Cours E.E.E.S VC 2019-2020
Cours E.E.E.S VC 2019-2020
Cours E.E.E.S VC 2019-2020
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Chapitre 0.
INTRODUCTION GENERALE
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Chapitre 0.
INTRODUCTION GENERALE
1. GENERALITES
Les fluides souterrains sont très précieux et ont une grande importance : Eau, Gaz et Pétrole. Se
trouvant à des profondeurs plus ou moins importantes, il est toujours nécessaire de forer pour les
explorer et les exploiter.
Les profondeurs de forages existants varient de quelques dizaines de mètres pour le cas
d’exploitation des nappes superficielles, à quelques dizaines de kilomètres pour l’extraction des
réserves pétrolières (17,4 Km à Azerbaïdjan, 9 Km à Oklahoma et 3,35 Km à Hassi Messaoud).
Les premiers forages ont été des forages de pétroles réalisés en Allemagne en 1857, alors que la
première initiative qui rencontra le plus grand retentissement fut cependant celle d’Edwin L. Drake
en 1859 en Pennsylvanie pour extraire le pétrole à 23 m de profondeur.
La faisabilité de forage est une fonction directe du rapport économique ; les forages d’eau dépassent
des fois quelques kilomètres (forage d’eau à Tindouf de 1000 m en réalisation).
Au Congo, les forages les plus profonds pour l’exploitation des eaux souterraines ont été réalisés
dans les villages d’Ingah et Imvouba dans le district de Ngabé (Plateau de Mbé, département du
Pool). Ils ont atteint respectivement des profondeurs de 295 m à Ingah et 325 m à Imvouba (Figure
1).
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Pour les besoins agricoles et l’élevage, l’utilisation des eaux de surface brutes demeure possible,
mais pour l’homme, l’eau de surface n’est comestible qu’après traitement. L’idéal serait donc pour
lui de disposer d’eaux souterraines en quantité et en qualité appréciable pour ses différents besoins.
Les quantités d’eau consommées par un individu sont difficilement appréciables parce que celles-ci
augmentent très rapidement avec la disponibilité de la ressource et sa facilité d’obtention.
Ce document intitulé : Exploration et Exploitation des eaux souterraines, présenté sous forme de
cours, forme un élément de base pour les élèves ingénieurs de plusieurs spécialités : Hydraulique,
Sciences de la terre, Génie civil…etc.
Le présent document est structuré en sept chapitres dont le premier est réservé aux différentes
méthodes de recherche, d’exploration et de reconnaissance des réserves en eau, en commençant
par les méthodes de cartographie et de télédétection pour arriver à exposer les différentes
méthodes géophysiques ainsi que les différentes techniques de sondages de reconnaissance.
Le deuxième chapitre est consacré aux différents techniques de forage où nous avons exposé avec
détails l’ensemble des appareils de forage : des plus anciens (forage par Battage) aux plus modernes
et plus récents (forage Rotary et MFT).
Le troisième chapitre expose sur les différents fluides utilisés dans les opérations de forage, qui
constituent des éléments primordiaux dont leur choix et leur préparation doivent être judicieux
pour éviter tout risque d’éboulement de terrain pendant la foration et perte de matériel sur le
chantier.
Dans le quatrième chapitre, nous avons abordé le programme en détail de réalisation de forage
avec, les méthodes de choix des différentes techniques, éléments et matériels à utiliser.
Le cinquième chapitre est consacré à l’équipement et le développement d’un forage : choix et mise
en place du tubage, crépinage, massif filtrant et cimentation qui constituent les procédés de base
pour assurer la bonne exploitation d’un ouvrage hydraulique.
Et dans les deux derniers chapitres : nous avons mis le point sur l’exploitation et la protection des
captages d’eau: ici sont abordés les équipements d’exhaure des forages, les essais de pompage qui
permettent de définir les caractéristiques des réserves et la relation entre l’ouvrage réalisé et
l’aquifère ainsi que les conditions optimales d’exploitation. Les caractéristiques physico-chimiques
sont analysées afin d’assurer la bonne qualité des eaux souterraines mises en exploitation et
l’origine de la minéralisation en relation avec la géologie de l’aquifère, surtout à une période ou
l’impact de la qualité de l’eau sur la santé des populations qui la consomment ne fait plus aucun
doute.
2. ETUDE DES EAUX SOUTERRAINES
2.1. Définition des eaux souterraines et aquifère
L’eau souterraine est une eau saturant un terrain, en étant en communication hydraulique continue
que ce soit par des pores, des fissures ou des chenaux (Figure 2).
Le milieu poreux dans lequel se trouve la nappe est appelé aquifère. Selon le type de porosité de
l’aquifère, on distingue deux type de nappes :
- nappe à porosité d'interstice ;
- nappe à porosité de fissures.
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Figure 1. Différents types d’aquifères
2.2. Limites physiques des eaux souterraines
2.2.1. Limite inférieure ou mur de l’aquifère
La limite inférieure de la nappe est constituée :
- soit par une couche imperméable sous-jacente à la couche aquifère ; ce cas de figure est
rencontré dans les nappes d'interstice : cette limite est alors appelée le mur imperméable de
l'aquifère ;
- soit dans le cas d'une nappe de fissures par la limite inférieure des fissures, c'est- à-dire la
limite de décompression de la roche fissurée aquifère. Dans ce cas elle correspond aussi au
mur de la nappe.
2.2.2. Limite supérieure ou toit de l’aquifère
Au niveau de la limite supérieur, on peut rencontrer deux cas possibles : la nappe d’interstices et
la nappe de fissures.
- Nappe libre (Figure 2) : lorsqu'un matériau perméable n'est recouvert par un autre qui soit
imperméable, il peut contenir une nappe dont le niveau supérieur de l'eau est en relation avec
l'atmosphère. Cette nappe est alors appelée nappe libre ; elle est limitée supérieurement par
une surface libre qui correspond à son toit. Quand cette nappe libre est très proche de la
surface du sol, pouvoir être exploitée par des puits (phréatos) peu profonds, on l'appelle
nappe phréatique. Le niveau supérieur d'une nappe libre (ou son toit) fluctue dans le temps
du fait de la recharge de la nappe pendant la saison des pluies ou de son écoulement.
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Figure 2. Schéma d’une nappe libre
- Nappe captive (Figure 3) : lorsque le matériau perméable contenant la nappe est recouvert
d'un matériau imperméable, l'eau remplit tous les vides du milieu poreux et est à une pression
supérieure à la pression atmosphérique : La nappe est dite alors captive et le niveau
imperméable supérieur constitue son toit. Quand l'horizon supérieur qui limite une nappe ne
peut pas être considéré comme imperméable mais qu'il est moins perméable que la couche
aquifère sous-jacente ; celle-ci et alors appelée nappe semi-captive. Le toit d'une nappe
captive a une position fixe dans le temps tant que la nappe reste captive.
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Chapitre I.
EXPLORATION, RECONNAISSANCE ET
OUVRAGES DES EAUX SOUTERRAINES
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Chapitre I.
EXPLORATION, RECONNAISSANCE ET OUVRAGES DES
EAUX SOUTERRAINES
1. INTRODUCTION
L’exploration est l’ensemble des démarches qu’il faudrait entreprendre pour aboutir à une
exploitation optimale et rationnelle des eaux souterraines. Cette démarche doit passer par un
certain nombre de phases :
- phase 1 : Recherche documentaire,
- phase 2 : Géologie et hydrogéologie,
- phase 3 : Prospection géophysique,
- phase 4: Forages de reconnaissance et exploitation.
Les trois premières phases ont pour but principal d’aboutir à la sélection des sites présentant les
conditions les plus favorables pour la recherche d’eau souterraine. La quatrième phase est destinée
à vérifier et à tester l’aptitude hydrogéologique des sites retenus.
2. PHASE 1 : RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Tout travail de recherche d’eau souterraine se doit d’abord commencer par la recherche
documentaire. Elle constitue le travail indispensable de base parce qu’elle permet d’économiser
l’énergie et d’éviter les redites. Cette première phase consiste à recueillir, analyser, à classer et à
archiver tous les documents concernant la région étudiée, documents relatifs d’une manière
générale à la météorologie, l’hydrologie, géologie et l’hydrogéologie. Ici, on consultera les archives
des services publics à savoir les bibliothèques, les sociétés de recherche du sous-sol et les sociétés
de réalisation des grands travaux. A cette étape de la documentation, on établit les fiches
provisoires sur le même modèle que les documents définitifs.
3. PHASE 2 : GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE
Au cours de cette phase, les travaux suivants sont engagés :
3.1. Analyse des données existantes
Les documents de base sont en général, les cartes géologiques (1/80000 ou 1/50000) et les cartes
topographiques (1/50000 et 1/25000). Les données les plus intéressantes sont celles fournies par
les forages d’une zone voisine par exemple. Les puits, plus nombreux que les forages, offrent moins
d’intérêt car ne captent en général que la nappe contenue dans les niveaux d’altération.
3.2. Inventaire des ressources en eau
C’est lui qui permet de déterminer et de recueillir les données de base sur les caractéristiques
hydrogéologiques et les facteurs d’écoulement souterrain. En fonction des moyens de traitement
disponibles, on déterminera le type de données (fiches, graphiques, tableaux ou cartes). Il faudrait
enfin définir un système de classement des données. L’établissement des inventaires des points
d’eau doit obéir à trois principes généraux :
● Recherche et classement méthodique de l’ensemble des données hydrologiques (eaux de
surface) et hydrogéologiques (eaux souterraines).
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● Prospec on et étude systéma que sur le terrain de tous les points d’eau, station de
mesures, ouvrages de captage.
● Recherche d’une précision maximale de la totalité des données recueillies.
L’inventaire peut cependant s’exécuter selon deux méthodes : on peut faire un inventaire
systématique, analytique et détaillé ou un inventaire synthétique et sommaire.
La deuxième méthode aboutit à des résultats d’ensemble mais il faut la considérer comme une
étude préliminaire et sommaire qui viendrait enrichir l’étude systématique et détaillée. Cette
dernière rassemble toutes les données scientifiques, techniques et précises permettant de donner
des conclusions solides et d’établir un programme d’action à long terme.
La prospection sur le terrain comporte la vérification de la documentation recueillie, l’étude
systématique de tous les points d’eau, l’étude géologique et géomorphologique. Au niveau de la
vérification, tous les documents sur les fiches provisoires doivent être vérifiés et complétés. La
préférence doit être accordée aux documents recueillis in situ. On évitera d’envoyer les
questionnaires à des collectivités locales ou à des particuliers.
L’étude des points d’eau doit porter d’abord sur un certain nombre d’éléments comme les points
d’eau naturels c’est-à-dire les cours d’eau perrains ou temporels (mares, lacs, sources, émergence
de nappes ou marécages).
En hydrogéologie, la première place doit être accordée aux sources : comme ouvrages artificiels, on
peut citer les puits, les sondages, galeries de captage, nappes colinéaires, fond de carrière,
exploitation minière, citernes, puits traditionnels, puisards, les boulis, etc... Les données doivent
être relevées avec la plus grande précision possible. En l’absence de cartes topographiques précises,
on doit faire un croquis précis et détaillé. On peut même joindre une photographie d’identification.
Les autres données de base à recueillir doivent concerner le niveau piézométrique pour lequel on
indiquera le repère à partir duquel se mesure la profondeur. Plusieurs passages peuvent permettre
de suivre le rabattement du niveau de la nappe. Le nivellement doit être précis. Tous les points
d’eau et tous les ouvrages doivent être nivelés avec des repères précis et stables. Les données
doivent également concerner le débit et le régime des ouvrages de captage qu’on estimera en
fonction des moyens d’exploitation (manuel, moteur, etc...) et aussi de la destination de l’eau pour
la consommation humaine, l’irrigation, l’alimentation du bétail et enfin la qualité de l’eau. Des
appareils portatifs doivent permettre de mesurer in-situ le pH, le degré hydrométrique, la
température, l’oxygène et le CO2 libre et on fera également des prélèvements de 1 à 2 litres pour
des analyses chimiques au laboratoire.
L’étude géomorphologique s’effectue à l’aide de bonnes cartes topographiques et de photos
aériennes. L’étude doit porter sur le réseau hydrographique dont la densité est en rapport avec
l’écoulement donc aussi avec l’infiltration et l’alimentation des nappes.
Aux réseaux denses correspondront des terrains imperméables par l’altération des schistes et des
roches basiques. Aux réseaux espacés correspondront les zones des arènes granitiques. En l’absence
d’affleurements, la densité du réseau hydrographique donne une bonne idée sur les contours des
formations géologiques. Le tracé des cours d’eau respecte souvent les fractures ou respecte les
contours des intrusions. Aussi est-il possible d’identifier les structures dites annulaires
correspondant à ces intrusions.
3.2.1. CARTOGRAPHIE
L’utilisation de la cartographie géologique et hydrogéologique permet d’avoir des informations
concernant les caractéristiques (nature et qualité) de l’aquifère et des différentes formations. Ces
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informations sont en particulier :
- l’endroit et l’étendue de l’aquifère
- le type de la nappe (libre, captive, semi captive)
- la structure de l’aquifère (fissures, failles…etc.)
- la structure des limites : toit et substratum
- la liaison et les relations avec les écoulements de surface (cours d’eau, plan d’eau…etc.).
3.2.1.1. Cartes hydrogéologiques
Les données obtenues par les études géologiques et structurales conduisent à la réalisation des
cartes et coupes hydrogéologiques. Ces coupes hydrogéologiques sont élaborées par la
superposition sur des coupes géologiques, des données de l’écoulement souterrain (la surface
piézométrique, la surface d’alimentation directe ou indirecte, le drainage et les pertes en surface et
en profondeur).
3.2.1.2. Cartes structurales
Les cartes structurales dont leur but est de présenter les formations perméables (réservoir), sont
élaborées par la synthèse des données géologiques, des conditions aux limites et des paramètres
hydrodynamiques (perméabilité, pente, vitesse, gradient hydraulique). Ce type de cartes permet
d’établir la carte isohypse (d’égale altitude), la carte isobathe (d’égale profondeur), et la carte
isopache (d’égale épaisseur de l’aquifère).
3.2.1.3. Cartes piézométriques
Les cartes piézométriques présentent en un temps donné, la distribution spatiale de la charge
hydraulique. Elles sont obtenues par les mesures des niveaux piézométriques. L’analyse de la
surface piézométrique vise le tracé des lignes de courant et l’indication sur elles le sens
d’écoulement ; dont des courbes fermées traduisent des dômes (sommets) caractérisant des
zones d’alimentation, ou bien des dépressions des zones de captage. Pour une section constante
d’écoulement, le gradient hydraulique est proportionnel au débit d’écoulement dans la nappe,
et inversement proportionnel à la perméabilité de la nappe. Pour une largeur constante de
l’aquifère, la variation du gradient hydraulique (piézométrique) est le résultat de la variation de la
perméabilité, de l’épaisseur de la nappe ou bien du débit (infiltration par exemple).
Des ruptures de la piézométrie peuvent être le résultat de présence d’accidents tectoniques.
Des accidents sont souvent associés à des alignements de sources artésiennes. L’analyse des
fluctuations temporelles de la piézométrie des nappes libres donne des informations sur la
recharge par infiltration, sur la réserve disponible, sur les niveaux et débits d’étiage des cours
d’eau.
D’autres cartes sont encore utiles : la carte topographique, la carte hydrologique, la carte
pédologique et la carte d’occupation de sol.
3.2.1.4. Photos aériennes
La photo aérienne s’effectue par stéréoscopie et on peut soit utiliser un stéréoscope de poche sur
le terrain ou soit un stéréoscope à miroir monté sur un chariot au bureau. Ce dernier appareil
augmente la précision et la rapidité de l’observation en supprimant les manipulations et des
déplacements des photos. Dans de nombreux cas, les photos aériennes servent de support pour la
cartographie, la topographie, la géomorphologie, la géologie et le relever de fractures.
La photographie aérienne peut fournie des informations qui ne peuvent pas être directement
observées sur le terrain ; certaines failles et anciens lits de rivières. Elle forme aussi un moyen
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efficace pour l’identification et l’analyse des fractures, qui constituent des lignes naturelles d’une
taille infra-kilométrique sur la photo aérienne, les traces linéaires dont la largeur dépasse l’ordre
de kilomètre sont appelées linéaments ; qui représente fréquemment des zones de grande
perméabilité. Elle indique aussi des informations essentielles pour l’implantation des forages et
puits.
L’échelle la plus courante des photos est 1/30000. L’examen consiste à repérer les linéaments et les
accidents ceci indépendamment de la nature des formations géologiques. Le point d’intersection de
plusieurs linéaments ou accidents, au moins deux le plus souvent trois, constitue un site à
reconnaître.
3.2.1.5. Télédétection
Réalisée par des images satellitaires, elle permet le traitement numérique des images pour mieux
systématiser et simplifier le traitement de l’information, et en même temps la reconstitution de
documents à des échelles différentes. Elle permet encore l’identification des structures géologiques
et des matériaux de surface, l’identification des zones humides (résurgences, affleurements de
nappes, zones de recharge), et l’obtention et la mise à jour de l’occupation de sol pour l’évaluation
de la vulnérabilité des nappes.
La nouvelle génération de satellites qui présente une bonne résolution au sol est formée par : Spot-
France, ERS-1-Europe, Landsat-TM-USA, Radarsat-Canada, J-ERS-1-Japon, IRS-1C-Inde…etc.
3.2.1.6. La photo-interprétation
Elle est suivie de l’implantation sur le terrain. Au cours de cette opération, on observe chaque fois
que le terrain le permet, l’état d’affleurement des roches, les indices de fracturation (perturbations,
filons de quartz, présence de produits de remplissage, etc...), la nature du recouvrement, les
conditions morphologiques locales. En résumé, on recherche tout renseignement et indice qui
permettront une bonne valorisation des observations faites sur les photos aériennes.
Les travaux préliminaires que nous avons vus, servent à orienter la recherche hydrogéologique
proprement dite qui dépend étroitement du contexte géologique. Dans ce dernier point de vue, on
distinguera deux types de domaines: les régions sédimentaires et les régions cristallines.
a). Les régions sédimentaires
C’est dans celles-ci que l’on peut parler des eaux souterraines dans le vrai sens du terme. Les
aquifères sont généralement constitués de couches géologiques ayant une très grande extension.
Le problème consistera ici pour l’hydrogéologue à dégager la série stratigraphique régionale, là où
sont les couches aquifères à capter. On déterminera l’épaisseur des aquifères et la profondeur à
laquelle il faudrait forer pour les exploiter. Ici s’impose une bonne connaissance de la tectonique
régionale voire locale. Les réserves étant concentrées, ici, on recherchera les zones de fractures que
dans le cas où les horizons aquifères donnent des débits inférieurs à ceux exigés. Plus donc que la
fracturation, c’est la structure d’ensemble des couches qui importe ici.
Les bassins sédimentaires sont constitués par des dépressions du socle comblées par des sédiments
qui se sont déposés par la suite au cours des différentes périodes géologiques. En Afrique, ces
couches de sédiments n'ont subi que des mouvements tectoniques faibles après leur dépôt, de ce
fait elles ont une allure pseudo horizontale (sous forme de strates déposées les unes sur les autres).
L'extension horizontale de ces couches est souvent très importante (de quelques dizaines voire
centaines de kilomètres) ; l'épaisseur des couches sédimentaires peut aussi atteindre des dizaines
voire des centaines de mètres.
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En fonction de la nature initiale de la roche mère, des conditions climatiques, du type d'altération,
du mode transport des dépôts ; les sédiments déposés ont des caractéristiques variables sur le plan
vertical. Ainsi certains niveaux peuvent être suffisamment poreux et perméables et vont ainsi
contenir des nappes. D'autres niveaux seront par contre relativement imperméables et vont
constituer des limites (écrans) des niveaux aquifères. Ainsi il y'a la possibilité d'avoir verticalement
une succession de nappes (libre éventuellement pour la premières en relation avec l'atmosphère
et captives pour les autres).
Les couches aquifères étant généralement constituées de sédiments à porosité d'interstice
s'étendant sur de grands volumes, il en résulte que (Figure 4) :
● Il y'a une bonne continuité hydraulique dans le milieu aquifère ainsi les nappes sont dites
continues ou généralisées et l'implantation des ouvrages de captage est relativement facile,
● La porosité efficace et la perméabilité des couches aquifères sont relativement bonnes,
● Les réserves en eau sont relativement importantes,
● la produc vité des nappes (débit pouvant être tirés des ouvrages de captage) peut être assez
importante.
Ces différentes caractéristiques confèrent aux nappes des bassins sédimentaires des avantages
importants.
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La nappe du bassin du fleuve Congo : il s'agit d'une nappe contenue dans des formations
alluvionnaires, des sables et des grés tendres. L'épaisseur de cette nappe peut par endroits
atteindre plusieurs centaines de mètres et c'est ce qui explique que cette nappe contient des
réserves en eau relativement importantes qui sont les sources de grands cours d'eau du Congo
et du Gabon. Cet aquifère est par endroit entre coupé de lentilles d'argiles.
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La frange fissurée surmontée par la zone d’altération au sens strict du terme dans laquelle la roche
est pourrie mais conserve toujours sa structure et sa texture originale,
La zone de l’arène grenue ou prédominent le quartz et les feldspaths non altérés,
La zone des arènes argileuses ou disparaissent les feldspaths pour ne laisser subsister que le quartz,
La zone des argiles bariolées pratiquement dépourvue de quartz et noyée par les oxydes de fer
rouges,
au-dessus, on a le niveau des argiles à canaux qui est un horizon un peu induré et parcouru par
des canalicules dont l’origine reste encore mal connue,
La cuirasse latéritique indurée riche en fer. Le fer proviendrait surtout d’accumulation après
lessivage et transport surtout latéraux.
L’épaisseur totale des altérites repose sur le substratum sain. Elle est fonction au plan régional du
niveau de base de l’érosion régressive des cours d’eau.
Le profil décrit plus haut peut varier d’une région à une autre mais il peut également varier d’un
faciès pétrographique à un autre. Ainsi le niveau des argiles à canaux est souvent absent même dans
les secteurs où il existe tous les autres éléments du profil.
Lorsqu’il s’agit des roches basiques comme les gabbros, dolerites, basaltes et des schistes, les
horizons argileux reposent directement sur la frange fissurée du substratum tout simplement parce
que l’absence du quartz dans ces formations fait qu’il n’existe pas d’arène dans leurs altérations.
Ceci aura des conséquences sur le choix des implantations des ouvrages. On note aussi que
l’épaisseur totale des altérites est généralement plus importante sur les schistes que sur les
granitoïdes. Il s’ensuit donc des ouvrages de captage plus profonds au niveau des premiers que des
seconds.
b3). Modes de gisement des eaux souterraines en milieux du socle cristallin
tropical
Il s’agit de répondre à la question de savoir où se trouve l’eau exploitable par les ouvrages de
captage (puits villageois ou forages) dans les régions cristallines. On peut répondre à cette question
en se fondant sur les caractères hydrogéologiques des différents horizons du profil d’altération et
des roches dont ils dérivent.
Les caractéristiques hydrogéologiques des horizons du profil :
Au sommet, la cuirasse latéritique souvent parcourue de canaux, est affectée de
nombreuses fissures. Elle est donc de ce fait très perméable malgré son apparence opacité;
L’horizon des argiles à canaux qui partout où il existe se montre presqu’aussi perméable
que la cuirasse qui la surmonte;
Les argiles bariolées, l’arène argileuse constituent une zone très poreuse 40 à 45 % de
porosité, mais elles sont pratiquement imperméables. Dans les régions occupées par les
roches basiques et les schistes, il arrive que cette bicouche isole la zone perméable sommitale
de celle sous-jacente. Dans ce cas au cours de la foration, après avoir rencontré l’eau dans les
premiers niveaux, on traverse des argiles sèches avant de retomber en profondeur dans la
zone d’eau du profil;
La zone des arènes grenues très poreuse, également gorgée d’eau, elle constitue un horizon
boulant. Cet horizon est qualifié de fluant par les puisatiers. Il est difficile à traverser en
foration mécanique, comme dans le fonçage des puits à grand diamètre. Cet horizon renferme
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beaucoup d’eau et c’est là qu’on retrouve l’essentiel des réserves en eau souterraine du profil.
Cependant, il est peu perméable car sa porosité utile est faible de l’ordre 5 %. Elle a une
fonction capacitive très importante pour la pérennité des ouvrages de captage;
La frange fissurée du substratum qui présente une porosité inférieure à celle des horizons
qui la surmontent, mais qui se trouve être très perméable.
Il existe donc trois (03) horizons de bonne perméabilité dans l’ensemble du profil d’altération : la
cuirasse latéritique, l’horizon des argiles à canaux et la frange fissurée du substratum. Le profil n’est
donc hydrauliquement productif qu’à son sommet et à sa base.
Forme d’exploitation des nappes superficielles
L’existence de la nappe superficielle constituée par la base noyée de la cuirasse latéritique et des
argiles à canaux est sous la dépendance de la géomorphologie du plan régional, la géomorphologie
externe est caractérisée par un enchainement de plusieurs niveaux de cuirasses. L’exploitation de
cette nappe superficielle se fait généralement à l’aide de puits à grand diamètre qu’on implante
après analyse de la géomorphologie locale par photo interprétation confrontée aux réalités du
terrain.
Les puits implantés dans ces zones de cuirasses noyées peuvent fournir des débits de l’ordre de 15
à 20 m3/h. Cependant, ces zones de cuirasses noyées sont très sensibles aux variations
interannuelles de précipitations, ce qui entrainerait la baisse de leur productivité en cas de périodes
de pluviométrie déficitaire.
Fracturation et hydrogéologie du socle cristallin
L’influence des précipitations interannuelles rend la nappe superficielle précaire. Seule la nappe
profonde peut assurer aux ouvrages de captage des conditions de pérennité et de productivité
appréciables. Or l’existence et l’importance de cette nappe sont étroitement liées aux fractures qui
affectent le substratum. C’est pourquoi l’hydrogéologie du socle cristallin se ramène souvent à la
recherche et à la caractérisation des fractures (Figures 7 et 8).
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Il est donc important lors des campagnes géophysiques par méthode EM d’avoir une idée précise
des conductivités des profondeurs ciblées, ce ci permet de choisir les fréquences et la longueur de
câble adéquates afin de couvrir les profondeurs souhaitées.
Figure 14. Schéma du dispositif dipôle vertical (boucle horizontale) (MAYER, 1991)
Il existe trois fréquences (ou longueur de câble S) d’opération avec l’EM 34 dont les caractéristiques
sont les suivantes :
Longueurs de câble du EM 34
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Figure 15. Positionnement des travaux géophysiques au site de Djiguenni
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4.3. Méthodes sismiques
La sismique s'emploie pour designer d'une manière générale les vibrations et les secousses. C'est
une méthode géophysique, sa théorie est construite à partir des connaissances de l’élasticité, de
l'optique géométrique, de la physique vibratoire, du traitement du signal, et enfin de la géologie.
Pour connaître la constitution géologique d'une région, les géophysiciens procèdent à diverses
mesures de surface. Pour préciser en particulier les courbes de niveau des couches géologiques, ils
emploient les méthodes de la prospection sismique: Une explosion est provoquée au voisinage des
couches superficielles du terrain étudié. L'onde de choc, provoquée artificiellement se propage dans
le sous-sol. Les couches géologiques étant de densité et de nature différente, lorsque le front d'onde
franchit la frontière séparant deux couches, une partie de l'énergie transportée est réfléchie et
réfractée vers la surface du fait de la discontinuité des constantes élastiques des couches.
En surface des sismographes en enregistrent les arrivées de l'énergie libérée par l'explosion durant
les 4 ou 5 secondes qui la suivent. En pointant ces arrivées sur les sismogrammes (section temps) et
en recoupant leurs indications avec celles procurées par d'autres mesures, le géophysicien établie
des cartes en isochrones qui traduisent la position des différentes structures en terme de
profondeur.
La connaissance d’une loi de vitesse permet de convertir ces cartes en isochrone en cartes
d’isobathe (égale profondeur). On distingue deux méthodes de prospection sismique : la sismique
réflexion et la sismique réfraction. Elles ont toutes deux pour but de déterminer la profondeur et la
forme des discontinuités géologiques, qui constituent le sous-sol (Figure 17).
Figure 18. Logs diagraphiques des sondages NK1 et MEB3 (NKOUNGOUROU, 2007)
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Le principe de la diagraphie est de faire circuler dans le trou de forage (souvent non tubé) une sonde
reliée à la surface du sol par un système de mesure et d'enregistrement de paramètres liés aux
caractéristiques des couches géologiques traversées.
Pour le captage des forages, les sondes souvent utilisées mesurent les paramètres suivants :
Des paramètres liés aux caractéristiques électriques qui sont :
- la polarisation spontanée ou différence de potentiel due à des courants naturels qui se crée
dans le sol,
- la résistivité au passage d'un courant électrique des différentes couches du sol.
Des paramètres liés à la radioactivité naturelle des couches géologiques.
Dans la pratique ces méthodes sont utilisées en même temps ; il existe par exemple des sondes qui
peuvent mesurer à la fois la polarisation spontanée, la résistivité et la radioactivité.
