Snif 2020
Snif 2020
Snif 2020
D’INCLUSION FINANCIÈRE
N°2 - 2020
STRATÉGIE NATIONALE
D’INCLUSION FINANCIÈRE
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
ABRÉVIATION
ACAPS : Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale
ADD : Agence de Développement du Digital
AE : Autoentrepreneur
AFI : Alliance pour l’Inclusion Financière
AGR : Activités Génératrices de Revenu
AMC : Associations de Microcrédit
AMMC : Autorité Marocaine du Marché des Capitaux
ANLCA : Agence Nationale de Lutte Contre l'Analphabétisme
ANRT : Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications
APEP : Association Professionnelle des Etablissements de Paiement
BAM : Bank Al-Maghrib
BIC : Bureaux d’Information sur le Crédit
CCG : Caisse Centrale de Garantie
CGAP : Consultative Group to Assist the Poor
CGEM : Confédération Générale des Entreprises du Maroc
CNDP : Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel
CPC : Comité de Pilotage et de Coordination
CR : Commune Rurale
CS : Comité Stratégique
CU : Commune Urbaine
DTFE : Direction du Trésor et des Finances Extérieures
EP : Etablissements de Paiement
FIG : Financial Institutions Group
FII : Fonds Innov Invest
FMEF : Fondation Marocaine pour l’Education Financière
GP2M : Groupement du Paiement Mobile du Maroc
HCP : Haut-Commissariat au Plan
INFE : International Network for Financial Education
ME : Microentreprise
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du Travail
PFC : Plateformes de Financement Collaboratif
PME : Petites et Moyennes Entreprises
SFC : Société de financement collaboratif
SFI : Société Financière Internationale
SGG : Secrétariat Général du Gouvernement
TPE : Très Petites Entreprises
UM6 : Université Mohammed VI Polytechnique
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Afin de soutenir les secteurs impactés par la crise sanitaire, une série de mesures a été mise en œuvre,
sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, que Dieu le Glorifie, dès les premiers jours de la crise. Ainsi, et à
travers le « Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus » créé sur Hautes Instructions
Royales, des aides ont été versées au profit des secteurs et des ménages ayant souffert des répercussions
de la crise sanitaire. Un plan de relance, prévoyant l’injection de 120 milliards de dirhams dans l’économie
marocaine, a été lancé dès le début de la levée des restrictions.
Dans ce contexte particulier, les leviers de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière ont montré
toute leur pertinence. En effet, le secteur bancaire et le secteur de la microfinance ont contribué
aux efforts des autorités publiques visant à atténuer l’impact économique de la pandémie à travers
notamment la distribution des aides du gouvernement aux ménages, en particulier dans les régions
reculées du Royaume.
Dans la phase critique de sortie de crise, et afin de consolider le rôle du secteur financier dans la
réduction des inégalités et l’amélioration des conditions de vie des citoyens, le gouvernement a accéléré
les réformes visant à renforcer l’inclusion financière et économique des populations les plus vulnérables.
A cet égard, les autorités publiques ont poursuivi les travaux de modernisation de certains secteurs
constituant des leviers de la stratégie conformément aux orientations stratégiques définies par le Conseil
National de l’Inclusion Financière.
A titre d’illustration, un projet de réforme du cadre juridique régissant le secteur de la microfinance a été
préparé. Cette réforme traduit l’ambition des autorités publiques d’élargir les perspectives d’évolution
de ce secteur en améliorant sa capacité à atteindre une plus large clientèle, par une offre de services
financiers plus complète et diversifiée.
En plus, un projet de loi relatif au financement collaboratif (crowdfunding) a été adopté par
la première chambre du parlement. Cet instrument constitue aussi un important vecteur pour accélérer
le développement du digital, en particulier dans le domaine des FinTech.
Dans la même lignée, l’année 2021 devrait être l’année de l’accélération du déploiement des différents
chantiers structurants de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière portant notamment sur
le renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes porteurs de projets, le développement d’une assurance
plus inclusive et l’accélération du développement du paiement mobile.
Sur un autre registre, il y a lieu de souligner que ces résultats ont été atteints grâce à une gouvernance
adaptée ainsi qu’à la mobilisation de toutes les parties prenantes publiques et privées.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Comme partout ailleurs, notre pays n’a pas été épargné. Toutefois grâce à
une mobilisation exceptionnelle sous le leadership de Sa Majesté le Roi, et à
un élan de solidarité exemplaire, il a pu limiter les dégâts humains et soutenir sa population la plus
vulnérable. La mise en place d’un stimulus budgétaire et monétaire inédits, a permis l’atténuation de
l’impact sur l’emploi et la continuité de l’activité pour des milliers d’entreprises notamment des TPME.
Comme toute crise d’envergure, la pandémie de la Covid-19 a aussi été riche en enseignements et
porteuse d’opportunités. Dans le domaine de l’inclusion financière en particulier, elle a permis de
donner un coup d’accélération à la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière.
Cette feuille de route qui traduit une ambition nationale a été élaborée en 2019 par le Ministère de
l’Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib en collaboration avec toutes les parties prenantes.
Après la mise en place de ses instances de gouvernance et de pilotage et la définition des rôles et des
responsabilités des différents intervenants, son implémentation a démarré de manière effective à la
veille de l’émergence du virus de la Covid-19. Le nouveau contexte de crise a amené le MEF et BAM à
engager une réflexion avec les acteurs de l’écosystème sur la repriorisation des actions en cohérence
avec les besoins de la réponse nationale face à la crise.
Ainsi, pour la distribution des transferts directs aux ménages dans le cadre de l’opération Tadamon,
le développement du paiement mobile s’est imposé comme un impératif d’une grande urgence. Les
incitations fiscales intégrées dans le cadre de la loi de finances rectificative et l’effort de communication
institutionnelle ont permis une accélération de l’adhésion des commerçants de proximité. Dans le
même sillage, Bank Al-Maghrib a pris plusieurs initiatives dans le but de faciliter l’accès aux services
bancaires, à travers en particulier l’édiction d’un cadre réglementaire régissant l’ouverture de comptes
à distance.
Capitalisant sur cet élan dans le développement du paiement mobile, BAM a conclu un protocole
d’accord avec les Ministères en charge de l’Education et de l’Industrie et le Groupement d’intérêt
économique du paiement mobile Maroc en vue de la digitalisation des paiements des aides à la
scolarisation octroyées dans le cadre du programme Tayssir. Cette expérience représente une première
étape d’une politique de digitalisation graduelle des transferts sociaux basée sur le paiement mobile.
En parallèle, les efforts se sont poursuivis pour la mise en place du cadre légal et réglementaire
nécessaire au développement de modèles alternatifs de financement en faveur notamment des jeunes
porteurs de projets et des entrepreneurs. Ces efforts ont permis en particulier la finalisation du projet
de loi sur les bureaux d’information sur le crédit et l’aboutissement du processus d’adoption du projet
de loi sur le crowdfunding.
S’agissant de la microfinance, et tout en poursuivant la réforme de son cadre légal, les autorités
publiques ont accompagné le secteur dans le contexte difficile de la crise et ce, afin de consolider et
de préserver son rôle dans l’inclusion économique des populations vulnérables.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Sur le volet de l’assurance inclusive, des avancées tangibles ont été réalisées grâce à la mobilisation de
l’ACAPS et la FMSAR. Ainsi, en partenariat avec les départements ministériels concernés, une nouvelle
approche a été définie pour la conception d’offres adaptées aux besoins spécifiques des populations cibles,
en particulier la TPE opérant dans certains secteurs comme l’artisanat, l’agriculture ou le commerce.
Pour favoriser l’avancement de l’ensemble de ces chantiers, la Fondation Marocaine pour l’Education
Financière a poursuivi, malgré le contexte difficile, ses actions d’information et de sensibilisation
destinées en particulier aux jeunes, aux femmes et aux populations rurales. Ainsi ce sont des centaines
d’autoentrepreneurs, de TPE et de mono-artisans ainsi que des milliers de jeunes et de femmes qui ont
pu bénéficier de ses programmes en 2020 à travers tout le territoire national.
Enfin, l’année écoulée a connu le déploiement du dispositif de suivi de la mise en œuvre de la stratégie
de l’inclusion financière. Grâce à un ensemble d’indicateurs couvrant plusieurs volets et niveaux
territoriaux ce système permet le suivi et l’évaluation des réalisations pour opérer le cas échéant les
ajustements nécessaires.
Avec l’ensemble de ces avancées, la stratégie nationale d’inclusion financière s’est confirmée comme
une composante de la réponse à la crise de la Covid-19 et s’érige aujourd’hui parmi les leviers de
la politique de la relance en contribuant à renforcer la résilience économique des segments les plus
vulnérables de la population et des entreprises.
Abdellatif JOUAHRI
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Depuis la réunion constitutive du Conseil National d’Inclusion Financière, les acteurs de l’écosystème
financier ont continué leurs travaux, sous l’égide du Comité Stratégique, pour l’élaboration de leurs
plans d’actions et le déploiement des mesures planifiées dans le cadre de la SNIF.
Date Evénement
Tenue de la réunion constitutive du Conseil National d’Inclusion
1er Avril 2019
Financière
12 Juin 2019 Tenue de la 1ère réunion du Comité Stratégique
Lancement des travaux des groupes de travail et élaboration des
De Juin à Novembre 2019
feuilles de route des leviers
Tenue de la 2ème réunion du Comité Stratégique et lancement du
26 Novembre 2019
processus de mise en œuvre
Tenue de l’Assemblée Générale Constitutive du Groupement d’Intérêt
17 Janvier 2020
Economique « GP2M »
Première évaluation de l’état d’avancement des travaux et élaboration
Février 2020
du premier tableau de bord à fin 2019
10 Septembre 2020 Tenue de la 3ème réunion du Comité Stratégique
Tenue des webinaires de renforcement de capacités au profit des
Novembre & Décembre 2020
groupes de travail de la stratégie.
