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Cours Partie Géothermie

Ce document traite de la géothermie en définissant ses principaux concepts comme le gradient géothermique, le flux de chaleur et les différents types de géothermie. Il explique également le fonctionnement d'un système géothermique et la notion de réservoir géothermique.

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Ce document traite de la géothermie en définissant ses principaux concepts comme le gradient géothermique, le flux de chaleur et les différents types de géothermie. Il explique également le fonctionnement d'un système géothermique et la notion de réservoir géothermique.

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Cours de Géothermie

Prof. Lahcen Benaabidate


Faculté des Sciences et Techniques, Fès
Département de l’Environnement
Email: benaabidate@gmail.com
Introduction

Pour produire son énergie, l’Homme utilisait


préférentiellement les roches fossiles jusqu’à la fin du
XXe siècle. Aujourd’hui, leurs stocks s’épuisent et leur
utilisation excessive depuis l’ère industrielle a fortement
participé au bouleversement climatique conduisant à un
réchauffement important de la planète.
L’Homme dispose de deux autres sources d’énergie
naturelle : le Soleil et la Terre. L’énergie issue de la Terre
relève de la géothermie.
On considère que les prélèvements d’énergie
géothermique par l’Homme sont infimes par rapport à la
quantité totale d’énergie produite par la Terre. C’est
donc une forme d’énergie exploitable et inépuisable.
Aujourd’hui, la géothermie ne représente que 2,8 % de
l’électricité produite dans le monde.
De nombreuses études sont en cours, notamment
dans les bassins sédimentaires et dans les régions
volcaniques ainsi que dans les zones de subduction où le
gradient géothermique peut atteindre jusqu’à 1000 °C
pour 100 m de profondeur.
Définitions
1- Bassin hydrogéothermique

Un bassin hydrogéothermique est une entité géologique


(composée de roches) dont les paramètres principaux sont l’eau
et la température avec leurs répartitions dans le temps et dans
l’espace.
Le bassin est limité, côté amont, naturellement par des aires
d’alimentation en eaux météoriques "zone de Recharge". Ce sont
des zones topographiquement hautes.
La zone avale représente l’exutoire des aquifères profonds qui
existent dans le bassin. Cette zone avale est souvent caractérisée
par l’existence de sources thermales; exemple le Couloir sud rifain.
Schéma de fonctionnement géothermique

5
Schéma de fonctionnement géothermique

6
Localisation des points de captage des eaux chaudes

7
Coupe géologique schématique du Couloir sud rifain, Maroc

( Combe, 1968 )

8
A/ Définitions
2- Gradient géothermique

Le gradient géothermique ou encore gradient de température est


synonyme de la vitesse de croissance de la température en
fonction de la profondeur. Il est exprimé en degrés Celsius (°C) par
unité de profondeur ou bien en degré Fahrenheit (°F) par pieds:

1 °F = 32 + 1,8 °C
1 pied = 0,3048 m
2- Conductivité thermique

La conductivité thermique (K) est la quantité de chaleur transmise


par unité de longueur pendant une unité de temps, par un flux
unitaire soumis à un gradient de 1°C.
Elle caractérise la propagation du flux de chaleur dans les formations
géologiques. En relation avec l’unité de flux, elle est exprimée par
µcalories-centimètre et par degré Celsius (cm-1s-1 °C-1).
3- Flux de chaleur

Le flux de chaleur (Q) est défini comme la quantité de chaleur qui


traverse une surface unitaire au cours de l’unité de temps. Il
s’exprime en milliwatts par m2 ou en µcalories par cm2. Cette
dernière unité est appelée HFU (Heat Flow Unit).
1.10-6 cal/cm2/s = 41,8.10-3 w/m2
Le flux moyen (Q) sur terre est de 1,4 HFU ou 60 mw/m2. Il est lié au
gradient géothermique par la relation:
Q = K. grad T
GradT est le gradient géothermique,
K est la conductivité thermique.
4- Anomalie géothermique

La notion d’anomalie géothermique désigne tout écart notable de


température (positif ou négatif) par rapport la tendance moyenne
régionale,
Une anomalie peut se manifester tant à l’échelle verticale (sur un
profil d’enregistrement thermique qu’à l’échelle latérale sur les
cartes géothermiques. Cette anomalie est repérable par des flexions
sur les profils et les courbes fermées sur les cartes géothermiques.
Une anomalie géothermique peut être aussi définie par rapport à la
moyenne mondiale admise (3°C/100m pour le gradient
géothermique et 60mw/m2 pour le flux de chaleur).
13
B/ Les différents types de géothermie
En fonction du mode d’utilisation et de la température du fluide
géothermal, différents types de géothermie sont distingués:

