Cours DAHMOUNI

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UMMTO

département : Gestion
Module : Finances publiques MR.DAHMOUNI
2 ème année gestion section (A) 2019/2020
Introduction
I)-la notion de finances publiques
1-Branche du droit public
Traditionnellement enseignées dans les facultés de droit sous diverses appellations (outre
F.P.),

Droit financier,institutions financières ,législation financière , les F.P sont naturellements


apparues comme une branche du droit public . Aux cotés, et de façon souvent annexe, du
droit constitutionnel , du droit administratif et du droit international public, il était en effet
nécessaire qu'une matière traite des ressources et des charges de l'Etat et autres
collectivités publiques, des documents qui les intègrent, des règles juridiques qui les
régissent et, plus généralement s'appliquent à tous les actes à caractère financier
accomplis par les personnes publiques .

Ce faisant, on a pu mettre successivement ou parallèlement l'accent :

-sur les F.P, matière exclusivement juridique: étude des règles d'établissement du Budget,
d'exécution des recettes et des dépenses, de gestion de la Trésorerie, des controles
budgétaires... (conception classique ) ;

- sur les F.P, matière ajoutant au volet juridique l'étude des décisions, des choix
budgétaires ( volet politique ), mais surtout l'imbrication des phénomènes budgétaires et
économiques, l'Etat intervenant dans le domaine économique ( action conjoncturelle ou
structurelle ) et social (action de répartition) par l'intermédiaire des décisions budgétaires
adoptées ( conception contemporaine ) . Conception qui en fait une matière
pluridisciplinaire.

2- Matière pluridisciplinaire
Cette branche du droit peut etre intégrée à la science économique.
on a évoquer les liens économie-budget, les décisions budgétaires affectant la conduite de
la politique économique tandis que les lois de finances traduisent largement l'état de la
situation économique à un moment donné. L'économie financière , c'est-à-dire l'étude des
phénomènes proprement financiers qui constituent une des dimensions des interventions
publiques ou *étude du système de financement public * apparaissant comme une
branche de la science économique. Mais on doit aussi évoquer les liens des F.P avec :

- la sociologie politique. Les choix budgétaires font partie de la science des


gouvernements; roles des partis politiques et des groupes de pression dans les décisions
budgétaires parlementaires ou gouvernementales;

- le droit social. Par l'aspect Finances sociales engageant aujourd'hui des masses
financières supérieures à celles du seul Budget de l'Etat .

- la science historique ( liens de l'histoire budgétaire avec l'histoire parlementaire ), la


psycologie , la sociologie , la philosophie politique , etc ...

3- Finances publiques, finances privées :


Caractériser le F.P , c'est ainsi marquer leur différence avec les finances privées :

- la distinction sera d'abord organique .

les F.P sont les finances des personnes publiques ( Etat, collectivités locales ,
établissement publics ) tandis que les finances privées retraceront les opérations
financières de personnes, physiques, ou morales, de droit privé. Cette distinction, simple
dans sa présentation , n'est pas toujours évidente. ou situer les finances des entreprises
publiques lorsque celles-ci ont un statut de droit privé ( société anonyme dont l'Etat détient
le capital ) ? ou situer les organismes sociaux , organismes de droit privé mais remplissant
une mission de service public et caractérisés sur le plan financier, par de nombreux aspects
de droit public ( caractère obligatoire des prélèvements ) ? N'est-il pas nécessaire, en
l'occurence, de dépasser le seul critère organique et d'envisager la publicisation de ces
finances sociales !...

- Au-delà du critère organique, en effet, les F.P. se caractérisent par leurs objectifs, leurs
moyen, et l'application de certaines règles juridiques

- Les objectifs . l'Etat et les autres personnes publiques, au travers de leur vie financière,
poursuivent des buts d'intéret général ( on peut dire aussi : les opérations financières des
personnes publiques permettent de satisfaire aux objectifs d'intéret général ) tandis que
les personnes privées visent à retirer un profil et/ou une satisfaction de leurs opérations
financières.

- Les moyens . La différence essentielle réside dans la possibilité du recours à la contrainte


au profil des personnes publiques ( sans devoir passer, comme pour les personnes privées,
par l'intermédiaire du juge ) . Parallèlement, la sanction du résultat n'est pas la meme, la
puissance publique ( du moins l'Etat) pouvant tolérer des déficits que ne peuvent envisager
des personnes privées .

- Le droit applicable. Qu'il s'agisse de l'autorisation budgétaire ( vote d'une assemblée


délibérante) , des règles de la comptabilité publique , des controlent, la spécificité des F.P
apparait nettement et rend indispensable l'étude de ces règles juridiques .

II)- L'évolution des finances publiques :


Deux grandes périodes, mais aussi deux conceptions opposées, ont caractérisé les F.P
depuis deux siècles .

1)-les finances publiques classiques


Elles correspondent au triomphe des conceptions libérales ( 1815 = première guerre
mondiale ) alors dominantes ( plus dans le domaine économique que politique) . la
confiance faite en l'individu récusant par principe l'intervention de l'Etat laquelle briderait
la liberté individuelle et se révèlerait économiquement moins éfficace . La puissance
publique conservant la seule résponsabilité des fonctions traditionnelles de l'Etat ( affaire
étrangères : justice, armée, police).

L'application au domaine budgétaire des dogmes libéraux devait conduire les F.P
classiques à présenter les trois caractéristiques de :

-Neutralité, limitation des dépenses, fiscalisation quasi exclusive des ressources et équilibre
budgétaire .

A- La neutralité :
Elle découle logiquement des conceptions libérales l'Etat, ne doit pas intervenir dans le
domaine économiques ou social. Ce qui conduit les dépenses à ne financer que le
fonctionnement des services publics et les recettes à ne pas satisfaire un procéssus de
réduction des inégalités ou de rédistribution .

il s'agit là d'un schéma théorique. Les circonstances économiques ou les


nécessités politiques du moment ont pu conduire a des mesures interventionnistes
( relèvement des droit de douane ) , mais ces interventions demeurent exceptionnelles ou
accessoires.

B-La limitations des dépenses :


Elles ne servent qu'à financer le fonctionnement des services publics. l'administration etant
au XIX siècle, sansiblement plus légère qu'aujourd'hui. Ce qui explique la faiblesse des
budgets ( 1 milliard de frnacs en 1828, 4 milliards environ à la fin du siècle) en valeur
absolue, mais aussi au regard de la production intérieure brute.

