Les Étapes Dunerecherche

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Les étapes d'une recherche : une vue d'ensemble  

  Contribution : Jean-Paul Jeannin  

  [Cliquez sur le descriptif de chaque étape pour obtenir plus de détails]  


 

(1) Poser des constats issus d'observations empiriques et d'un centre


d'intérêt

(3) Mettre en
oeuvre un
programme de
2) Choisir un objet d'étude
lectures
2 bis) Circonscrire l' objet
de recherche en posant une (3bis) procéder à
question précise des entretiens non
directifs

(4) Elaborer une


  problématique

et des hypothèses

(6) Recueillir des


données de manière
(5) Construire systématique, et les
l'outil de traiter
recherche

(7) Interpréter les


résultats et écrire
l'analyse
Recherche en sciences
 
sociales : la démarche

  Contribution : Jean-Paul Jeannin  

   
Il importe avant de commencer quoi que ce soit, de clarifier sa propre situation de
chercheur :

quel est le cadre de la recherche ?


dans quel type de validation se situe-t-elle ? (spécialisée? généraliste ? fin de formation
[Travail social - paramédical ]...?

Quel peut-être le but de la recherche en référence au cadre dans lequel est inscrit
l’étudiant chercheur ?

Le début d'une recherche en sciences sociales

Une recherche part le plus souvent de quelque chose : un constat, une observation
empirique, une intuition, un intéret personnel, parfois un pré-supposé, voire un a priori...
Nous avons donc tous une réponse avant même de rechercher et souvent elle n'est
pas consciente. Le premier travail est de la rendre consciente et de formuler le
questionnement implicite qui la soutend, pour qu'elle ne fausse pas la démarche, à
notre insu.

Tout commence avec le choix du thème de la recherche, et si possible le sujet


(délimitation du champ de recherche).

Une recherche est donc une démarche en entonnoir :

La logique de recherche

Elle consiste en général à confirmer ou infirmer une hypothèse principale, expliquer de


plus près les raisons, les mécanismes, les causes, en référence aux hypothèses
secondaires formulées qui constituent les pistes que la démarche emprunte. La
démarche est l'ensemble des moyens, des outils d'analyse mis en place en lien avec la
problématique.
 
   Bien souvent la conclusion d'une recherche entraîne de nouvelles questions,
donc de nouvelles hypothèses. La recherche consiste alors en une chaîne
de séquences de recherche.

Pour ne pas se perdre au cours d'une recherche, il faut ne pas chercher à


vérifier quelque chose non prévu dans les hypothèses. Ne pas changer de
plan d'analyse en cours d'étude, c'est-à-dire se méfier par exemple du
passage en cours de recherche d'un plan sociologique à un plan
psychologique ou moral. L'hypothèse est inductive: à partir d'une observation
on émet une loi générale qu'on se propose de vérifier. La démarche est
autant que possible déductive ; elle peut être aussi inductive en multipliant
les observations.

La démarche fait appel selon les cas à :


- une observation systématique: observer un phénomène sur lequel on n'a
aucune prise, selon des critères d'observation définis à l'avance ;
- une récolte de données au moyen d'entretiens, de questionnaires, etc.
- une expérimentation qui revient à créer le phénomène, le provoquer, le
maîtriser pour mieux en étudier les mécanismes, mais cela est rare en
sciences sociales.

Dans le cas d'une démarche expérimentale, on essaie de mettre en relation


des variables sous forme de tableaux croisés. Mais il est quelquefois difficile
d'attribuer des valeurs à certaines variables (ex: niveau culturel, opinion sur
certains problèmes...). Il est alors nécessaire de trouver des indicateurs,
c'est-à-dire un aspect d'une variable qu'il est possible d'évaluer et qui la
représentera.
 
Le
questionne
 
ment de
départ

Toute recherche en sciences sociales commence donc par des


constats ou une intuition (dont il faut savoir se distancier), ensuite il
s’agit d'énoncer l’objectif de la recherche sous la forme d'une question
de départ.

Cette question se trouve imbriquée dans un grand nombre de


questions parmi lesquelles il faut faire un tri.

