Les SIG Pour Une Gestion Environnemental
Les SIG Pour Une Gestion Environnemental
Les SIG Pour Une Gestion Environnemental
territoires
Eléments de méthode à partir de deux expériences
T. Joliveau, B. Etlicher
RÉSUMÉ. A partir de deux expériences, l’une à propos de la gestion d’un espace naturel
sensible, les Hautes Chaumes du Forez et l’autre sur la gestion paysagère d’une commune en
déprise agricole, Viscomtat (Puy-de-Dôme), nous proposons des éléments de méthode pour
l’utilisation des S.I.G. dans la gestion environnementale des territoires, qui nous paraît
constituer un domaine d’application spécifique et en développement. Nous abordons
successivement les questions suivantes : la nécessité de combiner dans un projet des
approches du type potentialité/sensibilité et modélisation/simulation, l’importance du
phasage d’un projet, les modalités de l’intégration des acteurs dans la démarche depuis la
construction du système d’interprétation jusqu'à la décision, et l’indispensable évolution des
modes de représentation de l’information.
MOTS-CLÉS :Système d’information géographique - Environnement - Paysage - Espace naturel
sensible - Gestion de projet.
2 Revue Internationale de Géomatique
1. Introduction
Les SIG sont de plus en plus utilisés dans un contexte que nous appellerons la
gestion environnementale des territoires. Qu’il s’agisse de prendre en compte la
dimension environnementale des problèmes de gestion de l’espace et
d’aménagement ou de proposer une approche à la fois globale et localisée dans
l’espace d’un problème d’environnement, ce contexte nécessite toujours une
approche territoriale, caractérisée par une négociation d’acteurs autour d’enjeux
environnementaux spatialisés [BAR 96]. Ce contexte est celui de procédures ou de
démarches très diverses : gestion de la déprise agricole, mise en œuvre de mesures
agri-environnementales, opérations de restructurations foncières, plans paysagers,
schémas d’aménagement et de gestion des eaux, schémas directeurs, etc.. Dans tous
les cas - et l’on peut faire l’hypothèse que cela se généralisera et s’accentuera dans
l’avenir - les organismes gestionnaires les plus divers (chambres d’agriculture, parcs
nationaux ou régionaux, collectivités locales,...) doivent répondre aux mêmes
exigences : faire fonctionner des structures de concertation avec l'ensemble des
partenaires et représenter spatialement à la fois l’espace du problème et les territoires
des acteurs. C’est dans ce cadre que se constituent maintenant de nombreux systèmes
d’information géographique (SIG). Or leurs promoteurs sont confrontés non
seulement à la nécessité de mettre en œuvre des méthodes nouvelles de traitement de
l’information, mais aussi de communiquer celle-ci à différents publics, dans le cadre
d’une action concertée. Il ne s’agit plus de présenter les résultats finaux d’études ou
d’expertises. Il faut expliciter avec tous les acteurs concernés l’ensemble d’une
démarche et valider chacune des étapes d’un raisonnement. C’est donc une méthode
globale de traitement de l’information spatialisée dans une démarche concertée qu’il
faut produire.
1
Le CRENAM (Centre de Recherches sur l’ENvironnement et l’Aménagement) est un laboratoire de
l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, composante d’une unité du CNRS (UMR 5600 : Environ-
nement, Ville, Société). La recherche sur les Hautes Chaumes coordonnée par Bernard Etlicher a
mobilisé autour du CRENAM différents partenaires : le Parc naturel régional Livradois Forez, l'OPNA,
l’Office du Patrimoine Naturel d'Auvergne et l'ENITA de Clermont Ferrand. Le travail sur la montagne
thiernoise a été financé par le Commissariat à l’Aménagement et au Développement Economique du
Massif central et rassemble une équipe de géographes, d’économistes et de sociologues de l’Université
jean Monnet de Saint-Etienne et de l’ENITA de Clermont-Ferrand.
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Aux confins des circonscriptions territoriales, les Hautes Chaumes sont écartelées
entre deux régions - Rhône-Alpes et Auvergne - et entre deux départements - Loire
et Puy-de-Dôme. Les structures de développement, différentes sur les deux versants,
ne permettaient pas une réflexion qui prenne en compte la totalité de l'espace et
l'ensemble des problèmes comme l'unité du paysage et du milieu l'imposait.