Pour mieux cadrer les rôles et les responsabilités de ces acteurs, des organes de gouvernance dédiés
à la stratégie sont mis en place avec comme missions principales :
• Des réunions régulières entre le secrétariat et les représentants des groupes de travail pour l’évaluation
des progrès réalisés, l’identification des besoins en termes d’assistance et d’accompagnement et
la préparation des prochaines étapes ;
• Et la mobilisation de l’assistance technique des organismes internationaux pour la mise en œuvre des
activités transversales ou l’accompagnement des groupes de travail.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
En s’appuyant sur l’équipe de pilotage et de coordination, des reportings réguliers sont remontés au
Comité Stratégique soulignant les faits marquants et les recommandations des groupes de travail et
du CPC en préparation des prochaines étapes du processus.
Pour leur part, les groupes de travail ont partagé les principales réalisations par levier stratégique
tout en soulignant les défis rencontrés, les pistes à explorer et les points nécessitant l’arbitrage
du CS. Pour certains leviers, un intérêt particulier a été porté aux effets de la crise sanitaire liée
à laCovid-19 ainsi que les mesures entreprises pour y faire face.
Reconnaissant les avancées significatives réalisées par les groupes de travail, le CS a recommandé
de tenir la 2ème réunion du Conseil National courant le premier trimestre de 2021 et a invité le
CPC à accélérer la mise en œuvre des mesures de communication notamment du portail web
de la stratégie.
Dans l’objectif de veiller au déploiement réussi des mesures de la Stratégie Nationale d’Inclusion
Financière et de permettre aux organes de gouvernance de prendre leurs décisions en temps opportun,
des outils de suivi et évaluation sont mis en place suite à un processus de concertation avec les groupes
de travail et à la revue des pratiques internationales en la matière.
C’est à cet effet que des réunions de suivi trimestrielles sont tenues entre l’équipe de pilotage
et de coordination, assurant le secrétariat de la stratégie, et les leads des groupes de travail mettant
l’accent sur :
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Quant au tableau de bord de suivi des chantiers, il met l’accent sur les chantiers prévus par les
leviers de la stratégie :
Chantier 1 : % % 1.
Chantier 2 : % % 1.
Chantier 3 : % % 1.
Dans ce cadre, les leads des groupes de travail jouent un rôle primordial notamment grâce à l’étroite
collaboration qu’ils assurent entre les parties prenantes et les porteurs des actions de la feuille de route
dont ils assurent le déploiement et le suivi.
Les conclusions de ces travaux sont mises en lumière lors du Comité Stratégique qui réunit les représentants
à haut-niveau des parties prenantes sous la Présidence de Monsieur le Wali de Bank Al-Maghrib. Dans ce
cadre, des décisions sont prises compte tenu des suggestions rapportées par le CPC et les groupes de travail.
Par ailleurs, le groupe de travail « Data & Mesure » est mobilisé pour entreprendre les actions
adéquates pour la collecte et/ ou la fiabilisation des informations requises pour le calcul des indicateurs
clés de performance. Courant 2020, les efforts se sont focalisés sur la mise en place des reportings
relatifs aux comptes de paiement et l’évaluation de l’inclusion financière des entreprises par « genre ».
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Dans le cadre de ses missions, le CPC agit sur les axes suivants :
Courant 2020, le CPC a mobilisé ses partenaires internationaux pour accompagner les travaux de la
stratégie à travers :
• La conception d’une stratégie de communication dédiée à même de tenir les acteurs et les populations
cibles informés des progrès réalisés et des étapes à franchir dans le processus. Suite au cadrage des
objectifs et des cibles de ladite stratégie, des missions de conseil ont été lancées avec comme actions
prioritaires la conception de l’identité visuelle et la mise en place du portail web de la Stratégie
Nationale d’Inclusion Financière ;
• La mise en place d’une plateforme collaborative dédiée aux parties prenantes pour maintenir la
collaboration et faciliter les échanges entre elles. Cette plateforme se veut un espace d’échange, de
communication et de suivi entre les membres des groupes de travail, le secrétariat et le CPC à travers
ses différentes fonctionnalités : planning des groupes de travail, salles de réunions virtuelles, tableaux
de bord et documentation.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• La conception d’une identité visuelle servant de signature unique pour la stratégie et ses initiatives ;
• L’organisation d’une journée annuelle de l’Inclusion Financière lors de laquelle les réalisations
pourront être mises en lumière ;
• La mise en place d’un portail dédié à la stratégie pour assurer la visibilité des initiatives et
unifier la communauté.
Afin de répondre aux besoins des groupes de travail, plusieurs études ont été lancées autour des sujets suivants :
• Etude sur l’agri-finance se fixe comme objectif principal l’analyse de l’état des lieux, aussi bien du côté
de l’offre que du côté de la demande, de l’inclusion financière du secteur agricole afin de formuler
des recommandations pertinentes pour améliorer l’accès des producteurs agricoles et des micro,
très petites, petites et moyennes entreprises à des services financiers adaptés. Dans ce cadre, les
opportunités de marché seront identifiées pour le secteur privé notamment pour la promotion de
l’accès au financement au profit des acteurs du secteur agricole dont principalement les chaînes de
valeur et l’agriculture intelligente face au climat.
Le périmètre de cette étude inclut : les producteurs agricoles, les micro, très petites, petites et
moyennes entreprises agricoles, et de manière indirecte, les individus dont les revenus proviennent
d’une activité agricole (ouvriers agricoles, familles d’agriculteurs, etc.).
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• Revue des pratiques internationales en matière de mesures de communication : Suite aux instructions
du Comité Stratégique lors de sa 3ème réunion, un cadrage de la stratégie de communication de la
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière a été établi partant des recommandations de l’Alliance pour
l’Inclusion Financière (AFI). En effet, ce cadrage capitalise sur le retour des expériences du réseau de
l’AFI et souligne les points d’attention à prendre en considération préalablement à la mise en œuvre
des mesures de communication.
Le périmètre de cette étude couvre : l’approche à adopter, les canaux de communication, le contenu
des messages à diffuser, la planification et la budgétisation.
• Revue des pratiques internationales sur l’inclusion financière des personnes à besoins spécifiques :
Les personnes à besoins spécifiques représentent une des cibles prioritaires de la Stratégie Nationale
d’Inclusion Financière, en particulier, le groupe de travail « Offres Bancaires ». Pour accompagner ce
dernier dans cette mission, un benchmark a été réalisé dans l’objectif d’identifier les bonnes pratiques
adoptées par le secteur bancaire en matière d’inclusion financière des populations en situation de
handicap.
Le périmètre de cette étude couvre : les normes d’accessibilité des services bancaires aux handicapés,
les solutions en ligne, l’accessibilité des agences et la mobilisation des partenariats.
Les conclusions de ces travaux représentent une référence pour la déclinaison des orientations des
groupes de travail en actions concrètes.
• L’importance de l’écoute active des populations cibles pour fournir des services centrés sur
leurs conditions : Les institutions financières ne peuvent assurer l’accessibilité de leurs services
sans une discussion en amont avec la communauté concernée. Pour ce faire, la collaboration
avec les associations des personnes en situation de handicap autour de l’inclusion financière
est une condition sine qua none ;
• L’adoption d’une approche progressive et ciblée : Les actions ciblées sont plus efficaces que les
larges campagnes d’inclusion de l’ensemble des handicapés, notamment au vu des besoins
qui diffèrent d’un segment à un autre. A cet effet, l’adaptation des produits existants, en
profitant notamment des évolutions technologiques, semble efficace pour garantir l’usage
par cette population ;
• Un fort engagement de l’ensemble des parties prenantes (Régulateurs, Associations
Professionnelles, Banques, Etablissements de Paiement, etc.) est nécessaire à la réussite et
requiert une sensibilisation préalable de tous. Dans ce cadre, un intérêt particulier doit être
porté à la formation des équipes notamment les chargés de la clientèle.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Partant de ces conclusions, les Banques et Etablissements de Paiement ont été invités à repenser
les parcours des personnes en situation de handicap pour l’élaboration de plans d’actions
spécifiques. A cet effet, les actions à mener devront reposer sur :
• La collaboration avec les associations des personnes handicapées pour bien cerner les
contraintes de ce segment et cadrer les mesures prioritaires à même de lever les barrières à
l’accessibilité des services financiers ;
• La capitalisation sur les nouvelles technologies pour rendre les services plus accessibles à
moindre coût ;
• L’adoption des lignes directrices sur l’accessibilité des contenus Web (WCAG) ;
• La coordination avec la Fondation Marocaine pour l’Education Financière des actions à
entreprendre en matière d’éducation financière.
Partant des orientations de la 3ème réunion du Comité Stratégique, le CPC a établi un programme de
renforcement de capacités au profit des groupes de travail dans l’objectif d’approfondir les réflexions
autour des problématiques spécifiques.
En effet, ce programme repose sur la mobilisation de l’expertise aussi bien à l’échelle nationale
qu’internationale à travers l’organisation d’une série de webinaires qui ont stimulé les échanges avec
les membres du groupe de travail autour des défis rencontrés ou à anticiper ainsi que des bonnes
pratiques à adopter dans le cadre du processus de déploiement des plans d’actions de la stratégie.
Les webinaires ont présenté également de nouvelles opportunités de collaboration avec les organismes
internationaux notamment l’AFI, l’OIT et le CGAP qui portent sur l’accompagnement des acteurs de
la stratégie dans la conduite de leurs projets.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Portés par des groupes de travail techniques, les leviers de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
représentent une déclinaison de ses ambitions et orientations pour concrétiser la vision nationale telle
qu’adoptée par le Conseil National d’Inclusion Financière.
Courant 2020, les travaux de mise en œuvre se sont poursuivis malgré les défis induits par la crise
sanitaire liée à la Covid-19 et se sont matérialisés par des réalisations significatives reconnues et saluées
par le CS lors de sa 3ème réunion.
Définir et accélérer le développement d’une assurance plus Accélérer l’inclusion financière par les banques
inclusive
Cadre Rôle des
Offre adaptée Assurance Offre dédiée Promotion & Cadre incitatif Communication
réglementaire Offre adaptée Réseau rural Banques
& Accessible agricole aux TPE Education aux TPE & Education
& supervision Publiques
Faciliter le financement des TPE et des start-ups Accélérer la dématérialisation des paiements
Mécanismes
Evolution du Registres pour l’amélioration de Incitations pour Dématérialisation des flux Dématérialisation des flux
additionnels de
Crédit Bureau l’usage des contreparties les start-up Etat- Usager Privé- Privé
financement
Les travaux relatifs au développement de l’écosystème du Paiement Mobile au Maroc ont été lancés en
2016 dans l’objectif de contribuer à l’inclusion financière des segments sous-desservis par les modèles
classiques ainsi qu’à la réduction du cash en circulation.
