GM105

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République Tunisienne

Ministère de l’enseignement supérieur


Institut Supérieur de l’Education et de la Formation Continue

SUPPORT DE COURS D’ ELECTRICITE INDUSTRIELLE ( GM 105 )

Réalisé par :

KHATERCHI Hechmi

Année Universitaire : 2005 - 2006

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 1


Table de matière
Lois de l’électrocinétique ………………………………...page 3

Circuits et réseaux électriques linéaires……………..page 11

Circuits linéaires en régimes sinusoïdal …...………..page 19

Systèmes triphasés équilibrés…………………………page 27

Moteur à courant continu………………………………..page 37

Machine synchrone……………………………………….page 45

Moteur asynchrone triphasé …………………………...page 49

Génératrice synchrone : l’alternateur…………………page 56

Exercices d’application………………………………….page 61

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Chapitre 1

Lois de l’électrocinétique

I. courant électrique :
I.1. Notion de courant :

Un conducteur est un matériau contenant des charges libres capables de se


déplacer. Dans les électrolytes les charges mobiles sont des ions. Dans les autres
conducteurs, les charges sont des électrons. Un courant électrique existe quand une
charge q est transférée d’un point à un autre du conducteur. L’intensité du courant, à
dQ[ coulomb]
l’instant t, est représentée par le débit des charges : I ( A ) = .
dt[seconde]
Pour des raisons historiques, le sens conventionnel d’un courant positif est celui du
déplacement de charges positives. Il est donc opposé à la direction de déplacement
des électrons.

I.2.Vecteur densité de courant :

Le courant peut s’exprimer en fonction de la vitesse des charges mobiles. On


considère un conducteur de section ds. Soit n le nombre de charges mobiles par

unité de volume et v leur vitesse. Pendant la durée dt, la charge dQ qui traverse la
section ds est égale à :


dQ = n.e. →v .dt. ds = = ρ. →
v .dt. →
ds

On définit le vecteur densité de courant par →j = ρ.→v


L’intensité du courant à travers un conducteur de section totale A s ‘écrit donc :

dQ
I= = ∫ →→
dt A
j ds

I.3. Loi d’ohm :

Dans un conducteur, on constate que la densité de courant est reliée au champ


électrique par la relation : →j = σ.→E
La constante σ, fonction de la nature du matériau est la conductivité. On utilise plutôt
pour caractériser le matériau sa résistivité ρ = 1 = E
σ I/S
Pour un conducteur de longueur L, de section S, on définit la résistance R par :

R = ρ. L
S
Si VA et VB désignent les potentiels de deux points A et B distant de L dans le
j
conducteur, la norme du champ électrique est égale à E = = ρ.j = ρ. I = VA - VB .
σ S L
On peut écrire cette relation sous la firme habituelle suivante ( loi d’ohm ) :
VA – VB = R.I

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Les tensions s’expriment en volt ( V ), les intensités en ampères ( A ) et les
résistances en ohms ( Ω ).
La loi d’ohm traduit la dépendance de l’effet ( le courant ou déplacement des charges

) à la cause ( le champ électrique E auquel correspond une différence de potentiel
ou tension ) en fonction du matériau caractérisé par sa résistance. Cette
dépendance est rarement linéaire. Pour de nombreux composants électroniques, les
caractéristiques ( courbes du courant en fonction de la tension ) ne sont pas des
droites. Pour les métaux et les semi-conducteurs, la résistance est fonction de la
température.

La résistivité s’exprime en ohm-mètre ( Ω.m ), en voici quelques exemples :

Métaux semi-conducteurs ( 300°K) Isolants

Argent : 1,47.10-8 Ω.m Silicium : 2400 Ω.m Verre : 1010 à 1014 Ω.m
Cuivre : 1,72.10-8 Ω.m Germanium : 0,5 Ω.m Mica : 1011 à 1015 Ω.m
Aluminium : 2,63.10-8 Ω.m Eau : 0,1 à 105 Ω.m

I.4. Vitesse des électrons dans un conducteur :

On considère un fil de cuivre de section 10 mm2 parcouru par un courant de 30A.


Comme chaque atome de cuivre possède deux électrons mobiles, il y a environ n =
8,5.1028 électrons libres par m3. La densité de courant j = n.e.v vaut 30.105 A/m2. La
valeur de la vitesse de déplacement des électrons est donc voisine de 210 µm/s.
Cette vitesse étant très faible, l’amplitude des déplacements des électrons pour un
courant alternatif est aussi très petite.

II. Lois fondamentales de l’électrocinétique :


II.1. Régimes permanents et quasi-permanents :

Le régime permanent est celui qui existe après la fin des phénomènes transitoires
qui se produisent lors de la mise sous tension d’un circuit.
Si une grandeur électrique G est fonction du temps, il existe à priori des phénomènes
de propagation dans le circuit et G est en fait une fonction du temps et de l’espace :
G = f(t,x). Mais si les dimensions du circuit sont négligeable devant la longueur
d’onde associée au phénomène, on peut négliger la propagation. Par exemple, pour
une fréquence de 1 MHz, la longueur d’onde associée ( λ = c / f ) est voisine de 300
m. Ce n’est que pour des fréquences supérieur à 1 GHz que la dimension des
circuits devient comparable à celle de la longueur d’onde.
Dans l’approximation, dite des états quasi-permanents, on admet que G est
seulement fonction du temps. Il n’y a pas accumulation des charges dans certains
points du circuit : à un instant donné, l’intensité est la même en tous les points d’un
conducteur donné.

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II.2. Lois de Kirchoff :

Dans l’approximation des états quasi-permanents, on peut formuler les deux lois
suivantes :

• Aux nœuds d’un circuit, il conservation de la charge électrique et donc de


la somme algébrique des intensités : ∑ I = 0 . ( loi des nœuds )
• Dans une chaîne de conducteurs il y a additivité des différences de
potentiels : UAC = UAB + UBC. ( loi des mailles )

Ces deux lois, appelées aussi loi des nœuds et loi des mailles, sont des lois
fondamentales de l’électrocinétique et elles permettent ( en principe ) l’étude de tous
les circuits électriques constitués de dipôles.

III. Dipôles électriques :


III.1.Défintion :
I
A Dipôle B

UAB

C’est un conducteur qui possède une borne d’entrée et une borne de sortie du
courant. Il est caractérisé par deux grandeurs algébriques : L’intensité I qui le
traverse et la tension entre ses bornes UAB = UA – UB.

III.2.Conventions de signe :

La principale difficulté rencontrée par les néophytes est l’écriture correcte des
signes.
Par convention on pose que dans un circuit orienté, le courant est positif si les
charges positives se déplacent dans le sens positif.
Pour les différences de potentiel, il existe deux possibilités de choix. Nous utiliserons
la convention dite convention récepteur qui est la plus intuitive car avec cette
convention, un courant positif provoque une chute de tension dans le dipôle placé
entre A et B.
On représente les tensions par une flèche orientée des potentiels faibles vers les
potentiels élevés. Ainsi sur la figure précédente, on a UA > UB.
Avec cette convention, l’expression de la loi d’ohm est UA – UB = R.I ; ( avec l’autre
convention, la loi d’ohm s’écrit UA – UB =- R.I ).
Dans un récepteur les flèches représentatives de la tension et du courant sont de
sens contraires.
Dans un dipôle générateur, la situation est inversée et les flèches représentatives du
courant et de la tension sont alors de même sens.

III.3.Caractéristiques d’un dipôle :

Dans un dipôle, le courant et la tension sont liés par les relations réciproques :
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U = f ( I ) et I = g ( U )
Les graphes correspondantes dans les plans ( U, I ) et ( I, U ) sont les
caractéristiques du dipôle.
Dans la représentation U = f ( I ) , on met en avant la loi des mailles et les
générateurs de tensions. Dans la représentation I = g ( U ), on met la loi des nœuds
et les générateurs de courant.

III.4.Classification des dipôles :

• Dipôles actifs et passifs :

Un dipôle passif consomme de l’énergie. Sa caractéristique passe par l’origine ( I = 0


si U = 0 ).
Un dipôle actif fournit de l’énergie au circuit dans le quel il est connecté.

• Dipôles Symétriques :

La caractéristique est symétrique par rapport à l’origine. Un dipôle symétrique est


toujours passif. Son fonctionnement n’est pas modifié si on inverse le sens du
courant : il n’est pas polarisé.

• Dipôles linéaires :

La caractéristique est une droite d’équation : U = a.I + b ou I = c.U + d.


En électronique, on utilise de nombreux dipôles non linéaires. Les circuits qui
contiennent ces dipôles ne peuvent, en général, pas être étudiés avec des méthodes
analytiques rigoureuses. La connaissance des caractéristiques permet alors l’analyse
de ces circuits avec des méthodes graphiques.

III.5.Dipôles linéaires idéaux :

• Résistance :

La loi d’ohm qui traduit la dépendance entre courant et tension, s’écrit :

U = R.I ⇔ I = G.U

U
R est la résistance dont la valeur s’exprime en ohm ( Ω ).
G est la conductance dont la valeur s’exprime en siemens ( S ).

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Si la valeur de la résistance est fonction du courant, elle est non linéaire. C’est le cas
pour les résistances métalliques, les varistances, les photo résistances…
A
• Source de tension idéale :

UAB

La tension entre ses bornes, égale à E ( force électromotrice du générateur ), est


indépendante du courant qu’elle délivre.

E U
Pour les sources réelles, la tension de sortie diminue si le courant débité augmente.
Les accumulateurs au plomb, les alimentations stabilisées de laboratoire sont de
bonnes approximations de sources de tension idéales.
Une pile électrochimique usagée présente une forte résistance interne : sa tension
diminue dés qu’elle débite dans une charge.

• Source de courant idéale :

A
I

J I

UAB

Le courant de sortie I, égal à J le courant électromoteur du générateur, est


indépendant de la tension entre les bornes de la source. La résistance interne est
infinie. Il n’existe pas dans la vie courante de modèle de source de courant. Il est
possible de simuler une source de courant en plaçant en série une source de tension
et une résistance beaucoup plus grande que la charge. Des circuits électroniques

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simples permettent de réaliser des sources de courant qui débitent un courant dans
une charge.

• Modélisation d’un dipôle linéaire quelconque :

La modélisation d’un dipôle linéaire consiste à le remplacer par un circuit équivalent (


répondant aux mêmes équations ) constitué de dipôles idéaux.
L’équation de la caractéristique d’un dipôle linéaire est de la forme :
U = a.I + b ou I = a’.U + b’

I
I0

U0 U

Cette caractéristique coupe les axes du repère aux points : ( U0, 0 ) et (0 , I0 ).