C-la fiscalisation quasi exclusive des ressources et l'équilibre


budgétaire
l'équilibre budgétaire était également une exigence de la pensée économique et financière
libérale, ce qui conduisait à une limitation des ressources parallèle à celle des dépenses.

Ces ressources étaient surtout fiscales, Non du fait d'une prédilection particulière pour
l'impot, mais en raison du rejet des autres types de ressources.

-les ressources domaniales et d'exploitation:

les ressources du domaine ne peuvent que se marginaliser dans une économie qui se
développe . en outre, le libiralisme, rècusant la gestion, par l'Etat d'entreprises
industrielles, peu de ressources étaient a attendre de ce coté.

-les manipulations monétaires :

elles aussi étaient écartées avec vigueur (le franc fut le plus souvent stable au XIX siècle ).
on cosidérait comme dangereux pour l'économie la création de monnaie , aboutissant à
une perte de valeur de celle-ci . on pensait également se trouver en présence d'un impot
déguisé et injuste car frappant plus lourdement les titulaires de revenus fixes .

-L'emprunt:

vivement critiqué par les théoricieus libéraux , malgré son caractère volontaire (on y eut
néanmoins recours dans des propositions conséquentes ) :

- ressources extraordinaire il ne pouvait qu'etre destiné a une dépense extraordinaire


(investissement) marque d'un intervontionnisme économique , ou qu'à couvrir le déficit
budgétaire (lui meme condamué).

- il modifie la répartition des flux financiers transférant vers l'épargne publique des
sommes destinées a l'épargne privée .

-il constitue un impot différé puisque l'obligation de rembourser les sommes empruntées
conduira a augmenter l'impot des années futures .

-l'impot reste donc bien la ressource privilégiée . meme si son caractère obligatoire ,
contraignant , eut du le rendre suspect aux auteurs libéraux . les effets négatifs de la
contrainte fiscale etaient atténués par :

- le consentement à l'impot . l'impot découle d'une loi . il se trouve donc accepté par les
représentants des contribuables .
-la faiblesse de son montant , liée à la faiblesse de la dépense publique .

- les techniques fiscales utilisées ( méthodes indiciaire) visant a assurer la plus grande
tranquillité possible des contribuables .

Les finanaces publiques contemporaines


On peut faire débuter cette période à la première guerre mondiale ( qui s'est traduite,
comme tout conflits majeur, par un accroissement du role dévolu à la puissance publique )
mais plus encore à la grande crise commencée en 1929 .Laquelle illustre les limites de
l'abstention de l'Etat chère aux libéraux et fut le point de départ de théories et de
pratiques interventionnistes ( théories keynésiennes, politique de Roosevelt).

La remise en cause des dogmes libéraux appliquée au domaine budgétaire doit conduire à
souligner :

- l'interventionnisme des F.P .

- l'accroissement des dépenses

- le gonflement et la diversification des ressources et l'acceptation du déséquilibre.

A)-L'interventionnisme
L'utilisation de l'arme budgétaire dans le domaine économique ou social est trés largement
acceptée aujourd'hui, y compris par ceux qui réclament du libéralisme . Longue serait la
liste des dépenses d'intervention ( le titre IV du budget de l'état s'intitule *intervention
publiques * et représente 329.3 milliards pour 1988) . Quant aux recette fiscales, leur
fonction n'est plus la seule couverture des charges publiques. L'impot peut contribuer a
réduire les inégalités de revenus et des fortunes ( c'est le sens de la téchnique de la
progressivité ) .la politique fiscale peut également etre * incitative * : abattements,
détaxation afin d'aider à l'implantation industrielle , à l'investissement etc ...

les politiques d'interventionnisme ont naturellement été théorisées ( de Keynes aux


penseurs de tous les courants du socialisme ), mais au déla de la théorie politique ou
économique, le seul volume des budgets ( 1083 milliards en 1988) conduit à l'impossibilité
d'une neutralité des F.P. tout allègement , toute surcharge , toute réorientation de crédit
ne peut pas rester sans effet sur l'économie et le social . Ce qui explique d'ailleurs
qu'aujourd'hui les économistes ou hommes politiques libéraux, parmis leurs principales
propositions, mettent en avant l'action sur le budget, surtout au moyen dégrèvements et
de la ( difficile ) recherche d'économies .

B)- L'accroissement des dépenses :


1)- les causes de l'accroissement :
On a pu parler d'un phénomène quasi naturel : croissance de l'administration entrainant
croissance des dépenses de fonctionnement .

Mais les raisons profondes sont politico-économiques (interventionnisme ) . sociologiques


et technologiques .

-Les causes politico-économiques (interventionnisme) l'acroissement des dépenses est le


prolongement logique de l'interventionnisme .Les nouvelles taches remplies par les
collectivités publique trouveront leur traduction budgétaire (dépenses du titre .IV
"interventions publiques " ou des titres V et VI relatifs aux dépenses d'investissement).

-Les causes sociologiques

Elles ne se séparent pas vraiment des précédentes (elles en sont meme une des explications
).Les collectivités publiques dépensent toujours plus pour repondre à des demandes
d'individus , de groupes de pression . Les citoyens électeures ont en effet pris l'abitude
d'attendre beucoup de ces collectivités . Et tout élu sait qu'il est peut etre politiquements
mortel de ne pas repondre a ces attentes .

-Les causes technologiques

Le progrès technique peut etre budgétairement onéreux , comme l'ecrivent MM.


Gaudement et Molinier : il est "plus couteux de construire des bombes atomiques qu'il ne
l'etait de fabriquer des arbaletes" et ce qui est vrai pour les depenses millitaires les aussi
pour la plupart des dépenses d'investissement , pour la recherche , l'informatique , etc...

COURS 02
I)-Le budget de l'état :
Le budget de l'état est un document retraçant l'ensemble des recettes et des dépenses de
l'état pour une année civile (du 1 er janvier au 31 décembre ).
Ce budget concerne l'état au sens strict ,c'est à dire les administrations de l'état (les
ministères). Sont exclues du budget de l'état les ressources et les dépenses des collectivités
locales (régions,départements et communes ) ainsi que celles des organismes de sécurité
sociale.

on emploie aussi le terme * budget * pour désigner les ressources et les dépenses d'un
ministère (le budget de l'éducation national , par exemple).
Enfin, l'expression générale *finances publiques * désigne l'ensemble des éléments qui se
rapportent aux budgets des différentes administrations publiques (état au sens large).

le budget de l'état est préparé par le gouvernement et voté par le parlement .Le budget
reçois le nom de *loi de finances*.
Ce sont les différents ministères et administrations qui préparent avec l'aide du ministère
de l'économie un projet de budget (* projet de loi de finances *) Le budget est ensuite voté
par le parlement à l'automne qui précède l'année civile de son application .Ce sont les
représentants de la Nation et non les fonctionnaires ou les ministres qui décident des
recettes et des dépenses affectant les citoyens.

