Le Riz Au Production Et Recherche Situation Actuelle Et Perspectives
Le Riz Au Production Et Recherche Situation Actuelle Et Perspectives
Le Riz Au Production Et Recherche Situation Actuelle Et Perspectives
PRODUCTION ET RECHERCHE
SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES *
Par
D. SÈNE P. DELEUSE
Ingénieur de Recherches Direction des Services Agricoles (Sénégal)
CRA de Bambey (IFUT/Sénégal)
J. BIRIE-HABAS
Secteur de Recherches IRAT/Casamance (Sénégal)
PREMIERE PARTIE
LE RIZ
DANS L'ECONOMIE NATIONALE SENEGALAISE
Dans les zones de production rizicoles, Casamance, Fleuve et à un degré moindre Sine-Saloum,
le riz est presque complètement autoconsommé. Seule la région du Fleuve avec le casier de Richard-Toll
(culture en régie) et la Société d'Aménagement et d'Equipement du Delta (SAED), qui est un paysannat,
voit une part de la production être commercialisée sur le marché intérieur.
* Ce document est la synthèse des notes préparées par la DSA, I'IRAT, la SDRS, la SAED, la SODAICA et I'OCAS.
I1 tente de donner une vue globale, synthétique, de la situation actuelle de la riziculture au SCnégal et de ses perspectives
(objectifs du III' Plan essentiellement). c
434 - L’AGRONOMIE TROPICALE
En dehors des aires de production, la plus grande partie de la consommation est urbaine. Le goût
et aussi les facilités de préparation culinaire amènent de plus en plus de gens à consommer du riz au détri-
ment des céréales traditionnelles (mils et sorghos ).
La production vivrière annuelle du Sénégal représente à peu près 800.000 t de céréales et tuber-
cules. La part du riz dans cette production est d’environ 1 1 %.En valeur, cette proportion s’élève à 15 yo.
Les surfaces mises en culture au Sénégal sont de l’ordre de 2.000.000 d’hectares. Sur cet ensemble,
le riz n’intervient jusqu’alors que pour environ 90.000 ha, soit 4,5 yo. Par contre, près de 10 O/o de la
population rurale active (estimée à 1.200 .O00 personnes) pratiquent la riziculture.
Sur le plan des revenus, la majeure partie de la production étant autoconsommée, la riziculture
amène peu de ressources monétaires en milieu riziculteur. De ce fait, et jusqu’en 1967, les motivations
des paysans pour le développement de certaines cultures s’orientaient plutôt vers l’arachide, demandant
moins de travail et procurant un revenu sensiblement égal à celui du riz (rendement/ha = 1 t en moyenne,
prix d’achat niveau producteur de 21 F/kg dans les deux cultures).
Actuellement, cette tendance semble s’inverser, le prix de l’arachide étant tombé à 17 F/kg environ
alors que le prix du paddy s’est maintenu à 21 F/kg.
Les importations, sous contrôle de l’office de Commercialisation Agricole du Sénégal, s’effectuent
essentiellement en provenance du Cambodge. I1 s’agit surtout de brisures dont le prix sur le marché inté-
rieur de détail oscille aux environs de 45 F/kg.Ce riz est constitué par des brisures qui sont particulière-
ment appréciées pour les préparations culinaires locales.
Les importations annuelles sont, d’après les statistiques douanières, de l’ordre de 180.000 t
à 200.000 t . Un contingent important de ces importations ne fait cependant que transiter par le port
de Dakar avant d’être acheminé sur la Mauritanie. La quantité de riz importée pour le compte du seul
Sénégal varie donc de 150.000 t à 170.000 t.
LEGENDE
MAURITANIE
O [station rigionatcl
o roint d‘appui
a @?!!i Ex:tr!m<n!a!r
Echcllc : 1/3.000.oW
L’AGRONOMIE TROPICALE - 435
La consommation intérieure est ainsi d’environ 250.000 t. Compte tenu du croît démographique
et de l’évolution du goct des populations, il est logique d’admettre que cette consommation atteindra
350.000 t en 1980. Dans cette perspective, le Sénégal se voit dans la nécessité d’accroître notablement sa
production s’il veut non point supprimer intégralement ses importations, mais au moins les maintenir
à un niveau constant.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs actions seront entreprises :
- Augmentation des superficies par la voie des aménagements hydro-agricoles. Ce système
qui est dans la plupart des cas garant de l’obtention de bons rendements est cependant le plus onéreux
au stade de la réalisation (au Sénégal entre 200.000 F CFA/ha et 400.000 F CFA/ha selon le niveau des
aménagements envisagés ) . i
- Augmentation de la productivité des rizières exi&antes par l’amélioration de leurs condi-
tions d’exploitation hydraulique, la diffusion de variétCs productives et de techniques culturales évoluées.
- Mise en ceuvre, partout où c’est possible, de la culture du riz en assolement avec les
autres cultures sous pluie (arachide, coton, sorghos et mils, maïs...).
