Les Roches Sédimentaires
Les Roches Sédimentaires
Les Roches Sédimentaires
I. AVANT-PROPOS
II. INTRODUCTION
o 1. LES ROCHES SEDIMENTAIRES
o 2. QUELQUES REMARQUES GENERALES
III. LES SEDIMENTS DETRITIQUES
o 1. INTRODUCTION
o 2. ROCHES DETRITIQUES MEUBLES
o 3. ROCHES DETRITIQUES COHERENTES
3.1. Les grès
3.1.1. Généralités
3.1.2. Composition minéralogique
3.1.3. Granulométrie
3.1.4. Classification
3.2. Conglomérats et brèches
3.2.1. Composition
3.2.2. Texture
3.2.3. Classification
3.3. Sédiments argileux et silteux
3.3.1. Composition
3.3.2. Classification
o 4. LES ENVIRONNEMENTS DE DEPOT DES ROCHES DETRITIQUES
4.1. Argiles et silts
4.1.1. Sédiments résiduels
4.1.2. Sédiments détritiques
4.1.3. Sédiments d'origine volcanique
4.2. Sables et graviers
4.2.1. Dépôts de cônes d'éboulis
4.2.2. Dépôts éoliens
4.2.3. Dépôts fluviatiles
4.2.4. Dépôts côtiers
4.2.5. Dépôts de plate-forme
4.2.6. Tempestites
4.2.7. Dépôts de bassin
4.2.8. Tsunamites
IV. LES EVAPORITES
o 1. INTRODUCTION
o 2. EVAPORITES CONTINENTALES
o 3. EVAPORITES MARINES PEU PROFONDES
o 4. EVAPORITES PROFONDES
o 5. DIAGENESE
V. LES SEDIMENTS SILICEUX
o 1. INTRODUCTION
o 2. PETROGRAPHIE
o 3. GEOCHIMIE
o 4. CHERTS ET SILEX LITES
o 5. CHERTS ET SILEX NODULAIRES
o 6. SILICITES NON MARINES
VI. LES PHOSPHORITES
o 1. INTRODUCTION
o 2. CLASSIFICATION
VII. LES SEDIMENTS FERRIFERES
o 1. INTRODUCTION
o 2. GEOCHIMIE ET PETROGRAPHIE
o 3. FORMATIONS FERRIFERES PRECAMBRIENNES
o 4. FORMATIONS FERRIFERES PHANEROZOIQUES
o 5. FORMATIONS FERRIFERES ACTUELLES
5.1. Fer des marais
5.2. Nodules polymétalliques
VIII. LES GRANDS ENVIRONNEMENTS DE DEPOT DES CARBONATES
o 1. INTRODUCTION
o 2. LE DOMAINE CONTINENTAL
2.1. Carbonates lacustres
2.2. Tufs et travertins
2.3. Grottes
2.4. Caliches, calcretes
o 3. LE DOMAINE MARIN
3.1. Plates-formes carbonatées tempérées
3.2. Plates-formes carbonatées tropicales
3.2.1. Les facteurs du milieu
3.2.2. Les grands environnements de dépôt
3.2.3. Critères de caractérisation des milieux de dépôt
3.3. Le talus
3.4. Le bassin
IX. DESCRIPTION ET INTERPRETATION DES ROCHES ET DES PALEOENVIRONNEMENTS
CARBONATES
o 1. GENERALITES
o 2. CLASSIFICATION DES ROCHES CARBONATEES
2.1. Classification de Folk
2.2. Classification de Dunham complétée par Embry & Klovan et Tsien
o 3. DESCRIPTION DES PALEOENVIRONNEMENTS
CARBONATES: LA NOTION DE FACIES
o 4. LES MICROFACIES STANDARDS DE WILSON-UN MODELE DE PLATE-FORME
CARBONATEE
o 5. LE MODELE DE RAMPE
o 6. INTERPRETATION DES PALEOENVIRONNEMENTS CARBONATES:
UNE BREVE ANALYSE DES METHODES UTILISEES
X. TAPIS ALGO-MICROBIENS, STROMATOLITHES & Co
o 1. TAPIS ALGO-MICROBIENS ET STROMATOLITHES ACTUELS
1.1. Introduction
1.2. Description et classification
1.2.1. Les stromatolithes
1.2.2. Les oncolithes
1.3. Quelques caractéristiques des stromatolithes
1.3.1. Biologie
1.3.2. Origine de la lamination
1.3.3. Ecologie
o 2. TAPIS ALGAIRES GIVETIENS
XI. LES RECIFS
o 1. GENERALITES - TERMINOLOGIE
o 2. STABILISATION - MINERALISATION
o 3. EVOLUTION AUTOGENIQUE - EVOLUTION ALLOGENIQUE
o 4. LES RECIFS DANS L'HISTOIRE GEOLOGIQUE
o 5. RECIFS ALGO-CORALLIENS DES EAUX SUPERFICIELLES TROPICALES
5.1. Introduction
5.2. Généralités: morphologie des récifs actuels
5.3. Un exemple: les atolls
5.3.1. Quelques définitions: atolls, îles hautes carbonatées
5.3.2. Fonctionnement
5.4. Un autre exemple: le récif barrière
5.5. Rôle des paramètres physiques sur la répartition et la morphologie des coraux
o 6. BIOCONSTRUCTIONS A CORAUX AHERMATYPIQUES
6.1. Les lithohermes
6.2. Les monticules coralliens profonds
6.2.1. Exemple des Bahamas
6.2.2. Exemple des monticules de l'Atlantique nord
o 7. MONTICULES WAULSORTIENS
o 8. MONTICULES MICRITIQUES FRASNIENS
o 9. BIOSTROMES GIVETIENS
XII. LES SEDIMENTS ORGANIQUES
o 1. INTRODUCTION
o 2. LES SEDIMENTS ORGANIQUES ACTUELS
o 3. LES SEDIMENTS ORGANIQUES ANCIENS
o 4. LES CHARBONS
o 5. LES SCHISTES BITUMINEUX
o 6. LE PETROLE
XIII. DEPOTS VOLCANO-SEDIMENTAIRES
o 1. INTRODUCTION
o 2. ROCHES PYROCLASTIQUES
o 3. AUTRES DEPOTS VOLCANO-SEDIMENTAIRES
o 4. DIAGENESE DES DEPOTS VOLCANO-SEDIMENTAIRES
I. Avant-propos
Ce cours fait suite au cours de "Processus sédimentaires", centré sur l'étude des
processus d'altération, érosion, transport, dépôt, diagenèse. Le but ici
est d'identifier les différents types de roches sédimentaires et de comprendre leur
genèse et le contexte (paléogéographique, paléoclimatique) de cette genèse.
L'approche théorique sera complétée, au cours des travaux pratiques, par l'étude
de lames minces et par des journées d'excursion (ces excursions correspondent
aussi au cours de géologie régionale).
Enfin, chaque chapitre est suivi d'une sélection bibliographique ("pour en savoir
plus"). La lecture de certains de ces ouvrages, suivant l'intérêt personnel, est
recommandée.
Pour en savoir plus:
Quelques ouvrages généraux de sédimentologie:
II. Introduction
1. LES ROCHES SEDIMENTAIRES
Les roches sédimentaires font partie inhérente du cycle géologique, puisque leurs
constituants (grains ou ions solubles) résultent de l'altération de roches ou de
sédiments préexistants, que ces constituants ont subi un certain transport et qu'ils se
sont déposés ou ont été précipités dans un bassin de sédimentation. L'évolution
post-dépôt de ces sédiments (diagenèse) les transforme en roches sédimentaires.
Ces roches peuvent subir un métamorphisme et être à leur tour soumises à
l'altération lors de leur passage à la surface des continents.
- une dernière classe est consacrée aux "autres roches sédimentaires" dont l'origine
n'est pas liée à l'altération: les pyroclastites, les roches liées aux astroblèmes, les
cataclastites (liées à des phénomènes de bréchification par collapse, tectonique,
glissements de terrain, etc.).
2. QUELQUES REMARQUES GENERALES
La phase initiale d'une étude sédimentologique est bien évidemment une campagne
de terrain. Ce travail peut prendre de nombreux aspects, depuis la récolte
d'échantillons de sédiment actuel en mer jusqu'au levé d'une coupe paléozoïque en
bord d'autoroute... Il est bien sûr impossible d'envisager la démarche à suivre dans
des circonstances aussi variées, mais il faut garder à l'esprit quelques règles de "bon
sens géologique":
- bien localiser les prises d'échantillons: à la fois dans le temps (position dans une
succession lithologique) et dans l'espace (position de la coupe, du domaine
sédimentaire au sein du bassin);
Une première distinction parmi les roches détritiques est fondée sur l'état
d'agrégation des particules sédimentaires: on oppose les roches meubles et
les roches plastiques aux roches dures ou cohérentes. Dans les roches meubles, les
grains détritiques sont entièrement indépendants les uns des autres: ils forment un
assemblage en équilibre mécanique dont les espaces intergranulaires (pores)
représentent une fraction importante du volume de la roche. Dans les roches
plastiques, la présence de minéraux argileux en quantité importante permet une
déformation sous la contrainte. Dans les roches cohérentes, les constituants sont
intimement soudés les uns aux autres et la roche garde sa forme aussi longtemps
que des contraintes ne viennent la briser. La transformation du sédiment meuble en
roche indurée résulte soit de l'introduction d'un ciment entre les grains, soit de la
compaction du sédiment, soit encore de la déshydratation des constituants argileux.
On appelle diagenèse l'ensemble des processus physico-chimiques responsables de
la transformation d'un sédiment meuble en une roche indurée.
L'étude des sédiments détritiques est relativement différente selon que l'on
s'intéresse à des roches meubles ou consolidées. Dans le cas des sédiments
meubles, elle débute sur le terrain par une description minutieuse des
affleurements, elle se poursuit par un échantillonnage qui exige souvent des
précautions spéciales (enrobage, carottage,...) Elle se termine au laboratoire par des
analyses très variées dont les principales sont les suivantes:
analyses granulométriques;
analyses morphoscopiques (forme des grains, état de leur surface);
analyses minéralogiques (ex: minéraux lourds);
analyses pétrographiques sur sédiment enrobé.
2. ROCHES DETRITIQUES MEUBLES
Les mélanges de sable, silt, argile et gravier (diamicton) sont relativement rares
dans la nature et nécessitent des agents de transport à très faible pouvoir de
classement, comme la glace (moraines) et les coulées de boue.
3. ROCHES DETRITIQUES COHERENTES
3.1. Les grès
3.1.1. Généralités
Si les grains les plus gros ne sont pas jointifs, on doit considérer que l'on a affaire à
un sédiment mal classé où les particules grossières et fines ont été déposées en
même temps: on distinguera alors entre un simple empâtement des gros grains dans
la matrice silteuse ou argileuse (structure empâtée, caractéristique des "wackes",
voir ci-dessous) ou une franche dispersion des gros grains au sein de la matrice
(structure dispersée).
Dans les structures jointives, on peut avoir un simple ciment de contact, conservant
à la roche une porosité importante, mais le plus souvent, le ciment comble la
totalité des interstices entre les grains. Dans lesquartzites, les grains de quartz
s'entourent d'une auréole d'accroissement formée de quartz, de même orientation
optique que le grain détritique. Le phénomène de croissance syntaxique peut être
mis en évidence lorsque les grains du sable primitif possédaient un mince
revêtement ("coating") d'oxydes de fer.
On peut envisager la composition minéralogique des grès sous des aspects très
différents:
3.1.3. Granulométrie
Plusieurs méthodes existent suivant les classes granulométriques et le fait que l'on
étudie un sédiment meuble ou consolidé. Dans ce dernier cas, en dehors de
situations exceptionnelles où il est possible de désagréger le sédiment sans l'altérer
(grès à ciment calcaire soluble dans l'HCL), il faut renoncer à faire des analyses
granulométriques par tamisage; on ne peut que procéder à des comptages linéaires
sous le microscope, de la façon suivante:
le long d'une ligne, on mesure les longueurs interceptées par tous les grains
dont la longueur apparente La est égale ou supérieure à une valeur donnée;
la somme des longueurs interceptées, pour une même gamme de longueurs
apparentes (par exemple: de 0,1 à 0,2 mm; de 0,2 à 0,3 mm, etc.) représente
la fréquence de cette catégorie.
