Hydrogéologie BAC+2 3

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HYDROGÉOLOGIE
Par
TANOH YAO PARFAIT
Ingénieur des Mines
Co-Fondateur ONG JIDD-AFRIQUE
parfaityao69@gmail.com
www.jiddafrique.blogspot.com

Sommaire
Chapitre I: IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES

Chapitre II : DESCRIPTION DES PROCESSUS D’ALIMENTATION DES
EAUX SOUTERRAINES
Chapitre III : LES STRATEGIES DE CAPTAGE DES EAUX
SOUTERRAINES
Chapitre IV : HYDROGEOCHIMIE ET QUALITE DES EAUX
CHAPITRE I: IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES


Introduction
En hydrogéologie, le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont favorables
à la formation des réserves d’eau souterraines. C’est donc un terrain capable de contenir de
l’eau. Cependant cela ne signifie pas qu’un aquifère contient toujours de l’eau mais il offre
simplement par sa nature les conditions propices à la formation des réservoirs d’eau
souterraines. L’hydrogéologie est la science qui étudie les réserves en eau du globe.

I. DESCRIPTION DU CONTEXTE GEOLOGIQUE ET HYDRODYNAMIQUE :


DIFFERRENTS TYPES D’AQUIFERES

Les aquifères sont classés selon différents critères : la lithologie, mode de formation et
extension, profondeur de la couche et le nombre de couche.

1. Aquifères en fonction de la lithologie de la roche


Il existe des aquifères de sable, de grès, de calcaire qui sont en général les 3 types de roches
capables de devenir un bon aquifère. Par contre, les argiles, les marnes et d’une manière
générale les roches cristallines ne sont pas à priori de bons aquifères. Mais les roches cristallines
peuvent le devenir si elles sont fracturées.

2. Aquifères en fonction du mode de formation et l’extension de la roche


Ils sont subdivisés en 2 : les aquifères continus et les aquifères discontinus. Les aquifères
continus se rencontrent dans le bassin sédimentaire (sable, grès,..). Les aquifères discontinus se
rencontrent dans le socle cristallin (granite, schistes, gneiss fracturés).

3. Aquifères en fonction du nombre de couches


On distingue les aquifères monocouches (constitué d’une seule couche), bicouches (2couches)
et les aquifères multicouches (plusieurs couches).

4. Aquifères en fonction de la profondeur de la couche


Il existe 4 types d’aquifères en fonction de la profondeur :
 Aquifère de surface
 Aquifère de sub-surface
 Aquifère de semi-profondeur,
 Aquifère de profondeur.

II. CONDITION DE FORMATION DES PIEGES OU RESERVOIRS DANS UN


AQUIFERE

Pour qu’un piège ou réservoir soit capable de contenir de l’eau existe au sein d’un aquifère, il
faut que l’une des 5 conditions suivantes se réalisent obligatoirement : ce sont les conditions
stratigraphique, tectonique, volcanique, d’érosion et de subsidence. Ces 5 conditions donnent

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ainsi 5 principaux types de pièges connus : pièges stratigraphique, tectonique, d’érosion,
volcanique et de subsidence.

1. Pièges stratigraphique et par érosion


Un réservoir stratigraphique prend naissance en la faveur des phénomènes de sédimentation
dans un bassin. C’est un piège formé par des dépôts stratifiés des sédiments. Dans ce cas, une
couche de nature favorable à la formation de nappe d’eaux souterraines (le sable) s’est déposée
au sein de la série stratigraphique.
De même quand une montagne est soumise au phénomène d’érosion et que les sédiments érodés
sont transportés et déposés dans une dépression on obtient un piège par érosion.

2. Piège volcanique

Certaines coulées volcaniques fournissent aussi d’excellents réservoirs d’eau souterraine. C’est
le cas des rhyolites (bon réservoir volcanique).

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3. Piège tectonique

Un réservoir tectonique est un piège lié aux cassures dans la roche. Des cassures peuvent
données naissance à des contacts anormaux favorisant la formation des nappes. Il peut s’agir
des failles, des plis-failles, par lesquels l’eau s’accumule et circule dans la roche.

4. Piège de subsidence

Dans ce cas il y a transport et accumulation des sédiments dans un bassin qui s’affaisse en
donnant par diagenèse la compaction des sédimentaires favorables à la formation des réservoirs
d’eau souterraines.

III. CONDITIONS D’EXISTENCE DE NAPPES D’EAU SOUTERRAINES DANS


LES AQUIFERES D’UNE REGION

Dans une région, pour qu’un aquifère contienne de l’eau, il faut que l’un des 3 conditions
suivantes se réalise nécessairement : conditions lithologique, d’alimentation et structurale.

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1. Condition lithologique

La roche en place doit être perméable pour permettre l’infiltration des eaux issues des eaux de
précipitations. Dans le cas contraire, quel que soit le volume d’eau qui tombe qui tombe dans
une région, il ne se formera jamais de nappes d’eau.

2. Condition d’alimentation

Pour que le sous-sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que cette région soit
arrosée par des pluies abondantes sinon sans précipitation même les roches les plus perméables
ne peuvent contenir de l’eau.

3. Condition structurale

L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur d’existence de nappes
d’eau. Ainsi, en fonction de leur comportement dans le sous-sol les structures (tabulaire,
monoclinale,) peuvent favoriser la formation des nappes.

IV. CATEGORIES D’EAU DANS LE SOL ET LE SOUS-SOL

Il existe 3 catégories d’eau dans le sol :

 Eau de rétention
 Eau capillaire 

 Eau gravifique


1. Eau de rétention 


Les eaux de rétention sont de 2 groupes : 


a. Eau hygroscopique 


C’est une eau d’adsorption qu’on trouve autour des particules, dans les fins canalicules (petits
canaux) et des micropores. C’est une eau liée qu’on ne peut extraire que par vaporisation. 


b. Eau pelliculaire

C’est une eau d’adhésion qui couvre les particules sous forme de minces pellicules. C’est aussi
une eau liée dont l’extraction se fait par centrifugation (séparation par rotation).
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2. Eau capillaire

Elles sont de 2 types :

a. Eau capillaire isolée

C’est une eau coincée dans les vides qui séparent 2 particules de sol où elle reste coincée sous
l’effet de la pression atmosphérique. L’extraction de cette eau se fait par centrifugation.

b. Eau capillaire soutenue

C’est une eau sous forme de colonne qui monte dans les canaux entre les particules. C’est une
eau libre facilement extraite par gravité.

3. Eau gravifique

Ce sont des eaux libres qu’on trouve dans une nappe, qui peuvent circuler librement être
accessibles par des prélèvements à l’aide d’un récipient.

