Cours de Finances Publiques Annee Un

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COURS DE FINANCES PUBLIQUES ANNEE UN.

2020-2021

Pr : MR ; HASSINI

BIBLIOGRAPHIE

_ LALUMIERE Pierre Les finances publiques éd. A. Colin


collection U. 1986

_ LACOMBE XAVIER Les finances publiques éd. 2001

_LEROY Marc Sociologie des finances publiques


éd. La découverte 2007

_ KHOUDRY Driss Finances publiques et management


stratégique ed. Alahmadya 1998

_ Derboulles Laurent L’essentiel des finances publiques de


l’Etat ed.ellipses 2010
INTRODUCTION

I) Définition des finances publiques


Le terme ¨finance¨ provient de l’ancien français ¨finer¨, càd
¨mener à sa fin, d’où payer¨
On peut définir les finances pq comme retraçant les rapports et
les règles qui régissent du point de vue financier, les éléments
composant une collectivité et cette collectivité ou les
collectivités entre elles, en d’autres termes les finances pq
correspondraient aux relations existant entre l’Etat et les
citoyens.
Mais on peut admettre également que les finances pq sont
destinées à assurer les moyens de fonctionnement des instances
et des organismes publics et à satisfaire éventuellement leurs
dépenses d’équipement.
Une distinction est à faire entre ¨ la finance¨ et ¨les finances¨, le
1er terme (au singulier) renvoie aux ¨activités bancaires¨ et par
extension à l’ensemble des personnes qui ont grosses affaires
d’argent autrement dit aux ¨affaires privées¨.
Quant au second terme ¨finances¨ au pluriel désigne à la fois
¨les revenus de l’Etat¨ et «les services qui gérent les fonds
publics », caractérisant une conception ¨publique¨ de la notion.
Les finances pq modernes se différencient nettement des
finances privées par leur objectif 1er à savoir la satisfaction de
l’intérêt général (et non le profit).Afin de garantir la
préservation de cet objectif en toutes circonstances et grâce à la
confiance accordée à l’Etat « emprunteur » les finances pq
admettent un déficit prolongé.

II)Historique des finances publiques(pq)  

Les finances pq ont évolué au fur et à mesure quel’Etat


changeait ds ses conceptions, ds ses activités et ds ses
responsabilités. L’Etat est passé d’un Etat libéral (19 ème et
début du 20 ème siècle) à un Etat interventionniste. A cet égard
les finances pq ont évolué d’une situation de finances pq
classiques à des finances pq modernes.
1°) les finances publiques classiques
Elles coexistaient avec l’Etat libéral (19ème S. et début du 20
ème siècle. Celui-ci devait avoir des activités aussi limitées que
possibles, il ne devait en tout cas assumer que les fonctions
indispensables à sa survie : défense nationale, justice, police,
monnaie… d’où la qualification de l’Etat gendarme.
Toutes les autres activités notamment économiques devaient
être laissées à l’initiative privée.
Ds cette conception classique de l’Etat, le rôle des finances pq
était de procurer à l’Etat les sources nécessaires à la couverture
des dépenses pq. L’exercice de l’Etat de ces activités
financières devait avoir en outre le moins d’influence possible
sur les activités des particuliers.
Ds ces conditions, quelles sont les caractéristiques des finances
pq classiques ?
Les caractéristiques des finances pq classiques :
a) Faiblesse de leur volume(budget)
Le volume des dépenses pq était faible et relativement
stable. Les prélèvements publics ne dépassaient jamais les
15% du PIB (produit intérieur brut) ds les principaux pays de
l’époque.
b) La neutralité :
L’Etat, tout en exerçant ses activités financières ne voulait
en aucun cas intervenir ds la vie éco. et sociale, par le biais
de la recette ou celui de la dépense. L’Etat, en se dotant des
moyens financiers devait rester neutre vis-à-vis des actés éco
et sociales.
c) Equilibre :
Dans la conception classique des finances pq, les budgets
devraient être équilibrés, càd égalité entre recettes et
dépenses. « il y a des dépenses pq qu’il faut les couvrir ».
d) L’impôt :
Il devait constituer la seule source de revenu pour l’Etat :
(pas d’emprunt, car cet emprunt d’aujourd’hui constitue des
charges pour les générations futures.
2°) Les finances pq modernes