Les résultats obtenus par cette méthode sont cependant entachés d'erreurs dues au
caractère aléatoire des sections de grains et à l'accroissement des grains par
précipitation syntaxique. Au terme d'une étude comparative des granulométries
apparentes et réelles de différents sédiments, Friedman (1962) a établi un graphique
permettant de comparer la distribution apparente d'un grès sous le microscope à
celle qui serait déterminée par tamisage du sable correspondant.
3.1.4. Classification
Figure III.2: classification des grès suivant Dott (1964). Le petit triangle à droite
suggère une classification des greywackes lithiques sur base de la nature des
fragments rocheux.
Sans diminuer l'intérêt de cette classification, il faut néanmoins souligner les points
suivants:
Nonobstant ces remarques, cette classification a l'avantage d'être très utilisée et elle
permet de distinguer quatre grandes familles de roches, correspondant à des
origines distinctes, les arénites quartziques, les arkoses, les arénites lithiques et les
wackes.
3.2. Conglomérats et brèches
3.2.1. Composition
Suite à la grande taille des constituants (plus grande que la taille moyenne des
cristaux de la plupart des roches), ce sont les fragments lithiques qui dominent.
Comme dans le cas des grès, on peut classer ces fragments en fonction de leur
résistance décroissante à l'altération: quartzite, quartz filonien, rhyolite, roches
plutoniques et métamorphiques, calcaire, schiste. La présence de constituants
instables indique un faible transport/altération.
3.2.2. Texture (la texture traite des relations de grain à grain dans une roche)
Le classement est généralement moins bon que dans le cas des grès. De plus,
beaucoup de conglomérats présentent une distribution granulométrique bi- ou
polymodale. C'est le cas par exemple des conglomérats d'origine fluviatile qui ont
un mode pour la matrice sableuse et un mode pour la fraction grossière. Ces deux
modes correspondent à deux types de transport différents: traction pour les galets et
suspension pour les sables. Les conglomérats très riches en matrice sont encore
plus mal classés: ceci reflète leur mise en place par des agents de transport à faible
pouvoir de classement tels que glace, courants de turbidité, écoulements en masse.
La forme: d'une manière générale, la forme des débris reflète plus la nature des
roches que le type d'agent de transport (granites, grès,... donnent des galets
grossièrement équidimensionnels; schiste, gneiss, des galets allongés). Deux
exceptions: les galets striés transportés par les glaciers et les fameux "dreikanter"
façonnés par le vent du désert.
3.2.3. Classification
Les conglomérats (et brèches) peuvent être qualifiés d'après la dimension de leurs
constituants (pisaire, ovaire, céphalaire, etc.), d'après la diversité lithologique plus
ou moins grande des galets (conglomérats polymictiques ou polygènes d'une part;
conglomérats oligomictiques ou monogènes d'autre part), selon la provenance
locale ou lointaine des cailloux (conglomérats intraformationnels ou
extraformationnels) ou encore suivant la nature du liant ou sa proportion
(orthoconglomérats: moins de 15% de matrice, structure jointive;
paraconglomérats, plus de 15%, structure empâtée à dispersée).
3.3.1. Composition
3.3.2. Classification
Le tableau suivant est une proposition de classification, basée sur les travaux de
Lundegard & Samuels (1980):
faible
sédiments métamorphism
indurés métamorphism
meubles e plus élevé
e
silt siltite quartzite
2/3 silt
NON LAMINAIRE:
mudstone, siltite argillite (pas de
argileuse? CLIVAGE: clivage)
mud LAMINAIRE et slate,schiste silto- CLIVAGE:
FISSILE (// à S0): argileux schist, ardoise,
mudshale, siltite phyllade
argileuse?
1/3 silt
NON LAMINAIRE: argillite (pas de
claystone, argilite? CLIVAGE: clivage)
clay (argile
LAMINAIRE et slate, schiste CLIVAGE:
) argileux
FISSILE (// à S0): schist, ardoise,
clayshale phyllade
Tableau III.2: classification des "mudrocks" (les termes français sont en italique)
Ce tableau montre que le vocabulaire français est moins précis que le vocabulaire
anglo-saxon: nous manquons de mots pour désigner les shales et
les mudstones (notons que ce terme anglais peut amener la confusion avec les
mudstones calcaires, voir plus loin).
L'analyse granulométrique proprement dite ne peut être pratiquée que sur des
sédiments meubles. La détermination des différentes classes est basée sur des
techniques appliquant la loi de Stokes.
Il ne s'agit ici que d'une introduction. Des traités entiers sont consacrés à
l'identification des milieux de dépôt des sédiments détritiques.
Cette démarche interprétative est d'une certaine manière plus délicate encore que
dans le cas des environnements carbonatés car manquent souvent ici les
informations importantes livrées par l'écologie des communautés organiques. Dans
de nombreux cas, seules des informations issues de l'interprétation des figures
sédimentaires, de la granulométrie, de la géométrie des corps sédimentaires seront
disponibles. Une grande prudence s'impose donc: des sédiments presque analogues,
issus d'environnements différents ne sont pas rares. Tout est dans le "presque"...
Par commodité, nous envisagerons d'abord les sédiments fins, ensuite les sables et
graviers. Il est cependant évident que ces dépôts se retrouvent mêlés dans plusieurs
types de milieux, fleuves, littoraux, etc.
4.1. Argiles et silts
La nature minéralogique des argiles des sols est fréquemment utilisée comme
indicateur paléoclimatique.
Le vent est aussi un agent de transport important, remaniant des matériaux issus
d'environnements désertiques (déserts chauds ou froids) et les déposant en milieu
continental sous la forme de loess ou dans les océans. Le transport par la glace est à
la base de la formation des moraines. Envisageons plus en détail le transport par
l'eau.
- les boues des plaines alluviales sont associées à des corps sableux (chenaux, voir
plus bas) et montrent souvent des indices de pédogenèse (nodules, racines, etc.);
- Au-delà des sables côtiers, en direction de la pleine mer et à partir d'une certaine
profondeur (sous la zone d'action des vagues "normales"), on trouve une vaste aire
occupée par des boues détritiques ("nearshore mud belt"). La position de cette
ceinture dépend bien sûr du caractère plus ou moins énergique de la houle. Pour des
côtes nettement exposées, la ceinture boueuse peut être fortement déplacée vers le
large. On peut utiliser les critères d'identification suivants:
Ces observations sont valables pour l'océan actuel: à partir d'un certain degré
d'enfouissement, le cortège argileux évolue par diagenèse vers un assemblage illite-
chlorite. L'utilisation des argiles comme indicateur climatique est donc à manier
avec précaution.
- Dans certains bassins isolés, où la circulation des eaux est trop faible pour
renouveler l'oxygène du fond, la matière organique s'accumule dans le sédiment et
donne naissance à des "black shales". Certains de ces dépôts peuvent être riches
en hydrocarbures. Ces black shales sont dépourvus d'endofaune et on n'y observe
que des fossiles d'organismes pélagiques. Ils sont souvent riches en Cu, Pb, Zn,
Mo, V, U et As. Ces éléments sont adsorbés sur les argiles et la matière organique.
Une tendance anoxique peut résulter d'une diminution de la circulation des eaux
mais aussi d'une augmentation de l'apport en matière organique (accroissement de
productivité des eaux de surface). Des exemples actuels sont les fjords, la Mer
Noire, certaines fosses océaniques. Dans l'Ancien et proche de nous, on peut citer
les schistes noirs de la Formation de La Gleize (Cambrien du Massif de Stavelot).
Les sédiments fins générés par l'altération des roches volcaniques sont
appelés bentonites si la montmorillonite est le constituant principal et tonstein si la
kaolinite est dominante. Des zéolites peuvent aussi se former. La reconnaissance de
ces sédiments est basée sur la présence de pseudomorphes de verre volcanique
(aiguilles, bulles,...), de cristaux euhédraux (zircon, par exemple) et sur la
composition géochimique.
4.2. Sables et graviers
Avant leur mobilisation par le vent, le ruissellement ou les torrents, les fragments
de roche détachés de leur substrat par l'érosion subissent un transport sous la forme
d'avalanche de débris. Ces cônes d'éboulis se mettent en place au pied de reliefs
jeunes et sont caractérisés par un classement et une maturité très faibles.
Il faut remarquer que comme pour tous les dépôts continentaux, les dépôts éoliens
ont peu de chance d'être préservés dans l'histoire géologique (sauf dans des bassins
à subsidence rapide).
Ce type de système fluviatile, avec une charge abondante forme un réseau en tresse
("braided stream") (Fig. III.5). Outre le transport par les eaux fluviales, les
sédiments des cônes alluviaux sont également mobilisés par des écoulements en
masse (debris flows). Dans les régions désertiques, ces écoulements en masse ont
souvent un caractère catastrophique ("flash flood") et peuvent transporter des blocs
de plusieurs tonnes: les sédiments qui en résultent sont extrêmement mal classés et
non stratifiés.
Une coupe dans un cône alluvial donnerait une séquence typique d'alternances de
debris flows mal classés et de conglomérats (="fanglomérats") et sables fluviatiles.
On y observe une granocroissance générale vers le sommet du corps sédimentaire,
due à l'avancée du cône avec les faciès distaux relativement fins surmontés par des
faciès proximaux plus grossiers.
Exemple actuel d'un réseau fluviatile en tresse, l'Arc en Savoie. A: vue générale des
chenaux et des bancs sablo-caillouteux. B: détail d'un banc montrant les galets
transportés lors des crues reposant sur des sédiments plus fins.
Dans leur partie inférieure, les systèmes fluviatiles possèdent un profil à gradient
faible et la plupart des matériaux grossiers ont été déjà déposés. Leur tracé devient
plus sinueux et l'on y observe des méandres. L'érosion ne se manifeste plus par la
formation de nouveaux chenaux (comme dans le cas des réseaux en tresse), mais
plutôt par la modification des chenaux existants. Mais revenons un peu plus en
détail sur les chenaux.
Comme l'eau douce possède une densité moindre que l'eau salée, le courant
fluviatile se propage au-dessus de l'eau de mer, parfois à grande distance du delta
(plusieurs centaines de km dans le cas de l'Amazone...). Ce courant ralentit
progressivement et dépose sa charge sédimentaire sous la forme de levées latérales
ou de barres d'embouchure perpendiculaires au courant ("mouth bars"). En
conséquence, beaucoup de deltas apparaissent comme une formation silto-argileuse
(décantation de boues dans les lagunes, la plaine deltaïque, le pro-delta) dans lequel
sont dispersés des corps sableux discontinus: chenaux, barres d'embouchure, dunes,
etc.
Le long des côtes où l'apport sédimentaire des rivières est faible ne se forment pas
de deltas. La sédimentation est dominée par l'influence des marées et/ou
des courants côtiers générés par les vagues(Fig. III.9 B, C). Les différents
environnements sont étagés en fonction du taux d'exposition du sédiment dû au
balancement des marées et selon l'énergie du milieu (Fig. III.11).
En climat humide (tempéré ou chaud), les côtes où dominent l'influence des marées
voient la partie supérieure du littoral (zone supratidale) colonisée par des marais
maritimes: c'est le "schorre" ou "herbus", inondé seulement lors des grandes
marées. Ces zones légèrement surélevées, couvertes d'une végétation herbacée, sont
des environnements exigeants où ne survivent que des organismes tolérants à de
grandes variations de salinité (exemples: Verdronken Land van Saeftinge, Baie de
Somme, Baie du Mont-Saint-Michel,...). Le sédiment est riche en matière
organique (boues réductrices) et souvent intensément bioturbé.
