Coniques: Table Des Matières

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Université Joseph Fourier, Grenoble Maths en Ligne

Coniques
Jean-Marc Decauwert

Les coniques ont été étudiées depuis l’antiquité. Ce sont, après les droites, les
courbes planes les plus simples et les plus fréquemment rencontrées. D’abord appa-
rues comme sections planes des cylindres et des cônes de révolution (d’où leur nom),
elles sont maintenant surtout considérées, d’un point de vue mathématique, comme
les courbes planes ayant une équation polynomiale du second degré. Elles jouissent de
propriétés géométriques remarquables et interviennent dans de nombreux problèmes
physiques, en particulier en cinématique (mouvement des planètes) et en optique géo-
métrique (miroirs).

Table des matières


1 Cours 1
1.1 Définition par foyer et directrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Définition bifocale des coniques à centre . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Propriétés des tangentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Ellipse et cercle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5 Hyperbole rapportée à ses asymptotes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6 Réduction des équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

2 Entraînement 23
2.1 Vrai ou faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3 QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4 Devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.5 Corrigé du devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3 Compléments 40
3.1 Sections planes des cônes et des cylindres de révolution . . . . . . . . . 40
3.2 Les théorèmes belges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.3 Lois de Kepler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4 Optique géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.5 L’hexagramme mystique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.6 Billards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

12 décembre 2011
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1 Cours
Nous étudierons ici les coniques exclusivement du point de vue de la géométrie
euclidienne. Tout ce chapitre a donc pour cadre un plan affine euclidien, rapporté,
dans la plupart des cas, à un repère orthonormal (avec une exception en ce qui concerne
l’hyperbole, dont l’équation est particulièrement simple dans un repère porté par ses
asymptotes).

1.1 Définition par foyer et directrice


Définition 1. Soit D une droite, F un point n’appartenant pas à D, et e > 0 un réel.
On appelle conique de directrice D, de foyer F et d’excentricité e l’ensemble des points
M du plan dont le rapport des distances à F et à D est égal à e, i.e. qui vérifient
MF
= e, où H est le projeté orthogonal de M sur D. Si e < 1, la conique est appelée
MH
ellipse, si e = 1 parabole, et si e > 1 hyperbole.

Proposition 1. La perpendiculaire ∆ à la directrice D menée par le foyer F est axe


de symétrie de la conique. Cette droite est appelée axe focal de la conique (focal = qui
porte le foyer).

Démonstration : Soit M un point de la conique, s la symétrie orthogonale d’axe ∆,


M 0 = s(M ). Le point F est fixe par s et la droite D globalement invariante par s.
Une symétrie orthogonale conserve les distances et l’orthogonalité. Il en résulte que le
projeté orthogonal de M 0 sur D est l’image H 0 = s(H) du projeté orthogonal H de M
sur D et que M 0 F = M F , M 0 H 0 = M H. Le point M 0 appartient donc à la conique. 
Dans le cas particulier où e = 1, la parabole de directrice D et de foyer F est
l’ensemble des points du plan équidistants de la droite D et du point F ; on peut aussi
décrire cet ensemble comme le lieu des centres des cercles tangents à D passant par F .

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Équations réduites
Nous allons chercher dans ce paragraphe un repère dans lequel l’équation de la
conique soit la plus simple possible. Une telle équation sera appelée équation réduite
de la conique.
La proposition 1 nous amène à travailler dans un repère orthonormal dont l’axe des
x est l’axe focal. Soit donc (O,~i, ~j) un tel repère, (xF , 0) les coordonnées de F , x = xD
MF
l’équation de D dans ce repère. L’équation = e équivaut à M F 2 = e2 M H 2 , soit
MH
encore :
(x − xF )2 + y 2 = e2 (x − xD )2 .
Si e = 1, cette équation s’écrit encore :
xD + xF
 
2(xF − xD ) x − = y2 ,
2
ce qui amène à poser xF = p/2, xD = −xF . L’équation s’écrit alors y 2 = 2px. Le réel
p > 0 est appelé paramètre de la parabole (c’est la distance du foyer à la directrice),
l’origine O sommet de la parabole (c’est le seul point de la parabole situé sur l’axe
focal).
Si e 6= 1, l’équation s’écrit :

(1 − e2 )x2 + y 2 − 2x(xF − e2 xD ) + x2F − e2 x2D = 0 .

On est alors amené à choisir l’origine O du repère de façon à avoir xF −e2 xD = 0, ce qui
revient à dire que O est barycentre du système de points pondérés [(F, 1), (K, −e2 )],
où K est le point d’intersection de la directrice et de l’axe focal. Le point O est aussi
le milieu du segment AA0 , où A et A0 sont les deux points de la conique situés sur l’axe
focal (ces points sont les barycentres des systèmes pondérés [(F, 1), (K, e)] et [(F, 1),
a
(K, −e)]). Si on appelle a et −a les abscisses de ces points, de sorte que xD = ,
e
xF = ae, l’équation s’écrit :
x2 y2
+ = 1.
a2 a2 (1 − e2 )
On constate alors que l’axe Oy est axe de symétrie et le point O centre de symétrie
de la conique. L’ellipse et l’hyperbole sont ainsi appelées coniques à centre, ce qui les
distingue de la parabole, qui ne possède pas de centre de symétrie.
Une symétrie centrale étant une isométrie, on en déduit (démonstration analogue
à celle de la proposition 1) pour ces coniques l’existence d’un second couple foyer-
directrice (F 0 , D0 ), symétrique du premier par rapport au point O (ou par rapport à
l’axe Oy).
On est ensuite amené à séparer les cas e < 1 et e > 1 :
• Si e < 1 (cas
√ de l’ellipse), l’axe Oy
√ coupe la conique en deux points B et B ,
0

d’ordonnées ±a 1 − e2 . On pose b = a 1 − e2 , de sorte que 0 < b < a. L’équation de

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l’ellipse s’écrit alors :


x2 y 2
+ 2 = 1.
a2 b √
Le foyer F a pour coordonnées (c, 0), où on a posé c = ae = a2 − b2 , de sorte que
a2 = b2 + c2 , et la directrice D pour équation x = a2 /c. Le foyer F 0 a pour coordonnées
(−c, 0) et la directrice associée D0 pour équation x = −a2 /c. Les paramètres a, b, c
représentent respectivement la moitié de la longueur AA0 du grand axe, la moitié de
la longueur BB 0 du petit axe et la demi-distance focale (distance F F 0 entre les deux
foyers).
L’ellipse est une courbe bornée : elle est tout entière contenue dans le rectangle
de sommets de coordonnées (±a, ±b) et est en particulier comprise entre ses deux
directrices.
√ • Si e > 1 (cas de l’hyperbole), l’axe Oy ne coupe pas la conique. On pose b =
a e2 − 1. L’équation de l’hyperbole s’écrit alors :
x2 y 2
− 2 = 1.
a2 b

On pose c = ae = a2 + b2 , de sorte que c = a2 +b2 . Le foyer F (resp. F 0 ) a alors pour
2

coordonnées (c, 0) (resp. (−c, 0)) et la directrice associée D (resp. D0 ) pour équation
x = a2 /c (resp. x = −a2 /c). L’hyperbole possède deux branches, situées respectivement
dans les demi-plans définis par les inéquations x ≥ a et x ≤ −a. Ses directrices sont
situées dans la bande séparant ces deux demi-plans.

Une parabole ou une ellipse sépare le plan en deux régions, définies par les inégalités
M F > eM H et M F < eM H. Une hyperbole sépare le plan en trois régions, dont deux
correspondent à l’inégalité M F < eM H et une (celle située en les deux branches) à
l’inégalité M F > eM H.
Remarque : on peut considérer le cercle d’équation x2 + y 2 = a2 , de centre O et de
rayon a, comme un cas limite d’ellipse, pour lequel e = 0, b = a, c = 0, les directrices
étant repoussées à l’infini et les deux foyers confondus. Il n’est néanmoins pas possible
de donner une définition du cercle par foyer et directrice dans le cadre du plan affine
euclidien.

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Représentation paramétrique
Parabole
La parabole d’équation y 2 = 2px admet la représentation paramétrique :

t2
x=



2p (t ∈ R) .
y = t

x2 y 2
Ellipse : L’ellipse d’équation + 2 = 1 admet la représentation paramétrique :
a2 b
x = a cos t
(
(t ∈ [0, 2π[) .
y = b sin t

x2 y2
Hyperbole : L’hyperbole d’équation 2 − 2 = 1 admet la représentation paramé-
a b
trique :
x = ±a ch t
(
(t ∈ R) .
y = b sh t
chaque choix de signe correspondant à la représentation paramétrique de l’une des deux
branches.
Elle admet aussi la représentation paramétrique :
a

x

=  
π π π 3π
  
cos t t∈ − , ∪ , ,
 y = b tan t
 2 2 2 2

chacun des intervalles de son domaine de définition correspondant à une branche.


Elle admet également la représentation paramétrique rationnelle :
a 1
  
x = u+



2 u
(u ∈] − ∞, 0[∪]0, +∞[) ,
b 1
 
y =

u−


2 u
chacun des intervalles de son domaine de définition correspondant à une branche.
x2 y2
On en déduit que l’hyperbole d’équation 2 − 2 = 1 admet deux asymptotes
a b
b b
d’équations y = x et y = − x. En effet, en utilisant par exemple la représentation
a a
paramétrique x = a ch t, y = b sh t de la branche de droite de l’hyperbole, on voit que,
b
pour tout point (x, y) de l’hyperbole, y − x = b (sh t − ch t) = −b e−t tend vers 0
a

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b
quand t tend vers +∞ et y + x = b (sh t + ch t) = b et tend vers 0 quand t tend vers
a
−∞.
Équation polaire d’une conique de foyer l’origine
Les lois de Kepler (voir section 3.3) disent que les trajectoires des planètes sont
approximativement des ellipses dont le soleil occupe un des foyers. La démonstration
de ce résultat fait intervenir l’équation polaire d’une conique dont un des foyers est
situé à l’origine du repère. C’est ce qui fait l’importance de la proposition suivante.
Proposition 2. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal (O,~i, ~j), D une
droite d’équation normale x cos ϕ + y sin ϕ = d, où d > 0 est la distance de O à D. La
conique d’excentricité e, de foyer O et de directrice D admet l’équation polaire :
p
ρ=
1 + e cos(θ − ϕ)
où p = ed est appelé paramètre de la conique.

Démonstration : La droite d’équation normale x cos ϕ + y sin ϕ = d se déduit de la


droite d’équation x = d (qui correspond au cas ϕ = 0) par la rotation de centre O et
d’angle ϕ. Il suffit donc de faire la démonstration dans le cas où ϕ = 0, le cas général se
déduit en remplaçant l’angle polaire θ d’un point M par θ − ϕ dans l’équation obtenue.
Les coordonnées cartésiennes de M sont alors x = ρ cos θ, y = ρ sin θ et celles du
projeté orthogonal H de M sur D (d, ρ sin θ). La relation M O2 = e2 M H 2 s’écrit alors
ρ2 = e2 (ρ cos θ − d)2 , soit en développant :

(1 − e2 cos2 θ)ρ2 + 2e2 d cos θ ρ − e2 d2 = 0 .

Les racines de cette équation du second degré sont


ed(−e cos θ ± 1)
ρ=
1 − e2 cos2 θ
si e2 cos2 θ 6= 1 (si e ≥ 1, la ou les valeurs de θ telles que e2 cos2 θ = 1 correspondent
aux directions asymptotiques de la parabole ou de l’hyperbole).
ed
On trouve donc a priori deux courbes d’équations polaires ρ1 (θ) = et
1 + e cos θ
−ed
ρ2 (θ) = . Mais ρ2 (θ + π) = −ρ1 (θ), ce qui signifie que le point d’angle polaire
1 − e cos θ
θ + π de la première courbe se confond avec le point de paramètre θ de la première. Il
suffit donc de garder la première équation. 