Par cette question, le chercheur tente d'exprimer le plus exactement


possible ce qu'il cherche à savoir, à élucider, à mieux comprendre. La
question de départ est le fil rouge de la recherche.
 
  Pour remplir correctement sa fonction, la question de départ doit avoir un certain
nombre de qualités de clarté, de faisabilité et de pertinence :

•  Les qualités de clarté : précise - concise et univoque;


•  Les qualités de faisabilité : réaliste ;
•  Les qualités de pertinence : vraie question

Par ailleurs l'étude devra se fonder sur ce qui existe, (et non sur un idéal qui devrait
exister), l’intention étant de comprendre ou expliquer le phénomène dans une
optique non moralisatrice ou philosophique.

Dans les mémoires de fin d’études de formation professionnelle (notamment D.E.)


dans lesquels il est demandé un projet professionnel, il est essentiel de distinguer les
questions de type “comment faire pour...” (qui orientent vers une hypothèse d’action
ou résolutive), des questions du type “comment cela fonctionne...” et “pourquoi est-ce
ainsi...” (qui orientent vers une hypothèse de recherche compréhensive ou
explicative).

Tout sujet de recherche destiné à éclairer l’action (diagnostic, recherche préalable au


projet professionnel...), devra commencer d’abord par un questionnement explicatif
(pourquoi), et aborder seulement le résolutif en deuxième lieu.

Au départ de toute recherche, il y aura donc toujours une question :

•   Le racisme est-il plus fort dans certaines catégories sociales que dans d'autres ?
Est-il différent selon l'âge ?

• Les enfants des villes ont-ils un vocabulaire plus étendu que ceux des campagnes
?

• Existe-t-il un rapport entre le niveau scolaire des parents et celui de leurs


enfants ?

• Un alcoolodépendant est-il accessible à la notion de contrat ?

La question permet de définir le thème, l'objet d'étude, le champ d'analyse :

•   psychologique : relation propre à un individu, analyse d'attitudes, d'aptitudes, de


perceptions

• sociologique : phénomènes relatifs aux groupes humains, sociétés

• anthropologique : phénomènes observés dans certaines ethnies, certaines


civilisations

Exemples de questions de départ célèbres :

•   L'égalité des chances devant l'enseignement a-t-elle tendance à décroître dans les
sociétés industrielles ?

• Quelle est l’incidence de l’inégalité des chances devant l'enseignement sur la


mobilité sociale ?

Raymond Boudon : “L'inégalité des chances ; la mobilité sociale dans les sociétés
industrielles"
A. Colin Éditeur, Collection U. Paris, 1973).

•   La lutte étudiante n’est-elle qu'une agitation où se manifeste la crise de


l’Université, ou porte-t-elle un mouvement social capable de lutter au nom d
'objectifs généraux contre une domination sociale ?

Alain Touraine, F. Dubet, Z. Hégedus, M. Wieviorka


“Lutte étudiante”, Éditions du Seuil, Paris, 1978.

  Une question de départ présente

  3 critères    Clarté - Faisabilité - Pertinence


  et   6   1. Précise (ni vague, ni confuse)
qualités 2. Concise (pas trop longue)
3. Univoque (ni embrouillée, ni "à tiroirs")
4. Réaliste (en rapport avec les moyens)
5. Explicative (permettant de comprendre)
6. Travaillable (possibilité d'y apporter une réponse)

 
Travail du questionnement de départ

Commencer un travail de recherche en sciences sociale, impose cette première


étape. Peu importe qu’on lui consacre une heure, une journée ou une semaine,
pourvu qu’elle se fasse avec l'aide critique de collègues, d'amis, d'enseignants.
Retravailler son questionnement de départ jusqu'à obtenir une formulation
satisfaisante et correcte, est indispensable. Le résultat de ce travail n'occupera sans
doute qu’une ou deux feuilles de papier mais il constituera le véritable point de départ
de la recherche.

