M2.4 Toute Cette Eau Pourquoi ? La Plante Gaspilleuse !: Les Plantes Sont de Grandes Consommatrices D'eau
M2.4 Toute Cette Eau Pourquoi ? La Plante Gaspilleuse !: Les Plantes Sont de Grandes Consommatrices D'eau
M2.4 Toute Cette Eau Pourquoi ? La Plante Gaspilleuse !: Les Plantes Sont de Grandes Consommatrices D'eau
L’irrigation sert donc à éviter que la plante soit en stress hydrique et ne ferme ses stomates. En
effet, en fermant ses stomates, la plante n’acquiert plus de carbone et ne peut plus grandir ou bien
fonctionner. L’effet du stress hydrique sur la plante peut l’amener jusqu’à la mort. Néanmoins, même
sans arriver à des situations aussi extrêmes, un stress hydrique même léger peut affecter les
rendements. Un aspect important à retenir est qu’une contrainte hydrique aura un effet extrêmement
différent suivant le stade de croissance de la plante. Le déficit hydrique est représenté par 1- le
rapport entre l’évapotranspiration réelle et l’évapotranspiration maximale. Si l’évapotranspiration
réelle est maximale, le rapport est 1 et le déficit est donc de 0. La perte de rendement est
représentée par 1- le rapport entre le rendement réel et le rendement maximal. Plus la pente est forte,
plus une contrainte hydrique aura un effet négatif sur le rendement final, fonction du stade de
développement de la plante. La pente de ces courbes est appelé Ky par la FAO, dans son guide 66
Crop yield response to water. Pour le maïs, la floraison est l'étape critique pour le rendement avec un
Ky de 1,5 à 2,3. Par contre, d’autres stades comme le mûrissement ont des pentes plus petites que 1, ce
qui montre une moindre sensibilité.
Évidemment, différentes cultures ont des coefficients Ky différents, démontrant ainsi des sensibilités
différentes à la sécheresse. Par exemple, la banane, les pois ou le blé de printemps sont très sensibles
alors que le coton ou le sorgho sont, eux, plutôt tolérants. Lorsqu’on irrigue dans des conditions limitées
en eau il est donc extrêmement important de connaitre les périodes sensibles afin d’éviter toute
période de stress à ce moment qui affecterait de façon importante les rendements. De même, en
fonction de l’eau disponible, le choix d’une espèce ou d’une variété plus résistante peut aussi aider à
augmenter les rendements. Afin que la plante ne souffre pas de stress il est important qu’elle ait en
continu accès à la quantité d’eau dans le sol qui puisse couvrir son besoin transpiratoire. Afin que
cela soit le cas, tout calcul de la dose d’irrigation doit prendre en compte l'évapotranspiration réelle
de la culture.
Des tables existent pour évaluer, pour chaque type de culture, les différents Kc et la durée des phases.
Par ailleurs, il est important de savoir que les valeurs données par la FAO des Kc sont des estimations
qui peuvent être affectées par le climat, la fréquence de l’irrigation ou la variété de culture choisie.
Notez enfin que l’état de santé de la plante et les rendements dépendent aussi d’autres facteurs que
l’humidité du sol.
La plante peut souffrir de nombreux autres stress. Nous avons déjà parlé de la salinité qui peut
induire un stress salin, mais il peut aussi y avoir des maladies, des carences en nutriments ou des
éléments toxiques dans l’eau qui peuvent affecter la bonne croissance des plantes. Un stress important
à considérer lorsqu’on irrigue, est l’anoxie ou le manque d’oxygène. Les problèmes d'aération du sol
peuvent subvenir en cas de saturation du sol. Ils dépendent des doses d’irrigation, de la conductivité du
sol, de sa porosité et de son éventuelle compaction. On considère qu’il est important de garder 10 à 5
% du volume poral libre pour permettre le mouvement d’air et la bonne respiration des racines. L’effet
d’un manque d’oxygène dépend de la sensibilité de chaque espèce de plante, mais il peut mener à
des problèmes de croissance et même à la mort de la plante. C’est pourquoi tout projet d’irrigation
doit toujours comporter une réflexion sur les problèmes d'aération et éventuellement être
accompagné de mesures pour améliorer le drainage.