Si le dipôle est passif alors U0 et I0 sont nuls.
Pour un générateur, U0 est la tension à vide ( courant débité nul ) et I0 est le courant
de court- circuit.

• Modélisation d’un générateur linéaire :

On peut utiliser les deux modèles équivalents suivants :

Modèle source de tension

On pose U0 = E et U0/I0 = R et donc U = E – R.I


On peut remplacer le dipôle par une source de tension idéale de f.é.m E en série
avec une résistance R.
I A

UAB
E R

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Modèle source de courant

On pose I0 = J et I0/U0 = G et donc I = J – G.U


On peut remplacer le dipôle par une source de courant idéale d’intensité J en
parallèle avec une résistance R.
I
A

UAB
J

Ces deux représentations sont duales :

G = 1 / R et J=E/R ⇔ R = 1 / G et E = R.J

Si les dipôles ainsi modélisés sont des générateurs purs, la résistance R se nomme
la résistance interne du générateur. Elle est nulle pour un générateur de tension idéal
et infinie pour un générateur de courant idéal. E est la force électromotrice ( f.e.m ) à
vide c’est à dire sans charge entre A et B.

J est le courant de court-circuit, c’est à dire le courant qui circule dans un conducteur
de résistance nulle placé entre A et B.

En électronique de nombreux dispositifs se comportent comme des générateurs de


courant, on privilégie alors la représentation I = g ( U ).

• Résistance statique et dynamique :

Pour un dipôle non linéaire, on peut définir en chaque point de sa caractéristique :

- une résistance statique Rst = U / I .


- Une résistance dynamique Rd = dU / dI.

Dans la région linéaire de la caractéristique, la résistance dynamique du dipôle est


constante.

III.6.Point de fonctionnement d’un circuit :

On associe un dipôle récepteur D à un dipôle générateur et on veut déterminer quel


est le courant qui circule dans ce dipôle.
La caractéristique du générateur U = E – R.I est une droite que l’on nomme droite de
charge. L’intersection de la caractéristique du dipôle D avec la droite de charge
définit le point de fonctionnement.

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IV. Association des dipôles :
IV.1.Assocuiation série :

Le courant qui traverse les dipôles associés en série est le même ; il y a additivité
des tensions aux bornes des dipôles. Pour des résistances linéaires on a :

U= ∑U = ∑ R .I
k k

La résistance du dipôle équivalent est donc égale à la somme des résistances en


série :
R = ∑ Rk

Avec des dipôles non linéaires, on peut construire point par point la caractéristique
du dipôle équivalent en utilisant l’additivité des tensions aux bornes des deux dipôles
UAC = UAB + UBC.

IV.2.Assocuiation parallèle :

La tension U aux bornes des k dipôles associés en parallèle est la même et il y a


additivité des courants qui traversent ces dipôles.
Pour des résistances linéaires on peut écrire :

I= ∑ I = ∑G .U
k k

La résistance équivalente à deux résistances en parallèle est donc telle que :

1 = 1 + 1 ⇒ R = R1.R2
R R 1 R2 R1 + R2

La résistance équivalente à des résistances en parallèles est donc plus petite que la
plus petite des résistances associées.
L’utilisation de résistances en parallèle est à l’origine de nombreuses erreurs de
calcul.
Pour des dipôles non linéaires, on peut construire point par point la caractéristique
du dipôle équivalent en utilisant l’additivité des courants dans les deux dipôles.

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Chapitre 2

Circuits et réseaux électriques linéaires


I. Définition :

Un réseau électrique linéaire est un ensemble de dipôles linéaires, reliés par des
conducteurs de résistances négligeable. On suppose que le réseau contient au
moins un générateur.
Un réseau est constitué de « b » branches connectées par « n » nœuds et formants
« m » mailles.
• Un nœud est un point de jonction de plusieurs conducteurs.
• Une branche est une portion de circuit entre deux nœuds.
• Une maille est un parcours fermé constitué de branches et ne passant
qu’une seule fois par un nœud donné.

Exemples :
A
B m = 1 ( ABCD )
n=0
b = 1 ( ABCD )

D C
E
A
B m = 3 ( AEFD, EBCF, ABCD )
n = 2 ( E et F )
b = 3 ( EBCF, AEFD, EF )

D
F C

II. Réseaux en régime permanant :

Connaissant les f.é.m des générateurs et les résistances du réseau, résoudre celui ci
c’est déterminer l’intensité du courant qui circule dans chacune des branches.

II.1. Méthode générale de résolution :

Il existe « b » branches dans le réseau ⇒ donc « b » courants inconnus.


Les « n » nœuds et les « m » mailles donnent à priori ( n + m ) équations. Comme
en général n + m > b, il faut trouver un système complet de « b » équations
linéairement indépendantes.
Comme il existe ( n – 1 ) nœuds indépendants, il faut étudier M = b – n + 1 mailles.

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• équations des nœuds :

Le nœud d’indice ( k ) est la jonction de ( p ) branches d’indice ( j ) parcourues par


des courants Ijk. La loi de conservation d’électricité ( 1ère loi de Kirchoff ) s’écrit sous
p
la forme algébrique ∑Ijk = 0.
j=1

• équations des mailles :

La maille d’indice ( k ), contient ( q ) branches. La d.d.p entre les extrémités de la


branche s’écrit Ujk.
q
Comme la maille constitue un parcourt fermé ( 2 ème
loi de Kirchoff ) ∑Ujk = 0.
j=1

II.2. Exemple :

On considère le circuit suivant :


4V 3Ω 4Ω
I1 B I2 C I3
A
I4 I5
6V
2Ω
6Ω 7Ω

Calculer les courants I1, I2, I3, I4 et I5.

III. Théorème de millman:

On considère un nœud (A), auquel aboutissent (k) branches.

V1 V2 V3 Vk
I1 I2 I3 Ik Ri = résistance de la
branche
Gi = 1/Ri : conductance
R1 R2 R3 Rk de la branche

Les potentiels Vi ( i = 1 jusqu’à k )des extrémités des branches sont tous définis par
rapport à un même potentiel de référence Vref.
D’après la loi des nœuds on peut écrire que :

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I1 + I2 + I3 + …+ Ik = 0 ⇒ V1 -VA + V2 -VA + V3 -VA +....+ Vk -VA
R1 R2 R3 Rk
Ou encore :

( V1 – VA ).G1 + ( V2 – VA ).G2 + ( V3 – VA ).G3 +….+( Vk – VA ).Gk

⇒ VA = V1.G1 + V2.G2 + V3.G3 +....+ Vk.Gk


G1 +G2 + G3 +.....+ Gk
Exemple :

On considère le circuit suivant :


10Ω 15Ω
I1 A I2 C
B

I3
E1 = 12V
E2 = 20 V
10Ω

M
VB + VC + VM 12 + -20 + 0
D’après le théorème de millman, VAM = 10 15 10 = 10 15 10 = -0.5 V
1 + 1 +1 1 + 1 +1
10 15 10 10 15 10
Remarques :

• Soit Ik, le courant dans la branche k. Il peut être intéressant d’écrire le


théorème de millman sous la forme suivante :

VA = Ik + V2.G2 + V3.G3 +....+ Vk.Gk .


G2 + G3 +.....+ Gk

• Le théorème de millman( qui est une autre façon d’écrire la loi des nœuds )
permet dans de nombreux cas de résoudre rapidement un réseau, mais il
faut l’appliquer correctement.

IV. Théorème de superposition :

Ce théorème découle directement de la linéarité des équations de Kirchoff. Un dipôle


constitué de dipôles linéaires est un dipôle linéaire.
Dans un réseau linéaire, il est possible de remplacer un ensemble de dipôles par un
dipôle équivalent.
L’intensité du courant dans une branche d’un réseau comprenant plusieurs
générateurs est la somme des intensités que ferait passer dans cette branche,
chaque générateur considéré isolément comme actif, les autres générateurs étant

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alors passifs. ( Rendre un générateur passif, c’est le remplacer par sa résistance
interne ).

Exemple :

Considérons le montage suivant :


10Ω 15Ω
I1 A I2 C
B

I3
E1 = 12V
E2 = 20 V
10Ω

M
On veut calculer VAM.
Le circuit comprend deux générateurs actif E1 et E2.

Pour E1 considéré seul ( E2 = 0 ) ⇒ V'AM = 10//15 .E1 = 4.5V


10//15 + 10

Pour E2 considéré seul ( E1 = 0 ) ⇒ V''AM = 10//10 .E2 = -5V


10//10 + 15

La tension VAM = V'AM + V''AM = 4.5 V + -5V = -0.5 V

V. Circuits équivalents :
V-1- Théorème de thévenin :

On Considérons réseau comprenant des dipôles actifs et passifs et on s’intéresse au


fonctionnement d’un dipôle D particulier qui est traversé par un courant I et à une
d.d.p U entre ses bornes A et B.

Supposons que D soit isolé du reste du réseau. Si le reste du circuit est actif, la
f.é.m, mesuré entre A et B vaut ET : c’est la tension en circuit ouvert. S’il est rendu
passif, c’est a dire tous les générateurs sont remplacés par leurs résistances
internes, la résistance mesurée entre A et B vaut RT.

D’après le théorème de superposition I = I(actif) + I (passif) :

- si le générateur qui remplace D est seul à être actif, le reste du réseau est
équivalent à RT : IP = - U .
RT

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- Si on passive ce générateur, il est équivalent à une résistance nulle, le
reste du circuit débite IA = ET ⇒ I = ET - U ⇒ U = ET - RT.I
RT RT RT

Cette équation est celle du générateur de thévenin. A


A RT

I I

Réseau D ET D
U U

B
I = ET
D +R T
Théorème :

Un réseau linéaire vue entre deux points A et b, peut être remplacé par
un générateur de f.é.m ET et de résistance interne RT , avec :

• ET : tension mesurée à vide entre A et B.


• RT : résistance entre A et B, quand D est retiré du circuit et que tous
les générateurs du réseau sont remplacés par leurs résistances
internes.

V.2.Théorème de Norton :

C’est la transformation duale de celle de thévenin. La source de tension (ET , RT ) est


remplacée par une source de courant (IN , RN ).
Si on remplace D par un court circuit, le courant qui circule entre A et B est
IN = ET = ET = ET.G N ⇒ I = I N - G N.U
RT R N
= I N - G N.D.I ⇒ I = IN = R N .IN
1 + GN . D RN + D
Théorème :

Un réseau linéaire vue entre deux points A et b, peut être remplacé par
un générateur de courant d’intensité IN et de résistance interne RN , avec :

• IN : courant de court circuit entre A et B.


• RN : résistance entre A et B, quand D est retiré du circuit et que tous
les générateurs du réseau sont remplacés par leurs résistances
internes.

