Chapitre1 CTCO
Chapitre1 CTCO
Chapitre1 CTCO
Chapitre 1
Lignes de Transmission
1.1. Introduction
Les lignes de transmission permettent le transfert des informations. Les distances à parcourir,
la bande passante des signaux et la technologie utilisée dépendent du type d'information.
Ainsi, Les lignes utilisées pour les liaisons téléphoniques transatlantiques sont des fibres
optiques de plusieurs milliers de kilomètres de longueur propageant des ondes
électromagnétiques à des fréquences optiques (>1015 Hz), alors que celles reliant les
composants électroniques dans un circuit intégré sont des pistes de quelque microns de long
propageant des ondes électriques et électromagnétiques à des fréquences allant de quelques
Hz à quelques GHz. Elles ont toutes pour but de guider l'information sans perturbation, c'est à
dire sans trop d'atténuation ou de déformation.
Dans le domaine des télécommunications le problème est évident. Les distances à parcourir
sont telles que quelle que soit la fréquence des signaux il faut tenir compte des phénomènes
de propagation qui concourent à cette distorsion. En ce qui concerne l'électronique numérique,
l'augmentation des performances est très directement liée à la vitesse des circuits. Les
ordinateurs personnels fonctionnent aujourd'hui à des fréquences d'horloge supérieure à 3
GHz! Les signaux logiques sont donc maintenant aussi dans le domaine des hyperfréquences.
La difficulté est l'acheminement des signaux, entre différents points du circuit, entre circuits,
entre cartes ou même entre équipements.
La transmission des informations peut se faire par voie hertzienne (propagation libre) ou par
guidage. En ce qui concerne les "guides", Il en existe plusieurs types. Les lignes "bifilaires"
composée de 2 (ou plus) conducteurs capables de transmettre la tension en même temps que
l'onde électromagnétique sont les guides d'ondes les plus fréquemment utilisés. Mais il arrive
qu'on doive utiliser des lignes ne pouvant propager que la seule onde électromagnétique
comme les guides d'onde métalliques ou les fibres optiques.
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b) Paires torsadées
2 conducteurs filaires isolés torsadés. Là aussi une atténuation importante. Moins sensible au
bruit. Très utilisé pour le câblage téléphonique et informatique au niveau local.
C'est le même câble que la paire torsadée mais entourée d'une feuille conductrice. Meilleure
immunité au bruit que la paire torsadée simple. Elles sont très utilisées pour le câblage des
réseaux à 10 et 100 Mbits.
d) Câble coaxial
Le conducteur cylindrique extérieur sert de blindage. L'immunité au bruit est donc importante.
Les pertes restent grandes et dépendent fortement de la qualité du diélectrique utilisé. La
bande passante est importante. Ce type de ligne est utilisé dans le domaine du câblage vidéo,
informatique, de l'électronique basse fréquence, mais aussi dans le domaine des
hyperfréquences jusqu'à plusieurs dizaines de Gigahertz. Pour éviter une atténuation trop
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e) Circuits planaires
Dans le domaine des hautes fréquences au-delà de quelques 100 MHz, on utilise des lignes
spéciales sur les circuits pour reliés les "puces" ou les composants entre eux. Elles sont bons
marchés car elles utilisent la technologie des circuits imprimés Les différentes géométries
existantes sont présentées dans la suite. Les caractéristiques électriques des lignes dépendent
des dimensions des métallisations et des caractéristiques des matériaux utilisés (métaux et
diélectriques).
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Il existe d'autres types de lignes planaires moins utilisées qui ne sont pas décrites ci dessus.
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transmettre des milliers de communications téléphoniques simultanées sur une seule fibre. Les
liaisons transatlantiques utilisent ces fibres depuis plus de 25 ans.
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1.5.1. Modélisation
On utilise le modèle de la figure 1.2 pour schématiser une ligne de transmission. La ligne
comporte une tension et un courant qui varient en fonction du temps et en fonction de la
distance z. On analyse une petite section ∆z de la ligne. Cette petite section de ligne est
modélisée à l’aide d’´el´ements idéaux, comme montré à la figure 1.3. Les ´éléments id´eaux
représentent tous des caractéristiques réelles de la ligne :
- R représente la résistance en série des conducteurs, en Ω/m.