1.2 Définition bifocale des coniques à centre


L’existence de deux couples foyer-directrice pour les coniques à centre permet d’en
obtenir une autre caractérisation. Si on appelle en effet F et F 0 les foyers, D et D0 les

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directrices correspondantes, H et H 0 les projetés d’un point M de la conique sur D et


D0 , on a les relations M F = eM H, M F 0 = eM H 0 .
Cas de l’ellipse
L’ellipse est entièrement incluse dans la bande verticale délimitée par ses deux
directrices ; il en résulte que tout point M de l’ellipse appartient au segment HH 0 , d’où
2a
M F + M F 0 = e(M H + M H 0 ) = eHH 0 = e = 2a. L’ellipse est donc incluse dans
e
l’ensemble des points M du plan vérifiant M F + M F 0 = 2a.
Réciproquement, si un point M du plan de coordonnées (x, y) vérifie M F + M F 0 = 2a,
on déduit de la relation

(M F − M F 0 )(M F + M F 0 ) = M F 2 − M F 02 = [(x − c)2 + y 2 ] − [(x + c)2 + y 2 ] = −4cx

que M F −M F 0 = −2ex, puisque e = c/a, d’où M F = a−ex, et M F 2 = (x−c)2 +y 2 =


(a − ex)2 , soit x2 (1 − e2 ) + y 2 = b2 puisque ea = c et a2 − b2 = c2 , ou encore, en divisant
x2 y2
par b2 , 2 + 2 = 1, ce qui montre que l’ensemble des points M du plan vérifiant
a b
M F + M F 0 = 2a est inclus dans l’ellipse. L’ellipse est donc égale à cet ensemble.

Cas de l’hyperbole
L’hyperbole se compose au contraire de deux branches extérieures à la bande ver-
ticale délimitée par ses deux directrices. Il en résulte que pour tout point M de l’hy-
perbole, on a |M F − M F 0 | = e|M H − M H 0 | = 2a. L’une des branches de l’hyperbole
est donc incluse dans l’ensemble des points M du plan vérifiant M F − M F 0 = 2a et
l’autre dans l’ensemble des points M vérifiant M F 0 − M F = 2a. Un calcul identique
à celui opéré dans le cas de l’ellipse permet ici encore de vérifier que l’hyperbole est
exactement l’ensemble des points M du plan vérifiant |M F − M F 0 | = 2a.
En résumé :
Proposition 3. Soient F et F 0 deux points distincts du plan et c = F F 0 /2 la demi-
distance entre ces deux points.
1. Pour tout réel a > c, l’ensemble des points M du plan vérifiant M F + M F 0 = 2a
est l’ellipse de foyers F et F 0 et de grand axe 2a.
2. Pour tout réel positif a < c, l’ensemble des points M du plan vérifiant |M F −
M F 0 | = 2a est l’hyperbole de foyers F et F 0 et de grand axe 2a.

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Le cercle peut apparaître ici encore comme un cas particulier d’ellipse pour laquelle
les deux foyers seraient confondus.
Application : construction de l’ellipse par le procédé dit du jardinier.
Pour tracer une ellipse de foyers F et F 0 et de longueur de grand axe 2a > F F 0
donnés, il suffit de fixer deux piquets en F et F 0 et d’y attacher les extrémités d’une
ficelle non élastique de longueur 2a. Le trajet que l’on parcourt en tournant autour de
F et F 0 tout en maintenant la ficelle tendue est l’ellipse cherchée.

Ellipse Hyperbole

x2 y 2 x2 y 2
Équation réduite + 2 =1 − 2 =1
a2 b a2 b
0<b<a

x = a cos t x = εa ch t
Représentation paramétrique y = b sin t y = b sh t
0 ≤ t < 2π ε ∈ {−1, +1}, t ∈ R

F F 0 = 2c F F 0 = 2c
Distance focale
a2 = b 2 + c 2 c2 = a2 + b2
c c
Excentricité e= e=
a a
AA0 = 2a grand axe
Longueur des axes AA0 = 2a axe focal
BB 0 = 2b petit axe

Définition bifocale M F + M F 0 = 2a | M F − M F 0 | = 2a

Table 1 – Coniques à centre

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1.3 Propriétés des tangentes


Rappels : dérivation vectorielle


Soit t 7−→ ~u(t) une fonction d’un intervalle I de R dans un espace vectoriel E
de dimension finie n. On dit que cette fonction est dérivable si toutes les coordonnées


x1 (t), . . . , xn (t) de ~u(t) dans une base B = (~e1 , . . . , ~en ) de E le sont (cette propriété ne
dépend pas de la base). Le vecteur x01 (t)~e1 + · · · + x0n (t)~en est alors indépendant de la
base. On le note ~u0 (t).
On vérifie immédiatement que si deux fonctions t 7−→ ~u(t) et t 7−→ ~v (t) d’un intervalle


I de R dans un espace vectoriel euclidien E sont dérivables, la fonction t 7−→ ~u(t) ·~v (t)
de I dans R est dérivable et que sa dérivée est t 7−→ ~u0 (t) · ~v (t) + ~u(t) · ~v 0 (t). En
particulier, la fonction t 7−→ k~u(t)k2 a pour dérivée t 7−→ 2~u(t) · ~u0 (t). On en déduit
(dérivation d’une fonction composée) que la fonction t 7−→ k~u(t)k est dérivable en tout
~u(t)
point où elle ne s’annule pas et que sa dérivée en un tel point est égale à · ~u0 (t).
k~u(t)k
Une fonction t 7−→ M (t) d’un intervalle I de R dans un espace affine E est dite dérivable
−−−−→ →

s’il existe un point O de E tel que la fonction t 7−→ OM (t) de I dans E soit dérivable.


On note alors M 0 (t) sa dérivée (il résulte immédiatement de la relation de Chasles
que ce vecteur ne dépend pas du point O). La courbe de représentation paramétrique


t 7−→ M (t) admet alors en tout point de paramètre t où M 0 (t) ne s’annule pas une


tangente de vecteur directeur M 0 (t).
Tangentes à la parabole

Soit M = M (t) une représentation paramétrique de la parabole et H = H(t) le


projeté orthogonal de M sur la directrice D. En dérivant par rapport à t la relation
−−→ − → −−→ − → → − −−→ → −
F M 2 − HM 2 = 0, on obtient 2F M · M 0 − 2HM · (M 0 − H 0 ) = 0. Mais HM · H 0 = 0
−−→ →

puisque le vecteur HM est orthogonal à D et le vecteur H 0 appartient à la direction

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−−→ − → −−→ −−→ − →


de D. Il en résulte F H · M 0 = (F M − HM ) · M 0 = 0. La tangente en M à la parabole
est donc orthogonale à la droite (F H), i.e. est la hauteur issue de M dans le triangle
M F H. Ce triangle étant isocèle en M , cette tangente est aussi la médiatrice de [HF ]
et la bissectrice intérieure de l’angle en M de ce triangle.

Proposition 4. La tangente en un point M à la parabole de foyer F et de directrice


D est la médiatrice de [HF ], où H est le projeté orthogonal de M sur D. C’est aussi
la bissectrice intérieure de l’angle en M dans le triangle isocèle HM F .

Il en résulte que tout rayon lumineux parallèle à l’axe d’un miroir parabolique se
réfléchit en un rayon passant par le foyer : un miroir parabolique concentre donc la
lumière au foyer. Cette propriété est utilisée dans certains télescopes et dans les fours
solaires (voir section 3.4).

Tangentes aux coniques à centre


Soit Γ l’ellipse de foyers F et F 0 et de demi-grand axea. En dérivant la relation
−−→ −− →
FM F 0M  − →
F M + F M = 2a, on obtient de même :
0 
−−→ + −− → · M 0 = 0. Mais le vecteur
kF M k kF 0 M k
−−→ −−→0
MF MF
−−→ + −− → est somme de deux vecteurs directeurs unitaires des demi-droites
kF M k kF 0 M k
[M F ) et [M F 0 ) ; c’est donc un vecteur directeur de la bissectrice intérieure de l’angle
en M du triangle M F F 0 . Il en résulte que la tangente en M à l’ellipse est orthogonale
à cette bissectrice intérieure : c’est donc la bissectrice extérieure de l’angle en M de ce
triangle.
Dans le cas de l’hyperbole, on montre de même, en dérivant la relation F M −
F 0 M = ±2a (chaque choix de signe correspondant à une branche de l’hyperbole), que
la tangente en M est la bissectrice intérieure de l’angle en M du triangle M F F 0 .

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Ellipses et hyperboles homofocales


Les ellipses (resp. les hyperboles) de foyers F et F 0 fixés sont les lignes de niveau
de la fonction M 7→ M F + M F 0 (resp. M 7→ |M F − M F 0 |). Par tout point du plan
n’appartenant pas au segment [F F 0 ] (resp. à la médiatrice de [F F 0 ] ou à la droite (F F 0 )
privée du segment [F F 0 ]) passe donc une et une seule ellipse (resp. hyperbole) de foyers
F et F 0 . Il résulte de la démonstration précédente que ces deux coniques se coupent à
angle droit, puisque les deux bissectrices en M du triangle M F F 0 sont perpendiculaires
(les gradients des deux fonctions considérées sont en tout point orthogonaux). Les
ellipses et les hyperboles de foyers fixés constituent donc deux familles de courbes
orthogonales.

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Génération tangentielle des coniques


Soit D une droite du plan et F un point du plan n’appartenant pas à D. L’en-
semble des médiatrices des segments HF , quand H parcourt D est alors l’ensemble
des tangentes à la parabole de foyer F et de directrice D. On dit que la parabole est
l’enveloppe de cette famille de droites.

De même, si F et F 0 sont deux points distincts du plan et C le cercle de centre


F et de rayon 2a, où a est un réel vérifiant F F 0 < 2a, l’ensemble des médiatrices des
0

segments HF , quand H parcourt C est l’ensemble des tangentes à l’ellipse de foyers F


et F 0 et de grand axe 2a. L’ellipse est donc l’enveloppe de cette famille de droites. Le
cas de l’hyperbole est analogue (avec cette fois F F 0 > 2a).

1.4 Ellipse et cercle


Rappels : affinité orthogonale

Définition 2. Soit D une droite du plan et λ un réel non nul. On appelle affinité
orthogonale de base D et de rapport λ l’application du plan dans lui-même qui à tout
−−−→ −−→
point M associe le point M 0 défini par mM 0 = λ mM , où m est le projeté orthogonal
du point M sur la droite D.

Si on rapporte le plan à un repère orthonormé (O,~i, ~j) tel que le point O appartienne
à D et que ~i soit un vecteur directeur de D, les coordonnées du point M 0 sont données
par x0 = x, y 0 = λy, où (x, y) sont les coordonnées de M .
Une affinité orthogonale est une transformation affine. Elle conserve donc l’aligne-
ment, les milieux, le contact (ce qui signifie qu’elle transforme la tangente à une courbe

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en la tangente à la courbe image), et multiplie les aires par la valeur absolue du déter-
minant de sa partie linéaire, qui est ici le rapport de l’affinité. Elle laisse par ailleurs
fixe tout point de sa base D.
Proposition 5. L’ellipse de représentation paramétrique x = a cos t, y = b sin t dans
un repère orthonormal (O,~i, ~j) est l’image du cercle de centre O et de rayon a par
l’affinité orthogonale de base Ox et de rapport b/a. Ce cercle est appelé cercle principal
de l’ellipse.
Elle est aussi l’image du cercle de centre O et de rayon b par l’affinité orthogonale
de base Oy et de rapport a/b. Ce cercle est appelé cercle secondaire de l’ellipse.