Dans la nature, seul les eaux gravifiques et les eaux capillaires soutenues ont un intérêt
hydrogéologique. Ce sont elles qui sont captées par les puits et les forages.

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Par contre, les eaux de rétention et les eaux capillaires isolées ne sont pas exploitables par les
populations. Mais elles présentent plutôt un intérêt agronomique parce qu’elles interviennent
dans l’alimentation des plantes. Ce sont donc des eaux uniquement accessibles par le système
racinaire des végétaux.

V. PARAMETRES HYDRAULIQUES DES AQUIFERES


1. Porosité(n)

Elle désigne l’ensemble des vides qu’on trouve dans une roche. Si ces vides communiquent
entre eux, on dit que la porosité est ouverte et un tel terrain peut donner naissance à une nappe
d’eau souterraine (EX : sable, gravier,). Mais souvent les roches peuvent contenir des vides qui
ne communiquent pas entre eux ; dans ce cas la porosité est fermée. C’est le cas des argiles, la
marne, la ponce basaltique, etc. Il existe 3 types de porosités :

a. La porosité totale (nt)

C’est l’ensemble de tous les vides du terrain pouvant contenir le maximum d’eau quand le sol
est saturé :

𝑽𝒗𝒊𝒅𝒆
nt =
𝑽𝒗𝒊𝒅𝒆+𝑽𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆

b. La porosité de rétention ou microporosité (nr)

Elle exprime l’ensemble des vides dont les eaux ne sont pas exploitables dans une roche.

c. La porosité efficace (ne)

C’est la différence entre la porosité totale et la microporosité. C’est donc l’ensemble des vides
dont les eaux sont exploitables dans un terrain :

nt = nr + n
Quand un terrain a une porosité de 20% à 40%, on dit qu’il est bien poreux. Par contre, quand
la porosité est inférieure à 10%, elle est mauvaise.

EX : les roches cristallines ont une mauvaise porosité (0,2%-0,5% pour le granite.

2. La perméabilité (K)

On appelle perméabilité d’un terrain, la capacité qu’a ce terrain à se laisser traverser par l’eau.
Plus l’eau circule plus le terrain est perméable.

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Loi de Darey :

3. La transmissivité (T)

Elle exprime le débit d’eau qui s’écoule à travers une nappe d’épaisseur e par unité de hauteur.
2
Son unité est le m /s. c’est aussi le produit de la perméabilité par l’épaisseur de la nappe.

T = Q/K et T = Ke
2
T en m /s et H : hauteur de la colonne d’eau ou charge hydraulique en m.

4- Le coefficient d’emmagasinement(S)

Il exprime le volume d’eau qu’un aquifère est capable d’emmagasiner par unité de surface.
𝑉𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑚𝑚𝑎𝑔𝑎𝑠𝑖𝑛é 𝑉
S= =
𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝐻𝑆

VI. NOTION DE NAPPE D’EAU SOUTERRAINE

On appelle nappe d’eau souterraine, l’ensemble des eaux accumulées dans un aquifère. Il existe
3 types de nappes :

 Les nappes libres 


 Les nappes captives 


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 Les nappes semi-captives 


1. Nappe libre 


Dans une nappe libre, le toit est exposé à l’atmosphère alors que le mur est une couche
imperméable. Après la pluie, l’eau s’infiltre dans la nappe jusqu'à atteindre le mur imperméable.
Son niveau remonte progressivement jusqu'à la limite appelée niveau piézométrique. On
appelle zone non saurée la zone sans eau qui se trouve au-dessus du niveau piézométrique. C’est
le lieu où s’infiltre l’eau après chaque pluie. Les caractéristiques de la zone non saturée sont
importantes dans la qualité future de l’eau et dans l’évolution de son pH. La zone saturée est le
lieu où séjourne les eaux souterraines. On y assiste à la présence de 3 phases : phase liquide
(eau), phase gazeuse (C02) et la phase solide (roche).

Quand l’eau, le CO2 et la roche sont en présence, l’eau devient agressive et provoque
l’altération de la roche. Dans ce cas, les éléments minéraux de la roche passent dans l’eau et sa
qualité dépendra de la roche en présence. La zone de battement est une zone de fluctuation
saisonnière du niveau piézométrique. Pendant la saison des pluies le niveau piézométrique
monte dans l’aquifère pour atteindre son niveau ultime ; mais en saison sèche le niveau
piézométrique baisse jusqu'à la position inférieure. Dans une nappe libre, la pression à la surface
est égale à la pression atmosphérique. On appelle piézomètre, un puits creusé uniquement dans
l’intention de mesurer le niveau piézométrique dans l’aquifère.

2. Nappe captive

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Dans une nappe captive l’aquifère est prisonnier entre deux terrains imperméables (toit et mur).
L’alimentation de la nappe n’est donc plus verticale ou directe mais latérale. L’eau est
comprimée dans la nappe captive et le niveau piézométrique ne se trouve plus dans la nappe
mais loin au-dessus de celle-ci. Dans ce cas, il n’y a lus de surface libre et le toit de la nappe
est à une pression supérieure à la pression atmosphérique (P>Patm). Quand on creuse un forage
dans ce type de nappe, l’eau remonte violemment son niveau piézométrique fictif.

3. Nappe semi-captive

Si la couche qui forme le toit n’est pas trop épaisse à certains endroits, le niveau piézométrique
fictif se situe au-dessus de la surface du sol. Ce qui entraine un jaillissement de l’eau qu’on
appelle phénomène d’artésianisme et on dit que le forage est artésien et la nappe est artésienne.

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CHAPITRE II : DESCRIPTION DES PROCESSUS D’ALIMENTATION
DES EAUX SOUTERRAINES

Introduction
Dans la nature, l’eau a une importance capitale dans la vie des hommes pour plusieurs raisons.
Au plan socioéconomique, l’eau potable est utilisée dans la consommation humaine, l’industrie,
l’énergie, le transport et les loisirs.
Au plan des catastrophes, les inondations, les éboulements de terrain sont en général provoqués
par l’eau.
Sur le plan géologique, l’eau transporte les sédiments des continents vers la mer. Leur
accumulation et la transformation des formes du relief sont aussi l’œuvre de l’eau.
3
Selon les études scientifiques, le volume d’eau du globe terrestre dépasserait 1 milliard de km
3
or 1 km d’eau remplirait environ 300 stades olympiques. L’eau recouvre le 3⁄4 de la surface
de la Terre formant : les océans, les fleuves, les rivières, les glaciers,. On la retrouve également
dans l’atmosphère, dans les nappes phréatiques et dans les nappes profondes. Elle se libère de
la planète et y retourne par un phénomène connu sous le nom de cycle géologique ou cycle de
l’eau.
La distribution de l’eau à l’échelle du globe varie d’une saison à une autre et d’une année à une
autre mais la quantité globale d’eau reste constante. La presque totalité de l’eau sur la Terre est
salée ou gelée.