DEUXIEME PARTIE
LA PRODUCTION RIZICOLE AU SENEGAL
SITUATION ACTUELLE ET PREVISIONS DU III” PLAN
INTRODUCTION
6.000 ___I
(faible sup. SODAICA)
+ 14.000 (-
+ 2.500
+ 15.000
4.000)
---30.000
-
5.000
(dont 2.000 ha
à la SODAICA
Rizières douces ................... 40.000 + 3.000
Rizière de Mangrove .............. 29.000 + 1.400
Total Casamance .................. 69.000 1 + 19.400 80.000
Total Sénégal ......................... 90.300 (?) I 115.000
* Surface transformée pour la culture de la canne Zì sucre.
CHAPITRE I
Cette région est caractérisée par un climat semi-aride, la pluviométrie diminuant d’amont en aval
pour atteindre, avec un hivernage très court (trois mois), 250 mm à 300 mm dans la zone du Delta.
Elle est néanmoins vivifiée par le fleuve dont les crues étendent leurs eaux sur plusieurs dizaines de
milliers d’hectares chaque année. Le fleuve Sénégal, dont les débits d’étiage ne sont que de quelques
mktres cubes/seconde à Saldé dans la moyenne vallée, atteint en période de crue à Dagana des débits
parfois supérieurs à 4.000 m3/sec.
De tous temps, les populations installées le long du fleuve (Ouolofs, Toucouleurs, Sarakolés) ont
utilisé le lit majeur en (( Oualo )) après retrait des eaux pour mener des cultures de sorghos, maïs et
légumes. En hivernage, ces mêmes populations cultivent sur les dunes du (( Diéri )) des mils pénicillaires,
du niébé et parfois un peu d’arachide.
Dans les deux situations, Oualo et Diéri, les rendements restent faibles (400 kg/ha), les cultures
de Oualo étant de surcroît éprouvées par les vents secs d’arrière-saison sèche et mises à mal par les
oiseaux granivores.
Ainsi donc, cette région relativement peuplée vit dans un état chronique de déficit vivrier et
monétaire et doit recourir à d’autres moyens pour améliorer ses médiocres ressources : cueillette, pêche
et surtout exode vers les villes et même à I’étranger (France).
La culture du riz dans la vallée du fleuve a toujours été connue mais pratiquée sporadiquement,
car elle nécessite des aménagements et des travaux de génie civil importants, irréalisables par les popu-
lations locales.
Cependant, et sous réserve de l’exécution de ces travaux, les sites favorables à cette culture sont
nombreux ; les terres riches en argiles et limons permettent d’obtenir des rendements élevés. Ces possibi-
lités n’ont pas échappé aux autorités du Sénégal et plusieurs projets ont été élaborés dont certains ont
été menés à bien ou sont en voie d’exécution. D’autres sont encore à I’étude auprès des sources de finance-
ment extérieur mais devraient normalement être réalisés au cours du III” Plan quadriennal.
Ce casier, réalisé dans les années 1950-1952, couvre 5.300 ha de rizières irriguées par pompage
soit dans le fleuve Sénégal en période de crue, soit dans la réserve naturelle du lac de Guiers communi-
quant avec le fleuve par le marigot Taouey. Un barrage sur la Taouey à Richard-Toll est fermé des
l’amorce de la décrue et évite ainsi au lac de Guiers de se vider et aux eaux marines d’entrer dans le lac.
Actuellement, ce casier est exploité en régie par la Société de D6veloppement Rizicole du Sénégal
(SDRS) qui assure l’usinage et la commercialisation de sa production en liaison avec I’OCAS.
Dans les prochaines années, une part importante de ce casier rizicole doit être reconvertie et culti-
vée en canne à sucre. Seuls subsisteront environ 1.500 ha de rizières qui pourront porter deux récoltes
par an.
La conduite d’un casier rizicole de cette importance nécessite un parc de matériel imposant.
Les délais d’exécution de certaines façons sont parfois très restreints. Enfin, depuis quelques années,
de nombreuses parcelles ont été envahies par des riz sauvages (Oryza breviligulata). La lutte contre cette
adventice particulièrement tenace et à dormance prolongée est très délicate. Depuis la dernière campagne,
une méthode visant à I’éradication du riz sauvage a été mise en œuvre et semble devoir permettre en
quelques années le nettoyage complet du casier.
L’AGRONOMIE TROPICALE - 431
Cette méthode consiste à ne cultiver en hivernage, période oil les riz sauvages sont particulièrement
virulents, qu’une partie du casier (environ 50 9’0). L’utilisation du matériel se trouve de ce fait considé-
rablement améliorée. Le reliquat laissé en jachère est irrigué pour assurer la germination des riz sauvages
qui sont enfouis à plusieurs reprises. La zone en jachere est ensuite, cultivée en contre-saison (saison sèche)
où l’activité des adventices et des riz sauvages en particulier est à peu près nulle.
Par cette méthode, l’ensemble du casier est cultivé dans l’année mais sur deux périodes de culture.
Le tableau suivant des superficies, productions et rendements des quatre dernières années exprime
les avantages de cette nouvelle méthode.