4.4.1. Les méthodes de diagraphie électrique
4.4.1.1. La polarisation spontanée
Le principe de la méthode consiste à mesurer entre une électrode fixe posée à la surface du sol et
une électrode mobile à l'intérieur du trou de forage, la différence de potentiel due à des courants
naturels. La mesure de cette différence de potentiel n'est possible que si le forage est rempli d'un
liquide conducteur (boue de forage en l'occurrence) en contact avec les parois du forage. La
variation de cette différence de potentiel renseigne sur la nature des différentes couches
géologiques rencontrées. Aux formations imperméables (argiles), correspondent des potentiels
positifs et aux formations poreuses et perméables correspondent à des potentiels négatifs. La
position du zéro qui délimite ces deux niveaux est choisie de manière arbitraire.
L'interprétation des résultats obtenus peut se faire qualitativement et permet dans ce cas de
mettre en évidence les bancs poreux et perméables, les bancs imperméables et ceux qui ont une
certaine teneur en argile.
L'interprétation quantitative des mesures de polarisation spontanée permet de calculer la teneur
en argile des couches qui en contiennent et la résistivité de l'eau contenue dans les formations
aquifères.
Quelques règles de base pour l'interprétation qualitative des mesures de polarisation spontanée :
En face des bancs poreux et perméable la courbe des valeurs de polarisation spontanée montre
une forte déflexion vers la gauche et la limite des bancs est à l'inflexion de la courbe,
Quand un banc a une grande épaisseur, la déflexion devient maximum et la courbe devient plate,
Pour un banc mince, la courbe dessine un pic,
La salinité de l'eau d'imbibition de la couche aquifère influence la courbe de polarisation
spontanée de la manière suivante :
- quand l'eau de la formation est plus salée que celle de la boue (cas le plus fréquent), la courbe de
polarisation spontanée est dite normale. Les valeurs positives de potentiel sont en face des argiles
et s'alignent suivant une droite dite ligne de base des argiles. Les valeurs négatives sont en face des
couches sableuses et s'alignent suivant une droite dite ligne de base des sables.
- quand l'eau de la formation est moins salée que la boue de forage, la courbe de polarisation
spontanée est dite inverse ; les valeurs positives de potentiel sont en face des couches sableuses
et les valeurs négatives en face des argiles.
29
- quand la salinité de l'eau de la formation est égale à celle de la boue, les valeurs de polarisation
spontanée ne montrent pas de différence nette entre les couches argileuses et sableuses; la courbe
est presque plate.
4.4.1.2. La résistivité
La diagraphie par la méthode de résistivité repose sur le principe suivant :
- on envoie un courant i à travers des électrodes A et B,
- on mesure une différence de potentiel créée par ce courant entre deux électrodes M et N,
- en fonction de la position des électrodes A, B, M et N on peut calculer la résistivité apparente
des différentes couches successives traversées par les électrodes de potentiel.
Selon la disposition des électrodes A, B, M, N, il existe quelques types de dispositifs de mesure de
résistivité. La plus utilisée est celle de la sonde dite normale.
En fonction de l'espacement AM, on distingue :
- la sonde dite petite normale pour un espacement AM égale à 16 pouces,
- la sonde dite grande normale pour un espacement AM égale à 64 pouces. L'interprétation
qualitative des courbes de résistivité obtenues avec des sondes normales se fait en
considérant les règles suivantes :
La résistivité donnée par la sonde est généralement inférieure à la résistivité vraie des
couches géologiques correspondantes,
La résistivité donnée par la sonde est fonction de la nature de la couche géologique et
de la salinité de son eau d'imbibition,
Les limites des différentes couches correspondent au point d'inflexion de la courbe de
résistivité avec les nuances suivantes :
- l'épaisseur des couches au point d'inflexion est plus petite que l'épaisseur vraie d'une
longueur AM dans le cas des bancs épais et résistants,
- l'épaisseur au point d'inflexion est plus grande que l'épaisseur vraie d'une longueur
AM dans le cas des bancs conducteurs,
Pour les couches minces et résistantes il y a une inversion de la courbe de résistivité ;
ce phénomène ne se produit pas pour les couches minces conductrices.
4.4.2. La diagraphie par les méthodes radioactives
La méthode la plus utilisée pour les forages est celle par laquelle on mesure la radioactivité naturelle
des couches géologiques appelée gamma ray. Cette méthode permet en particulier de mettre en
évidence les horizons argileux. La radioactivité est mesurée en unité API.
30
Tableaux récapitulatifs de l’utilisation des méthodes géophysiques
31
32
33
5. FORAGES DE RECONNAISSANCE ET LES OUVRAGES D’EAU
Les techniques de captage des eaux souterraines classiquement mises en œuvre dans les milieux
poreux et fissurés sont peu variées. Le choix de la technologie à adapter est en fonction non
seulement de l’hydrogéologie (géométrie de l’aquifère, paramètres hydrodynamiques,
potentialités) mais également de contraintes externes, comme la topographie, l’hydrographie, les
risques de salinisation et de transfert de pollution depuis la surface, l’occupation des sols, les
conditions d’exécution et les équipements. Enfin, l’ouvrage doit pouvoir être réalisé dans des
conditions économiquement supportables.
5.1. Les forages de reconnaissance
Les sondages (ou forages) de reconnaissance sont des puits de petit diamètre de l’ordre de 6
à 8 cm, dont leur réalisation et équipement est similaire à ceux des forages d’exploitation.
Les sondages de reconnaissance permettent de vérifier les hypothèses émises et apportent des
informations indispensables (investigation, mesures et essais, prélèvement d’échantillons d’eau
et de sol, observations périodiques) comme ils permettent d’effectuer des diagraphies et des
essais de pompage.
5.2. Les forages d’exploitation verticaux
Les ouvrages verticaux sont les plus utilisés et les plus adaptés pour exploiter des aquifères poreux
et relativement étendus. La majorité des aquifères fissurés sont également exploités à l’aide de
ces ouvrages.
5.2.1. Les puits villageois
Ils constituent des ouvrages de captage très répandus. Ils sont généralement réalisés à la main
et, de ce fait, ils captent les nappes peu profondes. Les diamètres de ces ouvrages sont
généralement très importants (de 1 à 3 mètres de diamètre). Ces ouvrages (Figure 19A et B) sont
souvent mal protégés de la surface et très sensibles aux fluctuations de niveau des nappes dont
ils ne captent souvent que la partie supérieure. Leur rendement est généralement faible du fait
de ce mode de captage.
35
galeries est variable : de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs
kilomètres.
39
Figure 25. Différents types des piézomètres.
5.6. Le puits d’observation (ou de prélèvement)
C’est un tube analogue au piézomètre (quoi que d'un diamètre plus grand) afin de réaliser des
prélèvements d'eau dans la nappe, pour en analyser la composition chimique. Cela est souvent le
cas après une pollution où la qualité de l'eau souterraine doit être surveillée, parfois durant
plusieurs années. Dans ce dernier cas, il vaut mieux parler de «tube d’observation ou de
prélèvement» pour éviter toute confusion, car de tels forages ne sont pas alors destinés à mesurer
la charge hydraulique.
5.7. Le captage des eaux des sources
5.7.1. Le captage par drain appliqué aux sources diffuses
Certaines sources ne présentent pas à proprement parler d'arrivées d'eau. Elles sortent de la terre
dans une pente sur une large surface de terrain.
Les sources par débordement ou par déversement d’aquifères constitués de roches meubles et
les sources artésiennes à travers un toit de roches meubles, donnent de telles émergences
diffuses. Leur drainage s'impose, pour collecter l'ensemble des émergences et concentrer l'eau.
Un drain est constitué de trois tranchées disposées en Y ou en T, dont les branches, appelées
ailettes (Figure 26), sont situées en amont de la queue disposée suivant la ligne de plus grande
pente du terrain. Les ailettes, disposées selon des courbes de niveau égal, interceptent les
écoulements diffus souterrains, les concentrent dans un drain déposé en leur centre, et les
conduisent via ce drain vers un tuyau collecteur central, qui empruntant la queue, débouche dans
la chambre de captage. La paroi aval des ailettes est rendue étanche et forme ainsi le barrage
pour renvoyer dans le drain toute l'eau interceptée. Pour être efficace et intercepter la totalité
des écoulements, le barrage doit reposer sur une assise imperméable de l'aquifère.
La chambre de captage (Figure 27) est un récipient dans lequel arrivent les eaux collectées par le
drainage. Elle peut être simple ou bien équipée d'un système de décantation. Ce récipient doit
être étanche aux eaux de pluie et de ruissellement et l'on doit pouvoir accéder à l'intérieur
pour le nettoyer le cas échéant et vérifier le bon fonctionnement du drain. L'accès doit
cependant en être réservé et notamment interdit aux enfants.
40
Figure 26. Captage par des drains d’une source diffuse.
42
Figure 29. Captage des sources d’émergence par une chambre maçonnée simple.
Figure 30. Captage des sources d’émergence par une chambre maçonnée et aménagée.
Figure 31. Captage des sources de déversement par une chambre maçonnée et aménagée.
43
Chapitre 2.
LES TECHNIQUES OU APPAREILS DE
FORAGE
44
Chapitre II.
LES TECHNIQUES OU APPAREILS DE FORAGE
1. INTRODUCTION
Il existe de nombreuses méthodes de forage dont la mise en œuvre dépend de paramètres très
divers. Ce chapitre présente les techniques de forages en tant que telles avec leurs avantages et
leurs inconvénients relatifs, il précisera aussi les modalités de sélection de ces méthodes selon les
critères usuels pour le domaine de l´eau potable.
2. PRINCIPE DES APPAREILS DE FORAGE
Le schéma d’un appareil de forage est relativement simple et comprend essentiellement un outil
de percement, un organe moteur qui actionne l’outil, un procédé de maintien des parois du trou
et en surface un système de suspension et de levage de l’outil.
2.1. Outil de percement
Pour percer un trou dans une roche trois moyens mécaniques sont obtenus :
- la percussion qui agit à la manière d’un poinçon, la force vive transmise à la partie active
de l’outil et engendré habituellement par chute libre de sa masse totale. Il est également
possible de projeter à grande vitesse par l’intermédiaire d’un fluide des particules abrasives
sur la roche à percer ;
- la rotation qui agit en arrachant des particules ou des copeaux de matériaux plus ou moins
fins à la manière d’une mèche en bois ou d’une chèvre ;
- il existe un troisième procédé que l’on appelle pyrotechnie qui peut utiliser une flamme
à température plus élevée ou de manière très courante de jets dirigés d’explosifs.
2.2. Organe moteur
Selon le type d’outil, celui-ci est animé d’un mouvement soit alternatif de translation qui lui
permet de frapper sur la roche par l’action de son propre poids ou soit une rotation ; la force
motrice est fournie actuellement par des moteurs à explosion ou électrique mais au cours du
développement technique des appareils de forage divers moyens comme l’homme, le cheval
peuvent être utilisés.
2.3. Elimination des déchets d’attaque
Un problème important se pose dès le départ, c’est l’élimination à l’extérieur des déchets plus ou
moins grossiers produits par l’outil dont l’accumulation au fond du trou paralyserait rapidement
l’action.
Par ailleurs, il est indispensable de recueillir pour les étudier et déterminer la nature et l’âge des
terrains traversés ou recoupés. L’extraction des déchets de désagrégation des roches peut être
effectuée soit par des approches simples comme par exemple une cuillère spéciale ou une
soupape ; soit par une circulation hydraulique en utilisant de l’eau ou de la boue de forage. On
peut distinguer deux types de forages : les forages à secs et les forages à circulation.
45
2.4. Système de levage et de suspension de l’outil
L’outil est né du mouvement au fond du trou par un système de transmission à câble ou à tige. Il
est donc nécessaire lorsque le dispositif atteint un certain poids d’installer en surface un certain
support. En outre un système de levage est indispensable pour remonter ou descendre le matériel
dans l’ouvrage. Ce dispositif de suspension et de levage est plus ou moins complexe allant selon
la puissance et le perfectionnement du matériel du simple trépied à la tour de forage ou derrick.
2.5. Maintien des parois du trou de sonde
Dans les terrains peu consolidés, les parois du trou doivent être maintenues soit par de cylindres
en acier on parle alors de tubage ou casing ; soit par la boue de forage.
3. DIFFERENTS TYPES D’APPAREILS (OU TECHNIQUES) DE FORAGE
3.1. Techniques de forage à battage ou percussion à cadence lente
3.1.1. Principe
La méthode consiste à soulever un outil lourd (trépan) et le laisser retomber sur le terrain à
perforer en chute libre. La hauteur et la fréquence de chute varient selon la dureté des formations.
Le battage se produit par le mouvement alternatif d’un balancier actionné par un arbre à came
(ou bien un treuil : cylindre horizontal). Après certain avancement, on tire le trépan et on descend
une curette (soupape) pour extraire les déblais (cuttings). Pour avoir un bon rendement, on
travaille toujours en milieu humide en ajoutant quelque litre d’eau au fond de trou.
On va distinguer deux grands types (Figure 32) :
- Technique (ou appareil) de forage à battage à câble (procédé pennsylvanien) ;
- Technique (ou appareil) de forage à battage à tiges : à ce niveau, on peut distinguer :
Technique (ou appareil) de forage à battage à tiges pleines (procédé canadien) ;
Technique (ou appareil) de forage à battage à tiges creuses (le procédé Raky) avec
circulation de l’eau ou de la boue de forage.
3.1.2. Technique de forage à battage à câble (procédé pennsylvanien)
Le type d’appareil le plus simple est le dispositif qui donne à l’outil un mouvement de translation
par transmission à câble ou Pennsylvanien. L’outil constitué par une forte lame d’acier (trépan) est
soulevé mécaniquement et en tombant en chute libre, il poinçonne la roche à la manière d’une
barre à mine et brise peu à peu par ses chocs répétés.
Simultanément, une faible rotation alternée et imprimée à l’outil par la torsion du câble et les
mouvements alternatifs de translation sont donnés par un balancier à raison de 40 à 80 coups à la
minute suivant la nature du terrain.
Cet appareil travaille à sec et les débris de roches sont extraits avec des cuillères et des soupapes.
L’élément actif et essentiel de ces appareils de forage est l’outil que l’on appelle trépan ; comme il
agit par son poids, il doit être lourd et massif. C’est essentiellement une lame en biseau dérivée du
ciseau à froid dont la longueur est voisine d’un mètre et plus. Il comprend à la partie inférieure une
lame tranchante droite ou triangulaire, recouverte d’acier spécial que l’on recharge ou que l’on
redresse après usure.
L’évacuation se fait à l’aide des cuillères et des soupapes. Les soupapes en général, ce sont des
tubes de sondage.
46
Figure 32. Coupes schématiques des différents types de forage par battage.
3.1.2. Technique de forage à battage à tiges
3.1.2.1. Technique de forage à battage à tiges pleines
A la place du câble, on va avoir une tige pleine. Dans ce cas l’entraînement du trépan est effectué
par des tiges pleines formées d’éléments vissés bout à bout. C’est l’appareil à battage à tiges pleines
ou Canadien.
Les trépans sont du même type que les appareils à câble. L’extraction se fait à l’aide des cuillères et
des soupapes. Le plus ancien appareil de ce type connu a été inventé par les chinois, il y a plus de
deux mille ans, les tiges étaient en bambou et les balanciers animés par les hommes.
Des profondeurs de l’ordre de cent à mille mètres auraient été atteintes. Ce type d’appareil est d’un
emploi limité car les tiges subissent des efforts et des heurts qui détériorent rapidement. Le nombre
de coups est de l’ordre de 15 à 45 par minute.
3.1.2.2. Technique de forage à battage à tiges creuses
A défaut des appareils à tiges pleines, on utilise les appareils de forage à battage à tiges creuses par
lesquelles on peut injecter de l’eau pour faciliter l’entraînement des déchets à la surface du sol.
3.1.2.3. Problème des tubages
Les parois du trou sont maintenues par des tubes en aciers dont l’ensemble constitue des tubages
ou casing. En début de forage, on exécute ce que l’on appelle un avant puits à grand diamètre entre
18 et 20 dont la profondeur est variable en fonction de la profondeur du puits final. Dans ce cas,
on place un tube guide puis au cours de l’avancement du forage chaque fois, les tubes de diamètre
inférieur sont descendues dans le trou de sonde. Chaque assemblage de tubes de même diamètre
constitue une colonne de tubage dont les éléments sont assemblés bout à bout au fur et à mesure
de leur mise en place.
47
Le tube inférieur se termine par un sabot tranchant et facilite la pénétration. Les colonnes de tubage
peuvent avoir leur origine au niveau du sol ou être en disposition télescopique.
Parmi les deux dispositifs, en général, c’est le premier qui est le plus préféré ou le plus utilisé. Tous
les éléments du matériel de forage sont désignés par un diamètre essentiel, les normes en général
utilisées sont les pouces en anglais ; et ne correspondent pas exactement à une dimension précise
mais à une dénomination nominale. Pour programmer, il faut vérifier les dimensions.
Pour les tubages, les dimensions donnent les diamètres extérieurs. Concernant la mise en place des
tubages, il faut au minimum un jet de deux pouces entre les dimensions du trou et le diamètre de
sondage.
Les outils nécessaires à la poursuite d’un forage doivent avoir un diamètre plus petit de 2 pouces
environ. Ainsi chaque tubage, le diamètre utile du sondage subit une réduction de 4 pouces environ.
3.1.2.4. Domaine d'utilisation de la technique de battage
a). Nature du terrain
C'est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains, avec
cependant:
- une faible vitesse d'avancement dans les roches très dures,
- une vitesse plus lente que le forage par rotation en terrains tendres et non consolidés.
Le domaine de prédilection de cette méthode est donc celui de terrains cohérents, pas trop dures
(grès tendres, marnes indurés, schistes ou calcaires fracturés).
Les formations non consolidées nécessitent un tubage provisoire, éventuellement télescopé pour
tenir compte des frottements.
b). Profondeur maximum et diamètre
Cette méthode convient bien pour des forages peu profonds (moins de 100 m), mais peut être
éventuellement utilisée pour de plus grandes profondeurs ; la vitesse d'avancement est alors
sensiblement réduite.
Les diamètres de forage habituels sont compris entre 250 et 500 mm (10''et 20”), mais il existe
des machines de battage capables de forer jusqu'en 1,5 m de diamètre (puits forés au battage).
3.1.2.5. Avantages et inconvénients
a). Avantages
- La technique de forage par battage peut forer n’importe quelle formation, y compris
les crevasses et cavernes qui peuvent poser problèmes avec d’autres méthodes (rotary).
- Elle est indiqué pour les terrains durs surtout lorsque le terrain dur est en surface (ça
permet pas d’utiliser suffisamment de poids en Rotary) comme en terrains karstiques ou
fissurés (pas de risque de perte de boue).
- C´est un procédé simple et relativement peu coûteux (investissement généralement plus
faible que pour les autres procédés de foration).
- Il n´y n’a pas de fluide de forage (boues) et pas de risques de pollution de la nappe.
- Le trépan peut être rechargé, reforgé et affûté sur le chantier.
- C´est une méthode bien adaptée pour les forages de moyenne profondeur.
48
b). Inconvénients
- Vitesse d´avancement assez faible induisant un coût "suivi travaux" en proportion.
- Méthode peu adaptée dans les terrains plastiques ou boulants dans lesquels le tubage à
l´avancement est nécessaire.
- Difficultés pour équilibrer des venues d´eau artésiennes jaillissantes.
- Absence d´information sur les niveaux producteurs (qualité - production) sinon par mise en
place de dispositif de pompage en parallèle à la foration.
3.2. Technique de forage par havage
3.2.1. Principes
Le forage par havage est plus connu sous le nom de procédé Benoto, dans ce type de forage par
curage ou havage, les tubages pénètrent dans la formation sous l´effet de leur propre poids ou
sous l´action de vérins hydrauliques (Figure 33).
Au-dessous du niveau statique, l´emploi d´une soupape est recommandé. En présence d´éléments
grossiers ou de blocs, l´utilisation d´un trépan tombant en chute libre (battage par havage) permet
de briser l´obstacle. Il est également possible d´utiliser des vibreurs hydrauliques pour faciliter la
descente ou l´arrachage des tubages.
49
- La méthode est utilisée pour la réalisation des forages de faible profondeur (environ 30 m).
- Difficulté pour arracher les tubages de soutènement après la mise en place des crépines
et du massif filtrant.
3.3. Technique de forage par tarière
On peut également réaliser un forage par la tarière mécanique (Figure 34), lorsque les formations
sont meubles (sols meubles, sables, alluvions, etc.). Les tarières hélicoïdales continues forent
rapidement dans les argiles et les terrains non consolidés à faible profondeur (inférieur à 20 m) et
à vitesse lente.
50
- Dans les terrains très fissurés, caverneux ou karstiques, permet d’apprécier l’hydraulicité
de telle couche, de définir l’étage géologique de la formation et de comparer l’échantillon
avec d’autres provenant d’ouvrage exploités afin d’en tirer des conclusions utiles pour
l’équipement du forage en cours de reconnaissance.
3.3.2. Principes
Le principe des sondages carottés est de venir découper un cylindre de terrain le plus intact
possible afin de réaliser des observations et des essais représentatifs des formations en place. Le
découpage des terrains peut être fait par fonçage ou battage (carottier poinçonneur) ou par
rotation (carottier rotatif).
51
Figure 35. Carottier à paroi mince avec/et sans étui.
Le carottier à piston stationnaire : Il s’agit d’un carottier à paroi mince associé à un système de
piston qui permet de prélever des sols très mous (Figure 36). Le verrouillage du piston
commandé depuis la surface par un câble, bloque l’entrée du carottier jusqu’à la cote de début de
forage (descente), permet la pénétration de l’échantillon durant la phase de fonçage et assure
l’étanchéité pour éviter la chute de la carotte lors de la remontée.
Le carottage vibratoire haut fréquence : Le carottage vibratoire utilise une tête de forage
munie d’un moteur hydraulique qui entraîne deux masses dans des sens de rotation opposés et
génère ainsi, sur le train de tiges, une force «sinusoïdale». La fréquence de vibration peut
varier de façon à optimiser la pénétration de l’outil dans le sol (généralement fréquence comprise
entre 50 et 120 Hertz). Un système de double tubage permet de remonter le tube échantillonneur
en fin de passe en laissant un tubage en place. Les carottes prélevées peuvent être extraites par
vibration, elles sont alors recueillies dans un film plastique maintenu à la sortie du tube ou
conditionnées dans une gaine équipant le tube intérieur. Cette technique est particulièrement
adaptée pour le prélèvement de sols graveleux non consolidés.
52
3.3.2.2. Carottage rotatif
Il est constitué d’un tube cylindrique à l’extrémité duquel se trouve un outil appelé couronne
(Figure 37).
53
Le carottier à trousse dépassant : Il s’agit d’un carottier double dont le tube intérieur est
muni d’une trousse coupante qui se prolonge en dehors de la couronne fixée sur le tube extérieur.
Ce système permet le prélèvement d’échantillon de meilleure qualité car découpé par la trousse
coupante « fine » ; la couronne ne venant que supprimer les frottements avec le sol en place. Ce
procédé est également connu sous l’appellation «carottier Mazier».
Le carottier à câble : la particularité de ce système ne réside pas dans le mode de découpage de
l’échantillon, mais dans la liaison entre le carottier et la machine. Les tiges reliant la machine à
l’outil sont remplacées par un tubage de section constante depuis la surface jusqu’au fond. Ce
tubage est entraîné en rotation et en pression, son extrémité inférieure portant une couronne.
Dans ce tubage, on descend un carottier, qui se verrouille lorsqu’il atteint sa place en bas du tubage
sur des épaulements prévus à cet effet. Lorsque la passe de carottage est achevée, le carottier est
déverrouillé à l'aide d’un système repêcheur (l’overshot). L’ensemble repêcheur-carottier-carotte
est remonté à l’aide d’un treuil. Outre le gain de temps, le maintien du tubage en place assure
la stabilité du forage.
55
3.4. Technique de forage rotary en circulation directe
3.4.1. Principe
Le technique de forage rotary utilise un outil (trépan) monté au bout d´une ligne de sonde
(tiges vissées les unes aux autres), animé d´un mouvement de rotation de vitesse variable et
d´un mouvement de translation verticale sous l´effet d´une partie du poids de la ligne de sonde
ou d´une pression hydraulique. Le mouvement de rotation est imprimé au train de tiges et à l´outil
par un moteur situé sur la machine de forage en tête de puits (Figure 40).
3.5.2. Avantages
- Une information géologique plus précise et quasi instantanée. Les cuttings recueillis en surface
proviennent du seul fond du trou sans mélange avec des cuttings provenant éventuellement de
l´érosion du trou au cours de la remontée.
- Une information géologique continue. La traversée de zones fissurées, fracturées ou
caverneuses, se traduit assez souvent par des pertes partielles (ou totales) de fluide de circulation
(air ou eau ou boue) dans les techniques de forage à circulation directe. La remontée des cuttings
par le train de tiges diminue fortement les risques de pertes de fluide et de cuttings ainsi que les
éventuels colmatages ou contamination des aquifères traversés.
- Meilleure individualisation des arrivées successives de fluide en cours de foration. Seul le niveau
en cours de foration est testé au moment du passage de l´outil, les mélanges avec des niveaux
supérieurs sont très réduits.
59
3.5.3. Inconvénients
- Présence d´un fluide de forage et de risque de colmatage (la même que circulation directe).
- la reconnaissance de niveaux producteurs au moment de sa foration, nécessite un contrôle
continu et des prises de décision adéquates pour caractériser les différents niveaux (arrêt de
forage et circulation ou pompage dès observation particulière).
- Il existe un risque d´occulter des informations importantes sur un niveau producteur
d´épaisseur réduite par passage trop rapide.
3.6. Techniques de forage rotary des puits profonds
Ce sont donc des appareils à rotation rapide et à injection de boue sous forte pression. C’est un
dispositif le plus fréquemment utilisé de nos jours et son emploi se généralise aux recherches
géologiques, de pétrole, d’eau souterraine et de substances minérales. Il est caractérisé par une
grande vitesse de rotation de l’outil, quelques dizaines à 200 tours par minute selon les terrains :
85 à 200 tours par minute pour les roches meubles, 40 à 50 tours par minutes pour les roches
dures.
La charge sur l’outil au fond du trou est importante qui peut être de plusieurs tonnes et elle
provient essentiellement du poids des tiges auxquelles on ajoute au-dessus du trépan ce que l’on
appelle masse-tige. Cette pression est adaptée aux besoins du travail par la traction du treuil.
3.6.1. Fonctions d’un appareil de forage rotary
Dans le forage rotary, le système de rotation comprend habituellement une tête d'injection,
une tige d'entraînement qui passe à travers une table de rotation et qui est reliée à une colonne
de forage (en) (ou train de tiges) et en bout de colonne un outil de forage creusant le sol. La tige
d'entraînement, et de fait la colonne de forage, et l'outil de forage, tous subissent une rotation via
la table de rotation et une section angulaire de la colonne qui se trouve au niveau de la table, ou
bien si la table n'est pas le moyen de rotation de la machine de forage, via la tête d'injection qui
sert également à l'entraînement de la colonne (top drive). La garniture peut être définie par
«l'ensemble des matériels tubulaires descendus dans le puits, à l'exception des cuvelages».
Les installations de forage employées pour le forage rotary des puits profonds (comme le cas des
forages captant la nappe du continental intercalaire dans la région du Sahara septentrional où
la profondeur de forage dépasse 1200 m) représentent un ensemble de différentes machines,
mécanismes et bâtiments (Figure 41), semblables aux machines de forages pétrolières.
Au cours de forage rotary d’un puits profond, on réalise les opérations suivantes:
- Descente de la colonne des tiges de forage dans le puits.
- Montée de la colonne des tiges pour remplacer un outil de forage usé.
- Rotation d’un outil de forage.
- Préparation et injection de la boue de forage dans le puits afin de remonter les déblais
de terrain découpés.
- Rallongement de la colonne des tiges de forage par la mesure de l’augmentation de
la profondeur du puits.
- Descente des colonnes des tubages.
- Cimentation des formations superficielles et les couches qui présentent des problèmes
pendant le forage.
60
L’appareil de forage assure ces fonctions par deux catégories d’équipements:
- Les équipements de surface: cette catégorie est répartie en plusieurs groupes mettant
en œuvre l’outil de forage et assurant la sécurité du puits.
- Les équipements de fond: c'est l'ensemble des outils de forage et garniture qui travaillent
au-dessous de la surface.
63
f). Le câble de forage
Le câble de forage relie le treuil au moufle mobile, est l'organe de transmission du travail qui
permet aux charges d'être déplacées à la verticale dans les deux sens. Un câble est constitué de
plusieurs torons disposés en spirale autour d’une âme, chaque toron est lui-même constitué de
plusieurs fils calibrés, également disposés en hélice sur plusieurs couches.
h). Le crochet de forage
Se trouve suspendu directement au moufle mobile. Un système de roulement à billes permet la
rotation du crochet autour de son axe sans entrainer celle du moufle mobile. Cette rotation est
néanmoins limitée en partie par un système de verrouillage.
Un ressort puissant permet à chaque opération de dévissage des éléments de train de sonde un
dégagement vers le haut de la partie supérieure, ce qui évite la détérioration de filetage.