I- DESCRIPTION DU CYCLE DE L’EAU


Le cycle hydrologique est très simple et se compose de l’évaporation des eaux de mer plus la
transpiration des végétaux (évapotranspiration : ETP), les précipitations (P), du ruissellement
(R), et de l’infiltration (I). Au terme du cycle, l’eau retourne à la mer à travers l’écoulement
souterrain et le ruissellement. L’eau de mer s’évapore sous l’influence du Soleil et à cette
évaporation s’ajoute celle des plants d’eaux de surface (fleuves, lacs, rivières,...) ainsi que la
transpiration des végétaux. Il résulte de ces phénomènes la formation des nuages qui vont
migrer vers les continents. Les nuages se condensent et donnent des précipitations. L’eau qui
tombe ainsi va ruisseler en surface ou s’infiltrer dans le sol pour regagner les océans où le cycle
de l’eau se ferme.

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Figure 1 : Cycle de l'eau
Ainsi le bilan du cycle hydrologique se résume par l’équation :

II- NOTION DE BASSIN VERSANT D’UN COURS D’EAU


1- Définition
On appelle bassin versant, la surface délimitée par un cours d’eau principal et ses affluents. Il
est définit par rapport à une ligne de crête fermé en un point appelé exutoire qui est le point le
plus bas topographiquement. L’exutoire est en aval et la source du cours d’eau est en amont.
Toutes les eaux qui tombent dans le bassin passent par l’exutoire. C’est pourquoi les stations
de mesure de débit ou station de jaugeage sont installées en ce point. Le cours d’eau principal
coule suivant une ligne de creux appelé thalweg. Les cours d’eaux secondaires, affluents du
cours d’eau principal délimitent aussi de petits bassins versants appelés sous bassin.

2- Caractéristiques d’un bassin versant


Le bassin se caractérise par sa forme et sa répartition de ces reliefs qui ont une influence sur la
concentration des eaux de pluie. Pour chaque bassin, en déterminant l’indice de compacité, la
courbe hypsométrique et le rectangle équivalent, et peut se faire une idée de l’écoulement sur
le bassin.

a- Caractéristiques des formes


Le contour du bassin traduit les diverses distances relatives au point de concentration ou
exutoire. Il est représenté par l’indice de compacité de Gravellius (Kc) de formule :

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Kc : Indice de compacité de Gravellius P : Périmètre du bassin (km)
2
A : superficie du bassin (km )
En général, quand :
Kc = 1, le bassin est un cercle


Kc = 1,12, le bassin est un carré



Kc = 1,28, le bassin est un triangle équilatéral


Kc = 1,41, C’est un rectangle dont L=4l



Kc = 1,51, C’est un rectangle dont L=5l


b- Répartition du relief : histogramme et courbe hypsométrique


Le relief, représenté par les courbes de niveau traduit l’altitude des différents points sur la carte
topographique. Les courbes hypsométriques transforment la carte en carte hypsométrique. Sur
une carte hypsométrique, on représente par des surfaces de même figuré l’ensemble des points
l’altitude est comprise entre les valeurs définies par les courbes de niveau.
Pour construire une courbe hypsométrique, il faut :
Diviser le bassin en tranche d’altitude (βi)


Calculer la superficie de chaque ranche



Faire le pourcentage de chaque tranche (%βi) par rapport à la surface totale
A=∑ β


Faire le cumule des %βi.


Le résultat obtenu est alors utilisé pour tracer l’histogramme et la courbe hypsométrique.
L’histogramme renseigne sur la tranche d’altitude dominante ainsi que le mode alors que la
courbe hypsométrique nous renseigne sur l’altitude moyenne et l’altitude médiane.
a- Le rectangle équivalent
Il est souvent utilisé pour comparer le comportement des écoulements et des caractéristiques de
plusieurs bassins. Pour cela on suppose que pour les mêmes conditions climatiques,
l’écoulement sur le bassin est identique à ce qu’il serait sur un bassin rectangulaire de même
superficie, de même coefficient de compacité, de même répartition hypsométrique en supposant
que la distribution des sols, de la végétation et du drainage es partout identique pour le bassin
et son image. Les dimensions du rectangle équivalent sont :

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b- Organisation du réseau de drainage
Le réseau hydrographique désigne l’ensemble des canaux naturels par où s’écoulent les eaux
de ruissellement et les eaux restituées par les nappes souterraines sous forme de source. Pour
étudier les réseaux hydrographiques, il faut s’intéresser à l’ordre des cours d’eau, à la densité
de drainage, au patron de drainage et à la morphologie du cours d’eau.

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• Ordre d’un cours d’eau
Selon STRAHLER, tout cours d’eau sans affluent est d’ordre 1, tout cours d’eau formé à partir
de deux cours d’eaux d’ordre n’est d’ordre n+1 ; quand deux cours d’eau d’ordre différents se
rencontrent, le cours d’eau résultant conserve l’ordre le plus élevé.

• La densité de drainage
2
Elle est égale à la longueur moyenne des cours d’eau par km et on la note Di.

Lorsque Di est élevée, cela signifie que le sol est imperméable et ne permet pas l’infiltration.
Quand Di est faible, c’est que le sol est perméable ou fracturé.

• Le patron de drainage
L’allure des cours d’eau en surface en surface est en rapport avec la manière selon laquelle le
substratum est fracturé. Il existe ainsi des drainages dendritiques, en treillis, annulaire,
rectangulaires, ...

• La morphologie du cours d’eau


Chaque cours d’eau se subdivise en 3 parties :

Le bassin de réception
Il est situé en amont, riche en affluent, en chute cascade et rapide.

Le canal d’écoulement
C’est la zone d’écoulement du cours d’eau.

Le cône de déjection
C’est la partie inférieure du cours d’eau où la vitesse est quasiment nulle si bien que les
sédiments s’accumulent : c’est le lieu de formation des deltas.

