Hydrogéologie BAC+2 3
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Hydrogéologie BAC+2 3
com
HYDROGÉOLOGIE
Par
TANOH YAO PARFAIT
Ingénieur des Mines
Co-Fondateur ONG JIDD-AFRIQUE
parfaityao69@gmail.com
www.jiddafrique.blogspot.com
Sommaire
Chapitre I: IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES
Chapitre II : DESCRIPTION DES PROCESSUS D’ALIMENTATION DES
EAUX SOUTERRAINES
Chapitre III : LES STRATEGIES DE CAPTAGE DES EAUX
SOUTERRAINES
Chapitre IV : HYDROGEOCHIMIE ET QUALITE DES EAUX
CHAPITRE I: IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES
Introduction
En hydrogéologie, le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont favorables
à la formation des réserves d’eau souterraines. C’est donc un terrain capable de contenir de
l’eau. Cependant cela ne signifie pas qu’un aquifère contient toujours de l’eau mais il offre
simplement par sa nature les conditions propices à la formation des réservoirs d’eau
souterraines. L’hydrogéologie est la science qui étudie les réserves en eau du globe.
Les aquifères sont classés selon différents critères : la lithologie, mode de formation et
extension, profondeur de la couche et le nombre de couche.
Pour qu’un piège ou réservoir soit capable de contenir de l’eau existe au sein d’un aquifère, il
faut que l’une des 5 conditions suivantes se réalisent obligatoirement : ce sont les conditions
stratigraphique, tectonique, volcanique, d’érosion et de subsidence. Ces 5 conditions donnent
2. Piège volcanique
Certaines coulées volcaniques fournissent aussi d’excellents réservoirs d’eau souterraine. C’est
le cas des rhyolites (bon réservoir volcanique).
Un réservoir tectonique est un piège lié aux cassures dans la roche. Des cassures peuvent
données naissance à des contacts anormaux favorisant la formation des nappes. Il peut s’agir
des failles, des plis-failles, par lesquels l’eau s’accumule et circule dans la roche.
4. Piège de subsidence
Dans ce cas il y a transport et accumulation des sédiments dans un bassin qui s’affaisse en
donnant par diagenèse la compaction des sédimentaires favorables à la formation des réservoirs
d’eau souterraines.
Dans une région, pour qu’un aquifère contienne de l’eau, il faut que l’un des 3 conditions
suivantes se réalise nécessairement : conditions lithologique, d’alimentation et structurale.
La roche en place doit être perméable pour permettre l’infiltration des eaux issues des eaux de
précipitations. Dans le cas contraire, quel que soit le volume d’eau qui tombe qui tombe dans
une région, il ne se formera jamais de nappes d’eau.
2. Condition d’alimentation
Pour que le sous-sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que cette région soit
arrosée par des pluies abondantes sinon sans précipitation même les roches les plus perméables
ne peuvent contenir de l’eau.
3. Condition structurale
L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur d’existence de nappes
d’eau. Ainsi, en fonction de leur comportement dans le sous-sol les structures (tabulaire,
monoclinale,) peuvent favoriser la formation des nappes.
Eau de rétention
Eau capillaire
Eau gravifique
1. Eau de rétention
a. Eau hygroscopique
C’est une eau d’adsorption qu’on trouve autour des particules, dans les fins canalicules (petits
canaux) et des micropores. C’est une eau liée qu’on ne peut extraire que par vaporisation.
b. Eau pelliculaire
C’est une eau d’adhésion qui couvre les particules sous forme de minces pellicules. C’est aussi
une eau liée dont l’extraction se fait par centrifugation (séparation par rotation).
Parfait Yao, Ingénieur des Mines 4
parfaityao69@gmail.com
2. Eau capillaire
C’est une eau coincée dans les vides qui séparent 2 particules de sol où elle reste coincée sous
l’effet de la pression atmosphérique. L’extraction de cette eau se fait par centrifugation.
C’est une eau sous forme de colonne qui monte dans les canaux entre les particules. C’est une
eau libre facilement extraite par gravité.
3. Eau gravifique
Ce sont des eaux libres qu’on trouve dans une nappe, qui peuvent circuler librement être
accessibles par des prélèvements à l’aide d’un récipient.
Dans la nature, seul les eaux gravifiques et les eaux capillaires soutenues ont un intérêt
hydrogéologique. Ce sont elles qui sont captées par les puits et les forages.