Schorre. A: vue générale du marais, recoupé par un chenal à marée basse (Ile
Grande, Bretagne); B: détail d'un chenal à marée haute (Paimpol, Bretagne).
Alternance de dépôts argilo-sableux (gris) et de tourbe (noir) dans un sondage
recoupant l'Holocène de la plaine maritime belge. Il s'agit de dépôts de schorre.
Les marées impriment un cachet unique aux tidal flats: un cycle -courant de flux-
courant de jusant-exhondaison- répété tous les jours ou deux fois par jour. Ce cycle
produit ce que l'on appelle le "tidal bedding", à savoir la succession d'une lamine
sableuse pour le flot, une lamine de boue pour l'étal de marée haute, une lamine
sableuse pour le jusant et à nouveau une lamine de boue pour la marée basse.
Souvant, les lamines sableuses montrent des stratifications inclinées en sens
opposé, matérialisant les deux directions de courant ("herringbone"). Une autre
caractéristique des tidal flats est le "flaser bedding" et le "lenticular bedding": ces
structures se forment par dépôt de boue dans les espaces entre les rides de courant.
Si les courants de flux et de reflux ne sont pas parallèles, des rides d'interférence
peuvent se former; si les vitesses des deux courants sont différentes, deux systèmes
de rides de longueur d'onde différentes se marquent.
Sur les côtes exposées aux fortes houles (et où existe un stock sédimentaire
suffisant) peuvent se mettre en place des cordons de galets, localisés en haut de
plage. Le transport a lieu lors des tempêtes.
Les sédiments de plate-forme subissent l'action des courants tidaux et des courants
et des vagues de tempêtes. On distingue en général deux grands types de plates-
formes (Fig. III.13): les plates-formes où les processus sédimentaires sont dominés
par l'action des vagues ("weather dominated"=WD) et les plates-formes où ces
processus sont dominés par l'action des marées ("tide-dominated"=TD).
- Les courants modérés induisent la formation de rides sur les fonds sableux et les
courants forts (>60 cm/s), de mégarides ou dunes sous-marines ("megaripples").
Ces dunes peuvent atteindre une quinzaine de mètres de hauteur pour une longueur
d'onde de 500 m. La stratification est inclinée (avec "foresets") ou entrecroisée en
auges. Dans le cas des rides, l'épaisseur des unités ("sets") est inférieure à 4 cm,
dans le cas des mégarides, elle peut atteindre 1 m (très beaux exemples dans
le Sinémurien de la Lorraine belge). Le sédiment sableux est bien classé.
- Le sédiment peut être également transporté par des courants générés par des
tempêtes (courants de densité). Les plus grandes des structures ainsi produites
peuvent ressembler aux rides de courants tidaux, avec stratifications entrecroisées.
Un certain nombre de différences permet cependant d'effectuer la distinction:
Figure III.13: quatre séquences typiques de plate-forme siliciclastique. A: plate-
forme progradante de type "storm-dominated"; B: plate-forme rétrogradante de
type "storm-dominated"; C: plate-forme rétrogradante de type "tide-dominated";
D: plate-forme aggradante de type intermédiaire.
4.2.6. Tempestites
Sur la plate-forme, entre la base de la zone d'action des vagues de beau temps
(ZAVBT ou en anglais "Fair Weather Wave Base") et la zone d'action des vagues
de tempête (ZAVT ou "Storm Wave Base"), on observe dans des sédiments
généralement fins, des niveaux sableux avec des stratifications en auges et
mamelons (HCS, "hummocky cross stratification"): les tempestites.
Ces corps sédimentaires développés sur des plates-formes ouvertes, soumises à des
tempêtes périodiques, montrent à la fois une évolution verticale, sur quelques cm à
quelques dm (séquence dite de tempestite, Fig. III.14) et une évolution latérale,
depuis des dépôts proximaux jusqu'à des dépôts distaux.
La séquence idéale de tempestite se caractérise par les éléments suivants (de bas en
haut):
- un sable avec des laminations planes parallèles, passant vers le haut à des
stratifications en mamelons ("hummocky cross stratification"), puis éventuellement
des stratifications de rides de vagues;
- des sédiments plus fins, souvent bioturbés: ces derniers dépôts correspondant à la
sédimentation de "beau temps", avec une diminution de la vitesse de sédimentation
et de la granulométrie.
Cette séquence est la plus complète. En zone plus distale, les sillons sont de moins
en moins marqués et finissent par disparaître vers le large. En ce qui concerne la
séquence sédimentaire, elle se réduit latéralement d'abord aux sables à stratification
en mamelons, ensuite à des "strates granoclassées" laminaires d'épaisseur
centimétrique, enfin à des sphéroïdes. Les sphéroïdes sont des objets ovoïdes cm à
dm, déposés en lits, le grand axe dans la stratification. Ils sont souvent laminaires
ou présentent des stratifications entrecroisées.
Il faut noter aussi qu'une caractéristique importante des tempestites est leur
caractère amalgamé. Ceci signifie qu'une tempestite peut remanier une bonne part
de la tempestite précédente, détruisant ainsi la partie supérieure de la séquence
(sables à rides de vague, dépôt de beau temps).
Dans les séquences sableuses cycliques, on doit toujours rester attentif à faire la
distinction entre tempestite et turbidite
Figure III.14 A: position relative des trois principaux faciès des tempestites au sein
d'un épandage sableux (la source d'alimentation n'est pas nécessairement le
littoral: il peut s'agir de barres sous-aquatiques ou même de dépôts de tempêtes
antérieurs. L'évolution distal-proximal ne s'effectue donc pas nécessairement par
rapport à la côte). B: séquences élémentaires à l'échelle de la strate pour plusieurs
types de tempestites. Les tempestites amalgamées résultent de la superposition de
plusieurs tempestites avec érosion basale des dépôts antérieurs.
Tempestite gréso-carbonatée. Durnal, Famennien.
Exemples de tempestites. A: tempestites gréseuses proximales (niveaux gréseux
largement dominants), Formation de l'Armorique (Dévonien inférieur), coupe de la
Fraternité, Crozon, Bretagne. B: tempestites médianes (les niveaux gréseux sont
séparés par des niveaux schisteux épais), Formation de Postolonnec (Ordovicien),
coupe de Camaret, Crozon, Bretagne. C: tempestites carbonatées distales
(accumulations de bioclastes), Formation de Reun ar Chrank (Emsien), Le Faou,
Crozon, Bretagne. D: mamelons en surface d'un banc de grès, Formation de
Luxembourg, Fontenoille, Belgique.
4.2.7. Dépôts de bassin
Les turbidites de moyenne densité sont constituées des termes A-F de la séquence
de Bouma, formant une séquence grossièrement granodécroissante. La répartition
horizontale des différents termes est fonction de la granulométrie et de la distance à
la source (Fig. III.15).
4.2.8. Tsunamites
- une explosion volcanique: un des exemples les plus célèbres est l'explosion du
Santorin en Crête (vers 1500 av. JC). Le tsunami généré par l'explosion a ravagé
tous les rivages de Mediterrannée et provoqué la formation d'une méga-turbidite;
Une fois généré, le tsunami se déplace dans l'océan, parfois sur des milliers de
kilomètres, à des vitesses de l'ordre de 600 à 800 km/h. Son amplitude est faible, de
l'ordre de quelques dm à quelques m, mais sa longueur d'onde peut atteindre des
centaines de kilomètres. Comme l'ensemble de la colonne d'eau est affectée, il
semble que des sédiments de bassin de la gamme des silts puissent être déplacés.
Lorsque le tsunami pénètre sur la plate-forme, sa vitesse diminue par frottement
jusqu'à des valeurs de 30 à 60 km/h et sa hauteur augmente. Enfin, lorsqu'il arrive
sur la plage, il ralentit jusqau'à une vingtaine de km/h et sa hauteur atteint un
maximum. C'est à ce moment que sa force érosive est maximale. Des sillons
profonds peuvent être creusés et du matériel venant de l'ensemble de la plate-forme
peut être érodé et transporté. Une unité basale est formée, très grossière,
comprenant localement des blocs de taille plurimétrique, des organismes de milieu
marin ouvert et quelques stratifications indiquant un courant orienté du large vers le
continent. Cette unité peut se mettre en place jusqu'à plusieurs km à l'intérieur des
terres.
En bordure de plate-forme et dans les bassins, le passage d'un grand tsunami peut
s'accompagner du déclenchement d'écoulements gravitaires (debris flows et
turbidites). Des dépôts de type debris flows peuvent s'observer également sur la
plate-forme et même en zone littorale si la mise en suspension de sédiments conduit
à la formation d'un écoulement visqueux.
P. Lundegard & N. Samuels, 1980. Field classification of fine grained sedimentary rocks. J. of
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orientale du Synclinorium de Dinant (Belgique) au Famennien supérieur: un modèle de bassin
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Ardennes, France. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 129, 369-385.
minéraux
minéraux
des
des
évaporite
évaporite
s non
s marines
marines
halite,
halite NaCl gypse,
anhydrite
sylvite KCl epsomite MgSO4.7H2O
Na2CO3.NaHCO3.2H2
carnallite KMgCl3.6H2O trona
O
kainite KMgClSO4.3H2O mirabilite Na2SO4.10H2O
anhydrite CaSO4 thenardite NaSO4
gypse CaSO4.2H2O bloedite Na2SO4.MgSO4.4H2O
polyhalite K2MgCa2(SO4)4.2H2 gaylussite Na2CO3. CaCO3.5H2O
O
kieserite MgSO4.H2O glauberite CaSO4.Na2SO4
Les évaporites ont une grande importance économique. En particulier, elles forment
le toit imperméable de certains des plus grands gisements pétroliers du monde. Au
point de vue sédimentologique, leur reconnaissance est essentielle puisqu'elles sont
de bons marqueurs climatiques (climat aride, où l'évaporation excède de loin les
précipitations, c-à-d. dans la ceinture tropicale des hautes pressions, entre 10° et
30° de latitude).
eau de mer
eau de rivière
moyenne
moyenne
(% du résidu
(% du résidu solide)
solide)
HCO3- et
48,6 0,4
CO3=
Ca++ 12,4 1,2
H4SiO4 10,8 <0,01
SO4= 9,3 7,7
Cl- 6,5 55
Na+ 5,2 30,6
Mg++ 3,4 3,7
K+ 1,9 1,1
Fe++ et Fe+++ 0,6 <0,01
Al(OH)4- 0,2 <0,01
NO3- 0,8 <0,01
total 99,7 99,7
salinité 121 ppm 35.000 ppm
Tableau IV.2: abondance relative des ions dissous dans l'eau de mer et l'eau de
rivière (d'après Mason, 1966 et Livingston, 1963, respectivement).
temps de résidence principaux types de
(années) sédiments
Cl- évaporites
Na +
260.000.000 évaporites
Mg++ 12.000.000 évaporites, dolomite
K+ 11.000.000 argiles, évaporites
SO4= 11.000.000 évaporites
Ca++ 1.000.000 carbonates
HCO3- et
110.000 carbonates
CO3=
cherts, dépôts
H4SiO4 8000
siliceux
Mn++ 7000 nodules
sédiments riches en
Fe++ et Fe+++ 140
Fe
Al(OH)4- 100 argiles
Tableau IV.3: temps de résidence et devenir des principaux ions dissous dans l'eau
de mer. D'après Prothero & Schwab.
Le sodium et le chlore sont très abondants dans l'eau de mer car d'une part, ils ne
sont pas utilisés par les organismes et incorporés au sédiment sous la forme de tests
comme le calcium, la silice, les carbonates et d'autre part, ils n'entrent pas dans le
réseau des argiles au cours de la diagenèse comme l'aluminium et le fer. Seule
l'évaporation de l'eau de mer, dans des circonstances forcément exceptionnelles,
permet leur extraction des océans.