II)- Les recettes et les dépenses du budget de l'Etat :

a)-LES RECETTES :

Les recettes ou ressources , du budget de l'Etat proviennent surtout de la fiscalité, c'est-à-


dire des impots payés par les contribuables. Mais les impots, s'ils représentent près des
9/10 e des recettes budgétaires, ne sont pas les seules ressources de l'Etat .

Le budget est aussi alimenté par des recettes non fiscales comme par exemple les recettes
de la production marchandes de l'Etat ( armement) ou certaines recettes exceptionnelles
(privatisations d'entreprises publiques) .

b)-LES DEPENSES :

Les dépenses de l'Etat sont aussi appelées charges budgétaires ou dépenses publiques .

On distingue généralement les dépenses publiques ordinaires ( rémunérations des


fonctionnaires, aides à l'emploi ou aux agriculteurs, etc.) et les dépenses publiques en
capital (investissements).

On présente souvent d'une autre façon les dépenses publiques , à partir de leur
fonction. Il s'agit là de connaitre la destination des dépenses par grands secteurs . on
dispose alors d'un budget fonctionnel .
Les dépenses publiques représentent la principale forme d'intervention de l'Etat dans la
vie économique. Mais l'Etat n'est pas libre de disposer de la totalité des recettes
publiques .

Une partie importante du budget correspond aux dépenses nécessaires au


fonctionnement des administrations :

( dépenses de fonctionnement + dépenses d'investissement + dépenses de transfert + les


interets de la dette publique + les contributions dans les différentes organisations
internationales...)Il ne faut pas oublier , enfin, le caractère prévisionnel du budget .

Les recettes réelles peuvent se révéler moins importantes que prévu ( rentrées d'impots
plus faibles si la conjoncture se dégrade) . tandis que des dépenses nouvelles peuvent
apparaitre .

C'est par exemple le cas lorsqu'un nouveau gouvernement, apparu en cours d'année,
souhaite modifier la loi de finances ( afin d'augmenter les dépenses et les répartir
différemment ).

Le parlement est alors amené à voter une loi de finances rectificative ou * collectif
budgétaire *.

Les règles concernant l'élaboration et l'excution du budget par les administrations sont
fixées dans une loi . La loi organique relative aux lois de finances (ou LOLF) désigne la
nouvelle constitution financière de l'Etat , rénovée à partir du budget 2006. les dépenses
sont désormais réparties dans une trentaine de * mission * correspendant chacune aux
grandes politiques publiques ( sécurité, santé, enseignement scolaire, recherche et
enseignements supérieur par exemple ). Cette réforme budgétaire met en place des
indicateurs de performance pour ces politiques .

III)- concepts de base en finances publiques

1)- administration publique : un organisme publique dépendant de l'Etat et les


collectivités locales sa fonction principale consiste a produire des services non-marchands
(la santé, la sécurité, la justice ...etc)
2)-service public : une activité économique d'interet général qui s'exerce sous l'égide de
l'Etat . Tel que la formation, la communication, le transport urbain, eaux,gaz,
téléphone,éléctricité. Certaines prestations sont payantes .

3)-secteur public : regroupe l'ensemble des entreprises publics qui produisent des
services d'interet général exemple de l'éducation, les différents services administratifs, la
formation professionnelle ...etc . Il regroupe meme des entreprises publiques ne produisant
pas des services d'interet général tells que air algérie, SNCF...etc.

4)-bien collectif : bien qui n'est pas divisible et dont le cout de production ne peut etre
imputé à un individu en particulier ex: Sécurité, defense, éducation.

5)-La politique budgétaire : Consiste a utiliser le budget de l'Etat qui servait a procurer
les services nécessaires au bon fonctionnement de ses administrations. L'action par les
dépenses et celle par les ressources constituent ses principaux moyen d'action .

IV)-Déficit public et dette publique :

solde budgétaire = ressources budgétaires - dépenses budgétaires

Le solde budgétaire est donc la différence entre toutes les recettes et toutes le charges du
budget de l'Etat . Si le solde est positif c'est à dire si les recettes sont supérieures aux
dépenses, le budget est excédentaire. En revanche, lorsque les recettes de l'Etat ne
couvrent pas toutes ses dépenses, le solde est négatif et le budget déficitaire .
Un déficit budgétaire doit bien sur etre comblé , l'etat devant trouver un financement pour
payer le supplément de depenses . l'etat peut emprunter ces ressources apres des
épargnants , mais il peut aussi créer de la monnaie . ce financement monétaire du déficit
représente une forte tentation pour les gouvernements car il s'agit d'une ressource
*gratuite* , mais il est désormais interdit dans les pays ayant adopté l'euro . dans le cas
d'un financement par l'emprunt , l'etat doit rembourser sa dette . on rencontre parfois la
notion de déficit public structurel . celui ci désigne le déficit des administrations corrigé des
effets de la conjoncture . la variation du solde structurel mesure la politique discrétionnaire
(c'est a dire volontairement choisie) des autorités économiques puisque l'on sépare les
conséquences de celles ci des effets de la seule conjoncture (récession par exemple ).
déficit public et dette publique ne doivent pas etre confondus . la dette publique
représente l'ensemble des emprunts contractés notamment par l'etat ( exemple des
obligations d'etat ou des bons de trésor ). ces emprunts , comme leur remboursement ne
figurent pas dans le budget de l'etat . seuls les interets de cette dette sont inscrits dans le
budget comme une charge c'est a dire une dépense que l'etat doit faire chaque année au
profit des créanciers de l'etat (charge de la dette ) . le déficit public primaire ( ou solde
primaire désigne d'ailleurs le déficit des administrations publiques hors paiment des
interets de la dette .

la dette publique , qui a considérablement augmenté dans les années 1990 dans les
pays occidentaux, ne doit pas etre confondue non plus avec la dette extérieure de la
nation . la dette extérieure regroupe l'ensemble des emprunts des agents
économiques d'un pays (etat , mais aussi entreprises) vis-à-vis de préteurs etrangers.