Démonstration : Il suffit d’utiliser la représentation paramétrique x = a cos t, y = a sin t


(resp. x = b cos t, y = b sin t) du cercle principal (resp. secondaire) de l’ellipse. 
Cette propriété permet de déduire un certain nombre de propriétés de l’ellipse de
propriétés analogues pour le cercle.
Construction de l’ellipse par points et par tangentes
Pour construire à la règle et au compas un point M de l’ellipse connaissant ses axes
et ses cercles principal et secondaire, il suffit de tracer une demi-droite ∆ d’origine le
centre O de l’ellipse ; soit M1 le point d’intersection de ∆ avec le cercle principal, M2 le
point d’intersection de ∆ avec le cercle secondaire ; la parallèle au grand axe mené par
par M2 et la parallèle au petit axe menée par M1 se coupent un point M de l’ellipse.
Le paramètre t de ce point dans la représentation paramétrique x = a cos t, y = b sin t
est une mesure de l’angle (Ox, ∆) et est appelé anomalie excentrique du point M .
Pour construire la tangente en M à l’ellipse, il suffit de tracer la tangente au cercle
principal en M1 ; si elle coupe le grand axe en I, la droite (M I) est tangente à l’ellipse
en M . On peut aussi construire le point d’intersection J de la tangente en M2 au
cercle secondaire avec le petit axe ; les trois points M , I, J sont alors alignés sur cette
tangente.

12
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Diamètres conjugués
On appelle corde d’une conique Γ tout segment joignant deux points de Γ et dia-
mètre d’une conique à centre toute corde passant par le centre de cette conique.
Proposition 6. Soit E une ellipse et D une droite.
1. L’ensemble des milieux des cordes de E parallèles à D est le diamètre [M M 0 ] de
E ayant pour extrémités les deux points M et M 0 de E en lesquels la tangente à
E est parallèle à D.
2. L’ensemble des milieux des cordes de E parallèles à (M M 0 ) est le diamètre [N N 0 ]
de E parallèle à D.
Les diamètres [M M 0 ] et [N N 0 ] de E sont dits conjugués.

Démonstration : Le parallélisme et les milieux sont conservés par toute affinité or-
thogonale. Il suffit donc de prendre l’image de E par l’affinité orthogonale de base le
grand axe qui transforme E en son cercle principal C et de démontrer la propriété
pour C. Mais la propriété est évidente dans le cas d’un cercle, puisque l’ensemble des
milieux des cordes d’un cercle parallèles à une droite donnée est le diamètre du cercle
orthogonal à cette droite. 
On remarquera que deux diamètres conjugués d’une ellipse ne sont en général pas
orthogonaux : en effet une affinité orthogonale ne conserve pas l’orthogonalité.
Aire de l’ellipse
Proposition 7. L’aire intérieure à une ellipse de demi-axes a et b est égale à πab.

Démonstration : Une affinité orthogonale de rapport k > 0 multiplie les aires par k.
b
L’aire intérieure à l’ellipse est donc πa2 = πab. 
a
Remarque : il n’existe pas de formule simple pour la longueur de l’ellipse.

13
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Construction de l’ellipse par le procédé dit de la bande de papier


Sur un segment AB de longueur a + b (0 < b < a), on place un point M tel que
AM = b (et donc BM = a). Quand A et B se déplacent respectivement sur deux axes
orthogonaux Ox et Oy, le point M décrit un quart d’ellipse.
Démonstration : Soit N tel que le quadrilatère OBM N soit un parallélogramme et m
l’intersection de (M N ) et Ox (i.e. le projeté orthogonal de M sur Ox). Les triangles
rectangles mM A et mN O étant semblables, le point M se déduit du point N par
b
l’affinité orthogonale de base Ox et de rapport − . Mais le point N décrit un quart
a
de cercle de centre O et de rayon a. 

Projection orthogonale d’un cercle sur un plan


Proposition 8. Le projeté orthogonal d’un cercle C de rayon R de l’espace sur un
plan P est :
– un cercle de rayon R si le plan P est parallèle au plan de C ;
– un segment de longueur 2R si le plan P est perpendiculaire au plan de C ;
– une ellipse de demi-grand axe R et de demi-petit axe R cos θ, où θ est l’angle du
plan P avec le plan de C si ce plan n’est ni parallèle ni perpendiculaire à P .

Démonstration : Si deux plans sont parallèles, le projeté orthogonal d’une figure sur
l’un se déduit du projeté orthogonal de cette figure sur l’autre par une translation.
Quitte à compléter par une translation, on peut donc supposer que le plan P passe par
le centre O de C.
Soit Q le plan de C. Le cas où P et Q sont parallèles est immédiat. Supposons
donc P et Q sécants. Soit (O,~i, ~j, ~k) un repère orthonormé de l’espace tel que ~i soit un
vecteur directeur de la droite D d’intersection de P et Q et ~j un vecteur de P . Soit
~u un vecteur unitaire de Q orthogonal à ~i ; (O,~i, ~u) est alors un repère orthonormé
−−−−→
de Q. Le cercle C admet dans ce repère la représentation paramétrique OM (t) =

14
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R cos t~i + R sin t ~u (0 ≤ t ≤ 2π). Les composantes du vecteur ~u dans la base (~i, ~j, ~k)
sont (quitte à changer le sens de ~j et ~k) (0, cos θ, sin θ). Il en résulte que M (t) a pour
coordonnées (R cos t, R sin t cos θ, R sin t sin θ) et son projeté orthogonal m(t) sur P
pour coordonnées (R cos t, R sin t cos θ, 0). Si P et Q sont perpendiculaires, cos θ = 0 et
m(t) parcourt un segment de longueur 2R. Si cos θ 6= 0, on reconnaît la représentation
paramétrique d’une ellipse dont le grand axe est le diamètre de C porté par D et le
petit axe a pour longueur 2R cos θ. 

1.5 Hyperbole rapportée à ses asymptotes


x2 y2
L’hyperbole d’équation − = 1 dans un repère orthonormal R = (O,~i, ~j)
a2 b2
b
admet comme asymptotes les droites d’équations y = ± x.
a
Son équation s’écrit encore
x y x y
  
− + = 1,
a b a b
x y x y
soit, en posant X = − et Y = + :
a b a b
XY = 1 .

Mais les relations


1 1
 
−  x
! !
X
= 1 1 
a b

 
Y y
a b
d’où
1 a a
! ! !
x X
=
y 2 −b b Y

15
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montrent que X et Y sont les coordonnées dans le repère (non orthonormé) R0 =


a b a b
(O, ~i − ~j, ~i + ~j) du point de coordonnées (x, y) dans le repère R. L’équation
2 2 2 2
XY = 1 est donc celle de l’hyperbole dans ce repère R0 porté par les asymptotes.
Proposition 9. Pour toute hyperbole H, il existe un repère cartésien porté par les
asymptotes de H dans lequel l’équation de H est XY = 1.
Plus généralement, une hyperbole admet, dans tout repère cartésien porté par ses
asymptotes, une équation de la forme XY = k, pour un réel k non nul.
Un tel repère n’est en général pas orthogonal. Il l’est si et seulement si l’hyperbole
est équilatère.
Définition 3. Une hyperbole est dite équilatère si ses asymptotes sont perpendiculaires.
Proposition
√ 10. Une hyperbole est équilatère si et seulement si son excentricité est
égale à 2.

x2 y2
Démonstration : Les asymptotes de l’hyperbole d’équation − = 1 dans un
a2 b2
repère orthonormal admettent comme vecteurs directeurs les vecteurs (a, −b) et (a, b).
Ces vecteurs sont orthogonaux si et seulement si a2 = b2 , ou encore c2 = 2 a2 , puisque
la demi-distance focale c vérifie c2 = a2 + b2 . Mais l’excentricité e est égale à c/a. 

Intersection de l’hyperbole et d’une droite


En utilisant l’équation de l’hyperbole dans un repère porté par les asymptotes, on
vérifie immédiatement que toute droite parallèle à l’une des asymptotes (et distincte
de cette asymptote) coupe l’hyperbole en exactement un point. Une telle droite admet
en effet dans ce repère une équation de la forme x = x0 ou y = y0 , où x0 (resp. y0 ) est
un réel non nul.
Proposition 11. Si une droite D non parallèle aux asymptotes coupe l’hyperbole en
deux points M et N (distincts ou confondus) et les asymptotes en deux points P et Q,
les segments [M N ] et [P Q] ont même milieu.

Démonstration : Rapportons le plan à un repère (en général non orthonormé) porté


par les asymptotes dans lequel l’équation de l’hyperbole est xy = 1. Une droite D non
parallèle aux asymptotes a une équation de la forme ux + vy + w = 0, avec uv 6= 0.
Un point de coordonnées (x, y) appartient à l’hyperbole et à D si et seulement si
y = 1/x et ux2 + wx + v = 0. La droite D coupe donc l’hyperbole en deux points
distincts (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) si le discriminant w2 − 4 uv de cette équation du second
degré est strictement positif et un un point double s’il est nul. Dans le cas où D coupe
l’hyperbole en deux points distincts ou confondus M et N , le milieu du segment [M N ]
x 1 + x2 w
a pour abscisse = − . Les points P et Q d’intersection de D avec les axes
2 2u

16
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w w
ont pour coordonnées (− , 0) et (0, − ). Les milieux des segments [M N ] et [P Q] ont
u v
donc même abscisse et sont donc confondus, puisqu’ils appartiennent tous deux à D.


Construction de l’hyperbole point par point


On en déduit une construction point par point d’une hyperbole dont on connaît les
asymptotes et un point : si M est le point donné, on mène par M une droite coupant
les asymptotes en P et Q, le symétrique M 0 de M par rapport au milieu I du segment
[P Q] appartient alors à l’hyperbole. On peut ainsi construire à la règle et au compas
autant de points de l’hyperbole qu’on le souhaite.

1.6 Réduction des équations


On a vu à la section 1.1 que toute conique admettait, dans un certain repère or-
thonormal, une équation polynomiale du second degré. Cette propriété ne dépend en
fait pas du repère : si une courbe admet, dans un certain repère cartésien du plan (non
nécessairement orthonormé) une équation du second degré, alors elle admet, dans tout
repère cartésien du plan, orthonormé ou pas, une équation du second degré.
Soit en effet ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey + f = 0, avec a, b, c non tous nuls,
l’équation d’une telle courbe Γ dans un certain repère cartésien R = (O,~i, ~j) et soit
R0 = (O0 ,~i0 , ~j 0 ) un autre repère cartésien du plan. Notons X (resp.X 0 ) le vecteur colonne
des coordonnées ! (x, y) (resp. (x , y )) d’un point M dans le repère R (resp. R ), A la
0 0 0

a b
matrice , B le vecteur colonne de composantes (d, e), P la matrice de passage
b c
de la base (~i, ~j) à la base (~i0 , ~j 0 ) et C le vecteur colonne des coordonnées de O0 dans le
repère R.
L’équation de Γ dans le repère R s’écrit alors tXAX + 2 tBX + f = 0. Mais les
coordonnées de M dans le repère R0 sont données par X = P X 0 + C. Il en résulte que

17
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l’équation de Γ dans le repère R0 s’écrit t(P X 0 + C)A(P X 0 +C)+2 tB(P X 0 +C)+f = 0,


soit encore tX 0 A0 X 0 + 2 tB 0 X 0 + f 0 = 0, où A0 = tP AP , B 0 = tP (B + AC), f 0 =
f + tCAC + 2 tBC. Cette équation est encore polynomiale du second degré en x0 , y 0 .
Le but de cette section est de montrer que, réciproquement, toute courbe plane
admettant une équation du second degré est une conique (éventuellement dégénérée)
et de ramener son équation, par un changement de repère approprié, à une des formes
canoniques obtenues à la section 1.1.
On considère donc dans toute cette section une courbe plane Γ (éventuellement vide
ou réduite à un point) admettant, dans un certain repère orthonormal R = (O,~i, ~j) du
plan, une équation du second degré, de la forme :

ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey + f = 0 ,

où a, b, c, d, e, f sont 6 réels quelconques, avec (a, b, c) 6= (0, 0, 0).