Capitalisant sur la forte pénétration des téléphones mobiles, ce modèle alternatif est inscrit parmi les
principaux leviers de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière qui a identifié les axes d’intervention
de l’écosystème pour débloquer son potentiel en faveur des segments jusque-là exclus, en particulier,
les femmes, les jeunes et le monde rural. Il s’agit notamment de :
• Cadrage des principaux paramètres de partage de la valeur pour garantir un modèle économique
attractif pour les opérateurs ;
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
L’année 2020 a été marquée par des progrès notables dans le processus de déploiement des différents
chantiers matérialisés principalement par l’opérationnalisation de l’écosystème et la mise en œuvre du
GP2M dont la feuille de route a été validée.
De même, les acteurs ont finalisé les volets technique et réglementaire sous le pilotage de Bank Al-
Maghrib traduits par l’agrément, depuis 2018, de 16 nouveaux EP habilités à offrir des services de
paiement.
Après avoir activement participé aux ateliers tenus courant 2019 pour l’élaboration de la feuille
de route, l’APEP a été appelé à concrétiser les engagements de ses membres même si l’année
2020 s’est caractérisée par l’avènement de la pandémie covid-19 qui a impacté le déroulement
des travaux, ainsi que les priorités.
Ci-après, les principaux évènements qui ont marqué l’activité du paiement mobile tout au long
de l’année 2020 :
Introduction de l’exonération totale sur le bénéfice réalisé via le paiement mobile pour
Jull-2020 les commerçants dont le Chiffre d’Affaires annuel n’excède pas 2 millions de dirhams, et ce,
sur une période de 5 ans (LFR 2020)
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Janvier 2020 :
• Finalisation du contrat constitutif du groupement d’intérêt économique « GP2M » :
Le GP2M a comme principal rôle de piloter et coordonner les actions permettant de promouvoir
le Paiement Mobile à travers la communication autour de la marque MarocPay. Il réunit les
Banques et les Etablissements de Paiement sous une même structure, à même de traiter les
problématiques qui leurs sont communes dans le cadre du déploiement du paiement mobile.
Ce groupement est notamment appelé à :
C’est ainsi que le contrat constitutif du GP2M a été finalisé début Janvier 2020, donnant lieu
à la tenue de l’assemblée générale constitutive.
C’est ainsi que l’un des principaux chantiers, relatif à une gouvernance qui assure le pilotage
du déploiement et la pérennité du modèle a été mené à terme, constituant ainsi une base forte
pour la continuité du projet.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Avril 2020 :
Face à l’avènement de la pandémie, et afin de réduire le risque de propagation du virus, et
de renforcer les mesures de distanciation sociale, Bank Al-Maghrib a introduit des mesures
d’assouplissement, suite à un processus de concertation avec l’APEP. Ces mesures se sont
articulées autour de deux axes principaux :
Cette lettre circulaire vient ainsi instituer les conditions que les EP sont appelés à respecter, afin
de leur permettre de procéder à l’ouverture de tous les comptes à distance, indépendamment
du niveau de compte.
Les mesures instaurées visaient ainsi à faire face à une situation exceptionnelle, liée à l’état
d’urgence sanitaire, sont devenues un atout considérable, susceptible d’être exploité pour le
développement à long terme du levier Paiement Mobile.
Juillet 2020 :
Publiée au Bulletin Officiel du 27 juillet 2020, la Loi de Finances Rectificative est venue
apporter l’une des incitations fiscales les plus importantes à travers l’abattement de 100%1
du chiffre d’affaires réalisé par paiement mobile pendant cinq années consécutives auprès des
commerçants de proximité, assujettis au régime du résultat net simplifié ou celui du bénéfice
forfaitaire.
1 Il est à préciser que la loi de finances de 2019 a intégré la suppression du droit de timbre sur les opérations de cash-in réalisé via le Paiement
Mobile.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Août 2020 :
Il a été décidé d’adopter une commission d’interchange unique fixée à 0,4% HT2 du montant
de la transaction afin de permettre une tarification attractive des services de paiement. Il
y a lieu de rappeler que l’APEP a mené des travaux à ce sujet, courant 2019, à travers des
simulations menées par ses membres, ainsi que le choix idoine concernant l’application d’un
taux d’interchange unique.
Par ailleurs, l’année 2020 a connu la forte participation des EP à la distribution des aides
financières dans le cadre de l’opération Tadamon et ce, grâce à la capillarité du réseau des
agents :
Pour accélérer l’adoption de ce nouveau moyen de paiement, des mesures spécifiques ont été
entreprises en matière de communication et d’éducation financière. En effet, une stratégie de
communication dédiée au Paiement Mobile a été conçue dans l’objectif de :
2 Un plafonnement à 0.5% du montant de chaque transaction est défini par Bank Al-Maghrib par voie réglementaire.
3 Source : APEP
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Ainsi, le tableau de bord de suivi des chantiers du paiement Mobile se présente comme suit :
Chantier 4 : Gouvernance
1. Approbation du recrutement du DG du GP2M
Mettre en place une gouvernance pour piloter le 50% 95%
2. Elaboration de la feuille de route du GP2M
déploiement et pérenniser le modèle
4 Dans l’objectif d’assurer l’acceptation des paiements au niveau des commerçants et les transferts de fonds P2P.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
II-3. Microfinance
Le micro-crédit occupe une place particulière au sein du système financier marocain et constitue un
levier important de par le rôle qu’il joue dans le renforcement de l’inclusion financière, la lutte contre
la pauvreté et l’insertion des populations économiquement faibles, à travers la création des emplois et
des activités génératrices de revenu.
A cet égard, les pouvoirs publics accompagnent depuis plusieurs années le développement de ce
secteur, compte tenu de la convergence de l’objet du micro-crédit avec les politiques gouvernementales
visant la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté. C’est ainsi qu’un cadre juridique approprié a été
mis en place pour l’exercice de l’activité de micro-crédit dans un cadre structuré, régulé et fonctionnant
sur la base des règles de bonne gouvernance.
Par ailleurs, en tant que relais de proximité, les AMC ont été fortement mobilisées, malgré la chute
considérable de leurs activités en raison du contexte sanitaire, pour la mise en œuvre de l’opération
Tadamon relative à la distribution des aides destinées aux ménages nécessiteux.
Dimension « Usage » :
Nombre de Clients actifs à Fin Décembre 2020 865 612
Répartition par genre :
% Hommes ayant un microcrédit 52%
% Femmes ayant un microcrédit 48%
Répartition par catégorie de clients :
% Micro-entreprise 80%
% TPE ayant un microcrédit 5,7%
% Clients bénéficiaires de crédit Immobilier 12,00%
Autres 2%
Rural vs Urbain :
% Ruraux ayant un microcrédit 32%
% Urbains ayant un microcrédit 68%
Encours microcrédit (en millions de dirhams) 8 069
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
En reconnaissance de son rôle primordial, la microfinance est identifiée en tant qu’un des modèles
alternatifs de l’inclusion financière à même de contribuer à la concrétisation des ambitions de la
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.
Dans ce cadre et fort de ses acquis, le secteur de microcrédit a défini 3 domaines d’intervention pour
renforcer son rôle en faveur des segments sous-desservis ou exclus notamment les femmes, les jeunes
et la TPE. Il s’agit de :
En effet, les travaux sur la refonte du cadre légal et réglementaire régissant le secteur ont été marqués
par la rédaction du projet de loi relative à la microfinance qui a fait l’objet d’une large concertation et
discussion avec les parties prenantes.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Ce projet de loi a été élaboré en vue d’harmoniser ses dispositions avec celles de la loi bancaire et afin
d’accompagner le niveau de développement atteint par le secteur du micro-crédit. C’est ainsi qu’il
a été jugé nécessaire d’élargir le champ de contrôle de Bank Al-Maghrib auquel sont soumises les
AMC, notamment en ce qui concerne l’agrément et le retrait d’agrément, les dispositions comptables
et prudentielles, le contrôle et la surveillance macro-prudentielle, la relations avec la clientèle et les
sanctions.
En ce qui concerne les incitations fiscales en faveur du secteur de la microfinance, une réflexion a été
entamée en 2020 avec les représentants dudit secteur. Après l’adoption du projet de loi relatif à la
microfinance, ces incitations fiscales seront introduites au niveau du projet de loi des finances.
Par ailleurs, en complément du programme « Intelaka » lancé en réponse aux Hautes Instructions de Sa
Majesté le Roi, le MEF a mis en place un fonds de garantie appelé « Fonds de Garantie Microfinance »
dont la convention relative à sa mise en place a été signée le 11 novembre 2020. Ce dernier est géré
par la CCG et s’inscrit également, dans le prolongement des mesures décidées par le Comité de Veille
Économique (CVE), visant l’atténuation des effets de la crise induite par le COVID-19 et ses impacts
sur l’activité des AMC. Ce Fonds est dédié à faciliter la restructuration massive des crédits et assurer
la relance de l’activité des clients des IMF. Ainsi, l’offre produit, intitulé « Daman Relance AGR », vise
à accompagner les AMC, à l’instar du secteur bancaire, durant la période de crise et devrait prendre
fin le 30 juin 2021.
Il est à rappeler que l’offre du Fonds de Garantie Microfinance vient en complément de celle en faveur
des TPE du secteur formel, servies par les AMC dans le cadre de l’offre du Fonds de Garantie PME.
La feuille de route du levier « Assurance inclusive », basée en grande partie sur une étude réalisée
par un cabinet de conseil international5 mandaté pour l’évaluation de l’état des lieux de l’assurance
inclusive au Maroc, énumère un ensemble de chantiers opérationnels, règlementaires et législatifs dans
l’objectif de favoriser davantage l’accès aux services d’assurance en encourageant le développement
d’une nouvelle offre répondant aux besoins des populations cibles. Il s’agit des chantiers suivants :
5 Etude menée conjointement par le MEF, l’ACAPS, la FMSAR et la CNRA afin d’établir un état des lieux de l’assurance inclusive au Maroc
28
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• Développement d’une offre d’assurance inclusive dédiée à l’ensemble des populations cibles à travers
la mobilisation des canaux et moyens existants ainsi que de nouveaux canaux ;
• Développement d’une offre d’assurance agricole afin d’améliorer la pénétration des produits existants
et de concevoir une nouvelle offre à fort impact ;
• Développement d’une offre d’assurance dédiée aux TPE suivant une approche sectorielle ;
• Adaptation du cadre réglementaire et de supervision pour favoriser l’émergence des nouvelles offres
et des nouveaux canaux ;
• Sensibilisation des acteurs privés et des populations cibles à travers des mesures ciblées de
communication et d’éducation financière.
