HEC - Cours - MEPA 2014
HEC - Cours - MEPA 2014
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HYDROSTATIQUE ET
HYDRAULIQUE EN CHARGE
L’objectif de cet ouvrage destiné aux techniciens et ingénieurs est de fournir les bases
nécessaires à la compréhension et au calcul des phénomènes présents en hydraulique
appliquée au génie de l’eau et de l’environnement. Chaque notion d’hydraulique est
ponctuée par une série d’exercices permettant d’illustrer les concepts présentés. Les
exemples sont issus d’ouvrages hydrauliques existant en réseau. Les techniques de calcul
qui sont associées à la résolution des équations mises en œuvre sont élaborées dans un
souci d’efficacité.
Cet ouvrage est composé de plusieurs chapitres qui sont décrits dans les paragraphes
suivants.
Le deuxième chapitre s’intéresse aux fluides au repos. Par exemple, la plupart des
dispositifs de contrôle de débit tels que les vannes autorégulées nécessitent un mécanisme
pouvant être approché par le biais de l’hydrostatique. Cette partie est donc consacrée à
l’action de l’eau sur les parois et sur les corps immergés.
Le chapitre suivant est dédié à l’hydraulique en charge. Ce type d’écoulement est le plus
souvent rencontré dans les réseaux d’adduction d’eau potable et parfois en assainissement.
Après un rappel des équations de Bernoulli, le paragraphe suivant s’intéresse aux pertes de
charge linéaires et singulières. On aborde ensuite le tracé de la ligne piézométrique et de la
ligne de charge qui permettent de caractériser le fonctionnement d’un réseau en terme de
sur ou sous pression. Un dernier sous-chapitre traite du coup de bélier avec les techniques
de calcul associées.
Bibliographie
AGHTM : Les stations de pompage d’eau, Editions Tec et Doc (2000).
BERTRAND-KRAJEWSKI J.L., Mesures en hydrologie urbaine et assainissement, éd.
Tec et doc, ed. 2000.
BONNIN, J., Ecoulement des fluides dans les tuyauteries. Techniques de l'ingénieur, A
738, 1-22, ed. 1983.
CARLIER M. : Hydraulique générale et appliquée, Editions Eyrolles (1972).
COMOLET R., Mécanique expérimentale des fluides, Masson, ed.1982.
IDEL’CIK I.E., Mémento des pertes de charge. Eyrolles (1986).
FRELIN, M., Coups de bélier. Techniques de l'ingénieur, BM 4 176, 1-27, (2002).
GRAF W. H., ALTINAKAR M. S. : Hydrodynamique : Une introduction, Traité de
Génie Civil, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Presse polytechnique et
universitaire romanes (1995).
GRAF W. H., ALTINAKAR M. S. : Hydraulique fluviale : écoulement permanent
uniforme et non uniforme, Tome 1, Traité de Génie Civil, Ecole polytechnique
fédérale de Lausanne, Presse polytechnique et universitaire romanes (1993).
GRAF W. H., ALTINAKAR M. S. : Hydraulique fluviale : écoulement non permanent
et phénomènes de transport, Tome 2, Traité de Génie Civil, Ecole polytechnique
fédérale de Lausanne, Presse polytechnique et universitaire romanes (1996).
HAGER W. H. : Wastewater hydraulics theory and practice, Springer, ed. 1999.
LENCASTRE A. : Hydraulique générale, Editions Eyrolles (1996).
LESIEUR M. : La turbulence, Presses Universitaires de Grenoble, Ed. 1994.
PERNES, P., Hydraulique unidimensionnelle - Partie 1 - Analyse dimensionelle et
similitudes - Généralités sur les écoulements unidimensionnels - Ecoulements en
charge - Ecoulements à surface libre, Cemagref Editions 2003.
PERNES, P., Hydraulique unidimensionnelle - Partie 2 - Coups de bélier et phénomène
d'oscillation en masse - Pompes centrifuges, Cemagref Editions 2004.
PERNES, P., Mécanique des milieux continus déformables - Application à la mécanique
des liquides parfaits et des liquides newtoniens, Cemagref Editions 2003.
SCHIESTEL R. : Modélisation et simulation des écoulements turbulents, Editions
Hermès (1993).
SINNIGER R.O., HAGER W. H. : Constructions hydrauliques : Ecoulements
stationnaires, Traité de Génie Civil, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne,
Presse polytechnique et universitaire romanes (1989).
VIOLET P.L., CHABARD J.P., Mécanique des fluides appliquée, Presses des ponts et
chaussées, ed. 1998.
1. - ECOULEMENTS EN CHARGE
1.1. - Régimes d’écoulements
Le régime d’un écoulement se caractérise par la fluctuation temporelle des vitesses
et des pressions au sein de la veine liquide.
Expérience :
Un premier réservoir d’eau de niveau constant est vidangé par un tuyau. Une vanne
placée à l’extrémité du tuyau permet de faire varier le débit Q (m3/s). Un deuxième tuyau
est placé à l’intérieur du réservoir. Il contient un colorant et permet d’obtenir un mince
filet fluide coloré au centre du tuyau.
Mesure de la
Injection d’un colorant vitesse en un point
Sens de Vanne de
l’écoulement régulation du débit
Réservoir
Zone d’observation
Quand la vitesse est très faible (quelques millimètres par seconde) le filet coloré reste bien
défini, rectiligne et parallèle à l’axe du tuyau. Le régime est dit laminaire. L’écoulement
laminaire est rare dans le domaine de l’hydraulique de l’eau potable et de l’assainissement,
toutefois il n’est pas inexistant.
Les figurent suivantes montrent un écoulement laminaire dans une veine liquide et
l’évolution de la vitesse en un point (vitesse ponctuelle) en fonction du temps.
1. Ecoulements en charge 7
Sens de l’écoulement
0.0014
0.0012
Vitesse (m/s)
0.001
0.0008
0.0006
Injection Filet de colorant 0.0004
de colorant 0.0002
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s)
Quand la vitesse est plus élevée, le filet devient ondulé et très instable. Il se mélange
rapidement au fluide ambiant. Des tourbillons de différentes tailles apparaissent. Le
régime est dit turbulent.