Elle désigne l’ensemble des vides qu’on trouve dans une roche. Si ces vides communiquent
entre eux, on dit que la porosité est ouverte et un tel terrain peut donner naissance à une nappe
d’eau souterraine (EX : sable, gravier,). Mais souvent les roches peuvent contenir des vides qui
ne communiquent pas entre eux ; dans ce cas la porosité est fermée. C’est le cas des argiles, la
marne, la ponce basaltique, etc. Il existe 3 types de porosités :
C’est l’ensemble de tous les vides du terrain pouvant contenir le maximum d’eau quand le sol
est saturé :
𝑽𝒗𝒊𝒅𝒆
nt =
𝑽𝒗𝒊𝒅𝒆+𝑽𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆
Elle exprime l’ensemble des vides dont les eaux ne sont pas exploitables dans une roche.
C’est la différence entre la porosité totale et la microporosité. C’est donc l’ensemble des vides
dont les eaux sont exploitables dans un terrain :
nt = nr + n
Quand un terrain a une porosité de 20% à 40%, on dit qu’il est bien poreux. Par contre, quand
la porosité est inférieure à 10%, elle est mauvaise.
EX : les roches cristallines ont une mauvaise porosité (0,2%-0,5% pour le granite.
2. La perméabilité (K)
On appelle perméabilité d’un terrain, la capacité qu’a ce terrain à se laisser traverser par l’eau.
Plus l’eau circule plus le terrain est perméable.
3. La transmissivité (T)
Elle exprime le débit d’eau qui s’écoule à travers une nappe d’épaisseur e par unité de hauteur.
2
Son unité est le m /s. c’est aussi le produit de la perméabilité par l’épaisseur de la nappe.
T = Q/K et T = Ke
2
T en m /s et H : hauteur de la colonne d’eau ou charge hydraulique en m.
4- Le coefficient d’emmagasinement(S)
Il exprime le volume d’eau qu’un aquifère est capable d’emmagasiner par unité de surface.
𝑉𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑚𝑚𝑎𝑔𝑎𝑠𝑖𝑛é 𝑉
S= =
𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝐻𝑆
On appelle nappe d’eau souterraine, l’ensemble des eaux accumulées dans un aquifère. Il existe
3 types de nappes :
1. Nappe libre
Dans une nappe libre, le toit est exposé à l’atmosphère alors que le mur est une couche
imperméable. Après la pluie, l’eau s’infiltre dans la nappe jusqu'à atteindre le mur imperméable.
Son niveau remonte progressivement jusqu'à la limite appelée niveau piézométrique. On
appelle zone non saurée la zone sans eau qui se trouve au-dessus du niveau piézométrique. C’est
le lieu où s’infiltre l’eau après chaque pluie. Les caractéristiques de la zone non saturée sont
importantes dans la qualité future de l’eau et dans l’évolution de son pH. La zone saturée est le
lieu où séjourne les eaux souterraines. On y assiste à la présence de 3 phases : phase liquide
(eau), phase gazeuse (C02) et la phase solide (roche).
Quand l’eau, le CO2 et la roche sont en présence, l’eau devient agressive et provoque
l’altération de la roche. Dans ce cas, les éléments minéraux de la roche passent dans l’eau et sa
qualité dépendra de la roche en présence. La zone de battement est une zone de fluctuation
saisonnière du niveau piézométrique. Pendant la saison des pluies le niveau piézométrique
monte dans l’aquifère pour atteindre son niveau ultime ; mais en saison sèche le niveau
piézométrique baisse jusqu'à la position inférieure. Dans une nappe libre, la pression à la surface
est égale à la pression atmosphérique. On appelle piézomètre, un puits creusé uniquement dans
l’intention de mesurer le niveau piézométrique dans l’aquifère.
2. Nappe captive
3. Nappe semi-captive
Si la couche qui forme le toit n’est pas trop épaisse à certains endroits, le niveau piézométrique
fictif se situe au-dessus de la surface du sol. Ce qui entraine un jaillissement de l’eau qu’on
appelle phénomène d’artésianisme et on dit que le forage est artésien et la nappe est artésienne.
Introduction
Dans la nature, l’eau a une importance capitale dans la vie des hommes pour plusieurs raisons.
Au plan socioéconomique, l’eau potable est utilisée dans la consommation humaine, l’industrie,
l’énergie, le transport et les loisirs.
Au plan des catastrophes, les inondations, les éboulements de terrain sont en général provoqués
par l’eau.
