Disparitions en Haiti - Lecture
Disparitions en Haiti - Lecture
Disparitions en Haiti - Lecture
Maison du petit
crédit.
Cette ONG haitienne de micro-cr édit est en relation avec de nombreuses ONG plus
importantes, et
aussi avec des entreprises et des écoles de commerce qui peuvent 1'aider. Son
objectif ?
Proposer des petits crédits aux habitants du quar tier de Delmas, a Port-au-
Prince. Ainsi, ils
peuvent meltte en marche un petit commerce comme, par exemple, la vente de fruits
dans la rue.
ce pays avec ses contrastes, ses vendeur s ambulants, ses rues en mauvais état et
pleines dc boue
le8 jours de pluie !
— Tu verras, ici, pour se déplacer, i1 faut absolument un 4 x 4 ! dit le jeune
homme.
— Et les gens ? demande Ronaain. Comment sont-ils ?
— Spéciaux, dit son compagnon... Fiers, réservés. . . mais tres
attachants ! Et tu
verras, les filles sont magnifiques. Surtout ma copine !
L'embarquement commence avec true derni heure de retard. Il pleut a nouveau. Romain
monte dans
l'avion et s'insta1le a l'avant, a coté du Canadien. 11 est un pen inquiet :
son siege est
vieux et le moteur de l'avion fait beaucoup de bruit, mais la ceinture de sécurité
fonctionlie
correctement, ouf !
Ie boie : l'arbre est fait de bois, matiere premiére qui permet de faire du feu,
des meubles...
le charbon : combustible solide noir, d'origine végétale.
une panne : il y a une panne quand un mécanisme ne fonctionne pas.
L'asccnseur est en panne. Je pi-ends les escaliers.
zLz : ici, cela signifie qu'on n'est pas en sécurité, qu'on peut avoir des
problémes (sur les
plages).
sale : qui n'est pas propre. Ne touche pas ma veste avec tee mains sales !
RE 1
11 n'y a pas de service de poubelles tres efficace ici ! Tout est dans la rue ! et
quand i1 pleut
beaucoup, tout arrive dans les bidonvilles des bords de mer... et 9a sent tres
mauvais, crois-moi !
Naturellement, les gens riches vivent sur les collines !
« Un pays tropical sans végétation, des gens réservés et fiers, Yes plages avec des
bidonvilles et
des détritus ! Tout cela, ce n'est pas tres agr éable. Mais, bon, on verra... »,
pense Romain.
— Tu vas dans quel quar tier ? lui demande Ie Canadien.
A Delmas.
— Bon, 9a va, ce n'est pas la Cité du Soleil, ie quartier Ie plus pauvre et Ie
moins sur ; et tu
n'es pas a coté des plages. On exactement ?
— A La Maison dii petit crédit.
— Ah, tu vas a La Maison Jii petit crédit. . . , dit le Canadien.
Mais i1 ne fait pas d'autre commentaii‘e. Qu'est-ce que pa veut dire ?
L'avion vole maintenant au-dessus d'Haiti : c'est vrai, la couleur change ; le
vert de
Saint-Domingue a disparu ; tout est plus gris. Ce pays parait plus habite et plus
triste. Romain
se demande, mélancolique « Qu'est-ce que je suis venu faire ici ? »
C i-I A PUHF 2
Dans la voiture qui les conduit ñ La Maison dii petit ci‘édit, Cécile parle tout ie
temps. Romain a
un peu mal a la téte et ne suit pas vraiment son monologue.
...tu vas partager ta chambre avec un volontaire québécois. Tu verras, il est
trés sympa. Tout
le monde t'attend a La Maison du petit crédit. Le fondateur est lâ. Tu verras peut
étre Islande,
aujourd'hui ; c'est sa fille. Elle est avocate, comme lui.
— Que1 sera mon travail ? demande enfin Romain.
Tu demanderas des subventions aux institutions internationales. La Maison dti
petit crédit,
qu'on appelle aussi Til‹redi, est financée en pai‘tie par ces subventions et en
partie par sa
coopérative d'artisanat naif. Les artistes et artisans ont un magasin a
Pétionville, prés des
grands hotels. Ils ont tous en des micro-credits de l'association !