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CHAPITRE III : LES STRATEGIES DE CAPTAGE DES EAUX
SOUTERRAINES

I. PROSPECTION DES EAUX SOUTERRAINES


Plusieurs méthodes permettent de rechercher les eaux souterraines telles que l’analyse
géomorphologique, la télédétection, la photographie aérienne, la méthode géologique, les
méthodes géophysiques et les diagraphies. Les géophysiciens disposent aujourd'hui d'une
méthode de caractérisation des aquifères : la résonance magnétique protonique ou RMP, qui
permet de localiser précisément les nappes d'eau et d'appréhender l'organisation physique de la
roche qui les entoure. Par ailleurs, pour rechercher les eaux il faut avant tout avoir un certain
nombre d’informations déjà existantes d’où la dénomination d’étude préalable. Il sera
nécessaire à la fin de toute les études de recherche d’eau d’élaborer un forage dit d’exploration
pour confirmer la présence d’eau.

1. Etude préalable
Après la délimitation de la zone à prospecter et la définition des objectifs à atteindre, toute
prospection commence par une recherche intensive des documents déjà existants. I1 s'agit
d'abord, en première étape, de rechercher les supports topographiques utilisables: cartes et
photos aériennes principalement. En deuxième étape, l'hydrogéologue établit un inventaire
exhaustif des manifestations hydrauliques et des ouvrages hydrauliques existants (dans la zone
à investiguer et sur sa bordure extérieure) ainsi bien sûr que toutes les informations en relation
avec les éléments investigués. En troisième étape, la prospection combinée pourra être
appliquée si nécessaire. Cette prospection implique que l'on confronte de nombreuses
informations d'origines très diverses dans le but de localiser des aquifères ou de préciser
l'étendue ou le fonctionnement (le comportement) des aquifères et les cibles d'exploitation les
plus favorables qu'ils contiennent. Généralement, on combine ou intègre les informations
suivantes dans un modèle : Télédétection, photos aériennes et structures ; Géologie, lithologie,
tectonique ; Géophysique ; Forages, puits, tranchées.

2. L’analyse géomorphologique
La géomorphologie basée sur l’observation des éléments de la nature est la méthode de
prospection la plus rapide et moins chère. L’analyse géomorphologique dépend de la région à
prospecter, son relief et sa végétation. Ainsi nous retiendrons quelque analyse.
En région de socle, si la végétation aux environs du village est constituée d’une forêt dense en
anneau alors nous avons des chances d’avoir un sous-sol très fracturé.
La présence d’une végétation linéaire, dense et bornée peut être un indice de la présence d’une
fracture ou d’une fissure. Le sol acquière une certaine porosité lui permettant d’emmagasiner
une certaine quantité d’eau. En effet, lorsqu’une végétation se met en place, elle utilise cette
eau pour se développer et se pérenniser.
La présence d’une zone humide et toujours mouillée est favorable à la construction des
termitières. Ainsi leur présence peut être un signe de la présence de fracture ou d’une structure
humide permettant aux termites de construire leur habitation même en saison sèche.
En l’absence de ces quelques signes la géomorphologie se basera sur les dépressions observées

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et l’implantation des forages tiendra compte d’un certain nombre de mesures de sécurité.

3. Télédétection et photographie aérienne


La télédétection est l’ensemble des techniques ou des opérations qui par l’acquisition d’images
permet d’avoir des informations à distance sur la surface terrestre sans être en contact avec
celle-ci. Son principe repose sur les propriétés que possède chaque objet à réfléchir ou à diffuser
des rayonnements électromagnétiques. La télédétection permet d'obtenir divers types
d'informations sur la surface de la terre. On distingue dans un premier temps, sur les photos
satellites, les zones sèches des zones humides ou noyées ainsi que la nature et la disposition de
la végétation. Cette dernière peut donner des informations précieuses sur la distribution des
eaux souterraines de faible profondeur. On recherche également, avec beaucoup d'intérêt, les
structures discontinues qui correspondent à des contacts lithologiques anormaux ou à des
"accidents" tectoniques majeurs de dimension kilométrique. Dans un second temps, l'étude
approfondie des photos aériennes et des cartes topographiques (si elles existent) sera consacrée
à l'observation des éléments suivants:
 nature et épaisseur des sols, végétation, eaux de surface, réseau hydrographique et
émergences;

 affleurement et lithologie: affleurements rocheux, dykes, moraines, éboulis, terrasse,
alluvions;

 linéaments structuraux: failles, zones de fissuration.

La photographie aérienne s’exécute de la même manière que la télédétection mais ici les images
sont prises par des avions tandis qu’en télédétection l’on utilise les images satellitaires.

4. La méthode géophysique
Les nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection et la reconnaissance des eaux souterraines. On distingue les
méthodes appliquées sur le terrain, en surface, de celles utilisées dans les forages de
reconnaissance (diagraphie de forage). Les principales méthodes utilisées sur le terrain sont les
suivantes : les méthodes électriques, électromagnétiques, gravimétriques et sismiques.

a. Méthodes électriques
Les méthodes électriques sont des méthodes classiques très utilisées en hydrogéologie. Elles se
basent sur la mesure de la résistivité des formations géologiques. Les formations géologiques
possèdent très souvent des résistivités spécifiques restant approximativement constantes, en
tous les cas localement, alors qu'elles varient considérablement d'une formation à l'autre. Le
travail du prospecteur-géophysicien consiste d'abord à diviser l'espace constitué par le sous-sol
soumis à son investigation, en un certain nombre de domaines séparés par des surfaces de
discontinuité. I1 s'agit ensuite de préciser l'allure de ces surfaces, tout en indiquant la valeur
moyenne des paramètres des milieux qu'elles limitent et finalement, le géologue remplit de
matière ce cadre physique.

Mise en œuvre

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On injecte du courant électrique par des électrodes et on mesure la distribution du potentiel.
Cette distribution varie selon la nature physique des terrains investigués. On calcule la
résistivité apparente du sol par la formule:

Si on considère 2 électrodes A et B à potentiel (M; N), la résistivité des formations est fortement
fonction de leur teneur en eau.

Le sondage électrique
Le centre du dispositif est fixe et l'on éloigne les électrodes, augmentant ainsi la profondeur
d'investigation. L'interprétation des mesures permet de reconnaître la succession des résistivités
vraies et des profondeurs des formations profondes.

Le trainé électrique
En déplaçant le dispositif de dimension fixe (AB, MN), on peut étudier les variations latérales
de la résistivité apparente du sol et ainsi indirectement localiser des zones aquifères favorables.
La réalisation de trainés de différentes longueurs de ligne peut également permettre de
reconnaître des zones aquifères spécifiques.

b. Electromagnétisme
On développe aujourd'hui des méthodes électromagnétiques toujours plus perfectionnées dans
le but de s'affranchir de la contrainte des électrodes plantées dans le sol. Le principe consiste à
mesurer la déformation de champs électromagnétiques provoqués artificiellement.
L'interprétation de cette déformation peut permettre d'identifier la nature des couches sous-
jacentes ainsi que la profondeur de celles-ci. Ces méthodes sont actuellement développées dans
plusieurs instituts ou entreprises. Dans le domaine spécifique des eaux souterraines.