Si l'on observe l'apparition progressive des précipités lorsque l'on fait évaporer de
l'eau de mer (salinité 3,5%), on a la séquence suivante:
- lorsque le volume de l'eau n'atteint plus que 10% du volume de départ, des
minéraux plus solubles comme la halite et la sylvite cristallisent;
- enfin, lorsque l'évaporation est presque totale, des borates et nitrates précipitent.
Si l'on examine les dépôts évaporitiques naturels, on constate que cette séquence
idéale est rarement réalisée. Des répétitions, des cycles tronqués sont fréquents:
c'est le signe d'une évolution plus mouvementée du bassin évaporitique, alternant
remplissage, périodes d'évaporation, nouveau remplissage avec dissolution d'une
partie des espèces précédemment précipitées, etc.
2. EVAPORITES CONTINENTALES
Ces dépôts s'accumulent dans des lacs endoréiques en région aride ou semi-aride.
La minéralogie de ces évaporites est relativement variable puisqu'elle dépend de la
composition des eaux fluviales, elle-même dépendante de la géologie régionale.
Ces évaporites comprennent les dépôts inter- et supratidaux comparables à ceux qui
se forment actuellement le long du Golfe Persique, de certaines zones de la côte
d'Afrique du Nord, etc. et les dépôts subtidaux de plate-forme.
4. EVAPORITES PROFONDES
5. DIAGENESE
M.E. Tucker, 1991. Sedimentary petrology. An introduction to the origin of sedimentary rocks.
Blackwell Sc. Publ., 260 pp.
Les silicites (ou cherts au sens large) sont généralement subdivisées en deux
grandes catégories: les silicites nodulaires et les silicites litées. Ces dernières sont
généralement considérées comme primaires et seraient les équivalents des boues
océaniques actuelles à diatomées et radiolaires. Les silicites nodulaires, fréquentes
dans les calcaires et, dans une moindre mesure, les shales et les évaporites, seraient
quant à elles d'origine diagénétique. Les sédiments siliceux s'observent en milieu
marin aussi bien que lacustre.
2. PETROGRAPHIE
- le mégaquartz, comme son nom l'indique, est constitué de cristaux beaucoup plus
grands, dépassant 20 µm et montrant des formes cristallines bien développées. Ces
cristaux réguliers apparaissent lorsque les solutions siliceuses sont diluées et
pauvres en cations;
Insistons sur le fait que d'une manière générale, les formes fibreuses de la silice à
allongement positif, remplacent des sulfates. Les formes à allongement négatif par
contre, apparaissent dans les roches où l'ion S0 42- est absent au moment de la
silicification. Elles remplissent des cavités et sont les plus courantes dans la nature.
A: radiolarite; les radiolaires sont cimentés par de la calcédonite et du
mégaquartz, la matrice par du microquartz; noter la présence d'épines de
radiolaires dans la matrice. B: spiculite totalement silicifiée; C: lutécite dans un
calcaire partiellement silicifié. D: fracture remplies par du quartz et de la
calcédonite; la matrice est remplacée par du microquartz.. Nicols croisés.
3. GEOCHIMIE
La solubilité des différentes formes de silice est variable. La silice biogénique est
très peu stable et possède une solubilité de 50 à 80 ppm à 0°C, atteignant 100 à 140
ppm à 25°C. La forme la plus stable, le quartz, est aussi la moins soluble des
formes de silice: 6 à 14 ppm. Les calcédoines sont intermédiaires entre la silice
biogénique et le quartz, mais plus proches du quartz. L'opale a une solubilité
variable, supérieure aux calcédoines et inférieure à la silice biogénique dès qu'une
organisation cristalline apparaît.
L'eau de mer est très nettement sous-saturée par rapport à la silice (environ 1 ppm).
La silice amenée par les eaux fluviales (altération continentale des feldspaths),
fournie par l'altération sous-marine des basaltes et injectée directement par
l'hydrothermalisme est immédiatement utilisée par les organismes. Ceci se marque
notamment dans la variation de la concentration de la silice dans l'océan en
fonction de la profondeur: moins de 1 ppm dans la zone photique, jusqu'à 11 ppm
au-delà de 2 km de profondeur.
La solubilité de la silice dans l'eau n'est que très peu influencée par le pH entre 2 et
9, bien qu'elle soit un peu plus soluble en milieu acide qu'en milieu faiblement
alcalin. En solution fortement basique par contre, sa solubilité croît
considérablement: elle atteint 4000 ppm à pH 11, par exemple (cas de certains lacs
évaporitiques). Mais tout ceci n'est vrai qu'à nature d'ion constante. En effet, la
solubilité de la silice n'est pas fonction du seul pH, mais aussi des ions en présence.
C'est ainsi que Fe3+ en solutions acides (pH 1,5 à 3) produit une dissociation de la
silice bien plus importante que Ca++ ou NH4+ dont les solutions ont des pH
faiblement acides, neutres, voire alcalins. Parmi les autres ions, seuls Al +++ et Mg+
+
affectent la solubilité en l'abaissant. Il se formerait une mince couche protectrice
de silicate d'aluminium ou de magnésium. Les organismes siliceux marins ne
semblent échapper à la dissolution durant leur vie qu'en adsorbant des ions Al ou
Mg ou en formant des complexes organo-siliciques.
Enfin, il faut bien noter qu'en terme de stabilité, la silice se dissout si le carbonate
précipite et vice-versa: ceci explique la disparition très rapide des spicules
d'éponges dans les récifs carbonatés. Hartman (1977) cite même des exemples
actuels où les spicules siliceux de sclérosponges sont déjà en voie de dissolution
alors même qu'ils sont incorporés dans le squelette aragonitique basal de l'éponge.
L'accumulation des tests siliceux est la plus manifeste dans les zones où les
sédiments siliceux ne sont pas dilués par un apport en carbonates et/ou en
terrigènes, c'est-à-dire loin des embouchures fluviales et sous la zone de
compensation des carbonates (CCD) (Fig. V.1). Des équivalents anciens de ces
boues siliceuses, sous la forme de cherts lités, sont fréquemment observés. Dans
ces cherts, les radiolaires sont mal conservés et on ne remarque généralement plus
que quelques moules de tests, emplis de mégaquartz, isolés dans une matrice de
microquartz. Certains de ces cherts lités montrent un granoclassement et des
laminations entrecroisées ou planes parallèles. Il s'agit dans ce cas de turbidites
remaniant des boues siliceuses provenant de zones en surélévation.
Les cherts lités sont souvent associés avec des pillow lavas, des black shales, des
ophiolites, ou encore des turbidites siliciclastiques ou carbonatées, suivant le
contexte paléogéographique général.
Figure V.1: carte de répartition des différents types de sédiments océaniques. Les
boues siliceuses s'observent au niveau des zones de haute productivité planctonique
(équateur et hautes latitudes), les boues carbonatées au-dessus de la CCD (voir ci-
dessous, ch. VIII), les sédiments terrigènes au débouché des grands fleuves et les
sédiments glacio-marins au large de l'Antarctique et du Groenland.
Diverses hypothèses ont été émises quant à leur origine. On considère généralement
que la silice disséminée dans le sédiment (spicules en environnement peu profond,
radiolaires en environnement pélagique,...) se dissout et précipite sous la forme
d'opale-CT à proximité de germes de croissance (fossiles, grains détritiques) dans
des zones favorables (terriers, souvent). La transformation diagénétique de l'opale
en microquartz et calcédoine se fait ensuite progressivement de manière centripète.
On a remarqué aussi que le microquartz remplace les carbonates, tandis que la
calcédoine et le mégaquartz sont plutôt des remplissages de cavités.
Des sédiments siliceux peuvent se former en milieu lacustre, par exemple par
accumulation de diatomées (diatomites), ou encore par évaporation d'eaux riches en
silice dissoute (eaux à pH >9). Dans ce dernier cas, celui de certains lacs
temporaires très riches en phytoplancton, quartz et minéraux des argiles sont
dissous lors des proliférations planctoniques ("blooms") et la silice précipite ensuite
sous la forme d'un gel lors de l'évaporation. On trouve aussi des enrichissements en
silice dans les "silcrete", qui résultent d'une pédogenèse en milieu très riche en
silice instable (sols sur rhyolithes, volcaniclastites).
Pour en savoir plus
F. Arbey, 1980. Les formes de la silice et l'identification des évaporites dans les formations silicifiées.
Bull. Centres Rech. Explor.-Prod. Elf-Aquitaine, 4, 1, 309-365.
2. CLASSIFICATION
- le guano: les déjections d'oiseaux et, dans une mesure moindre, de chauves-souris,
peuvent dans certaines circonstances, former des gisements de phosphate d'intérêt
économique. La percolation dans le soubassement carbonaté des solutions dérivées
du guano peut être responsable d'une phosphatisation secondaire.
Pour en savoir plus
C.J. Duffin, P. Coupatez, J.C. Lepage & G. Wouters, 1983. Rhaetian (Upper Triassic) marine faunas
from "Le Golfe du Luxembourg" in Belgium (preliminary note). Bull. Soc. belge Géol., 92 (4), 311-
315.
C.J. Duffin & D. Delsate, 1993. The age of the Upper Triassic vertebrate fauna from Attert (province of
Luxembourg, Belgium). Serv. Géol. Belgique Prof. Papers, 264, 33-44.
Comme dans le cas des phosphates, la plupart des roches sédimentaires contiennent
une proportion mineure de fer. Ne sont actuellement considérés comme minerais
que les roches où la teneur en fer dépasse 15%. Comme le fer existe sous deux
degrés d'oxydation, Fe++ (l'ion ferreux) et Fe+++ (l'ion ferrique), son comportement
est contrôlé par la géochimie des environnements sédimentaire et diagénétique.
2. GEOCHIMIE ET PETROGRAPHIE
Une fois déposé, le fer peut être remis en solution dans le sédiment si les conditions
Eh-pH sont appropriées et être ensuite reprécipité sous la forme de minéraux
ferrifères. La Figure VII.1 donne les conditions de stabilité de ces minéraux en
fonction de l'Eh, du pH, de l'activité de S= (pS2- =-log [S2-]) et de la pression
partielle de CO2. (Rappelons qu'un des principaux facteurs affectant l'Eh des eaux
est la teneur en matière organique: sa décomposition bactérienne consomme de
l'oxygène et génère des conditions réductrices). D'après ces diagrammes, on peut
voir que l'hématite est la forme stable dans des conditions modérément à fortement
oxydantes, c-à-d dans un sédiment pauvre en matière organique. Pour les minéraux
comprenant du fer ferreux, les champs de stabilité sont fortement dépendants de la
PCO2 et de la pS2- de la solution. Dans les sédiments marins, le soufre est
généralement disponible par la réduction bactérienne des sulfates et c'est la pyrite
ou la marcassite qui se forment; les carbonates de fer sont rares.
Sur la base des minéraux ferrifères présents, il est possible de distinguer quatre
faciès: (1) oxydé (hématite-magnétite), (2) silicaté (greenalite),
(3) carbonaté (sidérite) et (4) sulfuré (pyrite). Les minéraux primaires seraient
respectivement un composé amorphe de type Fe(OH) 3, la berthierine, la sidérite et
la pyrite en fonction des conditions géochimiques. On peut d'ailleurs observer,
suivant l'augmentation de la paléobathymétrie, une zonation oxyde et silicate-
carbonate-sulfure. Un des faciès les plus spectaculaires consiste en laminations
millimétriques à centimétriques d'hématite alternant avec du chert. Certaines de ces
laminations ont une extension de 30.000 km2.
5. FORMATIONS FERRIFERES ACTUELLES
La nature du minerai est assez variable, variant depuis des ooïdes et des pisoïdes
jusqu'à une forme terreuse. Le minéral prédominant semble être la goethite, suivie
par la sidérite. Contrairement à la plupart des autres formations ferrifères, le
contenu en manganèse est assez élevé, atteignant fréquemment 40%. Le fer des
marais se forme lorsque des aquifères acides se déversent dans des lacs et marais
relativement mieux oxygénés. L'augmentation de Eh et pH qui en résulte est
responsable de la précipitation du fer ferreux en solution, sous la forme
d'hydroxydes de fer.