La 1ère guerre mondiale (1914-1918) a marqué un tournant décisif ds


l’évolution de l’Etat, situation amplifiée par la crise éco. Mondiale 1929
et ensuite la seconde guerre mondiale. Tous ces événements ont poussé
l’Etat à intervenir pour combler les défaillances du secteur privé dont les
besoins sont grandissants ds tous les domaines. Ainsi l’Etat est devenu
interventionniste.
Ces nouvelles fonctions ont bouleversé la conception traditionnelle des
finances pq caractérisé par l’abstention de l’Etat. Et comme toute po.
Gouvernementale nécessite un soubassement financier, le budget de
l’Etat s »est vu assigner un rôle extrêmement complexe, son champ
d’application s’est manifestement accru.
Par le biais des lois de finances, l’Etat était appelé à intervenir ds tous les
secteurs d’activité éco. et sociale. Bref , le budget est devenu l’instrument
privilégié de la recherche de l’équilibre macro-économique.
Cet élargissement ds les fonctions de l’Etat, caractéristique d’un
mouvement important d’industrialisation et d’urbanisation s’est traduit
par une augmentation particulièrement soutenue des dépenses pq.
Bien qu’universelle, cette tendance a des causes différentes selon les
pays . En effet, la multiplication des dq ds les pays développés était due
en grande partie, à l’augmentation des dépenses sociales (enseignement,
logement, santé,etc…), ds les P.V.D.(pays en voie de développement), on
a pu noter une progression rapide des dépenses d’équipement ds
l’ensemble des dépenses pq par rapport au P.I.B.
Or le rythme d’accroissement des dépenses dépassa glt celui des recettes
ce qui entraîna une diminution de la capacité de financement du budget
général de l’Etat.
Dans les pays développés comme ds les P.V.D., les déficits publics firent
et continuent de faire l’actualité.
Les caractéristiques des finances pq modernes ;

a) L’augmentation ou la croissance de leur volume


L’Etat, tout en ayant de nouvelles responsabilités, de nouvelles
fonctions, a donc besoin de plus de moyens financiers. Ainsi le
volume des finances pq a augmenté et commence à tourner autour
de 30% des prélèvements publics du P.I.B.

b)Le déséquilibre : Avec les états interventionnistes, les budgets sont


présentés sous forme de déséquilibre. Toujours les dépenses sont
supérieures aux recettes : Equilibre : D = R ,
Déséquilibre = R< D. Donc les prélèvements sont insuffisants pour
couvrir les charges de l’Etat.

C) l’absence de neutralité :

L’Etat interventionniste intervient avec tous les moyens mis à sa


disposition, y compris l’élément financier. Pour les recettes, l’Etat
utilise les recettes pq pour intervenir ds la vie éco. et sociale, afin
de l’orienter ds le sens qu’il veut, ainsi l’Etat peut accorder des
avantages sociaux (exonérations fiscales, abattement pour
encourager certains secteurs, soit sur le plan éco, soit social).
D) L’emprunt : L’Etat interventionniste recourt de plus en plus à
l’emprunt.
III) Les enjeux des finances pq
Les finances pq st au cœur de forts enjeux po éco et sociaux.
L’absence de maîtrise de ces enjeux ne permet pas d’appréhender
la réalité de cette discipline.
_ Les enjeux po. Historiquement, le pouvoir financier(en
particulier celui de lever l’impôt) est un pouvoir essentiel pour les
gouvernants, comme l’est celui de mobiliser l’armée.
Avec la démocratie naissante, les parlements (représentants du
peuple) se sont peu à peu emparés d’une double mission : donner
l’autorisation de lever l’impôt et contrôler la manière dont sont
dépensés les deniers publics.
Au-delà des rapports entre les différents pouvoirs(exécutif,
législatif et judiciaire), les finances pq sont intimement liées à la
décision po. Elles peuvent être analysées comme le principal outil
de l’action publique( pas de po. Publique sans support
budgétaire)et elles traduisent de manière évidente des choix de
société.
_ Les enjeux éco et sociaux
Sur le plan éco.les masses financières st considérables et l’ère de la
neutralité des finances pq est clairement abandonnée. Les budgets
publics exercent de plus en plus d’effets sur la situation éco et
sociale du pays. Cet interventionnisme de la puissance pq peut être
présenté à travers des indicateurs suivants :
# La dépense pq qui n’a cessé d’augmenter d’une année à l’autre
# L’investissement public représente une part importante du
budget.
# Les dépenses sociales, qui jouent un rôle essentiel de
redistribution sont très importantes et représentent un fort % des
dépenses pq.
# Les administrations pq sont des employeurs de tout 1er rang.
# Les prélèvements obligatoires représentent un fort % du P.I.B.

