Rapport Mission 2 Conseil Maroc - Version Finale
Rapport Mission 2 Conseil Maroc - Version Finale
Rapport Mission 2 Conseil Maroc - Version Finale
Octobre 2013
• iram Paris (siège social)
49, rue de la Glacière 75013 Paris France
Tél. : 33 (0)1 44 08 67 67 • Fax : 33 (0)1 43 31 66 31
iram@iram-fr.org • www.iram-fr.org
• iram Montpellier
Parc scientifique Agropolis Bâtiment 3 •
34980 Montferrier sur Lez France
Tél. : 33 (0)4 99 23 24 67 • Fax : 33 (0)4 99 23 24 68
3
Sommaire
SOMMAIRE 3
1. RESUME EXECUTIF 9
2. INTRODUCTION 18
TABLEAU 24: CONSEILLERS DE GESTION NECESSAIRES POUR L'ENSEMBLE DU PROGRAMME ....................................... 125
TABLEAU 25: BUDGET GLOBAL DU PROGRAMME ................................................................................................................... 127
TABLEAU 26: PRECONDITIONS, RISQUES ET MESURES D'ATTENUATION............................................................................ 130
Liste des acronymes
ADA Agence pour le Développement Agricole
ADO Agence de Développement de l’Oriental
AFD Agence Française de Développement
ANDZOA Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier
ANEB Association Nationale Des Eleveurs De Bovins
ANOC Association nationale ovine et caprine
ANPVR Association Nationale Des Producteurs De Viandes Rouges
AUEA Associations des Usagers des Eaux Agricoles
CCA Centre de Conseil Agricole
CDA Centre de Développement Agricole
CMV Centre de Mise en Valeur
CRP II Centre des Ressources Pilier II
CT Centre des Travaux
CTB Coopération technique Belge
DEFR Direction de l’enseignement, de la formation et de la recherche (du MAPM)
DPA Direction Provinciale de l’Agriculture
DRA Direction Régionale de l’Agriculture
ENA Ecole Nationale d'Agriculture de Meknès
FDA Fonds de Développement Agricole
FFS Farmers’ field school
GIE Groupement d’intérêt économique
GIP Groupement d’intérêt public
MAPM Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
ONCA Office National du Conseil Agricole
OPA Organisation Professionnelle Agricole
ORMVA Office Régional de Mise en Valeur Agricole
PAGI Programme d’Amélioration de la Grande Irrigation
PASA Plan D’ajustement Structurel Agricole
PAPMV Programme d’appui au plan Maroc vert
PAR Plan Agricole Régional
PARCA Plan d’Actions Régional de Conseil Agricole
PMV Plan Maroc Vert
PPP Partenariats public-privé
TDR Termes de référence
UE Union Européenne
UPMSIA Unité du Projet Moyen Sebou Inaouen Aval
9
1. Résumé exécutif
a. Une étude de faisabilité concernant le conseil de gestion agricole au Maroc
Le Maroc a replacé son agriculture au centre de ses préoccupations de développement
économique et social au travers du Plan Maroc Vert. Dans ce cadre, une réforme du conseil
agricole est actuellement en cours. Le conseil de gestion agricole reçoit moins d’attention que
le conseil technique qui constitue une activité ancienne des structures d’encadrement agricole.
Il y a à la fois peu de connaissances et peu d’expériences de terrain relatives au conseil de
gestion au Maroc alors que cette forme de conseil a par ailleurs montré son intérêt.
Le Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime (MAPM), l’Agence française de
développement (AFD) et la Coopération technique Belge (CTB) ont donc commandité une
étude de faisabilité qui vise la définition opérationnelle de dispositifs de conseil de gestion
agricole au Maroc, à titre pilote. Ce travail a été confié à l’Institut de recherches et
d’applications des méthodes de développement (IRAM).
Une première mission réalisée en mai-juin 2013 a permis d’établir un diagnostic des besoins
de conseil de gestion au Maroc et de proposer des modèles institutionnels contrastés de
centres de gestion pour répondre à ces besoins. Le premier rapport de mission analysait le
contexte du Plan Maroc Vert et de la réforme du conseil agricole au Maroc. Il définissait
ensuite le conseil de gestion sur la base d’expériences en France et en Afrique Subsaharienne,
puis passait en revue quelques expériences marocaines s’en rapprochant. Il analysait alors les
besoins de conseil de gestion au Maroc et proposait une typologie des besoins de conseil de
gestion pour les agriculteurs et agricultrices du pilier II, et pour leurs organisations
professionnelles agricoles (OPA).
Trois formes différentes de conseil de gestion sont ainsi proposées :
Le conseil de gestion aux exploitations agricoles ;
Le conseil de gestion aux OPA ;
Le conseil en gestion sociale de l’irrigation.
Suivant les situations, l’une ou l’autre forme de conseil sont prioritaires.
Le rapport abordait ensuite la question des dispositifs pouvant porter ces formes de conseil.
On a d’abord identifié le champ des possibles en termes de dispositifs de conseil de gestion,
puis, sur la base de critères identifiés lors de la mission, trois types de dispositifs pouvant être
testés dans le cadre de projets pilotes ont été recommandés et présentés rapidement :
Dispositif public : Cinq projets pilotes testant des dispositifs publics dans les CCA en lien
avec les projets PAPMV, amandier et dattier ;
Dispositif OPA : Un projet pilote testant un dispositif 100% OPA dans une filière
structurée et intégrée et qui serait porté par la Colainord ;
Dispositif OPA : Un projet pilote testant un dispositif OPA mais qui ne serait pas
rattaché à une filière unique et qui apporterait un panel plus large de services de conseil
pour répondre à des enjeux multiples des zones irriguées : ce dispositif serait testé à titre
pilote par l’Union des fédérations d’AUEA du Moyen Sebou.
Le choix de ces dispositifs publics et OPA (c’est-à-dire privé) est bien cohérent avec la
stratégie de réforme du conseil agricole d’évoluer du conseil public au conseil privé. Ainsi les
dispositifs OPA permettront de préfigurer des formes de conseil privé qui devraient se
généraliser à l’avenir (horizon 2020).
Une seconde mission a été réalisée en septembre 2013 pour formuler plus précisément
chacun de ces projets pilotes ainsi que le programme dans son ensemble.
L’ensemble de ce processus de faisabilité, depuis la rédaction des termes de référence jusqu’à
la restitution finale des résultats a été suivi et piloté par les parties prenantes : MAPM
(DEFR, DRA concernées), ADA, ONCA, Crédit Agricole du Maroc, AFD et CTB. Des
représentants d’OPA concernées par les projets pilotes ont également participé à la
restitution finale. Chacune des deux missions a donné lieu à plusieurs réunions de réflexions
et de débats avec ces parties prenantes. Il a également été envisagé d’organiser un atelier de
lancement de ce programme à l’issue de l’étude de faisabilité.
prévoit qu’à l’horizon 2020 80% du conseil sera fourni par des prestataires privés. Le
programme pilote, en testant deux dispositifs gérés par les OPA, c’est-à-dire privés, permet
de préfigurer une partie des évolutions à venir. Le programme tente de trouver le juste niveau
d’innovation institutionnelle et technique. A ce stade des centres de gestion ad hoc de type
privé1 ne sont pas testés afin d’éviter un pas trop important en termes d’innovation
institutionnelle. Les dispositifs pilotes sont plutôt raccrochés à des organisations existantes
afin, dans un premier temps, de démontrer la pertinence technique du conseil de gestion.
Une fois la pertinence technique démontrée, le programme pourrait envisager d’innover
davantage sur le plan institutionnel en faisant évoluer la gouvernance des dispositifs par
exemple (ou dans une seconde phase). Le programme veillera à promouvoir les partenariats
et la concertation entre les parties prenantes afin de poursuivre la dynamique engagée avec
cette étude de faisabilité.
Aperçu global du programme : Le programme est organisé autour d’une composante
transversale et de projets pilotes de terrain.
1A l’instar des CER en France gérés par la profession agricole. Cf. pour plus d’informations le rapport de la première
mission.
Dispositif pilote Colainord :
Ce type de dispositif est adapté aux situations de filières bien structurées avec présence
d’OPA professionnelles.
Il s’agit à priori du dispositif pilote le plus « simple » puisque le conseil peut se concentrer
exclusivement sur le niveau exploitation agricole.
Dans un premier temps il se concentrera sur l’atelier lait où les gains de productivité sont
perceptibles à des pas de temps relativement courts, puis s’étendra à l’ensemble de
l’exploitation.
A titre d’exemple le conseil de gestion permettra aux éleveurs d’aborder les questions
concrètes suivantes : Faut-il acheter ou produire du fourrage et des aliments concentrés ? Ne
faudrait-il pas mieux faire du maraichage ou de l’arachide et acheter de l’ensilage ? Comment
optimiser son système de production suivant la main d’œuvre familiale disponible ?
Comment ajuster l’alimentation qui représente 70% du coût de production? Quelles
évolutions possibles de l’atelier lait au sein de l’exploitation? Comment mieux valoriser les
« sous-produits » (vache réforme, veau, …) ? Comment franchir les sauts techniques?
Comment intensifier une production bovin-lait ?
La Colainord assurera la maîtrise d’ouvrage du projet pilote, une union en assurant la maîtrise
d’œuvre sur le terrain. Trois conseillers de gestion seront recrutés (salariés de l’union). Le
conseil de de gestion sera articulé au conseil technique des inséminateurs et contrôleurs
laitiers de la Colainord et de l’union.
Le budget pour ce projet pilote est de 234.000 €. Dès la première année on estime que le
conseil de gestion pourra être autofinancé à hauteur de 11 à 20% par la profession, ce %
augmentera par la suite.
Une question essentielle à résoudre concerne les modalités de contractualisation et de
financement entre l’Etat et la Colainord.
Dispositif CCA dans PAPMV (trois sites prévus) :
Ce type de dispositif de conseil de gestion public via les CCA est pertinent pour certaines
formes d’agriculture du Pilier II : des petites exploitations agricoles peu intensives en intrants,
engagées sur des « petites » filières assez liées à leur territoire et encore peu structurées (huiles
essentielles, huile d’olive, miel, amandes…). La production sert à l’autoconsommation et un
surplus est commercialisé, un début de commercialisation collective via les OPA émergeant.
Ces zones sont peu pourvues en prestataires de services privés.
Pour ce type d’agriculture la priorité est le conseil de gestion aux OPA. Puis, dans un second
temps, pour des filières en voie d’intensification, quelques exploitations au sein de ces OPA
13
Le conseil de gestion devra cependant être adapté au niveau de développement des OPA :
Pour les OPA les moins expérimentées, comme les associations de développement
locales, le besoin essentiel concerne l’appui à la gestion de base des organisations : appui
au développement institutionnel et organisationnel, appui à la mise en place d’outils de
gestion simples, appui à la mise en place des premiers services des OPA.
Pour les OPA plus solides la priorité semble être l’appui à la commercialisation. Cela
s’accompagnera d’appui à la mise en place d’outils de gestion plus sophistiqués, ainsi que
d'élaboration / de révision de leurs stratégies (comment changer d'échelle par exemple?).
Ces OPA ont aussi parfois besoin d'une expertise complémentaire spécialisée (juridique,
export, certification...). Le conseiller de gestion devra donc les aider à faire le lien avec
d’autres prestataires possibles.
Le conseil de gestion sera rendu par le CCA par trois conseillers de gestion spécialisés
(différents des conseillers techniques). Le conseil de gestion sera articulé au conseil technique
déjà fourni par les CCA.
Le coût d’un pilote est de 220.000 €. Trois pilotes seront testés dans les régions de Tanger -
Tétouan, Taza - Al Hoceima – Taounate et Fès - Boulemane dans le cadre du PAPMV pour
un budget de 660.000 €.
Dispositif CCA dans projet amandier (PROFAO, région de l’Oriental) :
Ce dispositif pilote est proposé pour les OPA et les exploitations agricoles familiales de la
région de Taforalt. Il a été conçu en prenant en compte la collaboration entre la CTB, la
DRA de l’Oriental et l’ONCA et plus particulièrement le Projet de Développement de la
Filière des Amandiers dans la Région de l’Oriental (PROFAO). Il s’agit d’un dispositif public
localisé et mise en œuvre par un CCA avec participation des OPA bénéficiaires.
La priorité est là aussi, comme pour le dispositif précédent, le conseil de gestion aux OPA.
Cependant, dès le démarrage ce conseil peut être combiné avec du conseil de gestion à
l’exploitation familiale (exploitants membres des OPA appuyées), et ceci pour deux raisons :
Une seule filière est concernée dans le cadre du conseil de gestion aux OPA, la filière
amandes ;
Des moyens humains plus importants grâce au financement CTB.
Le conseil de gestion permettra d’aborder les aspects suivants : la diversification des activités
sur l’année (plein emploi de l’équipement et des ressources humaines) ; une meilleure
intégration dans la filière (fidélisation des membres, montage financier de la campagne
d’achat) ; une maîtrise des instruments de gouvernance; le montage de projets innovants.
Le projet pilote nécessitera un budget de 240.000 € pour une mise en œuvre dans un CCA
avec 4 conseillers. Le PROFAO pourra étendre ce dispositif à d’autres CCA sur budget
additionnel.
Dispositif CCA dans projet dattier (vallée du Draa) :
Ce dispositif pilote est proposé pour les OPA et les exploitations agricoles familiales de la
vallée du Draa productrices entre autres, de dattes. Il a été conçu en prenant en compte la
collaboration entre la CTB, l’ORMVAO (Office Régional de Mise en Valeur Agricole de
Ouarzazate), l’ANDZAO (Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes
et de l'Arganier) et l’ONCA et plus particulièrement le projet Safran Datte qui démarre
début 2014 et à moyen terme l’initiative de ces institutions couvrant l’ensemble des oasis
marocaines.
La démarche est initialement la même que pour le projet amandier. Puis dans un second
temps il faudra alors intervenir aussi en appui aux AUEA par du conseil en gestion sociale de
l’irrigation.
Cette articulation des trois formes de conseil sera une plus-value importante de ce dispositif
par rapport à l’actuel projet CTB.
15
Ce dispositif pilote sera porté par l’Union des fédérations d’AUEA qui est déjà dans une
démarche de mise en place de services à ses membres et qui pourra ainsi diversifier ses
services. En première année elle recrutera deux conseillers pour appuyer les AUEA. En
année 2 ces conseillers diversifieront leurs portefeuilles afin d’appuyer aussi les OPA de la
zone (par exemple coopératives laitières et coopératives d’agrumes). En année 3 un troisième
conseiller sera recruté pour intervenir au niveau de quelques exploitations agricoles membres
des AUEA et/ou des coopératives).
Le budget de ce pilote est de 156.000 €.
% du
7 PROJETS PILOTES Total Investis. Salaires Fonction.
budget total
* Dispositif COLAINORD 234 555 € 49 073 € 91 636 € 93 845 € 8%
* Dispositif UFAUEA 156 031 € 25 073 € 74 182 € 56 776 € 5%
* 3 Dispositifs ONCA/PAPMV 660 300 € 147 218 € 274 909 € 238 173 € 22%
* 1 Dispositif ONCA/CTB - "Dattier" 240 955 € 41 127 € 117 818 € 82 009 € 8%
* 1 Dispositif ONCA/CTB - "Amandier" 240 955 € 41 127 € 117 818 € 82 009 € 8%
TOTAL projets pilotes (Euros HT) 1 532 795 € 303 618 € 676 364 € 552 813 € 51%
2Le rapport de la 1° mission précise la définition, les objectifs et le contenu du conseil de gestion agricole et les différences
avec le conseil technique.