Remarques :

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- la connaissance d’un modèle équivalent permet la déduction de l’autre car
RN= RT.
- Les paramètres des générateurs équivalents sont reliés par ET = RT .IN
- Quand on étudie un dipôle particulier d’un réseau, les méthodes de
Thévenin et de Norton sont très efficaces, car elles permettent de
remplacer un circuit complexe par un circuit élémentaire dans le quel les
calculs sont immédiats.

V.3. Exemple :

On considère le circuit suivant :

10Ω 15Ω
I1 A I2 C
B

I3
E1 = 12V
E2 = 20 V
10Ω

M
On veut déterminer la tension UAM en utilisant les théorèmes de thévenin et de
Norton :
• en utilisant le théorème de thévenin :

RT = 10//15 = 6 Ω.
VB + VC 12 + -20
ET = UAM ( à vide ) = 10 15 = 10 15 = - 0.8 V .
1 + 1 1 + 1
10 15 10 15
Le circuit devient alors :
A D’après le principe de diviseur de
RT
tension :
UAM = 10 .ET = - 0.5 V
10 + R T
10Ω
ET

• en utilisant le théorème de Norton :

RN = 10//15 = 6 Ω.
IN = Icc = E1 + E2 = 12 + -20 = - 0.133 A .
10 15 10 15
Le circuit devient alors :

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A
.
UAM = R N IN .10 = - 0.5 V
10 + R N
IN RN 10Ω

VI. Théorème de KENNELY :

La transformation ( étoile – triangle ) est parfois utilisée pour la simplification des


circuits comportant des dérivations.

A B R12

A B

R1
R2 R13 R23

C
R3

C
- Si on déconnecte A :

RBC ( Y ) = R2 + R3 = RBC ( ∆ ) = R23 // ( R12 + R13 ) ⇒


R23.( R12 + R13 )
R2 + R3 =
R12 + R13 + R23

- Si on déconnecte B :

RAC ( Y ) = R1 + R3 = RAC ( ∆ ) = R13 // ( R12 + R23 ) ⇒


R13.( R12 + R23 )
R1 + R3 =
R12 + R13 + R23

- Si on déconnecte C :

RAB ( Y ) = R1 + R2 = RAB ( ∆ ) = R12 // ( R23 + R13 ) ⇒


R12.( R23 + R13 )
R1 + R2 =
R12 + R13 + R23

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En faisant la somme des deux premières équations – la troisième équation, on
obtient :

R1 = R13.R12 , R2 = R23.R12 et R3 = R13.R23


R12 + R13 + R23 R12 + R13 + R23 R12 + R13 + R23

Pour la transformation inverse :

- si On relie B et C :

R1 + R2 // R3 = R12 // R13 ⇒ R1 + R2.R3 = R12.R13 ⇒


R2 + R3 R12 + R13
R1.R2 + R1.R3 + R2.R3 = 1 + 1
R2 + R3 R12 R13

- si On relie A et C :

R2 + R1 // R3 = R23 // R12 ⇒ R2 + R1.R3 = R23.R12 ⇒


R1 + R3 R23 + R12
R1.R2 + R1.R3 + R2.R3 = 1 + 1
R1 + R3 R23 R12

- si On relie A et B :

R3 + R2 // R1 = R23 // R13 ⇒ R3 + R2.R1 = R23.R13 ⇒


R2 + R1 R23 + R13
R1.R2 + R1.R3 + R2.R3 = 1 + 1
R1 + R2 R23 R13

En faisant la somme des deux premières équations – la troisième équation, on


obtient :

R23 = R1.R2 + R1.R3 + R2.R3 , R12 = R1.R2 + R1.R3 + R2.R3 et R13 = R1.R2 + R1.R3 + R2.R3
R1 R3 R2

VII. Conclusion :

Les différentes méthodes sont équivalentes, mais pour l’étude d’un réseau
particulier, certaines méthodes sont mieux adaptées que d’autres. La principale
difficulté de ce type de problèmes est de trouver la méthode la plus pertinente.
La méthode de Millman est souvent très efficace, la méthode de thévenin doit être
utilisée aussi souvent que possible, car elle permet de transformer des circuits
complexes en des circuits types élémentaires.
La mise en œuvre simultanée de plusieurs méthodes peut aussi s’avérer utile.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 18


Chapitre 3

Circuits linéaires en régimes sinusoïdal


I. Importance du régime sinusoïdal :

• La plus grande partie de l’énergie électrique est produite sous forme de


courant alternatif sinusoïdal .
• Les fonctions sinusoïdales sont simples à manipuler
mathématiquement et électriquement.
• Toute fonction périodique de forme quelconque, peut être décomposée
en une somme de signaux sinusoïdaux en utilisant la décomposition en
série de fourrier.

II. Fonction sinusoïdale :

Une tension sinusoïdale est une grandeur périodique et alternative pouvant s’écrire
sous la forme : u(t) = UMsin(wt + θu) avec :
UM : va leur maximale de u(t) en volt ( V ) ;
t : temps en seconde (s) ;
w : pulsation en radians par seconde ( rads-1 ) ;
wt + θu : phase instantanée en radians ( rad ) ;
θu : phase à l’origine en radians ( rad ).

Un signal sinusoïdal est aussi caractérisé par :


- sa valeur moyenne : u = < u > = 0 car il s’agit d’une fonction
alternative ;
- sa valeur efficace : U = UM
2
- sa période T est telle que u(t) = u( t + kT ) ou k = 1, 2, 3,… ce qui
conduit à T = 2π avec w = 2πf.
w

Exemple :

u(t) = 10 2 sin( 315.t + 1 ) ⇒ de cette équation on peut déduire


w = 315 rads-1 , θu = 1 rad , T = 2π = 19.95.10-3 ≈ 20 ms , f = 1 = 50 Hz,
w T
UM = 10 2 = 14.14 V et U = U = UM = 10 V.
2

III. Représentation de FRESNEL :


III.1. Définitions :

La représentation de FRESNEL est une représentation vectorielle des grandeurs


sinusoïdales.
Pour représenter le vecteur de FRESNEL d’une grandeur sinusoïdale en cordonnées
cartésiennes, il faut la position ( x, y ) de son extrémité par rapport à l’origine, en
coordonnées polaires, il faut sa longueur et l’angle qu’il fait avec un axe d’origine ( U,
θ ).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 19


Toute grandeur sinusoïdale ( tension ou courant ) sera représentée par un vecteur
de longueur sa valeur efficace et d’angle sa phase à l’origine.

Considérons un dipôle Z traversé par un courant sinusoïdal i(t) et ayant entre ses
bornes une tension sinusoïdale u(t).

i(t) Z

u(t) = U 2 sin(wt + θu)


i(t) = I 2 sin(wt + θi)

u(t)
Si on associe au courant i(t) un vecteur OM1 de coordonnées polaires ( I, θi ) et à la
tension u(t) un vecteur OM2 de coordonnées polaires ( U, θu ), la représentation de
FRESNEL sera donnée par la figure 1.

M2
U
M1
θu I

θi

Figure 1 : représentation de FRESNEL en coordonnées polaire

Le déphasage entre le courant et la tension est définie par ϕ = θu - θi


Si on prend le courant I comme origine des phases ⇒

⎧u(t) = U 2 sin(wt + ϕ) ⇒ U (U , ϕ )

⎩ i(t) = I 2 sin(wt) ⇒ I (I , 0 )

la représentation de FRESNEL se simplifie ( voir figure 2 ).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 20


U

O
I

Figure 2 : représentation simplifiée de FRESNEL

ϕ : déphasage de i(t) par rapport à u(t) qui dépend de la nature du dipôle et de la


pulsation w.
En représentation de FRESNEL, ϕ est l’angle allant de i vers u.

Remarques :

• Il n’est pas nécessaire de représenter la phase instantanée wt + ϕ, puisque


dans un circuit électrique, toutes les grandeurs électriques auront la même
pulsation w. La seule partie qui varie pour les différentes tensions et courants,
ce sont la valeur efficace et la phase à l’origine.
• Si ϕ < 0, i est en avance sur u ; la charge est de nature capacitive.
• Si ϕ > 0, i est en retard sur u ; la charge est de type inductive.
• Si ϕ = 0, i est en phase avec u ; la charge est de nature résistive.

III.2. Loi des mailles en représentation de FRESNEL :

Si on considère le circuit suivant en courant alternatif :


i(t) Z1 Z2

u1(t) = U1 2 sin(wt + θ1)


u1(t) u2(t) u2(t) = U2 2 sin(wt + θ2)
u(t)

La loi des mailles instantanée s’écrit u(t) = u1(t) + u2(t).


La loi des mailles vectorielle s’écrit U = U1 + U2 avec ⎨ U1 = (U1, θ1)
⎩U2 = (U2, θ2)

La représentation de FRESNEL est obtenue sur la figure 3.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 21


U

U2

θ2

θ1 U1

Figure 3 : représentation de FRESNEL de la loi des mailles.

Remarque : Il en va de même pour la loi des nœuds.

IV. Puissances en régime sinusoïdal :

• puissance instantané :

La puissance électrique instantanée p(t) est le produit de la tension u(t) par le


courant i(t) :
⎧u(t) = U 2 sin(wt + ϕ) et i(t) = I 2 sin(wt)
⎨ p(t) = u(t).i(t) = 2.U.I.sin(wt + ϕ ). sin(wt) ,

pour réarranger les termes, on utilise la relation trigonométrique ci –dessous :

sin(a).sinb = 1[ cos( a - b) - cos( a + b) ]


2
d’où

p(t) = U.I.cos( wt + ϕ - wt ) - U.I.cos( wt + ϕ + wt ) = U.I.cos( ϕ ) - U.I.cos( 2wt + ϕ )

On constate que la puissance instantanée est la somme d’un terme constant


U.I.cos( ϕ ) et d’un terme variant périodiquement U.I.cos( 2wt + ϕ ) .

• puissance active :

La puissance active P est la valeur moyenne de la puissance instantanée. La valeur


moyenne du terme périodique est nulle ( c’est une fonction périodique alternative ), il
reste donc le terme constant. P = U.I.cos( ϕ ) avec :
U : valeur efficace de la tension u(t) en [V],
I ; valeur efficace du courant i(t) en [A],
ϕ : déphasage entre i(t) et u(t)en [ rad ]
P : puissance active en [W].

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 22


• puissance réactive :

La puissance réactive est une invention mathématique pour faciliter les calculs, qui
est donnée par l’expression suivante : Q = U.I.sin( ϕ ) son unité est le [ VAR].