Saison Contre-saison
Production
Production Production totale
(tonnes) (tonnes)
--- --
1966-1967 . ... 4.890 12.835 - 12.835
--
1967-1968 ..... 4.809
--- 10.029
-
10.029
-
1968-1969 ...... 10.592 10.592
11969-1970 ...... I 2.800 6.160 6.900 * 13.060
* Estimations.
La pluviométrie de la zone du delta est faible (340 mm en moyenne annuelle) et 85 yo des pluies
tombent en août et septembre. Les variations interannuelles et intermensuelles sont très importantes.
L’évapotranspiration est de l’ordre de 1.500 mm, soit plus de quatre fois supérieure à la pluviométrie
annuelle. Les conditions d’éclairement en période de culture sont bonnes.
La crue débute en juin à Dagana. Elle atteint son plus haut niveau en octobre.
En période d’étiage, l’influence de la marée se fait sentir jusqu’à 440 km de l’embouchure et
la salure remonte à 150 km vers l’amont.
A) LES TRAVAUX REALISES A CE JOUR SONT LES SUIVANTS :
1 ) Aménagements primaires : digue de protection de 85 km allant du village de Thiagar
jusqu’à Gorom aval. Elle protège un ensemble de cuvettes dont la superficie brute a été évaluée à 30.000 ha.
2 ) Aménagements secondaires : treize cuvettes couvrant plus de 7.000 ha.
3 ) Aménagements tertiaires : une partie de la cuvette de Boundoum Nord sur 156 ha.
4 ) Trois stations de pompage à Ronk, Diaouar et Thiagar ont été achevées fin 1969.
Elles constituent une garantie de récolte convenable, quelle que soit l’allure de la crue du fleuve.
5 ) Les infrastructures routières. En plus de la digue de protection, qui est u n axe routier
le long du fleuve, 110 km de digues routières desservant les zones mises en valeur ont été construits.
6 ) La Centrale de matériel avec des logements à Ross-Béthio.
7 ) Une rizerie d’une capacité de 6 t/ha à Ross-Béthio.
8 ) Cinq villages ont été construits avec leur équipement : Boundoum barrage, Boundoum
Nord, Boundoum Est, Kassak Nord et Kassak Sud.
Le montant total des investissements s’élève à ce jour à (en F CFA) :
Prêt FAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.326.500.000
Subvention FAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3 7.5 O O .O O O
Subvention budget Sénégal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 857.775.000
1 Années I Superficies
ensemencéeslha 1 Production
(tonnes) I -~~ I
Rendement
(quintaux/ha)
*
1967 .......... 9.642
9.096 ** 16.650 - I 16,O
18,3-I
L’année 1968 a donné une récolte presque nulle du fait des conditions climatiques exceptionnellement défavorables (crue
très faible).
** La diminution de superficie résulte de l’abandon des zones salées (Boundoum Ouest et Kassak Nord).
CHAPITRE II
’
ACTIONS RIZICOLES EN CASAMANCE CONTINENTALE
En Casamance continentale, la riziculture est pratiquée dans des vallées ou des bas-fonds par les-
ethnies Mandingues ou Peulhs. L’influence marine ne se fait plus sentir et seules les eaux pluviales, de
ruissellement ou de résurgence de nappes, interviennent. La riziculture est essentiellement pratiquée par
les femmes, les hommes préférant s’adonner aux cultures de plateaux (arachides et mils). Cette riziculture
est rudimentaire, les rendements en paddy n’excèdant jamais 1 t/ha. Ces rizières fort dispersées occupent
une superficie de 1 5 .O00 ha environ.
440 - L’AGRONOMIE TROPICALE
En Casamance, les techniciens chinois sont installés dans la vallée de Diendé, dans la zone de
Diaroumé et dans celle de Goudomp (Balantacounda). Ils effectuent des démonstrations de culture de riz
avec double culture et assurent l’encadrement de certains cultivateurs en vulgarisant des techniques rizi-
coles très affinées.
Ils amènent ainsi les cultivateurs hommes à s’intéresser à la riziculture par obtention de hauts
rendements. Leur vulgarisation porte entre autres sur les thèmes suivants :
captage des débits de nappe pour assurer la deuxième culture de saison sèche ;
planage des rizières ;
fortes fumures minérales ;
variétés très productives (Taïchung, Taïhan, IR 8, I Kong Pao) ;
repiquages précoces ;
maîtrise de l’eau.
Sur les casiers de démonstration, les Chinois atteignent 6 t/ha à 7 t/ha de paddy pour chacune
des cultures. En milieu paysan, les rendements passent régulièrement de 800 lrg/ha à 1.000 lrg/ha en
une seule culture à environ 3 t/ha, et ce, pour chacune des deux cultures annuelles. .
Une action financée par I’USAID et comprenant une assistance technique américaine et des tech-
niciens sénégalais a débuté depuis trois ans en différents points de Casamance :
vallée de Diaroumé (département de Bignona) ;
vallée de Marsassoum-Manguir (département de Sédhiou ) ;
zone de Ilolda.
Cette action ne concerne pas uniquement la riziculture. Elle s’intéresse, en particulier, à l’inten-
sification et à la diversification des cultures de plateaux (mils et sorghos, maïs).