Marginal, cet espace reste convoité. Autrefois géré par les éleveurs, il connaît
actuellement un déclin rapide de l'activité d'estive [COU 88] ; en revanche, il attire
un nombre croissant de citadins pour des activités récréatives (randonnée, ski, vol
libre, parapente...) ou mécaniques (VTT, moto verte, 4X4, etc.). Les communes,
soucieuses de revitaliser une région en voie de désertification et de fournir une
activité complémentaire à une population agricole en difficulté, cherchent à
développer les structures d'accueil de tous types en profitant des aides à
l'investissement nombreuses sur fonds régionaux et européens. Les forestiers y
voient de larges possibilités de plantations rentables, notamment en résineux, et les
naturalistes souhaitent préserver un patrimoine qui leur semble exceptionnel à
l'échelle du Massif Central et de la France. Aussi les initiatives se multiplient,
contradictoires, en fonction de l'intérêt de tel ou tel groupe, provoquant protestations,
colères ou même - parfois - conflits violents.
La zone d'étude a volontairement été limitée à l'espace composé des plus hauts
sommets de landes au-dessus de 1200 m d'altitude sur les deux versants, servant de
terrain de parcours, au-dessus de la ceinture forestière du massif et correspondant à
une surface de 20 x 5 km, traitée au 1/25000. En l'absence d'unité de gestion puisque
la zone déborde sur les deux domaines de compétence territoriale, nous avons
proposé la maquette aux décideurs tant d'un côté de que de l'autre avec une écoute
inégale certes, mais cette démarche a fait progresser l'idée d'une nécessaire
cohérence dans la gestion de l'ensemble, d'ailleurs plus rapidement acquise et relayée
par les sous-préfets que les élus locaux, mais avec tout de même un début de
réunions communes sur certains thèmes, comme la circulation des engins motorisés.
L'espoir est que cette dynamique de réflexion se développe et s'approfondisse.
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Il n'est pas plus aisé de quantifier certains facteurs : faire admettre que la pente
est un facteur d'aggravation de l'érosion par le ruissellement ne pose pas de problème
majeur car il y a un accord général sur ce point, mais cet accord est déjà moins facile
à réaliser lorsque le débat porte sur les modalités de cette intégration dans le modèle
de croisement de données, suivant une progression linéaire, trigonométrique, ou avec
introduction de seuils à l'origine du déclenchement de processus particuliers : vieux
débat de la géomorphologie...
La contrainte technique que nous nous étions donnés était de ne pas mobiliser des
outils trop coûteux ou trop complexes : nous avons donc utilisé des logiciels simples
sur micro-ordinateurs : Idrisi et Arc View pour la gestion de l’information à
référence spatiale et Vistapro pour la production de vues paysagères pseudo-
réalistes.
(double-actif, retraité, ...) ont été stockées dans une base de données. Un état
simplifié de l’utilisation du sol a été reconstitué à plusieurs dates, en fonction des
sources disponibles : en 1835 par transfert de l’information portée sur le cadastre
napoléonien ; en 1960, 1985 et 1994 par photo-interprétation visuelle des
couvertures aériennes de l'I.G.N. Nous avons procédé aussi à une classification
automatique d’une photographie aérienne en couleurs naturelles scannée. Un modèle
numérique de terrain (M.N.T.) de la zone a enfin été calculé à partir d’un couple de
photographies aériennes.
3.3. La méthode
l’opération de gestion de l’espace s’était fait directement sur le plan cadastral, scindé
en l’espèce en quatre parties. La cartographie issue du S.I.G. a permis d’avoir une
vue d’ensemble de l’espace de la commune, à la sémiologie flexible et adaptée. La
combinaison des relevés d’occupation du sol avec un Modèle Numérique de Terrain
permet aussi de reconstruire des vues paysagères aux différentes dates, selon
plusieurs techniques : cartes d’évolution, vues fixes “virtuelles” utilisant des
techniques de synthèse d’image et construites à partir de points de vue connus de
tous ou facilement repérables : belvédères, sommets, ..., simples drapages de
photographies sur des vues en perspective du M.N.T., ou animations présentant
l’évolution temporelle du paysage.
On commence par fixer des grandes orientations pour les macro-variables, celles
du niveau régional à européen. On demande ensuite à chacun des experts ou à
chaque type d’acteur de proposer une hiérarchisation des facteurs du boisement des
parcelles de la commune. On peut utiliser de simples pondérations ou des systèmes
de scores relatifs, comme celui de la méthode “ Saaty ” [SAA 77]. Selon le cas, on
peut demander à un groupe d’experts ou de représentants des différents acteurs de se
mettre d’accord sur le système de pondération. On peut aussi, comme cela a été fait
dans le projet, produire la simulation spatiale des boisements correspondant aux
pondérations de chacun des experts ou acteurs, et leur demander ensuite de comparer
et discuter les différences.
Une telle approche permet une mobilisation des différents acteurs sur les enjeux
territoriaux. En effet, les vues paysagères de la commune apparaissent comme de
bons supports du débat. Les habitants et les agriculteurs s’y repèrent correctement.