Sur le plan géologique, l’eau transporte les sédiments des continents vers la mer. Leur
accumulation et la transformation des formes du relief sont aussi l’œuvre de l’eau.
3
Selon les études scientifiques, le volume d’eau du globe terrestre dépasserait 1 milliard de km
3
or 1 km d’eau remplirait environ 300 stades olympiques. L’eau recouvre le 3⁄4 de la surface
de la Terre formant : les océans, les fleuves, les rivières, les glaciers,. On la retrouve également
dans l’atmosphère, dans les nappes phréatiques et dans les nappes profondes. Elle se libère de
la planète et y retourne par un phénomène connu sous le nom de cycle géologique ou cycle de
l’eau.
La distribution de l’eau à l’échelle du globe varie d’une saison à une autre et d’une année à une
autre mais la quantité globale d’eau reste constante. La presque totalité de l’eau sur la Terre est
salée ou gelée.
Le résultat obtenu est alors utilisé pour tracer l’histogramme et la courbe hypsométrique.
L’histogramme renseigne sur la tranche d’altitude dominante ainsi que le mode alors que la
courbe hypsométrique nous renseigne sur l’altitude moyenne et l’altitude médiane.
a- Le rectangle équivalent
Il est souvent utilisé pour comparer le comportement des écoulements et des caractéristiques de
plusieurs bassins. Pour cela on suppose que pour les mêmes conditions climatiques,
l’écoulement sur le bassin est identique à ce qu’il serait sur un bassin rectangulaire de même
superficie, de même coefficient de compacité, de même répartition hypsométrique en supposant
que la distribution des sols, de la végétation et du drainage es partout identique pour le bassin
et son image. Les dimensions du rectangle équivalent sont :
• La densité de drainage
2
Elle est égale à la longueur moyenne des cours d’eau par km et on la note Di.
Lorsque Di est élevée, cela signifie que le sol est imperméable et ne permet pas l’infiltration.
Quand Di est faible, c’est que le sol est perméable ou fracturé.
• Le patron de drainage
L’allure des cours d’eau en surface en surface est en rapport avec la manière selon laquelle le
substratum est fracturé. Il existe ainsi des drainages dendritiques, en treillis, annulaire,
rectangulaires, ...
Le bassin de réception
Il est situé en amont, riche en affluent, en chute cascade et rapide.
Le canal d’écoulement
C’est la zone d’écoulement du cours d’eau.
Le cône de déjection
C’est la partie inférieure du cours d’eau où la vitesse est quasiment nulle si bien que les
sédiments s’accumulent : c’est le lieu de formation des deltas.
1. Etude préalable
Après la délimitation de la zone à prospecter et la définition des objectifs à atteindre, toute
prospection commence par une recherche intensive des documents déjà existants. I1 s'agit
d'abord, en première étape, de rechercher les supports topographiques utilisables: cartes et
photos aériennes principalement. En deuxième étape, l'hydrogéologue établit un inventaire
exhaustif des manifestations hydrauliques et des ouvrages hydrauliques existants (dans la zone
à investiguer et sur sa bordure extérieure) ainsi bien sûr que toutes les informations en relation
avec les éléments investigués. En troisième étape, la prospection combinée pourra être
appliquée si nécessaire. Cette prospection implique que l'on confronte de nombreuses
informations d'origines très diverses dans le but de localiser des aquifères ou de préciser
l'étendue ou le fonctionnement (le comportement) des aquifères et les cibles d'exploitation les
plus favorables qu'ils contiennent. Généralement, on combine ou intègre les informations
suivantes dans un modèle : Télédétection, photos aériennes et structures ; Géologie, lithologie,
tectonique ; Géophysique ; Forages, puits, tranchées.
2. L’analyse géomorphologique
La géomorphologie basée sur l’observation des éléments de la nature est la méthode de
prospection la plus rapide et moins chère. L’analyse géomorphologique dépend de la région à
prospecter, son relief et sa végétation. Ainsi nous retiendrons quelque analyse.
En région de socle, si la végétation aux environs du village est constituée d’une forêt dense en
anneau alors nous avons des chances d’avoir un sous-sol très fracturé.
La présence d’une végétation linéaire, dense et bornée peut être un indice de la présence d’une
fracture ou d’une fissure. Le sol acquière une certaine porosité lui permettant d’emmagasiner
une certaine quantité d’eau. En effet, lorsqu’une végétation se met en place, elle utilise cette
eau pour se développer et se pérenniser.