Evolution de la vitesse ponctuelle en fonction du
temps en régime turbulent
0.8
Sens de l’écoulement
0.7
0.6
Vitesse (m/s)
0.5
0.4
0.3
de colorant 0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s)
La turbulence se caractérise donc par la création de tourbillons. ils mélangent les matières
dissoutes dans l’eau, comme par exemple le chlore dans un réseau d’eau potable ou le rejet
d’une station de traitement des eaux usées dans une rivière. La mise en place d’un
agitateur dans un bassin crée de la turbulence et ainsi il tend à homogénéiser les matières
dissoutes.
de vitesse turbulent varie beaucoup plus qu’en laminaire au voisinage de la paroi. Cette
zone de fort gradient de vitesse est appelée couche limite.
Centre de la conduite
100
Profil de vitesse
90
Turbulent
Vitesse adimensionnelle V/Vmax en %
80
70
60
50
Profil de vitesse
Laminaire
40
30
20
Zone de fort
10 gradient de vitesse
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0
Distance à la paroi r/R
Zone de décollement
de veine liquide
L
Rétrécissement
Elargissement
1. Ecoulements en charge 9
Zone de
recirculation
Sens de
Resserrement des
lignes de courants l’écoulement
1.5. - Coude
En raison de la courbure de la conduite, un mouvement hélicoïdal des lignes de
courant peut s’établir. La présence de ce mouvement de rotation persiste sur une longueur
en aval du coude (à peu près 50 fois le diamètre de la conduite). Lorsque la courbure est
importante, des zones de recirculation peuvent apparaître.
Le mécanisme interne de l’écoulement au travers d’un coude n’est pas encore bien connu,
malgré le grand nombre de chercheurs qui ont analysé cet élément important.
A-A
Zone de A
recirculation
Mouvement
hélicoïdal
Zone de
séparation
Jonction
Sens de
l’écoulement
Les vannes à opercule ou les vannes papillons créent un obstacle dans les conduites. Ce
sont des organes de contrôle du débit.
1. Ecoulements en charge 11
Onde de
choc
Vanne Compte tenu de son inertie, l’eau au
fermée voisinage de la vanne entre en dépression et
Réservoir Uo
U=0 la conduite diminue son diamètre. Une onde
de choc en dépression se crée et se déplace
Déplacement
de l’onde Zone de vers le réservoir.
dépression
Pression imposée
par le réservoir
Surface
libre
Seuil
1,0
0,75 1,0
0,5
0,25 Vitesse 0,95
maximale 0,9
0,85
Comme pour les écoulements en charge, nous avons également un régime d’écoulement
laminaire et turbulent. (L’écoulement laminaire est rare en hydraulique).
c c
Q
U : vitesse de l’écoulement
U>c c : célérité des ondes
c’ : vitesse de l’onde amont
c’’ : vitesse de l’onde aval
Sens de
l’écoulement
Seuil
2.5. - Le ressaut
Le ressaut hydraulique se caractérise par une variation importante et croissante de
la hauteur d’eau de l’amont vers l’aval du phénomène sur une courte distance. Dans la
plupart des cas, une agitation importante de la surface libre permet rapidement de localiser
le phénomène, comme par exemple dans le cas d’une ressaut fort.
Le ressaut hydraulique est l’un des phénomènes les plus complexes en hydraulique à
surface libre. Les connaissances actuelles sur le ressaut hydraulique ne sont pas encore
suffisamment étendues pour que l’écoulement interne soit parfaitement compris.
Sens de l’écoulement
Sens de l’écoulement
Le déversoir est un ouvrage de bifurcation qui permet un partage des débits dans
deux canaux. Par rapport à une simple bifurcation, où les débits sont partagés quelle que
soit la hauteur d’eau, dans un déversoir, le déversement n’a lieu que si la hauteur du fluide
atteint la hauteur de la crête déversante.
Déversoir latéral
Conduite Conduite
Amont Aval
Vue de dessus
Conduite
Déversée
AM ONT AVAL
M ilieu n a tu re l
R essa u t
h y d r a u liq u e
3. Propriétés des liquides 17
Dans l’établissement des principes de l’hydraulique, certaines propriétés des fluides jouent
un rôle important, d’autres seulement un rôle mineur ou aucun rôle du tout. En
hydrostatique (fluide au repos) c’est le poids spécifique qui est la propriété la plus
importante, tandis qu’en hydrodynamique (fluide en mouvement), la densité et la viscosité
sont des propriétés dominantes. La pression de vapeur prend de l’importance quand
interviennent des basses pressions, le liquide en question contient des bulles de vapeur,
c’est le phénomène de cavitation. La tension de surface influe sur les conditions statiques
et dynamiques dans les conduits très étroits, c’est le phénomène de capillarité.
T (C°) 4 6 10 20 40 60 80 100
eau (kg/m3) 1000,03 1000,06 1000,30 1001,80 1007,85 1017,08 1029,02 1043,16
Attention : Contrairement aux liquides, les gaz sont fortement compressibles. La variation
de masse volumique dépend de la température et de la pression : f p, T .
3.3. - Viscosité
La viscosité d’un fluide en mouvement est la propriété qui exprime sa résistance à une
force tangentielle.
Expérience :
y
L
Répartition de la vitesse
entre deux plaques en
régime laminaire
Le viscosimètre :
On considère deux cylindres coaxiaux séparés par un intervalle e dont l’espace entre eux
est rempli par un liquide. On fait tourner le cylindre extérieur à vitesse constante () et on
maintient fixe le cylindre intérieur.
Vitesse de
Cylindre fixe
rotation :
Variation de la
vitesse de du
liquide suivant
l’épaisseur e
Niveau r
de l’eau
h
e
Cylindre en
rotation
Température (°C) 0 5 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Viscosité dynamique
(N.s/m2) 10‐3 1,787 1,519 1,307 1,002 0,798 0,653 0,547 0,467 0,404 0,355 0,315 0,282
Viscosité cinématique
(m2/s) 10‐6 1,787 1,519 1,307 1,004 0,801 0,658 0,553 0,475 0,413 0,365 0,326 0,294
On appelle fluide parfait un fluide dont la viscosité serait nulle (fluide inexistant dans la
nature). La viscosité existe dès qu’il y a mouvement relatif entre particules, que ce soit en
régime laminaire ou turbulent.
température. Dans l’écoulement des liquides, il peut arriver que la pression en certains
points devienne inférieure à la pression de vapeur saturante. Le liquide entre alors
localement en ébullition et des bulles de vapeur apparaissent au sein même de
l’écoulement. Ce phénomène, appelé cavitation, est le plus souvent nuisible pour les
installations où il se produit (canalisation, pompes, turbine…). Les variations de volume
lors du changement d’état sont telles qu’il se produit au sein du fluide de véritables
explosions de bulles au moment de la vaporisation et de violentes implosions, lors de la
condensation.