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= −(R + jωL )I ( z )
dV ( z )
(1.1)
dz
= −(G + jωC )V ( z )
dI ( z )
(1.2)
dz
On solutionne ces deux équations pour obtenir :
d 2V ( z )
2
− γ 2V ( z ) = 0 (1.3)
dz
d 2 I ( z)
2
− γ 2 I ( z) = 0 (1.4)
dz
Où
γ = α + jβ = (R + jωL )(G + jωC ) (1.5)
est la constante de propagation, qui est fonction de la fréquence. La partie réelle α représente
l’atténuation de la ligne.
Les solutions pour V (z) et I(z) sont :
V ( z ) = V0+ e −γz + V0− e γz (1.6)
I ( z ) = I 0+ e −γz + I 0− e γz (1.7)
Où le terme e-γz représente la propagation de l’onde dans le sens +z, et le terme eγz représente
la propagation de l’onde dans le sens -z.
On peut relier la tension et le courant sur la ligne avec la relation :
V0+ V0− R + jωL R + jω L
Z0 = = − = = (1.8)
I0+
I0−
γ G + jω C
o `u Z0 est l’impédance caractéristique de la ligne de transmission.
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β = ω LC (1.10)
α =0 (1.11)
L’impédance caractéristique d’une ligne sans pertes est :
L
Z0 = (1.12)
C
Ce qui fait que l’impédance caractéristique de la ligne est réelle.
µ b µ D µd
L ln cosh −1 H/m
2π a π 2a ω
2πε ' πε ' ε 'ω
C F/m
ln(b / a) cosh −1 ( D / 2a ) d
Rs 1 1 Rs 2 Rs
R + Ω/m
2π a b πa ω
2πωε ' ' πωε ' ' ωε ' '
G −1 S/m
ln(b / a ) cosh ( D / 2a ) d
Dans les équations du tableau 1.1, la constante diélectrique est ε= ε’ + jε’’, Rs est la résistance
de surface, et μ est la perméabilité du matériau. La résistance de surface est :
ωµ 1
Rs = = (1.13)
2σ σδ s
Où σ est la conductivité du matériau, et δs est la profondeur de pénétration,
2
δs = (1.14)
ωµσ
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Z L − Z0 +
V0− = V0 (1.19)
Z L + Z0
Le rapport entre l’onde réfléchie et l’onde incidente est appelé le coefficient de réflexion :
V0− Z L − Z 0
Γ= = (1.20)
V0+ Z L + Z 0
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V0+ − jβz
I ( z) =
Z0
e[ − Γe jβz ] (1.22)
{ }
2
1
{ }
P = Re V ( z ) I ( z ) =
2
* 1 V0
2 Z0
Re 1 − Γ * e − j 2 βz + Γe j 2 βz − Γ
2
(1.24)
qui se simplifie à
2
(1 − Γ )
2
1 V0
P=
2
(1.25)
2 Z0
La puissance moyenne est constante `a n’importe quel point sur la ligne. La puissance totale
qu’aucune puissance n’est délivrée `a la charge si Γ=1.
Lorsque Γ≠0, la charge n’est pas adaptée à la ligne, et une partie de la puissance de la source
ne se rend pas à la charge. Cette puissance “perdue” est appelée les pertes d’adaptation (ou
return loss),
RL = −20 log Γ [dB ] (1.26)
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On peut aussi calculer la puissance supplémentaire qui serait fournie à la charge si la charge
était adaptée. Les pertes de désadaptation (ou mismatch loss) sont données par :
ML = −10 log 1 − Γ( 2
) [dB ] (1.27)
Exemple
Soit une charge avec un coefficient de réflexion Γ = 0.2 . Calculer RL et ML.