En ce qui concerne le développement de la micro-assurance, le MEF et l’ACAPS, en concertation avec
la FMSAR, ont préparé un projet d’amendement de la circulaire générale qui vise à définir le concept
de micro-assurance et à introduire une liste de produits de micro-assurance ainsi que l’ouverture de
leur distribution aux EP agréés par la loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés.
De même, un ensemble de modèles de contrats a été élaboré pour chacune des garanties de micro-
assurance ciblant des simplifications en termes de modalités de souscription et de gestion en cas de
sinistre ainsi que des limitations en termes d’exclusions et de délais d’indemnisation.
DÉFINITION DE LA MICRO-ASSURANCE
Plafond associé
Prime maximale (~ approximatif et à titre
(annuelle) indicatif)
Dommages aux biens : remboursement des dommages subis en 300 MAD (Particulier) ~ 100 000 MAD (Particulier)
cas d’incendie, dégâts des eaux, vol ou bris de machine. 400 MAD (Professionnel) ~ 150 000 MAD (Professionnel)
Micro-épargne :
Toute opération de capitalisation où:
Les frais et chargements de gestion sont nuls ;
10 000 MAD --
Aucune pénalité n’est prévue en cas de rachat ;
Aucune limite de prime n’est exigée au contrat ;
Les frais d’acquisition sont mentionnées au niveau du contrat.
29
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Concernant l’assurance agricole, deux initiatives ont été lancées en vue d’atteindre à terme les
ambitions prévues par la nouvelle Stratégie Génération Green (GG) 2020-2030. Il s’agit de :
• L’étude agri-finance lancée par les autorités publiques et la Banque Mondiale avec pour objectifs de :
- Suggérer des recommandations de politiques publiques pour améliorer l’accès des producteurs
agricoles et petites et moyennes entreprises agricoles à des services financiers adaptés et ;
- Identifier les défis et opportunités pour la finance agricole, en particulier le financement de certaines
chaînes de valeur et l’agriculture intelligente face au climat.
• L’assistance technique fournie par l’Agence Française de Développement (AFD) au Ministère de
l’Agriculture (MAPMDREF) en vue d’appuyer et d’accompagner ce dernier à la configuration
d’assurances agricoles des récoltes pour l’arboriculture et les grandes cultures.
En parallèle, un plan d’action pour la sensibilisation des populations cibles à la micro-assurance a été
arrêté par la FMEF en concertation avec l’ACAPS et la FMSAR. Celui-ci prévoit :
• La classification des populations cibles des programmes d’éducation financière par priorité ;
• La mise en place d’un module générique « assurance inclusive » axé principalement sur la micro-
assurance et intégrant notamment des études de cas et histoires vraies liées aux segments prioritaires
identifiés ainsi que des fiches pédagogiques basées sur les modèles de contrats de micro-assurance
élaborés par l’ACAPS en concertation avec le secteur et enfin
• La formalisation d’un plan de déploiement « éducation financière » à travers à la fois des partenaires
relais et une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale.
L’ACAPS a mis en œuvre plusieurs actions dédiées à l’Assurance Inclusive visant notamment la
sensibilisation du réseau des intermédiaires d’assurance. Il s’agit essentiellement des actions suivantes :
• Le déploiement à travers la plateforme de formation continue en e-learning « E-Wassit Taamine »
d’un module spécifique à l’Assurance Inclusive. Ce module complémentaire vise à développer les
compétences des intermédiaires en vue de favoriser le renforcement de leur activité ainsi que la
protection des assurés, en leur apportant des informations spécifiques relatives à l’assurance inclusive ;
• Consécration, lors de la diffusion du 1er numéro 2021 de la « Newsletter Intermédiaires »6, d’une
rubrique dédiée à la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière permettant ainsi de revenir sur son
objectif, ses principales orientations et le chantier de l’Assurance Inclusive ;
• Consécration par l’Autorité d’un programme de sessions d’information sur la thématique de l’Assurance
Inclusive au profit des différents acteurs du secteur de l’assurance et au profit du grand public.
De son côté, la FMSAR a inclus le sujet de l’Assurance Inclusive dans sa 7ème édition du Rendez-Vous
de Casablanca de l’Assurance. Cet événement a réuni des experts nationaux et internationaux qui ont
partagé leurs expériences concernant cette thématique dans leurs pays respectifs.
En outre, un appel d’offres a été lancé pour la mise en place d’un baromètre annuel de l’assurance
inclusive dont l’ambition est de suivre, du côté de la demande, le niveau d’accès des populations cibles
à l’assurance et d’apprécier l’impact des diverses mesures et initiatives prises.
Par ailleurs, le Maroc a été sélectionné par A2ii 7 avec le Rwanda, l’Argentine et l’Inde pour
participer à la seconde session de l’« inclusive insurance lab (Lab) 8 ». Dans ce cadre, une équipe
nationale multipartite composée de 16 membres représentant les principales parties prenantes
de l’assurance inclusive (ACAPS, FMSAR, MEF, entreprises d’assurances et de réassurance,
Banques, AMC et courtiers) a travaillé, tout au long de l’année, pour appréhender les besoins
6 Périodique diffusé par l’ACAPS au réseau des intermédiaires d’assurance,
7 Access to Insurance Initiative
8 Plus d’informations sur: https://a2ii.org/en/iii-lab
30
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
des populations cibles en définissant des concepts et produits innovants. L’équipe poursuivra ses
travaux courant 2021 et travaillera sur la formalisation d’un concept de produit de micro-assurance
santé innovant qu’elle présentera sous le format « Pitch » au top management des compagnies
d’assurances. Ces derniers étudieront dès lors l’opportunité et la manière de concrétiser le concept
au bénéfice des populations cibles.
Mobilisées depuis plus d’une décennie pour la promotion de l’inclusion financière, les Banques ont été
appelées dans le cadre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière à explorer la marge de progrès
qui demeure importante pour servir la population rurale et les TPE. C’est ainsi que la feuille de route
du levier « offres bancaires » s’est axée autour de 4 chantiers principaux :
31
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
L’année 2020 a représenté une année de cadrage des engagements des Banques pour le déploiement
desdits chantiers ainsi que de déploiement des prérequis identifiés par les parties prenantes en
préparation du processus de mise en œuvre.
C’est dans ce cadre que la planification des actions de ces établissements a été réalisée partant des
principes ci-après :
• Adoption d’une approche fondée sur l’analyse préalable des besoins des populations cibles (le monde
rural, la TPE et les personnes à besoins spécifiques) comme étape préliminaire de la conception
d’offres bancaires adaptées ;
• Cartographie des zones rurales en fonction de leur densité afin d’identifier les communes exclues et
définir les modèles de points d’accès les plus appropriés ;
• Coordination des efforts des acteurs de l’écosystème en faveur de l’inclusion financière de la
population rurale et des TPE notamment suite aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi lors du
discours d’ouverture de la session parlementaire d’automne de l’année 2019 ;
• Collaboration entre les Banques et mutualisation des efforts avec les autorités publiques pour
accélérer la couverture géographique des zones rurales qui pourrait être inscrite dans le cadre des
politiques de régionalisation ;
• Importance d’un plan d’éducation financière dédié au levier « offres bancaires » à même
d’accompagner de façon efficace les initiatives des Banques et des EP.
32
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Communes rurales
1,8 M hab.
couvertes (au moins
82 CR
1 point d'accès)
1,3 M hab.
134 CR
0,5 M hab. 3,6 M d'adultes
101 CR couverts
Pour appuyer les travaux relatifs aux offres bancaires, l’étude agri-finance inscrit parmi ses objectifs
l’identification des opportunités de marché sur la base d’une analyse approfondie de l’état des lieux
et des besoins des agriculteurs et des chaînes de valeur. Cette analyse permettra également de définir
les caractéristiques des offres et des ajustements potentiels pour la réduction des coûts.
33
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Domiciliation de salaire
Versement en espèces
Retrait d’espèces auprès du guichet détenteur du compte à
débiter
Retrait sur présentation de carnet d’épargne auprès du
guichet détenteur
Retrait auprès des GAB de l’établissement détenteur du
compte
Emission de virement compte à compte au sein de la même
banque
Réception de virements nationaux
Réception de mise à disposition si le donneur d’ordre a payé
les frais d’émission
Etablissement et envoi du relevé de compte au client
Consultation du solde et de l’historique du compte à travers
le GAB et/ou Internet, hors frais de souscription à ces canaux
de distribution
Changement des éléments d’identification du titulaire du
compte
Accès et consultation en ligne du compte via la banque
digitale
Recalcul du code PIN de la carte bancaire
Remplacement de la carte bancaire (si elle n'a jamais été
utilisée)
Opposition de la carte bancaire et du chèque lors d'une perte
ou vol
Rejet du chèque pour motif de vice de forme
Par ailleurs, l’année 2020 a connu le lancement du programme INTELAKA qui a pour objet de soutenir
le financement de l’entrepreneuriat à travers les dispositifs de garantie, de financement, de capital
investissement et d’accompagnement. Ce programme vise essentiellement les très petites entreprises,
les petites et moyennes entreprises, les jeunes porteurs de projets et jeunes entreprises innovantes et
les autoentrepreneurs.
Dans ce cadre, les Banques se sont fortement mobilisées pour le financement et l’accompagnement
des entreprises éligibles. En particulier, les Banques Publiques à savoir ABB et GCAM ont joué un rôle
primordial notamment dans le cadre de leur partenariat relatif à la mise en œuvre du financement
accordé pour l’entrepreneuriat dans le monde rural « AL MOUSTATMIR AL QARAWI ».
