gain réalisé peut donc être ventilé ainsi :
fraction efficace : (98 000 000 x 10%) x (0,70 - 0,62) = 784 000 DT
fraction non efficace : (2 000 000 x 10%) x (0,70 - 0,62) = 16 000 DT
Supposons que la participation soit vendue en N+1 pour 9 500 000 CHF alors que le franc
suisse vaut 0,65 DT :
L'exercice N+1 se soldera par une perte de change nette de 490 000 + 300 000 - 784 000 = 6
000 DT qui correspond à la perte non efficace sur l'instrument de couverture : 200 000 x (0,65
- 0,62) = 6 000 DT et sur les deux exercices un gain suite à la couverture de 10 000 DT : 200
000 x (0,70 -0,65).
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