Procédure à suivre

1. Si la recherche est une commande (école, fin de formation), et que vous


n’avez aucune idée de départ

Définissez le thème et lisez un ou deux ouvrages sur celui-ci (ouvrages de synthèse


ou mieux articles de synthèse)
Repérez les zones de tension ou de contradiction
Consultez des professionnels du sujet

2. Si vous commencez avec une intuition ou des constats de terrain ou si vous


avez terminé le point n° 1

Listez toutes les questions qui se posent à vous et classez les en trois catégories :

- questions simples dont les réponses se trouvent quelque part sur le terrain
- questions théoriques générales
- questions complexes dont personne ne possède la réponse a priori

Votre question de départ se trouve probablement dans la troisième liste.

3. Formulez un projet de question de départ

- testez cette question de départ auprès de votre entourage, de votre formateur


guideur, et professionnels concernés, pour vérifier ses qualités de clarté, de
précision, et qu'elle est comprise de la même manière par tout le monde,
- vérifiez si elle possède également les autres qualités et critères énoncés ci-dessus,
reformulez-la en tenant compte des remarques qui vous ont été faites.

L'exploration : lectures et entretiens exploratoires

 Le projet de recherche est donc momentanément orienté par un


questionnement de départ, il s'agit maintenant de se décentrer de la vision
initiale (forcément limitée).

Un recueil d'information sur l'objet étudié va permettre de trouver différentes


manières de l'aborder, avec ses multiples dimensions.

L’exploration va ainsi permettre d’ouvrir les contenus du champs de travail,


grâce à deux approches souvent menées en parallèle : d'une part un premier
niveau de lecture et de recherche documentaire, et d'autre part des
entretiens non directifs ou d'autres méthodes d’investigation sur le terrain (on
pourrait parler de pré-enquête pour cette phase exploratoire).

Les lectures

Les lectures préparatoires servent d'abord à s'informer des recherches déjà menées
sur le thème du travail et à situer la nouvelle contribution envisagée par rapport à
elles. Grâce à ses lectures, le chercheur pourra en outre mettre en évidence la
perspective qui lui paraît la plus pertinente pour aborder son objet de recherche.

Le choix des lectures demande à être fait en fonction de critères précis :

• liens avec le questionnement de départ


• dimension raisonnable du programme de lecture
• éléments d'analyse et d'interprétation
• approches diversifiées (disciplinaire, par supports : ouvrages, revues, internet...)
• temps disponible pour la réflexion personnelle, les échanges de vues, l’écriture.

De plus, la lecture proprement dite doit être effectuée à l'aide d'une grille de lecture
appropriée aux objectifs poursuivis. Enfin, des résumés correctement structurés,
sous forme de fiches de lecture, permettront de dégager les idées essentielles des
textes étudiés et de les comparer entre eux.

Les entretiens exploratoires

Les entretiens exploratoires complètent concrètement les lectures ; ils permettent au


chercheur de prendre conscience d'aspects de la question, absents de sa propre
expérience et de ses lectures. Pourtant, ils ne peuvent remplir cette fonction que s'ils
sont peu directifs car l'objectif ne consiste pas à valider les idées préconçues du
chercheur, mais bien à en construire de nouvelles fidèles à la réalité du terrain.

Les fondements de la méthode sont à rechercher dans les principes de la non-


directivité de Carl Rogers, mais adaptés en fonction d'une application dans les
sciences sociales. Trois types d'interlocuteurs intéressent ici le chercheur : les
spécialistes scientifiques de l'objet étudié (chercheurs - enseignants), les témoins
privilégiés (professionnels - associatifs...), et les personnes directement concernées
(public - usagers - bénéficiaires...).