19
3L’équipe mobilisée par l’IRAM est constituée de Christophe Rigourd – IRAM, Hassan Kemmoun – CapRural, Jean-
Christophe Claus – CER France, Mostafa Errahj – ENA Meknès, Patrick Dugué – CIRAD et ENA Meknès, Younes
Bekkar – ENA Meknès.
3. Présentation du
programme dans son
ensemble
4 Attention on ne fait pas ici référence à une « approche programme » (sector wide approach).
23
le dispositif public permet d’accompagner les premiers pas dans le conseil de gestion, puis les
exploitants et leurs OPA peuvent avancer vers des dispositifs privés de type associatif. Dans
le cadre de ce programme pilote seuls deux dispositifs privés OPA seront testés : un
dispositif porté par une OPA mono-filière (dispositif Colainord) et un dispositif porté par
une OPA multi-filières et multi OPA (AUEA, coopératives) (dispositif union des fédérations
d’AUEA du Moyen Sebou). A l’avenir d’autres dispositifs privés pourraient également
s’avérer pertinents, notamment des centres de gestion ad hoc non directement intégrés dans
des OPA.
5A l’instar des CER en France gérés par la profession agricole. Cf. pour plus d’informations le rapport de la première
mission.
Déjà en poursuivant la dynamique engagée entre l’ONCA, l’AFD et la CTB. Rappelons
que cette étude de faisabilité est cofinancée par l’AFD et la CTB. Cette bonne
collaboration entre partenaires techniques et financiers est à souligner.
Ensuite en impliquant un panel assez large d’acteurs dans certaines instances de pilotage
et d’information. Autant que possible on tentera d’avoir un « pilotage participatif » des
dispositifs CCA.
Enfin dans la conduite même des activités de conseil.
En tant que programme pilote on mettra donc en œuvre des démarches de recherche
développement ou de recherche action formation. Le programme ne proposera donc pas de
recettes toute faites de conseil de gestion. Certes il s’inspirera d’expériences existantes en
conseil de gestion, notamment en France, mais il devra ensuite « digérer » ces expériences et
façonner ses propres démarches et outils. Il sera donc essentiel de prendre le temps de
l’innovation et de la co-construction. La recherche développement pourra tout autant
concerner les modèles institutionnels, économiques que techniques du conseil de gestion.
Ce rapport est rédiger dans ce sens : donner une logique et une démarche de travail, donner
les grandes orientations en tentant d’être le plus concret possible, mais sans préempter de
certains choix qui devront être faits par les acteurs au démarrage du programme. Ce rapport
contient donc des propositions incomplètes et imparfaites qui devront être retravaillée de
façon participative. Le programme devra donc démarrer par un processus de co-construction
des dispositifs de façon participative qui peut être schématisé de la façon suivante. De plus
après cette phase initiale de co-construction, les besoins de bénéficiaires évoluant, le contenu
du conseil de gestion pourra aussi être amené à évoluer au cours du programme pilote.
La première mission a identifié des besoins de conseil de gestion différents suivant les
contextes : besoins en conseil de gestion à l’exploitation agricole, besoins en conseil de
gestion aux OPA, besoins en conseil en gestion sociale de l’irrigation, mixe des deux ou mixe
des trois formes.
Bien qu’il y ait un métier commun de conseiller de gestion, ceux-ci n’interviendront pas de la
même façon. Les « portes d’entrées » du conseil, puis les cheminements logiques à suivre
seront différents. Il sera donc fondamental d’adapter les démarches de conseil de gestion à
chaque situation, et de co-construire ces démarches au démarrage du programme.
Les schémas suivants montrent en quoi les « portes d’entrées » puis les cheminements des
interventions seront différents.
Attention cependant à ne pas tout figer dans le marbre dès maintenant, ces propositions
résultent d’un travail de terrain très rapide devront être confirmées, et pourront être adaptées
au démarrage puis en cours d’intervention.
Dispositif pilote Colainord :
Il s’agit à priori du dispositif pilote le plus
« simple » puisque le conseil peut se concentrer
exclusivement sur le niveau exploitation
agricole.
Dans un premier temps il se concentrera sur
l’atelier lait où les gains de productivité sont
perceptibles à des pas de temps
relativement courts, puis s’étendra à
l’ensemble de l’exploitation.
Le conseil de de gestion sera articulé au conseil
technique des inséminateurs et contrôleurs
laitiers de la Colainord et de l’union.
Idéalement le conseil de gestion devrait être vu comme un service presté par un centre de
gestion le long d’un cycle de services. Ce cycle de service est représenté dans la figure
suivante.
Ce sera en revanche plus difficile dans les cas des dispositifs publics via les CCA qui ne
disposent plus d’autonomie juridique et financière étant placés sous la tutelle de l’ONCA.
Cependant même si un contrat formel avec le CCA et un paiement au CCA ne sont pas
formellement possibles, il est revanche possible de travailler dans l’esprit de ces principes :
• « Contractualisation » : un engagement oral informel autour d’un paper board énonçant
bien l’ensemble des activités et résultats attendus peut remplacer le contrat écrit ;
• « Cycle de prestation » : un cycle de prestation peut être suivi en altérant certaines étapes.
Par exemple il semble difficile d’avoir une évaluation du conseiller par l’OPA ou
l’agriculture, cette évaluation étant plutôt du ressort de la hiérarchie administrative.
• « Paiement » : Les OPA bénéficiant des services de conseil de gestion d’un même CCA
pourraient mettre en place une association disposant d’un compte bancaire recevant les
cotisations annuelles des bénéficiaires du conseil de gestion. Les sommes ainsi mobilisées
pourraient servir à financer des voyages d’échanges. A terme cette association pourrait
peut-être évoluer vers une structure ad hoc de conseil de gestion.
Le terme de « bénéficiaire » est utilisé ici de façon assez générique mais il faudrait
certainement lui préférer les termes de « client » (d’un prestataire de services), « d’adhérent »
(d’une OPA) ou « d’usager » (d’un service public). Ces trois termes traduisent en effet mieux
une relation d’obligation mutuelle réciproque que le terme de « bénéficiaire ».
Le processus de sélection de ces « bénéficiaires » sera par ailleurs à la fois ascendant et
descendant en général.
4. Dispositif pilote 1 :
conseil de gestion aux
exploitations agricoles par
la Colainord
La Coopérative Laitière du Nord, Colainord, a été créée en 1971, puis agréée en 1972 et a
effectivement débuté ses activités en 1975. La production laitière a depuis significativement
augmenté notamment à partir de la mise en place des aménagements hydro agricoles du
Loukkos dans les années 1980.
Aujourd’hui elle collecte environ 80 millions de litres de lait par an (82 millions en 2011, 76
millions en 2012) sur deux bassins laitiers, celui de Tétouan et celui du Loukkos. Ce dernier
représentant 75 à 80% des approvisionnements.
La Colainord rassemble environ 11.600 producteurs, 64 coopératives, 2 unions et 2
associations, 83 centres de collecte et 30 routes du lait. Parmi ces membres, 10.200
producteurs sont regroupés en coopératives, alors que 1.400 sont adhérents à titre individuel.
Les coopérateurs sont essentiellement dans le bassin laitier du Loukkos alors que les
individuels sont autour de Tétouan. Les structures d’exploitations sont assez différentes entre
les deux bassins laitiers : plus petites au Loukkos et plus grandes à Tétouan.
Les 11.600 producteurs possèdent 33.300 VL, soit un troupeau moyen de 3 VL/exploitation.
Mais ce chiffre masque une grande diversité de situations. En première approximation la
Colainord retient la typologie suivante de ses adhérents (plutôt valable pour le bassin laitier
du Loukkos, à Tétouan les exploitations étant plus grandes).
Principaux types pour le bassin Estimation sommaire pour Cas de la coopérative El
laitier du Loukkos les deux bassins laitiers Fadia
Petits éleveurs < 3 VL Majoritaires > 35%
6% ne livreraient pas de
lait et 25% livrerait
épisodiquement du fait de
troupeaux trop petits
Moyen éleveurs : environ 5-10 VL Minoritaires, mais seraient de Approximativement 40%
l’ordre de 3 à 4.000 éleveurs
Gros éleveurs : > 15 VL Ultra minoritaires Seulement 6 - 7 éleveurs
auraient plus de 30 VL
Tableau 2: typologie très simplifiée des élevages laitiers membres de Colainord
Globalement les exploitations sont peu spécialisées. La Colainord estime cependant que 3 VL
est le minimum pour commencer à parler d’un atelier lait. En dessous la livraison de lait reste
très épisodique. La Colainord estime par ailleurs que des gains importants de productivité
restent possibles pour passer d’une moyenne de 3.000 l/VL/an à 4.000 l/VL/an.
Par ailleurs ces gains de productivités sont perçus comme un impératif face au contexte
international difficile des filières lait et le nombre important d’éleveurs contraint d’arrêter le
lait et de diversifier leurs productions vers des spéculations plus rémunératrices.
La Colainord est à la fois une coopérative laitière regroupant des producteurs et assurant des
services à l’amont, ainsi qu’une entreprise industrielle assurant la transformation et
commercialisation de nombreux produits laitiers (lait, yaourts, beurre…). Elle emploie
actuellement 530 salariés.
Les principaux services fournis sont :
A l’amont de la production A l’aval de la production
Insémination artificielle : 7 inséminateurs Collecte du lait auprès de 83 centres de
employés par la Colainord (et 17 collecte et sur 30 routes du lait.
employés par les Unions).
Contrôle qualité du lait au centre de
Fabrication d’aliments du bétail. collecte et à l’usine.
Contrôle laitier : démarrage en 2013 avec Transformation.
5 contrôleurs dans le cadre d’une
convention avec l’interprofession Commercialisation.
Fenopro qui suivront 71 exploitations
« unités pépinières » pour démarrer, puis
150 l’année suivante. Chaque contrôleur
laitier suivra 15 à 20 exploitations (plutôt
moyennes à grosses).
Conseil technique à la marge, mais la
Colainord ne dispose pas de conseillers
techniques. Il n’existe en fait pas de
véritable conseil technique aux éleveurs
depuis le retrait de l’Etat.
Tableau 3: Principaux services fournis par la Colainord
avec la stratégie nationale de conseil agricole. Ce pilote prépare donc un modèle dont la
pertinence sera amenée à s’accentuer à l’avenir.
Que pourrait faire le conseiller, quelles pistes de solutions à étudier : Pour diverses
raisons, le potentiel d’un troupeau n’est pas toujours utilisé au maximum (recherche
d’économies sur l’alimentation, refus de « pousser » les vaches pour des raisons de
santé des animaux, manque de connaissances sur le potentiel, …).
Dans certains cas, il peut être intéressant de rechercher une augmentation de la
production par vache et, dans d’autres cas, d’autres stratégies sont à privilégiées :
valorisation des « sous-produits » de l’élevage comme l’engraissement des vaches de
réforme, de taurillons, de veaux, etc. Cela passe par un diagnostic et une connaissance
technico-économique des différents systèmes d’ateliers bovin-lait, de leurs
dynamiques, de la manière dont ils s’insèrent dans les systèmes de production qui les
« portent ». Ce diagnostic et travail pourrait porter sur :
Dans un premier temps il est envisagé que Colainord assure la maîtrise d’ouvrage du
dispositif, une union en assurant la maîtrise d’œuvre sur le terrain. Attention le dispositif
devra se limiter à une seule union.
6Pour rappel l’union rencontrée dispose de 4.200 membres. En année 1, 150 producteurs seront suivis sur les 4.200, ce
nombre pouvant augmenter ensuite.
39
L’année 1, les conseillers se limiteront à travailler sur l’atelier lait. NB : l’atelier lait comprend
également les activités de production de fourrage, d’ensilage et la vente des veaux. A partir de
l’année 2 ou 3 ils pourront étendre à l’ensemble de l’exploitation agricole pour mieux
positionner l’atelier lait au sein de l’exploitation et pour accompagner les logiques de
diversification (qui doivent aussi permettre de pérenniser la production laitière).
Certaines activités (analyse et restitution collective) des conseillers de gestion seront menées
en binôme avec le contrôleur laitier et les inséminateurs si possible. D’autres (atelier de
capitalisation) impliqueront plus largement la Colainord, les unions et les coopératives. Cf. le
schéma ci-dessous.
Les conseillers devront veiller à valoriser les informations existantes déjà collectées par la
Colainord, les unions ou les coopératives telles que la production de chaque agriculteur, le
nombre de VL, l’aliment du bétail acheté… Ces informations auront deux utilités :
Croiser les informations individuelles avec celles collectées par les conseillers de gestion ;
Situer l’échantillon de 150 producteurs en conseil de gestion par rapport à l’ensemble des
producteurs.
Il est essentiel que les agriculteurs perçoivent très rapidement les bénéfices du conseil de
gestion. Ainsi on évitera de collecter pendant une année entière des données pour ne les
restituer qu’à la fin de l’année. Au contraire les conseillers devront tenter d’identifier des
sous-cycles au sein du cycle annuel afin de commencer à des analyses intermédiaires qui
seront consolidées en fin d’année. On peut imaginer que des analyses et restitutions
intermédiaires aient par exemple lieu sur la production fourragère, puis sur la période de
haute lactation, puis sur la période de basse lactation. Les informations de ces trois sous-
cycles étant ensuite consolidées en fin d’année.
L’expérience montre que plusieurs principes sont essentiels au succès du conseil de gestion.
Alors que ces principes semblent plus difficiles à mettre en place dans le cadre de dispositifs
pilotes publics, rien ne s’oppose à ce qu’ils soient mis en œuvre dès le démarrage dans le
cadre d’un dispositif porté par une OPA. Ils ont d’ailleurs été discutés avec l’union durant la
mission de faisabilité.
Principes Possibilité d’application dans le cadre de ce pilote
La Colainord / l’union devront procéder à une phase
d’information et de sensibilisation sur le conseil de gestion.
Cela permettra aux agriculteurs de se porter volontaire.
Les agriculteurs doivent entrer
En parallèle la Colainord / l’union devront clarifier les
dans la démarche de façon
critères de choix des agriculteurs sur la base d’une typologie
volontaire
de leurs membres.
Le processus de sélection sera donc à la fois ascendant et
descendant.
Actuellement le niveau le plus à même de contribuer
financièrement au coût du service est le niveau Union.
Cependant une contribution marginale sous forme d’une
cotisation annuelle peut être demandée aux exploitants et
aux coopératives.
De façon provisoire il semble possible d’exiger les
Les agriculteurs doivent contributions suivantes :
contribuer, même
partiellement ou Agriculteur : 30 DH/VL/an (à titre de comparaison le
symboliquement au contrôle laitier qui s’adresse aux plus grosses
démarrage, au coût du conseil exploitations est facturé 30 DH/VL/mois)
Coopérative : 1.000 DH/an
Union : minimum de 50.000 DH/an (voir plus)
Au total en année un cela pourrait correspondre à environ
100.000 DH, soit de 12 à 21% du coût du service (voir
calculs plus loin).