La présence d’une zone humide et toujours mouillée est favorable à la construction des
termitières. Ainsi leur présence peut être un signe de la présence de fracture ou d’une structure
humide permettant aux termites de construire leur habitation même en saison sèche.
En l’absence de ces quelques signes la géomorphologie se basera sur les dépressions observées
4. La méthode géophysique
Les nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection et la reconnaissance des eaux souterraines. On distingue les
méthodes appliquées sur le terrain, en surface, de celles utilisées dans les forages de
reconnaissance (diagraphie de forage). Les principales méthodes utilisées sur le terrain sont les
suivantes : les méthodes électriques, électromagnétiques, gravimétriques et sismiques.
a. Méthodes électriques
Les méthodes électriques sont des méthodes classiques très utilisées en hydrogéologie. Elles se
basent sur la mesure de la résistivité des formations géologiques. Les formations géologiques
possèdent très souvent des résistivités spécifiques restant approximativement constantes, en
tous les cas localement, alors qu'elles varient considérablement d'une formation à l'autre. Le
travail du prospecteur-géophysicien consiste d'abord à diviser l'espace constitué par le sous-sol
soumis à son investigation, en un certain nombre de domaines séparés par des surfaces de
discontinuité. I1 s'agit ensuite de préciser l'allure de ces surfaces, tout en indiquant la valeur
moyenne des paramètres des milieux qu'elles limitent et finalement, le géologue remplit de
matière ce cadre physique.
Mise en œuvre
Si on considère 2 électrodes A et B à potentiel (M; N), la résistivité des formations est fortement
fonction de leur teneur en eau.
Le sondage électrique
Le centre du dispositif est fixe et l'on éloigne les électrodes, augmentant ainsi la profondeur
d'investigation. L'interprétation des mesures permet de reconnaître la succession des résistivités
vraies et des profondeurs des formations profondes.
Le trainé électrique
En déplaçant le dispositif de dimension fixe (AB, MN), on peut étudier les variations latérales
de la résistivité apparente du sol et ainsi indirectement localiser des zones aquifères favorables.
La réalisation de trainés de différentes longueurs de ligne peut également permettre de
reconnaître des zones aquifères spécifiques.
b. Electromagnétisme
On développe aujourd'hui des méthodes électromagnétiques toujours plus perfectionnées dans
le but de s'affranchir de la contrainte des électrodes plantées dans le sol. Le principe consiste à
mesurer la déformation de champs électromagnétiques provoqués artificiellement.
L'interprétation de cette déformation peut permettre d'identifier la nature des couches sous-
jacentes ainsi que la profondeur de celles-ci. Ces méthodes sont actuellement développées dans
plusieurs instituts ou entreprises. Dans le domaine spécifique des eaux souterraines.
d. Sismique
La sismique, dont le principe consiste à différencier les formations sur la base de la vitesse de
propagation des ondes qui les traversent, est une méthode relativement coûteuse et lente avec
cependant des résultats souvent excellents. On applique fréquemment cette méthode sur des
sites alluvionnaires, lorsque l'on veut connaître l'épaisseur des roches meubles sur le socle
(vitesse des sables : 600 m/s, vitesse du calcaire: 5000 m/s). En hydrogéologie, on utilise
principalement la sismique réfraction. Cependant les progrès récents de l'informatique autorise
aujourd'hui l'utilisation de la sismique réflexion même pour les faibles profondeurs investiguées
généralement par les hydrogéologues.
e. Diagraphies de forage
Cette technique développée dans le cadre de la recherche pétrolière est maintenant très
fréquemment utilisée en hydrogéologie. Les mesures les plus simples sont celles de la
polarisation spontanée (PS) et des profils de résistivité obtenus à partir d'un dispositif appelé
single-point. Un logging classique d'un forage est généralement composé par un log
d'avancement du forage et un log des pertes de fluide de forage, un log gamma et un caliper
log. Les résultats obtenus permettront de bien préciser les limites des formations, leur nature
hydrogéologique voire même d'évaluer la porosité et la perméabilité des formations aquifères
identifiées. Sur la base de ces loggings et même en l'absence de carottage, un bon plan
d'équipement du forage sera relativement facile à établir.
5. Forage d’exploration
Réaliser des forages de reconnaissance (voire des puits ou des tranchées) constitue une des
étapes majeures d'une prospection hydrogéologique. Le but sera double:
confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes.