3.6.2.2. Les équipements de rotation
Pour faire tourner l’outil, on visse au sommet des tiges, de forme cylindrique, une autre tige de
section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement, et on l’introduit dans la table de
rotation [rotary table]. Alors la fonction de rotation est assurée par :
a). La table de rotation
En cours de forage, elle transmet le mouvement de rotation à la garniture de forage, par
l'intermédiaire de fourrures et de la tige d'entraînement, et, en cours de manœuvre, supporte
le poids de la garniture de forage, par l'intermédiaire de coins de retenue.
b). Le carré d'entraînement et les fourrures
Le mouvement de rotation est transmis par la table à la tige d'entraînement par le biais d’un carré
d'entraînement (Figure 46) rendu solidaire en rotation de la table par l'intermédiaire d'une
fourrure principale. Pendant les manœuvres, des fourrures intermédiaires sont mises en place à
l'intérieur de fourrure principale pour pouvoir caler la garniture de forage.
c). La tige d'entraînement
Elle assure la liaison entre la garniture de forage et la tête d'injection et communique le
mouvement de rotation de la table à la garniture de forage par l'intermédiaire du carré
d'entraînement.
66
de forages profonds, des générateurs électriques alimentés par un moteur Diesel sont le plus
souvent utilisés. L'option «électrique» a de nombreux avantages dont, entre autres, la réduction
du bruit et une organisation du chantier plus simple.
b). Les systèmes de transmissions de puissance
b1). Transmission mécanique
Plusieurs moteurs diesel travaillent en parallèle grâce à leur interconnexion par un système de
chaînes, d’embrayage...
b2). Transmission électrique
Les appareils de forage utilisent le système pour la consommation d'énergie électrique qui est
fournie par le moteur diesel et les génératrices, l'avènement des thyristors SCR a pour rôle le
développement du système AC/DC.
68
La gamme : caractérise la longueur des tiges. Il existe 3 gammes de longueur de tige :
- gamme 1 : 5,50 m à 6,70 m (18' à 22'),
- gamme 2 : 8,25 m à 9,15 m (27' à 30'),
- gamme 3 : 11,60 m à 13,70 m (38' à 45').
Le poids nominal :exprimé en livres par pied, il indique le poids du corps de la tige sans les tool-
joints.
Fabrication : les tiges de forage sont des tubes d'acier au carbone étirés sans soudure.
Tableau des caractéristiques des tiges.
69
- ne pas tirer sur les tiges au-delà de la limite élastique en utilisant un coefficient de sécurité
qui tient compte de l'état des tiges.
- les filetages des tool-joints doivent être nettoyés intérieurement et extérieurement au
moyen du jet d'eau.
Tous les membres de l’équipe doivent inspecter les tiges durant la remontée, pour détecter
une éventuelle anomalie. Cette opération exige que les tiges soient propres, ce qui nécessite leur
nettoyage durant la remontée.
3.6.3.2. Les tiges lourdes
a). Rôles des tiges lourdes
Les tiges lourdes ont une flexibilité plus grande que celle des masses tiges et plus petite que celle
des tiges normales. Les tiges lourdes sont fréquemment utilisées comme intermédiaires entre les
masse-tiges et les tiges. Il y a ce niveau une variation de section occasionnant des contraintes plus
élevées (flexion plus grande, vibrations). On utilise donc avantageusement une, deux ou trois
longueurs de tiges lourdes, entre les masse-tiges et les tiges, chaque fois que les conditions de
forage sont difficiles.
b). Formes
Les diamètres extérieurs des tool-joints sont surdimensionnés par rapport à ceux des tool-joints
des tiges. Elles comportent en plus un renflement central dont le diamètre est généralement égal
à celui des tool-joints diminué de 3/4 à 1". Comme pour les tiges, l'épaulement du tool-joint
femelle est carré ou conique à 18°. Le diamètre intérieur est généralement intermédiaire entre le
diamètre des tool-joints des tiges et celui des masse-tiges.
c). Fabrication
L'acier utilisé est le même que celui des masse-tiges et des tool-joints. La partie centrale peut être
un acier à plus bas carbone traité pour obtenir une résistance comparable à celle des masse-tiges.
3.6.3.3. Les masse-tiges
a). Rôles
Les masse-tiges sont des tubes à parois très épaisses dont le rôle principal consiste à faire du poids
et à permettre aux tiges supérieures de ne pas travailler en compression. Les masse-tiges
permettent de :
- mettre du poids sur l'outil pour éviter de faire travailler les tiges de forage en compression.
- Le poids utilisable des masse-tiges ne devra pas excéder 80 % de poids total dans la boue.
- jouer le rôle du plomb du fil à plomb pour forer un trou aussi droit et vertical que possible.
- canaliser la boue de forage jusqu’au fond de trou.
b). Caractéristiques
Une masse-tige est caractérisée par :
- ses diamètres extérieur et intérieur, le diamètre intérieur est normalisé par l'API en
fonction du diamètre extérieur.
70
- les filetages ; les filetages des masse-tiges sont coniques pour plus, de résistance, des
facilités et rapidité de vissage ou de dévissage.
Tableau des caractéristiques des masse-tiges.
41/2IF 6 1/8 3¼ 97
71
molettes pour éviter la perte de diamètre. On cite quelques dates importantes dans l'évolution
technologique des outils :
1909: introduction des premiers outils à molettes (bicônes), surtout utilisés dans les formations
indurées.
1930: introduction de la première couronne diamantée pour le carottage pétrolier.
1933: introduction des premiers outils tricônes à dents fraisées offrant une meilleure adaptation
au type de formation (offset et dents longues pour les formations tendres, dents courtes et
molettes sans offset pour les terrains durs).
1948: apparition des outils à duses.
1951: Introduction du premier outil tricône à picots de carbure de tungstène.
1953: introduction des outils diamant à pierres naturelles serties, leur durée de vie et leurs
performances à la turbine compensent leur coût élevé dans les terrains moyens à durs situés à
grande profondeur. Ils sont concurrencés par les outils à pastille de carbure de tungstène dans les
années 70. Ces derniers sont bien adaptés aux terrains moyennement durs et abrasifs pour des
profondeurs intermédiaires.
1959: introduction de joints d’étanchéité et de système de lubrification interne des roulements.
1976: introduction des outils à diamants synthétiques polycristallins (Stratapax).
1979: introduction des outils à paliers lisses.
1981: introduction des outils à diamants synthétiques polycristallins thermostables (TSP).
c). Classification des outils
c1). Outils à lames [drag bits]
C'est l’outil du type double-lame (fishtail) qui a régné sur les champs de pétrole depuis l'époque
des premiers forages pétroliers aux Etats Unis jusqu'en 1920. Durant ce temps, chaque forgeron
était un inventeur de son propre outil.
L’outil à lame n'a pas été complètement relégué au musée des antiquités pétrolières, après
l’apparition des outils à molettes car le fishtail est modifié en amenant le canal du fluide le long
de la lame de l'outil jusqu'à un orifice (jet bit), ils sont toujours utilisables dans le domaine
de forage hydraulique et même dans les forages pétroliers de faible profondeur, comme sur la
côte du Mexique et dans les formations non consolidées du Venezuela.
Les outils à lame travaillent, en rotation, comme une fraise dans un métal, ils font des
«copeaux» dans le terrain. Ils sont employés dans les formations sédimentaires compactes, à
structure fine et de dureté de vie élevée. Les avantages de ce type d’outil c’est la vitesse
d’avancement intéressante, leur cout peu élevé, il n’a pas besoin d'un poids trop élevé pour forer,
la possibilité de reforger et affuter les tranchants qui sont les seuls à offrir. Bien que des foreurs
n’aiment pas les employer parce que ces outils ne conviennent pas dans tous les terrains et
provoquent des vibrations importantes qui se répercutent jusqu’à la machine.
Les outils à lame sont fabriqués par assemblage de deux ou de plusieurs lames de métal dur par
soudeur au corps de l'outil. On distingue au moins quatre types (MABILLOT, 1997) (Figure 52) :
- Outil à deux lames ; on appelle aussi outil de queue de poisson (fishtail).
- Outil à Trois lames (three wings) ; possède trois lames.
72
- Outil à lame pilote ; possède plusieurs étages de diamètres différents.
- Outil à plusieurs lames.
75
Figure 55. Outil à diamant synthétiques.
3.6.9. Maintien des parois du trou de sonde
L’utilisation de la boue de forage permet d’éviter la multiplication des tubages. La boue de forage
est essentielle pour la suspension des produits colloïdaux : argiles, bentonite… dans l’eau avec des
densités courantes comprises entre 1,1 et 1,2. Ainsi, supposons la paroi du trou de sonde formée de
roches meubles perméables, sous l’effet de la pression de la colonne du liquide dans le sondage qui
est toujours supérieure à celle des eaux souterraines, le filtrat de la boue pénètre dans le terrain. Au
niveau de la paroi elle est filtrée et abandonne ses matières colloïdales en suspension, les quelles se
déposent, cimentent les grains de la roche et constituent une sorte de revêtement continu : le cake.
Il forme ainsi un manchon qui maintient les parois du trou de sonde et évite la pose de tube.
3.6.10. Domaine d'application
L’appareil de forage au rotary à la boue, conçu pour forer sans tubage dans les terrains meubles
ou peu consolidés, est la seule méthode permettant de réaliser des forages à moyenne ou grande
profondeur dans les bassins sédimentaires récents, constitués de roches variées, généralement
tendres et peu cohérentes.
Son domaine de prédilection est celui des roches de dureté faible à moyenne. Au-delà d'une
certaine dureté de la roche, son rendement diminue fortement, de sorte que le forage à la rotation
convient mal aux roches dures ou très dures (des zones de socle par exemple). Il n'y a pas de limite
technique à la profondeur qui peut être atteinte mais une limite de prix de revient.
En Afrique de l'Ouest, par exemple, il existe des forages d'eau dont la profondeur dépasse 1000 m
mais le plus souvent, la profondeur des ouvrages se situe entre 100 et 500 m.
La pratique du forage au rotary à la boue, surtout quand il s'agit de profondeurs importantes, ne
peut s'improviser et réclame beaucoup de savoir-faire. Le contrôle de la qualité de la boue,
l'adaptation des paramètres de forage à la dureté du terrain, les cimentations, le positionnement
des crépines au droit des couches aquifères, la mise en place du massif filtrant, le nettoyage du
forage et son développement, sans compter les instrumentations parfois nécessaires, sont autant
d'opérations qui réclament une grande technicité.
Le procédé est relativement lent, compte tenu de toutes les opérations annexes au forage
proprement dit et les risques sont plus grands que sur les forages peu profonds. Le maintien en
circulation de la boue (à la bentonite) exige un travail continu à 2 ou 3 postes. Enfin, la diversité et
la complexité du matériel et des opérations demande un appui constant de la base.
76
La consommation d'eau est importante et il faut prévoir des moyens d'approvisionnement lourds
pour acheminer sur les chantiers les fournitures nécessaires (eau, bentonite, ciment, fuel, etc.). Il
en résulte que cette méthode est onéreuse.
En ce qui concerne, les avantages des appareils rotary, on peut citer :
- la vitesse d’avancement est élevée dans les terrains tendres et moyens, plusieurs centaines
de mètres par jour, par exemple 1200 en treize heures de travail ;
- il est courant de forer plusieurs mètres (dizaines) par jour ;
- c’est le seul procédé possible pour l’exécution des sondages profonds de plus de 800 mètres
et des puits en nappe captive dans les terrains ébouleux.
- par le maintien du trou, le tubage est supprimé ou toutefois dans les terrains de mauvaise
tenue les réductions de diamètre sont peu fréquentes. C’est pourquoi, il est pratiquement
le seul procédé permettant d’atteindre avec certitude de la profondeur prévue. C’est
également le seul matériel qui permet un programme technique de diamètre adapté à
l’équipement du puits d’exploitation et surtout les opérations de développement avec mise
en place de massifs filtrants.
3.7. Techniques de forage au marteau fond de trou (MFT)
3.7.1. Principe et description du matériel au marteau fond-de-trou
Cette technique de forage utilise la percussion assortie d´une poussée sur l´outil qui se trouve lui-
même en rotation (Figure 56). L´énergie utilisée pour actionner cet outillage est l´air comprimé à
haute pression (10-25 bars). C´est un procédé très intéressant en recherche hydrogéologique et
principalement en terrains durs (calcaire et grés). Un marteau pneumatique équipé de taillant
(Figure 57) est fixé à la base d´un train de tiges et animé en percussion par envoi d´air comprimé
dans la ligne de sonde, d´où le nom de "marteau fond de trou".
Figure 56. Schéma simplifié d’une installation de forage fond de trou (MFT)
77
Figure 57. Schémas de principe de fonctionnement de marteau fond de trou (MFT).
Il convient de noter que le forage avec MFT à l´air est parfois couplé à l´emploi de mousse de
forage (injectée dans le circuit d´air) pour favoriser la tenue des parois et/ou la remontée des
cuttings. S´agissant d´un contexte "eau minérale", le choix d´une mousse "inerte" doit être une
préoccupation pour l´opération. Cet ensemble est alimenté en air comprimé (haute pression) à
travers une tête d'injection et un flexible. Ce système assure ainsi des mouvements verticaux et
78
une légère rotation du train de tiges et du marteau. La roche en contact du taillant est de ce fait
broyée en petits morceaux.
79
Le fluide de circulation utilisé est l'air, qui, détendu à son passage dans le marteau, acquiert une
grande vitesse et remonte dans l'espace annulaire (entre les tiges et les parois du forage) en
entraînant les déblais. Le débit d'air doit permettre d'une part le fonctionnement correct du
marteau, d'autre part une vitesse de remontée dans l'espace annulaire supérieure à 15m/s pour
assurer l'évacuation des déblais.
En basse pression (10,5 bars), ces deux fonctions exigent un débit de 15 à 20 m3/mn,
En haute pression (17,5 bars), qui est le système en voie de généralisation (plus grande vitesse
d'avancement), c'est le fonctionnement du marteau qui le plus exigeant en débit (20 à 30 m3/h).
La cadence de percussion du marteau varie selon la pression d'air de 1200 à 1600 tours par minute.
Dans un granite de dureté moyenne, la vitesse d'avancement se situe entre 10 et 20 m/h.
La tête de rotation en tête du train de tiges est rétractable pour assurer le montage et le
démontage des tiges. Elle a par ailleurs pour fonction :
- d'assurer l'alimentation en air comprimé entrant dans les tiges par un flexible ;
- de maintenir une poussée sur l'outil (0,5 à 2T selon les types de marteau, les
diamètres et les terrains) ;
- d'assurer la rotation du train de tiges (15 à 30 tours/mn).
80
3.7.2. Domaine d'utilisation
C'est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 à 220 mm) en zone de socle,
étant entendu qu'un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l'air ou à la boue) doit
lui être associé pour la traversée des couches superficielles.
3.7.3. Avantages
- Avancement rapide et profondeur d´investigations pouvant dépasser les 300 m de
profondeur (en fonction du diamètre et de la puissance du compresseur d´air).
- Bonne observation des cuttings (coupe géologique) et des zones productrices (suivi
foration).
- Fluide de forage (air) bien adapté au forage d´eau en général de par l´absence de produit
polluants (pas d´interférence entre l’eau de l’aquifère et des boues de forage).
81
3.7.4. Inconvénients
- Procédé peu adapté dans les terrains non consolidés (sables) ou plastiques (argiles). Ce qui
nécessite l'emploi de mousse injectée dans le circuit d'air pour favoriser la tenue des parois
et/ou la remontée des cuttings.
- Le fluide "air" peut perturber en foration les observations relatives à la qualité du fluide
d´un niveau producteur par oxydation d´éléments ou en occultant des venues de gaz. La
confirmation de la qualité du fluide (eau et gaz) d´un niveau producteur doit fréquemment
être réalisée par pompage associé.
- L’interprétation délicate du niveau de production d´un horizon reconnu (débit) par mesure
en soufflage (air lift) à l´aide de l´équipement de foration. Les données obtenues en foration
MFT, quant aux débits des horizons traversés, doivent être prises en compte avec réserve. Il
convient de considérer que les débits obtenus en fonction à l´air sont toujours optimistes.
- Risque de formation de bouchons de cuttings, nécessitant de fréquents nettoyages du trou
par soufflage. Ce phénomène n´existe pas lorsque l´ouvrage est totalement sec ou lorsque
le débit des niveaux producteurs est suffisant pour permettre un bon nettoyage par
circulation.
- Nécessité d´utilisation de compresseurs très puissants voire de suppresseurs en cas de
foration sous des hauteurs d´eau importantes.
- Mauvaise identification de chaque niveau producteur en cours de foration, le fluide recueilli
en tête d´ouvrage intégrant l´ensemble des horizons traversés.
3.8. Technique de forage au marteau fond de trou avec tubage d´avancement
3.8.1. Principe
Cette technique est appelé forage ODEX, elle est identique à la technique MFT "classique"
exposée ci-avant, cette méthode concerne la mise en place d´un tubage des parois du trou au fur
et à mesure de sa foration. Elle met en œuvre un taillant pilote avec aléseur excentrique qui
permet de forer des trous d´un diamètre légèrement supérieur au diamètre extérieur des tubes.
Le tubage est ainsi enfoncé progressivement à la suite de l´aléseur sous l´effet de son propre
poids et de l´énergie de percussion du marteau. Les tubes sont solidarisés entre eux soit par
soudure, soit par filetage. Le taillant excentrique se déploie par rotation dans le sens des aiguilles
d´une montre, une rotation en sens inverse en fin de foration permet son repli et la remontée de
la garniture. Comme en foration au marteau fond de trou classique, l´évacuation des cuttings
est là aussi assurée par la remontée de l´air, ici entre tiges et tube. La circulation de l’air sera
directe ou à circulation inverse (Figure 59).
3.8.2. Avantages
- Possibilité d´utiliser une foration d’air dans un contexte géologique peu stable.
- Bonne observation des cuttings et zones productrices.
- Meilleure individualisation des niveaux producteurs au moment de la foration, sans
mélange avec des niveaux supérieurs partiellement obturés par le tubage mis en place.
3.8.3. Inconvénients
- Les mêmes inconvénients que ceux de MFT classique à l´exception de la foration dans les
terrains non consolidés.
82
Figure 59. Schémas principe de forage MFT à circulation directe et inverse.
83
3.9. Techniques de forage manuel
Pour forer à travers tous ces différents types de formations (sols), de nombreuses techniques
de forage manuel ont été développées et sont utilisées de par le monde. Dans tous les cas, la
technique de forage doit (a) casser ou couper la formation, (b) dégager les matériaux coupés (le
sol) du trou, et (c) si nécessaire, fournir un support aux parois du trou, pour éviter qu’il ne
s’effondre pendant le forage (Figure 60).
84
Voici une brève présentation des principales techniques:
3.9.1. Le forage à la tarière
Le forage à la tarière consiste à un ensemble d’allonges en acier qui est tourné par une poignée.
Différents types de tarières peuvent être fixées à l’extrémité des allonges. Les tarières sont
tournées dans le sol jusqu’à ce qu’elles se remplissent et sont ensuite sorties du trou pour être
vidées. Le modèle des tarières varie en fonction du type de formation (type de sol) à forer.
Généralement au-dessus du niveau statique, le trou du forage reste ouvert sans avoir besoin d’être
soutenu. Une fois dans la nappe, un pré-tubage temporaire peut être utilisé pour empêcher
l’effondrement des parois du trou du forage. Le fonçage se poursuit à l’intérieur de ce pré-tubage
à l’aide d’une tarière de mise en eau jusqu’à ce que la profondeur désirée soit atteinte. Puis, le
tubage permanent est installé et le pré-tubage temporaire remonté à la surface. Le forage à la
tarière peut être utilisé jusqu’à une profondeur d’environ 15 à 25 mètres, cela dépend de la
géologie.
Avantage : facile à utiliser au-dessus du niveau de la nappe. Equipements bons marchés.
Inconvénient : il est parfois très difficile d’enlever le pré-tubage temporaire.
Application géologique : sables, limons & argiles tendres.
3.9.2. Le forage à la boue
Le forage à la boue (ou forage rotatif à boue lorsqu’un mouvement de rotation de l’outil de
fonçage est actionné) utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du sol les
matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la descente des
tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente les matériaux du
sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est obturée avec la main
(effet de soupape), créant ainsi une aspiration de l’eau et des débris qu’elle contient jusqu’à la
surface. Au cours du mouvement de descente suivant, la main est retirée du train de tiges et l’eau
gicle dans le bassin préalablement creusé à côté du forage.
Dans ce bassin de décantation, les débris se séparent de l’eau pour se déposer au fond du
bassin alors que l’excédent d’eau redescend à nouveau dans le trou. La pression de l’eau sur les
parois du forage évite l’effondrement de ces dernières. Le forage à boue (avec ou sans rotation)
peut être utilisé jusqu’à une profondeur d’environ 35 mètres.
Avantage : simple utilisation et pas besoin de pré-tubage.
Inconvénient : le niveau d’eau dans le trou doit être maintenu tout au long de l’opération
de fonçage. Le niveau de la nappe n’est pas connu avec précision pendant le forage.
Application géologique : sable, limons, argiles, argiles dures et des formations légèrement
consolidées (latérite altérée).
3.9.3. Le lançage à l’eau
Le lançage à l’eau est également basé sur la circulation et la pression de l’eau. A la différence
du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur du train de tiges et la boue (eau et
débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir une pression d’eau suffisante, on
utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure du tuyau de forage simplement
ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On peut également faire tourner
totalement ou partiellement le train de tiges.
Un fluide de forage (additif) peut être mélangé à l’eau pour éviter l’effondrement des parois du
85
trou et la perte incontrôlée de l’eau par infiltration. La technique du lançage à l’eau (avec rotation)
peut être utilisée jusqu’à une profondeur d’environ 35-45 mètres.
Avantage : très rapide dans le sable.
Inconvénient : nécessite beaucoup d’eau à la fois. Le niveau de la nappe d’eau n’est pas connu
avec précision pendant le forage.
Application géologique : limitée aux sables et fines couches d’argile tendre.
3.9.4. Le forage à la percussion
Le forage à la percussion utilise un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou un câble,
lequel est descendu dans le trou du forage ou à l’intérieur d’un pré-tubage. Un trépied (ou chèvre)
est en général utilisé pour suspendre l’équipement. En actionnant la corde ou le câble de haut en
bas, le trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou de forage, dont
les débris sont ensuite extraits grâce à la cuiller.
Comme pour le forage à la tarière, un pré-tubage en métal ou PVC peut être utilisé pour éviter
l’effondrement du trou. Une fois le tubage définitif (tuyaux et crépines en PVC) installé, le pré-
tubage doit être enlevé. Le forage à percussion est généralement utilisé jusqu’à une profondeur
de 25 mètres.
Avantage : permet de forer dans les formations dures.
Inconvénient : l’équipement peut être très lourd et relativement cher. Cette méthode est lente en
comparaison aux autres méthodes.
Application géologique : sables, limons, argiles dures, calcaire tendre, latérite, les couches
contenant des graviers et des petits cailloux.
4. CHOIX D'UNE METHODE DE FORATION
Le mode de foration à retenir pour la réalisation d'un ouvrage dépend de nombreux paramètres à
prendre en compte au moment de la conception de l'ouvrage. Dans le cas des forages de l’AEP,
l'objectif est de capter une ressource très définie en termes de qualité. Ceci oblige à choisir un
mode de foration qui permet de bien isoler les horizons "parasites" en réalisant des cimentations
adéquates. D'autre part, la foration ne devra pas altérer le niveau producteur que l'on souhaite
capter.
4.1. Nature géologique des terrains traverses
Il convient d'apprécier la stabilité des formations concernées (roches meubles, roches dures), la
présence de discontinuités (fractures, cavité).
• Pour des terrains alluvionnaires peu stables, on choisira la méthode de foration MFT avec tubage
à l'avancement. Dans des cas particuliers, on pourra utiliser la foration rotary boue (moins
recommandée).
• Pour des terrains consolidés, on choisira une foration MFT avec possibilité de tuber s'il existe des
cavités par exemple.
4.2. Profondeur finale de l'ouvrage
Selon la profondeur objective, il convient de réaliser des forations en diamètre suffisant pour
permettre la mise en place d'éventuels tubages qui permettent de poursuivre le forage après
soutènement des zones instables.
86
Les méthodes de battage et havage ainsi que celles avec tubage à l'avancement (MFT) sont
limitées en profondeur, elles pourront être utilisées pour faire les avant-trous.
En terrain durs, pour des forages de profondeurs moyennes, on travaillera au MFT.
En terrain présentant des risques d'instabilité, et à fortes profondeurs, on peut être amené à
choisir une foration au rotary à la boue. Cependant, on ne privilégiera pas cette méthode compte
tenu d'une part de la difficulté d'identifier les niveaux producteurs présentant la qualité
d'eau requise et d'autre part, des éventuelles interférences entre le fluide utilisé en foration
(boues) et les eaux de l'aquifère.
4.3. Nature de l'ouvrage à réaliser (reconnaissance ou exploitation)
En phase de reconnaissance, l'objectif prioritaire sera l'acquisition de données sur la géologie et
les niveaux producteurs. On privilégiera dans ce cas les possibilités offertes quant à la qualité du
suivi de la foration (foration à l'air).
Pour la réalisation d'un forage d'exploitation l'accent sera mis sur le captage d'un niveau
producteur déterminé qu'il convient d'exploiter à un débit donné et de protéger de façon la
plus efficace vis-à-vis de son environnement. Le diamètre de l'ouvrage sera défini en tenant
compte des contraintes d'exploitation de l'ouvrage (diamètre des groupes de pompage,
instrumentation). Le choix de la méthode de foration sera fait pour obtenir un trou parfaitement
calibré dans lequel les tubages (crépinés et pleins) pourront être positionnés au mieux avec mise
en place optimum des graviers face aux crépines et/ou des cimentations derrière les tubages pleins
de protection.
4.4. Qualité des fluides des réservoirs
Dans certains cas particuliers (artésianisme jaillissant, gaz sous pression), la qualité du fluide du
réservoir peut induire des précautions spécifiques (contrôle des pressions par la boue, système
anti-éruptifs type BOP). La foration au rotary à la boue pourra être privilégiée dans certains cas
où le risque d'éruption est grand. Cette technique permet en effet, par augmentation de la
densité de la boue, de contenir les effets de pressions.
4.5. Environnement du chantier
Selon le lieu de réalisation de l'ouvrage (milieu urbain ou zone inhabitée) et la place disponible
pour réaliser la plate-forme de forage, le matériel à utiliser pourrait être sélectionné selon leur
encombrement, leur niveau sonore.
87
Chapitre III.
LES FLUIDES DE FORAGE (OU BOUES DE
FORAGE)
88
Chapitre III.
LES FLUIDES DE FORAGE (BOUES DE FORAGE)
1. DEFINITION DU FLUIDE DE FORAGE
Le fluide de forage est un système composé de différents constituants liquides (eau, huile)
et/ou gazeux (air ou gaz naturel) contenant en suspension d'autres additifs minéraux et organiques
(argiles, polymères, tensioactifs, déblais, ciments, …). Le fluide de forage était déjà présenté
en 1933 lors du premier Congrès Mondial du Pétrole.
2. LA BOUE DE FORAGE
2.1. Rôles de la boue de forage
Les boues de forage doivent avoir les propriétés permettant d'optimiser les fonctions suivantes:
a). Nettoyage du puits: La boue doit débarrasser le trou des particules de formation forées
qui se présentent sous forme de débris de roche "cuttings" ou "déblais".
b). Maintien des déblais [cuttings] en suspension: La boue doit non seulement débarrasser le
puits des déblais de forage durant les périodes de circulation, mais elle doit également les
maintenir en suspension pendant les arrêts de circulation.
c). Sédimentation des déblais fins en surface: Alors que la boue doit permettre le maintien en
suspension des déblais dans le puits durant les arrêts de circulation, ce même fluide doit laisser
sédimenter les déblais fins en surface; bien qu'apparemment ces deux aptitudes semblent
contradictoires, elles ne sont pas incompatibles.
d). Refroidissement et lubrification de l'outil et du train de sonde: Du fait de son passage en
surface, la boue en circulation se trouve à une température inférieure à celle des formations ce
qui lui permet de réduire efficacement l'échauffement de la garniture de forage et de l'outil. Cet
échauffement est dû à la transformation d'une partie de l'énergie mécanique en énergie
calorifique.
e). Prévention du cavage et des resserrements des parois du puits: La boue doit posséder des
caractéristiques physiques et chimiques telles que le trou conserve un diamètre voisin du diamètre
nominal de l'outil. Le cavage est causé par des éboulements, par la dissolution du sel, par la
dispersion des argiles, par une érosion due à la circulation de la boue au droit des formations
fragiles .etc.
f). Dépôt d'un cake imperméable: la filtration dans les formations perméables d'une partie de la
phase liquide de la boue crée un film sur les parois du sondage, ce film est appelé cake. Le dépôt
du cake permet de consolider et de réduire la perméabilité des parois du puits.
g). Prévention des venues des fluides: afin d'éviter le débit dans le sondage des fluides contenus
dans les réservoirs rencontrés en cours de forage, la boue doit exercer une pression hydrostatique
suffisante pour équilibrer les pressions de gisement. La pression hydrostatique souhaitée est
maintenue en ajustant la densité entre des valeurs maximum et minimum.
h). Augmentation de la vitesse d'avancement: Au même titre que le poids sur l'outil, la vitesse
de rotation et le débit du fluide, le choix du type et les caractéristiques de la boue conditionnent
les vitesses d'avancement instantanées, la durée de vie des outils, le temps de manœuvre, en un
mot, les performances du forage. Un filtrat élevé augmente la vitesse d'avancement. Les très
faibles viscosités sont aussi un facteur favorable à la pénétration des outils.