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c. Gravimétrie
Dans des zones particulières, où la topographie n'influence que peu 1a valeur de l'attraction
terrestre, la gravimétrie peut se révéler une méthode de prospection très performante,
économique et rapide. Le principe consiste à mesurer les variations relatives de l'attraction
terrestre g dont la valeur est fonction de la densité des roches sous-jacentes. Récemment, cette
méthode a été appliquée avec succès dans la région de Zinder au Niger où le contraste des
densités était suffisant pour que l'on obtienne facilement l'allure du toit du substratum.

d. Sismique
La sismique, dont le principe consiste à différencier les formations sur la base de la vitesse de
propagation des ondes qui les traversent, est une méthode relativement coûteuse et lente avec
cependant des résultats souvent excellents. On applique fréquemment cette méthode sur des
sites alluvionnaires, lorsque l'on veut connaître l'épaisseur des roches meubles sur le socle
(vitesse des sables : 600 m/s, vitesse du calcaire: 5000 m/s). En hydrogéologie, on utilise
principalement la sismique réfraction. Cependant les progrès récents de l'informatique autorise
aujourd'hui l'utilisation de la sismique réflexion même pour les faibles profondeurs investiguées
généralement par les hydrogéologues.

e. Diagraphies de forage
Cette technique développée dans le cadre de la recherche pétrolière est maintenant très
fréquemment utilisée en hydrogéologie. Les mesures les plus simples sont celles de la
polarisation spontanée (PS) et des profils de résistivité obtenus à partir d'un dispositif appelé
single-point. Un logging classique d'un forage est généralement composé par un log
d'avancement du forage et un log des pertes de fluide de forage, un log gamma et un caliper
log. Les résultats obtenus permettront de bien préciser les limites des formations, leur nature
hydrogéologique voire même d'évaluer la porosité et la perméabilité des formations aquifères
identifiées. Sur la base de ces loggings et même en l'absence de carottage, un bon plan
d'équipement du forage sera relativement facile à établir.

5. Forage d’exploration
Réaliser des forages de reconnaissance (voire des puits ou des tranchées) constitue une des
étapes majeures d'une prospection hydrogéologique. Le but sera double:
 confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes.


 préparer les sites pour les captages d'essai ou d'exploitation.



 permettre d'étalonner la géophysique, voire de réinterpréter des données déjà
acquises.


Le forage de reconnaissance est un forage réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d'exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement, ou inversement très soigneusement. I1 permettra, outre les observations
géologiques et l'étalonnage de 1a géophysique, de reconnaître l'aquifère soit principalement les

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éléments suivants :
 nature de l'aquifère


 charge hydraulique, parfois gradient



 physico-chimie et chimie de l'eau


 perméabilité par flow-meter.


II. LES DIFFERENTS OUVRAGES DE CAPTAGE


Avant son utilisation, l’eau souterraine doit être soutirée de l’aquifère à l’aide d’un dispositif
appelé « ouvrage de captage ». Un ouvrage de captage d’eau souterraine est une installation qui
permet de puiser l’eau à partir des nappes d’eau souterraine qui se situent sous la surface du
sol.
En effet il existe plusieurs types d’ouvrages de captages que l’on peut classer en deux grands
groupes : les ouvrages de petit diamètre et les ouvrages de grand diamètre.

1. Les ouvrages de petit diamètre


Il s’agit des forages.

2. Les ouvrages de grand diamètre


Ils sont constitués de puits traditionnels, de puits modernes et des puits forés.

• Les puits traditionnels


Ce sont des ouvrages réalisés par les populations locales avec les moyens dont elles disposent
avec l’aide éventuelle de puisatiers professionnels. Ces puits sont creusés à la main selon des
méthodes anciennes, sans buses en béton et avec des parois étayées seulement par du bois et
des branchages. On distingue les puisards temporaires et les puits permanents. On distingue les
puisards temporaires et les puits permanents.

• Les puits modernes


Ils peuvent être réalisés en partie à la main ou plus fréquemment avec des équipements
mécanisés. En général leur diamètre intérieur varie entre 1 et 1,80 m. Ils sont solidement étayés
par des cuvelages en béton ou métalliques, surmontés d’une margelle et protégés des intrusions
d’animaux. La technique de creusement varie selon la nature du terrain. Dans les terrains
tendres (sables, argiles, schistes tendres) on peut utiliser des outils manuels comme les pics et
les barres à mine. Dans les terrains durs (grés, schistes durs...), l’emploi d’un marteau piqueur
est nécessaire. Dans les terrains très durs (granite, quartz), on peut recourir à l’explosif mais
cette technique est dangereuse et couteuse. Il est préférable dans ce cas de recourir à la
technique du forage. On en distingue plusieurs a savoir les puits tubulaires, les puits surfaces,
la pointe filtrante et le captage de source.

III. LES TECHNIQUES DE FORAGE


Un forage peut être défini comme un ensemble d’infrastructures ou de procédés mis en œuvre
pour creuser un puits ou un tunnel. Différentes techniques de forage développées et utilisées à

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travers le monde permettent de forer les couches. En générale chaque technique de forage à été
développé pour plusieurs types de formations géologique. Cette sélection se base sur des
considérations non seulement techniques liées à la géologie, à la géométrie de l’ouvrage et à la
quantité d’information à acquérir, mais également sécuritaire concernant l’ouvrage mais aussi
les ressources financières. On distingue deux groupes de techniques de forage : les techniques
de forage mécaniques et les techniques de forage manuel.