En riziculture, l’action a porté sur l’aménagement des vallées ci-dessus désignées pour obtenir,
par création de réserves d’eau, la possibilité d’assurer une deuxième récolte annuelle. Tous les themes
déjà vulgarisés par les Chinois sont repris dans cette opération.
Sur les plateaux avoisinant les vallées, l’équipe d’encadrement, avec la participation active des
paysans, réalise des dispositifs anti-érosifs pour implantation de la riziculture pluviale.
Des projets d’exécution ont été élaborés pour une superficie de 1.BGO ha, répartis sur les vallées
ci-après :
Iloutingor ,
Djimalralror,
Balingor,
Djimandé,
Tendouclr,
Diégonné.
Les travaux envisagés sur ces zones concernent surtout l’amélioration du drainage et la restructu-
ration parcellaire de ces rizibres pour permettre l’introduction de la culture attelée.
L’AGRONOMIE TROPICALE - 441
Des difficultés rencontrées pour se procurer les crédits nécessaires aux études font que seuls les
projets concernant les vallées de Djimakakor, Balingor et Tendouck ont pu être établis complètement,
ce pour une superficie d’environ 900 ha.
Ces projets n’ont pu être réalisés faute de financement. L’accroissement de production qui peut
en être attendu est d’environ 1.000 t de paddy.
Des projets ont été établis pour cette zone prévoyant l’aménagement de 1.000 ha de rizières et
150 ha de bananeraies.
Seules les bananeraies sont en cours d’exécution par la Société ILACO, sur financement FED.
Sur les rizières, les augmentations de rendements escomptées pourraient atteindre 1’5 t/ha, essen-
tiellement par amélioration du drainage.
CHAPITRE III
La Casamance maritime est essentiellement constituée par un grand estuaire commun à la rivière
Casamance et à plusieurs autres grands marigots dont les vallées ont été, au cours des âges, envahies
par les eaux marines.
Les sols situés entre ces marigots portent une végétation caractéristique de mangroves OU de
savanes à halophytes. Ces paysages disparaissent à la rencontre des plateaux peu élevés (quelques mètres
en Basse-Casamance) du continental terminal. Tous les sols ainsi soumis aux influences marines sont
salés à des degrés plus ou moins élevés. Dans les savanes à halophytes, des taches de terrains sursalés
et la plupart du temps légèrement surélevés (quelques centimètres ) constituent des K tannes )) parfaite-
ment stériles.
Les populations de Casamance maritime, dont l’ethnie principale est constituée par les Diolas,
ont installé leurs villages sur le contiental terminal, à la limite des zones inondées. Ces populations
à activité presque uniquement agricole ont pour culture principale le riz.
Les rizières de Casamance maritime occupent environ 4d.000 ha dont 29.000 en terres salées. *
Le reliquat, de rizières douces, se trouve en amont des thalwegs, hors d’influence des eaux marines.
Toutes ces rizières sont alimentées par les eaux pluviales et les résurgences des nappes du conti-
nental terminal qui continuent à débiter en arrière-saison des pluies, plus ou moins longtemps selon les
sites. La période pluvieuse dure de juin i octobre et les précipitations totales annuelles moyennes varient
selon les zones de 1.300 mm i 1.800 mm, avec un maximum en août et septembre. Certains marigots,
bien que soumis au jeu des marées, voient leurs eaux demeurer douces parfois jusqu’en janvier.
Pour aménager leurs rizZres en zone salée, les Diolas défrichent la mangrove et ceinturent la
zone défrichée, située en bordure ou à proximité d’un marigot, d’une digue de protection. La communi-
cation du casier ainsi Btablie avec le marigot s’effectue par un système de buses de fabrication locale.
Pendant la saison sèche, les eaux salées du marigot pénètrent librement dans la rizière par le jeu des
marées, évitant ainsi l’acidification et le tassement des terres. En hivernage, seules les eaux pluviales
d’abord, puis celles du marigot devenu doux ensuite, sont admises dans la rizière. Dès que le sol est
dessalé sur une certaine profondeur, le repiquage est effectué sur des billons parfois très élevés main-
tenant les plants de riz le plus loin possible de la nappe salée sous-jacente. Cette nappe est, en effet,
toujours susceptible de remonter i la suite d’une interruption des pluies en cours d’hivernage ou d’un
arrêt prématuré de celles-ci. La période de repiquage la plus favorable, en année normale, se situe dans
la première décade d’aoíìt.
Cette riziculture présente de nombreux aléas et inconvënients qui, au cours des dernières décen-
nies, ont amené les populations à l’abandonner progressivement pour des cultures plus faciles et rémuné-
ratrices d‘arachide ou, plus simplement, pour l’exode vers les centres urbains, Dakar particulièrement.
- E n premier lieu, les casiers ainsi endigués sont fermés. La circulation de l’eau y est
lente et les rizières se vident mal à la marée basse, en saison sèche. Dans ces conditions, le lessivage des
ions acides est défectueux et la salure a tendance à augmenter.