• puissance apparente :

La puissance apparente est une forme de puissance qui ne tient pas compte du
déphasage entre i(t) et u(t). Elle est donnée par l’expression suivante : S = U.I son
unité est le [ VA].

• triangle de puissance :

En observant les relations ci-dessus on constate que : S2 = P2 + Q2


Ce qui peut être schématisé par le diagramme de FRESNEL des puissances suivant
( voir figure 4 )
S
Q
ϕ

P
Figure 4 : diagramme de FRESNEL des puissances.
Remarque :

seule la puissance active qui a une réalité physique, la puissance réactive ne


correspond à aucune puissance réelle.

• autres relations :

Q Q
tg(ϕ ) = , cos(ϕ ) = P et sin(ϕ ) =
P S S

V. Les dipôles passifs linéaires :

Un dipôle linéaire passif peut être une résistance, une bobine ( inductance ) ou un
condensateur. On caractérise chaque dipôle par son impédance Z ou son admittance
Y= 1.
Z
Les caractéristiques de ces dipôles sont données par le tableau 1 :

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 23


Résistance R Inductance Capacité parfaite C
parfaite L
Symbole
R L C
i i i

uR uL uC

Loi d’ohm uL = L.di 1 . i.dt ou


C∫
uR = R. i uC =
dt
i = C.duC
dt
Impédance complexe ZR = R ZL = j.L.w ZC = 1
Z j.C.w
Valeur de l’impédance ZR = R ZL = L.w ZC = 1
Z C.w
Admittance complexe YR = 1 YL = 1 YC = j.C.w
Y R j.L.w
Valeur de l’admittance YR = 1 YL = 1 YC = C.w
Y R L.w
Relation entre les UR = R.I UL = L.w.I UC = 1 .I
valeurs complexes C.w
Déphasage ϕ entre le ϕR = 0 ϕL = + π ϕC = - π
courant et la tension 2 2
Représentation de
FRESNEL UL
UR I
I
I UC

Puissance active P PR = UR.I = R.I2


U
2 0 0
=
R
Puissance réactive Q 0 QL = UL.I = L.w.I2 QC = -UC.I = -CwUC2

Tableau 1 : caractéristiques des dipôles linéaires passifs.


Remarques :

- bobine réelle : La résistance du fil de cuivre dont est composée la bobine n’est en
réalité pas négligeable. D’où une bobine réelle est modélisée par une résistance ( r
)en série avec une inductance parfaite ( L ). L’impédance complexe d’une bobine
réelle est :
2
Z = r + j.L.w ⇒ Z = r 2 + (L.w)
- Le condensateur réel ne se diffère du condensateur parfait que pour les très hautes
fréquences ( > 1 MHz ), on le considère généralement comme parfait.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 24


VI. Théorème de Boucherot :
VI.1. Théorème :

Les puissances active et réactive absorbées par un groupement de dipôles sont


respectivement égales à la somme des puissances actives et réactives absorbées
par chaque élément du groupement.

VI.2. exemple :
u

Z1 Z2
i i1 i Z

i3 u1 Z3 u2

u3
• La puissance instantanée est p = u.i = u1.i1 + u2.i2 + u3.i3
• La puissance active est P = U.I.cos( ϕ ) = P1 + P2 + P3
= U1.I1.cos( ϕ1 ) + U2.I2.cos( ϕ2 ) + U3.I3.cos( ϕ3 )
• La puissance réactive est Q = U.I.sin( ϕ ) = Q1 + Q2 + Q3
= U1.I1.sin( ϕ1 ) + U2.I2.sin( ϕ2 ) + U3.I3.sin( ϕ3 )

Remarque :

Le théorème de Boucherot n’est pas valable pour la puissance apparente.

VII. Le facteur de puissance :


VII.1. Définition :

Le facteur de puissance est défini comme étant le rapport entre la puissance


active P par la puissance apparente S : k = P , en régime sinusoïdale le facteur
S
de puissance est cos (ϕ).

VII.2. Importance du cos(ϕ) :

La tension efficace U étant imposé par le réseau STEG ( 230 V ) et la puissance


active nécessaire pour une installation électrique est P. Le courant demandé par
l’installation est I = P .
U.cos(ϕ)
Plus I est faible plus les pertes sont faibles. Pour diminuer I sans modifier P, il faut
augmenter le cos (ϕ) . On dit qu’il faut relever le facteur de puissance.
Pour répondre à cette exigence économique et électrique , on peut exprimer le
facteur de puissance de la façon suivante : cos(ϕ ) = P , plus Q se rapproche
P +Q
2 2

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 25


de 0 , plus cos(ϕ) se rapproche de 1. Donc de cette manière on arrive à augmenter
cos(ϕ) sans modifier P.
En pratique pour modifier Q sans modifier P, on ajoute à l’installation électrique des
condensateurs ou des inductances :

- Si l’installation électrique est inductive ( Q > 0 ), il faut diminuer Q


en ajoutant des condensateurs ( QC < 0 ) de telle sorte que 0 ≤ Q
+ QC < Q.
- Si l’installation électrique est capacitive ( Q < 0 ), il faut augmenter
Q en ajoutant des inductances ( QL > 0 ) de telle sorte que Q < Q
+ QL ≤ 0.
i
i’ i

C iC
H C
A C H
R A
u R
G u
E G
E

Charge sans condensateur


Charge avec condensateur

D’après les schémas ci-dessus, on peut faire le bilan des puissances suivant ( voir
tableau 2 )

Puissance Puissance réactive Déphasage ϕ


active P Q
Charge seule P Q = P.tg(ϕ) On a ϕ
Condensateur seul 0 QC = - C.w.U2 -π
2
Charge + P Q’ = Q + QC = P.tg(ϕ’) On veut ϕ’
condensateur

Tableau 2 :

On en déduit la capacité du condensateur à ajouter de la manière suivante :

QC = - C.w.U2 = Q’ – Q = P.tg(ϕ’) - P.tg(ϕ)

d’où

P.[tg(ϕ) - tg(ϕ')]
C=
w.U2

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 26


Chapitre 4

Systèmes triphasés équilibrés


I. Présentation :

Les avantages du système triphasé par rapport au système monophasé sont


nombreux, parmi eux :
• Les machines triphasées ont des puissances de plus de 50% supérieures aux
machines monophasées de même masse et donc leurs prix sont moins élevés
( le prix est directement proportionnel à la masse de la machine ).
• Lors du transport de l’énergie électrique, les pertes sont moindres en triphasé.

La distribution se fait à partir de quatre bornes :


• trois bornes de phase repérées par 1 , 2 , 3 ou A, B, C ou R, S, T.
• une borne neutre repérée N.

On présente le système triphasé en utilisant :

• Les tensions simples ou étoilées ( entre les phases et le neutre ) : v1, v2, v3
• Les tensions composées ( entre les phases ) : u12, u23, u31.

1 1 u12
2 2 u31
3 3 u23
V1 V2 V3
N N

II. Etude des tensions simples :

Un système triphasé est équilibré lorsque les trois tensions possèdent la même
valeur efficace V et qu’elles sont déphasées de 2π l’une par rapport à l’autre.
3
II.1. Equations horaire :

v1 = V. 2.sin( w.t )
v2 = V. 2.sin( w.t − 2π )
3
v3 = V. 2.sin( w.t + π ) .
2
3

II.2. Observation à l’oscilloscope :

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 27


400

300

200

v1
100
v2
0
v3
-100

-200

-300

-400
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2

II.3. Représentation de FRESNEL :

On associe à chaque tension simple un vecteur en représentation polaire, on obtient


alors :

()
V1 V
⎛ V ⎞ ⎛ V⎞
0 ; V2 ⎜⎜ −2π ⎟⎟ ; V3 ⎜⎜ 2π ⎟⎟
⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠ V3
+

V1

V2

Le système est dit équilibré direct :

• équilibré car la construction de FRESNEL montre que 1 2 3 .v + v + v =0


• Direct car un observateur immobile verrait les vecteurs défiler devant lui dans
l’ordre 1, 2, 3.

III. Etude des tensions composées :

Les tensions composées ont la même fréquence que les tensions simples, elles sont
définies comme suit :

u12 = v1 - v 2 ⇒ U12 = V1 - V2
u 23 = v 2 - v3 ⇒ U 23 = V2 - V3
u 31 = v 3 - v1 ⇒ U 31 = V3 - V1

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 28


III.1. équations horaires et oscillogrammes :

600

v1 u12 = U. 2.sin( w.t + π )


400

v2 200
6
v3 u23 = U. 2.sin( w.t − π )
u12 0 2
u23 u31 = U. 2.sin( w.t − 7π ) .
u31
-2 0 0
6
-4 0 0

-6 0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2

III.2. Relation entre U et V:

En faisant le développement des expressions des différentes tensions composées on


trouve que : U = 2.V.cos( 30° ) soit U = 2.V. 3 ⇒ U = V. 3
2
Cette relation est toujours vraie quelque soit la charge.
Dans notre réseau STEG : U = 380 V et V = 220 V

III.3. Vecteurs de FRESNEL associées:

V3 U12

U31
V1

V2

U23

U12 + U23 + U31 = 0 .

Si le réseau est équilibré, le système des trois tensions composées est équilibré
direct.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 29


IV. Récepteurs triphasés équilibrés :
IV.1. Définitions :

Un récepteur triphasé équilibré est constitué de trois éléments identiques


d’impédance Z .
On note :
I : la valeur efficace du courant dans chaque fil du réseau triphasé équilibré.
J : la valeur efficace du courant dans chaque élément du récepteur triphasé
équilibré.
Récepteur
Réseau
j1
i1
1 Z
j2
2 i2
Z
j3
3 i3
Z

Le réseau et le récepteur peuvent se relier de deux façons différentes : en étoile ou


en triangle .

IV.2. Théorème de Boucherot :

Les puissances active et réactive absorbées par un groupement de dipôles


sont respectivement égales à la somme des puissances actives et réactives
absorbées par chaque élément du groupement.

Donc d’après ce théorème : P = P1 + P2 + P3 et Q = Q1 + Q2 + Q3

Pour un récepteur équilibré : P1 = P2 = P3 et Q1 = Q2 = Q3.

Finalement : P = 3.P1 et Q = 3.Q1 le facteur de puissance est donné par k = P / S.

V. Couplage étoile ( Y ):
V.1. Montage :
i1
1 Z j1
i2 v1
2 Z j2
i3 v2
3 Z j3
v3
N

Pour un système triphasé équilibré, le fil de neutre ne sert à rien

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 30


V.2. Relation entre le courant et la tension :

On constate pour le couplage étoile que ( i1 = j1 ), ( i2 = j2 ) et ( i3 = j3 ).