COURS 03

Loi de finances et budget de l'Etat

I)-Présentation du budget de l'Etat :

Les recettes et les dépenses définitives de l'Etat, fixées annuellement par la loi de
finances et réparties selon les dispositions législatives et réglementaires en vigueur,
constituent le budget général de l'Etat .

Le budget général de l'Etat apparait à l'intérieur de la loi de finances et contient les


prévisions de recettes et les autorisations de dépenses de fonctionnement et
d'équipements publics à caractère définitif.

Après la promulgation et la publication de la loi de finances, le gouvernement procède à la


distribution des crédits budgétaires.Ces crédits sont répartis et mis à la disposition :

-Des départements ministériels pour les dépenses de fonctionnement;

-Des opérateurs publics ayant la responsabilité d'exécuter les programmes


d'équipements publics financés sur concours définitifs;
- Des bénéficiaires des dépenses en capital pour les dépenses d'équipement à
caractère définitif.

Les crédits budgétaires sont affectés et spécialisés, conformément à la nomenclature


budgétaire, par chapitre budgétaire pour les dépenses des fonctionnements et,
conformément à la nomenclature des investissements publics.par sous-secteur, pour les
dépenses d'équipement à caractère définitif.

I.I.les principes budgétaires :

Les principes budgétaires sont des règles techniques, destinées à assurer la bonne gestion
des finances publiques. Ces règles président à l'élaboration, au vote et a l'exécution de la
loi de finances . On les dénombre sous forme de sept principes fondamentaux :

*l'autorisation préalable

*l'équilibre budgétaire

*l'annualité budgétaire

*l'unité budgétaire

*universalité budgétaire

* la séparation des ordonnateurs et des comptables

*la spécialité des crédits

A)-l'équilibre bugdétaire:

l'équilibre budgétaire signifie l'égalité entre les dépenses publiques et les ressources
définitives prévues pour les financer , c'est a dire les ressources autres que l'emprunt , les
moyens de trésorerie ou les manipulations monétaires .

ce principe qui n'est pas une nécessité juridique mais un des plus importants principes
techniques du droit bugdétaire , n'admet ni déficit , ni excédent . actuellement , le principe
de l'équilibre budgétaire subit une véritable entorse avec ce qu'on appelle *le découvert
budgétaire * et le *déficit budgétaire*
B)-l'annualité budgétaire:

principe de droit budgétaire selon lequel les autorisations de dépenses, les prévisions de
recettes ne sont valables que pour une année .

B.I. la justification du principe :

la mise en oeuvre de ce principe implique :

-les autorisations budgétaires : sont données pour un ensemble de dépenses et de


recettes , correspondant aux besoins d'une année : cela implique que , passé ce délai , il
sera interdit d'engager une dépense ou de percevoir une recette , jusqu'a nouvelle
autorisation :

-la loi de finances : doit etre établie chaque année .

- la loi de finances : doit etre exécutée au cours de cette meme année .

le principe de l'annualité budgétaire a été imposé pour des raisons politiques et techniques
:

- sur le plan politique , en contraignant le gouvernement a se présenter tous les ans devant
le parlement , celui-ci est assuré de controler , dans des délais raisonnables , la gestion des
derniers publics .

- sur le plan technique, la prévision budgétaire , au-dela d'un an , deviendrait difficile ,


complexe et approximative .

B.2. les dérogations au principe :

quatre dérogations ont été apportées à l'application de ce principe :

- en ce qui concerne le vote annuel : l'adoption de lois de finances complémentaires ou


modificatives
-en ce qui concerne le cadre d'exécution : le système de l'exercice permet d'en
prolonger l'exécution au dela de l'année budgétaire dans la limite d'une période
complémentaire

- en ce qui concerne le champ annuel des prévisions : l'institution des systèmes


d'autorisations de programme et de lois de programme

- en ce qui concerne l'annualité d'exécution : la possibilité de reports de crédits et la


procédure des fonds de concours .

C.l'unité budgétaire:

Principe du droit budgétaire selon lequel tous les éléments budgétaires doivent etre
rassemblés dans un seul document.

les justifications du principe :

la signification de ce principe est double:

- comme règle de fond : il exige que soit soumise à l'approbation du parlement la


totalité des ressources publiques et des charges prévisibles de l'Etat pour l'année à venir.

- comme règle de forme : il postule que les ressources publiques et les charges
prévisibles soient toutes présentées simultanément au Parlement, afin qu'il puisse, lors du
vote du budget avoir, d'une part, une vision globale et complète sur les moyens et les
charges de l'Etat et , d'autre part, arreter ses options en pleine connaissance de cause .

Les raisons d'etre et la signification de ce principe sont politiques et techniques :

- Une raison politique : la présentation d'un document unique, clair, précis et accessible à
tous les parlementaires, permet un cotrole efficace et une appréciation valable des recettes
et des dépenses;

- Une raison technique : seule une vue globale du budget permet d'en connaitre la masse
totale des recettes et des dépenses, sans etre contraint de recourir à une multitude de
documents . 08 Les aménagements au principe en considération des besoins de l'Etat; des
aménagements ont été apportés à ce principe:
- les budgéts annexes;

- les comptes spéciaux du trésor;

- les budgets autonomes ( établissements public ).

D.L'universalité budgétaire :

principe de droit budgétaire selon lequel le budget doit réunir en une seule masse toutes
les ressources publiques et doit imputer sur cette masse l'ensemble des dépenses
publiques, pour leur valeur réelle, sans limites, contraction ou affection.

D.I.la justification du principe :

Ce principe présente, dans sa conception,deux aspects:

- d'un point de vue comptable, il interdit toute compensation entre les dépenses et les
recettes en vue de faire apparaitre seulement le solde d'une opération génératrice de
recettes ou de dépenses : c'est la règle de non compensation .

- d'un point de vue juridique, il s'oppose à ce qu'une recette soit affectée au financement
privilégié d'une dépense particulière : c'est la règle de non affectation des recettes.

D.2.Les dérogations au principe : Les diverses dérogations sont :

- les budgets annexes;

- les comptes spéciaux du trésor;

- les procédures comptables particulières au sein du budget général de l'Etat, réagissant


les fonds de concours ou le rétablissement de crédits;

- les taxes parafiscales.