Une molécule liquide au repos est soumise aux forces d’attractions que les molécules
voisines exercent sur elle. Une molécule à la surface libre d’un liquide ou à la surface de
séparation de deux liquides non miscibles n’est plus soumise à l’action de forces
symétriques, puisqu’elle n’est plus entourée symétriquement par d’autres molécules de
même nature. Ainsi la résultante des forces moléculaires n’est plus nulle. La surface de
séparation se comporte comme une membrane tendue.
La force d’attraction tangentielle à la surface nécessaire pour arracher des particules
agissant le long d’un segment de longueur unitaire est appelée tension superficielle.
Surface libre
Molécules
Va Vb Vc Vd
Va Vb Vc Vd
0 0
Lab Lcd
Vb Vc
0
L bc
Lab Lbc Lcd
Convergent Divergent
Exemples :
Ecoulement dans une Ecoulement entre deux Ecoulement autour d’une
conduite circulaire : plaques parallèles : sphère :
Si Re > 2500 alors turbulent Si Re < 500 alors laminaire Si Re < 1 alors laminaire
Si Re < 2000 alors laminaire Sinon turbulent Sinon turbulent
L : diamètre de la conduite. L : distance entre les deux L : diamètre de la sphère.
plaques.
6. - OUTILS MATHEMATIQUES
dy
dx
Dérivée partielle :
x
P P P P
Dérivée totale : dP dt dx dy dz
t x y z
dP P P x P y P z
dt t x t y t z t
f
x
f
Gradient d’un scalaire : grad ( f ) grad ( f )
y
f
z
Vx Vx Vx
z
Vx x y
Vy Vy Vy
Gradient d’un vecteur : grad(V) grad Vy
x y z
Vz Vz Vz Vz
x y z
Vx Vy Vz
Divergence d’un vecteur : div ( V )
x y z
Vz Vy
x y z
Vx Vx Vz
Rotationnel : RotV Vy
y z x
Vz Vy Vx
x y
z
Chapitre II :
HYDROSTATIQUE
1. - EQUATIONS DE L’HYDROSTATIQUE
Nous avons vu au chapitre précédent que l’ensemble des forces agissant sur un
fluide sont de deux natures : les forces de volume et les forces de surface. En reprenant les
résultats acquis dans ce chapitre, nous allons détaillé l’ensemble de ses forces.
Considérons dans un réservoir un fluide au repos, dont on extrait un petit parallélépipède
d’eau d’axe vertical z. Soit p la pression en son centre. Il est soumis aux forces verticales
suivantes :
p dz
p dx.dy
z 2
.g.dx.dy.dz
p(x,y,z)
dz
z
y p dz
p dx.dy
Réservoir z 2
x
Concernant les forces de volume, il n’en existe qu’une seule la force de pesanteur. Elle
s’écrit de la façon suivante :
Fpesanteur g. dx.dy.dz
Les forces d’inertie n’existe pas puisque le fluide est au repos (vitesse nulle).
Concernant les forces de surface, la pression agit sur la face supérieure et inférieure de
l’élément. Ces forces s’écrivent de la façon suivante :
p dz
Force de pression sur le surface inférieure : Fpression inf. p dx.dy
z 2
p dz
Force de pression sur le surface supérieure : Fpression sup. p dx.dy
z 2
Les forces de viscosité et de turbulence n’existent pas puisqu’il n’y a pas de vitesse
relative entre les particules de fluide.
p dz p dz
.g.(dx.dy.dz) p dx.dy p dx.dy 0
z 2 z 2
p
soit : -.g 0
z
On peut écrire de façon analogue les équations d’équilibre dans les autres directions :
p p
0; 0
x y
Ces trois équations montrent que la pression est indépendante de x et de y, c’est-à-dire que
la pression ne varie pas dans les directions x et y ou encore qu’elle est constante dans un
plan horizontale. Cela est vérifié tant que l’on reste dans un même fluide (ρ constante). La
pression ne dépend que de z, ce qu’on écrit :
p
-.g ou dp=-.g.dz
z
Unités de mesure :
L’unité légale est le pascal : 1 Pa = 1N/m2
Un multiple du pascal est le bar : 1 bar = 105 Pa
Il existe d’autres unités plus pratiques :
- Le mètre de colonne d’eau : 1,0mCE 1,0mCE.eau .g 9,81.103 Pa 0,098bar
105
1,0bar 105 Pa 10,19mCE
eau .g
2. Variation de la pression dans un fluide incompressible 27
Prenons par exemple un réservoir où la surface libre est à la pression atmosphérique (pa).
En écrivant l’équation de l’hydrostatique par rapport à un plan de référence, on a :
p + .g.z = Cte
Entre le point 1 et 2, on a :
p1 + .g.z1 = p2 + .g.z2 = Cte,
soit : p1 = p2 + .g.(z2 -z1) = pa + .g.h, avec pa=105 Pa.
La pression en 1 est mesurée en pression absolue.
La figure suivante montre la répartition des pressions suivant la hauteur.
Pression
atmosphérique : Pa
2
h + =
1
p1=gh pa pa+p1
z1 z2
Plan de référence
Dans la pratique, on préfère souvent mesurer par rapport à la pression atmosphérique (pa).
Dans ce cas, la pression au point 1 devient : p1’ = p1 - pa = .g.(z2 -z1) = .g.h. La pression
en 1 est mesurée en pression relative par rapport à la pression atmosphérique.
La plupart des instruments de mesure fournit une pression relative appelée également
pression manométrique.
Dans le cas de l’air, p0=1,013 105 Pa et 0=1.205 kg/m3, l’équation précédente permet de
caractériser l’évolution de la pression dans l’air en fonction de l’altitude :
g z
p=p0 exp 0 z 1, 013.105 exp
p0 8570
Les forces hydrostatiques sur une surface proviennent des forces de pressions du
fluide agissant sur cette surface.
Il convient, donc dans un premier temps, de caractériser la pression du fluide sur une
surface. Pour cela, on a besoin de :
- l’intensité : la pression dépend de la profondeur d’eau h. Elle est calculée par la
relation : p = .g.h,
- la zone d’application : la pression s’applique sur une surface (ds),
- la direction : la pression est toujours perpendiculaire à la surface d’application.
p
h
ds surface gauche
surface d’application
de la pression
Le calcul des forces hydrostatiques sur une surface quelconque plongée dans l’eau,
consiste à déterminer les trois caractéristiques suivantes :
4. Forces hydrostatiques sur les parois 29
h=y.sin(α)
hP hG
Vue A-A x
y
yG Surface S
ds yP
Ixx
F
ds
ξ
G
P
y
η Iξξ
Vue A-A y
Le point d’application de la force résultante des pressions P(xp, yp) est appelé : centre de
pression ou de poussée.