Attitudes à adopter au cours d’un entretien exploratoire

• poser le moins de questions possible

• intervenir de manière aussi ouverte que possible

• s'abstenir de s'impliquer soi-même dans le contenu

• veiller à ce que l'entretien se déroule dans un environnement adéquat

• enregistrer les entretiens. En cas de prise de notes, prévoir un temps de travail


aussitôt après l’entretien, pour mettre les notes en forme (trier, classer les idées), et
les compléter de mémoire éventuellement.
L'exploitation des entretiens est double

D'une part, le discours entendu sera utilisé directement en tant que source
d'information ; d'autre part, son interprétation en tant que processus doit rendre
compte de ce que l'interlocuteur exprime sur lui-même sans que cela lui soit toujours
perceptible. Les entretiens exploratoires sont souvent mis en œuvre en même temps
que d'autres méthodes complémentaires, telles que l'observation et l'analyse de
certains documents (compte-rendus - rapports...). Au terme de la phase exploratoire,
le chercheur est souvent amené à reformuler sa question de départ en tenant compte
des enseignements de ses lectures et des entretiens.

Reformulation de la question de départ

Il s’agit de confronter la question de départ aux informations recueillies au cours de la


phase exploratoire et de l'adapter éventuellement au développement de la réflexion
issue des apports de celle-ci. Cette restructuration de la question de départ se
conçoit en trois temps :

1. dans sa formulation actuelle la question de départ traduit-elle l’objectif de


recherche clarifié par les informations du travail exploratoire ?

2. reste-t-elle le fil conducteur de la démarche ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?

3. en cas de réponse négative à l’une des deux premières questions, la question de


départ doit être modifiée ou reformulée entièrement.

La nouvelle question devra répondre positivement aux deux premières interrogations.


S'il est important qu'elle traduise aussi justement que possible l’objectif de recherche,
elle n'en doit pas moins conserver les qualités qui la rendent opérationnelle. Il est
donc inutile de tenter d’y exprimer toutes les nuances nécessaires pour préciser le
sujet. Une question de départ trop développée, commence en fait à traiter certains
aspects de la problématique... ou tente d’apporter la réponse avant même d’effectuer
la recherche.
 

Dans une situation complexe il n’y a jamais de réponse directe à la question posée. Il y
aura un “vide” entre les données recueillies lors des premières lectures (les composantes
de ce type de situation en général) et la question finale à laquelle doit répondre
provisoirement “l’Hypothèse”. Ce vide il faudra le remplir en utilisant toutes les
connaissances acquises (constats, observations, réflexion...), les données concrètes
recueillies lors de “l’Exploration” et notre réflexion créatrice, le tout mis en forme dans un
raisonnement logique argumenté et justifié par des références théoriques.

En bref la “Problématique” est un construit de l’ensemble des réponses aux questions


que l’on doit se poser à partir de l’énoncé de base de la situation problème, en vue de
proposer une réponse provisoire (“l’Hypothèse”), qui sera infirmée ou confirmée par
“l’Observation” ou “Expérimentation” (soit la vérification de la validité de la proposition,
avec un outil d’investigation : “Questionnaire” - “Entretiens” ou autres...). Le vide entre les
données de base et “l’Hypothèse” doit être rempli à partir de questions intermédiaires à
inventer et dont les réponses progressives permettent de relier les “deux bouts” de la
situation problème.

En bref, l'ensemble thème, objet d'étude, champs d'analyse, théorie de référence,


constitue la problématique. Pour certains auteurs la problématique est la manière
d’argumenter et de poser la question, pour d’autres elle est plutôt le projet de traitement
de la question. Quoi qu’il en soit, toute problématique se termine par une question, et
l’hypothèse constitue la réponse (provisoire), à cette question.
Concevoir une problématique se fait donc en trois temps.

• Premier temps : il convient de faire d'abord le point sur le problème tel qu'il est posé
par les constats de terrain, le questionnement de départ enrichi par la recherche
documentaire (lectures) et les entretiens de la phase exploratoire.
Concrètement, cela consiste, d'une part, à repérer et à décrire les différents aspects ou
dimensions du problème (sociologiques, psychologiques, économiques, politiques,
institutionnelles, juridiques...etc et, d'autre part, à prendre en compte le vécu du problème
par les principaux protagonistes : population, professionnels, hiérarchies,
institutions...etc.
Il s’agira ensuite de montrer les liens et oppositions qui existent entre ces aspects ou
dimensions et points de vue d’acteurs. Enfin il faut replacer l’ensemble dans la
perspective de diverses approches se rattachant implicitement ou explicitement à des
systèmes théoriques qui pourraient servir de cadre à autant de problématiques.