A: précipitation d'hydroxydes de fer à l'intervention de bactéries (filaments) dans
un marécage (Islande); B: nodule polymétallique.
5.2. Nodules polymétalliques
D. Fortin & S. Langley , 2005. Formation and occurrence of biogenic iron-rich minerals. Earth-Science
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Belgian Frasnian carbonate mounds. Facies, 44, 47-60.
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G. Waterlot, A. Beugnies et J. Bintz, 1973. Ardenne-Luxembourg. Guides géologiques régionaux,
Masson, 206 pp.
Le domaine continental se caractérise par des dépôts souvent très localisés. Bien
que ce domaine ne présente en général que peu de sédiments carbonatés, on citera
les dépôts lacustres, fluviatiles, glaciaires (moraines,...), désertiques, karstiques, de
grottes. Il est en outre soumis à l'action des phénomènes météoriques, ce qui est à
l'origine d'importantes transformations diagénétiques (voir cours de "Diagenèse et
dynamique des bassins sédimentaires").
2.1. Carbonates lacustres
2.2. Tufs et travertins
2.3. Grottes
Les critères d’émersion tirés de la littérature ont été classés en cinq catégories: les
critères sédimentologiques, pédogénétiques, paléontologiques, diagénétiques et
géochimiques. Certains critères sont observables macroscopiquement (M) et
d’autres microscopiquement (m).
D'après Lees & Buller (1972), les principaux groupes d'organismes représentés
dans les sédiments carbonatés tempérés sont: les mollusques, les foraminifères
benthiques, les échinodermes, les bryozoaires, les barnacles, les ostracodes, les
spicules (calcaires) d'éponges, les tubes de vers et les coraux ahermatypiques pour
les animaux, les algues rouges (Lithothamnium) pour les plantes. Les foraminifères
et les mollusques étant généralement dominants, cette association est appelée
"foramol". En eau tropicale, cette association s'enrichit notablement en coraux et/ou
algues vertes calcaires (ex: Halimeda), tandis que la contribution des bryozoaires et
barnacles diminue considérablement: on a ainsi l'association "chlorozoan"
(chlorophytes + zoanthaires).
Concrétions calcaires dues à des Lithothamnium (flèches) dans une mare côtière
(Ile Grande, Bretagne).
En ce qui concerne les grains non squelettiques (peloïdes, ooïdes, agrégats,...), ils
semblent être largement liés à l'association chlorozoan, sauf peut-être pour les
péloïdes qui peuvent déborder sur l'association foramol. La boue calcaire ou micrite
est constituée d'aragonite et de calcite magnésienne dans le domaine tropical, tandis
qu'en domaine tempéré, l'aragonite devient beaucoup plus rare. La cimentation est
faible en milieu tempéré.
Calcite Aragonite
TAXON Aragonite (mol% et calcite
MgCO3)
ALGUES CALCAIRES
rouges 10-20
vertes oui
coccolithes 5
FORAMINIFERES
benthiques rare 5-15
planctoniques 5-17
EPONGES rare 10-20
STROMATOPORES oui 5?
COELENTERES
rugueux 5
tabulés 5
scléractiniaires oui
alcyonaires rare 10-20
BRYOZOAIRES rare 5-17 rare
BRACHIOPODES 5-10
MOLLUSQUES
chitons oui
lamellibranches oui 5-10 oui
gastéropodes oui 5-10 oui
ptéropodes oui
céphalopodes oui
bélemnites 5
ANNELIDES oui 5-17 oui
ARTHROPODES
décapodes 7-12
ostracodes 5-10
barnacles 5-10
trilobites 5
ECHINODERMES 7-17
Il est à noter que le vocabulaire anglais est plus précis: les "carbonate platforms"
regroupent à la fois les "ramps" (sans rupture de pente) et les "shelves" (avec
rupture de pente). En français, nous ne disposons que du terme plate-forme que l'on
doit donc opposer à rampe. On peut éventuellement regrouper rampe et plate-forme
s.s. au sein des "plates-formes s.l."...
PLATE-FORME AVEC
RAMPE
BARRIERE
rupture de pente pas de rupture de pente
présence d'une barrière
pas de barrière continue
continue
énergie forte près de la
énergie forte près du rivage,
barrière, diminue vers le
formation de bancs ("shoals")
rivage
bioconstructions=surtout
barrière=surtout framestones
bafflestones, bindstones
turbidites, blocs exotiques peu de turbidites, pas
provenant de la barrière d'olistolithes, tempestites
sédiments lagunaires sédiments restreints peu étendus,
cycliques de grande extension non cycliques.
géographique
Ces distinctions peuvent même exister en l'absence d'une barrière, par exemple
dans le cas d'une plate-forme très étendue et peu profonde!
Il est évident que certains facteurs ne sont pas indépendants les uns des autres et
que l'édification d'un accident topographique continu (barrière, banc, récif, seuil)
aura une incidence sur le chimisme des eaux et sur leur dynamique. Dès ce
moment, la plate-forme interne sera à circulation restreinte. Si la barrière est de
nature algaire (algues vertes, cyanobactéries) ou récifale (coraux, algues rouges),
elle ne pourra s'établir que dans le domaine photique. Même si les eaux sont peu
turbides et claires, les profondeurs d'implantation n'excéderont pas quelques
dizaines de mètres.
un milieu supratidal: il est très épisodiquement envahi par les hautes marées
de vives eaux ou les ouragans. Les dépôts que l'on y trouve sont plus ou
moins développés en fonction du profil de la côte. Différents types de
milieux particuliers s'inscrivent dans ce domaine, tels que: sebkha, marais
côtiers,.... Leur nature est fortement influencée par le climat (par exemple:
climat aride=possibilité de sabkha, climat humide=marais). En zone
tropicale, le développement important de la végétation génère de grandes
quantités de matière organique incorporée au sédiment. La présence à la fois
d'eaux douces et salées en font un milieu particulièrement favorable à
la diagenèse précoce;
A: sebkha en milieu supratidal sous climat aride (El Melah, Tunisie); les bords
rebroussés des polygones métriques sont dus à la croissance d'évaporites dans le
sédiment; B: mangrove à palétuviers en milieu intertidal sous climat tropical;
observer les pneumatophores (flèche), permettant aux racines de respirer
(Carnarvon, Australie).
3.2.3. Critères de caractérisation des milieux de dépôt
Sur cette plage, le seul animal présent est le lamellibranche Fragum erugatum. Il
s'agit donc d'une faune abondante mais à faible diversité, due à une salinité élevée.
Baie des Requins, Australie.
Dans le cas d'un profil complexe, à barrière, les critères biologiques peuvent
contribuer à distinguer les zones internes par rapport au reste du profil. Le rôle
d'écran joué par la barrière (organismes coloniaux constructeurs) permet
généralement de différencier le milieu subtidal interne (organismes spécialisés) du
milieu marin ouvert qui est le domaine de vie des organismes pélagiques.
L'utilisation (réfléchie) de modèles de répartition de la faune et de la flore trouve ici
sa pleine justification (voir exemples).
Si le profil est plus simple (sans barrière), la distinction entre plate-forme interne et
externe est parfois difficile. Le passage peut être graduel et correspondre à une
limite d'énergie entre un milieu peu profond et un milieu plus profond. La
distinction entre ces milieux différents est alors basée sur la fréquence et
l'oligospécificité d'organismes benthiques, plus forte en plate-forme interne et sur la
fréquence des algues, également plus grande en plate-forme interne.
- Critères liés aux facteurs physiques (dynamisme des eaux): le niveau d'énergie est
estimé en général en fonction de la taille, de la densité et de l'angularité des grains
d'une part et de la présence ou non d'un matériau fin d'autre part (absence ou
présence de boue primaire). Cependant, à la différence des séries détritiques,
l'origine in situ des carbonates joue évidemment un rôle important et ne permet pas
d'établir un rapport direct entre le niveau d'énergie et le faciès. Les variations du
niveau d'énergie seront donc définies par estimation de la proportion relative du
matériau fin et des grains, en relation avec leurs caractéristiques morphologiques
initiales. Il faut toujours se rappeler que les éléments pris en considération doivent
être critiqués en fonction d'autres facteurs possibles: taille des bioclastes et
angularité fonction de leur origine, micrite d'origine secondaire, par
microsparitisation d'un grainstone par exemple. Ceci permet en général de
déterminer si les sédiments étudiés se sont déposés en eau calme ou agitée, sans
indication d'environnement particulier. Dans le cas d'un profil de plate-forme
complexe, le gradient des niveaux d'énergie est discontinu: la plate-forme externe
et la barrière présentent des niveaux d'énergie forts, comparables à ceux de
l'intertidal, alors que ceux de la plate-forme interne sont faibles. Un niveau
d'énergie faible peut être significatif d'un dépôt en eau profonde, sous la zone
d'action des vagues ou bien, au contraire, caractériser un dépôt en eau très peu
profonde dans un domaine protégé par la présence d'une barrière.
3.3. Le talus
L'étude détaillée des talus est loin d'être achevée. Outre les plongées profondes, ce
domaine exige l'emploi de méthodes sismiques lourdes.
Le talus possède une pente moyenne de 0,7 à 1,3 m par km et s'étage d'environ 130
m à environ 2000 m, c'est-à-dire sous la zone photique et sous la zone d'action des
vagues. Une sédimentation déclive complexe caractérise donc les talus: mise en
place de turbidites par glissements liés à la gravité, à des cisaillements mécaniques
ou à des contraintes tectoniques, séismes, etc. Ces épandages sont accompagnés de
coulées de sédiments, slumps, blocs, olistholithes,... Le talus est de ce fait
essentiellement une zone de transit des sédiments. A la base des talus, les dépôts du
glacis continental sont étalés sous la forme d'éventails deltaïques profonds. Ce sont
des prismes détritiques bathyaux, coincés contre la base du talus et s'épandant vers
les fonds océaniques moyens. Leur superficie est parfois considérable, avec
chenaux d'épandages, interfluves, ravinements intraformationnels et slumps.
3.4. Le bassin
La température des eaux y est pratiquement constante et comprise entre -1° et 4°C.
Au point de vue biologique, on y observe une dominance des organismes
pélagiques. Le benthos est réduit, sauf pour certaines communautés spécialisées:
certains types de crinoïdes, récifs profonds à Lophelia (ch. XI). On note l'absence
totale d'algues, naturellement.
Par rapport aux eaux baignant les plates-formes, en général bien oxygénées par
l'agitation due aux vagues et la production photosynthétique d'oxygène, les eaux
plus profondes peuvent présenter des phénomènes de sous-oxygénation. Un
élément important est la présence de la zone d'oxygène minimale (ZOM), résultant
de la consommation d'oxygène par la respiration des organismes et surtout par la
décomposition de la matière organique. Cette ZOM se développe dans l'océan
actuel entre -500 et -1200 m environ. Les fonds baignés par des eaux sous-
oxygénées se caractérisent par des sédiments anoxiques (sombres et non bioturbés).
Rappelons qu'au contraire, la présence d'eaux arctiques ou antarctiques de fond,
froides, denses et salées, contribue à l'oxygénation des fonds océaniques.
Il faut remarquer que la dissolution des tests carbonatés est sélective et dépend de
paramètres comme la minéralogie (par résistance croissante: aragonite-calcite Mg-
calcite), la taille, la présence éventuelle d'enduits organiques, la présence de
courants de fond froids qui favorisent la dissolution. Cette particularité permet de
subdiviser la lysocline en plusieurs zones caractérisées par la nature des tests
préservés (exemple: de bas en haut: lysocline des coccolites, lysocline des
foraminifères).