34
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Le financement est utilisé par le Crédit Agricole du Maroc afin de financer, à un taux maximal
de 1,75%, l’entrepreneuriat dans le monde rural, à savoir les très petites entreprises, les
petites entreprises, les jeunes porteurs de projets, les jeunes entreprises innovantes, les
autoentrepreneurs, et les petites exploitations agricoles (personnes physiques ou personnes
morales). L’activité agricole peut être soit une création nouvelle soit une reconversion
significative de l’exploitation, soit un investissement innovant ou permettant une modernisation
de l’activité. Sont également éligibles les futurs projets bâtis sur l’opération de melkisation des
terres collectives dites « soulaliyates ».
Pour les projets agricoles, la typologie des projets éligibles doit être compatible avec les
orientations gouvernementales du plan de développement agricole national.
Chantier 3 : Cadre incitatif pour le crédit aux TPE 1. Lancer le processus de sélection d’experts pour
Créer un cadre incitatif pour le crédit aux TPE et accompagner les Banques dans le cadrage
20% 20%
définir des modalités d’accompagnement pour la des mesures de ce chantier compte tenu du
création et la structuration des TPE programme Intelaka.
35
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
L’accès au financement représente une des problématiques soulignées par les TPME en tant que
barrière principale à leur création et développement et ce, malgré leur poids dans le tissu économique
et leur rôle moteur dans le développement.
Pour faire face à ce défi, la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière s’est inscrite dans la poursuite
des efforts de l’écosystème financier et a défini les catalyseurs à mobiliser pour faciliter l’accès au
financement pour la TPE et les start-ups tout en mobilisant les acteurs pour le développement de
nouveaux instruments de financement alternatif en faveur de ces segments. Il s’agit de :
• L’accélération de l’évolution du périmètre du Credit Bureau à travers la revue de son cadre légal et
réglementaire tout en veillant à l’accompagnement des opérateurs et des populations cibles ;
• Le développement des outils améliorant l’usage des contreparties via des registres des sûretés
mobilières et immobilières élargissant le périmètre des biens éligibles en tant que garantie du
financement alloué ;
• La définition de mécanismes additionnels de financement des TPE & Start-ups s’appuyant sur les
marchés de capitaux ;
• La définition d’incitations au financement des start-ups à même de les rendre plus attractives et de
stimuler les investisseurs.
Consciente de l’impact direct et positif d’un système d’information financière efficace sur l’octroi
des crédits et la promotion du financement de l’économie du pays, Bank Al-Maghrib, a depuis 2009,
confié la gestion de la centrale des risques de crédit à deux11 Bureaux d’Information sur le Crédit (BIC)
dans le cadre de contrats de gestion déléguée.
Au vu des retombées de la mise en œuvre de cette délégation tant au plan national qu’international,
Bank Al-Maghrib a ancré la nécessité des BIC dans la culture des établissements financiers pour
améliorer l’accès au crédit.
Partant du retour d’expérience en la matière, il a été jugé opportun de renforcer le rôle des BIC
notamment en réponse aux limites identifiées et compte tenu des nouvelles opportunités à explorer
découlant de ce qui suit :
• Les seules données fournies par les BIC provenant des établissements de crédit et organismes assimilés
placés sous le contrôle de Bank Al-Maghrib ne permettent pas une inclusion financière optimale. En
effet, les analyses réalisées sur le plan international indiquent que les « données non-traditionnelles »
(Exemples : données de téléphonie mobile, électricité, etc.) sont des éléments clés d’amélioration de la
qualité des bases de données des Credit Bureaux et aident à la création d’historiques de crédit et de
paiement pour certains segments fragiles de la population n’ayant pas bénéficié d’un crédit formel ;
• La loi bancaire actuelle ne permet pas à Bank Al-Maghrib d’imposer, aux entités qui ne sont pas
placées sous sa supervision, le partage des données. Cette limitation constitue un obstacle important
à la création d’une information financière fiable au Maroc alors qu’il est unanimement admis que la
disponibilité de toute information liée au risque crédit dans tous les secteurs est déterminante pour :
36
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
A cet effet, le projet de loi repose sur quatre principes majeurs, à savoir :
• La réciprocité : l’accès aux données pour les entités non financières est tributaire de leur contribution
au système de partage d’information auprès du BIC ;
• Le respect de la confidentialité et la protection des données personnelles conformément aux
dispositions de la loi n°09-08 ;
• L’unicité de l’autorité de régulation et de supervision à savoir BAM, en ce qui concerne les BIC. A
ce titre, BAM coordonne son action, vis-à-vis des fournisseurs d’informations, avec les autorités de
contrôle et de régulation sectorielles concernées et,
• Le consentement qui est un accord explicite et préalable des personnes dont les informations sur le
crédit sont réunies et partagées.
T4-2019 Présentation du projet de loi aux 3 opérateurs télécom avec la participation de l’ANRT
Suite aux remarques de la CNDP, réalisation d’un benchmark relatif au périmètre européen & définition du cahier
des charges et des modalités d’authentification des consommateurs
T1-2020
Réunion avec la CNDP pour une présentation du benchmark
T2-2020 Réunion avec la CNDP sur le benchmark et l’opportunité de disposer des données non financières dans le contexte du covid19
Préparation par le MEF et Bank Al-Maghrib d’une mouture stabilisée du projet de loi, dans ses versions arabe et française,
T3-2020 en attendant l’avis de la CNDP
Avis de la CNDP recommandant de faire référence au niveau du projet de loi sur les BIC de la loi n°09-08 relative à la protection
des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et le rôle de la CNDP chaque fois que nécessaire
T4-2020
Tenue de plusieurs séances de travail MEF/BAM ayant abouti à une mouture finale du projet de Loi compte tenu
des remarques de la CNDP
37
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Il convient de préciser que ce projet de loi a bénéficié de l’assistance technique de la SFI et a fait
l’objet d’une large concertation auprès des différentes parties prenantes notamment le Ministère de
l’Intérieur, l’ANRT et la CNDP. Cette dernière a émis son avis, en octobre 2020, sur ce projet de loi
et recommande de faire référence à la loi n°09-08 relative à la protection des personnes physiques
à l’égard du traitement des données à caractère personnel et le rôle de la CNDP chaque fois que
nécessaire.
Dans ce cadre, l’année 2020 a été marquée par la réalisation de plusieurs étapes clés :
• La mouture finale du projet de loi, dans ses versions arabe et française, a été validée conjointement
par le MEF et Bank Al-Maghrib ;
• La concertation avec les différents partenaires, à savoir l’ANRT, les opérateurs télécom, le Ministère
de l’Intérieur ainsi que la CNDP, a été finalisée ;
• Les remarques soulevées par la CNDP ont été prises en charges, et des ajustements ont été apportés
au projet de loi.
A ce stade, il y a lieu de mentionner que seule subsiste la présentation du projet de loi au SGG et la
prise en charge des éventuelles remarques qui seraient formulées par ce dernier, avant de présenter
ledit projet de loi, pour validation au Conseil du Gouvernement, ultime étape avant le versement du
texte dans le circuit législatif.
Le registre des sûretés mobilières s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant la simplification des
conditions d’accès au financement en faveur des TPME notamment celles qui ne disposent pas de
biens immobiliers à hypothéquer.
L’année 2020 a été marquée par la promulgation du cadre légal et réglementaire, l’opérationnalisation
du registre électronique et l’accompagnement de l’écosystème à travers différentes actions de
formation.
38
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Ces actions seront poursuivies par la DTFE dans le cadre d’un plan de formation spécifique pour 2021 et 2022.
12 Les sessions ont eu lieu courant les périodes suivantes : Mai 2018, Juin 2019, Novembre 2019 et Décembre 2020.
39
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Dans le cadre du chantier relatif aux mécanismes additionnels de financement des TPE, la DTFE, BAM
et AMMC ont renforcé leurs efforts pour accélérer le processus de développement du cadre légal et
réglementaire du crowdfunding.
En effet, ce projet traduit la détermination des autorités publiques à promouvoir l’inclusion financière
des jeunes porteurs de projets dans l’objectif de :
Par ailleurs, un groupe de travail (MEF, BAM, AMMC) a été mis en place pour la préparation des textes
d’application de ladite loi. Ce groupe de travail bénéficie d’une assistance technique mobilisée dans
ce sens.
40
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• La mobilisation de nouvelles sources de financement au profit des TPME et des jeunes porteurs
de projets innovants ;
• La participation active des financeurs potentiels aux projets de développement du pays via un
mécanisme de financement simple, sécurisé et transparent et
• Le renforcement de l’attractivité et du rayonnement de la place financière du pays.
La loi relative au financement collaboratif a ainsi pour objet de définir le cadre juridique
de l’exercice, par les sociétés de financement collaboratif (SFC), des différentes formes de
financement collaboratif. A cet effet, elle établit un dispositif complet de régulation de ces
activités qui comprend notamment :
La loi prévoit 29 textes d’application (arrêtés et circulaires) qui se présentent comme suit :
41
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Pour compléter le dispositif d’encadrement de cette nouvelle activité, des textes d’application sont
prévus et se trouvent dans un stade avancé d’élaboration dans le cadre d’un groupe de travail conjoint
composé du MEF, Bank Al-Maghrib et l’AMMC.
A ce titre, BAM a progressé dans l’élaboration des projets de textes d’application portant sur le
crowdfunding prêt et don. Ces textes portent notamment sur l’instruction de la demande d’agrément
de la SFC, ses rôles, engagements et obligations en termes d’information du public, les modalités
de réalisation des opérations de financement collaboratif, les clauses contractuelles encadrant ces
opérations ainsi que la mise en place d’un système de contrôle interne approprié pour la SFC.
L’AMMC, pour sa part, a élaboré un projet de circulaire qui fixe pour l’essentiel, les conditions
d’agrément des plateformes de financement collaboratif de catégorie investissement, les modalités
d’information des contributeurs et, de façon plus générale, les conditions matérielles de déploiement
de l’activité par les sociétés de financement collaboratif. Le projet de circulaire est finalisé et sera
introduit dans le circuit d’adoption.
• Le fonds de titrisation dans l’objectif de l’adapter davantage au contexte et aux objectifs escomptés.