La position de ce point est définie par la position du barycentre des surfaces élémentaires
(ds) pondérées par la pression sur chaque surface, ce qui revient à calculer le moment
équivalent des forces de pression, c’est-à-dire :
x.dF x .F
S
p
y.dF y .F
S
p
Dans le grande majorité des cas les surfaces sont symétriques par rapport à l’axe η, ce qui
revient à dire que : xp = xG.
La deuxième intégrale s’écrit :
S y ds
2
I
yp yG
yds
S
y G .S
h h
v ; v
2 2
v bh 3
h ξ G ξ S bh ; I
12
v’
b
b h 2B b h B 2b
v ; v
3 B b 3 B b
h 3 B2 4Bb b 2
v
h
h
ξ G ξ S B b ; I
v’ 2 36 B b
d a 3 d a 3
v ; v
2 2 2 2
v 2 2
G ξ d 3 3a 3 5d 4 5a 4 3
d ξ S ; I
2 2 48 3 16
v’
a
4. Forces hydrostatiques sur les parois 31
4sin 3
v v R 1
ξ G ξ 3 2 sin 2
v’
φ
R v R 1 cos v
R2
S
2
2 sin 2
R 4 1 cos 2
3
R4
I 4 sin 4 9 2 sin 2
16
v R ; v R
v
R 4
G ξ S R 2 ; I
ξ 4
v’
h1
1 3
h2
dFx
2 dFy
dF α
y
x
L’intégration dFx et dFy sur toute la surface de l’élément courbe permet d’évaluer le force
résultante F. Compte tenu de la surface courbe, l’angle α est variable, ce qui complique le
calcul de l’intégrale.
Une deuxième méthode consiste à isoler un volume de fluide et à faire l’équilibre des
forces extérieures agissant sur ce volume.
Dans l’exemple suivant, le volume de fluide isolé est composé d’un ensemble de surfaces
planes horizontales et verticales et de la surface gauche (23). Le choix des surfaces planes
se justifie par l’utilisation des relations précédentes.
h1 Fv
p1 p2
1 3
h2 W
Fx
2
p3
y FR
x
p3
En faisant l’équilibre des forces suivant l’horizontale, on en déduit que la composante
horizontale de la force hydrostatique (FR) est donnée par Fx. La composante verticale est la
somme de la force Fv et du poids de l’eau W. En faisant la composition vectorielle des
forces Fx et Fv, on en déduit FR. Il suffit d’écrire ensuite le moment des forces par rapport
un point quelconque pour localiser la position de FR.
L’instabilité est donc définie par un couple qui tend à augmenter l’inclinaison.
G
P
G
P
Déséquilibre
volontaire
G
Déséquilibre P Mouvement
volontaire Mouvement naturel de la
naturel de la quille
quille
G P
Dans cet exemple, on constate que la position d’équilibre stable est vérifiée pour un angle
Θ’, et que la position instable correspond à un angle Θ’’ qui a la particularité : Θ’< Θ’’.
On en déduit qu’il existe donc un angle limite Θlimite de basculement entre l’état stable et
instable.
L’HYDRAULIQUE EN CHARGE
La dynamique des fluides consiste à étudier le mouvement des particules fluides soumises
à un système de forces. Bien souvent, on commence par l’étude les fluides fictifs dit
« fluides parfaits ». Ils ont la particularité de ne pas avoir de viscosité et de ne pas
développer de la turbulence. Ils permettent d’établir l’équation de Bernoulli facilement.
Les fluides réels engendrent des forces de frottement dues à la turbulence et à la viscosité.
La présence de ces forces induit une perte de charge (énergie) qui est une transformation
irréversible de l’énergie mécanique en énergie thermique.
Ce chapitre aborde, dans un premier temps, l’équation de continuité et surtout
l’établissement de l’équation de Bernoulli. Dans un deuxième temps, l’évaluation des
pertes de charges ainsi que les méthodes de calcul des réseaux hydrauliques en charge sont
exposées.
1. - L’EQUATION DE CONTINUITE
Cette équation exprime le principe de conservation de la masse : la variation de
masse de fluide d’un élément de volume dv pendant un temps dt est égale à la masse de
fluide entrante dans ce volume déduite de la masse de fluide sortante.
z
(x,y,z) dz
y
dy
x dx
Après un temps dt dans ce même volume, la masse est égale à : dt dx.dy.dz
t
On constate donc une variation de masse de : dt.dx.dy.dz
t
Variation de masse de fluide pendant la durée dt entre ce qui entre et ce qui sort :
On défini le débit massique par : q massique suivant x .Q volumique suivant x .u.dy.dz
1 2
L’interprétation physique de cette équation est la suivante : les débits Q entrant et sortant à
travers un volume quelconque et rempli du fluide doivent être égaux.
U1.S1 = U2.S2
2. - EQUATIONS DE BERNOULLI
2.1. - Cas des fluides parfaits
Les fluides parfaits ont donc la particularité de ne pas avoir de viscosité et de ne pas
développer de la turbulence. Ils permettent d’établir l’équation de Bernoulli facilement.
p dz
p dx.dy
z 2
.g.dx.dy.dz
p(x,y,z)
p dz
p dx.dy
z 2
En raisonnant, dans un premier temps, suivant la verticale (z), les forces qui agissent sur
cet élément de volume dv = dS.dz, sont :
Les forces de volumes :
- les forces de pesanteur provenant de la gravité : - .g.dv
2-Equations de Bernoulli 37
dw w w x w y w z
- Les forces d’inertie : dv dv
dt t x t y t z t
w
- les forces d’accélération pure : dv
t
- les forces d’accélération convective : .grad(w).V.dv
Les forces de surfaces :
p dz
- les forces de pression : Surface inférieure : p dx.dy
z 2
p dz
: Surface supérieure : p dx.dy
z 2
- les forces de frottement de viscosité :0
- les forces de frottement de turbulence :0
V 1
soit : grad (V ).V grad (p .g.z) 0
t
Cette équation est appelée l’équation d’Euler.
