Pommier

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I.

INTRODUCTION :
La pomme (Malus domestica) est un fruit largement cultivé en zones tempérées avec
une concentration dans l’hémisphère nord, entre les latitudes 30° et 60°. Elle a comme
origine l’Asie de l’Ouest et serait issue à partir d’hybridations entre plusieurs espèces
incluant Malus sylvestris, M. Baccata et M. Borkh.

Bien que le nombre d’espèces reportées pour le pommier est élevé (25), la majorité
des pommiers en culture dérive de l’espèce Malus pumila et on compte actuellement plus de
7.000 cultivars.

La culture du pommier est introduite au Maroc dans les années soixante, et elle a
connu une expansion considérable dans le moyen et le haut Atlas et s’est étendue par la suite
aux régions en situation d’altitude intermédiaire avec l’introduction de variétés moins
exigeantes en froid.

Aujourd’hui les superficies de pommier connaissent une certaine stagnation qui


dissimule, en fait, un déplacement des zones de production vers les zones de montagne.

II. EXIGENCES DU POMMIER :

1. Exigences climatiques :
La dispersion du pommier sur des zones très différentes laisse supposer une grande
plasticité de cette espèce vis-à-vis du milieu.

a) Les besoins en froid :

Le pommier est une espèce des zones tempérées, il nécessite une longue période de
repos végétatif pour satisfaire ses besoins en froid qui sont de l’ordre de 800 à 1600 heures
inférieures à 7,2°C.

Des variétés à faibles besoins en froid ont été développées et ont permis l’extension de
l’aire de culture du pommier.

L’espèce peut résister jusqu’à -35°C en phase de dormance, mais les zones les plus
favorables à la culture sont celles qui présentent des hivers froids et des étés modérément
chauds et relativement humides.

b) Températures :

Des températures de 21 à 26°C sont les plus favorables à l’activité des abeilles au cours
de la pollinisation, aussi sont favorables pour mûrir et donner une bonne coloration aux
fruits.

c) Pluviométrie :

Du débourrement à la chute des feuilles, le pommier a besoin d’environ 6000 m 3/ha


d’eau, ce qui correspond à une pluviosité de 600 mm. Les plus fortes consommations se font
sentir en juillet et août.
d) Sensibilité à la grêle :

Si les zones de montagne réunissent des conditions favorables à la culture, elles


restent cependant, menacées par la grêle qui peut survenir en période de grossissement des
fruits (Mai- Avril) et même en été. Les dégâts qu’elle peut occasionner sont importants sur
bois et la production qui peut être complètement détruite. La protection par le biais de filets
anti –grêles est le moyen de lutte le plus efficace à l’échelle parcellaire mais elle reste
onéreuse. La lutte contre ce fléau naturel doit passer par l’organisation de la profession.

2. Exigences édaphiques :
Le pommier s’adapte à une large gamme de sols. Cependant des terrains bien drainés
légèrement acides (pH 6.5 à6.7), argilo- limoneux, profonds et riches en matières organiques
sont les plus favorables à la culture du pommier. Les sols lourds argileux à forte capacité de
rétention en eau doivent être évités autant que les sols à forte teneur en calcaire actif.

III. Importance et zones de production du pommier au Maroc :

1. Importance du secteur des rosacées fruitières :


Au Maroc le secteur des rosacées fruitières occupe une superficie de 195.300
ha et assure une production annuelle de 674.000 T (Tableau 1). Ce secteur est
caractérisé par une grande diversification de la production avec une prédominance
de l’amandier et du pommier (1996, 1997).

Tableau n° 1 : Superficies et productions des rosacées fruitières au Maroc


(1996/97).

Espèces Superficies (Ha) Productions (T)


Amandier 132.000 40.000
Pommier 29.000 390.000
Poirier 3.900 37.500
Cognassier 3.000 22.500
Abricotier 14.000 99.000
Pêcher 4.500 39.500
Prunier 7.400 41.000
Cerisier 1.000 3.500
Autres 500 1.000
Total 195.300 674.000

Les conditions climatiques et la topographie du pays permettent une


répartition de la production le long du territoire national. Ainsi, les plaines et les
montagnes du Nord et de l’Est (Fès, Meknès, Khémisset, Khénifra, Chefchaoun)
offrent aux rosacées à pépins, au cerisier et au prunier des conditions propices de
croissance. L’amandier et l’abricotier trouvent leur environnement dans les plaines
du Sud et du Nord –Est (Marrakech, Ouarzazate, Moulouya…).

Le secteur des rosacées fruitières participe avec une part non négligeable au
développement socio-économique du pays. En effet, les productions fruitières font l'objet
d'une importante activité économique et commerciale à l'échelle nationale. La production
annuelle est loin de satisfaire le besoin du pays en fruits en particulier pour ce qui est des
rosacées à pépins. Par conséquent, il est nécessaire de promouvoir l'extension des
plantations, ce qui implique une grande demande en plants.

2. Importance et zones de production du pommier :


Le pommier occupe une superficie d’environ 26.000 ha et se place au 2ème rang des
rosacées après l’amandier .Ce secteur fournit une production de 390.000 t de fruits soit un
rendement moyen de 14 t/ha. Les premiers vergers commerciaux ont été crées en zones de
montagne où les conditions climatiques sont favorables au développement et à la
fructification de l’espèce. Sa culture a été étendue, en suite à d’autres zones cependant moins
propices, par simple transposition des modèles de culture. Les statistiques du ministère de
l’agriculture font état de l’existence du pommier même en régions à faibles altitudes (Gharb,
Rabat- Salé, Souss Massa, Khémisset…).Cependant, les plus importantes zones de production
sont localisées en zones de hautes et moyennes altitudes du haut et du moyen atlas (Khénifra,
Elhajeb, Sefrou, Ifrane, Midelt, Meknès..) avec certains pôles de concentration. Cette
répartition donne au secteur un poids important dans l’économie du pays par la création
d’emploi (2 millions de journées de travail) et en générant une valeur commerciale de l’ordre
de 1.5 milliard de dirhams.