IV) Relations des finances pq avec d’autres disciplines

_ L’histoire a sa place ds les finances pq, c’est l’histoire qui nous permet
de comprendre le système financier étatique, ce dernier ne peut naître du
moment, c’est un cumul historique des faits et des bouleversements qu’a
connu tel ou tel pays.

_ La sociologie nous permet de comprendre l’impact des structures


sociales d’un pays sur ses choix financiers et budgétaires. La sociologie
financière permet de comprendre que les systèmes fiscaux par ex. sont le
reflet des systèmes sociaux qui existent dans les pays.

_ La psychologie permet de comprendre les attitudes des citoyens et


contribuables face à la gestion à la gestion des finances de l’Etat par les
gouvernants. Elle permet aussi de comprendre la question de confiance ds
un gouvernement, ex : lors d’un lancement d’un emprunt ou d’un prêt
public, elle permet de comprendre la relation des citoyens devant l’impôt
et également le système des fraudes fiscales.

Les liens les plus importants en la matière sont les liens existants entre les
finances pq d’un côté, le droit public, les sciences po. Et sciences éco. de
l’autre.

L’objet de ce cours est d’analyser l’action de l’Etat (sous ses diverses


formes) à travers son budget. Lequel représente plus de 60% du P.I.B.
Cette proportion est encore plus importante si on tient compte de
l’activité des collectivités locales, des organismes de la sécurité sociale et
des Entreprises publiques. 2 parties :

La 1ère partie traitera les principes ou les règles de l’élaboration et de la


structure budgétaire.

La 2ème partie traitera la place de l’Etat ds les finances pq.


1ère PARTIE : LES GRANDS PRINCIPES DE L’ELABORATION
ET DE LA STRUCTURE BUDGETAIRE

La naissance du droit budgétaire contemporain se situe au 19ème S. où la


fonction principale de l’Etat était de faire marcher les services
administratifs tels que : défense nationale, justice, police, etc…(qui font
tourner l’activité de l’Etat).Au début et surtout au cours du 20 ème S. Les
fonctions de l’Etat se sont beaucoup diversifiées. L’Etat c’est aussi un
industriel, un banquier, un assureur, un prestataire de services, etc… On
est passé ainsi de la conception de l’Etat gendarme à celle de l’Etat
providence. Mais la notion de puissance pq reste difficile à appréhender
car elle recouvre des réalités jq différentes d’un pays à un autre avec
cependant une caractéristique constante qui est celle de pouvoir
contraindre. Ce pouvoir autorise l’Etat à lever des impôts, prélever les
cotisations sociales, promulguer des lois, des règlements, instaurer des
interdictions ou des obligations, etc…

Au sens général, les finances pq regroupent tous les moyens financiers


dont disposent les administrations. Pq. Au sein de celles-ci, il y a lieu de
distinguer entre les adm. Centrales et les adm. Locales ou régionales et
les adm. De la sécurité sociale.

Toutes les activités éco de l’Etat font intervenir le budget. Le budget de


l’Etat est défini comme l’acte ou le document par lequel sont prévues et
autorisées les dépenses et les recettes. A remarquer que la notion de
budget s’inscrit ds un cadre plus global à savoir la notion de loi de
finance de l’année définie au Maroc par l’article 1er de la loi organique de
la loi de finances(LOF) du 26 nov.1998 , comme suit : « la loi de finance
prévoit, évalue, énonce et autorise pour chaque année budgétaire l’ens.
Des ressources et des charges de l’Etat ds la limite d’un équilibre éco. et
financier qu’elle définit ».

Le budget est constitué par l’ensemble des comptes qui décrivent pour
une année civile toutes les ressources et toutes les charges permanentes
de l’Etat. Malgré cette formulation apparemment claire certaines charges
et certaines ressources permanentes prises en compte par les
comptabilités privées ne sont pas retracées par le budget. Ainsi l’Etat,
contrairement aux Eses privées n’inscrit pas ds son budget ni amortissent,
ni provisions, car il renouvelle son budget chaque année et reporte les
crédits non utilisés pour l’année suivante.