De plus la charge et le réseau sont équilibrés donc I1 = I2 = I3 = I et J1 = J2 = J3 = J.
Finalement pour un couplage étoile on : I = J

V.3. Puissances :

La puissance d’une phase du récepteur est P1 = V.J.cos ( ϕ ) avec ϕ : déphasage


entre le courant et la tension pour une phase.
La puissance du récepteur complet est P = 3.P1 = 3.V.J.cos(ϕ) et comme
U = V. 3 , on peut écrire finalement que :

P = 3.U.I.cos( ϕ ) : puissance active [ W]


Q = 3.U.I.sin( ϕ ) : puissance réactive [VAR]
S = 3.U.I : puissance apparente [VA]

V.4. Pertes par effet joule :

Si on considère la partie résistive du récepteur, et on note r : résistance d’un élément


du récepteur.
Les pertes par effet joule dans un élément du récepteur est Pj1 = r.J2 = r.I2 .
La résistance vue entre deux bornes du récepteur ( en étoile ) est R = 2.r .
Les pertes joules dans le récepteur complet est Pj = 3.Pj1 = 3. r.J2 = 3. r.I2 = 3 .R.I2
2
Finalement, les pertes joules dans un récepteur triphasé couplé en étoile est :
Pj = 3 .R.I2
2

VI. Couplage triangle ( ∆ ):


VI .1. montage :
i1
1 Z
j12 u12
i2
2 Z
j23 u23
i3
3
Z
j31 u31

{ ji ++ij ++ij ==00


Comme il s’agit d’un récepteur triphasé équilibré ( les trois branches ont la même
1 2 3
impédance Z ), on peut écrire : 12 23 31 . Dans ce type de couplage le fil
de neutre n’est pas nécessaire.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 31


VI.2. Relations entre les courants :

D’après le schéma de montage du couplage triangle, on peut écrire :

i1 = j12 - j31 ⇒ I1 = J12 - J31


i2 = j23 - j12 ⇒ I2 = J23 - J12
i3 = j31 - j23 ⇒ I3 = J31 - J23

Le système étant équilibré : I1 = I2 = I3 = I et J12 = J23 = J31 = J.

En faisant le développement des expressions des différentes courants, on trouve


que :
I = 2.J.cos( 30° ) soit I = 2.J. 3 ⇒ I = J. 3
2
Cette relation est toujours vraie quelque soit la charge.

Remarque :

le déphasage entre le courant et la tension dans une branche du récepteur est le


même pour les deux modes de couplage, car celui ci est provoqué par le dipôle Z.

ϕ∆( J, U ) = ϕY ( I, V)
VI.3. Puissances :

La puissance d’une phase du récepteur est P1 = U.J.cos ( ϕ ) avec ϕ : déphasage


entre le courant et la tension pour une phase.
La puissance du récepteur complet est P = 3.P1 = 3.U.J.cos(ϕ) et comme I = J. 3 ,
on peut écrire finalement que :

P = 3.U.I.cos( ϕ ) : puissance active [ W]


Q = 3.U.I.sin( ϕ ) : puissance réactive [VAR]
S = 3.U.I : puissance apparente [VA]

VI.4. Pertes par effet joule :

Si on considère la partie résistive du récepteur, et on note r : résistance d’un élément


du récepteur.
2
2 I
Les pertes par effet joule dans un élément du récepteur est Pj1 = r.J = r. .
3
La résistance vue entre deux bornes du récepteur ( en triangle ) est R = r // r = 2 .r .
3
Les pertes joules dans le récepteur complet est Pj = 3.Pj1 = 3. r.J2 = r.I2 = 3 .R.I2
2
Finalement, les pertes joules dans un récepteur triphasé couplé en triangle est :
Pj = 3 .R.I2
2

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 32


Remarques :

Quel que soit le couplage, les puissances s’expriment de la même façon :


• de la tension composée U,
• du courant en ligne I

Ces deux grandeurs sont les seuls qui soient toujours mesurables quelque soit le
couplage du récepteur utilisé.

VII. Couplage d’un récepteur sur le réseau :

Sur la plaque signalétique d’un récepteur triphasé sont indiquées deux tensions, la
plus faible correspond à la tension nominale de chaque enroulement.
Le couplage d’un récepteur au réseau doit se faire en fonction des caractéristiques
du récepteur et du réseau, en effet :
- Si chaque enroulement du récepteur, peut supporter la tension
composée du réseau ⇒ on choisit le couplage triangle.
- Si chaque enroulement du récepteur, ne peut supporter que la
tension simple du réseau ⇒ on choisit le couplage étoile.

Exemples :

1) Sur la plaque signalétique d’un moteur électrique triphasé on lit : 220 V / 380 V.
Si on alimente ce moteur par le réseau 220 V / 380 V, le couplage ne peut être qu’en
étoile.
2) Un moteur 380 V / 660 V, alimenté par le même réseau doit être couplé en
triangle.

VIII. Mesure de puissance : le wattmètre.

Le wattmètre permet de mesurer la puissance active P en monophasé et en triphasé.


Il possède au moins quatre bornes : deux bornes pour mesurer la tension et deux
bornes pour mesurer le courant. Il y a donc deux branchement à réaliser : un
branchement en parallèle du circuit tension ( comme un voltmètre ) et un
branchement en série du circuit courant ( comme un ampèremètre ).
Le wattmètre tient compte du déphasage entre le courant et la tension.

VIII.1. Mesure de S :

Pour mesurer S, il suffit de mesurer la tension simple ou composé et le courant I


traversant une ligne d’alimentation ( on suppose que le système triphasé disponible
est équilibré direct ).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 33


Ligne à 3 fils Ligne à 4 fils

P1 A P1 A

V
Récepteur P2 Récepteur
triphasé P3 triphasé
P2 V

P3 N

S= 3.Umes.Imes S=3.Vmes.Imes

VIII.2. Mesure de P et Q :

Pour mesurer les puissances active et réactive on fait appel aux wattmètres.

Mesure de P Mesure de Q

P1 W1
P1 W

Récepteur Récepteur
P2 W2
P2
triphasé triphasé

P3 W3
P3

N N

P=Pmes1+Pmes2+Pmes3 Q= 3.Pmes

Dans le cas ou on dispose d’une ligne triphasée à 3fils ( trois phases uniquement ),
on utilise la méthode des deux wattmètres.

P1 W1

Récepteur
P2 W2
triphasé

P3

P=Pmes1+Pmes2 et Q= 3.(Pmes1−Pmes2)
Remarques :
- La méthode des deux wattmètres ne permet de déterminer la
puissance réactive que dans le cas d’un système équilibré en
tension et en courant, alors qu’elle fournit la puissance active dans
tous les cas de fonctionnement.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 34


- L’application de cette méthode, nécessite de repérer l’ordre de
succession des phases ( opération non évidente ) ⇒ il suffit alors de
se placer dans le cas de fonctionnement pour le quel le signe de Q
est connue et observer les indications des deux wattmètres. ( Q >0
pour une charge inductive et Q <0 pour une charge capacitive ).
- Si le calibre I de l’un des deux wattmètres ne permet pas de
supporter le courant I ⇒ on alimente le circuit d’intensité du
wattmètre par un transformateur de courant.

IX . Résumé :

Couplage étoile Couplage triangle


Relation entre U et V U = V. 3 U=V
Relation entre I et J I=J I = J. 3
Déphasage ϕY ( I, V) ϕ∆( J, U )

Puissance active P = 3.U.I.cos( ϕ ) P = 3.U.I.cos( ϕ )


Pertes joules Pj = 3. r.J2 Pj = 3. r.J2
Pj = 3 .R.I2 Pj = 3 .R.I2
2 2
Résistances équivalents R = 2.r R = r // r = 2 .r
3
Puissance réactive Q = 3.U.I.sin( ϕ ) Q = 3.U.I.sin( ϕ )
Puissance apparente S = 3.U.I S = 3.U.I
Facteur de puissance K = cos(ϕ) K = cos(ϕ)

X. Relèvement du facteur de puissance en triphasé :

Comme le cas du monophasé, pour augmenter le facteur de puissance d’une


installation, on ajoute à celle ci des condensateurs, qui peuvent être couplés de deux
manières différentes :

X.1. Couplage des condensateurs en triangle :

2 Récepteur triphasé

C C

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 35


La tension aux bornes d’un condensateur est U.
La puissance réactive absorbée par un condensateur est QC = - C.w.U2
La puissance réactive absorbée par les trois condensateurs est Q = - 3.C.w.U2

Puissance Puissance réactive Déphasage ϕ


active P Q
Charge seule P Q = P.tg(ϕ) On a ϕ
Les 3 condensateurs 0 Q = - 3.C.w.U2 -π
seuls 2
Charge+ P Q’ = Q + QC = P.tg(ϕ’) On veut ϕ’
condensateurs

On en déduit la capacité du condensateur à ajouter de la manière suivante :

Q = - 3.C.w.U2 = Q’ – Q = P.tg(ϕ’) - P.tg(ϕ) d’où

P.[tg(ϕ) - tg(ϕ')]
C=
3.w.U2

X.2. Couplage des condensateurs en étoile :

En utilisant le même raisonnement que précédemment, on montre que la capacité du


P.[tg(ϕ) - tg(ϕ')]
condensateur est donnée par la relation C =
3.w.U2
Le couplage en étoile est donc moins intéressant puisque la capacité des
condensateurs nécessaires est trois fois plus grande que pour le couplage triangle.
Plus la capacité est grande, plus le condensateur est volumineux et onéreux.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 36


Chapitre 5

Moteur à courant continu

I. Présentation générale :
I.1. Conversion d’énergie :

I.2. Symbole :

I.3. Constitution :

Sur le stator est placé l’inducteur . L’inducteur crée un champ magnétique


à travers le rotor. Pour créer ce champ l’inducteur peut-être constitué de
bobinages ou d’aimants permanents.
Sur le rotor se trouve le bobinage induit.
Le collecteur et les balais permettent l’alimentation électrique de l’induit.
L’ensemble stator plus rotor constitue un circuit magnétique canalisant le champ
magnétique crée par l’inducteur.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 37


Ligne de champ d’un moteur bipolaire

I.4. Force électromotrice :

Une bobine (l’induit - ) en mouvement dans un champs magnétique


(l’inducteur - ) voit apparaître à ses bornes une force électromotrice (f.é.m.)
donnée par la :

∂ϕ
loi de Faraday e = −
∂t

Sur ce principe, l’induit de la machine à courant continu est le siège d’une f.é.m.
E:

E =KΦΩ

E f.e.m. (volts - V)
K constante qui dépend des caractéristiques de fabrication du moteur : nombres de spires,
nombre de pôles, inclinaison des encoches, …
Φ flux magnétique maximum traversant les enroulements de l’induit (Webers - Wb).
Ω vitesse de rotation du rotor (rad.s-1).