!
a b
En introduisant comme précédemment la matrice A = et les matrices co-
b c
! !
d x
lonnes B = et X = , l’équation de Γ dans le repère R s’écrit
e y

XAX + 2 tBX + f = 0 .
t

La matrice A étant symétrique!réelle, il existe une matrice orthogonale P et une matrice


λ 0
diagonale réelle D = (où λ et µ sont les valeurs propres de A) telles que
0 µ
A = P DP −1 = P D tP , d’où D = tP AP . La matrice P est la matrice de passage de la
base (~i, ~j) à une base orthonormée (~i0 , ~j 0 ), où les vecteurs ~i0 et ~j 0 ont pour composantes
dans la base (~i, ~j) les vecteurs colonnes de la matrice P . Notons (x0 , y 0 ) les coordonnées
dans le repère! R0 = (O,~i0 , ~j 0 ) du point de coordonnées (x, y) dans le repère (O,~i, ~j) et
0
x
X 0 = 0 . L’équation de Γ dans le repère R0 s’écrit donc
y
t t
X 0 DX 0 + 2 B 0 X 0 + f = 0 ,

soit encore
λx02 + µy 02 + 2d0 x0 + 2e0 y 0 + f = 0 ,
!
d0
où B = 0 = tP B. Les matrices A et D étant semblables, on a
0
e

ac − b2 = det(A) = det(D) = λµ .

18
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Premier cas : ac − b2 > 0.


Dans ce cas, λ et µ sont de même signe ; on peut donc, quitte à multiplier l’équation
par -1, les supposer tous deux positifs et poser λ = α2 , µ = β 2 pour des réels positifs
α et β. L’équation de Γ dans le repère R0 s’écrit alors
!2 !2
d0 e0
α 2
x + 2
0
+β 2
y + 2
0
+ f0 = 0 ,
α β

d02 e02
où f 0 = f − − 2.
α2 β
d0 e0
!
Soit O le point de coordonnées − 2 , − 2 dans le repère R0 , R00 le repère
0
α β
(O , i , j ) et (x , y ) les coordonnées dans R d’un point de coordonnées (x0 , y 0 ) dans
0 ~0 ~ 0 00 00 00

d0 e0
R0 , de sorte que x00 = x0 + 2 , y 0 = y 00 + 2 . L’équation de Γ dans R00 s’écrit donc
α β

α2 x002 + β 2 y 002 + f 0 = 0 .

Trois cas se présentent :


– si f 0 > 0, Γ est vide ;
– si f 0 = 0, Γ est réduite au point O0 ; √ √ 0
−f 0 0 −f
– si f < 0, l’équation de Γ s’écrit, en posant a =
0 0
,b = , sous la forme
α β

x002 y 002
+ 02 = 1 .
a02 b
On reconnaît :
– si a0 > b0 , une ellipse de grand axe l’axe O0 x00 ;
– si b0 > a0 , une ellipse de grand axe l’axe O0 y 00 ;
– si a0 = b0 , un cercle de centre O0 .
On dit, dans tous ces cas, que Γ est du genre ellipse.
Deuxième cas : ac − b2 < 0.
Les deux réels λ et µ sont de signes contraires ; on peut donc, quitte à multiplier
l’équation par -1, supposer λ > 0 et µ < 0 et poser λ = α2 , µ = −β 2 pour des réels
positifs α et β. L’équation de Γ dans le repère R0 s’écrit alors
!2 !2
d0 e0
α2 x0 + 2 − β2 y0 − 2 + f0 = 0 ,
α β

d02 e02
où f 0 = f − + 2.
α2 β

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d0 e0
!
Soit O0 le point de coordonnées − 2 , 2 dans le repère R0 , R00 le repère (O0 ,~i0 , ~j 0 )
α β
et (x00 , y 00 ) les coordonnées dans R00 d’un point de coordonnées (x0 , y 0 ) dans R0 , de sorte
d0 00 e0
que x = x + 2 , y = y − 2 . L’équation de Γ dans R00 s’écrit donc
00 0 0
α β
α2 x002 − β 2 y 002 + f 0 = 0 .
Trois cas se présentent :
– si f 0 = 0 l’équation s’écrit sous la forme α2 x002 − β 2 y 002 = 0, soit encore (αx00 −
βy 00 )(αx00 + βy 00 ) = 0 : Γ est donc réunion des deux droites sécantes en O0 d’équa-
tions αx00 − βy 00 = 0 et αx00 + βy 00 = 0 ; √ 0 √ 0
−f 0 −f
– si f < 0 , l’équation de Γ s’écrit, en posant a =
0 0
,b = , sous la forme
α β
x002 y 002
− 02 = 1 ;
a02 b
Γ est donc une hyperbole d’axe focal O0 x00 ; √ 0 √
f0 0 f
– si f > 0 , l’équation de Γ s’écrit, en posant a =
0
,b =
0
, sous la forme
α β
x002 y 002
− 02 + 02 = 1 ;
a b
Γ est donc une hyperbole d’axe focal O0 y 00 .
On dit, dans tous ces cas, que Γ est du genre hyperbole.
Troisième cas : ac − b2 = 0.
On a alors λµ = 0, mais un seul des deux nombres λ et µ est nul, sinon la matrice
A serait nulle et l’équation de Γ ne serait plus du second degré. On peut donc supposer
λ = 0, µ 6= 0. L’équation de Γ dans le repère R0 s’écrit µy 02 + 2d0 x0 + 2e0 y 0 + f = 0, soit
encore !2
e0
y +
0
+ 2d00 x0 + f 0 = 0
µ
d0 0 f e02
en posant d00 = , f = − 2.
µ µ µ
Quatre cas se présentent :
– si d00 = 0 et f 0 > 0, Γ est vide ; !2
e0
– si d00 = 0 et f 0 = 0, l’équation de Γ s’écrit y 0 + = 0 ; Γ est donc une droite
µ
double ;
e0
– si d00 = 0 et f 0 < 0, Γ est réunion des deux droites parallèles d’équations y 0 + =
√ µ
± −f 0 ;

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f0 e0
!
– si d00 6= 0, soit O0 le point de coordonnées − 00 , − dans le repère R0 , R00 le
2d µ
repère (O0 ,~i0 , ~j 0 ) et (x00 , y 00 ) les coordonnées dans R00 d’un point de coordonnées
f0 e0
(x0 , y 0 ) dans R0 , de sorte que x00 = x0 + 00 , y 00 = y 0 + ; l’équation de Γ dans
2d µ
R00 s’écrit y 002 + 2d00 x00 = 0 ; Γ est donc une parabole d’axe focal O0 x00 .
On dit, dans tous ces cas, que Γ est du genre parabole.
En résumé, on voit que toute courbe admettant une équation polynomiale du second
degré est soit une conique ou un cercle, soit vide ou réduite à un point, soit réunion
de deux droites, éventuellement confondues. Dans ce dernier cas, l’équation de Γ se
décompose en produit de deux équations du premier degré : on dit que la conique est
dégénérée.

ac − b2 Genre Nature

- Ellipse
- Cercle
>0 Ellipse
- Point
- Ensemble vide
- Hyperbole
<0 Hyperbole
- Deux droites sécantes
- Parabole
- Deux droites parallèles
=0 Parabole
- Une droite double
- Ensemble vide

Table 2 – Réduction des équations

Recherche d’un centre


En pratique, il est souvent intéressant de commencer par chercher si la conique
possède un centre de symétrie et de déterminer, s’il existe, ce centre. Un point O0 , de
coordonnées (x0 , y0 ) dans R, est centre de symétrie de Γ si et seulement si l’équation
de Γ dans le repère R0 = (O0 ,~i, ~j) ne comporte pas de termes du premier degré. Les
coordonnées (x0 , y 0 ) dans R0 du point M de coordonnées (x, y) dans R sont données
par x = x0 + x0 , y = y 0 + y0 . L’équation de Γ dans R0 s’écrit donc :
a(x0 + x0 )2 + 2b(x0 + x0 )(y 0 + y0 ) + c(y 0 + y0 )2 + 2d(x0 + x0 ) + 2e(y 0 + y0 ) + f = 0 .
Cette équation ne comporte pas de termes du premier degré si et seulement si :

ax + by0 + d = 0
0
bx0 + cy0 + e = 0 .

21
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Ces équations (qui s’obtiennent en annulant les deux dérivées partielles par rapport à
x et à y de l’équation de Γ) sont en général celles de deux droites. Trois cas sont alors
possibles :
1. si b2 − ac 6= 0, ces droites sont sécantes, et Γ admet, si elle n’est pas vide, un
centre de symétrie et un seul ;
2. si ces droites sont parallèles et distinctes, Γ n’admet pas de centre de symétrie ;
3. si ces droites sont confondues, tout point de cette droite est centre de symétrie
pour Γ.
Dans le cas 1, Γ est appelée conique à centre. Dans les cas 2 et 3, Γ est du genre
parabole ; une parabole n’admet pas de centre de symétrie, mais une droite double ou
la réunion de deux droites parallèles admettent une droite de centres de symétrie.
Cette situation se retrouve dans le cas particulier où l’une de ces deux équations
n’est pas celle d’une droite :
– si a = b = 0 et d 6= 0 (ou b = c = 0 et e 6= 0), il n’y a pas de centre de symétrie ;
– si a = b = d = 0 (ou b = c = e = 0), on trouve une droite de centres de symétrie.

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2 Entraînement
2.1 Vrai ou faux
Vrai-Faux 1. Soit P une parabole de foyer F et de directrice D, M un point quelconque
de P , H son projeté orthogonal sur D. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont
vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1.  La tangente en M à P est la médiatrice de [HF ].
2.  La normale à P en M passe par F .
3.  Le milieu du segment [HF ] appartient à la tangente au sommet de P .
4.  La normale en M à P est parallèle à la droite (HF ).
5.  Toute droite perpendiculaire à D rencontre P en un point et un seul.
6.  Le symétrique de M par rapport à (HF ) appartient à la tangente au sommet
de P .
7.  Le symétrique de F par rapport à toute tangente à P appartient à D.
Vrai-Faux 2. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
1.  Par 4 points du plan tels que 3 d’entre eux ne soient jamais alignés, il passe
une ellipse et une seule.
2.  Il passe par les sommets de tout rectangle non aplati une ellipse et une seule.
3.  Soient F et F 0 deux points distincts. Par tout point du plan n’appartenant pas
au segment [F F 0 ], il passe une ellipse de foyers F et F 0 et une seule.
4.  Soit E une ellipse. Pour toute droite du plan, il existe une tangente à E
parallèle à cette droite.
5.  Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé, E l’ellipse de représentation
paramétrique x = a cos t, y = b sin t. Le paramètre t d’un point M de E est une
−−→
mesure de l’angle (Ox, OM ).
6.  Le disque fermé délimité par le cercle principal d’une ellipse est l’unique disque
de rayon minimal contenant l’ellipse.
7.  Le projeté orthogonal d’un cercle de l’espace sur un plan est un cercle si et
seulement si le plan du cercle est parallèle au plan de projection.
Vrai-Faux 3. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
1.  Pour toute hyperbole, il existe un repère orthonormé dans lequel l’hyperbole
x2 y 2
a une équation de la forme 2 − 2 = 1.
a b
2.  Pour toute hyperbole, il existe un repère orthonormé dans lequel l’hyperbole
a une équation de la forme xy = k.