J.J. Fornos & W.M. Ahr, 1997. Temperate carbonates on a modern, low-energy, isolated ramp: the
Balearic platform, Spain. J. of Sedimentary Research, 67, 364-373.
A. Lees & A.T. Buller, 1972. Modern temperate-water and warm-water shelf carbonate sediments
contrasted. Marine Geology, 13, M67-73.
M. Mutti & P. Hallock, 2003. Carbonate systems along nutrient and temperature gradients: some
sedimentological and geochemical constraints. Int. J. Earth Sci., 92, 465-475.
B.H. Purser, 1980. Sédimentation et diagenèse des carbonates néritiques récents. Tome 1: les éléments
de la sédimentation et de la diagenèse. Ed. Technip, 367 pp.
B.H. Purser, 1983. Sédimentation et diagenèse des carbonates néritiques récents. Tome 2: Les domaines
de sédimentation carbonatée néritique récents; application à l'interprétation des calcaires anciens. Ed.
Technip, 389 pp.
A.N. Strahler & A.H. Strahler, 1983. Modern physical geography. John Wiley & Sons, 532 pp.
J.L. Wray, 1979. Paleoenvironmental reconstructions using benthic calcareous algae. Bull. Cent. Rech.
Explor. Prod. Elf-Aquitaine, 3 (2), 873-879.
http://www.ig.uit.no/~bjarne/Rafaelsen&Nielsen_2005_ver_1_01.html
Certains calcaires peuvent être durs, d'autres plus tendres, comme les craies. Ces
différences sont dues au degré de consolidation acquis lors de la diagenèse.
Pour aller plus avant dans la description et la classification des calcaires, une
analyse pétrographique (lame mince) est en général nécessaire (voir ci-dessous).
On pourra cependant distinguer à l'œil ou à la loupe sur cassure fraîche des
calcaires grenus et des calcaires fins.
- la matrice (micrite);
- le ciment (sparite).
Les appelations obtenues par combinaison d'un préfixe (intra-, pel-, oo-, bio-) et
d'un suffixe (-micrite ou -sparite) peuvent être complétées par l'adjonction du terme
"rudite" pour les grains dont la taille est supérieure à 4 mm (exemple:
"biosparrudite" décrit un calcaire à grands bioclastes ou fossiles cimentés par de la
sparite).
2.2. Classification de Dunham complétée par Embry & Klovan et Tsien (Fig.
IX.3)
Cette classification est basée essentiellement sur la texture de la roche et sur le type
de liaison entre les grains. Les différents termes de la classification sont ensuite
combinés avec les noms des types de grains les plus abondants. On a:
La description synthétique envisagée ici est aussi une aide à l'interprétation des
paléoenvironnements dans la mesure où elle permet de détecter une organisation à
grande échelle des types de sédiment dans un corps sédimentaire. Cette
organisation à grande échelle est souvent une des clés de l'interprétation. Précisons
maintenant ces fameux "types de sédiment".
Le lithofaciès: ce terme a été défini pour la première fois par Krumbein (1948, p.
1909) comme "the sum total of the lithological characteristics of a sedimentary
rock", incluant donc outre la lithologie, la nature, l'abondance des organismes s'ils
sont caractéristiques de la roche en question. Ce terme est descriptif et ne doit
contenir aucun élément interprétatif. Il est donc, pour prendre un exemple, injustifié
de parler de "lithofaciès de mer ouverte" pour ce qui devrait être appelé "lithofaciès
des calcaires argileux gris foncé à brachiopodes".
Afin d'une part d'arriver à une plus grande objectivité et homogénéité dans la
description sédimentologique et d'autre part de faciliter l'interprétation des
paléoenvironnements, un certain nombre d'auteurs ont proposé une série de
"microfaciès standards", localisés dans un modèle général de plate-forme
carbonatée.
Le plus connu et le plus utilisé de ces modèles est celui de Wilson (1975), basé sur
24 "standard microfacies types" ("SMF"), intégrés dans un système de neuf
ceintures de faciès ("standard facies belts", "SFB") correspondant à des grands
environnements de dépôt: "basin (SFB1)-open sea shelf (SFB2)-deep shelf margin
(SFB3)-foreslope (SFB4)-organic buildup (SFB5)-winnowed edge platform sands
(SFB6)-shelf lagoon, open circulation (SFB7)-shelf and tidal flats, restricted
circulation (SFB8)-sabkhas with evaporites salinas (SFB9)". Voici ces microfaciès,
avec successivement leur abréviation, leur nom et éventuellement une brève
description et enfin, la ceinture de faciès où ils peuvent être observés (Fig. IX.4).
L'utilisation des microfaciès standards peut aider lors d'une première approche et
possède le mérite certain de structurer les observations. Dans un deuxième temps,
l'affinement des observations doit permettre de mieux préciser les environnements
de dépôt et de compléter en conséquence le modèle standard.
5. LE MODELE DE RAMPE
La rampe externe est localisée sous la zone d'action des vagues de tempête, à une
profondeur de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres. On y observe des
sédiments carbonatés fins, autochtones ou allochtones, associés à des dépôts
hémipélagiques. Les bioconstructions y sont de type "monticule".
1.1. Introduction
Les premières constructions organiques que l'on rencontre le long d'une plage en
environnement de plate-forme tropicale sont les stromatolithes. Ces
bioconstructions particulières ont été beaucoup étudiées. Avec les travaux de
Logan, Playford, Purser et autres amateurs de stromatolithes, ce sont d'ailleurs un
peu les bases de la sédimentologie des carbonates actuels qui ont été jetées. Un vif
intérêt s'est fait sentir pour ces formes qui représentent sans aucun doute un
marqueur bathymétrique (proximité de la ligne de rivage) et peut-être, comme on le
verra plus loin, climatique. L'application de cet outil dans l'Ancien n'en est plus à
ses débuts.
1.2. Description et classification
Toutes ces formes peuvent évoluer de l'une à l'autre, sans doute suivant l'évolution
des conditions du milieu. Ces morphologies existent à différentes échelles (aspect
fractal) et s'imbriquent pour donner des stromatolithes complexes.
1.3.1. Biologie
Les cyanobactéries sont des procaryotes; sans entrer dans les détails, précisons
qu'elles sont classées en deux grands groupes: les unicellulaires ou coccoïdes, qui
se reproduisent par spores, et les pluricellulaires ou filamenteuses, qui se
reproduisent par fragmentation des filaments ou trichomes (Fig. X.2).
Une des caractéristiques importantes des cyanobactéries est leur faculté de secréter
du mucilage (EPS), ce qui augmente leur résistance à la dessiccation, et leur
mobilité en cas d'ensablement par le sédiment.
Bien que le piégeage de grains carbonatés par les cyanobactéries à la surface des
tapis semble le phénomène le plus actif pour expliquer la nature calcaire des
stromatolithes, il existe également un processus de cimentation microbienne. Ce
processus n'est pas dû à l'activité des cyanobactéries, qui précipitent pourtant le
calcaire par la réaction suivante, alimentée par la photosynthèse:
La cimentation microbienne semble donc intervenir dans une zone plus profonde
des tapis, dominée par des bactéries hétérotrophes qui utilisent les restes des
cyanobactéries et des EPS pour leur fonctionnement. Dans cette zone, l'absence
d'oxygène est responsable de l'utilisation de processus oxydants moins énergétiques
comme la dénitrification et la sulfatoréduction:
A la limite entre la zone superficielle des tapis, oxique, dominée par les
cyanobactéries et la zone inférieure, anoxique, dominée par les hétérotrophes, se
localise une zone riche en bactéries photosynthétiques anaérobies qui utilisent le
HS- généré dans la zone inférieure (Fig. X.3):
Figure X.2: surface d'un tapis cyanobactérien; les filaments piègent les grains
détritiques.
A: tapis algaires aux abords de la sebkha El Melah, Tunisie. La lamination est due
à l'alternance de tapis algaires et de dépôts détritiques. Noter le caractère
réducteur du sédiment, favorisant la conservation de la matière organique. B:
bulles d'oxygène produites par photosynthèse à la surface d'un tapis algaire; ces
bulles, une fois recouvertes de sédiment donnent naissance aux "birdseyes"; la
flèche indique une cicatrice d'érosion dans le tapis.
1.3.3. Ecologie
Ces facteurs, sauf l'action érosive des vagues, des courants et du vent, sont interliés
et dépendent in fine du climat, et particulièrement de son aridité.
Notre connaissance approfondie des tapis algo-microbiens actuels s'appuie sur des
études menées dans un certain nombre de régions à sédimentation carbonatée
dominante. Parmi ces régions, citons entre autre:
De ces travaux, on peut retenir très schématiquement les points essentiels suivants:
- la composition taxonomique des tapis a une influence sur leur morphologie et leur
distribution sur le littoral; on constate (heureusement!) que cette composition est
très constante dans les exemples étudiés (on rencontre essentiellement des tapis
à Schizothrix, Lyngbya, Microcoleus et Scytonema);
Le Tableau X.2 reprend, pour les cas particuliers de la Baie des Requins, de l'Ile
d'Andros et du Golfe Persique certaines des caractéristiques énumérées ci-dessus.
morpholo répartiti
climat microflore fines
gie on
Golfe surtout P surtout aride, réduite,cyanobac pellets,
Persiq intertid. évaporit téries débris
moll.,
ue es
foram.
Baie
P, LLH, aride,
des intertid.- réduite,
SH selon évaporit idem
Requi subtid. cyanobactéries
agitation es
ns
semi-
intertid. aride, diversifiée, surtout
Andro sup. pluviosit cyanobactéries,al pell.
surtout P
s surtout é gues vertes +débris
supratid. saisonni (dasycladales) algaires
ère
Reste un problème essentiel: des conclusions et des lois basées sur des observations
de l'Actuel sont-elles transposables au passé? Dans le cas particulier des
stromatolithes, les modèles actuels sont-ils transposables au Paléozoïque ?
En fait, on peut dire que les facteurs restreignant l'extension des tapis algo-
microbiens au littoral des plates-formes carbonatées existaient dès le début du
Paléozoïque (ce sont essentiellement les animaux broûteurs et fouisseurs: ils sont à
l'origine de "l'exil des stromatolithes" précambriens). De même, le degré de
saturation des océans en CaCO3 n'a plus varié dans de grandes proportions depuis la
fin du Protérozoïque, n'autorisant plus la précipitation extracellulaire qu'en
environnement hypersalin. On peut donc considérer que les stromatolithes érigés du
type SH, qui nécessitent pour leur édification une lithification précoce, n'ont pu
prospérer qu'en milieu hypersalin depuis l'aube du Phanérozoïque (ce qui n'a pas
été nécessairement le cas durant le Précambrien). Il faut également souligner
l'extrême lenteur évolutive des cyanobactéries au cours du Phanérozoïque.
Pour en savoir plus
J.D. Aitken, 1967. Classification and environmental significance of cryptalgal limestones and
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C.D. Gebelein, 1976. The effects of the physical, chemical and biological evolution of the earth. In
M.R. Walter, éd.: Stromatolites. Developments in Sedimentology, 20, Elsevier, 499-515
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S. Golubic, 1976. Taxonomy of extant stromatolites-building cyanophytes In M.R. Walter, éd.:
Stromatolites. Developments in Sedimentology, 20, Elsevier, 127-140.
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sediment. Petrology, 38, 4, 1040-1058.
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B.H. Purser, 1980. Sédimentation et diagenèse des carbonates néritiques récents. Tome 1: les éléments
de la sédimentation et de la diagenèse. Ed. Technip, 367 pp.
B.H. Purser, 1983. Sédimentation et diagenèse des carbonates néritiques récents. Tome 2: Les domaines
de sédimentation carbonatée néritiques récents; application à l'interprétation des calcaires anciens. Ed.
Technip, 389 pp.