Romain regarde le paysage. Les routes sont en irauvais ctat et i1 y a des détritus
sur ie bord mais
i1 voit aussi les inarchands ambulants qui vendent de tout : des tableaux naifs,
des radios, des
fruits frais ou en jus. .. miam !
‹ Quelle vie dans ces rues ! et tout 9a sons un soleil brillant ! ›, pense Romain,
content.
— Nous sommes dans Delmas, maintenant, dit Cécile.
La voiture entre dans la cour arriére d'une vieille maison coloniale.
— Voila, c'est la ! dit Casimir.
Romain descend de la voiture et voit, a coté de deux vieilles voitures -une autre
Nissan et une
vieille Mercedes beige- un gros générateur d'é1ectricité, trés rouillé.
Peu apres, les deux amis vont dans le bureau du président de 1“ikredi, qui
se trouve au
rez-de-chaiissée.
— Cher ami, enchanté de vous connaitre ! dit Auguste Laguerre d'un ton trés
ainaable.
l6
— Mmm... moi aussi ! répond Romain timidement.
Augiiste Laguerre est un homme grand et maigre, a la barbe blanche. 11 porte une
chevaliere au
petit doigt et fume un cigare.
— Vons voulez un jus de fruit frais ? Notre Maison du petit crédit n'est pas un
hotel quatre
étoiles, mais on vit tres bien ici. D'autre part, la femme de Casimir est une
excellente
cuisiniere et nos volontaires sont adorables. Je pense que vous serez heureux chez
nous !
— Et pour mon travail ? demande timidement Romain.
Oh... chaque chose en son temps, jeune homme... D'abord, vous allez visiter la
maison : les bureaux
et la salle commune sont au rez de-chaussée et les chambres a 1'étage. Ensuite,
Cécile vous
présentera les employés. Pour ie moment, observez, écoutez. Bon, nous nous verrons
a 1'heure du
diner. Je vats en ville car j'ai une série de réunions, mais je serai de retour ce
soir !. . .
Bonne journée !!!
Chapitre 3
Disparu !
C'est la nuit.
Romain est seul dans sa chambre. 11 s'est couché et a dormi un peu. 11 a mal a la
téte et se sent
fatigué : ie voyase ? les explications de Cécile ? ie rhum haltien qu’i1 a bu au
diner ?
II pense a sa journée.
Quand Auguste Laguerre est parti, Romain a visité la maison avec Cécile. 11 a
connu Francelise,
la femme de Casimir, qui lui a donné de délicieux beignets puts il a vu des
marchandes mettre
leurs produits au sous-sol. Finalement, Cécile lvii a présenté les employés.
Pendant toute la visite, elle lui a expliqué beaucoup de choses... trop sans doute
car i1 a tout
oublié, ou presque !
Le soir, il a diné avec Cécile et le volontaire québécois, Fabien. Auguste
Laguerre et Casimir
n’étaient pas la. Francelise etait un pen inquiéte. Cécile et Fabien ont p8TlC
des micro-credits
offer ts par les banques locales
« des tatix d'intéret trop élevés ! un scandale ! ›, disaient-its.
Ils ont décidé de jouer aux dominos et Romain est allé se coucher.
20
La parte de sa chambre s'ouvre ct, dans la lumiére du couloir, Romain voit l'ombre
d'un homme.
se casser : se rompre.
CH A P I'I f L 3
|! 1'élément re- au début du ver-be. Quand le verbe commence par ur+e voyelle on
url /i nauet, on
retii-c Ie e — s'1yohil1ei; se rJlci billei:
EH. PII
— J'ai entendu des cris et aussi « An secours ! ». C'était une voix de femme ! Je
me rappelle tres
bien, maintenant, dit Romain. Tu as crié, Cécile ?
Moi ? non ! pourquoi ?
— Moi non plus ! dit Francelise, et cette nuit, i1 n'y a pas de clientes dans le
dortoir. . . Ah,
la fille du président ! s’écrie-I-elle.
— Quelle fille ?