Tableau n° 2 : Evolution des superficies et de la production du pommier au


Maroc :

Superficies Productions
Années (ha) (T)
2002/03 28038 3003096
2003/04 26133 396778
2004/05 25671 308480
2005/06 25641 390990

Evolution des superficies du pommier au Maroc (ha)


28500
28000
27500
27000
26500 Superficies (ha)
26000
25500
25000
24500
24000
2002/03 2003/04 2004/05 2005/06

Figure n° 1 : Evolution des superficies du pommier au Maroc 


Productions (T)
3500000

3000000

2500000

2000000 Productions (T)

1500000

1000000

500000

0
2002/03 2003/04 2004/05 2005/06

Figure n° 2 : Evolution de la production du pommier au Maroc 

Répartition des superficies au Maroc

khenifra
autres khenifra
22% Sefrou
Béni 26% Ifrane
Mellal El Hajeb
4%
Gharb Haouz
5%
Ouarza Tafilalet
zateTafilalet
Haouz Ouarzazate
5% 5% 6% Sefrou
12% Gharb
Béni Mellal
autres
Ifrane
El Hajeb 8%
7%

Figure n° 3 : Répartition des superficies au Maroc


Répartition de la production du pommier
au Maroc
khenifra
khe- Autres khenifra
21% Sefrou
misset 22%
2% El Hajeb
Béni
Mellal Ifrane
2% Haouz
Gharb
Tafi-
lalet Marrakech
3%
Boule Mar- Boulemane
mane rakech
3% Gharb Sefrou Tafilalet
4%
5% 16% Béni Mellal
Ifrane khemisset
El Hajeb
7% 9% Autres

Haouz
5%

Figure n° 4 : Répartition de la production du pommier au Maroc

IV. Matériel végétal

1- Les variétés :

Un des problèmes qui restreint les zones de culture du pommier est la non satisfaction
des besoins en froid hivernal. Aussi,pour la culture en plaine(Saïs,Gharb),il convient de
choisir les variétés à faible besoin en froid .Parmi–elles,on peut citer Anne, Einschiemer,Vista
bella, Jerseymac, Delbar estivale, Earlygold, sungold, Primgold,Ozark gold, newgold,
Arkcharm, Sunrise, Akane et Dorset Golden.

Certaines parmi ces variétés sont peu connues, particulièrement sur le plan adaptation
et ce n’est qu’à la suite d’essais de comportement que des conclusions peuvent être tirées sur
le choix à faire.

a) Jerseymac :
Arbre de vigueur moyenne, port semi -étalé, rameux rigides et trapus. Fructification
sur bois de deux et trois ans. Mise à fruits rapide. Production bonne et régulière.

Floraison : 3 ou 4 jours avant Golden.

Pollinisateurs : Reine des reinettes, Granny Smith, Richared, Golden delicious.

Pomme de calibre moyen, lavée de rouge sur fond jaune. Qualité moyenne, peut se
conserver 45 jours à +2°C.
b) Akane :
Vigueur faible à moyenne, port semi- érigé, à tendance à se dégarnir, feuilles un peu
marbrées. Fructification sur dards et lambourdes portés par le bois de un à trois ans. Mise à
fruits rapide, production moyenne mais régulière. Sensible à l’oïdium.

Pollinisateurs : Golden, Idared, Richared, Reine et reinettes.

Pomme rouge et jaune, de calibre petit ou moyen (éclaircissage indispensable), bonne


qualité.

c) Vista Bella :
Grande vigueur, ramification moyennement importante, rameaux longs et trapus, très
grandes feuilles. Mise à fruit rapide sue bois de 1 ou 2 ans .Fruit moyen à épiderme lavé de
rouge sur ¾ de sa surface, attrayant, forme aplatie, de bonne qualité gustative,
conservation 2 semaines à +2°C. Assez sensible à l’oïdium et la tavelure.

Elle est sensible à la chute à maturité.

Pollinisateurs : Idared, Jerseymac, Priam.


d) Golden Delicious :
Arbre de vigueur moyenne, à port semi- érigé, se ramifie abondamment en prenant un
aspect buissonnant. La vigueur se perd avec l’entrée en production et les fortes récoltes. La
Golden vieillit mal, il y prolifération des brindilles faibles. Fructifie sur jeune bois : deux -
trois ans et sur brindilles. Mise à fruits rapide, production abondante, tendance à
l’alternance. Eclaircissage indispensable.

Très sensible aux viroses, sensible à l’asphyxie radiculaire, à la carence en magnésie


qui provoque la chute prématurée des feuilles. L’ensoleillement joue un rôle de premier ordre
dans la qualité des fruits.

Pollinisateurs : Akane, Reine et Reinettes, Cox’s orange, Jonathan, Richared, Idared,


Melrose.

Pomme jaune de calibre moyen à gros, qualité variable avec le milieu et les conditions de
culture. Sensible à la rugosité (russeting), réaction liégeuse de l’épiderme à divers facteurs :
brouillard froid, les traitements au cuivre, les virus…

e) Anna et Dorset Golden :


La nécessité de cultiver le pommier en dehors des zones où le climat est favorable,
impose le choix de variétés précoces moins exigeantes en froid pouvant s’accommoder au
milieu comme ces deux variétés : Anna et Dorset Golden.

Ces derniers lèvent leur dormance sous l’effet de 200 à 300 heures de froid(T°<
7.2°C).Leur floraison débute à partir de la 2ème décade de février et peut s’étaler jusqu’à mi
mars.
Leur pollinisation peut être assurée par la variété Ein Shiemer.

Anna arrive à sa maturité à partir de la 1ére semaine de juillet. Le fruit est de calibre moyen
(80 à 120 g) avec une couleur généralement striée ou rouge sur fond vert claire d’importance
variable.