1- Géothermie haute énergie

Elle est caractérisée par des températures de 150 à 300 °C. Ce type
d’énergie peut se développer dans des zones particulières où les
phénomènes de convection magmatique entraîne le réchauffement
des aquifères superficiels, La vapeur d’eau extraite par forage est
envoyée directement dans des turbines pour la production de
l’électricité.
Historiquement, la première application de cette énergie a vu le jour
en Italie (Larderello) en 1904.
2- Géothermie moyenne énergie

Ce type d’énergie est caractérisé par des températures de 90 à


150°C. Cette géothermie exploite des nappes profondes dans des
régions à gradient normal ou légèrement anormal. Après extraction
de la chaleur, les eaux tièdes de rejet sont réinjectées dans l’aquifère
est assurent ainsi son alimentation en eau (Recharge artificielle).
Le fluide n’est pas à une température suffisante pour permettre la
conversion directe en électricité.
3- Géothermie basse énergie
Avec des températures allant de 50 à 90°C, ce type d’énergie peut se
développer dans des zones à gradient normal où on a des conditions
géologiques favorables (porosité, perméabilité, épaisseur) se réunissent
à des profondeurs suffisantes.
Cette géothermie est utilisée pour le chauffage des logements,
d’installation industrielles, etc…
La réinjection du fluide (eau après extraction de la chaleur) est
recommandée pour assurer une meilleure exploitation à long terme.
Ce type d’énergie est le plus répandu dans le monde (France, Hongrie,
Islande…). Il tend à se généraliser après le développement que prend
cette forme économique de chauffage.
Le Maroc contient des sources thermales qui émergent à des
températures supérieures à 50 °C; exemple la source de Moulay Yacoub.
4- Géothermie très basse énergie

Ce type d’énergie est caractérisé par des températures allant de 20 à


50°C. Cette géothermie intéresse des profondeurs beaucoup plus
faibles. Elle trouve son application en serre), en pisciculture et en
chauffage des piscines. C’est la forme d’énergie la plus répandue au
Maroc. Elle est utilisée ici pour la balnéothérapie.
5- Géothermie des roches sèches

Cette technique consiste à fracturer les roches par injection de l’eau,


puis à récupérer l’eau réchauffée dans la roche par un autre forage, Son
principe repose sur la création d »un réservoir géothermique artificiel
en forant (faire un forage) dans une zone convenablement chaude et en
y créant un vide suffisant pour le transfert de la chaleur grâce aux
techniques de la fracturation hydraulique.
Cette technique est bien connue aux Etats Unis, à Los Alamos, et
pourrait se développer dans l’avenir lorsque les réservoirs
hydrogéothermiques seront excessivement exploités.
C/ Notion de champs géothermiques

Le modèle de champs géothermique est basé sur un centre de


chaleur d’origine magmatique et sur la circulation convective du
fluide d’origine superficielle. Ce centre va livrer de la chaleur qui va
se dissiper par la suite et de façon irrégulière vers la surface de la
Terre.
En effet, à mesure que l’on s’approche de la surface de la Terre, la
perméabilité des roches rend possible l’infiltration de quantités
variables de fluide dans le sous sol. Ces fluides d’ont l’eau constitue
le composant essentiel, se réchauffent en profondeur et tendent à
remonter vers les couches superficielles. Dans la majeur partie des
cas, ces eaux sont d’origines météorique.
21
D/ Notion de systèmes et réservoirs géothermiques

1- Définition

Un système géothermique correspond à tout facteur pouvant


engendrer une augmentation de la ressources géothermique, tels
que:
• L’eau qui percole profondément dans le sol et s’écoule vers le
réservoir d’accumulation,
• Le mouvement de la croûte terrestre et la formation d’intrusions
chaudes, dykes, et anomalies de flux de chaleur,
• La zone de haute perméabilité pour que les eaux chaudes et la
vapeur puissent monter jusqu’à des profondeurs accessibles par
forage.
Sous des conditions favorables, les éléments susmentionnés vont
aboutir à l’existence d’un réservoir géothermique. Par conséquent, le
terme de réservoir correspond à la partie du système géothermique
qui contient de l’énergie extractible.
Selon les conditions géologiques, les réservoirs géothermiques
présentent des caractéristiques fort différentes; ainsi, dans les
grands bassins sédimentaires, ils sont de grande extension, alors que
dans les régions plissés ou faillés, ils sont plus nombreux mais plus
difficiles à connaitre avec précision.
La couverture du réservoir doit être assez imperméable pour
empêcher la dissipation de l’énergie thermique vers l’atmosphère.
2- Mode d’exploitation du réservoir