Islande, vous ne 1'avez pas vue ? Elle est venue le voir et elle est allée dans son
bureau ! Mais
ou est-elle ?
— Disparue, elle aussi ! dit ie Québécois.
— Non, la voila, dit Cécile avec un sourire.
Romain regarde du cfité de l’enti‘ee principale. Vne jeune femme tres grande, et
qui a un air de
famille avec ie président, arrive. Elle est vraiment trés belle. Elle parait
inquiete et un pen
effrayée.
— Mon Dieu, Islande, rnais on étais tu ? demande Francelise.
— Mon pere, ils l'ont enlevé, j'en suis sure ! répond elle.
Les yeux de la jeune fille s'emplissent de larmes. Elle prend son portable et
compose un niimcro :
elle appelle la police.
Cécile s'approche cle Romain et lui prend la main. La nuit va étie longue !
Chapitre 4
Soup$ons
Peu aprés, la police arrive. Its sont deux, un commissaire et un inspecteur, plus
jeune.
Ils observent les lieux et découvrent que les vitres de la fenétre du bureau de
Laguerre sont
cassées. Ils réunissent toutes les personnes présentes dans la maison et les
interrogent les
unes apres les autres.
un soupcon : idée, conjecture qui fait at trib u er a qiielqu'un dcs uctes ou dev
intentions
naauvaises, cun‹lamnab1es ; suspicion.
mal a 1’a ise : i ci, in timidé, perplexe, un pen iiiquiet.
27
y a eu la panne, j'al appelé Casimir. 11 était la depuis cinq minutes. II est allé
s'occuper du
générateur. A ce moment- la, j'ai entendu du bruit, au premier étage. Ie suis alléc
voir. C'étaient
Fabien et Cécile. Ils sont allés aider mon mari. Plus tard, le nouveau est arrivé.
II etait un peu
désorienté.
— Et la fdle du president, vous 1'avez vue ?
— Avant la panne, out. Elle ni'a saluée et puis elle est allée attendre son pere
dans son bureau.
— Et le président ?
Le president ? 11 est rentré en voiture avec Casimir mais je ne 1’ai pas vu.
Quelle voiture ? demande l'inspecteur.
— La Mercedes, répond Casimir.
— Elle n'est pas dans la cour. Elle a disparu, elle aussi, dit 1'inspecteur, d'un
ton un pen
ironique.
Casimir ct sa femme se regaident un instant, surpris, mais ne disent pas un mot.
compris que mon pére n'était pas seul. J'ai dit : « Papa ? » inais i1 ne m'a pas
répondu. Tout
s'est passé trés vite. J'entendais marcher. Ils ont du sortii avec mon pere par la
fenétre du
bureau : elle donne sur la cour. J'ai eu peur et j'ai crié : « Au secours ! » Et
puis j'ai entendu
la voiture démarrer. J'ai couru dehors ! Il était trop tard pour intervenir !
Quand Islande parle, Romain la dévore des yeux. Elle est si belle avec son regard
nolf Ct pTofond ;
i1 a envie de la piendre dans ses bras, de la consoler !
Le commissaire dit alors ’
— Je résume : !â y a eu une panne d'électricité et une ou plusieurs personnes sont
entrées par la
fenétre dans le bui‘eau du président. Avec la mise en marche du génerateur, on ne
les a pas
entendus. Ils avaient peut-étre des complices ici...
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Tu la connais bien, Islande ?
— Pas beaucoup. Elle vient aider de temps en temps. C'est la fille ainée de
Laguerre, de son
premier marriage.
— Tu sais pourquoi elle est venue hier ?
— Pour demander de 1'argent a son pére, pour sa mere ct ses sceurs. Mais Laguerre
n'en a pas.
— Comment tu sais 9a ?
— On vit tous ici, alors on est an courant de certaines choses... Je sais, par
exemple, que la
rnére d'Is1ande a des difficultes flnancieres et qu'elle reproche a son ex-mari de
ne pas s'occuper
de ses filles... Islande aime beaucoup sa mére et veut 1'aider... Je ne sais pas
pourquoi, naais
je suis sure qu'el1e sait quelque chose...
Tu crois ? Et qu'est-ce que tu veux faire ? la suivi‘e ?