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3.  Le segment joignant les foyers d’une hyperbole ne rencontre pas l’hyperbole.


4.  Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Soient a, b, c, d des réels tels que
ax + b
ad − bc 6= 0. La courbe d’équation y = est une hyperbole équilatère.
cx + d
5.  Pour toute hyperbole, il existe un repère (O,~i, ~j) normé (k~ik = k~jk = 1) et un
réel k non nul tels que l’équation de l’hyperbole dans ce repère soit xy = k.
6.  Pour toute hyperbole, il existe un repère (O,~i, ~j) normé (k~ik = k~jk = 1) tel
que l’équation de l’hyperbole dans ce repère soit xy = 1.
7.  Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé, H l’hyperbole d’équation
x2 y 2
− 2 = 1. La demi-distance focale c de H vérifie a2 = b2 + c2 .
a2 b
x2 y 2
8.  Le plan est rapporté à un repère orthonormé. L’équation 2 − 2 = 1 est celle
a b
d ’une hyperbole d’axe focal Ox si et seulement si a > b.
9.  Soit H une hyperbole. Pour toute droite du plan, il existe une tangente à H
parallèle à cette droite.
10.  Soit H une hyperbole. Pour toute droite du plan non parallèle à l’une des
asymptotes de H, il existe une tangente à H parallèle à cette droite.

Vrai-Faux 4. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
1.  L’image d’une hyperbole par une homothétie est une hyperbole de même ex-
centricité.
2.  L’image d’une ellipse par une affinité orthogonale est toujours un cercle.
3.  L’image d’une ellipse par une affinité orthogonale est une ellipse de même
excentricité.
4.  L’image d’une conique par une affinité orthogonale est toujours une conique.
5.  Le cercle est la seule conique à posséder plus de deux axes de symétrie ortho-
gonale.
6.  Une conique non dégénérée ne peut posséder deux centres de symétrie.
7.  L’image d’une parabole par une symétrie centrale est une parabole.

Vrai-Faux 5. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont
fausses, et pourquoi ?
1.  Si deux ellipses ont les mêmes foyers, l’une des deux est incluse dans l’intérieur
de l’autre.
2.  Si une ellipse et une hyperbole ont les mêmes foyers, elles ne se coupent pas.
3.  Deux ellipses distinctes se coupent en au plus deux points.

24
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4.  Si deux ellipses distinctes ont en commun un foyer et la directrice associée,


elles ne se coupent pas.
5.  Si deux ellipses ont les mêmes foyers, elles ont le même centre.
6.  Si deux ellipses ont en commun un foyer et la directrice associée, elles ont
même centre.
7.  Si une ellipse et une hyperbole ont en commun un foyer et la directrice associée,
elles ne se coupent pas.
8.  Si une droite coupe une ellipse en exactement un point, elle est tangente à
l’ellipse en ce point.
9.  Une droite coupe une hyperbole en au plus deux points.
10.  Si une droite coupe une hyperbole en un point exactement, elle est tangente à
l’hyperbole en ce point.

Vrai-Faux 6. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal, Γ une conique non
vide et non dégénérée d’équation ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey + f = 0. Parmi les
affirmations suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1.  Si a = 0, Γ est une parabole.
2.  Si Γ est une ellipse, alors ac − b2 > 0.
3.  Si a = c, alors Γ est un cercle.
4.  Si ac − b2 < 0, alors Γ est une hyperbole.
5.  Si b = c = 0, alors Γ est une parabole.
6.  Si Γ est une parabole, alors a = b = 0 ou b = c = 0.
7.  Si a = c = 0, alors Γ est une hyperbole.
8.  Si Γ est une ellipse, alors a et c sont de même signe.
9.  Si ac − b2 6= 0, alors Γ est une conique à centre.

Vrai-Faux 7. Le plan est rapporté à un repère orthonormal. Parmi les affirmations


suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1.  La conique d’équation 4x2 + 4xy + y 2 − 4x − 2y + 4 = 0 est une droite double.
2.  La conique d’équation 3x2 − 7xy + 2y 2 − 5x − 2 = 0 est réunion de deux droites
sécantes.
3.  La conique d’équation 4x2 + 4xy + y 2 − 4x − 2y + 1 = 0 est vide.
4.  La conique d’équation x2 − 4xy + 4y 2 + 4x − 8y + 3 = 0 est réunion de deux
droites parallèles.
5.  La conique d’équation x2 + y 2 − 2x + 6y + 10 = 0 est vide.
6.  La conique d’équation 4x2 + 4xy + y 2 − 4x − 2y + 1 = 0 est une droite double.
7.  La conique d’équation 3x2 − 7xy + 2y 2 − 5x − 1 = 0 est réunion de deux droites.

25
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2.2 Exercices
Exercice 1. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Écrire l’équation de la pa-
rabole P de foyer F (−1, 2) et de directrice D d’équation 3x − 2y + 2 = 0.

Exercice 2. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Écrire l’équation de l’ellipse



E de foyer F (2, 1), de directrice D d’équation x−2y −2 = 0 et d’excentricité e = 1/ 2.

Exercice 3. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Écrire l’équation de l’ellipse


E de foyers F (1, 0) et F 0 (−1, 2) et de demi-grand axe de longueur 3.

Exercice 4. Déterminer l’ensemble des centres des cercles passant par un point fixe F
et tangents à un cercle fixe C (on discutera selon la position de F par rapport à C).

Exercice 5. Montrer que deux coniques sont semblables si et seulement si elles ont la
même excentricité.

Exercice 6. Montrer que deux paraboles sont isométriques si et seulement si elles ont
le même paramètre.

Exercice 7. Intersection d’une parabole et d’une droite


1. Montrer que toute parallèle à l’axe d’une parabole coupe celle-ci en exactement
un point.
2. Montrer que toute droite non parallèle à l’axe d’une parabole coupe celle-ci en
0, 1 ou 2 points. Montrer qu’elle coupe la parabole en exactement un point si et
seulement si elle est tangente à la parabole.

Exercice 8. Intersection d’une ellipse et d’une droite


1. Montrer qu’une droite d’équation αx + βy + γ = 0 rencontre l’ellipse d’équation
x2 y 2
+ 2 = 1 en :
a2 b
– 0 point si a2 α2 + b2 β 2 < γ 2 ;
– 1 point si a2 α2 + b2 β 2 = γ 2 ;
– 2 points si a2 α2 + b2 β 2 > γ 2 .
2. Montrer qu’une droite rencontre une ellipse en exactement un point si et seule-
ment si elle est tangente à l’ellipse.

Exercice 9. Soit M un point d’une parabole, m son projeté orthogonal sur l’axe, N
le point d’intersection de l’axe et de la normale en M à la parabole. Montrer que la
longueur mN (appelée sous-normale en M ) ne dépend pas du point M . Exprimer cette
longueur en fonction du paramètre de la parabole.

26
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Exercice 10. Le plan est rapporté à un repère orthonormal. Soient 0 < b < a deux
réels. Montrer que la famille des courbes Γλ d’équation
x2 y2
+ =1
a2 + λ b 2 + λ
où λ est un paramètre réel > −a2 et différent de −b2 , est exactement la famille des
coniques de foyers F et F 0 , où F et F 0 sont deux points du plan dont on précisera les
coordonnées en fonction de a et b.
Exercice 11. Soit H une hyperbole de demi-distance focale c. Montrer qu’il existe un
repère normé porté par les asymptotes de H tel que l’équation de H dans ce repère
soit 4 XY = c2 .
Exercice 12. Le plan
 affine euclidien estrapporté
 à un repère orthonormal.  Soient T de
1 1 1

coordonnées t, , U de coordonnées u, , V de coordonnées v, trois points
t u v
distincts de l’hyperbole équilatère H d’équation xy = 1.
1. Écrire l’équation de la perpendiculaire ∆ à la droite (U V ) passant par T .
2. Déterminer les coordonnées du second point d’intersection de ∆ avec H.
3. Montrer que ce point appartient aux deux autres hauteurs du triangle T U V .
4. En déduire que l’orthocentre de tout triangle dont les sommets appartiennent à
une hyperbole équilatère appartient à cette même hyperbole.
Exercice 13. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal, E l’ellipse d’équation
x2 y 2
+ 2 = 1.
a2 b
1. Montrer qu’une droite est tangente à E si et seulement si elle coupe E en un
point et un seul.
2. Soit M0 un point de coordonnées (x0 , y0 ) et m un réel. Donner une condition
nécessaire et suffisante pour que la droite de pente m passant par M0 soit tangente
à E.

27
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3. Déterminer en fonction de (x0 , y0 ) le nombre de tangentes à E passant par M0 .


4. Montrer que deux droites de pentes respectives m1 et m2 sont perpendiculaires
si et seulement si m1 m2 = −1.
5. Montrer que l’ensemble des points du plan d’où l’on peut mener deux tangentes
à E perpendiculaires entre elles est un cercle de centre le centre de E dont on
précisera le rayon.

Exercice 14. Une propriété des tangentes aux coniques


Soit Γ une conique de foyer F , de directrice D et d’excentricité e, M un point de
Γ, H son projeté orthogonal sur D. On suppose que la tangente à Γ en M coupe la
directrice D en un point T .
−−→ −−→ −−→ −−→
1. Montrer que F M · M T + e2 M H · M T = 0 (on pourra dériver la relation F M 2 −
e2 M H 2 = 0).
2. En déduire que les droites (F M ) et (F T ) sont orthogonales (on pourra calculer
−−→ −→
le produit scalaire F M · F T ).

Exercice 15. Soit E une ellipse de foyers F et F 0 . Déterminer le lieu des images de F
par :
1. les symétries orthogonales par rapport aux tangentes à E ;
2. les projections orthogonales sur les tangentes à E.

Exercice 16. Montrer que toute tangente à une hyperbole coupe les asymptotes de
cette hyperbole en deux points distincts R et S et que l’aire du triangle ORS, où O
est le centre de l’hyperbole, ne dépend pas de la tangente considérée.

Exercice 17. Diamètres conjugués d’une hyperbole


Soit H une hyperbole, O son centre et D une droite passant par O et distincte des
asymptotes de H.