E.La séparation des ordonnateurs et des comptables

(première séquence ) :
principe de droit budgétaire selon lequel les fonctions d'ordonnateur et celles de
comptable public sont incompatibles . Cette incompatibilité s'étend également aux
conjoints des ordonnateurs qui ne peuvent etre, en aucun cas, leurs comptables
assignataires.

E.I.La justification du principe:

Ce principe a été imposé pour permettre d'obtenir une saine gestion des finances
publiques.Pour cette raison, les règles de la comptabilité publique divisent les opérations
d'exécution du budget en deux phases distinctes confiées à des catégories différentes et
séparée d'agents publics : les ordonnateurs et les comptables.Les conséquences de cette
règle sont :

- la division du tavail : les ordonnateurs et les comptables publics ont des compétences et
des responsabilités différentes: les ordonnateurs prennent des actes générateurs de
dépenses ( engagement, liquidation et ordonnancement ou mandatement) et de recettes
( constatation et liquidation ), mais le maniement des derniers publics ( recouvrement et
paiement) est résevé aux seuls comptables publics chargés, au nom du ministre des
finances, du controle des opérations budgétaires:

- l'unité de caisse : tous les fonds publics étant déposés dans une caisse unique sous le
controle du ministre des finances, il en découle que tous les comptables publics lui soient
reliés hiérarchiquement et dépendent de lui pour leur nomination ;

- l'aisance du controle : les ordonnateurs tiennent la comptabilité des engagements et la


comptabilité des ordonnancements, les comptables publics tiennent les comptes de gestion
; le controle de facilité, puisqu'il peut rapprocher les deux comptabilités pour découvrir les
irrégularités éventuelles .

- la lutte contre la fraude : en interdisant que le meme agent puisse engager une dépense
et la payer ( ou décider d'une recette et la recouvrer ) , le principe de la séparation permet
d'éviter les risques de fraude du moment que l'ordonnateur et le comptable public se
controlent mutuellement .

E.2.Les dérogations au principe :


En principe le controle des dépenses publiques ne tolère aucune dérogation; cependant,
parfois l'exécution est assurée par des comptables publics seuls, parfois par des
ordonnateurs seuls:

- l'éxecution par les comptables publics seuls : parfois des dépenses peuvent etre payées
sans ordonnancement préalable, c'est-à-dire sans que l'ordonnateur les prescrive chaque
fois ( pensions des moudjahidine et les pensions de retraite servies sur le budget de l'Etat,
rémunérations des membres de la direction politique et du Gouvernement, frais et fonds
spéciaux);

- L'exécution par les ordonnateurs seuls : un fonctionnaire du service de l'ordonnateur,


appelé régisseur, peut recevoir, dans le cadre de la création d'une régie, des fonds publics
et faire face à certaines menues dépenses dont la nature et le plafond sont fixés par le
ministre des finances.

E.3.La violation du principe :

La personne qui viole ce principe encourt des sanctions. La sanction est différente selon que
le principe a été violé par le comptable public ou par l'ordonnateur.

- Sa violation par le comptable : si le comptable public paie une dépense sans


ordonnancement ou sans mandat de paiement, il sera mis en débet; s'il recouvre de
l'argent sans que la dette ait été régulièrement liquidée par l'ordonnateur ou, sans titre de
perception, il sera déclaré concussionnaire.

- Sa violation par l'ordonnateur : si l'ordonnateur dépense de l'argent public, ou le


recouvre, ou le détient sans autorisation, il sera accusé de gestion de fait, deviendra
comptable de fait et se trouvera, dès lors, soumis aux obligations et à la responsabilité des
comptables publics.

F.La spécialité des crédits:

Le principe de la spécialité des crédits signifie que les crédits prévus et autorisés dans le
budget ne constituent pas une masse globale permettant de faire face indifféremment aux
dépenses, mais une série de crédits correspondant à une opération précise, avec un
montant fixé.

F.I.Le principe d'applications :

Cette règle concerne la présentation, mais surtout l'exécution des dépenses publiques :

- Les crédits sont affectés et spécialisés par chapitre ou par secteur, selon le cas, groupant
les dépenses selon leur nature ou selon leur destination.

- dans une conception stricte de cette règle,les crédits budgétaires inscrits à un chapitre ou
à un secteur ne peuvent etre utilisés dans un autre chapitre ou dans un autre secteur .

F.2.Les aménagements au principe :

la règle de la spécialité à l'inconvénient d'etre trop rigide; au nom de l'efficacité, des


assouplissements dans l'exécution du budget ont conduit à adopter, dans certaines limites,
des aménagements au principe . Il s'agit :

- des transferts de crédits: modifier le service responsable sans modifier la nature de la


dépense

- des virements de crédits : modifier la nature de la dépenses et le service responsable.

- des crédits globaux: pour des dépenses accidentells ( catastrophe naturelles ...)

l.2. Les lois de finances :

Les lois de finances, dans le cadre des équilibres généraux définis par les plans
pluriannuels de développement économique et social fixent la nature, le montant et
l'affectation des ressources et des charges financières de l'Etat.

La loi de finances, appelée couramment * budget *, est la traduction chiffrée d'un


programme d'action économique et sociale établi selon les indications Plan . Dans cette
perspective, la loi de finances détermine le montant des dépenses et des moyens financiers
propres à les satisfaire .
En raison des dépenses qu'elle autorise et en raison des moyens financiers auxquels elle
recourt, la loi de finances est une loi spéciale qui occupe une place centrale au sein du
vaste ensemble financier de l'Etat . Ces raisons expliquent que la loi de finances soit
assujettie à des règles particulières appelées * principe budgétaires *

A.Les différentes catégories de lois de finances :

Les lois de finances sont groupées en trois catégories ( sont au nombre de trois ) :

- La loi de finances de l'année : elle est votée pour l'année suivante.

- La loi de finances complémentaire ou modificative : elle intervient en cours d'année .

- La loi de règlement budgétaire: elle se produit après exécution de la loi de finances de


l'année et de la loi de finances complémentaire ou modificative .

A.l.La loi de finances de l'année :

la loi de finances de l'année prévoit et autorise pour chaque année civile, l'ensemble
des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que les autres moyens financiers destinés au
fonctionnement des services publics. Elle prévoit et autorise, en outre, les dépenses
destinées aux équipements publics, ainsi que les dépenses en capital .