89
j). Entraînement de l'outil: Dans le cas du turboforage la boue entraîne la turbine en rotation.
Cette fonction, l'amenant à passer à travers une série d'évents et à mettre en mouvement les
aubages, implique certaines caractéristiques et rend impossible ou très délicat l'utilisation de
certains produits (comatants).
k). Diminution du poids apparent du matériel de sondage: Bien que ce soit beaucoup plus une
conséquence qu'une fonction, la présence d'un fluide d'une certaine densité dans le puits permet
de diminuer le poids apparent du matériel de sondage, garniture de forage et tubages ceci permet
de réduire la puissance exigée au levage.
i). Apport de renseignements sur le sondage: la boue permet d'obtenir des renseignements
permanents sur l'évolution des formations et fluides rencontrés. Ils sont obtenus par :
- les cuttings remontés par la circulation de boue.
- l'évolution des caractéristiques physiques et/ou chimiques de la boue.
- la détection des gaz ou autres fluides mélangés à la boue.
Remarque : Malgré les rôles très importants de la boue de forage mais il faut signaler quelques
risques liés à son l’utilisation sur les gisements, les employeurs, l’appareillage et l’environnement.
Parmi ces risques on note :
Contamination des formations productrices : La présence de la boue au droit des formations
poreuses et perméables exerçant une pression hydrostatique supérieure à la pression de
gisement peut nuire à la future mise en production.
Corrosion et usure du matériel : La boue peut accélérer l'usure du matériel de sondage, par
une action mécanique, si elle contient des matériaux abrasifs. Elle peut aussi être corrosive
par une action électrolytique due à un déséquilibre chimique.
Toxicité et sécurité : La boue de forage ne devra pas présenter de danger pour la santé du
personnel. Elle ne devra pas non plus créer de risques d'incendie, tout particulièrement dans le
cas d'utilisation de boues à base d'huile.
Pollution de l’environnement : La boue de forage contient des produit pollueur, qui dégrade
l’environnement si elle est rejeté directement dans la nature, elle peut menacer les formes
vivants (la végétation, les animaux, etc.) et pollué les nappes phréatiques et les cours d’eau.
2.2. Circuit de la boue dans le forage
Le fluide de forage comme un fluide en circulation continue durant toute la durée du forage, aussi
bien dans le sondage qu’en surface. Dans la circulation directe la boue est préparée dans des bacs
à boues, il est refoulé de la pompe à boue, par tuyauterie rigide et par le flexible, jusqu'à la tête
d’injection située au sommet de la ligne de sonde, il est injecté à l’intérieur des tiges jusqu’à l’outil
d’où il remonte dans l’annulaire, chargé des déblais formés au front de taille (Figure 61). A la sortie
du puits, il subit différents traitements, tamisage, dilution, ajout de produits, de façon à éliminer
les déblais transportés et à réajuster ses caractéristiques physico-chimiques à leurs valeurs
initiales. Il est ensuite réutilisé.
Dans la circulation inverse, le fluide se refoule dans l’espace annulaire, et le mélange fluide-
cuttings remonte dans le train de tige en entrant par les trous se trouvant au fond du trépan.
90
Figure 61. Circuit de la boue dans le forage : a. circulation directe, b. circulation inverse.
2.3. Propriétés physico-chimiques la boue de forage
2.3.1. Densité
La densité est un paramètre important des boues de forage. Elle doit être suffisamment élevée
pour contrebalancer la pression exercée par les venues d’eau, d’huile et de gaz et par conséquent
les éruptions. Cependant elle ne doit pas dépasser la limite de résistance des parois du puits
(formations traversées) pour ne pas les fracturer et ne pas risquer une perte de boue au cours de
la circulation. Pour l'alourdissement de la boue, la baryte a été utilisée dès 1922. La pression
exercée par la boue sur les parois du puits, est donnée par l’expression suivante :
91
sur les parois du trou foré. Ce cake doit être de perméabilité faible et doit être facilement enlevé
avant la cimentation.
2.3.5. Teneur en sable
La boue à tendance de se charger exagérément des éléments inertes, surtout siliceux. Ils sont
dangereux pour les pompes à boue, le flexible et les orifices de l’outil. Normalement la teneur en
sable dans la boue ne dépasse pas 1 %, mais elle peut atteindre des valeurs très élevé
lorsqu’en fore des terrains sableuse.
2.3.6. pH
Le contrôle de l’acidité et de l’alcalinité de la boue est important. Il révèle la contamination par le
ciment ou par l’eau de la couche aquifère.
92
sont employées pour augmenter la viscosité et les gels des boues douces et diminuer le filtrat. En
milieu salé (> 35 g/L de NaCl), les bentonites sont inefficaces et ne servent alors que de support
colloïdal.
Les attapulgites : Les attapulgites sont des argiles du type Sépiolite qui présentent la propriété
de se disperser et de rester en suspension en milieu salé. Cette propriété est employée pour
augmenter la viscosité et les gels des boues salées (> 35 g/L de NaCl). Cependant, ces argiles ne
présentent aucune capacité à réduire le filtrat.
2.4.2. Colloïdes organiques (produits réducteur de filtrat)
L’amidon: Les amidons pour boues de forage sont extraits de pommes de terre, de la gomme de
guar, du riz, du maïs et du blé. Ils sont traités spécialement pour gonfler rapidement même
dans l'eau froide et non alcaline. L'amidon est ajouté dans les boues douces ou salées pour réduire
le filtrat, leur emploi exige cependant que l'une des trois conditions ; pH >12, présence
antiferment et une salinité supérieure à 250 g/L. Un bon amidon doit réduire le filtrat sans trop
augmenter la viscosité de la boue et il doit résister à une température de 150 °C.
Les Carboxyméthylcelluloses (CMC) et les celluloses polyanioniques (PAC)
La carboxyméthylcellulose (CMC) a été employée depuis 1947 dans divers fluides de forage à base
d’eau comme réducteur de filtrat ou comme viscosifiant. Elles sont classées en trois catégories
; basse viscosité, moyenne viscosité et haute viscosité. Le rendement d'une CMC diminue lorsque
la salinité augmente et on lui préfère l'amidon pour contrôler le filtrat des boues salées saturées.
Cependant, les CMC possèdent encore un bon rendement en milieu salé saturé sous réserve
de maintenir la concentration en calcium au-dessous de 500 mg/L. Dans ce cas-là, la boue
possédera des viscosités plus basses qu'avec l'amidon. Les CMC et l’amidon se dégradent lorsque
la température atteint 150 °C, certaines peuvent résister jusqu'à 180 °C.
Les celluloses polyanioniques (PAC) sont employées principalement comme réducteurs de filtrat
pour les boues à base d'eau douce et d'eau de mer, mais agissent également en tant que
viscosifiants dans ces systèmes. Les deux catégories de PAC disponibles diffèrent par leur viscosité
mais donnent le même degré de réduction de filtrat. Le PAC résiste à des températures d'environ
150 °C et n'est pas soumise à la dégradation bactérienne.
2.4.3. Les produits fluidifiants
Les tanins : Les plus utilisés sont les tanins de Québracho (extraits de l'écorce d'un arbre poussant
en Argentine) et les tanins de châtaigniers. Le pH d'un tanin non traité, en solution aqueuse, est
de 4 environ. L'effet fluidifiant est fonction du pH de la boue, ce qui nécessite d'employer ce
produit couplé avec de la soude (dose d'emploi : 2 à 8 g/L). Les tanins deviennent très vite
inefficaces lorsque la concentration en calcium atteint 300 mg/L, ou lorsque la concentration en
NaCl atteint 20 g/L ou lorsque la température atteint 150 °C.
Les lignosulfonates (FCL) et Les lignines (LC) : Les lignosulfonates sont extraits de la pâte à
papier de conifères par traitement de la pulpe à l'aide d'un acide sulfurique d’un métal lourd.
Actuellement, les plus utilisés sont les lignosulfonates de ferrochrome (Fe, Cr) qui fonctionnent
pratiquement dans toutes les boues à base d'eau. Ces produits possèdent la particularité de se
comporter comme un fluidifiant entre 2 à 8 g/L et comme inhibiteur de gonflement des
argiles lorsque la doses est entre 12 à 30 g/L. Une boue traitée à l'aide des lignosulfonates de
ferrochrome résiste à des hautes concentrations en calcium et en Na CI et à des températures
jusqu’au 190 °C. Il est cependant nécessaire de travailler avec des valeurs de pH supérieures à 9.
93
Les lignines sont extraites du bois, c'est à partir des lignines que l'on obtient un lignosulfonate par
traitement à l'acide sulfurique. Ils s'emploient pour accroissent les propriétés de (FCL) lorsque la
température est élevée (supérieure à 200 °C).
2.4.4. Les additifs minéraux
La soude caustique (NaOH) : la soude est employée pour augmenter le pH (contrôleur d’alcalinité)
et accroître le rendement des produits organiques et argiles.
Le carbonate de soude (Na2C03) : le carbonate de soude est employé pour accroître le rendement
des argiles et précipiter le calcium.
Le bicarbonate de soude (NaHC03) : le bicarbonate de soude est employé lors de reforage de
ciment pour précipiter la chaux libérée par le ciment.
Le gypse (CaSO4) : le gypse ou plâtre de Paris est employé pour confectionner les boues au gypse
qui empêchent le gonflement des argiles forées, ce qui permet de travailler avec des viscosités
plus faibles.
La chaux éteinte Ca(OH)2 : la chaux éteinte est employée pour confectionner les "boues à la chaux"
et débicarbonater les boues contaminées par le gaz carbonique (C02).
Le sel de l’halite (NaCl) : le chlorure de sodium est employé pour confectionner des boues salées
saturées, lorsque l'on doit forer dans des zones salifères.
Le sel de sylvite (KCl): le chlorure de potassium est utilisé souvent dans la formulation des boues
de forage comme un inhibiteur de gonflement d’argile.
2.4.5. Les alourdissant
La barytine ou sulfate de baryum (BaS04) : C'est l'alourdissant (d = 4,2) le plus couramment utilisé.
Elle ne doit pas contenir d'abrasif et sa granulométrie doit être telle qu'elle ne sédimente pas
ni n'augmente pas trop la viscosité de la boue. A l'aide de la baryte on peut alourdir une boue
jusqu'à une densité de 2,50.
La galène ou sulfure de plomb (PbS) : Cet alourdissant (d = 7) est employé pour obtenir des
densités de boue supérieure à 2,5, on alourdit d'abord la boue à l'aide de baryte qui sert comme
d'alourdissant primaire (jusqu’au 2,5), puis on poursuit l'alourdissement à l'aide de galène jusqu'à
la densité désirée. On utilise cette procédure pour réduire l’usure de la garniture et l’outil
par la galène.
Les oxydes de fer : comme l’hématite et la magnétite, ils sont peu utilisés à cause de leur forte
abrasivité.
* L’opération d’alourdissement : si la tenue du puits l'exige on peut être amené à augmenter la
densité de la boue en circulation. La quantité de baryte à utiliser est déterminée comme suit :
X = [(Df - Di)/ (Da - Df)] x Da
X = tonnes d'alourdissant à ajouter par m3 de boue à alourdir
Df = densité finale souhaitée
Di = densité initiale de la boue à alourdir
Da = densité de l'alourdissant
94
Avant d'alourdir une boue il est nécessaire de connaître le tonnage d'alourdissant nécessaire par
m3 de boues à alourdir, en utilisant la formule ci-dessus, ainsi que le volume résultant de
l'alourdissement du volume à alourdir. Il est évident que l'addition d'un alourdissant dans la boue
crée une augmentation sensible du volume qu'il ne faut pas négliger car des surprises désagréables
telles que débordement des bassins sont à redouter. On pourra déterminer cette
augmentation à l'aide de la formule :
97
2.5.1.4. Boue bentonitique au gypse
La boue au gypse est utilisé pour foré les horizons de gypse, anhydrite et horizons faiblement
salifères.
Fabrication: bentonite 50-70 kg / soude 3-4 kg / CMC 5-10 kg /FCL 12-15 kg / gypse 10-20 kg.
2.5.1.5. Boue bentonitique aux extraits tannins
C’est une boue utilisé pour foré dans les formations à gypse, anhydrite, argiles, elle est utilisable
lorsque : [Ca++] inférieure 300 mg/L, [Cl-] inférieure 20 g/L et la température inférieure à 150
°C
Fabrication: bentonite 40-60 kg/ tannin 2-4 kg /soude 0,5-1 kg /CMC1-5 kg/1000 L eau.
f. Boue salée saturée : on emploi pour forer les horizons salifères, et les zones argileuses peu
ou moyennement dispersante. Dans cette boue on utilise comme colloïde argileux l’attapulgite au
lieu de bentonite.
Fabrication: sel 300 kg/ Attapulgite 50 kg/ Amidon 30-40 kg / chaux 0-10 kg.
2.5.1.6. Boue salée saturée aux amincissements organiques
On emploi pour forer dans les zones salifère et les zones argileuse, mais il faut signaler l’effet
corrosive de la boue salée saturée sur la garniture (il faut ajouter les anticorrosives dans la boue).
Fabrication : sel 350 kg / Attapulgite 50 kg/ soude 4-6 kg/FCL 30-45 kg/ LC 10-15 kg/ amidon 20-
30 kg / eau 1000 L.
2.5.1.7. Boue à l’huile émulsionnée
Il s’agit d’émulsion d’huile dans l’eau suivant les pourcentages relatifs. On obtient en ajoutant à la
boue classique (eau plus bentonite) de 5 à 25 % de gasoil et un émulsifiant organique. Cette boue
lubrifie et protège toute les parties métalliques. Elle provoque une sensible amélioration de
l’avancement et un allongement de la durée de vie des outils de forage. Elle est caractérisée par
des filtrats plus faibles et moins pénétrants dans les couches aquifères, ce qui est important
pour la détection et l’exploitation des nappes à faible pression (diminue le risque de pollution de
la nappe).
Domaines d’utilisation : Le forage des terrains gypseux ou salés, de l’anhydrite ou des argiles
gonflantes s’effectue plus efficacement avec ce type de boues.
2.5.2. Boue à base de l'huile
Dans les terrains ayant la propriété, en s’hydratant, d’augmenter considérablement de volume (les
argiles gonflants), à tel point que l’outil risque de se bloquer au fond du trou, ce qui peut
occasionner de grosses pertes de temps pour tenter de le dégager par des instrumentations
délicates. Dans ce cas, il est conseillé d’utilisé une boue à base de huile ou boue à émulsionnée.
2.5.2.1. Boue à huile
La boue à huile est utilisée pour le forage des zones difficiles avec des boues à base d’eau (les
argiles gonflantes, problème de coincements…).
Composition courante : Huile de base : 95 % à 98 % du volume, on utilise le diesel à de l’huile
brute très asphaltique / Eau : 2 % à 5 % / Agents fluidifiants / Agents de neutralisation de l'eau
98
/ Agent plastifiants pour contrôler la filtration et la viscosité (asphalte soufflé, argile organophile…)
/ Agents émulsionnants et stabilisants /Alourdissant : (CaCO3, BaSO4, Galène).
Les avantages : ce type de boues donne un cake très mince, forage à densité proche de 1,
réduction des frottements de la garniture sur les parois du puits, augmentation de la durée de
vie des outils à molettes, meilleure récupération du carottage sur lesquelles il est possible de
mieux approcher la valeur de la teneur et de la nature de l'eau interstitielle, moindres dommages
à la formation.
Inconvénients : Sensibilité à l'eau et à certains bruts, risque de sédimentation des
alourdissements. Manipulation salissante, risque d'incendie, détérioration des caoutchoucs non
spécifiques aux hydrocarbures, difficultés pour déceler la présence d'huile dans les déblais.
2.5.2.2. Boue à émulsion inverse
Elle est constituée d'une phase continue huile et d'une phase dispersée aqueuse d'au moins 50 %
du volume. Cette boue présente à peu près les mêmes avantages que la boue à l'huile, puisque
l'eau s'y trouve sous forme d'émulsion et n'entre pas en contact, en principe, avec l'argile. Leurs
caractéristiques sont les mêmes que les boues à l'huile mais permet de pallier certains
inconvénients de celles-ci.
Domaines d’utilisation : les mêmes que les boues à l'huile; grandes épaisseurs de sels ou
d'anhydrite, problèmes de forage haute température, problèmes de déviation.
2.5.3. Boue polymère
C’est une substance formée par l’union bout à bout de deux molécules ou plus de la même
qualité de chaîne dans un autre composant d’éléments et de proportions analogues, mais à plus
haut poids moléculaire et à propriétés physiques différentes. Les polymères peuvent être utilisés
directement en tant que boue ou comme additif aux boues bentonitiques, et sont subdivisés
en polymères naturels et polymères artificiels (synthétiques).
2.5.3.1. Polymères naturels
Il s’agit d’un produit organique obtenu à partir de gommes de Guar. La boue polymère permet
pour le même poids de matière, de produire un gel 10 fois plus qu’une boue bentonitique, à la
même viscosité (60 s au cône de Marshe). Parmi les polymères naturels on cite : le Revert,
permettant avec un dosage de 8 kg/m 3 d’eau à 20 °C, de donner une viscosité de 30 secondes
(Marsh) au bout de 5 jours ; alors qu’à une température 38 °C, on obtient la même viscosité
au bout de 2 jours.
2.5.3.2. Polymères synthétiques (artificiels)
Les polymères synthétiques peuvent être utilisés avec des boues bentonitiques ou avec d’autres
polymères. Elles ne sont pas biodégradables généralement, et leur destruction nécessite une
action chimique pour réduire leur viscosité à celle de l’eau (lavage). Les solvants utilisés pour la
destruction (broken down) doivent être choisis pour ne pas bloquer la formation aquifère, le
massif filtrant et les crépines, et qu’ils ne provoquent pas la pollution de la nappe.
2.5.3.3. Polymères synthétiques biodégradables
Ils ne sont valables que si leur durée de vie est plus longue que les polymères naturels, et lorsqu’ils
peuvent être éliminés avant que le processus de dégradation ne soit amorcé (pour éviter la
prolifération «développement» des bactéries). Ils doivent être aussi ; non toxiques et non
99
polluants : parmi les produis qui répondent à ces critères, on cite : l’AQUA GS, et le D 800 ou AQUA
J (Johnson).
Avantages : Les boues polymères possèdent les avantages suivants :
- forage avec une pression réduite au fond du trou.
- frottements réduits (usure minimum)
- les carottes et échantillons ne sont pas masqués par le fluide.
- pertes contrôlées de fluide sans nécessité d’avoir un cake épais.
- la boue au Revert : les opérations de lavage et de développement des forages se trouvent
de ce fait grandement facilitées, rapides et efficace, pas de risque de colmatage des
couches aquifères et en plus 1 kg de Revert donne la même viscosité que 9 kg de bentonite.
La boue au Revert possibilité d’utiliser de l’eau salée pour préparer la boue.
Inconvénients:
* pour les polymères naturels :
- la prolifération (développement) des bactéries dans un temps très court (3 à 15 jours
suivant les produits)
- élimination des bactéries parfois difficile dans le filtre et
gravier.
- les bactéricides utilisés sont parfois toxiques.
* pour polymères artificiels :
- risque d’instabilité des parois.
- risque de colmatage des parois.
- le lavage des polymères se fait par action chimique, ce qui provoque parfois le risque
de pollution de l’aquifère.
2.6. Contamination et traitement mécanique de la boue de forage
2.6.1. Contamination de la boue de forage
L'équilibre réalisé entre le filtrat et l'argile dispersée dans la boue, et les parois peut être
perturbée par des contaminants rencontrés dans le puits soit sous forme gazeuse (C02 et H2S)
ou solide (le gypse, les sels, les argiles et le ciment) ou en solution (eau).
Au cours de forage, la boue se charge de plus en plus des argiles et des éléments fins. La boue
contaminée serait rapidement inutilisable. Si on la laisse en circuit, elle forme une masse compacte
au fond bloquant complètement l’outil. La présence des éléments fins de dimensions inférieures
à 70 µm provoque la coagulation de la boue (transformation de la substance organique liquide en
une masse plus ou moins solide), ce qui provoque l’augmentation de sa viscosité. La présence
de certains sels de terrains (gypse) favorise la floculation de la boue (formation de flocs). On note
aussi que une teneur élevée en solides augmente la densité de la boue, modifie ses
caractéristiques physiques et la rendre abrasive. Ceci favorise les pertes, le colmatage des
formations productrices et de nombreux ennuis en forage.
100
2.6.2. Traitement mécaniques de la boue de forage
Le traitement mécanique de boue inclus plusieurs étapes, dans les forages de surface il peut être
limité seulement par le passage dans le tamis vibrant et les bassins de décantation, mais pour les
forages profonds comme les forages de continentale intercalaire dans la région de Sahara
septentrional où la nappe se trouve à une profondeur qui dépasse le 1000 m, l’emploi de tous les
appareils de traitement mécanique de la boue est nécessaire. Dans les figures 62 et 63,
nous présentons le schéma type d'installation des appareils de séparation mécaniques des solides
et les domaines de séparation de chaque appareil.
Figure 62. Schéma type d'installation des appareils de séparation mécaniques des solides.
101
Les tamis vibrants ou vibrateurs (Figure 64a) sont des appareils robustes et d'une excellente
fiabilité à condition de respecter les règles de mises en place, d’utilisation et de maintenance
(contrôle de l'horizontalité et de l'inclinaison des toiles, contrôle et réglage du système de
vibration, nettoyage fréquent des toiles surtout en début de forage, etc.
103
devrait pas excéder 6 à 7 secondes pour 30 m de trou. Si l’on utilise de l’air humide, ce temps sera
à majorer de 30 à 40 %.
3.2. Air comprimé pour marteau fond de trou
L’air a deux fonctions distinctes, faire fonctionner le marteau et remonter les cutting à la surface.
Les paramètres essentiels à contrôler sont ; le débit d’air minimal pour le fonctionnement du
marteau (quelques litres par secondes) et surtout celui disponible pour créer un flux d’air d’une
vitesse suffisante permettant de faire remonter les cutting de tailles moyennes (quelques
millimètres).
La plus part des marteaux fond de trou peuvent travailler à des pressions comprises entre 4 et 18
bars, en plus la pression de l’air comprimé est élevée avec un marteau fond de trou, moins on
aura de risques de coincement.
Le choix de la puissance du compresseur dépend de la consommation d’air comprimé estimée
pendant le forage et pendant le soufflage.
4. FORAGE A LA MOUSSE
Les mousses sont des dispersions d’un volume de gaz (relativement) important dans un volume de
liquide relativement faible. La solution moussante est souvent accompagnée de polymères à poids
moléculaires élevés ou quelque fois par de la bentonite pour améliorer les qualités visqueuses de
la mousse, pour augmenter sa densité, pour réduire la vitesse de remontés des cuttings et pour
améliorer la stabilité des parois.
La mousse est un composé gazeux (air) et liquide (eau + produits), où chaque élément agit
différemment sous l’effet de la pression et de la température. Les produits moussants se dosent
à de 0,2 jusqu’à 2 % du poids d’eau utilisé. Certains fluides moussants consistent en :
- un produit moussant préstabilisé aux polymères, insensible aux sels, qui peut s’utiliser
avec de l’eau douce, dure, saumâtre ou salée.
- un stabilisant viscosifiant ou mélange de polymères en complément du produit moussant.
- un fluidifiant liquide ou solution de polymères particulièrement utile dans les formations
gonflantes.
- Ce type des fluides de forage sont utilisés dans un forage rotary lorsque :
elles sont utilisées comme fluides de forage dans les terrains traversés sont fracturés,
l’emploi de la boue est difficile (endroit urbain hostile, nature de terrains
défavorable).
l’alimentation en eau est insuffisante.
ils sont aussi utilisés dans un forage à l’air lorsque :
lorsque le forage à l’air est impossible parce que la pression nécessaire ne peut
être fournie sur le chantier.
les parois de forage sont excessivement érosives par des grandes vitesses
d’évacuation des cuttings.
l’évacuation des cuttings est rendue difficile par la présence de venues d’eau
(dans le cas où la venue d’eau est forte, il faut utiliser impérativement le forage
à la boue).
présence de formation gonflante (argile, marne).
104
Chapitre IV.
REALISATION DES FORAGES
105
Chapitre IV.
REALISATION DES FORAGES
1. INTRODUCTION
Le sondage (ou le forage) est un ouvrage de reconnaissance constitué par un trou circulaire de
faible diamètre généralement vertical, creusé dans le sous-sol à l’aide des moyens mécaniques
appropriés. Il est généralement fait pour des travaux de reconnaissances géologiques, de
prospection pour l’eau et de substances utiles.
Il diffère du puits villageois (ou traditionnel) par ces dimensions qui sont plus petites. Par ailleurs
le puits est un ouvrage d’exploitation de l’eau, de recherche minière et de matières premières
énergétiques comme le charbon.
La profondeur des sondages peut atteindre plusieurs milliers de mètres et la force motrice mise
en œuvre couvre une gamme très large de procédés depuis le travail à la main jusqu’à des
moteurs pouvant avoir des milliers de chevaux de puissance : 500 à 1400 pour les rotaries
modernes.
Les eaux souterraines sont captées par puits, forages ou par l'aménagement d'une source. Le choix
entre ces différents ouvrages obéit à des critères techniques et socio-économiques. Ainsi,
l'aménagement d'une source d'eau est souvent la solution la moins onéreuse (en investissement
et en fonctionnement) mais elle n'est possible que dans certaines conditions (régions de relief avec
une pluviométrie relativement importante).
Dans le cas où on doit utiliser un puits ou un forage, le choix entre ces deux types d'ouvrages est
plus complexe. Il doit entre autre prendre en compte :
- les conditions hydrogéologiques : l'exploitation des nappes profondes par puits est difficile
et économiquement non justifiée ;
- l'importance des besoins à satisfaire qui peut justifier le choix de la nappe qui a les capacités
souhaitées et donc le type d'ouvrage approprié pour cette nappe ;
- la capacité des populations à prendre en charge l'ouvrage et ses équipements : les
possibilités de participation des populations à l'investissement et au fonctionnement sont
plus importantes pour un puits que pour un forage ;
- les contraintes et exigences en matière d'hygiène et de salubrité : un forage offre plus de
garantie par rapport aux conditions d'hygiène et de salubrité ;
- les conditions d'accès pour les besoins d'entretien et de maintenance de l'ouvrage et des
équipements d'exhaure éventuels ;
- les budgets disponibles pour la réalisation et l'exploitation.
2. INSTALLATION DU CHANTIER DE FORAGE
2.1. Le maitre de l’ouvrage
En matière de forages d'eau, il faut que le maitre d'œuvre présente une parfaite connaissance
des techniques de foration, d'équipement et de complétion ainsi que des précautions à prendre
pour éviter la dégradation aussi bien quantitative que qualitative des ressources en eau et des
méthodes à appliquer pour mener à bonne fin les interventions des entreprises dans tous ces
domaines.
106
Le maitre d'œuvre devra en cours de chantier procéder aux réajustements imposés par les
imprévus et en suivre l'exécution.
Les capacités qui lui sont demandées sont très spécifiques. Elles dépendent à la fois de
connaissances théoriques et pratiques qui lui permettent en fonction des matériels employés et
des méthodes de travail d'apprécier objectivement par exemple :
La dureté et la tenue d'un terrain,
Les causes d'altération d'un fluide de circulation,
Les difficultés de prélèvements et de remontée d'échantillons,
Les risques de rupture sur un train de tiges ou une colonne de tubes,
Les pertes de boue ou les causes de colmatage,
Les conditions d'une bonne cimentation, d'un bon gravillonnage, etc.
Une méconnaissance de ces problèmes ne peut qu'accroître les risques d'échecs en cours de
travaux. En raison de sa formation, de ses connaissances et de la documentation dont il
dispose, l'hydrogéologue est mieux placé que quiconque pour établir l'architecture de l'ouvrage
en prenant en compte :
La nature et la géométrie des aquifères,
Les horizons à capter ou à étancher,
Les procédés de captage et d'essais de nappes,
Les répercussions des prélèvements sur les ouvrages existants,
Les conditions d'exploitation liées aux caractéristiques des aquifères, et aux possibilités de
renouvellement de la ressource en eau,
Les risques de pollution provenant d'eaux superficielles ou souterraines,
Les dangers de mettre en communication inconsidérément différents niveaux aquifères et
les moyens d'y remédier, etc.
La coupe géologique permettra de fonder le programme des travaux. Après avoir précisé
l'objectif de l'opération, localisé son emplacement ainsi que les caractéristiques du sous-sol au
droit de l'ouvrage projeté, les spécifications techniques porteront sur les différentes opérations
(foration, prélèvements d'échantillons, tubages, crépines, cimentation, développement, essais,
etc..), préciseront les moyens à employer, la capacité des engins de chantier, etc.
L'auteur du projet veillera à interdire l'utilisation de matériels périmés ou de modes d'exécution
inadaptés. Il apportera toutes précisions concernant le profil du forage et le plan de tubage :
- longueurs et diamètres des différentes parties du forage,
- longueurs et diamètres des colonnes de tubes,
- pompes correspondant aux débits et pressions du fluide de circulation,
- vitesses d'avancement prévisibles, etc.