Elles constituent une traduction paysagère très “spectaculaire” des évolutions de
l’espace, rétrospectives et prospectives. La méthode des scénarios facilite
l’émergence du débat à l’intérieur de la société locale. Elle permet une première
explicitation et une prise de conscience des différents facteurs qui déterminent
localement les dynamiques spatiales et des stratégies des différents groupes. Elle met
en évidence, dans une démarche globale et concertée, les usages et contraintes des
différents acteurs vis à vis d’un espace commun.
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d’expliciter les critères et les facteurs qui président à l’analyse et les modèles
démarche ;
étape de formaliser et d’expliciter les choix et les paramètres tant pour ce qui
Par ailleurs, il nous semble que l’on doit éviter deux risques majeurs dans ce type
Les questions de méthode qui nous semblent les plus vives concernent : la
validité des approches du type potentialité/sensibilité, le contexte du démarrage des
projets, le phasage des différentes étapes, le rôle respectif des divers acteurs,
l'élaboration des modèles de croisement de données et les choix des modes de
représentation.
Les deux approches présentées ici s’intègrent dans une démarche proposée à
l’origine par Mc Harg [HAR 80] et connue sous le nom de planification écologique.
Une application de cette approche dans un contexte français est présentée dans
Tarlet [TAR 85]. Afin de localiser le plus harmonieusement possible les différentes
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activités humaines tout en intégrant à la fois les contraintes physiques et les objectifs
de préservation des milieux naturels, la planification écologique tente de confronter
spatialement potentialité aux usages anthropiques et sensibilité des milieux à ces
usages. Le développement des S.I.G. a permis à cette approche de se diffuser et de
complexifier. Aux systèmes originels de calques, se sont substituées des
combinaisons numériques plus complexes mais la logique reste la même. Ce type
d’approche est souvent critiqué et rejeté au bénéfice d’une démarche plus
scientifique du type modélisation/simulation de processus, pourtant souvent difficile
à mettre en œuvre dans un projet de gestion environnementale des territoires.
Par ailleurs, dans une opération concertée, il est souhaitable que les modèles
explicatifs, qu’ils soient fournis par des scientifiques ou par des experts, ou bien
produits collectivement avec les acteurs, soient validés à chaque étape. Plus un
modèle est complexe, plus il peut générer, soit des réserves et des critiques, soit une
adhésion non réfléchie de la part des acteurs. Il risque dans les deux cas de conduire
au sentiment que tout est programmé et que les acteurs n’ont plus leur place dans le
jeu de la décision. Les scénarios construits autour des notions de sensibilité ou de
potentialité sont souvent plus facilement compréhensibles par les acteurs que ceux
mettant en œuvre des modèles quantitatifs complexes. Or, dans les approches qui
nous intéressent ici, l’objectif est souvent moins la véracité de la simulation que la
réflexion commune qu’acteurs et experts produisent ensemble sur le problème posé.
Si le couplage des S.I.G. avec des outils de modélisation est une voie
indispensable [THE 96], l’amélioration des outils de la planification écologique est
distinguer les impacts et les aptitudes usage par usage et se servir des résultats
doit être récursive tout en s’intégrant dans une démarche de planification linéaire...
Ce n’est pas la moindre de ses difficultés.
Deffontaines, Lardon et al. [DEF 94] distinguent cinq étapes (fig.1) dans la
construction de ce qu’ils appellent un itinéraire cartographique : la préparation des
données, la collecte de l’information, le traitement de cette information par sélection
et combinaison, l’analyse par application de modèles et la restitution sous forme de
cartes.
Etlicher et Bessenay (ETL 1996] distinguent eux trois grandes phases dans la
gestion d'un projet de S.I.G. environnemental (fig.2): la constitution de la base
d’information, l’analyse et le diagnostic, et la phase d'aide à la décision et de
simulation de scénarios. Cette approche n'est pas contradictoire avec la précédente
puisqu'elle décrit le processus d'ensemble du déroulement d'un projet qui peut,
compte tenu du nombre d'acteurs engagés, s'échelonner sur une durée de plusieurs
mois, voire plusieurs années.