Utilisation des équations d’Euler pour le calcul des forces hydrauliques sur une
surface
en appelant s le vecteur unitaire de la tangente à la trajectoire, on a :
dV dV ds
V Vs et sV
dt dt dt
d s d s ds n
avec : . V
dt ds dt R
R : rayon de courbure et n le vecteur perpendiculaire à s .
V 1
V (.g.h p ) suivant s
s s
V 1
V. (.g.h p) suivant n
R n
Hauteur piézométrique
En terme de pression :
V2 W
.g.h p pt Cste =
2 Vvolume
Pression pression statique pression totale
dynamique
L’équation mécanique totale contenue dans un volume unitaire est donc le travail
mécanique total que la particule est susceptible d’accomplir. Ainsi, on peut dire que
l’équation de Bernoulli traduit la conservation de l’énergie mécanique totale par unité de
volume au cours du mouvement permanent.
Dans un écoulement, l’énergie mécanique totale par unité de volume de fluide, peut être
modifiée d’une section à l’autre en introduisant par exemple dans le circuit une machine
hydraulique.
Ainsi l’expression de l’équation de Bernoulli s’écrit :
V12 p1 V22 p E
h1 + = h2 + 2
2g 2g g
Si l’échange d’énergie se fait des parois de la machine vers le fluide nous avons affaire à
une pompe, si au contraire, l’échange d’énergie se fait du fluide au parois de la machine,
nous avons affaire à une turbine.
L’équation d’énergie est modifiée par le terme E, qui représente l’augmentation par une
pompe ou la diminution par une turbine de l’énergie mécanique totale par unité de masse
de liquide en mouvement.
2.1.4.1. - Turbine
Exemple d’installation :
Travail
La puissance est définie par : Puissance
Temps
Volume. V 2
p * g.Q.H
t 2
E
Pt .Q. t .Q.H
g
Types de turbines :
Turbine Kaplan
2.1.4.2. - Pompes
Exemple d’installation :
Principe de montage :
Types de pompes :
2-Equations de Bernoulli 45
Travail
La puissance est définie par : Puissance
Temps
Ep
Pour une pompe la puissance hydraulique est fournie par : Pp .Q. .Q.H
g
Pression
absolue
2-Equations de Bernoulli 47
Le critère qui sert à éviter la cavitation dans une pompe est le NPSH.
NPSH= Charge totale à l’entrée de la pompe – pression de vapeur saturante
Les pompes centrifuges vérifient les lois de similitude qui à partir d'une courbe
caractéristique établie pour une vitesse de rotation N de la roue de la pompe permettent
d'obtenir la caractéristique pour une vitesse de rotation N' quelconque.
Si on connaît pour une vitesse N1, le débit Q1, la hauteur manométrique totale Ht1 et la
puissance absorbée P1, on sait qu'il existe deux courbes caractéristiques (Ht en fonction de
Q et P en fonction de Q) pour la vitesse N2 tels que :
;
2-Equations de Bernoulli 49
On peut ainsi reconstruire point par point les caractéristiques pour la vitesse de rotation N2
en prenant des points différents des caractéristiques établies pour la vitesse N1.
Nous avons vu que pour le cas d’un fluide réel et en régime permanent, d’autres forces
interviennent, notamment les forces dues au frottement, qui font apparaître une dissipation
de l’énergie mécanique en énergie thermique.
Dans la zone laminaire seules les forces de frottement interviennent. Dans la zone
turbulente les forces de turbulence deviennent prépondérantes et une sous-couche
visqueuse très mince apparaît.
Dans le cas des conduites en charge où l’écoulement est laminaire, seules les forces de
viscosité interviennent ; le profil des vitesses est parabolique et est donné par la figure
suivante :
Dans le cas où l’écoulement est turbulent, le profil des vitesses tend à être uniformisé et
est du type logarithmique.
On constate une zone centrale de pleine turbulence où le gradient de vitesse est très faible
et le profil est aplati en son centre. La zone de la couche limite est de très faible épaisseur
et proche de la paroi. Le gradient de vitesse est très important et les forces de viscosité
sont donc très importantes dans cette couche. Une approche mathématique exacte n’est
pas possible dans ce type d’écoulement complexe. Les relations qui seront construite sont
toutes d’origines empiriques.
Deux types d’écoulements turbulents dans les conduites réelles (présentant des aspérités)
existent :
- conduite hydraulique lisse : l’écoulement est séparé de la paroi par un film
laminaire,
- conduite hydraulique rugueuse : la sous-couche laminaire disparaît et la
turbulence arrive jusqu’à la paroi.
Dans la région centrale, très aplatie, la vitesse est indépendante des aspérités de la paroi et
dépend peu de la viscosité. L’écoulement est formé de tourbillons importants, allongés,
contenant des tourbillons plus petits. L’intensité de la turbulence est à peu très constante
dans ce domaine.
Dans la zone interne, voisine de la paroi, la vitesse passe d’une valeur élevé à zéro sur une
distance relativement faible. Le fort gradient de vitesse qui en résulte impose au fluide des
3- Evaluation des pertes de charge 53
La turbulence est mesurée par le nombre de Reynolds. Dans le cas des conduites
circulaires le domaine laminaire et turbulent est différencié par une valeur de Reynolds de
:
Compte tenu des difficultés pour résoudre l’équation de Navier-Stokes, la perte de charge
sera traduite par une équation empirique du type :
L U2 H U2
H ; J
D 2g L 2gD
est un coefficient de perte de charge. Il est sans dimension et est fonction du nombre de
Reynolds et de la rugosité de la paroi. (Parfois appelé f)
L est la longueur de la conduite
D le diamètre
U la vitesse moyenne
J la perte de charge part unité de longueur
Cette rugosité peut être mesurée par rapport au diamètre de la conduite. On parle alors de
k
rugosité relative :
D D
Si la rugosité est ondulée le film laminaire pourra, dans une certaine mesure, se modeler
sur les ondulations. Si au contraire elle présente des arêtes vives, le film sera aisément
écorché puis déchiré par les aspérités, l’influence de la viscosité dans la couche limite sera
diminuée et la turbulence fortement augmentée. Ceci se traduit par une vitesse moyenne
réduite.
3- Evaluation des pertes de charge 55
Les surfaces auxquelles on a affaire dans la pratique (béton, acier, fonte) ne présentent pas
des caractéristiques de rugosité uniforme. En effet, les protubérances de la surface sont
inégales et irrégulièrement distribuées. Elles proviennent du rivetage, des recouvrements,
des joints, des défauts sur la paroi, de corrosion, d’incrustations...