1.2. L’organisation du chantier de forage
L’organisation du chantier de forage doit permettre au foreur d’intervenir rapidement en cas de
problème (Figure 65). Les précautions à prendre doivent conduire à déterminer :
107
- un périmètre de sécurité autour du chantier.
- un accès pour les véhicules.
- un approvisionnement en eau (citernes).
- un accès facile pour le remplissage des fosses.
- un endroit sec pour la rédaction (bureau).
- une zone de déblais (cuttings).
- un terrain aplani pour faciliter le calage de la machine.
- l’emplacement et le creusage des fosses à boue.
- le positionnement du compresseur de façon à ce qu’il ne reçoive pas la poussière de forage.
- l’installation de toutes les unités de pompage, de pression hydraulique et des moteurs
sur un plan horizontal.
- l’outil de mesure de la pression hydraulique doit être protégé du soleil.
109
En circulation directe, le fluide est injecté par l'intérieur des tiges et à travers les outils; les déblais
remontent entre les tiges et la paroi forée. En circulation inverse, la boue est pompée dans
l'espace annulaire pour faire remonter le fluide et les déblais à l'intérieur du train de tiges.
Cette seconde méthode est utilisée en grand diamètre pour nettoyer le fond au forage sans
avoir à développer une puissance trop importante.
Au-delà de certaine profondeur, le rotary à l’air comprimé est à éviter car il est difficile à maîtriser
(mauvaise remontée du cuttings). Dans les terrains sédimentaires peu consolidés, le rotary à la
boue est la plus adéquat.
2.3. Forage par marteau "fond de trou"
Ce procédé allie en fait les techniques par percussion et par rotation. L'air provenant d'un
compresseur est injecté sous forte pression à travers le train de tiges pour commander à son
extrémité un marteau pneumatique muni d'un taillant. Ce procédé est employé surtout pour foré
des terrains fissurés ou durs.
Un tel mode de forage est limité par l'impossibilité d'employer le marteau pneumatique en terrain
plastique, la nécessité d'une bonne tenue des parois, ce qui élimine les terrains présentant un
risque d’érosion, la difficulté de guider l'outil pour assurer un avancement linéaire et la puissance
du compresseur dont dépend la profondeur qui peut être atteinte.
Le marteau fond de trou permet une grande vitesse d'avancement, en terrain dur, à petit diamètre
et jusqu'à une profondeur usuelle de l'ordre de 150 m.
3. TUBAGES
3.1. Tube plein
La qualité du tubage est essentielle à la durée de l'ouvrage. Le débit d'exploitation et la
profondeur définissent les dimensions de la foration et permettent de choisir le plan de
montage des colonnes. Le choix de la pompe correspondant au débit à extraire fixera le diamètre
du tubage (il pourra varier de 5" à 16" et plus). Un jeu est à maintenir :
- entre l'intérieur du tube et la pompe (de l'ordre du 1/2" sur le pourtour),
- entre le forage et le tubage, notamment s'il y a lieu de réserver un vide de cimentation
(d'au moins 1" sur le pourtour). Pour tenir compte de la surépaisseur des manchons, on
augmentera d'autant le diamètre du trou à prévoir.
Pour chaque colonne à placer, les tubes devront répondre aux calculs de résistance du projet, en
fonction de caractéristiques géométriques (épaisseur, donc diamètre extérieur et poids) et
mécaniques, résistances à la traction et à l'écrasement, (déterminant les qualités d'acier à retenir).
Les choix porteront sur des dimensions courantes, faciles à approvisionner. Les forages d'eau sont
équipés couramment de tubes en tôles noires, roulées et soudées, assemblés par manchons
soudés, parfois bitumés. Ces tubes sont soudés directement entre eux ou raccordés par manchons
soudés.
Ces modes de fabrication et d'assemblage, les moins coûteux, sont cependant à déconseiller en
raison des inconvénients résultant de mauvais assemblages ou de soudures défaillantes, difficultés
de guidage à la pose, ainsi que d'une moindre résistance à la corrosion. Il est préférable
d'éviter les soudures et d'utiliser la technique des tubes étirés à chaud et filetés dans la masse,
assemblés par manchons filetés.
110
Le tubage de réalisation de forage peut se faire suivant trois formes (Figure 66) : tubages
complets, tubages télescopiques et tubages en colonnes perdues.
111
Afin d'éviter l'attente de tubes supplémentaires, il est d'usage d'augmenter de 15 % les longueurs
à prévoir. Il en résulte des frais de reprises et d'immobilisation qui pourraient être en grande
partie évités par de meilleures études préalables.
Pour des travaux à grande profondeur, le maitre d'ouvrage peut envisager que les tubages soient
directement approvisionnés par ses soins. Il devra alors tenir compte de toutes les pièces spéciales
nécessaires ainsi que de la longueur unitaire des tubes correspondant à la capacité de la machine
de forage qui sera employée sur le chantier.
3.2. Les Crépines
Ce sont des tubes perforés placés à la suite du tubage plein pour capter l'eau dans son site tout
en maintenant en place le terrain aquifère, directement ou par l'intermédiaire d'un massif
filtrant. Leur emploi ne s'impose pas en terrains durs, fracturés ou fissurés mais de bonne tenue.
La forme et la dimension de leurs ouvertures doivent être choisies en fonction de la
granulométrie du terrain aquifère et de la qualité chimique des eaux dans le but de faciliter le
développement et d'éviter le colmatage. Les parties crépinées sont alors adaptées aux
caractéristiques de chaque aquifère, cependant en peut évoquer les remarques suivants :
- Les crépines sont des pièces de précision. Elles ne doivent comporter ni bavures ni
irrégularités qui risquent de déclencher ou accélérer les processus de corrosion et
d'incrustation.
- Une confection sur le chantier n'ayant pas les qualités requises est à éviter.
- Les crépines doivent avoir une résistance à l'écrasement qui empêche leur détérioration
tant à la mise en place qu'en cours d'utilisation. Elles seront soumises aux mêmes modes de
calcul que les tubages.
- Leur conception et leurs caractéristiques peuvent être précisées à l'étude du projet,
notamment en ce qui concerne le rapport de la surface des ouvertures à la surface totale de
la colonne captant. Dans tous les cas, ces indications doivent figurer au contrat passé avec
l'entreprise.
- Différents matériaux peuvent être employés (acier, inox, fibres de verre, matières
plastiques).
- Le choix portera sur un matériau adapté à la composition chimique des terrains traversés
et de l'eau captée.
- Le fournisseur devra préciser le type de perforation proposé et le mode d'exécution.
- Les normes de résistance seront indiquées par le constructeur. Un choix judicieux de la
crépine retiendra: une matière inerte (synthétique) ou un acier spécial en cas de risques de
corrosion, des fentes transversales et des nervures longitudinales.
- Le débit obtenu est en rapport avec la longueur crépinée, mais sans être proportionnelle à
elle.
- Les crépines seront à placer au droit des horizons de bonne perméabilité dont les
auscultations par diagraphies auront permis de déceler l'emplacement.
- Le mode de pose de la crépine (conditions d'obturation de l'annulaire supérieur
notamment) doit être agréé par le directeur des travaux.
- Pour retenir un sable très fin, il est possible d'utiliser une crépine double constituée
par deux crépines emboitées, l'espace annulaire étant rempli d'un gravier filtre.
112
- Le captage par un même ouvrage de deux aquifères superposés, séparés par un substratum
imperméable, est à déconseiller si les pressions sont différentes sur les deux aquifères. En
dehors des périodes de pompage, l'invasion d'un aquifère par l'autre serait difficile à éviter
si les pressions sont à l'équilibre.
- L'exploitation peut en être faite simultanément, même si la lithologie est différente.
4. CONTROLE DE LA RECTITUDE ET DE LA VERTICALITE
Le forage doit être rectiligne pour :
- faciliter le tubage: la mise en place d’une colonne rigide de tubes dans un trou
coudé n’est pas possible.
- un bon fonctionnement de la pompe: dans un trou rectiligne mais incliné, le
fonctionnement de la pompe risque d’être compromis par l’augmentation des pertes de
charge linéaires, tandis que dans un trou coudé les pertes de charge singulières se
multiplient.
On mesure la verticalité par les appareils suivants : l’inclinomètre thermique, l’inclinomètre
mécanique et l’inclinomètre optique. On reconnaît qu’une déviation de 0,25 % est insignifiante,
mais à partir de 0,5 % elle commence d’être sérieuse.
5. LES FOSSES A BOUE
Le forage par rotation exige un fluide de circulation dont les caractéristiques doivent être
adaptées à la nature des terrains traversés, aux venues ou pertes susceptibles de se produire, à
la nécessité d'améliorer la tenue des parois. Avant toute exécution, l'entrepreneur devra préciser
la technique à employer ainsi que le fluide de circulation prévu aux différentes phases du
programme de forage.
La boue de forage est habituellement obtenue en mélangeant à l'eau et une argile spéciale (la
bentonite). Le foreur établit les caractéristiques, viscosité et densité, aux valeurs qui conviennent
le mieux à la remontée des déblais de forage, au refroidissement et à la lubrification des outils, à
la bonne tenue des parois, à la protection du milieu aquifère. Il ajoutera du tanin pour réduire la
viscosité, de la barytine pour accroître la densité, etc. La composition du fluide peut être ainsi
modifiée à volonté à l'aide de différents additifs (huiles, chaux, amidon, chlorures de sodium et
autres), en quantités variables, pour faciliter certains passages difficiles (en terrains argileux,
gypseux, salés, etc..).
Les fosses à boue constituent une réserve de fluide de forage et permettent son recyclage par
décantation. Elles se forment d’une fosse de décantation, d’une fosse de pompage et de
canaux.
Le premier canal doit être assez long pour que la fosse soit en dehors du trottoir du futur point
d’eau pour éviter le tassement différentiel sous la dalle (de largeur =2 m) et d’une section de 0,2
x 0,2 m.
L’axe du second canal doit être décalé de celui du premier pour favoriser la décantation. Sa
section est de 0,2 x 0,2 m.
Les fosses et les canaux sont régulièrement curés et nettoyés des sédiments déposés en cours
de forage.
Le dimensionnement des fosses à boue se fait en fonction de la profondeur du forage à
réaliser.
113
Une méthode approximative de dimensionnement est avancée par Drouart et Vouillamoz :
le volume total des fosses = 3 x volume du forage.
la fosse de décantation :
- largeur (m) = [volume du forage (en litre) x 0,57]1/3.
- longueur (m) = 1,25 x largeur
- profondeur (m) = 0,85 x largeur
la fosse de pompage :
- largeur = [volume du forage (en litre) x 0,57] 1/3.
- longueur = 2,5 x largeurs
- profondeur = 0,85 x largeur.
EXERCICE :
Dimensionner les fosses à boue pour un forage de profondeur 100 m et de diamètre 6" (15
cm).
SOLUTION :
1- volume total des fosses Vt = 3 * volume du forage = 3*π*0,15/4 * 100 = 5,3 m3.
2
2- la fosse de décantation :
Longueur = 1,25*10,02 = 12,52 m
Profondeur = 0,85*10,02 = 8,52 m.
3- la fosse de pompage :
Longueur = 2,5 * 10,02 = 25,05 m profondeur = 0,85 * 10,02 = 8,52 m.
6. PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS
Selon le mode de foration employé, il est plus ou moins facile de procéder à l'examen des
éléments d'extraction et de les analyser.
Le prélèvement relève de deux techniques :
114
- soit prise directe d'échantillons provenant des cuttings, débris de forage,
- soit recours à un outil destiné à cet usage, le carottier.
6.1. Les cuttings
L’échantillonnage et l’analyse de cuttings permet l’établissement de la courbe granulométrique
pour définir les caractéristiques des crépines et du gravier additionnel.
Le forage à la boue permet de fournir à la surface des échantillons broyés ou non du terrain
rencontré par l’outil au fond du trou. S’il s’agit de forage au rotary, ces échantillons contiennent
une forte portion de la boue de circulation.
Pour le forage au battage, il procure un échantillonnage nettement plus représentatif de la
formation. L’échantillonnage en forage par battage nécessite des interruptions de l’avancement,
la sortie du trépan et l’extraction à la cuillère du sol de fond, tandis qu’au rotary ; ces
interruptions ne sont pas nécessaires.
Généralement : on prend un échantillon dès que l’on rencontre une formation aquifère, et à
chaque fois qu’il y a changement de formation. Autrement, on prend un échantillon tous les deux
mètres.
6.2. Le carottage
Il s’agit de découper dans la formation, un cylindre appelé carotte, de le détacher de la masse et
de le remonter à la surface avec grande précaution, en évitant de le modifier ou de l’altérer au
contact des parois. L'examen des carottes permet d'apprécier la granulométrie, la cimentation des
grains, la porosité, la fissuration, la nature, la position, l’épaisseur et l’étendue des couches.
Le carottage est une opération coûteuse en raison du temps d'exécution que nécessite sa mise en
œuvre. Les examens effectués sur les cuttings sont de règle et les prises d'échantillons au carottier
sont limitées aux emplacements judicieusement choisis, notamment pour le calage des
diagraphies.
115
La prise d'une carotte peut être imposée par la nécessité de reconnaître la cause de pertes de
boue. C’est une manœuvre délicate à effectuer par le foreur à un moment où il maîtrise mal
l'injection du fluide.
Les quantités prélevées doivent être suffisantes pour exécuter les essais en laboratoire. Pour cela,
le diamètre de l'échantillon ne peut être inférieur à 50 mm. Une fiche technique est établie
à chaque prélèvement effectué.
116
6.3. Mesures sur les échantillons
6.3.1. Mesure de la perméabilité
Les différents procédés de mesure de la perméabilité sont :
- les procédés de mesure au laboratoire : par utilisation de perméamètre à charge
constante où variable.
- les procédés in situ (méthode de Lugeon qui consiste à injecter de l’eau sous une pression
constante et on mesure le volume d’eau introduite en une minute).
- utilisation des formules empiriques (formule de Hazen, formule de Slichter) à travers la
courbe granulométrique.
- calcul de la perméabilité d’après la détermination de la transmissivité (par essais de
pompage).
6.3.2. Etablissement de courbe granulométrique
L’échantillon prélevé de forage permet d’établir une courbe granulométrique, cette dernière
utilisée pour dimensionner la crépine (slot de crépine) et le calcule de perméabilité
approximative à l’aide des formules empiriques.
117
Chapitre V.
EQUIPEMENT ET DEVELOPPEMENT DES FORAGES
118
Chapitre V.
EQUIPEMENT ET DEVELOPPEMENT DES FORAGES
1. INTRODUCTION
Le forage d’eau est destiné à permettre l’extraction de l’eau contenue dans une formation
aquifère. C’est pourquoi, quelle que soit la méthode de forage retenue, l’équipement comporte
toujours une colonne d’exploitation maintenant le terrain dans la partie supérieure non aquifère
proprement dit. En cas de défaillance, les conséquences sont souvent importantes et coûteuses.
119
négatifs. L’exploitation doit se faire dans les meilleures conditions possibles, tant du point de vue
qualitatif :
- Pas pollution de l’eau au droit de l’ouvrage.
- Pas d’entrainement des éléments solides
Que de point de vue qualitatif :
- Obtention de plus forte débit compatible avec les caractéristiques de l’aquifère.
- Recherche de plus fort débit spécifique possible (débit par unité de rabattement).
Trois éléments essentiels constituent l’équipement de forage d’exploitation :
- Le tube plein.
- La crépine ou le tube perforé.
- Le massif filtrant.
2. DESCRIPTION DES DIFFERENTES PARTIES DE L'EQUIPEMENT D'UN FORAGE
De bas en haut, la colonne de captage comprend :
un tubage plein (ou aveugle) avec fond servant de piège à sable ou décanteur,
des crépines ou tubages perforés, qui sont la partie captante du forage et sont placées (de
manière continue ou parfois discontinues) en face des venues d'eau de l'aquifère,
un tube d'exhaure : tube acier (casing) ou tube PVC plein relié aux crépines et les surmontant,
Si le tube d'exhaure est long (plusieurs dizaines de mètres), il est conseillé d'utiliser des centreurs
(aciers ou bois) pour s'assurer de la bonne position au centre du trou de l'équipement,
la chambre de pompage : c'est un équipement facultatif, mais généralement nécessaire pour
permettre l'installation d'une pompe immergée d'un diamètre ne passant pas dans le tube
d'exhaure.
La chambre de pompage est un tube acier (casing) ou un tube en PVC surmontant le tube
d'exhaure (étanchéité avec cimentation) et descendant de quelques mètres au-dessous du niveau
de rabattement maximal prévisible.
Ce n'est qu'à l'issue de ces différentes phases que le forage est prêt à être exploité.
2.1. Le tube plein
2.1.1. Définition du tube plein
C’est un tube aveugle (non perforé), il peut être de l’acier ou en PVC, on distingue plusieurs types
de tubes mise en place pendant l’exécution d’un forage:
Tube guide ou cuvelage : est dans presque tous les cas nécessaire et peut être défini comme le
tube qui isole tout le puits des terrains encaissants et qui durant les opérations contient le fluide
de forage.
Tubages intermédiaires : ils sont facultatifs et peut être défini comme «le tubage installé dans un
puits après l'installation et à l'intérieur du tubage de surface et dans lequel les opérations de
forage ultérieures peuvent être effectuées à l'intérieur du puits».
120
Tubage de production : on appelle aussi tube plein, celui qui isole l'encaissant du système
d'exploitation (pompe et tiges). Ce tubage est cimenté dans l'encaissant (terrains imperméables),
du moins dans la partie basse du forage si un tubage intermédiaire est utilisé.
2.1.2. Le choix de tubes pleins
Ils doivent être conçus pour résister mécaniquement aux pressions qui lui seront appliquées une
fois mis en place dans le forage (efforts de traction, efforts d’écrasement, efforts d’éclatement et
efforts de flambage). Son diamètre est plutôt fonction du débit d’exploitation (diamètre de la
pompe) (Tableau suivant), et son épaisseur est en fonction de la profondeur d’installation et de la
méthode de cimentation le cas échéant. La nature des tubes est principalement fonction de la
qualité des eaux captées. A partir d’une analyse chimique représentative, il est possible
d’optimiser la qualité des matériaux utilisés. D’autres paramètres peuvent intervenir dans le choix
des équipements, comme le délai d’approvisionnement ou le coût.
La qualité de l’étanchéité de ces colonnes de tube cimentées est souvent recherchée pour la
protection des nappes captées. Il est important dans ce cas de prévoir des matériaux adaptés. Si
des tubes en inox sont utilisés, la qualité de ces derniers devra donc être optimisée. Dans ce cas,
deux points importants devront être abordés :
- les zones thermiquement affectées par les soudures ont une résistance face à la corrosion
détériorée. Il est possible de recréer la couche de protection par un traitement de décapage
passivation ;
- pour limiter les effets négatifs des soudures réalisées sur chantier (pour les opérations
d’assemblage) la mise en œuvre de soudures avec les gaz inerte est indispensable.
Tableau de correspondance débit, diamètre de la pompe, diamètre du forage.
124
Le fait que le PVC résiste parfaitement aux attaques chimiques des eaux souterraines et aux acides
généralement utilisés pour le développement des forages et leur entretien, a pour conséquence
que les puits ont une plus longue longévité et que les crépines et tubes pleins, n'altèrent pas la
composition de l'eau et ne dégagent aucun élément organique ou toxique. Mais l’utilisation des
crépines et des tubes en PVC dans les forages profondes (plus de 500 m) est déconseillée à cause
des conditions extrêmes de pression et température.
2.2.3. Paramètres de crépinage
2.2.3.1. Ouverture des fentes de crépines
Elle doit être en principe, inférieure à la plus fine granulométrie du gravier de filtre. Sa
détermination est en fonction de la courbe granulométrique de la formation. La forme et la
répartition des ouvertures de crépines sont plus ou moins aussi importantes que la détermination
de l’ouverture elle-même, puisqu’elles conduisent à un coefficient d’ouverture le plus élevé que
possible pour obtenir le meilleur rendement d’exploitation du forage.
2.2.3.2. Coefficient d’ouverture des crépines
Pour les crépines JOHNSON le coefficient d’ouverture est égal à : Co = e * 100/(e+h)
Où e : étant la dimension de la fente unique hélicoïdales (intervalle entre deux spires) ; h : étant la
largeur du fil enveloppe (base du triangle de la section).
2.2.3.3. Vitesse de pénétration de l’eau dans la crépine
Le coefficient d’ouverture doit être tel qui permet d’avoir une vitesse d’entrée de l’eau de l’ordre
de 3 cm/s afin de réduire l’érosion, la corrosion, l’incrustation et la perte de charge. Certains
recommandent des vitesses entre 3 et 7,5 cm/s. Pour des formations silteuses, la vitesse correcte
est de 2 cm/s. Tandis que beaucoup de chercheurs recommandent des vitesses en relation avec la
transmissivité de la nappe, et se situent entre 1 et 3 cm/s selon le tableau suivant (Tableau
ci-dessous) (selon U.S. Environmental Protection Agency).
Relation entre la transmissivité et la vitesse maximale d’entrée dans la crépine.
125
et viscosité de l’eau, perte de boue, grains de sable mal placés sur le massif filtrant obturant
partiellement des fentes).
2.2.3.5. Diamètres de tubes et crépines
Le choix des diamètres d’une colonne de tubage (crépine), est souvent conditionné par
l’encombrement de la pompe, et celui-ci est en fonction de débit. Il est recommandé de laisser un
pouce (2,54 cm) de jeu entre pompe et tubage. Compte tenu des dimensions des groupes
électropompes à moteur immergé, on donne le tableau suivant (selon Mabillot) :
Relation entre diamètre de tube et crépine.
126
La crépine est choisie en fonction de la profondeur, du type de terrain (roche consolidée ou roche
friable) ou de la granulométrie des sables du niveau aquifère capté et la qualité de l’eau de
l’aquifère (Tableau ci-dessous), préalablement déterminée. Comme les tubages, les crépines en
acier peuvent être vissées ou soudées. Les crépines en PVC sont vissées et/ou collées. Lorsque les
tubages et les crépines sont en acier, on doit veiller à ce que les éléments en contact soient
constitués d'acier de composition identique pour minimiser la corrosion résultant de l’effet de pile.
Pour rester optimale, la productivité d’un forage doit être suivie tout au long de son exploitation
afin de diagnostiquer et contrôler les effets du vieillissement. De ce fait, au cours de sa vie, un
forage fera l’objet d’une ou plusieurs opérations de nettoyage/réhabilitation.
2.2.5. Longueur et position des crépines
La longueur et la position de crépine est en fonction de la pression de l’eau dans la nappe et selon
la nature et la granulométrie du terrain. Quatre cas peuvent se présenter :
2.2.5.1. Nappe artésienne en terrain homogène (non stratifié)
On crépinera 70 % à 80 % de l’épaisseur aquifère, on commençant toujours de la base de
formation (Figure 70). Si la couche aquifère est très épaisse, il est recommandé, par raison
d’économie et de résistance mécanique, de fractionner la crépine en tronçons d’égale longueurs,
séparés par des morceaux de tube plein de même diamètre.
127
nappe à épaisseur plus grande, on peut crépiner jusqu’à 80 % de son épaisseur pour obtenir une
capacité spécifique plus importante.
Figure 71. Cas de crépinage en terrain homogène dans une nappe libre.
3.5.4. Nappe libre en terrain hétérogène (couche multiples)
On crépinera la couche la plus perméable (70 % à 80 %), si cette couche est mince, il faudrait aussi
crépiner d’autres couches, mais avec des ouvertures différentes. Quatre cas peuvent se présenter
(Figure 72) :
Figure 72. Quatre cas de crépinage en terrain hétérogène dans une nappe libre.
A-Sables fin surmontant une épaisse couche de gros sable ou gravier : on crépinera seulement
70 % à 80 % de sable grossier (ou gravier).
128
B- Forte couche de sable fin surmontant une mince couche de gros sable ou de gravier :
crépiner toute la couche grossier et environ la moitié de la couche de sable fin mais avec des
ouvertures différentes.
C-Sable grossier surmontant une couche d’égale épaisseur de sable fin : on crépinera toute la
couche de sable fin et la moitié au moins de la sable grossier, avec des ouvertures différents.
D-Sable fin, en sandwich entre deux couches de matériaux grossier : on crépinera les deux
couches inférieures et le tiers ou la moitié de la couche supérieure, avec des ouvertures
différents.
2.2.6. Ouverture (slot) des crépines
2.2.6.1. Captage de l’aquifère sans massif de filtrant (auto-développement)
L'auto-développement consiste à éliminer par pompage 30 à 50 % des éléments fins de la
formation de façon à constituer un filtre autour des crépines, il nécessite donc une formation
hétérogène dont les éléments les plus fins restent malgré tout dans une certaine limite. Allen
HAZEN autorise l'auto-développement d'une formation aquifère sableuse si sa courbe
granulométrique répond aux deux conditions suivantes: d10 supérieur ou égale à 0.25 mm et
d60/d10 supérieur ou égale à 2. L'auto-développement a souvent donné de bons résultats,
mais ce mode de captage est actuellement peu utilisé en forage d'eau en raison de la durée du
développement qu'il nécessite et de l'incertitude des analyses granulométriques (problème de
la représentativité des échantillons prélevés).
L'ouverture des crépines dépend de la granulométrie des terrains en place. On choisira en général
une ouverture comprise entre le d 50 % et le d 30 % de la formation.
2.2.6.2. Captage de l’aquifère de sable fin sans massif filtrant
Le massif de gravier est nécessaire lorsque la courbe granulométrique présente 2
caractéristiques : d10 < 0,25 mm et 1 < Cu < 5. Si on capte l’aquifère sans massif de gravier
la dimension des ouvertures de crépines est définie par l’analyse des courbes
granulométriques des terrains pendant le forage de reconnaissance.
a). dans une formation homogène composée de sable fin uniforme, l’ouverture doit être telle
que la crépine retienne, pendent le développement 40 % des sables (l’ouverture de la crépine
gros est donnée par la valeur de l’abscisse correspondant à l’ordonnée choisie «40 %»). Lorsque
l’eau est corrosive en peut aller jusqu’au 50 %.
b). dans une formation hétérogène stratifiée (plusieurs couches) : l’ouverture variera afin d’être
en rapport avec le terrain qui lui face selon la règle précédent, appliquée à chacune des
couches (la crépine retienne, pendent le développement 40 % à 50 % des terrains). Cependant,
l’on observera deux règles suivantes :
*Si les matériaux fins se situés au-dessus des gros, il convient de prolonger d’au moins 60 cm vers
le bas la section de crépine de matériaux fin (Figure 73).
*Si les matériaux fins se situés au-dessous des gros, l’ouverture choisir pour les éléments grossiers,
ne doit pas être supérieure au double de celle adaptée aux matériaux fins (s’il y a lieu on
intercale entre les deux morceaux un tronçon intermédiaire de coté de matériaux).
129
Figure 73. Crépine mixte «mauvais montage».
2.2.6.3. Captage de formations compactes
La mise en place de la crépine dans les aquifères fissurés est rare pour éviter les problèmes de
colmatage par les oxydations métalliques (fer, manganèse). S’il y a lieu en utilise des crépines avec
un coefficient d’ouverture élevés pour ne pas dérangé l’écoulement de l’eau vers l’ouvrage. La
crépine dans ce cas stabilise la formation surtout lorsqu’elle est fracturée.
2.2.7. Pose de crépine
Au moment de la mise en place de la crépine, Il faut veiller à ce que le matériel approvisionné
corresponde bien aux spécifications choisies et calculées et ne soit pas endommagé au cours
des transports et stockages, les cotes prévues de pied et de tête de crépine soient
respectées, l'assemblage par collage, vissage ou soudage soit fait dans les règles de l'art (couple
de rotation et technique de soudure appropriée) et l'ensemble soit nettoyé (décapé et passive
pour les aciers inox) et désinfecté avant d'être mis en place.
La crépine est placée face au niveau producteur. Elle doit être équipée de centreurs pour assurer
une répartition correcte du massif filtrant. Elle ne doit pas être dénoyée. Il est déconseillé d'y
insérer la pompe. En pied de crépine est fixé un tube à sédiment constitué d'un élément de
tubage d'environ un mètre et de même diamètre que cette dernière. La base doit être fermée
par un «bouchon de fond».
Par ailleurs, il faut éviter l’entraînement des sables ou des fines pour limiter les risques
d’abrasion. La solution réside en partie dans le dimensionnement de la crépine et du massif
filtrant en acceptant le compromis entre le débit maximum que l'on souhaite exploiter et la
présence de fines.
Dans le forage avant la mise en place de la crépine, il sera utile de racler les parois du forage à
l’aide d’outils aléseurs ou les gratteurs (hérisson…) (Figure 74) travaillant au-dessous de la colonne
de soutènement. Cette opération doit être rapide juste avant la mise en place de la crépine pour
éviter l’éboulement de forage. On peut aussi traiter le cake, au moyen d’acide (fluorhydrique ou
130
chlorhydrique 15 %), ou par l’emploi de sels de soude (pyrophosphate, hexamétaphosphate.etc.).
Après l’élimination de cake, la pose de crépine sera facile et son fonctionnement plus efficace.