E.A. Shinn, 1983. Tidal flat. In P.A. Scholle, D.G. Bebout, C.H. Moore, eds.: Carbonate depositional
environments, AAPG Mem., 33, 708 pp.
cf. excursions
Il faut noter qu'à ces types simples de monticules s'ajoutent toute une variété de
formes intermédiaires: la plupart des monticules micritiques comprennent aussi des
éléments squelettiques. De plus, des transitions évolutives sont fréquentes:
beaucoup de monticules micritiques évoluent au cours de leur développement vers
des monticules squelettiques et même vers des monticules algo-microbiens (cas des
monticules du Membre du Petit-Mont), voire des récifs.
2. STABILISATION-MINERALISATION
Très brièvement, on peut dire que Lecompte considère la succession observée dans
les biohermes (et en particulier dans les biohermes du Frasnien belge, voir ci-
dessous) comme une adaptation des communautés à une diminution de la
profondeur, marquée principalement par une diminution de la turbidité et une
augmentation de la turbulence.
Il faut remarquer que Walker & Alberstadt ne rejettent pas une action du milieu sur
l'évolution des bioconstructions, mais estiment que pour expliquer cette évolution,
de la phase de colonisation à la phase de diversification, il n'est nullement
nécessaire de faire intervenir un processus allogénique. La phase de domination par
contre semble toujours liée à l'entrée de l'édifice dans une zone bathymétrique où il
subit nettement l'action des vagues.
L'histoire des récifs a ceci de commun avec une pièce de théâtre, qu'au cours des
temps, les acteurs changent mais le récit/f demeure. De fait, au long des temps
géologiques, on distingue plusieurs périodes au cours desquelles des groupes de
métazoaires constructeurs différents ont édifié des récifs vrais, dotés d'une
charpente résistante aux vagues: les bryozoaires, stromatoporoïdes et tabulés au
cours de l'Ordovicien, les stromatoporoïdes, rugueux et tabulés au cours du Silurien
et du Dévonien, les stromatoporoïdes et les coraux à la fin du Trias et au cours du
Jurassique, les rudistes au Crétacé supérieur et enfin les coraux scléractiniaires
depuis l'Oligocène. En dehors de ces périodes, les seules bioconstructions étaient
les monticules récifaux. Notons que même au cours des époques à récifs, des
monticules se développaient, mais exilés dans des milieux moins favorables (plus
profonds, moins oxygénés, etc.). Très brièvement, passons en revue les différentes
étapes de cette histoire (Fig. XI.4).
- Durant le Dinantien, période caractérisée par des températures plus fraiches et des
fluctuations glacio-eustatiques, on observe peu ou pas d'organismes constructeurs.
La niche écologique des coraux et des stromatoporoïdes est occupée par les
bryozoaires et les pelmatozoaires. Les seules bioconstructions importantes sont les
"récifs waulsortiens", des monticules micritiques à péloïdes (témoins de tapis
microbiens?) et stromatactis, avec quelques crinoïdes et bryozoaires (ces édifices
atteignaient une centaine de mètres de relief avec un pendage des flancs de l'ordre
de 50°).
De manière un peu surprenante, tous ces constructeurs semblent avoir été peu
affectés par la grande extinction tardi-permienne, au contraire des organismes
associés: on passe en effet d'un assemblage à brachiopodes-bryozoaires-
pelmatozoaires à un assemblage plus "moderne" à mollusques-crustacés-
osteichythes.
5.1. Introduction
Entrent dans cette catégorie les bioconstructions holocènes résistantes aux vagues,
érigées principalement par des coraux scléractiniaires et des algues corallines. Ce
sont les édifices popularisés par les études océanographiques, nombreuses depuis le
célèbre voyage du "Beagle". Aux données véhiculées par la littérature géologique
en général s'ajoute un grand nombre d'études biologiques, certaines très détaillées
(recensements exhaustifs de la faune et de la flore m² par m², études minutieuses de
la structure des populations, etc.). La compréhension que nous avons donc de ces
récifs est sans commune mesure avec ce que nous savons de l'Ancien.
La Figure XI.6 montre qu'il existe une zone, centrée sur l'équateur, où le nombre de
genres de coraux hermatypiques est supérieure à 50. Cette "zone sanctuaire"
comprend les îles et archipels suivants: Bornéo, les Célèbes, la Papouasie, les
Salomon, le nord de la Grande Barrière de Corail d'Australie, le Vanuatu. Dès que
l'on s'éloigne de ces régions, le nombre de genres diminue. L'explication principale
de ce phénomène paraît être les glaciations: la zone sanctuaire de Bornéo-Vanuatu,
proche de l'équateur, aurait été épargnée par le refroidissement des eaux et aurait
réapprovisionné en larves coralliennes ses abords proches. Seules les régions les
plus lointaines de ce foyer de repeuplement sont restées relativement pauvres en
genre du fait de leur éloignement.
Figure XI.6: répartition du nombre de genres de coraux hermatypiques. D'après
Stoddart, 1969, modifié.
On distingue sur base de la géométrie des corps récifaux, de leur taille et de leur
relation avec le continent les grands types suivants (Fig. XI.7):
Motu: terme issu du vocabulaire polynésien désignant une île sableuse: aussi
"caille", "key"; hoa: terme polynésien désignant une zone de largeur très variable
de la couronne d'un atoll, de quelques m à plusieurs km, permettant le passage de
l'eau à marée haute de l'océan vers le lagon, mais ne permettant pas le passage des
bateaux; passe: interruption de la couronne atollienne permettant le passage d'un
bateau et de l'eau du lagon vers l'océan.
5.3.2. Fonctionnement
Sans faire appel à la convection, des études récentes ont montré (par exploration
endoscopique des cavités des récifs) que l'eau des cavités se renouvelait en
quelques minutes par effet de pompe induit par les vagues. Ces cavités (1 m2 de
récif correspondant à 5 m2 de surface "interne"!) sont habitées principalement par
des éponges qui filtrent 60% du phytoplancton contenu dans l'eau; les sels
minéraux et substances nutritives libérés par la digestion du phytoplancton
représenteraient près de 20% des besoins nutritifs de l'ensemble de la communauté
récifale.
L'origine de la morphologie typique des atolls a été d'abord interprétée par Darwin
comme la conséquence de la subsidence d'un édifice volcanique supportant un récif
frangeant (Fig. XI.9A). Cette subsidence aurait induit la croissance verticale de ce
récif afin de demeurer dans sa zone de prospérité. Actuellement, les auteurs
semblent s'orienter vers un héritage à la fois eustatique et diagénétique (Fig.
XI.9B): les baisses du niveau marin seraient à l'origine du développement d'une
morphologie karstique par installation d'une lentille d'eau douce; la dissolution des
carbonates étant maximale au centre des îles. Ensuite, après ennoiement, la
présence d'une aire déprimée (lagon) au centre de l'édifice persisterait suite à
l'absence de lithification en milieu lagonaire et à l'exportation de sédiments lors des
événements de forte énergie (tempêtes, tsunamis).
A: platier récifal à marée basse avec Acropora (remarquer la coloration verte due
aux algues symbiotiques), île de Laing; B: Halimeda, une algue verte calcaire dont
la contribution à la production des sables carbonatés est très importante. Photos
A. Herbosch.
A: platier récifal séparant la plage de la mer; B: bloc de grande taille (fragment
récifal), arraché et déposé sur la côte par une tempête ou un tsunami. Iles Ryukyu,
Japon; photos A-C. da Silva.
La zone des éperons et sillons passe vers 10 m de profondeur à une zone où les
éperons sont moins élevés (relief de 1 m au plus) avec Montastrea annularis, M.
cavernosa, Diploria strigosa et des octocoralliaires. Le remplissage sableux des
sillons diminue et un substrat induré colonisé par des octocoralliaires et des coraux
massifs apparaît.
- Avant-récif externe: sa bordure interne est marquée par une nette augmentation de
la pente du récif jusqu'à environ 25°: c'est le talus récifal interne qui s'échelonne de
15 à 22 m et qui est couvert de buissons d'Acropora cervicornis et Montastrea
annularis. Vers la base, les colonies columnaires de M. annularis prennent une
morphologie lamellaire et sont accompagnées de Agaricia tenuifolia,Porites
astreoides et Siderastrea siderea. Le talus récifal interne s'achève dans un fossé à
remplissage sablo-graveleux où s'observent quelques pinnacles avec Montastrea
annularis et Acropora cervicornis.
- L'action des vagues: l'intensité de cette action est très variable en fonction de la
profondeur, de l'orientation par rapport à la houle dominante, etc. Cette variation
induit des adaptations morphologiques des coraux et des modifications dans la
composition des communautés.
6.1. Les lithohermes
Découverts dans les années '70 le long de la marge orientale du "Little Bahama
Bank", par des profondeurs de 600 à 700 m, ces édifices couvrent une superficie de
plusieurs milliers de km2 (Fig. X.4A). Il s'agit de monticules de morphologie
grossièrement elliptique, allongés parallèlement aux courants de fond (2 à 7 cm/s),
de taille variable (quelques centaines de mètres de longueur pour une cinquantaine
de mètres de hauteur). Les flancs des grands édifices sont relativement abrupts,
avec des pentes moyennes atteignant 20° à 30° (la pente d'équilibre de sédiments
fins non cimentés ne dépasse pas 6°). Récemment, Paull et al. (1998), ont observé
une ride de 4,4 km de long pour 150 m de haut, allongée parallèlement à la pente et
établie au niveau d'une rupture de pente, formée par coalescence d'édifices plus
petits.
La surface supérieure de ces monticules apparaît très irrégulière: elle est constituée
de croûtes de sédiments indurés de 10 à 30 cm d'épaisseur. Des accidents (cassures,
érosions,...) permettent d'observer par endroit la structure interne de ces
"lithohermes": les croûtes se superposent de manière régulière, séparées les unes
des autres par des niveaux de sédiment meuble, souvent excavé par des organismes
fouisseurs. La structure générale des lithohermes paraît donc être "en pelure
d'oignon".
La surface des lithohermes est intensément perforée par une endofaune très
développée. D'assez fortes différences apparaissent entre les divers édifices:
certains sont partiellement couverts de sédiments meubles, d'autres montrent une
surface rocheuse, d'autres encore sont complètement recouverts de buissons
coralliens.
D'un point de vue pétrographique, le sédiment meuble est constitué pour la fraction
sableuse de foraminifères planctoniques et de tests de ptéropodes avec une
contribution mineure de grains exportés de la plate-forme peu profonde
(oolithes, Halimeda). La fraction graveleuse comprend essentiellement des
fragments de coraux. La minéralogie globale des sédiments meubles est dominée
par l'aragonite. Les sédiments lithifiés sont par contre constitués principalement de
calcite Mg (14 moles % MgCO3), avec de rares concentrations de micrite
aragonitique. La texture est variable, depuis des rudstones et floatstones à coraux
jusqu'à des wackestones/packstones à foraminifères, péloïdes et ptéropodes.
Ces monticules ont été observés par 1000-1300 m de fond, sur le talus nord ("lower
slope", avec une pente de l'ordre de 1°) du "Little Bahama Bank" où ils couvrent
une superficie de 2500 km2. Les courants de fond sont de l'ordre de 50 cm/s, la
température de l'eau se situe entre 4 et 6°C, avec une salinité normale de l'ordre de
34,5 à 35,5 o/oo.
colonisation d'un substrat dur (fond durci, bloc allochtone,...) par des coraux
pionniers;
ces premières colonies piègent le sédiment en suspension; en même temps, la
destruction des colonies coralliennes par des organismes endolithiques
fournit un substrat stable pour l'installation de nouvelles larves;
le monticule se développe par la combinaison d'un processus de piégeage de
sédiment en suspension et de production in-situ de matériel plus grossier.
Une hypothèse intéressante est que ces écosystèmes profonds seraient liés à des
arrivées en surface de méthane ("cold seepage"), alimentant une communauté de
bactéries chémolithotrophiques (dégradation du méthane). Ces bactéries
formeraient ainsi la base d'une pyramide alimentaire non photosynthétique. A
l'appui de cette hypothèse, outre de nombreuses structures sédimentaires
probablement liées au dégazage et outre des arrivées de méthane mesurées en
surface, on a découvert des récifs annulaires, véritables "atolls" profonds, centrés
autour d'un évent.