Le forage de reconnaissance est un forage réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d'exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement, ou inversement très soigneusement. I1 permettra, outre les observations
géologiques et l'étalonnage de 1a géophysique, de reconnaître l'aquifère soit principalement les
a. la tarière manuelle
La tarière manuelle est constituée de tiges métalliques extensibles pouvant être tournées par
une poignée. A l’extrémité de la dernière tige peuvent être fixés différents types de tarières
métalliques (outil de fonçage). La tarière sélectionnée est tournée dans le sol jusqu’à ce qu’elle
soit remplie de matériau, puis elle est remontée à la surface pour y être vidée. A chaque type de
formation (sol) correspond un type de tarière avec une forme spécifique.
b. le forage à la boue
Le forage à la boue (ou forage rotatif à boue lorsqu’un mouvement de rotation de l’outil de
fonçage est actionné) utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du sol les
matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la descente des
tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente les matériaux
du sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est obturée avec la
main, créant ainsi une aspiration de l’eau et des débris qu’elle contient jusqu’à la surface. Au
cours du mouvement de descente suivant, la main est retirée du train de tiges et l’eau gicle dans
le bassin préalablement creusé à côté du forage.
c. le lançage de l’eau
Le lançage à l’eau (ou ‘Rotary’ quand il est mécanisé) est également basé sur la circulation et
la pression de l’eau. A la différence du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur
du train de tiges et la boue (eau et débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir
une pression d’eau suffisante, on utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure
du tuyau de forage simplement ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On
peut également faire tourner totalement ou partiellement le train de tiges. La technique du
lançage à l’eau peut être utilisée jusqu’à une profondeur d’environ 35 mètres.
d. Le forage à percussion
Dans le forage à percussion, un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou un câble, est
descendu dans le trou de forage ou à l’intérieur du pré-tubage. Un trépied (ou chèvre) est en
général utilisé pour suspendre ces outils. En actionnant la corde ou le câble de haut en bas, le
trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou de forage, dont les débris
sont ensuite extraits grâce à la cuillère.
La perforation est réalisée sans circulation d’eau ni de boue. Dans les formations non
consolidées, il est nécessaire de descendre une colonne de tubage provisoire au fur et à mesure
de l’avancement du forage. Le diamètre intérieur de ce tubage est juste supérieur à celui du
trépan. Les frottements contre les parois du forage limitent toutefois la progression de la
colonne et il peut être nécessaire de télescoper un ou plusieurs tubages à l’intérieur de la
première colonne pour poursuivre le forage. Ces tubages sont mis en place par poussée et
louvoiement (rotation en aller et retour).
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains avec
cependant :
Les diamètres de forages sont compris entre 250 et 500 mm, mais il existe des machines de
battage capables de forer jusqu’à 1,5 m de diamètre.
C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 mm à 220 mm) en zone de
socle étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être
associé pour la traversée des couches superficielles.
a. Le surpompage
C’est la technique la plus simple, couramment utilisée mais non la plus efficace. Elle consiste
à pomper par paliers successifs de débits croissants, le régime final correspondant à 1,5m ou 2
fois le débit maximal prévu pour l’exploitation ultérieure. A chaque augmentation de débit,
l’eau sera troublée et le palier sera maintenu jusqu’à obtenir de l’eau claire. De cette façon, on
élimine les éléments les plus fins de la formation, ceux-ci étant d’autant plus entraînés que la
vitesse de l’eau au voisinage du forage est forte donc que le débit de pompage élevé.
b. Le pompage alterné
On met le forage en production par pompage et on provoque à plusieurs reprises des arrêts
brusques de la pompe. Les variations brutales de pression ainsi créées assurent la destruction
des « ponts de sables », sortes de voûtes, gênant l’arrivée de l’eau dans les ouvertures des
crépines et réduisant le débit spécifique du forage.
c. Le pistonnage
Un piston est introduit dans le forage. Il est verticalement actionné dans les deux sens à
l’intérieur du forage. Les dépressions et compressions provoquées sur la nappe entraînent un
mouvement de va-et-vient des particules fines qui finissent par rentrer dans les crépines et
tomber au fond du forage d’où elles sont retirées par pompage.
f. Traitement chimique
Traitement à l’acide
On utilise de l’acide chlorhydrique à 15% qui a la propriété de dissoudre le calcaire. Son action
permet donc de décolmater les fissures de certaines roches. Le temps d’action est de l’ordre de
40 minutes, le pH de l’acide passant de 1 ou 2 à 7. Le terrain doit donc être lavé (pompage) ou
bout d’une heure et l’opération renouvelée 1 ou 2 fois avec des volumes d’acide injectés double
et triple.