1. Les techniques de forage manuel

a. la tarière manuelle
La tarière manuelle est constituée de tiges métalliques extensibles pouvant être tournées par
une poignée. A l’extrémité de la dernière tige peuvent être fixés différents types de tarières
métalliques (outil de fonçage). La tarière sélectionnée est tournée dans le sol jusqu’à ce qu’elle
soit remplie de matériau, puis elle est remontée à la surface pour y être vidée. A chaque type de
formation (sol) correspond un type de tarière avec une forme spécifique.

b. le forage à la boue
Le forage à la boue (ou forage rotatif à boue lorsqu’un mouvement de rotation de l’outil de
fonçage est actionné) utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du sol les
matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la descente des
tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente les matériaux
du sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est obturée avec la
main, créant ainsi une aspiration de l’eau et des débris qu’elle contient jusqu’à la surface. Au
cours du mouvement de descente suivant, la main est retirée du train de tiges et l’eau gicle dans
le bassin préalablement creusé à côté du forage.

c. le lançage de l’eau
Le lançage à l’eau (ou ‘Rotary’ quand il est mécanisé) est également basé sur la circulation et
la pression de l’eau. A la différence du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur
du train de tiges et la boue (eau et débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir
une pression d’eau suffisante, on utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure
du tuyau de forage simplement ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On
peut également faire tourner totalement ou partiellement le train de tiges. La technique du
lançage à l’eau peut être utilisée jusqu’à une profondeur d’environ 35 mètres.

d. Le forage à percussion
Dans le forage à percussion, un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou un câble, est
descendu dans le trou de forage ou à l’intérieur du pré-tubage. Un trépied (ou chèvre) est en
général utilisé pour suspendre ces outils. En actionnant la corde ou le câble de haut en bas, le
trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou de forage, dont les débris
sont ensuite extraits grâce à la cuillère.

2. Les techniques de forage mécanique

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a. Le battage
Le forage est réalisé par fractionnement de la roche sous l’effet de la chute répétée d’un trépan
suspendu à un câble avec un train de tiges. Les sédiments sont récupérés au moyen d’une
soupape descendue dans le forage.

La perforation est réalisée sans circulation d’eau ni de boue. Dans les formations non
consolidées, il est nécessaire de descendre une colonne de tubage provisoire au fur et à mesure
de l’avancement du forage. Le diamètre intérieur de ce tubage est juste supérieur à celui du
trépan. Les frottements contre les parois du forage limitent toutefois la progression de la
colonne et il peut être nécessaire de télescoper un ou plusieurs tubages à l’intérieur de la
première colonne pour poursuivre le forage. Ces tubages sont mis en place par poussée et
louvoiement (rotation en aller et retour).
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains avec
cependant :

• une faible vitesse d’avancement dans les roches très dure


• une vitesse plus lente en terrains tendres et non consolidés

Les diamètres de forages sont compris entre 250 et 500 mm, mais il existe des machines de
battage capables de forer jusqu’à 1,5 m de diamètre.

b. Le forage par rotation à la boue


L’outil d’attaque est entraîné en rotation par le train de tiges de la sondeuse. Cet outil, sous la
double action de la rotation et du poids des tiges, perfore la roche et la fragmente. Ce procédé
est complété par la circulation dans le forage d’un fluide d’injection appelée boue de forage par
des pompes appropriées. Ces boues refroidissent et lubrifient l’outil de travail, facilitent son
action d’érosion et permettent la remontée à la surface des déblais de forage.
Les parois du forage sont stabilisées par le dépôt d’une croûte de boue résistante, le « cake ».
Mais en terrain non consolidé, il peut être nécessaire de descendre un tubage au fur et à mesure
de l’avancement du forage comme dans le battage.

Etude de la boue de circulation


La boue utilisée autrefois était une solution colloïdale de bentonite (variété d’argile proche du
kaolin aux particules très fines inférieures au micron). Les fonctions de la boue sont les
suivantes :
- remonter les sédiments broyés (cuttings)
- consolider les parois du trou par la constitution d’une croûte de dépôt (cake)
- maintenir les cuttings en suspension s’il y’a arrêt de circulation de boue
- lubrifier et refroidir l’outil
- augmenter, par l’effet des jets en fond de trou l’action abrasive de l’outil
- renseigner le foreur sur les pertes ou venues d’eau par l’observation des variations de volume
de boue
- équilibrer les pressions hydrostatiques

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Le forage par rotation à la boue, conçu pour forer sans tubage dans les terrains meubles ou peu
consolidés est la seule méthode permettant de réaliser des forages à moyenne ou grande
profondeur dans les bassins sédimentaires récents, constitués de roches variées, généralement
tendres et peu cohérentes. Son domaine d’élection est celui des roches, de dureté faible à
moyenne.
c. La sondeuse au marteau fond de trou
Cette technique est la plus moderne à l’heure actuelle permet des perforations jusqu’à 500 m
de profondeur de même que dans les sols très difficiles.
L’outil de creusement est géré depuis la surface, administrant des pressions rotatives utilisant
un axe. Les percussions du marteau proviennent de l’injection de grandes quantités d’air
compressé. L’air s’échappe du marteau, emmenant avec lui vers la surface, la roche et les eaux
de surfaces peuvent être quantifiées. Le système d’air compressé permet de déterminer les
quantités d’eau produites par chaque entrée et de récupérer des échantillons des sols et des eaux.
Cette information est prise en compte pour déterminer la profondeur exacte du puits dès que
l’exploration et le forage sont finis.

C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 mm à 220 mm) en zone de
socle étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être
associé pour la traversée des couches superficielles.

IV. EQUIPEMENTS D’OUVRAGE DE CAPTAGE


Après la phase de forage par les techniques citées précédemment, on choisies en fonction de la
nature géologique du terrain et de profondeur à atteindre, on procède à la mise en place de
l’équipement (tubages et crépines), à la pose du massif de gravier filtrant et à la mise en
production de l’ouvrage par un développement ainsi qu’un traitement chimique. Ce n’est qu’à
l’issue de ces différentes phases que le forage est prêt à être exploité.

1. Mise en place de la colonne de captage


De bas en en haut, la colonne de captage comprend :
 Un tube plein avec fond servant de piège à sable ;
 Des crépines qui sont la partie captant du forage et sont placées (de manière continue
ou discontinues) en face des arrivées d’eau de l’aquifère ;
 Du tube d’exhaure qui est un tube PVC plein relié aux crépines et les surmontant ;
 La chambre de pompage qui est un équipement facultatif, mais généralement nécessaire
pour permettre l’installation d’une pompe immergée. La chambre de pompage est un
tube acier ou un tube PVC surmontant le tube exhaure (étanchéité avec cimentation) et
descendant de quelques mètres au-dessous du niveau de rabattement maximal
prévisible.

2. Massif de gravier filtrant


Il convient que :
 Le massif de gravier stabilise l’aquifère en remplissant le vide entre les crépines et
les
 
 parois ;


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 Le massif de gravier doit être plus perméable que l’aquifère environnant ;

 Le gravier doit retenir les éléments grossiers de l’aquifère, étant entendu que
les
 
 éléments fins peuvent passer et être évacués au développement. Le matériau à
utiliser doit être siliceux (non calcaire), à grains roulés, criblés et lavés. Le choix de la
taille du gravier est guidé par la granulométrie du terrain.