131
la crépine on ajoute un tube plein télescopé dans la tube cimenté, l’espace entre les deux tubes
est remplit de gravier additionnel, on l’appelle tube de réserve.
132
Figure 77. Emplacement du massif filtrant dans le forage.
2.3.2. Caractéristiques et mise en place de massif filtrant
Le massif filtrant doit être constitué d’un gravier siliceux, roulé, propre, calibré et homogène. Il
doit être chimiquement stable, il ne doit pas être calcaire, ni concassé, avoir une forte porosité
d’interstice et un faible coefficient d’uniformité.
Lorsque l’aquifère est adapté à la formation d’un massif filtrant naturel si les grains sont grossiers
et mal gradués, comme c’est souvent le cas du gravier alluvial (une situation relativement rare).
Pour un forage réalisé dans une formation instable ou dans une formation bien graduée, et avec
une forte proportion de fines particules (ce qui apparaîtrait dans l’analyse granulométrique), il
faudra un massif filtrant artificiel autour des crépines. Dans l’idéal, un massif filtrant artificiel
devrait être composé de gravillons de quartz propres, arrondis fournis en sacs. En général, des
grains de la taille de petits pois sont adéquats. Le sable de rivière grossier bien arrondi est
souvent idéal.
La pratique habituelle consiste à former un espace annulaire de 2 à 5 pouces (5 à 13 cm) de
largeur pour le massif filtrant. La colonne de tubes/crépines doit être au milieu du trou. La plupart
des forages ne sont pas parfaitement droits, et le tubage sera donc presque inévitablement en
contact avec la paroi en certains endroits, à moins d’être bien centré. Pour y parvenir, il faut utiliser
des centreurs ou d’autres options acceptables.
Avant d’introduire le massif filtrant dans l’espace annulaire, ce qui doit être fait en douceur et sans
précipitation, il faut calculer le volume de l’espace annulaire. Là encore, il faut un relevé précis des
changements de diamètre du forage. Lorsqu’un massif filtrant est versé dans un forage où le
niveau de l’eau est élevé, cela provoque généralement un déplacement de l’eau, qui monte et
déborde. Ce débordement s’arrêtera brusquement quand la crépine sera recouverte de gravier.
On continuant de verser du gravier jusqu’à ce que nous soyons certains que le haut du massif est
largement plus haut que l’extrémité supérieure de la crépine. Volume de l’espace annulaire
entre le diamètre du forage D et le diamètre de la colonne de tubage/crépine d (D et d étant
tous les deux exprimés en pouces), longueur h (en mètres) est V = 0.8h (D2-d2) en Litres.
Des massifs filtrants peu épais (moins de 50 mm ou 2" d’épaisseur) peuvent être installés pour
stabiliser la formation, mais uniquement en présence d’un aquifère consolidé fracturé ou
légèrement altéré. Il convient en outre de relever que les massifs filtrants de plus de 150 mm
(6") d’épaisseur compliqueront le développement du forage, en particulier s’il faut enlever la
couche de boue de forage qui s’est formée.
133
2.3.3. Slot (diamètre) de gravier additionnel
2.3.3.1. Captage des formations grossières et des terrains compacts
Dans ce cas le gravier additionnel jouera le rôle de stabilisateur de la formation et préviendra les
éboulements ou les déformations de la colonne de captage, la granulométrie du gravier
additionnel sera, alors juste un peu plus forte que la moyenne de celle du terrain, et l’ouverture
de la crépine ne change pas avec la mise en place de gravier filtrant (à l’inverse du terrain fin
ou l’ouverture de la crépine change avec l’ajoute de gravier additionnel). Dans les terrains
compacts la mise en place d’un massif filtrant est rare pour éviter les problèmes de colmatage par
les oxydations métalliques (fer, manganèse).
2.3.3.2. Captage des formations du sable fin
Le massif de gravier est nécessaire lorsque la courbe granulométrique (Figure 78) de formation
aquifère présente deux caractéristiques: d90 < 0,25 mm et 1 < Cu < 5.
134
a). Détermination de D en fonction de d :
- dans les formations multigranulométriques les conditions d'après TERZAGHI sont les
suivantes: 1). D15/d85< 4 2). D15/d15 > 4 3). D40/D90 ≤ 2.
La dernière règle correspond au coefficient d'uniformité Cu du gravier qui sera
monogranulométrique.
La dimension d’ouvertures de crépines est liée à la granulométrie du gravier filtré : e = D85
- dans les formations multigranulométriques : JOHNSON USA préconise :
D100 = 7d90 CU = D0/D100 = 2
Exemple d'application de la règle de JOHNSON USA :
d90 = 0,03 mm D100 = 7 x 0,03 = 0,21 mm
D0 = 2 x 0,21 = 0,4 mm
Soit un gravier filtre de 0,2 à 0,4 mm de diamètre.
La dimension d’ouvertures de crépines est liée à la granulométrie du gravier filtré :
e = D100 = 7d90 = 0,21 mm
dans les formations multigranulométriques : JOHSON France : D70 = 4d70 formations
monogranulométriques
D70 = 6d70 formations hétérogènes avec Cu (D40/D90) ≤ 2,5.
La dimension d’ouvertures de crépine est liée à la granulométrie du gravier filtré : e= D90
(Calculer à partir de la courbe granulométrique)
Il existe d'autres règles notamment celle de TRUELSEN qui indique 3 cas :
a) Cu = d60/d10 <3 le gravier devra laisser passer 75 à 85 % de la formation, soit : d75.
b) 3 < Cu < 5 le gravier devra laisser passer 90 à 95 % de la formation, soit : d90.
c) Cu > 5 danger d'éboulements des gros éléments après élimination des fins. On recherchera une
formation de Cu au plus égal à 5 avec d'autres échantillons.
b). Exemple de calcul du massif de gravier par la méthode graphique
Dans le cas de l'exemple de la figure 74 choisi la formation est définie par la courbe (de gauche) :
on multiplie la valeur de l'abscisse à 70 % par un nombre compris entre 4 et 6 si le matériau est
très uniforme et par 6 dans le cas contraire. CU= 30/9 = 3,3, alors on multiplier d70 par 6 nous
obtenons le point A, premier point de la courbe cherchée. Pour le deuxième point, nous
faisons appel à la notion de coefficient d'uniformité U de gravier additionnel qui représente le
quotient de l'abscisse à 40 % par l'abscisse à 90 %. L'expérience montre que U varie de 2 à 2,5
pour un gravier additionnel (prenons 2,5) :
Nous avons donc : le coefficient d'uniformité gravier additionnel U = CF/ BE = 2,5. Pour trouver E
et F, nous prolongeons l'axe des Y jusqu'au point défini comme suit :
BD = BC/ (U-1) = BC / (2,5 - 1) = BC / 1,5
La droite DA que nous traçons, coupe les abscisses à 90 % et 40 % respectivement aux points E et
F cherchés. Les points limitent le segment de droite EF passant par A, qui constitue la portion
135
caractéristique de la courbe granulométrique du gravier additionnel (filtre) à utiliser. F = 1.65 mm
et E = 0.65 mm.
Nous interprétons ce tronçon de courbe comme suit : le gravier à utiliser doit être tel que 10 % de
son poids soit constitué d'éléments plus fins que 0,65 mm environ (D90), et 40 % d'éléments plus
gros que 1,65 mm environ (D40), avec une tolérance de l'ordre de ± 8 % en poids pour chacune de
ces deux données. Il est en effet pratiquement impossible de reconstituer la courbe complète
d'un matériau, il faut donc nous limiter à ce tronçon de courbe.
c). La pratique consiste :
- Passer le gravier à travers un tamis de 1,65 mm et écarter tout le gravier qui ne passe pas.
- Passer le gravier à travers un tamis de 0,65 mm et écarter tout le gravier qui passe à travers.
Prendre 50 % de chacune des deux portions de gravier. Bien mélanger les 2 tas et les injecter
à l’intérieur de l’espace annulaire.
Commander une crépine dont les ouvertures sont 0,65 mm.
d). Conclusion: sans gravier additionnel l’ouverture de la crépine est d40 % égale 0.30 mm,
mais avec le gravier additionnel l’ouverture de la crépine est D90 % sur la droite AD égale 0,65
mm. Alors introduction du massif filtrant permet de doublé le diamètre des ouvertures de la
crépine ce qui amène au doublement de débit de forage (ou de réduire la vitesse de l’eau).
2.3.4. Analyse granulométrique
2.3.4.1. Définition de granulométrie
La granulométrie est l'étude de la distribution statistique des tailles d’une collection d’éléments
finis d’une roche meuble (sable, gravier. etc.).
2.3.4.2. But de l'essai
L'analyse granulométrique permet de déterminer la grosseur et les pourcentages pondéraux
respectifs des différentes familles de grains constituant les échantillons. Elle s'applique à aux
formations géologiques meubles de dimension de grains inférieure ou égale à 63 mm.
Selon Castany (1982) l’analyse granulométrique est une opération importante. Elle permet :
- d’accéder aux caractéristiques des vides par celles des grains.
- de classer quantitativement les roches meubles et de dresser des cartes, trame de la
distribution spatiale des paramètres hydrodynamiques.
- de calculer les paramètres granulométriques.
- de procéder à l’équipement technique des puits et sondages : calcul de l’ouverture
des parties captantes (crépines), calibrage du gravier des massifs filtrants.
2.3.4.3. Matériel nécessaire
Des tamis (Figure 79) dont les ouvertures carrées, de dimension normalisée, sont réalisés soit à
partir d'un maillage métallique, soit par perçage d'une tôle. Les passoires, qui comportent des
trous ronds percés dans une tôle, ne sont plus utilisées actuellement. Pour un travail d'essai
aux résultats reproductibles, il est conseillé d'utiliser une machine à tamiser électrique qui
comprime un mouvement vibratoire horizontal, ainsi que des secousses verticales, à la colonne de
tamis. La dimension nominale de tamis est donnée par l'ouverture de la maille, c'est-à-dire par la
136
grandeur de l'ouverture carrée. Ces dimensions sont telles qu'elles se suivent dans une
progression géométrique de raison , depuis le tamis 0,08 mm jusqu'au tamis 80 mm. Pour
des ouvertures inférieures à 0,08 mm, l'analyse granulométrique n'est pas adaptée et l'on peut
procéder par sédimentométrie. L'existence antérieure de passoires (trous ronds) a conduit à une
double classification de tamis et des passoires, tout en conservant pour chaque famille d'appareil
la même progression géométrique des ouvertures.
Les pourcentages des refus cumulés, ou ceux des tamisats cumulés, sont représentés sous la forme
d'une courbe granulométrie en portant les ouvertures des tamis en abscisse, sur une échelle
logarithmique, et les pourcentages en ordonnée, sur une échelle arithmétique. La courbe est
tracée de manière continue et ne peut pas passer rigoureusement par tous les points (Figure 80).
142
Le développement d’un forage consiste, entre autres, à améliorer la perméabilité de la formation
aquifère située autour de la crépine et à stabiliser cette formation. Il faut savoir que la mise en
production immédiate d’un forage sans développement aurait des conséquences fâcheuses :
- elle ne permettrait pas d’obtenir le débit optimal pouvant être fourni par l’aquifère ;
- elle entrainerait très certainement d’importantes venues de sables (risques de dommage
à la crépine et à la pompe, de colmatage, de tassement du massif de gravier).
Le développement est donc destiné à parfaire le nettoyage du trou, de la crépine et du massif de
gravier et à améliorer les caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère autour de la crépine,
dans le but d’augmenter le débit exploitable et de produire une eau propre. La perméabilité du
terrain près de la crépine est ainsi améliorée, notamment par élimination dans cette zone du
maximum d’éléments fins et par restriction et stabilisation du massif de gravier.
3.1. ZONE SENSIBLE
C’est la crépine, elle-même et le terrain adjacent qui constituent la zone sensible. Toute l’eau qui
sort d’un forage passe par la crépine. Le choix de la crépine est essentiel.
D’autre part toute l’eau de la formation converge vers la crépine donc le conditionnement du
terrain naturel ou artificiel qui la touche et qui lui livre l’eau est une opération vitale pour
l’aquifère.
Les terrains situés dans la zone sensible autour de la crépine auront été débarrassés de ses
éléments fins indésirables, il se trouvera stabiliser et c’est lui qui jouera en profondeur le rôle d’un
filtre progressif et efficace.
Le développement aura une fonction de la stabilisation de la formation.
Le développement est une opération importante et profitable, il a pour but d’améliorer la
perméabilité du terrain adjacent à la crépine ce qui permet d’améliorer la capacité spécifique,
d’éliminer de la zone critique, les éléments fins indésirables et de stabiliser la formation aquifère.
Certains terrains cependant, n’ont pas besoin d’être développés, il s’agit essentiellement des
formations calcaires fissurés ou karstiques. Il en est de même pour les terrains alluvionnaires
uniformes composés exclusivement des éléments grossiers sans inclusion d’éléments sableux.
Le développement ne peut s’effectuer qu’après la mise en place de la crépine et qu’à travers elle.
3.2. L’AUTO-DEVELOPPEMENT
Une formation aquifère non-uniforme, mise en production par un forage, se développe
automatiquement en pompage. Pour un débit donné, le rabattement est maximum dans le forage
et décroit au fur et à mesure qu’on s’en éloigne. Dans une zone très éloignée, le rabattement est
nul et l’eau qui s’y trouve n’est pas «appelée» vers le forage, sa vitesse est nulle, elle reste dans
le terrain à l’état statique.
La position de cette zone varie selon les terrains, le rechargement de la nappe, les obstacles
naturels étanches, etc., mais, toutes choses égales, elle est fonction du temps et du débit de
pompage. Parce que, pendant le pompage, le niveau est plus bas dans le forage qu’en tout
autre point de la formation qui l’entoure, l’eau se déplace dans la zone dépressionnaire et se
dirige vers le forage, pour remplacer celle qui est retirée par pompe.
Représentons-nous, schématiquement, deux zones cylindriques coaxiales (Figure 85), leur axe
commun étant, précisément, le forage mis en production par pompage, comme le montre la
figure ci-contre.
143
Figure 85. Relation distance vitesse au voisinage de forage.
Le gradient hydraulique varie directement comme la vitesse du flux et, inversement, comme la
perméabilité. En relisant la définition du gradient hydraulique, on observera que si l’on accroit la
perméabilité, on réduira le gradient et, par voie de conséquence, le rabattement correspondant
pour un débit donné, et, cela, d’autant plus qu’on est plus près du forage.
Le cylindre intérieur a pour rayon R et le cylindre extérieur 2R, le débit de pompage étant Q, la
vitesse d’écoulement en chaque point du cylindre de rayon 2R étant V, pour le cylindre de rayon
R la vitesse de l’eau est V. Alors la vitesse de l’eau mise en mouvement par pompage décroit au
fur et à mesure qu’on s’éloigne du forage. Cela est conforme simple raisonnement logique et à
la loi de DARCY (Q = VS).
Un corps solide, soumis à un courant d’eau, est d’autant plus entrainé que ce courant est plus
rapide et que, d’autre part, sa propre masse et ses dimensions de surface sont plus réduites. Ainsi,
puisque la vitesse du courant souterrain décroit en partant du forage, le classement des matériaux
s’établira, tout naturellement, sous l’influence de l’ouvrage où la vitesse est nulle.
Les éléments fins qui se trouvaient dans la zone adjacente à la crépine, et dont la granulométrie
était inférieure à la dimension de l’ouverture de cette crépine, ont pénétré dans le forage,
aspirés avec l’eau par la pompe, de sorte que, dans cette zone adjacente, il ne restera plus,
pratiquement, que de matériaux plus gros. Dans le terrain au voisinage de forage, le calibre,
l’uniformité et la perméabilité sont décroissantes’ en sens inverse du courant.
On pourrait donc penser qu’un terrain aquifère alimentant un forage se développerait tout
seul, tout au long de sa mise en production mais :
- L’opération est très lente.
- L’opération est destructrice sur le matériel de pompage.
- L’opération est sans effet sur les points de sable.
3.3. Les ponts de sables
Certains matériaux, même très fins, s’arrangent les uns contre les autres et formeront des voûtes,
renforcées par les courant uniforme et d’autant plus solides qu’elles seront consolidées par autres
matériaux plus grossiers qui viendront s’y ajouter.
144
Ces points aboutirent vite au colmatage de la formation et se traduiraient soit par une
augmentation de vitesse dans les voies restées libres avec risque d’érosion consécutive, soit par
freinage important du flux et une réduction massive de la capacité spécifique de l’ouvrage.
Seul, un développement provoqué, bien conduit, et un flux alterné peuvent disloquer les
points de sable (Figure 86), modifier les arrangements des particules et ouvrir la formation au
libre passage du courant.
146
fins en demeurent les plus éloignés, mais chacun finit par rester à sa place et les ponts de sable
ne peuvent se produire à cause de l’alternance du flux.
3.4.3.2. Mode opératoire
- Descendre le piston dans le forage jusqu’à ce qu’il touche l’eau.
- Commencer à pistonner doucement, puis augmenter la cadence et la course, mais sans
laisser le câble mollir.
- Continuer ainsi pendant quelques minutes : le foreur sentira à la tension du câble et au bruit de
l’outil que le sable a pénétré dans la crépine.
- Sortir alors le piston et descendre une cuiller à clapet ou une pompe à sable.
- Noter la cote du niveau du sable et l’extraire
- Recommencer à pistonner, puis à curer et comparer les niveaux et les volumes de sable
extraits aux divers cycles d’égale durée.
- Continuer ainsi jusqu’à ce qu’aucune venues de sable ne se produise.
- L’opération peut durer de quelque heure à plusieurs semaines.
3.4.4. Développement pneumatique
Cette méthode (Figure 87) est la plus efficace si elle est bien adaptée et bien conduite. Elle
présente l’avantage de n’entrainer aucune détérioration du matériel employé. Elle permet de
combiner l’action de flux et de reflux provoquée par de grands volumes d’air introduit dans
l’ouvrage avec celle de mise en production par air lift (éjecteur ou émulseur). Ils existent deux
méthodes de son utilisation pour développement :
147
3.4.4.1. La méthode à forage ouvert
La figure 87A montre le montage à réaliser. L’opération consiste à alterner les phases de pompage
à l’air-lift et de soufflage brusque. Cette dernière phase est réalisée en descendant le tube d’air à
l’intérieur de la crépine. Pour faciliter la manœuvre, le robinet d’air doit être du type «à boisseau»,
à ouverture et fermeture rapides « au quart de tour ». On procède ainsi :
- Descendre le pied du tube d’eau à 0,60 m environ du sabot de la crépine.
- Descendre ensuite le tube d’air de façon que sa base soit à environ 0,30 m au-dessus de
celle du tube d’eau.
- Fermer l’air et laisser la pression s’écouler l’eau pulsée par l’air-lift, jusqu’à ce qu’elle ne
contienne plus de sable.
- Fermer l’air et laisser la pression monter au maximum au compresseur.
- Pendant ce temps, descendre le sabot du tube d’air à environ 0,30 m au-dessous du sabot
du tube d’eau, soit 0,60 m plus bas que précédemment, et à 0,30 m du fond de la crépine.
- Ouvrir brusquement, le robinet d’air. L’eau sera violement projetée au-dehors par le tube
d’eau et par le casing, mais pendant un temps très court.
- Remonter ensuite le tube à sa première position, ce qui provoque un violent reversement
de flux dans le tube d’eau et une grande turbulence dans la formation autour de la crépine.
L’eau éjectée par air-lift s’écoule, très trouble, par le tube d’eau.
- Quand l’eau est redevenue claire, remonter le tube d’eau 0,60 m à 1 m et recommencer les
opérations précédentes pour traiter la formation au nouveau niveau du sabot du tube d’eau,
et ainsi de suite, sur toute la hauteur de la crépine.
- Il sera alors nécessaire de redescendre le tube d’eau à sa première position afin de sortir,
par air-lift, le sable qui s’est déposé tout au fond de la crépine.
- Lorsque l’eau, extraite à ce dernier stade, sort claire, sans sable, on peut considérer que
l’opération est terminer.
3.4.4.2. La méthode à forage fermé
La figure 83B montre le montage à réaliser. Le casing est hermétiquement fermé par un joint
plein qui traverse le tube d’eau et qui comporte une ouverture raccordée à un robinet de
décharge. Un robinet à 3 voies à boisseau permet d’opérer les manœuvres indiquées ci-dessous.
Le procédé nécessite quelques précautions, car il peut entrainer un ébranlement du tubage en
place, une détérioration de la cimentation et des éboulements dans la zone de production. Les
opérations à réaliser sont les suivant :
- Manœuvre le robinet 3 voies pour envoyer l’air dans la crépine, le robinet de la décharge
étant ouvert.
- Laisser couler, comme la méthode à forage ouvert, jusqu’à ce que l’eau éjectée sorte claire.
- Laisser l’eau remonter à son niveau statique dans le forage, ce qu’on peut vérifier en
écoutant l’air sortir par le robinet de décharge.
- Fermer le robinet de décharge et manœuvre le robinet 3 voies pour envoyer l’air, par le
tube supportant le robinet de décharge, à l’intérieur du forage, sous le couvercle du
casing. L’eau sera refoulée, hors du tube d’eau, au niveau du sol, ainsi que, à travers la
crépine, dans la formation adjacente, en brisant les ponts de sable ou de gravier.
148
- Lorsque le niveau de l’eau dans le forage aura été rabattu jusqu’à sabot du tube d’eau, l’air
sortira, par tube, à la surface. A ce moment, ouvrir le robinet de décharge et laisser l’eau
remonter à son niveau statique, le robinet d’air étant fermé.
- Manœuvrer le robinet 3 voies et provoquer à nouveau, par air-lift, le pompage du forage.
- Répéter ces opérations jusqu’à ce que le forage ne produise plus de sable.
- Il est alors rarement nécessaire de nettoyer le forage, car la grande vitesse de l’eau
provoque généralement l’expulsion des sables fins.
Il n’en serait pas de même s’il s’agissait de sables grossiers ou graviers qui auraient pu
pénétrer à travers une crépine trop ouverte ou de construction peu soignée, dans ce cas, il faudrait
extraire à la soupape les matériaux qui s’y trouveraient.
On remarque que, dans ce procédé, le tube d’eau et le tube d’air restent fixes, ce qui n’était
pas le cas dans la méthode à forage ouvert.
3.4.5. Développement par lavage au jet sous pression
Le lavage au jet sous pression est une bonne méthode de développement. C’est aussi la plus
simple et la moins couteuse. Un outil à jet, très facile à construire, une pompe à haute
pression, la tuyauterie, rigide ou souple, la robinetterie et la cuverie correspondantes constituent
tout l’équipement (Figure 88).
149
Pour que l’énergie du jet soit utilisée au maximum sur la formation et ne soit pas perdue à
l’intérieur de la crépine, il est bon que l’extrémité de chaque buse ne soit pas distante de plus de
20mm de la crépine.
L’efficacité du procédé dépend beaucoup de la pression du jet. Les meilleurs résultats ont été
obtenus avec des pressions de 50 à 70 kg/cm2, cependant, on peut déjà commencer à opérer
avec des pressions de 7 à 8 kg/cm2, surtout si on a pu éliminer le cake de la formation avant la
pose de la crépine.
On comprend bien, aussi, que la forme des fentes de la crépine et son mode de construction jouent
un rôle considérable dans l’opération de lavage au jet (Figure 89). En effet, la crépine se trouve
placée entre le jet et le terrain à développer. Selon le mode de construction, elle peut constituer
un obstacle ou, au contraire, améliorer l’action du jet.
Figure 89. Influence du type d’ouverture de la crépine sur l’efficacité du développement au jet.
3.4.6. Développement chimique
Ce moyen est utilisé pour les terrains aquifères renfermant des éléments que le produit employé
permet d'éliminer en les solubilisant:
A l'acide, injecté par gravité ou mieux sous pression en y adjoignant un inhibiteur de corrosion
pour protéger les tiges et les tubes, et parfois des agents mouillants pour faciliter l'attaque. La
pénétration dans le terrain est améliorée par une succession d'injections à l'acide et à l'eau sous
pression.
L'acide chlorhydrique permet d'agrandir les passages d'eau en terrain calcaire. Son action est très
rapide. Elle peut être répétée en fonction des améliorations constatées. Pompage et injections
alternés permettent d'éliminer les impuretés formées d'oxydes de fer ou d'alumine dont les
précipités risqueraient de colmater les fissures. Ces impuretés sont maintenues en dissolution en
amenant le pH à de faibles valeurs par adjonction d'acide citrique ou lactique (10 g par Litre).
La première injection est faite en volume correspondant à celui du forage : les passages sont
augmentés en volume pour tenir compte de l'effet de dissolution auquel est soumis le terrain.
150
L'acidification a une action rapide et il est inutile de laisser la solution en place; il est
préférable d'effectuer un pompage de nettoyage et de renouveler l'opération. Les produits
sortants ont à présenter un état acidifiant résiduel aussi faible que possible.
Cependant, des précautions doivent être prises en cas de rejet des produits de nettoyage dans
un cours d'eau afin d'éviter des dommages à la faune piscicole. Elles consistent à réduire les
teneurs en chlorures par un étalement des temps de pompage ou à injecter une solution de soude
dans la conduite d'exhaure pour régler le pH sur celui de la rivière.
Aux polyphosphates : Agissant sur les échanges sodium-calcium, ils provoquent la défloculation
des argiles, ensuite éliminées par pompage. Ils ne sont à employer que dans des terrains peu
colmatés par des éléments argileux. Ils donnent de très mauvais résultats dans les terrains
nettement argileux. Leur mise en œuvre s'effectue par des pistonnages successifs pour obtenir un
effet mécanique qui déstabilise le dépôt argileux.
Différents produits provenant de sels de soude (pyrophosphates tétrasodiques
hexamétophosphates de sodium, etc..) peuvent être utilisés. Leur limite d'emploi est fixée par la
température qui doit rester inférieure à 60-70 °C. Leur action varie avec le pH. Les échantillons
du terrain aquifère seront analysés pour consulter les fournisseurs et fixer un choix. A doses
faibles, les solutions de polyphosphates permettent de dissoudre le dépôt formé sur la paroi
du forage par le fluide de circulation. Les techniques de développement peuvent faire succéder de
courts pompages de débit supérieur au débit d'exploitation (de 20 à 30 %), des circulations d'air
comprimé et des injections intermittentes de polyphosphates afin de défloculer les argiles. En cas
d'acidification des précautions sont à prendre. Les polyphosphates placés dans un milieu acide
tendraient à effectuer une réversion en orthophosphates agissant comme un floculant pour les
argiles.
3.5. Contrôle de la fin du développement
L’un des deux buts de développement est d’empêcher les venues de sable ; on peut penser que
l’opération sera achevée lorsque l’eau extraite de l’ouvrage ne contiendra plus d’éléments fins
indésirables et sortira claire. Pourtant, cet indice n’est pas toujours suffisant pour juger de la
terminaison de développement. En effet, une formation peut forte bien avoir été débarrassée
de son sable, sans que, pour autant, l’arrangement de ses éléments constitutifs restés en place,
leur classement, soit optimum.
Le rappel du deuxième but du développement permet de bien situer le problème ; il s’agit par
cette opération d’améliorer la capacité spécifique de l’ouvrage en augmentant la perméabilité de
la zone sensible du forage, celle qui entoure la crépine.
Par conséquent, les mesures de perméabilité effectuées sur le forage lui-même permettront de
juger d’efficacité de développement et renseigneront sur le moment où celui-ci sera achevé. Il
y a plusieurs méthodes pour mesurer la perméabilité (LUGEON, LEFRANC-MANDEL et BRILLANT).
Une méthode simple capable de fournir le renseignement cherché, il s’agit de tracer les
courbes donnant le temps mis par la descente du niveau de l’eau (après pistonnage) depuis
une cote de référence, bord du tubage, par exemple. Jusqu’au niveau statique. Les courbes
sont tracées après plusieurs périodes de développement (Figure 90), elles doivent descendre de
plus en plus si le développement s’effectue normalement.
Lorsque les courbes se superposent, le développement est terminé, la perméabilité ayant atteint
son maximum.
151
Figure 90. Contrôle de développement par essai d’absorption (d’après Mabillot, 1971)
152
Chapitre VI.
EXPLOITATION ET PROTECTION DE
CAPTAGE D’EAU
153
Chapitre VI.
EXPLOITATION ET PROTECTION DE CAPTAGE D’EAU
1. CONSTRUCTION DE L’AVANT-PUITS
Une fois le nettoyage du forage terminé, la dernière tâche consiste à construire un avant-puits,
qui permet de protéger le forage contre la contamination de surface. Les deux derniers mètres
de l’espace annulaire au minimum (en principe la section qui était protégée par le tube guide
durant le forage) devraient être nettoyés et élargis, éventuellement en carré, autour du tubage
définitif. En dessous, l’espace annulaire du forage au-dessus du massif filtrant devra être
remblayé par un bouchon composé de gravier ordinaire, de gravillons, de granulés de bentonite,
ou simplement de déblais du forage.
Le nouveau trou réalisé pour l’avant-puits peut ensuite être rempli de ciment jusqu’au niveau du
sol, ou de préférence légèrement au-dessus (Figure 91). Pour les forages où le niveau statique de
l’eau est élevé, et qui sont couverts par une couche superficielle perméable, on ne peut pas faire
grand-chose d’autre que de prendre soin à ne pas renverser d’eau usée autour du trou.