Pompages d’essai,
Pompage d’exploitation.
1. Minéralisation totale
En hydrochimie, la physionomie d’une eau est définit par sa teneur en sel dissout (pour la
minéralisation totale). La minéralisation est donc la quantité de sels dissouts et de matières
organiques contenues dans l’eau. Elle est traduite généralement par le résidu sec.
La mesure de la conductivité d’eau ou de son inverse (la résistivité) permet facilement de
connaître la minéralisation totale de cette eau à travers la relation :
2. Classification des eaux souterraines
Les analyses chimiques permettent non seulement de voir l’évolution de la minéralisation dans
le temps mais également d’établir des comparaisons entre divers points de prélèvement sur une
unité hydrogéologique à un moment donné. Elles constituent donc un procédé d’identification
et de corrélation. La classification se fait sur chaque point d’eau et les eaux sont classées par
famille ou faciès. Les différentes familles sont mises en évidence également par le diagramme
de Piper.
1. La dissolution
C’est la première réaction permettant à l’eau de se charger en élément sous forme ionique. A la
surface du sol, les eaux d’infiltration dissolvent certaines substances et ce phénomène se produit
également au cours de l’infiltration de l’eau. Cette eau peut dissoudre aussi bien les gaz
emprisonnés dans les roches dans les substances solides. Mais tous les éléments d’une roche ne
sont pas affectés au même degré. La silice SiO2 et les silicates SiO4 sont faiblement affectés
mais le phénomène est beaucoup plus accentué au sein des roches sédimentaires ; et les
principaux éléments affectés sont : calcaire (CaCO3), dolomite ou calcaire dolomitique
[MgCa(CO3)2], le gypse (CaSO4,2H2O), la halite ou sel gemme (NaCl), la sylvite (KCl).
2. Attaque chimique
Elle met en évidence plusieurs processus dont l’hydratation, l’hydrolyse ; l’oxydoréduction et
les acides.
a. Hydratation
C’est la pénétration de l’eau dans le système réticulaire des cristaux. C’est la phase initiale de
l’altération de nombreux minéraux.
c. L’oxydoréduction
Les phénomènes d’oxydoréduction se déroulent dans la zone d’infiltration c'est-à-dire entre la
surface du sol et le toit de la nappe là où l’air et l’eau coexiste. Cette zone est très riche en
oxygène et les phénomènes sont moins intenses dans la zone saturée et au-delà, où tout oxygène
est consommé. L’oxydation particulièrement les sulfures, les ions ferreux, manganeux et la
matière organique.
La réduction intervient dans la chimie des eaux souterraines et notamment dans les gisements
de pétrole. L’enfouissement de la matière organique créée en milieu réducteur et si l’arrivée
d’oxygène libre est insuffisante, cet oxygène sera emprunté à des oxydes, des sulfures, des
nitrates, ...
d. Les acides
Les acides nitriques et nitreux issus des phénomènes de lubrification et les acides sulfuriques
issus de l’oxydation des sulfures attaquent essentiellement les carbonates.
Acides organiques
Ils sont de deux types :
• Les acides produits pendant la croissance des plantes et libérés après leur mort ;
• Les acides résultant de la décomposition de la matière végétale des bactéries.
b. Eau de lac
Prévoir un micro-tamisage destiné à éliminer les algues te autres micro-organismes.
a. La clarification
Elle se déroule en 3 étapes :
Stockage de l’eau pendant 5 à 8 jours dans de grands bassins qui assurent la
sédimentation et la disparition d’une proportion importante de bactéries pathogènes.
La filtration lente : utilisation de filtres à sable disposés à ciel ouvert
La filtration rapide : elle aussi se fait en 3 étapes :
La coagulation et la floculation
La décantation
La filtration
b. La stérilisation
Procédés physiques
c. La correction
Avant de livrer l’eau à la consommation, il faut faire les traitements correctifs suivants :
La déféristion
La démanganisation
La neutralisation (ramener le pH à 7)
L’adoucissement (diminuer la concentration de certains éléments)
Le dessalement