L’exploitation d’un réservoir géothermique peut se faire par un puits unique


ou un doublet:
• L’exploitation par puits unique:
Ce type d’exploitation fait intervenir un seul puits, si l’eau extraite n’est pas
salée, elle peut être rejetée après utilisation en surface, sans risque de
pollution, cependant et pour que le réservoir ne s’épuise pas, il faut qu’il y
est une intervention d’une réalimentation naturelle.
• L’exploitation par doublet:
Cette technique est basée sur l’existence d’un forage de production de l’eau
thermale et un second pour la réinjection de cette eau après extraction des
calories.
Les deux puits doivent être opérés dans le même réservoir. Cette technique
est nécessaire pour assurer l’exploitation du réservoir à long terme.
25
26
Etude des températures

La géothermie s’appuie sur la température comme


paramètre de base pour la détermination des
potentialités géothermiques dans une région donnée.
Cette température peut être approchée et étudiée par des
méthodes directes, à partir des sondages
hydrogéologiques et ou pétroliers, ou indirectes à partir
de la chimie des eaux souterraines jaillissants à la surface
sous forme de sources thermales
1- Données de sondages

La mesure de la température dans les sondages pétroliers


se fait de trois manières:
•Dans les opérations de diagraphies, ce sont les
températures de boue ou BHT,
•Dans les tests de formation, ce sont les températures de
test ou DST,
•Lors des opérations de cimentation pour détecter la
position du bouchon de ciment. Cette mesure permet
d’avoir un profil thermométrique continue.
Profil thermométrique continu

29
Les BHT

Les BHT sont prises dans la boue de forage dont


l’équilibre thermique avec les terrains traversés dépend
essentiellement du temps écoulé depuis l’arrêt de la
circulation de la boue.
Cet équilibre est d’autant plus lent à réaliser que les
terrains sont chauds et plus profonds. On peut donc dire
que les BHT sous estiment la réalité et sont donc des
températures inférieures aux valeurs réelles de la
température pour une formation donnée. Ces BHT sont
donc à corriger.
31
Les DST

Ces températures sont obtenues à partir des tests


effectués durant l’opération de sondage. En effet, et pour
chaque sondage, l’appareil d’échantillonnage est couplé
d’un thermomètre à maxima. Cet appareil permet
d’enregistrer la température du fluide recueilli de la
formation. Ces DST sont alors une bonne approximation
de la température réelle et peuvent donc être utilisées
pour la correction des données des BHT.
Correction de BHT

Plusieurs méthodes de correction ont été adoptées pour


corriger les températures de boue (BHT). Ces DST sont
obtenues à partir des tests effectués durant l’opération de
sondage. En effet, et pour chaque sondage, l’appareil
d’échantillonnage est couplé d’un thermomètre à
maxima. Cet appareil permet d’enregistrer la température
du fluide recueilli de la formation. Ces DST sont alors une
bonne approximation de la température réelle et peuvent
donc être utilisées pour la correction des données des
BHT.
Abaque de correction des BHT par les DST
(Rimi et Lucazeau,1991)

34
Les eaux thermales ont été considérées comme des
phénomènes surnaturelles auxquels les cultures et les
civilisations ont attribué un caractère sacré.
L’évolution des connaissances et l’utilisation de diverses
disciplines scientifiques ont permis d’appréhender ces
phénomènes et de comprendre leurs fonctionnements
hydrogéologiques.

35
Le thermalisme est l’ensemble des activités liées à
l’exploitation et à l’utilisation des eaux thermales. La
majorité des auteurs s’accordent à dire qu’une eau est
thermale quand sa température à l’émergence est
supérieure à la température moyenne annuelle de l’air.

36
Les sources thermales inventoriées

37
Estimation de la température profonde
par géothermométrie

La géothermométrie chimique est une méthode


d’estimation de la température de la température profonde,
Cette méthode s’opère à l’aide de relations empiriques dites
« géothermomètres chimiques ». Ces relations se basent sur
l’équilibre chimique de certains éléments dissous dans l’eau
avec la roche réservoir.

38
Estimation de la température profonde

• Silice

Géothermomètres • Alcalin

• Gaz

39
Les géothermomètres classiques à Silice

40
Diagramme d’équilibres des variétés de la Silice

41
Les géothermomètres classiques alcalins

42
Lithologie du réservoir d’origine (D’Amore et al, 1983)
La méthode IIRG

Meq/l

43
Lithologie du réservoir d’origine (D’Amore et al, 1983)
Diagrammes de références

Séries anhydritiques Séries profondes / socle


cristallin

Séries calcaires Séries argileuses

44
Mélange eaux thermales / eaux douces

45
Estimation de la température profonde

46

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