CHAP1 - Les Masses D'air
CHAP1 - Les Masses D'air
CHAP1 - Les Masses D'air
Direction Générale 32-38 Avenue Jean Jaurès Dakar B.P. 3144 - Tél.: 231040 / 239330 / 239570 - Fax: 234654 - télex:
51680SG
----------
Ecole Africaine de la Météorologie et de l'Aviation Civile (EAMAC)
B.P. 746 NIAMEY- NIGER Tel. (227) 72 36 62 - FAX (227) 72 22 36
COURS DE
METEOROLOGIE
GENERALE :
LES MASSES
d’AIR
Lonihala OUATTARA
Alassanbiga ALASSANI
EAMAC/DEM
Octobre 2018
LES MASSES D’AIR ET LEURS EVOLUTIONS 1
2
LES MASSES D’AIR ET LEURS EVOLUTIONS
Chaque masse d’air est associée à un type de temps déterminé, donc pour les
besoins de l’analyse et de la prévision, il faut pouvoir identifier ces masses d’air,
suivre les masses d’air dans leur déplacement et leurs évolutions.
Le critère idéal pour identifier les masses d’air doit :
1. différer d’une masse d’air à une autre
2. être uniforme dans chacune des masses d’air horizontalement et
verticalement
3. être lentement variable dans le temps
3
Les variations de ’w vont indiquer les gains ou les pertes de chaleur de la masse
d’air donc l’importance de son réchauffement ou de son refroidissement éventuel.
’w augmente si il y a apport de chaleur sous forme de chaleur latente ou réelle lors
des augmentations du rapport de mélange.
’w diminue si la particule cède de la chaleur au milieu environnant.
Si ’w repondait de manière exacte aux conditions 1 et 2 posées précédemment,
chaque sondage présenterait une courbe bleue composée de segments parallèles
aux pseudo-adiabatiques (’w verticalement constante dans les masses d’air),
séparés par des discontinuités nettes. La présence d’une même masse d’air à
diverses stations se signalerait par un même segment de la courbe bleue
correspondant à une même valeur de ’w.
4
En outre les déplacements des masses d’air seraient facilement mis en évidence
puisque d’un réseau à l’autre on pourrait reconnaître les mêmes masses d’air à l’aide
des mêmes valeurs de ’w.
En réalité, ’w varie lentement puisque les masses d’air évoluent en absorbant ou en
cédant de la chaleur. La répartition horizontale et surtout la répartition verticale de ’w
ne peut donc pas être complètement homogène :
- horizontalement, parce que les trajectoires des diverses partie d’une masse
d’air peuvent s’écarter considérablement, parcourir des régions de
caractéristiques très variables et par conséquent subir des évolutions
différentes ;
- verticalement, parce que l’évolution de ’w ne s’effectue pas simultanément
dans toutes les couches d’une masse d’air.
Il en résulte que l’on observe dans presque toutes les masses d’air un gradient
vertical de ’w. La ’w décroit dans le sens où la chaleur se propage.
L’analyse sur les bases aussi simples que celles qui ont été données en haut est
donc impraticable. On retiendra cependant de ces critères un principe élémentaire :
« les limites de masses d’air correspondent à des discontinuités de ’w »
5
Lorsqu’il y a du vent, les couches refroidies sont plus épaisses.
Les masses d’air qui présentent cette caractéristique sont dites « RADIATIVES » :
type R.
Qu’il y ait turbulence ou non, la courbe d’état se trouve inclinée sur la droite
des adiabatiques sèches : croit et ’w croit également : les couches
refroidies sont en règle générale absolument stable
A cause de la stabilité de la masses d’air ; les nuages sont de type
stratiforme (STF). Par vent calme, on observe de la bruine ou brouillard
très bas, de la grêle blanche si la température est négative. Par vent
modéré et turbulence, on observe du brouillard épais et stratus. Les
précipitations seront liées à des nuages stratiformes tel que bruine.
La visibilité sera médiocre en raison de la bruine ou brouillard.
Ce genre de masse d’air se rencontre vers les côtes.
b) Réchauffement à la base
Lorsqu’une masse d’air froid se trouve en contact avec une surface terrestre
chaude, il y a transfert du SOL vers l’AIR par rayonnement et conduction. Les
couches atmosphériques vont être réchauffée par la base et entraîner une élévation
de ’w dont l'importance décroît suivant l’altitude.
Ce profil correspond un équilibre vertical instable et la convection thermique apparaît.
Ce type de masse d’air est dit CONVECTIF.
6
La courbe d’état est inclinée sur la gauche de l’adiabatique sèche. On
observe une couche en instabilité convective surmontant une couche
absolument stable
Les nuages seront de type cumuliformes avec présence éventuelle de Cb
si les mouvements convectifs sont importants. A ces nuages seront
associées des averses, de la neige, des manifestations orageuses lorsque
l’instabilité est forte. La visibilité sera mauvaise sous les précipitations.
7
Fig : Masse d’air du type Ci
Fig : En hiver, le réchauffement diurne est insuffisant pour faire disparaitre l’inversion
8
c) Evolution cinématique des masses d’air
Dans certains cas, les masses d’air et les surfaces ont des températures voisines. La
masse d’air peut évoluer cependant par des transferts de chaleur d’une couche à
l’autre. Cela est commandé par des mouvements verticaux ascendants –subsidents
et des brassages turbulents à l’intérieur de la masse liés à l’existence de l’instabilité
des couches. Ces types de masses d’air sont dits CINEMATIQUES (K)
9
Les nuages sont de type cumuliformes avec forte nébulosité. En instabilité
Convective, on observe des nuages cumuliformes associés à des nuages
stratiformes : l’ensemble constitue un ciel pré-orageux. Si l’ascendance persiste, on a
des Cb.