Base d’Information
Modèles de croisement
Numérisation
Information de données : - simples Information
Scanning
primaire - statistiques secondaire
Importation
- analytiques
Analyse
Pondération Sensibilité
Définition des : Modèles de
- facteurs croisement de
- contraintes données Potentialité
Croisements (overlay)
Pondération
Aide à la Décision des facteurs
Allocation de
Définition Modèles de l’espace
des croisement de
objectifs données Scénarios
Le déroulement des séquences qui vient d'être exposé renvoie à la même question
centrale: il faut que les acteurs ou les partenaires de l’opération de gestion
environnementale trouvent place dans celle-ci. Outre les acteurs "politiques"
représentant la société - y compris la sphère associative, les "techniciens" doivent
participer à la totalité de la démarche, qu'ils soient "scientifiques " ou "experts",
encore que ce dernier vocable puisse recouvrir à la fois des scientifiques requis pour
travailler ponctuellement sur le dossier et des administratifs représentant les
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Dans tous les cas, il faut intégrer l'ensemble des acteurs le plus en amont possible
dans la concertation [ETL 96]. La pratique française actuelle, semble-t-il largement
inspirée des procédures réglementaires, traduit le poids des administrations et des
pratiques centralisatrices. Elle consiste, le plus souvent, à confier aux "experts", en
d'autres termes à l'administration ou aux bureaux d'études, le soin de préparer la
collecte des données et le diagnostic pour livrer au débat public des scénarios ou des
propositions alternatives en fin d'étude et limiter à cette phase l'intervention des
acteurs "politiques" au sens large, c'est-à-dire exprimant le ou les projets de la
société, qu'ils soient élus ou qu’ils représentent des groupes de pression reconnus. En
cela, la pratique reconduit de manière caricaturale les procédures réglementairement
fixées lors des études d'impact ou des grands projets d'infrastructure, alors qu'au
contraire il conviendrait de suggérer une démarche plus conforme aux pratiques
américaines. On peut considérer que la phase de la constitution de la base
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Dans les projets classiques les documents cartographiques sont de deux types :
les documents à destination interne d’une part, utilisés pour contrôler les erreurs,
pour se repérer lors de la collecte de données, et pour tester de manière exploratoire
des analyses, des combinaisons ou des simulations ; les documents destinés à
l’extérieur, qui prennent la forme de cartes thématiques papier plus ou moins
complexes et synthétiques et auxquels sont souvent réservés des traitements
spécifiques, dits de communication, repoussés à la fin du projet.
Comme on l’a vu dans le cas de Viscomtat, c’est souvent aux acteurs eux-mêmes
de localiser des phénomènes ou des problèmes spécifiques. Il peut être plus
intéressant de travailler avec des orthophotoplans numériques qu'avec des plans
cadastraux ou des cartes topographiques. Les plans cadastraux biaisent souvent la
perception en plaçant les acteurs d’emblée dans une problématique foncière, et la
carte topographique apparaît trop abstraite et trop imprécise. La photographie
aérienne présente une vue analogique du terrain et des milieux beaucoup plus riche
et beaucoup plus parlante pour les interlocuteurs. Drapée sur le M.N.T., elle peut
aider certaines personnes à mieux se localiser ou à mieux percevoir certaines
situations topographiques.
On peut s’attendre par ailleurs dans les années qui viennent à des
bouleversements dans les modes de gestion de l’information.. Avec la baisse du coût
des matériels, la diffusion des logiciels et le développement de l’Internet, on peut
maintenant envisager que les acteurs consultent à distance l’information contenue
dans le système. Cela peut se faire sous forme de requêtes, de combinaisons, voire de
simulations effectuées soit avant, soit pendant les réunions de négociation. Les
modes de navigation dans les bases de données à référence spatiales adaptés à des
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utilisateurs non spécialistes sont encore à inventer. Ils pourraient permettre à terme
aux différents partenaires de produire de manière autonome leur propre « itinéraire
cartographique », avant de le confronter à celui des autres. La gestion du temps du
projet et les procédures de représentation pourraient alors se trouver bouleversées.
5. Conclusion
Tous ces risques ne sont pas spécifiquement liés aux outils S.I.G.. On les
retrouve à des degrés divers dans la gestion de tout projet environnemental. Ils
renvoient aux règles de base d’une démarche scientifique ou d’expertise
normalement conduite. Ils sont toutefois rendus plus prégnants par leur convergence
dans un outil généraliste et unique qui fait, selon la phrase devenue célèbre, que
«quand on dispose d’un marteau, tous les problèmes deviennent des clous» et par le
fait que le caractère concerté de la gestion, soumet les concepteurs du S.I.G. à une
pression continue, plus ou moins accentuée, de la part des acteurs.
6. Bibliographie
[BAR 96] BARGE O., JOLIVEAU T., 1996 - La gestion de l’eau, une approche
territoriale, Rev. Géogr. Lyon, 71/4/96, p. 297-309
[BES 93] BESSENAY C., ETLICHER B., 1993 - Erosion of a pastoral moor on the
"Hautes Chaumes du Forez": definition and mapping of a fragile environment,
3rd EGIS conference, Genoa, avril 93: 1535-1536 + poster
[BES 93-2] BESSENAY C., ETLICHER B., 1993 - La répartition des congères en Haut
Forez: l'outil SIG pour une modélisation, Notes et C.R. groupe de travail -
régionalisation du périglaciaire, Rennes, 18: 43-50
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