I.5. Couple électromagnétique :

Un conducteur parcouru par un courant électrique et placé dans un champ


magnétique subit la :
force de Laplace
F = I.l ∧ B .
Sur ce principe le rotor de la machine possède un couple que l’on nommera

I.6. Couple électromagnétique :

Tem=KΦI
Tem couple électromagnétique (N.m).
K constante qui dépend des caractéristiques de fabrication du moteur : nombres de spires,
nombre de pôles, inclinaison des encoches, …
Φ flux magnétique maximum traversant les enroulements de l’induit (Webers - Wb).
I courant dans l’induit (rotor) (A).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 38


I.7. Conservation de l’énergie :

La puissance électromagnétique est la partie de la puissance électrique de la


machine, convertie en puissance mécanique.

Pem puissance électromagnétique (W).

I.7. Réversibilité :

Une même machine pourra fonctionner en moteur ou en génératrice. On dit


qu’elle est réversible.
La machine à
moteur courant continu génératrice
est réversible.
I.8. Flux magnétique :

Le champ magnétique inducteur et son flux à travers les spires de l’induit


peuvent être produit de deux façons différentes :

1. Par un bobinage alimenté par une source de tension Ue et parcouru par un


courant Ie dit courant d’excitation.
Dans ce cas le flux peut-être modifié. Il est proportionnel au courant
d’excitation Ie.

2. Par des aimants permanents.


Dans ce cas le flux est constant et ne peut être modifié.

I.9. Modèle équivalent de l’induit :


L’induit va présenter une f.e.m. E et sa résistance de bobinage R.

U = E + RI

E f.e.m. du à la rotation dans le champ inducteur (V).


R résistance des enroulements (Ω).
U tension d’alimentation de l’induit (V).
I courant dans l’induit (A).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 39


I.10. Modèle équivalent de l’inducteur :

Valable uniquement dans le cas où l’inducteur est bobiné .

Le bobinage inducteur alimenté sous tension continue ne présente que sa


résistance de bobinage.

U e = re × Ie

re résistance de l’enroulement inducteur (Ω).


Ue Tension d’alimentation de l’inducteur (V).
Ie courant dans l’inducteur (A).

I.11. Excitation indépendante :

Ce moteur est appelé moteur à excitation indépendante car il n’y a aucun lien
électrique en l’induit et l’inducteur.

Les alimentations U et Ue sont également indépendantes.

I.12. Réglage de la vitesse de rotation :

U − RI
E = KΦΩ = U − RI ⇒Ω = avec R.I petit devant U.

La vitesse dépend essentiellement de


la tension d’alimentation U de l’induit.

Le sens de rotation dépend :

- du sens du flux Φ, donc du sens du courant d’excitation Ie ;

- du sens du courant d’induit I.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 40


I.13. Inventaire des différentes pertes :

Pertes Pertes magnétiques pfer Pertes par effet Pertes mécaniques


ou pertes ferromagnétiques joule pJ pméca
ou pertes fer
Causes Elles sont dues à l’hystérésis Pertes dans l’induit et Elles sont dues aux
(champ rémanent) et aux l’inducteur, dues aux frottements des diverses
courants de Foucault (courant résistances des pièces en mouvement.
induit dans le fer) et dépendent bobinages.
de B et de Ω.
Parades Utilisation de matériaux à cycles Il faut surtout éviter Utilisation de roulements
étroits, comme le fer au silicium l’échauffement par et de lubrifiants.
et le feuilletage de l’induit. ventilation.

Pertes collectives pc
pC = p fer + pméca

Ces pertes sont dites « constantes » ou « collectives ». C’est-à-dire que si le moteur travaille à
vitesse et flux constants, les pertes fer et mécaniques sont approximativement constantes. Elles
ne varient pas avec la charge.

Couple de perte Tp
pC
TP =

A flux constant, pC est proportionnel à Ω, donc pc = cste × Ω et
p cste × Ω
Tp = C = = cste .
Ω Ω
Le moment du couple de pertes est une caractéristique constante du moteur
quelle que soit la vitesse.
Puissance totale absorbée
Il s’agit de puissance Pa = Pa induit + Pa inducteur
électrique. Pa = U.I + U e .Ie
Pour simplifier, on appellera Pa inducteur, Pae et Pa induit, Pai.
Puissance à l’inducteur
L’inducteur étant du point de vue électrique une simple résistance, toute l’énergie
qu’il absorbe et dissipée par effet joule.
Il s’agit de puissance Pae = p je
électrique. U e .Ie = re × Ie2
Pertes totale par effet joule
pj = pj induit + pj inducteur
p j = R.I 2 + re .Ie2 = R.I 2 + Pae

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 41


Puissance utile
Il s’agit d’une puissance
Pu = Tu × Ω
mécanique de rotation.

Tu couple utile (N.m)

II. Bilan des puissances :

Bilan complet
Pa = Pu + p j + pc

Bilan intermédiaire Pu = Pem − pc

III. Fonctionnement à vide – bilan des puissances :

Le moteur n’entraîne pas de charge, le couple et la puissance utiles sont donc


nuls.

Les pertes collectives pc dépendent de la vitesse de rotation et du flux


magnétique . Ces deux grandeurs restent identiques à vide ou en charge.
Bilan complet à vide Pa 0 = p j 0 + pc

Soit pc = Pa 0 − p j 0
Les pertes collectives
peuvent se déduire d’un
essai à vide.

IV. Caractéristique mécanique :

Tu couple mécanique utile en sortie d’arbre (N.m).

Le couple d’entraînement va dépendre de la charge du moteur.


On observe que la vitesse varie très peu avec le couple et donc la charge.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 42


Conclusion :
U
• La tension d’alimentation impose la vitesse de rotation Ω ≈ .

Tr
• La charge de couple résistant Tr impose la valeur du courant I ≈ .

V. Point de fonctionnement :

Une charge oppose au moteur un couple résistant Tr. Pour que le moteur puisse
entraîner cette charge, le moteur doit fournir un couple utile Tu de telle sorte que :

Tu = Tr
C’est le point de
fonctionnement de l’ensemble
moteur + charge

VI. Couples :

Si on divise la relation Pu = Pem − pc par la vitesse W, on obtient :

Tu = Tem − Tp
VII. Rendement :

Du fait de ces différentes pertes, le rendement d’une machine à courant continu


varie entre 80 et 95 %.
Mesure directe

Cette méthode consiste à mesurer Pa et Pu.

Pu Tu .Ω
η= =
Pa U.I + U e .Ie

Méthode des pertes séparées


Cette méthode consiste à faire des essais pour évaluer les différentes pertes.

Pu Pa − pertes
η= =
Pa Pa

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 43


VIII. Emploi et identification :
Moteur à excitation indépendante
Ce moteur est caractérisé par une vitesse réglable par tension et indépendante
de la charge.
En association avec un convertisseur statique (hacheur) fournissant une tension
réglable, la vitesse peut varier sur un large domaine.
Il fournit un couple important à faible vitesse (machines-outils, levage).
En petite puissance, il est souvent utilisé en asservissement avec une régulation
de vitesse.

Moteur à excitation en série

Ce moteur possède un fort couple de démarrage. Il convient très bien dans le


domaine des fortes puissances (1 à 10 MW) pour obtenir un fonctionnement
satisfaisant en faible vitesse (traction, laminoirs).
En petite puissance il est employé comme démarreur des moteurs à explosion.

Remarque
De part ses difficultés de réalisation et son coût d’entretient le moteur à courant
continu tend à disparaître dans le domaine des fortes puissances pour être
remplacé par le moteur synchrone auto-piloté (ou moteur auto-synchrone).
Identification

Exemple :

LSK 1604 indique la série LSK ; 160


de hauteur d’axe ; 4 pôles.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 44


Chapitre 6

Machine synchrone
I. Constitution et principe de fonctionnement

Le rotor porte l’enroulement inducteur parcouru par un courant d’excitation Ie continu


créant dans un champ magnétique 2p polaire.
Il possède donc p paires de pôles.

Le stator porte l’enroulement induit de courants alternatifs.

I.1. Fonctionnement en moteur :

Les courants alternatifs de fréquence f dans l’induit (stator) créent dans l’entrefer de
la machine, un champ magnétique tournant à la vitesse ns.
Le rotor, siège d’un champ magnétique constant, suit le champ tournant à la même
vitesse ns.

I.2. Fonctionnement en alternateur :

L’inducteur sur le rotor entraîné par une turbine tournant à la vitesse ns, crée dans
l’entrefer de la machine un champ tournant à la vitesse ns.
Ce champ tournant induit aux bornes de l’induit (stator) une f.e.m. e(t) de fréquence
f.

La machine synchrone est réversible.

Rappel : toute variation de champs magnétique à travers une bobine créée aux
bornes de la bobine une f.é.m. e(t) induite. C’est la loi de Faraday.

Le rotor et le champ tournant ont la même vitesse nS. Ont dit qu’ils sont synchrones
(d’où l’indice s de ns).
La fréquence f de la f.e.m. ou du courant de l’induit (stator) et la vitesse de
synchronisme ns sont liées par la relation :

f nS : vitesse de rotation du champs tournant en trs.s-1 ;


nS =
p ƒ : fréquence des courants alternatifs en Hz ;
p : nombre de paires de pôles.

L’enroulement de l’induit (stator) soumis au champ magnétique tournant de l’entrefer


est le siège d’une f.é.m. e(t) de valeur efficace E.

E = KΦns E : f.é.m. induit (V)


K : constante globale (caractéristique du moteur)
Φ : flux maximum à travers un enroulement (Wb)

Remarque : l’enroulement du stator est disposé de telle façon que la f.é.m. e(t) soit
le plus possible de forme sinusoïdale.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 45


II. Caractéristique en fonction du courant d’excitation Ie (caractéristique à vide)

Tant que le courant d’excitation dans l’inducteur Ie ne


dépasse pas une certaine limite (Ie max), la valeur
efficace E de la f.e.m. est proportionnelle à ce courant.

C’est le courant Ie qui détermine le flux magnétique


dans l’entrefer de la machine.