— Pourquoi pas ?
ie rna riagc : un ion légale de deux pel-son la es. Se ma rier, c'est s'ula ir pa1-
1 e mariage.
31
Chapitre 3
L'ouragan
Romain et Cécile décident alors de mener leur propre
enqiiéte.
11 faut etre discret et naturel, dit Cécile. Ce matin, tu vas parler avec les
employés, comme
prévu. Ensuite, tu regarderas les journaux haltiens pour savoir ce qu'ils disent
sur le président.
On trouvera peut-etre une piste.
Romain reste un long moment avec les employés. Il apprend comment fonctionne l'ONG
et quel sera
son travail. Puis i1 se met sur l'ordinateur.
Il envoie d'abord un mail a sa famille pour dire que tout va bien (il ne veut pas
les préoccuper
!), puis il trouve sur Internet des articles qui parlent de la disparition de
Laguerre.
La police croit, apparemment, que l'enlévement du président a une relation avec les
trafiquants de
drogue, en particulier avec les fréres Marcellin.
Romain pense a sa conversation avec Cécile ce matin et se dit « 5i ces hommes
veulent de
l'argent... nous n'allons jamais retrouver le président !!! »
rrleriei sa propi e enqnéte ici, chercher des informations, découvrir seals ce qui
s'est passé.
33,
CiinPlTRE S
Sur un des sites web, il y a un long article sur la vie d'Auguste Laguerre :
Né en 1947, â Montrouis, sur la câte des Arcadias, septieme Els d'un Spicier ct
d'une marchande de
poisson, Auguste Laguerre fait de bonnes études secondaries. Apres son
baccalauréat tf obtient
une bourse pour aller étudier le droit â Paris. II revient en Ha1'ti. Pendant la
dictature, tf va
en prison. Puis il est exilé aux Stats-Unis on tl défend les migrants ha'i'tietis.
11 se niarie aux
Stats- Unis avec une Hai'ticnne. He ont trots tfies : Islande, Guerlaude ct
Yolande.
A la tn de la dictature, il rentre dans son pays et fonde la premiére association
de micro-crédit
haitienne.
Ensuite, plusieurs OFF de micro-crédit sont créées et les banques commencent â
proposer les mémes
services, mais a des taux d'interét plus élevés. L'association est obligée d'élever
see taux pour
survivre, et finalement, ferme ses portes.
Auguste Laguerre est de nouveau un simple avocat et divorce de sa premiére femme.
Il se remerie avec la jeune Annelise, de Delmas. Avec elle, il fonde, en 1998, La
Maison du petit
crédit dens Ie quartier c!e Delmas, une nssorinfton gut accueille les clients du
micro- crédit et
leur offre parfois un lit.
II se sépare de sa deuxieme femme en 2005 et s'installe sent
d La Maison du petit crédit, ñ Delmas. 11 a l'intention de
le baccal auréat : en France, exanaen qu'on passe a la fin des énldes secondaires,
avant de rentrer
n 1'université.
une bourse : argent que 1’Etat donne a un éleve your l'aider a payer see études.
se remarier, racheter : voii' note reconlmencet- page 22.
Nos deux amis sont str for route de Montrouis.
racheter la maison de ses parents, â Montrouis, et veut fonder use autre Maison du
petit crédit
dans cette ville.
Nos deux amis sont sur la route de Montrouis. Cécile conduit. Le voyage est long et
1a voiture
avance lentement a
cause du trafic : des voitures, des taxis locaux, des tap taps,
des gens, avec des charrettes, qui vendent leurs produits...
— Cette route est comme un grand village ! dit Romain.
C'est vrai, dit Cécile. Les gens des villages cherchent toutes les occasions pour
vendre...
Ce sont des clients de Ln Maison du petit crédit !
— Peut-etre...
— Laguerre veut fonder une autre maison a Montrouis.
J'ai lu pa sur Internet !
— C'est possible...
11s prennent ensuite la route de la cote.
Finalement, ils arrivent a Montrouis. 11 est 16 heures.
— Allons au port demander ou se trouve la maison des
parents de Laguerre, suggere Romain.