En vertu du principe de séparation des pouvoirs, la loi de finances de l'année est


préparée par le gouvernement et discutée et controlée par le parlement ( Assemblée
populaire nationale et conseil de la nation ) . Dans ce cadre , le gouvernement prépare le
projet de loi de finances, le dépose sur le bureau de l'assemblée populaire nationale. Il est
ensuite transmis à la comission des finances et du budget puis discuté et voté à l'assemblée
populaire nationale avant d'etre transmis , pour adoption, au conseil de la nation .

Les caractères généraux de la loi de finances :

les principaux caractères de la loi de finances de l'année se trouvent précisés sur six points :

- Le terme * loi de finances * évoque, d'une part, l'acte voté par le parlement selon une
procédure particulière et, d'autre part, le caractère impératif de cet acte .
- le terme * prévoit * indique que la loi de finances commande une évaluation préalable
de la nature et du montant des dépenses à effectuer ainsi que des recettes à réaliser pour
l'année a venir : cette prévision est le préalable à toute possibilité d'autorisation
parlementaire .

- le terme * autorise * indique que l'autorisation parlementaire par son caractère


préalable conditionne toutes les opérations budgétaires .

- le terme * année civile * marque la limitation à une année de la durée de l'autorisation


parlementaire afin de le rendre par sa brièveté plus efficace.

- le terme * ensemble des ressources, des charges et autres moyens financiers * énonce,
d'une part, l'objet de l'autorisation parlementaire qui réunit la totalité des opérations
financières à la charge de l'Etat et des ressources supportées par l'Etat et, d'autre part,
l'ordre dans laquelle elle doit intervenir : antériorité des ressources publiques sur les
dépenses publiques .

- les termes * fonctionnement des services * et * équipements publics * indiquent que les
ressources et les autres moyens financiers sont destinés aussi bien à l'accomplissement
d'opérations de fonctionnement nécessaires à l'exercice des services publics qu'à la
réalisation d'opérations d'investissement assurant les interventions de l'Etat, notamment
dans le domaine économique et social .

Le contenu de la loi de finances de l'année : la loi des finances


comprend :

- le budget général de l'Etat .

- le budget annexe .

- les comptes spéciaux du trésor .

La loi de finances de l'année comprend deux parties distinctes et des états annexes.

a.La première partie : la première partie intitulée * voies et moyens de


l'équilibre financier * donne au gouvernement les autorisations fondamentales
( perception des ressources publiques ) et comporte les voies et les moyens qui assurent
l'équilibre financier ( évaluation des ressources, plafonds des charges). Cette partie
comporte quatre chapitre :

-chapitre 1 : * dispositions relatives à l'exécution du budget et aux opérations financières


du trésor *

- chapitre 2 : * dispositions fiscales * ( impots directs et taxes assimilées , droits


d'enregistrements , droit de timbre , taxes sur le chiffre d'affaire , impots indirects ,
dispositions fiscales diverses )

- chapitre 3 : * autre dispositions relatives aux ressources * ( dispositions douanières,


dispositions dominiales, fiscalité pétrolière , dispositions diverses

- chapitre 4 : * taxes parafiscales *.

b.La deuxième partie : la seconde partie, intitulée * budgets et opérations


financières de l'Etat * détermine le montant global des ressources et des dépenses de l'Etat
et énonce les dispositions législatives qui doivent entrainer des charges nouvelles, en
distinguant celles de ces dispositions qui ont un caractère permanent de celles qui ont un
caractère temporaire . Cette partie comprend également quatre chapitres :

- chapitre 1 : * budget général de l'Etat * ( ressouces et dépenses ) .

- chapitre 2 : * divers budget * ( budget annexe et autres budgets exp: budget p.t.t )

- chapitre 3 : * compte spéciaux du trésor * ( comptes affectations spéciales + comptes


d'avances)

- chapitre 4 : * dispositions diverses applicables aux opérations financières de l'Etat *

c.Les états annexes : plusieurs états sont annexés à la loi de finances :

- Etat * A * : recettes définitives appliquées au budget général de l'Etat : ressources


ordinaires et fiscalité pétrolière .
- Etat * B * : répartition par département ministériel des crédits ouverts au titre du budget
de fonctionnement : cette répartition comprend également les crédits ouverts au titre du
budget de la présidence de la république et le budget des charges communes .

- Etat * C * : répartition par secteur des dépenses à caractère définitif du plan national :
montant des autorisations de programme et montant des crédits de paiement destinés aux
investissements et aux opérations en capital.

- Etat spécial : liste des organismes bénéficiaires des taxes parafiscales : montants
prévisionnels des recettes .

A.2.La loi de finances complémentaire ou modificative :

Loi complétant ou modifiant en cours d'année, les dispositions de la loi de finances de


l'année . La loi de finances complémentaire ou modificative est une dérogation aux
principes d'annualité et d'unité budgétaires .

OBJET : La loi de finances complémentaire ou modificative a pour objet d'adapter, en


fonction d la conjoncture, les prévisions budgétaires, de satisfaire des besoins nouveaux et
de rectifier les mesures inscrites dans les dispositions de la loi de finances de l'année .

PROCEDURE: La loi de finances complémentaire ou modificative est soumise à la meme


procédure législative que la loi de finances de l'année .

A.3.La loi de règlement budgétaire :

C'est l'acte par lequel il est rendu compte de l'exécution d'une loi de finances et, le cas
échéant, des lois de finances complémentaires ou modificatives afférentes à chaque
exercice . Objet : La loi de règlement budgétaire est un moyen de controle qui
permet au parlement de comparer les autorisations qu'il a alllouées et les opérations que
le gouvernement a réellement exécutées.

Périodicité : Le vote de la loi de règlement budgétaire intervient dans les trois (3) ans qui
suivent l'année d'exécution de la loi de finances . Pour ce faire, le projet de loi de finances
de l'année doit etre accompagné du projet de loi portant règlement budgétaire de
l'exercice N-3.
Procédure : La cour des comptes est consultée sur les avant-projets de loi portant
règlement budgétaire : les rapports qu'elle établit à cet effet sont transmis par le
Gouverment au parlement avec le projet de loi y afférent . Le projet de loi de règlement
budgétaire doit etre accompagné :

- d'un rapport explicatif faisant ressortir les conditions d'exécution du budget


général de l'Etat de l'année considérée.

- de l'Etat d'exécution des crédits votés .

La loi de règlement budgétaire établit le compte de résultat de l'année qui comprend :

- l'excédent ou le déficit résultant de la différence nette entre les recettes et les


dépenses du budget général de l'Etat .

- les résultats constatés dans l'exécution des comptes spéciaux du trésor .