Solution
RL = Γ = −20 log Γ = 0.04 = 14dB
2
ML = 1 − Γ = −10 log 1 − Γ
2
( 2
) = 0.96 = 0.18dB
Selon les chiffres, 4% de la puissance est réfléchie et 96% est absorbée par la charge. Si la
charge était adaptée, on aurait 0.18dB de puissance de plus `a la charge.
Cependant, si la charge n’est pas adaptée, l’amplitude de la tension varie le long de la ligne.
Selon l’équation 1.21, l’amplitude sur la ligne est :
V ( z ) = V0+ 1 + Γe j 2 βz = V0+ 1 + Γe − j 2 βl = V0+ 1 + Γ e j (θ − 2 βl ) (1.28)
Au fur et à mesure que Γ augmente, le rapport Vmax /Vmin augmente aussi. On définit alors une
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Z in =
[
V (−l ) V0+ e − jβz + Γe jβz
= + − jβz
] =
1 + Γe − j 2 β l
I (−l ) V0 e [ − Γe jβ z ]
Z 0
1 − Γe − j 2 β l
Z0 (1.32)
Qu’on peut transformer à une forme plus utile à l’aide de l’´equation 1.20
(Z L + Z 0 )e jβl + (Z L − Z 0 )e − jβl
Z in = Z 0
(Z L + Z 0 )e jβl − (Z L − Z 0 )e − jβl
Z cos(β l ) + jZ 0 sin (β l )
= Z0 L (1.33)
Z 0 cos(β l ) + jZ L sin (β l )
Z + jZ 0 tan (β l )
= Z0 L
Z 0 + jZ L tan (β l )
Cette équation implique que la ligne de transmission transforme l’impédance de la charge à
une autre valeur. Des cas spéciaux seront considérés à la prochaine section. On peut séparer
les cas spéciaux en deux catégories : 1) charges ; circuit ouvert et court-circuit, et 2) longueur
de ligne ; lignes λ/4, λ/2, infinie.
Cas 1 : ZL = 0
On considère en premier le cas d’une ligne de transmission terminée par un court-circuit. Le
schéma est donné à la figure 1.5.
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Selon la figure 1.6, l’impédance de la ligne pour 0 < z < λ/4 est positive et imaginaire. La
ligne se comporte donc comme une inductance. Pour des circuits de petite taille, pour des
valeurs faible d’inductance, on peut utiliser une ligne terminée par un court-circuit.
Cas 1 : ZL = ∞
Le prochain cas est celui d’une ligne terminée par un circuit ouvert (ZL = ∞), comme à la
figure 1.7.
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Cas 4 : l = λ/4
Dans le cas où la ligne est de longueur λ/4, l’équation 1.33 donne :
Z 02
Z in = (1.37)
ZL
On appelle ce cas particulier un transformateur λ/4. Ce type de ligne permet de transformer
un court-circuit en circuit ouvert, ou vice versa. Ce type de ligne est aussi utilisé pour
l’adaptation d’impédance.
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Figure 1.9. Ligne terminée par une autre ligne d’impédance différente.
Une partie de l’onde incidente est réfléchie, et le reste est transmis sur la deuxième ligne. On
peut définir un coefficient de transmission, T, selon :
2Z l
T = 1+ Γ = (1.39)
Zl + Z0
On peut aussi exprimer le coefficient de transmission en dB comme les pertes d’insertion, IL,
IL = −20 log T [dB] (1.40)
l’angle. L’avantage principal de l’abaque de Smith est qu’il permet de rapidement convertir
un coefficient de réflexion à des impédances, et vice-versa. On travaille généralement avec
des impédances normalisées sur l’abaque de Smith. On utilise le plus souvent la
normalisation z = Z / Z 0 . Pour une ligne de transmission sans pertes ayant une impédance
caractéristique Z0, terminée par une charge ZL, le coefficient de réflexion est donné par
l’équation 1.20. Si on applique la normalisation zL = ZL/Z0, on obtient :
ZL −1
Γ= = Γ e jθ (1.41)
ZL +1
On peut isoler zL pour obtenir
1 + Γ e jθ
zL = (1.42)
1 − e Γ e jθ
Cette équation complexe peut être écrite en deux termes, un réel et l’autre imaginaire. On
pose zL = rL + jxL, et Γ = Γr + jΓi , et donc
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(1 + Γr ) + jΓi
rL + jx L = (1.43)
(1 − Γr ) − jΓi
On isole les parties réelles et imaginaires :
1 − Γr2 − Γi2
rL = (1.44)
(1 − Γr )2 + Γi2
2Γi
xL = (1.45)
(1 − Γr )2 + Γi2
On écrit ces équations sous une autre forme :
2 2
r 1
Γr − L + Γi2 = (1.46)
1 + rL 1 + rL
2
(Γr − 1) + Γi − 1 = 1
2
(1.47)
xL xL
qui sont sous la forme d’´equation de cercles (L’´equation générale d’un cercle est (x - x0)2 +
(y - y0)2 = r2. L’´equation 1.46 décrit des cercles de résistance, tandis que l’équation 1.47
décrit des cercles de réactance.