- La construction de tels casiers, leur entretien et leur billonnage nécessitent de gros efforts
physiques et beaucoup de temps. Les hommes entreprennent le travail dès le mois d’avril.
- Les hivernages déficitaires, en démarrant tard, retardent le repiquage jusqu’en sep-
tembre, parfois en octobre. Ceci se produit en moyenne tous les trois ans. Or, il est bien rare que les pluies
se prolongent valablement au-delà du 15 octobre. Ainsi, les repiquages tardifs sont voués, dans la plupart
des cas, à I’échec.
-
Même en saison normale, les repiquages tardifs sont fréquents, car les travaux de pré-
paration des rizières sont achevés tardivement et les pépinières sont installées à proximité immédiate des
villages, donc souvent à plusieurs kilomètres des rizières. Le repiquage et les travaux culturaux sont
effectués par les femmes et les bottes de plants portées sur la tête. Les durées de travaux de 150 à
200 hommes/jour pour le repiquage d’un hectare ne sont pas exceptionnelles, la majeure partie de
ce temps se passant en transports.
Les résultats attendus sur les polders nouvellement aménagés sont en année normalement plu-
vieuse de 2 t/ha de paddy. Sur les rizières anciennes et améliorées, les rendements doivent passer de
1 t/ha à 2 t/ha. En fin d’opération, en 1972, un surcroît de production d’environ 3.500 t de paddy
pourrait être obtenu.
Le Gouvernement du Sénégal élabore un projet de poursuite de cette opération qui sera pro-
chainement soumis au FED.
CHAPITRE IV
TROISIEME PARTIE
RECHERCHES RIZICOLES AU SENEGAL
CHAPITRE ,<I
HISTORIQUE DES RECHERCHES RIZICOLES AU SENEGAL
I ) REGION DU FLEUVE
Les recherches débutent à la fin de la deuxième guerre mondiale au moment de la mise en valeur
par la MAS (Mission d’Aménagement du Sénégal) de la vallée du Sénégal.
Les premières études remontent à la période de 1944-1948 où l’on introduit des variétés cultivées
dans d’autres périmètres en Afrique (Office du Niger), et les techniques s’y rapportant.
De 1948 à 1955, les recherches vont porter surtout sur la fertilisation et +
mécanisation de la
culture.
J
E n 1955 commencent les premières recherches sur l’amélioration variétale.
En 1955 est faite une expérimentation sur riz submergé dans le casier de Guédé.
A partir de 1961 les recherches rizicoles sont confiées à I’IRAT. )
III) CONCLUSION
Cet aperçu chronologique montre que toutes les recherches rizicoles au Sénégal sont postérieures
à la deuxième guerre mondiale.
CHAPITRE II
I ) REGION DU FLEUVE
A) RIZICULTURE MECANISEE DE RICHARD-TOLL
1) ~ L I O R A T I O NVARI~TALE.
Les sélections pédigree dans les variétés déjà retenues ont abouti à l’isolement des lignées :
L 421,
L 55/2,
L 5518,
L‘AGRONOMIE TROPICALE - 447
mutants de T 141
précoce : L 3/4 ;
demi-saison : L 36-1 ;
demi-tardif : L 35-2.
Ces mutants répondent bien à l’azote.
Le mutant L 5-2-B 20 possédant un grain d’excellent format (7’27 mm de long) et de bonnes qua-
lités technologiques peut être considéré comme riz de luxe.
On dispose donc de variétés classiques dont les potentialités sont bonnes et l’on peut affirmer que
le potentiel de rendement de ces variétés n’est pas actuellement un facteur de limitation des rendements
dans les conditions de la grande culture. ,
2) FERTILISATION.
L’action du phosphore n’a été mise en évidence que sous la forme de phosphate d’ammoniaque ;
toutes les autres formes se sont montrées inefficaces. Des analyses récentes montrent qu’il pourrait s’agir
davantage d’un problème d’azote que de phosphate.
L’action de l’azote est en tout cas très importante ; on a une réponse linéaire jusqu’à 200 unités,
mais la dose pratique recommandable varie selon les variétés de 45 unités à ?O unités fractionnées
3/8 tallage, 5/8 montaison 6piaison.
448 - L’AGRONOMIE TROPICALE
3 ) TECHNIQUESCULTURALES
Les différentes opérations de cette riziculture ont été définies lors de la création du casier expéri-
mental, en 1945 (mode de semis, date de semis, époque d’épandage des engrais, époque de récolte).
Les expériences ont été reprises principalement sur les dates de semis, les époques d’épandage,
la lutte contre les mauvaises herbes et le riz sauvage :
date de semis : les meilleurs rendements sont obtenus avec les semis précoces, mais on
enregistre une baisse de rendement moins accentuée pour les semis tardifs avec les
variétés de saison ou tardives (D 52/37 et Sossouka) ;
la repouse d’hivernage, donc après une culture de saison sèche, donne des résultats pro-
metteurs ;
lutte contre l’es adventices.
Les moyens de lutte ressortissant des techniques culturales (préirrigation, etc.) ont été d’abord
préconisés.
