Fiche de Lecture
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DISCOURS DE LA MÉTHODE
Pour bien conduire sa raison, et chercher
la vérité dans les sciences
1. Support :
Titre de livre : DISCOURS DE LA MÉTHODE
Sous titre : Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les
sciences
Date et lieu de publication : 1637, Leyde (Holland)
Maison d’édition : Les premières éditions
Auteur : René Descartes 1596-1650
Genre : philosophique et littéraire
2. Biographie de l’auteur:
Quelques points de repère chronologiques sur la vie de Descartes
1596 : Descartes naît à La Haye en Touraine
1606- 1614 : Etudes au collège royal de La Flèche fondé par Henri IV en 1
604, "Une des plus célèbres écoles de l'Europe" tenue par les Jésuites.
1614-1616 : Droit et médecine à Poitiers
1616- 1619 : Vie mondaine, voyage dans les cours, engagement dans l'armée.
hiver 1619-1620 : réflexion sur sa méthode, travaux de mathématiques
1620- 1629 : voyages
1629 : Il se retire en Hollande. Travaille aux Traités "Du Monde" et "De
l'Homme". Il ajourne leur publication quand il apprend la condamnation de
Galilée.
1636 : Rédige le Discours de la Méthode publié en 1637.
1641 : Publication des Méditations Métaphysiques.
1644 : Les "principes de la Philosophie".
1649 :"Les Passions de l'Ame". Il accepte l'invitation de la reine Christine de
Suède.
1650 : Descartes meurt à Stockholm, son corps sera ramené en France en 1667.
3. Présentation de l’ouvrage :
Contexte historique :
Le Discours de la méthode a été écrit par Descartes quelques années après le procès de
Galilée (juin 1633), qui avait été condamné par l'Église à cause de son ouvrage Dialogue sur
les deux grands systèmes du monde.
Thème :
Cet ouvrage se présente sous forme de discours dans lequel Descartes aborde plusieurs
notions essentielles en relation avec la recherche d’une vérité métaphysique. Donc, le thème
du discours est indéniablement une recherche raisonnée de la vérité dans les sciences. Cette
recherche se fait généralement en évitant d’imposer une méthode typique mais, au contraire,
en montrant le chemin qu’il a suivi dans sa recherche.
Thèses centrales :
Le Discours est surtout connu pour la conclusion à laquelle Descartes parvient : "Je
pense donc je suis", vérité fondatrice de la métaphysique cartésienne. On y trouve aussi les
thèses non moins importantes de l'existence de Dieu et de l'âme humaine.
Résumé :
4. Plan de l'ouvrage :
Cet ouvrage est constitué de Six parties :
Première partie : Considérations touchant les sciences
Deuxième partie : principales règles de la méthode.
Troisième partie : Quelques règles de la morale tirées de la méthode.
Quatrième partie : Preuves de l’existence de Dieu et de l’âme humaine ou
fondements de la métaphysique.
Cinquième partie : Ordre des questions de Physique
Dernière partie : Choses requises pour aller plus avant en la recherche de la
nature.
5. Analyse :
Première partie :
Dans cette partie Descartes évalue les sciences qui lui ont été enseignées au cours
de ses études.
Tout d'abord, l’auteur affirme que la raison, qu'il désigne encore sous le nom de
" bon sens ", " est la chose du monde la mieux partagée " : c'est-à-dire que tout homme
par conséquent a la faculté de raison ; celle-ci est universelle parce qu'innée, c'est-à-
dire inscrite dans la nature de l'homme. Cependant, si, dans les faits, chacun n'en
utilise pas comme il convient (déraisonne ou pense mal), c'est, comme le dit
Descartes, qu'il ne suffit pas " d'avoir l'esprit bon (...), le principal est de l'appliquer
bien ". D'où la nécessité d'une méthode pour bien conduire sa raison : la méthode
consiste en un ensemble de règles déterminant un ordre d'opérations dans l'usage de la
faculté de la raison.
Ceci étant posé, Descartes exprime sa déception à l'égard de l'enseignement qu'il a
reçu : " il n'y avait aucune doctrine dans le monde qui fût telle qu'on m'avait fait
auparavant espérer ". Précisément : ce n'est pas à penser correctement - sauf en
mathématiques - que les hommes sont régulièrement éduqués.
Enfin, après avoir évalué et critiqué chacune des disciplines enseignées, Descartes
achève cette première partie en évoquant les leçons tirées de ses années de voyage.
Deuxième partie :
Dans la seconde partie, Descartes énonce les règles de la méthode qu'il a choisie.