Le conseil de gestion doit se Un contrat simple entre l’agriculteur et l’union semble
faire selon un cycle de service possible.
reposant sur la
contractualisation
Tableau 6: Application de quelques principes de services au dispositif pilote Colainord
41
Le dispositif pilote fonctionnera de façon autonome, comme un projet, dans le cadre d’une
convention avec l’ONCA auquel il devra rendre compte.
Pilotage stratégique : Colainord assurera la maîtrise d’ouvrage du dispositif. Un comité de
pilotage de 6 membres réunira la Colainord (1 élu, 1 cadre), l’union (1 élu, le conseiller
référent), ONCA (1 représentant régional), l’assistant technique de la composante
transversale du projet. Ce comité se réunira deux fois par an.
Pilotage opérationnel : l’Union assurera la maîtrise d’œuvre au quotidien. Elle mettra en place
un comité technique de 7 membres réunissant la Colainord (1 cadre), l’Union / les
coopératives (3 élus), les 3 conseillers de gestion. L’assistance technique de la composante
transversale pourra participer à certaines de ces réunions. Ce comité se réunira 4 fois par an.
Par ailleurs chaque année la Colainord organisera des évènements d’information:
Une réunion d’information à destination des parties prenantes au niveau régional : DRA,
Crédit Agricole, ORMVA (équipe de l’ex centre de gestion), Chambre d’agriculture, etc.
Cette instance n’est pas décisionnelle mais ses débats pourront nourrir les décisions du
comité de pilotage. Idéalement elle devrait se tenir en marge du comité de pilotage (la
veille par exemple).
Une réunion d’information à destination des paysans de la zone.
Instances de pilotage (décisionnelles) Information
Réunion annuelle
Appui / suivi par le d’information auprès
Pilotage Maîtrise d’ouvrage
comité de pilotage (2 des parties prenantes
stratégique de la Colainord
fois / an) régionales (1 fois /
an)
Réunion annuelle
Appui/ suivi par le
Pilotage Maîtrise d’œuvre d’information auprès
comité technique (4
opérationnel Union des paysans (1 fois /
fois / an)
an)
Tableau 7: Gouvernance du dispositif pilote Colainord
4.4.2. Budget indicatif sur 3 ans
Cout unitaire Nombre Mois Budget annuel Budget sur 3 ans Budget sur 3 ans Notes %
DH DH DH €
Fonctionnement
Salaire conseiller référent 12 000 1 12 144 000 432 000 39 273 1 17%
Salaire conseillers 8 000 2 12 192 000 576 000 52 364 2 22%
Fourniture 20 000 60 000 5 455 2%
Fonctionnement véhicule: carburant 2 000 12 72 000 216 000 19 636 3 8%
Fonctionnement véhicule: autres 1 000 12 36 000 108 000 9 818 4%
Frais de communication 1 000 12 12 000 36 000 3 273 1%
Documents de gestion 500 150 75 000 225 000 20 455 4 9%
Comités et réunions d'information 40 000 120 000 10 909 5%
Appuis OPA organisation de réunions 30 000 90 000 8 182 3%
Divers 10% 59 100 177 300 16 118 7%
Total fonctionnement 680 100 2 040 300 185 482 79%
Investissements
Véhicules 150 000 3 450 000 40 909 5 17%
Ordinateur 6 000 3 18 000 1 636 1%
Equipement de bureau 5 000 3 15 000 1 364 1%
Matriel didactique 10 000 10 000 909 0%
Divers 10% 46 800 4 255 2%
Total investissement 539 800 49 073 21%
Bien que la Colainord se soit montrée intéressée par la mise en œuvre de ce projet pilote elle
ne sera pas en mesure d’en assumer le coût immédiatement sur ces propres ressources. Tout
au mieux en année 1 un autofinancement à hauteur de 12-21% est envisageable grâce aux
contributions des agriculteurs, des coopératives et de l’union.
Dès lors, quelles sont les autres possibilités de financement :
L’idée d’un avenant avec rallonge budgétaire au contrat d’agrégation ne semble pas
réaliste. En effet, ce contrat discuté pour la première fois en 2011 n’a été signé qu’en
2013 mais les fonds ne sont toujours pas déboursés. Le dispositif semble lourd sur le
plan administratif et « les gens se fatiguent déjà ». Un avenant ne permettrait pas un
démarrage rapide.
Dans la mesure où le test de dispositifs de conseil privé / OPA rentre dans la stratégie
nationale de conseil agricole il faut donc envisager une subvention dégressive de l’Etat.
Cette subvention pourra être prise sur le budget du PAPMV. Reste cependant à trouver
les modalités de contractualisation entre la Colainord et l’Etat (on suppose l’ONCA) et
de financement. Une circulaire de 2003 a déjà été utilisée dans d’autres occasions pour
permettre de tels transferts de fonds vers des OPA.
4.5. Analyse
Parmi les différents dispositifs pilotes proposés, le conseil de gestion porté par la Colainord
semble le dispositif le plus « facile » à mettre en place, hormis la question de la
contractualisation :
Dans le cadre d’un tel projet pilote il faudra faire attention aux stratégies de saupoudrage.
Afin d’atteindre une masse critique et une bonne dynamique de travail entre les conseillers on
évitera les saupoudrages suivants : positionner 2 conseillers au Loukkos et 1 à Tétouan,
positionner un seul conseiller par union afin de couvrir plusieurs unions / associations,
sélectionner un agriculteur par douar.
Au contraire, l’étude de faisabilité recommande de se concentrer sur un seul bassin laitier
(celui du Loukkos collectant 75-80% de la production) et sur une seule union. Les groupes
d’agriculteurs sont alors constitués par coopérative en évitant un trop grand éparpillement
afin de faciliter les travaux de groupes et les échanges de paysans à paysans.
La plaine du Loukkos est la zone où a été mis en place un centre de gestion dans les années
90-2000 par l’ORMVA. Ce centre n’est plus fonctionnel aujourd’hui, mais l’ORMVA a la
volonté de le relancer. Il s’agit de la seule véritable expérience de conseil de gestion agricole
au Maroc. Il semble donc évident que des liens doivent être faits entre cette expérience
passée et le dispositif pilote de la Colainord :
D’une part l’expérience du l’ex-centre de gestion du Loukkos devrait être capitalisée.
Cette capitalisation devrait être facilitée par la composante transversale du programme.
La capitalisation devrait couvrir l’analyse des démarches et outils élaborés et l’analyse de
45
Ce type de dispositif de conseil de gestion public via les CCA est pertinent pour certaines
formes d’agriculture du Pilier II : des petites exploitations agricoles peu intensives en intrants,
engagées sur des « petites » filières assez liées à leur territoire (huile d'olive, figues, amandes,
miel, dattes, huiles essentielles...) et encore peu structurées. La production sert à
l’autoconsommation et un surplus est commercialisé, un début de commercialisation
collective via les OPA émergeant. Ces zones sont peu pourvues en prestataires de services
privés.
Dans notre typologie (cf. rapport 1) cela correspond à notre type 2. On ne parle donc pas ici
des exploitations Pilier II intensives en intrants et sur des grandes filières plus structurées,
voire intégrées, qui correspondent à notre type 3. On ne parle pas non plus ici des
exploitations très marginales qui correspondent à notre type 1.
Pour autant au sein de ce type 2 il convient de distinguer plusieurs situations suivant :
Le niveau d’expérience actuelle des OPA, certaines étant encore très jeunes, d’autres
étant à l’inverse déjà bien expérimentées. Par ailleurs toutes ces organisations n’ont pas le
même statut : associations de développement locales, associations professionnelles,
coopératives, GIE ou AUEA. Ce niveau d’expérience des OPA est notamment lié au
nombre de projets portés par ces OPA actuellement en cours (projets Pilier II
notamment).
Le niveau d’intensification / extensification des productions, certaines productions
pouvant être en voie d’intensification agricole.
Dans la zone de Taounate les principales filières sur lesquelles des OPA se sont structurées
sont la figue, l’olive (huile, bouche), les plantes médicinales, le lait, l’apiculture, l’amande. Il
47
s’agit de « petites » filières en cours de structuration. Huit projets Pilier II sont en cours sur
les plantes médicinales et aromatiques, le miel, les caprins, les bovins. Par ailleurs il y a aussi
des projets MCA/PAF sur l’olivier avec la création de GIE filière huile d’olive.
Pour ce type d’agriculture la priorité est le conseil de gestion aux OPA. Le conseil de gestion
devra cependant être adapté au niveau de développement des OPA :
Pour les OPA les moins expérimentées (comme les associations de développement
locales) le besoin essentiel concerne de l’appui à la gestion de base des organisations :
appui au développement institutionnel et organisationnel, appui à la mise en place
d’outils de gestion simplifiés, appui à la mise en place des premiers services des OPA.
Pour les OPA plus solides la priorité semble être l’appui à la commercialisation. Cela
s’accompagnera d’appui à la mise en place d’outils de gestion plus sophistiqués, ainsi que
d'élaboration / de révision de leurs stratégies (comment changer d'échelle par exemple?).
Ces OPA ont aussi parfois besoin d'une expertise complémentaire spécialisée (juridique,
export, certification...). Le conseiller de gestion devra donc les aider à faire le lien avec
d’autres prestataires possibles.
Par ailleurs dans le cas de filières en voie d'intensification il peut être très pertinent de
combiner le conseil de gestion aux OPA et le conseil de gestion aux exploitations agricoles
adhérentes à ces OPA.
5.2. Logique d’intervention
La priorité est le conseil de gestion aux OPA. Puis, dans un second temps, quelques
exploitations au sein de ces OPA bénéficieront de conseil de gestion à l’exploitation. Les
deux formes de conseil de gestion seront alors articulées.
Le conseil de gestion sera articulé au conseil technique déjà fourni par les CCA.
Tableau 11: Formes de conseil de gestion prioritaire dans le cas des CCA PAPMV
Objectif spécifique par rapport aux enjeux agricoles : En priorité il s’agit d’accompagner le
développement d’OPA dans les filières : ces OPA semblent en effet le meilleur levier de
développement des exploitations agricoles. Cela devrait permettre de valoriser et pérenniser
les investissements déjà réalisés ou à venir : projets Pilier II, MCA/PAF, INDH, etc.
Dans un second temps on pourra faire le lien entre les problématiques OPA et des
exploitations pour accompagner l’évolution de ces exploitations.
Objectifs spécifiques en termes de conseil: Tester un dispositif public de conseil de gestion.
Cela implique d’élaborer et tester des méthodes/outils pour répondre aux besoins spécifiques
des OPA. Le projet pilote devra également apprécier comment intégrer le conseil de gestion
à la réforme nationale, c’est-à-dire comment articuler conseil technique et conseil de gestion.
A plus long terme le conseil de gestion public devrait accompagner les OPA à accéder à des
formes privées de conseil. Le conseil public accompagnera ainsi les premiers pas des OPA,
puis lorsque celles-ci auront atteint un niveau de développement suffisant et que les filières
seront plus structurées, elles pourront alors contractualisées avec des prestataires privés.
49
5.2.2. Bénéficiaires
Les bénéficiaires prioritaires sont les OPA ayant déjà atteint un certain niveau de
développement : coopératives de commercialisation et GIE ayant déjà développé des services
à leurs membres ou engagés dans des projets (pilier II, INDH, MCA/PAF…).
Les bénéficiaires secondaires sont :
Les OPA de moindre expérience (association de développement local, associations
professionnelles) qui bénéficieront de services de base pour permettre leur
« activation » ;
Les exploitations agricoles membres des OPA actives.
Que pourrait faire le conseiller : Etablir un diagnostic complet à 3 niveaux dont le but
est de bien comprendre les causes et les évènements qui ont conduit à cette situation :
1) l’OPA en interne : quels marchés actuels sont concernés, quelles produits
(variétés, calibres, …), quelle qualité et quelle procédures pour la contrôler, quels prix,
quels coûts du service et quelle valeur ajoutée apportée par l’OPA à ses adhérents,
quelle organisation / fonctionnement, comment sont prises les décision stratégiques,
quelle vision à moyen terme, quels objectifs, etc ;
2) l’externe : nature de la demande, ses évolutions, quels acteurs ou
partenaires concernés, quelles expériences à capitaliser chez d’autres OPA et/ou
d’autres régions, quelles opportunités et menaces, etc ;
3) les producteurs adhérents : quelle capacité de production individuelle et
collective actuelle et à venir, quels modes commercialisation actuels, quels prix,
quelles marges brutes, quelles relations entre les techniques de production et la qualité
des produits, quelles difficultés rencontrées, quelles dynamiques de développement
et/ou d’adaptation, quelles visions / quels projets, etc.
Le conseil de gestion sera intégré aux activités courantes des CCA sous la responsabilité du
Directeur du centre.
Il sera cependant mis en œuvre par une équipe de conseillers spécialisés en conseil de gestion
qui interviendront aux côté des conseillers techniques. Il s’agit bien là de métiers différents
qui devront relever de conseillers différents. Il n’est pas souhaitable qu’un même conseiller
partage son temps entre du conseil de gestion et du conseil technique.
Une équipe de 3 conseillers de gestion semble nécessaire pour bénéficier d’un effet de masse
critique :
2 conseillers (dont 1 référent) conseil de gestion aux OPA. Chaque conseiller aura un
portefeuille de 6-7 OP au démarrage, puis une dizaine d’OPA à terme.
1 conseiller de gestion aux exploitations agricoles: son portefeuille initial sera de 3-4
groupes de 10 exploitants adhérents dans des OPA fonctionnelles.
Les conseillers pourront être issus de redéploiement de ressources humaines ou de nouveaux
recrutements.
51
Le test du conseil de gestion s’intégrant dans les activités du CCA c’est le Directeur du CCA
qui en assurera le pilotage au quotidien, le suivi et le contrôle.
Il sera appuyé par un comité de pilotage pour donner les orientations stratégiques qui se
réunira deux fois par an. Ce comité rassemblera : le Directeur CCA (Président du comité), la
cellule conseil de gestion (3 conseillers), un représentant régional de ONCA, 3 représentants
d’OPA et l’assistant technique de la composante transversale.
Par ailleurs le CCA organisera des plateformes d’échanges et d’information au moins une fois
par an et réunissant un panel plus large d’acteurs : DRA, Chambre d’agriculture, Crédit
agricole, représentants des Coop et GIE, Président de Commune, autres projets.
Le budget suivant est donné pour un seul CCA. Il tient compte de la totalité des coûts que
ceux-ci soient déjà à la charge de l’ONCA (redéploiement d’un conseiller existant) ou du
PAPMV.