Au port, tons les bateaux sont rentrés et les gens sont trés occupés.
Le temps a changé. Le vent commence a souffler tres fort
et de gros nuages noirs arrivent de la mer.
— Que se passe-t-i1 ?
— Je ne sais pas, je vais demander, répond Cécile.
Elle parle en créole avec une femme qui met des poissons
dans des caisses.
Romain ne comprend pas un mot. Cécile lui cxplique :
u n e ca isse : grande boite en bois ou en pt antique qui sert a ti'anspor ter cles
produits
(léguir es, poissolis...).
CH.API TR E 5
Chapitre 6
Retrouvés !
Le jour se léve, mais il fait encore sombre. Le vent souffle un pen morns fort, et
la pluie s'est
presque arretée.
Cécile ouvre les persiennes.
Romain, réveille-toi, i1 faut aller chez Maman Louison !
Elle sait tout, j'en suis sure !
— Maman Louison ? Qui c'est ?
— A la Tour Forban, i1 y a une ceiiteiiaire vénérée, Maman Louison. Elle va mouiir.
Et devine quel
est son nom de famille ? Louison Laguerre !
— Comment tu sais tout pa ?
— Hier soir, quand tu t'es endormi, je suis descendue et j'ai pris quelques verres
avec les gens de
l'hotel... C'est utile de parler créole !
Ce n'est pas hon de boire comme a ! dit Romain, d'un ton sec.
En réalité, il se sent i idicule lui, il a dormi tranquillement et Cécile, elle, a
continué a
chercher des informatiolis !
— a suffit ! Léve-toi, on part ! s'écrie Cécile.
91
Les deux amis roulent sous true pluie fine.
Ils observent les dégats de 1’oui‘agan : des rues inondées, des arbres casses, de
la tole sur la
route. . .
Cet ouragan est un véritable drame pour les Haitiens.
Cécile et Romain sont tristes.
Ils arrivent dans un petit village de bord de mer.
— C'est la Tour Forban, dit Cécile. Ils se garent sons des arbres.
Une femme, qui porte une blouse d'école -sans doute une institutrice- s'approche ct
leur demande en
fran9ais :
— Bonjour, vous étes perdus ?
Non, nous voulons voir Maman Louison.
Ah, vous aussi ! dit la femme, c'est par la. Mais i1 faut aller a pied. Suivez les
gens que vous
voyez sur Ie chemin, ils vont aussi la voir.
Cécile prend le bras de Romain et its avancent sur un chemin bordé de flamboyants.
Devant eux, les gens marchent en silence.
Cécile et Romaln marchent d'un bon pas et arrivent prés de deux hommes.
— Mon Dieu, its sont armés ! murnaure Cécile. Et elle serre le bras de Romain.
Un des hommes se retourne. 11 a une grande cicatrice sur Ie
visage.
to uiller (que1qu'u n ) : ici, chercher dans ses poclaes, son sae... porn v‹air
s'ii n'a pas
d'arnac,
Une tres vieille femme, habillée en Blanc, la pipe a la bouche, est couchee sur un
lit. Sa mam est
posée sur le front d'un vieil homme trés digne... Ce vieil homme, c'est Auguste
Laguerre !
A cote de lui, se trouve sa fille Islande. De l'autre coté du lit, il y a deux
hommes armés, plus
jeunes que Laguerre.
Les freres Marcellin, murmure Cecile.
Maman Louison parle a Auguste Laguerre
lu es mon dernier petit-neveu ; mes enfants et petits- enfants sont tous morts. Ma
famille, c'est
toi, tes filles et eux, mes arriere petits-fils.
Elle montre les fferes Marcellin puis continue
— Je sais, ils ne sont pas parfaits... J'ai quelque chose d'iniportant a vous dire,
a tous. Loko,
l'Iwa des forets m'a parlé « Replantez les arbres, d'ici a Port-au-Prince », c'est
ce quil m'a
dit. Obéissez-lui, s'il vous plait ! Arietez lcs disputes, arretez la guerie avec
les armes ou avec
les mots, et planter les arbres pour sauver la terre. Ecoutez Loko.