V. TECHNIQUES DE DEVELOPPEMENT D’UN OUVRAGE DE CAPTAGE
On appelle développement, l’opération consistant à mettre en production un forage d’eau. C’est
la phase ultime et indispensable dans l’exécution d’un forage, quelle que soit la nature de la
roche aquifère. Cette opération est destinée à :

• Prévenir un colmatage prématuré


• Stabiliser la formation autour du forage - Améliorer la productivité du forage
• Obtenir une eau claire.

Il existe plusieurs procédés de développement :

a. Le surpompage
C’est la technique la plus simple, couramment utilisée mais non la plus efficace. Elle consiste
à pomper par paliers successifs de débits croissants, le régime final correspondant à 1,5m ou 2
fois le débit maximal prévu pour l’exploitation ultérieure. A chaque augmentation de débit,
l’eau sera troublée et le palier sera maintenu jusqu’à obtenir de l’eau claire. De cette façon, on
élimine les éléments les plus fins de la formation, ceux-ci étant d’autant plus entraînés que la
vitesse de l’eau au voisinage du forage est forte donc que le débit de pompage élevé.

b. Le pompage alterné
On met le forage en production par pompage et on provoque à plusieurs reprises des arrêts
brusques de la pompe. Les variations brutales de pression ainsi créées assurent la destruction
des « ponts de sables », sortes de voûtes, gênant l’arrivée de l’eau dans les ouvertures des
crépines et réduisant le débit spécifique du forage.

c. Le pistonnage
Un piston est introduit dans le forage. Il est verticalement actionné dans les deux sens à
l’intérieur du forage. Les dépressions et compressions provoquées sur la nappe entraînent un
mouvement de va-et-vient des particules fines qui finissent par rentrer dans les crépines et
tomber au fond du forage d’où elles sont retirées par pompage.

d. La fracturation hydraulique au développement au jet


C’est l’une des plus récentes et meilleures méthodes de développement. De puissants jets d’eau
sont projetés à travers la crépine dans la formation. La turbulence ainsi créée déplace les
particules fines qui pénètrent par la crépine et sont récupérées par pompage au fond du forage.

e. Développement à air lift ou développement pneumatique par émulseur d’air

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L’air comprimé est injecté par un tube immergé dans l’eau du forage. L’émulsion ainsi créée
diminue la densité de l’eau qui s’élève et ce mouvement est guidé par un deuxième tube
entourant le premier et montant jusqu’au sol. Si certaines conditions sont remplies :
 Débit d’air suffisant

 Hauteur d’immersion du tube d’air supérieure à 1,5 fois la hauteur d’élévation d’eau
demandée.

L’émulsion monte jusqu’au sol, amenant ainsi un débit d’eau. Ce procédé est équivalent à un
pompage. En outre, l’ouverture et l fermeture du robinet d’air provoquent un pompage alterné.

f. Traitement chimique
Traitement à l’acide
On utilise de l’acide chlorhydrique à 15% qui a la propriété de dissoudre le calcaire. Son action
permet donc de décolmater les fissures de certaines roches. Le temps d’action est de l’ordre de
40 minutes, le pH de l’acide passant de 1 ou 2 à 7. Le terrain doit donc être lavé (pompage) ou
bout d’une heure et l’opération renouvelée 1 ou 2 fois avec des volumes d’acide injectés double
et triple.

Traitement aux polyphosphates


Il s’agit d’agents chimiques qui ont le pouvoir de défloculer les argiles et par conséquent de
permettre leur élimination par pompage. Le pouvoir de défloculation est grandement facilité si
le pH est compris entre 9 et 12.

VI. ESSAIS DE POMPAGE


L’essai de pompage est une technique qui permet de déterminer les propriétés hydrauliques de
l’aquifère. Le principe d’un essai de pompage est de pomper ou d’injecter de l’eau dans un
aquifère initialement au repos et de suivre l’évolution des rabattements à la foi dans le puits
pompé et dans les piézomètres. Les interprétations sont effectuées par résolution des
expressions d’hydrodynamique souterraine en régime transitoire.
Les essais de puits ou essais par palier de débits évaluent les caractéristiques du complexe
aquifère-ouvrage de captage. Ce sont le débit spécifique, les pertes de charge et la productivité.
Les pompages de longue durée mesurent la transmissivité et le coefficient d’emmagasinement
et permet d’étudier qualitativement les caractéristiques particulières de l’aquifère comme les
conditions aux limites, les hétérogénéités et la drainance.
Certains préparatifs sont indispensables à tout essai de pompage. Il s’agit notamment de
rassembler des informations sur le forage ou le puits qui sera testé. Les fruits de ce travail de
préparation peuvent influencer le choix de l’essai et permettront certainement d’obtenir des
résultats d’une plus grande utilité.
C’est par l’intermédiaire des pompes qu’on capte les eaux souterraines. L’eau est donc aspirée
puis refoulée hors de l’aquifère au moyen d’une pompe. En fonction de l’objectif visé, on
distingue deux formes de pompages

Pompages d’essai,
Pompage d’exploitation.

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Figure 2 : Camion de pompage

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CHAPITRE IV : HYDROGEOCHIMIE ET QUALITE DES EAUX

I. MINERALISATION TOTALE ET CLASSIFICATION DES EAUX


SOUTERRAINES

1. Minéralisation totale

En hydrochimie, la physionomie d’une eau est définit par sa teneur en sel dissout (pour la
minéralisation totale). La minéralisation est donc la quantité de sels dissouts et de matières
organiques contenues dans l’eau. Elle est traduite généralement par le résidu sec.
La mesure de la conductivité d’eau ou de son inverse (la résistivité) permet facilement de
connaître la minéralisation totale de cette eau à travers la relation :
2. Classification des eaux souterraines
Les analyses chimiques permettent non seulement de voir l’évolution de la minéralisation dans
le temps mais également d’établir des comparaisons entre divers points de prélèvement sur une
unité hydrogéologique à un moment donné. Elles constituent donc un procédé d’identification
et de corrélation. La classification se fait sur chaque point d’eau et les eaux sont classées par
famille ou faciès. Les différentes familles sont mises en évidence également par le diagramme
de Piper.

II. MECANISMES D’ACQUISITION DES SUBSTANCES DISSOUTES DANS


L’AQUIFERE
Les principaux mécanismes de mise en solution des éléments chimiques dans l’eau sont la
dissolution et l’attaque à l’acide.