Schémas en monophasé et
triphasé

III. Modélisation :

Modèle d’un enroulement de l’induit e : f.é.m. à vide (V)


(stator) v : tension aux bornes d’un enroulement de la
machine (V)
r : résistance de l’enroulement (Ω)
X = L.ω : réactance synchrone (Ω)
III.1. Alternateur : Le courant est orienté en convention générateur.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 46


III.2. Moteur :

Modèle de l’enroulement de l’inducteur (rotor)


Ie : courant d’excitation (A)
Ue : tension d’excitation (V)
Re : résistance de l’enroulement ( )

L’inducteur est équivalent à une résistance


Toute l’énergie absorbée à l’inducteur est perdue par effet joule :
Pe = U e Ie = Re Ie2 = p je

III.3. Loi des maille (exemple pour l’alternateur) :


Mono. ou étoile triangle
Loi des mailles avec les grandeurs e=v+uL +ur e=u +uL +ur
instantanées :
ρ ρ ρ ρ ρ ρ ρ ρ
Loi des mailles avec les grandeurs E =V +U L +U r E=U +U L +Ur
vectorielles :
ρ
avec : U (U, ϕ)
ρ ρ
U L (LωI, +π / 2) U L (LωJ, +π / 2)
et I (ou J) dépendent de la charge. ρ
U r (rJ, 0)

IV. Diagrammes de Fresnel :

Remarques :
• très souvent r.I est négligé ;
• en traçant le diagramme à l’échelle, il est possible
d’en déduire certaines grandeurs ;
• si la charge est résistive ϕ = 0.

V. Bilan des puissances

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 47


Monophasé Triphasé
V.1. Moteur :
Puissance absorbée Pa =VI cosϕ +Ue Ie Pa = 3UI cosϕ +UeIe
Puissance utile Pu =ΩSTu
V.2. Alternateur :
Puissance absorbée Pa = ΩS .TM + U e Ie Alternateur à excitation indépendant :

Pa = Ω S .TM Alternateur auto-excité :


Puissance utile PU =VI cosϕ PU = 3UI cosϕ
V.3. Pertes pour le moteur et
l’alternateur :
Pertes joules p j =rI 2 + Re Ie p j = 3 RI 2 + Re Ie2
2
Pertes collectives pc = p fer + pméca
Pas de formule ; elles peuvent s’estimer par un essai à vide

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 48


Chapitre 7

Moteur asynchrone triphasé


I. Constitution et principe de fonctionnement :

I.1. Stator :

Il est constitué de trois enroulements (bobines) parcourus par des courants alternatifs
triphasés et possède p paires de pôles.

I.2. Champ tournant :

Les courants alternatifs dans le stator créent un champ magnétique tournant à la


vitesse de synchronisme :
nS : vitesse synchrone de rotation du champ tournant en trs.s-1.
f f : fréquence des courants .
ns = p : nombre de paires de pôles.
p

I.3. Rotor :

Le rotor n’est relié à aucune alimentation. Il est constitué d’une masse métallique
dont de l’aluminium pour l’alléger. On parle souvent de rotor à cage d’écureuil. On dit
aussi qu’il est en court-circuit.

Il tourne à la vitesse de rotation n < ns

I.4. Entrefer :

L’entrefer est l’espace entre le stator et le rotor.

I.5. Glissement :

Le rotor tourne à la vitesse n plus petite que la vitesse de synchronisme ns.


On dit que le rotor « glisse » par rapport au champ tournant.
Ce glissement g va dépendre de la charge.

n −n ns : vitesse de rotation de synchronisme du champ tournant (tr.s-1).


g= s -1
n : vitesse de rotation du rotor (trs.s ).
ns ΩS = 2πnS (rad.s ) -1
et Ω = 2πn (rad.s-1)

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 49


II. Caractéristiques :
II.1. Fonctionnement à vide :
A vide le moteur n’entraîne pas de charge.
Conséquence : le glissement est nul est le moteur tourne à la vitesse de
synchronisme.
A vide : g=0 et donc n0 = nS

II.2. Fonctionnement en charge :


Le moteur fournit maintenant de la puissance active, le stator appelle un courant
actif.
Remarque : le moteur asynchrone est capable de démarrer en charge.

II.3. Caractéristique mécanique Tu = f(n) :

II.4. Modélisation de la partie utile de la courbe :

On veut déterminer l’équation de la droite qui modélise la partie utile de la


caractéristique mécanique.
Il faut deux points : - 1er point évident : A1(nS ;0)
- 2e point : il faut un essai de la machine A2 (n2;T2)
Equation d’une droite : y = a.x + b soit Tu = a.n + b
y − y1 T −0
Coefficient directeur (pente) : a= 2 soit a= 2
x2 − x1 n2 − nS
⏐a⏐est grand (droite presque verticale) et a est négatif.
Ordonnée à l’origine : point A1 0 = a.nS + b soit b = −a.nS
On peut écrire : Tu = a(n − n s )
Remarque : le point A2 peut aussi être fourni par les informations figurant sur la
plaque signalétique de la machine (couple nominal Tn et vitesse nominale nn).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 50


II.5. Caractéristique mécanique en fonction du glissement :
Changement d’axe

L’axe en n et l’axe en g sont inversés.

D’où la même caractéristique avec l’axe


en g.

Cette fois ci le modèle est une droite


passant par l’origine, donc d’équation :

y = k .x soit Tu = k.g

Finalement :
Au voisinage du point de fonctionnement nominal, le couple utile est proportionnel au
glissement.

Tu = k.g k est une constante de proportionnalité (coefficient directeur) en N.m.

Relation entre a et k
Au paragraphe 3.4, nous avons vu que : Tu = a.n + b avec
b = −a.nS
Ce qui donne : Tu = a.n − a.nS = −a(nS − n)
n −n
En remarquant que : g= s soit nS − n = nS .g
ns
On obtient : Tu = −a.nS .g = k.g avec k = −a.nS

II.6. Résumé des caractéristiques :

• A vide, le courant est non négligeable, mais la puissance absorbée est surtout
réactive (Q) ;
• le couple et le courant de démarrage sont importants ;
• l’intensité du courant absorbée augmente avec le glissement ;
• la machine asynchrone peut démarrer en charge.

On retiendra que :

f
• la vitesse du champ tournant est : ns = (f la fréquence du courant et p le nombre de paires de
p
pôles);
• le glissement représente la différence de vitesse entre le champ et le rotor :
n −n
g= s ;
ns

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 51


• à vide g = 0 et n0 = nS ;
• quelle que soit la charge la vitesse de rotation varie très peu (n ≈ nS) ;
• en fonctionnement nominal le moment du couple utile est proportionnel au
glissement Tu = k.g

III. Bilan des puissances :

Puissance électrique Pa = 3UI cos ϕ U : tension entre deux bornes du moteur


absorbée I : courant en ligne

Pertes par effet joule au 3 2 R : résistance entre deux bornes du stator


stator p js = RI
2

Puissance transmise : Ptr Ptr = Pa − pjs − p fs C’est la puissance que reçoit le rotor.

Moment du couple Les forces qui s’exercent sur les conducteurs du rotor tournent à la
électromagnétique : Tem vitesse ΩS : elles glissent sur le rotor qui, lui, ne tourne qu’à la vitesse
Ω. L’action de l’ensemble des forces électromagnétiques se réduit à un
couple électromagnétique résultant de moment Tem.
Ptr Tem (N.m) ; Ptr (W) ; ΩS (rad.s-1)
Tem =
ΩS

Puissance mécanique Le couple électromagnétique de moment Tem entraîne le rotor à la


totale : PM vitesse Ω. Il lui communique donc la puissance mécanique totale PM.

PM = TemΩ soit PM = TemΩ = Ptr = Ptr (1− g)
ΩS
PM = Ptr (1 − g) Cette puissance comprend la puissance utile et
les pertes mécaniques.
Pertes fer au rotor : pfr Ces pertes sont négligeables

Pertes joules au rotor p jr + p fr = Ptr − PM = Ptr − Ptr (1 − g) = gPtr

p jr ≈ g.P tr Les pertes fer du rotor sont négligeables.


Pertes collectives : pc pc = p fs + pm Ces pertes ne dépendent que de U, f et n.
Comme ces grandeurs sont généralement
constantes, les pertes fer au stator et les pertes
mécaniques le sont aussi.

Couple de perte : pc Le couple de perte est une grandeur constante


Tp = quelle que soit la vitesse et la charge de la
ΩS
machine

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 52


Autres : Pu Pu
Pu = PM − pm ; Tu = ; η=
Ω Pa

Bilan complet : Pa = Pu + p js + p jr + pc

Bilan des puissances à vide

A vide : Tu = 0 ⇒ Pu = 0 et g = 0 ⇒ p jr = 0
Pa 0 = 3UI 0 cosϕ 0 et p js0 = 32 RI02 ≈ 0 (car I0 est faible)
pc à vide ≈ pc en charge
Bilan à vide : Pa 0 ≈ pc Un essai à vide permettra de déterminer
les pertes collectives.

IV. Point de fonctionnement du moteur en charge :

C’est le point d’intersection des


caractéristiques T = f(n) du moteur et de la
charge.

Tu : couple utile du moteur


Tr : couple résistant de la charge

La courbe du couple résistant dépend de la


charge.

Méthode de résolution graphique

Tracer à l’échelle sur du papier millimétré les deux caractéristiques et relever les
coordonnées du point d’intersection.

Méthode de résolution par le calcul

Il faut résoudre : Tu = Tr

Exemple : cas d’une charge ayant un couple résistant proportionnel au carré de la vitesse :
Tr = c.n 2
Le couple utile du moteur est : Tu = a.n + b
2 2
Tu = Tr ⇒ a.n + b = c.n ⇒ c.n − a.n − b = 0
Finalement, il faut résoudre une équation du second degré. Une solution sur les deux
trouvées sera la bonne (une des solutions n’aura pas de signification physique).

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 53


V. Plaque signalétique :

Exemple d’une plaque signalétique d’un


moteur asynchrone :

La puissance de 3kW est la puissance utile


nominale.

Ce moteur est prévu pour être brancher en


triangle sur un réseau de 380V à 415V.

VI. Autres informations :

Réglage de la vitesse : Comme la vitesse n reste très proche de la vitesse ns de synchronisme,


pour varier la vitesse du moteur il faut en fait varier la fréquence fS à l’aide
V d’un onduleur.
= constante Mais pour faire varier la vitesse sans modifier le couple utile, il faut garder
f
le rapport tension / fréquence constant.

V est la tension d’alimentation d’un enroulement. Si on


augmente la vitesse, il faut augmenter la fréquence et la
tension d’alimentation dans les limites du bon fonctionnement
de la machine.

Intérêts et utilisation : Le moteur asynchrone triphasé, d’une puissance de quelques centaines


de watts à plusieurs mégawatts est le plus utilisé de tous les moteurs
électriques.

Son rapport coût/puissance est le plus faible.