155
2.2. Objectifs des essais de pompage
Dans le but d’installer un ouvrage (forage) pour l’exploitation d’une nappe, il fallait répondre à
certaines questions :
- Quelle est la quantité d’eau qui peut être pompée ?
- A quel rythme ?
- Quelle pompe immergée va-t-on choisir ?
- A quelle profondeur l’installer ?
Les essais de pompage ont comme objectifs :
a). la détermination des différentes caractéristiques hydrodynamiques de la nappe aquifère :
- la perméabilité K
- la transmissivité T
- l’étendue de la nappe : le rayon d’action (Ra) (rayon d’influence)
- le coefficient d’emmagasinement (S)
b). le réglage optimal d’exploitation d’un forage pour éviter la surexploitation et l’assèchement de
la nappe, à travers :
- la détermination du débit spécifique, du rabattement spécifique, la productivité de l’ouvrage, le
débit maximum admissible et le rabattement maximum admissible.
- la détermination des durées et des périodes de pompage.
- la détermination de la position optimale pour l’emplacement de la pompe. Et ce par l’étude de
l’évolution des rabattements en fonction des débits.
c). la détermination des différentes réserves d’eau dans la nappe (réserve exploitable, réserve
renouvelable, réserve non renouvelable).
2.3. Types d’essais de pompage
On distingue deux types d’essai :
- l’essai de nappe (aquifère test) : qui permet d’obtenir la transmissivité, le coefficient de
perméabilité, le coefficient d’emmagasinement et le rayon d’action.
Ce type d’essais s’effectue avec le pompage de longue durée.
- l’essai de puits (well test) : permettant de déterminer les caractéristiques de l’ouvrage et de son
environnement immédiat pour déterminer si l’ouvrage répond aux besoins des usagers, de définir
ces limites d’exploitations, et la possibilité d’envisager des réhabilitations pendant l’exploitation
(remplacement de la pompe par exemple). Il permet également d’établir le programme
d’équipement de l’ouvrage (tubage, crépine, massif filtrant).
Ce type d’essais s’effectue avec le pompage par paliers de débits de courtes durées.
2.3.1. Essai de pompage par paliers de débit
L’entreprise de forage réalisera un pompage par paliers de débits croissants : au minimum 3 paliers
d’une heure chacun, avec mesures et enregistrement des débits et de la profondeur du niveau
dynamique.
156
Afin de permettre l’interprétation la plus juste, il est préférable de ne pas enchainer les paliers de
débits, mais de les séparer d’un arrêt de pompage jusqu’à un retour au niveau statique initial, ou
sur une durée égale à celle du palier de pompage (1 heure).
Pour un débit d’exploitation envisage supérieur à 20 m3/h, il est préférable de mettre en œuvre
des paliers d’une durée de 2 heures.
Par exemple : Si le débit de purge a été mesuré à un débit de Q Litres par seconde, il peut être
conseillé d’effectuer un essai de pompage par paliers de la manière suivante :
pomper d’abord le forage pendant une heure à un débit de Q/4 Litres par (palier 1, débit
q1) et on attend la remontée de niveau une heure,
puis pendant une autre heure à Q/2 Litres par seconde (palier 2, débit q2) et on attend la
remontée de niveau une heure,
Puis pendant une troisième heure à 3Q/4 Litre par seconde (palier 3, débit q3) et on attend
la remontée de niveau une heure,
Enfin, pendant une quatrième heure à Q litre par seconde (palier 4, débit q4) devrait
légèrement sur-pomper le forage. Ce test doit être interrompu si le rabattement s’approche
de l’orifice d’aspiration.
Les résultats d’un essai par palier peuvent être analysés de différentes façons, dont
certaines sont très complexes, mais la méthode la plus utilisée est celle de Dross (2011).
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159
2.3.1.1. Courbe caractéristique de forage
Les quatre couples débit-rabattement obtenus, ont permis d’établir la courbe caractéristique
(Figure 88) qui représente la ‘fiche santé ’ du forage. Elle est caractérisée par son équation qui est
de la forme : s = BQ + CQ2
Avec : Q : représente le débit de pompage par m3/h.S : représente le rabattement mesuré à un
temps t en m. B et C : des constants représentent les pertes de charge.
La courbe caractéristique montre une pente régulière dans sa partie initiale et une partie
terminale qui s'incurve.
160
Figure 92. La courbe caractéristique de forage.
2.3.1.2. Détermination du débit critique
La différence entre la droite [s = BQ] et l’axe des x donne pour chaque débit la valeur des pertes
de charge linéaire. Et la différence entre la droite et la courbe [s = BQ + CQ2] donne pour chaque
débit, la valeur du terme CQ2, c’est-à-dire la valeur des pertes de charge quadratique. Lorsque
le débit augment les pertes de charge quadratique augment d’une façon considérable. Le débit
critique est en relation avec le graphe [s = f(Q)] à partir de l’augmentation de la pente du courbe
[s = BQ + CQ2] et on peut estimer qu’il est atteint quand les pertes de charge linéaire égalent les
pertes de charge quadratiques.
A ce débit la vitesse de circulation de l’eau dans les crépines attient sa valeur critique et
l’écoulement devient turbulent. Ce régime turbulent augmente de façon considérable, les
pertes de charge quadratiques diminuant par la même le rendement de l’ouvrage. En outre, il peut
provoquer un entrainement de particules fines du terrain et un colmatage de la partie captant. On
peut utiliser deux méthodes pour calculer le débit critique :
a). La première méthode (Figure 93)
162
163
2.1.3. Calcul des pertes de charge
D’après l’équation de Jacob : s = BQ + CQ2
On devise cette équation par Q, on obtient l’équation suivante : s/Q = B + CQ
La courbe (Figure 95) est une ligne droite qu’est de l’équation suivante : s/Q = B + CQ
qui est l’équation d’une ligne droite Avec: s/Q : représente le rabattement spécifique
en h/m2. Le rabattement spécifique, permet obtenir quatre couples débit-rabattement
spécifique (Tableau ci-dessous) qui nous permettent de tracer la courbe des pertes de
charge.
Tableau des calculs des rabattements spécifiques de forage.
Dans le cas de notre forage la valeur du coefficient C = 0.174 min2/m5 qui indique un puits
correctement conçu et bien développe.
A partir de l’équation s = f(Q) il est possible d’établir la répartition théorique des pertes de charge
en fonction des débits (Tableau ci-dessous).
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Tableau des calculs des pertes de charge dans le forage en fonction de débit pompé.
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3. EQUIPEMENT D'EXHAURE DANS LE FORAGE
L’équipement de l'ouvrage doit permettre d'extraire l'eau de la nappe que l'on souhaite exploiter
tout en préservant cette eau des pollutions depuis la surface ou par les eaux d'autres nappes.
Pour ne pas aborder l'ensemble des équipements, je les regroupe dans deux catégories : tête de
forage et équipements nécessaires au pompage.
3.1. La tête de forage
A la fin des essais de pompage, le responsable devrait confirmer la profondeur totale du forage
et le niveau dynamique de l’eau à l’aide d’une sonde piézométrique pour déterminer les conditions
de la mise en place de la pompe. Enfin, c’est l’équipement de la tête de forage qu’il faut réalisée.
Elle a pour objectifs :
- Empêcher les eaux de surface, de ruissellement ou d’inondation, éventuellement polluées le
long de la face extérieure du tubage ou de pénétrer à l’intérieur du forage et d’entrer ainsi en
contact avec la nappe
- Empêcher l’introduction d’Object divers ou de substances dans le forage
- Contenir les éventuels phénomènes d’artésianisme
- Adapter le type de protection retenue de manière à ce qu’elle soit compatible avec la
liaison entre le forage et l’installation de la pompe à chaleur.
La tête de forage présente les caractéristiques suivantes :
3.1.1. Hauteur au-dessus de sol
- La tête du forage située à l’extérieur ou dans une chambre de comptage s’élève au moins à 0,50
m au-dessus du terrain naturel (Figure 96A) ou du fond de la chambre de comptage dans lequel
elle débouche.
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- La tête du forage située dans un local s’élève au moins à 0,20 m au-dessus du fond du local dans
lequel elle débouche
- La tête est cimentée sur 1 m de profondeur à partir du sol (niveau du terrain naturel)
- En zone inondable la tête est rendue étanche ou située dans un local lui-même étanche
(Figure 96 B, C).
Figure 96. Schémas des têtes de forage en terrain naturel (A) et inondable (B et C).
172
3.1.2. Dalle
- Le tubage de forage doit être correctement étanché, cimenté et scellé dans une margelle
bétonnée (dalla de propreté étanche).
- Dimension de la dalle : une surface minimale de 3 m2 et une hauteur de 0,30 m au-dessus du
niveau du terrain naturel (conçue de manière à éloigner les eaux de la tête du forage).
- Elle doit être sans fissure et permettre par ses pentes d’évacuation de l’eau de pluie vers
l’extérieur.
3.1.3. Capot de fermeture
- Un capot constitué d’un bouchon étanche est obligatoire.
- Une ouverture doit être prévue pour le passage du guide sonde et munie d’un bouchon
vissé.
- La tête du forage doit disposer de protection verrouillage contre l’introduction des objets ou
substances, avec ouverture impossible sans une clé ou un outil spécial.
3.2. Les équipements nécessaires au pompage
Les équipements de forage (Figure 97) comprennent :
174
- Le volume de solution chlorée doit être calculé en fonction des paramètres dimensionnels du
puits
- Les produits de désinfection sont généralement des produits dangereux à amenés concentrés sur
sites, les opérations de dilution, d'injection et de gestion des rejets nécessitent des précautions
d'usage (communication des fiches produits, procédures préalables, matériel et vêtements de
sécurité). On se réfèrera à la fiche technique sur la Fabrication de solutions chlorées.
- Il faut faire des contrôles avant et après l'emploi du produit, ces contrôles doivent comporter des
mesures terrains de concentration des produits, ainsi que des prélèvements et mesures sur l'eau
(physico-chimiques et bactériologiques).
5. SUIVI ET RAPPORT DE FORAGE
A la fin des travaux les informations essentielles seront reprises sur le rapport de forage, qu’il soit
sec ou en eau. La rédaction de ce document est de la responsabilité de l’hydrogéologue,
responsable de la campagne ou de l’entreprise de forage. Ces rapports sont une source
d’information précieuse pour le projet, mais aussi pour constituer une banque du sous-sol. Ils
doivent donc être centralisés au niveau du projet mais également remis aux autorités locales
compétentes qui peuvent dans certains cas préconiser une forme standard pour tous les
intervenants travaillant sur une zone. Ces rapports sont archivés par forage, dans lesquels se
trouvent également toutes les informations techniques sur ce point d’eau :
- Déroulement général du chantier : dates des différentes opérations, difficultés et anomalies
rencontrées.
- Nombre de forages effectivement réalisés en indiquant pour chacun d’eux s’ils sont
conservés, leur localisation précise sur fond de carte IGN au 1/25000, les références
cadastrales de la parcelle sur laquelle ils sont implantés.
175
- Coordonnées géographiques (en Lambert II étendu), cote NGF de la tête du forage.
- Pour tout forage, coupe géologique avec indication du ou des niveaux des nappes
rencontrées et coupe technique de l'installation précisant les caractéristiques des
équipements: diamètres et nature des cuvelages ou tubages, conditions de réalisation
(méthode et matériaux utilisés lors de la foration, volume des cimentations, profondeurs
atteintes, développement effectués...).
- Modalités d'équipement des ouvrages conservés.
- Compte rendu des travaux de comblement des ouvrages abandonnés.
- Résultat des pompages d'essais, interprétation et évaluation de l'incidence de ces
pompages sur la ressource en eau souterraine et sur les ouvrages voisins.
- Résultats d’analyses d'eau le cas échéant.
- Informations relatives aux sondages de reconnaissance pour un forage destiné à l’AEP.
6. PROTECTION DES CAPTAGES D’EAU SOUTERRAINE
Des périmètres de protection sont instaurés autour des captages publics d'eau destinée à la
consommation humaine. Ils correspondent à un zonage établi autour des points de captage d’eau
potable (Figure 98). Ils constituent le moyen privilégié pour prévenir et diminuer toute cause de
pollution locale, ponctuelle et accidentelle qui peut altérer la qualité des eaux prélevées. Les
interdictions, prescriptions et recommandations sont proposées en conséquence:
177
6.3. Périmètre de protection éloigné (PPE)
Ce périmètre n’est pas obligatoire. Elle est rendue nécessaire lorsque la réglementation générale
est jugée insuffisante et que certaines activités présentant des risques sanitaires doivent être
encadrées pour réduire leur impact. Il a pour vocation de renforcer la protection de la ressource
en permettant une gestion de l’espace dans laquelle coexistent aménagement du territoire et
protection de l’eau. Aucune interdiction ne peut être promulguée dans ce périmètre, néanmoins,
diverses activités agricoles, industrielles ou urbaines vont y être réglementées selon l’avis de
l’Hydrogéologue Agrée.
Ce périmètre correspond à la zone d’alimentation du captage mais peut s’étendre à l’ensemble du
bassin versant.
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Figure 98. Délimitation des périmètres de protection de captage d’eau.
179
180
Chapitre VII.
CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES
EAUX SOUTERRAINES
181
Chapitre VII.
CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX
SOUTERRAINES
1. INTRODUCTION
La qualité d'une eau est définie par des paramètres physiques, chimiques et biologiques, mais
également par son usage. Ainsi, une eau impropre à la consommation peut être adaptée à
l'irrigation ou à la pisciculture.
La question de la qualité de l'eau se pose essentiellement en termes de consommation humaine
et d'irrigation.
2. PRELEVEMENT DES SOLUTIONS ET LEUR CONDITIONNEMENT : LES MESURES DE
TERRAIN
Aucune étude hydrochimique sérieuse ne peut reposer sur des données chimiques non fiables ou
de mauvaise qualité.
La question de l'acquisition des données est donc essentielle, tant du point de la stratégie
(fréquence, densité spatiale, représentativité dans la rivière,…) que de la précision de la mesure
elle-même.
2.1. La mesure des paramètres fugaces sur le terrain
Un certain nombre de paramètres doivent impérativement être mesurés sur le terrain. Ainsi, la
température d'un échantillon va évoluer après le prélèvement et l'information sera perdue. Il faut
donc la mesurer rapidement après la collecte de l'échantillon, ou simultanément sur une fraction
aliquote. De même les paramètres tels que pH, eH, teneur en chlorophylle, oxygène ou CO 2
dissous,… doivent être mesurés sur place. La mesure de la conductivité électrique, bien que
pouvant attendre l'arrivée au laboratoire est utile pour mieux gérer la stratégie de prélèvement
(voir plus haut) au même titre que toute autre mesure de terrain pouvant être utilisée de la sorte.
Lorsque la pression partielle équilibrante en CO 2 de l'échantillon est sensiblement différente de
celle de l'air, un processus de rééquilibrage s'opère rapidement. Ainsi, il convient de :
- mesurer le pH aussi rapidement que possible ;
- éviter d'agiter la solution même lors de son prélèvement ou de son acheminement vers le
flacon de mesure ;
2.2. Conditionnement des échantillons
Il n'existe pas un mode unique de conditionnement des échantillons, et pouvant servir pour tout
type d'analyse. Selon les paramètres étudiés, différents modes de conditionnement des
échantillons et de flacons seront utilisés.
2.2.1. Choix du flaconnage: nature des matériaux, des fermetures et du lavage des
flacons
Les flacons les plus utilisés sont le verre, le polyéthylène et le téflon.
182
Pour l'étude d'éléments traces, les flacons les plus adaptés sont ceux conçus en téflon. Les flacons
doivent être lavés à l'acide soigneusement et rincés tout aussi méticuleusement.
Ne pas oublier que la meilleure eau pour se rincer est l'eau que l'on prélève, en hydrologie il ne
faut pas se priver.
2.2.2. Conditionnement des solutions
Il n'existe pas de méthode universelle de conditionnement des échantillons. Selon les paramètres
auxquels on s'intéresse, la méthode de conservation variera. Habituellement, lorsque l'on étudie
un nombre important de paramètres, il faudra séparer l'échantillon prélevé en plusieurs fractions
aliquotes qui seront conditionnés chacun de manière différente. Ceci conduit à une multiplication
des flacons, du poids, du travail et de la préparation.
La filtration est souvent très utile car elle retire les phases solides pouvant interagir ultérieurement
avec la solution, mais aussi les germes pouvant attaquer les composés organiques ou azotés. La
pratique montre qu'un flacon filtré même microfiltration, et stocké au frais et à l’abri de la lumière
est capable de garder plus d'un jour sa teneur en nitrate sans altération des valeurs. Ceci montre
l'importance de la filtration qui sera pratiquée sur place, dès l'obtention de l'échantillon, avec un
papier sans cendre.
La congélation est un moyen drastique pour bloquer l'activité biologique. Cette méthode de
conservation ne doit être employée qu'avec discernement car les effets sur la composition
chimique en éléments majeurs est importante. En effet, différents minéraux précipitent lors du
processus de congélation. Ces minéraux ne seront pas solubilisés lors de la décongélation et la
composition chimique de la solution sera très affectée. Ce processus s'apparente à une
évaporation ou une déshydratation car lors de la congélation, l'eau qui congèle est quasi
dépourvue d'éléments dissous qui migrent et se concentrent dans l'eau encore liquide. Par
ailleurs, la modification des constantes de solubilité avec la température accentue cette altération
des caractéristiques de l'eau.
Le stockage à l'abri de la lumière et au frais, quelle que soit la technique retenue pour le
conditionnement, on aura tout intérêt à stocker les échantillons à l'abri de la lumière et à la
fraîcheur. L'activité photosynthétique liée à l'exposition à la lumière peut modifier sa teneur en
nitrates et le COD.
Enfin, dans le cadre d'une démarche de qualité, il faudra prêter une attention particulière à la
traçabilité des flacons avec :
- le double étiquetage, bandeau adhésif sur le verre des flacons pour isotopes, inscription
de la référence sur le coté des flacons en polyéthylène mais aussi sur le bouchon moins
sensible au frottement avec les autres flacons durant le transport ;
- inscription de plusieurs indications différentes (référence, heure, débit,..) au cas où l'une
d'elle serait partiellement effacée, les autres permettraient de lever toute ambiguïté ;
- la double sauvegarde de l'information de terrain (photocopie des cahiers de terrain, copie
des fichiers informatiques d'acquisition terrain,…) dès que possible.
3. GEOCHIMIE DES EAUX SOUTERRAINES
L'eau de pluie est légèrement acide du fait de sa teneur en CO 2 dissous. Au cours de son infiltration
dans le sol et le sous-sol, elle se charge en ions et acquiert des propriétés physiques et chimiques
qui caractérisent l'eau de la nappe qu'elle forme. Les eaux souterraines sont plus ou moins
minéralisées en fonction :
* de la nature des roches traversées et des minéraux rencontrés au cours de l'infiltration ;
183
* du temps de contact de l'eau avec les minéraux, donc de la vitesse de percolation de l'eau
dans le sous-sol ;
* du temps de renouvellement de l'eau de la nappe par l'eau d'infiltration.
On voit l'importance des minéraux solubles des roches et de la perméabilité de l'aquifère dans la
minéralisation de l'eau.
Dans l'aquifère, il s'établit un équilibre entre la composition chimique de l'eau et celle des roches:
l'eau prend une minéralisation qui demeure stable dans le temps et sert à caractériser un faciès
hydrochimique.
* Dans les terrains cristallins (granitiques), sableux et gréseux c'est à dire riche en minéraux
siliceux et silicatés - les eaux sont douces: elles sont peu minéralisées mais acides et
agressives pour les conduites: c'est le cas des eaux des réservoirs sableux de l'Albien et de
l'Oligocène dans l'Oise.
* Dans les réservoirs calcaires, les eaux sont dures, moyennement à fortement minéralisées
en sels de calcium et magnésium; elles entartrent les conduites. C'est le cas des eaux de la
nappe de la craie. Dans les réseaux karstiques, l'eau peut se charger de particules argileuses
en suspension au cours des fortes pluies.
* Au contact du gypse, fréquent dans les terrains tertiaires du Bassin de Paris, l'eau se charge
en sulfate de calcium et devient dure (séléniteuse) et impropre à la consommation.
* En bordure de mer, les aquifères peuvent être en contact avec l'eau de mer: échange au
niveau du biseau salée, contamination de l'eau d'infiltration par les embruns salés. L'eau de
la nappe devient plus ou moins saumâtre. L'invasion de la nappe d'eau douce par l'eau salée
est accélérée par les pompages et le rabattement de la nappe (cas de la nappe de la plaine
du Sous au Maroc).
* L'eau des nappes alluviales a une qualité qui dépend de celle de la nappe qui
l'approvisionne et de celle de la rivière.
3.1. Analyses physico-chimiques
Les paramètres à analyser sont choisis en fonction de l'objectif recherché.
3.1.1. La température
La température de l'eau est un paramètre de confort pour les usagers (voir normes). Elle permet
également de corriger les paramètres d'analyse dont les valeurs sont liées à la température
(conductivité notamment). De plus, en mettant en évidence des contrastes de température de
l'eau sur un milieu, il est possible d'obtenir des indications sur l'origine et l'écoulement de l'eau.
La température doit être mesurée in situ. Les appareils de mesure de la conductivité ou du pH
possèdent généralement un thermomètre intégré.
3.1.2. Conductivité électrique
La conductivité mesure la capacité de l'eau à conduire le courant entre deux électrodes. La plupart
des matières dissoutes dans l'eau se trouvent sous forme d'ions chargés électriquement. La
mesure de la conductivité permet donc d'apprécier la quantité de sels dissous dans l'eau.
La conductivité est également fonction de la température de l'eau, elle est plus importante lorsque
la température augmente. Les résultats doivent donc être présentés pour une conductivité
équivalente à 20 ou 25°C. Ce paramètre doit impérativement être mesuré sur le terrain.
184
La procédure est facile, et permet d'obtenir une information très utile pour caractériser l'eau (CE
à 25°C) :
Comme la température, des contrastes de conductivité mesurés sur un milieu permettent de
mettre en évidence des pollutions, des zones de mélange ou d'infiltration.
CE = 0.005 S/cm eau déminéralisée
10 < CE < 80 S/cm eau de pluie
30 < CE < 100 S/cm eau peu minéralisée, domaine granitique
300 < CE < 500 S/cm eau moyennement minéralisée, domaine des
roches carbonatées (karst)
500 < CE < 1000 S/cm eau très minéralisée, saumâtre ou saline
CE > 30000 S/cm eau de mer
3.1.3. pH
Le pH (potentiel Hydrogène) mesure la concentration en ions H+ de l'eau. Il traduit ainsi la balance
entre acide et base sur une échelle de 0 à 14, 7 étant le pH de neutralité. Ce paramètre conditionne
un grand nombre d'équilibres physico-chimiques, et dépend de facteurs multiples, dont la
température et l'origine de l'eau.
Le pH doit être impérativement mesuré sur le terrain, à l'aide d'un pH-mètre ou par colorimétrie
(bandelettes peu précis).
Le pouvoir tampon de l'eau
Dans la nature, le pH de l'eau est dominé par l'équilibre des carbonates.
Un ajout d'acide ou de base faibles dans une eau bicarbonatée déplace l'équilibre dans le sens
opposé, et n'entraine donc pas de grand changement de pH. C'est ce qu'on appelle le pouvoir
tampon de l'eau (maximum pour 7,5 < pH < 8,5) et qui explique que la majorité des eaux de surface
ont un pH compris entre 7 et 8.
3.1.4. Turbidité
Elle permet de préciser les informations visuelles de la couleur de l'eau. La turbidité est causée par
les particules en suspension dans l'eau (débris organiques, argiles, organismes microscopiques...).
Les désagréments causés par une turbidité auprès des usagers est relative: certaines populations
habituées à consommer une eau très colorée n'apprécient pas les qualités d'une eau très claire.
Cependant, une turbidité forte peut permettre à des micro-organismes de se fixer sur les particules
en suspension: la qualité bactériologique d'une eau turbide est donc suspecte.
3.2.5. Ions majeurs
La minéralisation de la plupart des eaux est dominée par 8 ions, appelés couramment les majeurs.
On distingue les cations: Calcium, Magnésium, Sodium et Potassium, et les anions: Chlorure,
Sulfate, Nitrate, et bicarbonate. Les indications présentées dans ce paragraphe sont utiles pour
interpréter les résultats d'analyses courantes.
Calcium et magnésium
Le calcium Ca2+ et le magnésium Mg2+ sont présents dans les roches cristallines et les roches
sédimentaires. Ils sont très solubles et sont donc largement représentés dans la plupart des eaux.
Sodium et potassium
Le cation sodium (Na+) est très abondant sur la terre. On le retrouve dans les roches cristallines et
les roches sédimentaires (sables, argiles, évaporites). La roche Halite (évaporite NaCl) est le sel de
185
cuisine. Il est très soluble dans l'eau. Le sodium est par contre généralement peu présent dans les
roches carbonatées. Notons que les argiles peuvent êtres saturées en ion Na +, par le processus
d'échange de bases.
Le potassium (K+) est assez abondants sur terre, mais peut fréquent dans les eaux. En effet, il est
facilement adsorbé et recombiné dans les sols (sur les argiles notamment). Les sources principales
de potassium sont les roches cristallines (mais dans des minéraux moins altérables que ceux qui
contiennent du sodium), les évaporites (sylvinite KCl) et les argiles.
Sulfates
Les origines des sulfates dans les eaux sont variées. D'une façon générale, la présence de sulfate
dans des eaux naturelles "non polluées" invoque la présence de gypse ou de pyrite.
Chlorures
L'ion Cl- est présent en petite quantité sur la terre. La source principale de chlorure dans les eaux
est due à la dissolution de roches sédimentaires qui se sont déposées en milieu marin et qui n'ont
pas été complètement lessivées, et à la présence d'évaporites. L'invasion d'eau de mer (où le Cl -
est très présent), ainsi que les phénomènes d'évaporation dans les bassins endoréiques sont
également des sources de chlorures possibles. Le rôle des roches cristallines dans la minéralisation
en chlorures est faible. L'apport par les précipitations est d'autant plus important que la distance
à la mer est faible.
Nitrates et composés azotés
L'apport de nitrates dans le sol, puis dans les eaux, est donc fortement lié à la quantité de matières
organiques présente et aux conditions de milieu. Les actions anthropiques sont donc importantes:
utilisation d'engrais azotés et de lisier. De même, les rejets de stations d'épuration ou plus
simplement de latrines et fosses septiques représentent un apport en matières organiques
susceptibles de produire des nitrates.
3.2.6. Alcalinité
L'alcalinité correspond à l'ensemble des anions d'acides faibles susceptibles d'agir avec H+. Dans la
pratique et pour des systèmes dominés par les relations des carbonates dont le pH varie de 7 à 9,
l'alcalinité peut être assimilée aux bicarbonates HCO 3-).
3.2.7. Autres éléments dissous
Le Fer
La présence de fer dans les eaux souterraines est d'origine multiple: le fer sous forme de pyrite
(FeS) est couramment associé aux roches sédimentaires déposées en milieu réducteur (marnes,
argiles) et aux roches métamorphique. Le fer se trouve à de fortes concentrations dans les eaux
des cuirasses d'altération de socle. Les concentrations suivantes dans les eaux souterraines sont
rapportées par l'ACF.
Le fluor
D'après TRAVY, Les sources principales de fluor dans les eaux souterraines sont l'apatite présente
dans les bassins phosphatés (8 < fluorine < 5 mg/l au Sénégal), et la fluorine présente dans les
roches magmatiques alcalines et dans des filons (0.3 < fluorine < 0.5 mg/L). Les zones de
thermalisme sont également fréquemment concernées.
186
Aluminium
La question de l'aluminium se pose essentiellement après traitement de l'eau avec un composé
d'aluminium (coagulant). Même si aucun risque sanitaire n'a pu être prouvé, on évoque le rôle
aggravant de l'aluminium dans la maladie d'Alzheimer.
3.2. Analyse bactériologique
L'analyse bactériologique permet de mettre en évidence la pollution fécale de l'eau. Elle permet
également de contrôler l'efficacité des mesures de protection ou de traitement.
L'analyse bactériologique est un outil complémentaire de l'enquête sanitaire: elle n'est que la
photographie de la qualité de l'eau au moment du prélèvement: elle n'a donc pas valeur dans le
temps et demande à être interprétée au regard de l'enquête sanitaire.
Les coliformes totaux ne sont pas tous d'origine fécale. Ils ne sont donc pas indicateurs d'une
pollution fécale. Leur recherche est cependant utile pour contrôler la qualité d'une eau après
traitement.
3.3. Vérification de la cohérence des données
Des systèmes de vérification de la cohérence des données hydrochimiques, plus ou moins
sophistiqués ont été proposés par quelques auteurs. Les possibilités de vérification concernent
surtout trois aspects : Ces mêmes principes sont particulièrement utiles car, le cas échéant, ils
permettent de "corriger" les analyses ou bien de compléter les données manquantes.
3.3.1. Vérification de la balance ionique
Les solutions sont électriquement équilibrées et donc la somme des charges positives est égale à
la somme des charges négatives. La balance électrique doit être correcte : la somme des charges
cationiques et la somme des charges anionique. L'écart relatif sert de critère principal pour
l'évaluation de la qualité des résultats de l'analyse.