En effet, le Maroc a été parmi les premiers pays de la région à mettre en place un cadre de régulation
des opérations de la titrisation synthétique. Ce nouveau cadre, instauré en 2020, élargit les modalités
de gestion des risques et apporte de nouvelles alternatives en matière de structuration des opérations
de titrisation;
• Les fonds de dettes : Un diagnostic approfondi a été réalisé courant 2020 dans le cadre du programme
J-CAP de la Banque Mondiale sur le financement des TPME par le marché des capitaux dans le
cadre de la diversification des instruments de financement. Le MEF, en concertation avec les parties
prenantes, prévoit de mettre en place un cadre réglementaire relatif aux fonds de dettes dédiés au
financement des PME. Ce mécanisme permettra d’offrir aux investisseurs une nouvelle classe d’actifs.
Afin de stimuler l’écosystème des start-ups, les efforts déployés se sont matérialisés par :
• Incitations fiscales : La LDF 2020 a introduit de nouveaux avantages en faveur des start-ups
notamment à travers la revue à la hausse du plafond de la participation ouvrant droit à la réduction
d’impôt au profit des investisseurs dans les start-ups qui est passé de 200 000 à 500 000 dirhams ;
• Adaptation des structures juridiques à travers un projet d’amendement du régime appliqué au SAS
dans le cadre de la loi 17-95 portant sur la SA pour la simplification du cadre juridique et en particulier
à la création des start-ups ;
• Accompagnement des start-ups : Courant 2020, le MEF a entrepris de nombreuses initiatives visant le
renforcement des capacités et le soutien des start-ups à travers l’organisation de boot camp au profit de
près de 40 start-up, la constitution de 4 réseaux de Business Angels et le développement d’une boite à
outils offrant du conseil juridique et de l’accompagnement pour la prise de participation ;
• Atténuation des effets de la crise Covid-19 : Pour atténuer les effets de cette crise et venir en aide à
l’écosystème de l’entreprenariat innovant (start-ups et structures d’accompagnement) en difficulté, des
mesures ont été prises par le MEF et ce, au titre du Fonds Innov Invest « FII », visant à court terme :
- La préservation des structures labellisées dans ledit écosystème et soutien de leurs capacités pour le
déploiement des activités d’accompagnement des projets innovants ainsi que,
42
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
- Le renforcement du financement d’une partie des start-ups bénéficiaires du « FII » en vue d’accroitre
leur résilience.
• Ces mesures concernent notamment :
- Le déblocage par la CCG, sur demande de chaque structure labellisée, d’une avance sur l’assistance
technique de l’équivalent de 4 mois de l’enveloppe annuelle de cette assistance,
- L’attribution d’une enveloppe supplémentaire, sous forme d’assistance technique additionnelle afin
de couvrir les coûts liés aux prestations au titre du FII,
- La mise en place de financements additionnels exceptionnels sous forme de prêts d’honneurs.
Le tableau de bord de suivi des chantiers relatifs au 5ème levier de la Stratégie Nationale d’Inclusion
Financière se présente comme suit :
Chantier 2 : Registres pour améliorer l’usage des 1. Lancer les travaux sur le RNA et le registre
contreparties national des garanties (immobilières, mobilières
40% 60%
Accélérer le développement des outils améliorant et personnelles)
l’usage des contreparties 2. Tenir une réunion avec les parties prenantes
La dématérialisation des paiements représente un levier primordial pour stimuler l’adoption des
services financiers par les Marocains tout en mettant en avant les gains à en tirer en termes de coûts
et de temps.
Pour ce faire, la feuille de route de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière définit trois chantiers
y afférents :
43
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Courant 2020, même si les travaux du groupe de travail « Dématérialisation des Paiements » ont
été suspendus en raison des contraintes liées au contexte Covid-19, le CPC s’est mobilisé pour le
lancement des prérequis notamment la cartographie des flux Etat-Usager et des flux Privé-Privé qui
vise à identifier les quick-wins et à affiner la planification des mesures de dématérialisation.
A cet effet, le CPC a inscrit ce levier en tant qu’une des composantes du projet portant sur la protection
sociale pour la résilience lancée suite aux Hautes Instructions de Sa Majesté et piloté par le MEF.
- Soutenir les transferts monétaires - Assurer un espace fiscal et un cadrage - Concevoir et mettre en œuvre
temporaires d'urgence destinés institutionnel adéquats un programme pilote de transferts
aux travailleurs informels pour atténuer - Soutenir l’analyse et la réforme de monétaires harmonisés qui repose sur
l’impact de la crise l’infrastructure de paiements au Maroc un système moderne de mise en œuvre
- Renforcer le suivi et évaluation (ciblage, dématérialisation, coordination, ...)
Par ailleurs, les efforts de dématérialisation des paiements des aides gouvernementales se sont
matérialisés particulièrement par la signature, le 10 décembre 2020, d’un protocole d’accord
visant la digitalisation des transferts des bourses scolaires au profit des ménages bénéficiaires du
programme « TAYSSIR » par le Ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Ministère de l’Industrie, du Commerce,
de l’Economie Verte et Numérique, Bank Al-Maghrib et le GP2M.
Cette initiative s’est inscrite dans la volonté d’accélérer la pénétration du Paiement Mobile auprès des
ménages bénéficiaires des bourses scolaires en leur offrant la possibilité de recevoir les fonds, sans
délais et sans coûts de déplacement, au niveau de leurs comptes de paiement ou bancaires. Ces fonds
pourront ainsi être utilisés pour le paiement des achats des biens et services auprès des commerçants
de proximité, ou être retirés auprès du réseau des EP ou des Banques.
Dans ce cadre, les acteurs de ladite initiative se sont focalisés sur le cadrage de la première phase de
mise en œuvre du partenariat, suivant une approche progressive qui repose sur le lancement d’une
expérience pilote au niveau de quatre sites (Fès, Meknés, Benguerir et Azilal) qui sera généralisée à
l’ensemble des régions du Royaume à horizon 2022.
44
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Les études et recherches menées à travers le monde démontrent l’étroite corrélation entre l’éducation
financière et l’inclusion financière. En effet, le manque de connaissances sur les services financiers
et sur leur adéquation à des besoins particuliers, le faible niveau de confiance ainsi que le manque
de compétences pour l’utilisation de ces services représentent des obstacles majeurs à l’inclusion
financière.
Dans son rapport « Promoting Financial Inclusion through Financial Education, policies and practice,
2013 », l’OECD/INFE précise que « Les politiques d’éducation financière pour l’inclusion financière
visent généralement à renforcer un segment de services financiers émergent ou à fournir aux
consommateurs la protection et les compétences dont ils ont besoin pour opérer au sein du marché
financier existant d’une manière qui favorise leur propre bien-être financier et leurs opportunités ».
Alignée sur cette vision, la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière a inscrit l’éducation financière
en tant qu’axe transversal des travaux des différents groupes de travail rappelant ainsi le rôle qu’elle
peut jouer dans le déploiement des différents instruments de l’inclusion financière (Paiement Mobile,
Microfinance, Assurance Inclusive, Offres Bancaires, Outils d’aide au financement et dématérialisation
des paiements).
Dès le démarrage des travaux de mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, des
besoins diversifiés en éducation financière ont été relevés par les groupes de travail au niveau des
différents leviers. En effet, des programmes spécifiques d’éducation financière s’avèrent nécessaires
pour développer l’usage des offres adaptées, à travers le développement des compétences financières
des cibles et segments visés par chaque levier. A la diversité des besoins par levier s’ajoute la diversité
des cibles identifiées prioritaires pour chaque levier et retenues ainsi au niveau du Plan Stratégique
d’Éducation Financière à savoir les Ruraux, TPE, Femmes et les Jeunes de moins de 25 ans.
Compte tenu des spécificités du processus d’éducation financière, en termes de transmission des
connaissances et des compétences visant un changement pérenne de comportements et d’attitudes
par rapport aux décisions financières et à l’usage des services financiers appropriés, l’approche adoptée
pour le levier « Education financière » s’appuie sur :
45
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Courant 2020, la FMEF a assuré les premières campagnes d’information et de sensibilisation des
populations, inscrites au niveau des plans d’actions des leviers et ce, à travers ses programmes
d’éducation financière radio et digitaux autour de sujets relatifs aux leviers :
• Assurance inclusive ;
• Paiement Mobile ;
• Microfinance ;
• Outils facilitant le financement des TPE & Start-ups.
De même, la FMEF a développé des modules et de contenus génériques au sujet de ces trois leviers, qui
vont être intégrés dans ses programmes de formation « Education Financière de base » et « Education
Financière de l’Entrepreneur » avec les déclinaisons nécessaires en termes de format et de niveau.
Parallèlement, les travaux de développement nécessaires se poursuivent pour répondre aux besoins
des programmes par cible et/ou levier.
Étant en alignement avec la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, le Plan Stratégique d’Éducation
Financière (2019-2023) a retenu les mêmes populations cibles prioritaires et a défini des orientations
visant le développement de programmes adaptés cible-levier. En effet, dans la vision de ce plan,
l’Education Financière comprend aussi bien les actions visant à favoriser l’adoption des produits
financiers formels que celles dont la vocation est de préparer le citoyen pour une utilisation raisonnée
pour répondre à ses besoins et en tirer profit.
Cette vision se traduit notamment dans la définition de segments prioritaires pour le ciblage des
actions, segmentation qui se base sur les cibles de la stratégie en tenant compte des recommandations
des groupes de travail chargés du déploiement des leviers de la stratégie.
S’agissant de la TPE, au cours de 2020, la FMEF a poursuivi ses travaux pour le développement du
programme « Education Financière pour l’Entrepreneur » à travers le développement de nouveaux
modules pédagogiques sur les thèmes :
46
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
En effet, ces modules ont fait l’objet de séances de formation test aussi bien auprès de groupes
de formateurs que de bénéficiaires finaux, agissant dans diverses conditions, échantillon
d’entrepreneurs de différents profils (femme/homme, TPE/ME/AGR/AE…). Ces tests ont pour
objet d’évaluer le fond et la forme de ces modules et de s’assurer de la pertinence du parcours
utilisateur choisi, mais aussi du niveau du langage et des explications fournies avant de passer
à un déploiement de masse.