La maturité de Dorset Golden est tardive d’environ 10 jours avec un fruit qui
ressemble à celui de GD dont la couleur est vert -jaunâtre.Le fruit peut être conservé 4 à 6
semaines lorsque les prix pratiqués sur le marché sont faibles.

f) Ozark gold et Royal Gala :


Sont parfaitement adaptées dans les zones de transition vers la montagne et leur
maturité arrive pour combler un trou dans le calendrier de production. Elles donnent
respectivement des fruits de couleur jaune- claire et rouge carmin légèrement striée. Leur
texture est croquante et l’écoulement sur le marché est aisé.

2- Les porte-greffes :
Le constat effectué sur le terrain a montré que plusieurs arboriculteurs accordent de
l’importance à la variété et ignorent celui du porte greffe.

Une gamme très large de PG existe pour répondre aux exigences des différentes
conditions de culture. Elle reste cependant dominée par MM106, considéré parmi les
meilleures sélections dans le monde.

Avec la limitation des ressources en eau d’irrigation, le secteur s’est orienté vers
l’irrigation au goutte à goutte pour faire une adéquation entre la taille du verger et la
disponibilité en eau. Plusieurs vergers se trouvent en situation en déficit d’intensité variable
ce qui a engendré des problèmes de dépérissement et limitation de la croissance. Dans ces
conditions, les PG ont des comportements différents et certains seraient plus productifs que
d’autres.

Le PG MM106 est caractérisé par une moyenne vigueur, un enracinement plutôt


traçant, n’exige pas de tuteurage. La mise à fruits rapide, maintient une bonne production au
cours des années.

MM106 s’adapte bien aux sols lourds et profonds, craint la sécheresse mais est très
sensible au phytophthora, ce qui limite actuellement son utilisation.

Le PG MM109 est très vigoureux, convient bien aux sols légers bien drainés, résiste à
la sécheresse, mais très sensible à l’hydromorphie.

Le PG M26 a un faible à moyenne vigueur, la croissance est rapide les premières


années, ce qui permet de former très vite cet arbre. Ancrage supérieur au M9, mais tuteurage
nécessaire.

La mise à fruits rapide : un an après M9 avec Golden delicious.


Le M26 se comporte plutôt mieux en terrain de fertilité moyenne qu’en sol très riche.
Nécessite un sol bien drainé car sensible à l’hydromorphie.

Le porte greffe vigoureux MM111 a montré une bonne adaptation en région à climat
chaud que les PG nanisants. Cette performance est attribuée à son efficacité dans l’absorption
des éléments minéraux qui s’est répercutée sur la croissance végétative, la vigueur, la
productivité et sur le calibre des fruits.

Les porte-greffes qui sont introduit récemment sont le Pajam 1 Lancep, le Pajam 2
Cepiland, le M 9 NAKB et le M9 EMLA. Ces porte-greffes sont d’introduction récente.

Tableau n° 3: Caractéristiques de certains Porte-greffes.

Gamme de Sols Mise Sensibilité à


Les PG Ancrage Observations diverses
vigueur recommandés à fruit l’asphyxie

Sensibilité au phytophthora
cactorum en conditions
Fertiles, sains
favorables de son
bien Peu
MM106 moyenne Rapide Moyen développement
drainés .Craint sensible
la sécheresse

Non Sensible à l’oïdium en


Très asphyxiants. Très pépinières
MM109 Rapide Mauvais
vigoureux Résiste bien à sensible
la sécheresse.

Nécessite un tuteurage,
croissance rapide les
premières années, sensible
au phytophthora cactorum
Moyennem Non Meilleur en conditions favorables à
M26 Rapide Moyenne
ent faible asphyxiants que M9 son développement

Non Assez Très Très sensible aux viroses


MM111 vigoureux Bon
asphyxiants rapide sensible
V. Conduite de la culture :

1. Densité
Les problèmes posés par la conduite en axe central dans l’établissement de l’équilibre
végétatif, le contrôle de la fructification et la maîtrise des caractères de l’arbre, le gobelet est
le mode de conduite à adopter lorsque le niveau technique de l’arboriculteur est moyen.

Les écartements qui se pratiquaient ont évolué au fil des années à la faveur d’une
intensification. Mais avec l’âge des arbres, des problèmes de chevauchement sur la ligne ont
induit un dégarnissement des arbres lié à un faible éclairement. Un développement correct
des branches fruitières et des arbres nécessite l’adoption de densité permettant de respecter
l’équilibre mis à fruit vigueur.

a) Système semi intensif :

 Distance de plantation : 5 x 3 m – 4 x 4 m ou 6 x 4 m.
 Porte greffe de vigueur moyenne : M106, M111, M1.
 Forme : buisson à axe central, spindelbush, palmette oblique.

b) Système intensif :

 Distance de plantation : 4 x 2,5 m - 4 x 2 m ou 3,5 x 2,5 m.


 Porte greffe faible : M9, M26, M7, M106 (en sol peu fertile).
 Forme : palmette oblique, palmette horizontale, drapeau Marchand.

c) Système super intensif :

 Distance de plantation : 3,5 x 1,5 m ou 3 x 1 m.


 Porte greffe faible ou très faible : M9, M27.
 Forme : fuseau élancé, Pillar

La densité de peuplement à l'hectare permet de distinguer en générale trois systèmes


de plantation.
Tableau n°4: Espacement suggéré en mètres (m) des cultivars de pommiers de vigueur
moyenne établis sur les principaux porte-greffes.

Faible Densité Haute


Porte-greffe
densité moyenne densité

M.9 --- 2,5 x 5,0 1,5 x 3,5

M.26 4,0 x 6,0 3,0 x 5,5 2,5 x 4,5

M.7 5,5 x 8,0 4,5 6,5 3,0 x 4,5

MM.106 6,0 x 8,5 5,0 x 7,5 3,5 x 6,0

MM.111 6,5 x 9,0 5,5 x 8,0 ---

Porte-greffes
7,5 x 10,0 6,0 x 8,5 ---
vigoureux

2. Entretien du sol :
Le mode d’entretien du sol qui parait le mieux réussir consiste à enherber l’interligne
des arbres et à désherber chimiquement la ligne sous réserve de pouvoir irriguer. Sinon
pratiquer l’engrais vert à la place de l’enherbement.