28
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1. Montrer que les milieux des cordes de H parallèles à D appartiennent tous à une
même droite D0 passant par O.
2. Montrer que les milieux des cordes de H parallèles à D0 appartiennent tous à D.
Exercice 18. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé (O,~i, ~j), H l’hyper-
bole équilatère d’équation xy = 1, A0 un point de H de coordonnées (x0 , y0 ) et Ω le
symétrique de A0 par rapport à O. Le cercle de centre Ω passant par A0 recoupe en
général H en trois points A1 , A2 , A3 .
1. Écrire une équation polynomiale de degré 3 vérifiée par les abscisses x1 , x2 , x3
des points A1 , A2 , A3 .
2. En déduire, en utilisant les relations entre les coefficients et les racines d’un
polynôme, que Ω est l’isobarycentre du triangle A1 A2 A3 .
3. Soit T un triangle. On suppose que l’isobarycentre de T est aussi le centre du
cercle circonscrit à T . Montrer que T est équilatéral.
4. Que peut-on dire du triangle A1 A2 A3 ?
Exercice 19. Théorème d’Apollonius pour l’ellipse
Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal (O,~i, ~j), E l’ellipse de repré-
sentation paramétrique x = a cos t, y = b sin t.
1. Soit M1 et M2 deux points de E de paramètres respectifs t1 et t2 , M10 et M20 leurs
symétriques par rapport à O. Donner une condition nécessaire et suffisante sur
t1 et t2 pour que les diamètres [M1 M10 ] et [M2 M20 ] de E soient conjugués.
2. Montrer que l’aire du parallélogramme construit sur deux demi-diamètres conju-
gués [OM1 ] et [OM2 ] de E est constante.
3. Montrer que la somme OM12 + OM22 des carrés des longueurs de deux demi-
diamètres conjugués [OM1 ] et [OM2 ] de E est constante.
Exercice 20. Montrer que l’image d’une ellipse ou d’un cercle par une application affine
bijective est une ellipse ou un cercle.
Exercice 21. Ellipse de Steiner d’un triangle

29
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Soit ABC un triangle non aplati et G son centre de gravité. Montrer qu’il existe une
ellipse tangente aux trois côtés de ce triangle en leurs milieux et passant par les milieux
des segments [GA], [GB] et [GC]. (Indication : on se ramènera par une transformation
affine au cas où le triangle est équilatéral.)
Exercice 22. Soient (a, b, c) et (a0 , b0 , c0 ) deux triplets de réels tels que ab0 − ba0 6= 0 et
k un réel non nul. Montrer que la courbe d’équation (ax + by + c)(a0 x + b0 y + c0 ) = k
est une hyperbole dont on précisera le centre et les asymptotes.
Exercice 23. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Montrer que la courbe
d’équation x2 −2xy + y 2 +2x −3y +3 = 0 est une parabole. Déterminer les coordonnées
de son foyer et l’équation de sa directrice.
Exercice 24. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé, Γ la conique d’équa-
tion 5x2 + 8y 2 + 4xy + 16x − 8y = 16. Réduire l’équation de Γ. On donnera les coor-
données du centre, les équations des axes, les longueurs du grand axe et du petit axe,
les coordonnées des foyers.
Exercice 25. Soient D1 et D2 deux droites sécantes en un point O, A un point de D1
différent de O, B un point de D2 différent de O. On cherche le lieu des centres des
coniques tangentes en A à D1 et en B à D2 .
−→ −−→
1. On rapporte le plan au repère (O, OA, OB). Donner des conditions nécessaires et
suffisantes sur les coefficients a, b, c, d, e, f pour qu’une conique à centre d’équation
ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey + f = 0 soit tangente en A à D1 et en B à D2 .
2. En déduire que le centre d’une telle conique appartient à une droite fixe passant
par O. Interpréter cette droite dans le triangle OAB.
3. Reprendre le problème dans le cas où les deux droites D1 et D2 sont parallèles,
A étant un point quelconque de D1 et B un point quelconque de D2 .
Exercice 26. Montrer que toute courbe de représentation paramétrique

x = a cos t + b sin t
(
(t ∈ [0, 2π[)
y = c cos t + d sin t

où a, b, c, d sont des réels, est une ellipse, un cercle ou un segment de droite de centre
l’origine (on pourra, dans le cas où la courbe n’est pas portée par une droite, en écrire
une équation cartésienne). Donner une condition nécessaire et suffisante pour que cette
courbe soit un cercle (resp. un segment de droite).
Exercice 27. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé, Γ une conique d’équa-
tion ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey + f = 0 et M0 , de coordonnées (x0 , y0 ), un point de
Γ. Montrer que l’équation de la tangente en M0 à Γ s’écrit

ax0 x + b(y0 x + x0 y) + cy0 y + d(x0 + x) + e(y0 + y) + f = 0 .

30
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2.3 QCM
Donnez-vous une heure pour répondre à ce questionnaire. Les 10 questions sont
indépendantes. Pour chaque question 5 affirmations sont proposées, parmi lesquelles 2
sont vraies et 3 sont fausses. Pour chaque question, cochez les 2 affirmations que vous
pensez vraies. Chaque question pour laquelle les 2 affirmations vraies sont cochées
rapporte 2 points.
Question 1. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal (O,~i, ~j), P la parabole
d’équation y = x2 .
A L’axe Ox est axe de symétrie de P.
1

B Le foyer de P a pour coordonnées 0, .
2
1
C La directrice de P a pour équation y = − .
4
1
D La directrice de P a pour équation x = − .
 4
1

E Le foyer de P a pour coordonnées 0, .
4
Question 2. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormé, E l’ellipse d’équation
x2 + 2y 2 = 2.
A Le demi-grand axe de E a pour longueur 1.

B Le demi-grand axe de E a pour longueur 2.
π
C L’aire intérieure à E est égale à .
2
D Les foyers de E ont comme coordonnées (±1, 0).
1
E La droite d’équation x = √ est une directrice de E.
2
Question 3. Soit, dans le plan rapporté à un repère orthonormal (O,~i, ~j), H l’hyperbole
d’équation xy = 1, F et F 0 ses foyers.
A Les axes de symétrie de H sont les droites d’équations y = x et y = −x.
B Les axes Ox et Oy sont axes de symétrie de H.
C La distance focale F F 0 est égale à 4.
D L’excentricité de H est égale à 2.
1 1 1 1
   
E Les foyers de H ont pour coordonnées , et − , − .
2 2 2 2
Question 4. Soit E l’ellipse de représentation paramétrique x = a cos t, y = b sin t
dans un repère orthonormé (O,~i, ~j), avec 0 < b < a.
A L’aire délimitée par E est égale à πab.
−→ −−→
B Le paramètre t d’un point M est une mesure de l’angle (Ox, OM ).
C Les foyers de E ont pour coordonnées (−b, 0) et (b, 0).
D E est l’image du cercle de centre O et de rayon a par l’affinité orthogonale
d’axe Oy et de rapport b/a.

31
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E La valeur minimale de la longueur OM quand M parcourt E est égale à b.

Question 5. A Une ellipse est entièrement déterminée par son centre et ses deux
foyers.
B Une ellipse est entièrement déterminée par ses deux foyers et un sommet de son
grand axe.
C Si deux ellipses ont la même excentricité, il existe une isométrie transformant
la première en la seconde.
D Une ellipse est entièrement déterminée par ses deux foyers et un de ses points.
E L’excentricité d’une ellipse est égale au rapport des longueurs de ses deux axes.
Question 6. Le plan est rapporté à un repère orthonormé d’origine O. Les courbes
d’équations suivantes sont des coniques de foyer O :
A ρ = cos θ ;
1
B ρ= ;
1 + cos θ
1
C ρ= ;
cos θ
D ρ(1 − 2 sin θ) = 2 ;
E 2ρ sin θ = 1.
Question 7. Le plan est rapporté à un repère orthonormé.
A La courbe d’équation (x − 1)(y − 2) = 1 est une hyperbole.
B La courbe d’équation x2 + y 2 + xy = 1 est un cercle.
C La courbe d’équation (x + 1)(y − 3) = 0 est une hyperbole.
D La courbe d’équation (x + 1)2 − y = 0 est une parabole.
E La courbe d’équation y(2x + 3) − (x + 2) = 0 est une ellipse.
Question 8. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Les courbes d’équations
suivantes sont des ellipses :
A x2 + 2y 2 − 2x + 4y + 5 = 0.
B x2 + 4xy + y 2 − 2x + 4y = 0.
C x2 − 2xy + 2y 2 + 2x + 6y = 0.
D 4x2 − 2xy + 4y 2 − 1 = 0.
E x2 + 2xy + y 2 + 2x + 2y − 5 = 0.
Question 9. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Les courbes d’équations
suivantes sont des hyperboles :
A xy + 3x − y − 5 = 0.
B xy + 3x + 2y + 6 = 0.
C 3x2 − 2xy − y 2 + x + 3y − 3 = 0.
D 3x2 − 4xy + 2y 2 − 5x + y − 8 = 0.
E 2x2 − 5xy − 3y 2 + 5x − y + 2 = 0.

32
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Question 10. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Les courbes d’équations
suivantes sont des paraboles :
A 9x2 − 12xy + 4y 2 − 3x + 2y − 2 = 0.
B x2 + 2xy + y 2 − 4x + 8y + 10 = 0.
C x2 + 4xy + 4y 2 − 4x + 2y − 1 = 0.
D 9x2 − 42xy + 49y 2 + 12x − 28y + 4 = 0.
E x2 − 6xy + y 2 − 3x + 2y − 4 = 0.

Réponses : 1–CE 2–BD 3–AC 4–AE 5–BD 6–BD 7–AD 8–CD 9–AC 10–BC

2.4 Devoir
Essayez de bien rédiger vos réponses, sans vous reporter ni au cours, ni au corrigé. Si
vous souhaitez vous évaluer, donnez-vous deux heures ; puis comparez vos réponses avec
le corrigé et comptez un point pour chaque question à laquelle vous aurez correctement
répondu.
Questions de cours :
1. Donner la définition par foyer, directrice et excentricité d’une conique.
2. Rappeler quelles sont les coniques admettant deux foyers. Donner, pour ces co-
niques, une définition faisant intervenir les deux foyers.
3. Rappeler la définition d’une hyperbole équilatère. Donner une condition nécessaire
x2 y 2
et suffisante sur les réels positifs a et b pour que l’hyperbole d’équation 2 − 2 = 1
a b
dans un repère orthonormé soit équilatère.
4. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Donner une condition nécessaire et
suffisante sur les réels a, b, c, d, e pour que l’équation ax2 +2bxy+cy 2 +2dx+2ey =
0 soit celle d’un cercle.
5. Le plan est rapporté à un repère orthonormé. Donner la nature et une représen-
tation paramétrique de la conique d’équation x2 − y 2 = 1.
Exercice 1 : Soit p un réel positif et P la parabole d’équation y 2 = 2px dans le plan
rapporté à un repère orthonormé (O,~i, ~j).
1. Déterminer l’axe, le sommet, le foyer F et la directrice D de P .
t2
2. On considère la représentation paramétrique x = , y = t de P . Écrire l’équation
2p
de la tangente à P au point de paramètre t.
3. Soit M0 de coordonnées (x0 , y0 ) un point du plan. Écrire une équation vérifiée
par le paramètre t d’un point de P pour que la tangente à P en ce point passe
par M0 . Discuter selon la position de M0 le nombre de tangentes à P passant par
M0 .

33
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4. Donner une condition nécessaire et suffisante sur M0 pour qu’il passe par M0
deux tangentes à P perpendiculaires entre elles.
5. Soit M un point de P , H son projeté orthogonal sur D. Montrer que tout point
de la tangente en M à P est équidistant de H et F .
6. En déduire une construction à la règle et au compas des tangentes à P menées
par un point M0 du plan (dans le cas où il existe de telles tangentes). Retrouver
ainsi les résultats de la question 3.
7. Déduire de la question précédente une nouvelle démonstration du résultat de la
question 4.

Exercice 2 : Le plan est rapporté à un repère orthonormal (O,~i, ~j).


1. Écrire l’équation de l’hyperbole√H de foyer F (3, 2), de directrice D d’équation
x − y + 1 = 0 et d’excentricité 2.
2. Écrire l’équation de H sous la forme (x − a)(y − b) = c pour des réels a, b, c. En
déduire les coordonnées du centre Ω de H.
3. Déterminer les axes, puis le second couple foyer-directrice (F 0 , D0 ) de H (on
donnera les coordonnées de F 0 et une équation de D0 ).
4. Montrer que la courbe E d’équation 3x2 + 3y 2 + 2xy − 14x − 26y + 27 = 0 est
une ellipse.
5. Montrer que Ω est le centre de E.
6. Déterminer les axes et l’équation réduite de E.
7. En déduire les longueurs des axes, la distance focale et l’excentricité de E.
8. Montrer que les coniques E et H ont les mêmes foyers.