- La balance ionique doit être équilibrée. On admet généralement une erreur de 5% comme
acceptable. La balance ionique s'appuie sur le principe que la somme des anions majeurs et la
somme des cations majeurs sont équivalentes (concentrations exprimées en méq/l):
Cl- + SO42- + NO3- + HCO3- = Ca2+ + Mg2+ + N+ + K+
L'erreur relative sur la balance en % est donnée par: [(cations - anions) / (cations + anions)] x 100.
187
Cl- > SO42- > HCO3- marque de l'eau de mer (intrusion saline)
Cl- / Na+ = 18
Ca2+ / Mg2+ > 2 présence de gypse (CaSO4) ou de calcite (CaCO3)
Ca2+ / Mg2+ = 1 présence de dolomie (CaMgCO3)
Ca2+ / Mg2+ < 1 marque de l'eau de mer (intrusion saline) ou échange de
bases
K+/Na+ = 1 terrain cristallin
Les résultats d'analyses physico-chimiques sont présentés sous forme de diagrammes qui
autorisent une interprétation aisée.
Le diagramme de Piper permet une représentation des anions et des cations sur deux triangles
spécifiques dont les côtés témoignent des teneurs relatives en chacun des ions majeurs par
rapport au total de ces ions (cations pour le triangle de gauche et anions pour le triangle de droite.
La position relative d’un résultat analytique sur chacun de ces deux triangles permet de préciser
en premier lieu la dominance anionique et cationique.
188
A ces deux triangles, est associé un losange sur lequel est reportée l’intersection des deux lignes
issues des points sur chaque triangle. Ce point d’intersection représente l’analyse globale de
l’échantillon, sa position relative permet de préciser la famille chimique de l’eau concernée.
- Le problème majeur pour ce type de représentation vient du fait que les analyses sont
représentées sous forme de pourcentage, ainsi l’effet de dilution (variation de la concentration
absolue) n’est pas immédiatement perceptible. Il convient d’être prudent dans la comparaison des
qualités des physico-chimiques de deux échantillons distincts.
Le diagramme de Piper est utilisé pour définir le faciès type des eaux. Il permet de présenter sur
un même schéma un grand nombre d'analyses qui peuvent être comparées visuellement de façon
simple. Les unités de mesure utilisées dans le diagramme Piper sont les % de méq/L.
189
Le diagramme de Schoeller - Berkaloff est une représentation graphique semi-logarithmique. Sur
l’axe des abscisses sont représentés les différents ions. Pour chacun de ces ions (ou des
groupements Na + K et CO32- + HCO3-) la teneur réelle en mg/L est reportée sur l’axe des ordonnées.
Les points obtenus sont reliés par des droites. L’allure du graphique obtenu permet de visualiser
le faciès de l’eau naturelle concernée.
190
rapports des éléments entre eux et en particulier des rapports souvent considérés comme
caractéristiques ou d’importance marquée : Na+/Ca2+, SO42-/Cl-…
- Un inconvénient du diagramme de Schoeller Berkaloff réside dans le fait que la comparaison de
deux eaux peut amener à considérer que les faciès physico-chimiques sont similaires alors que les
écarts de concentrations relatives en un ou plusieurs éléments sont significatifs.
Diagramme de Chadha (1999)
Le diagramme de Chadha (1999) a été construit dans le but de classer les eaux souterraines et
d’identifier les différents processus intervenant dans la minéralisation des eaux souterraines. Ce
diagramme diffère des diagrammes de Piper et de Durov étendu par le fait que les triangles
équilatéraux sont éliminés et que la forme du principal domaine d’étude est différente. En outre,
le diagramme de Chadha peut être construit à l’aide de la plupart des tableurs. Ce diagramme est
construit à partir de la différence en pourcentage des milliéquivalents entre les alcalino-terreux
(Ca2+ + Mg2+) et les alcalins (Na+ + K+), exprimés comme des teneurs en pourcentage réactionnel,
sur l’axe des X, et de la différence en pourcentage des milliéquivalents entre les anions d’acides
faibles (HCO3- + CO32-) et les anions d’acides forts (Cl- + SO42-), exprimés aussi comme des teneurs
en réaction en pourcentage, sur l’axe des Y. Les différences en pourcentage des milliéquivalents
des coordonnées X et Y. Les différences en pourcentage des milliéquivalents des coordonnées X et
Y sont par la suite étendues dans les principaux sous-domaines d’étude du diagramme de Chadha,
qui définit le caractère de l’ensemble des eaux.
Le nouveau diagramme présente tous les avantages du domaine central du diagramme de Piper
et permet d’identifier les différents processus hydrogéochimiques comme les réactions d’échange
de base cationique (Na+/Ca2+ ou Na+/Mg2+), la pollution, le mélange des eaux naturelles, la
réduction des sulfates et l’intrusion saline. Les huit sous domaines du diagramme proposé par
Chadha (1999) sont définis ainsi :
sous domaine 1, où les ions alcalino-terreux dominent les métaux alcalins ;
sous domaine 2, où les métaux alcalins dominent les alcalino-terreux ;
sous domaine 3, où les anions d’acides faibles dominent les anions d’acides forts ;
sous domaine 4, où les anions d’acides forts dominent sur les anions d’acides faibles ;
sous domaine 5, où les alcalino-terreux et les anions d’acides faibles dominent à la fois les
métaux alcalins et les anions d’acides forts. Dans ce sous domaine, les eaux ont une dureté
temporaire et les points représentent des eaux de type bicarbonaté calcique et magnésien
où le processus responsable de la minéralisation est la recharge ;
sous domaine 6, où les alcalino-terreux dominent les métaux alcalins et les anions d’acides
forts dominent les anions d’acides faibles. Dans ce sous domaine, les eaux ont une dureté
permanente et ne favorisent pas le dépôt de résidus de carbonates de sodium en cas
d’irrigation. Ces eaux qui sont de type chloruré calcique et magnésien résultent soit de la
pollution, soit des processus d’échange inverse de base ;
sous domaine 7, où les métaux alcalins dominent les alcalino-terreux et les anions d’acides
forts dominent les anions d’acides faibles. Dans ce sous domaine, les eaux créent
généralement des problèmes de salinité aussi bien pour l’irrigation que pour la boisson, et
sont généralement chloruré sodique ou sulfaté sodique résultant des phénomènes
d’intrusion saline ;
191
sous domaine 8, où les métaux alcalins dominent les alcalino-terreux et les anions d’acides
faibles dominent les anions d’acides forts. Ce type d’eau provoque un dépôt de carbonate de
sodium pour l’irrigation et cause des problèmes d’écumage. Le faciès des eaux est du type
bicarbonaté sodique et le processus de minéralisation est l’échange de base cationique.
192
4. QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES
4.1. NORMES DE POTABILITE DES EAUX
L'eau destinée à la consommation humaine doit respecter un certain nombre de paramètres qui
définissent sa potabilité et qui ont été définis dans le décret du 3 janvier 1989. Les eaux minérales
naturelles font l'objet d'une autre réglementation publiée dans le décret du 6 juin 1989. Chaque
paramètre ne doit pas dépasser une valeur limite qui est égale généralement à la 'concentration
maximale admissible' de la directive européenne correspondante. En revanche, la réglementation
française ne reprend pas la notion de 'niveau guide' qui correspond à un niveau de qualité à
atteindre. Ces dispositions réglementaires sont reprises dans le code de la santé publique. Elles
ont été récemment modifiées par le Décret du 2 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la
consommation humaine. Ce décret précise que les limites et références de qualité doivent être
respectées à la sortie du robinet du consommateur. Les nouveaux paramètres sont applicables à
compter du 25 décembre 2003, sauf pour les bromates, la turbidité et le plomb.
4.1.1. Paramètres organoleptiques
L'eau ne doit pas présenter de coloration, de trouble, d'odeur et de saveur. Ces paramètres sont
les seuls directement accessibles au consommateur.
4.2. Paramètres physico-chimiques en relation avec la structure naturelle de l'eau
La température ne doit pas dépasser 25 °C, le pH doit être compris entre 6,5 et 9,50 la teneur en
chlorures, sulfates, magnésium, sodium, potassium et aluminium doit être inférieure à des valeurs
déterminées (par exemple > 250 mg/L de sulfates). Le résidu sec à 180 °C doit être inférieur à 1,5
g/L.
4.2.1. Paramètres concernant les substances indésirables
Des valeurs limites sont fixées pour les nitrates, les nitrites, l'ammoniaque, l'azote Kjeldahl, pour
l'H2S, les hydrocarbures, les phénols. De plus, des valeurs limites sont arrêtées pour Fe, Mn, Cu,
Zn, Ag et le Phosphore. La teneur en Fluor ne doit pas dépasser 1,5 mg/l pour une température de
l'aire géographique comprise entre 8 °C et 12 °C; cette valeur diminue avec l'augmentation de la
température.
4.2.2. Paramètres concernant les substances toxiques
Les valeurs limites sont définies pour des toxiques minéraux (arsenic, métaux lourds) et organiques
(cyanures, Hydrocarbures Polycycliques Aromatiques, benzo-pyrènes...).
4.2.3. Pesticides et produits apparentés
Cette rubrique a été ajoutée par le décret du 10 avril 1990. Elle mentionne les insecticides
organochlorés persistants, organophosphorées et carbamates, les herbicides, les fongicides, les
P.C.B. et P.C.T. Des valeurs limites sont établies pour chaque catégorie. La teneur totale de
l'ensemble de ces substances ne doit pas dépasser 0,5 µg/L.
4.2.4. Paramètres microbiologiques
Ce sont les germes indicateurs d'une pollution fécale (coliformes, streptocoques), certains germes
pathogènes (salmonelles, staphylocoques, bactériophages fécaux, entérovirus) et des bactéries
sulfito-réductrices dont la présence indique une mauvaise filtration. La méthodologie à suivre pour
leur dénombrement est indiquée.
193
En outre, les eaux adoucies ou déminéralisées livrées à la consommation humaine doivent
satisfaire à une valeur minimale de dureté et d'alcalinité. Le décret précise également les modalités
du contrôle sanitaire, en particulier sa fréquence en fonction de la population desservie. Les eaux
minérales ne sont contrôlées que du point de vue microbiologique puisque les paramètres
physico-chimiques sont très variables et souvent en dehors des valeurs maximales admises pour
les eaux dites potables.
▪ Qualité microbiologique de l'eau de boisson
Paramètres Valeurs guide OMS Interprétation
Coliformes thermotolérants 0/100 ml indicateurs de pollution fécale
Streptocoques fécaux pas de norme indicateurs de pollution fécale.
0/100 ml dans
indicateur d'efficacité de traitement (désinfection)
Coliformes totaux 95 % des échantillons
ne sont pas indicateurs d'une pollution fécale
d'eaux traitées
Substances chimiques dont la présence dans l'eau de boisson revêt une importance sanitaire
Paramètres Valeurs guide OMS Interprétation
Substances et paramètres de l'eau de boisson qui peuvent donner lieu à des plaintes des
utilisateurs
Paramètres physiques (organoleptiques)
Paramètres Valeurs guide OMS Interprétation
5 NTU
Origine: matières en suspension, colloïdes, matières dissoutes.
Turbidité 1 NTU pour la
Paramètre important dans le traitement de l'eau.
désinfection
Température acceptable
Origine: matières en solutions dans l'eau
Conductivité pas de norme
Santé: pas de problème direct.
Paramètres Valeurs guide OMS
Couleur 15 UCV
Goût et odeur acceptables
194
Substances inorganiques
Paramètres Valeurs guide Interprétation
Origine: coagulants utilisés dans le traitement de l'eau,
industrie
Aluminium (Al) 0,2 mg/l
Santé: pas de problème prouvé. Problème de coloration si
C>valeur guide.
Origine: matières organiques azotées (déjection, eaux usées,
Ammoniaque (NH4+)5 1,5 mg/l végétaux...)
Santé: pas de problème. Problème de goût et d'odeur si C>VG.
Sulfure d'hydrogène Origine: roche, matière organique en anaérobie.
0,05 mg/l
(H2S) Santé: pas de problème par voie orale, mortel par inhalation.
Chlorure (Cl-) 250 mg/l Origine: voir paragraphe suivant.
Sodium (Na+) pas de norme Santé: pas de problème. Goût lorsque CCl- > 200-250 mg/l
Origine: roches
Calcium (Ca2+) 100 mg/l
Santé: pas de problème direct.
Magnésium (Mg2+) 30 mg/l 50 mg/l
Les valeurs de concentrations en calcium et magnésium sont tirées de la norme française. L'OMS
ne cite pas ces paramètres explicitement, mais en tient compte dans la mesure de la dureté.
Diagramme de Richards (River Side) : Les eaux destinées à l'irrigation doivent répondre à certains
critères de qualité pour minimiser les risques de salinisation des terrains. Deux méthodes
simplifiées permettent d'estimer l'aptitude de l'eau à l'irrigation, en fonction du type de sol. Le
diagramme de Riverside repose sur le croisement de deux critères.
195
● Conductivité
Le premier est la conductivité électrique (CE ou EC pour les anglo-saxons) ou la charge totale
dissoute (CTD ou TDS pour les anglo-saxons). Ce critère vise à quantifier la charge en sel de la
solution et par voie de conséquence le risque de salinisation (i.e. d'accumulation de sel dans les
sols). Les eaux sont classées de C1 à C5 selon le risque croissant de salinisation.
Le tableau ci-dessous présente des classes d'aptitude de l'eau à l'irrigation, modifié d'après
UNITED STATE SALINITY LABORATORY, 1955.
Possibilités d’utilisation d’une eau en fonction de sa minéralisation totale (USSL, 1955)
Conductivité en Minéralisation
Classe Observations
S/cm à 25°C totale en g/L
(Concentrations en méq/L). On définit différentes classes d'eau en fonction de leur SAR (S1 à S4).
Le diagramme de River-Side est construit en croisant le SAR calculé et la conductivité mesurée. Les
points expérimentaux sont reportés dans le diagramme, et l'indice croisé CnSn est obtenu. Le
196
tableau ci-dessous indique l'aptitude des eaux à l'irrigation en fonction de cet indice croisé, modifié
d'après US DEPARTMENT OF AGRICULTURE, 1994.
Le SAR (Sodium Adsorption Ratio) de l'eau ou bien le taux de sodium échangeable induit par l'eau
dans le sol (Na/T ou ESP pour les anglo-saxons). Ce second critère permet d'évaluer le risque de
sodisation du sol par l'eau d'irrigation. Les eaux sont classées de S 1 à S4 selon le risque croissant
de sodisation.
POSSIBILITE D’UTILISATION D’UNE EAU EN FONCTION DU SAR (USDA, 1994).
CLASSE OBSERVATIONS
LES EAUX DE CETTE CLASSE PEUVENT ETRE UTILISEES A PEU PRES SANS DANGER SUR LA PLUPART DES SOLS.
CEPENDANT, LES PLANTES PARTICULIEREMENT SENSIBLES AU SODIUM, TELLES CERTAINES ESPECES DE
S1
FRUITS A NOYAU, ARBRES ET AVOCATS PEUVENT DANGEREUSEMENT ACCUMULER DU SODIUM DANS
LEURS FEUILLES.
L’IRRIGATION AVEC DES EAUX DE CE TYPE PEUT ETRE UN PEU PROBLEMATIQUE SUR DES SOLS A TEXTURE
FINE A FORTE CAPACITE D’ECHANGE D’IONS (ARGILEUX), A MOINS QU’ILS NE SOIENT GYPSIFERES. CES
S2
EAUX PEUVENT ETRE UTILISEES SANS PROBLEME SUR DES SOLS GROSSIERS (SABLEUX) OU ORGANIQUES, A
BONNE PERMEABILITE.
L’UTILISATION DE CES EAUX EST PROBLEMATIQUE SUR LA PLUPART DES SOLS ET NECESSITE UNE
PREPARATION SPECIALE DES SOLS : BON DRAINAGE, BON LESSIVAGE ADDITION DE MATIERE ORGANIQUES.
S3 LE RISQUE D’ECHANGE CATIONIQUE EST LIMITE AVEC DES SOLS GYPSIFERES. DES AMENDEMENTS
CHIMIQUES PEUVENT ETRE NECESSAIRES POUR REMPLACER LE SODIUM ECHANGEABLE, SOUS RESERVE DE
NE PAS ETRE UTILISES AVEC DES EAUX TRES SALEES.
LES EAUX A FORT TAUX D’ABSORPTION DU SODIUM SONT GENERALEMENT DECONSEILLEES POUR
S4 L’IRRIGATION, SAUF SI L’EAU EST MOYENNEMENT MINERALISEE, ET SUR DES SOLS OU LA PRESENCE DU
CALCIUM, L’ADDITION DU GYPSE OU D’AUTRES AMENDEMENTS EN REND L’UTILISATION POSSIBLE.
Ce diagramme a été proposé par Richards, chercheur à l'USDA de Riverside en Californie, en 1956
! Il a été très utilisé et l'est encore de nos jours.
Ce diagramme est très utile et fiable pour caractériser une eau. Cependant, il est dangereux d'y
recourir pour estimer un risque de salinisation ou de sodisation. Je déconseille donc cet usage. En
effet, le diagramme ne peut prendre en compte l'évolution des caractéristiques de l'eau lorsque
sa minéralité augmente dans les sols des zones arides auxquels il est destiné. Lorsque les eaux se
concentrent, elles précipitent des minéraux, la calcite étant l'un des plus importants et des plus
précoces à précipiter. Il en résulte une sur estimation de la charge saline et une sous-estimation
du rapport Na/Ca. Il sous-estime le risque de salinisation et sous-estime le risque de sodisation.
Ce diagramme donne une vision statique des caractéristiques de l'eau mais ne permet pas
d'anticiper sur le devenir de l'eau.
Pour illustrer cette carence, deux échantillons d'eau d'irrigation ont été représentés dans ce
diagramme. Ces eaux sont toutes deux faiblement concentrées et figurent dans la classe C1S1,
c'est-à-dire risque faible de salinisation et de sodisation. Elles présenteraient les mêmes
caractéristiques.
Lorsqu'elles se concentrent dans les sols, les caractéristiques évoluent de manières très
différentes. L'eau du Mexique dont l'alcalinité résiduelle calcite est négative, évolue vers un faciès
salin neutre peu sodique. L'eau du fleuve Niger évolue vers des caractéristiques alcalines et
197
présentent un risque important de sodisation. Le diagramme de Riverside ne permet pas de
prévoir cette différence de comportement.
Diagnostic d’aptitude des eaux à l’irrigation (U.S. Department of agriculture (USDA, 1994))
Classes d’aptitude
Qualité Observations
à l’irrigation
C1-S2 A utiliser avec précaution dans les sols lourds mal drainés
Bonne
C2-S1 et pour les plantes sensibles (arbres fruitiers)
C2-S2
Bonne à A utiliser avec précaution ? Nécessité de drainage avec
C1-S3
moyenne doses de lessivage et/ou apport de gypse.
C3-S1
C1-S4
C2-S3 Exclure les plantes sensibles et les sols lourds. Utilisable
Moyenne à
aves beaucoup de précautions dans les sols légers et bien
médiocre C3-S2 drainés avec doses de lessivages et/ou apport de gypse.
C4-S1
C3-S4
Mauvaise A n’utiliser que dans des circonstances exceptionnelles.
C4-S3
Très C4-S4
Eau déconseillée pour l’irrigation.
mauvaise C5-S4
198
Diagramme de Wilcox (1954)
Pourcentage de sodium (% Na)
Il est basé sur la concentration totale des sels dissous et le pourcentage de sodium par rapport aux
autres sels dans l’eau (WILCOX, 1955). WILCOX préconise aussi de tenir compte de la conductivité,
c’est-à-dire de la salinité de l’eau, du danger d’alcalinisation des sols et des concentrations des
éléments nocifs pour les plantes, notamment le bore. En effet, les teneurs très élevées en sels,
sodium et bore sont nuisibles aux plantes. Pour cette raison, WILCOX propose 5 classes d’eau pour
l’agriculture en fonction des 3 éléments que sont: la conductivité, le % Na et le bore.
Le pourcentage de sodium est calculé par la formule suivante :
[ ]
% Na = 100 ×
[ ]
Dans cette formule, les concentrations de Ca2+, Mg2+, Na+ et K+ sont exprimées en méq/L.
Les pourcentages de sodium convenu pour l’eau de l’irrigation est défini comme suit :
% Na < 20, la qualité de l’eau est excellent pour l’irrigation ;
20 < % Na < 40, cette eau est bonne pour l’irrigation ;
199
40 < % Na < 60, cette eau est admissible pour l’irrigation ;
60 < % Na < 80, cette eau est mauvaise pour l’irrigation ;
% Na > 80, eau très mauvaise pour l’irrigation.
Na+, Ca2+, Mg2+ sont exprimées en méq/L. La qualité de l'eau est bonne pour l'irrigation, lorsque
le ratio de Kelly est inférieur à 1.
Indice de perméabilité
L’indice de perméabilité est un paramètre vital pour évaluer la qualité de l’eau d’irrigation par
rapport au sol pour l’amélioration de l’agriculture (THILAGAVATHI et al., 2012 ; THIVYA et al.,
2013a).
L’indice de perméabilité dans un échantillon d’eau souterraine mesure la concentration totale des
ions Na+ et HCO3- par rapport à la concentration totale des cations selon (DONEEN, 1964). Sur la
base des valeurs, l’indice de perméabilité de l’eau d’irrigation peut être regroupé en trois classes :
Classe I: IP<25% et Classe II: 25 % < IP < 75 %, la classification dans le diagramme d’indice de
perméabilité indique que l’eau est bonne et modérée pour l’irrigation;
Classe III: IP > 75 %, l’eau n’est pas de bonne qualité pour l’irrigation;
Les concentrations des ions sont en méq/L. L’indice de perméabilité est déterminé par la relation
suivante :
Na + HCO
% IP = 100 ×
(Ca + Mg + Na )
Les risques du magnésium
201
Les risques du magnésium en agriculture ont été développés par (PILIWAL, 1972). Le Ca 2+ et Mg2+
maintient un état d’équilibre dans la plupart des eaux souterraines (HEM, 1985).
Pendant l’équilibre, la quantité du Mg2+ dans l’eau souterraine affecte la qualité du sol de façon
défavorable (KUMAR et al., 2007). La limite maximale de MH=50, la valeur maximum du risque de
magnésium est considérée nuisible pour l’irrigation. Le risque du magnésium est défini par la
relation suivante :
202
5.1. Détermination du pH d’équilibre ou de saturation des eaux
Le pH d’équilibre d’une solution est le pH que la solution devrait avoir à l’équilibre avec la même
composition chimique. Une eau en équilibre sur le plan calco-carbonique est une eau exactement
saturée en CaCO3 ; au contact de CaCO3, cette eau n’aura donc pas tendance à en dissoudre qu’elle
203
n’en a déposé. Elle contient la quantité de CO2 nécessaire et juste suffisante pour maintenir en
solution le Ca2+ qu’elle contient sous forme de bicarbonate, ce que l’on exprime en général par
l’équilibre (Bontoux, 1983).
Ca(HCO3)2 CaCO3 + CO2 + H20
Expression qui résume sous forme simplifiée les équations fondamentales du système.
Le pH d’équilibre est obtenu par la formule simplifiée de Bakalowicz (1980) :
pHéq = pK2 - pKCa - Log [HCO3-] - [Ca2+]
On peut également déterminer graphiquement le pH d’équilibre et le CO 2 libre en reportant les
résultats des analyses chimiques sur le diagramme de Schoeller et Berkaloff.
Le pH d’équilibre est l’intersection entre la droite joignant les deux points représentant la
concentration en Ca et en carbonates et bicarbonates.
Le gaz carbonique joue un rôle essentiel dans l'équilibre des bicarbonates de calcium en
solution dans l'eau, selon l’équation :
Mais cet indice stabilité ne donne qu'une indication relative et ne permet pas de savoir si le degré
de saturation est suffisant pour donner un dépôt appréciable ou former seulement un film de
protection. De plus, dans le cas d'eaux peu minéralisées, à faible teneur en bicarbonates de
calcium, l'utilisation de l'indice de stabilité de LANGELIER est sujette à caution.
C'est pourquoi, afin d'obtenir des indications plus précises et fiables, on utilise de plus en plus
une notation différente, appelée indice de stabilité de RYZNAR :
ISR = 2 pHs - pH réel
Cet indice de stabilité permet non seulement de différencier une eau entartrante d'une eau
agressive ou d'une eau stable, mais aussi d'évaluer l'importance de l'entartrage ou de l'agressivité
comme le montre le tableau suivant :
205
Indice de stabilité de Larson
La corrosivité́ des eaux vis-à -vis des métaux ferreux est un élément essentiel pour tous les
gestionnaires de réseaux de canalisations car elle conditionne la durée de vie de ces réseaux et
conduit aussi àla dégradation de la qualité́ des eaux distribuées. Bien qu’elle soit souvent associée
à la corrosion uniforme, elle doit toujours ê tre prise en considération, comme il sera montré,
mê me si généralement la corrosion est localisée.
Mais pour beaucoup de spé́cialistes de l’eau, la corrosivité́ reste bien souvent liée à l’équilibre
calco carbonique : l’eau est agressive, donc elle est corrosive. Cette association agressivité́–
corrosivité́ a d’ailleurs été longtemps entretenue par les termes de la réglementation sanitaire.
Larson fut l’un des premiers à s’intéresser à l’effet de certains ions présents dans l’eau sur la
vitesse de corrosion (Larson and Skold, 1957, 1958) et a proposé l’indice suivant :
Où les concentrations sont exprimées dans des unités cohérentes (milliéquivalents par exemple).
Larson considère que la corrosivité d’une eau est faible si I Lar est inférieur à 0,5 ; entre 0,5 et 1, la
corrosivité est notable ; au-delà de 1, la corrosivité est forte.
Les concentrations des ions chlorures et sulfates qui accélèrent la corrosion, sont au numérateur et
les ions hydrogénocarbonate figurent au dénominateur. Toutefois, la corrélation entre cet indice
et la vitesse de corrosion n’étant pas très fiable, il est resté peu utilisé. D’autres auteurs (Imran et
al., 2005) ont proposé́ un indice de Larson modifié, prenant en compte notamment l’effet de la
température et de la vitesse de l’eau, mais cet indice modifié ne peut ê tre généralisé à tous les
cas de figures.
En effet, pour évaluer l’importance du rôle de chacun de ces paramètres sur la corrosivité́, il
convient de prendre en compte les réactions chimiques dans lesquelles ils interviennent.
5.2. Indices d’échange de base (IEB)
Le mécanisme de minéralisation des eaux a été étudié à l’aide du calcul de l’indice d’échange de
base (IEB). Les substances échangeuses d’ions sont appelées permutolites (SCHOELLER, 1962).
Parmi ces permutolites, on distingue les minéraux argileux (kaolinite, halloysite, montmorillonite),
les minéraux zéolitiques, les hydroxydes ferriques, les substances organiques (l’humus). L’IEB
désigne le rapport entre ions échangés et ions de même nature primitivement existant dans la
solution. On peut définir deux cas :
206
- échange des alcalins (Na+, K+) de l’eau contre les alcalino-terreux (Ca2+, Mg2+) des
permutolites. Ce premier cas permet de définir un IEB positif:
[Cl] − [(Na + +K)]
IEB =
[Cl]
- échange des alcalino-terreux de l’eau contre les alcalins des permutolites. Dans ce
deuxième cas, IEB est négatif et s’écrit de la manière suivante :
[Cl] − [(Na + K)]
IEB =
[( 4 + + 3)]
Dans les cas où l’IEB est nulle, cela signifie qu’il ne s’est produit aucun échange entre l’eau et
l’encaissant, soit à cause du temps de séjour trop court de l’eau dans l’aquifère, soit parce que
l’eau et ou les permutolites ont saturé leur capacité d’échange de base. Il y a équilibre entre la
nappe.
5.3. Indicateur du temps de séjour des eaux
L’hydrochronologie par analogie avec la géochronologie, est la science qui permet de déterminer
les âges de l’eau. Le temps de séjour des eaux est directement relié aux facteurs causant la
dégradation de la qualité de l’eau ; la décroissance du chlore et la croissance bactérienne en sont
les exemples les plus courants. Le temps de séjour des eaux à une influence sur la qualité de l’eau.
Il réside dans le fait qu’il est directement lié à la plupart des paramètres biologiques, chimiques et
hydrauliques régissant l’évolution de la qualité de l’eau. Il est un paramètre fiable, dans la mesure
où il est évalué avec une précision suffisante.
Il existe plusieurs méthodes de datation des eaux souterraines, parmi lesquelles on peut citer :
- La méthode de datation des eaux par le carbone 14 qui consiste à évaluer le temps de séjour
moyen des eaux souterraines jusqu’à 30 mille ans par l’activité résiduelle en carbone 14 du
carbone minéral total dissout (CMTD). Ce principe de calcul des âges radiocarbones est fondé
sur la relation de décroissance radioactive ;
- La méthode des calculs des indicateurs du temps de séjour des eaux : la difficulté ou le
manque des données isotopiques incite a utilisé une méthode de calcul de l’indice de temps
de séjour, on définit l’indice i par la relation suivante :
×( + )
=
( )
Si l’IST est plus grand, le temps de séjour des eaux est lent.
VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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