Tenant compte de l’étendu des besoins en éducation financière pour l’entrepreneur, aussi
bien par rapport aux contenus que la diversité des besoins et la disparité des conditions
de déploiement des sessions de formation, la FMEF a lancé en Juin 2020 les travaux de
développement de la version e-learning de son programme EF-Entrepreneur, visant également
à enrichir davantage le dispositif actuel de formation en diversifiant les méthodes et approches
pédagogiques.
Au total, le premier lot de ce programme comptera huit modules qui tiennent compte des
spécificités des segments d’entrepreneurs visés par la FMEF :
Concernant les Jeunes de 15-24 ans, parallèlement à son programme annuel développé dans le cadre
de l’événement international Global Money Week13, la FMEF a poursuivi en 2020 ses travaux avec ses
membres et partenaires pour la mise en œuvre du plan d’actions EF de cette cible qui s’articule autour
des chantiers suivants :
13 rganisée annuellement, cette initiative consiste en l’organisation à l’échelle nationale d’actions d’éducation
O
financière auprès des jeunes.
47
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• Intégration de l’EF dans les curricula des établissements de formation aux métiers de l’artisanat (53
à travers le pays) ;
• Déploiement du programme de formation e-learning sur les fondamentaux des services financiers
(CISI) auprès des élèves et étudiants du cycle supérieur et ce, dans le cadre d’une convention FMEF-
Bourse de Casablanca ;
• Intégration des modules d’éducation financière de base dans les programmes d’alphabétisation de
l’ANLCA (Jeunes alphabétisés, détenus et bénéficiaires d’alphabétisation fonctionnelle)
Par ailleurs, adoptant une approche genre dans les orientations de ses programmes depuis le choix des
partenariats jusqu’à la définition des contenus et des conditions de déploiement, la FMEF a poursuivi
ses initiatives courant 2020, malgré les contraintes liées à la Pandémie Covid 19, qui ont profité
à un pourcentage important de femmes parmi les populations touchées, que ce soit à travers des
programmes dédiés ou globaux. Ainsi sur les 6 645 entrepreneurs (TPE, Auto-entrepreneurs, micro-
entrepreneurs, mono artisans, coopératives) ayant suivi des formations en éducation financière, 54%
sont des femmes appartenant à différentes catégories socio-professionnelles et tranches d’âge. Par
ailleurs, au cours de 2020, 98 000 bénéficiaires des programmes d’alphabétisation, dont 90% sont des
femmes, ont été sensibilisés à l’éducation financière sur les sujets de gestion budgétaire, les services
bancaires, l’épargne et les assurances.
La population rurale bénéficie également d’un intérêt particulier de la part de la FMEF. Cette
dernière tient compte de la priorisation des ruraux dans les programmes visant le développement
des compétences de cette cible qu’il s’agisse de programmes globaux ou spécifiques. En 2020, les
travaux avec les partenaires ont porté sur l’adaptation du programme « Education Financière de
l’Entrepreneur » à la TPE et aux entrepreneurs travaillant dans le rural, tenant compte des besoins
spécifiques en éducation financière identifiés chez les segments prioritaires de cette cible.
Ainsi, la campagne « Radio et digitale » baptisée « RDV avec la culture financière » qui s’est
étalée sur 6 mois a permis ce qui suit :
• Recruter 5 626 nouveaux fans de manière organique, portant ainsi le nombre total des fans
de la page FMEF sur Facebook à 39 987 dont 38% de femmes ;
• Toucher plusieurs tranches d’âge : 18-24 ans (60%), 25-34 ans (24%) et 35-44 ans (9%) ;
• Elargir les portées des publications sur Instagram à plus de 2,9 millions et,
• Atteindre, via Instagram, les tranches d’âge suivantes : 18-24 ans (28%), 25-34 ans (52%) et
35-44 ans (14%) dont 24% des femmes.
48
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Compte tenu des circonstances limitantes imposées par la pandémie de la Covid 19, le développement
de programmes digitaux de sensibilisation en éducation financière a constitué le pilier du déploiement
agile proposé par la FMEF en 2020, visant la dissémination rapide et à large échelle de messages
adaptés sous divers formats et à l’attention de différents segments des cibles prioritaires. En effet, pour
le développement de ces programmes, une attention particulière a été portée aussi bien aux messages
des leviers de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière et à leur adaptation par segments et cibles.
C’est ainsi que la FMEF a conduit, en réponse au contexte de la pandémie Covid 19, une campagne
digitale du 26 mai au 19 juillet, ayant comme but de mieux informer et d’accompagner les différentes
cibles à préparer de manière adaptée les décisions financières importantes qu’elles sont amenées à
prendre.
Les sujets abordés pour les particuliers et les ménages ont concerné les thématiques ci-après :
Programmée sur six mois, cette campagne a permis de traiter au titre de l’année 2020, les trois
thématiques suivantes :
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
- Définition & objectif du financement - Définition & objectifs de l’épargne - Principaux moyens de paiement
- Différentes sources de financement - Principaux services d’épargne - Cash: ses risques d’utilisation
- Détournement de l’objet du crédit - Epargne d’urgence vs - Chèque: types, utilisations, incidents
- Coût de crédit Epargne-investissement de paiement et régularisation...
- Dossier de crédit - Relation entre le rendement, le risque - Carte bancaire: types de cartes et principales
- Capacité d’endettement et la durée de l’épargne caractéristiques
- Droit de rétractation - Importance de la gestion du budget - Transferts d’argent
- Microcrédit, ses objectifs et ses particularités dans l’épargne - Virements et prélèvements bancaires
- Crédit bureau et rapport de solvabilité - Relation entre l’objectif et le type d’épargne - Paiement mobile et M-Wallet
- Crédit leasing - Plans d’épargne - ...
- ... - ...
La campagne se prolonge aux premiers mois de l’année 2021 pour aborder et traiter des sujets
relatifs aux thématiques « Assurance » et « paysage financier ».
Ci-après les chiffres clés reflétant les réalisations de la Fondation malgré le contexte difficile :
Micro-entrepreneur 3 797
- 25 ans 2 631
50
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Afin de suivre l’évolution de l’inclusion financière des populations cibles (Femmes, jeunes de moins de
25 ans, ruraux et TPE) tout en tenant compte de l’avancement du déploiement de la feuille de route, le
groupe de travail « Data & Mesure » a défini les actions requises pour répondre aux besoins en termes
de data découlant du dispositif de suivi & évaluation de la stratégie. Ces mesures sont planifiées dans
le cadre des chantiers suivants :
• Mesure des deux dimensions « Accès » et « Usage » de l’inclusion financière en capitalisant sur les
indicateurs existants et en enrichissant le dispositif à travers la mise en place de nouveaux indicateurs.
Pour ce faire, le développement des synergies notamment avec le HCP sur les enquêtes de terrain
représente un quick-win ;
• Suivi de la dimension « Qualité » à travers des indicateurs spécifiques portant sur les produits phares
d’inclusion. Il s’agit notamment du suivi des réclamations des clients des institutions financières et de
l’éducation financière ;
• Fiabilisation des données en s’appuyant sur l’expertise internationale et la collaboration avec les
institutions financières ;
• Mesure de l’impact des instruments mis en œuvre dans le cadre de la stratégie sur les populations
cibles. Dans ce cadre, il est prévu de définir les méthodologies des études d’impact à conduire sur les
différents leviers.
Courant 2020, les travaux se sont focalisés sur la mise en place d’un nouveau reporting relatif aux
comptes de paiement, la correction de la multi-détention des comptes de paiement, la fiabilisation des
informations sur les entreprises ventilées par « genre » ainsi que le cadrage d’une enquête du côté de
la demande sur la perception et l’utilisation des produits d’assurance.
Suite à l’opérationnalisation des EP, un reporting sur l’accessibilité et l’utilisation des services de
paiements a été mis en place par Bank Al-Maghrib qui couvre :
• Les points d’accès des EP y compris le réseau des agents principaux et détaillants ;
• La pénétration des comptes de paiement par catégorie en termes de nombre et de montant ;
• La répartition des comptes de paiement par catégorie et par genre du détenteur.
Dans ce cadre, l’accompagnement des EP a été assuré par Bank Al-Maghrib pour planifier les étapes
de la collecte des données requises et la production du reporting compte tenu des contraintes internes
desdits établissements.
Parallèlement, Bank Al-Maghrib a initié les réflexions autour des solutions éventuelles pour la correction
des doublons des comptes de paiement et l’identification du genre des détenteurs.
Dans le cadre de ses politiques d’inclusion financière, Bank Al-Maghrib a mis en place en 2013 des
reportings dédiés à l’inclusion financière permettant le suivi des deux dimensions « Accès » et « Usage »
suivant plusieurs critères y compris la répartition par genre.
51
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Depuis, les Banques partagent de façon semestrielle les reportings renseignés qui représentent la
source principale de calcul des indicateurs d’inclusion financière produits par Bank Al-Maghrib.
Suite à l’analyse des données recueillies, Bank Al-Maghrib a jugé opportun d’accompagner les Banques
pour la fiabilisation des données sur les entreprises ventilées par genre conformément aux critères
arrêtés pour l’identification du genre. Cette action est inscrite dans le cadre d’un partenariat entre
Bank Al-Maghrib et la SFI portant sur la promotion de l’inclusion financière des femmes au Maroc.
• Acquise par une femme ou des femmes à plus de 51% de son capital ou
• Acquise par une femme ou des femmes à plus de 20% de son capital et ayant une femme
comme présidente ou vice-présidente ou plus de 30% des membres du conseil d’administration
sont des femmes.
S’agissant des TPE et PME, Bank Al-Maghrib retient le genre du promoteur de l’affaire ou du
représentant légal de la société vis-à-vis de la Banque.
Adoptée depuis 2013, cette définition sert de référence pour le secteur bancaire à travers la
définition de critères communs pour l’identification du « genre » des entreprises. Pour mieux
comprendre les contraintes rencontrées par les Banques dans la mise en application de la
définition, un questionnaire leur a été adressé et a permis de recenser leurs pratiques en la
matière ainsi que les barrières entravant l’identification du genre des entreprises.
Suite à l’atelier, un planning des réunions avec les Banques a été établi pour les accompagner
dans le processus de collecte et/ou de fiabilisation des données pour la production des
reportings conformément à la définition de Bank Al-Maghrib.