Dans la pratique, le budget est présenté au parlement sous une forme qui
n’autorise que des aménagements, mais ceux-ci n’empêchent pas de faire
de la discussion budgétaire un moment privilégié pour apprécier ou
sanctionner l’action du gouvernement.

Pour assure le rôle et les prérogatives du gouvernement ds l’élaboration et


l’exécution du budget, et le parlement ds son rôle de voter et de contrôler
le budget, on doit respecter des principes ou des règles qui sont une
garantie contre l’arbitraire, même si elles constituent parfois une
contrainte éco. pour l’Etat. Ces principes concernent aussi bien
l’élaboration, l’exécution et le contrôle du budget.

CHAPITRE 1er Les principes de l’élaboration budgétaire

Dans le cadre des finances pq classiques, certains grands principes ont été
conçu afin de constituer un cadre jq ds lequel s’exerce le pouvoir
financier. Ces principes st : l’annualité, l’unité et l’universalité,
l’autorisation et l’équilibre. Au moment où ces principes étaient conçus,
leur application était facile, bien plus, elle constituait un moyen qui aide à
la bonne gestion financière. Avec l’Etat et ses responsabilités et la
complexité des finances pq, les principes budgétaires se sont trouvés ds
l’obligation d’évoluer d’où un certain nombre d’exceptions.

I) Le principe de l’annualité budgétaire

Pour ce principe les prévisions budgétaires de l’Etat en recettes et en


dépenses soient établies pour 12 mois. Ce qui veut dire que le
gouvernement doit faire des propositions budgétaires au parlement
chaque année, que celui-ci vote la loi de finance chaque année et que
l’autorisation parlementaire ainsi accordée n’est valable que pour une
année. Autrement dit, l’exécution des opérations financières prévues par
une loi de finance doit se faire ds le cadre d’une année.

Toutefois l’application de ce principe pose quelques problèmes ce qui


constitue des exceptions :
A) Tout d’abord les dépenses de fonctionnement sont estimées, donc
les crédits qui ont été ouverts au titre de l’année budgétaire et n’ont
pas été dépensés deviennent nuls.
B) Ensuite les dépenses d’investissement (invst) : il est difficile de
prévoir la fin d’un invst pour un projet donné de l’Etat, ce qui fait
que l’invst ne cadre pas avec ce principe de l’annualité. D’où
l’échelonnement de cet invst sur plusieurs années. Ds le cadre des
dépenses d’invst dont la durée d’exécution dépasse une année. On
retient essentiellement 2 techniques : des autorisations de
programmes et la tech. du report de crédits.
1) Les autorisations de programmes

Les dépenses d’invst résultant du développement peuvent faire l’objet


d’autorisation de programmes. Ces autorisations établissent le coût global
et maximum des projets d’invst retenus.

Ces autorisations de programmes comprennent des crédits d’engagement


et des crédits de paiement. Les crédits d’engagement constituent les
limites supérieures que les ordonnateurs st autorisés à engager pour
l’exécution des invsts prévus. Tandis que les crédits de paiement
constituent la limite supérieure des dépenses susceptibles d’être
ordonnancés ds le cadre de l’année budgétaire.

La LOF crée la distinction entre Autorisations d’Engagement(AE) et


crédits de paiement(CP). L’AE consiste à inscrire ds le budget sans
ressources correspondantes des crédits permettant de rendre l’Etat
débiteur pour plusieurs années. Elle est complétée par des crédits de
paiement annuels qui sont ouverts au fur et à mesure de l’avancement de
l’opération. Cette tech. permet ainsi d’engager juridiquement l’Etat vis-à-
vis de partenaires ou de fournisseurs sur plusieurs années, tout en ne
mobilisant que progressivement les ressources budgétaires.

1) Ces autorisations de programmes ont comme principale


caractéristique c’est qu’elles n’obéissent pas au principe de
l’annalité budgétaire dans la mesure où elles doivent rester
valables sans limitation de durée jusqu’à leur épuisement ou
leur annulation.
2) La technique du report de crédits
Cette tech. Permet de reporter des crédits ouverts sur un exercice, afin
qu’ils créent des droits sur l’exercice suivant. Le report doit en principe
s’effectuer sur le même programme. La LOF plafonne ces reports à un
niveau de 3% des crédits initiaux du programme à partir duquel les
crédits sont reportés.