Réformer les sciences exige d'abord que l'on réforme ses propres pensées, et pour
ce faire que l'on bâtisse : " dans un fonds qui est tout à moi ". En d'autres termes, de
même qu'il " n'y a pas tant de perfection dans les ouvrages composés de plusieurs
pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu'en ceux auxquels un seul a travaillé ",
il convient de reconstruire les sciences selon un plan qui les unifie et les installe sur
des fondements communs, grâce à l'unité d'une méthode.
Pour mener à bien ce projet, Descartes décide donc premièrement, d’éliminer des
opinions ou préjugés qui encombrent son esprit et lui viennent d'une éducation
éclectique, deuxièmement de définir rigoureusement la méthode qu'il compte
appliquer dans les sciences et dont les règles sont au nombre de quatre : l'évidence,
l'ordre, l'analyse, l'énumération.
Troisième partie :
Dans la cette partie, Descartes élabore quelques règles de la morale issues de la
méthode.
Souhaitant découvrir le fondement ou point de départ d'une philosophie et d'une
science certaines, soit une première certitude, à partir de laquelle sa raison pourra
s'exercer avec méthode, Descartes entreprend donc de rejeter toutes les opinions et
connaissances qu'il avait jusqu'alors tenues pour vraies.
Toutefois, parce qu'il conçoit mal de douter de tout dans ses actions comme dans
sa pensée, il élabore une morale " par provision ". Comme son nom l'indique, cette
morale doit permettre à Descartes de continuer de vivre en attendant d'être en
possession d'une première certitude ; elle ne vaut comme telle que provisoirement, et
non pas absolument ; efficace dans l'ordre de l'action pratique, elle ne présente encore
aucune justification rationnelle.
Le sens commun inspire donc à Descartes les trois maximes qui la composent : la
première consiste à " obéir aux lois et aux coutumes de son pays " (soit à suivre les
avis les plus modérés), la seconde est celle de la résolution dans l'action, la troisième
prescrit de changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde.
Quatrième partie :
La quatrième partie contient les principes de la métaphysique cartésienne.
Le savoir est constitué sur le modèle d'une géométrie, c'est-à-dire qu'il est
suspendu à un petit nombre de principes à partir desquels il suffit de déduire
correctement pour passer d'une vérité à une autre ; voilà pourquoi il s'enracine, dans sa
totalité, dans des vérités premières et fondatrices, comme on l'a vu - vérités qui, pour
cette raison, ne sont pas elles-mêmes scientifiques mais " métaphysiques " ( c'est-à-
dire situées en amont de la connaissance, qu'elles rendent possible).
La technique de pensée adoptée alors par Descartes pour parvenir à une première
vérité, à un premier principe, est celle du doute " hyperbolique ", lequel désigne un
doute absolu : il consiste en effet à " tenir pour faux le vraisemblable ", à n'admettre
par conséquent pour vrai que ce qui est absolument certain.
Or le doute ainsi défini contient en lui-même son propre dépassement : si je doute
en effet (de l'existence même de toute chose, seulement vraisemblable), c'est que je
pense et si je pense, je suis.
Ce que je suis c'est donc une " âme ", un être dont tout le principe ou la nature
n'est que de penser. Ainsi Descartes trouve-t-il dans le " je pense, donc je suis " le
premier principe de la philosophie recherchée.
L'étape suivante est celle de la découverte de l'existence de Dieu : le doute duquel
je tire la certitude de mon existence me révèle en même temps mon imperfection ;
comme tel, il renvoie à un défaut d'être dont je ne peux avoir l'idée sans avoir
préalablement celle du parfait, en d'autres termes celle de Dieu. Or toute idée est
l'image d'une réalité, l'effet d'une cause : en tant qu'être imparfait, je ne saurais être la
cause de l'idée du parfait qui est en moi ; il faut donc que ce soit Dieu qui l'y ait mise -
d'où la certitude de son existence.
Enfin, si le moins parfait ne saurait dépendre que du plus parfait, toute réalité finie
- corporelle ou intellectuelle, tout corps ou toute idée - aura Dieu pour cause.
Pour cette raison, l'existence de Dieu garantit à la fois la réalité du monde (un
temps suspendue par le doute) et la vérité de l'idée que nous en prenons.
Cinquième partie :
Dans cette partie donne quelques aperçus de la physique nouvelle.
Sixième partie :
Dans la dernière partie, Descartes énumère les raisons qu'il aurait de publier sa
physique et celles qui le portent au contraire à s'en abstenir.
Il rappelle à mots couverts la condamnation de Galilée et l'effet qu'elle a eu sur lui : il
a reporté la publication de sa physique. Il passe alors en revue les motifs qui
pourraient encore le forcer à publier, puis il reprend les raisons tout aussi fortes qui le
retiennent et enfin il explique pourquoi il ne livre que des fragments et des aperçus de
sa physique.