Pour distinguer les monticules profonds liés au dégazage ("cold seep mounds" dont
la pyramide écologique est basée sur le méthane) des autres monticules profonds
("marine mounds" dont la pyramide écologique est basée sur les nutriments en
suspension dans l'eau marine), Peckmann, Reitner & Neuweiler (1998, in
"Carbonate mud mounds and cold water reefs") proposent les critères suivants:
C. Dullo & J-P. Henriet, 2007. Carbonate mounds on the NW European margin: a window into Earth
history. International Journal of Earth Sciences, Sp. Issue, 96, 213 pp.
A.C. Neumann, J.W. Kofoed & G.H. Keller, 1977. Lithoherms in the Straits of Florida. Geology, 5, 4-
10.
H.T. Mullins, C.R. Newton, K. Heath, H.M. Vanburen, 1981. Modern deep-water coral mounds north
of Little Bahama Bank: criteria for recognition of deep-water coral bioherms in the rock record. Journal
of Sedimentary Petrology, 51 (3), 999-1013.
cf. excursions
cf. excursions
cf excursions
Même dans les milieux où la production primaire de matière organique est élevée,
sa conservation dans les sédiments et son insertion dans le cycle géologique est
problématique. Si l'on prend l'exemple de l'océan, la matière organique produite par
le phytoplancton dans la zone photique est en grande partie recyclée dans la chaîne
alimentaire. Une partie réduite de cette matière organique tombe à travers la
colonne d'eau vers le fond marin en subissant encore des processus de
décomposition et enfin, dans le sédiment, une part importante de la matière
organique sera détruite par oxydation dans la tranche bioturbée (Fig. XII.1). On
considère qu'il y a en général un rapport de 1 à 100 entre production primaire et
matière organique arrivant sur le fond marin.
Figure XII.1: Flux de la matière organique depuis sa production dans la zone
photique jusqu'à son enfouissement dans le sédiment.
- une granulométrie fine, limitant les échanges entre le sédiment et les eaux
oxygénées. A titre d'exemple, les grès contiennent en moyenne 0,05% de matière
organique, les calcaires 0,3% et les roches pélitiques 2%.
2. LES SEDIMENTS ORGANIQUES ACTUELS
- la première étape est une décomposition par les enzymes hydrolytiques secrétées
par les bactéries et les champignons aérobies du sol. A ce stade, la population
microbienne est très élevée et peut atteindre 1/3 de la masse totale de matière
organique. Les polysaccharides facilement dégradables sont transformés en
CO2 par la respiration et la fermentation (CO 2 qui peut intervenir dans la mise en
solution des carbonates ou s'échapper dans l'atmosphère). Les protéines et les
nucléotides sont décomposés en acides aminés et acides nucléiques et ensuite en
molécules simples comme NH4+, NO3-, SO4=, H2PO4-, Ca++, Mg++, K+,... Les nitrates
et sulfates sont entraînés avec les cations dans les solutions, en partie absorbées par
les racines, en partie évacuées. Les phosphates sont souvent précipités sous la
forme d'apatite;
- quand tous les matériaux organiques facilement dégradables sont consommés, la
population microbienne diminue et seules demeurent la lignine, la résine et les
cires. C'est ce que l'on appelle les substances humiques.
Au cours du temps, la plus grande partie de l'humus est oxydée et n'est pas
conservée dans les formations géologiques. Sa présence est cependant importante
au travers de l'action exercée par les acides humiques sur les minéraux des sols.
3. LES SEDIMENTS ORGANIQUES ANCIENS
On les classe en deux groupes principaux: les sédiments organiques formés in-situ
comme la tourbe et l'humus (groupe humique) et les sédiments constitués de
matière organique transportée ou déposée en suspension comme les sapropels
(groupe sapropélique). La plupart des lignites et charbons appartiennent au groupe
humique, avec des contenus en matière inorganique inférieurs à 33% (argile, silt,
sable) alors que les schistes bitumineux et certains charbons ("cannel coals",
"boghead", formés principalement de débris allochtone de plante et d'algues) font
partie du groupe sapropélique; leur contenu en matière inorganique peut dépasser
33%.
4. LES CHARBONS
Les charbons sont issus de l'évolution diagénétique de débris végétaux. Ainsi, les
charbons humiques forment une série continue depuis la tourbe jusqu'à l'anthracite,
en passant par le lignite et le charbon bitumineux. On appelle houillification les
processus physico-chimiques et organiques intervenant au cours de la
transformation de la tourbe en charbon et rang un stade déterminé de cette
évolution. Un rang croissant indique une teneur croissante en carbone et
décroissante en H2O, CO2, CH4, N2 (Tab. XII.1).
De manière simplifiée, on peut dire que la diagenèse conduit des tourbes aux
lignites (dans lesquelles les débris de plantes sont toujours visibles) jusqu'à environ
1000 m d'enfouissement. Jusqu'à 5000 m de profondeur (soit 100-200°C) se
forment ensuite des charbons de plus en plus bitumineux, dans lesquels un
processus de gélification fait disparaître les cellules végétales au profit de la
vitrinite. Enfin, les anthracites apparaissent dans l'anchizone du métamorphisme.
On reconnaît l'anthracite à son aspect brillant et sa cassure conchoïdale. Il faut
noter que lors de la transformation du charbon bitumineux en anthracite, du
méthane est libéré; c'est le grisou, si dangereux dans les mines de charbon.
valeur
Rang C (%) volatiles (%) calorifique
(KJ/g)
tourbe <50 >50
lignite 60 50 15-25
charbon sub-
75 45 25-30
bitumineux
charbon
85 35 30-35
bitumineux
semi-anthracite 87 25 30-35
anthracite 90 10 30-35
graphite >90 <5
Dans les charbons de type paralique, la séquence type est constituée d'une
succession de sédiments pélitiques à fossiles marins, suivie de pélites, siltites et
éventuellement grès fluviatiles, puis de la veine de charbon. Le charbon surmonte
un sol caractérisé par des traces de racines. Dans le cas des sols développés sur
sable, le grès évolue souvent en quartzite très dur ("ganister"); dans le cas de sols
sur sédiments plus fins, ce sédiment contient des nodules de sidérite.
5. LES SCHISTES BITUMINEUX
6. LE PETROLE
Gluyas, J. & Swarbrick, R.E., 2001. Petroleum geoscience, Blackwell, 400 pp.
Lyons, P.C. & Alpern, B. (Eds.), 1989. Coal. Elsevier, 678 pp.
Whateley, M.K.G. & Spears, D.A. (Eds.), 1995. European coal geology. Sp. Publ. 41, Geol. Soc.
London, 500 pp.
Notons également qu'au cours d'une éruption volcanique subaérienne, seuls les
produits solides sont incorporés dans la sédimentation environnante, tandis que les
solutions hydrothermales sont diluées par les eaux météoriques et que les
émanations gazeuses sont dispersées dans l'atmosphère, alors que dans le cas des
éruptions sous-marines ou sous-lacustres, c'est la totalité de l'apport magmatique
qui sera impliqué dans la sédimentation.
Dans ce chapitre, nous allons passer rapidement en revue les différents types de
dépôts volcano-sédimentaires en insistant sur leur genèse.
2. ROCHES PYROCLASTIQUES
D'autres classifications sont basées sur des critères pétrographiques, c'est le cas par
exemple de la classification de Friedman et al. (1992) qui utilise un diagramme
triangulaire (Fig. XIII.1). Ce diagramme permet de subdiviser les tufs en fonction
de la proportion relative de trois constituants : les débris lithiques, les cristaux
(surtout des feldspaths et du quartz, euhédraux et zonés) et les fragments de verre
volcanique. Les tufs à fragments de verre volcanique sont issus de la désagrégation
de laves, les tufs cristallins se forment quand une partie du magma a commencé à
cristalliser avant l'éruption et les tufs lithiques sont constitués de fragments de
roche volcanique ou de l'encaissant remaniés au cours de l'éruption. Les deux
classifications citées ci-dessus sont souvent combinées pour donner des noms du
type "tuf lithique à lapilli", "tuf cristallin grossier", etc.
Les ignimbrites sont produites par des nuées ardentes. Celles-ci sont des nuages
d'un mélange de tephra chauds (fragments de verre, cristaux et débris lithiques) et
de gaz, se propageant sous l'effet de la gravité à des vitesses atteignant 200 km/h.
Ce sont en fait des courants de densité dont les grains sont maintenus en suspension
sous l'effet des chocs interparticulaires et de l'échappement des gaz. D'un point de
vue textural, les ignimbrites montrent une grande variété de granulométrie, les
éléments les plus grossiers étant généralement concentrés vers le haut (il s'agit donc
d'un granuloclassement inverse). Une des caractéristiques importantes des
ignimbrites est la présence de grains soudés par la chaleur dans leur partie la plus
interne et le caractère plan de la surface supérieure des dépôts: contrairement aux
retombées pyroclastiques, les ignimbrites ne nappent pas le relief préexistant mais
s'écoulent dans les dépressions, à la manière des fluides (Fig. XIII.2).
3. AUTRES DEPOTS VOLCANO-SEDIMENTAIRES
D'autres types de roches sédimentaires sont liés à une activité magmatique autre
qu'une éruption volcanique. Citons essentiellement les brèches autoclastiques qui
sont dues au refroidissement et à la bréchification de la partie supérieure d'une
coulée de lave en mouvement et surtout les hyaloclastites qui résultent de la
fragmentation d'un verre volcanique par contact avec l'eau. Beaucoup de pillow-
lava sont associées à des hyaloclastites.
Revenons aussi sur les émanations gazeuses et les solutions hydrothermales qui se
propagent dans la mer ou dans les lacs lors des éruptions sous-aquatiques. La silice,
différents composés de Fe, Mn, Al ou des éléments mineurs comme As, Ba,... vont
précipiter pour former une partie du sédiment. Le processus de précipitation de ces
composés est apparemment purement chimique et non biochimique comme dans la
sédimentogenèse "normale".
4. DIAGENESE DES MATERIAUX VOLCANO-SEDIMENTAIRES
Les verres volcaniques sont métastables: dans la plupart des cas, ils ne sont pas
observés dans des roches plus anciennes que le Tertiaire. De ce fait, les dépôts
volcano-sédimentaires anciens sont souvent difficiles à mettre en évidence. Les
produits de l'altération des verres volcaniques sont les argiles, les zéolites et la
palagonite (altération sous-marine des basaltes).
géologie de terrain
géologie de la Wallonie
excursions
processus sédimentaires
http://www.epoc.u-bordeaux.fr/fr/eqsedimento.htm (Equipe "Sédimentologie et
Géologie Marines")
http://www.shom.fr/index.htm (Service Hydrographique et Océanographique de la
Marine-Activités scientifiques-Géosciences-Sédimentologie)
http://www.unifr.ch/geoscience/geologie/welcome.html (University of Fribourg,
Switzerland: Department of Geosciences-Geology and paleontology-Research-
Sedimentology)
http://www.unibas.ch/earth/sedi/index.htm (Geological & Paleontological Institute:
Sedimentology Group)
http://www.blackwell-science.com/~cgilib/jnlpage.asp?journal=sed&file=sed&page=aims (
Blackwell Science: Sedimentology)
http://www.blacksci.co.uk/uk/society/ias/ (International Association of
Sedimentologists)
http://darkwing.uoregon.edu/~dogsci/dorsey/SedResources.html (Web Resources for
Sedimentary Geologists)
http://www.palmod.uni-bremen.de/FB5/geochron/index.htm (Bremen University
Geosciences: Stratigraphy and Sedimentology)
http://www.dur.ac.uk/~dgl0mew/BSRG/index.html (The British Sedimentological
Research Group)
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Date de dernière mise à jour : 1/4/2011
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