On définit ainsi deux types de rugosité : lisse et rugueuse. La différence entre les deux
dépend du nombre de Reynolds.
f
ks/D
J mm / m L
Qm / s
3 M
DmN
k [mm] 2 1 0,5 0,25 0,1 0,05 0,025
La perte de charge singulière, localisée dans une section de la conduite, est provoquée par
un changement de direction et d’intensité de la vitesse (voir premier chapitre).
L’écoulement uniforme est perturbé et devient localement un écoulement non uniforme.
La turbulence joue un rôle considérable, alors que les forces de viscosité sont
négligeables. La perte de charge n’a donc lieu qu’en régime turbulent.
Une telle non-uniformité de la vitesse peut être provoquée par :
- un branchement de section de la conduite,
- un changement de direction (coude),
- un branchement ou raccordement,
- un dispositif de mesure et contrôle de débit...
Comme pour les pertes de charge linéaire, les pertes de charges singulières se traduisent
par la relation :
V2
H K
2g
K est fonction des caractéristiques géométriques et du nombre de Reynolds.
La valeur de K est donnée pour les différents cas les plus classiques dans les tableaux
suivants :
K 0 .5
Sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement à angles vifs, ajutage débitant à
gueule bée
K 1
K 1
K 0.05
Arrivée
S2
K 1
S1 2 2
S 1 S
K 1 1 1
S 2 9 S2
S2>>S1 => K=1
Coudes
Arrondi
7
d 2
K 0.131 1.847
2.r 90
en degrés
Brusque
K est indépendant du diamètre
22.5 30 45 60 90
K 0.07 0.11 0.24 0.47 1.13
Tés
Branchement de prise à 90° de même diamètre et à angles vifs
2
V
H r K r t
2g
2
Vt
H b K b
2g
Cônes
Convergent
La perte de charge est négligeable.
3- Evaluation des pertes de charge 65
Divergent
2
1.25
D 2
K 3,2. tg .1 1
2 D2
Si il y a décollement et le comportement
est identique à celui d’un élargissement brusque.
2
D1 3 6 8 10 12 14 16 20 24 30 40
D2
0 0.03 0.08 0.12 0.15 0.19 0.23 0.28 0.37 0.46 0.62 0.90
0.05 0.03 0.07 0.10 0.14 0.17 0.21 0.25 0.33 0.42 0.56 0.82
0.1 0.03 0.06 0.09 0.12 0.16 0.19 0.22 0.30 0.37 0.50 0.73
0.2 0.02 0.05 0.07 0.10 0.12 0.15 0.18 0.23 0.30 0.39 0.58
0.3 0.02 0.04 0.06 0.07 0.09 0.11 0.13 0.18 0.23 0.30 0.44
0.4 0.01 0.03 0.04 0.05 0.07 0.08 0.10 0.13 0.17 0.22 0.33
0.5 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.09 0.12 0.15 0.23
0.6 0.01 0.01 0.02 0.02 0.03 0.04 0.04 0.06 0.07 0.10 0.14
D2 0.01 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
D1
K 0.500 0.495 0.480 0.455 0.420 0.375 0.320 0.255 0.180 0.095
Elargissement
2 2
S 1 S
K 1 1 1
S 2 9 S2
D1 0.01 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
D2
K 1.000 0.980 0.922 0.829 0.708 0.569 0.424 0.287 0.175 0.109
Appareils de robinetterie
Vanne opercule
p 1 2 3 4 5 6 7
D 8 8 8 8 8 8 8
K 0.07 0.26 0.81 2.06 5.52 17 98
Vanne à papillon
° 5 10 15 20 30 40 45 50 60 70
Robinets à Boisseau
° 5 10 15 20 30 40 45 50 55 60
Clapet à battant
° 20 30 40 45 50 55 60 65 70 75
Si la conduite toute entière est située au dessous de AA’, la pression dépasse la pression
atmosphérique. Cette hypothèse correspond à une situation normale. Il faut prévoir des
ventouses aux points les plus élevés pour la sortie de l’air accumulé et des décharges de
fond N et N’’ pour la vidange et le nettoyage.
Si la conduite s’élève au-dessus de la ligne horizontale qui passe par A, il n’y aura
écoulement que si toute la conduite a été remplie d’eau au préalable (effets de
siphonnage).
H1 H B PdC1B
2 2
p V p V
h1 1 1 h B B B j1B
g 2g g 2g
H B h1 j1 B
Déterminons, dans un deuxième temps, la charge totale (en mCE) au point C, HC, par
application du théorème de Bernouilli.
H C H 2 PdCC 2
2 2
p V p V
h C C C h 2 2 2 jC 2
g 2g g 2g
H C h 2 jC 2
On peut ensuite représenter la caractéristique du réseau :
CR(Q) H C H B h 2 h1 PdCaspiration PdC refoulement .
Il suffit de tracer la caractéristique de la pompe HMT en fonction du débit (donnée fournie
par le constructeur) : HMT(Q).
Point de fonctionnement d'une instalation
80
70
Point de
fonctionnement de
60 l'installation
50
Courbe
caractéristique de la
H (mCE)
pompe : HMT(Q)
40
30
20
Courbe
10 Hauteur caractéristique du
géométrique de réseau : CR(Q)
l'installation
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Débit (l/s)
.
∗
soit : .
t : le temps,
x : l’abscisse curviligne suivant la canalisation (pas nécessairement horizontale),
ρ : la masse volumique de l’eau,
S : la section de l’écoulement (section intérieure de la conduite),
U : la vitesse permanente en moyenne uniformisée sur la section,
P : la pression relative par rapport à la pression atmosphérique,
g : l’accélération gravitationnelle,
j : le coefficient adimensionnel de perte de charge,
i : la pente de la canalisation.
∗
1
.
(6)
Appliquons cette dernière équation au calcul des oscillations de niveau d’eau dans une
cheminée d’équilibre (protection anti-bélier), comme illustré sur la Figure 1. Cet exemple
a été proposé par Frelin (Frelin 2002).
Ici, une conduite circulaire forcée entre une retenue d’eau de section importante et une
installation de turbinage est équipée d’une cheminée d’équilibre de section circulaire.
Cette conduite est le siège d’un écoulement permanent jusqu’à l’instant t = 0. A cet
instant, la vanne située en amont de la turbine est fermée instantanément.