2.5 Corrigé du devoir


Questions de cours :
1. La conique C de foyer F , de directrice D et d’excentricité e > 0, où F est un
point du plan n’appartenant pas à D, est l’ensemble des points du plan dont le
MF
rapport (où H est le projeté orthogonal de M sur D) des distances à F et
MH
à D est égal à e :

d(M, F )
( )
MF
 
C= M| =e = M | =e .
d(M, D) MH

2. Les coniques admettant deux couples foyer-directrice sont les ellipses et les hy-
perboles.

34
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Une ellipse E de foyers F et F 0 est l’ensemble des points M du plan dont la somme
M F + M F 0 des distances à ses deux foyers est une constante 2a strictement
supérieure à la distance focale F F 0 :

E = {M | M F + M F 0 = 2a} avec 2a > F F 0 .

Une hyperbole H de foyers F et F 0 est l’ensemble des points M du plan dont la


différence M F − M F 0 des distances à ses deux foyers est égale en valeur absolue
à une constante 2a strictement inférieure à la distance focale F F 0 :

H = {M | | M F − M F 0 | = 2a} avec 2a < F F 0 .

3. Une hyperbole est dite équilatère si ses asymptotes sont perpendiculaires. Une
condition nécessaire et suffisante
√ pour qu’une hyperbole soit équilatère est que
son excentricité soit égale à 2.
x2 y 2
L’hyperbole d’équation 2 − 2 = 1 admet comme asymptotes les droites d’équa-
a b
x y
tions = ± . Si le repère est orthonormé, elle est équilatère si et seulement si
a b
a = b.
4. L’équation ax2 + 2bxy + cy 2 + 2dx + 2ey = 0 en repère orthonormal est celle d’un
cercle si et seulement si a = c 6= 0 et b = 0. On remarque que l’ensemble des
points vérifiant cette équation n’est jamais vide puisqu’il contient l’origine (ce
cercle est réduit à un point si d = e = 0).
5. La courbe d’équation x2 − y 2 = 1 dans un repère orthonormal est une hyperbole
équilatère de centre l’origine, d’axe focal l’axe Ox et d’asymptotes les bissectrices
des axes.
Elle admet les représentations paramétriques
• x = ε ch t, y = sh t (t∈ R,ε ∈ {−1, +1}) ; 
1 π π π 3π
 
• x= , y = tan t t∈ − , ∪ , ;
cos
t 2 2 2 2
1 1 1 1
 
• x= t+ , y= t− (t ∈ R∗ ).
2 t 2 t
Exercice 1 :
1. L’axe Ox est axe de symétrie pour P , puisque si le point (x, y) appartient à P ,
le point (x, −y) appartient aussi à P .
Il en résulte que le sommet de P est l’origine O du repère.
Le foyer F a donc comme coordonnées (c, 0) pour un réel c et la directrice D
comme équation x = −c. Un point M de coordonnées (x, y) appartient à P si
et seulement si M F = M H, où H est le projeté orthogonal de M sur D, i.e. le
point de coordonnées (−c, y), d’où l’équation de P : (x − c)2 + y 2 = (x + c)2 , soit
encore y 2 = 4cx. En identifiant cette équation à celle de P , on obtient c = p/2,
d’où les coordonnées de F (p/2, 0) et l’équation de D : x = −p/2.

35
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2. Le vecteur dérivé (t/p, 1) du vecteur (t2 /2p, t) est un vecteur directeur de la


tangente à P au point de paramètre t. Une équation de cette tangente est donc :

t/p x − t2 /p
=0

1 y−t

ou encore
2ty − 2px − t2 = 0 .
3. La tangente à P au point de paramètre t passe par M0 si et seulement si

t2 − 2ty0 + 2px0 = 0 . (∗)

Cette équation du second degré en t admet des solutions réelles si et seulement


si son discriminant réduit ∆0 = y02 − 2px0 est positif ou nul. Si ∆0 = 0, le point
M0 appartient à P et l’unique solution de l’équation est t = y0 , ce qui traduit le
fait que cette droite est la tangente à P en M0 .
Si ∆0 > 0, le point M0 est situé à l’extérieur de la parabole P (en convenant
d’appeler intérieur de la parabole la partie convexe du plan délimitée par celle-ci
et extérieur son complémentaire) et il passe par M0 deux tangentes à P .
4. Pour qu’il passe par M0 deux tangentes à P perpendiculaires, il faut que ∆0 soit
strictement positif et que le produit des pentes des tangentes à P passant par
p2
M0 soit égal à 1, i.e. que = −1, où t1 et t2 sont les deux racines de (∗).
t1 t2
Or t1 t2 = 2px0 , d’où la condition x0 = −p/2. Si cette condition est vérifiée, on
a ∆0 > 0 et il passe donc bien par M0 deux tangentes à P . Il en résulte que
l’ensemble des points d’où l’on peut mener à P deux tangentes perpendiculaires
entre elles est la directrice D de P .
5. On sait que la tangente en M à P est la médiatrice du segment [F H] (proposition
4). Tout point de cette tangente est donc équidistant de F et H.
On pouvait aussi redémontrer ce résultat : le point F a pour coordonnées (p/2, 0)
et le point H (−p/2, t) ; il en résulte que la médiatrice de [F H] a pour équation

(x − p/2)2 + y 2 = (x + p/2)2 + (y − t)2

soit encore
2ty − 2px − t2 = 0
qui est l’équation de la tangente en M à P .
6. Si un point M0 du plan appartient à la tangente en M à P , le cercle de centre M0
et de rayon M0 F coupe D en H. Pour construire les tangentes à P passant par
M0 , il suffit donc de tracer le cercle de centre M0 et de rayon M0 F . Si ce cercle
ne coupe pas D, il ne passe pas par M0 de tangente à P (cette condition équivaut
à d(M0 , D) > M0 F et signifie que M0 est à l’intérieur de la parabole). S’il coupe

36
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D en un unique point H, le point M0 appartient à P et la tangente à P en M0


est l’unique tangente à P passant par M0 . S’il coupe D en deux points distincts
H1 et H2 , on construit deux points M1 et M2 de P en prenant l’intersection de
la médiatrice de [F Hi ] avec la perpendiculaire à D en Hi , et les tangentes à P
en M1 et M2 sont les deux tangentes à P passant par M0 .

7. Les tangentes à P menées par M0 sont donc les médiatrices des segments [F H1 ]
et [F H2 ], où H1 et H2 sont les points d’intersection du cercle C de centre M0
passant par F avec D. Ces deux tangentes sont perpendiculaires si et seulement
si les droites (F H1 ) et (F H2 ) le sont, ce qui signifie que le point F appartient au
cercle de diamètre [H1 H2 ]. Mais ce cercle n’est autre que C, puisqu’il passe par
les trois points F , H1 et H2 . Son centre M0 est le milieu de [H1 H2 ] et appartient
donc à D. Réciproquement, si M0 appartient à D, il ressort immédiatement de la
construction précédente qu’il passe par M0 deux tangentes à P perpendiculaires
entre elles. La directrice est ce qu’on appelle la courbe orthoptique de la parabole
(ensemble des points d’où l’on voit la parabole sous un angle droit).

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Exercice 2 :
1. Le point M de coordonnées (x, y) appartient à H si et seulement si M F 2 =
2d(M, D)2 , i.e.si et seulement si (x − 3)2 + (y − 2)2 = (x − y + 1)2 , ou encore
xy − 4x − y + 6 = 0.
2. Cette équation s’écrit encore (x − 1)(y − 4) = −2, soit, en posant X = x − 1,
Y = y − 4, XY = −2. Mais (X, Y ) sont les coordonnées du point M dans
le repère (Ω,~i, ~j), où Ω est le point de coordonnées (1, 4) dans le repère initial
(O,~i, ~j). L’équation de H dans ce nouveau repère est donc XY = −2, ce qui
montre que la symétrie centrale de centre Ω laisse H invariante. On en déduit
que Ω est le centre de l’hyperbole H.
3. Le foyer F 0 (resp. la directrice associée D0 ) est symétrique de F (resp. de D)
par rapport à Ω. La symétrie centrale de centre Ω est donnée par les formules
x0 = 2 − x, y 0 = 8 − y, où (x, y) sont les coordonnées d’un point et (x0 , y 0 ) celles de
son image. Il en résulte que F 0 a pour coordonnées dans le repère initial (−1, 6)
et D0 pour équation dans ce repère y − x − 5 = 0.
4. La courbe E d’équation 3x2 + 3y 2 + 2xy − 14x − 26y + 27 = 0 est une conique du
genre ellipse, puisque la forme quadratique (x, y) 7→ 3x2 + 3y 2 + 2xy est définie
positive. Cette courbe n’est pas vide, puisqu’elle possède par exemple deux points
d’abscisse 0, et ce n’est pas un cercle ; c’est donc une ellipse.
5. Les coordonnées du centre de E sont solution du système

6x + 2y − 14 = 0
2x + 6y − 26 = 0

obtenu en annulant les dérivées partielles de 3x2 + 3y 2 + 2xy − 14x − 26y + 27.
Ce système admet l’unique solution x = 1, y = 4.
6. En utilisant les formules de changement de repère x = X + 1, y = Y + 4, on voit
que E admet comme équation 3X 2 + 3Y 2!+ 2XY − 32 = 0 dans le repère (Ω,~i, ~j).
3 1
Des vecteurs propres de la matrice sont (1, 1) et (1, −1). Les coordonnées
1 3
(X, Y ) d’un point M dans le repère (Ω,~i, ~j) sont reliées aux!coordonnées (X 0 , Y 0 )
~i + ~j −~i + ~j
de ce point dans le repère orthonormal Ω, √ , √ déduit par rotation
2 2
de centre Ω et d’angle π/4 par
X0 − Y 0 X0 + Y 0
X= √ , Y = √ .
2 2
Il en résulte que E a comme équation 4X 02 + 2Y 02 − 32 = 0, soit encore
X 02 Y 02
+ =1
8 16

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dans ce nouveau repère.



7. Le demi-grand axe de E vaut donc a = 4 et le demi-petit √ axe b = 2 2. La
demi-distance focale c est définie
√ par c = a − b , d’où c = 2 2. L’excentricité
2 2 2

de E est donnée par e = c/a = 2/2. Le grand axe de E est porté par la droite
d’équation x + y − 5 = 0 (axe ΩY 0 du nouveau repère) et le petit axe par la droite
d’équation x − y + 3 = 0 (axe ΩX 0 du nouveau repère) dans le repère (O,~i, ~j).
8. L’hyperbole H et l’ellipse E ont même centre, même axe focal, et même distance
focale. Il en résulte qu’elles ont les mêmes foyers.

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3 Compléments
3.1 Sections planes des cônes et des cylindres de révolution
Les mathématiciens grecs étudiaient déjà les coniques, qu’ils définissaient comme
sections planes des cônes de révolution. On attribue à Apollonius de Perge (v. 262-
v. 190 av. J.-C.) l’introduction, dans son traité en huit volumes intitulé les Coniques, de
la terminologie ellipse, hyperbole, parabole, mais ces termes étaient peut-être utilisés
avant lui et beaucoup de propriétés de ces courbes étaient déjà connues. Ménechme
(v. 380-v. 320 av.J.-C.) s’en servait pour tenter de résoudre le problème de la duplication
du cube (voir le chapitre « Géométrie euclidienne »). En effet, si on veut introduire
entre deux nombres a et b deux réels x et y tels que a, x, y, b constitue une progression
x y x b
géométrique, on a = et = , de sorte que x2 = ay et xy = ab ; on est donc
a x a y
ramené à construire l’intersection d’une parabole et d’une hyperbole ; mais on peut aussi
y b
écrire = , ou encore x2 = ay et y 2 = bx, ce qui amène à construire l’intersection
x y
de deux paraboles. C’est à Pappus (290-350) qu’on attribue la définition des foyers et
directrices, mais là encore ces notions étaient peut-être déjà connues avant lui.
De fait, l’intersection d’un cône de révolution C par un plan P ne passant pas par
le sommet S de C est :
– un cercle si P est perpendiculaire à l’axe de C ;
– une ellipse si l’intersection de C et du plan parallèle à P passant par S est réduite
à S (sans que P soit perpendiculaire à l’axe de C) ;
– une parabole si le plan parallèle à P mené par S est tangent à C le long d’une
génératrice ;
– une hyperbole si l’intersection de C et du plan parallèle à P passant par S est la
réunion de deux génératrices de C.