Les travaux de mise en œuvre des actions relatives à la dimension « Qualité » se sont focalisés,
courant 2020, sur la mise en place d’un baromètre de la « Capacité Financière » qui vise à évaluer le
comportement financier des particuliers et des micro-entrepreneurs. A cet effet, le MEF, BAM et la
FMEF ont lancé le processus de recrutement d’un bureau d’études afin de les accompagner dans la
conception des outils du baromètre et la conduite d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif
pour la collecte des données sur les connaissances, compétences, attitudes et comportements
financiers des Marocains.
52
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
A cet effet, l’OCDE et la Banque Mondiale, acteurs internationaux de premier plan pour les
politiques d’éducation financière, ont élaboré des méthodes de mesure de la capacité financière,
utilisées par de nombreux pays, avec comme objectif principal de créer une approche unifiée,
qui aiderait à recueillir, au niveau mondial, des données comparables sur la capacité financière
dans chaque pays. Le Maroc a procédé ainsi à l’enquête « Financial Capability » en 201314 dont
les résultats ont servi de référence pour le premier plan stratégique de la FMEF.
14 World Bank, Enhancing Financial Capability and Inclusion in Morocco, 2014. http://responsiblefinance.worldbank.org/~/media/GIAWB/FL/
Documents/Publications/Enhancing-Financial-Capability-and-Inclusion-in-Morocco-FINAL.pdf
15 AFI, Financial Capability Barometer. /www.afi-global.org/publications/2483/Financial-Capability-Barometer
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE LA FEUILLE DE ROUTE « DATA & MESURE » À FIN 2020
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Les autorités publiques ont inscrit la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière parmi les leviers
du plan de relance économique, conscientes du rôle primordial de ses leviers dans le financement
de l’économie et le renforcement de la résilience des opérateurs et des citoyens. En effet, cette
stratégie permettra une dynamisation du circuit économique à travers la réinjection de l’épargne et
l’optimisation des mécanismes d’aides et de soutien destinés aux ménages et aux TPME. En outre, la
stratégie favorisera la diffusion des bonnes pratiques à travers les mesures d’éducation financière et de
communication, enjeu majeur pour permettre la prise de décisions financières rationnelles en termes
de consommation, d’investissement et de gestion des situations de crise.
Cet impact est confirmé par le rapport du Policy Center « impact de la covid-19 sur l’économie
marocaine : un premier bilan » selon lequel l’activité économique a connu une contraction
sévère de près de 7% sous l’effet des mesures de confinement et la baisse drastique de la
demande étrangère aggravée par une année agricole défavorable.
Sur le plan social, les études du HCP soulignent que « la proportion de personnes ‘‘vulnérables
à la pauvreté’’ et/ou ‘’pauvres’’ pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à environ
19.87% en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelles. De même, la crise risque
d’affecter négativement l’emploi dans de multiples secteurs économiques, en raison de leurs
interconnections avec également des implications en matière de sécurité sociale, d’égalité de
genre, d’environnement, et de stabilité macroéconomique ».
Dans ce cadre, la stratégie est appelée à accélérer l’insertion des jeunes sans emploi et la relance des
activités des AGR et des TPME affectées par la crise sanitaire. A cet effet, la microfinance, les offres
bancaires notamment dans le cadre du programme INTELAKA ainsi que les modèles alternatifs de
financement représentent des instruments clés pour insuffler un élan à la croissance économique.
16 Note stratégique : Impact Social & Economique de la Crise du COVID-19 au Maroc – Juillet 2020
55
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Dans ce cadre, trois conventions ont été signées et portent sur 3 axes :
Le PIAFE s’adresse en priorité aux cibles désignées par le discours Royal, à savoir les TPE, les
jeunes diplômés porteurs de projet et le soutien de l’export tout en continuant d’adresser les
catégories d’entreprises bénéficiant déjà d’instruments d’appui publics.
A cet égard, le programme regroupe aussi bien les instruments préexistants à sa création que
les nouvelles offres d’appui destinées spécifiquement aux cibles précitées.
Les facilités accordées aux porteurs de projets et aux entrepreneurs à travers ces conventions
sont de 3 natures :
• La mise en place d’une nouvelle offre d’appui au financement des projets permettant aux
jeunes porteurs de projets et jeunes entrepreneurs d’accéder au financement dans de
meilleures conditions. Cette offre porte principalement sur :
- Des mécanismes de garantie des prêts qui peuvent atteindre jusqu’à 80% du montant
du crédit ;
- Et des mécanismes de financement directs au profit des cibles remboursable en une seule
fois après une période de grâce pouvant atteindre 5 ans.
• La seconde catégorie de facilités porte sur le développement d’une offre complète
d’accompagnement des porteurs des projets avant, pendant et après la création de leurs
entreprises. Cet accompagnement vise à les aider à préparer leur business plan, à revoir leur
plan d’affaires et à soumettre un dossier de crédit et ainsi accroitre la chance de réussite de
leur projet.
56
Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
• La troisième catégorie de facilités concerne les services de proximité renforcés aussi bien par
les prêteurs d’appui public que par les banques elles-mêmes. A cet effet, des engagements
ont été pris par les parties prenantes pour améliorer la qualité des services fournis en termes
de délais de traitement des dossiers, de souplesse, d’actions de proximité, etc.
Ce programme traduit la volonté nationale de créer une nouvelle dynamique et d’insuffler un
souffle nouveau à l’initiative entrepreneuriale parmi les jeunes. Ainsi, il est prévu que cette
offre contribuera à la création de 27.000 emplois et l’accompagnement de 13.500 entreprises
annuellement.
De même, les mécanismes d’accompagnement devront être renforcés notamment pour soutenir les TPME
suivant une approche sectorielle. Dans ce cadre, les parties prenantes devront poursuivre leurs réflexions
pour mettre en place un modèle d’accompagnement accessible et adapté aux exploitants agricoles.
Par ailleurs, la stratégie devra accompagner la réforme de la protection sociale qui vise la protection
des segments pauvres et vulnérables de la population contre les risques liés à la maladie, la perte
d’emploi ou la vieillesse. Afin d’optimiser l’impact de ce projet sociétal sur la réduction de la pauvreté,
la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière devrait mettre en œuvre des mesures spécifiques pour la
mise en place de canaux inclusifs notamment via la dématérialisation des flux et pour le renforcement
des capacités des citoyens en termes de gestion budgétaire, d’épargne et d’investissement.
Suite au lancement du Paiement Mobile au Maroc, les efforts des acteurs de l’écosystème ont été
renforcés sous le pilotage et l’impulsion de Bank Al-Maghrib dans l’objectif d’ancrer son usage dans
le comportement de la population.
Dans ce cadre, les campagnes de communication et d’éducation financière devront être diffusées
auprès des différents segments dans l’objectif d’instaurer la confiance à l’égard de la digitalisation
et des opérateurs de l’inclusion financière numérique. La mise en œuvre de ces mesures devra être
coordonnée avec les efforts des opérateurs visant le renforcement de la capillarité de leurs réseaux
notamment en milieu rural et la mobilisation de solutions appropriées pour le déploiement de l’USSD
interopérable ou de solutions alternatives viables.
En outre, un intérêt particulier sera accordé à l’éducation digitale dans le cadre d’un programme
commun établi par les parties prenantes de l’écosystème financier. En effet, ce programme se fixe
pour objectifs principaux :
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Comme toute stratégie, des mesures de communication sont requises pour accompagner le processus
de mise en œuvre tout en veillant à la diffusion des messages appropriés, auprès des parties prenantes,
des partenaires et du grand public en temps opportun.
• La conception d’une identité visuelle qui servira de signature unique pour la stratégie et ses
initiatives ;
• La mise en place d’un portail dédié à la stratégie pour assurer la visibilité des initiatives et unifier la
communauté ;
• L’organisation d’une journée annuelle de l’Inclusion Financière lors de laquelle les réalisations devront
être mises en lumière.
Dans ce cadre, le grand-public sera associé aux réalisations de la stratégie ainsi que lors de la mise en
œuvre des étapes qui restent à franchir pour la concrétisation des ambitions fixées.
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Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
ANNEXES
ANNEXE 1 : DÉROULÉ DES WEBINAIRES DE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS
1. Déroulé du webinaire « opportunités et défis de la digitalisation des services financiers au Maroc »
du 20 Novembre 2020
Session 1 Introduction
4. Déroulé du webinaire sur « résilience des TPE face aux crises » du 10 Décembre 2020
Session 1 Mesures entreprises en matière d’inclusion financière face aux conséquences du COVID- 19 sur les TPEs
Session 2 Etude sur l’impact du Covid- 19 sur l’emploi et les TPME au Maroc
Session 5 Conclusions des travaux du FMA portant sur l’inclusion financière de la TPE et l’impact du Covid-19
Expertise
FMA, FIG, BIT, BAD, DTFE & CCG
mobilisée
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ANNEXE 2 : INDICATEURS DE BASE DE L’INCLUSION FINANCIÈRE À FIN 2020
Nombre de points d’accès pour 10,000 personnes au niveau Données du côté de l’offre :
7,25
national reporting des banques
Pourcentage des unités administratives du 3ème rang avec au Données du côté de l’offre :
92,6%
moins un point d’accès reporting des banques
Accès
Pourcentage des communes urbaines avec au moins un point Données du côté de l’offre :
99,5%
d’accès reporting des banques
Pourcentage des communes rurales avec au moins un point Données du côté de l’offre :
31%
d’accès reporting des banques
Pourcentage des adultes vivant dans une unité administrative Données du côté de l’offre :
75,4%
avec au moins un point d’accès reporting des banques
Pourcentage des adultes ayant recours à des crédits Données du côté de l’offre :
12%
bancaires Crédit Bureau
Part des TPME dans le total des crédits bancaires (accordés Données du côté de l’offre :
41,4%
aux entreprises) reporting des banques
BAM AMMC
MEF/DTFE ACAPS
Ministère de
l’Intérieur GPBM
Ce rapport a été préparé par les
parties prenantes de la Stratégie
Minsitère de Nationale d’Inclusion Financière
l’Agriculture, de la sous la coordination de Bank
Pêche Maritime, du Al-Maghrib et de la Direction
Développement Rural du Trésor et des Finances
et des Eaux et Forêts Extérieures du Ministère de CGEM
l’Economie et des Finances.
ADD FMSAR
APEP FNAM
FMEF
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