On considère les données suivantes: L = 4000 m, d = 1.5 m, D = 3 m, z0 – z2 = 20 m,
Q0 = 1 m3/s (débit volumique).
On suppose que la masse volumique de l’eau reste constante et que la conduite est
complètement indéformable. Déterminons, sous l’hypothèse d’absence de pertes de charge
(J = 0), la période des oscillations du niveau d’eau dans la cheminée ainsi que le niveau
maximal.
Pour cela, intégrons l’équation (6) entre les abscisses curvilignes des points 1 et 2. Nous
obtenons l’expression suivante :
∆ ∗
0 (7)
Par ailleurs, compte tenu des sections importantes du réservoir et de la cheminée par
rapport à la section de la canalisation, l’application de l’équation de Bernoulli sans pertes
de charge conduit aux équations suivantes :
2 2
p U1 p* U
z0 z1 1 1 (8)
g 2g g 2g
2 2
p2 U 2 p2* U
z0 s z 2 (9)
g 2g g 2g
La vitesse est en effet identique au point 1 et au point 2 dans la mesure où nous avons fait
les hypothèses d’un fluide incompressible et d’une conduite indéformable (équation 5).
L’utilisation de ces équations aboutit à l’expression suivante pour la loi de la quantité de
mouvement :
6- Le coup de bélier 75
dU
L gs 0 (10)
dt
Le débit dans la conduite étant identique à celui dans la cheminée, la loi de conservation
de la masse (équation 4) peut s’exprimer, quelque soit le temps t, comme suit :
d2 D 2 ds
U (11)
4 4 dt
La dérivée de la vitesse par rapport au temps s’écrit alors :
2
dU D d 2 s
(12)
dt d dt 2
En utilisant cette expression dans l’équation (10), nous aboutissons à l’équation
différentielle suivante, où la seule variable est le temps t :
2 2
D d s
L 2 gs 0 (13)
d dt
Elle admet comme solution la forme générique suivante, où C1 et C2 sont des constantes :
d g d g
s C1 cos t C2 sin t (14)
D L D L
ds 4Q0
Sachant que s et valent respectivement 0 et à l’instant t = 0 (conditions
dt D2
initiales), nous obtenons le niveau d’eau dans la cheminée en fonction du temps.
4Q0 L d g
s sin t (15)
Dd g D L
D L
Ainsi, la période des oscillations vaut 2 , soit 4 minutes et 14 secondes. La
d g
4Q0 L
hauteur maximale dans la cheminée vaut quant à elle z0 z2 , soit 25.7 m.
Dd g
Dans un fluide, cette propagation s’effectue dans une direction confondue avec celle du
déplacement. Elle s’accompagne, à cette même célérité, d’une variation de pression, de
masse volumique et de température. Ce domaine mobile, par rapport au fluide constitue
une onde.
Pour schématiser plus simplement ce phénomène de propagation d’ondes, considérons une
longue tuyauterie rectiligne, absolument indéformable, de section constante, et contenant
un liquide.
Supposons que l’une de ses extrémités comporte un piston mobile et que l’autre soit
fermée. Dans l’éventualité hypothétique d’un liquide incompressible, le déplacement du
piston se transmettrait instantanément à la totalité du fluide contenu dans la tuyauterie. Il
ne pourrait pas se déplacer sans que la pression qui règne dans le liquide devienne
théoriquement égale à l’infini.
Mais en réalité, comme nous l’avons précédemment évoqué, les liquides ne sont pas
rigoureusement incompressibles. Si l’on déplace brusquement le piston d’une petite
quantité, il apparaîtra immédiatement une augmentation de pression dans la couche de
liquide en contact avec lui. Cette couche, n’étant plus en équilibre avec les tranches plus
éloignées, va se détendre en comprimant à son tour les couches voisines et ainsi de suite
avec une vitesse de propagation égale à a, puisque la tuyauterie est supposée
indéformable.
Pendant le temps dt, la masse de fluide concernée par le parcours de cette onde est :
. . .
et elle subit une accélération . Pour cette masse de fluide, l’équation de la dynamique
s’écrit :
. . . . . . soit : . .
6- Le coup de bélier 77
À la date t1, cette onde élémentaire se trouve à une abscisse x1 dans la canalisation et, à t2,
elle se trouvera dans une position x2.
t1
t2
Au temps t1, toutes les particules de fluide comprises entre les sections A1 et A2 ont
conservé leur masse volumique ρ et leur vitesse V. Ce qui n’est pas le cas, pour cette
même masse de fluide contenue à la date t2 entre les sections A3 et A2, où ces grandeurs
sont respectivement devenues .
Avant le passage de l’onde, la masse de fluide comprise entre A1 et A2 était :
. . .
Après le passage de l’onde, cette même masse de fluide est comprise entre les sections
A3 et A2 et elle devient :
. 0
P.2.R.Long=σθ.2.e.Long
1
0
1
6- Le coup de bélier 79
Pour les conduites façonnées en matériau peu élastique, la célérité des ondes est en général
comprise entre 700 et 1300 m/s ; elle peut descendre jusqu’à quelques dizaines de m/s
dans le cas de conduites élastiques, façonnées par exemple en caoutchouc ou en plastique
(Bonnin 1983). En considérant un ordre de grandeur de 1000 m/s pour la célérité du coup
de bélier d’ondes, on comprend la rapidité du phénomène dans des conduites peu
élastiques par rapport au coup de bélier de masse.
∗
Le système de Saint Venant peut s'écrire en utilisant : car z est indépendant du
temps :
∗
Conservation de la masse : . 0 (1)
∗
Conservation de la quantité de mouvement : . (2)
∗ ∗
en faisant : 1 2 : .
∗ ∗
en faisant : 2 1 : .
∗
1
.
∗
1
.
La célérité des ondes étant généralement très grande (de l’ordre de 1,000 m/s) devant la
vitesse moyenne uniformisée (de l’ordre de 1 m/s), nous pouvons approximer U a par a
et U a par – a. Considérons de plus qu’il n’y a pas de pertes de charge (j = 0). Enfin,
utilisons comme variables le débit Q transitant dans la canalisation et la hauteur
p*
piézométrique y définie comme la quantité . Dans ces conditions, nous pouvons
g
écrire :
D aQ dx
y 0 avec a (28)
Dt gS dt
D aQ dx
y 0 avec a (29)
Dt gS dt
La première équation signifie qu’un observateur se déplaçant à la vitesse a verra la
aQ
quantité y constante tout au long de son déplacement ; la seconde, qu’un
gS
aQ
observateur se déplaçant à la vitesse – a verra la quantité y constante tout au long
gS
de son déplacement.