En désherbage chimique les produits utilisables sur pommier sont :

 Simazine, Diuron, Oxadiazon.


 Aminotriazole, Dalapon, Carbetamide.
 2.4 D sel d’amine ou de potasse, Glyphosate.
 Diquat, Paraquat.

3. taille
La taille est une des opérations les plus importante de itinéraire technique qui est
difficile à décrire et qui nécessite une main d’ouvre spécialisée pour sa réalisation. Après la
plantation et pour une forme de conduite en gobelet, le plan doit être rabattu à 50-60 cm
pour former l’arbre sur 3 à 5 charpentières La deuxième année en éliminant les rameaux à
angle fermé ou trop ouvert. Les sous-charpentières sont choisies pour être à l’extérieur de la
frondaison et réparties à des espaces réguliers sur la structure principale. La croissance
excessive des sous mères dans la partie supérieure de la charpente doit être contrôlée afin de
réduire le développement des rameaux de la partie basale et provoquer un certain
déséquilibre de l’arbre.

a) La taille de formation :

Elle diffère selon le mode de conduite choisi, en Goblet, en palmette, en axe etc.. . .
Son objectif est de donner et former une structure de l’arbre, et intervient au courant des
premières années de plantation.

b. La taille de fructification :
Le pommier produit sur les lambourdes insérées sur des rameaux de deux ou
plusieurs années. La taille de fructification vise donc à assurer un renouvellement continuel
de la végétation par l’éclaircie des branches fructifères trop serrées. La taille de production ne
comporte que l’enlèvement d’une partie des rameaux de 1 an en surnombre ou mal situés, le
raccourcissement et 1’éclaircissage des petites branches fructifères.

La taille de fructification consiste à contrôler la fructification par un allongement


régulier de la branche fruitière et par un élagage modéré lorsque la branche vieillit. Les
branches fruitières doivent se positionner sous l’horizontal. Leur simplification et l’ablation
des réitérations visent la répartition de la croissance sur les coursonnes en vue des les rendre
autonome.

4. fertilisation
La fumure organique permet d’apporter, en plus d’une certaine quantité d’éléments
fertilisants majeurs, des oligo-éléments indispensables à une croissance et à une
fructification correcte et de qualité chez l’espèce. Le fumier contribue également à
l’amélioration de la qualité du sol (structure et perméabilité). Les quantités à apporter et la
fréquence des apports dépend du niveau de matière organique dans le sol (le sol est bien
pourvu lorsqu’il renferme 3 à 40/o de matière organique) et des disponibilités en fumier. Un
apport de 10 à 20 t/ha/an peut être suffisant.

Les besoins les plus importants se font sentir au niveau de la chaux, de la potasse, de
l’azote mais les restitutions par les feuilles, le bois de taille sont très importantes et les
exportations restent modestes :

 Gestion de l’élément azote :


Les quantités d’azote nécessaires à la construction des arbres de pommier par hectare,
ainsi que les quantités d’azote indispensables pour supporter la production sont indiquées
dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°5 : Fumure azotée d’entretien et de production d’un hectare de pommier selon
les exportations de fruits (kg /ha).

1ère 2ème
3ème année / 4ème année / 5ème année
année année

20 40 60 80 80

Selon les prévisions de production


--- ---
+0,6 kg/tonne de fruits.

 Gestion des éléments phosphore et potassium :


Les besoins d’un verger de pommier en éléments nutritifs varient selon la variété, la
fertilité du sol, la vigueur, et l’âge de plantation.

Tableau n° 6: Evolution des quantités de P et K nécessaires la construction d’un


hectare de pommier (kg/ha).
Chute
Eléme Florais Débourreme Récol Total
des
nt on nt te kg/an
feuilles

P205 30 - ---------------- - - 30

K20 -- 60 60 120

Le K20 doit être apporté avant la récolte, le P205 avant débourrement pour servir en
floraison.

 Gestion de l’élément fer (Fe) :


Les carences en fer sont fréquentes en terrains calcaires et en sols humides et mal
drainés. Elles se manifestent généralement 2 à 3 mois après le débourrement et se traduisent
par une décoloration des jeunes feuilles. Le limbe devient vert pale, puis jaunâtre, et enfin
blanc si la chlorose est forte.

 Gestion de l’élément bore (B):


Les carences en cet élément sont fréquentes (sols calcaires) indépendamment du type
de sol. La carence en bore peut mener à l’annulation des bourgeons, brunissement et
desséchement des bouquets floraux, chlorose et nécrose des jeunes feuilles, déformation et
desséchement des pousses. On peut corriger ces carences en hiver par l’application de sels
boratés au sol, ou par des applications foliaires de sels boratés autour de la floraison.

 Gestion de l’élément Zinc (Zn):


La carence en zinc se manifeste par des feuilles petites, étroites, pointues, avec des
pétioles très courts. On observe également un raccourcissement des entre-noeuds.

Les apports de fumier, des résidus végétaux, ou des applications foliaires à base de
sulfate ou d’oxyde de zinc, permettent de corriger les carences en zinc. L’application des
fongicides contenants du zinc peut parfois suffire à prévenir cette carence.