Cout unitaire Nombre Mois Budget annuel Budget sur 3 ans Budget sur 3 ans Notes %
DH DH DH €
Fonctionnement
Salaire un conseiller de gestion référent 12 000 1 12 144 000 432 000 39 273 1 18%
Salaire deux conseillers de gestion 8 000 2 12 192 000 576 000 52 364 2 24%
Fonctionnement véhicule: carburant 2 000 12 72 000 216 000 19 636 3 9%
Fonctionnement véhicule: autres 1 000 12 36 000 108 000 9 818 4%
Frais de communication 1 000 12 12 000 36 000 3 273 1%
Documents de gestion 500 50 25 000 75 000 6 818 4 3%
Comités et réunions d'information 40 000 120 000 10 909 5%
Appui aux OPA pour réunions 30 000 90 000 8 182 4%
Papèterie, consommables, entretien PC 2 000 12 24 000 72 000 6 545 3%
Divers 10% 52 100 156 300 14 209 6%
Total fonctionnement 627 100 1 881 300 171 027 78%
Investissements
Trois véhicules 2x4 150 000 3 450 000 40 909 5 19%
Trois ordinateurs 6 000 3 18 000 1 636 1%
Equipements bureau 5 000 3 15 000 1 364 1%
Matériel didactique 10 000 10 000 909 0%
Divers 10% 46 800 4 255 2%
Total investissement 539 800 49 073 22%
5.5. Analyse
Il pourra s’avérer difficile pour certains CCA / certains conseillers de se mettre dans une
véritable logique de prestation de services au service des OPA.
6.1. Contexte
La vocation historique de la zone couplée aux efforts initiés dans le cadre du projet Taourirt-
Taforalt puis appuyée par le Projet de Développement de la Filière des Amandiers dans la
Région de l’Oriental (PROFAO) ont permis une relance visible de l’amandier dans la région.
Ce dernier projet opère dans un contexte caractérisé par une structure de revenu équilibrée
(amandier 1/3, élevage (engraissement ovin/bovin, lait) 1/3, céréales 1/3) et l’existence
d’OPA fonctionnelles : coopératives de service et centres de collecte de lait, association de
production de miel en voie d’évolution vers une coopérative, un GIE autour du miel, une
coopérative de producteurs d’amandier ayant déjà initié une expérience d’achat/vente
groupés en plus de la présence d’une association d’interface (AMAD) qui joue un rôle
appréciable dans la prospection des financements et l’animation du développement rural.
Par ailleurs, les débouchés de l’amandier sont relativement mieux assurées que les autres
produits marchands de la région (miel, huile d’olive) grâce à la nature non périssable du
produit et la forte demande (locale et nationale). Le marché national ne semble pas saturé et
les importations sont nécessaires. Toutefois Les producteurs peuvent connaitre des
difficultés de commercialisation périodiques en fonction de l’importance des importations de
contrebande. A terme, avec la diminution ou le démantèlement total de la protection tarifaire
de la production nationale, une concurrence plus forte de la part de l’amande importée ferait
partie des menaces qui pèsent sur le secteur.
Deux voies possibles permettraient d’améliorer le prix de vente des producteurs :
L’amélioration de la qualité des amandons : plantation des variétés les plus recherchés,
qualité du décorticage ;
La transformation d’une partie de la récolte (amandons cassés de mauvaise taille et
forme) par broyage.
Actuellement la filière est aux mains des commerçants et intermédiaires. Il n’existe qu’une
coopérative qui a tenté la commercialisation groupée, pas de mécanisation post récolte et
encore moins de GIE pour cette culture.
Soumis à l’aléa climatique, aux difficultés foncières liées au morcellement des propriétés et
des parcelles, les agriculteurs de la zone d’action du CCA de Taforalt (projet PROFAO) ont
conscience des marges de progrès à conquérir :
Amélioration de la productivité de la filière amande (épluchage, concassage, réduction
des intermédiaires),
Accroissement du patrimoine arboricole par la plantation de nouvelles surfaces en
amandiers, avec des variétés et itinéraires techniques validés ;
Renforcement des travaux de Conservation des Eaux et du Sol (CES), préalable
indispensable au bon développement des plantations (nouvelles et anciennes)
Renforcement de la résilience de leurs systèmes de production en maintenant la diversité
de productions.
Il convient de préserver l’équilibre entre les 3 piliers des systèmes de production de la zone :
les céréales permettent d’assurer une partie des besoins alimentaires familiaux mais
fournissent aussi les concentrés pour l’élevage (l’orge), l’élevage constitue une source de
revenu régulier et un capital sur pied, enfin l’amande permet des rentrées d’argent
conséquente nécessaire aux projets et investissement pour l’exploitation et la famille.
Le tissu associatif et coopératif de la zone d’action du CCA de Taforlat est relativement
dense, les données dont nous disposons illustrent bien l’existence d’une dynamique
professionnelle et citoyenne qui peut constituer un atout important pour l’émancipation de la
paysannerie dans la région. Nos constats de terrain confirment partiellement cette impression
en particulier pour les actions collectives naissantes autour de l’amandier qui semblent
mobiliser des énergies locales et offrent des possibilités réelles d’articulation avec d’autres
OPA de la région (GIE miel, activités féminines, centre de collecte de lait de la Colaimo). Ces
énergies risquent, tout de même, d’être inhibées par des difficultés objectives et où le conseil
de gestion devrait opérer en priorité :
Le manque de fonds de roulement pour sécuriser les achats et engager une véritable
politique commerciale,
la diversification des activités des OPA pour mieux fidéliser/impliquer les agriculteurs le
montage de projets générateurs de revenus qui pourraient consolider l’activité centrale
autour des amandes.
57
Le Projet PROFAO a pour objectif global « Contribuer à l’amélioration des revenus des
populations de l’Oriental » et pour objectif spécifique « La filière des amandiers est mieux
développée, valorisée et gérée de manière durable par les populations locales (hommes –
femmes) des communes rurales concernées ».
Les principales activités du projet sont :
Installation par des prestataires de service de nouveaux vergers d’amandiers dans les
exploitations des membres de coopératives sous la forme de périmètres7 de plusieurs
centaines d’ha. L’ensemble couvrira en fin de projet 6 000 ha. Cet appui s’insère dans le
PMV pilier 2 mais se singularise par le fait que les agriculteurs sont présents lors de la
plantation et des travaux, qu’ils réalisent eux-mêmes certains travaux durant les deux
premières années.
Réalisation des aménagements de CES et de valorisation des eaux de ruissellement
correspondants.
Mise en place d’unités de transformation et de conditionnement au niveau coopérative de
base ;
Appui à la création des Organisations Professionnelles à tous les niveaux de la filière.
Cinq techniciens placés dans les CT de Tafouralt, Oued Isly, El Aioune et Ain Beni
Mathar ont été recrutés par la CTB en concertation avec la partie marocaine. Une
Assistante Technique Nationale Co Responsable, spécialisée en développement de
7L’intérêt est double : meilleur contrôle de l’érosion et du ruissellement et facilité de gardiennage des jeunes plantations en
cas de passage de troupeaux.
filière, a été recrutée par la CTB. Elle assure la mise en œuvre, la gestion, coordination
et la supervision quotidienne de toutes les activités du projet en collaboration avec le
responsable d’intervention. Elle a un bureau au niveau de la DPA d’Oujda.
Le CT de Taforalt comprend actuellement un directeur et 4 techniciens conseillers
techniques (1 en élevage, 1 en horticulture et 2 en polyculture) plus un technicien recruté par
la CTB. L’objectif du CT est la mise en place des projets amandiers sur 1 200 ha dans le
cadre du PROFAO et 600 ha avec PMV P2 sur fonds de l’Etat.
Ce pilote sera mis en place par le dispositif de conseil agricole de l’Etat (celui qui sera déployé
par l’ONCA) en partenariat avec d’autres services publics qui pourraient éventuellement
contribuer à son financement futur et l’intervention de projets financés dans le cadre de
coopérations bilatérales et multilatérales. Ces situations d’appui au développement agricoles
sont fréquentes dans les zones rurales marocaines concernées par le pilier II du PMV. Par
ailleurs le CCA de Taforalt dispose d’une capacité d’encadrement relativement supérieure à la
moyenne nationale (quoi que faible dans l’absolu).
Ce modèle de dispositif de conseil de gestion pourra donc être répliqué dans des situations
d’agriculture pluviale et pluriactive où il existe une possibilité de développement d’une filière
marchande). A court et moyen terme il sera intéressant de tirer les leçons de ce dispositif
pilote en termes d’efficacité des agents de l’ONCA sur le terrain (adhésion à la démarche
proposée), de collaboration entre les divers services publics entre eux et avec un dispositif de
projet bien doté en moyens financiers et humains (mise en place d’une équipe soudée ou de
deux équipes qui collaborent peu).
Les conditions de réplications de ce dispositif sont donc :
61
La présence d’une filière qui procure un revenu conséquent, régulier aux exploitations
mais aussi aux OP
L’adhésion des acteurs de la filière et plus largement du secteur agricole à la démarche de
conseil de gestion
La mise en place d’équipes de conseillers relevant du secteur public, motivés donc
suffisamment jeunes pour modifier leurs pratiques de conseil et intégrer de nouvelles
démarches et postures.
Dans un premier temps le dispositif pilote de conseil de gestion sera domicilié au sein du
CCA de Taforalt. Une extension est envisageable dans le CT Oued Isly si l’expérimentation
est concluante dans le premier site. Le CT Oued Isly se situe en périphérie d’Oujda ce qui
facilite le redéploiement de ressources humaines et la proximité de la DPA/DRA. Pour le
CCA de Taforalt il s’agira de constituer une équipe de quatre conseillers. Un conseiller déjà
présent parmi le staff technique du CCA pourra être redéployé à plein temps pour le CdG, sa
présence permettra de transmettre ses connaissances du terrain et des acteurs aux autres
conseillers. Un recrutement (ou redéploiement depuis un autre CT) de trois conseillers dont
un serait le référent de l’équipe est à envisager.
Dans la mesure où le conseil de gestion se focalisera sur l’appui à la gestion des OP
(coopératives puis GIE) l’équipe de conseiller devra se consacrer exclusivement à ce type de
conseil mais devra aussi informer de ces activités et entretenir des collaborations avec les
conseillers techniques du CCA/CMV. Il est prévu de constituer une équipe de 4 conseillers à
plein temps dont l’un d’entre eux sera le référent et aura le niveau ingénieur, les autres
conseillers devront avoir le niveau technicien supérieur agricole. Chaque conseiller
(technicien) interviendra auprès de 3 à 4 coopératives de la filière amandier (et
éventuellement pour d’autre OP de base) et de 3 groupes de 10 exploitations chacun. Le
conseiller réfèrent conseillera 2 coopératives ou OP de base et 2 groupes de 10 exploitations
chacun (et éventuellement le GIE miel). En plus il appuiera les autres conseillers en cas de
difficultés, assurera l’animation et la coordination des activités.
Cette équipe de 4 conseillers de gestion sera placée sous l’autorité du directeur du CCA/CT.
Mais on recommande que le suivi technique du dispositif puisse être assuré par un ingénieur
basé à la Direction provinciale du conseil agricole d’Oujda. Au-delà du suivi des activités il
assurera la coordination entre le dispositif pilote et les autres services publics basés dans cette
localité ainsi que le PROFAO ainsi que l’animation et la sensibilisation des acteurs du monde
agricole régional à cette nouvelle démarche.
6.3.2. Les bénéficiaires
8 Mermez : une sorte de couscous à base d’orge fabriqué localement pas les femmes, un produit de terroir spécifique de cette
région
9 Des magasins de vente de produits de terroirs ne sont pas toujours rentables et les procédures de la labellisation sont
couteuses.
65
Les solutions S1, S2, S4 et S5 sont retenus par le président et son bureau. Au vu des
calculs la solution S6 est écarté, la coopérative garde le principe de paiement au 2/3
du prix du souk pour ne pas alourdir ses frais financiers. S3 est écarté car la gestion
sociale du fonds de prévoyance semble trop complexe.
Ce niveau de conseil peut paraitre non prioritaire aux décideurs locaux (CT, DPA PROFAO)
qui mettent surtout le focus sur les actions collectives de plantation puis de
commercialisation des amandes. Mais ce niveau ne peut pas être escamoté car les
coopératives ont besoin de données sur les coûts de production, les marges et les rendements
obtenus pour fixer des prix d’achat et de vente raisonnable et donc négocier avec les
acheteurs.
En travaillant avec 8 à 10 groupes de 10 exploitations il sera possible pour les conseillers :
De former les chefs d’exploitations aux principes de base de la gestion par la mise en
place d’un ensemble de module de formation ;
De faire réfléchir les producteurs mais aussi les responsables de coopératives et GIE à la
rentabilité de la culture de l’amandier selon les différentes techniques mises en œuvre
(calcul de la marge brute, du prix de revient). Cet appui/formation pourra aussi être
développé dans un deuxième temps pour d’autres activités comme l’élevage ovin ;
D’aider les agriculteurs à maintenir de la diversité des productions (triptyque élevage,
céréales dont fourrage, amandier);
De les sensibiliser à l’action collective et coopérative en lien avec ce type d’appui
développé pour les coopératives : les engagements réciproques, les statuts de l’OP, les
règles de gouvernance.
Pour des économies de temps de déplacement et de travail, il sera nécessaire de combiner du
conseil de groupe (formations, échanges sur les résultats technico-économiques et sur des
expériences innovantes, recherche de solutions collectives, bilan annuel) et du conseil
individuel. Le conseil individuel permettra un suivi rapproché surtout au début (aide à la
tenue des fiches/cahiers de suivi), des échanges entre le conseiller et le bénéficiaire qui ne
peut pas toujours se faire en groupe (recherche de solutions, gestion du revenu ou de la main
d’œuvre familiale, étude d’un projet précis).
Le conseil de groupe n’est pas un « conseil au rabais », il est indispensable pour que les
producteurs échangent entre eux et abordent des questions plus collectives comme les
relations avec la coopérative, le PROFAO et les prestataires de service et s’aident
mutuellement (dans l’activité de conseil d’abord). Généralement ces agriculteurs en groupe se
professionnalisent et deviennent très utiles au bon fonctionnement de la coopérative et des
OP dont ils sont membres.
67
Comme indiqué préalablement le conseil de gestion pour les exploitations est par définition
pluriel – technico-économique, social, juridique - mais le lien avec le conseil technique
habituellement apporté par les CT et les projets sera formalisé par des réunions régulières
entre les divers types de conseillers.
Mais le conseiller de gestion ne peut pas ignorer la « technique » et les innovations proposées.
Il devra d’abord comprendre pourquoi les producteurs n’adoptent pas certaines innovations
(par méconnaissance, manque de ressources en travail ou en trésorerie, par peur du risque et
de la nouveauté, ….). Il sera souvent amené à développer des modules de formation/échange
sur les conditions nécessaires à l’adoption des innovations. Ces modules pourront associer le
conseiller « technique » du CT. Par exemple pour la culture de l’amandier il s’agira sur les
bases de données chiffrées (des références régionales et les données des producteurs en
conseil de groupe) d’amener les agriculteurs à planifier et calculer ce qui est nécessaire pour
obtenir une production de qualité et avec un rendement acceptable :
Les besoins en travail ; faut-il tailler ? Faut-il apporter un peu d’intrant ?
Comment raisonner la conduite des cultures associer à l’amandier (avec ou sans intrants,
quelles cultures (céréales uniquement, légumineuses ?)