Les herbicides ont donné quelques résultats (STAM F 3 4 , PCPNA, Ordram) et leur étude se
poursuit.
Pour la lutte contre le riz rouge, les techniques culturales sont d’une application très délicate ;
cependant, la culture de saison sèche succédant à une jachère d’hivernage enfouie semble efficace.
Recommandations à la production.
Ces recommandations sont extraites des notes de M. COUEY, de février et mars 1968, intitulées :
((Recommandations techniques pour le programme d’exploitation 1968-1969 à la SAED et à la SDRS D.
On y définit les variétés, les conditions de semis et les techniques culturales ainsi que les condi-
tions de récolte.
Les principales recommandations peuvent être résumées, ci-dessous, en ce qui concerne la rizi-
culture mécanisée de Richard-Toll (SDRS).
Notons que la première dose d’azote est enfouie lors du dernier passage d’offsett avant le semis.
La deuxième dose d’azote est épandue à l’épiaison.
Variétés de semis
1
Poids de
semences
B l’ha
(en k d 1
lm dose
d’azote
I 1 2e dose
d’azote
w%és
de ,aDate
2e dose
d’azote
1 de Date
récolte 1
................
Makalioka
Sintiane-Diofior
~~
ID. 9-9
-I..........
.................... I
15 avril au 15 mai
---
10 au 20 mai
15 au 30 mai
1
I
150
130
125 I
I 40
20
20
I
1
_
60
.
30
50
_
I
I
28 août au 6 sept.
_ _ ~ -
10 au 15 août
-
8 au 18 septembre I
I 6 au 15 nov.
17 au 25 octobre
18 au 28 nov.
-I I
....................
H. 8213
IPaugern ..................1
lSossouka .................I
15 au 30 mai
---
20 au 30 mai
15 mai au 30 iuin
1’
1
150
120
110
1
I
40
20
20
1
I
60
-----
30
50
1
I
28 août au 12 sept.
20 au 25 août
25 sept. au 2 nov.
i
I
10 au 18 nov.
22 au 30 octobre
5 au 25 décembre 1
D 52/37 ...................
IGtoubala B
IBentoubala no 3
. . . .........I
I 15 mai au 30 juin
1‘1 au 30 juin
ler au 30 juin
I
1
125
130
130
I
I
20
20
20
I
I
30
60
60
II- 8 au 18 sept.
~
12 au 20 sept.
12 au 20 sept.
-
I
I
15 au 26 nov.
-
20 nov. au 2 déc.
20 nov. au 2 d6c. I
Pour la double culture, il faudra se référer à la note de 7 M. COUEY,D. BLOCet T. EHEMBA,
de juillet 1968, sur (( L’intensification de la production rizicole à Richard-Toll (seconde étude) n.
B) RIZICULTURE D E DELTA
1) MLIORATION VARI~TALE.
On a d’abord recherché des variétés de saison ou tardives à croissance rapide, capables de suivre
la..montée de l’inondation plus-importante dans Ia vallée (0,80 m à 1 m ) que dans le delta (0,60 m).
Les variétés retenues sont :
D 52/37,
SR 26 B,
D 99,
Gambiaka .
La variété la plus largement diffusée est D 52/37 alors que SR 26 B est recommandée pour les
zones un peu salées.
, L’AGRONOMIE TROPICALE - 449
2) FERTILISATION.
Les réponses aux divers déments, particulièrement azote et phosphore, sont variées ; une mise
au point doit se poursuivre.
L’hétérogénéité du sol est telle qu’il est difficile d’énoncer des règles générales quant à l’utilisation
des éléments azote et phosphore.
3) TECHNZQUES CULTURALES.
\
Les thèmes suivants ont été étudiés :
\
influence de la date de semis,
le retard des semis entraîne une baisse de rendement, toutes choses égales par
ailleurs ; , j
i
C) RIZICULTURE DE LA VALLEE I
Les résultats obtenus sur le casier de Richard-Toll ont été adaptés à ce type de riziculture.
La variété la plus largement diffusée est D 52/37j (
Les iremières variétés sélectionnées l’ont été pratiquement sans fumure ; depuis 1963, les recher- ‘
ches variétales ont été conduites en appliquant une fumure de large compensation des exportations de
la plante et avec de nouvelles tkchniques (semis précoce ou labour de fin de cycle).
Les rendements en essai sont passés alors d’environ 2 t à 5 t, en 1969, avec les variétés nouvelles.
Trois variétés sont actuellement proposées à la vulgarisation : I
Les études de caractérisation des sols ont montré que le riz pluvial s’adapte à presque tous les
types de sols (sols rouges ou beiges), mais que les sols gris d’e bas-fond représentent un support plus favo-
rable (présence- de la nappe phréatique à faible profondeur).
D’autre part, il se confirme que les résultats les plus intéressants sont généralement obtenus sur
des terres défrichées récemment.
b) FERTILISATION.
Les trois éléments majeurs (N, P, IC) ont leur importance et on propose actuellement une fumure
-1
de type 60-40-20.
Les doses doivent être précisées et des expérimentations de type factoriel sont en cours.