5. Irrigation
Le pommier est une espèce exigeante en eau et ses besoins sont estimés à 6000- 7000
m3/ha qui doivent être apportés (selon Les régions) à partir du mois de mai jusqu’au mois
d’octobre.
Le volume d’eau à apporter peut être approché par la méthode du bilan hydrique qui
tient compte en particulier de L’ETP (Evapotranspiration potentielle), la réserve facilement
utilisable du sol (RFU) et l’âge des arbres. Ce bilan peut être calculé hebdomadairement en
adoptant un coefficient cultural (Kc) de l’ordre de 0.8 à 0.9 pour un verger adulte.
L’irrigation au goutte à goutte permet une alimentation régulière de la culture en
apportant 5 à 10 m3/heure et à des fréquences élevées. La dose à apporter chaque jour doit
être calculée pour compenser la consommation de la veille afin que le bulbe d’humectation ne
se rétracte d’une façon exagérée. L’irrigation quotidienne est à réaliser en une seule période
continue, concentrée durant la période chaude de la journée, et que la dose journalière
appliquée soit proche des besoins de la journée.
Il est également important de raisonner les irrigations en fonction des besoins du
verger et pas en fonction du calendrier.
Les besoins en eau sont plus importants en période estivale c’est à dire environ 2 mois
avant la récolte, c’est à cette période où le stress hydrique est à éviter pour ne pas contrarier
la production. L’humidité du sol doit rester proche de la capacité au champ, la fréquence des
irrigations est plus grande.

6. Eclaircissage
L’éclaircissage du pommier constitue une pratique essentielle. On distingue 3 types
d’éclaircissages :

 Eclaircissage manuel:

Pour bien régler l’éclaircissage du verger, il est indispensable de connaître le volume


des récoltes précédentes. On détermine au préalable le nombre de fruits à laisser par arbre. Il
semble que la méthode la plus précise consiste à calculer le nombre de fruits à laisser sur un
arbre en fonction du rendement envisagé et du nombre de pieds à l’hectare.
 Eclaircissage par la taille d’hiver:

Cette opération consiste à réajuster déjà par la taille, la quantité de boutons à fruits
que l'arbre est en mesure de supporter, et de telle sorte que la formation des ébauches ne soit
pas entravée l’année suivante.

 Eclaircissage chimique :

L’éclaircissage chimique est indispensable si la floraison est trop abondante. Il réduit


l’alternance, accroît le calibre des fruits et améliore leur couleur et leur qualité. Il peut être
appliqué dès l'âge de 7ans.

7. Protection phytosanitaire

a. Les maladies :
Normalement, les applications des pesticides aux jeunes plantations doivent être
minimisées pour des raisons économiques, cependant il est conseillé de recourir à une
surveillance très rapprochée du verger. Les maladies les plus problématiques chez le
pommier sont:

 La tavelure :
Cette maladie se manifeste par des taches brunâtres à la face supérieure des feuilles.
Ces taches réduisent l’activité photosynthétique et entraîne la chute prématurée des feuilles.
Sur les fruits, la maladie déforme les fruits par les fentes plus ou moins profondes qu’il cause.

Photo n°1: dégâts de tavelure sur es fruits de pommier

 L’oïdium :
C’est un champignon qui attaque essentiellement les extrémités des pousses en
croissance, les jeunes feuilles et même les fruits. Sur le fruit, ce champignon provoque des
déformations et une rugosité localisée.

Photos n° 2 : dégâts d’oïdium sur le plant et le fruit de pommier

 Les monilioses :
La maladie se manifeste par un desséchement des fleurs, un desséchement, puis
apparition d’un chancre en écussons sur les rameaux, et un développement d’une pourriture
brune à partir d’une blessure sur les fruits au verger ou en conservation.
La tendance actuelle est vers la réduction du nombre de traitements et vers l’utilisation de
moyens de contrôle respectueux de l’environnement, et des agents naturels (prédateurs,
parasites et des variétés résistantes). La surveillance de l’évolution des insectes et des
maladies, du climat, et l’utilisation des phéromones, bien nécessaire pour des programmes de
lutte intégrée, permet de mieux raisonner les traitements.

b. Les insectes :
Les insectes les plus répandus chez le pommier:

 Le puceron :
C’est l’insecte le plus redoutable sur arbres adultes, qui se développe au printemps et
déforme les jeunes fruits. Les tiges sont couvertes d’amas de pucerons noirs. Sur les arbres
jeunes, tous les pucerons sont nuisibles dans la mesure où ils ralentissent la croissance et
déforment les rameaux en cours de développement. Pour lutter contre cet insecte, il faut
étêter les plantes au-dessus de la sixième fleur. Nous recommandons d’intervenir très tôt par
l’utilisation des insecticides systémiques de façon à éliminer les pucerons protégés au creux
des feuilles.

Photo n°3 : les fruits de pommier infectés par des pucerons.


 Le carpocapse :
Les dégâts de cet insecte consistent en un trou de 2 mm de diamètre environ entouré
d’une auréole rougeâtre. Si on coupe le fruit, on observe une galerie qui se dirige vers les
pépins et on y trouve la larve sauf en fin de saison. Il est conseillé d’éliminer les pommiers
abandonnés sur un rayon de 200 m et de ramasser les fruits endommagés. Ces méthodes
permettent de diminuer la population en éliminant les foyers d’infestation et en coupant le
cycle de développement des individus. Certaines plantes de couverture telles que le trèfle,
repousseraient le carpocapse. Aussi, l’utilisation des pièges installés sur le tronc permet de
récupérer une partie des chenilles qui descendent le long du tronc pour aller hiberner. Les
pièges collants à phéromone sexuelle peuvent également être utilisés pour le piégeage de
masse. On recommande également la lutte autocide qui consiste à relâcher massivement des
mâles stérilises par irradiation.

Photo n° 4: dégâts de carpocapse sur un fruit de pommier.