• Dans un deuxième temps, il s'agit soit d'inscrire son travail dans un des cadres
théoriques exposés, soit de concevoir un nouveau modèle. L’étudiant aura souvent
intérêt à se référer à un cadre théorique existant. Ce choix se fait en tenant compte des
convergences apparaissant entre le cadre théorique, la question de départ et les autres
informations retirées de la phase exploratoire. C'est à la lumière de la problématique
retenue que la question de départ prend un sens particulier et précis. Lorsque celle-ci n'a
pas été bien précisée antérieurement, le choix d'une problématique est aussi l'occasion
de reformuler la question de départ en référence à un cadre théorique particulier et de la
rendre plus précise.

• Dans un troisième temps, il s'agit d'expliciter sa problématique. Pratiquement,


l'opération consiste à exposer les concepts fondamentaux et la structure conceptuelle qui
fondent les propositions qu'on élabore en réponse à la question de départ et qui
prendront forme définitive dans la construction.

Problématique et hypothèse

Il y a généralement plusieurs hypothèses dans une recherche. Distinguons:


- l’hypothèse principale
- les hypothèses secondaires
L'ensemble des hypothèses constitue le corps d'hypothèses, mais c’est l'ensemble
thème, champs d'analyse, corps d'hypothèses, théorie de référence,qui constitue la
problématique.

Remarque: selon R.QUIWY la problématique est la manière de poser la question. Nous


pensons qu'elle est plutôt le projet de traitement de la question.

L’hypothèse
Au départ de toute recherche, nous l’avons vu, il y a une question, par exemple :

- Le racisme est-il plus fort dans certaines catégories sociales que dans d'autres ?
- Est-il différent selon l'âge ?
- Les enfants des villes ont-ils un vocabulaire plus étendu que ceux des campagnes ?
- Existe-t-il un rapport entre le niveau scolaire des parents et celui de leurs enfants ?

1. La question définit le thème, l'objet d'étude, le champ d'analyse :


- psychologique : relation propre à un individu, analyse d'attitudes, d'aptitudes, de
perceptions...
- sociologique : phénomènes relatifs aux groupes humains, sociétés...
- anthropologique : phénomènes observés dans certaines ethnies, certaines
civilisations...

2. La réponse à la question constitue l'hypothèse (thèse placée avant) : dans certains


cas : oui ou non ; dans d'autres cas : explications nécessitées par la question.
L'hypothèse est ainsi une thèse de départ, fixée a priori, une supposition.

3. Intérêt de l'hypothèse : elle détermine le thème, le champ d'analyse, et contient déjà


en filigrane le plan de la recherche, elle détermine par là-même la démarche, le plan
d'étude. L’hypothèse est un fil d'Ariane ; elle permet de ne pas se perdre en route
puisqu'elle contient le but de l'étude, avec sa confirmation ou son infirmation. Il n'est pas
gênant qu'elle soit fausse, dans ce cas l'anti-thèse sera la conclusion, on aboutira tout de
même à un résultat.

4. Une hypothèse n'est pas une affirmation gratuite, elle s'inspire d'observations ou
de connaissances antérieures: observations personnelles, impressions, intuition ;
observations empiriques, construction théorique ; - résultat de lectures ; - recherches
antérieures. Elle est ainsi, déjà, l'aboutissement d'une pré-enquête que constitue la
phase exploratoire.

5. L’hypothèse doit être opératoire : pour permettre une recherche, une exploitation,
elle doit reposer sur des concepts sûrs, avoir des conséquences vérifiables. Le plus
souvent elle rend compte d'un mécanisme ou d'une relation entre phénomènes.

6. Nous avons tous une hypothèse en début de recherche. Mais souvent elle n'est
pas consciente. Le premier travail est de la formuler : la rendre consciente pour qu'elle ne
biaise pas la démarche, à notre insu.