Le mode de semis préconisé actuellement est le semis en lignes à 40 cm. Ce choix se justifie
lorsque l’on fait appel à la culture attelée, car il permet alors le binage mécanique. Néanmoins, les
meilleurs rendements sont obtenus avec des semis en lignes à 20 cm.
Le désherbage chimique, étudié en 1964, s’est montré intéressant, mais non rentable. Avec l’élé-
vation récente des rendements, les études sont reprises.
Ea récolte à la faucille, le battage à la batteuse japonaise sont au point et vulgarisables. Cepen-
dant, il conviendrait d’y associer l’utilisation de décortiqueuses à moteur au niveau du village.
4) D~FENSE
DES CULTURES.
2) FERTILISATION.
AGROP~DOLOGIE.
Les études ont d’abord porté sur la reconnaissance des différents types de sols aptes B la culture
irriguée douce.
Actuellement, les travaux tendent à la détermination des fumures adaptées aux différents types
de sols et à combattre les phénomènes de toxicité (bronzing notamment) en rizières mal drainées.
Les résultats actuels montrent l’intérêt :
du chaulage dans la lutte contre le bronzing ;
de la fumure potassique ;
de l’acide phosphorique, surtout dans les sols sableux colluviaux et sols argileux (mais
sans différence notable entre phosphate tricalcique et superphosphate).
I1 reste à déterminer les doses optimum des différents déments.
Par ailleurs, divers matériels de culture atteléc ont été testés en utilisant le bétail N’Dama
trypanotolérant, ce qui a permis d’aboutir aux conclusions suivantes :
les charrues ARIANA 1/4 de tour et EBRAréversible sont valables en sol ressuyé ;
la charrue japonaise réversible peut travailler en terrain boueux ;
le rouleau piétineur type Madagascar est utilisable après labour pour mettre en boue ;
un autre rouleau piétineur a été conçu au CNRA Bambey et convient à la préparation
des rizières inondées ;
une planche niveleuse à traction bovine a été mise au point, de même qu’une scrapette
qui permettra au paysan casamançais de planer sa rizière.
3) TECHNIQUES CULTURALES.
CHAPITRE III
PROGRAMME DE RECHERCHES AGRONOMIQUES
QRIEMTATIONS GENERALE§, ACTUELLE§ ET FUTURES
I) RIZICULTURE §UR LE FLEUVE SENEGAL
A) RIZICULTURE MECANISEE D E CASIER
1) AMÉLIORATION VARIÉTALE.
I1 conviendrait de terminer le bilan de l’ensemble du matériel végétal introduit ou créé sur place.
I1 s’agit de préciser les variétés à vulgariser :
1 ) en saison des pluies ;
2 ) en contre-saison ;
3 ) en repousses sur culture de contre-saison.
452 - L’AGRONOMIE TROPICALE
I1 faut déterminer les variétés résistantes au sel et à la sécheresse .en début de végétation (semis
direct) par diverses wies (introduction et hybridation) et de cycle végétatif adapté à la longueur de
la submersion possible.
2) FERTILISATION.
Les réponses aux divers éléments, particulièrement l’azote et le phosphore, sont très variées d’une
cuvette à l’autre. La mise au point de fumures minérales économiques pour les différentes situations
doit se poursuivre en liaison avec l’étude pédologique déjà faite de ces terres.
L’étude des techniques du dessalement est également à continuer.
3 ) TECHNIQUES
CULTURALES ET MACHINISME.
Le problème de la lutte contre les adventices se retrouve sous une forme un peu différente (semis
à sec et levée sous pluie, submersion au tallage). La lutte contre les adventices devra être étudiée en
relation avec la date de semis et le mode de préparation.
La recherche sur les différentes techniques de préparation des terres doit être intensifiée.
4) DI~FENSEDES CULTURES.
Lutte contre les insectes nuisibles (borers).
C) LA RIZICULTURE PAYSANNE D E LA VALLEE (HAUTE E T MOYENNE)
On tend vers de petits aménagements sur les terres (( hollaldé 1) et (( fondé )) le long du fleuve.
1) A~W~LIORATION VARIÉTALE.
La riziculture tendra à devenir intensive et il faudra s’orienter vers le choix de variétés à haut
potentiel ou de variétés à grains longs pour l’exportation.
Les choix doivent être précisés à partir du matériel végétal existant ou à introduire à Richard-Toll.
2) FERTILISATION.
’ La détermination de la fumure doit être faite suivant la situation des casiers (fondé ou hollaldé).
L’AGRONOMIE TROPICALE - 453
3) TECHNIQUES CULTURALES.
2) AGROPÉDOLOGIE. FERTILISATION.
Poursuite des études sur la dynamique de l’azote.
Mise au point d’une fumure économique et fractionnement, suivant les types de sols.
2) FERTILISATION.
AGROPÉDOLOGIE.
Continuation des études sur la biologie des principaux insectes et sur les maladies.
Recherche de méthodes de lutte économiquement vulgarisables.
Liaison avec l’amélioration des plantes pour la sélection de variétés résistantes aux principales
maladies.
Lutte contre les insectes nuisibles.