 La mineuse cerclée :
Les chenilles en dévorant le parenchyme du limbe des feuilles entre les cuticules,
provoque des chutes très importantes des feuilles, réduit la fonction chlorophyllienne et les
rendements

Photo n° 5: dégâts de la mineuse cerclée sur une feuille de pommier


8. Récolte :
L’état de maturité auquel les pommes sont cueillies a une influence capitale sur leur
qualité. Une cueillette prématurée présente beaucoup d’inconvénients :

 Réduction du rendement, vu que le grossissement est important en fin de cycle;


 Les pertes de poids par transpiration lors de la conservation au frigo sont plus
grandes, et les fruits ont tendance à se rider;
 La maturité inachevée à la récolte le restera même après une longue période de
conservation au frigo;
 Augmentation de l’incidence des maladies de vitrescence;
Il y a plusieurs méthodes qui permettent de déterminer la date optimale de récolte
des pommes. Celles basées sur l’aspect du fruit, couleur des pépins, indice
réfractométrique celles basées sur certaines propriétés physiques, et celles qui
reposent sur la durée relativement constante de la période de développement du
fruit sur l’arbre.
 La formation et la supervision des ouvriers sans expérience sont un aspect très
important pour éviter les dommages sur les pommes qui déprécient la qualité des
fruits.

Pour éviter les accidents qui mènent aux blessures des fruits lors de la récolte, il faut
que :

 Les personnes qui font la récolte ne doivent pas avoir de longs ongles;
 Les caisses en plastiques ou paniers utilisés lors de la récolte ne doivent comporter
des parties pointues ou une surface rugueuse, et doivent être souvent désinfectées;
 Veiller à la manipulation correcte des fruits. Les fruits doivent être déposés avec soin
dans les caisses et non pas jetés;
 Eviter de mélanger les fruits chutés et ceux récoltés. Les fruits chutés sont souvent
endommagés lors de chute et ne se conservent pas correctement. Ils sont souvent
vendus immédiatement sans stockage au frigo.
 Les fruits ne doivent pas être exposés longtemps aux rayons solaires, autrement les
fruits peuvent être endommagés par des coups de soleil ce qui les rend invalides pour
la conservation.
Après la récolte, il est conseillé de faire subir une pré-réfrigération, dans le but de
ralentir le processus de maturation. Par la suite, la conservation peut se faire en chambre
froide avec ou sans atmosphère contrôlée.

VI. Création du verger

1. Choix du site :

a. Conditions édapho-climatiques :

Comme c'est déjà montré, le pommier a besoin d'un hiver assez frais pour satisfaire ses
besoins en froid hivernal qui lui permettant la levée de dormance. Les zones de montagne,
qui présentent des températures douces en été, un automne frais avec des nuits de rosée, un
hiver froid et des précipitations raisonnables fournissent les conditions climatiques
favorables pour la production de pommes bien colorées et de haute qualité. Cependant, les
zones à hiver doux présentent un potentiel pour l'expansion de la production de pomme avec
le développement de nouvelles variétés à faibles besoins en froid.
En plus de ce facteur proprement climatique, on trouve autres facteurs à prendre en
considération:
 l’exposition :
Elle joue un rôle essentiel dans la mesure où un éclairement est nécessaire à la mise à
fruits des arbres, au développement et à la coloration des fruits. Concernant les haies
fruitiers, il faut d’une part orienter les rangs Nord-Sud afin d’avoir éclairement suffisant,
d’autre part il faut assurer une distance entre les rangs au moins égale à la hauteur des arbres
adultes.

 la situation :
Les fonds de vallée sont à déconseiller. La situation doit être aérée, éviter le voisinage
des bâtiments importants et des forêts. En outre, il faut rechercher un terrain de ponte douce,
suffisamment arrosé et éviter les vallées encaissées et étroite où il y’a un risque de gelées, et
aussi les plateaux soumis au vent ou les régions de grêle.

 influence du sol et du sous sol :


Le sol doit être sain et profond, silico-argileux, limoneux, avec un sous-sol perméable,
bien que s’accommodant un peu bien au calcaire, la présence de dernier doit être minime.

b. Régions marocaines favorables pour la culture :


Les premiers vergers commerciaux ont été crées en zones de montagne où les
conditions climatiques sont favorables au développement et à la fructification de l’espèce. Sa
culture a ensuite été étendue à d’autres zones moins propices, par simple transposition des
modèles de culture. Les statistiques du ministère de l’agriculture font état de l’existence du
pommier même en régions à faibles altitudes (Gharb, Rabat-Salé, Souss Massa, khémisset..).
Cependant, les plus importantes zones de production sont localisées en zones de hautes et
moyennes altitudes du haut et du moyen Atlas (Khénifra, Elhajeb, Sefrou, Ifrane, Midelt,
Meknès..) avec certains pôles de concentration.

2. Choix du matériel végétal :


a. Choix de la variété :

Dans une région où il y a une déficience en froid, le déroulement des stades


phénologiques est aussi affecté chez les variétés mal adaptées. La dormance des bourgeons
des cultivars de base Golden Delicious et Starking Delicious, est peu profonde et difficile à
surmonter. La nécessité de cultiver le pommier en dehors des zones où le climat est
favorable, impose le choix de variétés précoces moins exigeantes en froid pouvant
s’accommoder au milieu comme Anna et Dorset Golden. Ces variétés lèvent leur dormance
sous l’effet de 200 à 300 heures de froid (T°<7.2°C).

Dans les zones de montagne, le pommier forme plus de spurs et de brindilles,


indicateur d’une bonne adaptation au milieu. Dans ces conditions, la gamme usuelle formée
de Golden Delicious et Starking Delicious est à élargir avec la variété Red Chief, Golden
Smoothée et même Gloster. Une tendance à une forte demande de fruits de couleur rouge
existe, ce qui indique que les plantations futures doivent être basées sur les variétés colorées.

b. Choix du porte-greffe :

Le constat effectué sur le terrain a montré que plusieurs arboriculteurs accordent de


l’importance à la variété et ignorent celle du porte-greffe (PG). Une gamme très large de PG
existe pour répondre aux exigences des différentes conditions de culture. Elle reste cependant
dominée par MM106, considéré parmi les meilleures sélections dans le monde.
L’intensification des vergers a été un souci des arboriculteurs marocains qui ont transposés
des modèles de culture non adaptés au contexte climatique national (axe central, palmette) et
basés sur l’utilisation des PG nanisants comme M9, M26. Cela a engendré plusieurs
problèmes de conduite.