- les résultats de la gestion des opérations de trésorerie ; les résultats de l'année,


constatés par la loi de règlement, sont affectés au trésor public .

COURS 04

les procédures d'adoption et d'exécution de la loi de


finances

I)- La préparation du projet de loi de finances :

Selon le professeur Maurice Duverger, * l'établissement du budget constitue l'acte


fondamental de la vie de l'Etat . Préparer le budget , c'est dresser le programme de l'action
gouvernementale pour une année; décider le budget, c'est rendre ce programme
exécutoire et prendre les décisions politiques les plus importantes qui soient * .

L'importance politique du budget telle qu'elle ressort du point de vue du professeur


Duverger traduit par conséquent, l'importance de sa préparation par le gouvernement car
après tout, c'est le parlement qui sanctionne le budget par un vote . Par ailleurs, le budget
de l'Etat fait l'objet d'une loi dite loi de finances . Celle-ci connait un cheminement
laborieux de l'amont à l'aval de son stade d'élaboration jusqu'au prolongement pratique
de son application . Elle est l'oeuvre commune et solidaire du pouvoir exécutif et du
pouvoir législatif.Dans l'évolution historique du budget . c'est l'exécutif qui prépare la loi
de finances et c'est l'Assemblée qui la vote, d'ou la distinction de deux stades successifs
dans l'établissement du budget : préparation gouvernementale et vote parlementaire .

En droit budgétaire algérien, la préparation du projet de loi de finances relève au plan


technique des attributions du ministre des finances . Au plan politique, c'est l'autorité du
chef de gouvernement qui prédomine . C'est effectivement ce qui ressort des dispositions
du décret du 15 février 1995 relative aux attributions du ministre des finances .
Techniquement donc, La loi de finances est un état de prévision qui doit passer par
plusieurs phrases administratives de préparation ( préparation selon les objectifs
économiques, prévision des recettes, prévisions des dépenses, la question du délai pour le
dépot du projet,etc...). Politiquement, c'est le premier ministre qui doit afficher la politique
budgétaire de son gouvernement à travers les dispositions du projet de loi de finances .La
préparation de ce projet de loi est donc très importante car elle pourra faire l'objet de
critiques auprès des membres du parlement .

La préparation technique du projet de loi de finances est liée donc à une question de délai
qui a été instaurée par la loi du 7 juillet 1984 modifiée. C'est à dire que les phases de
préparation du projet de loi commencent très tot et doivent respecter un délai d'échéance
qui est désormais le 30 septembre . En pratique, depuis 1985, seule la loi de finances de
1993 n'a pas respecté le calendrier prévu en raison d'une préparation liée parfois à des
considérations poliques.

Après avoir examiné la question de la préparation du projet de loi de finances et celle


relative au délai indispensable pour le depot de celui-ci, il convient à présent de voir les
étapes législatives conduisant à son adoption .

II)- Le vote de la loi de finances :

Une fois le projet de loi de finances préparé, le chef du gouvernement est tenu de le
déposer sur le bureau de l'A.P.N au plus tard le 30 septembre de l'année précédente
l'exercice en cause en vue de son adoption . Dans ce cadre, la constitution du 23 avril 1989
déclare dans son article 92 que le pouvoir législatif est exercé par une assemblée unique
dénommée Assemblée Populaire Nationale qui élabore et vote la loi souverainement .
Depuis la révision constitutionnelle du 28 novembre 1996, ce pouvoir n'est plus exercé par
une seule assemblée. L'article 98 de la nouvelle Constitution, le partage entre deux
chambres : l'A.P.N et le Conseil de la Nation . Au regard de ces dispositions, le Parlement
occupe une place privilégiée dans l'édifice des institutions politiques algériennes, et ce par
rapport à sa sphère d'intervention en matière d'élaboration souveraine de la loi . Les deux
missions * élaborer et voter * que lui confère la constitution sont extremement
importantes. Si la dernière mission vise à sanctionner la loi pour qu'elle devienne
définitive , il reste que l'élaboration qui la précède constitue tout un processus
d'enrichissement délicat et responsable .

En matière budgétaire principalement, le projet de loi de finances suscite chaque année


des débats intenses au niveau de l'Assemblée Populaire Nationale. les députés sont
amenés à examiner le projet gouvernemental. Soit, ils l'acceptent soit, ils le modifient
avant de se prononcer sur la globalité du projet par un vote . La procédure d'adoption doit
suivre donc des étapes longues et complexes .

Le vote global :

Une fois que le projet de loi de finances est élaboré au sein de l'Assemblée Populaire
Nationale, il reste à l'approuver pour pouvoir le promulguer et le mettre en
applications .Pour cela, la pratique du vote utilisée dans le système budgétaire algérien est
celle du vote global. celui-ci est appliqué aussi bien pour les recettes que pour les dépenses
du budget général de l'Etat ainsi que les budgets annexes et les comptes spéciaux du trésor
. L'article 70 de la loi du 7 juillet 1984 dispose que :

* Les recettes du budget général de l'Etat font l'objet d'un vote global . sont en outre
votés globalement :

- les dépenses de fonctionnement, réparties par département ministériel

- les dépenses à caractère définitif du plan annuel, réparties par secteur

- les autorisations de financement des investissements planifiés, réparties par secteur .


- les recettes et les dépenses de chaque budget annexe.

- les plafonds des dépenses autorisées dans les conditions fixées par la présente loi pour
chaque catégorie de comptes spéciaux du trésor .

Le pouvoir de voter le budget de l'Etat est l'une des principales attributions que confère les
Constitutions algériennes à l'institution législative . En revanche, la présence de la majorité
des députés composant l'A.P.N est nécessaire pour la validité des délibrations et du
vote .Par ailleurs, le vote des députés est personnel .

En matière budgétaires, la loi du 7 juillet 1984 exige que les recettes du budget général de
l'Etat soient votées globalement .Elle exige également le meme vote pour les dépenses
d'équipement et les dépenses de fonctionnement ainsi que les recettes et dépenses de
chaque budget annexe et les comptes spéciaux du trésor . La pratique du vote global pour
les lois de finances algériennes ne pose en toute évidence aucune difficulté pendant le
déroulement du scrutin .

En pratique budgétaire, le délai de 70 jours a toujours été respecté, la discussion


commençait vers le 15 octobre pour s'achever autour du 20/12 de l'année :

- l'A.P.N doit se prononcer dans les 40 jours qui suivent le depot .

- Le conseil de la Nation dispose de 10 jours .