Associés à des onduleurs de tension, les moteurs asynchrones de forte
puissance peuvent fonctionner à vitesse variable dans un large domaine
(les derniers TGV, le Tram de Strasbourg, ...).
Toutefois l’emploi de ce type de moteur est évité en très forte puissance
(P > 10 MW) car la consommation de puissance réactive est alors un
handicap.
Remarques : en électroménager (lave-linge) la vitesse des moteurs
asynchrones n’est pas réglée par un onduleur, mais ces moteurs
possèdent plusieurs bobinages. Il est alors possible de changer le nombre
de paires de pôles et donc la vitesse.

Réversibilité : Toutes les machines électriques tournantes sont réversibles.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 54


VII. Complément : caractéristiques Tr=f(n) de quelques charges :

Machine à puissance
constante
(enrouleuse,
compresseur,
essoreuse)

Machine à couple
constant (levage,
pompe)

Machine à couple
proportionnel à la
vitesse (pompe
volumétrique,
mélangeur)

Machine à couple
proportionnel au
carré de la vitesse
(ventilateur)

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 55


Chapitre 8

Génératrice synchrone : l’alternateur


I. Constitution :
I.1. Rotor :

Le rotor porte l’enroulement inducteur.


Il est constitué d’un enroulement parcouru par un courant d’excitation Ie continu
créant un champ magnétique 2p polaire. Il possède donc p paires de pôles.

Remarques :

• il faut apporter le courant à l’inducteur par l’intermédiaire de bagues et de balais.


• Sur des petites machine, le rotor peut être constitué par des aimants permanents.

I.2. Stator :

Le stator porte l’enroulement induit.


L’enroulement du stator est le siège d’un courant alternatif monophasé.

II. Modes de fonctionnement, champ tournant, réversibilité :


II.1. Fonctionnement en moteur :

Les courants alternatifs de fréquence f dans l’induit (stator) créent dans l’entrefer de
la machine, un champ magnétique tournant à la vitesse ns.
Le rotor, siège d’un champ magnétique constant, suit le champ tournant à la même
vitesse ns.

II.2. Fonctionnement en alternateur :

L’inducteur sur le rotor entraîné par une turbine tournant à la vitesse ns, crée dans
l’entrefer de la machine un champ tournant à la vitesse ns.
Ce champ tournant induit aux bornes de l’induit (stator) une f.e.m. e(t) de fréquence f.

La machine synchrone est réversible.

Rappel : toute variation de champs magnétique à travers une bobine créée aux
bornes de la bobine une f.é.m. e(t) induite. C’est la loi de Faraday.

Synchronisme

Le rotor et le champ tournant ont la même vitesse nS. Ont dit qu’ils sont synchrones
(d’où l’indice s de ns).
La fréquence f de la f.e.m. ou du courant de l’induit (stator) et la vitesse de
synchronisme ns sont liées par la relation :

f nS : vitesse de rotation du champs tournant en trs.s-1 ;


nS = ƒ : fréquence des courants alternatifs en Hz ;
p
p : nombre de paires de pôles.

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 56


f.é.m. induite

L’enroulement de l’induit (stator) soumis au champ magnétique tournant de l’entrefer


est le siège d’une f.é.m. e(t) de valeur efficace E.

E = KΦns E : f.é.m. induit (V)


K : constante globale (caractéristique du moteur)
Φ : flux maximum à travers un enroulement (Wb)

Remarque : l’enroulement du stator est disposé de telle façon que la f.é.m. e(t) soit
le plus possible de forme sinusoïdale.

III. Caractéristique en fonction du courant d’excitation Ie (caractéristique à vide)

Tant que le courant d’excitation dans l’inducteur Ie ne


dépasse pas une certaine limite (Ie max), la valeur
efficace E de la f.e.m. est proportionnelle à ce courant.

C’est le courant Ie qui détermine le flux magnétique


dans l’entrefer de la machine.

III.1. Schémas :

Répartitions du champ magnétique dans l’entrefer d’une machine synchrone et


dispositions du bobinage.

bipolaire (p = 1) à pôles lisses tétrapolaire ou quadripolaire (p = 2) à pôles


saillants

Remarque : un champ magnétique à toujours deux pôles, un nord et un sud. C’est


pourquoi on parle en terme de paire de pôles.

III.2. Symboles :

Machine monophasée

UV – GM 105 ( électricité industrielle ) page 57


III.3. Modèle équivalent de l ‘enroulement du stator :

modèle

e : f.é.m. à vide (V)


v : tension aux bornes d’un enroulement de la
machine (V)
r : résistance de l’enroulement (Ω)
X = L. : réactance synchrone (Ω)
Le courant est orienté en « convention générateur ».

Remarque : Toute l’énergie absorbée à l’inducteur est


perdue par effet joule :
l’inducteur est équivalent
à une résistance Pe = U e Ie = Re Ie2 = p je

Réaction magnétique d’induit

En charge, le courant dans l’induit (stator) crée un deuxième champ magnétique


tournant qui modifie les caractéristiques de la machine. C’est ce que l’on nomme la
réaction magnétique d’induit.

L’inductance L du schéma tient compte de l’inductance réelle de l’enroulement et de


la réaction magnétique d’induit.
Loi des mailles

Loi des mailles avec les grandeurs instantanées : e=v+uL +ur


ρ ρ ρ ρ
Loi des mailles avec les grandeurs vectorielles : E =V +U L +U r
ρ
avec : ; U L (LωI, +π / 2) ;
Diagrammes de Fresnel

Remarques :
• très souvent r.I est négligé ;
• en traçant le diagramme à l’échelle, il est possible
d’en déduire certaines grandeurs ;
• si la charge est résistive ϕ = 0.

Diagramme d’un alternateur couplé au réseau

Pour un alternateur couplé au réseau, V est imposé à 220 V et ƒ à 50 Hz.


Les grandeurs variables du réseau sont le courant I et le déphasage qui vont
dépendre de la consommation.

Observons l’allure du diagramme de Fresnel pour la variation de ces deux grandeurs


:

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Diagrammes superposés pour Diagrammes superposés pour
deux valeurs du courant deux valeurs du déphasage

On constate que pour ces deux situations la f.é.m. E doit varier.

E est donnée par la relation : E = KΦns

On constate que le flux Φ est le seul terme pouvant être modifié par l’intermédiaire
du courant d’excitation Ie.

Conséquence :
• en utilisation normale, un groupe électrogène doit fournir une tension dont la
valeur efficace est la plus constante possible. La charge pouvant varier dans des
proportions importantes, un dispositif électronique de régulation (asservissement),
agissant sur l’intensité du courant d’excitation, est donc nécessaire.
• Si Ie devient trop grand, la machine risque de saturer, il n’est alors plus possible de
contrôler E avec Ie. L’asservissement devient impossible. Il faut éviter la
saturation.

IV. Bilan des puissances d’un alternateur :

IV.1. Puissance mécanique :

La turbine, ou le moteur à essence pour un groupe électrogène, entraîne l’arbre de


l’alternateur avec un couple Tm.La puissance absorbée est mécanique.

Pméca = Ω S .TM = 2πn S TM ΩS : pulsation de rotation en rad.s-1


nS : vitesse en trs.s-1
TM : couple utile sur l’arbre en N.m

IV.2. Puissance absorbée par le rotor :

Pe = U e Ie Si l’alternateur est à excitation indépendante, il faut encore tenir compte


de l’énergie électrique absorbée par l’excitation (rotor).

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Si l’alternateur est auto-excité, la puissance reçue par l’inducteur (excitation) est
fournie par le système d’entraînement et se trouve donc inclue dans le terme
Pméca =ΩS.TM

IV.3. Puissance absorbée totale :

Alternateur à excitation indépendante : Pa = ΩS .TM + U e Ie

Alternateur auto-excité : Pa = ΩS .TM

Alternateur à excitation à aimants permanents : Pa = ΩS .TM

IV.4. Puissance utile :

La charge reliée à l’alternateur absorbe un


courant de valeur efficace I et présente un PU =VI cosϕ
facteur de puissance cos

IV.5. Pertes par effet joule dans l’inducteur : p je = U e Ie = Re Ie2

IV.6.Pertes par effet joule dans l’induit : p ji = rI 2

IV.7. Pertes par effet joule dans l’induit : p j = rI 2 + Re Ie2

IV.8. Pertes dites « collectives » pc : pertes mécaniques et pertes fer qui


ne dépendent pas de la charge.

Remarque :
• comme les pertes mécaniques et les pertes fer dépendent de la fréquence et de la
tension U, elles sont généralement constantes (50 Hz - 220V).

Pu
V. Rendement : η=
Pa

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Exercices

Exercices d’application

EXERCICE N° 1:

On considère le circuit suivant ( voir figure 1 ) :


R
i

Ve = 8.cos( w.t )
560
Ve L2
L1
~ 8 mH
5 mH

Figure 1 :

1- Déterminer l’impédance complexe du circuit.


2- Calculer la valeur de cette impédance ainsi que le déphasage ϕ entre le
courant i et la tension Ve . ( on prendra w = 3140 rd.s-1 )
3- Calculer la valeur efficace du courant i qui circule dans le circuit.
4- Donner l’expression instantanée du courant i(t).

EXERCICE N° 2 :

1- On considère le circuit suivant ( voir figure 2 ) :

R1 = 22

R2 = 22

E = 50 V
R3 = 47 RL = 56

R4 = 33

Figure 2 :

Calculer le courant I qui traverse RL en utilisant le théorème de thévenin.


2- On considère le circuit de la figure 3 :
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R1 = 1 KΩ I
I = 0.1
A

R2 = 2.2 R3 = 2.2 RL = 1.2

Figure 3 :

Calculer le courant I qui traverse RL en utilisant le théorème de Norton.

EXERCICE N° 3 :

Un moteur asynchrone triphasé à les caractéristiques suivantes :

220 V – 50 Hz – 25 A – cos( ϕ ) = 0.83 - N = 970 tr / min.

• stator en étoile : résistance d’un enroulement est R = 0.12 Ω,


• Pertes dans le fer : 220 W,
• Pertes mécaniques : 230 W.

Calculer :
1- Le glissement g.
2- La puissance absorbée et la puissance transmise au rotor;
3- Les pertes par effet joule dans le rotor et le rendement;
4- Le couple électromagnétique.

EXERCICE N° 4 :

Sur la plaque signalétique d’un moteur à excitation séparée, on trouve les indications
suivantes :

U = 220 V – I = 35 A – P = 7 KW – n = 800 tr/min - Rinduit = 0.5 Ω.


Pertes joules inducteur = 150 W.

Calculer :

1- La f.c.é.m É du moteur .
2- La puissance absorbée par le moteur.
3- La puissance électromagnétique et le couple électromagnétique.
4- Le rendement industriel du moteur.
5- Les pertes joules induit et les pertes constantes.

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