La comparaison des performances des variétés de base GD et SD sur 5 PG a montré


que ce dernier affecte non seulement le rendement mais aussi la qualité des fruits. Le porte-
greffe vigoureux MM111 a montré une bonne adaptation en région à climat chaud que les PG
nanisants. Cette performance est attribuée à son efficacité dans l’absorption des éléments
minéraux qui s’est répercutée sur la croissance végétative, la vigueur, la productivité et sur le
calibre des fruits. L’avantage des porte-greffes nanisants ne peut être exploité qu’avec
l’augmentation des densités en sol fertile et en bonnes conditions d’alimentation hydrique.

3. préparation du terrain
Il est nécessaire avant de planter de faire une bonne préparation du sol. Les objectifs
visés sont:
 Augmenter l’épaisseur de terre exploitable par les racines.
 Donner au sol une structure meuble et aérée.
 Eviter les accidents d’asphyxie radiculaires.
Les opérations qu'on doit effectuer avant de procéder à la plantation sont :

a. Le sous-solage

Le sous-solage permet d’éclater la terre sans retournement. Il s’avère utile pour briser
une couche dure en profondeur et aérer le sol, on le fait à la charrue jamais de plus de 60cm
et à condition que la terre arable ait une profondeur suffisante pour ne pas ramener à la
surface les du sous sol.
La sous soleuse attaque les couches du sous sol en place, elle doit être utilisée de
préférence en été pour mieux faire éclater les particules de la terre, elle n’est intéressant que
dans les terrains compactes, dans les terrains légers, son efficacité dure au moins une année.

b. Le défoncement

C’est un labour profond: 30cm et plus, effectué sur toute la surface à planter. Il
ameublit le sol sur l’épaisseur de la terre arable explorée par la majorité des racines. Le
défoncement doit être accompagné d’un apport important de la MO, du fumier bien
décomposé par exemple:50 à 60 T/ha.

c. La fumure de fond :

Il est indispensable d’effectuer avant la plantation une fumure de fond, puisque l’acide
phosphorique et la potasse migrent difficilement dans le sol. Selon la richesse naturelle du
sol, la fumure de fond sera de l’ordre de : 200 à 500 unités de P2O5 et de 350 à 1000 unités
de potasse (700 à 150kg de calcium de l’hectare exprimé en Ca) si le sol est acide.

d. Creusement des trous de plantation :

 date de plantation : automne ou printemps :


Dans un terrain meuble bien drainé et travaillé la plantation d’automne réussit
souvent mieux, car elle permet un meilleur tassement du sol et du sous sol au contacte des
racines. Elle doit être faite de bonne heure, novembre, décembre au plus tard.
Dans beaucoup d’autres cas (terrains froid, argileux, mal drainés), on aura intérêt à ne
planté qu’au printemps (fin février-mars) à condition de ne pas trop tardé, car on risque des
périodes de sécheresse, d’où un sol mal tassé au contact des racines.
Il est prudent de ne pas replanter avant plusieurs années un terrain qui a déjà porté
des arbres fruitiers.
Avant toute nouvelle plantation, il sera important de retirer toute les vielles racines mortes
ou vivantes qui toutes sont susceptibles de transmettre aux jeunes arbres des maladies
cryptogamiques contre lesquelles il est difficile de lutter.

 choix de l’écartement, détermination de l’emplacement

On plante en général trop serré, d’où des difficultés de passage et manque


d’ensoleillement et éclairement. Les vergers touffus sont toujours peu productifs si on
augmente l’écartement des rangs, la récolte augmentera plus rapidement que les frais
des cultures d’ou un meilleur prix de revient.

 piquetage du terrain :

Pour les plantations en lignes le tracé sur le terrain et le repérage de l’emplacement


des arbres s’effectue à l’aide d’instruments d’arpenteur.
Pour l’implantation de haies fruitières palissées, planter les piquets lors des piquetages
et installer les fils de fer l’année de la plantation. De même mettre en place les tuteurs à la
plantation.

 plantation homogène ou entre plantation:

Tous les arboriculteurs sont maintenant d’accord pour recommander l’homogénéité


dans les plantations.

 Ne pas adopter deux porte-greffes différents sur la même essence.


 Séparer les arbres vigoureux et les arbres faibles en deux parcelles différentes
 Il ne faut pas mélanger plusieurs variétés sur le même rang, mais seulement prévoir
une ou deux rangées pollinisatrices dans un bloc homogène d’une variété.
 Ne pas planter plus de 5 variétés dans un même verger.

Figure 5 : Exemple de distribution des variétés dans le champ (1/7)


e. Installation des brises vents

Les brises vents sont utilisé pour diminuer l'évaporation, le desséchement du


sol et des plantes, le froid et les dégâts (branches et tiges cassées) du aux vents.
On peut utiliser plusieurs types de brises vents soit vivants (des arbres) ou inertes
(filets brise vent), ce dernier peut causer quelques problèmes chez le pommier; Il peut
dans certain cas présenter des inconvénients en favorisant la concentration des
insectes ou les maladies (pourriture sclérotique).