Les besoins en travail pour la récolte, le tri, le conditionnement et le transport pour
assurer une production de qualité
Une des principales questions que les agronomes est de savoir s’il est possible d’intensifier10
les systèmes de culture « amandier + culture(s) associées » vu les conditions pluviométriques
de la zone (taille, fertilisant, herbicides, travail supplémentaire de CES chaque année). Le
conseiller de gestion en partenariat avec le conseiller technique devra être en mesure
d’évaluer la rentabilité des différents niveaux d’intensification. Il convient pour cela de
prendre en compte le coût d’opportunité du travail familial
Au niveau de l’exploitation dans son ensemble, le conseiller peut engager un travail avec ces
groupes d’agriculture sur la gestion du risque climatique comme l’intérêt de souscrire à
l’assurance agricole, l’évolution de l’effectif des troupeaux (augmentation ou diminution),
développement d’activités non agricole dans la région ou ailleurs.
Le pilotage ainsi que le suivi et le contrôle des activités du dispositif sont du ressort du
Directeur du Centre local de conseil agricole (CT Taforalt).
Dans la mesure où la démarche de conseil proposée est participative et repose sur
l’engagement des OP bénéficiaires, la programmation et le suivi des activités de conseil
seront assurés par un comité de programmation et de suivi composé du directeur du
10La conduite traditionnelle de ce système de cultures associées est extensive (l’amandier fait juste l’objet de ceuillette sans
entretien de l’arbre, la culture associée permet d’entretenir le sol et limite l’enherbement)
CCA/CT, le référent du dispositif pilote, les autres conseillers de gestion, un représentant de
l’assistance technique et 3 représentants des bénéficiaires (2 coopératives, 1 agriculteur d’un
groupe de conseil). Pourra se joindre à ce comité un autre représentant de l’ONCA, un
représentant de du PROFAO en fonction de leur disponibilité. Ce comité se réunira au moins
une fois par trimestre. Le coût de fonctionnement du comité est minime car la majorité des
membres résident dans la zone d’intervention du CCA/CT.
Une plateforme d’échanges sur l’expérience pilote de conseil de gestion sera constituée afin
d’informer les acteurs du développement agricole de la province. Il ne s’agit pas d’un comité
de pilotage ni d’une instance de gouvernance. Cette plateforme pourrait se réunir une fois
par an sur le terrain ou à Oujda avec les représentants des institutions suivantes : Agence de
Développement de l’Oriental, le Conseil Régional, DRA/DPA, PROFAO, les Bailleurs de
fond, le Crédit agricole/Tamwil El Fellah, le GIE Miel, les Coopératives ainsi que les
présidents des Communes concernées, l’assistance technique, la Chambre d’Agriculture, et
tout autres associations et institutions intéressées et représentatives. Elle sera animée par le
conseiller réfèrent et le directeur du CCA/CMV.
11
A plus long terme il faudrait étudier la faisabilité d’une participation financière des institutions régionales
de développement (ADO, conseil régional) sauf si l’ONCA préfère garder le contrôle du financement et
l’assurer à 100%
69
Cout unitaire Nombre Mois Budget annuel Budget sur 3 ans Budget sur 3 ans Notes %
DH DH DH €
Fonctionnement
Salaire un conseiller de gestion référent 12 000 1 12 144 000 432 000 39 273 1 16%
Salaire trois conseillers de gestion 8 000 3 12 288 000 864 000 78 545 2 33%
Fonctionnement véhicule: carburant 2 000 12 72 000 216 000 19 636 3 8%
Fonctionnement véhicule: autres 1 000 12 36 000 108 000 9 818 4%
Frais de communication 1 000 12 12 000 36 000 3 273 1%
Documents de gestion 500 50 25 000 75 000 6 818 4 3%
Comités et réunions d'information 40 000 120 000 10 909 5%
Appui aux OPA pour réunions 30 000 90 000 8 182 3%
Papèterie, consommables, entretien PC 2 000 12 24 000 72 000 6 545 3%
Divers 10% 61 700 185 100 16 827 7%
Total fonctionnement 732 700 2 198 100 199 827 83%
Investissements
Deux véhicules 2x4 150 000 2 300 000 27 273 5 11%
Deux motos 30 000 2 60 000 5 455 2%
Quatre ordinateurs 6 000 4 24 000 2 182 1%
Equipements bureau 5 000 4 20 000 1 818 1%
Matériel didactique 10 000 10 000 909 0%
Divers 10% 38 400 3 491 1%
Total investissement 452 400 41 127 17%
6.5. Analyse
L’engagement des partenaires locaux. L’équipe de conseillers ne doit pas se sentir isolée
et uniquement appuyée/pilotée par les personnes qui suivent et assistent le projet en
central (Rabat et ailleurs). La réussite de cette expérimentation nécessite le soutien des
acteurs locaux : la direction provinciale du Conseil Agricole en premier lieu, l’ADO et
localement les responsables politiques et administratifs (présidents de commune, …)
Les risques internes au dispositif. Ces risques internes (venant de l’équipe et des structures de
pilotage) pouvant affecter la réussite du dispositif pilote ne sont pas spécifique à la région de
l’Oriental, on peut citer en particulier :
La multiplicité des tâches des conseillers en gestion, la dispersion de leurs interventions
due à un mauvais cadrage de l’action (trop de bénéficiaires retenus, trop de déplacement,
…). Ce risque peut être augmenté si le directeur du CCA/CT ou du projet PRAFAO
demandent aux conseillers de réaliser d’autres tâches (hors dispositif pilote) ;
La possibilité que le conseiller devienne un simple agent d’exécution des coopératives et
fasse le travail à la place des responsables et salariés de ces structures ;
La mutation de conseillers formés pour raisons personnelles (santé, famille) ;
Le retard dans la mise en place des moyens de travail et les blocages administratifs quant
à leur utilisation. Ce risque est d’autant plus grand si on tient on compte la non
correspondance des rythmes de déblocage des fonds entre la CTB et l’ONCA ;
La possibilité de voir émerger un dispositif à deux vitesses (CTB, ONCA + DPA) avec
des conseillers rémunérés par le PROFAO et d’autres par la fonction publique.
Les risques externes sont plus difficiles à contrecarrer car ils dépendent par définition
d’évènements non directement liés au fonctionnement de l’équipe de conseillers et du
programme comme par exemple :
Des conflits au sein des OP et des communautés villageoises et entre elles ;
Des conflits entre les conseillers et les bénéficiaires soit par ce qu’ils n’arrivent pas à
satisfaire les demandes en conseil (pressions politiques pour ajouter des bénéficiaires) soit
qu’ils entrainent les bénéficiaires sur de mauvaises voies ;
Des risques liés à la filière amande comme l’accroissement de l’offre par les importations
(officielles et de contrebande), la baisse de la demande pour des raisons économiques et
les manœuvres indélicates des commerçants et négociants pour « casser » l’émergence des
coopératives ;
Des risques spécifiques à la culture de l’amandier : maladies ou insectes ;
Des risques naturels affectant le fonctionnement du système de cultures associées
comprenant l’amandier (manque de pluies hivernales, canicule en été et en fin de
printemps)
Enfin et non des moindres, le risque de non adhésion des adhérents des coopératives et
du CdG aux principes de la gestion, de la bonne gouvernance pour des raisons culturelles
et sociales (par exemple préserver la cohésion sociale et ne pas exclure certains
bénéficiaires indélicats ou non participatifs, etc.)
73
7. Dispositif pilote 4:
conseil de gestion par les
CCA dans le cadre du
projet dattier
7.1. Contexte
Ce dispositif pilote est proposé pour les OPA et les exploitations agricoles familiales de la
vallée du Draa productrices entre autres, de dattes. Il a été conçu en prenant en compte la
collaboration entre la CTB, l’ORMVAO (Office Régional de Mise en Valeur Agricole de
Ouarzazate), l’ANDZAO (Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes
et de l'Arganier) et l’ONCA et plus particulièrement le projet Safran Datte qui démarre
début 2014 et à moyen terme l’initiative de ces institutions couvrant l’ensemble des oasis
marocaines.
Il s’agit d’un dispositif public localisé et mise en œuvre par un CCA/CMVA avec
participation des OP bénéficiaires.
14
Il est toutefois abusif de considérer les variétés « fourragères » comme inutiles car elles sont rustiques et
rentrent pleinement dans le fonctionnement de l’agrosystème oasien (Communication personnelle de L. El
Yamani CTB Tata)
15
On ne connait pas encore bien le comportement à long terme des variétés tolérantes issues de vitroplants
16 D’abord les dattes de qualité mais aussi les écarts de triage, les dattes de qualité moyenne à passable
75
17
Il existe aussi des coopératives féminines pour la datte en cours de constitution
Figure 9: Formes de conseil de gestion prioritaire dans la vallée du Draa
18 Il convient d’être très soucieux de la réussite du conseil pour la gestion des unités de stockage car l’ensemble des
producteurs de dattes de la vallée ont été choqués par la faillite de la plateforme de stockage de Zagora en 1992 qui a
entrainé des pertes financières importantes pour une partie d’entre eux.
77
jeunes. Mais au-delà des enjeux technico économiquement, le conseil de gestion doit
aussi contribuer à la pérennité des oasis en y attirant les jeunes (durabilité sociale) et en
améliorant les capacités d’investissement des agriculteurs pour entretenir l’agrosystème
oasien : meilleure répartition de l’eau, rajeunissement de la palmeraie, maintien d’une
diversité variétale, entretien de la fertilité du sol par des amendements minéraux et
organiques et maintien du capital élevage.
Des enjeux de conseil : Il s’agira de tester le conseil aux OP dans un contexte de défiance
de la part des producteurs tout en amorçant le conseil aux exploitations familiales pour
une filière à forte valeur ajoutée mais très peu organisée. Le conseil aux OP est prioritaire
mais il est nécessaire de développer parallèlement pour un nombre limité de producteurs
une démarche de conseil à l’exploitation adaptée à cette région afin d’obtenir des
connaissances sur les conditions de production et les performances technico-
économiques (coût de production, marge brute). Ce conseil à l’exploitation permettra
pour les conseillers spécialisés en CdG de faire le lien avec le conseil technique qui a bien
progressé pour la culture de la datte avec les interventions des projets MCA et CTB.
Du fait des enjeux économiques autour de la filière datte, le dispositif de conseil devra
conserver une activité d’appui aux OP de la filière dans le domaine de la collecte, du stockage
et de la mise en marché. Mais cet appui devrait décroitre en intensité si les GIE et
Coopératives deviennent performants. Dans ce cas le conseil aux OP visera plutôt la
diversification des services qu’elles apportent à leurs adhérents et l’intervention ponctuelle en
cas de nouveaux investissements ou de crise aigüe de la filière datte. Le temps ainsi libéré
pourra être investi dans le conseil aux exploitations agricoles dans divers domaines qui seront
mieux précisés avec les bénéficiaires : gestion du revenu et de la trésorerie19, gestion de la
main d’œuvre, diversification des activités (comme agrotourisme, élevage, plantes à haute
valeur ajoutée).
A moyen terme le conseil devrait accroitre les capacités de gestion, d’investissement et
d’intervention courante des OP. Si ce résultat est atteint les OP pourront diversifier les
services qu’elles organisent et qui leur procurent des revenus financiers (intrants, matériels en
commun) mais aussi internaliser le dispositif de conseil de gestion ou créer au niveau de la
Vallée un centre de gestion géré par la profession agricole qui restera en partie subvention
par l’Etat.
De même les capacités de gestion, d’investissement et d’intervention des agriculteurs seront
améliorées ce qui aura pour effet d’accroitre leur revenu. Il conviendra de garder à l’esprit
que ces systèmes oasiens ne seront pas durables, attractifs et compétitifs si les agriculteurs
(avec l’appui des services publics) n’améliorent pas la gestion de l’eau. Cet objectif ambitieux
ne relève pas explicitement du dispositif de conseil de gestion proposé mais il faudra qu’il
prenne en compte cette dimension.
19 Aspect important dans une région où des freins culturels limitent le recours au secteur bancaire
7.2.3. Possibilités et conditions de réplication du dispositif pilote
Le dispositif pilote est placé au sein d’un CCA (actuellement CMV de vallée du Draa relevant
de l’ORMVAO Vallée du Draa) et sera donc sous la tutelle du Ministre de l’agriculture et
plus particulièrement de l’ONCA. Le CCA/CMV retenu est celui de Tinzouline qui dispose
d’une expérience en conseil technique et en appui aux OP de la filière datte. Ce CMV couvre
deux oasis et comprend un nombre important d’OP dont un GIE datte comprenant 3
coopératives et une unité de stockage de 400 t/an. Une de ces coopératives gère une autre
unité de stockage (40 t/an) depuis 2 campagnes et une autre a une expérience de
commercialisation groupée sans stockage préalable (vente dès la récolte). Il ne semble pas
qu’il ait de conflits majeurs au sein de ces communautés et collectifs.
79
Figure 10: Zones d'action des CMV relevant de la subdivision de Zagora (source
ORMAVAO)
Figure 11: Répartition des OPA et des moyens humains au niveau des zones d'action des
CMV
Les bénéficiaires indirects de l’action seront les acteurs de la filière datte en particulier les
négociants et grandes surfaces qui bénéficieront d’un approvisionnement de meilleure
qualitéen dattes marocaines, les consommateurs20 et les agriculteurs et conseillers du
20Les consommateurs marocains préfèrent acheter des dattes marocaines dont ils connaissent les variétés et les
provenances même s’ils doivent payer un peu plus cher que pour les dattes importées. Mais l’offre nationale est
insuffisante et le pays doit importer des dattes de Tunisie, d’Algérie (circuits formel ou de contrebande) et du
Moyen Orient
81
21En particulier les formations organisées en Tunisie en septembre 2013 et financées par le programme de bourses de la
coopération belge pour les GIE et Coopérative de commercialisation de dattes.
83
adhérents. Il fait faire attention à canaliser les bureaux des coopératives qui veulent se lancer
dans le commerce tout azimut sans liens directs avec leurs adhérents agriculteurs. Pour les
coopératives de dattes il peut s’agir d’organiser l’achat en commun d’intrants (filets de
protection des régimes, petits matériels, engrais, …), d’organiser des chantiers de travail
collectif. Il existe une forte demande d’appui de collectifs de différentes natures pour le
pompage collectif. Le conseiller de gestion aidera ces collectifs à étudier la faisabilité du
projet, la prise en charge des coûts récurrents, la répartition de l’eau, le prix de l’eau, etc. Le
conseiller de gestion n’est pas un technicien en hydraulique et ne doit pas étudier la faisabilité
technique du projet.
Conseil stratégique et financier. Ce type de conseil sera nécessaire rapidement si la
coopérative rencontre des difficultés technico-économiques ou si elle développe plusieurs
activités et services. Le conseil financier vise à amener les responsables à anticiper les
problèmes de trésorerie, à bien programmer l’utilisation des bénéfices. Le conseil stratégique
est nécessaire en cas de crise (reconfiguration de fond du fonctionnement de l’OP) ou de
projet important qui peut entrainer des risques pour la coopérative.
L’appui à la maîtrise des instruments de gouvernance et le renforcement de la crédibilité de la
coopérative. Le conseiller veillera à ce que le bureau de la coopérative suive les procédures de
gestion et de gouvernance telles qu’elles sont inscrites dans les statuts de l’OP. Dans un
premier temps il fera aussi fonction de conciliateur en cas de conflits entre des membres du
bureau ou avec les adhérents.