FERTILISATION.
2) AGROPE~DOLOGIE.
Le problème du phosphore est en partie résolu. L’éléinent azote ne marquant pas, il conviendra
de développer les études sur la dynamique de cet élément.
L’étude du dessalement des terres sur le casier expérimental de Médina est à poursuivre.
3) TECHNIQUES
CULTURALES.
RESUME. - La production nationale de paddy est d’environ 115.000 t alors que les importations
de ri:: blanc dépassent 150.000 t, ce qui dénote u n e dépendance marquée d u Sénégal vis-à-vis de l’extérieur
pour la satisfaction de ses besoins d e consommation en riz. La consommation s’accroîtra d’ailleurs beau-
coup dans les années à venir. Pour faire face d’une part à l’hémorragie de devises qu’entraînent les impor-
tations et d e l’autre à l’augmentation d e la demande d e riz sur le marché intérieur, le Sénégal envisage
de consentir un sérieux effort d e développement de la production rizicole nationale, aussi bien par I‘exten-
sion des surfaces que par l’intensification d e la culture. Les prévisions d u troisième Plan quadriennal sont
notamment répertoriées.
On passe ensuite e n revue les différentes zones d e riziculture et leur importance relative dans la
production nationale. Les différents modes de riziculture sont décrits depuis les systèmes traditionnels jus-
qu’au système mécanisé avec maîtrise d e l’eau. Toutes les actions d e développement rizicoles, aussi bien
celles en cours que celles projetées, sont analysées.
La commercialisation d e la production nationale pose d e sérieux problèmes dont l’évocation est
succincte.
U n long chapitre est consacré aux recherches agronomiques sur la riziculture.
Depuis vingt-cinq ans, des travaux d e recherches sont conduits e n commençant d’abord par la
vallée d u Sénégal, puis e n Casamance. Des résultats importants concernant les variétés, les fumures miné-
rales, les techniques de production ont été obtenus et des thèmes sont proposés à la vulgarisation pour
diverses conditions d e riziculture. Cependant, d e nombreux points nécessitent des études plus poussées,
notamment e n matière de biologie des parasites et de lutte contre eux, de résistance variétale aux maladies
e t insectes, d e physiologie d e la plante, d e besoins en eau e t modes d’irrigation, et d e l’économie d e
l’exploitation. U n programme de recherches est proposé qui implique une augmentation des moyens mis
à la disposition de la Recherche.
L’AGRONOMIE TROPICALE - 455
RESUMEN. - EL A R R O Z E N S E N E G A L : PRODUCCION, I N V E S T I G A C I O N E S , S I T U A -
CION A C T U A L Y D E S C R I P T I V A S .
L a producción nacional de arroz ( p a d d y ) alcanza 115 .O00 toneladas aproximadamente, mientras
que las importaciones de arroz blanco representan más de 150.000 toneladas, lo que demuestra que
Senegal depende del exterior para satisfacer sus necesidades. Además, se preve un aumento importante
del consumo e n el futuro. Para hacer frente a la salida masiva de divisas, debido a las importaciones,
y al aumento d e la demanda en el mercado interior, Senegal ha decidido fomentar la producción arrocera
nacional mediante la extensión de las superficies dedicadas al arroz y la intensificación del cultivo. En
este artículo, se indican las previsiones del tercer Plan cuadrienal.
S e pasa revista de las zonas dedicadas al cultivo del arroz indicando su importancia en escala
nacional. Asimismo, se describan los distintos tipos d e cultivo, desde los sistemas tradicionales hasta las
técnicas mecanizadas con dominio del riego. Se analizan las acciones de desarrollo aplicadas al cultivo
del arroz, realizadas anteriormente o proyectadas.
E n lo que se refiere a la conzercialización de la producción nacional, se tropieza con problemas
dificiles d e solucionar.
E l autor dedicada un largo capitulo a las investigaciones agronomicas sobre el arroz.
Desde hace veiticinco años, las investigaciones se h a n realizado primero e n el Valle del Senegal,
y después en Casamance, S e h a n obtenido resultados importantes sobre las variedades, técnicas d e cultivo
y fertilización, lo que ha permitido divulgar vanas técnicas adaptadas a las condiciones existentes.
S i n embargo, varios aspectos requieren un estudio más completo, especialmente en los siguientes
campos : biologia de los parasitos y medios de lucha, resistencia varietal a las enfermedades y plagas,
fisiologia d e la planta, necesidades d e agua y riego, economia d e la explotación. Se h a propuesto un pro-
gramma de iiivestigación que supone un aumento d e los medios de que disponen los investigadores.
L'AGRO NO M I E
TROPICALE
-
Extrait du Vol, XXVI, no 4
AVRIL 1971
LE RIZ AU SÉNÉGAL :
PRODUCTION ET RECHERCHE
- SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES
D. SÈNE P. DELEUSE
Ingénieur de Recherches Direction des Services Agricoles (Sénégal)
CRA de Bambey (IRAT/Sénégd)
I
J. BIRIE-HABAS
-<
Secteur de Recherches IRAT/Casamance (Sénégal)
I
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