4. Mise en place de la culture et plantation:


a. Choix des plants :

La qualité des jeunes pommiers de pépinière constitue un élément important pour le


succès d'établissement d'une nouvelle pommeraie. Les pommiers d'un an en pépinière sont
habituellement utilisés pour la plantation en verger. Une des caractéristiques les plus
importantes concernant la qualité des jeunes arbres est leur degré d'accumulation de réserve
d'hydrates de carbone par la photosynthèse, en pépinière. Un meilleur développement
végétatif des jeunes pommiers en pépinière, permet d'obtenir une plus grande surface foliaire
et de mieux capter l'énergie solaire. Ceci constitue un atout majeur.
Les principaux critères de qualité des pommiers d'un an de pépinière sont les
suivants:
 Hauteur de 95 à 110 cm
 Empattement de 1,25 à 1,75 cm à la base du scion (fouet)
 Forme conique de la tige
 Pommier branché ou avec anticipés.
 Aucune marque de dégât de gel d'hiver.

b. Habillage et pralinage

L’habillage des racines consiste à rafraîchir les racines et radicelles, à


sectionner les partie blessées. L’habillage est effectué à la serpette.
Quant au pralinage, il se révèle intéressant dans le cas des plantations tardives et
consiste à tremper les racines dans une boue d’argile (3/5), mélangée de bouse de
vache (2/5) ou d’un peu de purin.

c. Plantation

La plantation trop profonde est la principale cause de l’échec en arboriculture :


les racines doivent se trouver dans la couche vivante du sol. Pour la plantation, on
disposera d’abord un peu de terre végétale au fond du trou, puis, on le mélangera
avec les engrais de fond, on ferra ensuite une butte de terre végétale pure sur laquelle
on déposera les racines principales légèrement dirigées vers le fond du trou. On
recouvrira ensuite ces racines de terre végétale, puis, on complètera avec de la terre
de seconde qualité. On tassera ensuite fortement.
Ainsi, le praticien devra prendre les précautions dans la mise en place des
plantes :
 ne pas mettre du fumier, même bien décomposé au contact des racines.
 De même, ne jamais jeter une poignée d’engrais dans le trou de plantation car
on risque de brûler les racines.
 bien écarter les racines dans le trou de plantation.
 Placer le bourrelet de greffe à environ 15 cm au dessus du sol pour éviter
l’affranchissement des arbres.

5. Conduite et entretien
a. Tuteurage :
Le tuteurage n’est indispensable que dans les régions où le vent est violent ou
pour les hautes tiges. Pour se protéger contre le vent, on a le plus souvent recours aux
brise- vents. Cette opération ne doit être pratiquée qu’au printemps avant le départ
de la végétation, quand le sol est tassé, même pour les plantations d’automne.

b. Arrosage
Il n’est pas indispensable en cas de plantation précoce (automne, début
printemps), il est indispensable en cas de plantation tardive en zone sèche et chaude
puisque les jeunes arbres sont sensibles tant que leur système radiculaire n’est pas
bien établit en profondeur. Aussi, pour éviter l’évaporation, on peut protéger la plante
avec un peu de paille autour du tronc (1 m2).

c. Taille :
la taille de formation n’est pas obligatoire la première année , mais il convient
de ne laisser à l’arbre qu’une partie aérienne en rapport avec son système
radiculaire .Si l’année suivante la plantation est sèche, les nouvelles pousses seront
brûlées et il faudra les battre à l’automne suivant , s’il est humide.

6. Frais d’installation d’un verger de pommier (densité 5 x 4m,


Irrigation localisée) :
Le tableau ci-dessous présente les frais d’installation (mise en place) d’un verger de
pommier de 20 ha conduit en gobelet avec une densité de plantation de 500 arbres/ha dans
la région de Midelt (C.R d’Aït Âiach). Les variétés cultivées sont la Golden délicieuse et la
Stark délicieuse greffées sur le MM106.
L’exploitation est dotée d’un système d’irrigation automatique, (installé par une
société spécialisé et dont le coût total est de 24 000 Dhs) elle dispose aussi de deux puits dans
la profondeur moyenne est de 60m.
Il faut préciser qu’on a présenté les frais d’installation comme s’il s’agit d’une année
(la première année), pour introduire les valeurs d’amortissement (annuité). Pour les travaux
qui demandent des machines on a choisi le mode de location.
Tableau 7 : Frais d’installation d’un verger de pommier (densité 5 x 4m, Irrigation
localisée)

Désignation Unité Prix unitaire Valeur en DH


Location terrain (Ha) 1,00 2 000,00 2 000,00
Travaux du sol
Mécanique (Nbr d'heures/ha) 5,00 80,00 400,00
Main d'œuvre (Journée de travail/ha) 20,00 40,00 800,00
Piquetage (journée de travail/ha) 2,00 40,00 80,00
Creusement des troues (unité/Ha) 500,00 5,00 2 500,00
Plants de pépinières 520,00 11,00 5 720,00
Plantation (Journée de travail/ha) 15,00 40,00 600,00
Fumure de fond
Fumure organique (T/Ha) 20,00 250,00 5 000,00
Engrais (P2O5 et K2O) (Unité/Ha) * * 1 500,00
Irrigation
Station d'irrigation et réseau * * 1 000,00
Rampes (m/Ha) 500,00 1,50 750,00
Electricité (KW) 500,00 0,86 430,00
Puits * * 125,00
Constructions * * 250,00
Salaires fixes * * 8 500,00
Entretient et autres * * 5 000,00
Total * * 34 655,00
Références bibliographiques :

 ALAOUI.B : Référentiel pour la conduite technique du pommier.

 DE RAVEL.E : POMMIER-PRUNIER. Arboriculture fruitière.2266

 OUKABLI. M (2004) : Le pommier une culture de terroir en zones


d’altitude. Transfert de technologie en agriculture.115

 WALALI.LD.E, A.SKIREDJ (2003) : Fiches techniques : l’abricotier, le


prunier,le poirier et le pommier. Transfert de technologie en agriculture.107

 Le pommier – Invuflet- compte rendu des journées fruitières.

 La normalisation des fruits et emballages. CTIFL

 www.wikipidia.org

 ELJAOUHARI.N et EL KROUCHNI.T , Projet professionnel «Création


d'un verger moderne de Pommier dans la région de Midelt »2006/2007 « 23 et
35P

 BOUHIER.R,laPomme ,culture et débouchés :collection LA
TERRE ,France 1983 PP 24 ,45 ,160 à 234

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