22On considère que les aspects techniques de gestion des unités de stockage sont assurés par des techniciens du froid,
compétence que ne peuvent pas avoir les conseillers de formation agricole
la prise de décision stratégique comme les investissements, le renouvellement
d’équipement, la constitution des réserves financières.
Les outils nécessaires pour ces appuis sont diverses et fonction des priorités exprimées par
les bénéficiaires :
dans un premier temps la mise à niveau des responsables et salariés du GIE par des
formations ponctuelles ou des modules complémentaires si le niveau est bas ;
des instruments simples de collecte des données pour suivre et évaluer les activités
(cahier de livraison, bordereau, fiche de suivi des coûts voire même des temps de
travaux) ;
instruments simples d’évaluation de la qualité des produits livrés ;
des procédures d’évaluation du personnel si nécessaire ;
des rencontres périodiques sur le lieu d’activité (unité de stockage) pour faire le point sur
l’avancement des activités et les problèmes rencontrés ;
des réunions de bilans annuels ou semestriels avec les responsables et les salariés en vue
d’aider à la prise de décisions importantes et de préparer l’assemblée générale du GIE
Un exemple d’activité de conseil pour les coopératives de commercialisation
des dattes
assurer le triage. Le conseiller propose que la personne qui fait le triage soit
dédommagée par les écarts de tri ou une somme de 10 DH/heure. Il calcul le gain
que pourrait obtenir l’agriculteur en valorisant les écarts de tri et la coopérative en
vendant toute la production collectée en 1° qualité au GIE
S5 : la coopérative organise l’achat groupé de filets de protection des régimes qui
permet de limiter les attaques des insectes et assure la livraison gratuitement des filets
aux adhérents qui achète au moins 200 filets. Le conseiller étudie la rentabilité de
cette opération pour la coopérative (frais de transport des filets) et pour les
agriculteurs car ils doivent acheter le filet (au prix coutant) qui vont s estimer le
nombre de régimes en plus par rapport à leur production et au niveau habituel
d’attaque des insectes.
Apres discussion entre les membres du bureau, il est retenu les solutions S3, S4 et S5.
Le contrôle de qualité à la réception des dattes par un agent salarié de la coopérative
ne s’avère pas rentable tant que le volume collecté ne dépasse pas 60 tonnes par an.
Le conseiller de gestion demande au conseiller technique du CCA/CMV d’organiser
des formations sur la pause des filets de protection des régimes.
Le dispositif pilote est intégré à une structure publique de conseil le CCA/CMV, de ce fait
son directeur sera le supérieur hiérarchique des conseillers et assurera le suivi administratif de
leurs activités.
Dans la mesure où la démarche de conseil proposée est participative et repose sur
l’engagement des OP bénéficiaires, la programmation et le suivi des activités de conseil
seront assurés par un comité de programmation et de suivi composé du directeur du
CCA/CMV, le référent du dispositif pilote, les autres conseillers de gestion, un représentant
de l’assistance technique et 3 représentants des bénéficiaires (coopérative, GIE, agriculteurs
en groupe de conseil). Pourra se joindre à ce comité un autre représentant de l’ONCA, un
représentant de du projet Safran Datte en fonction de leur disponibilité. Ce comité se réunira
au moins une fois par trimestre. Le coût de fonctionnement du comité est minime car la
majorité des membres résident dans la zone d’intervention du CCA/CMV
Une plateforme d’échanges sur l’expérience pilote de conseil de gestion sera constitué afin
d’informer les acteurs du développement agricole de la province. Il ne s’agit pas d’un comité
87
de pilotage ni d’une instance de gouvernance. Cette plateforme pourrait réunir une fois par
an sur le terrain ou à Ouarzazate les représentants des institutions suivantes : ORMVAO,
ANDZOA, bailleurs (CTB, AFD), projet Safran Datte, autres projets, Crédit
agricole/Tamwil El Fellah, les coopératives et GIE, les communes rurales concernées ou
proches, l’assistance technique, la Chambre d’Agriculture, l’interprofession datte, et tout
autres associations et institutions intéressées et représentatives. Elle sera animée par le
conseiller réfèrent et le directeur du CCA/CMV.
Le budget ci-après est indicatif et ne tient compte que des besoins d’équipement et de
fonctionnement du dispositif pilote (salaire compris) sur la base d’un dispositif pour un
CCA/CMV et comprenant 4 conseillers. Les coûts de formation des conseillers et d’appui
par l’assistance technique sont pris en compte dans le budget de la composante transversale.
Cout unitaire Nombre Mois Budget annuel Budget sur 3 ans Budget sur 3 ans Notes %
DH DH DH €
Fonctionnement
Salaire un conseiller de gestion référent 12 000 1 12 144 000 432 000 39 273 1 16%
Salaire trois conseillers de gestion 8 000 3 12 288 000 864 000 78 545 2 33%
Fonctionnement véhicule: carburant 2 000 12 72 000 216 000 19 636 3 8%
Fonctionnement véhicule: autres 1 000 12 36 000 108 000 9 818 4%
Frais de communication 1 000 12 12 000 36 000 3 273 1%
Documents de gestion 500 50 25 000 75 000 6 818 4 3%
Comités et réunions d'information 40 000 120 000 10 909 5%
Appui aux OPA pour réunions 30 000 90 000 8 182 3%
Papèterie, consommables, entretien PC 2 000 12 24 000 72 000 6 545 3%
Divers 10% 61 700 185 100 16 827 7%
Total fonctionnement 732 700 2 198 100 199 827 83%
Investissements
Deux véhicules 2x4 150 000 2 300 000 27 273 5 11%
Deux motos 30 000 2 60 000 5 455 2%
Quatre ordinateurs 6 000 4 24 000 2 182 1%
Equipements bureau 5 000 4 20 000 1 818 1%
Matériel didactique 10 000 10 000 909 0%
Divers 10% 38 400 3 491 1%
Total investissement 452 400 41 127 17%
Le financement du dispositif pilote CCA datte (Vallée du Draa) sera assuré par l’Etat
(ONCA), le projet Safran Datte de la CTB et les bénéficiaires avec des contributions
possibles de l’ORMVAO et l’ONDZAO. L’ONCA et la CTB se concerteront pour la prise
en charge des salaires des 4 conseillers, le nombre de conseillers en Cdd pris en charge par la
CTB ne pourra pas excéder 2 afin d’assurer un renforcement des capacités des services
publics de conseil agricole.
La contribution financière des bénéficiaires sera progressive et symbolique dans un premier
temps, par exemple 1000 DH/an pour les coopératives, 5 000 DH/an pour le GIE, 100
DH/an pour les agriculteurs. Après deux années de fonctionnement les responsables du
dispositif pilote, l’assistance technique et les bénéficiaires étudieront la possibilité
d’augmenter ces contributions23 au vue des résultats obtenus et des impacts du conseil.
7.5. Analyse
23
A plus long terme il faudrait étudier la faisabilité d’une participation financière des institutions régionales
de développement (ONDZAO, ORMVAO, conseil régional) et de l’interprofession datte sauf si l’ONCA
préfère garder le contrôle du financement et l’assurer à 100%
89
Les risques internes au dispositif. Ces risques internes (venant de l’équipe et des
structures de pilotage) pouvant affecter la réussite du dispositif pilote ne sont pas spécifique
à la vallée du Draa, on peut citer en particulier :
La multiplicité des tâches des conseillers en gestion, la dispersion de leurs interventions
due à un mauvais cadrage de l’action (trop de bénéficiaires retenus, trop de déplacement,
…). Ce risque peut être augmenté si le directeur du CCA/CMV ou du projet Safran
Datte demande aux conseillers de réaliser d’autres tâches (hors dispositif pilote) ;
La possibilité que le conseiller devienne un simple agent d’exécution des coopératives et
GIE et fasse le travail à la place des responsables et salariés de ces structures ;
La mutation de conseillers formés pour raisons personnelles (santé, famille) ;
Le retard dans la mise en place des moyens de travail et les blocages administratifs quant
à leur utilisation
La possibilité de voir émerger un dispositif à deux vitesses (CTB, ONCA ORMVAO)
avec des conseillers rémunéré par le projet Safran Datte et d’autres par la fonction
publique
Les risques externes sont plus difficiles à contrecarrer car ils dépendent par définition
d’évènements non directement liés au fonctionnement de l’équipe de conseillers et du projet
comme par exemple :
Des conflits au sein des OP et des communautés villageoises et entre elles (entre
coopératives et GIE en particulier)
Des conflits entre les conseillers et les bénéficiaires soit par ce qu’ils n’arrivent pas à
satisfaire les demandes en conseil (manque de temps, risque de dispersion, critères de
choix des bénéficiaires à respecter) soit qu’ils entrainent les bénéficiaires sur de mauvaises
voies ;
Possibilités de conflits entre les conseillers et les salariés des GIE et Coopératives ;
Des risques liés à la filière datte comme la surproduction dans certains pays exportateurs
et la baisse des prix de la datte au niveau du Maroc, la baisse de la demande pour des
raisons économiques, de santé (réduction de la consommation d’aliments sucrés) et les
manœuvres indélicates des commerçants et négociants pour « casser » l’émergence des
coopératives et GIE
91
La première tranche des aménagements du Moyen Sebou remonte aux années 1999-2000
(financement AFD et Royaume du Maroc). 6.000 ha ont ainsi été aménagés correspondant à
deux secteurs (2 et 3, le secteur 1 n’étant en fait pas aménagé). Il s’agit d’un système par
pompage collectif (3 stations de pompage + des stations de relèvement), puis l’eau est
distribuée gravitairement par des canaux en béton à ciel ouvert.
Une deuxième tranche est en cours d’aménagement en goutte à goutte.
L’Etat a d’abord géré ces aménagements, puis rapidement (après 3 ans environ) les a
transférés aux usagers sans pour autant accompagner suffisamment ce transfert. Les AUEA
créés sont ainsi très peu fonctionnelles et cela impacte directement le taux d’irrigation qui
reste assez faible.
Sur le secteur 2 quatre AUEA sont en place ainsi qu’une fédération ; ces organisations
sont relativement fonctionnelles ;
Sur le secteur 3 huit AUEA sont en place ainsi qu’une fédération : ces organisations sont
très peu fonctionnelles et plusieurs n’ont en réalité jamais fonctionné. Le pompage privé
individuel s’est développé sur ce secteur ;
Enfin il existe une Union des fédérations d’AUEA qui est en cours de dynamisation
(dans le cadre d’une subvention de l’AFD) et preste des services (conseil technique,
gestion d’équipement de travaux du sol pour du semis direct).
Les modes de gestion de l’eau varient d’un secteur à l’autre. Globalement il s’agit d’un
système à la demande puis de tour d’eau. Les agriculteurs formulent leurs besoins en eau
(chaque semaine ou chaque jour suivant le secteur) et l’aiguadier se charge alors d’organiser
des tours d’eau pour satisfaire cette demande. Certaines zones souffrent de problèmes de
salinité des sols ce qui impacte les pratiques d’irrigation.
Le mode de calcul de la redevance varie aussi d’une AUEA à une autre. A part de rares
exception le taux de recouvrement est très faible (nul pour certaines AUEA).
Il est intéressant de souligné que l’Etat reste présent dans les AUEA puisqu’il y est représenté
par un conseiller (appelé le 7ème membre) dans le CA des AUEA.
93
Au total seules cinq AUEA, une fédération et l’union des fédérations seraient fonctionnelles
et même au sein de ces organisations dites fonctionnelles les choses ne sont pas simples.
Globalement la zone est marquée par de nombreuses tensions autour de la ressource en eau,
par des problèmes de manque de transparence dans la gestion, par un manque certain de
confiance entre usagers. Les responsables des AUEA ont également du mal à faire appliquer
les sanctions prévues en cas de non-paiement de la redevance.
Ce qui ressort en priorité de ce diagnostic rapide c’est le très faible niveau de fonctionnalité
des AUEA (à peine 50% sont un peu fonctionnelles) et finalement le faible taux
d’exploitation en irrigué (collectif) de ce périmètre.
Ce qui ressort ensuite de ce diagnostic rapide c’est la grande diversité de situations au sein
d’un même aménagement, voire d’une même AUEA :
Diversité des structures d’exploitation : micro-exploitations, petite/moyennes
exploitations, grandes exploitations ;
Diversité des systèmes de production : grandes cultures, maraichage, cultures pérennes en
développement, élevage laitier ;
Diversité des modes de gestion de l’eau : planification hebdomadaire des tours d’eau, ou
quotidienne suivant les AUEA et développement du pompage privé dans certains cas;
Diversité de niveau de fonctionnalité des AUEA : certaines fonctionnent un peu,
certaines ont de grandes difficultés et d’autres sont totalement inactives ; même si
globalement elles ne sont pas fonctionnelles.
Cette diversité implique l’existence de nombreux groupes d’intérêts différents et donc les
difficultés de collaboration que l’on rencontre dans les organisations (AUEA ou
coopératives).
Enfin on est frappé par les nombreux problèmes de manque de transparence dans la gestion
des organisations, de manque de confiance entre producteurs, de tensions entre usagers, de
difficultés d’informations et de faible maîtrise des coûts réels de l’irrigation et par conséquent
des mécanismes de tarification
Par ailleurs la zone semble aussi affectée par des enjeux de spéculations foncières que la
mission n’a pas analysés.
On peut en fait s’étonner que les usagers aient été si peu accompagnés lors du transfert de
gestion alors que ces problématiques de transfert sont par ailleurs bien connues au Maroc.
8.1.1. Des besoins multiples en conseil de gestion, mais une priorité sur
le conseil en gestion sociale de l’irrigation
Il semble qu’il faille donc d’abord s’attaquer à ce problème et donc commencer par mettre en
place une forme de conseil en gestion sociale de l’irrigation auprès des AUEA24. L’objectif
sera ainsi de pérenniser le système irrigué. A partir de là il sera ensuite possible, dans un
second temps, de « tirer le fil » et d’aborder les autres problèmes au niveau des exploitations
individuelles et des coopératives. L’enjeu sera alors d’articuler les différentes formes de
conseil de gestion aux AUEA, aux exploitations et aux coopératives.
24Lors de la 1ère mission nous avions parlé de « conseil en gestion sociale de l’eau », mais l’appellation « conseil en gestion
sociale de l’irrigation » est plus correcte, car plus globale (abordant la gestion de l’eau proprement dit, mais aussi l’entretien
des aménagements, la gestion administrative et financière, etc).
8.2.1. Objectifs du dispositif pilote
Objectif spécifique par rapport aux enjeux agricoles : L’objectif immédiat est d’améliorer la
performance des périmètres irrigués et de leurs exploitations agricoles. Dans le plus long
terme l’objectif est de pérenniser les systèmes irrigués.
Concrètement l’objectif immédiat sera de renforcer les AUEA : diminution des tensions
entre membres (médiation sociale, gestion de conflits, information) et rétablissement de la
confiance entre les producteurs et leurs AUEA, amélioration de la gestion financière
(transparence, comptabilité saine, recouvrement de la redevance, prévisionnels), amélioration
de la gouvernance, amélioration de la gestion de l’eau et donc de l’accès à l’eau pour les
producteurs (planification concertée de la distribution et des entretiens).