Un exemple simplifié d’abaque de Smith est montré à la figure 1.10. Il y a 4 cercles de
résistance, et 6 cercles de réactance (3 pour les réactances positives, et 3 pour les réactances
négatives). L’abaque de Smith peut être utilisé pour résoudre graphiquement des problèmes
de ligne de transmission. En effet, l’équation 1.32 est de la même forme que l’´equation 1.42.
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Figure 1.12. Circuit avec ligne de transmission ayant une désadaptation à la source et à la charge
Puisque la source et la charge ne sont pas adaptées, il peut y avoir des réflexions multiples sur
la ligne. On va analyser ce circuit en utilisant la même méthode que celle utilisée à la section
1.6.
L’impédance Zin vue par la source est donnée par :
1 + ΓL e − j 2 βl Z + jZ 0 tan (β l )
Z in = Z 0 = Z0 L (1.48)
1 − ΓL e − j 2 βl
Z 0 + jZ L tan (β l )
Où ΓL est le coefficient de réflexion à la charge :
Z L − Z0
ΓL = (1.49)
Z L + Z0
La tension sur la ligne est :
(
V ( z ) = V0+ e − jβz + ΓL e jβz ) (1.50)
et on peut trouver V0+ à partir de la tension sur la ligne au bout `a la source, où z = -l,
V ( −l ) = V g
Z in
Z in + Z g
(
= V0+ e − jβz + ΓL e jβz ) (1.51)
Z in 1
V0+ = V g
Et alors,
(
Z in + Z g e + ΓL e − jβl
jβ l
) (1.52)
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charge.
Bien que la source soit adaptée à la ligne, la puissance fournie `a la charge n’est pas
nécessairement plus élevée que dans le cas 1.
Pour avoir un transfert maximal de puissance. Dans ce cas, la puissance obtenue est:
1 2 1
P= Vg (1.61)
2 4Rg
Ce qui est plus grand ou égal aux puissances données dans les cas 1 et 2. Dans ce cas, les
coefficients de réflexion Γg et ΓL ne sont pas nécessairement nul. Les réflexions
s’additionnent en phase à la charge pour donner un transfert maximal de puissance.
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1 R
α ≈ + GZ 0 (1.63a)
2 Z0
β ≈ ω LC (1.63b)
Figure. 1.13. Ligne de transmission avec faible pertes terminée par une charge
La tension et le courant sur la ligne sont données par :
[
V ( z ) = V0+ e −γz + ΓL e γz ] (1.64)
V0+ −γz
I ( z) =
Z0
[
e − ΓL e γz ] (1.65)
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[ ]
2
V0+
1
{
Pin = Re V (−l ) I (−l ) =
2
*
2Z 0
}
e 2 al + ΓL e − 2 al
2
(1.68)
[1 − Γ(l ) ]e
2
V0+
=
2 2 al
2Z 0
La puissance fournie à la charge est :
1
{
Pin = Re V (0) I (0) =
2
*
V0+
2Z 0
}
1 − ΓL ( 2
) (1.69)
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