- 10 jours pour les travaux de la commission mixte paritaire ( APN+CN ) qui éxamine les
articles non-conforme.

-La loi de finances est promulguée et signée par le président de la république après avis du
conseil constitutionnel avant le 31/12 de l'année de préparation .

III)- exécution de la loi de finances : On désigne par le terme d'éxécution


l'ensemble des opérations qui consistent à mettre en oeuvre les dispositions de la loi de
finances à dater du 1 er janvier qui suit son vote définitif et sa promulgation au journal
officiel . Les opérations d'éxécution sont affectuées selon le principe de la séparation des
ordonnateurs et des comptables .
L'éxécution du budget est réalisée en matière de dépenses par les actes d'engagement, de
liquidation, d'ordonnancement et de paiement . En matière de recettes par des actes de
constation de liquidation et de recouvrement ( loi du 15.08.90) article (19.20.21.22) .

1/- Les opérations de dépenses :

a)- L'engagement : est l'acte par lequel est constatée la naissance d'une dette . Il est l'acte
ou le fait qui pour conséquence de rendre l'Etat débiteur, donc de faire naitre
juridiquement une dépense à sa charge .

b)- La liquidation : permet la vérification sur pièces et la fixation du montant exact de la


dépense à sa charge .

c)- L'ordonnancement ou le mandatement est l'acte par lequel est donné l'ordre de payer
la dépense publique . Cet ordre s'adresse au comptable payeur .

d)-Le paiment est l'acte libératoire de la dépense publique . Il représente une opération
matérielle : Le versement de l'argent .

2/- Les opérations de recettes :

a)- La constation est l'acte par lequel est consacré le droit d'un créancier public .

b)-La liquidation de la recette permet de déterminer le montant exact de la dette du


redevable au profit d'un créancier public et d'en ordonner le recouvrement .

c)-Le recouvrement est l'acte libératoire de la créance publique .

IV)- Le controle de l'éxécution de la loi de finances :

Il est indispensable de controler etroitement l'éxécution du budget . Le controle a d'abord


un motif politique : vérifier l'application de la décision du parlement en matière
budgétaire; empecher que l'exécutif ne dépasse les crédits qui lui sont alloués ou ne
perçoivent pas toute les recettes établies . Il a également un motif financier : éviter les
gaspillages et les dilapidations . Il faut surveiller ceux qui engagent les dépenses,
perçoivent les recettes et manient les derniers publics . Si le controle est nécessaire , il ne
doit pas etre trop développé malgré tout . Sinon, il risque de retarder ou de paralyser les
opérations d'éxécution, ce qui est très préjudiciable, non seulement aux finances publiques,
mais à la vie entière de l'Etat . Ce controle peut etre présenter en trois formes. Le controle
administratif, le controle juridictionnel et le controle parlementaire .

a)- Le controle administratif : ce type de controle s'opère à l'interieur de


l'administration elle-meme et ce sont les controleurs financiers et les comptables qui
l'effectuent . C'est un controle à priori ou en cours d'exécution . Il s'exerce plutot sur les
dépenses que sur les recettes . parce que les dangers de dilapidation y sont grands . Le
controle des comptables permet de s'assurer de la régularité des opérations de recettes et
de dépenses décidées par les ordonnateurs . Le controle administratif s'effectue également
par l'inspection Générale des Finances (IGF) , qui est placée directement sous l'autorité du
ministre des finances . cette inspection intervient à tout moment et à l'improviste, son role
réside essentiellement dans les vérifications et les enquetes inopinées, et les missions
d'étude ou d'expertises éventuelles qui font l'objet d'une notification préalable .

b)- Le controle juridictionnel : il est exercé par la cour des comptes , qui est une
institution nationale autonome . Elle exerce un controle à postériori ( après exécution du
budget ) . Elle s'assure du respect des règles de discipline budgétaires et financières . La
cour des comptes examine la comptabilité des comptables et rends des arrets , c'est-à-dire
de véritables jugements sur les comptes qu'elle a vérifiés .

c)- Le controle parlementaire ( politique ) : il est effectué par le parlement .


Ce controle s'effectue en trois temps :

1- Le controle à priori ( avant l'exécution du budget ) : Pendant la discussion du


projet de loi de finances de l'année, le parlement exerce un controle sur l'emploi des
deniers publics . A ce titre, elle interpèle les membres du gouvernement pendant les débats
budgétaires et leur demande des explications sur leurs motivations dans la préparation du
projet du budget initial .

2-Le controle en cours d'éxécution : En cours d'exécution de la loi de finances, le


gouvernement peut etre amené à modifier celle-ci . Un projet de loi de finances rectificatif
est donc présenté à l'assemblée. Au moment de discussion de ce projet , le gouvernement
est tenu de renseigner l'assemblée sur l'état d'exécution du budget qu'il s'agit de rectifier .
3- Le controle à priori : Ce controle s'effectue lors de la discussion et du vote de la loi
de règlement budgétaire . En effet, à la fin de chaque exercice budgétaire, le
gouvernement rend compte à l'A.P.N de l'utilisation des crédits budgétaires qu'elle lui a
voté pour cet exercice .

LE DEROULEMENT DES OPERATIONS D'EXECUTION DES LOIS DE


FINANCES

dépenses recettes
1-engagement 1.survenance du fait générateur

-juridique ( création - perception d'un revenue par exemple


droit )
- controle par l'ordonnateur de la
phase adminitrative
-comptable ( évaluation survenance réelle du fait et de la
compétances de l'ordonnateur ) légalité de l'imposition .

-visa controle financier 2.Liquidation

2- Liquidation - détermination de la matière


imposable .
- constatation du
service fait - détermination du taux applicable .

-calcul du montant - détermination du taux de l'impot


exact de la dette
3.Emission d'un ordre de recette
3-ordonnancement
en général, cette émission ne survient
-ordre conné au qu'en cas d'échec de la phase de
comptable recouvrement amiable

- visa controle financier

Phase comptable 4- Le paiement 4.Le recouvrement

compétances du - controle de régularité a)- prise en charge : dans les écritures


comptable comme : budgétaire et constatant :
administrative de l'ordre
a)- controleur - La récéption de l'ordre de recette
de payer

b)- payeur -apposition du visa - sa régularité


c)- caissier (*vu,bon à payer *) b)- Recouvrement matériel:

-exécution matérielle de - amiable


la dépense
- forcé ( avec éventuellement exercice des
poursuites )

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