La méthode de l’épure Schnyder – Bergeron consiste à résoudre graphiquement le
phénomène de coup de bélier en tirant profit du résultat précédent. Plus précisément, cette
méthode permet de déterminer la pression et le débit en tout point de la conduite et à tout
instant sans déterminer la nature exacte de l’onde mais simplement en considérant des
« observateurs » se déplaçant aux vitesses a et – a. Nous allons l’utiliser pour quelques
exemples simples afin de mettre en évidence le phénomène de coup de bélier d’ondes.
6.4.5. - Application à la fermeture instantanée d’une vanne (sans pertes de charge dans la
conduite)
Considérons une conduite reliant un réservoir à charge constante et une vanne, comme
illustré sur la Figure 2. Alors que l’écoulement y était permanent (débit Q0) jusqu’à
l’instant t = 0, la vanne est instantanément fermée à l’instant t = 0.
aQ aQ0
y y0 (33)
gS gS
dx
Déplaçons-nous à présent depuis la vanne selon l’équation a . Arrivant au réservoir
dt
aQ
en μ = 1+, nous voyons conservée la quantité y.
gS
aQ aQ aQ0
y y y0 (34)
gS R1 gS V 0 gS
La hauteur piézométrique à l’entrée du réservoir valant y0, le débit à l’entrée du réservoir
vaut :
gS aQ0
QR1 y0 y0 Q0 (35)
a gS
Ainsi, du fait des fortes pressions régnant dans la canalisation, le débit s’inverse : un
écoulement prend place de la conduite vers le réservoir. La droite reliant les points V0+ et
R1+ a pour équation :
aQ aQ
y y0 0 (36)
gS gS
dx
Gagnons à présent la vanne en nous déplaçant selon l’équation a . La quantité
dt
aQ
y étant conservée, nous pouvons déterminer la pression à la vanne en μ = 2+ :
gS
aQ
yV 2 y0 0 (37)
gS
Ceci signifie que la vanne subit une dépression. La droite reliant les points R1+ et V2+ a
pour équation :
aQ aQ
y y0 0 (38)
gS gS
dx
En nous déplaçant vers le réservoir selon l’équation a , nous pouvons exprimer le
dt
aQ
débit au niveau du réservoir en μ = 3+ en conservant la quantité y :
gS
QR 3 Q0 (39)
La droite reliant les points V2+ et R3+ a pour équation :
aQ aQ
y y0 0 (40)
gS gS
En poursuivant les allers-retours entre le réservoir et la vanne et en procédant de la même
façon à partir de différents points à différents instants, nous pouvons déterminer le débit et
la hauteur piézométrique en tout point de la conduite et à tout instant. Le phénomène
périodique ainsi mis en évidence est illustré sur la Figure 4. La Figure 5 présente quant à
elle la variation de pression au niveau de la vanne ainsi que la variation de débit au niveau
de l’entrée du réservoir. Nous constatons sur cette dernière figure que le coup de bélier
d’ondes a ici une période égale à 4μ, c’est-à-dire 16 s en considérant les données du calcul
effectué plus haut pour le coup de bélier de masse dans une conduite équipée d’une
cheminée d’équilibre et en supposant une célérité de 1,000 m/s. Nous pouvons ainsi
constater la fréquence beaucoup plus importante du coup de bélier d’ondes par rapport au
coup de bélier de masse.
6- Le coup de bélier 83
Des figures similaires à la Figure 5 pourraient être tracées en chaque point de la conduite.
La résolution de l’épure Schnyder – Bergeron nous a permis de mettre en évidence les
aQ
pressions maximale et minimale subie par la conduite, respectivement y0 0 et
gS
aQ0
y0 .
gS
Il peut arriver que la pression absolue minimale atteigne la pression de vapeur saturante de
l’eau (0.239 mCE à 20°C). Dans ce cas, le liquide se vaporise ; une poche de cavitation se
forme. La conduite doit être suffisamment résistante pour ne pas imploser sous l’action de
la pression atmosphérique sur sa surface extérieure. La démarche décrite ci-dessus, qui
suppose un fluide sous phase liquide et qui n’est donc plus valable, doit être adaptée
(Pernès 2004).
6.4.6. - Application à la fermeture progressive d’une vanne (sans pertes de charge dans la
conduite)
Considérons à présent une fermeture lente de la vanne, toujours sans considérer de pertes
de charge. Utilisons pour cela l’équation 41 qui constitue un exemple possible de loi de
fermeture de vanne.
2
Q
vanne 0 (41)
1 t T
Ici, ξvanne est la perte de charge singulière due à la vanne (en mCE) ; ξ0, la perte de charge
singulière de la vanne lorsqu’elle est complètement ouverte ; T, le temps total de
fermeture. L’épure illustrée sur la Figure 6 se construit de la même façon que pour
l’exemple précédent, à ceci près qu’il faut considérer au moyen de l’équation 41 un débit à
la vanne non nul pour tous les instants compris entre le début de la fermeture et la
fermeture complète.
Nous pouvons constater sur cette figure qu’une fermeture lente atténue l’amplitude du
phénomène, aussi bien pour les surpressions que pour les dépressions.
6- Le coup de bélier 85
6.4.7. - Application à la fermeture instantanée d’une vanne (prise en compte simplifiée des
pertes de charge)
Considérons à nouveau la fermeture instantanée de la vanne mais cette fois-ci en
considérant d’une façon simplifiée les pertes de charge dans la conduite. Supposons ainsi
que la perte de charge dans la conduite soit localisée à l’entrée du réservoir (perte de
charge singulière entre les points R et W infiniment proches). Pour construire l’épure,
nous considérerons des allers-retours non pas entre V et R mais entre V et W. La hauteur
piézométrique en W correspond à la hauteur piézométrique en R à laquelle on retranche la
perte de charge correspondant au débit. Dans le cas des débits négatifs, remarquons que la
hauteur piézométrique est plus importante en W qu’en R. L’épure ainsi tracée, illustrée sur
la Figure 7, converge vers son point central, c’est-à-dire un débit nul et la hauteur
piézométrique régnant dans le réservoir : les pertes de charge ayant atténué le coup de
bélier, il n’y a plus d’écoulement.
Figure 7. Epure pour une fermeture instantanée de la vanne avec une prise en compte
simplifiée des pertes de charge (Frelin 2002).