Dans un second temps les conseillers interviendront également au niveau des exploitations
agricoles et des coopératives.
Objectif spécifique par rapport aux enjeux de conseil de gestion : Tester une forme de
conseil en gestion sociale de l’irrigation, puis une combinaison des trois formes de conseil,
porté par une OPA généraliste:
Conseil de gestion porté par une OPA généraliste: Les conseillers seront salariés de
l’Union des fédérations d’AUEA. Il s’agit donc d’un dispositif de conseil porté par une
OPA généraliste. Dans un contexte de réforme du conseil agricole où, à terme, l’essentiel
du conseil devra être fourni par des privés, ce test permettra d’apprécier les rôles
possibles des faîtières d’OPA généralistes qui ne sont pas spécialisées sur une filière. On
voit bien là la différente avec le dispositif pilote Colainord porté par une OPA spécialisée
sur une filière.
Combinaison des formes de conseils : Après avoir développé une offre spécifique en
conseil en gestion sociale de l’irrigation l’enjeu sera d’articuler conseil en gestion sociale
de l’irrigation, conseil de gestion aux exploitations agricoles et conseil de gestion aux
coopératives. Des synergies intéressantes sont attendues de ces combinaisons de formes
de conseil.
Plus spécifiquement, l’enjeu pour l’UFAUEA est de devenir une véritable organisation de
services auprès de ses membres : approvisionnement, semis direct, conseil technique, conseil
de gestion. Le projet devra donc accompagner cette organisation à élaborer son modèle
économique, institutionnel et technique de prestation de services.
8.2.2. Bénéficiaires
Si le test du dispositif pilote est concluant de tels dispositifs de conseil en gestion sociale de
l’irrigation porté par une faitière pourraient être étendus aux zones de grande hydraulique
dont la gestion a été transférée aux usagers avec présence d’AUEA.
Dans une moindre mesure le pilote permet de tester une forme combinée de conseil, porté
par une OPA non spécifique d’une filière et pas dans une filière intégrée (à la différence du
dispositif pilote de Colainord).
La majorité des AUEA sont actuellement à l’arrêt : les redevances ne sont pas payées,
les aménagements peu entretenus, le périmètre irrigué n’est pas valorisé au maximum
de son potentiel, des tensions existent entre usagers et envers les représentants de
leurs AUEA. Que peut faire un conseiller de gestion dans ce contexte ?
En priorité il semble nécessaire de rétablir la confiance. Cela passe par des séances
d’information, de sensibilisation et de médiation sociale.
Un plan d’action prioritaire peut alors être négocié entre usagers autour d’un enjeu
commun prioritaire. Par exemple identification de travaux prioritaires d’entretiens à
réaliser, ou formations des représentants des AUEA, ou mise en place d’un système
de redevance et appui à sa gestion.
Ensuite le conseiller cherchera à faire le lien avec le niveau exploitation agricole pour
quelques exploitations. Il s’agira notamment d’apprécier le poids de l’irrigation dans
les coûts de production et d’accompagner la réflexion des agriculteurs sur
l’amélioration de leurs systèmes de productions.
L’Union des fédérations des AUEA assurera la maîtrise d’ouvrage du dispositif dans le cadre
d’une convention avec l’ONCA.
99
a. Les conseillers
A priori, mais cela devrait être confirmé par l’Union des fédérations d’AUEA lors de la
formulation de son offre de services, l’intervention commencera en priorité avec deux
conseillers auprès des AEUA (en année 1), puis le dispositif sera déployé vers les autres OPA
(en année 2), puis un 3ème conseiller pourrait être recruté pour travailler au niveau exploitation
agricole (en année 3). Cf. le tableau ci-dessous.
Année 1 Année 2 Anne 3
Conseil en gestion
sociale de 2 conseillers
l’irrigation 2 conseillers 2 conseillers
Conseil en gestion
-
aux OPA
Conseil en gestion
aux exploitations - - 1 conseiller
agricoles
Tableau 19: Conseillers de gestion pour le pilote du Moyen Sebou
Figure 13: Des offres de services adaptés ("activation", "renforcement", "avancées") aux
niveaux de développement des AUEA
Le dispositif pilote fonctionnera de façon autonome, comme un projet, dans le cadre d’une
convention avec l’ONCA auquel il devra rendre compte.
Pilotage stratégique : L’Union des fédérations d’AUEA assurera la maîtrise d’ouvrage du
dispositif. Un comité de pilotage de 6 membres réunira l’UFAUEA (1 élu, 1 cadre et le
conseiller de gestion référent), l’ONCA (1 représentant régional, possiblement le 7ème
membre du CCA de Taounate), l’UPMSIA (1 représentant) et l’assistant technique de la
composante transversale du programme. Ce comité se réunira deux fois par an.
Pilotage opérationnel : l’Union des fédérations sera également en charge de la mise en œuvre
au quotidien du dispositif. Elle mettra en place un comité technique de 7 membres réunissant
l’UFAUEA (2 représentants), une fédération fonctionnelle (1 représentant), cinq AUEA
fonctionnelles (1 représentant par AUEA), les conseillers de gestion (3), l’ingénieur conseil de
l’UFAUEA. L’assistant technique de la composante transversale pourra participer à certaines
de ces réunions. Ce comité se réunira 4 fois par an.
Par ailleurs chaque année l’UFAUEA organisera des évènements d’information:
Une réunion d’information à destination des parties prenantes au niveau régional : DRA,
Crédit Agricole, CCA, PSMIA, Chambre d’agriculture, etc. Cette instance n’est pas
décisionnelle mais ses débats pourront nourrir les décisions du comité de pilotage.
Idéalement elle devrait se tenir en marge du comité de pilotage (la veille par exemple).
Une réunion d’information à destination des paysans de la zone qui permettra de
mobiliser plus largement les AUEA, notamment les non-fonctionnelles.
Instances de pilotage (décisionnelles) Information
Réunion annuelle
Appui / suivi par le d’information auprès
Pilotage Maîtrise d’ouvrage
comité de pilotage (2 des parties prenantes
stratégique par l’UFAUEA
fois / an) régionales (1 fois /
an)
Réunion annuelle
Appui/ suivi par le
Pilotage Maîtrise d’œuvre par d’information auprès
comité technique (4
opérationnel l’UFAUEA des paysans (1 fois /
fois / an)
an)
Tableau 20: Gouvernance du dispositif pilote du Moyen Sebou
Cout unitaire Nombre Mois Budget annuel Budget sur 3 ans Budget sur 3 ans Notes %
DH DH DH €
Fonctionnement
Salaire conseiller référent 12 000 1 12 144 000 432 000 39 273 1 25%
Salaire conseiller AUEA/OPA 8 000 1 12 96 000 288 000 26 182 2 17%
Salaire conseiller exploitation familiale 8 000 1 1 96 000 96 000 8 727 6%
Fonctionnement véhicule: carburant 1 000 12 24 000 72 000 6 545 3 4%
Fonctionnement véhicule: autres 700 12 16 800 50 400 4 582 3%
Frais de communication 1 000 12 12 000 36 000 3 273 2%
Documents de gestion 500 50 25 000 75 000 6 818 4 4%
Appuis aux OPA pour réunions 30 000 90 000 8 182 5%
Comités et réunions d'information 40 000 120 000 10 909 7%
Papèterie, consommables, entretien PC 1 000 12 12 000 36 000 3 273 2%
Divers 10% 48 380 145 140 13 195 8%
Total fonctionnement 544 180 1 440 540 130 958 6 84%
Investissements
Véhicule 2x4 150 000 1 150 000 13 636 5 9%
Moto 30 000 2 60 000 5 455 3%
Ordinateur 6 000 3 18 000 1 636 1%
Equipement bureau 5 000 3 15 000 1 364 1%
Matériel didactique 10 000 10 000 909 1%
Divers 10% 22 800 2 073 1%
Total investissement 275 800 25 073 16%
8.5. Analyse
L’UFAUEA est une organisation encore fragile et qui dépend de financements extérieurs.
Réactivité de l’administration pour résoudre des problèmes hydrauliques majeurs (ex : cas de
crues, projet de reconversion collective).
L’AFD et l’ONCA devront trouver les mécanismes contractuels et de financement pour
permettre de confier la maîtrise d’ouvrage de ce pilote à l’UFAUEA.
105
9. Composante transversale
Cette composante transversale est mise en œuvre par l’assistance technique en étroite
collaboration avec l’ONCA. Elle a pour objectifs de former les conseillers de gestion quel
que soit leur origine institutionnelle, d’apporter un appui méthodologique aux équipes de
terrains et au dispositif de suivi-évaluation des pilotes, d’organiser les échanges entre équipes
et les travaux de capitalisation et enfin, d’apporter un conseil stratégique à l’ONCA.,
Le budget indicatif de cette composante est donné dans la section 9 relative aux modalités
d’exécution.
a. Le Tronc Commun :
L’objectif général de ce tronc commun est de :
Former les agents aux compétences transverses des métiers du conseil en agriculture.
Compétences à la fois techniques et d’expertise (savoirs et savoir-faire) mais également
des compétences comportementales et relationnelles (savoir-être) ;
Fournir les bases d’une culture commune sur le conseil à tous les types de conseillers ;
Apprendre aux conseillers à travailler ensemble et de manière complémentaire au sein
d’un même dispositif pilote.
Cette formation pourrait se dérouler en 3 sessions de 2 semaines chacune espacées de 2 à 3
semaines.
Ces intersessions seraient mis à profit pour effectuer des « travaux pratiques » ou travaux
d’application des enseignements afin de :
Faciliter leur assimilation ;
Echanger et capitaliser les premières expériences ;
Répondre techniquement et méthodologiquement aux contraintes et difficultés
rencontrées lors de la (ou des) session(s) suivante(s).
b. Les spécialisations :
Pour chaque forme de conseil de gestion, et après le tronc commun, une session de
formation complémentaire.
L’objectif est de transmettre aux conseillers les outils et méthodes spécifiques pour réaliser
un travail de conseil auprès des exploitations agricoles (CGEAF), auprès des OPA (CGOPA)
et auprès des AUEA (CGSI).
Ces sessions, d’une durée de 2 semaines pour chaque type de conseil, pourront se dérouler
simultanément puisqu’elles concernent un public différent.
En complément, nous proposons à l’attention des conseillers référents, une session de
formation de 1 semaine sur le « management » d’un dispositif de conseil. L’objectif étant de
fournir les outils et méthode d’animation, de pilotage et de suivi des activités des conseillers.
Le contenu des modules de formation initiale est présenté dans les tableaux suivants.
107
Le métier de conseiller Les rôles et les missions d’un Comprendre les missions, les étapes clés et la méthodologie de
agricole conseiller travail des conseillers, les facteurs de succès et de risques, les
spécificités des différents métiers.
Le conseil de gestion La comptabilité de gestion (ou Les étapes clés de travail : de la collecte des données (carnet
aux Exploitations fiche de gestion) (outils et d’exploitation) à la production de références
Agricoles méthodes) La comptabilité de gestion (ou fiche de gestion) : principes
Spécialisation généraux, contenu, outils, méthode, intérêts pour l’agriculteur et
Conseil de pour le conseiller à travers l’analyse et la remise de résultats
gestion aux Les références technico-économiques : comment et pourquoi les
exploitations produire ? Comment utiliser l’analyse de marges et l’analyse de
groupes ?
(2 semaines)
Remise de résultats, conseil Mise en situation professionnelle : réalisation de fiches de gestion,
individuel et conseil de groupe. analyse, identification des marges de progrès, remise de résultats
aux bénéficiaires et conseil.
Le conseil de gestion Travailler avec les organisations de Les rôles, les fonctions, et le fonctionnement OPA et les
aux OPA producteurs agricoles problématiques et les enjeux de l’appui à ces OPA
Approches, méthodes et outils de l'intervention auprès de
Spécialisation collectifs
Conseil de
Productions et marchés Fonctionnement des filières et construction des marchés
gestion aux
OPA Processus de qualification / spécification des produits agricole et
(2 semaines) agroalimentaires, en comprendre les dynamiques institutionnelles
et organisationnelles
Méthodologie d’accompagnement Comment mener une étude faisabilité avec ses composantes
de projet d’OPA (concept) technique, économique, financière et organisationnelle ?
Accompagner la mise en œuvre et le suivi d’un projet d’OPA.
Mise en situation professionnelle : étude et montage de projets.
Le conseil en Gestion Travailler avec les AUEA et leur Les rôles, les fonctions, et le fonctionnement des AUEA (et leur
Sociale de l’irrigation faîtière faîtière) et les problématiques et les enjeux de l’appui à ces AUEA.
Approches, méthodes et outils de l'intervention auprès de
collectifs
Spécialisation
Conseil en
Notions générales : droits sur l’eau, les politiques qui y sont liées
gestion
et dimension historique, l’économie de l’eau et la raréfaction de la
sociale de Action collective et gestion sociale ressource
l’irrigation de l’irrigation (être partenaire des
(2 semaines) différents acteurs de la gestion de L’approche pluridisciplinaire de la gestion sociale de l’irrigation :
l’eau) mettre en cohérence les pratiques agricoles, l’organisation et la
gestion d’une AUEA et, les savoirs technico/scientifiques d’un
périmètre irrigué.
Les enjeux professionnels de l'accompagnement de l’action
collective autour de l’eau (arbitrage, médiations, négociations).
Mis en situation professionnelle : acquérir les connaissances et
outils indispensables pour aborder la gestion de l’eau, notamment
la tarification.
111
Programme de la formation initiale : le management d’un dispositif de conseil (1 session pour les conseillers « référents »)
N° Session Intitulé Objectifs Programme
Animer, coordonner et Les fondamentaux, les méthodes et Le contexte et les enjeux du management, les missions, les
gérer un les outils de management efficace compétences, les rôles de la communication et les règles pour le
service/dispositif de manager. Les spécificités du management hiérarchique et du
Session conseil agricole management de projet
Management Les outils de suivi du service/dispositif de conseil :
du conseil Le management d’un programmation, budgétisation des activités, tableaux de bord,
service/dispositif de conseil rapports d’activités, …
(1 semaine) Animation de l’équipe de conseillers et de leur collaboration :
réunions, restitutions, ateliers méthodologiques,…
Évaluation des conseillers : objectifs, outils et méthodes
Ces formations interviendraient au minimum une année après la mise en œuvre des dispositifs
pour consolider et renforcer les compétences des conseillers.
L’expérience dans des différents pays montre qu’il est systématiquement nécessaire de prévoir
une session (2 semaines) sur les outils de gestion :
En particulier revenir sur les outils de simulations et de projection comme les études
économiques et financières prévisionnelles, les budgets prévisionnels de trésorerie, les
tableaux de bord.
Cela permet également de « revenir » sur les outils et méthodes de gestion non plus dans une
approche « technique » mais dans une approche pour réaliser des prestations de « conseil ».
Une autre session (2 semaines) de perfectionnement et de renforcement sera probablement
nécessaire dont le contenu sera à définir en fonctions des besoins identifiés, des évaluations des
conseillers et des bénéficiaires.