Si les ascendances continuent de s’exercer sur une masse d’air cinématique
convergente et toujours si les couches plus basses sont convectivement instables,
des cumulus et des cumulonimbus peuvent apparaître avec parfois des orages
accompagnés de fortes averses.
Ce type de masse d’air se rencontre dans les dépressions et les thalwegs.
10
Fig : Sondage A représente l’état initial et le sondage B la masse d’air
après affaissement en bloc
Le type de temps est caractérisé par un ciel dépourvu de nuages ; on peut observer
quelques bancs de brouillard nocturne. Ce type de temps se trouve dans les
anticyclones chauds et les dorsales.
11
Fig : Masse d’air du type Km
12
Instabilité : Forte en général dans les basses couches mais aussi éventuellement en
altitude si l’air est convectivement instable.
Nuages : les nuages sont à caractère cumuliformes CUF à tous les niveaux en
général avec en particulier des Cu et Cb très épais.
Précipitations : elles sont sous forme d’averses. On peut souvent observer des
orages et des éclairs.
Visibilité : elle est bonne sauf sous les précipitations.
13
Instabilité : elle existe dans les basses couches suivie au dessus par une forte
stabilité liée à la subsidence qui bloque les mouvements convectifs des basses
couches.
Nuages : ils sont de type cumuliformes peu développés ( ou ciel clair) étalés sous la
surface de subsidence ; ce qui accentue la nébulosité.
14
IV- Extension méridienne moyenne des masses d’air
Entre le pôle Nord et 60 °N, on rencontre les masses d’air froid radiatif appelée Air
Arctique.
Aux moyennes latitudes (60°N-30°N), on a les grandes ondes planétaires. Dans
cette partie se situe les perturbations qui se forment à la frontière séparant les
masses d’air d’origine polaires des masses d’air d’origine tropicale : surface frontale
polaire.
Aux très basses latitudes, au voisinage de la ZCIT ; des masses d’air équatoriales
pilotées par les hautes pressions tropicales, pris dans la circulation de Hadley et qui
convergent dans les basses couches vers la ZCIT. Le JST (jet subtropical) est une
zone de discontinuité entre les masses d’air équatoriales et l’air des moyennes
latitudes : c’est le front subtropicale.
1) Généralités
La classification géographique prend en compte la région origine de la masse
15
d’air et la valeur de la ’w à un niveau non perturbé par les phénomènes qui se
produisent au voisinage du sol. ( niveau 850 Hpa par exemple).
La classification évolutive tient compte seulement du sens de variations de ’w en
fonction de l’altitude. La classification géographique peut prendre aussi en compte
l’humidité : le caractère sec d’une masse d’air sera spécifié par le qualificatif
continental tandis que le caractère humide sera désigné par le qualificatif maritime.
16
4) L’air équatorial
On vient de voir que les masses tropicales qui évoluent vers les latitudes
équatoriales perdent petit à petit leur caractère subsident. Ces masses d’air par voie
de conséquence s’humidifient fortement : les régions situées entre 5°N et 5°S (
région équatoriale) sont couvertes en général par des Océans et sont des zones à
fiables gradients donc favorables à la stagnation et à l’humidification de l’air. Il en
résulte que les masses d’air tropicales arrivées dans ces régions équatoriales
s’humidifient et en même temps leur instabilité se généralise ( n’étant plus sous le
contrôle anticyclonique).
Il n’existe donc pas de contrastes thermiques marquées entre les masses d’air
équatoriales et des masses d’air tropicales. Cependant il faut noter que l’air
équatorial est humide et convectivement instable dans toute son épaisseur alors que
l’air tropical également instable présente une surface de subsidence due au contrôle
anticyclonique des cellules subtropicales.
Remarque : la convergence dans les couches moyennes et dans les basses
couches des masses d’air équatorial se traduit en général par une forte divergence
horizontale aux altitudes supérieures.
17
2) Autre différenciation des masses d’air
Dans les régions intertropicales, on l’habitude de distinguer :
a) Les ALIZES :
Ce sont des vents maritimes ou continentaux réguliers soufflant des hautes
pressions subtropicales (dans les basses couches) vers les basses pressions
intertropicales. Par extension le terme alizé englobe aussi les vents continentaux
(dans les basses couches) soufflant également des hautes pressions subtropicales
vers les basses pressions intertropicales.
Les alizés issus de l’hémisphère sud sont à l’origine des vents de secteur sud-est
mais compte tenu du balancement saisonnier des ceintures subtropicales et de la
formation de dépressions thermiques sur les continents, ils peuvent virer :
4. au nord – ouest dans l’hémisphère sud (influences des dépressions
thermiques)
5. au sud-ouest dans l’hémisphère nord ( influence de la force de Coriolis
et/ou du gradient de pression)
De même les alizés issus de l ‘hémisphère nord peuvent rentrer dans l’hémisphère
sud et par suite passer du secteur nord-est au secteur nord –ouest ( influence de la
force de Coriolis)
18
Il résulte de ces considérations dynamiques ou thermiques que les alizés prennent
dans certaines régions le caractère de vent saisonnier soufflant des hautes pressions
dynamiques ou thermiques vers les basses pressions dynamiques ou thermiques.
Ce qui conduit à des vents se déplaçant des continents vers les océans ou des
océans vers les continents selon la saison.
Ce déplacement des vents engendrent des différents types de masses d’air d’une
zone à une autre. Les caractéristiques des masses d’air changent du continent vers
les océans et vice versa. A noter que le terme mousson englobe des vents
saisonniers soufflant des hautes pressions dynamiques vers les basses pressions
dynamiques.
19
les régions équatoriales sont également instables et semblent provenir des masses
sous-jacentes rejetées en altitude par la suite.
20
21