1. La dissolution
C’est la première réaction permettant à l’eau de se charger en élément sous forme ionique. A la
surface du sol, les eaux d’infiltration dissolvent certaines substances et ce phénomène se produit
également au cours de l’infiltration de l’eau. Cette eau peut dissoudre aussi bien les gaz
emprisonnés dans les roches dans les substances solides. Mais tous les éléments d’une roche ne
sont pas affectés au même degré. La silice SiO2 et les silicates SiO4 sont faiblement affectés
mais le phénomène est beaucoup plus accentué au sein des roches sédimentaires ; et les
principaux éléments affectés sont : calcaire (CaCO3), dolomite ou calcaire dolomitique
[MgCa(CO3)2], le gypse (CaSO4,2H2O), la halite ou sel gemme (NaCl), la sylvite (KCl).

2. Attaque chimique
Elle met en évidence plusieurs processus dont l’hydratation, l’hydrolyse ; l’oxydoréduction et
les acides.

a. Hydratation
C’est la pénétration de l’eau dans le système réticulaire des cristaux. C’est la phase initiale de
l’altération de nombreux minéraux.

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b. Hydrolyse
C’est l’évacuation des produits hydrolysés c'est-à-dire des ions. Elle s’accompagne aussi
d’apport de nouveaux ions. L’élimination se fait par circulation de l’eau au contact de l’élément
hydrolysé.

c. L’oxydoréduction
Les phénomènes d’oxydoréduction se déroulent dans la zone d’infiltration c'est-à-dire entre la
surface du sol et le toit de la nappe là où l’air et l’eau coexiste. Cette zone est très riche en
oxygène et les phénomènes sont moins intenses dans la zone saturée et au-delà, où tout oxygène
est consommé. L’oxydation particulièrement les sulfures, les ions ferreux, manganeux et la
matière organique.
La réduction intervient dans la chimie des eaux souterraines et notamment dans les gisements
de pétrole. L’enfouissement de la matière organique créée en milieu réducteur et si l’arrivée
d’oxygène libre est insuffisante, cet oxygène sera emprunté à des oxydes, des sulfures, des
nitrates, ...

d. Les acides

Le dioxyde de carbone CO2

Le CO2 pour les eaux normales a deux origines :


 L’atmosphère où il se trouve en très faible quantité de sorte que sa dissolution est peu
importante (1mg/L) ;

 Le sol particulièrement le sol agricole où il est très concentré de sorte que sa dissolution
produise jusqu’à 500mg/L.


Il existe 2 sources de production du CO2 dans le sol :


 La respiration des organismes ou des microorganismes et la décomposition de la matière
organique ;


 L’attaque des carbonates par des acides organiques du sol. 


Acide nitrique, nitreux et sulfurique

Les acides nitriques et nitreux issus des phénomènes de lubrification et les acides sulfuriques
issus de l’oxydation des sulfures attaquent essentiellement les carbonates.

Acides organiques
Ils sont de deux types :
• Les acides produits pendant la croissance des plantes et libérés après leur mort ;
• Les acides résultant de la décomposition de la matière végétale des bactéries.

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III. QUALITE DES EAUX DESTINEES A LA CONSOMMATION HUMAINE
Une eau destinée aux usages domestiques doit avoir des caractéristiques bactériologiques,
physiques et chimiques particulières. Elle doit être pour cela débarrassée des microbes.
Physiquement, elle doit être incolore et avoir un goût acceptable. Chimiquement, elle ne doit
pas contenir en excès un certain nombre d’éléments. La qualité de l’eau est très importante dans
la mesure où elle conditionne directement u indirectement la santé de la population. Par
conséquent, une eau de boisson saine est un impératif car nombreux sont les effets indésirables
et les risques liés à la présence en solution d’ions iodés ou associés de type particulier et surtout
les maladies hydriques inévitable que l’on peut contracter lorsque l’eau est impropre à la
consommation.

1. Effets indésirables et risques liés à l’abondance ou la déficience de certains ions


Le point de ravitaillement en eau potable des populations tient une place importante tant en
milieu rural que urbain. L’eau est très fragile et les risques de maladie liés à cette ressource sont
multiples. En Côte d’Ivoire, avant l’avènement des puits modernes et forages, des cas de
maladies hydriques avaient été signalées dans de nombreuses localités :
 Le ver de guinée (la dracunculose) sur l’axe Bouaké-Dabakala, à Béoumi, dans les
villages situés autour du lac Kossou, à Tiassalé ainsi qu’à Man

 Les goitres caractérisant deux grandes régions : la region de Biankouma et celle de
Danané

 Les endémies diarrhéiques et des cas de dysenterie de bilharziose étaient connus à
Katiola, à Adzopé et à Hiré.

Aujourd’hui avec l’avènement des puits modernes et des forages dans le cadre du programme
national d’hydrauliques villageoises (PNH) ces maladies sont en nette régression.

2. Normes de potabilité (OMS) des eaux destinées à la consommation humaine

IV. TRAITEMENT DES EAUX DE CONSOMMATION


1. Traitement préliminaire
a. Eau de rivière
Faire traverser l’eau à travers des grilles qui la débarrasse des corps flottant ou en suspension
d’une certaine dimension.

b. Eau de lac
Prévoir un micro-tamisage destiné à éliminer les algues te autres micro-organismes.

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2. Traitement principal
Il se déroule en trois étapes : la clarification, la stérilisation et la correction.

a. La clarification
Elle se déroule en 3 étapes :
 Stockage de l’eau pendant 5 à 8 jours dans de grands bassins qui assurent la
sédimentation et la disparition d’une proportion importante de bactéries pathogènes.

 La filtration lente : utilisation de filtres à sable disposés à ciel ouvert

 La filtration rapide : elle aussi se fait en 3 étapes :


 La coagulation et la floculation

 La décantation


 La filtration


b. La stérilisation
 Procédés physiques


 La chaleur : porter l’eau à ébullition à 120°C pendant 30 minutes



 Rayons Ultraviolet (UV) : les UV à courte longueur d’onde sont de très
bons
 
 bactéricides.

 Procédés chimiques

Deux produits chimiques sont couramment utilisés ; il s’agit de l’ozone O 3 et le chlore Cl.
L’ozone présente l’avantage d’éliminer les goûts, les odeurs, les phénols, de détruire les
détergents et de rendre inactif les virus.

c. La correction
Avant de livrer l’eau à la consommation, il faut faire les traitements correctifs suivants :
La déféristion


La démanganisation

La neutralisation (ramener le pH à 7)

L’adoucissement (diminuer la concentration de certains éléments)


Le dessalement


NB : 4 techniques d’analyses de l’eau : la volumétrie, la fluorescence, la colorimétrie et la


spectrométrie.

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