25Des échanges d’expériences entre les bénéficiaires du conseil de gestion au sein des dispositifs pilotes ou entre dispositifs pilotes
seront programmés par les équipes des différents pilotes et ont été budgétisés.
et démarches ne sont pas en place ni au niveau national, ni sur le terrain. La mise en place de
l’ONCA et de la réforme du conseil agricole, son déploiement sur le terrain, est en réalité un très
vaste chantier à conduire.
Le test du conseil de gestion s’inscrit dans ce chantier. Une préoccupation importante du
programme devrait être de voir comment le conseil de gestion doit venir s’articuler avec les autres
formes de conseil agricole public ou privé.
L’assistance technique appuiera les réflexions de l’ONCA en la matière. Attention, il ne s’agira
pas de conseiller l’ONCA sur la réforme du conseil agricole dans sa globalité, mais seulement
d’appuyer l’ONCA à positionner le conseil de gestion au sein de cette réforme.
Le suivi : il s’agit de rendre compte de ce qui a été réalisé par le dispositif de conseil de gestion
suivant des indicateurs classiques (taux de réalisation des formations planifiées, nombre de
participants par formation, taux d’absence, nombre d’exploitations et OP bénéficiaires du conseil,
taux d’abandon au bout d’un an (exploitation, OP)). On cherche ensuite à expliquer les écarts
entre le « programmé » et le « réalisé ». Les méthodes de suivi et de reporting sont bien connues
des conseillers agricoles et cadres du ministère de l’agriculture et des projets et de ce fait, ne
seront pas développer dans ce rapport (Annexe X exemple de fiche de suivi).
Enquête de perception ou d’opinion : il s’agit de demander26 aux acteurs leurs perceptions des
effets obtenus par une ou plusieurs activités de conseil (formation, conseil personnalisé, conseil
de groupe, bilan annuel….). C’est une approche qualitative de ce que les bénéficiaires du CdG
ressentent, observent et apprécient (ou non) dans les activités réalisées.
Évaluation des effets et des impacts du conseil : Il s’agit d’analyser et d’évaluer
(qualitativement et quantitativement) les effets d’une action, effets obtenus à court terme par les
bénéficiaires du conseil (les OP, les agriculteurs). Pour cela il est nécessaire de quantifier
précisément les résultats obtenus par les bénéficiaires du conseil après au moins une année de
mise en œuvre des activités (changements de pratiques, évolution des rendements ou de la
production totale ou du revenu, réduction des coûts de production, augmentation du prix de
vente, réduction des pertes). La démarche est la même pour l’analyse des impacts mais dans ce
cas il s’agit d’évaluer l’ensemble des changements qui durent et qui peuvent être observables et
mesurables durant l’action, en fin de projet ou après coup.
26
Pour plus d’objectivité il est préférable de demander à des personnes extérieures au dispositif de réaliser cette
enquête (étudiants bac+5, bureau d’études, ..)
115
dans les OP. Ces mesures et analyses sont indispensables pour (i) réorienter si besoin le dispositif
et (ii) justifier de son intérêt économique et social auprès des structures (publiques et/ou privées)
qui le financent. A ces objectifs centraux on peut ajouter des objectifs spécifiques comme :
Identifier des changements dans un certain nombre de domaines (les exploitations, les OP,
les communautés villageois avec notamment un effet indirect sur les exploitations voisines et
les OP non bénéficiaires, …) ;
Vérifier la dimension novatrice du conseil de gestion (qu’est-ce qu’il apporte de plus ou de
différent par rapport aux actions de conseil/animation/formation précédentes ?).
Le schéma suivant illustre la chaine causale depuis la réalisation des activités de conseil jusqu’aux
effets et impacts sur les bénéficiaires du CdG (impacts directs) mais aussi sur les non bénéficiaires
comme les exploitations et OP proches des bénéficiaires, la filière dans son ensemble, …. Par la
suite on se focalisera sur le suivi-évaluation des effets et impacts directs.
Processus
Acquisitions de compétences, de savoir-faire,
Décisions stratégiques
Décisions sur le Décisions tactiques concernant l’exploitation ou
ménage/famille et les concernant l’exploitation l’OP (projets, investissements)
communautés villageoises ou l’OP
(Plan de campagne ou de
commercialisation)
Impacts
Impacts Directs Indirects
Impacts Directs
Autres Exploitations
Impacts sur la Impacts sur Impacts sur les activités Non adhérentes, autres
famille l’exploitation non agricoles, sur la vie OP, filière,, petite région
(Bien-être, ou l’OP sociale de la communauté
investissement
scolaire, …)
27Un indicateur est une variable, de nature quantitative (c’est-à-dire une grandeur susceptible de prendre plusieurs valeurs, dans le
temps et dans l’espace) ou qualitative. Il représente un moyen simple pour mesurer un résultat, pour refléter les changements
associés à une intervention ou pour aider à évaluer les performances.
Les effets et impacts attendus habituellement du conseil de gestion sont résumés dans le
tableausuivant. Pour chacun des effets et impacts on a essayé (quand cela est possible) de préciser
l’indicateur à mobiliser pour cette évaluation. Certains indicateurs sont facilement mesurables
(évolution de la surface irriguée par enquête/recensement ou télédétection), d’autres impliquent
un gros investissement (quantités de résidus de pesticides dans l’eau) enfin des effets et impacts
comme l’acquisition de savoirs ou le changement de comportement ne sont pas quantifiables,
leur évaluation ne peut être que qualitative. Mais souvent ces effets non quantifiables sont ceux
qui apparaissent en premier et sont très encourageants pour la poursuite du dispositif de conseil.
On met en avant les effets et impacts que l’on recherche a priori, ils sont donc tous positifs. Mais
en toute logique certains effets et impacts seront négatifs. Par exemple un accroissement de
revenu ou du disponible de trésorerie peut amener l’agriculteur à se suréquiper, à s’endetter ou
encore à utiliser plus d’intrants que ce qui seraient souhaitables pour l’environnement. D’un
point de vue social, le conseil de gestion peut limiter les dons « sociaux », l’entraide et développer
une forme d’individualisme « entrepreneurial » qui va affecter la cohésion sociale au niveau des
communautés villageoises.
117
Tableau 23: Liste indicative des effets et impacts du conseil de gestion sur les performances et pratiques des bénéficiaires
Conseil aux exploitations Indicateurs Conseil aux OP Indicateurs Conseil aux associations Indicateurs
agricoles d’usagers de l’eau
Augmentation des rendements Evolution Rdt/ha, Augmentation des ressources Calculs en Dirham Augmentation de la En Millions de m 3
et de la production, de la Tonne/an financières, réduction/maintien (constant) disponibilité en eau sur l’année par an/par période
surface cultivée/irriguée, du % de surface Irrig. des charges de fonctionnement et en période critique Surface avec stress
revenu, réduction ou maintien Amélioration d la qualité des hydrique, surface
Effets et impacts des coûts de production Calcul en Dirham produits Réduction/maintien du prix de abandonnée
technico- Amélioration de la qualité des (constant) Réduction du coût des intrants Note de qualité, taux l’eau
économiques productions livrés d’impureté, Réduction/maintien des Calcul en DH
(niveau micro) Accroissement du capital + effectifs animaux composition charges du service de l’eau
Développement de nouvelles Notation de qualité, Développement de services organoleptique
activités rentables Taux d’impureté innovants
Accroissement de l’offre en Tonne par an Développement de services Nb. de nouveaux Accroissement de la production Indicateurs
produits agricoles en quantité (transport, banque, agro- opérateurs privés ou régionale économiques
Effets et impacts et qualité au niveau fournisseurs) augmentation des associatifs régionaux
économiques région/pays rentrées fiscales Création
(niveau méso et d’emplois directs et indirects Indicateurs de
macro) rentrée fiscale
Nombre d’emplois
Renforcement de capacités et Qualitatif Renforcement de capacités et Qualitatif Renforcement de capacités et Qualitatif
changement de comportement changement de comportement changement de comportement
Effets et impacts Amélioration de la cohésion au Qualitatif Amélioration de la gouvernance Qualitatif Répartition plus équitable de Qualitatif
sociaux sein de la famille, meilleure et des relations entre les membres l’eau entre les usagers, Evolution du
valorisation des actifs réduction du nombre de nombre de
familiaux conflits conflits, procès-
verbaux
Préservation des ressources Qualitatif Préservation des ressources en Bilan hydrique de
Effets et impacts naturelles (sol, biodiversité) eau nappe
environnementaux Réduction ou augmentation Mesure des résidus
des pollutions agricoles de pesticides
9.5.4. Eléments pour la conception du suivi-évaluation visant
l’analyse/mesure des effets et impacts
28 Dans un processus continue de conseil il est possible de répéter régulièrement le processus de suivi-évaluation mais on
s’intéresse généralement aux premières années du processus pour évaluer le ratio coût du conseil/bénéfices obtenus afin de
continuer, de réorienter voire d’arrêter l’action de conseil
9.6. Capitalisation
Capitaliser c’est :
Prendre du recul par rapport à une expérience, c'est-à-dire la questionner, la discuter, la
remettre en cause ;
Mettre en perspective une expérience par rapport à une problématique et / ou par
rapport à un cadre conceptuel. Cela implique également de théoriser les savoir-faire pour
ne pas les perdre ;
Valoriser ce que l’on sait faire, ou transformer la connaissance tacite en connaissance
explicite ;
29Cette section reprend un certain nombre d’analyses de Capitalisation d’expériences… expériences de capitalisation. Traverse n°15
– GRET et HI – Octobre 2004.
121
Tirer des enseignements pour servir à des interventions ultérieures ; se donner des clés
pour préparer l’avenir.
Capitaliser, c’est donc se donner les moyens de valoriser ce que l’on sait faire et éviter de
perdre son savoir. Le savoir capitaliser permet alors de donner des clés, d’être outillé, pour
aborder les activités à venir. C’est donc faire passer des savoirs implicites (puisque je fais, je
sais faire) à une forme explicite (je sais faire et je peux expliquer aux autres comment je fais).
Ce savoir sert d’abord à ceux qui l’on produit. Ils peuvent ensuite être diffusés à des tiers si
cela est souhaité.
Capitaliser c’est un travail qui part de la pratique / de l’expérience vécue, pour enrichir la
pratique. Mais capitaliser doit aussi permettre aux praticiens de mettre en évidence et
d’expliciter en quoi une expérience met en lumière des enseignements d’une validité plus
générale.
Capitalisation et évaluation concourent à un même objectif général - améliorer la qualité de
nos actions - mais capitalisation et évaluation sont différents, bien que articulés :
L’évaluation peut alimenter la capitalisation (évaluation en amont de la capitalisation) ;
L’évaluation peut être partie intégrante de la capitalisation ;
La capitalisation peut être le préalable à l’évaluation.
Un total de 23 conseillers de gestion devront être recrutés, formés et appuyés dans le cadre
du programme pour les projets pilote. Par ailleurs il serait souhaitable que quelques cadres de
l’ONCA soient également formés (2 par exemple) au départ du programme.
L’effectif total serait donc d’environ 25 conseillers ce qui constitue une promotion gérable
pour un seul formateur. Cela semble par ailleurs un nombre largement suffisant pour un
programme pilote.
S’agissant de formation-action, orientée vers l’acquisition de compétences pour un métier, et
non de formation théorique, les promotions ne devraient pas dépasser 30 conseillers.
125
Conseiller de Conseiller en
Conseiller de
gestion des gestion sociale
Projet pilote gestion des Total
exploitations de l’irrigation
OPA
agricoles (AUEA)
Colainord 3 - - 3
UFAUEAU 1 2 (mais en priorité en appui aux 3
Moyen Sebou AUEA)
CCA dans le 1x3 2x3 9
cadre du
PAPMV
CCA dans le 4 (mais en priorité sur le conseil de 4
cadre du projet gestion aux OPA)
dattier
CCA dans le 4 (mais en priorité sur le conseil de gestion aux OPA) 4
cadre du projet
amandier
Total 7 14 2 23
Tableau 24: Conseillers de gestion nécessaires pour l'ensemble du programme
ONCA
PAPMV (arrêt fin 2016)
Projet dattier, puis dattes/safran
Projet Amandier
127
Ce chronogramme d’ensemble est construit sur des hypothèses qui semblent réalistes pour le
lancement du programme (processus de passation de marché d’environ 6 mois pour
l’assistance technique par exemple) et de façon à disposer au minimum de 3 ans pleins pour
le lancement et la mise en œuvre.
Or on constate d’emblée que ces deux conditions ne sont pas compatibles dans le cas du
financement PAPMV, ce programme se terminant fin 2016. Au mieux les projets pilotes ne
disposeraient que de 2 années pleines d’exécution.
Ainsi de façon à ne pas retarder trop le démarrage du programme certaines activités
(situation de référence par exemple) seront mises en œuvre avant même la présence de
l’assistance technique permanente.
% du
7 PROJETS PILOTES Total Investis. Salaires Fonction.
budget total
* Dispositif COLAINORD 234 555 € 49 073 € 91 636 € 93 845 € 8%
* Dispositif UFAUEA 156 031 € 25 073 € 74 182 € 56 776 € 5%
* 3 Dispositifs ONCA/PAPMV 660 300 € 147 218 € 274 909 € 238 173 € 22%
* 1 Dispositif ONCA/CTB - "Dattier" 240 955 € 41 127 € 117 818 € 82 009 € 8%
* 1 Dispositif ONCA/CTB - "Amandier" 240 955 € 41 127 € 117 818 € 82 009 € 8%
TOTAL projets pilotes (Euros HT) 1 532 795 € 303 618 € 676 364 € 552 813 € 51%
A part les projets pilotes amandier et dattier dont le financement est clairement identifié
(projets CTB en cours et à venir), les sources de financement pour la composante
transversale et les projets pilotes Colainord, UFAUEA Moyen Sebou et CCA dans PAPMV
doivent être clarifiés par les acteurs :
Quels partages des coûts transversaux entre PAPMV, CTB et budget général ONCA,
c’est-à-dire comment partager les coûts de formation, de suivi évaluation, etc ;
Quels partages des coûts entre PAPMV et budget général ONCA pour les projets pilotes
Colainord, UFAUEA Moyen Sebou et CCA, c’est-à-dire quelles contributions de
l’ONCA en termes de ressources humaines, financières et d’équipements et quels
compléments du PAPMV ?
Montant /
Nb Nb COÛT
jour (perdiem Nb jours
personne années TOTAL
inclus)
VOLET FORMATION INITIALE ET FORMATION CONTINUE 384 350 €
Montant /
Nb Nb COÛT
jour (perdiem Nb jours
personne années TOTAL
inclus)
VOLET APPUI TECHNIQUE ET METHODOLOGIQUE 379 000 €
Echanges d'expériences
1) Voyage d'études initial dans un "Centre de Gestion" (Année 1)
* Expert mobilisé (préparation, animation, apports) 1 900 20 18 000 €
* Prise en charge stagiaires (perdiem) 10 150 15 22 500 €
* Déplacements conseillers 10 700 7 000 €
Montant /
Nb Nb COÛT
jour (perdiem Nb jours
personne années TOTAL
inclus)
VOLET SUIVI ET EVALUATION ET APPUIS PROGRAMMATIQUES 114 000 €