C) 3ème exception à cette règle de l’annualité : cas d’absence de vote


du budget en son temps :en principe le parlement doit voter le
budget au plus tard à la fin de l’année qui précède l’année de la loi
de finance. Autrement le gouvernement pourrait se passer de son
vote, et s’il arrive que le parlement vote après cette date, les
autorisations budgétaires qu’il pourrait donner ds ce cas ne seront
que pour la période restante de l’année. Donc pour une période < à
l’année d’où l’exception au principe de l’annualité ds un cadre
infra-annuel.
II)Le principe de l’unité et de l’universalité
A) Le principe de l’unité budgétaire

Le principe de l’unité budgétaire est que toutes les ressources et toutes les
charges de l’Etat soient présentées ds un seul et même document(ds un
document unique) ce qui veut dire sur le plan formel l’ensemble des
opérations financières que l’Etat compte réaliser pendant l’année doivent
figurer ds un seul document. Alors que sur le plan matériel, ces
opérations financières doivent être présentées ds des comptes unifiées.

L’unité repose sur des justifications tech. et justifications politiques :

_ Sur le plan tech. L’existence d’un seul document où sont présentées


toutes les opérations financières de l’Etat rend facile la connaissance du
volume des charges et des ressources de l’Etat et permet par conséquent
la constatation de l’équilibre ou du déséquilibre du budget.

_ Sur le plan politique : L’unité permet au parlement d’avoir une vision


globale et précise sur la situation financière de l’Etat et de comprendre le
sens de l’autorisation qui lui est demandée en lui facilitant la discussion
du projet de loi de finance, son vote ainsi que son contrôle.

Les dérogations au principe de l’unité

Les opérations financières exécutées par l’Etat ne sont pas de même


nature et ce relativement aux différentes fonctions de l’Etat. Celui-ci
exécute des opérations de nature administrative, d’autres de nature
industrielle, commerciale ou autre. Pour mettre en exergue ces
différences qui existent entre les différentes opérations réalisées par l’Etat
on a procédé à l’aménagement du principe de l’unité budgétaire qui se
voit à travers l’existence de plusieurs comptes publics. Si le budget
général continue à représenter l’essentiel des activités qui sont
traditionnellement celles de l’Etat. Les budgets des SEGMA (services de
l’Etat gérés de manière autonome) et les CST retracent des opérations
relativement nouvelles pour l’Etat et qui traduisent l’évolution des
activités financières publiques. Si l’unité est préservée sur le plan formel,
sur le plan matériel, il y a une multitude de comptes publics.

_ La débudgétisation : cette tech. consiste à alléder le budget général de


l’Etat en reportant certaines des dépenses qu’il supportait jusque là, vers
les SEGMA et les CST.

_ Autre exception : certains emprunts intérieurs qui se font hors budget.

B) Le principe de l’universalité budgétaire

Pour ce principe toutes les recettes et toutes les dépenses figurent ds le


document budgétaire sans liaisons directes entre une catégorie de recette
et une catégorie de dépense. Ce principe comporte 2 règles : la règle de la
non affectation et la règle de la non compensation.

1°) La règle de la non affectation

Cette règle veut que les recettes soient fondues en une masse unique et
indifférenciée, servant à couvrir l’ensemble des dépenses sans distinction.
Il ne doit donc pas y avoir l’affectation d’une recette à une dépense, de
sorte que toutes les recettes de l’Etat doivent être fondues ds les mêmes
caisses sans distinction entre une recette et une autre. Et au moment de
dépenser, on prend les fonds de ces caisses sans savoir d’où est venu
l’argent qui s’y trouve. D’où la règle de l’unité de caisse applicable au
Maroc pour chaque poste comptable ds la mesure où chaque poste
comptable ne peut disposer que d’une seule caisse.

La règle de la non affectation ne s’applique qu’au budget général d’où


certaines exceptions :
_ Les CST et les budgets des SEGMA constituent des exceptions à la
règle de la non affectation ds la mesure où les recettes de chaque compte
spécial du trésor sont affectés aux dépenses de ce même compte et que
les recettes de chaque budget des SEGMA sont affectées aux dépenses du
même budget.

_ Les fonds de concours : l’Etat doit affecter les fonds de concours à des
dépenses précises conformément à ce qui est convenu avec la partie
versante ou le donateur.