L'observation "armée"
(avec grilles)
L'observation
Le sondage
participante

Le récit de vie
Le questionnaire avec
Le questionnaire en questions ouvertes + quelques
passation assistée questions préformées L'entretien
non directif
Le
questionn L'entretien
aire avec semi- directif
questions avec guide
fermées et d'entretien
préformées
+ quelques
questions L'entretien directif
ouvertes avec questions précises
dans un ordre précis

L'expérimentation comprend l'ensemble des opérations par lesquelles le modèle


d'analyse est confronté à des données observables. Au cours de cette étape, de
nombreuses informations sont donc rassemblées. Elles seront systématiquement
analysées dans l'étape ultérieure.

Concevoir cette étape de confrontation au réel, revient à répondre aux trois


questions suivantes : Observer quoi ? Sur qui ? Comment ?

Observer quoi ?

Les données à rassembler sont celles qui sont utiles à la vérification des hypothèses.
Elles sont déterminées par les indicateurs des variables. On les appelle les données
pertinentes.

Définition des données pertinentes :


Quelles informations sont nécessaires pour tester les hypothèses ? Se rappeler
hypothèses, concepts, dimensions et indicateurs.

Observer sur qui ?

Il s'agit ensuite de circonscrire le champ des analyses empiriques dans l'espace


géographique et social ainsi que dans le temps. Selon le cas, le chercheur pourra étudier
soit l'ensemble de la population considérée (population exhaustive), soit seulement un
échantillon représentatif ou significatif de cette population.

Délimitation du champ d'analyse et sélection des unités d'observation :

a. Compte tenu des informations nécessaires, quelle est l'unité d'observation qui
s'impose (individu, groupe, institution ou association, commune, pays...)

b. quelles sont les limitations à donner au champ d'analyse :


•  Combien d'individus, institutions, établissements...
  De quel type, classe, nature...
  Quelle est la zone géographique à considérer ?
•  Quelle est la période de temps à prendre en compte ?

En fonction de ces délimitations, est-il plus judicieux de faire porter l'observation sur la
totalité de la population, sur un échantillon représentatif ou seulement sur des unités
typiques de cette population ?
Tenir compte des délais, des ressources et de la méthode de collecte des données
envisagés.

Observer comment ?

Cette troisième question porte sur les instruments de l'observation et la collecte des
données proprement dite.

L'observation comporte en effet trois opérations :

1 - Concevoir l'instrument capable de fournir les informations adéquates et nécessaires


pour tester les hypothèses, par exemple un questionnaire d'enquête, un guide d'interview
ou une grille d'observation directe.

2 - Tester l'instrument d'observation avant de l'utiliser systématiquement, de manière à


s'assurer que son degré d'adéquation et de précision est suffisant.

3 - Le mettre systématiquement en œuvre et procéder ainsi à la collecte des données


pertinentes.

Dans l'observation, l'important n'est pas seulement de recueillir des informations qui
rendent compte du concept (via les dimensions et indicateurs), mais aussi d'obtenir ces
informations sous une forme qui permet de leur appliquer ultérieurement le traitement
nécessaire à la vérification des hypothèses. Il est donc primordial d'anticiper, c'est-à-dire
de s'inquiéter, dès la conception de l'instrument d'observation, du type d'information qu'il
fournira et du type de traitement (codage éventuel), et d'analyse qui devra et pourra être
envisagé.

Le choix entre les différentes méthodes de recueil des données dépend des hypothèses
de travail et de la définition des données pertinentes qui en découlent. En outre, il est
également nécessaire de tenir compte des exigences de formation nécessaires à une
mise en œuvre correcte de chaque méthode.

Choix de la méthode d'observation la plus adéquate :

•  De quel type d’information s’agit-il ? Quantitatives ? Qualitatives ?

•  Quel est le positionnement épistémologique adopté : objectiviste ? subjectiviste ?

•  S’agira-t-il d’un sondage, d’un questionnaire... et avec quelle sorte d’analyse ?


( statistique - tri croisé...)

•  S’agira-t-il d’entretiens (de quelle nature ?), d’observation participante, de récits de


vie... (Cf. fiches concernant les outils, et le tableau récapitulatif)

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