L’intersection d’un cylindre de révolution avec un plan est :

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– soit vide, soit constituée d’une ou deux génératrices si l’axe du cylindre est pa-
rallèle au plan ;
– un cercle si le plan est perpendiculaire à l’axe du cylindre ;
– une ellipse si le plan n’est ni parallèle ni perpendiculaire à l’axe du cylindre.

3.2 Les théorèmes belges


Alors que la définition et les propriétés des coniques étaient bien connues depuis
l’antiquité grecque, ce n’est qu’au XIXième siècle que le théorème de Dandelin (1822) (ou
de Dandelin-Quételet) 1 est venu caractériser les foyers et les directrices d’une conique
obtenue comme section plane d’un cône de révolution.
Théorème 1. La section d’un cône de révolution par un plan est une conique dont les
foyers sont les points de contact avec ce plan des deux sphères inscrites dans le cône
et tangentes à ce plan et les directrices les intersections avec ce plan des deux plans
contenant les cercles de contact de ces sphères avec le cône.
Dans le cas de l’ellipse, les deux sphères sont situées de part et d’autre du plan,
dans le cas de l’hyperbole du même côté du plan de section. Dans le cas de la parabole,
il n’y a qu’une sphère (et un couple foyer-directrice).

La figure ci-dessus représente le cas de l’ellipse : les deux sphères de centres O1 et


O2 inscrites dans le cône sont tangentes en T1 et T2 au plan de section ; ces points sont
les foyers de l’ellipse ; les directrices (représentées en vert) sont les intersections avec le
plan de section des deux plans contenant les cercles de contact des deux sphères avec
le cône.
1. Germinal Pierre Dandelin (1794-1847) et Adolphe Quételet (1796-1874) étaient deux mathéma-
ticiens belges, d’où le titre de cette section. Quételet est surtout connu pour ses travaux en statistique.

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3.3 Lois de Kepler


Les astronomes grecs plaçaient la terre au centre de l’univers, les planètes et le soleil
tournant autour d’elle sur des cercles ou des sphères, seules figures à leurs yeux suffi-
samment parfaites pour accueillir le mouvement des astres. Ils ne tardèrent pourtant
pas à s’apercevoir que ce système ne parvenait pas à expliquer les observations qu’ils
effectuaient. Ils imaginèrent donc un système plus compliqué, de planètes tournant sur
des cercles (les épicycles) dont les centres tournaient eux-mêmes sur d’autres cercles
(les déférents) centrés en la terre, l’important étant de préserver l’idée de mouvements
circulaires uniformes et de la position centrale de la terre (géocentrisme).
Ce système connut son apogée au IIème siècle de notre ère avec le système de Ptolé-
mée, développé dans son traité l’Almageste, qui fit référence pendant plus de dix siècles,
jusqu’à ce que Nicolas Copernic (1473-1543) propose son système héliocentrique. Celui-
ci, perfectionné par Johannes Kepler (1571-1630), s’appuyant sur les observations de
l’astronome danois Tycho Brahe (1546-1601), puis par Galilée (1564-1642), mit cepen-
dant longtemps à s’imposer face à l’opposition de l’Église et des partisans du géocen-
trisme.
Kepler énonça au début du XVIIième siècle les trois lois décrivant le mouvement des
planètes autour du soleil, lois qui portent aujourd’hui son nom.
Première loi (1609) : Les planètes du système solaire décrivent des trajectoires
elliptiques dont le Soleil occupe l’un des foyers.
Deuxième loi (loi des aires) : L’aire balayée par le segment joignant le soleil à une
planète entre deux instants est proportionnelle à la durée séparant ces deux instants.
Troisième loi (loi des périodes) : Le carré de la période de la rotation d’une
planète autour du soleil est directement proportionnel au cube du grand axe de l’ellipse
constituant la trajectoire de cette planète.
Ce fut finalement Isaac Newton (1643-1727) qui développa le modèle mathématique
permettant de déduire le mouvement elliptique des planètes autour du Soleil de sa
théorie de la gravitation universelle (1687).

3.4 Optique géométrique


D’après la loi de la réflexion de Descartes-Snell, quand un rayon lumineux se réfléchit
sur une surface, le rayon incident, le rayon réfléchi et la normale à la surface au point
d’incidence sont coplanaires, et l’angle de réflexion est égal à l’angle d’incidence. Il
résulte alors des propriétés des tangentes à la parabole (voir section 1.3) qu’un miroir
parabolique concentre tous les rayons lumineux parallèles à son axe en son foyer. Par
miroir parabolique, il faut entendre ici un miroir concave obtenu en faisant tourner une
parabole autour de son axe, i.e. un miroir obtenu en rendant réfléchissant l’intérieur
d’un paraboloïde de révolution. Si on oriente l’axe de ce paraboloïde vers le soleil, tous
les rayons solaires se concentreront au foyer de la parabole. C’est le principe des fours

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Figure 1 – Le four solaire d’Odeillo


2

solaires (en fait, comme on ne peut orienter facilement l’axe de grands paraboloïdes vers
le soleil, les rayons lumineux sont d’abord redirigés vers le miroir parabolique principal
par des héliostats, miroirs secondaires orientables). Le grand four solaire d’Odeillo, dans
les Pyrénées-Orientales, possède un miroir parabolique d’une surface de 1830 mètres
carrés et permet d’atteindre en quelques secondes en son foyer une température de
3500°C.

Le procédé n’est pas entièrement nouveau. La légende raconte qu’Archimède aurait


mis le feu à la flotte romaine qui assiégeait la ville de Syracuse en utilisant des miroirs
paraboliques. Beaucoup pensent qu’il ne s’agit que d’une légende ; des élèves-ingénieurs
du MIT ont récemment tenté de refaire l’expérience et sont parvenus à mettre le feu à
un navire (immobile et bien sec) situé à une trentaine de mètres en utilisant des miroirs
achetés dans le commerce (vous pouvez lire ici le compte-rendu de leur expérience).
Ce même principe de concentration des rayons est utilisé dans les antennes para-
boliques (les « paraboles »), les radars et même les phares d’automobiles (l’ampoule
étant située au foyer, les rayons lumineux dirigés vers l’arrière se réfléchissent en un
faisceau parallèle).
2. Photo Björn Appel, Wikipedia

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Figure 2 – Le télescope de Cassegrain


3

Figure 3 – Principe des télescopes de Newton et de Cassegrain

Il est également utilisé dans les télescopes. Un télescope réfléchit les rayons lumi-
neux et son miroir principal est un paraboloïde concave qui concentre ces rayons au
foyer. Comme l’observateur (humain ou récepteur photographique) ne peut se situer
en ce foyer, un miroir secondaire est utilisé. Dans le télescope de Newton, un mi-
roir secondaire plan détourne les rayons vers un oculaire latéral. Dans le télescope de
Schmidt-Cassegrain, un miroir secondaire hyperbolique convexe, dont un foyer coïn-
cide avec le foyer du miroir parabolique principal, concentre les rayons lumineux en
son second foyer (voir les propriétés des tangentes à l’hyperbole) ; l’oculaire est ainsi
situé dans l’axe du télescope.

3.5 L’hexagramme mystique


Le théorème de Pascal (dit aussi hexagramme mystique de Pascal) dit que si les
côtés opposés d’un hexagone inscrit dans une conique se coupent en des points I, J,
K, les trois points I, J, K sont alignés.

Théorème 2. Soient dans un plan A, B, C, A0 , B 0 , C 0 six points distincts tels que


trois d’entre eux ne soient jamais alignés et que les droites (BC 0 ) et (CB 0 ) (resp. (CA0 )
3. Image Szöcs Tamás, Wikipedia

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et (AC 0 ), (AB 0 ) et (BA0 )) se coupent en un point I (resp. J, K). Alors les six points
A, B, C, A0 , B 0 , C 0 sont situés sur une même conique non dégénérée si et seulement
si les trois points I, J, K sont alignés.

Une conséquence en est que, par cinq points en position générale, il passe une
conique et une seule. Le théorème de Pascal donne précisément un moyen de construire
point par point cette conique : si A, B, C, A0 , B 0 sont les points donnés, pour construire
un point supplémentaire C 0 de la conique, il suffit de tracer une droite D passant par
A ; si les droites (AB 0 ) et (A0 B) se coupent en K, les droites (CA0 ) et D en J, et les
droites (CB 0 ) et (KJ) en I, le point d’intersection C 0 des droites D et (BI) appartient
à la conique (en supposant bien sûr ces droites sécantes).
Ce théorème a été énoncé par Blaise Pascal (1623-1662) dans son Essai pour les
coniques, composé avant qu’il ait atteint l’âge de dix-sept ans et publié à Paris en
février 1640. La démonstration originale de Pascal n’est pas connue dans sa totalité,
mais l’idée essentielle en est qu’il suffit de démontrer le théorème pour le cercle. En
effet, on peut passer du cercle à n’importe quelle conique par une transformation géo-
métrique simple qui préserve le concours des droites et l’alignement des points. Cette
idée, développée par Girard Desargues (1591-1661) dans son Brouillon Project d’une
Atteinte aux Evènemens des Rencontres du Cone avec un Plan, paru en 1639, permet
de considérer que, du point de vue de la géométrie projective (la partie de la géométrie
qui traite justement des propriétés de concours et d’alignement), toutes les coniques
sont équivalentes, et repose sur la remarque suivante : si on considère deux sections
planes d’un même cône de révolution, on peut établir une correspondance naturelle de
l’une sur l’autre en associant à tout point de la première le point de la seconde situé
sur la même génératrice du cône.

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Dans le cas où trois des points donnés (et trois seulement) sont alignés, la conique
passant par les cinq points est dégénérée : il s’agit de la réunion des deux droites portant
les cinq points.
De fait, dans le cas où la conique dégénère en la réunion de deux droites, le théorème
de Pascal se réduit au théorème de Pappus :
Théorème 3. Soient dans un plan A, B, C trois points distincts alignés sur une
droite D et A0 , B 0 , C 0 trois points distincts alignés sur une droite D0 . On suppose que
les droites (BC 0 ) et (CB 0 ) (resp. (CA0 ) et (AC 0 ), (AB 0 ) et (BA0 )) se coupent en un
point I (resp. J, K). Alors les trois points I, J, K sont alignés.

3.6 Billards
Si on étudie la trajectoire d’un rayon lumineux issu de l’intérieur d’une ellipse et se
réfléchissant sur le bord suivant la loi de Descartes, le rayon réfléchi restera toujours

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tangent à une ellipse ou une hyperbole ayant les mêmes foyers que l’ellipse de départ.
En optique, cette courbe s’appelle une caustique (du grec kaustikos : qui brûle).
On peut aussi voir cette figure comme la trajectoire d’une boule de billard rebon-
dissant sur le bord d’un billard elliptique.
On constate en particulier qu’il y a toujours une région du billard dans laquelle la
boule ne pénétrera jamais.

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