2°) La règle de la non compensation

Cette règle veut dire que les recettes et les dépenses soient inscrites au
budget de l’Etat de façon séparée, chacune d’elle y figurant pour son
montant intégral sanscompensation entres recettes et dépenses. Cette
règle semble être bien respectée par le droit positif marocain ds la mesure
où la loi ne lui prévoit aucune exception, mais en pratique elle connait des
exceptions occultes telle ; la vente de vieux matériels par les
administrations pour en acheter du nouveau.

Avantages et inconvénients du principe de l’universalité

a) Avantages

#L’universalité permet de renforcer la connaissance du montant exact


tout d’abord du volume global des recettes et des dépenses de l’Etat et
ensuite de chaque opération financière.

# Elle permet de renforcer le contrôle du parlement sur les activités


financières du gouvernement.

# Elle permet de lutter contre l’idée de service public excédentaire et


service public déficitaire, cela permet de renforcer la solidarité nationale.

b) Inconvénients

# L’universalité peut paraitre comme un facteur de rigidité parfois


excessive.

# Elle peut provoquer des gaspillages ds la mesure où elle peut


décourager les administations à améliorer leur fonctionnement
puisqu’elles savent qu’elles ne pouvaient pas profiter du gain résultant de
cette amélioration .

III)Le principe de l’autorisation

Le consentement à l’impôt constitue le fondement de la souverainté du


parlement. Les recettes comme les dépenses doivent être autorisées. Cette
autorisation doit être spécialisée et détaillée pour que chaque crédit ait
une destination indiquée par la loi de ftnance. Destination que le
gouvernement ne pouvait pas modifier sans autorisation parlementaire.
Laquelle autorisation doit concerner aussi bien les recettes que les
dépenses.

1°) L’autorisation des recettes

Chaque année le parlement se prononce sur le système fiscal en vigueur


ou à faire prévaloir en votant la loi fiscale donnant ainsi au gouvernement
le droit de percevoir les impôts correspondant aux barèmes fiscaux (ou
taux fiscaux). De par l’incertitude qui caractérise l’assiette fiscale, les
recettes ont nécessairement un caractère estimatif ; selon la conjoncture,
elles peuvent s’avérer supérieurs ou inférieurs à ce qui est initialement
prévu parla loi de finance. Ce que vote le parlement c’’est l’autorisation
d’appliquer le barème en vigueur pour l’année budgétaire en
discussion.Tout prélevement ou exonération autres que ceux autorisés par
la loi de finance sont formellement interdits. Le principe de l’autorisation
est subordonné de celui de la non affectation des recettes.

Les recettes fiscales ne doivent pas être affectées à une dépense


déterminée , c’est la logique de l’unité de caisse qui doit traduire la
solidarité qui doit exister entre les différents départements et activités de
l’Etat.Ds la pratique, cette règle connaît certainnes dérogations
constituées par les budgets annexes et les CST(Eses pq dont la gestion est
comme celle du privé. Ex : la SNRT bénéficie d’un budget spécifique.)

2°) L’autorisation des dépenses

Cette autorisation est spéciale, temporaire, limitative et n’entraîne pas


l’obligation de dépenser :
_ Elle est tout d’abord spéciale ds la mesure où elle est donnée pour une
dépense déterminée identifiée ds le budget au niveau du chapitre
budgétaire qui constitue l’unité de base.

La règle de la spécialité a pour objet de faire en sorte que les crédits


ouverts ne sont pas globalisés mais répartis par division et subdivision ds
le budget. Les crédits affectés à un chapitre ne peuvent être affectés à
d’autres chapitres.

_ Ensuite cette autorisation est temporaire puisqu’elle doit s’apparenter


au principe de l’annualité : les crédits accordés doivent être consommés
pendant la période durant laquelle le budget a été voté. A la fin de
l’exercice budgétaire , l’autorisation devient sans effet(période couverte
par la loi de finance).

Autant que cette règle s’applique sans difficultés pour les dépenses de
fonctionnement, autant que pour les dépenses d’invst l’autorisation peut
subir quelques aménagements par la tech. du report budgétaire. Cette
tech.consiste à autoriser le gouvernement à reporter à l’année suivante les
crédits qui n’ont pas été dépensés l’année de la loi de finance
(autorisation provisoire).

_ L’autorisation est limitative en 3ème lieu (voir la suite ds le fichier


suivant)

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